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Dossier de presse

Un

hérit

age

pour

dem

ain Sommaire

Communiqué de presse 2

Renseignements pratiques 3

Parcours de l’exposition 4

Publications 13

Autour de l’exposition 14

France Culture, partenaire de l’exposition 17

Exposition 1er mars – 28 mai 2006

Bibliothèque nationale de France

Site François-Mitterrand

En partenariat avec :

Exposition / Lumières ! Un héritage pour demain 2

Communiqué de presseExposition

Lumières !Un héritage pour demain

La pensée des Lumières a pris naissance et s’est constituée dans plusieurspays d’Europe au XVIIIe siècle, mais elle éclaire et explique encore noscomportements, parce qu’elle est au fondement de notre identité moderne.Son actualité, soutenue aujourd’hui par tant de débats (laïcité, mœurs,éthique, rapport aux autres, criminalité, dérives de la science…), est miseen perspective par une exposition qui se propose de sortir les documentsde leur réserve érudite et de les faire contribuer à l’examen critique denotre temps. Exposition « engagée », Lumières ! intervient dans le débatpolitique contemporain, en prenant appui sur les collections patrimonialesde la BnF. Que le rappel du passé serve à la compréhension du présent !

Le ressort fondamental des Lumières, c’est l’exigence d’autonomie des sujets,des hommes, ainsi débarrassés des tutelles extérieures. Par là s’affirment laliberté de l’individu et la souveraineté du peuple. Cette émancipation descontraintes anciennes est indissociable de l’instauration de nouveaux principesrégulateurs : la meilleure justification de nos actions est de servir le bien-êtrehumain ; tous les hommes, appartenant à la même espèce, possèdent desdroits inaliénables.La pensée des Lumières est sortie victorieuse de son combat contrel’obscurantisme ; elle a cependant entraîné des conséquences imprévues quiont fini par se retourner contre elle. On peut abuser de la liberté et de la raison,de la science et même des droits de l’homme. Ces détournements, mais aussila résistance contre eux, étaient en germe dès le XVIIIe siècle. La complexitédes Lumières, époque de débat plutôt que de consensus, de leursprolongements sont rappelées tout au long de l’exposition.Des œuvres significatives du Siècle des lumières - manuscrits et livres des plusgrands auteurs européens de l’époque, Rousseau, Diderot, Montesquieu, Vico,Kant, Fielding…, tableaux de maîtres (Watteau, Chardin, Boucher, Greuze,Fragonard, Magnasco, Guardi, Reynolds…), nombreuses estampes, journaux,instruments scientifiques… - engagent un étonnant dialogue avec l’œuvre dedessinateurs contemporains (Marjane Satrapi, Gotlib, Jean-Philippe Stassen,Claire Brétécher, Schuiten et Peeters, Plantu).L’exposition s’ouvre sur un hommage à deux figures exemplaires : Rousseau,présent à travers l’édition originale de son Discours sur l’origine de l’inégalité,paru voilà 250 ans ; et Mozart, né en 1756, dont la musique incarne parexcellence l’esprit des Lumières, comme l’illustre la partition originale de DonGiovanni. Ce double patronage rappelle le caractère foncièrement européen dela mutation que subissent alors la pensée et la sensibilité : sans l’Europe, pas deLumières ; mais aussi, sans les Lumières, pas d’Europe.Au cœur de l’espace, une galerie de peintures où se trouvent réunis les vingt-quatre tableaux présentés, tandis qu’alentour, l’exposition distribue six sectionsthématiques : Religions et athéisme ; Science et éducation ; Le monde, un etpluriel ; L’avènement de l’individu ; L’espace public ; L’ordre politique. Les Lumières sont filles de l’Europe, mais la pensée des Lumières est partagéepar toute l’humanité. On trouvera quelques traces de cette universalité en fin deparcours, à travers l’évocation de plusieurs autres grandes aires culturelles(cartes, reproductions de pièces significatives, interviews de spécialistes dechacune d’elles : Islam, Inde, Chine, Afrique noire, Amérique du Nord).



Dates 1er mars – 28 mai 2006

Lieu Bibliothèque nationale de France – site François-MitterrandQuai François-Mauriac – Paris XIIIe Métro : Bibliothèque – Quai de la Gare

Horaires Du mardi au samedi de 10h à 19h, le dimanche de 13h à 19hFermeture lundi et jours fériés Entrée : 7€ , tarif réduit : 5€

Commissariat Tzvetan Todorov, Directeur de recherches honoraire au CNRS, historien et philosopheYann Fauchois, Conservateur au département Philosophie, histoire, sciences de l’homme de laBnFAvec la participation de Thierry Grillet, délégué à la Diffusion culturelle de la BnF

Coordination Anne Manouvrier, service des expositions, BnF

ScénographieGraphisme

Mitia Claisse, Marianne Klapisch Jeanne Bovier-Lapierre

Publication BnF Lumières !Un héritage pour demainSous la direction de Yann Fauchois, Thierry Grillet, et Tzvetan TodorovBroché avec rabats, 23,1 fl 30 cm192 pages et 142 illustrations

Prix : 44 €

Visites guidées Visite individuelle : informations et réservation obligatoire au 01 53 79 40 43

Pour les groupes : informations et réservation obligatoire même pour les visiteslibres au 01 53 79 49 49

Visites et ateliers pédagogiques : renseignements au 01 53 79 41 00

Renseignements 01 53 79 59 59

Contacts presse Claudine Hermabessière, responsable du service de presse Tel : 01 53 79 41 18 Fax : 01 53 79 47 80 [email protected]

Isabelle Coilly Tel : 01 53 79 40 11 Fax : 01 53 79 47 80 [email protected]

L’iconographie proposée dans ce dossier est disponible pour la pressedans le cadre de la promotion de l’exposition.

mailto:[email protected]

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Exposition / Lumières ! Un héritage pour demain

Parcours de l’exposition

Antichambre

L’exposition s’ouvre sur un hommage à deux figuresexemplaires de l’esprit des Lumières qui accueillent levisiteur dans un espace introductif : Jean-JacquesRousseau et Wolfgang Amadeus Mozart, avec, pour lepremier, l’édition originale du Discours sur l’origine del’inégalité (1755), et, pour le second, né en 1756, avec lapartition manuscrite de son opéra Don Giovanni. Deuxpersonnages qui peuvent apparaître, à certains égards, enmarge de ce grand mouvement de la pensée (Mozart n’estpas un philosophe, Rousseau sera en conflit avec le groupedes Encyclopédistes), mais dont l’œuvre resteétonnamment actuelle et met d’entrée de jeu le visiteur encontact avec l’esprit des Lumières. Les œuvres deRousseau illustrent plusieurs autres sections del’exposition, car, polygraphe, il a profondément renouvelétant la réflexion politique que la pédagogie, le roman quel’autobiographie. Mozart, dont la musique habite la galeriedes peintures, participe des Lumières par les thèmes deses opéras et par une sorte d’éloge du bonheur, qui émanede sa musique.

L’autre caractéristique des Lumières, c’est leurcaractère international et plus spécifiquement,européen. Ce mouvement d’idées et desensibilité n’aurait pu surgir dans un seul pays.Ainsi, tout au long de l’exposition sejuxtaposent et se confrontent des œuvresanglaises, françaises, italiennes, allemandes :c’est de l’interaction de ces culturesnationales que naît l’esprit des Lumières (del’Aufklärung, de l’Illuminismo, del’Enlightenment). « Il n’y a plus aujourd’hui deFrançais, d’Allemands, d’Espagnols, d’Anglaismême, quoi qu’on en dise ; il n’y a que desEuropéens », écrit Rousseau en 1771.

Une carte de l’Europe est exposée, qu’accod’« Européens » : militaires, savants, aventuriers,

Jean-Jacques Rousseau, Discours surl’origine et les fondements del’inégalité parmi les hommesAmsterdam, 1755BnF, département Philosophie,histoire, sciences de l’homme

Mozart, Manuscrit de Don GiovanniBnF, département de la Musique

Jean-Baptiste-Louis Clouet. Carte d’Europe diviséeen ses empires et royaumes, dressée par M. l’AbbéClouet, de l’Académie royale de RouenParis, 1776BnF, département des Cartes et plans

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mpagne l’évocation de neuf figures artistes des deux sexes.


Galerie des peintures

Les vingt-quatre tableaux présents se concentrent dans un même espace central. Ilsillustrent les thèmes évoqués dans l’exposition. Une des célèbres « chinoiseries » deFrançois Boucher, une « turquerie » de Barbault voisinent avec une fidèlereprésentation du monde proche-oriental dans le tableau d’Hilaire, témoignant de lacuriosité bienveillante des Lumières pour les pays lointains. L’enfant, devenu sujetautonome, retient l’attention des peintres comme en témoignent Master Hare deReynolds ou le Garçon à la chemise ouverte de Greuze. L’individu est considéré dansson intégralité, donc aussi dans sa sensualité (Fragonard, Bacchante). Le paysage dela nature sauvage mérite à son tour de devenir l’objet du tableau (Oudry). L’activité artistique est perçue comme une incarnation du génie humain, et justifie laprolifération de représentations de peintres (Magnasco), d’acteurs (Watteau), demusiciens (Greuze). En même temps, une nouvelle dignité est reconnue au mondedu travail physique, comme en témoignent des tableaux de Joseph Vernet(Construction d’un grand chemin) ou Guardi (Marché à Venise). Les personnages lesplus humbles sont croqués avec une sympathie attentive, les paysans par Lépicié,les citadins par Jeaurat, la servante par Chardin et même les prisonniers, dans unsaisissant tableau de Magnasco (Galériens, arrivée en prison). Un ensemble detableaux illustre le thème de la grande ville – en l’occurrence Paris.La représentation de cette réalité purement humaine, ordinaire, quotidienne, traduitla conviction que l’univers des humbles mérite autant de respect que celui des dieux,des héros ou des grands de ce monde.

La galerie des peintures donne accès aux six sections de l’exposition. Chacuned’elles, comme une portion de l’héritage, est consacrée à un thème de la pensée etde l’expérience des Lumières, introduite par le portrait de deux importants penseursfigurant sur une sorte de carte à jouer géante : accompagnée d’une de ses phrasesmémorables, elle met en scène le legs des philosophes du XVIIIe : Religions etathéisme (avec Voltaire et Hume) ; Sciences et éducation (Franklin et Lavoisier) ; Lemonde, un et pluriel (Vico et Kant) ; L’avènement de l’individu (Diderot et Goethe) ;L’espace public (Lessing et Adam Smith) ; L’ordre politique (Montesquieu etCondorcet).

Dans chaque section, un écran vidéo diffuse un film d’environ cinq minutes, qui, enprésentant l’œuvre d’un dessinateur contemporain, engage le Siècle des lumières etnotre époque dans un dialogue inédit.

Expositio

1. Religions et athéisme

« Il suffit que les hommes s’en tiennent à l’amour chrétien ; peu importe ce qui arrive à lareligion chrétienne. » (Lessing)

Le point de départ des Lumières réside dans le rejetde la tutelle exercée par la religion sur lescomportements et les consciences. Mais cettecritique concerne la structure de la sociétébeaucoup plus que le contenu des croyances. Lalibération des esprits est facilitée par l’observationet la description des croyances du monde entier, àlaquelle se livrent les hommes des Lumières : lespeuples de la Terre ne prient pas les mêmes dieux.On trouve donc à cette époque des descriptionsdétaillées des différentes croyances qu’ilspratiquent : des religions proches, comme l’islam oule judaïsme (objet des réflexions de Mendelssohn enAllemagne, de l’abbé Grégoire en France), ou desreligions plus lointaines, celles de l’Inde ou de laChine, les croyances des païens en Océanie, enAfrique noire ou en Amérique. De nombreusesestampes témoignent de cet intérêt.

Ce recensement universel n’a pas pour but derécuser les religions, mais de conduire à une attitudede tolérance et à une défense de la liberté deconscience, que l’on peut voir illustrée dans lesécrits de Voltaire, notamment autour de l’affaireCalas, ou de Lessing (Nathan le Sage). Néanmoins,on ne se prive pas de mettre en évidence les traversde l’église chrétienne (et, en France, catholique) : lesjansénistes sont montrés en proie à des crisesmystiques, les jésuites sont ridiculisés ; en mêmetemps les protestants doivent se réunir en cachette.Quant aux fidèles, représentés par Hogarth, ils

Jean-Baptiste ScotinDerviches dans leur temple de Péra achevantde tourner1714BnF, département des Estampes et de la photographie

Coutume des JésuitesEau-forte et burin1762BnF, département des Estampes et de la photographie

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s’endorment pendant le prêche !

Le grand courant des Lumières se réclamera, nonde l’athéisme, mais de la religion naturelle, dudéisme, ou de l’une de leurs nombreuses variantes.Un débat s’engage donc avec les tenants del’athéisme et du matérialisme radical, moinsnombreux mais vigoureux, parmi lesquels Helvétius(un exemplaire de De l’esprit porte les annotationsmanuscrites critiques de Rousseau) ou d’Holbach.Parallèlement à ces débats philosophiques apparaîtune littérature plus populaire, témoignant del’extension de l’athéisme (Almanach des honnêtesgens, Thérèse philosophe). Un exempleexceptionnel de convictions athées est représentépar le Testament du curé Meslier, dont le manuscritfigure dans l’exposition.

Entretien audiovisuel avec Marjane Satrapi

Bernard PicartLe grand sacrifice des Canadiens à Qhitchi-Manitou oule Grand EspritEau-forte et burin1723BnF, département des Estampes et de la photographie

Exposi

2. Science et éducation

« Nous pouvons être hommes sans être savants. » (Rousseau)Au lieu de se soumettre à des préceptes venus d’ailleurs(de Dieu, de la tradition), on veut être dirigé par soi-même,en se servant d’outils disponibles pour chacun, la raison etl’expérience, et en ne s’arrêtant devant aucun interdit.Kant résume cette attitude dans un célèbre article intituléRéponse à la question Qu’est-ce que les Lumières ?(publication originale exposée) : « Aie le courage de teservir de ton propre entendement ! Voilà la devise deslumières. » Dieu et les miracles étant réservés à la foi individuelle,c’est à la science de prendre pour objet le monde

VoltaireElémens de la philosophie de Neuton mis àla portée de tout le mondeAmsterdam, 1738BnF, Réserve des livres rares

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désenchanté de la nature et des hommes. La figuretutélaire du siècle est Newton, le savant qui a su réduire àun principe simple les mouvements des corps dans le cielcomme sur terre ; Madame Du Châtelet et Voltaire se fontles propagandistes de ses idées en France.

Les gravures de l’époque montrent les expériences surl’électricité ou sur le paratonnerre, l’observation partélescope et par microscope, ou encore les innovationstechniques qui résultent des progrès de la science.Quelques instruments (provenant du Conservatoirenational des Arts et Métiers) illustrent ces progrès, ainsi labalance de précision de Lavoisier. Linné recense toutes les

Carl von Linné Systema naturae per regna tria naturaeVienne, 1767BnF, Réserve des livres rares

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plantes connues du monde, les planches anatomiquesrévèlent les secrets du corps humain. Paraissent en mêmetemps les premiers ouvrages de psychologie scientifique(Hartley).

Les découvertes scientifiques doivent être mises à laportée de tous. Les sociétés savantes et les académiess’organisent, les présentations systématiques du savoir semultiplient (Cyclopaedia de Chambers, Encyclopédie deDiderot et d’Alembert). L’éducation des enfants commedes jeunes gens est mise en valeur (gravures de Chardin,de Greuze). En 1762 paraît le chef-d’œuvre de Rousseau,Emile, traité d’éducation du genre humain.

Les progrès fulgurants de la science encouragent unevision déterministe et mécanique de l’homme et de lasociété (La Mettrie, L’homme-machine ; Morelly, Code de lanature). Si l’on peut tout connaître, ne pourrait-on pasaussi transformer le monde selon sa volonté ? Quelquesesprits systématiques s’engagent dans la voie de l’utopieet imaginent une société idéale, des villes parfaites, unhomme nouveau (phare en tour de Babel de Boulée,cénotaphe de Fontaine, cité idéale de Ledoux). Cedétournement scientiste de l’esprit des Lumières seracombattu par d’autres penseurs, tel Rousseau.

Entretien audiovisuel avec Gotlib

Denis Diderot et Jean le Rondd’AlembertEncyclopédie ou Dictionnaire raisonnédes sciences, des arts et des métiers,par une société de gens de lettresParis, 1751-1780BnF, Réserve des livres rares

Bernard Lépicié (gravure) d’après Jean-Baptiste Siméon Chardin (peinture )La Maîtresse d’école1740BnF, département des Estampes etde la photographie


3. Le monde, un et pluriel

« Tout ce qui tient intimement à la nature humaine se ressemble d’un bout de l’univers àl’autre. » (Voltaire)

Tous les hommes participent d’une même nature, l’histoireet la géographie suffisent pour expliquer les différencesentre eux. Explorateurs et savants parcourent le mondepour mieux le connaître. Gravures et dessins montrent lesmœurs des habitants indigènes de l’Amérique et del’Afrique, parfois de manière fantaisiste (« Manière dont lespeuples du Canada font le divorce »), ou la vie quotidiennedans les pays du Proche-Orient, de l’Inde, de la Chine. Lesvoyages et le tragique destin du capitaine Cook attirentfortement l’attention, comme en témoignent les comptesrendus parus dans la presse et leurs illustrations. En mêmetemps, les Européens commencent à se décrire eux-mêmescomme une population parmi d’autres.

On découvre aussi l’histoire : le passé n’est plus une incarnation de l’idéal ni un simplerépertoire d’exemples, chaque époque historique possède sa cohérence et ses valeurs.Vico (La science nouvelle), Herder (Idées sur la philosophie de l’histoire) posent lespremiers jalons. Le jeune Goethe exalte la beauté singulière des édifices gothiques,alors même que s’écrivent les premières histoires critiques de l’antiquité, telle celle deGibbon.

A partir de ces récits et de ces descriptions, les érudits composent des tableauxd’ensemble et les esprits philosophiques tentent de vastes synthèses (Voltaire, Essaisur les mœurs). La réflexion universaliste rencontre la tradition du droit naturel, raniméealors par la nouvelle traduction des ouvrages de Grotius et Puffendorf par Barbeyrac,accompagnée d’un important commentaire. Cette tradition enseigne que les êtreshumains possèdent certains droits en tant que membres de l’espèce (ce qu’onappellera à la fin du siècle les « droits de l’homme »). Le bien et le juste, valeursstrictement humaines, se trouvent eux aussi fondés dans l’universalité et l’égalité.

La confrontation avec les autres incite à tourner unregard critique vers soi, les voyages imaginairesdeviennent un moyen de découvrir ses proprestares. Montesquieu, dans les Lettres persanes,Swift, dans Les Voyages de Gulliver pratiquent avecsuccès cette nouvelle forme d’analyse critique.

Entretien audiovisuel avec Jean-Philippe Stassen

Gravure de Pierre-François Basan,d’après Charles-Dominique Eisen(peinture)L’amour asiatiqueEau-forte, XVIIIe siècleBnF, département des Estampes etde la photographie

Jonathan SwiftLes Voyages de Gulliver : Ile flottanteParis, 1762BnF, Réserve des livres rares

Exposition / Lumières ! Un héritage pour demain

4. L’avènement de l’individu

« Ô bonheur ! Fin et but de notre être. » (Pope)

Les autorités extérieures n’ont pas disparu mais elles ontdesserré leur étau et l’individu a conquis un espace dont ilcommence à disposer souverainement. Les objectifsterrestres remplacent les fins célestes, la quête dubonheur évince celle du salut. En témoignent les tableauxdes peintres qui situent « les charmes de la vie » (Watteau),« les amusements de la vie privée » (Chardin), « lescharmes de la vie champêtre » (Boucher) ou « la félicitévillageoise » (Freudenberger) dans un cadre intime oùs’épanouissent les sentiments, où l’on goûte les plaisirspurement terrestres et où l’on pratique les arts ou lalecture. Les scènes d’amour, familial ou passionné,trouvent les faveurs des peintres ; les romans d’amour, depréférence malheureux (Prévost, Manon Lescaut ;Richardson, Pamela ; Rousseau, Julie, ou la NouvelleHéloïse) rencontrent un vif succès. Un brouillon manuscritd’un extrait de ce dernier roman, nouvellement acquis parla BnF, figure dans l’exposition.

Il faut accepter les humains comme ils sont : danstoute leur complexité, âme et corps, raison etpassions, plaisirs des sens et de l’esprit. Lasensualité s’introduit dans la peinture sans plusutiliser le prétexte de la mythologie, comme entémoignent la sanguine Mademoiselle O’Murphy deBoucher ou le dessin L’étable de Fragonard. Lesillustrations par Lavreince des Liaisons dangereusesmettent en évidence les thèmes érotiques du roman(dont le manuscrit est également présenté). Autreinnovation des temps, la représentation sans farddes paysages naturels, par des peintres commeGainsborough, Hackaert, Fragonard. La littératuredécouvre le roman réaliste (Fielding) etl’autobiographie d’individus nullement exemplaires,tradition inaugurée par Rousseau. La peinturemontre des êtres ordinaires engagés dans desactivités quotidiennes (Vieille femme cousant).

Les artistes cessent d’être de simples amuseurd’accomplissement humain, car ils disposent de la libel’histoire de l’art prennent leur essor sous la plume de réflexion esthétique s’approfondit dans les écrits de (Critique de la faculté de juger). Les peintres montrenarts : musiciens (Watteau, Longhi), acteurs (Hogarth, Lan

Entretien audiovisuel avec Claire Brétécher

Jean-Jacques RousseauLa Nouvelle HéloïseManuscrit autographe1757BnF, département des Manuscrits

Gilles Demarteau l’aîné, d’après un dessin de FrançoisBoucher Femme nue couchée sur le ventreGravure à la sanguine1761BnF, département des Estampes et de la photographie

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s pour incarner une formerté du créateur. La critique etDiderot et de Winckelmann, laLessing (Laokoon) et de Kantt volontiers les praticiens descret), dessinateurs (Lépicié).


5. L’espace public

« Il n’y a plus de liberté dès lors que les lois permettent qu’en certaines circonstancesl’homme cesse d’être une personne pour devenir une chose. » (Beccaria)

La vie de la cité quitte l’ordre sacré, elle tend às’organiser désormais en vue du bien-être commun. C’estla ville, en particulier la grande ville internationale, quioffre le cadre le plus favorable à ce processus delaïcisation : Londres et Paris en premier lieu, mais aussiVenise (une sous-section est consacrée à chacune de cestrois villes), Amsterdam, Genève, Berlin, Vienne, Milan.« La ville est la vraie scène de l’homme de lettres »,déclare David Hume. Elle protège la liberté des individus ;en même temps, les salons et les cafés, les jardins et lesrues leur donnent l’occasion de se rencontrer et dediscuter ensemble. Terrain le plus favorable auxLumières, la ville voit pourtant aussi se répandrel’alcoolisme et la prostitution, comme le montre une sériede dessins de Hogarth ; c’est là également que prospèrele crime crapuleux.

Cette désacralisation atteint tous les secteurs de la viepublique. Le travail, suggère Adam Smith (La richesse desnations), est une valeur supérieure aux privilèges hérités,le commerce doit être affranchi des contraintesarbitraires et des prélèvements abusifs, pour servirl’intérêt commun. Les estampes exposées montrentl’activité foisonnante des ports de France, ou encore leséléments de la vie économique nouvelle, telle la banque.La justice traditionnelle subit des critiques acerbes, latorture et les châtiments cruels sont stigmatisés. Le délitdoit être distingué du péché ; la société punit lesoffenses qu’elle subit, non les infractions à la moraletraditionnelle. Tel est le message que fait retentir àtravers l’Europe le traité d’un jeune Milanais nomméBeccaria (Des délits et des peines), pendant qu’un autreItalien, Piranèse, dessine d’effrayantes prisonsimaginaires. Par ailleurs, il faut encourager le débatpublic qui permet d’éclairer les opinions. Les premiersquotidiens, les premières revues d’opinion commencentà circuler. La presse périodique jouera un rôle croissant,mais elle est pour l’instant réservée à une petite minorité,et donne lieu à des lectures commentées en groupe(Lecture du journal au jardin des Tuileries).

Entretien audiovisuel avec Schuiten et Peeters

William Hogarth Une journée à Londres. Noon1738BnF, département des Estampes et dela photographie

Fiche de police de Voltaire1er janvier 1748BnF, département des Manuscrits

Exposition

6. L’ordre politique

« Tout pouvoir sans bornes ne saurait être légitime, parce qu’il n’a jamais pu avoird’origine légitime. » (Montesquieu)

Le pouvoir politique réside dans le peuple souverain. Or sitout citoyen est membre du peuple de plein droit, tousdevraient être égaux devant la loi. Ce principe d’égalité nedevient pas facilement réalité. L’accession des femmes àla vie publique est un long processus, qui n’est toujourspas achevé. Leur émancipation au sein des professionsartistiques ou intellectuelles, dont témoignent denombreuses images (Chardin, Fragonard, Vigée-Lebrun),provoque les quolibets des anti-féministes (Ecoutez lavérité sur l’imperfection des femmes) ; leur droit àl’éducation, défendu par des auteurs comme Laclos ouCondorcet, est contesté ailleurs. L’esclavage existetoujours, sous des formes plus ou moins cruelles(saisissantes illustrations d’un récit de Stedman). Ilprovoque, il est vrai, de vives protestations, comme entémoignent un pamphlet de Condorcet, encore, ou unepièce de la féministe Olympe de Gouges. Les pauvres etles marginaux sont toujours méprisés ; mais les artistess’emploient à montrer qu’ils méritent le respect autant queles nobles et les riches (les soldats de Watteau, les gagne-petit de Boucher, les marchands de rue de Greuze) ; lesécrivains mettent en valeur les personnages subalternes etles serviteurs (Diderot, Jacques le fataliste ; Beaumarchais,Le mariage de Figaro).L’Etat doit se mettre au service du bien public. Si c’est lemonarque qui s’acquitte de la tâche qui consiste à

CondorcetRéflexions sur l’esclavage des nègres,par M. Schwartz, Pasteur à BienneNeuchâtel, 1788BnF, département Philosophie, histoire,sciences de l’homme

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais La folle journée ou le mariage de Figaro1781-1784BnF département des Manuscrits

/ Lumières ! Un héritage pour demain 11

transformer l’Etat pour l’en rendre apte, on a affaire audespotisme éclairé (figurent dans l’exposition les écritsmanuscrits de Frédéric II, les lettres que lui oul’impératrice Catherine II adressent à Voltaire). Si c’est lepeuple, par l’intermédiaire de ses représentants, on est enrépublique. Ce régime, rêvé par les Européens, sera réaliséd’abord en Amérique ; les premières constitutionsaméricaines seront immédiatement traduites en français.La thèse défendue par Rousseau dans Du contrat social estque l’Etat incarne la volonté générale, qui correspond, nonà l’unanimité, mais à la prise en compte de toutes lesdifférences. La souveraineté du peuple ne doit pas pourautant abolir l’autonomie de l’individu : celui-ci continue degérer librement sa vie personnelle. Cette exigence libéraletrouve son fondement dans l’un des chefs-d’œuvre de cetemps : De l’esprit des lois de Montesquieu, dont lemanuscrit figure dans l’exposition. Elle doit compléterl’idée républicaine, qui risque, à défaut, de conduire à laTerreur.

Entretien audiovisuel avec Plantu

Charles-Louis Secondat, baron deLa Brède et de MontesquieuDe l’Esprit des LoisBnF, département des Manuscrits

Fragonard La LectureBnF, département desEstampes et de la photographie


Hall de sortie

La fin du parcours est consacrée au contexte mondial des Lumières. Il s’agit d’évoquerrapidement, d’une part, la présence d’éléments proches de la pensée des Lumièresdans d’autres civilisations ; d’autre part, l’impact des Lumières sur elles. Les Lumièressont une œuvre de l’Europe, qui, elle-même, en découle. Mais la pensée des Lumièresest commune à toute l’humanité. Cinq grandes aires culturelles sont identifiées par unecarte, des reproductions de quelques documents significatifs et un entretienaudiovisuel avec un spécialiste de la région.

1/Afrique noire: entretien avec Élikia M'Bokolo, directeur d'études à l’École des HautesEtudes en Sciences Sociales (EHESS)2/ Islam : entretien avec Abdelwahab Meddeb, écrivain et poète, directeur de larevue internationale Dédale, professeur de littérature comparée à Paris X.3/ Chine : entretien avec Anne Cheng, ancienne élève de l’École normale supérieure,professeur à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO),spécialiste de l’histoire intellectuelle de la Chine4/ Amérique du Nord : entretien avec Denis Lacorne, directeur de recherche à laFondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP)5/Inde : entretien avec Charles Malamoud, directeur d’études honoraire à l’EcolePratique des Hautes Etudes (EPHE, Ve section), linguiste et anthropologue de l’Inde

Entretiens audiovisuels - Parcours de l’expositionDes entretiens filmés présentant l’œuvre de dessinateurs contemporains illustrentchaque thème de l’exposition.

1/ Religions et athéisme : entretien avec Marjane Satrapi2/ Science et éducation : entretien avec Gotlib3/ Le monde, un et pluriel : entretien avec Jean-Philippe Stassen4/ L’avènement de l’individu : entretien avec Claire Brétécher5/ L’espace public : entretien avec Schuiten et Peeters6/ L’ordre politique : entretien avec Plantu

Exposition

Publications


Editions de la BnFSous la direction de Yann Fauchois, Thierry Grillet etTzvetan Todorov

Broché avec rabats, 23,1 fl 30 cm192 pages et 142 illustrationsPrix : 44 €

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L’ouvrage rassemble cent soixante images des pièces les plus représentatives de l’exposition :tableaux de Watteau, Chardin, Boucher, Greuze, Fragonard, dessins de Hogarth, Gainsborough,Crespi, manuscrits de Montesquieu, Rousseau, Beaumarchais, éditions originales des œuvres deVico, Mendelssohn, Richardson, Voltaire, Diderot…Deux grandes sections composent le volume. La première, « Les Lumières et le temps présent »,interroge la signification de cette pensée à l’aube du XXIe siècle. La seconde, « Les Lumières et lemonde », montre comment ce mouvement d’idées spécifiquement européen a pu trouver despréfigurations et des résonances dans les traditions d’autres cultures : en pays d’Islam, en Inde,en Chine, en Afrique noire et en Amérique du Nord.

Liste des auteurs du livre-catalogue :La direction de cet ouvrage a été assurée par Yann Fauchois, conservateur au département Philosophie,Histoire, Sciences de l’homme de la BnF, Thierry Grillet, délégué à la Diffusion culturelle à la BnF, etTzvetan Todorov, historien et philosophe, directeur de recherches honoraire au CNRS, commissaires del’exposition.Anne Cheng, ancienne élève de l’École normale supérieure, professeur à l’INALCO, spécialiste de l’histoireintellectuelle de la Chine ; Luc Ferry, professeur de philosophie, ancien ministre ; Marcel Gauchet,directeur d’études à l’EHESS, rédacteur en chef de la revue Le Débat ; Jean-Claude Guillebaud, longtempsgrand reporter pour Sud-Ouest, Le Monde, puis Le Nouvel Observateur, actuellement écrivain et éditeur ;Jürgen Habermas, philosophe, professeur émérite à l’université de Francfort ; Denis Lacorne, directeur derecherche à la FNSP ; Charles Malamoud, directeur d’études honoraire à l’EPHE (Ve section), linguiste etanthropologue de l’Inde ; Elikia M’Bokolo, directeur d’études à l’EHESS (histoire et civilisations del’Afrique) ; Abdelwahab Meddeb, écrivain et poète, directeur de la revue internationale Dédale, professeurde littérature comparée à Paris X ; Philippe Raynaud, agrégé de philosophie, professeur de sciencespolitiques à Paris II et à l’EHESS ; Pierre-Henri Tavoillot, philosophe, maître de conférences à Paris IV ;Heinz Wismann, directeur d’études à l’EHESS.

L’esprit des LumièresPar Tzvetan TodorovEditions Robert Laffont128 pagesPrix : environ 10 € Les Lumières appartiennent au passé, puisqu’il a existé un Siècle des lumières ; pourtant, ellesne peuvent pas « passer », car elles en sont venues à désigner non plus une doctrinehistoriquement située, mais une attitude à l’égard du monde. Identifier ses grandes lignes sansdétacher le regard de notre époque, pratiquer un va-et-vient constant entre passé et présent, telest l’objectif de ce petit livre, rédigé par l’un des commissaires de l’exposition. Parmi les thèmesabordés : autonomie des individus et souveraineté des peuples, laïcité et recherche de vérité,universalité et rôle de l’Europe.

Contact presse Editions Robert Laffont : Anne Procureur – 01 53 67 14 [email protected]


Autour de l’exposition

Exposition Madame Du ChâteletLa femme des Lumières

Parallèlement à Lumières ! Un héritage pour demain, la Bibliothèque nationale deFrance consacre une exposition à une grande figure féminine du Siècle des lumières,Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise Du Châtelet, dont on fêtera en2006 le tricentenaire de la naissance. L’occasion de rendre justice à une femmeexceptionnelle qui, trop souvent, n’existe encore qu’à travers le couple étonnantqu’elle forma pendant quinze ans avec Voltaire. L’occasion également d’évoquer,grâce aux collections de la BnF qui a hérité de ses manuscrits, l’univers et lesdiverses facettes de la personnalité d’une femme de science, mais aussi d’unefemme libre et mondaine, qui vécut pleinement ses passions.

Du 7 mars au 3 juin 2006Site Richelieu / Galerie Mazarine58 rue de Richelieu – 75002 ParisEntrée 5€ , tarif réduit 3.5€

Conférences - Les Lumières, un héritage pour demainContre l’aplatissement commercial du monde, contre l’asservissement des individusà leur communauté, les Lumières peuvent-elles nous donner des raisons d’espérer ?La relecture des textes du XVIIIe siècle peut et doit nous aider à ne pas nousenfermer dans le passé. Ces écrits ont gardé intacte leur capacité à remettre encause les évidences, à questionner le monde et leur pouvoir de libérer les individus.Par Michel Delon. Table ronde avec Jean-Marie Goulemot et Patrick Law Lasowski (sous réserve demodifications).

Mercredi 1er février 2006 / 18h30 - 20h30Site François-Mitterrand / Grand auditorium – Quai François Mauriac – 75013 ParisEntrée libreGrands thèmes et grandes figures littéraires, un cycle « leçons de littérature » enpartenariat avec Le Magazine Littéraire.

- Un écrivain, un auteur, un comédienPascal Bruckner, Sade, Florence Darel

Le comte de Sade, dit le « Marquis de Sade » (1740-1814) dont l’œuvre a longtempsété considérée uniquement sous l’angle du sadisme, apparaît aujourd’hui commel’élément subversif des philosophies naturalistes et libérales du Siècle des lumières.

Samedi 11 mars 2006 / 17h-19hBibliothèque de l’Arsenal1 rue de Sully – 75004 ParisEntrée gratuite sur réservation au 01 53 79 49 49


- Mozart et les Lumières

Pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance de Mozart, la Bibliothèquenationale de France, en association avec l’Opéra national de Paris, propose sixrencontres exceptionnelles autour du compositeur et de son œuvre, de janvier à juin2006. Ecrivains, philosophes, historiens se réuniront pour amorcer une réflexion sur leXVIIIe siècle.

Ces soirées seront animées par Gérard Mortier, directeur de l’Opéra national de Paris

Mozart, l’Europe et le temps des LumièresVéritable esprit universel, Mozart est au centre de l'Europe musicale du XVIIIe siècle.Quels liens peut-on établir entre ce génie et les idées de pluralité culturelle et deliberté propres aux Lumières ?Avec Tzvetan Todorov et André Comte-Sponville, philosophes et écrivains.Jeudi 26 janvier 2006/18h30 - 20h

Le désir et le mariage chez MozartAvec « Cosi fan tutte », Mozart propose une œuvre libertine.Est-ce là une réponse à ses propres idées sur le désir et le mariage ?Avec Arlette Farge, historienne, directrice de recherches au CNRSMardi 7 mars 2006 / 18h30 - 20h

Mozart et l’OrientLa Turquie et le monde arabe fascinent le XVIIIe siècle.Dans « L'Enlèvement au Sérail », Mozart nous entraine en Orient...Avec Adonis, poète et Amin Maalouf, journaliste et écrivain.Mardi 21 mars 2006/18h30 - 20h

A venirMardi 25 avril : Mozart et les héroïnesMardi 23 mai : Les écrivains et MozartMardi 20 juin : Mozart et les Français

site François-Mitterrand / Grand auditorium - Quai François Mauriac – 75013 Paris Entrée libre

En partenariat avec

- Les Lumières et les enjeux politiques contemporainsConférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, avril 2006

Avec Pierre Hassner, Bernard Manin et Jean-Claude Casanova (sous réserve).

Informations sur www. bnf.fr et http://www.sciences-po.fr/docum/ "


Cycle de rencontres

Ce cycle de rencontres avec quelques grands noms du monde intellectuel est là pourévoquer les Lumières et leurs valeurs au moment même où celles-ci semblentcontestées par le retour du fanatisme et de l’obscurantisme ; la perspective de cetteactualité, la question de la raison et de l’universel en politique, l’état de droit et laNation, la question de la laïcité et le « procès » des Lumières seront parmi les thèmesévoqués lors de ce cycle en regard des expositions « Lumières ! Un héritage pourdemain » et « Madame Du Châtelet. La femme de Lumières »

Mercredi 3 mai 2006 : Quelle actualité pour les Lumières avec ElizabethBadinter et Tzvetan Todorov Mercredi 17 mai 2006 : Les Lumières en procès avec Alain Gérard Slama etJacques JulliardMercredi 24 mai 2006 : Lumières et philosophie politique avec MarcelGauchet et Luc Ferry (sous réserve) Mercredi 31 mai 2006 : Les Lumières dans le Monde, avec, sous réserve :Anne Cheng, Charles Malamoud, Elikia M'Bokolo, Abdelwahab Meddeb, DenisLacorne

site François-Mitterrand / Grand auditorium - Quai François Mauriac – 75013 Paris Entrée libre


France Culture partenaire de l’exposition


Dans les tourments du monde contemporain, il est essentiel de conserver des espaces où l'effort decompréhension, l'esprit de curiosité et l'attention à l'autre trouvent à s'exprimer.La vitesse, on l'a souvent dit, est la marque de notre époque. Trouver au contraire le temps deparler du monde, de le mettre en perspective et de mieux l'analyser est assurément un défi.France culture s'honore d'y être confronté.La variété des programmes témoigne de l'effort collectif pour répondre à ces exigences : traiter duprésent, s'efforcer de le décrypter ; faire vivre notre patrimoine et contribuer à sa redécouverte ;accompagner la création et les créateurs ; tous ces objectifs coexistent, se répondent,s'entrecroisent pour mieux accompagner nos auditeurs.A travers tous les registres radiophoniques- fictions, documentaires, information, magazines -France Culture s'efforce de conjuguer rigueur et passion, recul et sympathie.Radio de service public, France Culture est assurément une radio singulière.

David Kessler

Parce que la Bibliothèque nationale de France partage ce même souci d’exigence, de connaissance,de découverte, France Culture s’associe naturellement à cette exposition :

*Travaux publics par Jean Lebrunvendredi 24 février, 18h-19h30

* La nouvelle fabrique de l’histoire par Emmanuel Laurentindu lundi 27 février au vendredi 3 mars, 9h05-10h

* Les matins de France Culture par Nicolas Demorandmercredi 1er mars, 7h-9h

avec Tzvetan Todorov

*Radio Libre : L’ombre des Lumières par Raphaël Enthovensamedi 25 mars, 15h-17h

en direct et en public du café bibliothèque, cinéma MK2 Bibliothèque

et sur la web radio Les chemins de la connaissance

France Culture à Paris : 93.5franceculture.com

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