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Sommaire Ce n’est qu’un au revoir! Magnus Hammar page 2 Airbnb – quels impacts sur nos quartiers page 3-5 Le logement en Norvège : qu’a-t-il de si spécial ? page 6 Les membres scandinaves de l’IUT à Stockholm page 7 Berlin, une ville de locataires page 8 Catalogne: le besoin d’équilibre dans les locations page 9 Le logement social à Vienne page 10 - Les locataires néerlandais manifestent contre la taxe sur le logement social - Le festival du logement social page 11 Russie: tout pour l’accession page 12 Australie: les locataires crient au changement page 13 Ecosse: les droits en matière de logement en pratique page 14 Paris lutte contre la vacance avec une nouvelle taxe page 15 Brèves page 16 Traduction: Marie-Charlotte Lanniée

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Page 1: Sommaire - La CNL · La mairie de Barcelone a déclaré que l’amende pour non-respect de la loi serait de 60 000 euros ... location longue durée ». Source: Sunday Times ... offres

Sommaire Ce n’est qu’un au revoir! Magnus Hammar page 2 Airbnb – quels impacts sur nos quartiers page 3-5 Le logement en Norvège : qu’a-t-il de si spécial ? page 6 Les membres scandinaves de l’IUT à Stockholm page 7 Berlin, une ville de locataires page 8 Catalogne: le besoin d’équilibre dans les locations page 9 Le logement social à Vienne page 10 - Les locataires néerlandais manifestent contre la taxe sur le logement social - Le festival du logement social page 11 Russie: tout pour l’accession page 12 Australie: les locataires crient au changement page 13 Ecosse: les droits en matière de logement en pratique page 14 Paris lutte contre la vacance avec une nouvelle taxe page 15 Brèves page 16

Traduction: Marie-Charlotte Lanniée

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Ce n’est qu’un au revoir, le temps est venu !

Le temps passe… 18 belles années ! Peut-être trop belles… je le pense parfois. J’aurais peut-être dû

quitter l’IUT plus tôt et trouver un autre travail ? Cette pensée comme d’autres me viennent à l’esprit

alors qu’il me reste seulement trois mois avant de partir. Mais d’un autre côté, je ne me suis jamais

ennuyé, et beaucoup de mes chers collègues de l’IUT sont aussi dans leur organisation depuis

longtemps. Et nous sommes devenus de bons amis. Et ils resteront, c’est sûr, des amis très proches.

Après sept congrès, 48 numéros de Global Tenant et de nombreuses conférences et réunions, le temps

est venu de passer la main. Désolé, je ne peux donner son nom aujourd’hui, mais je suis certain qu’il

ou elle fera un bon travail et développera l’IUT – avec un nouvel esprit et un nouveau regard.

J’ai apprécié chaque jour passé. Je suis toujours aussi engagé pour défendre le logement social et les

droits des locataires que je l’étais après ma première année passée à l’IUT – peut-être plus. J’ai

rencontré des locataires à travers le monde, grimpé leur cage d’escalier, me suis assis

dans leur cuisine à écouter leurs histoires. Souvent des histoires difficiles, des

expulsions, des propriétaires invisibles et mal intentionnés, des loyers inabordables,

etc. Mais aussi de bons moments, avec leur famille, leurs voisins. Merci à tous d’avoir

fait de ces 18 ans de belles et intéressantes années, et pour avoir participé aux activités

de l’IUT. Restons en contact!

C’est vous qui faites l’IUT! Magnus Hammar

Secretary General IUT

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Airbnb – quels impacts sur nos quartiers Vous souvenez-vous lorsqu’Airbnb ou autres sites du genre semblaient être une bonne idée ? Et c’est

toujours une bonne idée quand cela fonctionne comme prévu : c’est l’occasion de laisser votre

logement pour quelques jours, ou quelques semaines, quand vous n’êtes pas en ville.

Mais, dans les grandes villes, ces jours semblent très lointains. Les appartements sont aujourd’hui

achetés par des investisseurs. Dernièrement, dans des villes comme Paris, Berlin, Barcelone et San

Francisco, les locations saisonnières et les agences qui les gèrent sont surveillées de près par les

autorités locales et nationales.

Airbnb et les autres plateformes de partage d’appartements privent de nombreuses villes de logements

sur la durée, font augmenter les loyers, et les prix, pour les biens qui sont encore sur le marché. Et

nous savons bien quelles en sont les conséquences. Dans ces zones, les habitants sont harcelés par la

valse incessante des roulettes des valises dans leur cage d’escalier, et par les inconnus dans leur

immeuble.

Cela change aussi le quartier. Les petits magasins ferment leur porte parce que les loyers sont trop

élevés, avec la gentrification généralisée, et ils sont remplacés par des bars branchés et des restaurants

qui attirent les gens de passage.

Mais de nombreuses villes se mobilisent et attaquent Airbnb et les autres plateformes.

En voici quelques exemples.

Angleterre, Londres Le journal The Guardian a rapporté qu’un quart

des logements à Londres publiés sur Airbnb à la

fin 2016 ont été loués plus de 90 jours l’année

passée, beaucoup illégalement et en violation

d’une loi visant à éviter que les propriétaires ne

transforment leur bien en hôtel non officiel.

Airbnb a admis qu’environ 5000 de ses locations

londoniennes d’ « appartement entier » - 23% du

total – étaient louées plus de trois mois, malgré une

loi qui impose une demande de permission.

En décembre 2016, Airbnb a limité les locations

supérieures au 90 jours stipulés. Mais en février

2017, dans une étude de la BBC, 1/3 des

municipalités ont déclaré que cette limite ne

ralentirait pas le développement des locations de

courte durée.

L’année dernière, une étude de l’institut de

recherche en politiques publiques a montré que

11% (2 444 logements) des biens de logements

entiers sur Airbnb étaient loués plus de six mois

par an

Sources: BBC et the Guardian

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Espagne, Barcelone

Barcelone a ordonné le retrait de centaines de

logements loués illégalement aux touristes, via des

sites comme Airbnb, et fait payé une amende aux

entreprises. Une équipe de 20 inspecteurs de la

ville, a pour mission de repérer ceux qui veulent

outrepasser la loi.

La mairie de Barcelone a déclaré que l’amende

pour non-respect de la loi serait de 60 000 euros

pour les sites de partage de logements. En juillet

2014, le gouvernement régional de Catalogne a

condamné Airbnb à une amende de 30 000 euros

($35,000) pour non-respect de la loi et menacé de

bloquer l’accès au site Airbnb en Catalogne s’il ne

changeait pas de comportement.

Source: Reuters

Danemark, Copenhague

En février, les élus de la ville de Copenhague ont

entamé des discussions avec Airbnb afin d’imposer

un plafond de durée de locations pour les chambres

et appartements. Le maire, Frank Jensen, a

demandé une limite de 60 jours, afin d’éviter que

les locations ne se transforment en séjours en hôtel

illégaux. Les habitants de Copenhague se plaignent

que les activités d’Airbnb contribuent à la pénurie

de logements, parce qu’il est beaucoup plus juteux

de louer ses biens à la journée sur Airbnb

Source: The Local

Afrique du Sud, Cape Town

Les loyers à Cape Town ont doublé. Comme dans

les autres grandes villes touristiques, les

propriétaires préfèrent louer leurs biens pour des

courtes durées, via principalement Airbnb.

Le directeur de PayProp, L. Liebenberg, a déclaré

en février que « le développement d’Airbnb et la

promesse de forts bénéfices ont motivé les

propriétaires d’ôter leurs biens du marché de la

location longue durée ».

Source: Sunday Times

France

Un groupe d’hôteliers et d’agents immobiliers ont

lancé une action en justice à l’encontre des

plateformes de locations de courte durée comme

Airbnb, en disant que leurs pratiques étaient de la

concurrence déloyale. Il accuse les plateformes

d’offrir des services touristiques, incluant des tour

operator et des assurances, sans réelle autorisation.

Ils souhaitent que les autorités françaises imposent

les mêmes règles à Airbnb et aux autres

plateformes que celles du marché locatif

traditionnel. La France est le second plus gros

marché d’Airbnb après les Etats-Unis. Paris a créé

un registre qui liste tous les utilisateurs d’Airbnb

officiellement enregistré leurs biens comme des

locations de longue durée.

Source: Financial Times

Amsterdam, Pays-Bas "Un logement devrait rester un logement," a

déclaré le conseiller municipal d’Amsterdam

Laurens Ivens. La ville d’Amsterdam et Airbnb ont

déclaré, en décembre 2016, qu’ils travailleraient

ensemble pour s’assurer que les propriétaires

louent leurs logements 60 jours maximum par en.

Amsterdam a déjà mis en place cette limite, mais

Airbnb a déclaré qu’au 1er janvier 2017, le site

aurait des outils automatiques afin de faire en sorte

que les logements ne soient pas proposés plus de

60 jours à moins que les propriétaires aient une

autorisation.

Source: The Guardian

Allemagne, Berlin

Le maire de l’arrondissement de Mitte von Dassel

a lancé une croisade contre la location touristique

et Airbnb. Il a déclaré : « s’occuper du problème

de la location touristique est bien moins important

que faire en sorte que les gens réalisent que le

temps de l’achat d’appartements pour la location

touristique est terminé. Nous avions des listes

d’agences immobilières disant « idéal pour la

location touristique ». Cela appartient maintenant

au passé. » Il n’est pas si facile pour la ville de

savoir qui est enregistré sur Airbnb. Une étude de

étude de septembre 2015 a montré que 90% des

offres sur Airbnb étaient consacrées à la location

d’appartements entiers, plutôt que des chambres

individuelles. Une récente étude de

l’arrondissement de Mitte a montré que dans un

immeuble de 300 appartements de Wilhelmstrasse,

280 étaient loués pour des courtes durées.

Source: www.citylab.com

Etats-Unis, New York

Un rapport du bureau de l’avocat général de l’Etat

de New-York d’octobre 2014 a montré qu’environ

72% des logements sur Airbnb violaient les lois

locales, qui imposent une durée limite de location

de 30 jours. En février 2016, Airbnb a été accusé

d’avoir enlevé plus de 1000 annonces de son site

pour truquer une enquête. L’avocat général de New

York Schneiderman a déclaré que « Airbnb

continue de ne pas prendre en compte la loi new-

yorkaises de protection des droits des locataires et

permet la prolifération d’hôtels illégaux. »

Source: The Guardian

Japon, Tokyo

Plus de trois millions de touristes au Japon se sont

logés via Airbnb entre janvier et octobre 2016. Le

partage d’appartements, comme Airbnb,

appelé minpaku au Japon, existe dans une zone

grise. Mais le nombre d’utilisateurs a grandement

augmenté. Plus de 10% des touristes disent utiliser

ce service.

Source: Nikkei Housing Review

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Canada, Vancouver

“Nous allons vers un grand nombre de problèmes

pour essayer de produire des logements locatifs.

Nous ne le faisons pas pour des locations aux

touristes. Nous le faisons pour les habitants qui ne

peuvent vivre et travailler dans la ville de

Vancouver, » a déclaré le conseiller Geoff Meggs

dans une interview d’avril 2016. Vancouver

interdit les locations de plus de 30 jours en dehors

des hôtels, bed and breakfast, et sans licence

professionnelle.

Source: Vancouver Sun

…………………………………………………… Ce que dit la loi :

Espagne, Barcelone

Les propriétaires doivent demander une

autorisation à la ville et la publier en ligne, sous

peine d’une amende de 60 000 euros. Si les

entreprises comme Airbnb continuent de refuser de

contrôler leurs utilisateurs, l’amende peut atteindre

600 000 euros.

Paris, France Les biens peuvent être loués 120 jours maximum

par an. Ceux qui dépassent cette limite peuvent

payer une amende de 25 000 euros mais les

autorités souhaitent la doubler à 100 000 euros.

Au 30 janvier, Paris a triplé sa taxe sur les

résidences secondaires, en augmentant de 20% à

60% les charges supplémentaires payées par les

propriétaires.

Berlin, Allemagne

Une loi, Zweckentfremdungsverbot, effective

depuis mai 2016 dit que les propriétaires ne

peuvent louer qu’une seule chambre d’un

logement, et non pas l’intégralité. En cas de non-

respect, l’amende est de 100 000 euros. Mais en

août 2016, un tribunal a déclaré que les

propriétaires de résidences secondaires pouvaient

louer leur logement aux touristes.

Copenhague, Danemark

La ville, en janvier 2017, a demandé une limite de

60 jours de location afin d’éviter que les locations

de chambres et d’appartements ne se transforment

en opérations hôtelières illégales.

Londres, Angleterre

Les propriétaires ne peuvent louer leur bien plus de

90 jours par an pour des courtes durées. Si un

propriétaire veut louer plus longtemps, il doit

demander une autorisation pour un « changement

d’usage » à la mairie.

Amsterdam, Pays-Bas

Depuis janvier 2017, les logements peuvent être

loués jusqu’à 60 nuits par an et pour pas plus de

quatre personnes, par les propriétaires et dans le

parc privé uniquement. Airbnb a accepté de retirer

les annonces après 60 jours. Mais pour l’instant,

aucune amende n’existe.

Dublin, Irlande

En juin 2016, le conseil municipal a contraint les

propriétaires à une demande d’autorisation d’usage

commercial pour des locations de courte durée.

Mais elles sont limitées au quartier du Temple Bar.

Suède

En principe, il n’existe aucune limite. Mais, si vous

possédez un appartement dans une coopérative,

vous avez besoin de l’autorisation du conseil

d’administration. Pour les locataires qui utilisent

Airbnb, ils courent le risque de perdre leur

logement.

New York, USA

Les appartements qui se trouvent dans des

immeubles résidentiels doivent être utilisés

uniquement pour des locations de longue durée.

Les locations de courte durée sont limitées à 30

jours. Il est donc illégal de faire payer des invités

plus de 30 jours.

San-Francisco, USA

La loi plafonne les locations lorsque les

propriétaires sont absents à 90 jours par an. Depuis

juin 2016, Airbnb et les autres platformes peuvent

seulement publier les annonces de propriétaires

enregistrés par la ville sous peine d’une amende de

1 000 $.

Québec, Canada

Depuis avril 2016, les propriétaires qui louent plus

de 31 jours doivent demander une permission de

250 $, avoir au moins une assurance de 2 million

de $ et payer une taxe hôtelière à la nuitée de

3,5%, sous peine d’une amende entre $500 et

$50,00

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Le logement en Norvège : qu’a-t-il de si spécial ? Les politiciens étrangers, les bureaucrates et les chercheurs continuent de venir en Norvège et à Oslo

en voyage d’étude afin de comprendre comment fonctionne un marché immobilier libre. Et oui, les

amis de la privatisation et des politiques en matière de logement basées sur le marché apprennent

souvent beaucoup de choses sur un marché immobilier qui marche bien. Mais, il existe un revers de

la médaille, dont on ne porte pas souvent attention.

Trois principaux aspects du modèle immobilier

norvégien fascinent les libéraux.

Premièrement, environ 80% des ménages sont

propriétaires. Les dépenses publiques dans le

secteur immobilier sont très faibles, et difficilement

visible. Deuxièmement, le secteur locatif est

principalement privé et déréglementé.

Troisièmement, il est facile d’avoir l’impression

que n’importe qui, à n’importe quel moment et

n’importe où, peut trouver un appartement le jour

même. Malheureusement, la réalité est toute autre.

Qu’y a-t-il de si spécial en Norvège? Après la

seconde guerre mondiale, la Norvège a choisi sa

propre stratégie pour résoudre la pénurie de

logements. En réponse au cynisme et à la

spéculation des propriétaires dans un secteur locatif

pauvre en textes de lois, les parties politiques ont

décidé d’une politique où l’accession serait le

secteur soutenu et mis en avant pour les Norvégiens

– privée ou via des coopératives. Et elles sont

devenues le modèle de logement social qui a

remplacé l’ancien secteur locatif.

Aujourd’hui, grâce à des prêts publics très généreux

et de nombreux autres mécanismes de soutien, en

plus de subventions, un ménage sur cinq est

propriétaire. Les aides fiscales représente environ

6,6 millions d’euros par an. Un petit plus est

possible avec une déduction des intérêts d’emprunt.

Il existe cependant une opposition croissante à cet

extrême favoritisme. Mais comme la plupart des

Norvégiens ont planifié leurs économies selon ce

schéma, il est très difficile pour un quelconque parti

politique d’oser toucher à ces politiques – au moins

tant qu’elles sont en place, ou de remettre en cause

la pouvoir du gouvernement.

Contrairement aux autres pays nordiques, le

marché norvégien est dominé par des petits

propriétaires privés, qui louent une chambre ou un

appartement. Les bailleurs professionnels sont peu

nombreux, et majoritairement à Oslo. Le secteur

locatif public est restreint comparé à d’autres pays

du Nord ou de l’Europe centrale, et réservé aux plus

défavorisés, comme les réfugiés, les prisonniers tout

juste libérés, etc. En d’autres mots, tout ceux qui se

trouvent en queue de peloton dans le secteur locatif

privé.

Le très grand nombre de propriétaires privés

engendre un marché très volatile et vulnérable, où

les fluctuations macroéconomiques peuvent

soudainement faire chuter l’offre de logements. Il y

a eu quelques propositions politiques afin

d’améliorer les garanties de l’occupation,

d’introduire des baux plus longs et plus de contrôle,

mais cela n’a rien donné car les autorités craignent

que de telles mesures ne découragent les

propriétaires à louer.

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Cela rapporte beaucoup de louer en Norvège et de

nombreuses personnes investissent dans un

logement supplémentaire pour le louer. Selon les

autorités, il existe environ 50 000 logements à Oslo

détenus par des personnes dont l’adresse principale

est différente.

Les locations en Norvège sont de courte durée, et

environ la moitié sont limitées dans le temps,

souvent à trois ans. Si le propriétaire vit dans le

même logement, la durée minimale est d’un an. A

la fin de cette période déterminée, c’est au

propriétaire de décider de renouveler la location, ce

qui du coup, crée une certaine insécurité pour le

locataire.

Acheter – pour combien ? Les prix des logements ont augmenté de manière

continue depuis 1993 avec un léger recul en 2008.

La hausse a été d’environ 15% par an en

2015/2016, et d’environ 10% ces quatre dernières

années. Le prix moyen au mètre carré en 2016 était

d’environ 6 800 euros. Les plus petits appartements

se vendent en général autour de 11 200 euros.

Louer – pour combien?

Le loyer moyen à Oslo, en 2015, était de 1 500

euros par mois. La location la plus commune

concerne un appartement de deux pièces avec une

cuisine et une salle de bain pour environ 1 450

euros. L’électricité, l’eau chaude et le chauffage ne

sont pas compris. Les prix à Bergen et Trondheim

sont 15-20% plus bas qu’à Oslo.

Qui louent?

Les jeunes adultes, les étudiants, qui ne veulent pas

rester vivre chez leurs parents et partagent

généralement de plus grands appartements. Un 5

pièces à Oslo se loue en général 2 700 euros par

mois, ce qui revient moins cher que de louer un

studio d’une pièce. Pour la plupart des jeunes,

partager la cuisine et la salle de bain ne pose aucun

problème, au moins pour un certain temps.

Si vous n’êtes pas étudiant, mais que vous avez de

faibles revenus, vous pouvez demander une aide au

logement, basée uniquement sur les besoins et les

revenus, et même des personnes généralement

considérées comme pauvres n’y ont pas forcément

droit. Et ceux qui ne peuvent trouver moins cher,

plus petit ou plus éloigné du centre dans le secteur

privé, peuvent demander un logement social. Les

loyers y sont plus bas mais avec un prix moyen. Ces

logements sont souvent de qualité plus faible, avec

moins d’entretien et dans des quartiers avec des

problèmes classiques liés à la stigmatisation.

Par Lars Aasen,

directeur exécutif de

Leieboerforeningen, Lbf

Association norvégienne des

locataires

Japon

Augmentation du nombre de

logements locatifs

Au Japon le parc locatif va être supérieur à 400

000 logements pour la première fois depuis 8 ans

en 2016. C’est la conséquence d’un impôt de

succession qui a été mis en place en 2015.

Construire du logement locatif, qui fait baisser la

valeur du terrain, est devenu très populaire

comme moyen de réduire les impôts fonciers à la

mort du propriétaire.

Source: Nikkei Asian Review

France

Plus d’encadrement des loyers

Depuis le 1er février 2017,

l’encadrement des loyers dans le parc privé a été

mis en place à Lille, comme c’est déjà le cas à

Paris. Crée dans le cadre de la loi Alur,

l’encadrement des loyers fixe un plafond limite

lors d’une nouvelle location ou d’un

renouvellement. Le nouveau loyer ne doit pas

dépasser 20% du loyer de référence et ne peut en

être inférieur de 30%. A Paris, une enquête d’une

association de consommateurs a montré que de

nombreux propriétaires ne respectaient pas la loi.

Un an après son introduction, en août 2015,

environ 40% des propriétaires étaient hors-la-loi.

La CLCV a lancé un site appelé Mon loyer trop

cher, pour vérifier leur niveau de loyer.

Source: The Local

Taiwan

Les homosexuels pourraient

bientôt vivre en logement social

In 2015 Taipei a autorisé les

couples de même sexe à enregistrer leur relation

et ils vont franchir un nouveau pas en pouvant

candidater pour un logement social. Un

amendement sera soumis à l’administration locale

pour une approbation finale en mai.

Source: GayStarNews

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Berlin, la ville des locataires Environ la moitié des ménages allemands

sont locataires. Et même plus en ville,

notamment à Berlin où 85% des habitants

sont locataires. Berlin est la plus grande ville d’Allemagne avec

plus de 3,5 millions d’habitants. Entre 2012 et

2015, la ville a accueilli 175 000 personnes.

Berlin compte 1,89 millions d’appartements, dont

16% en copropriété et 18% détenus par des

bailleurs sociaux. Les 66% restants sont détenus

par des propriétaires privés ou des institutions,

comme Deutche Wohnen ou Vonovia.

Le coût de location moyen par m2 per mois pour

les appartements nouvellement mis en location est

autour de 9€. Cependant dans les immeubles

neufs ou en centre ville, c’est bien plus cher,

entre13 et 17 € par m2.

Même avec le Mietpreisbremse, l’encadrement

des loyers, mis en place en 2015, les loyers

berlinois ont augmenté. Selon cet encadrement,

les propriétaires sont seulement autorisés à relouer

leur appartement à un loyer qui ne dépasse pas

10% du loyer moyen. Ce loyer moyen est calculé

selon le Berlin Mietspiegel, une vue des loyers

payés. Le Mietspiegel est publié chaque année par

l’administration en lien avec les associations de

locataires et de propriétaires. Cependant, le

Mietpreisbremse, littéralement, le « frein au

loyer » n’a pas encore montré les effets

escomptés. Beaucoup de propriétaires ignorent

cette loi ou utilisent ses points faibles. Par

exemple, le plafonnement ne s’applique pas si le

locataire précédent payait un loyer supérieur au

10%. Dans ce cas, le propriétaire n’a pas à baisser

son louer. Selon une enquête de l’association des

locataires de Berlin, en 2016, 74% des offres de

location étaient au dessus de la limite des 10%.

L’augmentation des loyers est principalement due

à la croissance démographique. D’un côté, la

construction de nouveaux logements avancent

doucement. Alors que 30 000 nouveaux

logements seraient nécessaires par an, seulement

11 000 ont été construits et prêts pour être

occupés en 2016. Les nouvelles constructions sont

tournées vers les copropriétés ou les appartements

de luxe. La moitié des habitants de Berlin sont

bénéficiaires d’un logement social par rapport à

leurs revenus. Les six bailleurs municipaux ont

pour objectif la construction de 300 000 à 400 000

logements d’ici à 2020. Cependant, en centre

ville, la pression du marché immobilier est

grande, et la construction est principalement aux

mains des privés. Alors la ville de Berlin a très

peu de chance de trouver des terrains

constructibles à bon prix dans le centre.

Même s’il existe des aides pour la construction de

logement sociaux, les investisseurs privés ne s’y

intéressent guère. Depuis 2014, environ 5 000

appartements ont été construits, exclusivement par

des bailleurs sociaux, avec des loyers entre 6,50 et

7 € du m2.

La protection des appartements loués est une

grande inquiétude à Berlin. Depuis mai 2014, il

est interdit d’utiliser un logement loué pour un

autre motif. Les démolitions, l’utilisation à des

fins commerciales ou à des fins touristiques sont

interdites. Environ 25 000 logements sont utilisés

pour des locations de courte durée à Berlin, via

Airbnb ou d’autres plateformes. Par rapport au

parc total, cela ne représente pas grand chose.

Cepedant, ces appartements sont concentrés dans

trois quartiers du centre ville où la pression sur les

locataires est grande. Dans le futur, il y aura une

plus grande attention sur le développement du

parc social. Il est pirmordial que les investisseurs

privés bâtissent des logements abordables. Le

« frein des loyers » doit être intensifié et la

spéculation combattue. Telles sont

les missions de l’association des

locataires de Berlin.

par Wibke Werner

directeur du Berliner Mieterverein

e.V.

www.berliner-mieterverein.de

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Catalogne : le besoin d’équilibre dans les locations

L’Espagne est un pays d’Europe de l’ouest avec

le plus haut niveau de propriétaires,

représentant 78% du marché immobilier, selon

les chiffres d’Eurostat en 2015. La crise financière a conduit à l’éclatement de la bulle

immobilière en Espagne et montré qu’un Etat ne peut

se fonder essentiellement sur un seul modèle

d’occupation, par exemple, la propriété, cela ayant

conduit à des faillites et des expulsions.

La Catalogne a choisi deux autres approches pour

résoudre ce problème structurel. D’une part, en

mettant en place de nouvelles manières – abordables

et durables – pour devenir propriétaire. D’autre part,

en offrant une réelle alternative à ceux qui ne

souhaitent pas acheter leur logement en créant un

cadre légal plus équilibré entre les différents statuts

d’occupation.

La première mesure structurelle a été introduite en

2015 de propriété partagée et temporelle. Deux

nouvelles manières d’accéder à un logement qui

combinent les avantages de la propriété et de la

location : accessibilité, stabilité, flexibilité. Ces deux

mesures sont encadrées par le code civil catalan. Le

schéma de propriété partagée catalan permet une

acquisition graduelle mais sans priver l’acheteur de

ses droits (et ses devoirs) d’acheteur lambda.

De plus, si l’acheteur, le propriétaire matériel, acquiert

par exemple 25% d’une propriété partagée, il est en

pratique le propriétaire principal.

Il a le droit de jouissance exclusive et peut librement

faire des travaux. Il doit prendre en charge les

dépenses ordinaires et les taxes.

Le vendeur, appelé le propriétaire formel, a toujours

ses parts pour lesquelles il peut demander au

propriétaire matériel une sorte de loyer. Le droit du

propriétaire matériel de petit à petit augmenter ses

parts jusqu’à 100% ne peut être exclu du contrat.

Par conséquent, la propriété partagée peut être

utile, par exemple, pour les personnes qui souhaitent

partir de chez leurs parents ou louer pour accéder

progressivement à la propriété. Ou comme une

méthode pour éviter les expulsions à cause des

procédures de recouvrement en prenant en compte les

sommes déjà payées.

Avec la propriété temporelle et celle partagée, les

parties ne partagent pas la propriété en même temps.

Ce schéma consiste à acheter pendant une certaine

période (entre 10 et 99 ans pour l’immobilier) et, à la

fin du contrat, la propriété entière revient au vendeur,

vu comme le « propriétaire successif ». La propriété

temporelle contient toue une flopée de droits de la

propriété mais est limitée dans le temps. Ce schéma

est une bonne solution pour les familles qui souhaitent

déménager à cause de leur travail mais ne souhaitent

pas retourner dans cette ville pour leur retraite ; ou de

vendre un logement hérité et de le récupérer quand les

enfants grandissent.

Concernant cette seconde mesure structurelle, le

gouvernement catalan a travaillé jusqu’en juillet 2016

pour élaborer ses principes et mettre en place une

nouvelle loi sur les logements résidentiels. Cette loi,

qui doit être votée fin 2017, encadrera les locations et

permettra un meilleur équilibre entre les intérêts des

locataires et des propriétaires en promouvant

notamment plus de coresponsabilité.

Cet équilibre permet aux ménages de choisir en

prenant en compte leurs ressources et leurs besoins, en

les protégeant d’un endettement excessif et de la

flambée des prix et en leur donnant plus de liberté.

La chaire de l’UNESCO en matière de logement a pris

part dans cette procédure législative concernant les

locations intermédiaires et les principes de

l’occupation résidentielle en Catalogne.

Par Núria Lambea Llop et Rosa Maria Garcia Teruel,

chercheuses à la chaire de l’ UNESCO de Rovira i

Virgili University, Tarragona, Espagne.

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Le logement social sous pression à Vienna

A l’inverse de beaucoup de grandes

métropoles européennes, le nombre de

locataires à Vienne avoisine les 80%.

Pour que les niveaux de loyers restent

modérés, la mairie est un acteur clé du

marché immobilier.

La ville de Vienne investit régulièrement

dans de nouveaux complexes de logements

sociaux et des coopératives mais aussi dans

l’existant. C’est ainsi que grâce à

l’engagement de la mairie dans les

programmes de logements sociaux, le parc

privé représente seulement 33% des

appartements disponibles. Les associations

de locataires, comme Mietervereinigung

Österreichs (MVÖ), aident à s’assurer de la

bonne application de la loi.

Vienne a une longue histoire en matière de logement social. Il y a plus de 100 ans, l’objectif du logement

municipal était de fournir une habitation confortable aux habitants les plus modestes. La ville détient

aujourd’hui ¼ des logements disponibles en résidence principale. Il existe également un grand nombre de

logements en coopérative, soit environ 200 000. Ces immeubles sont souvent caractérisés par de

nombreuses innovations et attirent les classes moyennes. De plus, l’état de Vienne continue d’investir et de

mettre en place des mesures pour développer l’immobilier et les infrastructures.

Les actions du gouvernement en termes de régulation ont de grandes conséquences sur le marché

immobilier privé. Par rapport à d’autres villes européennes, louer un appartement à Vienne est moins cher.

Les loyers des baux de longue durée dans le secteur privé ont cependant augmenté ces dernières années.

Cela concerne aussi les locataires d’un grand nombre d’appartements dans des immeubles historiques, avec

un système d’encadrement des loyers et des charges. Ces réglementations n’ont pas seulement été mises en

place pour lutter contre la flambée des loyers. Elles font partie de l’agenda politique qui encourage la

mixité sociale dans les différents quartiers de Vienne, et notamment ceux créés au début du 20e siècle.

Mietervereinigung Österreichs est la plus grande association de locataires d’Autriche. Elle défend ses

membres qu’ils habitent en coopérative, logement social ou logement privé. Quand un lobby de

propriétaires privés a essayé de revoir la loi qui encadre les loyers dans les immeubles historiques, de

nombreuses institutions et organisent ont joint leurs forces ; la chambre du travail (Arbeiterkammer Wien),

Gebietsbetreuung (les bureaux résidentiels), Mieterhilfe (RentersHelp) et notre association MVÖ.

Ce récent débat au tribunal fédéral autrichien a montré l’importance de rester unis quand le logement social

est menacé.

Par Mag. Alexandra Rezaei, secrétaire fédérale

Association autrichienne des locataires, Mietervereinigung Österreichs, MVÖ

Alt-Erlaa est l'un des plus grande d'habitations sociaux en Autriche. Il a été construit entre 1973 et 1985, pour les ménages à faible revenu.

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“En juillet 2016, l’organisation des locataires néerlandais, Woonbond, a manifesté à La Haye contre le “Verhuurderheffing”, la taxe de 2 milliards sur le logement social.”

Les Pays Bas : Les locataires néerlandais manifestent contre la taxe sur le logement social Les élections du 15 mars étaient

particulièrement importantes pour

les locataires de logements sociaux,

qui représentent 30% des

Néerlandais, et les associations qui défendent le logement abordable. Une taxe croissante sur le

logement social est en train de devenir un vrai fardeau pour de nombreux ménages, et la résistance

aussi augmente contre cet impôt annuel d’environ 2 milliards d’euros. Il a pour conséquence la

baisse de l’offre de logements abordables, des hausses des loyers et moins d’investissement, par

exemple dans les économies d’énergie.

La plupart des partis politiques, 28 (!), est contre cette taxe et voudrait l’abolir. Quelques partis

veulent la remplacer par une obligation d’investir dans la construction, les économies d’énergie ou

des baisses de loyers. De nombreuses associations sont également contre : les associations de

travailleurs, les associations environnementales, les groupes de personnes en difficultés, pour les

personnes âgées, etc.

Une déclaration contre cette taxe sur le logement social, soutenue par l’IUT, a été présentée en

février par Woonbond.

Source: Organisation des locataires néerlandais, Woonbond

………………………………………………………………

Le festival du logement social du 13 au 23 juin Pendant dix jours, du 13 au 23 juin, le festival du logement social

accueillera une série d’évènements, d’expositions, de rencontres, de

visites de terrain, d’activités communautaires, etc, à Amsterdam. Amsterdam a une longue tradition de logement social. Environ 45% des habitations appartiennent

au parc social, ce qui est très apprécié des citoyens. En 1901, le Parlement néerlandais a créé la loi

sur le logement. Il a autorisé un certain nombre de collectifs à organiser des projets, et dans tous

les Pays-Bas, de nombreux bailleurs sociaux sont nés. Ils ont développé un grand nombre de

logements abordables et de qualité. Même si le système et les organisations ont évolué depuis,

l’esprit reste le même : fournir aux personnes avec des revenus faibles et moyens, des logements

accessibles. Les municipalités et les locataires ont joué un rôle de partenaires très important.

Le cœur des activités se trouvera à l’Amsterdam School Museum Het Schip qui est une des

icones architecturales de l’école d’Amsterdam, un mouvement qui a fêté ses 100 ans en 2016.

L’école d’Amsterdam, reconnaissable avec ses constructions en briques et sa maçonnerie

complexe, reflète la vision d’inclusion sociale de la ville d’Amsterdam.

Le Festival sera aussi une plateforme de débats dont les deux thèmes principaux seront :

quel sera le visage du logement social du 21e siècle en termes de design et de fonction dans la

société ? et comment le financer et le gérer?

Plus d’information via http://socialhousingfestival.com

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Russie : tout pour l’accession

Sous l’Union soviétique, les logements étaient

principalement détenus par l’Etat. En zones

urbaines, ils représentaient 79%, voire même 90%

dans les plus grandes villes. La quasi totalité des

habitants étaient locataires, et 7-10% faisaient partie

de coopératives.

Selon l’idéologie socialiste, les loyers et les charges

étaient symboliques et le logement était principalement

subventionné par l’Etat. Les habitants payaient

uniquement 10% du coût réel du logement. Les autres

frais étaient couverts par l’Etat ou la municipalité, mais

cela n’était en général pas suffisant pour subvenir aux

besoins d’entretien. Chaque année, les conditions de vie

empiraient.

Après la chute de l’union soviétique en 1991, les vies de

millions de Russes ont changé, notamment par rapport

au logement. Le passage d’un système paternaliste à un

système basé sur le marché, avec la croissance de la

propriété privée, la baisse drastique des logements

sociaux, le transfert des responsabilités de l’Etat aux

citoyens, a été douloureux. Pour créer un parc privé, une

politique de privatisation libre a été mise en place, qui

autorisait les locataires en place à réclamer la propriété

des biens qu’ils occupaient gratuitement.

Cet objectif implicite de privatisation de l’immobilier

était de transférer la responsabilité de l’entretien des

biens par les habitants. Au début de la privatisation,

personne n’était vraiment intéressé, du fait notamment

du manque de compréhension des privilèges liés à la

propriété, et aussi du très mauvais état des logements.

Mais après des grandes campagnes de propagande,

l’image de la propriété est devenue bien plus attractive.

Et après 20 ans, la Russie est devenue un pays de

propriétaires pauvres qui ne peuvent payer l’entretien et

les taxes.

Environ 85% du parc en ville est privé aujourd’hui et les

propriétaires doivent en prendre soin et payer pour son

entretien et sa gérance. L’année dernière, les coûte

d’entretien ont doublé, ce qui a été une réelle surprise

pour les habitants. Ils attendent encore que l’Etat paie.

Une Fondation Spéciale pour les principales réparations

du parc locatif a été créée mais quelques temps plus tard,

il a été annoncé que tous les habitants en zones urbaines

devraient payer eux-mêmes pour les réparations.

Le développement de la libre privatisation des logements

a eu lieu cinq fois ces dix dernières années. Aujourd’hui,

nous n’avons aucune date de fin pour la privatisation,

étant donné que la période de privatisation « gratuite »

des logements en Russie (qui expire au 1er mars 2017,

sous la législation actuelle) a été prolongée pour une

durée indéterminée.

Selon les projets du ministre russe du logement, le

logement locatif représentera 7% des nouvelles

constructions – un très faible nombre. Cela signifie que

les attentes pour un quelconque soutien municipal en

matière de logement locatif sont vaines. Personne ne

veut investir dans des projets locatifs sur le long terme,

privés comme publics. Selon les données statistiques de

l’Etat, seulement 131 000 m2 de logements locatifs ont

été construits en 2015. Les investisseurs privés ont

seulement construit entre un à cinq immeubles de 50 à

100 appartements. Le parc social pour les travailleurs

municipaux est aussi débattu et ils ont aussi un statut

expérimental.

Notre « marché noir de la location » est en

augmentation, car de nombreuses familles ont des

« résidences secondaires », souvent plus petites, à la

campagne, et louent leur appartement en ville. Cela leur

fait une source continue de revenus tout en essayant

d’éviter de payer des impôts.

Malheureusement, nous n’y voyons rien de positif et les

projets de construction, sauf ceux à destination des

étudiants, sont globalement faibles et expérimentaux.

par Prof. Elena Shomina,

Association russe deslocataires

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Australie : les locataires crient au changement Pour les locataires, le marché immobilier

australien semble sinistre. Le grand rêve

australien de la propriété s’est envolé et les lois

n’ont pas réussi à garantir la sécurité

d’occupation des locataires.

Les lois en matière de location ne sont pas

adaptées. Elles sont fixées par les huit

gouvernements locaux et peu importe où vous

louez, la sécurité d’occupation n’est pas garantie.

Ces lois datent des années 1960 et n’ont pas

vraiment changé depuis. A cette date, la location

était un stade transitoire, entre le domicile familial

et l’accession à la propriété. Le marché locatif

privé est aujourd’hui occupé par des personnes aux

revenus faibles et moyens, qui ne sont pas éligibles

au logement social.

1/3 des ménages australiens louent ; 50% des

personnes dans le secteur privé louent depuis plus

de 10 ans. Environ 35% d’entre eux ont des

difficultés pour se maintenir dans leur logement.

Dans chaque juridiction, on peut mettre fin aux

baux sans aucune raison. Ils sont généralement de

6 ou 12 mois et beaucoup de locataires ont peur de

faire valoir leurs droits en demandant par exemples

des travaux sous peine de se voir demander de

partir. Cette situation autorise des expulsions pour

un grand nombre de problèmes de représailles ou

de discriminations. Cela crée un énorme

déséquilibre. Les lois offrent également peu de

protection contre les hausses excessives des loyers

et restrictions d’occupation du logement, comme la

possibilité d’avoir des animaux domestiques chez

soi.

Les locataires crient au changement! Ce

sentiment de peur et d’insécurité a été mis en

évidence dans un rapport du groupe de

consommateurs Choice, le foyer national et les

organisations nationales de défense des locataires,

en février. Il résume les expériences de 1 000

locataires à travers le pays. Il a eu beaucoup d’écho

auprès des locataires et couvert par la presse

nationale. Le hastag

#RentinOz a eu beaucoup de succès le jour de

publication du rapport, et relatait les situations de

logements insalubres, de demandes déraisonnables

et d’expulsions. Les défenseurs des locataires

espèrent mettre fin aux expulsions telles qu’elles

sont pratiquées actuellement. Cela permettrait

d’améliorer les problèmes de logement des

locataires tout en ayant un impact financier

minimal sur les gouvernements.

Les nombreuses aides fiscales ont favorisé la

spéculation. Les investisseurs ont emprunté de

l’argent, en achetant une maison ou un appartement

pour le louer, mais en cas de faillite, elle peut être

déductible. Environ 1 contribuable sur 6 investit et

75% sont mal gérés.

Les primo-accédants sont en compétition avec les

investisseurs, qui achètent largement dans le bâti

existant plutôt que d’investir dans de nouveaux

logements.

La charge logement a augmenté de 23% en

moyenne ces cinq dernières années, encore plus

dans les grandes villes (30%) et 55% à Sydney !

Michael Sukkar, député, Assistant du trésorier pour

le logement social, a déclaré « que de décrocher un

logement bien payé » est une première étape pour

accéder à la propriété. Il a ensuite annoncé que

l’accessibilité pour un logement dans le social,

dans le privé ou en accession serait au cœur du

budget fédéral. Il a aussi annoncé développer un

modèle de financement du logement abordable

similaire à celui du Royaume-Uni.

Par Penny Carr, Directire de Tenants Queensland

http://tenantsqld.org.au

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Ecosse : les droits en matière de

logement en pratique

Les locataires d’Edimbourg se basent sur les

droits de l’homme pour améliorer les conditions

de vie, en liant les indicateurs locaux mis en

place par les locataires aux standards

internationaux en matière de droits de l’homme.

Lors de la célébration écossaise de la journée

internationale des droits de l’homme au Parlement

écossais en décembre 2016, les locataires

d’Edimbourg ont été au cœur du débat en parlant de

droits de l’homme dans le logement. Heather Ford, un

locataire de West Cromwell, Citadel et Persevere

Courts, a introduit un film dans lequel les habitants

parlent de leurs conditions de vie et de leur combat

pour garantir leur droit à un logement décent. Le film

a marqué les esprits. Il montre comment de très

mauvaises conditions de logement ont des

conséquences globales sur la santé, le bien-être et

l’estime de soi. Le film est disponible sur

www.edinburghtenants.org.uk

Il n’était pas très commun lors de ce genre

d’événement sur les droits de l’homme que le

logement soit mis en avant. On ne parle généralement

pas de logement en termes de droits de l’homme dans

le secteur social en Ecosse.

Le projet des droits de l’homme en pratique fait

partie du plan national d’action écossais (SNAP) sur

les droits de l’homme, en collaboration entre la

fédération des locataires d’Edimbourg (ETF), la

commission écossaise des droits de l’homme (SHRC)

et la participation et la pratique des droits (PPR) à

Belfast. Le projet vise à rendre réels les droits de

l’homme au sein même des logements. Il cherche à ce

que les habitants s’impliquent, augmentent leur

participation et améliorent leurs conditions de vie.

Judith Robertson, présidente du SHRC, déclaré,

“quand il parlait de déclaration universelle des droits

de l’homme, Eleanor Roosevelt insistait sur le fait que

les droits de l’homme devaient avoir un sens dans les

petits espaces, proche de la maison. Ce projet montre

comment le travail du SNAP se base sur les standards

internationaux et soutient les habitants pour qu’ils les

mettent en oeuvre dans leur quotidien, par le biais du

droit au logement. »

Ces 18 derniers mois, les habitants ont fait des

recherches sur la participation, réalisé une enquête

dans leurs quartiers de 182 logements, et trouvé que

plus de la moitié des personnes vivent dans des

conditions de logement indécentes : humidité,

problèmes de chauffage, fuites, cuisine non équipée,

etc.

Ces découvertes ont poussé les habitants à en

apprendre plus sur leurs droits. Selon la convention

internationale des droits de l’homme sur les droits

économiques, sociaux et culturels, « chacun a le droit

à des conditions de vie décentes, notamment pour son

logement ». Le groupe a fixé des priorités d’action et

de indicateurs d’amélioration, basés sur les standards

des droits de l’homme internationaux qui ont été

présentés en juin 2016.

Depuis, des rencontres régulières ont lieu, avec un

planning de travaux concernant les difficultés des

locataires comme de nouveaux systèmes de chauffage,

de nouvelles fenêtres, cuisines, salles de bain, etc. Un

engagement à l’attention des problèmes des locataires

devrait voir le jour à la fin 2017.

Le fait de se baser explicitement sur les droits de

l’homme pour aller vers la participation des locataires

est une manière qu’on trouvait les locataires pour

sensibiliser les propriétaires à leurs conditions de

logement et au processus participatif.

Les locataires ne sont pas seulement des porte-

monnaie – ils ont des droits.

Et ce changement de penser – avec la participation des

locataires au cœur des préoccupations, transforme les

locataires de simples utilisateurs ou consommateurs

en détenteurs de droits. Il peut également transformer

les autorités et les bailleurs sociaux, car il met

réellement les personnes au cœur du changement et

améliore les services.

Pour plus d’information www.snaprights.info

Par Clare MacGillivray, coordinatrice du

développement, fédération des locataires

d’Edimbourg.

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Paris lutte contre les résidences secondaires

avec une nouvelle taxe

Paris a été confrontée à une hausse dramatique

des loyers ces dernières décennies. Il y a 20 ans,

les prix parisiens étaient 1/3 inférieurs à ce qu’ils

sont aujourd’hui. Par conséquent, il est devenu

très difficile pour les classes moyennes et les

ouvrières de vivre à l’intérieur du périphérique.

Le centre de Paris est devenu inaccessible pour

beaucoup. Certains quartiers sont plus fréquentés par

les touristes, et c’est aussi un lieu idéal pour les

investisseurs qui transforment des copropriétés

familiales en résidences secondaires. Ce phénomène a

explosé ces dernières années, ce qui a retiré du marché

un grand nombre de biens en location.

Le meilleur exemple est celui du Marais. Ce quartier

médiéval est situé dans les 3e et 4e arrondissements.

Jusque dans les années 1970, il était plein de

commerçants de vêtements et d’ateliers. Aujourd’hui,

c’est un temple de magasins de luxe et de cafés. Une

étude a montré qu’il y a plus de résidences

secondaires que de logements réellement occupés

dans le Marais. Cette situation, bien entendu, nourrit

la spéculation, fait augmenter les prix à la location et à

la vente, et jette les travailleurs en dehors de la ville.

La taxe sur les résidences secondaires va être triplée,

l’objectif pour la mairie étant de lutter contre ce

phénomène croissant. La mairie justifie cette décision

en soulignant qu’entre 1999 and 2014, le nombre de

logements utilisés par les touristes a augmenté de

43%. L’objectif est de créer une plus grande incitation

La nouvelle taxe sur les logements vacants a aussi été

débattue récemment. De nombreuses ONG locales et

les associations de locataires ont rappelé que de

grands investisseurs, comme les banques, gardent

leurs immeubles vident pour spéculer. Cependant, rien

n’a encore été adopté par le conseil de Paris pour

lutter contre.

Il est possible que ces mesures fiscales ne suffisent

pas à faire de nouveau de Paris un lieu d’accueil pour

les classes moyennes et ouvrières. Depuis 2015,

l’encadrement des loyers a été mis en place. Mais il

semble qu’il ne soit pas très efficace. Une récente

étude a monté qu’un en après sa mise en place,

presque un logement sur deux mis sur le marché ne

respectait pas la loi. Cependant, il n’y a aucun

contrôle, seul le locataire peut poursuivre le

propriétaire s’il paie un loyer trop élevé. En réalité, le

mécanisme est complexe et cher pour de nombreux

locataires. Une autre voie est d’investir dans le

logement social. Sur ce champ, la ville de Paris a fait

de grands efforts ces dernières années, notamment

dans les zones aisées. Mais au niveau national, le

gouvernement coupe les subventions, empêchant les

bailleurs sociaux de

construire plus.

Par Antoine Salles,

Confédération

Nationale du Logement, CNL

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EU

Les coûts du logement

augmentent en Europe.

En 2015, les ménages européens

ont consacré 25% de leurs dépenses globales n

matière de logement, eau, électricité, gaz et autres

énergies. Cela représente une dépense totale

d’environ 2 000 milliards d’euros (13,4% du PIB

européen) et représente la dépense la plus

importante des ménages européens. Elle est passée

de 22,5% en 2005 à 24,4% en 2015.

La charge logement est la plus importante au

Danemark (29%) en en Finlande (28%), en France

(26%) et Suède (26%). Les dépenses sont les plus

faibles à Malte (10%) en Lituanie (16%) et à

Chypre (17%)

Pour en savoir plus via:

www.iut.nu/EU/Eurostat_Nov29_16.pdf

Nouvelle Zélande

L’augmentation des coûts du

logement En 2013, 65 % des ménages étaient propriétaires,

une baisse par rapport aux 67 % en 2006, selon

Statistics New Zealand

Les coûts du logement continue d’augmenter en

Nouvelle Zélande, dont la plus grande ville,

Auckland, a le quatrième marché immobilier le

moins abordable parmi les 92 plus grandes villes

des 9 pays de l’ouest selon la dernière enquête

Demographia , de janvier 2017. Seuls Hong Kong,

Sydney and Vancouver étaient devant Auckland.

C’est la réalité de centaines de personnes qui

dorment dans des voitures, des garages ou dehors.

Un temps, le gouvernement, Housing New

Zealand, est venu en aide à ceux qui avaient

besoin d’un logement abordable mais aujourd’hui,

il continue de privatiser les logements et de

nombreux autres sont démolis.

Source: Association des locataires de Manawatu,

Nouvelle Zélande

Portugal Le marché locatif portugais connaît

une grave pénurie en termes de

qualité et de quantité avec des prix trop élevés

pour les classes moyennes. Les gouvernements

successifs ont ignoré les mesures pour dynamiser

le marché locatif avec une offre diversifiée et

compatible avec les ressources des ménages, et

réduit les droits des locataires. A partir des années

1980, les gouvernements ont encouragé la

propriété avec des facilités d’emprunt pour l’achat

immobilier. Cette politique a eu pour conséquence

un taux élevé de 75% de propriétaires, par rapport

aux 40 à 50 % habituels des autres pays européens

mais avec des revenus bien plus élevés. Plus

récemment, le développement des locations

touristiques de courte durée a conduit à un

transfert des locations de longue durée vers les

courtes et augmenté la gentrification.

AIL a demandé la baisse des taxes sur la propriété

locative afin d’augmenter la construction et rendre

les loyers abordables.

Source: Associação dos Inquilinos Lisbonenses,

AIL

Irlande

Le gouvernement irlandais a étendu

le projet national de paiement par

l’Etat des travaux de rénovation du parc privé si

celui-ci est occupé par des locataires du parc

social. Plus de 90 000 personnes sont en attente

d’un logement social en Irlande – dont 45 000 à

Dublin. La banque européenne d’investissement a

confirmé son soutien pour ce nouvel

investissement pour le logement social en Irlande

avec un total de 405 millions d’euros qui

permettront la construction et l’amélioration de

centaines de logements. 1 400 nouvelles

habitations seront construites et 700 rénovées.

Sources: EIB et The Independent

OCDE

Nouvelle base de données sur le

logement abordable

Le base de données sur le logement social a été

développée afin d’aider les pays à surveiller

l’accessibilité au logement abordable et renforcer

la connaissance fondamentale pour l’évaluation

des politiques. Il regroupe des informations

transnationales des membres de l’OCDE et de

l’UE.

Découvrez la base de données via:

www.oecd.org/social/affordable-housing-

database.htm

Etats-Unis, NY

Les ménages new-yorkais

consacrent 2/3 de leurs revenus

au logement

La hausse des loyers continue de dépasser celle

des revenus, ce qui signifie que les habitants

consacrent toujours plus de leurs ressources pour

leur logement. En 2016, le ménage lambda qui

louait en ville dépensait 65,2 % - ou environ 2/3

— de ses revenus à son loyer. Cela a atteint 59,7

% en 2015, selon un rapport de StreetEasy.

L’estimation médiane du loyer pour 2016 était de

$3,054 et celle du revenu médian $56,244. En

d’autres termes, une personne qui gagne $3,000

dépensenra $36,600 de loyer.

Source: NBC New York

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