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Sommaire

Yvainou la Dame de la fontaine

un Roman de la Table Ronde d’Hersart de la Villemarquéillustré par Hengjing Zang

p. 54L’AS-TU LU ? L’AS-TU BIEN LU ?

p. 58 DIS-M’EN PLUS

Ton dossier pour tout savoir sur la légende du roi Arthur, les chevaliers de la Table Ronde, Merlin, Viviane et les princesses au Moyen Âge.

p. 74LA PETITE FABRIQUE Réalise un trophée de cerf pour décorer ta chambre.

p. 66TÉTRAS-DÉLIRETests et jeux du Moyen Âge

À pleines pages

p. 3À PLEINES PAGESYvain ou la Dame de la fontaine

Pour venger le chevalier Kénon, Yvain part dans la forêt de Brocéliande où il devra affronter de nombreuses épreuves avant de trouver le repos...

p. 92 LIRE ENCOREDes pistes de lecture pour aller plus loin.

un Roman de la Table Ronde d’Hersart de la Villemarqué illustré par Hengjing Zang

p. 82DU MONDE ENTIERLes Trois Pommes d’or de l’enchanteur Merlin Un conte breton illustré par Clémence Meynet

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Yvain ou la Dame de la fontaine

« Ma mère et mon père n’avaient d’autre enfant que moi ; j’étais plein d’ambition et de hardiesse ; je ne pensais pas qu’il y eût au monde des travaux au-dessus de mes

forces ; et, ayant accompli tous ceux que m’offrait mon pays, je fis mes préparatifs et partis pour la Terre étrangère et déserte.

Après avoir erré longtemps, j’arrivai dans la plus belle vallée du monde ; là s’élevaient des arbres, tous de même hauteur, une rivière coulait dans la vallée, un sentier côtoyait la rivière ; je suivis ce sentier jusqu’à midi ; je le suivis encore jusqu’au soir ; et alors j’en-trai dans une vaste plaine, et à l’extrémité de cette plaine il y avait un grand et beau château, et autour du château, une nappe d’eau considérable, et je pris le chemin du château.

Tout à coup, deux jeunes garçons s’offrirent à ma vue ; ils avaient des cheveux blonds et flottants ; et

1.Le récit de Kénon

Dague : poignard.

Bigarré : de plusieurs couleurs.

La Terre étrangère et déserte :la Bretagne.

chacun d’eux portait autour du front un cercle d’or et était vêtu d’une robe de satin jaune, et ils avaient des chaussures rattachées sur le cou-de-pied par une boucle d’or ; et chacun tenait à la main un arc d’ivoire, dont la corde était de nerf de cerf, et leurs flèches avec leurs dards étaient en baleine, barbelées de plumes de paon, et dorées aux extrémités ; et ils avaient aussi des dagues à lames d’or et à manches en baleine, et ils s’amusaient à lancer ces dagues.

À peu de distance, je vis debout un homme aux blonds cheveux flottants, dans la force de l’âge ; il avait la barbe fraîchement rasée, pour vêtement une robe et un manteau de satin jaune garni d’une frange d’or, et il portait aux pieds des chaussures de cuir bigarré, attachées par deux boucles d’or.

Dès que je l’aperçus, j’allai au-devant de lui, et je le saluai ; mais il était si poli, qu’il prévint mon salut, et il me conduisit au château.

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Yvain ou la Dame de la fontaineYvain ou la Dame de la fontaine

sa voix se rassembla un aussi grand nombre d’animaux qu’il y a d’étoiles au ciel, tellement que j’avais peine à trouver place dans la clairière ; et au milieu d’eux, je vis des serpents et des dragons, et toute espèce de bêtes. Il les contempla, puis leur ordonna d’aller paître, et elles baissèrent la tête, et elles lui rendirent hommage, comme des vassaux à leur seigneur.

L’homme noir me dit : – Tu vois, petit homme, quel pouvoir j’ai sur ces

animaux.Alors je l’interrogeai sur le chemin que je devais

prendre, et il me demanda d’une voix de tonnerre où je voulais aller ; et je lui dis qui j’étais et ce que je cherchais, et il me répondit :

– Prends le sentier qui conduit au bout de la clairière, et gravis cette côte boisée jusqu’à ce que tu arrives au sommet ; là tu trouveras un espace découvert, une sorte de longue vallée, et au milieu de cette vallée un grand arbre dont les branches sont plus vertes que le plus vert sapin ; et sous l’arbre il y a une fontaine, et au bord de la fontaine il y a un bloc de marbre, et sur ce bloc il y a un bassin d’argent attaché à une chaîne d’argent pour qu’on ne puisse point l’enlever. Prends le bassin et remplis-le d’eau, et verse l’eau sur le bloc,

Vassal :chevalier qui se met sous la protection d’un seigneur plus puissant.

Bassin :bassine de métal.

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Yvain ou la Dame de la fontaineYvain ou la Dame de la fontaine

toutes les personnes de la cour d’Ar-thur vinrent tour à tour combattre le chevalier, et il n’y en avait pas un seul qu’il n’eût renversé, excepté Arthur

et Gauvain.Alors Arthur s’arma pour aller combattre le chevalier. – Sire, dit Gauvain, permets que je combatte le

premier. Arthur le lui permit.Il s’avança donc contre le chevalier, et il portait,

comme son cheval, une robe de satin, présent de la fille du comte d’Anjou, et personne ne le reconnaissait sous ce costume.

Et ils se chargèrent mutuellement, et ils se battirent durant tout le jour jusqu’au soir, et aucun d’eux ne pouvait démonter l’autre.

4.Les retrouvaiLLes

Keu alla à la rencontre du chevalier, et celui-ci le renversa sur la place, et le frappa si violemment au front avec le fer de sa lance qu’il lui brisa son heaume, et il lui perça la peau et la chair jusqu’à l’os, de manière à lui faire une blessure de la largeur d’un fer de lance.

Et Keu revint vers ses compagnons.

Démonter : faire tomber de selle.

Dis-m’en plus

Table Ronde

Arthur, fils du roi d’Angle-terre Uter-Tête-de-Dragon, avait été confié dès son plus jeune âge au devin Merlin. Après avoir fait son éduca-tion, Merlin plaça Arthur comme écuyer chez son oncle, où il grandit aux côtés de Keu.

Après la mort du roi Uter-Tête-de-Dragon, les barons d’Angleterre commencèrent à se disputer la couronne, jusqu’à ce que, le jour de Noël, apparaisse sur le parvis de la cathédrale une pierre énorme dans laquelle était fichée une épée. Gravée dans la pierre, une inscription disait que celui qui parviendrait à tirer l’épée du rocher serait digne

Les récits de la Table Ronde regroupent plusieurs légendes mettant en scène le roi Arthur et ses chevaliers. C’est pourquoi on parle aussi de cycle arthurien pour parler de ces récits, dont il existe de nombreuses versions, en France comme en Angleterre. Les plus anciens textes remontent au Xe siècle.

d’être roi. De nombreux pré-tendants essayèrent en vain de réussir l’exploit, sans par-venir à faire bouger l’épée d’un millimètre. Quelques jours plus tard, le jeune Arthur accompagna Keu à un tournoi. Quand il s’aper-çut qu’il avait oublié l’épée de Keu, Arthur se mit à en chercher une. Il arriva sur le parvis, aperçut l’épée dans le rocher, la saisit et la retira de son socle aussi facilement que si elle eût été plantée dans du beurre. Quand on découvrit que l’épée miraculeuse avait été retirée du rocher par un simple écuyer, on demanda à Arthur de recommencer sa prouesse. Le jeune homme de nouveau planta l’épée dans la pierre et de nouveau personne ne put la faire bouger. Arthur

s’avança et retira l’épée sans le moindre effort. Alors Merlin apparut et expliqua qu’Arthur n’était autre que le fils du roi Uter-Tête-de-Dragon. Arthur monta sur le trône et fit revivre l’ordre militaire de la Table Ronde, qui avait été institué par son père. Il réunit les douze meilleurs chevaliers du royaume, et chacun s’illustra dans des aventures extraordinaires par son courage et son esprit chevaleresque. Une place cependant restait vide autour de la Table Ronde. Un siège était destiné au meil-leur chevalier du monde, celui qui saurait retrouver le Saint Graal, le vase dans lequel le Christ avait bu. Le siège res-ta vide longtemps, jusqu’à ce que Perceval achève la quête.

UNE LÉGENDE MERVEILLEUSE

Les chevaliersde la

Combat d’Arthur et du géant du Mont Saint-Michel

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la Bataille du Roi Arthur contre Mordred.

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Les Trois Pommes d’or de l’enchanteur Merlin

Un jour, le roi Arthur décide de donner une grande fête à Lannion, en Bretagne. Il invite aux réjouissances cinq rois avec leurs femmes, leurs suites, leurs écuyers et leurs chevaux. Après un grand tournoi, on se met à table et on goûte des meilleures viandes et des vins les plus fins.

On achève de dîner lorsque Merlin entre dans la grande salle, tenant à la main trois pommes d’or. Il les remet au roi Arthur en disant :

« Dans mon jardin aux pommiers merveilleux,J’ai cueilli ces trois pommes d’or brillant,Qu’on les offre aux trois plus belles dames du lieu,Sans hésitation et sur-le-champTelle est la volonté de Merlin,Qui voit tout et n’oublie rien. »

un conte breton illustré par Clémence Meynet