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NUMÉRO HUIT / YES WE CAN

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Décembre 2008 - Janvier 2009

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Page 1: SOMA #8

« En dépit des perfectionnements électroniques, il advient parfois que la bonne vieille feuille imprimée soit le moyen d’information le plus pratique. »

- Arthur Charles Clarke, 2001, l’Odyssée de l’Espace

NUMÉRO HUIT / YES WE CAN

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SKATEBOARD MEDECINEDEC.2008 & JAN.2009

RédactionDAVID TURAKIEWICZ

[email protected] DEMARD

[email protected]

Logo et charte graphiqueGUARDA©

GraphisteDAVID LANASPA (DA)[email protected]

Guest GraphistesNICOLAS MALINOWSKY

[email protected]

Illustrations DA

Responsable de la publicitéDAVID TURAKIEWICZ 06 76 08 67 75

PhotographesLOÏC BENOÎT

LARS GREIWE

SEM RUBIO

ERIC ANTOINE

ALEX BASILE

LANCE DAWES

NICOLAS HUYNH

BERTRAND TRICHET

ALEXANDRE PIRES

BENJAMIN SPEYER

JEAN FEIL

DAVY VAN LAERE

ROY SUNDAY

MATHILDE BREDA

ALBERTO POLO

ETIENNE LOBELSON

OLIVIER CHASSIGNOLE

DAVID TCHAGHATZBANIAN

RédacteursSCOTT BOURNE

Directeur de la publicationFRED DEMARD

Rédaction13, rue de l’Isère38 000 Grenoble

Soma est une publication éditée parLES ÉDITIONS DU GARAGE

SARL au capital de 8000 eurosSIRET 499687200ISSN : [email protected] Centrale / Luxembourg.

Ce magazine est imprimé sur

papier recyclé.

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LE JEUNEVincent Coupeau a quand même failli se faire couper en deux pour finir sur cette page.

LE VIEUXSylvain Robineau se prend pour un vieux, alors que :a) il fait un switch flip dans la rue b) il a tout juste 32 ans.

ORGY - PORGYScott est toujours en train de balancer des trucs par la fenêtre…

SHUT UP & SKATELes simples.

OSIRIS CAPITAL TOURDes portraits de ouf, des ambiances de malade, un reportage photographique sur une troupe de profesion-nels en visite à Paris.

LE QCM DE JON MONIÉIl a l’air sympa comme ça le Jon, mais il nous a quand même fait retirer deux questions dans son QCM… Genre, le mec.

BELLA ITALIABad Karma.

JULIEN BACHELIERGood Karma.

SHUT UP & SKATELes séquences.

JEFF GROSSOPlus cool tu meurs (d’une overdose).

LA PETITE HISTOIRELe retour de Béton Hurlant ? Pas tout à fait non plus.

LE MATOSUn article de fond sur la société de consomation.

VRACAuto-flagélation.

COUVERTURE : On avait une photo incroyable de Tony Hawk mais on s’est dit qu’on allait plutôt mettre juste sa main, parce que... parce que rien du tout. Pourquoi est-ce qu’il vous faut toujours des explica-tions ? La photo est de Davy Van Laere.

ICI : Christian Vankelst, barbecue carving.Photo : Benjamin SPEYER.

WWW.SOMASKATE.COM

NUMERO HUIT/ YES WE CAN

S O M M A I R E

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Photos by Element Advocate Brian Gaberman|elementskateboards.com/advocates

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EN CES TEMPS DIFFICILES, les skate a besoin d’un entarteur. Un type capable d’en étaler une tartine sur la tronche d’un autre qui le mérite plus ou moins, mais qui le mérite quand même. Imaginez, sur un contest ou lors d’une mondanité skateboardistique, un Noël Godin en herbe criant son célèbre “gloup gloup !” avant d’écraser sa crème à la tarte sur le nez d’un Ryan Sheckler, qui le prendrait sûrement très mal, et provoquerait ainsi une bagarre générale, déclenchée, bien-sûr, au nom de l’humour… Aah, on en rêve la nuit. Il faudrait que ce soit un type respectable et cultivé, connu ou inconnu, doué en patisserie et anarchiste si possible. Si vous avez le profi l, n’hésitez pas à vous faire connaître auprès de la fédé ou même de nos services. Moi-même je rêverais de l’être ce type, mais je n’ai pas vraiment les épaules et puis j’ai d’autres crèmes à fouetter. En revanche, je serais honoré d’être le premier entarté du retour offi ciel de la rigolade dans le skate.Mais attention, si ces quelques lignes ont fait éclore en vous un embryon de vocation, avant de vous lancer dans l’aventure, selectionnez précisément vos victimes, étudiez leur cas, apprenez “gloup gloup !” par coeur, et agissez sporadiquement. Sachez également que vous aurez tout notre soutien et qu’en cas de plainte, on se chargera de vous défendre en plaidant la folie. Au pire, le ciel vous le rendra

INTROTEXTE TURA PHOTO JEAN FEIL

Eric MERTZ poil jam ?

Les autres couleurs de la Jericho sont sur www.lakai.com

THE FINAL FLARE - DELUXE BONUS EDITION DISPONIBLE LE 25 NOVEMBRE LAKAI EST REPRESENTÉ PAR: ERIC KOSTON / MARC JOHNSON / MIKE CARROLL / GUY MARIANO / RICK HOWARD / CAIRO FOSTER / ROB WELSHBRANDON BIEBEL / JEFF LENOCE / JESUS FERNANDEZ / MIKE MO CAPALDI / VINCENT ALVAREZ / THE FRENCH CONNECTION / THE ROYAL FAMILYLAKAI LIMITED FOOTWEAR: LaPa Distribution +33 4 96 14 07 07 / ad #116 / www.lakai.com / www.crailtap.com / série de Chassy

LES CHAUSSURES QU’ON SKATE

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blogvvV I N C E N TC O U P E A UDate de naissance14 février 1990

Lieu de naissanceMontreuil (93)

Lieu de résidence actuelBondy (93) !

Années de skateBientôt 8 ans je crois.

Skateurs de référenceGeoff Rowley ou peut-être Daniel Cardone.

Première “vraie” boardUne Darkstar Aaron Snyder de jeune rebelle prépubère (avec des chaines et tout dessous) !

Vidéo de référenceAntiz Z movie !`

Où sera-tu et que feras-tu dans 15 ans ? Je serai pas souvent chez moi ! En voyage pour faire des photos et du skate, profiter de la vie et découvrir le monde.Bloghttp://pictaddict.blogspot.comL

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Hippie jump / © TURA

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Amy Gunther, Jason Lee & Giovanni Ribisi in “A Superlative Day“. See the whole photo series in the palm / pocket sized WeSC winter catalogue 2008.

www.wesc.com

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Date de naissanceLe 20 Novembre 1977 d’une mère alors guichetière dans l’administration publique française des Postes et Téléphones et d’un papa alors géomètre. Mon poids était de 3,5kg et je ne pleurais jamais ! 1977 fut par ailleurs une très mauvaise année pour les vins français en général, et ce fut également l’iinauguration à Paris du centre national d’art et de culture Georges Pompidou et accessoirement la naissance de la petite Liv Tyler, que je n’ai toujours pas rencontré depuis.

Lieu de naissanceVendôme, Loir-et-Cher. Pour ceux qui ne connaissent pas ça se trouve entre Coulommiers-la-Tour et Saint-Martin-des-Bois, vous voyez ? Nous déménagerons très vite à Yvoy-le-Marron, entre Chaumont-sur-Tharonne et Ligny-le-Ribault, c’est plus clair ?

Lieu de résidence actuelLe long du Boulevard de la Chapelle situé dans le 18ème arrondissement de la ville de Paris. Quartier «populaire», pas cher, par contre il manque une bonne boulangerie à proximité, à Paris c’est un comble !

Skateur de référenceLuy Pa Sin sans aucune hésitation. Une histoire, un parcours, un créateur pas un suiveur (très rare), et une claque pour les parisiens de l’époque qui l’ont vu débarquer. Mon frère Thomas skatait avec lui à Blois la semaine et rentrait au bled le week-end avec plein de nouveaux tips appris en regardant Luy Pa skater.

Années de SkateJ’ai commencé à l’âge de 14 ans, y a plus qu’à sortir la caltos ou le boulier pour les plus anciens.

Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ?J’étais interne lycéen en seconde à Romorantin Lanthenay. Mes parents pensaient sûrement que l’internat serait un lieu adapté au travail, j’y ait surtout goûté les vapeurs de délices venus d’Afrique du Nord et d’Afghanistan, no comment. Je n’attendais qu’une chose, rentrer le weekend et voir les potes (Gregory Boile, Laurent Lacaille, Nicolas Chastel...) pour passer du bon temps et skater. Je montais en pression la semaine et c’était la grosse «éjac» le week-end...

Première boardMon frère Thomas (de 4 ans mon aîné) skatait déja. Ca avait l’air fantastique alors j’ai voulu moi aussi avoir mon skate. Ma mère si opposait totalement avec un argument qui reste aujourd’hui encore un mystère : «tu es trop jeune pour avoir un skate» ! Thomas m’a alors pris par la main pour aller à la cueillette des Girolles dans les bois. Nous sommes allés ensuite les vendre au grossiste du coin. En début de saison des champignons, le kilo valait à l’époque 200 francs. J’ai pu très vite constituer une cagnotte de 900 francs nécessaire à l’achat d’une Vision double tail mini (trucks Gullwing, roues Bones). Surprise et agacement de ma mère donc lorsque le colis arrive tout droit de Street Machine, et grand moment pour moi. Une board à l’époque représentait plus à nos yeux d’adolescent qu’un plat d’hommes grenouilles pour un cannibale affamé amateur d’amphibiens.

J’embrasse très fort Yvette et Gilbert, vous avez tellement fait pour moi. Mes parents, mon frère et mes vieux ami(e)s BAKL1 number one, Boile des Dom-Tom, Dedieu de Lorette, Lacaille de Sologne, Bourven du comptoir, Panday des Indes, Lebouvier des Dirty Miam Miam et les autres (ils sont pas si nombreux), vous êtes vraiment impeccables ! Et je claque une bise aux copains d’Orléans (Digital Skateshop) et de Bordeaux.

LE VIEUX

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Switch�flip,�Paris�©�TURA

©�Roy�SUNDAY

S Y L V A I NR O B I N E A U

THE VAIDER IN PURPLE SUEDE AND PATENT ONEDIST.COM

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PJ’s wearing the match s + cross teedcskateboarding.tv

PJLADDBLABAC PHOTO.

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LA CHRONIQUE DE SCaOTT BOU

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(Traduction en page 87)

Auguste 2nd 2008 Paris

S.H. Bourne

After close to 4 years in our apartment my flat mate and I have been dismissed, evicted, thrown out. For months now we’ve had problems with the landlord that quite frankly we have become sick of. Fix this, fix that, and constantly fighting over deductions on the rent. The eviction is a relief. Even if we love the apartment, we are sick of the tyranny. We drink a toast to our lost space and begin packing up the memories. It was during all this packing that I found a large jar of pennies and moved it into the kitchen in order to remind myself to pack it in something that would not break. When we run out of boxes and beer, we go to bed.

In bed and half asleep, Caroline asks’ “what was that incredible sound?” When I tell

her she wraps her body around mine and I can hear a smile in her voice when she says’

“I love you!”

In the morning all the pennies are gone, every last one of them picked up in the night and wished upon. I think to myself, what’s it gonna be like when Manu and I have no home? Then I laugh and think; what does it matter....life’s a dream!

In the night I awoke, half drunk, at around 4 AM and got up to use the bathroom. A cool air was running through the apartment and upon my return I paused in the kitchen for a glass of water and stared out the window over the boulevard 6 floors below. The night was still, calm and quite. It was then that I noticed the large jar of pennies sitting on the counter top. That infernal European copper that collects but is so hard to spend. Without a thought in the world I reached out, grabbed it and tossed it out into the night. As it flew from the glass it let out a beautiful ring, a jingle, a powerful orchestra of lost notes that rang through the air between our building and the next. A sprinkle of pixie dust that hung there for moments....then crashed into the street below as if it were the steel black surface of a frozen Seine. The pennies rolled sporadically in every direction. When they finally stopped I looked out at the dirty street below me sparkling with a thousand wishes thrown into the black abyss of Paris, a fabulous fountain of dreams and dreams unattained. They dot the blackness of the boulevard and as they catch the light of night, they create a Solar System of their own and for a moment I am unsure if I am looking up or down. Imagine that!!! A man with no money, throwing money in the street.....creating his own cosmos of fallen stars for others to wish upon. I place the empty jar back on the counter top and return to my room.

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FLORENT MIRTAIN Kickflip, LYON © OLIVIER CHASSIGNOLE

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IVAN RIVADO FS hurricane, ILES CÄIMAN © JELLE KEPPENSIDRIS JANI Ollie up to wallride, PARIS © ALEXANDRE PIRES

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ENIS FAZILOV FS blunt, OSLO © ERIC ANTOINE

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JUSSI TOROPAINEN BS noseblunt , BARCELONE © BERTRAND TRICHET

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par TURA

L’autre jour, l’Amérique de chez Osiris a débarqué. Ils faisaient le tour du vieux continent et parmi toutes les capitales visitées figurait celle de la France. Comme j’suis un type sympa, j’me suis proposé de leur servir de guide pour

tenter d’optimiser leur court séjour parisien. En échange de ce service dont ils me seront, à coup sûr, éternellement reconnaissants, je pouvais faire des photos. Voici donc un petit compte rendu de ces deux jours et demi de shreddage total.

L’équipe de chocStu Graham - Caswell Berry - James Brockman - Jimmy CarlinMarius Syvanen - Shuriken Shannon - Sebastian Vijverberg

Ouais, ça fait deux photos sur le 3-plat-3 du Dôme dans ce mag. Promis, après cette séquence de Jimmy Carlin en very hardflip, on arrête !

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Dimanche soir, gare du NordIls arrivent de Hollande, je les vois descendre du train. Ils sont onze. sept riders, un team manager, un filmeur, un photographe (Skin Phillips, de Transworld) et un type, sympa au demeurant, mais dont j’ai oublié la fonction au sein du team. Ils ont des sacs énormes alors pour prendre le métro jusqu’à l’hôtel, ça va être compliqué. Les améri-cains, ils n’aiment pas prendre les transports en commun. Ils préfèrent se ballader en limousine ou en 4x4, ou en tank parfois, surtout à l’étranger.

Lundi midi, devant un hôtel du 12éme arrondissementIl fait beau, les journées sont longues, y’a moyen de bien en profiter.

Ils finissent par tous descendre et avec Clément (Bauduret, qui s’occupe d’Osiris pour la France) on leur demande quel genre de spot ils voudrient skater. Brockman parle du Dôme. Vu que les autres n’ont pas plus d’idée et qu’on ne veut pas leur imposer un spot dès le départ, pourquoi pas, plus tôt on ira au Dôme, plus tôt on partira du Dôme ! Une fois sur place, Brockman fait du flat pendant 10 minutes et va s’asseoir. Jimmy, lui, se dit qu’il ferait bien hardflip 360 sur le 3-plat-3. Ca prend un moment mais il finit par le faire trois fois : une pour moi, une pour l’autre photographe et une pour le filmeur au fish-eye. Le premier rentré est celui qui figure quelque part autour de ce texte (premier installé, premier servi), et même si cela ne se voit pas sur les photos, son tail touche la dernière marche à la

replaque. Si je vous dis ça c’est que je sais que vous êtes friands de ce genre de détail alors que dans le fond, on s’en fout.On se fait livrer des pizzas sur le spot et puis Brockman parle d’un hubba “où Reynolds fait nollie noseblunt slide”. En français, ça s’appelle le ledge de Courbevoie. Brockman nous refait le coup du “finale-ment, bah… non”, alors c’est Sebastian Vijverberg qui s’y colle en flip FS boardslide. Sebastian est hollandais et a gagné un place dans le team international après un petit séjour aux Etats-Unis, ce qui

fait de lui le troisième européen de l’équipe, avec Stu et Marius. Ce sont d’ailleurs les trois seuls à m’adresser la

parole. Il pète une board, en remonte une, se fait un talon mais finit par rentrer son trick. Une fois refroidi, il ne pourra même plus le poser par terre.Le spot suivant est la mairie de Puteaux. C’est cool à

skater, mais apparement, ça ne les inspire pas tant que ça. Caswell galère pour faire flip sur les 3 blocs alors il casse sa board après l’avoir rentré. Logique, quand on est américain et pro.

Le spot des plans inclinés de Créteil est, à mon avis, le meilleur spot du monde. C’est vraiment cool à skater et il y aura toujours des choses nouvelles à faire, comme le prouve Caswell, ici en BS lipslide to fakie sur un hip que personne n’a jamais vraiment skaté.

“LES AMÉRICAINS,ILS PRÉFÈRENT SE BALLADER EN LIMOUSINE OU EN 4X4,

OU EN TANK PARFOIS, SURTOUT À L’ÉTRANGER.”

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Etre un gros sac, ça aide dans les courbes, ça donne toujours assez de vitesse pour aller grinder des trucs inaccessibles… Grind dans le craddle, par l’unique Stu Graham.

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Après que tout le monde se soit attardé à essayer de se faire mal sur tous ces spot de marches, Stu emet l’idée d’aller faire de la courbe. On se dit que le nouveau bowl parisien devrait lui plaire. Stu est un gros sac avec des trucks tatoués sur les bras et une dent en moins. Il a quitté son Ecosse natale il y a quatre ans pour aller s’installer à San Diego et vivre son rêve américain. Ca a l’air de marcher pour lui, il a presque perdu son accent ecossais, il ne roule presque plus les “R” et il grinde en haut du craddle, les pieds plus haut que la tête… J’ai l’air de me moquer comme ça, mais Stu m’a vraiment impressionné au cours de ces deux jours. C’était même mon idole pendant une semaine. Enfin bref, notre journée de skate s’arrête là. A demain.

Mardi midi, devant le même hôtel parisienOn décide d’aller à Créteil. Pas sur la place de la mairie mais aux plan-inclinés en brique. Ce spot est, selon moi, le meilleur spot parisien, voire du monde occiden-tal. Ils ne savent pas trop où on les embarque mais ils ne seront pas déçus. Enfin j’espère. On descend du van, on roule un peu mais personne n’est super enthousiaste. J’ai connu des ricains plus excités de skater ce spot. Ils devaient être de la côte est… Le meilleur spot de Paris j’vous dis ! Caswell trouve quand même un truc à faire. BS lip revert sur l’arête d’un plan incliné. Il se prend des bonnes boites, j’irai pas jusqu’à dire “bien fait pour sa gueule” mais le focus d’hier m’est resté en travers de la gorge. Puisque personne d’autre n’est vraiment intéressé pour skater ce spot, on se dit que Stu aimera sûrement skater les petites courbes super rad du gymnase, juste à côté. Il échange ses roues avec celles du flimeur et décide de passer la grande porte en ollie. Je crois bien que Ben Krahn l’a fait il y a quelques années, mais je me garde bien de leur dire. Faudrait pas l’arrêter dans son élan, et puis le voir pousser comme un malade pour avoir la bonne vitesse, c’est du bon spectacle. Bon, c’est “juste un ollie”, mais c’est complètement dingue.

On va fêter ça au centre commercial du coin. Pour manger, là-bas, y’a pas trop l’choix.A 17 heures, nos célèbres américains doivent aller signer des autographes chez Nozbone, et puis faire une démo à Bercy. Ils ne sont pas super contents de devoir aller se tasser le dos sur des blocs, mais bon, c’est le boulot. Jimmy, qui se plaignait toute le journée d’avoir mal aux cotes et même d’avoir du mal à respirer à la suite d’une chute la semaine dernière, essaye heelflip varial du 5ème bloc. Ca restera au stade de tentative, il semblerait qu’il ait quand même un peu mal à respirer force de tomber de là-haut. Quant à moi, c’est sur cette note sarcastique que je prends congé des la petite troupe. Je serre poliment la main à tout le monde et à ma grande surprise, Caswell me dit “merci, c’était vraiment cool”, lui qui n’a fait

que se plaindre pendant 2 jours. Alors soit il s’est foutu de ma gueule, soit il aime vraiment le skate, dans le fond, comme vous, ou moi…

“CASWELL GALÈRE POUR FAIRE FLIP SUR LES 3 BLOCS ALORS IL CASSE SA

BOARD APRÈS L’AVOIR RENTRÉ.LOGIQUE.”

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Je connais Jon depuis longtemps, avant même qu’il se décide un jour à mettre des slims. C’est vous dire que ça remonte. Lui habitait dans une lointaine banlieue et moi dans une autre, pas si loin d’ailleurs. On se croisait de temps en temps, mais assez régu-lièrement quand même. Aujourd’hui, j’habite juste en face de chez lui, à Paris. On est tous les deux au quatrième étage alors on se parle à la fenêtre, on a même pas besoin de tendre un fil avec des pots de yahourt au bout pour s’entendre. C’est un bon pote, quoi. Donc ce qui suit est juste du copinage, voilà, autant la jouer franc-jeu avec vous. On s’est même dit qu’on partagerait les primes-paru… -DT

titres : FOS

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La banlieue c’est : pas rose morose là d’où j’viens, man ! la merde, man !

Parmi ces 4 fi lms ayant façonné l’humour général pratiqué dans le skate, lequel te fait encore le plus marrer ? Dikkenek Le grand détournement

The big Lebowski Les bronzés

Combien faut-il de skateurs pour changer une ampoule ? un seul, pourquoi ? deux ou trois, selon si c’est une ampoule à vis ou à bailonnette quatre, dont trois qui se foutent de sa gueule cinq, dont deux qui fi lment, dont un en HD

Ton meilleur souvenir de vendeur en skateshop : le fait de pouvoir se servir dans le grip, les roule- ments, les vis et tout le reste le fait de pouvoir voir toutes les vidéos et tous les magazines le chèque à la fi n du mois Autre : Tntr kdr fdmr ptd i `h qdmbnmsqd

Le pire, avec les tatouages, c’est : qu’on les regrette toujours un jour où l’autre

qu’on en veut toujours d’autres que ça part pas au lavage que ça vieillit mal

Pourquoi avoir accepté de se faire sponsoriser par Heroin skateboards ? parce que c’est la meilleure maque du monde, man ! parce que je n’ai pas vraiment eu le choix parce que c’était ça ou Zero parce que eux n’avaient pas le choix

The big Lebowski The big Lebowski

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Selon toi, qu’est-ce qu’un punk ? Un type avec une crète et des chaussures de l’armée qui écoute de la musique engagée Un type avec une crète qui pense qu’il n’y a pas de futur, alors il boit pour oublier Un type avec une crète qui pense qu’il peut vivre en dehors de la société, mais qui vit juste dehors Autre : P`tk FTW Akk`qc

Es-tu un punk ? Oui Non Pourquoi est-ce qu’on doit toujours mettre des étiquettes sur le dos des gens ? J’ai eu une crète, mais c’était juste pour déconner

Ta meilleure excsuse de ne pas avoir plus de tricks dans la vidéo Vans ? Parce que j’avais une sale coupe de cheveux Parce que j’suis une grosse feignasse Parce que j’étais en vacances à New York Autre :

Combien utilises-tu de boards chaque mois, en moyenne ? Entre zéro et une Entre deux et vingt sept Huit Deux que je skate, et 5 que je vends sur Ebay

Les QCM, dans ce mag, c’est : marrant, mais sans plus… cool, ça mévite d’avoir à réfl échir, puisque c’est vous qui faites les questions et les réponses prendre les gens pour des cons, surtout moi une bonne idée, vous êtes vraiment des génies les gars, bravo

La pire émission à la télé : L’émission où les gens dansent Pimp my ride Ben et Thomas J’en sais rien, j’ai pas la télé

La partie de mon anatomie la plus usée : Mes tibias Mes chevilles Mon cerveau Je ne préfère pas vous dire pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes Je ne préfère pas vous dire pour ne pas heurter la

La partie de mon anatomie la plus usée :

Je ne préfère pas vous dire pour ne pas heurter la

La partie de mon anatomie la plus usée :

Je ne préfère pas vous dire pour ne pas heurter la

La partie de mon anatomie la plus usée :

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La partie de mon anatomie la plus usée :

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La partie de mon anatomie la plus usée :

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TEXTE : FREDD & PHOTOS : ALEXANDER BASILE & MISE EN PAGE : NICOLAS MALINOWSKY

Dolce & Gabanna, les Vespa, la gomina, la Camorra, les machos, la femme du président, les poils qui sortent de la chemise, Les blondasses de la Rai

Uno, les chaines en or qui brillent, les costumes sur mesure, les supporters de la Juventus, les chaussures pointues, Silvio Berlusconi, la mamma qui fait la

pasta, les tifosi, la tour de Pise, Materrazzi, les gondoles à Venise, le Calcio… Mamma mia ! Je sais pas vous, mais moi parfois, l’Italie me fait un peu peur.

Pourtant, ça reste une de mes destinations favorite. Et les gens de Carhartt ne s’y sont pas trompé puisque c’est là qu’ils ont décidé de passer deux semaines au printemps dernier. Pour faire du skate, se prendre pour des machos, manger

des pates sur la plage, passer du bon temps quoi… Voici en deux interviews quelques éclaircissements sur ce Tour italien.

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Lars est le boss du Skate chez Carhartt, c’est aussi le gars le plus cool que vous puissiez ren-contrer, enfin… en apparence en tout cas… parce qu’il semblerait qu’il ai eu quelques soucis avec son Karma en Italie (et juste avant). Je sais pas ce qu’il a fait pour mériter ça, mais ça doit pas être bien joli-joli…

C’est ton idée ce trip en Italie ?Giovanni (Grazziani) est un pote à nous, ultra cool et 100% skateboarder. Il a une petite marque de skate, Dumb skateboards, et il a surtout une motivation à toute épreuve. Il est venu à Barcelone pour quelques semaines au début de l’année, on a skaté et passé un peu de temps ensemble. On a commencé à envisager la possibilité de partir en trip ensemble, il nous a proposé de venir chez lui et c’est comme ça que tout a commencé. On a donc plannifié un petit tour d’Italie avec lui à partir de Milan, puis Lodi, Bologne, Ancona, Pescara, Rome puis retour à Milan en passant par la Toscane.

Est-ce qu’aujourd’hui, avec le recul, et quelques posses-sions en moins, tu aurais préféré choisir une autre des-tination ?Si tu veux en venir au fait que je me suis à peu près tout fait voler à cette période, je répondrais quand même non ! Quand on vit à Barcelone il faut apprendre à ne pas trop s’attacher aux objets de valeur… Ha ha ha ! Mais, sérieu-sement, ce trip en Italie a été génial. Les gens étaient super cools, il a tout le temps fait beau, des tones de spots, de la bonne bouffe, que du bonheur !

Peut-être mais est ce que tu as déjà entendu parlé du Kar-ma ? A ta place je me ferais du soucis pour le mien…Pour sûr… Dabord je me suis fait voler mon sac photo avec tout mon matos dedans ainsi que mon ordinateur portable. Puis le van qu’on venait juste de me confier deux jours plus tôt se fait voler pendant le trip… Et ce que je ne t’ai pas dit, c’est que je me suis fait voler mon téléphone juste après le trip et que je me suis fait confisquer ma planche par les flics le même jour. Je ne sais pas trop quel est le problème,

Lars Greiwe

Giovanni Grazziani BS 5-0 to BS tailside to nose manual 360 shove it out.

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Muki Rüstig Gap to boardslide

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mais j’ai quand même cette théorie : j’ai fait la rencontre de cette fille que j’aime bien. C’est une danseuse qui vit en Allemagne. Le jour ou mon sac a été volé je lui avait écrit une lettre et je lui avait même préparé un petit colis pour lui envoyer des petites choses de l’Italie. La lettre et le colis étaient dans le sac quand on me l’a volé. Ensuite, le jour ou je me suis fait volé le van je lui avait écrit une deuxième let-tre, je l’avais laissé dans le Van le temps d’acheter des tim-bres… Et bien sûr, elle a disparu avec le Van. Et finalement, comme mon téléphone avait également disparu, je n’avais même plus son numéro.Je n’ai pas essayé de la contacter depuis et je ne me suis plus rien fait voler. Je pense qu’on était simplement pas fait l’un pour l’autre…

Ah ah, très bonne histoire. Passons à autre chose, selon toi, qui a été le « MVP » (Most Valuable Player) sur ce trip ?Difficile à dire. On a skaté des trucs vraiment différents, des spots de « techos », des gros trucs, des transitions, des fullpipes même et tout le monde a vraiment très bien skaté. Mais s’il faut vraiment en désigner un, je dirais que le « MVP » devrait être Muki. Il a fait un trick fou sur presque chaque spot qu’on a skaté. Et il a su nous faire marrer aussi. Il avait écrit « Bombs on Vatican » sur son grip quand on était à Rome. Je me souviens encore des regards de ces nones qu’on a croisé dans le métro quand elles ont vu la planche de Muki. Ha ha…

Jerome Campbell FS bigspin

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Phil Zwijsen Blunt to fakie

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Muki Rüstig FS grind from flat

Giorgio Zattoni Japan

Lars Greiwe Hip ollie

Le meilleur moment du trip ?Le meilleur ? Peut-être quand on est allé dans cette vieille usine désafectée, avec des full pipes et tout un tas de trucs à skater. Après une bonne session, on a allumé un feu, mangé et bu des bières. On était assis en rond autour du feu et on jouait à ce jeux « I pack my bag ». Quelqu’un commence par dire ce qu’il met dans « son sac » puis son voisin ajoute un objet et donne la liste des objets déjà dans le sac, dans l’ordre, et ainsi de suite… Je me souviens encore de quelques trucs qu’il y avait dans ce sac imaginaire : un ghettoblaster, un dildo, des mags porno, de l’alcool, enfin vous voyez, que des choses indispensables. On était comme des gamins autour d’un feu de camps en classe verte… C’était vraiment super drôle.

Et votre prochaine destination ?C’est encore secret. Mais après la Mongolie, et tous les Balkans l’an dernier à travers la Macedoine et l’Albanie, c’était plaisant de faire ce genre de trip « facile » à nouveau. Partir en Europe est simple et toujours drôle. Tu trou-ves des spots de partout, tu arrives toujours à communiquer, à bien manger. Tu te fais voler le Van, tu passes quelques coups de fils et le lendemain tu as un Van de location… Mais aller vers l’inconnu est fantastique, j’aime aller dans des endroits où tu ne sais jamais vraiment à quoi t’attendre…

Muki Rüstig Ollie to ollie to fakie

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Dans les photos de cet article, celles de Muki étaient vraiment les meilleures. Selon nos stan-dards bien-sûr, je ne pense pas que P-Rod soit du même avis que nous sur ce point. En même temps, on ne lui a pas demandé, peut-être que lui aussi aurait apprécié. Bref, on ne saura sans doute ja-mais ce que Paul Rodriguez pense de la façon de skater de Muki. Une chose est sûre par contre, ils n’ont pas le même point de vue sur la religion.

D’après ce que j’ai compris, tu avais le message « Bombs on Vatican » sur ton grip pendant tout le trip.MR : Non, c’est faux. C’était « Bomb THE Vatican » !

Les gens dans la rue étaient-ils choqués ?Je n’ai pas eu l’impression que les gens étaient choqués. Moi par contre, je le suis. Je suis choqué par les agisse-ments du Vatican. Comment ils manipulent les gens à tra-vers le monde et répandent leur vermine religieuse, et com-ment ils se fichent de ces pays chrétiens qui bombardent

les pays musulmans et je ne sais quels autres pays.

Tu as aussi un tatouge « Anti-Christ » sur les bras, tu as un vrai problème avec le catholicisme apparament…Je ne veux pas m’en prendre au catholicisme en particulier, je pense que la religion est néfaste en général. Peu importe la religion. Toutes les religions utilisent la violence pour dé-fendre ou supporter leur Dieu qui n’existe même pas.

Exact, sinon, pour revenir à ce trip, tu connaissais tout le monde avant de partir ?Non, pas tout le monde, mais une bonne moitié quand même. C’était cool de rencontrer des gens sympas, de faire la fête et de skater avec eux.

C’est pas un peu curieux de partir en vacances avec des inconnus ?J’étais tellement content de partir deux semaines en ska-tetrip, de skater à fond, que je n’ai même pas pensé que ça pourrait être bizarre et ça ne l’a vraiment pas été.

Muki Rüstig (le « MVP », donc)

Phil Zwijsen Blindside kickflip to fakie

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Tom Derichs BS 5-0

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Pas de mauvaises surprises alors ?Peut-être quand j’ai mis une lettre à Tom (Derichs) en O.U.T. avec un switch 3-6 flip. Mais ce n’est pas vraiment une « mauvaise » surprise.

Et tu te souviens de mauvaises expériences de par le passé ?Je ne sais pas… Je fais toujours en sorte de passer un bon moment, de toujours positiver, et si ça ne marche pas, je me réfugie dans Slayer, ou ce groupe « Master », d’ailleurs hé, écoutez ce groupe, il n’y a rien de mieux pour la motivation.

C’était quel genre de trip ce Tour en Italie ? Hotels luxueux et voitures neuves ou tentes et vieux J5 ?C’était un vrai skate trip et c’est ma définition du luxe. Pour les hôtels luxueux et les voitures neuves, demandez à vos parents ou à Red Bull, rien de plus facile… On s’est fait des barbecues, bu des bières fraiches et des chaudes, on s’est surtout marré et c’est ça que j’appelle le luxe.

L’Italie est une bonne destination pour un skate trip ?Pour sûr, il y a de bons spots, comme vous pouvez le voir sur les photos. On peut manger des pâtes sur la plage aussi et puis les gens prennent le temps de vivre, l’atmos-phère est généralement très détendue. Bella Italia, mais pas pour le foot…

Laurent Géhin FS flip switch manual body varial

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Combien de Birra Morette as-tu descendu pendant ce trip ? Trois. Ou peut-être 89 ? Mais voilà, c’est mon truc. Dura-phil (Phil Zwijsen) a dû fumer 30 packs de cigarettes, c’est une cheminée ce mec, il tire son energie de la nicotine !

Dis m’en plus sur Phil… Il est un peu le gars du moment, tu le connaissais déjà avant le trip ?Shit, ce p’tit gars d’Antwerp est simplement dingue. S’il ne skate pas, il dort ou puise son energie dans les cigaret-tes. C’est un skater à 100% avec la tête bien posée sur les épaules qui veut aimer Black Sabbath mais ne connait pas les paroles… Si quelqu’un veut lui faire un cadeau qui l’ui copie du Black Sabbath. Je lui ai promis de le faire mais il est fort probable que je finisse par oublier. Ce qui me plait

chez Phil aussi, c’est qu’il ne boit pas et ne fume pas de weed, ce qui signifie : skateboard non-stop. Bref, il est cool et il veut juste skater alors laisser le skater et tout détruire sur son passage. Go Duraphil go, up in the smokers van !

C’était quoi la mode pendant votre séjour en Italie ? Est ce que vous avez essayé de vous adapter ?Notre truc à Kosina (le photographe) et moi, était de faire ressortir notre côté italien. On y est plutôt bien arrivés, surtout Kosina. On s’est vraiment marré, désolé si je re-viens toujours à ça, mais on s’est vraiment bien marrés pendant ce trip. Je tiens aussi à dire que nos deux guides Enrico et Giovanni nous ont emmené dans les meilleurs restaurants italiens dans lesquels je sois jamais allé.

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Photos par Sem RUBIOSéquence par Alberto POLOTexte par Fredd

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Autant vous le dire tout de suite, Julien Bachelier fait partie d’une des espèces de skateurs français que je préfère, à savoir les Chellois. Il y a d’autres scènes qui tiennent la route bien sûr, mais allez savoir pourquoi, je

me suis attaché à celle-là. Il faut dire qu’elle est particulièrement attachante, parce que très soudée et surtout très active. Julien est, si je ne m’abuse,

le plus jeune de la bande, ial en a donc été le poulain pendant des années, d’abord le p’tit gamin à qui ont fait faire toutes les conneries, puis le champion

de la bande, et presque même le mécène avec Antiz, et là, à un jour de ses 30 ans, on va pouvoir commencer à le ranger avec les autres dans la case

des « vieux pères », comme ils disent là-bas. Attention, n’allez pas croire que Julien se laisse aller pour autant, il skate toujours à fond, travaille avec tout

autant d’énergie pour sa marque de skateboard et il se réjouit autant de partir en skate trip à l’autre bout du monde qu’aller fêter son anniversaire avec ses

potes et sa famille au skatepark de Chelles… Bon anniversaire Juju.

Cette « interview » s’est déroulée dans sa cuisine, à Lyon, après une session sur la mini que son coloc’, Will Agnès, venait de construire dans le salon (article complet sur le spot dans le prochain Soma). La mini est franchement diffi cile à skater, mais Julien aime bien ce genre de spot. Les choses qui sortent de l’ordinaire ça semble être son rayon. Fait peu banal, Jérémie Daclin était là pour la ses-sion, et Julien était content que Gégé vienne skater dans son salon. Il n’oublie pas que c’est en partie grâce à lui si Antiz existe aujourd’hui. « C’est lui qui a motivé Hugo à faire sa marque. Moi je suis arrivé un peu après, un ou deux ans après, mais Gégé leur a même fi lé un peu de thunes au début. Les premiers T-shirts Antiz par exemple, c’était des Cliché. Faut pas l’oublier et puis ça fait plaisir de voir Gégé venir skater à la maison. » Julien n’oublie pas donc, et il est fi dèle en amitié (en amour je sais pas, et en même temps, c’est pas notre affaire). La discussion s’engage alors sur Chelles et ses chellois. La bande de potes avec qui il a commencé le skate (Mathias, Olive, son frère Lionel…). « J’ai environ 7 ans de décalage avec eux, donc j’étais « le petit ». Ils avaient des scooters, ils ont commencé à m’emmener de partout. Ils me remettaient bien en place surtout, ils pouvaient s’amuser avec moi… Je fi nissais comme dans la vidéo là, « Rubbish Heap », ils m’ont foutu dans des poubelles, ils ont essayé de me faire bouffer des vers de terre (je l’ai jamais fait), ce genre de choses… Une fois, ma première soirée, j’avais bu une bière, j’étais saoul, ou au moins je faisais semblant, j’étais à donf quoi, et ils m’avaient dit d’aller toucher la foufoune d’une fi lle en lui disant « montre-moi ton clito », je savais même pas ce que c’était… Bien-sûr comme un jeune fou, je l’ai fait. Elle s’appelait Gladys, j’m’en souviens. Ça s’est bien passé, elle m’a souri !».

Julien a donc commencé le skate plutôt jeune, à dix ans, il se souvient de la première fois qu’il a vu ce chef d’œuvre du cinéma d’auteur qu’est « Skate Gang » : « On avait loué la cassette avec les potes. C’est là que j’ai vu mes premiers ollies, ça m’a rendu fou », et oui, à 30 ans, il a quand même 20 ans de skate dans les pattes le gamin... En tout cas, on sait aujourd’hui pourquoi il est aussi à l’aise sur tous les types de spots : il a tout appris dans « Skate gang » et donc au beau Corey Webster, oui, c’est fou. La motivation n’y est peut-être pas pour rien non-plus cela dit.

D’ailleurs, chez les chellois, la motivation semble être inscrite dans les gènes. Il doit y avoir un truc dans l’eau du robinet là-bas… Depuis que je les connais, j’ai toujours été impressionné par leur rage de skater et leur envie de faire bouger les choses (même s’ils ont aussi leurs exceptions je vous rassure)... Ils ont toujours des projets de skate-trips, de modules à construire, de contests à organiser, et surtout, des spots à te montrer. Parce que le chellois est un fi n dénicheur de spot, comme le confi rme Juju : « On a toujours rôdé. J’ai vraiment commencé le skate en CM2 et on skatait déjà le fullpipe de Le Pin quand j’étais en sixième… » Et croyez- moi, celui-là, il faut le dénicher, parce que plus paumé que ça, c’est pas facile à faire. « Et puis il y avait le Ditch, en pleine période Santa Cruz, je peux te dire qu’on était à fond. » En fait, les Chellois ont été dans les premiers à skater Créteil ainsi que bon nombre de spots du grand Est parisien. Mais il y a un sujet qui tient à cœur à Julien : l’aventure du skatepark de Chelles et c’est là dessus qu’il oriente la conversation. « En fait, ça a commencé par des banks sur le parking de la poste à Courtry, puis on a fait une mini rampe dans un jardin, puis une autre mini, etc. L’asso (Tribe) existait déjà en 91 donc tu vois, ça remonte à loin. Puis à un moment on avait plus vraiment de site, et les gars avaient dans les 25 ans, ils habitaient toujours chez papa-maman, ils

« ILS M’ONT FOUTU DANS DES POUBELLES, ILS ONT ESSAYÉ DE ME FAIRE BOUFFER DES VERS DE TERRE »

Wallbash tirette to fakie, Berlin.

D’ailleurs, chez les chellois, la motivation semble être inscrite dans les gènes. Il doit y avoir un truc dans l’eau du robinet là-bas… Depuis que je les connais, j’ai toujours été impressionné par leur rage de skater et leur envie

« ILS M’ONT FOUTU DANS DES POUBELLES, ILS ONT ESSAYÉ DE ME FAIRE BOUFFER DES VERS

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commençaient à avoir un peu la pression, et bref ils sentaient qu’il fallait faire quelque chose… ». C’est là que Juju (et deux autres potes) ont décidé de passer leur Brevet d’Etat. « Pour avoir un poids un peu plus important au niveau de la mairie. L’idée c’était de développer le côté éducatif pour pouvoir impliquer les écoles et les centres aérés dans le projet. Pour avoir le fonctionnement d’une piscine en fait. Ça peut paraître aberrant comme ça, mais fi nalement c’était le meilleur discours à avoir pour fi nalement obtenir ce qu’on a eu. On a été obligé de communiquer sur l’aspect sportif du skate parce que c’est ce que les municipalités comprennent, même si au fond, on faisait ça pour « l’amour du skate ».

Et il faut reconnaître que le jeu en valait la chandelle. Le skatepark est sans aucun doute le plus actif de France aujourd’hui et même si Julien est un peu moins impliqué dans le park qu’à l’époque où il y donnait des

cours, il n’en est pas peu fi er. « Les mecs, ils ont quand même réussi à monter leur skatepark, créer des emplois, à vivre du skate autrement qu’en étant pro en skateboard. Et surtout, ce que je trouve génial dans tout ça, c’est que c’est le skate pour le skate, y’a pas de business là-dedans, c’est plus le côté éducatif, l’aspect social qui compte. Bien sûr il faut que le skatepark fasse des entrées pour que ça tourne, mais le but c’est uniquement de se faire plaisir, de construire des nouveaux modules, de faire plaisir aux skateurs. »

Après ses potes de Chelles et leur skatepark, un autre sujet de discution que Julien affectionne, c’est les voyages. En gros, s’il n’est pas au bureau, chez Antiz, c’est qu’il est

« ON A ÉTÉ OBLIGÉ DE COMMU-NIQUER SUR L’ASPECT SPORTIF DU SKATE PARCE QUE C’EST CE QUE LES MUNICIPALITÉSCOMPRENNENT »

Ollie, Barcelone.

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en vadrouille. Son goût de l’aventure lui vient-il de la frustration de ne pas avoir pu suivre le reste de la bande quand il ne savait pas encore ce qu’était qu’un « clito » ? « Ils allaient à Hossegor tous les étés, ils faisaient « le ride » comme ils disaient. Moi j’avais pas le droit d’y aller, j’étais trop jeune. Ils passaient par la Roche-sur-Yon, Saintes, etc… ».

Plus tard « le Ride » a poussé jusqu’à Algorta/Bilbao, et là, Juju était assez grand pour suivre les autres. En même temps, il a bien fait d’attendre, parce qu’entre Hossegor et Algorta, je ne veux vexer personne hein, mais je crois qu’il n’y a pas photo… Mais la vraie révélation pour Julien, la grande claque, ça a été le Brésil : « On est parti deux mois avec Kévin Besset et Spoon (le photographe), j’avais 20 ans et ça a été le déclic. Le déclic du voyage, des rencontres…Ce qui m’a d’abord choqué c’était de voir des gars qui avaient pratiquement l’age de mon père qui skataient. Ça j’avais jamais vu. Il y a une énorme culture skate au Brésil, c’est incroyable. » Depuis, il y est retourné deux fois et il y va une quatrième fois en janvier. Un vrai local au Brésil le Juju : « On a rencontré Nilton qui nous a hébergé chez lui, puis on a rencontré « tout le monde », le mec qui a fait le premier fl ip, le premier gars qui a fait un bowl, les mecs des magazines, le gars qui a appris blunt to fakie à Bob Burnquist… Tout le monde. Ce qu’il faut savoir, c’est que le skate c’est vraiment énorme au Brésil, c’est carrément un sport national, donc c’est un vrai échappatoire à la misère, les mecs peuvent arriver à en vivre confortablement. Il y a des magazines, des skateparks plus vieux que toi, un circuit pro et comme dans tous les sports au Brésil, ils ont un vrai esprit compétitif. Ce qui m’avait aussi marqué à l’époque c’est qu’ils avaient tous seize ans et ils avaient tous deux gamins ! » (rires).Julien dit aussi avoir appris l’humilité au Brésil : « Je suis arrivé avec un sac énorme, c’était la première fois que je voyageais et c’était le début du sponsoring pour moi, j’avais galéré pendant des années à skater les planches et les chaussures jusqu’à la moëlle alors là, pour deux mois, j’avais pris quarante t-shirts, quatre planches toutes neuves, trois paires de chaussures… Le vrai « coq » quoi… Et puis je suis arrivé là-bas, les gars ils avaient plus de tail, plus de nose,

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« JE SUIS ARRIVÉ LÀ-BAS, LES GARS ILS AVAIENT PLUS DE TAIL, PLUS DE NOSE, QUASIMENT PAS DE CHAUS-SURE ET ILS SKATAIENT COMME DES MALADES… LÀ TU RAVALES DIRECT TA FIERTÉ »

FS grind, New York.

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quasiment pas de chaussure et ils skataient comme des malades… J’peux te dire que là tu ravales direct ta fi erté et tes petits soucis d’occidental. Bref à vingt ans, c’était une bonne claque, ça m’a bien remis en place ».

Bon, le Brésil c’est bien beau mais qu’en est il de Lyon dans tout ça ? Comment se sent un chellois au pays de la quenelle et d’Hôtel de Ville ? Pourquoi avoir décidé de s’y installer ? « Béh Lyon, c’est « le local » (Antiz), je suis venu faire du business mec ! Du business bénévole ! » (rires) « et puis il y a une bonne équipe, avec Hugo (Liard), Loïc (Benoît), avec Steve (Forstner) et Paulo (Labadie) à l’époque… Quand on a pris l’appart’ ensemble au début, la vidéo venait de sortir, ça avait plu, on avait vendu quelques planches on s’est dit qu’il fallait y aller… » Et d’ailleurs, comment fonctionne Antiz ? Combien qu’ils s’en mettent plein les fouilles surtout, parce que c’est ça qui nous intéresse dans le fond. « C’est un collectif en fait, personne n’est salarié. On arrive à se payer quelques billets (de train, d’avion) de temps en temps, et puis c’est un rêve de gosse, on fait notre marque de skate ! », « Et Antiz, c’est aussi tous les potes qu’il y a autour fi nalement. C’est tout un ensemble de choses ». Alors bien-sûr, Jean-Michel Lambda (monsieur tout le monde) se demande à ce moment là, à quoi ça sert de bosser comme des malades pour une marque qui ne rapporte rien. « C’est sûr qu’on en tire pas grand chose sur le plan pécunier, mais on a quand même énormément appris. C’est la meilleure école qui soit… Pour ensuite travailler dans la fi nance ! » (rires), « Et puis de toute façon, personne ne voulait de nous ! » (re-rires).

À ce moment-là, une fi lle de type américaine et apparemment un peu « perchée » rentre dans la cuisine, demande s’il y a une connection internet dans l’appart, Julien lui répond par l’affi rmative, elle demande où, il répond « sur l’ordinateur ». Ca nous fait marrer et on se dit qu’on en a assez pour l’interview, j’éteins le dictaphone et on se dit « à ce week-end »… à Chelles !

« ON ARRIVE À SE PAYER QUELQUES BILLETS (DE TRAIN, D’AVION) DE TEMPS EN TEMPS, ET PUIS C’EST UN RÊVE DE GOSSE, ON FAIT NOTRE MARQUE DE SKATE »

BS Heelfl ip, Berlin.

« ON ARRIVE À SE PAYER QUELQUES BILLETS (DE TRAIN, D’AVION) DE TEMPS EN TEMPS, ET PUIS C’EST UN RÊVE DE GOSSE, ON FAIT

Chris Pastras and Steve Berra in “A Superlative Day“. See the whole photo series in the palm / pocket sized WeSC winter catalogue 2008.

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FABIEN DELMOULY Backflip, MUNDAKA © TURA

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LAURENT PREGARDIEN & IAN DYKMANS Boneless varial roastbeef, backside nose grind, NAMUR / © MICHEL TURA

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SYLVAIN TOGNELLI Ollie in, FS nose grind, ST QUENTIN FALAVIER / © LOÏC BENOIT

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CHARLES COLLET Pole jam melon, LYON / © OLIVIER CHASSIGNOLE

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Est-ce qu’on te parle seulement de ton âge maintenant ?Un peu, mais pas vraiment, les gens sont plus surpris d’ap-prendre que je suis encore vivant que mon âge !

Quand tu avais 20 ans, jusqu’à quel âge tu pensais pou-voir poursuivre ta carrière ?Oh, à 20 ans, je savais déjà que c’était fini ! Je suis passé pro en 1986 à 18 ans, j’ai eu deux bonnes années et puis ça c’est plus ou moins écroulé pour nous qui faisions de la vert’… Donc à 20 ans, je n’y croyais plus vraiment, je passais déjà le plus clair de mon temps au bar… Et à 21 ou 22 ans, c’était vraiment terminé, aux alentours de 1991, 1992.

Tu étais vraiment incapable de suivre la nouvelle vague “street” ?En fait, je n’en avais pas vraiment envie. Peut-être que j’en aurais été capable, mais je ne sais pas… j’avais déjà trouvé ma solution au bar ! Au lieu de… Tu sais, quand tu es un gamin et qu’on te donne cette incroyable opportunité de vi-vre du skateboard en passant pro, la dernière chose que tu as envie de faire, c’est de prendre ça comme un job. Alors tu as tendance à faire tout ce que tu peux pour ne pas que ça y ressemble et à rester un gamin, en évitant toutes les responsabilités. Parce que le skate, c’est sensé être un truc marrant à faire, c’est un jouet… Donc à cette époque, je pense que j’avais une approche très négative de tout ça, pour éviter toute les responsabilités du pro-skateboarder. Alors forcément, tout s’est arrêté.

Selon toi, quelle sont les différences, d’être pro à cette époque et maintenant ?Je pense qu’il y avait plus de… hmmm… En fait, je ne sais pas ! Moi je suis un peu une nouveauté, les gens découvrent que je skate toujours, ils se souviennent de moi et m’invitent en tournée, j’ai quelques responsabi-lités, les gens sont déçus si je ne skate pas, mais… La différence… C’est une bonne question ! Je crois qu’à l’époque, c’était plus basé sur le talent pur au quotidien, alors qu’aujourd’hui c’est plus être capable de faire une bonne video-part que d’arriver quelque part et pouvoir faire LE trick… Ils te donnent un an, parfois deux ans pour faire une part’, alors si tu n’arrives pas à faire que ce soit bien en deux ans… Tu vois ce que je veux dire ? En même temps c’est ce qui a fait progresser le skate, les kids voient les nouvelles vidéos et pensent que c’est la norme et se fixent la barre à cette hauteur, et petit à petit c’est comme ça que la barre monte.

Peut-on dire que tu es de retour ?Ah ah ah ! Oui, mon 3205ème come back ! Sérieusement, j’ai de la chance que des sponsors croient encore en moi et me donnent l’occasion de voyager un peu. Mais ce n’est pas comme si j’avais arrêté le skate, j’en ai toujours fait… De là à dire que c’est un retour, je ne sais pas, je ne gagne pas vraiment d’argent avec le skate aujourd’hui, j’ai un travail normal, je paye mes factures avec ça, le skate doit couvrir celle de mon portable !

VOILÀ UN TYPE QUI APRÈS UNE CARRIÈRE ÉCLAIR DE SUPERSTAR du Skate à la fin des années 80, fait son come back aujourd’hui, en 2008, comme si de rien n’était. On ne le voit plus pendant près de vingt ans (à part une couverture de Transworld sortie de nulle part en 1994) et là, PAF ! Un truc dans Thrasher, une grosse interview dans The Skateboard Mag, une tournée Indy en Europe avec Alex Olson et Chris Haslam… En fait, Grosso n’a jamais arrêté de skater mais quand le Street a tué la Vert’ au début des an-nées 90, il n’a pas essayé de s’accrocher ou se mettre au skate de rue pour faire durer le plaisir, non, il s’est simplement dit que c’était fini, qu’il en avait bien pro-

fité et il a plongé encore plus profondément dans les drogues. Selon ses propres mots, c’est un pur mira-cle s’il n’est pas mort aujourd’hui. Revenu donc de l’enfer, totalement clean depuis trois ans, il était à Rouen avec le team Indy l’autre jour, il a passé la journée assis sur sa board parce qu’il était malade et aussi parce qu’il n’a rien à prouver. Il prend désormais les choses comme elles viennent, toujours avec le sourire et il profite. Il aborde sa nouvelle « carrière » avec un recul et une lucidité qui font plaisir à voir et nous, on est bien contents de le revoir dans les mags. Voici ce qu’il est ressorti d’un petit entre-tien avec ce jeune homme de 40 balais.

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INTERVIEW : TURA & MISE EN PAGE : NICOLAS MALINOWSKY

Deep end sweeper / © Lance Dawes

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C’est quoi ce job ?Je travaille pour une boite qui fabrique des produits pour la peau, un truc que beaucoup de stars du cinéma uti-lisent… Je vends de la crème pour les mains ou pour le visage ! C’est un bon produit, et la patronne est cool, elle embauche beaucoup de vieux surfeurs ou de vieux skateurs… Elle me laisse faire mes tournées et je suis heureux de revenir en France, en Autriche, en Angleterre, d’aller en Espagne, je ne suis jamais allé en Espagne !

A quand remonte ton dernier voyage en Europe ?Je crois que c’était en 1992, avec Ben Schroeder, pour ce qu’on aurait pu appeler une tournée Black Label, on avait fait le tour de tous les contests, mais on avait passé plus de temps à se bourrer la gueule qu’autre chose. On était resté beaucoup trop longtemps à Amsterdam, on s’était fait virer d’Allemagne…

Virer d’Allemagne ?On avait plein de drogue sur nous, on faisait n’importe quoi… On était dans un train, on s’est fait attraper et on nous a juste fait faire demi-tour en nous disant de ne pas revenir !

Tu as eu des retours de ton interview dans The Skate-board Mag ?Un peu… Il semble que ça ait plu à la plupart des gens… C’était juste une conversation que j’ai eu avec un ami…

Tu n’as pas l’air complètement satisfait…Je suis vraiment content des photos mais l’interview a tendance à grorifier tout ça. C’est mon histoire, et si je n’étais pas passé par tout ça, je serais une personne diffé-rente. Le problème c’est qu’on a discuté pendant plus de deux heures, et qu’ils n’ont gardé que les pires passages. Alors quand tu présentes ça à des kids dans un magazine ça donne l’impression que c’est cool alors qu’en réalité, sur 100 personnes qui passent par où je suis passé, trois ou quatre survivent… Mais bon, mon histoire n’est pas terminée, j’ai encore quelques années devant moi, à moins que je glisse sur un truc et meure bêtement demain ! J’aurais voulu que tout ça devienne un message positif… Sorti ce son contexte, c’est vrai que certains passages sont

drôles mais lorsque je le vivais, ça ne l’était pas du tout, c’était même triste et tragique. Mais je leur en suis très reconnaissants de s’être intéressés à moi, ça faisait des an-nées qu’on ne m’avait pas demandé de faire une interview.

Tu n’étais plus vraiment là non-plus…Ah ah ah, c’est vrai !

Si tu nétais pas passé par là, où en serais-tu aujourd’hui ?Qui sait ? C’est comme me demander si j’ai des regrets. Mais ça aurait certainement été très différent, j’aurais sû-rement mis une fille enceinte il y a longtemps, je serais sûrement déjà divorcé, re-marié, et j’aurais fait d’autres erreurs. Je suis cinglé de nature, donc j’aurais pris un che-min différent et fait tout un tas d’autres erreurs ! J’ai déjà essayé d’y penser, mais je me suis vite rendu compte que c’est une perte de temps…

C’est pas un peu bizarre de partir en tournée à 40 ans avec des jeunes de 20 ans comme Alex Olson ?Complètement ! Alex est né en 1986. En 1986, je prenais déjà de la coke ! Et c’est l’année où je suis passé pro ! Alors oui, c’est un peu bizarre, mais c’est génial de le voir skater, il n’a aucune idée du talent qu’il a, dès qu’il monte sur sa board c’est magique. Et quand on t’offre un billet pour partir en tournée avec des mecs comme ça, tu ne te poses pas plus de questions !

Qu’est-ce que tu prévois dans les semaines à venir ?Je vais rentrer chez moi et reprendre le boulot. Je vais aussi fêter mes trois ans de mariage, on est le combien d’aileurs ? Le 20 ? C’est dans deux jours, faut surtout pas que j’oublie d’appeler ma femme ! On pense à s’ache-ter une maison, ce qui est autant excitant qu’effrayant, et puis on ira commencer à aller acheter les cadeaux de Noël pour la famille… Et puis j’espère aussi qu’un jour l’année prochaine, Lance (Dawes, TM Independent - ndlr) m’appelera et me demandera si je veux partir à nouveau en Europe. Mais en vieillissant, c’est dur de skater tous les jours, j’ai mal au dos, j’ai des petits nichons, même qu’ils commencent à me faire mal aussi ! Je suis plutôt le genre de type à ne skater que le week-end, et quand ça arrive ça me tue pour 4 jours !

« ON S’EST FAIT ATTRAPER ET ON NOUS A JUSTE FAIT FAIRE DEMI-TOUR EN NOUS DISANT DE NE PAS REVENIR ! »

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par TURA

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Il ne nous a pas fallu bien longtemps pour trou-ver le spot, en vérité, on y avait déjà pensé, mais de là à le faire… Enfi n, bon, bref, on a trouvé une voiture, acheté des sacs de béton, de l’eau, une pelle, des truelles pour faire la courbe et c’était parti. Même pas cent euros que ça nous a coûté, si ça vous intéresse. Le Roost, il avait l’air de savoir comment faire, alors nous, on a fait comme il a dit. On a juste oublié de mettre une grille ou des gravats pour stabiliser le ciment, pour éviter qu’il se fende, ou qu’il s’affaisse en le posant. Donc au fi nal, on n’en avait pas assez, enfi n, c’est relatif, pas assez pour que ce soit plus facile à skater, quoi. Sinon, oui, y’avait juste de quoi faire un genre de courbe, une courbette, un truc… On a fait ça en plein jour, au nez et à la barbe des autorités publiques !

Ensuite il a fallu attendre, espèrer qu’il ne pleuve pas dans les 24 heures suivantes et que personne n’ait l’idée

fâcheuse d’aller mettre ses empreintes dedans. On y est retourné deux jours plus tard, pas vraiment cer-tains que ce serait vraiment sec, mais vous savez comment c’est… La session a duré un moment, pourtant c’était vraiment super rad, mais quand c’est vous qui l’avez fait, le spot, c’est autre chose, c’est de notre faute autant que c’est grâce à nous qu’il existe. C’est une chouette sensa-tion, c’est dans la rue, c’est un peu chez nous, à nous, les passants ne comprennent pas trop, et c’est mieux comme ça de toute façon. La prochaine fois on mettra des trucs dedans pour en éco-nomiser, et puis on saura combien de temps ça prend. On la fera moins rad, on fera un petit corner jusqu’au trottoir, si on peut. Maintenant, on sait, on vient d’apprendre.

Ca se trouve du côté d’Austerlitz, pas loin des nouveaux blocs. On se voit là-bas !

Camillo Reyes, Layback grind.

Nous, les parisiens, le béton, normalement, on le regarde pousser. Mais le faire nous-même, ça ne nous était, à ma connaissance, jamais arrivé. Et puis un beau jour d’octobre, David Martelleur a débarqué. Ca nous fait toujours plaisir, et un peu peur aussi, quand il nous rend visite. Mais au moins, on sait qu’il va se passer quelque chose. Alors bon, la plupart du temps, c’est au bar, que ça se passe, sauf que là, Roost avait une idée en tête. Du béton. Du vrai, fait main, à Paris.

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David Martelleur, BS pivot.

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1 un t-shirt Nike SkateBoard rouge à la Lance Mountain / 2 une chaussure Brandon Biebel façon Nascar de chez Lakai 3 un zipper Ambiguous / 4 un pantalon Kr3w avec le nom de Jim Greco dessus / 5 une chaussure Nike SkateBoard Blazer signée Lance Mountain / 6 un planchon Dude ni trop large ni trop étroit / 7 un t-shirt Matix / 8 un t-shirt Ezekiel slim fit 9 un pantalon Insight bien taillé / 10 un t-shirt Kr3w / 11 une veste chaude et bien taillée de chez Nike SkateBoard 12 un t-shirt Insight violet / 13 un plateau Metropolitan sobre et efficace / 14 une chaussure Supra Vaider rouge.

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mathieu lebail- fs tailslide fs flip out - photo : david manaud

akim cherif jo chaboud lionel dominoni lisa jacobmartin keller jon monié kevin rodriguez jj rousseau295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris - metro nation - 01 43 67 59 67 - nozbone.com

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Tribute to Los Angeles & San Fransisco Skateboarders

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45€

1 Une chemise Element bien dans la tendance / 2 Un Tish Cliché gribouillé par Mark Gonzales / 3 Une Grosso pour marquer le coup / 4 Un board prégrippée de chez Film / 5 Une Cliché Ricardo Fonseca / 6 Une casquette Kr3w de type « chemise à carreaux » / 7 Une Element « Omahigh » pas vraiment discrète / 8 Une Osiris Tron SE avec des p’tits dessins 9 Des roues Cliché de taille normale (54) mais molles (85a) / 10 Une écharpe Mark Gonzales pour le Cliché Football Club 11 Une veste Volcom Dostin Dollin pour pissdrunker avec élégance / 12 Un caleçon Kiuu pour traveler / 13 Un Sweat technique de chez DC / 14 Un Tish à rayures DC / 15 Un Tish gay friendly de Nicolas Malinowsky pour Kiuu / 16 Une DC qui soutient les Skate Plazas / 17 Des trucks Film pour boards très larges / 18 Une chemise Volcom Geoff Rowley pour faire du scooter / 19 Des roues Cliché CMYK jaunes et dures / 20 Une Etnies pour personne de très petits pieds 21 Une Half Cab haute en couleurs

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LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE

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LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE

Après avoir vécu pendant près de quatre ans dans notre appartement, mon colocataire et moi avons été expulsés, virés, jetés dehors. Cela faisait des mois qu’on avait des problèmes avec le propriétaire qui franchement, à la fi n, nous tapait sur le système. Réparez-ci, réparez-ça ; et il fallait toujours se battre pour obtenir une réduction sur le loyer. Cette expulsion était toutefois un soulagement, car même si on adorait notre appart’, on en avait marre de la tyrannie. Nous avons donc porté un toast à notre espace perdu et commencé à emballer nos souvenirs. C’est là que je suis tombé sur un grand bocal de centimes que j’ai déplacé dans la cuisine pour ne pas oublier de l’emballer avec précaution et eviter qu’on ne le casse. Une fois à cours de cartons et de bières, on est allé se coucher. La nuit, vers quatre heures du matin, je me suis ré-veillé, à moitié ivre, pour aller aux toilettes. Un courant d’air frais traversait l’appartement. En retournant au lit, j’ai fait un crochet par la cuisine pour boire un verre d’eau. J’ai regardé par la fenêtre surplombant le boulevard, six étages plus bas. La nuit était calme et tranquille, tout était fi gé. Tout à coup, j’ai remarqué le bocal de centimes posé sur le comptoir. Ces petites pièces européennes qu’on accumule et dont on a tant de mal à se débarrasser. Sans hésiter, j’ai saisi le bocal et projeté son contenu dans la nuit. En prenant son envol depuis la fenêtre, il a émit un beau cliquetis, un tintement ; un accord puissant de notes perdues a résonné dans l’air, entre notre bâtiment et celui d’en face. Une averse d’étincel-

les en suspension dans l’espace pendant quelques instants… avant de s’écraser dans la rue en contrebas, sur la surface sombre d’une Seine fi gée. Les centimes ont roulé en se disséminant dans tous les sens. Lorsqu’ils se sont enfi n immobilisés, j’ai regardé la rue sale, en bas, qui scintillait de mille vœux jetés dans un abysse noir de Paris, cette fontaine fabuleuse de rêves souvent inaccessibles. Les centimes étaient répartis sur l’obscurité du boulevard et captaient la lumière de la nuit, créant un système solaire unique. L’espace d’un instant, je ne savais plus si je regardais vers le haut ou vers le bas. Imaginez, un type fauché balançant son argent dans la rue, créant ainsi son propre cosmos d’étoiles déchues qui exauceront peut-être les vœux d’autrui. J’ai replacé le bocal vide sur le comp-toir avant de retourner me coucher. Dans mon lit, à demi-endormi, Caroline m’a demandé : « C’était quoi ce bruit incroyable ? ». Je lui ai raconté, et elle a enroulé son corps autour du mien. J’entendais le sourire de sa voix en me disant « Je t’aime ! ». Le lendemain matin, les centimes avaient disparu. Il n’en restait plus un seul. Tous ramassés pendant la nuit et utilisés pour réaliser des vœux. Je me suis demandé comment ce serait lorsque Manu et moi n’aurions plus de maison… Et puis j’ai rigolé et me disant qu’importe, car la vie est un rêve !

Le 2 août 2008S.H.Bourne

Les contests, tout ça, c’est pas l’esprit du skate… Même moi, j’ai déjà dit ce genre de connerie. Alors que franchement, qu’est-ce qu’on s’marre, sur les contests ! On revoit tout le monde, on skate entre les runs, on fait la fête, on découvre les p’tits nouveaux. C’est à ça que ça sert les contests. Pour ceux qui participent, c’est sûr, c’est un peu plus sérieux, surtout quand il y a du pognon en jeu, mais bon, on ne peut pas vraiment leur en vouloir… Prenez la Cosa Cup, au hasard, eh bien c’est exactement ce que j’disais : retrouvailles, skate et grosse fi esta. C’est pas ça l’esprit du skate ? - DT

Traduction : Aurélia Ruetsch/[email protected]

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Alain Goikoetxa, Blunt melon to fakie.

3 choses à faire quand il pleut en tourJW : Regarder le cable par internet, visiter la ville et… je ne sais pas, aller au cinéma ?DB : Manger, aller sur internet, et sortir boire des verres !3 choses que tu apprécies en Europe/au Etats UnisJW : le fait que tu n’ais pas tout le temps besoin de te déplacer en voiture, tu peux prendre le métro ou le train par exemple ; la bouffe ; et les gens.DB : Le taux de change, le temps sur la côte ouest, et les gens…3 skateurs français que tu appréciesDB : Lucas, JB et… Sylvain le petit poney !JW : Pareil : Lucas, JB et… je ne sais pas… Pierre Luc Gagnon ! Ah ah ah ! Non… je ne trouve pas… Flo !3 clichés que tu as sur les françaisDB : Ils puent l’ail !JW : Je ne voudrais pas être méchant… DB : Ils fument tout le temps !JW : J’ai remarqué que les gens aimaient bien s’embrasser passion-nément en public. Moi je m’en fous, mais c’est un cliché que j’avais et qui est vrai, en fait. DB : Les cuisses de grenouilles et les escargots à l’ail !3 endroits où tu rêves d’allerJW : J’aimerais bien aller en Egypte, voir les pyramides. En Jamaïque, et… dans toute l’Italie. J’y suis déjà allé, mais seulement dans quelques villes, j’aimerais bien faire un tour du reste de l’Italie.DB : L’Australie, le Japon, l’Inde…1 chose à propos de Danny/JeronJW : c’est un gars cool !DB : C’est le colonel !

3 tricks que tu ne peux pas faireJW : Laisse-moi réfl échir… Déjà Inward heelfl ip et puis… en fait il y en a beaucoup plus que trois mais je n’arrive pas à te dire…DB : pour moi c’est nollie fl ip et switch fl ip. Pas moyen ! Et les longs frontside nose grinds. Enfi n, ce sont trois tricks que j’aime bien mais que je n’arrive pas à faire.JW : alors moi il y aurait aussi les frontside nose slides et les frontside crooked grinds.DB : Ouais, pareil pour moi !3 objets indispensables à emporter en tournéeJW : Ta brosse à dents, ton skateboard et tes shoes de skate.DB : Je vais essayer de trouver des trucs différents… Un ordinateur, des tas de chaussettes et… un appareil photo !3 personnes qui pourraient avoir la dernière part’ dans la prochaine vidéo Chocolate/BlueprintJW : Hmmm… Marc, peut-être Kenny… ou Devine.DB : Je dirais Baines, Smithy ou Chewy.3 personnes avec qui faire la fêteJW : Gavin, Biebel et Carroll.DB : Il faut que je trouve des anglais… Jensen, Benny Fairfax et… Dave, un pote fi lmeur.JW : Tu peux mettre Rick Howard aussi !

Une board à gagner, pour les dix premiers, à nous envoyer, par courrier, le questionnaire ci-dessous duement complèté :

1 Nommez 3 riders Ambiguous américains2 Trouvez une anagrame de Ambiguous (néologismes acceptés)3 Rédigez une phrase avec les mots “ambigu” et “ping pong”

Envoyez le tout à Soma – Concours Ambiguous, 13 rue de l’Isère, 38000 Grenoble

3 tricks que tu ne peux pas faireJW : Laisse-moi réfl échir… Déjà Inward heelfl ip et puis… en fait il y en a

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lionel dominoni - switch backside five-o - photo : donger

jo chaboud akim cherif martin keller lisa jacobmathieu le bail jon monié kevin rodriguez jj rousseau295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris - metro nation - 01 43 67 59 67 - nozbone.com

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Combien de boards tu utilises par mois, en gros ?Ca dépend si je m’énerve beaucoup ou pas, et où je suis. Sur une tournée, ce sera une dizaine et quand je suis chez moi un peu moins, peut-être sept ou huit.Combien tu penses avoir signé d’autographes ?Depuis toujours ? Je dirais… 20 000 ? Ca me semble réaliste, il y a toujours 200 kids pendant les sessions autographes, et j’en ai fait beaucoup… J’ai dû en faire 50, donc avec ceux que tu signes ailleurs, ça fait ça environ, peut-être un peu moins, dans les 15 000 à mon avis.A combien de contests as-tu participé ?Je n’ai jamais fait de vrai contest. Juste les Es Game of Skate ou les Vans Downtown Showdown. Ce sont les

seuls que j’ai fait, 2 fois. Combien as-tu visité de pays en 2008 ?Je n’ai pas voyagé tant que ça cette année, peut-être 6… France, Allemagne, Belgique, Angleterre, Australie… Ca fait 5 donc.Combien de jours as-tu passé sur la route en 2008 ?Peut-être deux mois…Combien d’interviews as-tu fait en 2008 ?Une seule. Deux avec celle-là !Combien as-tu d’amis sur Myspace ?Pas loin de 37 000 ! Ah ah ah !Combien de pages penses-tu obtenir en tapant ton nom dans Google ?Un dizaine ? 70 300 ! Holy shit !Combien de fois es-tu venu en Europe ?C’est la quatrième fois, là.Combien de tricks as-tu fi lmé au cours des 4 dernières semaines ?… Aucun ! Je n’assure pas… C’est pas que je suis fénéant, c’est juste que je passe des heures à essayer des trucs qui ne rentrent jamais...Combien de démos as-tu fait en 2008 ?Une dizaine.Combien de fl ips peux-tu faire en une fois ?J’ai déjà fait triple fl ip, et 720 fl ip. Je pense que je peux faire quadruple fl ip, sur un petit bump ou en descendant un trottoir.Combien de gueules de bois en 2008 ?Ah ah ah ! Bonne question !.. Pas tant que ça, 10 ou 15…Combien de mois avant ta prochaine part’ ?Connaissant comment Girl et Chocolate, et leur habitude à repousser les deadlines, je pense que ça va prendre 24 mois. Combien envoies-tu de SMS par jour, en moyenne ?Entre 200 et 300 à mon avis. Hier j’ai dû passer deux heures à faire ça… Et j’en reçois autant !

POUR OU CONTRE LES PHOTOS DE SKATEPARK DANS LES MAGAZINES ?“Et puis quoi encore ? Y’a de bonnes raisons pour ne pas publier de photos de skateparks, la première c’est que la photo de skateboard ne peut pas se contenter de faire du journalisme (et les photos de skatepark, c’est du journalisme), la deuxième raison c’est juste parce que comme spot, un skatepark c’est franchement pas très joli et enfi n, la diffi culté est moindre en skatepark puisque ça roule bien, les courbes sont nickels, les curbs glissent sans problème, etc... La facilité n’a aucun intérêt, c’est pour ça que le skateboard est intéressant.”- Pierre BRETEAU

“Je suis contre les photos de skatepark dans les mags, à part si c’est du bowl parce qu’on ne trouve pas des bowls

dans la rue tous les jours alors que des spots en street il y’ en a gavé. Donc je suis contre les photos de streetpark ou skatepark dans les mags mais pour les photos de bowl !”- Alex RICHARD

“C’est du skate, non ? Un fl ip sur 15 marches ou une ligne de cardone en park ?” - Luc RICHARD

“Faut voir le park car du moment que c’est pas le skate park de Bercy tout va bien !” - Anne Charlotte FOULHOUX

“Pour. Mais bon, on s’entend. Si c’est le rail à 30cm du sol, bof. Mais si c’est une belle photo d’un bon trick dans un park en béton, je suis preneur. Pour ma part, je trouve que certains parks sont un environnement tout aussi beau architecturalement que beaucoup d’espaces urbains.”- Jérôme HEIM

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E N V R A CL ’ I N T E R L U D EBarcelone. La Mecque du skate. Mais ne pourrait-on pas profi ter de ce qu’elle offre pour faire quelque chose d’un différent, voire de complètement subversif ? Aller, par exemple, skater un spot loin du MACBA, de Paral-lel et Universitat... Un nouveau spot ! Donc, j’applique ce que je prêche. Je suis en train de marcher, à moitié perdu, avec deux potes, dans les ruelles catalanes quand on tombe sur ces amarches. Je suis pas du genre à m’extasier devant un gap, mais là, je trouve le spot intéressant. D’abord il n’est pas connu, vu qu’on vient de le trouver, ça roule bien et c’est photogénique. Il y a même un petit plan incliné pour se lancer.Et là, je me rends compte que j’ai 35 ans dans 2 jours. Je décide donc que ce spot mérite une photo d’anniversaire. Vu que j’ai un petit côté artiste, je vais me faire un t-shirt spéciale dédicace (je sais, le 5 est pas très bien fait mais allez faire le ollie

avant de critiquer !) et appeler mon pote photographe pour qu’il vienne immortaliser tout ça. Deux jours plus tard. Je me suis fait mon t-shirt. J’ai reçu une bise par SMS de ma mère, j’ai mangé des pates, je suis allé à l’avant-première Fallen et je n’ai pas trop bu de Xibeca… Mon pote ne peut m’accorder que sa pause de midi et la pluie menace de tomber... Direction le «nouveau» spot. On sort du métro, le sol est mouillé mais la bruine s’arrête. On y croit. Lorsqu’on arrive sur le spot, le vent fi nit d’effacer les dernières traces d’humidité. Commence alors le travail d’auto-persuasion, d’estimation de la vitesse, de l’endroit de l’impact etc. C’est là qu’il faut laisser s’exprimer l’expérience et la confi ance. Tout ce travail sur soi qui peut être source de tant de plaisir mais de tant de frustra-tion si on fait le loser. Vous voyez de quoi je parle... Eh bien ce jour-là, je n’ai réfl échi que deux minutes. Bon, je ne dis pas que je n’ai pas pensé à mon pote qui s’est déplacé au lieu d’aller bouffer tranquillement, à la honte que j’aurais pu éprouver si je m’étais dégonfl é, au saut-périlleux si je me prenais les pieds dans la barrière… Bien-sûr que je me suis mis la pression !Je vais pas faire l’impertinent, mais il est indiscutable qu’on se fait moins mal quand on replaque sur la board. Donc j’ai replaqué sur la board ! A tous les essais. Je me suis bien sur écrasé plusieurs fois à l’impact, mais j’ai toujours gardé les pieds dessus, jusqu’à celui du “roulage”, celui où tu te dis : c’est bon celui-là, il est posé. Le moment où tu peux t’asseoir sur ta board et t’en griller une… Sauf que je ne fume pas. Et où tu peux matter la scène sur la caméra, sauf que personne ne fi lmait… Et où tu peux voir la photo sur l’écran, sauf que c’était de l’argentique… Quand je regarde cette photo je me rappelle qu’on peut aller à Barcelone sans skater au MACBA, qu’on peut avoir 35 ans et faire des gaps de temps en temps pour le plaisir le jour de son anniversaire, et qu’on est jamais mieux servi que par soi-même (avec quand-même l’aide des potes) ! – Stéphane Zanette

Ne cherchez pas la page abonnement. Elle n’existe plus. Trop compliqué à gérer. Oui, c’est désolant, mais c’est comme ça. Inutile d’insister, c’est non. Par contre, si vous avez raté un numéro, ce sera avec plaisir qu’on vous vous le fera parvenir, à la seule et unique condition que vous nous fassiez parvenir 2,90 euros en timbres, ou en liquide, mais à ce moment-mà, faites l’effort d’arrondir à 3 euros, parce que les pièces jaunes, hein... Et puis si vous joignez aussi une enveloppe, c’est encore mieux. Adressez tout ça à : Soma – Anciens Numéros, 13 rue de l’Isère, 38000 Grenoble.

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FREDDBS tailslide en street N’importe quoi en switchMelon grab

TURASwitch fl ipNose wheelingFS tailslide

DAFS fl ipSwitch 3-6 fl ipHardfl ip

MALINOPivot to fakieBlunt to fakieFS crail

B.T

RIC

HE

T

3 trucs pour les frustrés du skateLes fi xed bikesLes jeux vidéos de skateLe Snowboard

3 innovations “géniales”Les BridgeboltsLes boards Lib TechLes Z-Rollers

LES WORLD FAMOUS 3’S L E D E A L

3 TRICKS QU ’ON SAIT MÊME PAS FAIRE (LA TEUHON)

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Prochain skateur à faire son come-backJ’aimerais bien voir Sean Sheffey revenir, ou Rudy John-son ! Non, Gino ! Enfi n il n’a pas complètement disparu… Sheffey alors !

Prochain obstacle pour Danny Way Un euro-gap géant. Un méga-euro-gap !

Prochain skateur à avoir son émission téléHmmm… Tim Gavin. C’est aussi un autre skateur que j’aimerais voir faire son come-back. Ou sinon Reda !

Prochain skater of the yearSilas Baxter Neal.

Prochain skateur à fi nir en prisonRyan Sheckler !

Prochaines vacancesJe suis en vacances !

Prochain best seller video“Mind fi eld”.

Prochaine video part pour toiDans la Chocolate, probablement en 2012 !

Prochaine tournéeEn Afrique du Sud avec Omar Hassan, une tournéeQuiksilver. On va aller faire du surf !

Prochaine étape dans ta carrièreHmmm… un pro-model de chaussure.

Prochain trick sur un handrailKickfl ip in, kickfl ip out 50-50.Probablement par Chris Cole…

Ton avenir proche ?Faire des photos, apprendre à surfer, partir au Brésil, et ne pas prendre de décisions stupides.

L E S P R É D I C T I O N S D ’ A L E X O L S O N

P R O C H A I N E M E N T D A N S L A M E S U R E D U P O S S I B L E

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Donc, prochainement, dans le mag, vous aurez droit à une tournée Kr3w, enfi n, LA tournée Kr3w dont on vous a parlé sur nos fi lliales internet (www.somaskate.com et leblogdesoma.blogspot.com) avec un Jim Greco en mode Hammer avec un grand H, un Terry Kennedy en mode

blang blang, un Furby en switch à Bercy, un Lizard King en mode hyperactif et même du Muska ! Alors, hein, bon. C’est prévu pour début février, chez votre revendeur habi-tuel, surveillez le site pour les dates exactes, on a un peu tendance à perdre une semaine à chaque numéro…

Lizard King, Switch wallie wheeling.

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hugo liard - boardslide • photo: nils svensson

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« En dépit des perfectionnements électroniques, il advient parfois que la bonne vieille feuille imprimée soit le moyen d’information le plus pratique. »

- Arthur Charles Clarke, 2001, l’Odyssée de l’Espace

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