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NUMÉRO SEPT / VIOLENCE GRATUITE

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Octobre - Novembre 2008

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Page 1: SOMA #7

« Ils doivent trouver cela diffi cile. Ceux qui ont accepté l’autoritéen tant que vérité, au lieu de la vérité en tant qu’autorité. »

- G. Massey, Egyptologue.

NUMÉRO SEPT / VIOLENCE GRATUITE

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SKATEBOARD MEDECINEOCTOBRE & NOVEMBRE 2008

RédactionDAVID TURAKIEWICZ

[email protected] DEMARD

[email protected]

Logo et charte graphiqueGUARDA©

GraphistesDAVID LANASPA (DA)

[email protected]

NICOLAS MALINOWSKY

[email protected]

IllustrationsDAVID LANASPA (DA)

Responsable de la publicitéDAVID TURAKIEWICZ 06 76 08 67 75

assisté de JULIEN LACOR

PhotographesLOÏC BENOÎT

DAVID MANAUD

KÉVIN MÉTALLIER

CÉDRIC BOUROUT

DAVY VAN LAERE

JELLE KEPPENS

NICOLAS HUYNH

ETIENNE LOBELSON

DAVID TCHAGHATZBANIAN AFFIF

RédacteursLOÏC BENOÎT

DAVID MANAUD

KÉVIN MÉTALLIER

SCOTT BOURNE

JEAN TÉRRISSE

Directeur de la publicationFRED DEMARD

Rédaction13, rue de l’Isère38 000 Grenoble

Soma est une publication éditée parLES ÉDITIONS DU GARAGE

SARL au capital de 8000 eurosSIRET 499687200ISSN : 1959-2450

[email protected] N.V.

3294 Molenstede / Belgique

Ce magazine est imprimé sur

papier recyclé.

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LE JEUNEUn jeune sur des marches ! On aura tout vu dans ce mag.

LE VIEUXCette fois on en a un, et un bon !

ORGY - PORGYScott Bourne, un romantique dans un corps de brute.

MA PREMIÈRE COLOAux skate-camps Element.

BASEL EUROPEAN SKATEBOARD CHAMPIONSHIPSA six dans une chambre pour deux. Deuxième meilleur week-end après le Hellfest !

THE BATTLE OF NORMANDIELe troisième épisode, en direct de… heu… La Normandie.

LE HELLFEST 2008Slayer et Motôrhead le même soir dans un petit village de Loire Antlantique. Un peu comme si les Etats Unis et la Russie bombardaient en même temps le Luxembourg.

UNE TOURNÉE VANS EN BELGIQUECinq jours de pluie. Ça fait combien en bières à votre avis ?

LE KING OF WOODPas de brésilien cette année. Qui a dit “tant mieux” ?

FOSSJLe rendez vous annuel des Cakes…

LA BANDE DESSINÉECa y est il les a tous tués, c’est donc le dernier épisode des Asphalt Boys !

LE VRACVoler c’est mal ! Aucune ironie là-dessous.

COUVERTURE : On avait une photo incroyable de Tony Hawk mais on s’est dit qu’on allait plutôt en mettre une de Bastien Duverdier parce que... parce que rien du toutz. Pourquoi est-ce qu’il vous faut toujours des explications ? La photo est de Davy Van Laere.

ICI : Le même Bastien que la couverture, dans le même fullpipe, mais sans la bâche bleue... Photo : Davy Van Laere.

WWW.SOMASKATE.COM

NUMERO SEPT / VIOLENCE GRATUITE

S O M M A I R E

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backside smith|photo: deeli|elementskateboards.com/advocates

get busy living or get busy dying

GSM EUROPE: PH: +33 (0)5 58 700 700 - V7 DISTRIBUTION (HARDGOODS): +33 (0)1 56 73 97 77

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INTROTEXTE TURA

PHOTO FREDD

VOUS L’AUREZ PEUT-ÊTRE REMARQUÉ, Soma est désormais gratuit. L’euro symbolique, on a bien essayé, mais vous n’imaginez pas les contraintes que ça produit et le travail de distribution que ça représente. Appeler les magasins pour leur vendre 30 magazines à 50 centimes, faire les envois, la facturation, courir après les chèques, stocker les invendus… Fini tout ça !

Maintenant que c’est gratuit, vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas aller acheter d’autres mags comme Sugar, Kingpin ou le Thrasher américain. Vous avez déjà lu Thrasher en américain ? Ca permet de travailler son anglais en s’amusant et de s’immerger un peu dans la culture populaire américaine, à condition de pouvoir le trouver... Sinon, avec le prix du dollar en ce moment, on peut s’abonner à Skateboarder pour une misère. The Skateboard Mag reste assez cher à l’année, mais c’est l’un des seuls, avec Transworld, à être distribués en France (par V7). Quant à Slap, ils ont décidé d’arrêter le papier et de passer en tout numérique. Ce ne sera plus pareil, la fi n d’une époque.

Parce que les magazines, ça ponctue un été, un hiver, c’est une trace physique impérissable. C’est là, ça ne bouge pas, ça ne change pas. Ca fi nit sur une étagère ou dans un carton, et le jour où l’on retombe dessus, ça fait ressurgir plein de souvenirs. On voit comment les choses évoluent, on compare, et parfois, en relisant un article, on se dit qu’on était con, qu’on avait pas compris la première fois parce qu’en fait, c’était du second degré…

Lire des magazines et pas seulement de skate, c’est aussi se faire un avis sur les choses et écoutant les différentes voix. Soma n’a pas forcément raison, mais en lisant plusieurs avis, on se fait une idée propre de ce qu’il se passe autour de nous, et surtout, ça forge l’esprit critique.

Achetez des mags de skate !

THE FINAL FLARE - DVD ÉDITION DELUXE DISPONIBLE LE 25 NOVEMBRELAKAI IS REPRESENTED BY: ERIC KOSTON / MARC JOHNSON / MIKE CARROLL / GUY MARIANO / BRANDON BIEBEL / RICK HOWARD CAIRO FOSTER / ROB WELSH / BRANDON BIEBEL / JEFF LENOCE / JESUS FERNANDEZ / MIKE MO CAPALDI / VINCENT ALVAREZTHE FRENCH CONNECTION / THE ROYAL FAMILYLAKAI LIMITED FOOTWEAR: Lapa Distribution / Tel. +33 4 96 14 07 07 / ad #114 / www.lakai.com and www.crailtap.com

LAKAI LIMITED FOOTWEAR: LES CHAUSSURES QU’ON SKATE

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SÉBASTIENS I M O N

LE

JE

UN

E Date de naissance29 Juillet 1986

Lieu de naissanceToulouse

Lieu de résidence actuelEn squate à Montpellier, à la recherche d’un appart.

Skateurs de référenceMark Appleyard

Années de skateDix

Première “vraie” boardUne Blind

Vidéo de référenceSorry

Où sera-tu et que feras-tu dans 15 ans ? En Amazonie, en stage chamanique je suppose...

Sponsors : MMC skateboard, DC shoes, Carhartt, Flare et ET skateshop.

Switch kickflip / © Cédric BOURROUT

Page 9: SOMA #7

Amy Gunther, Jason Lee & Giovanni Ribisi in “A Superlative Day“. See the whole photo series in the palm / pocket sized WeSC winter catalogue 2008.

www.wesc.com

phot

o: V

ince

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kogl

und

Date de naissance27 Août 1971

Lieu de naissanceMarseille

Lieu de résidence actuelMarseille

Skateur de référencePablo Batistelli, Bruno Rouland, Ventura , Hawk, tous ceux qui volent...

Années de SkateLe code en 82 et la conduite en 86

Vidéo de référence Extrait de « Skate Fever » enregistré à l’arraché au JT de Patrice Drevet.

Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ? J’étais dans la boue avec Rastapou… Et je commençais mon histoire avec la peinture.

Première boardUne Variflex verte vaudoue trop belle, comme Alex avec des roues bleues comme ses yeux…

LE VIEUX

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Eggplant�au�bowl�de�Valmante�©�AFFIF

A L E X « B U B U »C H A S S E L O N

Page 10: SOMA #7

soma 2120 soma

LA CHRONIQUE DE SCOTT BOUR

NE

(Traduction en page 85)

LAST NIGHT. The guy across the

alley from my bedroom window is drunk

again! LOUD and DISRESPECTFUL, his 2nd

floor window is wide open and the lights

are bright as his nude body occasionally

passes by the window barking loudly to

himself and what sounds like a male and a

female guest. Caroline cannot believe how

loud he is, that no one has said anything

to him or that he is nude before his guest.

I laugh and call The French

cowards when faced

with problems like

him. They simply shut

up their windows and

merely thrown him bad

looks when passing on

the stairway. I won’t

put up with it and

unleash the American

asshole that I can be.

I get up and go to the

kitchen for an egg.

When I return Caroline

rolls over in bed and

looks up at me with the

stunned look of a child

that does not know what

will happen next. She

is silent as I lean out

the window and gently

toss the egg across the

alley, then watch as it

sails through the air that is normally

filled with song from the tiny birds that

live in the garden below. The wingless egg

takes flight, crosses the narrow alley and

enters the window where it spills its in-

nards across this asshole’s kitchen floor.

BULLS EYE....DIRECT HIT!!! I duck back

into the window satisfied with my shot. As

soon as Caroline sees my empty hand, then

hears his screams a smile runs across her

face in a wonderful childlike joy. It seems

object... he knows what needs to be done and long ago he violated my respect. I have been down to his apartment so many times that now it is meaningless to use manors, and I simply toss things at him until he closes his window. The 3rd egg does not make it into the window but smashes just above it and drips down

on the naked drunk as he uselessly yells his insults. It is well after 3 AM and for pride he will not simply close his window. Caroline finds all of this quite unbelievable. She calls me “CRAZY” but her tone has such an affectionate ring to it that its almost as if I have been called by a pet name. Her full lips hold a sexual stance as the word leaps from her mouth.

Finally the old man returns to his living room and once again continues his loud conversation. This time when I return from my kitchen I have a Danone Veloute in my hand. As I pull back the foil lid Caroline looks at me wildly. It fly’s across the alley, crashes into the banister, and explodes into his apartment. The two of us giggle at the stubborn old timer as we pier out from my room. He walks back to the window, shakes his head, turns his hands upward and curses over and over to himself. I can hear someone laughing from the apartment above us. Finally he reaches out into the night and pulls his windows closed. I know he secretly loves this game but will not remember it by morning. He will simply find his kitchen floor covered in a breakfast feast and wonder what happened in the night. He’ll

stumble around, find some aspirin then clean up his kitchen. We will pass in the steps and he will say “bonjour” and I will say “bonjour” and that’s the game we play. But for now it’s “GOOD NIGHT ASSHOLE!” I roll over, wrap my arms around Caroline and disappear into the night.

to say, “I can not believe you did that!!!” She quickly roles over and piers out the window at the scene below. The ole drunk man screams out the window in a slurred French that is nearly incomprehensible. “CONARD, POUTAIN, FOREGNIER!!!!” he leans out the window and looks down at the ground below as he continues his screaming. He has no idea where the egg has come from. Everyone’s windows are open on both sides

of our private little alley. No one comes to the window to yell at him or me. The apartments all have the same floor plan that puts the kitchen window and the bedroom window to the alley. It is hot, far too hot to sleep with the window shut and he knows I am a foreigner because no one else ever says anything to him. He is old and believes he owns the apartment building. All of my neighbors know this game we play and have played every summer since my arrival. Se-cretly I am their hero. Finally he returns to his guest and they continue to speak loudly. He is of coarse the king of their ru-deness. Their voices echo up the alley and into everyo-ne’s sleeping ears. I toss

another egg directly into his kitchen. He looks down, then directly up, but never towards my apartment. His drunken mouth runs out into the alley and up into the night. Caroline is amazed that still no one has said anything. A few people have wordlessly closed their shutters and windows. She wants to yell down to him in French to please close the window. I

July 1st 2008 Paris, France

S.H. Bourne

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J’ai attendu d’avoir 32 ans pour aller à mon premier skate camp. C’était exactement comme je l’imaginais quand j’étais gamin :

on dort sur des lits superposés dans un dortoir qui sent la chaussette, on fait du skate sur des skateparks incroyables et le reste du temps on fait des sauts de l’ange dans l’océan.

Un skate camp, ouais, c’est comme une colo, sauf qu’on a tous le skate en commun. C’est l’activité principale, mais attention, on est pas là pour prendre des cours, on est juste là pour s’amuser, au soleil et sur des nouveaux spots. Les vacances, quoi. Ceui-là,

de skate camp, c’était à Mundaka, dans le Pays Basque espagnol, une région autant réputée pour ses vagues que pour ses nombreux skateparks en béton. Chaque année, Element y organise deux sessions d’une semaine pour huit skateurs, encadrés par le team Européen. Les kids se font arroser de matos et le meilleur d’entre eux gagne 15 jours aux mêmes skate-camps, version amé-ricaine cette fois. On m’a d’ailleurs chargé d’annoncer ici le vainqueur de cette année : il s’appelle Valentin Agnus, 17 ans, il venait de Brest et s’en allait habiter à Bruxelles après son séjour avec nous. Il s’envole donc pour les US l’été prochain. Ca lui laisse le temps de paufiner son anglais…

Valentin Agnus, désigné meilleur rider des 2 sessions aux Element skate camps 2008, sait déjà ce qu’il fera l’été prochain... Fakie tré flip.

Le mot de JB, l’organisateur“La première semaine, on avait deux kids membres d’un groupe de rock luxembourgeois «the tiquettes».Ils avaient une personnalité de dingue et franchement, je crois que je suis devenu fan... “http://www.myspace.com/thetiquettes

par TURA

Page 12: SOMA #7

soma 29

Ce qu’il est important que vous sachiez sur ce contest, c’est qu’Oli Buergin en est la tête pensante (d’habitude ils sont deux, mais pas cette année). Il organise, met la main à la pâte, à la poche aussi, gère des milliards de problè-mes par jour, dort peu, et trouve encore le temps de ska-ter le Black Cross Bowl (le bowl de Pontus, là) comme personne et même de passer son dimanche de finale ha-billé en captain Kirk. Il a également participé au contest de mini et fait ses runs avec sa tenue spatiale. Bref, c’est

sûr, Oli Buergin est un extra-terrestre. Pour tout ça, je l’aurais mis à la première place du contest de mini. Mais c’est le genre de blague que les juges n’avaient pas l’air d’apprécier. Car oui, le jugement de la mini-rampe, c’était un peu n’importe quoi, les gars n’avaient pas le droit de tomber pendant leur run. S’ils tombaient, le run était fini et pas moyen de discuter… Convenez que ce n’est pas une formule qui encourage la prise de risque… Du coup, dans l’ensemble, en dehors des trainings, c’était assez pé-

Texte FREDD et photos TURA

Le contest de Bale est l’un des plus gros en Europe, et, du moins en ce qui me concerne, un des plus drôle. Tous les ans, on remplit la Lancia avec les copains, on « dit de la merde » pendant les 5 ou 6 heures de route (tout le monde y passe), puis on remplit la luxueuse chambre d’hôtel et on rit non-stop pendant 3 ou 4 jours. Après il me faut environ une semaine pour récupérer ma voix et mon rythme de sommeil. Bref, c’est un très bon « événement » et cette année le thème c’était : « le futur », c’est à cause de ça la maquette bizarre…

Phil ZWIJSEN Blunt to fakie

Madars APSE FS Wallride to fakie

Phil ZWIJSEN Blunt to fakie

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Lem VUILLEMIN FS crook

nible à regarder. Ajoutez à cela un speaker beuglant toujours les mê-mes conneries dans son microphone, un soleil de plomb, et forcément, on fini à la buvette avec ses potes… C’est dommage, y’avait des belges balèzes (Jarne Verbrugen, Martelleur et les Dykmans), le p’tit couple Mocquin-Bénoliel qui fait toujours plaisir, Ivan Rivado, un petit italien incroyable, Juergen Horrwarth et un mec un peu (franchement) per-ché, qui dansait sur la plateforme en tapant dans les mains comme un Stevie Wonder sous ecstasy. Touchez pas aux drogues chimiques les jeunes, ces trucs-là c’est encore plus de la merde que le reste. Les ré-sultats ? Juergen Horrwarth suivi de Micky Iglesias puis Julian Dyk-

mans (bravo vieux) et Ivan Rivado.Bon, bref, passons au Street. Et passons di-rectement à la finale parce que si vous avez lu mon magnifique article sur le King of Wood, vous savez déjà que les qualif de street, c’est pas ma came… C’est donc Phil Zwijsen qui a gagné, et je suis bien content parce que je l’aime bien. Il avait vraiment le petit quel-que chose en plus, cette petite chose en lui de Tennessee, cette volonté de prolonger la nuit, ce désir fou de vivre une autre vie, ce rêve en nous avec ses mots à lui, mais peut être que je m’égare un peu là. Vous me dites si j’en fais trop hein ? En tout cas il est bon le jeune, et il fait des « one foot », vivement son interview dans un prochain Soma... En plus, il a battu Lem Villemin, qui, même s’il est très, très ba-laise, m’agace un peu. Je sais pas pourquoi, c’est comme ça, je l’explique pas. Pourtant il a fait un run de malade, mais il est que deuxième et c’est bien fait pour sa gueule. Le troisième ? La médaille de bronze est pour Axel Cruysber-ghs, qui a grandi, un peu et qui skate toujours aussi bien. Seule question, les amateurs de chez Flip sont-ils obligés de se déguiser en Da-vid Gonzales ou est-ce qu’il aime vraiment les pantalons de filles et les longs cheveux main-tenus par un bandeau à la Rambo ? Je vous le demande. Qui d’autre mérite qu’on le cite dans cet article ? Le quatrième ? Béh c’est Maxime Genin, my man, le premier français, le premier Grenoblois surtout, « Give it up for Maxim Guénine, Baseeeeeel. Inkredibeule skillz ! », putain de speaker ! Il m’a vraiment fatigué lui ! Et là vous vous demandez s’il y avait d’autres Français en finale ? Je réponds oui : à la neu-

vième place un certain Adrien Bullard, dont je ne dirai rien de plus, suivi du jeune et talentueux Nabil Slima-ni, d’Annecy, qui a également remporté le best trick avec un kickflip crook sur le ledge (le même que sont kickflip 50-50 en photo à gauche). Bravo les jeunes.

Et pour finir, parlons un peu des filles. Les salopes ! Non j’rigole... Figurez vous que l’ESC est l’un des contests où il y le plus de filles inscrites. Il y en avait quatre mil-le cette année, rendez vous compte ! On en avait même une dans notre chambre, Lisa Jacob. Elle dormait dans un coin par terre, plus ou moins sur son sac… Pas chian-te, Lisa. Elle skate bien aussi, mais quand on l’a vu partir dimanche matin pour faire son run (à 10h30), on savait qu’elle allait pas faire d’exploit. Il faut dire qu’elle était

rentrée encore plus tard que nous et qu’elle avait passé sa soirée avec une bande de français (dont les authentiques jumeaux de Sugar © !) occupés à terroriser les convives de la soirée au Black Cross Bowl. C’était marrant, mais quand on a interro le lendemain matin, c’est pas vraiment conseillé. Lisa a donc fini dans les choux et c’est Ianire Elorriaga qui a gagné avec de chouettes runs, fluides et variés. Evelien Bouliard est toujours incroyable, elle a fait deuxième parce qu’elle est un peu tombée, mais bon, c’est une toute bonne. On attend juste qu’elle termine sa crise d’adolescence ridicule pour s’y intéresser à nouveau. Oh ça va, j’ai rien dit ! Et puis d’ailleurs il faut que j’y aille, mais on se voit l’an prochain à Bale de toute façon ? Je serais avec les français relou, ceux qui font chier tout le monde les soirs au Black Cross Bowl…

Nabil SLIMANI Kickflip 50-50

Norbert WEITENBACHER BS lipslide en chaussettes

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AVANT DE TOMBER DANS LA POLÉMIQUE, parce que trop de gens ont posé la question, non, le Battle Of Normandy n’est pas un concept appartenant à Sugar (qui a publié les deux premiers épisodes en 2005 et 2006). Le Battle (ou LA Battle d’ailleurs) est né un beau jour de l’ima-gination de Paul Labadie, skateur rouennais et filmeur officiel de chez Antiz. Plusieurs personnes se sont ensuite impliquées, Sugar a publié les deux premiers épisodes, nous publions le troisième. Personne n’a jamais rien gagné avec ça si ce n’est un éditeur déjà plein aux as, et s’il fallait que ça appartienne à quelqu’un, ce serait aux rouennais, voire à tous les normands.Voilà.

Rappelons maintenant le concept. Quatre teams sont invités à passer une semaine dans un gîte perdu au fin fond de la Normandie dans le seul but de faire du skate et la promotion de petites marques de boards. Aucune règle, rien à gagner, rien à perdre. Seul impératif : faire assez d’images pour remplir les pages d’un magazine et faire un montage vidéo d’environ 5 minutes. Cependant, lorsque tout cela est ressorti de la cave l’hiver dernier, quelques modifications au concept originel furent apportées. Un team en plus était invité et il devait même y avoir un site internet dédié à l’evènement sur lequel on aurait pu visonner les vidéos, voter et ainsi faire gagner un team. Les “petites marques de boards” seraient désormais des grosses marques (ou des shops…), et il était même question d’un “prize money”. Bizarrement, et heureusement, le site internet n’a jamais vu le jour, le budget pour l’éventuel vainqueur n’a jamais été alloué, et le cinquième team s’averrera fantôme. Par ailleurs, le budget du cuistot qui avait joyeusement nourri les troupes au cours des deux premières éditions avait lui aussi disparu. Bref, cette nouvelle édition n’est pas passée loin du fiasco…

Mais le soleil ne nous a pas fait défaut, personne n’a fini aux urgences (si en fait, mais rien de grave), les tricks ont tous été rentrés, les photographes ont photographié, les filmeurs ont filmé, et à peu près tout le monde semble avoir passé un bon moment. Voici donc, deux ans après, le troisième et dernier épisode du célèbre Battle Of Normandy ! -DT

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Page 15: SOMA #7

LA BAGARRE C’EST LA BAGARRE ! Les unités des forces spéciales CIRCA (Compagnie d’Inter-vention Radicale de la Conspiration Armée) ont exception-nellement été réquisitionnées pour cette nouvelle offensive sur les côtes normandes. Les meilleurs éléments des quatre coins de l’Europe ont été recrutés pour constituer ce bataillon d’élite. Parmi eux le première classe Lacroix Martin (agent spécial en renseignement et espionnage), le sergent Maillard Hugo (tireur d’élite), le lieutenant Van Hove Geoffrey (expert en explosifs), le capitaine Karvonen Samu (offensives rapprochées), et le colonel Verhaege Fa-bian (artillerie lourde). Le commandement de notre unité spéciale étant assuré par le Major Caillaud Samuel. Les instructions reçues de notre état-major étaient claires et efficaces : « Prendre la Normandie d’assaut, sécuriser puis fermer tous les spots sensibles. Ne laisser aucune chance à l’adversaire, aucun prisonnier ne peut être consenti, l’extermination doit être totale ». Inutile de préciser que dans nos rangs pas de place pour les bleus bite ni pour les vendeurs de cravates. Un seul et unique objectif n’a cessé d’obséder nos troupes durant la bataille : remporter cette putain de guerre. Malgré un semblant de résistance des rebelles sur leur territoire, associé aux quelques timides attaques de l’armée Elémentaire, et à plusieurs tentatives de sabotage numérique, au bout de quelques jours de combat, notre succès fut total. Il faut bien reconnaître que cette saloperie de débarquement ne fut pas une partie de plaisir, mais vu le professionnalisme et les performances de nos troupes, nos adversaires auraient mieux fait d’aller à la pêche au hareng en mer baltique plutôt que de venir se foutre en l’air sur le front ! Ne perdez jamais de vue que la bagarre c’est la bagarre, et à ce petit jeu là mieux vaut être bien préparé, sous peine de subir une sérieuse correction…

TEXTE & PHOTOS : KEVIN METALIER

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Page 16: SOMA #7

Le colonel Fabian Verhaege est un élément essentiel

de notre unité d’élite. Spécialiste en artillerie lourde, il

n’a pas d’état d’âme et est toujours d’attaque pour une

tuerie sanglante comme l’illustre à merveille ce volumi-

neux BS 180° sous les tirs ennemis.

Débarqué en urgence de Finlande, le capitaine Samu Karnoven est capable de se sortir de toutes les situa-tions même les plus critiques. Il échappe ici brillamment à l’ennemi via ce périlleux FS grind.

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Page 17: SOMA #7

Denny Pham est une jeune recrue très per-

formante, particulièrement habile pour les tirs

de précisons. Backside 180° fakie nosegrind

shove-it out sur le front, avec encore un max de

munitions dans le chargeur…

39 soma38 soma

Page 18: SOMA #7

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Page 19: SOMA #7

dire que nous passions pour des touristes au milieu des

autres teams, ou encore pour des charlots, ce qui je vous

rassure, nous convenait très bien…

Point fort pour nous, le rouquin et Sofiane sont des

locaux de Rouen, on jouait donc à domicile, et il n’a pas

fallu longtemps pour que les TM (« Team Managers »

pour ceux qui ne sont pas en école de commerces avec

l’option « sports fun ») des autres équipes tentent de

soudoyer le rouquin… Ha ha ha, le fameux rail de 14

marches, j’en connais qui l’ont cherché un bon moment !

Sinon retenez aussi qu’il n’y a de bataille que dans le

nom donné à cette semaine passée en Normandie, à

Sainte Gertrude, à deux pas de Caudebec en Caux. Et

personnellement, pour ma deuxième contribution à

« cet événement », je trouve regrettable qu’il n’y ai eu

aucune véritable bataille ! Les ambiances « on s’aime

tous et compagnie » c’est cool au petit déj’, mais après, ça manque un peu de haine et de conflits. Je ne parle pas « challenge » ou encore de « compète », mais tout de même, appeler cette concentration médiatique (car ce n’est ni plus ni moins de ça qu’il s’agit) une « Battle » et l’organiser en Normandie sans munition, sans uniforme, sans coup tordu et autres embuscades ; désolé, mais pour moi, c’est comme « aller aux putes sans sa bite ! » Voilà, c’est dit.

Message aux organisateurs, et autres détenteurs de chéquiers, en guise d’épilogue : l’an prochain, soit vous renommez l’événement « Battle of Bisounours » et vous faites ça à Eurodisney, soit vous gardez ce nom, mais vous faites appel à Oussama ou Bush ou encore un descendant de A.H. pour vous fournir un cahier des charges digne de ce nom.

CHERS LECTEURS, VOUS VOILÀ AU MILIEU DE L’ARTICLE

SUR LA BATTLE OF NORMANDY 2008. Dans cette aven-

ture, je me suis retrouvé photographe officiel de l’équipe

Bud, donc « welcome on board » avec Bud. Et là vous

vous dites, mais qu’est ce que Bud ? Hormis le fait d’être

une bière dégeu (du latin dégueulasse) et sans bulles nous

venant du pays de la liberté ; Bud est aussi le nom d’une

nébuleuse mafieuse regroupant 3 skateshops. Le premier

ouvert fut celui de Rouen, puis s’en est suivi un shop à

Reims, à Caen et au Havre. Tout titulaire de Bac S ou

tout possesseur de neurones, bondit sur sa chaise à ce

moment là, car cela nous fait quatre, et pas trois shops,

oui mais compte tenu que notre président n’a rien fait

pour rehausser le pouvoir d’achat, un de ces shops a dû

fermer. Merci qui ?

Cette présence géographiquement variée dote le team

de quelques gars venant de différentes scènes, ce qui est rare pour un team de shop, et donne une dose de diversité et de créativité intéressante pour mon travail. Et quel boulot que d’occuper, motiver, conduire, botter le cul, secouer, négocier avec, tenez vous bien : Adrien Bul-lard ! Un ado, « bien ado », rouquin de surcroit, qui, trêve de plaisanteries, a skaté pour tout le reste du team. En gros, le gamin est surmotivé et peut faire quatorze tricks dans une aprèm (dont trois hammers de rouquin !) sans s’en apercevoir. Mais n’oublions pas non plus Popi (Jean Philippe Dahmani) , Sofiane Ouertani et Soy Panday. Vivien Feil était censé venir gonfler les rangs, mais le sort en a décidé autrement, nous nous sommes donc passés de lui. Soy quant à lui, nous revenait tout juste de la grosse pomme. New York. Ses parties, ses night-sessions et autres jet-lag nous ont privé d’un Soy énergique ! Sacré Soy, toujours entre deux avions… Autant vous

TEXTE & PHOTOS : LOIC BENOIT

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Page 20: SOMA #7

Popi blunt nose smash : Rouen place du marché.

Mesdames messieurs, ceci est probablement une des der-

nières séquences prises sur ce fameux spot de Rouen. Eh

oui c’est fini… La mairie a fait installer des gros comp-

teurs électriques derrière chaque petit plan incliné. Pour

le fermer pour de bon, Mister Bullard l’a sévèrement

puni avec un wallie back 360°. Pour la petite histoire,

j’ai la séquence mais la position de la board est bizarre, voire même « à chier », donc la direction des Editions du Garage a préféré ne pas la publier. Perso j’ai bien besoin de thunes, donc ce n’est pas impossible que vous la décou-vriez un jours dans un mag de type concurrentiel à celui que vous tenez entre vos mains !

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Sofiane Ouertani flip : les quais du Havre, pas loin de chez Alphonse Brown (le cultivateur de betteraves).Eh oui nous avons consommé un peu d’essence et nous avons fait la route jusqu’au Havre. On est des oufs ! Même si nous avons skaté de 16h à 2h du mat’, le résultat médiatique était plutôt maigre… C’est Sofiane qui s’en tire le mieux avec ce kickflip à une centaine de kilomètres de chez lui, au bord de la Manche. Popi hippy jump : Gare de Rouen.J’ai du solliciter le jeune toujours bien sapé pour essayer

un trick car les jours passaient, et on avait toujours rien dans la boîte. J’aime bien le résultat : un jeune, un

rail de 3 marches (histoire d’être sûr que personne ne viendrait nous « one upper ») et un trick qui remonte aux

premières années de la planche à roulettes.

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Adrien Bullard manual to manual to manual : université de Rouen.Les joies du numérique ! C’était une première, en effet « mon passage » au digital est tout frais. Avant, je ne pouvais pas me permettre de shooter ce genre de divertissement pour cause de soucis financier (le coût des péloches !). Pour fêter ça, j’ai joué les fainéants et monté mon gros appareil sur un trépied afin de vous offrir une séquence quasi droite du début jusqu’à la fin.

Adrien Bullard backside lipslide : Rouen, capitainerie.

Comme son nom l’indique, une capitainerie c’est plein

de capitaines, qui agissent comme des capitaines, et qui

n’aiment pas les gens qui ne sont pas capitaines. Mora-

lité de cette légende, tu as trois essais et tu cours vite.

On a même laissé le moteur de la caisse tourner, au cas

où ça tourne mal.

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Page 23: SOMA #7

SI JE DEVAIS VOUS RACONTER COMMENT S’EST PASSÉ le Battle of Normandie avec « la » team Metropolitan, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des rencontres entre skateurs bien sur, mais aussi avec toute une flopée de gens plus bizarroïdes les uns que les autres. C’était comme si l’espace de quelques jours, l’originalité était la pièce maitresse en Normandie.

Tout à commencé au Havre, ou pendant que Damien Marzocca effectuait ce sublime back tail big spin, nous avons été pris dans une vague de gens qui, marchant dans un silence de cathédrale, nous ont offert des chamalows accrochés à leur corps, ou bien passé un éventail au visage. Car il faut dire qu’il faisait chaud ce jour là, au Havre. Toute cette loufoque mais agréable scène aura surement fait tourner la tète de Mathieu Appin, qui pro-fitant de ce déséquilibre neuro-cervical, noseweelingera cette « chicane manual pad », si je peux m’exprimer de la sorte.

Plus tard dans la soirée, un couple de personnes âgés attirés par mes flashs crachant le feu sur Léo Valls qui faisait wall ride sur un caillou, me firent un cours d’his-toire architectural plus que complet sur cette ville, dont ils étaient tombés éperdument amoureux.Notre discussion se termina brutalement sous les cris de mes camarades, qui je crois, n’en pouvaient plus de m’attendre.Un autre jour, alors que nous arrivions sur un spot dans la ville de Vernon, une rencontre avec toute une bande de mecs louches nous fit comprendre que par moment, il ne vaut mieux pas s’attarder à essayer de comprendre le pourquoi du comment, mais que prendre la poudre d’escampette peut s’avérer être une solution appropriée lors de certaines situations.Mais je vous rassure, cette belle journée se finira quand

même par la rencontre de Youssef, à Rouen, qui expli-

quera à Mathieu comment ne pas faire caca, et tout en

renversant de la bière sur la board de Léo, fera remar-

quer à Damien qu’il est un joli cœur doté d’une « belle

paires de sexe », et qu’il devrait porter des blazers…Je ne sais pas si Mathieu aura écouté son conseil, mais

il est vrai que quand il a fait nollie heel flip sur le gap,

nous avons tous ressenti une certaine légèreté en lui. Ah

ah ah !

Nous avons rencontré des jeunes aussi, vous savez, avec

un dialecte un peu spécial. Ces jeunes qui conduisent des

caravanes et qui ont de la moustache avant 12 ans. Une

des rencontres les plus agréables pour ma part, car pen-

dant que David Couliau faisait flip back tail, ils m’invitè-

rent à les rejoindre dans leur « camp » histoire de tester

la dernière Ford Mustang du père, ou alors, la nouvelle

Mazzerati du cousin. Images vidéo à l’appui. Malheureu-

sement, le temps nous était compté. J’ai donc remis cette

aimable invitation à une autre fois.

Les sessions de nuit nous auront permis aussi de faire

la rencontre de dealers en manque de conversation, de

gardiens de nuit offrant du Coca et même, bien sûr, celle

des gardiens de la paix s’inquiétant de nous voir jouer à

la planche à roulette tard sur la route.Ah oui, j’en allais oublier les skaters des autres équipes,

avec qui nous passions nos soirées dans une magnifique

maison d’hôtes, ou la technologie cellulaire n’avait pas

encore sa place, nous obligeants ainsi à nous servir notre

mode de communication le plus primitif : la parole (aidée

de quelques bières pour certains).Voilà, si je devais conclure, je dirais que le Battle of Nor-

mandie avec l’équipe Metropolitan fut un moment d’une

très agréable loufoquerie, et que les gars de chez Metro,

c’est les meilleurs…

Un nose weeling bien tortueux pour Mathieu Appin

TEXTE & PHOTOS : DAVID MANAUD

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Page 24: SOMA #7

Léo Valls aime skater les spots par ce qu’ils sont beaux,

ce qui le les rends pas plus facile à skater.

David Couliau sort d’une grave blessure alors

fait connaissance avec le spot en back tail... avant

de rajouter un flip et quelques mètres de plus.

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Page 25: SOMA #7

Si vous avez l’occasion de mater la vidéo du Battle of

Normandie, vous comprendrez que Damien Marzocca

l’a payé cher ce back tail big spin…

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Page 26: SOMA #7

FRANCHEMENT, quand j’ai appris que j’étais chargé

d’accompagner et de faire les photos de l’équipe Element

Europe, j’ai un peu flippé. Enfin, pas flippé, j’suis pas une

lavette, mais je me suis dit que ces mecs doivent avoir

tellement l’habitude de shooter avec des photographes

incroyables qu’il allait falloir être à la hauteur. Or, sans

fausse modestie, je ne suis pas vraiment à la hauteur (de

types comme Eric Antoine, Bertrand Trichet ou Cédric

Viollet), mais je fais plutôt bien illusion.

Je suis donc arrivé à Rouen, avec mon plus gros sac

photo, une paire de trépieds, ma board et cette petite

apréhension. J’ai pris place à bord du van, on est allé

skater tout de suite et forcément, dès qu’il a fallu sortir

les flashes (oui, on fait des photos avec plusieurs flashes

en plein jour pour figer le mouvement, déboucher les

ombres et mettre le skateur en valeur), ça a foiré. Pirkka

se jettait sur un gros ledge en BS five-o, et j’ai raté la

photo. Ca ne faisait pas une heure que je l’avais rencon-

tré que je passais déjà pour un gros blaireau…

Mais faire des photos, lorsqu’on est en tournée, ça

prend à peine la moitié du temps, voire moins. Le reste

du temps bah… on fait du skate avec les autres. C’est

assez fou d’ailleurs d’en faire avec ces gars-là. Parfois

ça motive à faire un truc avec eux et à essayer d’être le

moins ridicule possible ; parfois le spot est carrément

inskatable pour un type normal et parfois, ça rend dingue

d’être obligé de poser la board pour aller faire une photo.

Dans ces cas-là, ça prend toujours des heures et lorsque

ça rentre finalement, on est complètement refroidi ou on

doit partir… Enfin bon, on va pas s’plaindre. Et au final

je m’en suis pas trop mal sorti. J’ai juste été vraiment

mauvais sur les portraits !*

TEXTE & PHOTOS : TURA

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Gauthier Rouger skate tranquillement, sans forcer. N’importe quel spot peut l’inspirer et ça le rend complè-tement imprévisible. Il peut rester deux jours tranquille et sortir un hammer parfait aussi facilement qu’un trick en flat au moment où l’on s’y attend le moins… Lipslide & Switch flip.Le Havre.

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Avant de connaître Pirkka Polari son style me laissait plutôt indifférent, perplexe même. C’est le plus américain de tous malgré le fait qu’il soit finlandais. Américain dans sa façon d’aborder les spots : il sort du van, observe, skate cinq minutes, se tourne vers le caméraman et annonce ce qu’il a l’intention de faire. Pro, quoi. FS flip, Le Havre.

En général, Pirkka rentre son trick en quelques essais puis retourne s’asseoir dans le van en attendant le prochain spot. Si l’attente prend trop de temps, il sort sa caméra et s’improvise second angle pour Yves. J’ai changé d’avis sur Pirkka, c’est un bon ! FS boardslide drop in, Le Havre.

Ruben Rodriguez, c’est une machine de skatepark,

un Terminator de fun-box. Alors ça fait tout drôle de le

voir faire du street. Mais il s’en sort bien, et c’est même

vraiment impressionnant de le voir poser ses tricks. Tous

les flips lui reviennent sous les pieds en lui claquant les

semelles à un mètre du sol, avant de retomber sur les vis.

C’est limite aussi auditif que visuel, d’abord le tail, en-

suite le “catchage” et puis la replaque : tac, schlak, blam !

Il aime les pizzas aussi, les surgelées. Il les fait « cuire »

dans la voiture au soleil pendant qu’on va skater… Wallie

late shove it, Rouen.

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Guillaume Mocquin, c’est un peu le David Martelleur français, avec dix ans moins… Il a un peu laissé tomber le street, pour le moment il a juste envie de skater des grosses courbes. Alors bon, en tournée, c’est pas toujours facile mais quand ça arrive, c’est complètement dingue… Si bien que c’est presque impossible de faire des photos avec lui. Il survole les copings, improvise et part à l’autre bout du bowl aussi vite qu’il est arrivé. Et ça ne l’intéresse pas vraiment de toute façon, les photos, je crois… Voilà ce que j’ai réussi à attraper ! Huricane transfert & Gap to five-o, Le Havre.

Michael Mackrodt, je le connais depuis quelques

années, je sais comment il skate et je sais qu’il se trouve

nul. Il faut que ce soit parfait, qu’il n’ait jamais un orteil

qui dépasse de la board. C’est d’ailleurs rarement le

cas. Il n’y a bien que sur cette séquence que ça dépasse

un peu mais il a une vraie excuse : le plan incliné est

tellement rugueux qu’il s’est ouvert la main, juste à la

jointure entre la paume et la première phalange du petit

doigt. C’était si profond et large qu’on voyait les tendons.

Même que la pharmacienne a flippé. Alors il a finalement

accepté qu’on l’emmène aux urgences. Ca l’embêtait de

nous faire perdre du temps… No comply 360, Fécamp.

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TEXTE & SÉQUENCES : TuraPHOTOS : Loïc BenoîtMISE EN PAGE : Fred Renaud

J’ai mis un bon moment avant de trouver ce titre. Au départ je voulais un truc avec “pirates” dedans, comme dans Pirates des Caraïbes, sauf que j’ai rien trouvé qui ressemblait à Caraïbes. Et puis finalement, un éclair de génie m’a transpercé et mes mains se sont mises à taper “les JMJ du heavy metal” machinalement sur mon clavier. Avouez que vous n’auriez pas trouvé mieux. Eh oui, si c’est c’est vous qui lisez et moi qui écrit, ce n’est pas par hasard. C’est qu’il y a une hierarchie dans ce bas monde. Disons que je suis votre capitaine et vous, de simples matelots condamnés à poursuivre la lecture de ce magazine. Larguez donc les amarres, tas de fénéants, et quittons le port, nous avons rendez-vous avec la mort ! Ah ah ah, ça rime en plus.

Slayer

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J’aurais bien voulu vous faire un texte façon pirate avec des têtes de mort dedans, mais non. Les têtes de mort, c’était la came de Freestyler, le mag qui a coulé il y a deux ans après s’être fait plomber le cul par de la racaille franco-américaine. J’aurais pu aussi vous le faire à la Sugar ce texte, sauf que je n’ai aucun jumeau sous la main. Dommage, parce que ça passe bien à l’image des jumeaux. Ah, ça vous plaît quand on tire dans les pattes des autres magazines, hein ? J’avoue que c’est pas déplaisant, mais bon, ils vont finir par se douter de quelque chose. Venons-en directement au pourquoi du comment qu’on en est arrivé là : le Hellfest, anciennement appelé Fury Fest.

Le Hellfest donc, c’est un festival de musique “extrême” comme disent les journalistes. Ca ne veut absolument rien dire, mais ces cons-là ont toujours besoin de mettre des étiquettes partout, surtout aux trucs qu’ils ne

connaissent pas. En vérité, c’est du “heavy metal” qu’il s’agit. Du hardrock, quoi. Des guitares qui saturent et des gueulards en moule-bite. Bref, ça dure trois jours, et qui dit musique “extrême” dit sport “extrême” (ah les cons…). Du skateboard donc. Oui, on va en parler, mais avant ça, laissez-moi en remettre une couche sur les sports extrêmes, dont le skateboard ne fait pas partie, puisqu’il n’a rien d’extrême, et que c’est encore moins un sport. Un sport extrême, c’est un truc où des types courent autour d’un terrain de foot le plus vite possible jusqu’à tomberv dans les pommes parfois ou se faire gerber, où tu pleures parce que Melson Nontfort te parle en franglais de ta défaite. Parfois, il y a un ballon dans l’histoire et des droits télé pharamineux…

Le skateboard, c’est juste un petit engin sur lequel on passe du bon temps avec ses copains. Parfois, ce facteur

Gabriel Engelke - Ice plant to rock to meilleure boite du weekend

Seb Daurel - Backside air

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“bon temps” se voit démultiplié lorsqu’il s’associe avec une autre activité comme “écouter de la musique”. Ou l’inverse. Comme au Hellfest. A condition d’être un amateur de heavy metal. Or cette année, en matière de heavy metal, on ne pouvait rêver mieux. Et cette année, en matière de skateboard, des types bien placés ont eu l’idée géniale de construire un bateau pirate skatable au milieu du festival. Le tout arrosé de soleil et de bière à bon marché, et vous avez la recette du week-end le plus dingue de l’année.

Dingue parce que le bowl était juste parfait. Rad comme il faut, bien fini, avec des copings qui montent, d’autres qui tournent, et un mât planté au milieu. Dingue parce qu’on a eu Motörhead et Slayer le même soir. D’ailleurs, le soir est une notion relative au Hellfest car la nuit et le sommeil réparateur n’existent plus vraiment. Et cela, je tiens à le préciser, sans l’aide d’aucune drogue,

Damien Marzocca - Fs carve to tail bonk tucknee

French - On fire

Martelleur - On fire

si ce n’est quelques litrons de bière chaude. Dormir, c’est limite proscrit pendant ces trois jours et de toute façon, personne n’a envie d’en perdre une miette.

Il y avait même un contest de skate, avec des guitares electriques à gagner pour le meilleur trick, le meilleur rider et la meileure slam du week-end. Le dimanche soir, tout le monde possèdant une board devait donc voter (à bulletin secret) et ainsi élire nos trois champions. Vu que Guillaume Mocquin avait fait l’impasse cette année, c’est tout naturellement Seb Daurel qui l’a emporté (remarquez, je ne vois pas comment Mocquin aurait pu mieux skater que lui). Hugo Liard, malgré le fait de pouvoir disparaître dans la foule s’est quand même fait remarquer avec un axel-stall-tirette-to-fakie sur le mât et remporte la seconde guitare. Et la meilleure slam figure dans ces pages. Pour l’énecdote, personne ne savait vraiment

© C

oulia

u

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pour qui voter (pour la meilleure slam, hein) jusqu’à ce que Gabriel Engelke, en plein dépouillement, décide de tenter cet ice-plant disaster qui l’enverra directement dans le plat du bowl, mais lui assurera instantanément la dernière guitare (qui était une basse, en fait).

Pour ne rien manquer de tout ça, on fait du camping sur place. C’est marrant le camping. Tout le monde à son petit chez soi, mais en même temps on est tous ensemble, réunis autour d’un feu de camp (alimenté à coup de palettes entières par Steve Forstner). Et pour être sûr de pas être emmerdé, tout le monde pisse à la périphérie du campement, nous évitant ainsi toute visite incongrue (et tenter d’éloigner les moustiques). A l’intérieur, c’est donc le grand n’importe quoi, une sorte de chaos où chaque tente peut s’embraser à tout moment. Mais il n’en est jamais rien, parce qu’on à beau être bourrés, on n’est pas complètement tarés (enfin, pas tous).

Comme le bateau se trouve pile au milieu des deux grandes scènes, ce qui devrait être une succéssion de concerts, devient un gros bruit de fond qui casse la tête. Mais nous, on s’en fout parce qu’on a quelque chose à faire en attendant les bons groupes, alors que les festivaliers, eux, eh bien ils n’ont rien d’autre à faire que prendre des coups de soleil et se rouler dans l’herbe. Mais ils sont sympa les hardos. Ils font peur aux grand-mères alors que ce sont juste des hippies dans le fond. Ils portent des t-shirts avec le diable (le vrai) dessus, et il n’y a que les cathos du village qui croient que c’est du sérieux. Alors ils font des pétitions, enfin ils essayent, et après ils se demandent pourquoi on se fout de leur gueule… Parce qu’en fait, le Hellfest, c’est juste les JMJ de du hardrock !

Séquence : Morgan Favre - Gay twist

Lemmy - Motörhead

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’idée d’aller visiter la Belgique était une fort bonne idée. Depuis 2 ou 3 ans, des tas de skateparks en béton ont poussé, et tous se trouvent à moins d’une heure de Bruxelles. La capitale européenne regorge également de spots, et il y a même quelques skateparks

couverts pas loin, en cas de pluie. Seulement, parfois, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de ce facteur de dépression, eternel ennemi humide capable de démoraliser les plus optimistes en moins d’une semaine. Six jours de pluie sur sept, c’est pas chance, la poisse même.

Texte et photos TURA

L

UNE TOURNÉE VANS EN BELGIQUE

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Mercredi 9 juilletMétéo : pluie.Température : 14°C.Heure de départ du point de ralliement : 15h49.Lieu de rendez-vous : Alfonce skateshop.Spots visités : courbe ultra-rad dans un hangar humide, jersey barrière sous un pontHeure de retour au bercail : 20h28 pour certains, 9h59 pour d’autresInformations complémentaires : “what goes on tour stays on tour”.

Jeudi 10 juilletMétéo : averses fréquentes.Température : 17°C.Heure de départ du point de ralliement : 13h50.Lieu de rendez-vous : Alfonce skateshop.Spot visité : un plan incliné en “pierre bleue”Heure de retour au bercail : 19h36Informations complémentaires : la déprime a gagné tout le monde, et on pense à aller s’acheter des bottes.

Vendredi 11 juilletMétéo : dégagé, pluvieux en fi n de journée.Température : 23°C.Heure de départ du point de ralliement : 13h13.Spot visité : skatepark de Namur.Heure de retour au bercail : aucune, décision fut prise de quitter immédiatement le pays à cause de la pluie.Informations complémentaires : tournée écourtée d’une journée, toujours à cause de la pluie. Retour à la maison…

Dimanche 6 juilletMétéo : Ciel dégagé.Température : 23°C.Heure de départ du point de ralliement : 13h30.Lieu de rendez-vous : skatepark des Ursulines, Bruxelles.Spots visités : Brusk street spot, Mont des Arts, marbre (4 plat 4)Heure de retour au bercail : 21h16Informations complémentaires : la météo annonce de la pluie pour la semaine mais personne ne veut y croire.

Lundi 7 juilletMétéo : averses fréquentes.Température : 17°C.Heure de départ du point de ralliement : 14h12.Lieu de rendez-vous : Alfonce skateshop.Spots visités : communauté européenne, puis parking souterrainHeure de retour au bercail : 23h32Informations complémentaires : le soir on a vu le type qui se prend des baignes dans Dikkenek (le blond là…). Eh bien il a l’air vachement moins con en vrai.

Mardi 8 juilletMétéo : pluie.Température : 16°C.Heure de départ du point de ralliement : 14h33.Spot visité : skatepark couvert de Eindhoven (Area Fifty One, en Hollande).Heure de retour au bercail : 1h12Informations complémentaires : le sandwich turc au retour, fi nalement ce n’était pas une bonne idée.

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Bastien DUVERDIER FS fi ve-0 slob grab

La composition de l’équipe :Bastien DUVERDIER - Joseph BIAIS - Bastien MARLIN

Benjamin DELABOULAYE - David «Roost» MARTELLEUR

Paul LABADIE (pour la vidéo) & Alexandre DERON (TM)

5 choses que Bastien Duverdier a fait pendant cette tournée :1) droppé tout ce qui était plus ou moins droppable.

2) défoncé toutes les courbes que l’on a skaté (qui a dit qu’il ne faisait que du rail ?).3) demandé : “c’est quoi un axe ?”.

4) dépensé tout son forfait en un seul coup de fi l (en Amérique).5) fait marrer ses camarades en s’improvisant bilingue français/néerlandais.

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Joseph BIAIS FS feeble grind to fakie

David MARTELLEUR FS crail

5 choses que Joseph Biais a fait pendant cette tournée :1) passé son temps à chercher son pull gris.2) progressé en courbe, à défaut de pouvoir skater dans la rue.3) dormi dans le même lit que Bastien Marlin.4) fait du MSN pendant que d’autres préféraient sociabiliser autour d’une Jupiler. Chacun son truc.5) trop parlé avec un mauvais accent belge, ce qui, à la longue à fi ni par les irriter, les belges.

5 choses que David Martelleur a fait pendant cette tournée :1) insisté pour qu’on aille skater son spot (des plans-inclinés en “pierre bleue”), super loin, et

où il s’est mis à pleuvoir à peine arrivés.2) insisté pour qu’on aille boire des coups au DNA (son QG)

3) mis 2 heures pour monter une board.4) failli faire fi ve-o grind to fakie sur son spot, mais la pluie l’en a empêché.

5) renversé de la bière sur le comptoir de chez Alfonce skateshop.

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Bastien MARLIN BS smith grind

Benjamin DELABOULAYE Boneless to nosepick

5 choses que Benjamin Delaboulaye a fait pendant cette tournée :1) skaté tous les spots à fond et comme personne.

2) s’est endormi un soir dans un bar et s’est réveillé chez David Martelleur.3) fait des tas de boneless en courbe et en street.

4) fumé à peu près autant de joints qu’il a bu de bières.5) profi té de ces petites vacances sans jamais se plaindre.

Bastien MARLIN BS smith grind

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5 choses que Bastien Marlin a fait pendant cette tournée :1) BS smith sur à peu près toutes les courbes que l’on a skaté.2) dit à une fi lle dans la rue qu’elle avait le cul fl asque.3) passé son temps à péter dans le fond du van.4) chaque jour dit qu’il voulait aller faire fi ve-o sur un ledge dans une université mais on n’y est jamais allé, à son plus grand désespoir.5) proposé de faire la vaisselle, c’est d’ailleurs le seul, sauf que lorsqu’il a demandé, elle était déjà fi nie.

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Personnellement, j’avais encore jamais atteint Rouen. C’est pas dans mon quartier. Je n’avais jamais vu la cathédrale de Rouen, ni le skatepark de Rouen, ni l’hospitalité des rouennais, ni même Adrien Bullard de Rouen, et encore moins « l’Ibiza » de Rouen… La ville « aux cent clochers » (oui, je suis allé sur Wikipédia) a donc attendu 2008 que je me décide enfi n à fouler son sol, et surtout, que je me décide enfi n à aller au King Of Wood (de Rouen). De cette première fois, je retiendrais qu’effectivement la ville est très belle, que le videur de l’Ibiza (qui avait une vraie cravate de merde) cogne plus fort sur les photographes de « Tracheur France » que sur les rédacteurs de Soma, qu’Adrien Bullard skate vraiment bien même si on a parfois envie de lui faire bouffer ses lunettes et que je reviendrais volontiers aux prochains Rois du Bois.

Commençons par le contest de bowl si vous le voulez bien. Dingue ! La nouvelle confi guration de l’engin (la partie verticale venait d’être ajoutée)

fonctionne à merveille par rapport à l’ancienne version qui, semble-t-il, était un peu (voire franchement) lente. Le niveau général était franchement balaise, mais c’était encore pire en fi nale. C’était tellement fou qu’on se serait presque cru à une des premières éditions du Bowlrider à Marseille. J’exagère à peine. Bien sûr, il n’y avait ni Trujillo, ni Cardiel et encore moins de Wade Speyer, mais Guillaume Mocquin et Seb Daurel notamment ont fait du très bon boulot. Ça fusait dans tous les sens, se croisait à mille à l’heure, et les autres, Ferit Batir, Bénoliel, Martelleur, Sam Partaix et Christophe Bétille (je vous les ai donné dans l’ordre du classement, du premier au dernier) faisaient vraiment plaisir à voir. Bravo les gars ! Honnêtement, j’aurais pas fait mieux… Ha ha.Mocquin m’a fait marrer quand, avant la fi nale, il est

venu très sérieusement demander aux juges qu’ils interdi-sent de skater le bowl à plusieurs (en même temps) parce que c’était dangereux. Les colisions, tout ça… Alors que, tout le monde sait bien qu’il est le plus imprévisible, capable de dropper à tout moment, à croiser les autres à toute berzingue et à prendre plus de risque que n’importe qui… C’est marrant de voir comme les gens peuvent avoir une perception d’eux même complètement faussée. Si Mocquin savait comment il skate en vrai (et non simplement comme il l’imagine), il prendrait peur.

Bref, l’épreuve de bowl était vraiment super bien, et heureusement parce que j’ai cru que j’allais décéder pendant les qualifs de street. Qu’est-ce que ça peut être chiant les contests de street parfois… Et pourtant ça skatait. Mais les gars qui descendent de leur planche après chaque trick, font le même run pendant tout le contest (parfois même deux ans de suite) et qui semblent

s’amuser autant qu’un troupeau de moutons en route pour l’abattoir, je suis désolé hein, mais c’est une vraie torture à regarder. Un peu d’humour, d’espieglerie ne ferait pas de mal de temps à autres. Bref, bizarrement, le deuxième jour, après l’exposion d’énergie et de sponta-néïté dans le contest de bowl, les jeunes de la rue se sont mis à être moins chiants. Même Max Genin faisait des tricks différents, j’ai pas dit originaux, faut pas déconner, mais différents de ceux qu’on avaient pris l’habitude de le voir faire. Le jour où Max va se décider à skater dans un contest comme il skate réellement, ça va faire mal croyez moi…

Passons directement au classement si vous le voulez bien. Rarement il fut aussi diffi cile de désigner un vainqueur, je sais de source sûre que les juges se sont arrachés les cheveux pour pondre la liste des dix premiers (pour certains, ça n’a pas repoussé d’ailleurs). Après une très longue délibération, c’est donc le méchant techos qui a gagné, Arnost Ceral from la République Tchèque. Il a passé le weekend à faire des trucs super techniques, à deux mille à l’heure et toujours avec le sourire. Switch bs tailslide sur le plus gros handrail et la très grosse table en switch fl ip entre autres choses… Sa façon de skater est très loin d’être ma tasse de thé, mais j’étais content qu’il gagne. J’espère juste qu’il irra s’acheter des T-shirts à sa taille

avec l’argent qu’il a gagné. Qu’est-ce-que c’est que cette mode des t-shirts mille fois trop longs, franchement ? Juste derrière lui, (dans le classement) il y a celui qui avait déjà fait sixième en bowl la veille et qui, pour le coup, était tout sauf chiant à voir évoluer. Il a tué le gros ledge qui ne grindait pas en nose bluntslide et en fs bluntslide et lui aussi, il avait la banane. Vous aurez peut-être reconnu Samuel Partaix qu’on applaudit bien fort et à qui on ne conseille pas d’acheter de T-shirt, ni même de skater différemment, change rien Sam, t’es l’meilleur

(enfi n, presque, t’as pas gagné quand même). Et en troisième position ? Le local de l’étape : Adrien Bullard. Lui, c’est pas son sourire qui l’a fait aller si loin dans le classement. Mais quand on a son talent, on a pas besoin d’être cool, ni même de

faire le moindre effort de sympathie, ce genre de choses peuvent à la rigueur servir dans la vie, mais dans un contest de skate, un fs boardslide fl ip out sur le gros rail, ou un 360° fl ip à tous les coups sur le (gros, long et sans élan) trois plat trois peuvent amplement suffi r… Bon, je vais pas vous faire tout le classement, mais sachez que tous les fi nalistes auraient très bien pu gagner ( dans l’ordre : Phil Zwijsen (4ème), Ruben Rodrigues, Max Genin, Antonio Aiello, Samu Karronen et Hugo Maillard) et qu’au fi nal, j’ai très bien survécu à l’épreuve de street, merci de vous être inquiété.

par FREDD photos TURA & NIKWEN

VIVE LES ROUENNAIS, LEUR BOWL ETLA BAGARRE !

Guillaume MOCQUIN Lien air

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Ceux d’entre vous qui suivent le King of Wood depuis qu’il existe auront remarqué qu’il n’y avait pas cette année, de brésiliens dans la liste des inscrits. Ils étaient toute une bande à avoir pris l’habitude de venir raffl er les premières places ces trois dernières années, mais là, ‘a sont pas v’nus. Était-ce bien, ou pas, je n’en sais rien. Sont-ils toujours véxés de la victoire de Max Genin l’an dernier ? Oui, non, peut-être ? Je ne sais pas, on verra bien s’ils reviennent l’an prochain. En tout cas s’ils

ne donnent plus signe de vie il faudra peut être penser à prévenir la police. Ils sont sympa les fl ics rouennais, Kévin Métallier de Tracheur France les connaît bien...Allez, vive le King of Wood, vive Chloé Bernard, les rouennais, leur bowl et la bagarre !

Adrien BULLARD FS boardslide fl ip out

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Cette année, après l’ Hypnoz park de Blaye-les-Mines et le vieux skatepark de la Roche/Yon, les organisateurs se sont rappelé qu’ils avaient quelques spots à portée de main, à la grande satisfaction des locaux marseillais. Une horde de vilains vieux malodorants a donc sauté sur la cité phocéenne pour semer la mort et la destruction. Il faut croire que ce fut un bon choix, puisque la couverture médiatique fût sans précédent. Comme chez les djeunn’s, la présence des chasseurs d’images a déchaîné les ardeurs des vétérans qui ont oublié leurs arthroses et leurs surcharges pondérales pour se lâcher comme jamais.

Affi f de LYON FS carve

Tas de cakes !

Le premier round de chauffe eût lieu le Samedi au bowl de Valmente, qui n’avait pas connu pareille af-fl uence depuis la visite de la Bones Brigade en 1989.

Puis ce fût au tour du spot maison à proximité, la Caverne, de subir les assauts furieux des grosses boards et des roues de 60mm. Le lendemain, tout le monde était prêt pour l’épreuve Reine Olympique : le park slalom au Prado. Sé-bastien Daurel au porte-voix a galvanisé un public hysté-rique de mamans séduites par les efforts virils de compé-titeurs. Eh non, ce n’était pas le Teenage tour, ici, pas de juges à la solde des parents et de leurs rejetons prépuber-taires, mais une lutte sanglante et implacable contre la montre. D’ailleurs, l’unanimité régnait concernant les per-formances et les résultats, si bien qu’une deuxième man-che n’a pas été jugée nécessaire. Après la proclamation des résultats, la horde sauvage est partie se réhydrater sur la plage de la Pointe Rouge à proximité, car les profession-nels se devaient de soigner leurs organismes fatigués . Bal-

néothérapie, pizzas et Rosé eurent un effet des plus béné-fi ques sur ces muscles et visages marqués par des efforts inhumains. 14 Juillet et fête Nationale oblige, le troisième jour fût consacré à la session roots au ditch de Gardanne. Ceux qui tenaient encore debout ont carvé, powerslidé et radoté, les autres se sont allongés dans l’herbe et les fl eurs environnantes. La dernière étape du week-end eût lieu sur la rampe de la légende de France et de Navarre en person-ne, M. Bruno Rouland qui accueillit tout ce petit monde chez lui pour une dernière session de vert’.

Allez, on remercie en vrac : Concrete Wave, Pocket Pis-tols, Khiro, Juice, Bitch, Tailtap.com, Cliché, les shops Zé-ropolis, Xoxo, Transfert et pleins d’autres.

L’an prochain, la Fossj IV aura lieu le 4 et 5 Juillet 2009.

Renseignements et résultats : http://french.ossj.free.fr

par BAD PROFESSOR photos AFFIF

MARSEILLE 12-13-14 JUILLET 2008

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E N V R A C

Le « MBSWISS » de chez MabasiLe Skate Tool que vous avez sous les yeux est fait par des gens biens. Des gens qui font effectivement du skateboard et qui viennent de Suisse. Ils ont longuement réfl échi et durement travaillé avant de pouvoir sortir leur outil en forme de couteau suisse, vous pouvez donc être assurés qu’il tient la route. Déjà, il est beau comme un Zippo, il ne pèse que

85 grammes, tient dans la cinquième poche de votre jean et il devrait être dispo dans tous les vrais skateshops au moment où vous lirez ces lignes. S’il vous faut un skate tool, c’est celui là ! - FD

Allez faire un tour sur www.mabasi.com pour la liste des team riders (trop longue pour notre petit magazine).

This is our full circleCa faisait un moment que Ian Dykmans voulait faire un mag radicalement différent, qui sortirait de tous les standards connus jusqu’ici. Et comme Ian ne fait jamais les choses à moitié (il a quand même fait Bruxelles-Marseille en skate, le dingue), il a réussi. “This is our full circle” est le nom de son nouveau zine (il n’en est pas non-plus à son premier essai) qui relate la construction du génial skatepark de Namur (voir les photos de Duverdier et Marlin p.69 et 72). L’originalité du truc, c’est qu’on ne tourne pas les pages, mais qu’on les déplie. C’est un peu compliqué la première fois, mais si on suit attentivement les instructions, c’est pas si dur. Juste une histoire de potes, de skate et de béton qui démontre une fois de plus, qu’en matière de skatepark, on n’est jamais si bien servi que par soi-même… - DT

4 ou 5 euros, dans les bons skateshops.

L ’ O B J E T D U M O I S

L E Z I N E Q U I D É B A R O U L E

LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE

Paris, le 1er juillet 2008

HIER SOIR. Le type de l’autre côté de l’allée, en face de la fenêtre de ma chambre à coucher est encore saoul ! Il parle fort et se montre irrespectueux. Sa fenêtre du 2e étage est grande ouverte et les lumières sont allumées. De temps en temps, il passe nu devant la fenêtre en s’aboyant dessus et à l’attention de ceux qui pourraient être deux invités, un homme et une femme. Caroline n’en revient pas tellement il est bruyant, d’autant qu’il se promène nu devant ses hôtes. Je me marre, lorsque je suis confronté à ce genre de situation je trouve que les Français sont peureux. Ils se contentent de fermer leur fenêtre et de lui jeter de mauvais regards quand ils croisent l’individu dans l’escalier. Moi, je refuse d’endurer cela, j’entreprends donc de révéler tout ma dimension américaine et de montrer à quel point je peux être un trou du cul. Je me lève pour chercher un œuf à la cuisine. Quand je reviens, Caroline se retourne dans le lit et me regarde, stupéfaite, comme un enfant qui ignore ce qui va se passer ensuite. Elle ne dit pas un mot pendant que je me penche par la fenêtre et que je lance délicatement l’œuf de l’autre côté de l’allée. Je le regarde fendre l’air, d’habitude empli des chants de petits oiseaux qui vivent dans le jardin plus bas. L’œuf dénué d’ailes prend son envol, traverse l’allée étroite et passe à travers la fenêtre avant de s’exploser sur le sol de la cuisine du trouduc’. En plein dans le mille ! Du premier coup ! Je me redresse à l’intérieur de la chambre, satisfait de mon lancer. Caroline aperçoit ma main vide, entend ses cris et aussitôt un sourire illumine son visage, tel un enfant émerveillé qui a l’air de dire : « Je n’arrive pas à croire que t’as fait ça ! » Elle se retourne dans le lit et jette un œil par la fenêtre, pour voir la scène, plus bas. Le vieil homme bourré hurle par la fenêtre, marmonnant de manière quasi-incompréhensible. « Connard, putain d’étranger ! » Il se penche par la fenêtre et regarde vers le bas tandis qu’il continue de crier. Il n’a aucune idée de la provenance de l’œuf. Tout le monde a ses fenêtres ouvertes des deux côtés de notre petite allée privée. Personne ne s’approche de sa fenêtre pour l’engueuler lui, ou moi.Les appartements ont tous le même plan au sol : la cuisine et la chambre à coucher donnent sur l’allée. Il fait bien trop chaud pour dormir avec la fenêtre fermée et il sait que je suis un étranger parce que personne d’autre ne lui fait jamais de remarque. Tous mes voisins ont connaissance de ce petit jeu entre lui et moi qui

a lieu tous les étés depuis que je suis arrivé. Secrètement, je suis leur héros.Il fi nit par retourner auprès de ses invités et tous continuent à parler fort. Évidemment, c’est le roi de l’impolitesse avec sa cour. Leurs voix résonnent dans l’allée et parviennent jusqu’aux oreilles de tous ceux qui dorment. Je lance un autre œuf directement dans sa cuisine. Il regarde vers le bas, puis vers le haut, mais jamais en direction de mon appartement. Ses mots ivres se répandent dans l’allée avant de se dissiper dans la nuit. Caroline est étonnée que personne ne dise rien. Certains ont même fermé leurs volets et leur fenêtre sans moufter. Moi, je m’y refuse… Il sait ce qu’il doit faire, d’autant que cela fait un moment qu’il me manque de respect. Je me suis déplacé tellement de fois jusqu’à son appartement qu’à ce stade, il est inutile d’utiliser des manières. Je me contente de lui balancer des trucs jusqu’à ce qu’il ferme sa fenêtre.Le 3e œuf manque la fenêtre mais s’écrase juste au-dessus et dégouline sur l’ivrogne nu comme un ver alors qu’il profère des insultes. Il est 3 heures bien passées et par orgueil, il ne fermera pas sa fenêtre. Caroline trouve cette situation incroyable. Elle me traite de « fou », mais son ton est si affectueux que j’ai l’impression qu’elle m’affuble du nom d’un animal de compagnie. Ses lèvres bien remplies prennent une apparence sexuelle alors que le mot s’échappe de sa bouche.Le vieil homme retourne enfi n dans son salon et une fois encore poursuit sa conversation bruyante. Cette fois, je reviens de la cuisine avec un Danone Velouté dans la main. Alors que je l’ouvre, Caroline me regarde, agitée. Le yaourt vole à travers l’allée, s’écrase sur la rambarde et explose dans son appartement. Alors que nous l’épions, nous sommes pris d’un fou rire face à ce vieux têtu. Il marche vers la fenêtre, secoue la tête, tourne les mains vers le ciel et se met à jurer. J’entends quelqu’un qui rigole dans l’appartement au-dessus du nôtre. Enfi n, il tend ses bras dans la nuit et ferme sa fenêtre.Je sais que secrètement, il adore ce petit jeu, mais il ne s’en souviendra pas demain. Il trouvera simplement le sol de sa cuisine recouvert des restes d’un petit-déjeuner et se demandera ce qui s’est passé la veille. Il avancera en trébuchant, trouvera de l’as-pirine et ensuite nettoiera sa cuisine. Il passera dans les escaliers et me dira « bonjour » ; à mon tour je lui répondrai « bonjour ». C’est notre petit jeu. En attendant, bonne nuit connard ! Je me retourne et je prends Caroline dans mes bras avant de sombrer dans le sommeil.

Traduction : Aurélia Ruetsch/[email protected]

Objectif LuneLe dernier labo en Europe équipé pour développer du Super8 se trouve à Berlin. Une raison suffi sante pour Jonathan Peters, strasbourgeois d’origine et parisien d’adoption, d’aller s’y installer. Faut dire aussi que Jo et le Super8, c’est une longue histoire ; il y a le skate aussi, et puis l’allemand, il l’a appris à l’école. Une fois sur place, il a fallu faire face à l’hiver, rude, et faire connaissance avec les locaux. Ensuite il a fallu prouver qu’il était pas mauvais comme “fi lmeur”, mais ils lui ont donné sa chance. Alors forcément, il a fi ni par s’imposer parce que Jo, il n’en est pas à son premier essai en matière de vidéo. Objectif Lune rassemble Lennie Burmeister, Valeri Rosomako, Maxim Rosenbauer et Carsten Benecker, des bons éléments, pas là pour remuer des couteaux dans la soupe. Ils ont joué le jeu, et voilà le résultat : une vidéo hors-norme, avec beaucoup de Super8, preque trop vous diront certains, des tricks dingues et des lignes sous la neige…- DT 5 euros le DVD, prix public. Achetez-le nom de dieu ! www.jonathan-peters.com

L A V I D É O D U J O U R

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E N V R A C

T R O I S E X C U S E S B I D O N S- “Ma board est toute molle”- “J’dois aller voir ma meuf”- “Mon père il dort et il a les clés du portail dans sa poche alors je peux pas sortir”

T R O I S T R I C K S M O C H E S- Nollie heel flip nose slide avec le talon qui traine sur le ledge- Crook back lip- Inward (bs heelflip varial)

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Comment aborder la rentrée sans avoir l’air d’un bouseux Par Nicolas Levet.

Kikoo chers férus de planche à rou-lettes ! Si comme moi vous kiffez la Boardkkkulture et que vous avez l’es-prit fun et subversif contre la hausse du prix du pain, il faut être à la page niveau « prêt-à-por-ter ». C’est pour ça que je suis là, pour vous aider à mieux choisir votre ac-coutrement pour la saison de « back to school ». Mais avant de vous dire ce qu’il va falloir mettre, on va faire l’inventaire des « steeeze » has

been pour éviter de passer pour quelqu’un qui a de la boue sous ses chaussures.

1) La dégaine de type hard-rock-travesti en boléro et cheveux longs en rébellion contre le sida et le racisme, vous pouvez oublier tout de suite, c’était la mode y’a deux ans et c’était déjà ridicule. A la limite, vous pouvez encore vous habiller comme ça, si vous avez dix ans et que vous êtes sponsorisé par Flip (cf. tout le team Flip de moins de 15 ans qui arbore fièrement un denim de femme et des cheveux longs avec un lacet pour les tenir comme John David de Secret Story).

2) Le déguisement de wigga en New Era (avec ou sans le sticker en fonction de votre aptitude à suivre les conseils d’Arthur Derrien dans Kingpin) et t-shirt/robe de cham-bre, de type engagé contre les vêtements à sa taille, c’est pareil. Déjà, tu passes pour un con mais en plus depuis qu’Eminem n’est plus classé premier au Hit Machine, bein tu pourras même pas faire le beau devant les pucelles de ton collège.

3) Le jean de type « tube » avec des chaussures bananées, là je devrais même pas avoir à en parler, mais bon, on sait jamais. Donc ça, on évite direct car si vous voulez rester puceau jusqu’à 30 ans et devoir vous inscrire sur « adopte un mec » ou ramener une femme de Russie pour « tremper le biscuit », bein c’est l’idéal. Surtout que le niveau de « tubulence » du jean et de « bananance » des chaussures et en adéquation avec l’âge de la perte de votre pucelage.

4) La dégaine « bobo bourgeois blanc » du quartier latin en pantalon en lin et chemise blanche ouverte (ou polo à col relevé), si tu veux passer pour un jeune loup des jeunesses sarkozystes c’est bien, mais c’est aussi un coup à finir dans un duvet en coton bio équitable en train de pendouiller à une poutre. Et puis bon, les Todd’s c’est pas top pour faire du Skate, ça coûte cher et ça accroche pas, même avec un grip de qualité supérieure.

5) L’accoutrement de type baggy pant de marque Blind avec un T-shirt Fresh Jive XXL et des Puma ou des Adidas Gazelle… Là, c’est pareil, c’était ridicule en 93, même si je pensais que ça tuait et que j’allais passer ma vie fagoté de la sorte. Il fallait me voir faire des pressure flips en arborant fièrement mon baggy short bordeaux et mes Chukka boots moutardes… J’avais 15 ans et le mal être adolescent était en moi. Aujourd’hui donc, en 2008, on n’y pense même pas et on laisse tous ces vieux trucs dans le placard à côté de la banane Vision et des Airwalk 540.

Bref, la dégaine hype pour la « back to school » je sais pas vraiment ce que c’est. Je commence à être un peu vieux pour être au top et je rentre dans la catégorie des ringards. Par contre, vu que je viens de finir le top de toute la presse féminine telle que Biba, Cosmopolitain et Glamour, je peux vous dire que les plus belles « la-dyz » de France vont arborer fièrement, tel un blason, des « tregging » (c’est un legging mais en matière de type brillance et qui se porte comme un denim). J’ai aussi vu que le carreau fait son retour aussi bien sur des tops sexy que sur des « it bag ». Exit le jeans denim, maintenant on porte le pantalon années 80 en toile, la redingote s’évase et la besace se fait XXL. Vous voilà donc fins prêts pour aborder les plus belles ladyz et ne pas passer pour un con qui n’y connaît rien à la mode et passe son temps à parler de choses futiles comme le skateboard.

L A C H R O N I Q U E I N D I S P E N S A B L E

Frank GERWER de « The Firm » (la marque la plus catho friendly) à « Anti Hero » (le team le moins catholique).Bob BURNQUIST de « Anti Hero » (tatouage Anti Hero encore frais dans le dos) à « The Firm ».Mark GONZALES de « Vision » à « Blind ».

T R O I S C H A N G E M E N T S D ’ É C U R I E H I S T O R I Q U E S E T D R O L AT I Q U E S

coupe de rebelle

lunette profilée

bouc tailléboléro

cravatenégligée

chemisenégligée

du piquesur le jean

la moulitude

denim stretch

sneakers dequalité

supérieure

le retour du carreau

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E N V R A CT H E B R I G H TT R A D E S H O W

L E M A U V A I SE X E M P L E

Certes, le seul salon vraiment skate a un peu ten-dance à virer “fashion”, ça reste tout de même le meilleur en Europe. Ceci pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’accueillir le skate dans un ancien commissariat, c’est absolument génial et cent fois plus drôle que dans un hall sans âme et surchauffé. Ensuite parce que la cour est un skatepark tout aussi génial, et qu’un bowl (avec un craddle) est installé au deuxième étage. Ces deux éléments font que l’ambiance générale est détendue, malgré le fait que tout le monde est là pour travailler. C’est à ça que ça sert, un salon : à rencontrer des gens, vendre ou acheter toutes sortes de produits, trouver des sponsors, découvrir des marques actives dans le skate… Toute l’Europe ou presque se retrouve là deux fois par an, alors si vous avez un projet, un shop ou intérêt quelconque dans le skate, allez-y tant que ça éxiste encore ! -DT

Prochaines dates : 24-25 janvier 2009, toujours à Frankfort. http://www.brighttradeshow.com

Hé les jeunes, voler c’est mal, trèèèès mal, et si c’est nous qui vous l’dit, c’est qu’c’est vrai. Mais quand on a un pote cleptomane à qui il reste un soupçon de morale et qu’on lui demande de nous raconter un peu ses aventures, ça nous fait marrer. On va dire qu’il s’appelle Jean Claude, qu’il habite entre Vierzon et St Etienne et qu’en fait non, on sait pas qui c’est ce mec…

Tu voles quoi et à quelle fréquence ? Déjà, je ne vole jamais les petits commerçants ! Que les grosses enseignes ! C’est important de le préciser. Disons que je vole tous les jours au moins un truc, et en général c’est de la bouffe. Tu as déjà volé des boards ? Ouais, dans des Décathlon ou sur des salons… Jamais en skate-shop. C’est un geste de contestation ou c’est devenu une manie ? Ca se transforme un peu en manie… Il y a des fois où je pourrais très bien acheter mais c’est par habitude. En plus tu perds pas de temps puisque tu ne passes pas à la caisse ! Au départ tu volais pour subvenir à tes besoins ? Oui, la plupart du temps. Mais là c’est devenu mala-dif… Ouais, ça se transforme… Tu connais les peines encourues ? Pour la bouffe il n’y a rien de méchant, mais le truc, c’est qu’il ne faut pas se faire griller de partout. Tu t’es déjà fait griller ? Oui. Dans un supermarché, tu pleurniches un peu, tu dis que t’es Rmiste, et ils te laissent partir… Mais quand ils te font une fi che, t’y retournes plus. Et dans ton quartier… Non, je ne vole pas dans mon quartier. Tiens, par exemple, à la FNAC je me suis fait lever. Ça faisait 6 ou 7 ans que j’y allais, et le mec a été méga cool ! Il me fait « pourquoi toi, je te vois tout le temps, j’aurais pas pensé… », il était vraiment cool ! Moi aussi je le voyais tout le temps ! Il m’a laissé partir alors que j’avais piqué un truc dans les 100 euros... Le plus gros truc que tu as volé ? Un canapé. Il était posé à l’entrée du magasin, et je le trouvais beau, je ne partais pas pour le voler, donc je regardais pas de partout comme un voleur, surtout pour ce genre de truc. Et puis avec mon pote on s’est dit « on va le prendre », donc on l’a soulevé pendant qu’un troisième disait « c’est bon, allez-y les gars, c’est bon » genre on est des clients, et on est sortis comme ça. Mais bon, tu ne peux pas t’enfuir en courant du magasin ! Non, on s’était dit, s’il se passe quelque chose, on dit « c’est pour rigoler, on fait la photo et on vous le rend ! ». Tu arrêteras quand ? Je ne me vois pas trop arrêter, à moins que je sois con et que je glisse trop dedans… Tu fraudes dans le train aussi ? Oui, dans les bagages. Enfi n, je ne me mets pas tout le trajet dans les bagages, tu surveilles les passages du contrôleur, et quand il arrive tu te caches. J’ai une anecdote là-dessus, une fois j’étais trop à l’arrache avec un pote, et on l’a pas vu arriver, je me suis mis debout dans un compartiment à skis, mon pote m’a mis un carton de boards pour les jambes et une veste sur la tête ! J’étais debout, immobile et le contrôleur est passé devant moi… Une autre fois, je m’étais caché sous la jupe d’une copine ! La morale de cette his-toire ? Pas vu pas pris, pourvu qu’ça dure !

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1 une casquette Vans/New Era de type camionneur sportif / 2 un polo Lakai Koston (for president) / 3 un cruiser Element série limitée Steven Harrington / 4 une chaussure droite DVS Munition / 5 un t-shirt Cell DVSN / 6 un pantalon en velours stretch signé Marc Johnson / 7 un jeu de roues Listen en 52mm / 8 un t-shirt ZooYork rouge et blanc / 9 un bonnet mi-saison Insight / 10 une chaussure Element Bilings sans peau d’animal / 11 des roulettes bleues Travel Vincent Bressol 51mm / 12 deux caleçons Kiuu avec un gros élastique / 13 un t-shirt Element de couleur incertaine mais aux motifs originaux / 14 un pantalon bleu Ezekiel taille 32 taillé près du corps / 15 quatre roullettes oranges Travel Petr Horvat 52mm / 16 un plateau Krooked Dan Drehobl avec Fantomas dessous / 17 un bonnet rayé Ezekiel / 18 une chaussure Lakai Mike Carroll avec son portrait à l’intérieur / 19 une salière et une poivrière, pour en cas d’urgence / 20 une veste utile en cas de gros temps de chez Insight / 21 une planche 5Boro Dan Pensyl

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1 Une chemise bucheronesque de marque Split / 2 Un T-shirt reversible pour faire peur de chez Antiz skateboards / 3 Une méchante New Era Dcshoecousa / 4 Une Flexfit à carreau Kr3w / 5 Une Supra « Vaider » jaune qui brille / 6 Le pro-model de Michael Mackrodt chez Element, voilà qui fait plaisir / 7 Une « Mäyrä » from Finland – Jari Salo model / 8 un haut de survet’ Volcom / 9 Un sweat-shirt chaud et coloré de chez Insight / 10 Un pantalon en velours slim et stretch Kr3w avec un porte feuille de même marque dans la poche / 11 Le pro model de Darrell Stanton chez Element footwear / 12 Une DC « Biltmore » / 13 Un p’tit pull rayé Carhartt / 14 Des Swiss bearings de chez Element / 15 De la wax Skate Mental en forme de roller, évidemment / 16 Une Vans Half Cab dont on ne se lasse pas / 17 Un tisheurte Insight anti-Licornes / 18 Une Osiris pour JB ? Presque. C’est une James Brockman / 19 Des roues Element en 56 que je vais m’empresser de monter sur ma board (merci Phil)

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Tribute to Europeen SkateboardersEuropeSide

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david martelleur - wallride • all photographs by alexander basile 2002 - 2008

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GRANT TAYLOR

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« Ils doivent trouver cela diffi cile. Ceux qui ont accepté l’autoritéen tant que vérité, au lieu de la vérité en tant qu’autorité. »

- G. Massey, Egyptologue.

NUMÉRO SEPT / VIOLENCE GRATUITE

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