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NUMÉRO DIX-HUIT / LA VIE AQUATIQUE

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Août - Septembre 2010

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Numéro Dix-huit / La vie aquatique

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Geoff Rowley, leader of those devoted, a Vans skateboarder since 1999.

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Vans

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Soma est édité par Les éDitioNs Du garage, SARL au capital de 8000 euros13, rue de l’Isère 38000 Grenoble

[email protected]

Impression Tuerlinckx, Belgique. Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, et puis c’est tout.

ISSN : 1959-2450

Directeur de la publication David Turakiewicz Rédaction en chef Fred Demard [[email protected]] & Tura [[email protected]]

Publicité David Turakiewicz [[email protected]] Rédacteurs Scott Bourne / Loïc Benoît / Pierre Dutilleux / Kévin Métallier / Paul Labadie / Steve Forstner

Illustrations David Lanaspa (Da) Graphisme Jad Hussein p.58 à 67 / Nicolas Malinowsky p.42 à 51 / le reste par Tura

Photographes Loïc Benoît / Scott Bourne / David Manaud / Paul Labadie / Pierre Dutilleux / Eric Antoine / Loïc Benoît / Kévin Métallier / Benoît Renaux / Sam Partaix / Marc Gérard / Sam Partaix

Eric Palozzolo / Ryan Allan

CouvertureEn couverture : oui je sais, encore Tony Hawk, mais hé, là c’est

vraiment un trick de malade. Il glisse sur l’eau, le mec ! N’est pas Tony Hawk qui veut… Ah, attendez, on me signale qu’il s’agit en fait

de Julian Furones en pauv’ power slide dans une flaque. Autant pour moi. - FD

Photo : Eric Antoine

Cette page50-50 « pop out » d’Hugo Liard à Berlin. J’avais rarement vu un spot aussi anti-skaté, ils avaient carrément enlevé le sol au niveau de l’élan… Mais ça n’a pas arrêté le bel Hugo qui s’est construit un petit tremplin tout bancal et qui a vaincu la bête. La météo était de type variable ce jour-là, genre mitigée, mi-figue, mi-raisin, on savait pas trop, et je ne me souviens plus de ce qu’avait annoncé la belle Tania de France 2… - FD Photo : Samuel Partaix !

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HUGO / FRONTSIDE OVERCROOK / PHOTO : C. LE GALL / SEE MORE AT: WWW.VOXFOOTWEAR.COM

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J’ai mal dormi la nuit dernière. J’étais perturbé. À la fin de ce magazine, il y a une liste des dix meilleures vidéos de tous les temps, qu’on avait faite dans la journée. On n’y a mis aucune vidéo Santa Cruz ni aucune Real. Comment peut-on à ce point nier l’influence qu’ont eue sur le skateboard des gars comme Natas, Dressen, Tom Knox, Jason Jessee, Tommy G., Thiebault, Busenitz ?

Le réchauffement climatique, les guerres, le régime des retraites, rien de tout cela ne vient jamais perturber mon sommeil, mais que « Wheels on Fire » ou « Real to Reel » ne figurent pas dans la liste des vidéos les plus influentes, ça vraiment, ça me rend dingue. Heureusement d’ailleurs que j’en parle ici, ça allège un peu ma conscience. Déjà que l’intro du numéro précédent, dans laquelle je dis exactement tout le contraire de ce que je pense pour tenter d’être drôle a été prise au sérieux par des gens qui me connaissent… On ne fait vraiment pas un métier facile ! - Fredd

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max VANARNEM, cruising, San Francisco / © eric PALOzzOLO

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12 LE JEuNEIntroduction du bandana en plastique à caractère préventif.

14 LE VIEuxQuelques secondes après que la photo ait été prise, Arnaud est allé s’encastrer dans les barrières, en bas. Les pompiers qui passaient par là l’ont embarqué, direct. Score : six points de suture (4+2) sur le crâne.

22 HOBO ERECTuSPaulo décerne son diplôme de Hobo à Mr Dallas Rockvam.

30 ORGy PORGyCa y est, Scott a pété les plombs. Il ne veut plus de texte sur ses photos. Rendez-vous dans le Vrac.

40 SHuT uP AND SKATECet été, tout le monde fait de l’aqua-skate. Même Stéphane Larance s’y est mis !

46 SAN FRANCISCO CHRONICLEDes Anneciens en pélerinage à La Mecque.

58 ‘ON N’EST PAS VENu NIquER DES ARAIGNéES’Steve Forstner s’éssaye à la poèsie, en « Français » dans le texte.

68 48 HEuRES À MONTRéALFabian Veraeghe et Peter Molec ont des problèmes de transit.

84 uNE BANDE DE JEuNESLes Français de chez Vans apprennent à survivre en temps de crise.

88 25 EuROS POuR LE PRIx DE 15Pas de quoi s’acheter à bouffer, mais toujours de quoi s’acheter un pochon, les jeunes...

78 ALI BOuLALAEn exclusivité mondiale, la première photo de skate d’Ali depuis l’accident !

88 THE CLASHMax Génin est allé 3 ou 4 fois à Berlin. Il n’a jamais rien vu d’autre que l’hôtel et le skatepark du contest. Max ! Réveille-toi ! Oh !

vivieN FEIL, flip, Paris / © TuRA

SOMMAIREaoût & septembre 2010

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LEJEUNEGap to Fs tailslide shove it, Paris / © TuRA

roman GonzalesDate de naissance6 novembre1992Lieu de naissanceParisLieu de résidence actuel ParisPremière board une Paul Rodriguez, Plan B. Non, c’était une Girl !Vidéo de référence« This is skateboarding »Années de skateEuh... six. Six et demi.

Où te vois-tu et que feras-tu dans 15 ans ?Je serai sur un île avec mes ‘srabs’ les Bloby’s !

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LUCAS PUIG. SWITCH BS FLIP. LUCAS 2 OUT NOW. SEE ALL COLORS AT LAKAI.COM

LAKAI LIMITED FOOTWEAR: THE SHOES WE SKATEFOSTER / CAPALDI / JOHNSON / CARROLL / MARIANO / HOWARD / WELSH / BIEBEL / LENOCE / FERNANDEZALVAREZ / ESPINOZA / PUIG / GILLET / BRADY / JENSEN / 955 Francisco Street, Torrance, CA 90502 / lakai.com / [email protected]

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LEvIEUxOllie into bank, Paris / © TuRA

arnaud brémardDate de naissance9 septembre 1976Lieu de naissanceMont-Saint-Aignan, près de Rouen.Lieu de résidence actuel ParisPremière board Blanche avec des roues rouges ! Et puis une Holy Sport avec des palmiers sur le dessus de la board, et après, une Hosoi achetée d’occase, avec des trucks Street Shadow Gullwing, des roues Rat Bones, le tout sans grip à 900 balles, merci papa !Vidéos de référence

Les vidéos lyonnaises de l’époque, les vidéos de Paulo, les vidéos anglaises, les Habitat...Années de skateCa doit être la 22è, là !Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ?Je finissais ma carrière lycéenne, cinq ans au lieu de trois ! On se faisait des trips « cars Hollywood », on allait à Lyon, et on venait souvent à Paname ! Tous les 50km ils te donnaient un paquet de chewing-gum ! On allait à Londres aussi avec mon pote Dave, on avait croisé Marc Haziza qui était pizzaiolo !SponsorBud

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adidas.com/skateboarding© 2010 adidas America, Inc. adidas, the trefoil logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

KURT WINTEROLLIE

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« Thrasher Magazine, janvier 2007 : feeble grind on a 28 stair rail / Transworld Magazine, juillet 2007 : backside tail slide to fakie on a 16 stair rail (Hollywood High) / Skateboarder Magazine, octobre 2007 : nollie big spin back lip on a 12 stair rail ; etc… »

Pas un p’tit joueur le mec ! Enfin en 2007 surtout, depuis, quelques déboires de sponsors et autres blessures (pas éton-nant quand on voit le genre de spots qu’il skate) l’ont légèrement écarté du devant de la scène.

La rubrique indispensable de Paul Labadiewww.somaskate.com/videos

J’ai eu la chance de rencontrer ce type sympathique il y a quelques mois à Paris, alors qu’il squattait chez le rédac’ chef de cette feuille de chou. Il se trouve que je squattais là aussi, ça nous a offert un terrain d’entente. Puis on s’est fait une session au bowl de Chelles, suivie d’une bonne raclette, il n’en fallait pas plus : c’est mon srab. quelques semaines plus tard, voilà qu’il se pointe à Barcelone. Du coup, re-session, pas de raclette ce coup-ci, mais quelques cerve-sas bien fraîches, et la séquence que vous avez sous les yeux.

quand je lui ai demandé quelle raison valable il aurait de figurer dans la rubrique des hobos, voilà ce qu’il m’a répondu : «Ca fait trois ans que je n’ai plus de maison, tu t’en accommodes et puis tu fais la vaisselle pour que les gens te laissent redormir chez eux... » Pour moi c’est valable.

DALLAS ROCkVAM. Ce nom vous dit quelque chose ? En bon skate-nerds, si vous consultez l’histoire de ses parus sur theskateboardindustry.com, voilà ce que vous y trouverez :

C’est bon Dallas, c’est dans la boîte ! Tu veux pas le refaire pour la séquence ?

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LA CHRONIQUE DE SCOTT BOUR

NE

(texte page 100)Orgy

Porgy

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© M

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RD

Numéro DIX-HuIT

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cyril LAMBOLEz Manual to nose manual 360 shove it / moNtpeLLier © Marc GéRARD

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stéPhane LARAnCE FS lipslide / Luxembourg © David MANAuD

Julien MEROuR BS lipslide / moNtpeLLier © Marc GERARD

2010 WeAct iv is t RAY BARBEE & BENNY FA IRFAXSHOT BY

CHERYL DUNN

www.wesc.com

INFO: WeSC@templar. f r

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San Franciscochronicleavec Werner Sandoz, Nabil Slimani, Julien Morin & coTexte et photos

Pierre Dutilleux

Organiser un long voyage est difficile. Tout prévoir est impossible, c’est pour ça que, la plupart du temps, rien n’est réellement réglé d’avance. C’est toujours une

découverte, parfois effrayante, toujours unique. Il existe des voyages bien organi-sés, souvent par des gens dont c’est le job. D’autres expéditions se font de manière plus improvisée... Au début de l’année, mon ami nabil me fait part de son envie de partir un petit moment aux Etat-unis d’Amérique, « le pays où tout est possible ».

Deux ou trois coups de téléphone plus tard, il m’apprend qu’il dispose d’une maison avec ses potes et que j’y suis le bienvenu. Sans plus de précision, mon voyage sem-

blait organisé. Je décidais de rester à San Francisco pendant trois semaines.

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Werner Sandoz, kickflip nabil Slimani BS 180°

La seule indication que Nabil m’avait donnée était que la maison se trouvait dans le quartier asiatique de Sunset, en bordure d’océan. Elle avait été louée par un ami des jeunes d’Annecy, Frank Sorgues aka DJ tor-senu, graphiste, caméraman, DJ, humoriste… Il avait le projet de travailler pendant trois mois à distance, à SF donc, pour sa boîte à Genève, et ainsi, pouvoir filmer les prouesses skateboardistiques de l’équipe de jeunes qu’il avait réussi à rassembler. Je découvre cette équipe à mon arrivée dans la maison. Elle se compose des Anneciens Nabil Slimani, Julien Morin, Werner Sandoz ainsi que Jereme Jolivet, tout droit venu de Bretagne. Frank a réussi à trouver une charmante maison en collocation avec cinq Américains, tous Californiens. Il y a même un jardin pourvu d’un barbecue, accessoire indispensable de l’american way of life. Jack est un jeune punk vétéran de la guerre en Irak, il passe ses nuits à tirer sur des gens virtuels devant son écran d’ordinateur. Erika, étudiante en photographie

semble endosser le rôle de maîtresse de maison. Sa pe-tite copine écopera assez rapidement d’un surnom hérité de ce monstre du cinéma japonais ayant l’apparence d’un lézard géant préhistorique. Jude est cuisinier, il semble, à notre arrivée, légèrement apeuré d’une telle effusion masculine dans la maison. Et notre préféré, Kevin, 47 ans, travaille en freelance depuis sa petite chambre. Kevin c’est Homer Simpson, il s’endort régulièrement sur sa chaise devant son ordi, entouré de bouteilles de bière vides, de cuisses de poulet transgéniques et de pot de glace de 2L, sa pipe à eau ne reste jamais éteinte trop longtemps. Il devient très vite notre ami. Ce qu’il faut savoir, c’est que la Californie délivre des cartes pour les gens qui ont mal au dos, qui sont hyperactifs, qui travaillent beaucoup, qui n’arrivent pas à dormir, etc. Afin qu’ils puissent se fournir en herbe»médicinale» (si, si, c’est bien de cela dont il est question). Pourquoi pas... Au final, à SF, tout le monde est hyperactif avec un mal de dos, et des problèmes d’insomnie… Bizarre, bizarre.

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Julien Morin, wallie

Dès mon arrivée, l’envie de skater se fait pressante. L’air de la Californie m’emplit les narines, la maison se trouve au milieu d’un downhill qui mène tout droit à l’océan. Même aller au supermarché est un plaisir, surtout parce que le retour est une course pour arriver le premier à la maison et qui restera tout au long des vacances une question de fierté. Je peux repartir la tête haute… L’équipe est déjà là depuis deux bonnes semaines. Ils ont eu le temps de découvrir la ville, ses spots et ses bars. Le jour suivant mon arrivée, tout le monde est motivé pour aller faire des photos, nous décidons donc de visiter les écoles de notre quartier. Nous y entrons sans problème. Nombreux skateurs, basketteurs, footballeurs s’y retrouvent. Les Américains sont à fond : dès qu’ils font quelque chose, ils semblent être les meilleurs. À chaque coin de rue il y a un stade, un square, un terrain de baseball et c’est pareil pour le skate. Les kids voient régulièrement les pros venir sur les spots, ils sont à bonne école et le niveau est en perpétuelle progression. SF est bien la mecque du skate. On peut comparer cette ville à Barce-lone sur certains points. Il y a une ambiance incroyable, on tombe sur des spots sans même les avoir cherchés, chaque entrée de maison est skatable, n’importe quelle cour d’école est dotée de parfaits ledges (ceux qu’on appelle des curbs en France). Je décide rapidement d’établir une carte, de noter tout ce que nous avons pu apercevoir çà et là. Le soir en rentrant, nous nous repassons les vidéos dans lesquelles on peut voir le spot de l’après-midi. On réalise chaque jour un peu plus que les ricains ne rigolent pas du tout !

Werner Sandoz, manual tré flip

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Julien Morin, FS flip Werner Sandoz, nose blunt slide

Ce voyage s’apparente plus à des vacances entre potes qu’à une véritable tournée où une certaine productivité est nécessaire. Nous n’avons aucune pression et nous prenons le temps de faire du shop-ping ou de nous balader dans des quartiers comme Castro, Mission, Haight-Ashbury... On ne peut être insensible à l’ambiance qui émane de cette ville, à son histoire mouvementée. Les homosexuels se sont battus ici pour leurs droits, c’est ainsi que San Francisco est devenue le lieu de toutes les libertés. De tous les excès aussi… Nous nous sentons un peu comme dans une ville européenne. La police nous interpelle souvent, toujours très cordialement. Nous réussissons parfois même à négocier un peu de temps supplémentaire sur le spot, ce que je croyais impossible aux u.S.

Tout le monde se marre bien, les soirées sont souvent arrosées, les barbecues nombreux, nous n’évitons pas quelques moments de tensions, d’autres de partage et tout le monde a réussi à ramener des images. une très bonne expérience pour tous. Nous avons fêté les 21 ans de Nabil, la majorité aux u.S. Il a donc pu découvrir les soirées endiablées dans les bars. Certains jours, Nabil disait qu’il ne skaterait pas, mais nous revenions toujours avec des images. Le plus dur était de réussir à quitter la maison en début d’aprèm’ : pour partir à 13h00, il fallait lui dire que le départ était prévu à 11h30, le temps de choisir le bon ticheurte, la bonne board… Ça peut prendre du temps ! Par contre, lorsqu’il s’agit de sauter par-dessus des rails ou sur des marches, il

devient tout de suite plus efficace, ce qui nous offre à tous du beau spectacle. Merci Nabil ! Trop jeune, Werner ne peut pas sortir le soir. Du coup il est toujours en forme pour skater. D’ailleurs, il se jette quasiment partout et m’a réelle-ment impressionné. un quart d’heure sur le Clipper ledge : trois grinds, trois 5-0, un tailslide “first try”, et il décide d’essayer noseblunt. Rentré en deux essais ! Efficace lui aussi… Autre chose importante : Werner mange des céréales à tous les repas, c’est bourré d’énergie, et c’est économique ! Julien, lui, est toujours chaud. S’il a le sourire figé depuis trente minutes, qu’il dit « oh mon gars... » à tire larigot, et qu’il rit comme un crétin, c’est

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nabil Slimani, kickflip

qu’il est saoul et qu’on est parti pour bien rigoler. Toujours agréa-ble, il est le bon gitan à emmener en voyage, et c’est toujours bon de prendre un mec qui fait des wal-lies et des pole jams... Jereme, le Breton, a décidé dès mon arrivée de se laisser tondre le crâne par Jack, le colloc’ punk, avec sa belle crête rouge il s’improvise coiffeur et en deux coups de tondeuse, le travail est parfaitement exécuté. Jereme est un rebelle. Il m’a bien fait marrer et a aussi très bien skaté, tout à base de combo Joey Brezinskien. un bon.

Au bout de trois semaines avec les Anneciens, je décide d’aller faire un tour à Miami pour une semaine. Ambiance Sea-Sex- and-Sun, comme dans les clips… J’essaie tant bien que mal de faire quelques photos avec des locaux, mais je me rends vite compte que la police ici n’a pas les mêmes clients… Les vieux riches et les pouf-fiasses siliconées apprécient moins la présence de skate-boardeurs que les jeunes hippies et gays de SF. Je repasse voir mes coéquipiers à San Francisco avant de prendre mon avion pour la France. Je suis triste de quitter cette bande de gitans... Mais que se passe-t’il ? un volcan a explosé en Islande ? Tous les aéroports d’Europe sont fermés. Me voilà coincé en Californie pour une grosse semaine. quel dommage ! Les vacances continuent, avec une motivation intacte ! Je n’ai jamais été aussi heureux d’être bloqué quelque part à cause d’un avion.

Comment ne pas tomber amoureux de San Francisco ? Si vous le pouvez, rassemblez votre petite bande de potes, prenez un billet d’avion pour la Californie, votre board, et allez vous jeter dans un bon downhill avec du béton bien rugeux. Vous n’échapperez pas à une bonne slam, mais c’est un rite obligatoire. On a tous l’impression de connaître une ville comme San Francisco avec toutes les images, les films qu’on a pu voir, mais lorsqu’on prend le temps d’explorer réellement la ville, tous ses quartiers et les gens qui y vivent, on y découvre une énorme richesse culturelle et humaine. On ne peut pas se balader dans les rues de SF et rester indifférent à toute son histoire. C’est pour moi la ville idéale pour partir avec ses potes. Alors vraiment, n’hésitez pas.

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poésie : steve FortsNer & photos : ryaN aLLaN

Dominik Dietrich / Dangereux plongeon >>>

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Avertissement préalable :

Amis de la poésie, amoureux du verbe et de la syntaxe, passez votre chemin. Le texte

ci-après est l’oeuvre d’un Steve Forstner très certainement alcoolisé au moment des

faits… L’intro n’est qu’une juxtaposition plus ou moins phonétique des mots “français”

que Steve croit connaître et même si la suite est un peu plus respectueuse de la langue

française, il ne faut pas être trop exigeant non plus… Bref, à ne pas reproduire à la

maison, toutes les cascades et surtout le texte, ayant été effectués par des cascadeurs

professionnels.

“Bon Tura dire moi je besoin cri on francaise. Ok voila. Bite, shut,

cue, tu fut ma guel ou qua. Je deteste Sarkozy eh Carla eh toi aus-

sie. Fromage, buere, pan, salad tomat onion. Gros pute de merde,

je spere ta morir bieanto. O mon dieu ta te nuel. Vive le france pas

vraiment, hehehhe. Nic ta mere. Pourqua tus le francaise ce de pd

o de conard ? Allez le blue on e tus onsauble ! Ok that is enough

French for me, I can speak but really have no idea how to spell any-

thing. I would like to start off by saying le grand nation should not

be at the world cup, we all saw that it was a hand ball Titi.”

Avec mon intro en “français” je suis sûr qu’une bonne partie d’entre vous me déteste

déjà, mais vous savez quoi ? J’en ai rien à foutre. S’il y a bien une chose que j’ai appris

quand j’ai vécu à Lyon c’est de ne pas me soucier des autres et d’être un véritable

connard. N’allez surtout pas mal le prendre, ceci est un compliment que j’adresse

solennellement au peuple de France. Il n’y a rien de mal à être un connard de temps en

temps. Je déteste les gens qui sont toujours de bonne humeur et sympas avec tout le

monde. Mais passons, il y a plus important dans la vie, comme le Tour Gravis par exem-

ple. Oui, Gravis fait des chaussures de skateboard ! Des vraies, avec une vraie bonne

semelle qui accroche. C’était d’ailleurs, je crois, la mission de ce tour : promouvoir les

chaussures à travers l’Europe, en dire tout le bien qu’on en pense et plus particulière-

ment du modèle de notre chef, Arto. Nous sommes donc allés à Londres, Paris, Anvers,

Amsterdam, Berlin et Madrid pour faire le tour des skateshops, dire bonjour et parfois

signer des posters quand on nous demandait de le faire. On a fait deux démos aussi,

mais au cas où vous les auriez loupées, sachez que vous n’avez pas loupé grand chose.

Les démos, c’est pas vraiment notre truc, je crois. Bref, voilà pour les faits, repassons

aux choses sérieuses, le bulletin météo, agrémenté d’un peu de shit-talking, “dire de la

merde” en français, parce que c’est bien plus drôle à écrire, et peut-être même à lire. Javier Mendizabal / FS hip hop >>>

Jake Johnson/ FS kif-kif >>>

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Londres : évidemment, il a plu, comme toujours, et la seule bouffe pota-ble était indienne.

Paris : La météo était un peu plus clémente, un peu de pluie, un peu de soleil. De la bonne bouffe, des bons potes, du bon temps. Je ne suis pas un grand fan de Paris mais c’est toujours bien pour une petite visite. Ça faisait plaisir de revoir quelques uns des français qui font partie de mes amis.

>>> hélic’out

Steve Forstner / ollie in >>>

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Anvers : En essayant de rassembler mes souvenirs, je crois me rappeler qu’il y faisait froid et pluvieux mais qu’on a quand même réussi à skater un peu. Dylan a fait un méchant hammer et je crois que j’étais défoncé et bourré la plupart du temps étant donné mon penchant prononcé pour la bière Belge.

Amsterdam : Nous ne sommes restés qu’un jour et tout ce que j’y ai fait c’est boire de l’alcool dans le lobby de l’hôtel avec Arto et Greg, le team manager. une techno horrible et probablement hollandaise sortait des haut parleurs et pénetrait nos cerveaux au risque d’y pro-voquer des lésions irréversibles. On a donc essayé de combattre le mal par le mal en nous bourrant la gueule au point de commen-cer à apprécier cette merde technoïde.

Sammy Winter / BS grand-spin fakie manual >>>

>>> pop >>>

>>> out

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Madrid : C’était notre dernier stop et certainement le plus chaud. Tout ce que nous avions à faire était d’aller dans un shop le premier jour, puis nous avions deux jours complets pour faire du skate et profiter de la ville. Il y a eu de bons tricks, et je me suis mis une bonne boîte sur un rail double-ment kinké. Mais que voulez vous ? On ne peut pas gagner à tous les coups !

Voilà, je crois que je n’ai plus rien à ajouter sur ce tour sauf peut-être vous conseiller de tous aller vous faire foutre ! Je plaisante, oh ! Allez donc faire du skate et vous amuser par vous même plutôt que de lire le récit de ma pitoya-ble existence...Merci à tous les shops, et tous les gens qui nous ont accueillis. Merci pour les bières, l’herbe et tous les bons moments parta-gés. J’espère vous revoir un de ces quatre lors d’une prochaine aventure skateboardistique.

Cheers,Negasteve

Berlin : On a été assez chanceux avec la météo. Il n’y faisait pas chaud bien-sûr, mais au moins, il ne pleuvait pas. Etant donné que c’est là que j’habite désormais, j’ai pu dormir dans mon propre lit pour la première fois en deux mois et demi. Et comme ma copine était là, j’étais au paradis. J’y ai même rentré mon seul vrai trick de tout le trip. Pas un ham-mer hein, mais hé, ça compte quand même.

Dylan Reider / opposite ollie in >>>

>>> opposite flip out

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48HEURES ENTRANSITA MONTRÉAL AVEC FABIAN VERAEGHE ET PETER MOLEC

par Kévin Métallier

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CE DIMAn-CHE 18 AVRIL, il est précisément 15h25, lors-que notre Boeing 777-300ER d’Air Canada at-territ sur le tarmac de l’aéroport internatio-nal de Montréal. De re-tour d’un excellent trip au Mexique, le Belge Fabian Verhaeghe, le Slovaque Peter Molec, et moi-mê-me, étions censés patien-ter 4h30 dans l’enceinte de l’aérogare canadien-ne avant de reprendre un autre vol pour Paris. C’était sans compter sur le réveil inopiné d’un vieux volcan islandais, qui décide subitement de recommencer à fumer, et de répandre ses cendres un peu par-tout à travers le ciel d’Europe. Au même titre que des milliers d’autres passagers, nous voilà donc bloqués pour une durée indéterminée dans la métropole québécoise…

Le premier réflexe dans ce genre de situation aussi exceptionnelle qu’imprévi-sible, c’est de rapidement trouver un endroit pour dormir, et si possible ailleurs que dans le hall de l’aéroport, sur une de ces banquettes inconfortables avec un accoudoir en mé-tal super design en guise d’oreiller, une lumière artificielle qui semble ne jamais vouloir s’éteindre, et des annonces vocales récurrentes en huit langues en guise de berceuse. La chambre d’hôtel semble du coup être un bon palliatif à ce genre de désagréments, à condi-tion de parvenir à en trouver une disponible, ce qui, en ces circonstances de crise est à peu près aussi fréquent qu’une victoire de l’équipe de France de football lors d’une com-pétition internationale… En d’autres termes, on risque de devoir passer un bon paquet de nuits dans la rue avant d’en trouver une… Heureusement, une dernière alternative s’offre à nous, celle du collègue qui vit sur place. C’est cette option du « camarade québécois ac-cueillant » avec « appartement spacieux et confortable » qui s’avérera finalement l’équa-tion salvatrice pour notre séjour imprévu dans les environs.

Après un coup de fil lui expliquant notre situation précaire, mon collègue Dan Mathieu, le rédac’ chef du mag de skate québécois « Exposé », se propose de nous héber-ger dans son appartement du centre-ville et de nous faire visiter sa ville, et ses spots. Dif-ficile de trouver meilleur hôte. Rapidement, nous commençons à apprécier cette étape ca-nadienne inattendue, le soleil est au rendez-vous, l’ambiance et les locaux super cools, et nous commençons peu à peu à nous familiariser avec le dialecte local : «…j’suis assez brû-lé ce soir, et mon board est fucké mais recall moi en tout temps… ».

Fabian Veraeghe, gap to FS feeble grind

48HEURES ENTRANSIT

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Voilà main-tenant deux jours que nous sommes bloqués ici. D’après le peu d’informa-tions dont nous disposons, nous sommes inscrits sur une liste d’attente et de-vrions pouvoir embarquer sur un vol à destination de l’Europe vers le 05 mai, soit près de 3 semaines plus tard, ce qui est bien mais pas top ! une incer-titude pesante qui nous autorise à imaginer dif-férents types de scénarios comme un retour en canoë, ou s’installer ici, monter un restaurant français, (un Slovaque et une friterie pour Peter et Fabian) et fonder une famille… Bref, à ce stade de l’aventure toutes les hypothèses sont envisageables. Il faut bien reconnaître que même si nous appré-cions particulièrement notre séjour au Canada, nous sommes aussi tous trois impatients de rentrer chez nous et de vaquer à nos occupations. C’est pourquoi, après plusieurs al-lers-retours inutiles à l’aéroport dans le but de récupérer des renseignements, nous déci-dons de tenter le tout pour le tout en rachetant un billet chez une compagnie charter qui semble avoir un avion autorisé à décoller le soir même pour Paris. Là encore, nous som-mes sur une liste d’attente, et rien ne garantit le fait que nous puissions embarquer sur ce vol. Après plusieurs heures d’attentes interminables, nous avons le privilège d’avoir tous les trois une précieuse carte d’embarquement dans notre poche, allégée, du même coup, de 450 dollars… Comme diraient nos collègues québécois : « c’est assez expandieux ! ».

Il est 22h37 lorsque nous enregistrons enfin nos bagages sur le vol TS 0612 à destination de Paris. À l’ultime seconde, alors que nous semblons enfin tirés d’affaire, une hôtesse hystérique fait irruption devant le guichet en nous affirmant qu’il y a eu une effroya-ble erreur et que nous ne pouvons pas embarquer sur ce vol. Débute alors une longue discus-sion à peu près aussi courtoise qu’un combat d’ultimate fighting. Après plusieurs minutes in-tenses, alors que Fabian a toujours quelques morceaux de l’oreille gauche de cette dernière coincés entre ses incisives, nous finissons miraculeusement par avoir gain de cause, et nous serons les derniers passagers autorisés à quitter le sol canadien ce soir-là…

une expérience mémorable qui s’avérera finalement positive, surtout grâce à l’hospitalité de notre ami Dan et de nos collègues québécois. Nuls doutes que nous ne manquerons pas de revenir faire un petit tour du côté de Montréal un de ces quatre. Mais ce transit prolongé ne fut pas une expérience aussi positive pour tout le monde et nota-ment pour notre camarade allemand Paco Elles, qui était avec nous au Mexique et qui n’a pas vraiment eu la même chance que nous. Il est resté bloqué seul pendant trois jours dans l’aéroport de Toronto, sans argent, à dormir sur le sol, et à ranger les caddies pour récu-pérer un peu d’argent pour pouvoir s’alimenter, mais ça c’est une autre histoire…

Peter Molec, switch FS tailslide

48HEURES ENTRANSIT

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LOÏC BENOÎT EST UN PHOTOGRAPHE DONT LE NOM DOIT VOUS ÊTRE FAMILIER SI VOUS ÊTES UN HABITUÉ DE CE MAGAZINE. ON LE CONNAÎT ET LE SUPPORTE DEPUIS SUFFISAMMENT LONGTEMPS POUR LE RANGER DANS LA CATÉGORIE DE NOS AMIS (ON EST DES DINGUES). POURTANT, C’EST PAS TOUS LES JOURS FACILE. C’EST QU’IL EST CAPABLE D’ÊTRE FRANCHEMENT CASSE-COUILLES. C’EST MÊME DEVENU SON FOND DE COMMERCE. C’EST UNE GRANDE GUEULE, QUI NE RÉFLÉCHIT QUE TRÈS RAREMENT AVANT DE L’OUVRIR ET SURTOUT, IL ADORE JOUER AU SYNDICALISTE REBELLE D’EXTRÊME GAUCHE, CE QUI N’EST PAS TOUJOURS POUR NOUS DÉPLAIRE, MAIS QUI PEUT ÊTRE USANT À LA LONGUE.DEPUIS PEU, IL EST TEAM MANAGER VANS POUR LA FRANCE. VANS EST UNE MARQUE TOUT À FAIT RESPECTABLE, MAIS CE N’EST PAS VRAIMENT CE QU’ON PEUT APPELER UNE PETITE ENTREPRISE FAMILIALE (EN TOUT CAS PLUS MAINTENANT), C’EST MÊME UNE VRAIE GROSSE MULTINATIONALE COTÉE EN BOURSE ET TOUT LE TINTOUIN. ON PENSAIT DONC NAÏVEMENT QUE ÇA CALMERAIT LES ARDEURS REVENDICATRICES ET POPULISTES DE LOÏC, MAIS C’ÉTAIT BEAUCOUP TROP LUI EN DEMANDER.

Textes & PhotosLoïc Benoit

POUR SA PREMIÈRE MISSION, IL A DÉCIDÉ D’EMMENER SON ÉQUIPE DE CHAMPIONS À MONTPELLIER ET BIEN QU’UNE CERTAINE DÉONTOLOGIE NOUS INTERDISE DE LAISSER UN TEAM MANAGER ÉCRIRE SUR SES POULAINS, PAR HABITUDE, ON A QUAND MÊME DEMANDÉ À LOÏC DE FAIRE LE TEXTE DE CET ARTICLE. ET C’EST LÀ QU’IL EST FORT QUAND MÊME, PARCE QU’EN L’ESPACE DE SEULEMENT QUELQUES LIGNES, IL A RÉUSSI À FAIRE PASSER SON NOUVEL EMPLOYEUR POUR UNE ASSOCIATION CARITATIVE RÉGIT PAR LA LOI DE 1901.JE LE SOUPÇONNE AUSSI D’AVOIR UN PEU BÂCLÉ SA RÉDACTION, PRÉFÉRANT CERTAINEMENT RÉSERVER TOUTE L’ÉTENDUE DE SES TALENTS D’AUTEUR POUR L’EXCELLENT MAGAZINE POUR GRANDES PERSONNES « MAELSTRÖM »… LE LANGAGE KIKOU LOL, IL GARDE ÇA POUR SOMA… MERCI LOÏC, C’EST TROP D’HONNEUR. NOUS AVONS DONC ESSAYÉ DE RETRANSCRIRE SON SMS GÉANT EN LANGUE PLUS OU MOINS FRANÇAISE ET VOILÀ CE QUE ÇA A DONNÉ. - FD

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un texte qui n’engage que moi, LB.C’est en ce début d’année que l’on m’a refilé une super mission : faire en sorte qu’une bande de jeunes chaussée en Vans s’amuse, skate, et voyage avec moi ! Wahou… Mais c’était compter sans l’épaisseur de la fameuse enveloppe budget, quasi inexistante ! D’autant quand la « dite » bande de jeunes regroupe pas moins de quatorze lascars de dix-huit à trente-cinq ans, et tous accros aux voyages longs courriers… Ma première mission fut donc de leur annon-cer que ce n’était pas cette année qu’ils allaient blinder leur carte de Miles Air France, et encore péter dans des draps en soie dans les hôtels de Dubaï ou de Californie… Non, rien de tout ça, juste quelques petites escapades en France. Au moins, au niveau pollution et taxe carbone, « on est bon ! ».Laissez-moi donc vous inviter au milieu du premier « Vans team meeting » chez Popi à Montpellier. un seul mot d’ordre, (enfin, deux), bonne humeur et sac de couchage ! L’avantage (car oui il y en a) de ce genre de petites enveloppes, c’est que cela ramène à certaines valeurs, loin de tous artifices… un bout de sol plat, un duvet, une douche et basta ! Commençons si vous le voulez bien, par une présentation de l’équipe.

Bastien DuverdierTrès pro, il peut dormir et skater n’importe où. Spécialité vestimentaire : le blazer de camping, une veste qui vous permet de manger chez Bocuse, danser aux Bains Douche, tirer à la carabine (ou encore mettre des coups de poing dans un punching-ball électronique qui sonne) à la fête fo-raine de Palavas les flots, mais aussi de skater ou encore dormir sous un arbre en pleine campagne. Bastien sait aus-si faire des rencontres opportunes en soirée et ainsi dormir au chaud et faire un peu d’exercice dans des draps propres, pendant que ses copains dorment par terre chez Popi.

Jean-Philippe Dahmani as known as « Popi »Local motivé, guide efficace, organisateur compétant, lui aussi rencontre un certain succès auprès de la gent fémi-nine… Les filles l’arrêtent dans la rue pour avoir son « 06 » (véridique !). un lascar est même venu nous interrompre en plein Shawarma pour lui dire que ses copines avaient « flas-hées » et voulaient en savoir plus. J’ai aussi entendu une authentique cagole l’appeler « le fils caché de Demi Moore », pendant toute une nuit ! Durant cette semaine à Montpellier, j’ai eu la chance de voir un Popi sur motivé et surtout, il ne s’est rien cassé, chose rare chez lui. Il s’est rattrapé depuis, puisqu’il est actuellement au repos forcé jusqu’à Noël pour cause de ligaments croisés défectueux. Souhaitons un bon rétablissement au fils caché de Demi Moore.

Jon MoniéLe sage, le « vieux » de la troupe, mon poto de longues dis-cussions, le poissard de l’équipe… Durant cette semaine, Jon n’a pas réussi à ramener une seule photo. Il a tenté le diable et a fini assez rapidement par se faire mal. Le drop en photo dans cet article est un bon exemple de situation dans lesquelles il a le talent de se retrouver. Tout drop droppable devant être droppé, il a fini avec un tout bleu et un talon écrasé ! Je peux vous dire qu’il l’avait mauvaise, il en donc profité pour rendre visite à sa famille Perpigna-naise et mettre son corps au repos.

Valentin BauerValentin fait partie des « rookies » comme ils disent là-haut dans les bureaux ! Moi j’appelle ça un bleu ou un puceau de tour. Mais le jeune Valentin est grand et res-ponsable, il a une casquette Lacoste et il s’en sort très bien malgré sa petite expérience des tournées de Skate. Le jeune a su me surprendre plus d’une fois et je dois avouer que je suis content de l’avoir recruté.

Alex RichardEncore un bleu. Même s’il paraît avoir 16 ans, Alex est déjà grand et dépucelé. Il skate tout et ne se plaint jamais, il sait être au rendez-vous à l’heure, et il porte les chaus-sures qu’on lui donne, une fois de plus, je suis satisfait de ma recrue !

Jérone ChevalierNoseblunt

Anthony RousseNollie varial flip

Jon MoniéAcid drop (à valider)

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Ben DelaboulayeKickflip

Bastien DuverdierMiller flip

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Jean-Philippe Dahmani BS Wallride tirette

Nico LevetNose bump 360

Lisa JacobLisa fait partie de l’équipe depuis un bon moment, mais je ne la connaissais que très peu. Et même s’il est très dur de lui soutirer la moindre info, je l’aime bien. Pourtant, je pense l’avoir choqué avec ma grande gueule et ma person-nalité, qui peut s’avérer sans trop de retenue quand je me sens à l’aise… Et je peux vous dire qu’au milieu de toute la troupe, je suis comme un poisson dans l’eau… Imaginez la pauvre Lisa, au centre de pleins de sujets de garçons ! Splendide. Encore désolé Lisa… [NDLR : Nous nous per-mettons d’ajouter ici que Loïc devrait surtout être désolé d’avoir loupé la photo du kickflip de Lisa dans le plan incliné du Lez ! Et puis, pour le reste, ne vous inquiétez pas pour Lisa, elle en a vu d’autre.]

Anthony Rousse & Ben DelaboulayeCes deux-là, je les mets dans le même panier. Pour moi ce sont un peu les mêmes : Cheech and Chong. Des bons gars, des fêtards, sans souci, souvent heureux, rarement râleurs, et super complets sur un skateboard. Je peux vous dire que ces deux-là, je ne suis pas prêt de les virer ! Hé hé.

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Alex RichardHurricane

Lisa JacobFive O to fakie

Jérôme ChevalierJer nous a rejoint avec son chien en fin de semaine, pour cause de bricolage à la maison. Forcément, à plus de 30 piges nous n’avons pas les mêmes activités ni les mêmes soucis qu’à 20 ans, quoique ? Passons, Jer a donc raté la moitié des sessions, mais je peux vous dire, qu’il s’est bien rattrapé. Pendant quatre jours, il a skaté TOuS les spots à fond, et son panier de tricks est du genre complexe et bien garni. Jer c’est le meilleur de toute façon !

Nicolas Levet, aka MDVOn ne le présente plus, le féru de mode, bloggeur activiste engagé contre la prime à la casse… Le haineux le plus célèbre de France a réussi à s’éloigner deux jours de son ordinateur, de son job de merde et de sa ladyz afin d’égayer notre week-end ! Il a réussi à pousser Mérour à bout en un temps record, gueuler des insanités à lon-gueur de journée, répéter cinquante fois les mêmes bla-gues, bref, du grand Nico… un week-end avec Nico c’est parfait, plus longtemps, personne n’est vraiment capable de survivre.

The guest : Julien MerourLe champion de France des champions France, le team mate de MDV chez Trauma ! Julien nous a bien accueilli chez lui et nous a fait profiter de ses spots et bien plus. étant en voyage à l’étranger, il ne nous a rejoint qu’en milieu de semaine. Il nous a tout de suite fait part de l’ac-cueil musclé qu’il réservait à un certain MDV (pour les incultes, Nico s’en prend à la terre entière sur différents blogs et Julien fait partie de son « top ten » des têtes de turques !), mais en fait, grosse déception, rien ne s’est réel-lement passé, Nico a bien cherché pourtant, mais Mérour se contentait de rétorquer par de mignons « ta mère ! ». Désolé, pas de sang, pas de poutre, pas de duvet, et pas de chiens pour les restes ! Je reste sur ma faim et de-mande un deuxième round.

Voilà, maintenant que les présentations sont faites, pas-sons au texte, au vrai :Durant cette semaine, nous avons skaté tous les jours sous le soleil, très peu pris la voiture, sauf une fois pour aller à Nîmes. Nous avons occupé le petit park DIy de Beaulieu pendant de longues heures, fait un beau barbe-cue avec les locaux (merci à eux pour leur motivation). On a aussi dansé, bringué, schreddé les plus petits spots du centre ville et comme tout bon skate trip à Montpel-lier, et certains ont dû aller chercher leur planche dans le Lez. Merci à nos hôtes, Popi, Amory, Ben de Popular et son colloque, et les Montpelliérains ! Voilà, c’est fait.

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Par Tura

VINGT-CINQ EUROS POUR

LE PRIX DE 15

UNE TOURNÉE GAMBLE À BERLIN INTITULÉEC’est sûr, c’est un peu facile de faire l’intro d’un article sur Berlin avec

une photo sur le fameux Mur, mais bon, il faut parfois aller droit au but,

surtout quand on a dans la même image l’autre symbole de la ville (la

tour). Avouez que quand-même, ça en jette ! Mais le plus dingue, dans

tout ça, c’est qu’on peut même voir où la fameuse arnaque a eu lieu, au

yaam ! Autant d’informations sur la même photo, je ne sais pas comment

vous appelez ça, mais moi je dirais du grand art !

Idris Jani, wallride nollie out.

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La chose bizarre que kévin Rodriguez vandalise en toute impunité est

une balançoire géante. Et un peu comme certains spots sont « anti-skatés »,

celle-ci a subit un « anti-balançage », comme on peut le voir sur la photo,

probablement à la suite de la mort tragique d’un gamin, écrasé comme une

souris dans une tapette. un autre détail qu’on ne peut pas voir non-plus,

c’est que le sol est mou comme dans un jardin d’enfant, et parsémé de

gravillons. Mais bon, c’est nettement moins drôle qu’une histoire de gamin

écrabouillé. Slappy BS smith grind.VINGT-CINQ

EUROS POUR

LE PRIX DE 15

Faisons une analogie : prenez un objet de consommation courante dont le prix est fixé à 15 euros, mais pas explicitement. Disons qu’à peu près tout le monde sait que ça coûte 15 euros. Sachant que cet objet n’est absolument pas indispensable à votre épanouissement, irez-vous le payer 25 euros dans un pays étranger ? J’imagine que non. Mais, car il y a toujours un « mais », cette notion d’épanouissement est toute relative. Si vraiment il vous le faut, ce truc, pour vous épanouir, même à 25 euros, alors allez-y ! C’est votre problème, pas le mien.

Sauf qu’il y a un détail qui a failli nous échapper, à vous autant qu’à moi, cher ami lecteur. C’est que nous sommes en tournée Gamble, et que signifie le verbe « to gamble » en anglais ? Je vous le donne en mille : jouer de l’argent, flamber. Eh oui, nos jeunes amis et protagonistes de cette histoire aiment flamber. Surtout entre les repas, ou dans la voiture... Il brûlent leur argent dans leur soit-disant épanouissement comme José brûle son argent dans des fringues yogi yamamoto. De la coquetterie, quoi !

Au départ, cette tournée portait le nom suivant : « Ich bin gamblers ». Ça sonnait pas mal, mais ça ne voulait pas dire grand chose, alors je me suis permis de renommer ça « 25 euros pour le prix de 15 ». C’est sûr que ça sonne un poil moins bien, mais c’est un peu plus vendeur (y’a le prix dedans). Mais pourquoi donc ce titre énigmatique, me direz-vous ? Eh bien c’est assez compliqué à expliquer, tout en étant très simple à la fois.

LA COnFIG’Team Gamble skateboards :

Vincent TouzeryValentin Bauer

Grégoire Cuadrado

Team Gamble wheels :Martin keller

Idris Janikévin Rodriguez

Rémy Taveira

6 jours (5 nuits)1 jour de pluie (au skatepark)

1 van 9 places (pour 10)2100 kilomètres (aller/retour)

1 appart’ (correct)15 boards en rab’ (de quoi faire !)200 cannettes de jus de testicule

de taureau dans le van (ne me demandez pas pourquoi !)

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soma 74

Au départ, Valentin Bauer faisait son ollie tout seul, et puis on s’est tous dit

qu’avec quelqu’un en-dessous, ce serait vachement plus marrant. Le seul à s’être

dévoué, non sans appréhension, fut Rémy qui s’est d’ailleurs pris plusieurs fois la

board ou un pied dans la tronche sans rechigner. A la fin, il arrivait quand-même à

relever la tête mais Valentin restait tellement longtemps en l’air qu’il était déjà en

bas quand Val’ passait au-dessus. Au final, on a gardé celle-là, et tant pis si on ne

voit pas sa tronche, à Rémy. Ollie air.

Sur la droite des premières photos de cette séquence, on peut voir une ligne pavée s’enfoncer dans le gazon. Eh bien figurez-vous que ceci représente l’endroit exact où passait le Mur, il y a un peu plus de 20 ans. A un mètre près, j’aurais donc eu une magnifique métaphore pour cette légende : « Martin keller passe à l’ouest et décide de tirer un trait définitif sur le passé en changeant de stance » ou un truc du genre, mais non. C’est dingue comme je passe toujours à quelques centimètres du trait de génie. Ollie body varial.

VINGT-CINQ EUROS POUR

LE PRIX DE 15

Enfin bref, si vous avez compris où j’ai voulu en venir, c’est très bien. Dans le cas contraire, je m’en vais résumer tout ça en une phrase : payer 25 euros pour être servi l’équivalent de 15 euros, ça s’appelle une arnaque, et ça m’fait bien rigoler. C’est important de rigoler. Et en plus, c’est gratuit. Tout comme le titre de cet article, que je vous offre gracieusement, malgré son prix affiché. Voilà, maintenant que tout est plus clair, je vous invite à poursuivre la lecture de cet article dans un style nettement plus académique, mais pas complétement dénué d’humour.

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VINGT-CINQ EUROS POUR

LE PRIX DE 15

Pour Vincent Touzery, cette semaine en Allema-gne consistait à faire des blunt ou des nose blunt avec un grab. Le premier fut un FS blunt crail grab sur le dossier d’un banc, s’en est suivi celui que l’on peut apercevoir ici, et puis l’autre, sur la page d’en face. En gros, tous les blunts qui passaient, Vincent les a grabbés ! Et y’avait du monde sur la corde à linge... nose blunt slide stale fish.

Ce spot apparaît immanquablement dans

tous les articles sur Berlin, et celui-ci

ne fera pas exception. Parce qu’après,

les gens ne vont plus comprendre. Déjà

que le mag est gratuit, petit et distribué

partout sauf en kiosque, si en plus on

ne fait pas comme tout le monde à

l’intérieur, on risque de perdre nos lec-

teurs, enfin, s’il y a encore des gens qui

lisent vraiment les magazines. Surtout

les légendes où on a bien pris soin de

mettre le nom du trick en gras pour

être sûr que personne ne lise le reste...

Vincent Touzery, blunt tirette.

Berlin, donc. une destination à la mode. Elle a du bon, la mode, parfois. Parce que Berlin a pas mal de bonnes choses à offrir, en dehors des spots : des kebabs ou des pintes en terrasse à 2 euros, mais surtout une ambiance générale décontractée, ce qui est assez surprenant pour une capitale faisant environ 8 fois la surface de Paris. C’est qu’il y a de la place, assez pour que le skate ne soit pas trop encombrant, et donc mieux accepté. Même les

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Il faut savoir que Grégoire Cuadrado a rentré ce trick en 2 essais, et impeccablment, juste pour le plaisir, avant que je m’y intéresse avec mon appareil-photo. C’est à partir de ce moment-là que les choses se sont compliquées. Ca a pris un certain temps, il a rentré celui que l’on peut voir ci-dessous, mais une fois visionné sur l’ordinateur, on s’est tous les deux dits qu’on pourrait le faire mieux. Alors on est revenu le lendemain, ça a encore pris un petit moment, et puis au final, on a gardé celui de la veille ! BS smith grind kickflip out.

Ce qu’on ne voit pas sur la photo, c’est qu’à 3 mètres derrière Rémy

Taveira se trouve le plus petit skatepark en béton du monde. Ou le plus

grand skatepark en béton pour fingerboard du monde, selon de quel côté

on se place. un genre de mini-Burnside de 8m de long sur 30cm de lar-

ge, avec copings et rails... Mais le plus dingue, c’est que tout ça (les deux

« vraies » courbes inclues) a été construit par le champion du monde de

fingerboard (sans déconner) qui est également un skateur « normal » et

qui vit juste en face du spot. Inévitablement, il nous a vu de sa fenêtre

et il a débarqué, avec sa truelle, pour nous demander gentiment de faire

gaffe au béton tout frais qu’il venait de poser en bas d’un plan incliné

juste à côté. Forcément, quelqu’un y avait déjà laissé ses traces, mais

ça ne l’a pas énervé, il a juste lissé de nouveau son béton, et c’est tout

juste s’il ne nous a pas remercié d’être venu défoncer son spot... Il nous

a même indiqué où il cachait une échelle qu’il avait fait lui-même pour

qu’on puisse grimper sur un mur et avoir un meilleur angle pour la

vidéo... un chic type, ce Timo Kranz. BS lipslide BS revert.

VINGT-CINQ EUROS POUR

LE PRIX DE 15

divers petits skateparks disséminés à travers la ville sont bien foutus, et pour la plupart en béton. Il y a bien tout un tas d’autres choses agréables mais il y en a une non négligeable et totalement imprévisible capable de ruiner votre séjour : la pluie (voire la neige). Enfin, pour les hyperactifs, il y a quand même le Skate-halle (et plus récement le Mellow Park) pour skater à l’abri. Cependant, nous n’avons eu à choisir cette option qu’un seul jour. Le reste du temps, nous nous sommes laissés conduire de spot en spot, en suivant les indications récupérées sur le site (controversé) skhateyou.com.

Bref on discute, on discute, mais je vois déjà le bout de ce texte arriver, et je crois bien que je ne vais pas avoir le temps d’en remettre une couche sur cette histoire de 25 euros... Dommage, ça m’aurait bien fait marrer !

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Vos parents vous l’ont déjà répetté mille fois : « qui joue avec le feu, fini toujours par se brû-ler ». Si l’on en croit le dicton, Ali Boulala est un grand brulé. Remontons trois années en ar-rière, Ali est un des meilleurs skateboarder au monde, il vit de sa passion, et peut se permet-

tre de ne jamais se soucier de rien. Il vit le rêve de milliers de gamins et en profite au maximum.

Et puis un jour, en une fraction de seconde, tout bascule. Vous connaissez tous l’histoire, ou de-vriez la connaître ; Ali est en Australie pour l’un des plus gros contest de l’année, et même si, depuis un certain temps, il s’est montré raisonnable avec l’alcool et les drogues en général, là, c’est un peu différent, tous ses potes sont là, ceux qu’il ne voit que rarement, c’est la fête… Ali

fait le con avec sa moto de location, Shane Cross est à l’arrière et leur virée se termine dans le mur. Shane est tué sur le coup et Ali est plongé dans le coma. Il y restera trois semaines et au réveil, il doit affronter une justice Australienne particulièrement sévère avec ce genre de délit.

La sanction tombe, quatre ans de prison dont deux fermes. Bienvenu en enfer.Ali est libre aujourd’hui, il est de retour en Suède et son pote Loïc Benoît est allé le voir pour lui tirer les vers du nez et shooter sa première photo « de skate » depuis l’accident ! L’entrevue

se déroule dans le restaurant du frère d’Ali, devant un match de la coupe du monde de Football.

Intro par FreddInterview par Loïc Benoît

ALI

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Ton intérêt pour le Foot n’a pas changé ?Oui j’aime ça, et puis ça m’occupe !Tu dois t’en foutre des bleus maintenant ?Eh oui, je supporte l’Australie maintenant, ha ha !Quand as-tu appris la date exacte de ta libéra-tion ?En fait, six mois avant, j’ai reçu une lettre, précisant ma date de liberté. Mais après ça, je n’étais pas réellement li-bre, je suis effectivement sorti de prison, mais les gars de l’immigration m’attendaient pour me mettre dans une autre prison, celle de l’immigration… Ils m’ont gardé envi-ron une semaine, puis j’ai eu un billet d’avion pour la Suè-de. Mais je n’étais toujours pas libre, trois gars sont venus avec moi pour m’escorter ! une fois arrivé à Stockholm et passé la douane, ils m’ont rendu mon passeport, signe de liberté retrouvée. C’était marrant, j’ai recroisé les mêmes types le soir même, tous bourrés dans un bar ! Ils ont l’air d’avoir une vie de fous ces gars !Et Amanda [sa copine, de nationalité australienne ndlr], elle t’attendait déjà en Suède ?Par pure coïncidence, nous avons voyagé le même jour, mais pas dans le même avion, elle avait acheté un billet le jour où elle a appris ma date approximative de sortie.Tu as reçu beaucoup de visites en prison ?Amanda venait tous les week-ends, mais il y a aussi eu mes vieux potes, comme Steve [Forstner], Arto, Geoff Rowley, Fred [Mortagne], toi. Et puis Jake Duncombe est venu souvent, accompagné de Lewis Marnell, pas mal de mon-de… Sans oublier ma mère qui est venu de Finlande, les parents d’Amanda… Mais c’est sûr que c’est Amanda qui remporte le titre du plus grand nombre de visites ! Merci. On a fini ? T’es fou, ce n’est que le début ! L’an dernier, lors de notre visite, tu me disais que tu suivais des cours.Oui, j’ai fait de l’infographie et un peu de compta. J’ai fait des logos, des posters, des covers de CD…Tu comptes t’en servir dans ta nouvelle vie ?Je n’en sais rien, mais je ne suis resté que deux ans [rires]. J’aurai dû prendre dix ans, je serai sorti au top ! En plus c’est gratuit… [rires]Depuis ton retour ici, tu m’as dit que tu avais déjà subi une opération.Oui j’ai chopé une hernie en prison, j’ai découvert ça un jour, mais ils m’ont dit que ce n’était pas une urgence, « tant que vous n’êtes pas en train de mourir, nous ne pou-vons rien pour vous ! », donc de retour ici, je m’en suis oc-cupé direct, cela n’a pris qu’un jour, entré le matin et sor-ti le soir !

Sinon tu as toujours ton problème de hanches ? Que s’est-il passé ?En fait, un os a poussé dans le muscle de la hanche. Sui-te au coma et à la période où je suis resté alité ; mon cer-veau a apparemment envoyé le mauvais signal au mauvais endroit, et du coup, j’ai hérité d’un os supplémentaire dans ce muscle, ce qui me fait boiter et perdre l’équilibre…Tu vas te faire opérer ?Bien-sûr. Ils doivent m’opérer et donc enlever cet os dans la hanche. Et toujours selon les docteurs, après beaucoup de rééducation, je devrais revenir à 100% des capacités de mes jambes.En parlant de rééducation, je sais que tu en as fait beaucoup en prison. Et maintenant ?Oui, en prison je n’avais un peu que ça à faire, donc j’ai beaucoup rééduqué mes jambes, mais depuis que je suis sorti, je suis fainéant, je devrais m’inscrire dans un club de gym, mais j’ai la flemme…Je passe un peu du « coq à l’âne », mais peux-tu imaginer ta période de détention sans Amanda ?Je ne sais pas, j’ai pleinement conscience de la chance que j’ai que cette fille soit entrée dans ma vie. Sans son sou-tien et ses visites je pense que tout cela n’aurait pas pu être possible ou du moins tout m’aurait semblé plus long et horrible ; quel soutien !Du coup tu es parti pour le mariage…Oui, en fait nous nous sommes fiancés en 2007, juste avant l’accident et tout ce qui s’est passé. Nous avions déjà parlé de mariage, mais les évènements en ont voulu autre-ment, et finalement, me voilà enfin libre et les bonnes cho-ses arrivent.Comme tu ne fais pas tout comme tout le monde, tu as choisi une date un peu farfelus.Pffff, non. Rien de farfelu, juste le 10.10.10, rien de plus !Et ce mariage ne cache t-il pas un retour en Aus-tralie ?Non, loin de là, je ne marie pas pour chopper un visa ou un truc du genre.Et ton retour sur un skate ?J’y crois, j’espère… Mais rien n’est sûr ! Même si les mé-decins m’ont bien dit que je devais revenir à 100% suite à cette fameuse opération de la hanche ! Donc oui, j’espère beaucoup !Arrête de jouer avec ce gadget ! [Ali s’est offert un Iphone pour son premier jour de liberté, et durant cette interview, il n’a pas arrêté d’essayer d’instal-ler des jeux « craqués » sur son nouveau jouet…]

Oui donc, les médecins me disent plein de choses et effectivement si tout se passe comme prévu, bien-sûr que je serais de retour sur un skate !Tu reçois toujours de l’argent de tes spon-sors ?Oui et non, je ride tou-jours pour Flip et il va fal-loir que je cherche d’autres sponsors... mais c’est très dur, car je ne peux tou-jours pas skater… [rires]. Tu sais, je vis au jour le jour, surtout après tout ce qui vient de m’arriver. que ce soit pour mon retour sur un skate, mes spon-sors, une vie australienne, je verrai, je me pose beau-coup de questions, certes, mais je ne fais pas trop de plans pour le futur…Tout ça me fait envie, je le ferai mais où ? quand ? Com-ment ? Je n’en sais rien et je verrai bien…Si demain tu repars en Australie, tu crois que tu rentres sans problèmes ?Bien-sûr que non, ils me connaissent maintenant [rires] ! Non, je sais juste que pour mon prochain voyage je dois me rendre à l’ambassade et faire plein de paperasse, mais je n’en suis pas encore là.Ha oui, une question à la con ; ca t’as paru long ?En fait, j’étais dans une prison « low security », j’étais comme dans un petit village, ha ha et même si aucune pri-son n’est cool, le temps est passé super vite. quand je re-pense à tout ça, j’hallucine d’être là, libre et en Suède, avec la fille que j’aime !Et ici, tu vis où ?Mon frère, que je remercie énormément, a anticipé mon retour, il a loué un appart pour me loger dès mon retour, je vis donc ici à Stockholm avec Amanda, dans un appart que mon frère loue pour moi !Des projets ?Comme je te l’ai dit, je vis au jour le jour, je sais juste que

je pars dans une semaine au Portu-gal, pour le mariage de mon frère.Ce sera ton premier vrai voyage « libre » ?Oui mon premier voyage « free as a bird ».As-tu quelques chose a rajou-ter pour les kids ?Oui, MERCI ! Je réalise pleins de choses aujourd’hui. Je suis allé à ce contest à Göteborg, j’étais juge, il y avait plein de kids, j’ai hallu-ciné ! On dirait qu’ils m’aiment toujours autant ! J’ai reçu telle-ment de lettres de soutien quand j’étais en prison, d’un peu de par-tout, c’était fou. Je leur dirai juste de prendre la vie de façon simple et de faire gaffe. De se concentrer sur le skate, d’être prudent et de ne pas perdre son temps à faire et prendre des merdes !As-tu des news de tes team mates ?Oui, surtout de Geoff et de Arto. J’ai encore parlé avec Arto un long moment au téléphone la semaine dernière…As-tu vu la dernière vidéo Flip ?

Oui bien-sûr !Et je voudrais connaître ton point de vue sur ce « nouveau team » ?Je n’en sais rien, je ne connais aucun de ces kids, je ne les ai jamais rencontrés, je ne connais pas les histoires ! Et puis, je ne veux pas trop dire de merde [rires], Flip est le seul sponsor qui me soutienne encore ! J’ai trop de respect pour Jeremy Fox, Ian Deacon et les autres, Merci !As-tu toujours autant de contacts avec eux ?Oui, carrément, ils me soutiennent ! Mais en parlant de vi-déos, je veux voir la vidéo avec Arto, la vidéo Alien.Quoi tu n’as pas vu la vidéo Alien ? Whaou, le geek est à la rue… Et tiens, sais-tu pourquoi il a quit-té Flip ? Non, et on s’en fout.C’est vrai et puis c’est ton interview pas celle d’Arto ! Exact ! [rires]

« si tout se passe comme prévu, bien-sûr que je serais de retour

sur un skate ! »

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29-30 maiLASH !C Dans le même registre et tout aussi importants et fondateurs, sont les lieux de « pèlerinages ». Tout le monde n’est pas obligé d’être aussi extrême que Ian Dykmans et son pote qui ont fait Bruxelles-Marseille en skateboard, mais il y a quelques endroits qu’on se doit d’aller voir quand on fait du skate-board. Chacun étant libre d’établir sa propre liste de trucs à voir et à faire bien sûr. Par exemple, et pour ne pas trop me mouiller, je dirais qu’une liste type pourrait ressembler à ça : un grind à Burnside, un ma-nual à Pier 7, un ollie sur les « crot-tes de Mammouth » à Grenoble, une San Miguel à Barcelone, un wallride sur le mur de Berlin… Vous voyez quoi. Le drame pour moi c’est qu’à mon âge avancé, je n’étais jamais allé à Berlin donc quand les gars du Clash nous ont invités Tura et moi à aller jeter un œil à leur contest, j’ai sauté sur l’occasion. Bon, le wallride, on a bou-clé ça direct avec le collègue. Le mur se trouvait juste entre notre hôtel et la « Skatehalle », le skatepark de Berlin, alors dès le premier matin, j’ai pu le rayer de ma liste. Ensuite nous nous sommes rencardés avec

Les hommes… Attendez, laissez-moi réfléchir… Oui ça marche pour les femmes aussi. Donc je reprends : les hommes et les femmes se construisent à travers leurs expériences, les divers évènements, rencontres, découvertes qui jalonnent leurs pe-

tites vies d’êtres humains. Les premiers pas, les premiers mots, les premiers émois amoureux, le premier fix d’héroïne, etc. Vous savez comment ça marche, on appelle ça « la vie ». La recette est la même pour le skateboarder qui n’est finalement qu’un être humain plus ou moins comme un autre et qui peut aussi être une fille, si, j’en ai déjà vu. Le premier ollie, le premier trip avec la bande de copains, le premier handrail, le premier contest, le premier pool… Tout le monde passe par ces petits rites ini-tiatiques et c’est ce qui fait tout l’intérêt de l’aventure.

Ca, c’était pendant le « best trick ». Max a pris 3 fois 50 euros : switch tré, big spin heelflip, big spin heelflip boardslide, le tout avec la 7,6 de Poulain !

Lui, c’est Ritchie Löffler, un vieux de la vieille, presqu’une légende en Allemagne. FS wallride pop off, replaqué dans la petite croube.

Photos par TuraTexte par Fredd

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LASH !la communauté française de Berlin (des Antiziens, un Poulain, notre pote Jean-Marc) avec qui nous sommes allés jouer dans la rue. Le bel Hugo Liard a fait le grind qui se trouve en page 8 de ce magazine, il l’a pas volé, rarement vu un élan aussi pourri… Le lendemain, c’était le début du contest, la « Skate-halle » est vraiment un chouette endroit. Le park est génial, mais les contests de street, ça je me fait vite chier, alors je ne regarde que les finales en général. Je suis donc allé voir le bowl avec my man Paulo. On l’a tué. Puis au moment de partir, Tom Penny est arrivé. Je me suis assis sur ma board pour ne pas tomber dans les pommes, puis j’ai regardé et Paulo a filmé. Penny faisait vraiment très plaisir à voir, allez faire un tour sur la rubrique vidéo du site de Soma pour vous rendre compte par vous-même. Après ça, on est retourné skater dans la rue avec la bande. On avait pris avec nous trois skateurs canadiens dont une canadienne qui est instantanément tombée amoureuse de moi, mais qui est finalement repartie avec Hugo ce soir-là… Allez compren-dre. M’enfin, je m’en fiche, ce soir-là on a fait la fête et je suis rentré avec Alex Mizurov ! Le gars était à l’opposé de ce que j’avais imaginé de lui, sympa, bavard, souriant… Ça a été le coup de foudre ! Je ne déconne même pas, il était vraiment cool. Le lendemain, j’ai donc regardé le contest, de toute façon, après avoir dansé toute la nuit, j’étais trop fatigué pour faire autre chose. Mizurov m’a encore fait plaisir. Alors qu’il venait de replaquer un switch fs big spin (je crois) sur le double set, il a refusé l’argent que lui tendait le gars au micro, parce que Max Genin venait juste de le faire avant lui : la Classe. Tiens, en parlant de Max. J’irais pas jusqu’à dire qu’il a fait dans l’originalité, mais il est quand même incroyable. Il casse sa board pendant le best trick, emprunte celle de Poulain qui fait la moitié de la sienne en longueur et en largeur et paf ! Switch 3-6 flip direct sur le double set. La board de Poulain n’avait jamais vu ça ! Max a terminé huitième, ce qui est bien

mais pas top, mais au moins, il ne rentre pas les poches vides, et c’est tout ce qui compte, n’est-ce pas Max ? Il a même battu l’homme du weekend : youness Amrani ! Il a fini dans les choux, mais c’était vraiment lui le meilleur. Il est juste hallucinant (ambiance big spin double heelflip sur le double set) et ce n’est certainement pas la dernière fois que vous entendez parler de ce jeune belge sympathique. Le gars qui a gagné, Thomas Weber, était balaise, bizar-rement, c’était pas le meilleur, mais il était bon quand même, donc rien à redire. Du côté des filles ça continue de progresser, c’est flagrant. Bientôt, ça va même devenir intéressant… Ha ha. Voilà, je pense que je vais m’arrêter sur cette nouvelle remarque sexiste, de toute façon je ne vois pas trop quoi ajouter, souvenez-vous juste de youness Amrani… Allez, je vous laisse, je dois aller compléter ma liste de trucs à faire avant de mourir. Alors, où en étais-je ? Le mur c’est fait, la démo de Penny aussi… Ha oui, « sauter par-dessus la muraille de Chine », ça j’ai pas encore fait. C’est quel bus pour la Chine ?

CTHE

youness Amrani, switch BS tail slide shove it.

Park : 1 Thomas Weber (DE) / 2 Alex Mizurov (DE) / 3 Lukas Danek (Cz) ; Girls : 1 Diana Kränsel (DE) / 2 Sarah Meurle

(SWE) / 3 Anna Kruse (DE) ; Bowl : 1 Packy Fancher (uSA) / 2. Kilian Heuberger (DE) / 3 Jan Tomsovsky (Cz)

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1 un t-shirt Magenta, mais bleu / 2 une chaussure gauche Titan de chez Vox / 3 un caleçon Cleptomanicx bariolé, mais bon, c’est qu’un caleçon / 4 une board Vallely pour faire des hand plants (Element) / 5 une chemise à capuche Ambiguous / 6 la nouvelle Dustin Dollin de chez Vans, avec le scratch / 7 un t-shirt zooyork avec un gros logo pour leur faire de la pub / 8 une paire de chaussettes Volcom qui se passe de commentaire / 9 la chaussure de Guy Mariano de chez Lakai, bien entendu / 10 un t-shirt Element de voyage / 11 le pro-model de t-shirt de Jeron Wilson chez DVS/Diamond (sans déconner !) / 12 une chaussure Griggs2 de chez Element / 13 le second pro-model Leo Valls de chez Magenta / 14 un t-shirt Santa Cruz ‘cell block’ bien à l’ancienne. C’est tout pour aujourd’hui. A la prochaine ! - DT

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LES 10 VIDéOS quI ONT VRAIMENT CHANGé LE MONDE(SELON MOI)

ENvRaC Assez logiquement, les vidéos qui marquent vraiment sont celles qu’on découvre dans ses pre-mières années de Skate, mais on n’est jamais à l’abri d’une claque tardive. Personnellement, je pensais que les premières vidéos Powell et les premières Santa Cruz avaient achevé de me construire en tant que skateboarder. Puis « underachievers » est sortie et j’avais 16 ans à nouveau, c’était reparti comme au dé-but. Quelques années plus tard, « The Strongest of the Strange » a eu un effet assez similaire, une vérita-ble cure de jouvence. Les vidéos de skateboard ont ce pouvoir de tout bousculer, ou de laisser totalement indifférent et tomber instantanément dans l’oubli. La liste qui suit est, bien entendu, subjective et en aucun cas exhaustive, à vous de vous faire la vôtre. En même temps, vous avez sûrement autre chose à faire… - FD

_Powell Peralta – Public Domain (1988)Ok, avant il y avait eu les trois premières Powell avec « la vraie » Bones Brigade (Hawk, Cab, Lance, McGill, Guerrero). Mais là, avec Ray Barbee, Chet Thomas, Steve Saiz, Jim Thiebaud, et même, et ça paraît fou de dire ça aujourd’hui : Mike Vallely ! ça a vraiment été la claque géante, la première. Le début de la fin de la rampe. L’en-trée dans une ère nouvelle. On était jeunes aussi…

_H-Street – Hokus Pokus (1989)Sal Barbier, Ron Allen, Brian Lotti, John Reeves, Donger, Alfonso Rawls, Colby Carter, Danny Way mais surtout Matt Hensley. Tout filmé à l’arrache avec des caméras bon marché et monté sur le magnétoscope du salon… C’était simplement la révolution à l’époque. La fin du règne de Powell sur le marché du skate et de Peralta sur celui de la vidéo. Et ouais mon pote !

_Blind - Video days (1991)Régulièrement citée comme la meilleure vidéo de tous les temps par environ 99 % des pros… Réalisée par un mec qui a fait « Where the wild things are » par la suite. La première part de Guy Mariano, la meilleure de Mark Gonzales et de Jason Lee. Rudy Johnson au top. Il n’y a que Jordan Richter qui se demande bien ce qu’il fout là…

_Alien Workshop « Memory Screen » (1991)Le « Muhlolland Drive » du Skateboard : la (les) première(s) fois on n’y comprend rien, mais on trouve ça génial quand même. Et puis il y a Dinosaur Jr...

_Plan B – Questionable (1992)Les pantalons sont gigantesques, les roues minuscules, Hensley arrête, Rodney fait du Street, Sheffey des late shove-it, Mike Caroll tue l’EMB, Way & McKay conti-nuent sur leur lancée et Pat Duffy… « The terminator » débarque de nulle part et décide de changer les règles du jeu. Désormais, grinder des rails gigantesques est possible. Le BS lipslide sous la pluie par contre, encore aujourd’hui, ça reste impossible. Cette année là, tout le monde écoute Primus (ou Fu-Schnickens).

_Stereo « A Visual Sound » (1994)Ethan Fowler, Carl Shipman, Dune, Greg Hunt, Jason Lee, Matt Rodriguez, Mike Daher, Mike Frazier. Bien sûr, ils n’ont pas inventé le Jazz ni le Super 8 mais il se dégageait une véritable âme de cette vidéo. Et à l’épo-que, au milieu de toutes les Hip-Hoperies gangsterogè-nes, ça faisait un bien fou.

_Eastern Exposure 3 « underachiervers » (1996)La vidéo qui nous a fait oublier la Californie. D’un seul coup, tout le monde se prend pour Donny Barley ou Ricky Oyola, on veut des boards plus larges, des roues plus grosses et on veut faire des pole jams, des wallies et des feebles sur des rails… La part de Ricky Oyola sur Metallica puis sur rien du tout est la meilleure chose qui soit arrivée au skateboard.

_Cliché - Europa (2000)La première vraie vidéo Européenne qui rencontre un succès internationnal. La première fois qu’on y croit vraiment et qu’on est même fier d’être Européen (j’ai pas dis « fier d’être Français » hein, faut pas déconner !).

_éS - Menikmati (2000)Fred Mortagne introduit une nouvelle façon de filmer et puis éS à ce moment là, c’était vraiment ce qu’on pouvait imaginer de mieux question team. La première vraie part de Arto aussi…

_Coliseum - PJ Ladd’s wonderfull horrible life (2002)La part de PJ Ladd. La grosse claque. À l’époque, c’était la course à celui qui sautera le plus de marche, grindera le plus long rail, etc. Et puis ce petit gars dont personne n’avait jamais entendu parler est arrivé, et soudain, tout est devenu plus raisonnable.

_The Strongest of the Strange (2006)un putain de chef d’œuvre. La vidéo qu’on peut montrer à sa copine ou ses parents sans avoir à rougir, sauf peut-être quand Pontus se promène la bite au vent… Les spots fait à la main, des larmes, de la sueur, de l’émo-tion. Pontus Alv à son meilleur.

_Lakai - Fully Flared (2007)Mike Mo pour la jeunesse, Alex Olson et le retour de Mariano pour nous, la part des français, un nouveau trick toutes les dix secondes… un filming et une produc-tion irreprochable, des effets spéciaux dans la tradition des vidéos de la famille Girl… La meilleure vidéo de tous les temps pour certains, beaucoup trop de ledge dancing pour les autres. La vidéo divise mais a totalement sa place dans cette liste.

Voilà. J’aurai aimé ajouter une Anti-Hero ou deux , une Consolidated, la Welcome to Hell, les premières Santa Cruz, la Man Down, la TWS avec Penny, la Mouse, la Niko-mouk2000… mais hé, on avait dit 10 vidéos, et y’en a déjà 12 dans la liste au-dessus…

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_DC sont les initiales de Droors Clo-thing, une marque de vêtements (de skate) disparue au début des années 2000.

_Le logo Es a été dessiné par Alex Wise, un skateur parisien qui s’était re-trouvé en couverture de Noway en 1991.

_A la suite d’un procès intenté par la marque Etonic à Etnics, la marque de Pierre-André Sénizergues a remplacé le C par un E pour devenir Etnies.

_Fin des années 90, nike avait tenté une première pénétration du marché du skate et avait dû faire face à un refus massif qui avait donné naissance à un groupe de pression nommé “The ‘don’t do it’ army”. Puis, au début des années 2000 la marque avait de nouveau tenté, plus subtilement cette fois, de se faire accepter auprès des skateurs, en lançant Savier, avant de laisser tomber peu de temps après.

_Florentin Marfaing n’a jamais quitté Vans, même quand il apparaissait dans des pubs Aeon.

_Vans est la particule du nom de Paul Van Doren, créateur de la marque en 1966.

_La seule marque de skate-shoes basée en Europe s’appelle Sykum, et vient de fêter ses 10 ans.

_Début 2010 Crème skateboards a présenté son catalogue de chaussures. Cependant, aucune n’a encore atteint les skateshops européens.

_Osiris s’appelait Evol à l’origine. Soit le mot “love” à l’envers, et phoné-tiquement identique à “evil” en anglais.

_Mike Carroll a eu un pro-model chez Vans au milieu des années 90, avant d’entrer chez DC.

_Gravis est la seule marque ayant fait le trajet snowboard-skateboard. Nombreuses sont les marques de skate ayant fait l’inverse. Lib Tech a bien essayé de faire des planches de skate à un certain moment, sans succès.

_Fin des années 90, Reebok tenta une percé dans le skate avec sa sous-mar-que “Boks”, qui sponsorisait Sébas-tien Daurel en France.

_En 2001 Ronnie Creager lance nadia Footwear, qui n’atteint jamais les skateshops français.

_Puma est probablement la seule marque “grand public” à s’être retrou-vée malgré elle dans le skateboard. Début des années 90, tous les skateurs ou presque se sont subitement mis à porter des Clyde.

_Au début des années 2000, Lance Mountain avait un pro-model chez Adidas.

_kareem Campbell a eu un pro-mo-del chez Duffs, qui sera repris ensuite chez Axion.

_Les trois premiers riders Adio étaient Steve Berra, Tony Hawk et Jeremy Wray.

_Avant cela, Jeremy Wray avait par-ticipé au lancement de Dukes shoes, dont il était l’unique rider.

_JB Gillet a eu un pro-model chez Link, la marque française qui ne vécut que quelques semaines.

_Pat Channita et Bucky Lasek ont tous deux eu un pro-model chez Genetics (une sous-marque de Airwalk disparue depuis).

_Le 23 brodé sur la chaussure de Sal-vadore Lucas Barbier de chez Etnies était bien-sûr en référence à Micheal Jordan, et deviendra par la suite le nom de sa marque de boards (“Twenty Three”) disparue depuis, et qui sponso-risait Jason Dill et Clyde Singleton.

_Le nom Lakai proviendrait de l’un des divers surnoms de Mike Carroll “Malakai”.

_Le E au début de Emerica est pour “Europe”. L’idée était de donner une dimension mondiale à la marque.

_Au début des années 2000, Globe lança la première (et dernière) marque de skate shoes destinée aux filles : Gallaz.

_Avant d’en avoir un chez Etnies, Bastien Salabanzi a eu un pro-model chez Vans. Bastien n’a aujourd’hui aucun sponsor officiel de chaussure.

_En 2010, Element arrête les pro-

models de chaussures.

_Ron Bertino et Alf Rawls ont eu un pro-model chez kastel, qui avait misé sur la plus grosse bulle d’air du marché !

_Jason Lee et Tony Hawk ont eu au même moment un pro-model chez Airwalk, aux alentours de 1995.

_Eighty Eight devait son nom à la meilleure année de skate que les riders originels aient connue, d’après Kris Markovich.

_Steve Caballero fut le premier a avoir son nom sur une chaussure de skateboard, chez Vans, qu’il n’a jamais quitté non plus.

_Fin des années 90, Sole Technology (Etnies, Es, Emerica) lança Sheep, une marque de chaussures totalement vegan (sans cuir), avec dans le team Ed Templeton et Rick McCrank.

_Avant de faire des rollers et de trot-tinettes, Airwalk était, fin des années 80, la plus grosse marque de skate-shoes du monde, au coude à coude avec Vision Street Wear.

_Fin des années 90, Converse se lança dans le skate en créant des modèles spécifiques (comme Adidas et Nike l’avaient fait au même moment) puis laissa tout tomber 2 ans plus tard. Stéphane Larance et Kenny Anderson faisaient partie du team.

_Dans les années 90, Bam Margera a longtemps été sponsorisé par nike.

_Vita, une marque américaine fondée par Mark Oblow (chez Gravis aujourd’hui) n’aura duré que quelques courtes années, juste le temps de faire un pro-model à natas kaupas, Jason Dill, et Reese Forbes, entre 1998 et 2001.

_Personne ne sait vraiment ce que signifient les initiales DVS. Si vous le savez, ça nous intéresse !

Si vous avez moins de trente ans, il y a des chances que vous appreniez quelque chose. Dans le cas contraire, vous savez peut-être déjà tout ça... - DT

H I S T O I R E S D E C H A u S S u R E SENvRaC

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L E D O C u - F I L M D E S K A T E ( D E L’ é T é )ENvRaC SyLVAIn ROBInEAu était “le vieux” du numéro huit. Depuis cet instant de gloire, il a eu le temps de réaliser un film (moyen-métrage) qui parle de skate, de sociologie, de meurtre et même d’amour. « Qui sera le maître ? » que ça s’appelle. Au passage, c’est Guillaume noyelle qui se charge du skate, et Sylvain lui-même qui joue le rôle du chauffeur de taxi parisien suspect et philosophe. y’a même une ap-parition de Soy Panday et une interview de Raphaël zarka, qui sert de fil conducteur… Ça pourrait faire beaucoup, comme ça, mais au final, tout s’emboite, pour former un truc qui tient bien la route. Pour une histoire de taxi, forcément, c’est mieux. - DT

_Tu fais quoi, dans la vie ? Dans ma vie professionnelle, je fais de l’image. C’est ce qui me fait manger, et j’espère en faire de plus en plus !_Tu as déjà fait des vidéos de skate ? Oui, quelques-unes, quand j’habitais Orléans._A propos du film, c’est plus un documentaire ou une fiction ? C’est plus un documentaire, avec une fiction pour que ce soit plus digeste. L’objectif, à la base, c’était ça : faire un truc binaire où il y aurait du skate et des propos. Mais ça aurait été vite chiant, donc j’ai ajouté une intrigue. _Quel était le but ? J’avais l’idée depuis longtemps de faire un documentaire sur le skate, et ce qui a tout déclenché, c’est la lecture de “la conjonction interdite”, de Raphaël zarka. _Je vois, j’ai offert le livre à mon frère et mes parents, ça explique bien le skate… Voilà, j’ai voulu retranscrire en vidéo une partie de ce truc-là, mais sans rentrer dans le détail de la conjonction interdite, l’étude que zarka a fait sur le skate. Donc juste illustrer les idées lumineuses qu’il avait. un peu comme toi, j’aurais bien aimé avoir un film comme ça à montrer à ma famille quand j’avais treize ans, pour leur faire comprendre les grandes lignes. Parce qu’ils ne comprenaient pas trop [pourquoi j’étais autant à fond de skate…]._Ils ont vu le film ? Pas encore ! _Comment est venue l’idée de l’intrigue ? C’est un chemi-nement, de l’écriture, des ratures, des recommencements… Je ne sais plus comment ça m’est venu, mais ça muri… Et puis Paris, pour moi, c’est les taxis. C’est un truc vachement symbolique ! Paris pour moi, c’est pas la tour Eiffel, c’est les taxis, le métro, les terrasses de café… Et comme on est dans le déplacement, dans la ville, le taxi était un bon appui. _C’est vrai qu’il y a un parallèle entre Guillaume [noyelle] qui skate et le taxi qui se déplace… Oui, on

est tout le temps dans un contexte instable. La seule chose stable dans le film, c’est l’interview [de zarka]._T’es pas mauvais en tant qu’acteur, non-plus. Au début, ça m’a fait marrer, et puis rapidement, on se fait au personnage, on oublie Sylvain. Tu te sens plus à l’aise de quel côté de la caméra ? Ah ! Derrière ! Là c’était assez facile dans la mesure où j’ai écrit le texte, où c’est moi qui décidait de tout, j’étais à l’aise. Et puis c’est un peu moi, ce taxi, je ne joue pas vraiment ! Enfin si ! Au départ, je voulais que ce soit Soy qui le fasse, mais techniquement c’était impossible. J’avais fixé deux caméras sur les sièges, et j’étais obligé d’être là, et tout faire moi-même. Les caméras tournaient, je conduisais, et je jetais un oeil entre chaque prise pour surveiller… Je ne le referais pas ! _Où pourra-t-on voir le film ? Sur internet, au mois de septembre. _En attendant, tu le présentes à des festivals ? Eh bien il va peut-être faire un festival ou deux, mais je ne sais pas encore lesquels. Et puis je l’ai envoyé au festival du film de skate de Los Angeles. C’est symbolique ! Mais cette année, c’est assez chaud, il y a des grosses productions, un docu-mentaire Vans, et même Macho Tail Drop qui est en lice._Mais il y a plusieurs catégories, non ? Oui. Moi je leur ai envoyé en disant que ça se situait clairement dans un documentaire, mais ça ne rentre pas dans leurs critères, par exemple pour eux, un documentaire c’est minimum 45 mi-nutes, et mon film fait 30 minutes. Pour moi, ça s’inscrivait dans la catégorie ‘creative’ quelque chose, une sorte de truc sans règles établies. _Pas de DVD, donc ? J’aimerais bien faire un beau produit, avec “La conjonction interdite” dedans, ce serait formidable ! Mais tant qu’on ne m’offre pas 30 000 euros…

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Caroline a pris son vendredi de congé et une fois de plus, nous nous prélassons sous le soleil qui brille au-dessus du parc Monceau. De jeunes garçons et filles courent sur l’herbe et rigolent, l’air enjoué. Nous sommes à la fois choqués et amusés de voir un groupe de petites femmes sous des arbres, tout près de nous, qui donnent des coups de pied, tirent et sautent sur une poupée gonflable. Alors que le soleil se couche derrière le petit bois, la lumière illumine la poupée en plastique comme une œuvre de Koons sous l’éclairage d’un palais. Son entaille rose éclatante entre les jambes et sa bouche en cœur rouge semblent attiser la violence des filles. Elles sont jeunes et sans pitié. Cette partie fuchsia imberbe ressemble davantage à un bonbon qu’à une chatte, celle d’une enfant plutôt qu’une adulte qui plus est ! Ces petites demoiselles qui ont entre 5 et 8 ans tourmentent la poupée avec leur curiosité. Leur petit jeu ne se cantonne plus aux arbres et en s’avançant sur la pelouse, elles suscitent la consternation. Très vite, un groupe de petits garçons méchants les rejoignent et la poupée vole dans les airs sous l’effet des coups de pied et de poing. Elle dérive lentement dans le ciel. Alors qu’elle accroche la lumière, ses parties rouge et rose sont perversement accentuées par le soleil. Incroyable qu’aucun parent ne soit intervenu pour mettre fin à ce méchant petit gang-bang impliquant une dizaine de petits vandales !

La scène continue pendant un moment. Je me lève sur la pelouse et j’essaye de m’approcher aussi discrètement que possible pour prendre un cliché à la dérobée, mais à chaque fois tout le petit monde s’enfuit et se disperse dans les arbres, comme si on jouait à cache-cache. Leurs rires et leur innocence sont ceux d’un monde sans sexe. un jeu curieux qui explore tout, sans aucune idée de sa signification. un garçon âgé de 10 ans peut-être glisse la main entre les jambes de la poupée et l’envoie dans les airs. Elle flotte dans le ciel telle une ballerine brisée qui a perdu son élégance, un super héros sexy sans cape, une trapéziste sans filet. Je la regarde s’écraser sur Terre. Je suis étonné que son corps n’ait pas explosé et qu’elle puisse endurer de tels sévices. Elle reçoit encore quelques coups de pieds supplémentaires avant qu’un homme en costume-cravate s’approche. Tous les enfants se dispersent. Elle a le visage à terre. Il s’approche pour l’aider et sans regarder son visage. Il ouvre sa valve dans le dos et elle commence à se dégonfler lentement. Il se retourne et part en marchant, mais à chaque pression qu’il exerce sur son corps, ses jambes s’écartent pour faire briller sa petite excroissance rose dans la lumière du soleil !

Paris, le 10 avril 2010S.H. Bourne

LA CHRONIQUE DE SCOTT BO

URNE Traduction : Aurélia Ruetsch

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Les enfants de koons

koon’s kids

1 0 0 0 0 K M D E V I D E OENvRaC D’après les retours qu’on a eu, il semblerait que certains d’entre vous aient apprécié l’article “Le dernier transibérien” paru dans le #16. Souvenez-vous, ça parlait d’un voyage en train de Moscou à Hong-Kong, avec Michael Mackrodt (entre autres)… C’est bon ? Ca revient ? Eh bien si vous faites partie de ces gens-là et que les vidéos “classiques” de skateboard ont fini par vous lasser, ce documentaire est fait pour vous. Juste assez de skate et jamais trop de bla-bla pour que ça soit passionnant du début à la fin.

Pour info, on doit ce film à Patrik Wallner, le même qui avait produit “Translations” (dont on vous parlait également dans le #10), et qui pourrait se vanter d’être l’un des derniers (avec les Josh Stewart, Chris Mulhern, Jonathan Pe-ters…) à se vanter de réaliser des vidéos en toute indépendance (pas pour le compte d’une marque, quoi). - DT

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Caroline took Friday off and once again the two of us found ourselves lying in the warm sun high over the park Monceau. young boys and girls run around on the grass giggling in a playful manner. We are shocked and amused when we see a group of tiny women under some trees, just close to us, kicking, tugging and jumping about on a Blow-up-Doll. As the sun falls into the small forest it illuminates the plastic doll like a Koons piece beneath the lights of a palace. A bright pink gash between her legs and puckered red mouth seem to excite the girls into violence. They are young and ruthless. This bald fuchsia slice looks more like candy than a cunt and more like a child’s than an adult’s! These little ladies are as young as 5 and as old as 8 as they torment the doll with their curiosities. Their little game has broken from the trees and coming out onto the lawn has stirred up quite a scandal. Soon a group of vicious little boys join in and the doll becomes airborne by kicks and punches. It drifts slowly through the sky and as it catches the light, red and pink parts are perversely accented by the sunshine. One cannot believe that a parent has not stepped in to destroy this naughty little Gang-Bang of ten or twelve little villains!!!

The scene goes on for quite sometime. I rise from the grass and attempt to sneak close enough to steal a photograph, but each time they shy away scattering into the trees as if engaged in a game of hide and seek. Their laughter and innocence is that of a world without sex. A curious game that explores everything without any idea of its meaning. An older boy of possibly 10 slips his hand between her legs and tosses her into the air. She drifts through the sky, a broken ballerina stripped of her elegance, a sexy superhero without a cape, a trapeze girl with no net. I watch as she crashes back to the Earth! I am amazed that her body has not burst, that she is capable of such abuse. She is kicked a few more times before a man in a suit and tie approaches and all the children scatter. She is face down on the lawn when he reaches out to help her up and without looking at her face, pulls the valve from her back. Slowly she begins to deflate. He turns and walks off but with each squeeze he gives her body, her legs spread wide opening up to let the pink slice shine in the sunlight !

April 10th, 2010, ParisS.H. Bourne K R 3 W D E N I M . C O M /

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« Au fond, si le phonographe avait été sphérique et en cuir, et si une équipe de onze joueurs essayait de l’envoyer dans le but de l’équipe adverse en tapant dessus avec le pied, Edison n’aurait pas inventé le phonographe, mais le football. »- Coluche