solomon, j.É - enjeux et indicateurs de tourisme durable des Îles-de-la-madeleine

Les enjeux et les indicateurs de tourisme durable d’une destination touristique : les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine

TRAVAIL RÉALISÉ DANS LE CADRE DU COURS FONDEMENTS DU TOURISME DURABLE

GGR-‐1050 DÉVELOPPEMENT DURABLE ET GESTION DES ORGANISATIONS

FACULTÉ DES SCIENCES DE L’ADMINISTRATION

RÉALISÉ PAR JEAN-‐ÉTIENNE SOLOMON (910 086 765)

SESSION HIVER 2013 VENDREDI LE 22 MARS 2013

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Table des matières (PAGE)

TABLE DES MATIÈRES…………..……………..……….……..……………..……………..……………..……………..……… 1 INTRODUCTION……………..……………..……………..……...………..……………..……………..……………..……………..2

1. Les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine : les particularités touristiques…………………………………….……..2

2. Le bilan des enjeux touristiques : les indices de durabilité……………..……………..….………..4 A. Enjeux

sociaux……………..……………..……………..……………..…………………..………..……………..…….………..4 B. Enjeux économiques……………..……………..……………..………………..……………………..……………..5 C. Enjeux environnementaux……………..……………..……………..…………………..……………….………..6

3. L’évaluation de la performance de durabilité: les indicateurs de tourisme

durable……………..……………..……………..……………..……………..………………..………………….…………..7 CONCULSION ET RECOMMANDATIONS……………..……………..………………..………………..……………..9

ANNEXE 1 : Perceptions des Madeliniennes et Madelinots sur les impacts du tourisme…………..…11

ANNEXE 2 : Portrait de l’industrie touristique des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine………………………………...….12

ANNEXE 3 : Objectifs issus de la Politique cadre de développement touristique de 2006…………...13

ANNEXE 4 : Indicateurs de tourisme durable en fonction de la politique touristique de 2006…….14

ANNEXE 5 : Mentions du tourisme durable dans différentes publications……………………………..…..15

ANNEXE 6 : Vert et Mer et Cindyhook : exemples d’écotourisme et de tourisme social…………….…..16 ANNEXE 7 : Alternatives à la rémunération des dirigeants d’entreprises : requalifier la performance?........ ……………..………..……………..………..……………..………..……………..………..…………….........18

BIBLIOGRAPHIE………………………..…….…………………………….…………………………….…………………………19

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Les enjeux et les indicateurs de tourisme durable des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine

Une communauté maritime et insulaire fière de son identité solidaire, jalouse de son environnement naturel, maitre de son développement, confiance en l’avenir et en sa jeunesse,

parce qu’elle partage avec celle-‐ci un même horizon. Énoncé de vision stratégique, Diagnostique du territoire, (Municipalité des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, 2012)

En mars, les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine sont au cœur de la courte, mais importante période de tourisme hivernal. Un engouement s’installe et l’activité touristique gravite autour de la traditionnelle mi-‐carême et, surtout, de l’observation des phoques. Toutefois, l’inquiétude plane. Dans le journal local le Radar du 9 mars, un cahier spécial s’intitule «La chasse aux phoques : entre crise et espoir»1. Les défis sur l’avenir du tourisme hivernal sont nombreux : le recul et l’absence de glaces, boycott européen des produits du phoque. Le tourisme estival apporte également son lot de questions. Au delà des problématiques de sous-‐achalandage l’hiver, de sur-‐achalandage l’été, plusieurs enjeux guettent le paysage touristique de l’archipel. L’importance du tourisme responsable est promue par le site web tourisme Îles-‐de-‐la-‐Madeleine. Une Politique cadre de développement touristique a été adopté en 2006 et énonce les grands fondements et objectifs de l’avenir touristique des Îles 2. Une large démarche consultative a été tenue auprès des Madelinots et validée par des acteurs majeurs des domaines socioculturels, économiques et environnementaux. Cette politique touristique est maintenant complétée et revalidée par le diagnostic de territoire d’Horizon 20223.

La présente analyse vise à cerner les grands enjeux du secteur touristique des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine. Ces différentes problématiques seront ultimement jumelées à différents indicateurs de développement durable. Cette démarche sera effectuée dans une volonté d’identification et de projection de la performance durable du secteur touristique madelinot. L’association touristique des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, dans son dernier rapport annuel, indique avoir cerné une vingtaine d’indicateurs de tourisme durable (ITD) avec la collaboration de la CRÉ-‐GÎM4. La présente analyse bénéficie de cette récente et importante stratégie de sélection d’ITD faite selon les critères de l’Organisation mondiale du tourisme. Ce court travail se veut un outil de compréhension, de contextualisation et d’évaluation de la démarche locale envers le tourisme durable en apportant quelques lumières nouvelles issues du projet de territoire Horizon 2022. D’abord, voyons quelques particularités de l’archipel comme destination touristique. 1. Les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine : les particularités touristiques Si la destination touristique des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine est singulière, son offre, elle, est diversifiée : tourisme responsable, écotouristique, récréatif, gourmand, santé, culturel, social, etc.5. Aux Îles, on est au Québec, mais surtout, en Acadie. Par leur omniprésence, la culture acadienne et la mer définissent bien la vie madelinienne. Si l’archipel offre le dépaysement, l’insularité, l’isolement aux

1 HALL, B., Chasse aux phoques : entre crise et espoir, Le Radar l’hebdomadaire des Îles, semaine du 7 au 13 mars 2013. 2 MUNICIPALITÉ DES ÎLES-‐DE-‐LA-‐MADELEINE (MUNÎLES), Politique cadre de développement touristique, juillet 2006. 3 MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostique du territoire, 2012. 4 CRÉGÎM, Indicateurs tourisme durable (ITD) Gaspésie-‐Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, mai 2012. ; RAJAONSON, J. et A. TANGUAY, G., Stratégies de sélection d’ITD pour les régions de la Gaspésie-‐Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, THÉOROS, 2012. 5 Ex : Tourisme responsable (Tourisme Îles-‐de-‐la-‐Madeleine) ; écotouristique (Vert et Mer et ses activités sans trace), récréatif (Rendez-‐Vous Aventure de sports de glisse), gourmand (Circuit des saveurs, Bon goût frais des Îles), culturel (Circuits des artisans et métiers d’arts), social (Vert et Mer et ses séjour en yourtes pour enfants en difficultés, Cindyhook et ses activités de glisse pour les jeunes). Voir ANNEXE 6.

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visiteurs6, il implique aussi une accessibilité bien définie, limitée et complexe. L’accès aux Îles peut se faire par traversiers. Depuis 2009, une liaison maritime dessert les Îles à l’année longue7. Deux navires relient l’archipel et le continent et offrent différentes formules. Une récente réorganisation de la gestion des priorités à l’embarquement des traversiers s’est faite :

Basse saison (15 septembre au 14 juin) 1. Réservations 2. Denrées périssables 3. Matériel commercial 4. Les stand-‐by (facile de réserver)

Haute saison (15 juin au 14 septembre) 1. Réservations 2. Denrées périssables 3. Stand-‐by 4. Matériel commercial (avec le navire Voyageur) 8

Cette nouvelle gestion des priorités, l’obligation d’arriver à l’avance et la promotion de l’importance de la réservation engendre une meilleure prévisibilité et un fonctionnement définitivement plus durable9. Un transport aérien dessert aussi les Îles. Les entreprises Air Canada et Pascan Aviation se partagent l’espace aérien madelinot. Depuis peu, de nouveaux itinéraires sont proposés par Pascan offrant davantage de choix et peut-‐être une meilleure concurrence, car les tarifs, malgré une remise par le MTQ aux résidents, demeurent très élevés10.

Déjà en 2002, le nombre de visiteurs atteint une hausse assez marquée de 30% pour un total 54 000. Depuis, cette augmentation fluctue année après année11. Selon Statistiques Québec, les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine accueillaient environ 60 000 visiteurs en 2010. Fait notoire : la durée moyenne de leur séjour (10.6 jours) et leurs dépenses moyennes par séjour (890$) détonnent des autres bilans régionaux québécois et les dépassent d’une façon assez marquée12. Aux Îles, on remarque que la fidélisation de la clientèle touristique est un phénomène notable et encourageant13. Bref, malgré l’accessibilité limitée et le transport assez polluant, la longue moyenne de séjour et la fidélisation de la clientèle sont des comportements touristiques à caractères durables14.

Tourisme Îles-‐de-‐la-‐Madeleine œuvre actuellement à trouver une nouvelle façon de mesurer l’achalandage touristique et mandate DAA Stratégies de comptabiliser les retombées économiques du secteur touristique et la santé du financement disponible15. Le portrait du

6 MUNÎLES, précité note 2, p.5. 7 MUNÎLES, précité note 3, p.11 : le est service assuré jusqu’en 2014. 8 LE MAGAZINE LES ÎLES, vol.8, no.1, printemps 2013, p.4-‐5-‐6. 9 Le développement durable assure une meilleure gestion des risques. Il est souple et assure une bonne prévisibilité. 10 RADIO-‐CANADA, Nouveaux vols réguliers de Pascan entre Mirabel vers 8 destinations régionales, 1 mars 2013, www.radio-‐canada.ca/regions/est-‐quebec/2013/03/01/008-‐pascan-‐vols-‐regionaux.shtml ; TRANSPORTS QUEBEC, Programme de réduction des tarifs aériens, www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/grand_public/transport_collectif/transport_aerien/prog_reduction_tarifs_aeriens . 11 MUNÎLES, précité note 2, p.1. 12 INSTITUT DE LA STATISTIQUE, Touristes dans les régions touristiques, tous marchés confondus, Québec, 2010. 13 MUNÎLES, précité note 2, p.5 : En 2006, 80% des nouveaux visiteurs songent à revenir aux Îles; ASSOCIATION TOURISTIQUE REGIONALE DES ÎLES-‐DE-‐LA-‐MADELEINE (ATR), Rapport annuel 2011-‐2012, p.4. 14 D. POLICARPO ; SWARBROOKE, J., 2005, p.15. 15 Ibid, p.4-‐5. Voir plus loin : les enjeux économiques pour voir les résultats de l’étude de DAA.

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secteur touristique fonctionne à échelle humaine. Les différentes entreprises touristiques de l’archipel appartiennent aux résidents, sauf situation exceptionnelle. L’envergure de l’économie et la courte saison touristique expliquent l’importance du bénévolat et de la dynamique évènementielle à but non-‐lucratif16. Ce développement contrôlé de l’intérieur à petite échelle constitue aussi un bon indice de durabilité du secteur17 . La grande majorité de l’activité touristique des Îles est coordonnée par l’Association touristique régionale des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine (ATR). Elle regroupe 329 membres. L’Association touristique régionale des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine pour mission et vision de «regrouper ses membres et la collectivité afin de favoriser l’accueil, la promotion et le développement touristique durable et harmonie avec le milieu et les gens qui l’habitent. Elle veille à assurer aux visiteurs une expérience authentique et de qualité. L’association (…) est reconnue comme le leader d’un tourisme durable source de richesse économique, sociale et culturelle.». L’Association concerte durablement l’action touristique aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine en collaborant avec diverses parties prenantes18. Dans son Plan d’action 2012-‐2013, l’Association oriente considérablement son action envers l’aspect durable de la collaboration des parties prenantes : «Renforcer avec l’aide des partenaires un attitude positive et accueillante de la population afin de générer un bon rapport visiteurs/visités. (…) Encourager le réseautage et la communication entre les membres et favoriser la formation d’alliances stratégiques et la création de forfaits. Répondre aux besoins exprimés par les membres et termes de formations de colloques et de séminaires.»19 2. Le bilan des enjeux touristiques : les indices de durabilité A. Les enjeux sociaux Puisque le nombre de visiteurs peut atteindre près de 50% de la population locale aux moments forts de la saison touristique, certains impacts sont ressentis chez les Madelinots. L’achalandage généralisé se répercute sur l’ensemble des services de l’archipel : densité du trafic routier, congestion et délais dans les transports maritimes et aériens, affluence dans les commerces, restaurants et activités réduisent l’accessibilité aux résidents. Résultent aussi un ralentissement et certains couts à l’utilisation des services publics (Ex : En 2006, le Centre hospitalier des Îles accueille une fréquentation de 20% supérieure en saison touristique). Une réalité particulière touche les résidents locataires d’hébergements. Ils sont souvent évacués en saison touristique pour une location plus lucrative à la clientèle touristique20.

La consultation menée en 2006 auprès des résidents des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, a permis de relever les perceptions des locaux envers le tourisme. En considérant les opinions des populations locales, la Municipalité des Îles et l’Association touristique œuvre pour la conciliation des intérêts sociaux avec les enjeux économiques et environnementaux. Voilà un bon indice de durabilité. On 16 MUNÎLES, précité note 2, p.5. Au Québec, 85% des organisations touristiques sont des OBNL (Conseil québécois des ressources humaines en tourisme). Le conseil d’administration et la mission des organismes sont fondamentaux. 17 D. POLICARPO ; SWARBROOKE, précité note 14, p.15. 18 ATR, précité note 13, p.2. L’ATR est impliquée au sein organismes locaux suivants: Commissions des transports, Table de concertation sur les hydrocarbures, Arrimage, Comité ZIP, CLD, SADC, Corporation de développement des croisières, Chambre de commerce, RICEM, Grand prix du tourisme, Comité de réaménagement du port de Cap-‐aux-‐Meules, Table en ressources humaines des Îles. 19 Ibid, p.24 et suivantes. Voir portrait global de l’entreprise touristique en ANNEXE 2 20MUNÎLES, précité note 2, p.11-‐12-‐13. MUNÎLES, précité note 3, p. 8-‐9.

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remarque que les madelinots associent le tourisme aux mauvaises répercussions environnementales et aux retombées intéressantes dans le domaine économique et culturel (voir l’ANNEXE 1). L’ATR renouvèle son initiative d’envoyer un Guide touristique de l’année à chaque foyer madelinot : «Les gens des Îles de la Madeleine sont les meilleurs ambassadeurs de notre région. (…) Le but étant d’améliorer la connaissance des entreprises touristiques auprès des résidents qui reçoivent des visiteurs pendant la belle saison.» Cette démarche durable permet d’inclure les résidents à la démarche touristique, leur faire connaitre le secteur et même profiter de l’offre touristique proposée21. B. Les enjeux économiques Le tourisme constitue le deuxième pilier économique de l’archipel et est presqu’au point d’atteindre le premier rang. L’économie touristique, comme l’économie madelinienne est marquée par son caractère saisonnier. Ce sont les PME et les TPE qui occupent le paysage économique madelinot (dont 50% de TPE)22. En raison de l’isolement caractéristique des Îles et de la propriété presqu’entière aux résidents23, la plupart des recettes économiques du tourisme sont retenues et redistribuées dans l’archipel. Puisque le nombre de visiteurs atteint presque la moitié du nombre de résidents en haute saison, il n’y a pas que l’offre touristique qui profite de l’achalandage. La clientèle augmente considérablement pour les différents commerces, marchés d’alimentation, etc. Mandatée par l’ATR des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, la firme DAA Stratégies vient tout juste de terminer son étude sur les retombées économiques du tourisme aux Îles. Effectuée selon le modèle de l’Institut de la statistique du Québec, voici quelques faits saillants de l’étude24: - 80 M$ = retombées de la pêche. 70 M$ = retombées directes du tourisme (p.24). - Plus de 50% de la population active est occupée par ces 2 piliers économiques entre mai et septembre

(p.24). - 60 % des entreprises affirment qu’au moins la moitié de leur chiffre d’affaires annuel est attribuable au

tourisme en 2011. (p.20). - 60M$ = dépenses des visiteurs en 2011 dans 340 entreprises des Îles. Elles engendrent 929 emplois

(+40% depuis 2010). En haute saison, 1 750 emplois sont directement liés au tourisme (p.12 et 23). - 10M$ = retombées au gouvernement du Québec du tourisme aux Îles (p.23). - 45M$ = valeur ajoutée au tourisme des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine (p.23). - Le tourisme est essentiel aux entreprises consultées pour maintenir leurs activités sans conséquences

diverses (p.24). - 7 entreprises sur 10 ne prévoient pas de départ anticipé de leur main-‐d’oeuvre au cours des 3

prochaines années (p.17). - 65 % des organisations ne prévoient pas problèmes pour recruter (p.17) - 48,6 M$ : investissements réalisés dans l’ensemble des entreprises liées au tourisme de l’Archipel en

2011 (p.21). - Pour une population de 13 000 personnes, la venue de 60 000 visiteurs constitue un apport plus

qu’appréciable à l’économie des Îles. (p.22). 21ATR, précité note 13, p.8. L’offre d’activité récréative (kayak, kitesurf, etc.) a surtout été amenée par des résidents non-‐madelinots. De plus en plus, les locaux entreprennent eux-‐aussi dans le domaine. Voir l’ANNEXE 6. 22 MUNÎLES, précité note 3, p.25. 23 Les portrait entrepreneurial madelinot colle à la réalité des PME au Québec en tourisme: (1) Les parts de marché sont limitées (2) Elles ont peu d’influence sur les prix, (3) le rôle du dirigeant est important, (4) La saison, l’achalandage sont courts et subsistent des problèmes de financement. CHASSÉ, S. Fondements du tourisme durable, séance 4, GGR-‐1050, Université Laval. 24 DAA STRATEGIES, Études sur les retombées économiques du tourisme aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, novembre 2012.

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Depuis plusieurs années, les résidents se questionnent sur l’inflation immobilière engendrée par

l’économie du tourisme. En effet, une certaine spéculation inquiète les jeunes madelinots quant à la disponibilité et l’accessibilité des propriétés25. Finalement, les récents et importants dossiers du développement du service de croisières aux Îles et la réforme fédérale du régime d’assurance emploi risquent d’influencer considérablement les données économiques du secteur touristique26. La part de revenu aux Îles issue de l’assurance-‐emploi atteint environ 44M$ par année27. C. Les enjeux environnementaux Les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine sont considérées comme très fragiles et sensibles aux évènements écologiques et les répercussions environnementales sont facilement identifiables. Les Îles sont parfois qualifiées «d’infortuné» laboratoire du réchauffement climatique : la crise de verglas de 2012 et sa panne électrique généralisée, la montée des eaux, les inondations de chaussées occasionnelles, etc.28. Sur l’archipel, on parle aussi des grands défis énergiques comme l’avenir de la centrale thermique et l’implantation d’éoliennes29. Ironiquement, on pourrait dire que le réchauffement planétaire rallonge la période estivale et réchauffe les plages et l’océan madelinot.

Pourtant, si les changements climatiques ont des impacts négatifs sur le secteur touristique : le recul des plages, l’effritement des dunes, l’érosion des falaises et la perte de terrain, le tourisme apporte aussi son lot d’inconvénients sur l’environnement naturel 30 . L’insularité caractéristique des Îles engendre une mécanique complexe de gestion des matières résiduelles 31 . La consommation d’eau potable et l’épuisement de la nappe phréatique sont particulièrement préoccupants en saison touristique32. Malgré les grands efforts d’aménagements de sites récréatifs, de mise en place de normes d’implantation architecturale, l’achalandage touristique qui engendre le mauvais usage des sites et la présence de bâtiments ne cadrant pas dans le paysage caractéristique madelinot peuvent perturber l’intégrité environnementale.

La protection des milieux naturels, notamment les milieux dunaires et humides sont d’actualité sur les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine et appelle une mobilisation citoyenne élargie 33 . L’accessibilité à l’archipel, par avion ou par traversier étant assez polluante constitue un défi. Le 25 MUNÎLES, précité note 2, p.10. 26WEBTVDESÎLES, Terminal de croisières, 6 décembre 2012, www.youtube.com/watch?v=fz_plmO6tg4, RADIO-‐CANADA, Assurance-‐emploi : lourdes conséquences pour les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, 18 janvier 2013, www.radio-‐canada.ca/regions/est-‐quebec/2013/01/18/008-‐assurance-‐emploi-‐ilesdelamadeleine.shtml . 27 MUNÎLES, Horizon 2022 : aide mémoire aux discussion sur les enjeux stratégiques, 2013. 28 RADIO-‐CANADA, Îles-‐de-‐la-‐Madeleine : les renforts d’Hydro-‐Québec arrivent, 12 février 2012, http://www.radio-‐canada.ca/regions/est-‐quebec/2012/02/13/001-‐iles-‐madeleine-‐verglas-‐lundi.shtml ;RADIO-‐CANADA, Îles-‐de-‐la-‐Madeleine : deux sites à protéger contre l’érosion, 12 septembre 2012, http://www.radio-‐canada.ca/regions/est-‐quebec/2012/09/12/009-‐iles-‐de-‐la-‐madeleine-‐erosion-‐travaux.shtml . 29 Voir MUNÎLES, précité note 2, p.15 ; MUNÎLES, Rapport sur la consultation publique sur le développement de l’énergie éolienne aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, 19 et 20 mars 2007. 30 OMT, Tourisme et réchauffement climatique : affronter les défis communs, octobre 2007. 31 MUNÎLES, précité note 2 : il est difficile de départager la gestion des matières résiduelles issues du tourisme et celles des autres industries ; MUNÎLES, précité note 3, p. 13 – le bilan de la gestion des déchets est assez stable et positif. 32 MUNÎLES, précité note 2, p.14 : estimation 20% de la consommation potable estivale due au tourisme. Voir MUNÎLES, précité note 27, p. 3 : en été, les nappes phréatiques sont parfois utilisées à 85% de leur capacité. 33 MUNÎLES, précité note 3, p.7 :41% du territoire madelinot est voué à la conservation. ; PARCS CANADA, Étude conjointe concernant une aire protégée aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, http://www.pc.gc.ca/fra/progs/amnc-‐nmca/madeleine/index.aspx. RADIO-‐CANADA, Écologistes et le Club VTT des Îles unis pour préserver l’environnement, 4 mars 2013, www.radio-‐canada.ca/regions/est-‐quebec/2013/03/04/001-‐iles-‐environnement-‐vtt.shtml.

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nombre de véhicules routiers et d’embarcations maritimes motorisées sur l’archipel est déjà très important hors saison. La pression est alors accentuée en période touristique. Le bilan du transport collectif par bus est assez modéré. La solution du déplacement collectif est peut-‐être ailleurs34. On dénote entre autre un intérêt de plus en plus grand envers le cyclotourisme35. Notons finalement les dossiers sur l’exploration gazière et pétrolière sur les Îles et au large d’Old Harry qui inquiètent considérablement le secteur touristique36. 3. L’évaluation de la performance de durabilité: les indicateurs de tourisme durable Afin de consolider les objectifs en matière durabilité, entrent en jeu les indicateurs de tourisme durable (ITD). Selon le Commissariat au développement du Canada, ces indicateurs de performance durable permettent de comprendre la réalité, l’interpréter et la remodeler. Ensuite, ils permettent de suivre l’évolution des différents volets sociaux, économiques et environnementaux que nous venons de survoler : faire un diagnostic de la situation, établir des objectifs, progresser, comparer les performances durables, les hiérarchiser et établir les priorités37. Afin d’atteindre ses objectifs visés en matière de durabilité de l’activité touristique issus de la Politique cadre de développement touristique de 2006, les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine bénéficient d’une récente étude visant à élaborer une série d’indicateurs de tourisme durable. La sélection des indicateurs est adaptée à cette politique touristique et disposés selon un tableau de bord afin d’être conforme aux politiques et objectifs élaborés en 200638. Une grande démarche scientifique a été faite pour déterminer 20 ITD conformes à ces objectifs. Fait étonnant, une des conclusions de ce rapport est que la Municipalité des Îles devrait ajuster ses indicateurs aux 5 ans39, alors que la politique touristique date de près de 7 ans. Même si la Politique de 2006 colle encore assez bien à la réalité madelinienne, dans un souci de complémentarité, nous reprendrons certains des indicateurs déjà identifiés, mais tenterons surtout de cerner de nouveaux indicateurs issus des récentes lumières du diagnostic réalisé en 2012 pour le projet de territoire Horizon 2022. Voici le bilan des enjeux discutés précédemment jumelés avec indicateurs qui nous apparaissent pertinents. Il est important que souligner que les colonnes de ce tableau ne sont pas hermétiques que ces enjeux s’emboitent, se complètent, voyagent dans les différents volets du tourisme durable.

34 Ibid, p.10. 35 CTMA, Forfait vélo, www.youtube.com/watch?v=St8xxeYpceI ; RUEL, S. Les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine à vélo, La Presse, 6 juin 2009, www.lapresse.ca/le-‐soleil/voyages/200906/04/01-‐863145-‐les-‐iles-‐de-‐la-‐madeleine-‐a-‐velo.php. 36 MUNÎLES, précité note 3, p.15 et MUNÎLES, précité note 26, p.3. : 37 COMMISSARIAT AU DEVELOPPEMENT DURABLE DU CANADA, Les indicateurs de développement durable, janvier 2010. 38 Voir en ANNEXE 3 les objectifs touristiques dégagés en 2006, en ANNEXE 4 les indicateurs issus de ses objectifs ; Rametsteiner et al. 2011. 39 CRÉGÎM, précité note 4, p.55.

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Enjeux touristiques et leurs indicateurs de performance durable ENJEUX TOURISTIQUES INDICATEURS DE DURABILITÉ

Enjeux socioculturels Satisfaction/perception des locaux envers le tourisme % de locaux satisfaits, très satisfaits Accessibilité au logement, clientèle/taux d’occupation % d’établissement disponible/occupé de juin à

septembre40 Bilan de l’offre touristique disponible aux résidents Nb d’activités/prix, ouvertes/offerts aux résidents État du patrimoine et du tourisme culturel Nb total de bâtiments patrimoniaux41 État de l’offre culturelle et l’importance de la haute-‐saison Nb moyen d’évènements culturels/mois État du marché et tourisme culturel $ investis en culture par gouvernements42 Achalandage touristique et clientèle Nb de visiteurs et leur origine43 Durée moyenne du séjour et dépenses des visiteurs Institut de la statistique du Québec Satisfaction et fidélisation de la clientèle touristique % satisfait, très satisfait, % avec l’intention revenir Qualité service public aux résidents en saison touristique % satisfaction sur la qualité et le temps de service/mois Gestion des priorités et réservations sur le traversier Réduction des pertes (ressource humaine, temps, aliment) Enjeux économiques Retombées directes du tourisme Reconduction des statistiques $44 Chiffre d’affaire des entreprises destiné au tourisme Reconduction des statistiques $ Bilan de la valeur ajoutée touristique Reconduction des statistiques $ Était de la disponibilité /recrutement de main d’oeuvre Nb de départs anticipés dans les 3 ans État de l’investissement en tourisme des entreprises Reconduction des statistiques $ Envergure de l’économie touristique et sa propriété Nb de PME / TPE, lieu du siège social45 Développement du réseau des croisières Nb de contrats et nb d’escales par saison Impact de la réforme assurance-‐emploi sur le tourisme Perte financière occasionnée aux employés du tourisme Enjeux environnementaux Achalandage routier et maritime en saison touristique Nb de véhicules routiers et maritimes motorisés46 Bilan du cyclotourisme Nb de clients aux offres cyclo-‐touristique Gestion des matières résiduelles en saison touristique Taux de récupération, % des matières générées 47 Consommation d’eau / état de la nappe phréatique % d’utilisation selon la capacité des puits48 Normes d’implantations architecturales État du droit municipal, bilan des dérogations et des écarts Protection des milieux naturels % surface protégées49 et nb d’actions réalisées Accès à l’environnement naturel Nb de sites de villégiatures et de plages publiques Achalandage du transport collectif en saison touristique Nb déplacements sur les différents réseaux collectifs Perception locaux/visiteurs sur schistes et hydrocarbures Sondage sur la perception, l’effet sur attrait touristique

40 Inspiré des indicateurs: CRÉGÎM, précité note 4, p.45. 41 MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostique du territoire, 2012, p.10. 42 Inspiré des indicateurs: CRÉGÎM, précité note 4, p.24 ; MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostique du territoire, 2012, p.22. 43 Ibid, p.29 44 DAA, précité note 24, pour les indicateurs économiques suivants. 45 MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostique du territoire, 2012, p.25. 46 MUNÎLES, Horizon 2022 : aide mémoire aux discussion sur les enjeux stratégiques, 2013. p.3 : aux Îles, on retrouve 12 000 véhicules et 1200 bateaux motorisés pour 12 000 habitants. 47 Inspiré des indicateurs de : CRÉGÎM, Indicateurs tourisme durable (ITD) Gaspésie-‐Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, mai 2012, p.54 et MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostique du territoire, 2012, p.13-‐14. 48 MUNÎLES, Horizon 2022 : aide mémoire aux discussion sur les enjeux stratégiques, 2013, p.3. 49 MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostique du territoire, 2012, p.7.

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Pour conclure, depuis déjà plusieurs années, les différents acteurs concernés par le tourisme aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine s’entendent pour affirmer que les particularités de l’archipel mènent à un double constat : le tourisme aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine est fondamental en tant que pilier économique et sa pérennité et son existence même sont liées à son caractère durable. Les Îles sont notamment dotées d’une Association touristique régionale, d’une Politique cadre de développement touristique, de statistiques récentes des retombées touristiques, d’un diagnostic territoire et d’un projet de territoire pour 2022. Dans ces publications et guides de développements, il est fait mention du caractère fondamental du tourisme durable pour le développement touristique des Îles50.

Selon la perception des résidents des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, les enjeux économiques et culturels du tourisme apparaissent plutôt positifs. De leur côté, impacts sociaux et environnementaux semblent plutôt négatifs51. Si le tourisme aux Îles est fondamental pour le secteur économique, il ne peut occulter les dimensions socioculturelles et environnementales du développement du secteur. Les enjeux sociaux du tourisme aux Îles-‐de-‐la-‐Madeleine intéressent notamment la perception des locaux et les impacts du tourisme sur la qualité de vie. Le secteur culturel madelinot est indissociable des enjeux sociaux et fait partie de la génétique de la destination et de ses résidents. Les enjeux économiques sont, quant à eux, assez bien quantifiés et assez stables. Cependant, la récente réforme du régime d’assurance-‐emploi aura des impacts à définir et à calculer. La venue d’industries gazières et pétrolières semble incompatible au tourisme et le réseau de croisières et à surveiller. Les enjeux environnementaux liés au tourisme demeurent de grands défis. Toutefois, ils apparaissent assez prévisibles et les actions réalisées et planifiées sont nombreuses.

Depuis peu, les Îles-‐de-‐la-‐Madeleine disposent d’indicateurs de tourisme durable. Établis selon les objectifs touristiques issus de la Politique de 2006, le rapport de la CRÉ-‐GÎM sur les ITD souligne que ces indicateurs doivent s’ajuster aux 5 ans. Il importe donc d’en faire une lecture à jour avec les conclusion du diagnostic du territoire et les consultations citoyenne réalisés en 2012-‐2013 auprès de la population madelinienne. C’est dans cette démarche que la présente analyse s’est justifiée. L’archipel est maintenant disposée à mesurer la progression vers un tourisme de plus en plus durable en assurant le potentiel économique, l’équité sociale, l’intégrité environnementale et culturelle. Notons ici quelques aspects non durables associés au développement touristique des Îles : développement rapide, augmentation de la capacité, travail importé (les employés non-‐résidents), présence d’architecture non locale, l’activité intense des visiteurs pour un court séjour (John Swarbrooke, 2000, p. 15).

De surcroit, voici quelques pistes de solutions en matière de durabilité du secteur touristique. Les organisations et entreprises peuvent prévoir une façon de calculer de récompenser les performances durables (pas seulement économiques) des dirigeants 52 . Également, il apparait opportun de favoriser la concurrence loyale du secteur touristique aux Îles. La complémentarité de l’offre touristique et la prévention de conflits peuvent être assurées par un service de médiation communautaire ou aux entreprises en utilisant la négociation raisonnée et la médiation, en considérant les intérêts de chacun et en favorisant les solutions gagnant-‐gagnant53.

50 ANNEXE 5 : les mentions du tourisme durable dans différentes publications. 51 ANNEXE 1 : la perception des madelinots du secteur touristique. 52 ANNEXE 7 : Alternatives à la rémunération des dirigeants d’entreprises : requalifier la performance? 53 Voir ORSE, Engagement des entreprises avec leurs parties prenantes, juillet 2010, p.67 ; URY, William, FISHER Roger et PATTON, Bruce, Comment réussir une négociation, Paris, Seuil, p. 71 à 91. ; ROBERGE, Jean-‐François, La justice participative. Changer le milieu juridique par une culture intégrative de règlement des différends, Cowansville, Yvon

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ANNEXES

Blais, 2011, p. 226 à 229, 340 à 361. ; STIMEC, Arnaud, La médiation en entreprise, 3e éd., Paris, Dunod, 2011, p. 40-‐46, 52-‐71.

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ANNEXE 1 : Perceptions des Madeliniennes et Madelinots sur les impacts du tourisme.

Source : MUNICIPALITÉ DES ÎLES-‐DE-‐LA-‐MADELEINE, Politique cadre de développement touristique des Îles-‐de-‐laMadeleine, 2006, pages 6 et 7.

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ANNEXE 2 : Portrait de l’industrie touristique des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine

Source : ASSOCIATION TOURISTIQUE RÉGIONALE DES ÎLES-‐DE-‐LA-‐MADELEINE, Rapport annuel, mai 2012, page 5.

Catégories Nb en 2011 Nb en 2012 Hôtellerie 13 13 Gîtes 21 18 Camping 7 6 Résidences de tourisme 143 138 Restaurants 17 19 Municipalités 2 2 Transport 9 6 Attraits, activités & services 86 96 Manifestations touristiques 3 4 Membres corporatifs 7 8 Commerces de détail 18 18 Organismes publics 1 1 TOTAL 327 329

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ANNEXE 3 Objectifs issus de la Politique cadre de développement touristique de 2006

Source : CRÉGÎM, Indicateurs tourisme durable (ITD) Gaspésie-‐Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, mai 2012, page 9.

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ANNEXE 4 Indicateurs de tourisme durable en fonction de la politique touristique de 2006

Source : CRÉGÎM, Indicateurs tourisme durable (ITD) Gaspésie-‐Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, mai 2012, p.54.

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ANNEXE 5 Mentions du tourisme durable dans différentes publications

Source : MUNÎLES, Horizon 2022 : diagnostic du territoire, 2012, p.3.

Source : MUNÎLES, Horizon 2022 : aide mémoire aux discussion sur les enjeux stratégiques, 2013, p.2.

Source : MUNÎLES, Politique cadre de développement touristique des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, 2006, p.17-‐18. Source : ASSOCIATION TOURISTIQUE RÉGIONALE DES ÎLES-‐DE-‐LA-‐MADELEINE, Rapport annuel 2011-‐2012, p.2.

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ANNEXE 6 : Vert et Mer et Cindyhook : exemples d’écotourisme et de tourisme social

(1) L’entreprise Vert et Mer offre des activités écotouristiques et offre parfois ses installations en yourte pour des jeunes en difficultés scolaires (tourisme social).

Notre mission

Vert et mer se veut précurseur du tourisme vert à faible impact environnemental dans le domaine de l’écotourisme au Québec, en assurant une qualité supérieure dans son offre de service et un professionnalisme certain auprès de tous ses partenaires et clients. Son éthique moderne du développement durable vise à offrir un concept unique et évolutif de services récréatifs prônant un mode de vie respectueux de l'environnement.

L’ écotourisme « L’écotourisme est une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-‐être les populations locales. » (S. Blangy, G. Dubois & F. Kouchner, 2002).

http://www.vertetmer.com/

SADC, La collaboration Vert et Mer et SADC des Îles-‐de-‐la-‐Madeleine, 20 mai 2011,

http://www.youtube.com/watch?v=0ELauXaKvCA

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(2) L’École d’activités plein air Cindyhook dipose d’une offre adaptée aux résidents. L’entreprise offre plusieurs activités aux jeunes de l’archipel.

Activités de tourisme / activités plein air social :

- Étudiants du Cégep: initiation au kitesurf, paddle surf et kayak (août 2012, automne 2010, hiver et printemps 2011) ;

- Étudiants du primaire: journée d'activités de fin d'année scolaire (juin 2010) - Étudiants de la polyvalente : activités plein air et échanges avec jeunes étudiants du

Manitoba (mai 2013) ; - Étudiants de la polyvalente : journée fort voltage, paddle surf et initiation au kite de

traction (mai 2012) ; - Étudiants de la Grosse-‐Île : initiation au kitesurf (hiver et été 2011-‐2012) - Maison des Jeunes des Îles (Havre-‐Aubert et Grande-‐Entrée : initiation de kitesurf d’hiver

(hiver 2012), journée d'activité plein air (printemps 2013) ; - Jeunes handicapés du terrain de jeux : kayak, paddle surf et jeux (août 2012).

Le tourisme social : rendre effectifs le droit aux vacances et accessibilité au tourisme pour jeunes, handicaps (Normand HALL et Louis Jolin).

http://cindyhook.com

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ANNEXE 7 :

Alternatives à la rémunération des dirigeants d’entreprises : requalifier la performance? SOLOMON, J.-‐É., (2013), Développement durable et gestion des organisations, MNG-‐2110, Forum séance 5, 25 février. Selon-‐vous, serait-‐il souhaitable que les dirigeants soient davantage évalués en fonction de leur performance en matière de développement durable? À mon avis, oui. La rémunération des dirigeants est souvent uniquement axée sur la performance économique. Avec les tendances actuelles à la responsabilisation du milieu des affaires, tout est indiqué que c’est possible et souhaitable de rémunérer la direction pour sa performance durable. Cette vision va de paire avec la vision de Michael Porter qui soutient que les pressions environnementales et les investissements verts contribuent à améliorer la compétitivité des entreprises (1). Bien évidemment, peu importe les mécanismes choisis, tout est à relativiser selon chaque profil d’entreprise et modèle d’affaire. Selon Yvan Allaire, président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance (IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l'UQÀM, il n’est pas souhaitable de convenir d’une rémunération de la direction fixée selon le prix de l'action, ce dernier étant hautement variable et hors du contrôle du dirigeant (2). M. Allaire propose plutôt que la direction soit rémunérée pour leur véritable valeur ajoutée. On peut penser ici à des primes hors du salaire en fonction de facteurs quantitatifs (valeur économique ajoutée) mais aussi qualitatifs (valeur de l’entreprise, éthique). Également, M. Allaire souligne que le meilleure façon de fixer et contrôler rémunération des dirigeants d'entreprise se fait par conseil d'administration. Le média NOVETHIC, dans sa capsule sur l’investissement responsable évoque aussi la grande importance qu’à l’actionnariat et le conseil d’administration dans l’entreprise. L’engagement actionnarial en matière d’environnement, société et gouvernance (ESG) est essentiel puisqu’en plus d’être une partie prenante, il a un notamment pouvoir dans la nomination du CA, qui lui prends les décisions qui orientent l’organisation. NOVETHIC rappelle l’importance que les assemblées, les dialogues, les résolutions portent sur l’ESG(3). Et pourquoi pas sur la rémunération bonifiée pour les dirigeants et leur performance durable? Ne serait-‐il pas possible de faire intervenir des acteurs externes à l’organisation (genre d’agences de notation extra-‐financière) qui pourraient qualifier et quantifier la performance de la direction des entreprises? (4) (5). Si la performance ESG peut favoriser les investisseur socialement responsables, il semble logique que la performance ESG de la direction soit reconnue et récompensée par l’organisation qui croit en la responsabilité sociale de l’entreprise. L’institut sur la gouvernance propose quelques recommandations pour assurer une bonne transition vers une rémunération de la direction plus responsable, solidaire et équitable : «1) Comme vu plus tôt, réduire les options d'achat d'actions comme mode rémunération de la direction. 2) Les gouvernements devraient éliminer avantages fiscaux qui favorisent d'achat d'actions comme mode de rémunération. 3) Les CA des sociétés cotées en bourse devraient établir un rapport juste et productif entre la rémunération totale des dirigeants et le revenu médian des salariés de l'entreprise. 4) Les CA doivent demeurer responsables de l'établissement des programmes et niveaux de rémunération des dirigeants. Les CA doivent être assez crédibles, et avoir assez de courage pour tenir compte de facteurs qualitatifs tout autant que quantitatifs dans l'établissement de cette rémunération. 5) Les CA devraient être guides par des principes : concevoir la rémunération selon les circonstances particulières de chaque société.» (6). Bref, c’est probablement par la base, l’actionnariat et le conseil d’administration, que peut se faire la promotion d’une direction responsable et durable de l’entreprise. La compatibilité d’une rémunération avec des critères de performances plus variés et une étape de plus et déterminante vers la responsabilisation des entreprise et le respect des parties prenantes. Sources : (1) BOIRAL, O., Environnement et économie (2004). (2) LA PRESSE, Le printemps actionnaires -‐ rémunération des patrons suscite les foudres des investisseurs (2012). (3) NOVETHIC -‐ "Les différentes formes d'ISR". (s.d.), dans Novethic, [En ligne], 1p. (4) NOVETHIC -‐ "La notation extra-‐financière". (s.d.), dans Novethic, [En ligne], 1p. (5)NOVETHIC-‐ La crise, une opportunité pour la finance durable? (6) LES AFFAIRES, Le noeud gordien de la rémunération des dirigeants (2012).

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BIBLIOGRAPHIE

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20

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