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Numéro 4, novembre 2014 KOSOVO Un festival du film exigeant POINT FORT Sri Lanka Le magazine de

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Numéro 4, novembre 2014

KOSOVOUn festival du fi lm exigeant

POINT FORTSri Lanka

Le magazine de

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Esther MaurerDirectrice de Solidar Suisse

2 ÉDITORIAL

Chère lectrice, cher lecteur, Solidar trouve ses racines dans l’aide humanitaire qui repré-sente encore aujourd’hui l’une de nos trois priorités. Il y aurait de nombreuses bonnes raisons de transformer cet éditorial en de-mande d’aide d’urgence, d’autant plus que le présent numéro est consacré à notre travail au Sri Lanka depuis le tsunami de 2004.L’actualité nous a donné une raison im-portante de ne pas aller dans cette direc-tion: l’initiative Ecopop sera soumise au vote en novembre. Elle nous fait croire qu’il suffit simplement de freiner autant que possible l’immigration en Suisse pour rétablir l’équilibre écologique. Afin de ne pas être catalogués dans la droite popu-liste, les auteur-e-s de l’initiative asso-cient leur revendication à une approche aux conséquences dévastatrices pour la politique de développement: 10% du budget suisse de la coopération devrait être affecté à des mesures de planning familial dans les pays les plus pauvres d’Afrique.Cette revendication est méprisante pour le genre humain et va à l’encontre de tout travail de coopération pensé sur le long terme.

Elle engendrerait en effet le retrait de fonds affectés dans les domaines de la santé et de l’éducation et œuvrant pour que les femmes puissent décider elles-mêmes de leur vie. Il est prouvé que la principale condition requise pour réduire le taux de nata-

lité en Afrique est le renforcement de la position des femmes. C’est également la raison pour laquelle, au niveau mondial, le taux de natalité décline de manière signi-ficative pour chaque année supplémen-taire que les femmes passent à l’école.

Et rappelons encore ce principe démo-cratique pour terminer. Notre Constitution ne contient que des règles qui doivent être applicables sur le long terme pour la Suisse. Quiconque souhaite inscrire dans la Constitution les modalités de la planifi-cation familiale en Afrique – comme vou-draient le faire les initiants d’Ecopop –

doit être bien prétentieux et tyrannique!

Dites vous aussi NON à l’initiative Ecopop. Esther Maurer

20.06.2014Evénements sportifs: toujours plus délirants?Les protestations contre le gigantisme de la FIFA portent des fruits. Lors des préparatifs du Mondial 2010, les syndi-cats sud-africains du bâtiment ont vu affluer près de 30 000 nouveaux adhé-rents. Au Brésil, dans quatre villes accueillant des matches de la Coupe des confédérations, des marchand-e-s de rue ont pu vendre leurs produits à des supporters, dans des zones à l’origine exclusivement réservées aux sponsors de la FIFA. Solidar Suisse a soutenu ces activités menées par des organisations de la société civile.

12.06.2014Sans travail des enfants, pas de survieAu Pakistan, 12 millions d’enfants tra-vaillent. Pour que les enfants puissent être scolarisés, Solidar Suisse crée des écoles dans les bidonvilles de Lahore. Les enfants y suivent des cours à proxi-mité de leur travail. Vouloir éradiquer le travail des enfants au Pakistan, sans s’at-taquer à ses véritables causes, serait illu-soire et reviendrait à combattre un symp-tôme. Les parents ont besoin du revenu de leurs enfants. Il importe, dès lors, de les sensibiliser à l’importance de la for-mation, notamment à celle des jeunes filles, ainsi qu’aux risques et aux effets néfastes du travail des enfants.

03.07.2014Brésil 2014: où sont les protestations sociales?Joseph Blatter, président de la FIFA, a confié à Rio sa joie de constater le bon déroulement du Mondial 2014 au Brésil, affirmant que l’organisation de la com- pétition était «un succès». La Coupe du monde «est un succès, un succès de ce pays et un succès pour ce sport», a esti-mé Blatter adressant ses «compliments au peuple brésilien qui a accepté cette coupe du monde» et saluant l’effritement de la grogne sociale. Est-ce vraiment le cas? L’interview d’Alexandre Mariéthoz, porte-parole de Solidar Suisse.

REVUE DE PRESSE

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POINT DE VUEQuels sont les critères d’une aide utile et respectueuse dans le cadre de catastrophes de grande ampleur? 11

ACTUALITÉAu Mozambique, la malaria est responsable de 40% des décès d’enfants de moins de cinq ans. Les campagnes et les moustiquaires ont réduit les risques de contagion. 15

CULTURE Le festival DOKUFEST est un élément moteur dans les domaines de la culture et de la forma-tion au Kosovo.

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POINT FORTSolidar Suisse au Sri Lanka depuis le tsunami: de l’aide d’urgence à la coopération au développement en passant par la reconstruction. Qu’avons-nous accompli? 4

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POINT FORT Sri Lanka 4 Solidar est présente au Sri Lanka depuis le tsunami de 2004. Le point sur notre action 6 Les conditions de vie dans les plantations de thé au Sri Lanka: bas salaires et habitations précaires 8 Les victimes de catastrophes et de la guerre ont besoin d’une aide matérielle et sociale 10 POINT DE VUE Toni Frisch: comment l’aide humanitaire peut-elle porter ses fruits après des catastrophes de grande ampleur? 11 PORTRAIT Subajini Rajendram s’engage pour les travailleuses et travailleurs migrants sri lankais 18 CULTURE Le festival DOKUFEST au Kosovo rassemble au-delà des frontières et des conflits 13 ACTUALITÉ Au Mozambique, les enfants meurent de la malaria: la prévention peut réduire les risques de contagion 15 Deux directeurs d’écoles bilingues du Burkina Faso en visite en Suisse 17 CHRONIQUE 9 CONCOURS 14 BRÈVES 12+16

Editeur: Solidar Suisse, Quellenstrasse 31, Postfach 2228, 8031 Zürich Tél. 021 601 21 61, E-mail: [email protected], www.solidar.ch CP 10-14739-9 Lausanne. Membre du réseau européen SolidarRédaction: Katja Schurter (rédactrice responsable), Rosanna Clarelli, Eva Geel, Alexandre Mariéthoz, Cyrill Rogger

Layout: Binkert Partner, www.binkertpartner.ch / Spinas Civil VoicesTraduction:Milena Hrdina, Interserv SA Lausanne, Jean-François ZurbriggenCorrection: Carol Le Courtois, Marianne RothImpression et expédition: Unionsdruckerei/subito AG, Platz 8, 8201 SchaffhausenParaît quatre fois par an. Tirage 37 000 ex.

Le prix de l’abonnement est compris dans la cotisation (membres individuels 70.– par an minimum, organisations 250.– minimum). Imprimé sur papier recyclé et respectueux de l’environnement.

Photo de couverture: après la fin de la guerre au Sri Lanka, les victimes construisent une nouvelle existence. Photo: Malith Jayakody. Dernière page: l’achat d’une carte cadeau Solidar vous permet de soutenir nos programmes de développement internationaux.

IMPRESSUM

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4Après le tsunami et la guerre civile, les habitants du nord du Sri Lanka construisent les bases de leur nouvelle vie.

Solidar mobilise ses forces au Sri Lanka depuis dix ans. Notre enga-gement a été déclenché par le tsunami dévastateur qui a détruit de nombreuses régions de l’Asie du Sud-Est en 2004. Nous profitons aujourd’hui de ce triste anniversaire pour vous inviter à réfléchir à la forme que devrait prendre une aide efficace en cas de catastrophe de grande ampleur. Parallèlement, nous posons un regard approfon-di sur notre travail au Sri Lanka: de l’aide d’urgence à la coopération au développement, en passant par la reconstruction; du soutien ap-porté aux victimes de déplacements forcés, à celui accordé aux em-ployé-e-s des plantations ou aux migrant-e-s potentiel-le-s.Photo: Malith Jayakody

SRILANKA

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POINT FORT

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toujours lors des opérations humani-taires, il régnait au début un réel chaos qui rendait difficile l’évaluation de l’am-pleur du sinistre et les prises de décision quant aux actions pouvant aider au mieux les victimes. Il nous a fallu un certain temps avant d’obtenir la vue d’ensemble nécessaire pour développer des mesures adaptées en accord avec la population. Cette situation chaotique rendait éga- lement difficiles la coordination avec les autres organisa-tions humanitaires sur le terrain.Il régnait alors un cessez-le-feu dans le cadre de la guerre civile entre le gou-vernement srilankais et les Tigres de libé-ration de l’Îlam Tamoul (LTTE). La catas-trophe a placé le conflit en arrière-plan pendant un certain temps. Des premières négociations timides ont même eu lieu.

Nous avons appris la nouvelle du tsunami le 26 décembre. Il devint rapidement évident que l’ampleur des destructions était gigantesque. L’équipe de l’aide hu-manitaire de Solidar Suisse, alors ap- pelée Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO), s’est immédiatement réunie au siège principal de Zurich pour déterminer la manière dont nous pouvions apporter notre aide. En quelques jours, nous avions décidé d’œuvrer dans le Nord du pays avec nos partenaires allemands et norvégiens du réseau Solidar, actifs de-puis des années au Sri Lanka.

Le chaos après la catastropheSolidar a tout d’abord apporté une aide à la survie pour les victimes du tsunami. Des biens ménagers nécessaires de toute urgence ont ensuite été distribués, des maisons et des infrastructures mu- nicipales restaurées et la fourniture en eau et en installations sanitaires assurée. Mais nous n’étions pas les seuls. Comme

ReconstructionAprès l’aide d’urgence assurant la survie des victimes, arriva la phase de recons-truction et ses questions techniques spé-cifiques: l’infrastructure existant avant la catastrophe doit-elle être rebâtie à l’identique? Ou doit-on saisir l’occasion de l’améliorer? Qu’en est-il du droit à la terre? Dans le Nord du Sri Lanka, il n’existe aucun plan cadastral et les pal-miers délimitant les terrains ont été dé-

truits. Comment les gens peuvent-ils de nouveau bénéficier d’un revenu? Comment traiter le traumatisme lié à cette catastrophe (voir l’article page 10)?

6APRÈS LA VAGUE ET LA GUERRE... LA PAIX?

Une organisation humanitaire devrait-elle quitter le pays au début d’une guerre afin de ne pas être prise en otage?

Le 26 décembre 2004, un violent tsunami a détruit les côtes de l’Asie du Sud-Est. Comment a réagi Solidar et où en sommes- nous dix ans plus tard?Texte: Zoltan Doka, Photos: Jürgen Störk et Malith Jayakody

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POINT FORT 7

Nous avons éclairci ces questions pas à pas grâce à de nombreuses discus-sions avec les acteurs et actrices et les bénéficiaires. Des projets furent éla-borés et les moyens nécessaires mis en place. Six nouveaux villages pour environ 10 000 personnes devraient être re- construits, à une distance suffisante des côtes pour assurer la sécurité.

Reprise de la guerre civileLes premiers signes d’un nouveau renfor-cement du conflit apparaissaient cepen-dant déjà à l’horizon. Les radicaux des deux côtés avaient malheureusement pris le dessus. Aux attentats isolés du début, qui furent tous l’objet de ripostes, succé-da une situation s’envenimant de manière croissante. Les victimes du tsunami ne furent alors plus les seules à se retrouver dans le besoin: de plus en plus de per-sonnes furent touchées par la guerre. La situation sécuritaire devenait critique, ce qui rendait difficiles les trajets vers le site du projet. Les ONG internationales dans le Nord du Sri Lanka tombèrent sous le coup d’une suspicion généralisée de la part du gouvernement et des LTTE, qui contrôlaient alors la région. Nous nous demandions souvent si nous devions continuer dans de telles conditions. Une organisation humanitaire devait-elle quit-ter le pays aux prémices d’une guerre afin de ne pas être le jouet des parties inté-ressées? Ou devait-elle rester par soli- darité avec la population civile? Solidar

Suisse a décidé de rester. Jusqu’au jour où le gouvernement a contraint toutes les ONG et l’ONU à quitter le Nord du Sri Lanka. Nous nous sommes alors retirés à Colombo et avons poursuivi nos projets à l’extérieur de la région contrôlée par les LTTE. Et nous avons dû assister, comme tous les autres, aux conséquences de la guerre sur le Nord du pays: morts et ra-vages. L’impuissance des organisations humanitaires était généralisée.

Aide aux personnes déplacéesA la fin de la guerre, Solidar Suisse s’est engagée pour les réfugié-e-s de guerre retenu-e-s dans des camps ou errant dans le pays. Nous avons construit des installations de gestion des déchets dans les camps de réfugié-e-s afin d’empêcher la propagation de maladies. Mais tous nos projets et investissements d’avant la guerre étaient réduits en cendres. Lorsque les personnes ayant fui purent revenir dans leurs villages, nous avons acheté des milliers de vélos pour leur per-mettre de retrouver un semblant de mobi-lité. Pas à pas, nous avons développé de nouveaux projets afin de créer de nou-velles sources de revenus pour les per-sonnes rentrant chez elles. De petites contributions financières ont ainsi permis de remettre en état des ateliers, des ma-gasins et des ateliers de couture. Car la volonté de la population de se relever était inépuisable. Mais le travail est deve-nu encore plus difficile: si nous pouvions

nous déplacer librement avant la guerre, le Nord était désormais sous le contrôle strict de l’armée, sans la permission de qui rien n’était possible.

De l’aide humanitaire à la coopération au développementOù en sommes-nous aujourd’hui? En col-laboration avec la Direction du dévelop-pement et de la coopération (DDC), nous avons construit des maisons, renforcé des communautés sur le plan écono-mique et aidé la population à envisager de nouveau des perspectives d’avenir. L’aide humanitaire classique se trans-forme désormais progressivement en coopération au développement. Dix ans plus tard, nous sommes toujours présents au Sri Lanka et avons connu des hauts et des bas avec les Sri Lankais-es. Mais l’on ne saurait néanmoins parler de réelle paix dans le pays. Il n’existe certes plus de conflits, mais le gouvernement n’a pas encore réussi à permettre une coexis-tence détendue entre Cingalais-es et Tamoul-e-s. Il faudra donc encore long-temps avant que les plaies de la guerre ne soient guéries. En outre, les tensions augmentent dans le Sud du pays en rai-son de l’exclusion sociale et économique. Reste à savoir si nous avons obtenu des résultats. La réponse est oui. En effet, malgré tous les obstacles, Solidar a aidé des milliers de personnes à retrouver une source de revenus. www.solidar.ch/fr/tsunami

Solidar a aidé la population touchée en soutenant la reconstruction après le tsunami (à gauche) et en créant de nouvelles bases d’existence à la fin de la guerre civile (à droite).

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Elles nous donnent volontiers des in- formations, comme elles le font souvent, sur ce que leurs supérieurs exigent d’elles. La hiérarchie est claire: le res- ponsable, le contremaître, puis les cueil-leuses. C’est ce qu’exigent aussi bien la tradition coloniale que celle des castes des Tamoul-e-s indien-ne-s, qui repré-sentent la majorité des travailleur-se-s

des plantations de thé. Les colonisa- teurs anglais les emmenèrent d’Inde vers le Sri Lanka, car les indigènes ne vou-laient pas travailler dans les plantations. Les Tamoul-e-s indien-ne-s possèdent leurs propres langues et culture et re- présentent aujourd’hui une minorité de 4% sur les hautes terres autour de Kandy.

«Ma fille doit réussir à l’école et apprendre un bon métier», déclare la jeune cueil-leuse de thé Yoganathan Pushparani d’une voix ferme. «Je ne veux pas qu’elle devienne cueilleuse de thé comme moi!» La jeune femme, âgée d’un peu moins de 30 ans, travaille sur la plantation Alma Estate dans les montagnes sri lankaises. Il y fait froid et la mousson apporte du brouillard, de la pluie et des températures de 18 degrés, alors que le thermomètre grimpe jusqu’à 30 degrés à Colombo. La plantation de thé s’étend à perte de vue le long des pentes de la montagne. Le vert clair des théiers brille malgré le brouillard et contraste avec la couleur rougeâtre du sol. Un paysage paradisiaque avec des oiseaux gazouillant et un petit ruisseau, dans lequel il est pourtant préférable de ne pas boire car il est pollué par des bac-téries et des pesticides.

Une charge de travail irrégulièreLa journée de travail des cueilleuses de thé touche à sa fin. Elles ont récolté des

feuilles fraîches – toujours les deux feuilles supérieures et un bourgeon – pendant huit heures et les ont jetées dans le panier qu’elles portent sur le dos. L’objectif était aujourd’hui de 20 kilos. Les plus adroites peuvent récolter jusqu’à 25 kilos, ce qui améliore quelque peu leur salaire. Lorsqu’il n’a pas plu depuis long-temps, l’objectif journalier est de 15 ou 16 kilos et les cueilleuses travaillent seulement deux semaines dans le mois. Tou- tefois pendant la haute sai-son, les équipes – constituées presque exclusivement de femmes car les hommes tra-vaillent soi-disant avec moins de minutie, ce qui influe sur la qualité et la quan- tité de la récolte – ramassent les feuilles jusqu’au coucher du soleil. Sans un seul jour de repos.

Des hiérarchies rigidesFatiguées, les cueilleuses de thé ra-mènent leurs paniers désormais vides.

«Je ne veux pas que ma fille devienne cueilleuse de thé comme moi!»

Solidar veut améliorer la condition des travailleuses des plantations de thé dans les montagnes sri lankaises.Texte: Christof Hotz, Photos: Hamish John Appleby

VERS UN THÉ MOINS AMER

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9THEMA 9THEMA 9

Des logements exigusYoganathan Pushparani a dû quitter l’école au cours de sa neuvième année scolaire: «Ma mère alla travailler comme employée de maison au Proche-Orient et j’ai dû garder mes frères et sœurs.» Au-jourd’hui encore, elle le regrette, car il est très difficile de quitter la plantation et de s’adapter à un nouvel emploi. Depuis six ans, elle vit et travaille ici avec son mari et leurs trois enfants. La jeune femme es-père pouvoir bientôt construire sa propre petite maison avec un potager. Pour le moment, ils vivent avec ses beaux-pa-rents dans deux chambres étroites, dans

une longue baraque dans laquelle logent jusqu’à dix familles. Ils tirent l’eau potable d’un puits et les latrines communes sont situées à quelques mètres.

Un maigre salaireLa cueilleuse gagne, à temps plein et si elle atteint les objectifs, en moyenne 20 000 roupies par mois (environ 144 francs suisses). Ce salaire est inférieur au salaire sri lankais moyen de 30 000 rou-pies (216 francs suisses). Le logement et l’eau sont gratuits. Lorsque les théiers produisent trop peu pour une récolte quo-tidienne, le salaire est diminué. En cas de maladie, les travailleur-se-s ont accès aux soins médicaux mais ne sont payé-e-s que pour les jours travaillés. C’est la rai-son pour laquelle Yoganathan Pushpara-ni va travailler même avec de la fièvre ou si elle tousse. Solidar Suisse souhaite améliorer les conditions de vie et de tra-vail des cueilleuses de thé et de leurs fa-milles, notamment dans le but d’offrir à leurs enfants des possibilités de forma-tion. L’organisation partenaire locale ISD (voir encadré) anime des ateliers sur l’hy-giène, la sécurité au travail et l’égalité des sexes, et offre également une aide concrète. Les personnes vivant dans les plantations, notamment les femmes, ont besoin d’un soutien important. Yogana-than Pushparani met fin à notre conver-sation, qui s’est déroulée après une longue journée de travail intensif, en ces termes: «Je dois retourner auprès de ma famille. Les enfants attendent le souper!»

An der WM sollen Strassenhändle-rInnen ihre Waren rund um die Stadien nicht verkaufen dürfen.

Hans-Jürg FehrPrésident deSolidar Suisse

La Libye s’enfonce un peu plus dans le chaos, la Syrie et l’Irak subissent une guerre civile et même l’Europe n’est pas à l’abri de conflits armés, comme le montre l’exemple ukrainien. Face à tant de dévastation et de morts par milliers, nombreux sont ceux qui espèrent un retour rapide à l’ordre et à la tranquillité dans ces pays. Ce souhait est facile à comprendre, mais provient d’une ana-lyse erronée. Les conflits n’ont pas éclaté par manque de stabilité, mais bien car il existait une «certaine stabili-té». Les dictateurs Khadafi, Saddam Hussein, Assad et Mubarak incarnaient certes ordre et tranquillité d’un point de vue extérieur, mais il s’agissait de l’ordre de la terreur et de la tranquillité du cimetière. Les gens ne mouraient pas dans des camps, mais sous la tor-ture et les gaz toxiques. Il s’agit de l’essence même de la dictature: elle n’autorise pas les conflits sociaux et les réprime par la force. Ces conflits ne sont donc pas résolus et se chargent au contraire de tension. Une telle stabilité ne dure qu’un temps. La fin d’une dic- tature n’est jamais immédiatement sui-vie de la paix intérieure: de trop nom-breuses factures restent impayées. La transition vers la démocratie nécessite beaucoup de temps et s’accompagne de nombreuses effusions de sang et de désordre. Mais elle ouvre toutefois une perspective vers la paix, une résolution civilisée des conflits et une réelle stabi-lité. Il est ainsi important que la Suisse soutienne de tels processus et assiste les forces démocratiques dans les Etats en mutation. La «participation politique et la démocratie» constituent donc des priorités stratégiques de Solidar.

CHRONIQUE

Stabilité et chaos

L’organisation partenaire de Solidar, l’ISD (Institute of Social Development, Institut du développement social), s’engage pour les personnes margi-nalisées qui vivent et travaillent dans les plantations de thé. Elle les informe sur leurs droits et les aide à s’organi-ser pour qu’elles puissent améliorer leurs conditions de vie et de travail. De plus, elle soutient le processus de certification UTZ des plantations, qui garantit le respect des normes fonda-mentales du travail de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).www.solidar.ch/plantations

plantations de thé

Solidar dans les

La cueilleuse de thé Yoganathan Pushparani aimerait déménager du baraquement qu’elle doit actuellement partager avec dix familles.

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Les victimes du tsunami et les personnes déplacées par la guerre civile, auxquelles Solidar vient en aide au Sri Lanka, sont souvent traumatisées par ce qu’elles ont vécu. Elles sont pauvres et n’ont pas de revenus. Elles se sentent donc souvent impuissantes et délaissées face à leurs problèmes. Les difficultés de la vie quoti-dienne telles que le chômage et le finan-cement de l’éducation des enfants leur pèsent tout autant que la tristesse cau-sée par la perte de leurs proches. Les problèmes psychologiques de chaque in-dividu se répercutent sur sa famille et son environnement social, notamment sous la forme de violence et d’alcoolisme, et en-gendrent dépression et retrait social.

Un nouveau départ grâce au travail de deuilL’expérience de Subajini Thas est un exemple frappant. Avant la guerre, elle vi-vait dans le Nord du Sri Lanka avec son

mari et leurs trois enfants, qui tous al-laient à l’école. Pendant la guerre, elle perdit son mari et fut elle-même blessée, ainsi que sa petite fille. Après la guerre, elle fut tout simplement dépassée par la situation: Subajini Thas portait le deuil de son mari, elle n’avait plus de revenu et ne pouvait prati-quement plus financer la scolarisation de ses enfants. Lorsque l’assistante sociale Rasaradnam Nesamalar ren-dit visite à cette famille, elle trouva Subajini Thas dans un état apa-thique, mal coiffée et portant des vête-ments en lambeaux. Elle était triste et furieuse. Après avoir raconté son histoire, elle déclara: «Ma vie n’a plus aucun sens.» La discussion sembla cependant la cal-mer un peu. Lors de la deuxième visite de l’assistante sociale, Subajini Thas racon-ta la mort de son mari. Elle était rongée par le fait de ne pas avoir pu lui rendre un

dernier hommage. Elle se sentait respon-sable et désemparée: «Ça fait tellement mal de l’avoir laissé seul, sans funé-railles», déclara-t-elle. Rasaradnam Ne-samalar l’aida à parler de ses sentiments et à les exprimer sous la forme de des-sins, ainsi que dans une lettre à son dé-funt mari. Après plusieurs entretiens, Subajini Thas reprit courage et voulut re-trouver un travail. Avec l’aide de l’assis-tante sociale, elle analysa les possibilités qui s’offraient à elle et décida de se joindre à un groupe de femmes aidant les pêcheurs à réparer leurs filets. Elle parvint alors à subvenir de nouveau aux besoins de sa famille. L’assistante sociale attira son attention sur la possibilité de s’adresser à Solidar pour demander une aide afin d’acheter du matériel scolaire. Finalement, Subajini Thas put renvoyer ses enfants à l’école.

Aide humanitaire et assistance sociale imbriquéesOutre les séances de conseils indivi-duels, le personnel d’assistance sociale anime également des séances de groupe. Des groupes d’entraide se sont créés dans chaque village dans lequel Solidar Suisse met en place des projets d’aide humanitaire. Pour les femmes qui élèvent seules leurs enfants, dont les maris ont perdu la vie pendant la guerre, les groupes représentent un lieu important pour échanger et se soutenir mutuelle-

ment. Elles obtiennent également des conseils très pratiques sur la gestion de la vie quotidienne. Par exemple comment cultiver efficacement leur jardin, élever de la volaille, tisser des tapis ou planter des cocotiers. Les revenus ainsi obtenus peuvent constituer une première étape vers la création d’une nouvelle existence pour elles-mêmes et leurs familles.www.solidar.ch/reconstruction

POINT FORT10

«Ca fait tellement mal de l’avoir laissé seul, sans funérailles.»

Pour pouvoir reprendre pied, les victimes de guerre et de catastrophes ont besoin d’une aide matérielle et sociale.Texte: Aline Dessarzin et Katja Schurter, Photo: Solidar

UNE NOUVELLE VOLONTÉ DE VIVRE

Dans des groupes d’entraide encadrés, des femmes victimes de traumatisme échangent et se soutiennent mutuellement.

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RESPECT ET DURABILITÉ Comment les opérations humanitaires peuvent-elles porter leurs fruits après des catastrophes de grande ampleur? Voici quelques réponses. Texte: Toni Frisch, ancien directeur de l’aide humanitaire et directeur adjoint de la DDC

Après des catastrophes faisant de nom-breuses victimes, comme un tremblement de terre ou un tsunami, la pression exer-cée sur les médias, les politiques et les donateurs est très forte. Tous souhaitent pouvoir communiquer sur des opérations d’aide d’urgence spectaculaires et rapides. Les organisations humanitaires doivent résister à cette pression, afin de pouvoir réaliser une évaluation rapide et concrète de la situation, suivie immédiatement par des mesures ciblées.

Prise en compte des victimesLa collaboration avec la population concernée et les autorités doit être au

cœur de l’analyse des besoins et de la pla-nification. Ces mesures doivent aussi être intégrées dans une coordination nationale et internationale. Il serait impensable que des œuvres de bienfaisance étrangères prennent des mesures sans notre accord et notre collaboration en cas de catas-trophe en Suisse. Il en va de même pour nous qui apportons notre aide à l’étranger.

Je considère comme une évidence le respect des principes humanitaires de neutralité et d’impartialité, les bonnes pratiques et l’application des normes de qualité reconnues. Cependant, j’ai égale-ment conscience que trop de personnes pas assez qualifiées, s’autoproclamant humanitaires, ne pensent malheureuse-ment pas ainsi.

Une aide efficace à long termeDans les premières heures ou journées suivant une catastrophe de grande am-pleur, les organisations d’aide, que ce soient l’ONU, la Croix Rouge, les or- ganisations gouvernementales ou les

ONG, doivent engager une réflexion à la fois sur les be-soins à moyen terme et les problèmes survenant lors de la phase d’urgence. J’irais même encore plus loin. La volonté de la population d’aborder de telles questions

n’est jamais aussi forte qu’à ce moment. Les erreurs ayant provoqué l’effondre-ment des maisons lors de tremblements de terre ne doivent pas être reproduites. Nous devons «mieux reconstruire» et, en fin de compte, nous devons déjà réfléchir au moment où nous quitterons le pays.Plus l’aide d’urgence dure, plus les prin-cipes d’une coopération au développe-

ment durable doivent s’appliquer. Il s’agit cependant en tout temps de respecter nos partenaires et de les considérer comme nos égaux. Car nous apportons un soutien à leurs familles et à la recons-truction de leur pays et de leur avenir.

Des répercussions importantes à long termeLes répercussions d’une catastrophe majeure sur un pays, sa population et son gouvernement, les dommages et la souf-france, sont souvent largement sous-es-timées par l’opinion publique. Personne n’imagine que la reconstruction dure dix ou vingt ans. Les victimes d’une cata- strophe et les organisations d’aide sont souvent critiquées de manière trop dé-sinvolte et souvent même sans que l’on s’efforce de rechercher des informations objectives. Il est donc de plus en plus né-cessaire d’expliquer et de justifier les ac-tions réalisées. Car en fin de compte l’enjeu réside également dans la mise à disposition des ressources financières nécessaires. Les organisations humani-taires doivent prouver que les fonds pu-blics et les dons sont utilisés de manière ciblée et efficace et qu’ils parviennent à bon port.

POINT DE VUE 11

Les dommages et la souffrance après une catastrophe sont largement sous-estimées.

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Suisse a animé en juillet 2014 à Hong Kong un atelier de deux jours, pour des mi-litant-e-s chinois et des délégué-e-s d’ONG, sur le dialogue social et les formes d’organisation syndicale. L’objectif était de développer une compréhension mutuelle et d’apprendre les uns des autres. Il s’agit maintenant de concevoir un programme de formation pour permettre aux travail-leurs chinois de mieux défendre leurs inté-rêts. En Suisse, Solidar met à disposition des sections d’Unia une présentation pour qu’elles puissent informer leurs membres des abus dans les conditions de travail en Chine. www.solidar.ch/chine

12 BRÈVES

tations bon marché de fromage en prove-nance de Hongrie, de Bulgarie ou de Rou-manie partiellement à base de lait ou sans lait du tout – évince le fromage kosovar traditionnel du marché indigène. Des laite-ries et des exploitants laitiers du Kosovo ont conduit avec succès une campagne contre ces produits de mauvaise qualité. Depuis septembre 2014, ces imitations de fromage – souvent coupées avec de l’huile de palme – ne peuvent plus être vendues sous l’appellation «fromage».

Kosovo: interdiction de la vente de fromage artificielCertains produits d’importation contrefaits posent des difficultés à l’économie laitière du Kosovo. Le fromage artificiel – des imi-

Mondial 2014 – un désastre socialTrois mois après la fin de la Coupe du Monde au Brésil, les conséquences de l’événement pour le pays laissent songeur, comme le montre une étude de Solidar Suisse. Le Mondial le plus cher de tous les temps a coûté 13,3 milliards, l’impulsion économique se monte seulement à 1,7% du produit intérieur brut – un jeu à somme nulle. Dans le même temps, les pertes fis-cales s’élèvent à 462 millions de dollars à cause des privilèges fiscaux accordés à la FIFA.

L’espoir de créer des places de travail sur le long terme s’est avéré aussi illusoire. Seuls des emplois à court terme dans les secteurs de la construction et du tourisme ont été constatés. L’amélioration prévue des infrastructures n’a été que partielle-ment réalisée et plus d’un tiers des projets pour favoriser la mobilité a été annulé. Le Mondial laisse derrière lui quatre «Elé-phants blancs», des constructions pha- raoniques sans utilité pour le pays.250 000 personnes ont été déplacées de leurs foyers et parmi les 350 000 ven-deurs et vendeuses de rue, beaucoup ont perdu leur moyen de subsistance suite aux interdictions de vente autour des stades.Mais cela, la FIFA n’en a cure. Elle s’attend à un gain record d’environ 3 milliards de dollars. www.solidar.ch/bresil

Organisation des travailleurs en ChineEnseignant-e-s, chauffeurs de taxi ou ou-vrières: en Chine, des personnes cessent régulièrement leur travail pour obtenir des hausses de salaire et de meilleures condi-tions de travail. Ces mouvements de pro-testation vont souvent de pair avec des licenciements. Lorsque les personnes or-ganisant des grèves sont licenciées, la ré-sistance est tuée dans l’œuf. L’interdiction de syndicats libres empêche aussi de dé-fendre correctement les intérêts des ou-vrières et ouvriers dans les fabriques. Avec des délégué-e-s du syndicat Unia, Solidar

El Salvador: lier l’aide au développement aux semences de Monsanto En mai de cette année, le gouvernement américain a souhaité lier une aide de 227 millions de dollars à une condition: que le gouvernement salvadorien n’achète plus aux producteurs locaux les semences des-tinées à son programme de soutien à la petite paysannerie, mais à la multinationale Monsanto. En 2011, le gouvernement du Salvador avait modifié la procédure d’adju-dication pour encourager la production agricole et la souveraineté alimentaire du pays. Cette approche avait permis d’aider des centaines de milliers de petits paysans qui s’étaient vu remettre des semences in-digènes. Elle avait du même coup remis sur pied la production semencière natio-nale. Mais la méthode contrevient semble-t-il au traité de libre-échange CAFTA signé entre le Canada, l’Amérique du Nord et les pays d’Amérique centrale. Des campagnes de protestation nationales ont eu lieu en juin 2014, auxquelles des organisations partenaires de Solidar ont également pris part. Dans le cadre du projet Agricultura, Solidar aide en effet de petites organisa-tions paysannes à mettre en place des banques de semences rassemblant des variétés traditionnelles de maïs, de hari-cots et de légumes. Les semences sont moins chères et mieux adaptées aux conditions naturelles et les paysans et paysannes peuvent les reproduire eux-mêmes. L’opinion publique américaine a aussi fait pression sur son gouvernement. Avec succès, puisque les Etats-Unis ont retiré leurs conditions pour ce versement.www.solidar.ch/salvador_projets

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KULTURELL 13

Le Kosovo est loin d’avoir une grande tradition cinématographique, et pourtant! Depuis treize années, il accueille le DokuFest, un festival qui a su se faire une place dans le monde du film docu-mentaire et du court métrage. Organisé à Prizren, petite ville pittoresque à l’archi-tecture ottomane, il se distingue surtout par l’histoire de sa création. Lors de la première édition, en 2002, soit à peine trois ans après la guerre du Kosovo, Prizren ne comptait plus un seul cinéma opérationnel. Les initiateurs du festival ont donc été obligés d’improviser: ils ont projeté des films sur les murailles d’une forteresse byzantine et installé des ciné-mas dans les cavernes d’un hammam turc ou sur une estrade près de la ri- vière Bistrica. Ces solutions de fortune confèrent aujourd’hui encore un style très particulier au festival.

Contribution à la réconciliationEn août, durant une semaine, quelque 10 000 personnes affluent désormais vers la ville, dont plus de 40% d’étran-gers et beaucoup d’habitants de la ré-gion. Si le festival est parvenu, en treize ans à peine, à passer du statut d’évé- nement destiné aux amateurs éclairés à celui de rendez-vous culturel très couru, il ne le doit pas seulement à son cadre pittoresque. La sélection de films est en effet tout aussi convaincante. Outre des productions internationales, les films des Balkans y figurent en bonne place. Com-prenant des catégories telles que «Hu-man Rights Film Factory», le festival en-tend lancer le débat sur les droits

humains et contribuer à la normalisation des relations dans les Balkans. Voilà pourquoi les films sont le plus souvent suivis de débats et d’ateliers. Lors de l’une des premières éditions, le jury a d’ailleurs décerné le premier prix à un film serbe.«Stories we tell» est un autre projet pa- rallèle au festival. Il permet à des adoles-cent-e-s kosovar-e-s de différentes ré-gions de raconter leur histoire en images, afin d’attirer l’attention sur leur situation.

Aller de l’avant malgré les obstaclesLes organisateurs et organisatrices du DokuFest ont toujours réussi à surmon-ter les problèmes propres au Kosovo. Outre la destruction des infrastructures, les défis de l’après-guerre signifient: interruptions quotidiennes de courant, manque de savoir-faire technique, mé-fiance à l’égard des institutions ou en-core absence d’industrie locale, notam-ment cinématographique. Malgré ces difficultés, le festival n’a cessé de croître et d’évoluer. Aujourd’hui, quelque 2400 films sont proposés, dont 230 seront projetés. Alors que l’événement était en-tièrement géré par des bénévoles à ses débuts, un noyau de professionnels tra-vaille désormais toute l’année à sa pré-paration. Le DokuFest est ainsi devenu l’un des moteurs de la culture et de la formation au Kosovo et s’inscrit dans une politique culturelle durable.www.dokufest.com

Le DokuFest de Prizren attire un public international et contribue à la réconciliation au Kosovo.Texte: Barbara Burri, Photos: DOKUFEST

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UN FESTIVAL QUI A DU STYLE

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14 CONCOURS

Solution

LE SUDOKU DE SOLIDAR Règles du jeuComplétez les cases de la grille avec les chiffres de 1 à 9, afin qu’il n’y ait aucune répétition et aucun doublon dans chaque colonne, ligne et carré de 3x3. La solution se trouve dans les cases grises lues horizontalement, selon la clé ci-dessous: 1=C, 2=E, 3=H, 4=S, 5=P, 6=A, 7=T, 8=O, 9=R.

Envoyez la solution à Solidar Suisse via le talon-réponse ci-joint, sur une carte postale ou par e-mail à [email protected], sujet «sudoku».1er prix: une corbeille à papier2e prix: un porte-document3e prix: un panier à fruitsLes prix proviennent d’un groupe de producteurs et de produc-trices de Palmyra, dans le nord du Sri Lanka. Avec l’appui de Solidar, ces anciens déplacés de la guerre se sont rassemblés afin de reconstruire leur existence.

La date limite d’envoi est le 15 décembre 2014. Le nom des ga-gnant-e-s sera publié dans Solidarité 1/2015. Le concours ne donne lieu à aucune correspondance ni à aucun recours. Le personnel de Solidar Suisse n’a pas le droit d’y participer.

La solution de l’énigme parue dans Solidarité 3/2014 était «travail digne». Monika Hladik, de Niederrohrdorf, a gagné un sac; Bernhard Sauer, de Saint-Prex, six sous-verre; Markus von Holzen, de Matten, un ouvre-lettre. Nous remercions le centre de formation pour femmes «Père Celestino» du Burkina Faso pour les prix offerts. Merci également à tout-e-s les partici-pant-e-s.

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LE FRUIT DE VOTRE TRAVAIL …

… permettera la concrétisation d’un projet qui vous tient à cœur, si vous en décidez ainsi dans votre testament.Un don de condoléance ou un legs assure un soutien crucial aux personnes défavo-risées et leur offre une véritable chance de salut.

Pour en savoir plus, visitez la pagesolidar.ch/testaments ou adressez-vous directement à Stéphane Cusin: 021 601 21 61, [email protected]

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ACTUALITÉ 15

«Comme la plupart des pauv-res d’ici, je n’avais pas de quoi acheter une moustiquaire.»

En traversant la région rurale de Sussun-denga, dans le centre du Mozambique, nous croisons sans cesse des femmes et des hommes portant sur leur dos des en-fants, pourtant en âge de marcher seuls, mais très apathiques et le regard vague.Nous nous arrêtons à la hauteur de l’un des marcheurs: Seveni Dito porte son fils Inacio au dispensaire de Muninga, à quelque dix kilomètres de là. «Il doit avoir le paludisme», explique-t-il en évoquant l’état de son fils et accepte volontiers notre proposition de l’emmener. Le test

est positif et Inacio reçoit un médicament contre la maladie. A cette période, le paludisme est à l’origine de 80% des consultations au dispen-saire. Nous sommes en ef-fet à fin mars, saison des pluies au Mozambique, et le nombre des cas de palu-disme atteint son maximum.

Une infection dangereuseLe Mozambique est l’un des pays sub-sahariens les plus touchés par le palu-disme: la maladie est responsable de 40% des décès parmi les enfants de moins de cinq ans. Le manque d’installa-tions sanitaires et l’eau potable insalubre ne font qu’accroître leur mortalité.Solidar Suisse a entrepris de promouvoir des mesures de prévention. Relayées par la radio ou des comités anti-paludisme, des campagnes informent la population sur les moyens d’éviter une infection:

préparation de produits antimoustiques à partir de plantes locales, actions de net-toyage visant à détruire les lieux de re-production des moustiques ou construc-tion de latrines rudimentaires. De plus, environ 10 000 moustiquaires ont été distribuées, plus spécialement aux femmes enceintes ou ayant des nou-veau-nés.Dorca Chizemo, 24 ans, en a reçu une. «J’ai été une fois infectée et je souffre

depuis régulièrement de poussées de fièvre; j’ai pu éviter cela à mes deux en-fants grâce à la moustiquaire», explique-t- elle.Grâce à ces diverses mesures, le nombre des nouvelles infections dans la région visée par le projet a baissé de 22% entre 2010 et 2012. Mais il faut poursuivre les efforts, comme le souligne Dorca: «La moustiquaire est efficace contre l’infec-tion par le paludisme, mais je dois la par-tager avec mon mari et nos enfants. Une seule moustiquaire pour toute la famille, cela ne suffit pas!»

Au Mozambique, nombre de gens meurent du paludisme. Des mesures de prévention visent à éviter les infections.Texte: Francisco Palma Saidane, Photos: Andres Schwaiger

LE PALUDISME TUE!

Seveni Dito porte son fils atteint de paludisme au dispensaire (à gauche). Une moustiquaire protège Dorca Chizemo et ses enfants contre la maladie (ci-dessus).

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Un don de 50 francs finance la distri-bution de cinq moustiquaires, qui pro-tègeront 15 personnes (cinq mères et dix enfants) contre une infection par le paludisme.

L’efficacité de votre don

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un logement durable ou à le consolider pour qu’il résiste aux prochains typhons. Les personnes concernées organiseront la reconstruction comme elles l’entendent et recevront une assistance sous forme de matériel et de savoir-faire. www.solidar.ch/philippines

La Bolivie autorise le travail des enfantsLe 6 août 2014, une loi autorisant offi-ciellement le travail des enfants dès l’âge de 10 ans – s’ils travaillent à leur propre compte, par exemple comme cireurs de chaussures – est entrée en vigueur en Bolivie. Les emplois contrac-tuels sont autorisés dès 14 ans et le travail ne doit pas avoir d’impact sur la

16 BRÈVES

Sécheresse en Amérique centraleUne sécheresse persistant depuis mai 2014 a détruit la quasi-totalité du pre-mier semis de maïs dans certaines ré-gions du Nicaragua et du Salvador. Il faut s’attendre à des rendements en recul de plus de 60% mettant en danger la sé- curité alimentaire de centaines de mil-liers de petits producteurs. Les organisa-tions partenaires de Solidar sont aussi touchées: comme un second semis s’est avéré nécessaire, les coopératives agri-coles du nord du Nicaragua se sont re-trouvées à court de semences. Solidar a donc dégagé des moyens financiers supplémentaires pour que ces coopéra-tives puissent rapidement approvisionner leurs membres en semences et leur pro-poser des crédits à des taux avantageux. Fait positif à relever: les variétés indi-gènes de maïs et de haricots ainsi que les systèmes de culture écologique en-couragés par Solidar ont mieux résisté à la sécheresse que la production usuelle. www.solidar.ch/nicaragua_projets

DenknetzLe 29 novembre 2014, le Réseau de ré-flexion critique Denknetz célèbre son dixième anniversaire en organisant une grande fête au Volkshaus de Zurich. Celle-ci débute à 16 heures avec un atelier, le vernissage de la brochure anniversaire et des discours (voir www.solidar.ch/agenda). Le concert de Les Reines prochaines auxquelles on doit le leitmotiv de la fête «penser seul est criminel» mettra la touche finale à l’événement.

Les 25 ans de la FEDEVACOLes 12 et 13 septembre 2014, la Fédération vaudoise de coopération (FEDEVACO) a célébré son 25e anni-versaire à Morges. Plus de 3000 per-sonnes ont pris part à cette fête. Solidar y tenait un stand et a fourni des in- formations sur ses projets de dévelop- pement dans le monde et ses cam-pagnes en Suisse. Un film a illustré la situation des vendeuses et vendeurs de rue au Nicaragua (www.solidar.ch/nicaragua_droitsdutravail). La FEDE-

VACO réunit 41 œuvres d’entraide ac-tives dans la coopération au dévelop- pement dans le canton de Vaud – dont Solidar Suisse – et rend un financement coordonné possible. Pour l’heure, elle coopère avec 39 communes et cinq dé-partements du canton.

Philippines: de l’aide d’urgence à la reconstructionSolidar Suisse a apporté une aide d’ur-gence à l’île de Panay aux Philippines, juste après le passage du typhon dévas-tateur Haiyan en novembre 2013. Plus de 2500 familles ont reçu des sets de ré- paration comprenant tôle ondulée, clous, mastic d’étanchéité, cordes et outils, sans oublier des instructions techniques pour bâtir un abri d’urgence. En juin, Solidar est arrivée au terme de la phase d’aide d’urgence et se concentrera ces deux prochaines années sur la reconstruction dans trois communes de l’île. Au total, 3100 familles seront aidées à construire

fréquentation de l’école. La loi viole la convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, raison pour laquelle l’Organi-sation internationale du travail a annon-cé le réexamen de la loi. C’est avant tout le syndicat des enfants et des jeunes qui s’engage pour le droit au travail des en-fants. Cette loi tient-elle ainsi compte d’une réalité sociale – pauvreté oblige, plus de 800 000 enfants sur 4,1 millions de moins de 18 ans travaillent en Bolivie – ou encourage-t-elle l’exploitation des enfants? «La tentative de réguler une ré-alité sociale au lieu de lutter contre ses causes pourrait condamner les enfants boliviens à rester dans le cycle de la pauvreté», estime Martín Pérez, coordi-nateur de Solidar en Bolivie.

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ACTUALITÉ 17

«C’est comme si, chez vous, l’enseignement était dispensé en arabe.»

Depuis neuf ans, la HEP Vaud organise un échange interculturel Suisse – Burki-na Faso. Après que des enseignant-e-s suisses en formation ont découvert le système d’éducation bilingue, initié par Solidar Suisse (voir encadré), deux direc-teurs d’une école bilingue au Burkina

Faso, Meschach Sayoré et Arzouma Zare, sont venus en Suisse pour faire connaissance avec le système scolaire vaudois.

Tri des déchetsLeurs premières impressions? «Le Suisse est souvent collé à sa montre, observe M. Sayoré. J’ai aussi constaté que les déchets sont triés.» Il est également impres-sionné par l’équipement des classes: «Ici, les élèves ont la chance d’utiliser des ordinateurs. Au Burkina Faso, je ne connais aucune école avec du matériel informatique.» Autre facteur d’étonne-ment: la participation des élèves. Arzou-ma Zare juge «l’éveil de l’élève très avan-cé. Les enfants osent participer et poser des questions.»

Le français, une langue étrangèreM. Sayoré y voit un certain parallèle avec les classes bilingues au Burkina Faso. «L’éveil y est possible, car les élèves travaillent ensemble dans leur langue maternelle, qui est largement utilisée dès le début du cursus scolaire. Dans une école bilingue, la barrière s’estompe entre l’élève et son maître. Et l’élève participe davantage. Nos observations en Suisse nous permettront d’approfondir cet as-pect de l’éducation bilingue.»M. Sayoré ajoute que «pour nous, Burki-nabè, le français est une langue étran-gère. C’est un peu comme si, chez vous, l’enseignement était dispensé en arabe.» Fait souvenu méconnu, au Burkina Faso, il existe environ 60 dialectes locaux. Ils sont «totalement différents du français», précise M. Zare, fasciné d’apprendre qu’au-delà de ses quatre langues offi-cielles, la Suisse compte, dans sa partie germanophone, une vingtaine de dia-lectes.

Cruel manque d’enseignant-e-sUn exemplaire du «Matin» traîne sur la table du tea-room où nous partageons un café. La première page évoque la sup-pression par Oskar Freysinger, ministre valaisan de l’enseignement, de 90 postes dans l’éducation. Interrogé à ce propos, M. Zare s’exclame: «De telles suppres-sions nous étonnent. Chez nous, il manque cruellement d’enseignant-e-s.» M. Sayoré ajoute: «Cette nouvelle nous

surprend dans un pays qui gagne autant grâce aux banques et aux exportations d’armes.»M. Zare conclut, philosophe: «Partout dans le monde, l’écolier est un investisse-ment pour l’avenir. Nous voulons tous of-frir un avenir meilleur à nos enfants.»

En partenariat avec Solidar Suisse et la HEP Vaud, deux directeurs d’écoles bilingues ont découvert notre système scolaire.Texte: Alexandre Mariéthoz. Photo: Jacques Pilloud

«LA BARRIÈRE S’ESTOMPE»

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Solidar Suisse a initié, au Burkina Faso, un modèle d’éducation bilingue. Les élèves suivent leurs parcours sco-laire dans leur langue maternelle et en français. Résultats: moins de redou-blements et un taux de réussite plus élevé à la fin du primaire.www.solidar.ch/burkina-faso

fructueux

Un modèle

Meschach Sayoré (à gauche) et Arzouma Zare (à droite) ont été impressionnés, lors de leur visite en Suisse, par la participation des étudiant-e-s.

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Subajini Rajendram s’engage pour que les travailleuses et travailleurs migrants sri-lankais sachent à quoi s’attendre. Texte: Mario Pilz, Photo: Solidar

cale Woman’s Rural Development Society (WRDS). Solidar a formé cette organisa-tion pour qu’elle puisse aider et conseiller ses membres en matière de migration. «Kamalthasan Tharshini est rentrée chez elle», déclare, ravie, Subajini Rajendram. Cette femme de 23 ans voulait travailler en tant qu’employée de maison à Dubaï parce que son mari n’avait pas d’emploi fixe et que sa famille avait besoin d’un sa-laire supplémentaire. Un agent douteux lui promit de lui trouver un emploi à Dubaï et l’emmena à Colombo. Lorsque Kamal-thasan Tharshini devint méfiante et voulut rentrer chez elle, il la retint pendant cinq jours contre son gré. Elle ne pouvait établir aucun contact avec sa famille et l’agent la menaçait de devoir payer 140 000 roupies (environ 1000 francs suisses) si elle refusait de se rendre à Du-baï. Lorsque les membres de la WRDS

«Les victimes de déplacement qui sont re-venues dans leur village à la fin de la guerre civile luttent toujours pour satis-faire leurs besoins fondamentaux. Ce n’est pas rare qu’elles s’endettent pour y parvenir.» Subajini Rajendram explique ainsi le fait que de plus en plus de per-sonnes du Nord du Sri Lanka tentent leur chance en migrant. Cette sociologue de 35 ans, diplômée en promotion de la paix, dirige le projet Solidar pour les mi-grant-e-s potentiel-le-s dans la province de Mullaitivu. «Ils doivent connaître les risques et les possibilités s’offrant à eux lorsqu’ils décident ou non de migrer». C’est ainsi qu’elle résume les objectifs de son travail.

Contraints à la migrationSubajini Rajendram revient juste d’une rencontre avec l’organisation féminine lo-

TROMPÉES, EXPLOITÉS, ABANDONNÉES

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Subajini Rajendram informe la population au nord du Sri Lanka sur les méthodes courantes de recrutement et les dangers liés à la migration.

PORTRAIT 19

Solidar Suisse travaille en collaboration avec des organisations de la société ci-vile pour informer les candidats à la mi-gration du Nord du Sri Lanka sur les pratiques courantes de recrutement et les risques encourus. Ces organisations reçoivent une formation pour pouvoir in-former leurs membres sur la migration lors de rencontres et pour les aider en cas de problème. De plus, les représen-tants des autorités reçoivent une forma-tion approfondie et la coordination des organisations de base est encouragée. www.solidar.ch/srilanka_migrantes

potentiel-le-s

Aide aux migrant-e-s

apprirent cela, elles aidèrent la famille de la prisonnière à porter plainte. La police réagit et libéra la jeune femme.

Violences contre les migrantes et exclusion socialeCe n’est malheureusement pas un cas isolé. «Kamalthasan Tharshini a eu de la chance de se méfier alors qu’elle était en-core au Sri Lanka», déclare Subajini Ra-jendram. «De nombreuses femmes sou-haitant migrer ne se rendent compte qu’une fois arrivées que les promesses de l’agent ne reflètent pas la réalité. Au lieu de cela, elles ne touchent pas leur salaire et elles sont confrontées à des durées de travail excessives, ainsi qu’à des violences physiques et sexuelles. Certaines dé-couvrent également un travail tout autre que celui convenu et elles sont privées de leur passeport pour les empêcher de

rentrer chez elles.» Les employeurs, qui donnent 150 000 à 200 000 roupies (1100 à 1450 francs suisses) aux mi-grant-e-s placé-e-s avant leur départ, ne veulent en effet pas perdre l’argent qu’ils ont investi dans le recrutement de leur main-d’œuvre. La volonté de mettre fin à ces abus, qui touchent également les hommes, motive Subajini Rajendram dans son travail. Le fait que de nombreux-ses migrant-e-s ne prévoient pas à l’avance la manière dont leur famille restée au pays s’organisera pendant leur absence constitue un autre pro-blème. Il peut ainsi arriver que pendant l’absence de leur mère, les enfants soient délaissés ou même maltraités. «La migra-tion des femmes est en général moins bien acceptée que celle des hommes. Par nécessité, certaines femmes migrent par-fois contre la volonté de leur famille, ce qui renforce la difficulté d’une quelconque planification», déclare-t-elle. Si les femmes atteignent moins souvent leur destination de migration que les hommes, cela est également dû au fait que les hommes accordent moins de soins à l’envoi de fonds à leur femme que l’inverse. Solidar aide également les familles migrantes à réaliser cette planification.

Des agences de recrutement frauduleusesL’objectif de nombreux-ses migrant-e-s sri lankais-es est le Proche-Orient. Les femmes travaillent souvent en tant qu’em-ployées de maison et les hommes en tant qu’ouvriers non qualifiés, notamment sur des chantiers. Les jeunes hommes migrent également clandestinement par bateau en direction de l’Australie afin d’y demander l’asile. «Leur espoir d’améliorer la situation économique de leur famille est aussi souvent réduit à néant. Au lieu de cela, ils meurent lors de la traversée ou

sont renvoyés dans leur pays d’origine», explique Subajini Rajendram. L’office sri-lankais du travail à l’étranger est respon-sable de la régulation et de la protection des migrant-e-s. Il met à disposition des contrats standards pour les candidats à la migration et négocie avec les gouverne-ments des pays de destination. Cepen-dant, les services officiels du Nord du

Sri Lanka sont limités et les migrant-e-s qui se rendent à l’ambassade en cas de problème dans le pays de destination sont souvent simplement renvoyés sans recevoir aucune aide. Pour Subajini Rajendram, le problème le plus grave est la prolifération du placement par des agences frauduleuses. «Elles exploitent sans vergogne la situation de détresse et l’ignorance des migrant-e-s pour s’enrichir à leurs dépens.»

«Certaines trouvent égale-ment un travail tout autre que celui convenu.»

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… une machine à coudre, pour permettre à une famille du Sri Lanka d’ouvrir un atelier de couture dans son village.

… une émission de radio, pour informer les cueilleuses et les cueilleurs de canne à sucre en Bolivie de leurs droits et leur permettre de négocier des salaires décents.

… une poignée de graines, et une famille de petits paysans au Salvador pourra travailler ses champs sans devoir acheter des semences et des pesticides hors de prix.

Offrez cette carte à Noël pour permettre à une jeune femme du Burkina Faso de suivre une formation de coiffeuse qui assurera sa subsistance.

OU…

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• Vous recevrez rapidement les cartes désirées et un bulletin de versement.

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Pour toute commande reçue avant le 22 décembre 2014, nous vous garantissons une livraison avant Noël.En cas de questions, veuillez appeler le 021 601 21 61 ou écrire à [email protected]

Comment procéder:

Chaque carte vous permet de soutenir les pro-grammes de développement de Solidar Suisse dans le monde entier en faveur de personnes défavorisées.

«J’avais sept ans quand mes parents sont morts. La famille élargie de mon oncle m’a alors accueillie. Mais elle n’était pas riche. Grâce au programme de formation professionnelle de Solidar Suisse, j’ai pu devenir coiffeuse et j’ai même mon propre petit salon aujourd’hui.»

Fatimata Traoré de Bobo-Dioulasso

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