soleo 20 - le magazine de l'agence europe-education-formation france, publié en avril 2009

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Soleo 20, le magazine de l'agence Europe-Education-Formation France, publié en avril 2009

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Sommaire

3 Editorial de Sonia Dubourg-Lavroff

COMENIUSIrma Bölkow, assistante en Galice. «Je suis une Wereldburger»La visioconférence fait aimer les langues. Laurent Lentrebecq, professeur des écoles, y croit ferme

ERASMUSDepuis l’université de Turku en Finlande, Fred Dervin pense la complexité de l’interculturel

LEONARDO DA VINCIAvec Fabrice Lachenmaier, l’Erasmus des élus passe par le programme Leonardo da VinciJoël Cazal, un entêté de l’international, pionnier français de la mobilité dans la section Electrotechnique du lycée professionnel de FumelUn logiciel pour sécuriser les conventions de stage en Europe. Jean-Paul Bailly pilote le projetClaire Dutertre a choisi les apprentis des Compagnons du Devoir

GRUNDT VIGPaule Vidal, créatrice de l’Université Tous Ages de Vannes se passionne pour la sagesse populaire en Europe

LABEL EUROPÉEN DES LANGUESEliane Talbot. A l’université du Havre, aux moins deux langues pour les étudiants, dans toutes les filières

VISITES D’ÉTUDEIrène Ilef oeuvre pour que l’école donne aux jeunes le goût d’entreprendre

ERASMUS MUNDUSFabrice Mériaudeau. Le jeune directeur du Centre universitaire Condorcet du Creusot mise sur les atouts du programme dans le secteur vision et robotique

TEMPUS - Europe - Moyen Orient - MaghrebFrédéric Calas pilote une coopération inter-universitaire féconde en formation des personnels, assurance qualité et innovation pédagogique

TEMPUS - Europe - Asie centrale

EXPERT DE BOLOGNEIl concilie ses études de médecine et ses responsabilités d’expert de Bologne. Yannick Schmitt

Cafebabel.com. Avec des étudiants Erasmus de «Sciences Po» Strasbourg, Alexandre Heully a fondé le premier média de l’eurogénération

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Le CNAM et SNCF International s’associent dans un master en sécurité ferroviaire. Frédéric Pardé porte le projet Misctif pour la SNCF

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Édito

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SOLEODirectrice de la publication : Sonia Dubourg-Lavroff. Directeur adjoint de la publication : Christian Roger. Rédactrice en chef : Dominique Ardiller.

Comité de rédaction : Dominique Ardiller, Marie-Geneviève Picart. Maquette : Julia Robisco.

Correspondants Soleo dans les services : C. Coët-Amette, M.P. Chalimbaud, S. Dickel, R. Duigou, D. Ferrasse, M. Nemo.

Magazine imprimé sur papier écologique, blanchi sans chlore, imprimeur labellisé Imprim’vert.

Édito

OLEO fête son vingtième numéro avec des

couleurs flashy, à la Andy !

Notre magazine se distingue aussi par son

contenu-témoignage qui est le plus bel

hommage rendu aux acteurs des programmes

européens de l’éducation et de la formation

professionnelle.

Ils n’y sont, certes, pas tous rassemblés mais ceux

qui y figurent sont emblématiques de la diversité

des projets et des personnes qui s’engagent au

quotidien, dans leur vie professionnelle ou à côté

de celle-ci. Ils présentent nos programmes et

dispositifs en faisant rayonner l’idée de l’éducation

et de la formation tout au long de la vie.

La lecture des différents témoignages, au-delà

de la grande variété des dispositifs empruntés,

offre une impression de cohérence globale. Tous

vivent la même aventure humaine, poussés par

le désir d’élargir leur quotidien et d’enrichir leur

expérience vécue.

Ils contribuent à la construction de la société

civile européenne en pariant sur la grandeur de

l’apprentissage, du partage des connaissances

et de la communication.

N’ayons cependant pas une vision béate de notre

avenir européen commun. La grande œuvre de

construction et de consolidation doit perdurer

alors que crainte et angoisse face à un futur très

incertain étreignent le cœur de nombre d’entre

nous.

Comme le dit avec justesse l’un des témoins,

le fait de se rencontrer d’un pays à l’autre ne

permet pas systématiquement l’identification

à l’Europe. Gardons cette conscience pour

progresser encore.

Bonne lecture à tous !

Sonia Dubourg-Lavroff, directrice

Agence Europe-Education-Formation France

S

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rma quitte les Pays-Bas à 19 ans pour venir étudier à Paris les sciences du langage et se spécialiser en didactique

des langues. Un challenge !

« Je me suis mise à travailler pour mettre de l’argent de côté et je me suis dit que si tant de gens vivaient à Paris, je saurais moi aussi le faire, sauf qu’à l’époque je pensais encore en néerlandais et que pour la « demoiselle » de la campagne que j’étais, le changement était énorme ! Chaque jour je prenais goût à cette vie de découvertes, la langue et le style de vie. Je suis restée à Paris jusqu’à ma maîtrise. Six ans en tout. Après le français, j’ai voulu me mettre à l’espagnol. Je connaissais Comenius grâce à une enseignante de français langue étrangère (FLE) et à deux amies qui étaient parties comme assistantes, l’une en Suède et l’autre en Finlande. J’ai saisi la balle au bond et suis partie à mon tour en Galice, près de La Corogne, comme assistante Comenius au lycée Miraflores d’Oleiros. J’ai perfectionné mon espagnol et j’ai surtout dû apprendre le galicien (ce qui n’était pas prévu), pour comprendre les formulaires administratifs ou la télévision. En Galice, le galicien est un énorme enjeu, c’est sacré, l’espagnol vient après ! »

Je suis une «Wereldburger» : « citoyenne du monde », je fais partie de ce grand tout qui ne se restreint pas à l’Europe. Je me sens européenne dans la mesure où je suis très fière de l’exemple que l’Europe donne d’une collaboration fructueuse entre pays, malgré des modes de fonctionnement différents. «L’européanité» se cultive en démontrant qu’exploration, coopération et consensus appartiennent à notre temps, au-

delà des frontières. Le nationalisme et la définition de soi par opposition à l’autre sont passés de mode. »

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COMENIUS

ASSIStANAt

lle transmet son goût pour les langues et l’Europe

Le statut d’assistante Comenius qui s’adresse à de futurs enseignants a offert à Irma la liberté d’inventer et de pratiquer quantité d’activités : des cours d’initiation à la langue et à la culture néerlandaises auprès d’élèves volontaires ; des cours de prononciation pendant les cours de français; des cours de préparation au DELF1 pour des élèves de baccalauréat menés en partenariat avec une assistante française du CIEP2 ; des cours d’histoire en section bilingue français-espagnol. Comme activité ludique, elle a entraîné les élèves à la découverte d’eTwinning qui permet les jumelages électroniques en Europe. A l’Alliance française, elle a animé des soirées culturelles et « vendu » le programme Comenius à des étudiants Erasmus en séjour d’études à La Corogne ou à Saint-Jacques de Compostelle. Elle leur a communiqué tout le bien qu’elle pensait de l’expérience européenne qu’elle vivait. Et pour son compte, elle a assisté à une formation de formateurs à l’Alliance française de Saint-Jacques.

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1 - Diplôme d’Etudes en Langues française 2 - Centre international d’études pédagogiques

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Irma Bölkow :

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PArtENArIAtS SCOlAIrES

COMENIUS

Laurent Lentrebecq La visioconférence fait aimer les langues.

Un professeur y croit ferme

1000 écoles en visioconférence ». L’appel à projet est lancé en 2004 par le ministère de l’éducation nationale et de la recherche qui souhaite voir se développer de nouveaux outils au service d’un système éducatif de qualité, notamment dans le domaine de l’apprentissage des langues. Le projet vise à mettre en place des classes virtuelles, où les élèves discuteront en visioconférence avec des interlocuteurs natifs de pays européens. Soutenu par les conseillers en TICE1 et le bureau des langues de son inspection académique, Laurent Lentrebecq, professeur des écoles à l’école Lavoisier de Tourcoing, se lance dans l’expérience et dépose un projet de partenariat Comenius en classe de CM1 et CM2, Euroschools on line. La ville de Tourcoing, qui soutient le projet, n’a jamais failli à ses engagements : elle prend à sa charge les aménagements techniques nécessaires à la visioconférence (fixation des supports plafond pour le vidéo-projecteur, rideaux opaques, accès au haut débit, etc.).

Un constat simple « Mes élèves ne trouvaient plus la motivation nécessaire pour apprendre une langue étrangère. Les amener à communiquer en anglais avec une autre école a donné un sens concret et pertinent à cet apprentissage. La dimension interactive des rencontres sur le Net leur a tout de suite plu. Ils ont adhéré au projet et j’ai toujours fait en sorte qu’ils soient associés aux rencontres virtuelles avec nos partenaires européens. Nous choisissons les thèmes de travail en concertation avec nos partenaires, les supports pédagogiques sont construits ensemble et le bilan de chaque session est réalisé en commun.

D’une trentaine de minutes, les séances de visioconférence permettent à chacun de prendre son tour de parole pour s’exprimer en anglais. Chaque élève peut ainsi par la suite réinvestir les structures langagières apprises lors de ces séquences de langue ». Les cinq partenaires2 restent en contact par courrier électronique pour élaborer les nouveaux exercices, souvent ludiques, à mettre au programme, quinze jours avant les cours.

Les lauriers pleuvent « J’essaie au maximum de valoriser le travail des élèves en diffusant l’information vers mon inspection départementale et le rectorat, grâce notamment à une collaboration étroite avec Anne François, de la DAREIC3 de Lille. Nous avons participé à la journée de l’Europe le 9 mai 2008 en présence de la presse.

Lauréats de l’opération «Le printemps de l’Europe», nous avons reçu le 18 juin 2008 un prix des mains de Xavier Darcos (deux écoles primaires seulement ont été distinguées ce jour-là au plan national).

Un site Internet est né, réalisation commune des enseignants de langues et des élèves Comenius :

http://netia59a.ac-lille.fr/europascol

Un tel projet est un travail d’équipe et je reconnais ma chance de

travailler avec des collègues ouverts et très disponibles !

1- Technologies de l’Information, de la Communication pour l’Education ;

2 - Roumanie, République tchèque, Italie, Portugal et Espagne ;

3 - Délégation Académique aux Relations Européennes et Internationales et à la Coopération.

Informations sur Com

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ErASMUS

red Dervin se dit lui-même difficile à classer mais se définit volontiers comme humaniste. Linguiste et

didacticien des langues, il publie aussi en anthropologie et sociologie.

Occupant depuis plusieurs années un poste de maître de conférences dans le département d’études françaises de l’université de Turku (Finlande), il travaille essentiellement sur les mobilités académiques (Erasmus notamment), les nouvelles technologies dans la construction des identités et l’utilisation des langues véhiculaires dans les couples binationaux. La mobilité, il connaît bien : hypermobile, il a résidé en Angleterre et à Hong-Kong avant de se fixer en Finlande.

L’interaction au cœur de l’interculturel

Les notions d’interculturel et de citoyenneté européenne sur lesquelles nous l’avons interrogé le taraudent, certes, mais relèvent pour lui du flou terminologique. Pour le premier terme, il réfute les «grammaires des cultures» qui permettraient d’analyser les rencontres dites interculturelles. «En général décontextualisées, ces grammaires ne peuvent s’appliquer à tous les citoyens/habitants d’un pays. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment les individus se construisent en situation d’interaction, et de faire émerger toute la diversité qui se cache derrière les modèles figés de ce qu’ils pensent représenter les uns les autres, en termes de culture et d’identité nationales. »

Le deuxième concept est pour Fred Dervin tout aussi problématique. Si on l’applique aux étudiants européens mobiles, certains vous diront qu’ils se sentent plus européens que d’autres après un séjour à l’étranger. Mais demandez-

leur ce que cela signifie pour eux et tout se brouille. Certes, le sentiment de citoyenneté européenne «augmente» après un séjour à l’étranger, mais l’appartenance nationale s’en trouve parfois renforcée ou bien l’autre continue à être réduit à des représentations ou des préjugés. L’identification à l’Europe est loin d’être gagnée, tout comme le sentiment de citoyenneté européenne, même si Erasmus permet à des millions de jeunes de se rencontrer et de discuter ».

Rencontrer l’autre est certainement l’une des expériences les plus difficiles de nos vies humaines

Une formation pour aller au-delà du pseudo « interculturel »

Comment se parler et se comprendre, de quel point de vue partir, du sien, de celui de l’autre, comment les combiner ? Les porteurs de projet en multipartenariat européen se posent ces questions et trouvent toujours, pour travailler ensemble et coopérer, des consensus et des ententes, jouant des ressources qu’offre la connaissance de la langue et de la culture de l’autre. Fred Dervin a mis en place à Turku une formation inédite qui commence à porter ses fruits. Elle aide les étudiants à prendre conscience de toute la complexité des rencontres interculturelles.

Dervin, F. & M. Byram (eds). Echanges et mobilités académiques. Quel bilan?.

Paris : L’Harmattan. 2008. - Auger, N., Dervin, F. & E. Suomela-Salmi (éds.).

Pour une didactique de l’imaginaire dans l’enseignement apprentissage des langues. Paris : L’Harmattan. 2009.

Il publiera en 2010 Les impostures de l’interculturel et co-dirige actuellement avec Patrick Danaher (Australie) une encyclopédie sur la mobilité éducative (parution 2010 en anglais).

Lire Fred Dervin

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lEONArdO dA vINCIFabrice Lachenmaier

L’Erasmus des élus passe par Leonardo da Vinci

e député européen, Jean-Marie Beaupuy prône un Erasmus pour les élus locaux, insistant sur la nécessité

qu’il y a pour eux à échanger avec leurs homologues européens sur les problématiques actuelles de gouvernance : « pourquoi réinventer à Stockholm ce qui se fait à Toulouse dans les domaines de l’environnement ou des transports ? » Il a trouvé un soutien en la personne de Fabrice Lachenmaier, fervent européen qui, depuis 1996, a mis en œuvre seize projets transnationaux dans les domaines de la formation, de l’éducation et de la culture, en s’appuyant sur les programmes financés par la Commission européenne. La formation des élus l’intéresse, il est lui-même maire d’une petite commune, Le Mas, dans les Alpes- Maritimes. « La gouvernance, dit-il, est aujourd’hui totalement à revoir avec les eurorégions (323 en Europe) ; les élus auront besoin de nouvelles formations pour forger une culture commune de gouvernance des fonds européens ».

« Leonardo da Vinci est le cadre parfait »

Sous la bannière de l’association Idées nouvelles Europe qu’il a créée en 1996, il a monté un projet Leonardo mobilité qui, selon lui, offre l’occasion de construire des partenariats européens pour découvrir des pratiques plus anciennes que les nôtres (par exemple en Espagne, avec une décentralisation effective et réussie), de réfléchir à la mission de l’élu local dans le contexte européen, et enfin de travailler sur l’avenir professionnel de l’élu qui quitte ses fonctions. « Leonardo mobilité constitue un cadre parfait pour ce public dont les besoins en formation sont manifestes ».

Les partenaires du projet sont la municipalité de Rome, l’association des maires des Alpes-Maritimes et Progesti@ en Espagne.

La formation sur l’Europe est incontournable

« La plupart des élus en sont convaincus. Même les plus eurosceptiques veulent comprendre les mécanismes européens et s’inscrivent dans une démarche d’ouverture sur les questions qui les touchent personnellement : leur statut précaire, leur mission publique de plus en plus élargie et responsabilisante. Notre difficulté ne consiste pas à expliquer les bénéfices d’une mobilité en Europe mais à ajuster les agendas. Je suis heureux d’apprendre que nos problématiques sont partagées par les élus d’Europe, notre partenaire espagnol a mobilisé toutes les autorités locales et régionales pour recevoir notre première délégation. N’oublions pas que les élus sont des prescripteurs de l’idée européenne au même titre que les enseignants et les médias. Notre projet souhaite aussi les sensibiliser sur leur rôle actif dans la mobilisation des électeurs en juin 2009. »

Fabrice Lachenmaier fait donc figure de précurseur en matière de mobilité des élus. Son équipe et celle du député Jean-Marie Beaupuy travaillent d’ailleurs ensemble. Si son projet Leonardo da Vinci est doté par la Commission de 24 000 euros, le projet pilote « Erasmus des élus » a reçu pour sa part 2 millions d’euros, votés par le Parlement européen. Ce projet, qui débutera fin 2009, devrait profiter dans un premier temps à 500 élus.

MObIlIté

résident fondateur et

directeur de l’association

Idées nouvelles Europe, association

qui cherche à renforcer la

promotion de l’Europe dans

l’éducation, Fabrice Lachenmaier

cumule des compétences d’élu,

d’expert dans la mise en œuvre de

coopérations transnationales, de

formateur au montage de projets,

de rédacteur et de directeur de

collections éditoriales.

Informations sur Leonardo da Vinci m

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MObIlIté

Joël Cazal Un entêté de l’international…

oël Cazal est originaire du Causse de Gramat dans le Lot, une région

rude et aride. Avec son caractère entier, « tignous » comme on dit chez lui, il n’a jamais relâché la pression ni remis en cause son engagement. Il est tombé très tôt dans l’international. Dans le cadre d’une association d’étudiants créée à Brive, il organisait déjà pour ses collègues les premiers voyages d’étude : en Hollande pour découvrir l’univers Philips, en Autriche et en Italie pour la visite des usines Fiat.

Devenu professeur d’enseignement professionnel, il démarre sa carrière en 1976 au lycée Benoît-d’Azy de Fumel, où il enseigne en section BEP électrotechnique. Depuis plus de vingt ans, avec la complicité de son épouse - tient-il à souligner - il n’a de cesse de redonner confiance à des élèves souvent démotivés et en mal de reconnaissance. Pour lui, la technique et le culturel sont liés et il adhère totalement à la devise d’un de ses collègues, pour qui « un bon ouvrier est une personne qui travaille toujours avec sa tête. »

Attentif au contexte économique local, il trouve une parade aux délocalisations

des entreprises voisines qui accueillaient jusqu’ici ses élèves : désormais, ils vont découvrir l’Europe et le marché du travail européen.

C’est le début du projet Euroélectriciens, qui a pour finalité le placement des élèves dans des entreprises en Europe. Les premiers contacts se font avec l’Espagne, grâce au soutien du conseil régional d’Aquitaine et au plan de financement Aquitaine-Euskadi-Navarre. Depuis, le partenariat s’est progressivement élargi : dix pays aujourd’hui, dont la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Autriche, la Roumanie, le Portugal, la République tchèque, la Pologne et la Turquie cette année, avec une vingtaine d’établissements de formation, privés ou publics, une trentaine d’entreprises du secteur électrique et de nombreuses institutions locales, régionales ou nationales.

La réussite des élèves en ligne de mire et un engagement constant

Scolarisés en zone rurale, les élèves tirent grand bénéfice de ce projet en termes d’ouverture culturelle, d’acquisition de capacités d’adaptation ou de compétences linguistiques. Un sondage réalisé à l’occasion du dixième anniversaire des projets européens au lycée professionnel de Fumel indique que tous les élèves ayant bénéficié de ces stages européens ont aujourd’hui un emploi.

Mais où trouve-t-il toute cette énergie ?

Il s’agit pour moi d’un enri-chissement humain et culturel énorme. Plus qu’un réseau de professionnels, j’ai réussi à créer un réseau d’amis et nous nous entraidons les uns les autres. J’ai l’impression que nous apportons notre humble contri-bution à la réalisation d’une Europe un peu plus fraternelle.

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Un bon ouvrier est une personne qui travaille toujours

avec sa tête.

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octeur en sciences de l’éducation, proviseur adjoint de Legta1, Jean-Paul Bailly est

aujourd’hui chargé de mission « Europe » auprès de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’agriculture et de la pêche. Ses travaux portent sur une innovation majeure dans le domaine des conventions de stage individualisées en Europe, intégrant et articulant les réglementations des pays d’envoi et d’accueil pour répondre à un souci de clarté sur la législation du travail. « Ce projet Leonardo da Vinci est parti du constat que de très nombreux pays disposent aujourd’hui de conventions de « stage », mais sans assurance de leur applicabilité dans un autre pays. Quelle est la valeur juridique de ma convention dans le pays où je vais réaliser mon stage ? L’originalité de notre projet consiste à rédiger pour chaque pays, sur la base de conventions cadres validées par notre partenariat, non seulement une convention correspondant aux conditions réglementaires pour « l’envoi » d’un élève ou d’un apprenti dans un autre pays de l’UE, mais également une convention pour « l’accueil » d’un élève ou d’un apprenti d’un autre pays de l’UE. Le « Customizer » est comme son nom le dit, « un générateur » de conventions personnalisées qui va permettre à l’ensemble des acteurs de la mobilité (élèves et apprentis, établissements scolaires, entreprises, services instructeurs) d’établir des conventions adaptées à la situation de chaque jeune, en articulant des conventions d’envoi et d’accueil qui prennent en compte à la fois la législation du pays d’envoi et celle du pays d’accueil.

Notre slogan : European mobility - Get ready, easy and safe ! Nous tenons à mettre en avant ces arguments de simplicité et de sécurité. Le Customizer va, en quelques « clics », aider les utilisateurs à générer une convention à l’aide des informations nécessaires (identité des parties prenantes, durée de la mobilité, numéro de contrat d’assurance, etc.), mais il va également les inviter à trouver, si nécessaire, d’éventuels compromis avec l’organisme d’accueil (conditions d’hébergement, réglementations sociales différentes, etc.). Nous ne proposons donc pas de conventions « européennes » types mais bien des conventions individualisées, permettant

de négocier les aménagements conventionnels qui pourraient être nécessaires entre parties prenantes, voire, de renoncer à des mobilités hasardeuses. »

De nombreuses différences dans l’approche du concept de stage ou d’alternance école/entreprise en Europe : certains pays ne proposent pas de formations par apprentissage telles que nous les concevons aujourd’hui en France. De même, pour les formations scolaires, cer-tains systèmes éducatifs n’intègrent pas les stages dans leur curriculum. L’âge minimal pour accéder à l’entreprise peut être très différent d’un pays à l’autre (de 14/15 ans à plus de 18 ans), les modalités sont alors également très dif- férentes (de la simple séquence d’observation au travail réel). Les conditions de rémunération ou de gratification varient également, de dispositions très ouvertes à des conditions très réglementées.

Adresse du site : http://www.european-mobility.eu.

Jean-Paul Bailly

est l’homme du « Customizer » qui

sécurise les conventions de stage des élèves et

des apprentisn séminaire est programmé en septembre 2009 à

Bruxelles qui réunira des jeunes, des chefs d’établissements, des chefs d’entreprises avec une démonstration en direct de l’outil « customizer » pour générer des conventions de mobilité jusqu’à leur signature le jour même. En présence de la Commission européenne, des agences nationales, des médias.

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trANSfErt d’INNOvAtION

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Informations sur Leonardo da Vinci transfert d’innovation : w

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MObIlIté

Une Association ouvrière très organisée en réseaux

« L’AOCDTF a son propre « Service International », représenté par un délégué international qui part à la rencontre de partenaires potentiels et met en relation nos différents partenaires. Ces relations s’appuient sur un réseau d’anciens élèves en Europe et dans le monde qui nous apporte leurs contacts (acteurs impliqués dans la vie économique du pays, nombreux chefs d’entreprise ou acteurs de l’encadrement).

L’AOCDTF est présente au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique et en Suisse avec une mission d’accueil des biens et des personnes et de fidélisation des partenariats.»

Contact : [email protected]

vant de rejoindre en 2007 les Compagnons du Devoir, qu’elle a choisis pour l’exemplarité de leur

démarche envers la formation des jeunes, Claire Dutertre fut enseignante d’anglais et de français langue étrangère, en Irlande, à Honk-Hong, en Chine et en Espagne. De retour en France, elle obtient un master 2 en relations internationales et part effectuer son stage d’études à l’ambassade de France de Buenos-Aires, où elle était chargée de la mise en place des bourses d’assistanat des enseignants argentins venant enseigner en France.

Elle porte aujourd’hui sur ses épaules, avec énergie et enthousiasme, la mobilité de formation des apprentis de l’Association Ouvrière des Compagnons du Tour de France (AOCDTF). Association qui, depuis 2005, a décidé d’intégrer officiellement cette mobilité obligatoire dès la formation initiale professionnelle en alternance, pour chaque apprenti en 2010. « Les Compagnons du Devoir ont toujours privilégié une formation tout au long de la vie et ont tout mis en œuvre pour valoriser l’alternance et la mobilité, principalement au travers de rencontres, du partage d’expérience et de la transmission des savoirs. Les objectifs sont de fournir à chaque jeune la possibilité de se former et de travailler à l’échelle européenne, de lui donner la possibilité d’acquérir des compétences linguistiques, interculturelles mais aussi transversales, puisque le mode d’apprentissage et la sectorisation des métiers sont différents d’un pays à l’autre. Voyager, c’est également pouvoir développer ses facultés d’adaptation et de flexibilité, qualités requises pour l’employabilité des jeunes. A ce jour, 1613 apprentis de l’association ont pu bénéficier de la bourse Leonardo Da Vinci. »

Claire Dutertre

a choisi les apprentis des Compagnons du Devoir

EUrOPASS

MObIlIté

Une pépinière de jeunes compétences

Les centres de formation des Compagnons du Devoir qui for-ment à 21 métiers dans les secteurs de l’industrie, des mé-taux, de la construction, des matières premières et du goût, constituent une pépinière de belles compétences pour les entreprises. « Ces dernières, bien qu’un peu hésitantes à l’em-bauche face au jeune âge de nos apprentis (16 à 18 ans) nous vantent, lors des bilans finaux, leur sérieux et leur maturité professionnelle. C’est donc une expérience positive, à la fois pour tous les jeunes et pour les entreprises européennes. Cela permet d’asseoir notre réseau, ces mêmes entreprises nous proposant l’embauche de nos « itinérants » ayant ob-tenu leur CAP ou BEP, en post-apprentissage, et qui perfec-tionnent leur métier sur le Tour de France. Chaque stagiaire qui rentre obtient la validité et la reconnaissance de sa mobi-lité grâce à l’Europass-Mobilité, sésame d’honneur accordée par l’entreprise d’accueil du stagiaire et les Compagnons. »

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ée en 1941 en pleine guerre mondiale, Paule Vidal n’aurait pu imaginer que les pays belligérants

opéreraient, quelques années seulement plus tard, un tournant pacifique irréversible qui engagerait la construction européenne.

Très jeune, elle a pu bénéficier de séjours à l’étranger grâce à la fréquentation d’un collège vannetais, « européen et international avant l’heure ». Elle a donc mesuré très tôt l’importance fondamentale d’une immersion linguistique et culturelle. Etudiante à l’université de Rennes en psychologie puis à Paris en psychopathologie, elle est déjà passionnée par la découverte des personnes et par l’apport de disciplines et de pratiques nouvelles. C’est à l’Ecole des Parents qu’elle aborde la vie professionnelle, et au Groupe Français d’Etudes et de Sociométrie qu’elle expérimente les mécanismes de la dynamique de groupe. Sa carrière la conduit successivement dans le secteur industriel, à la DASS, dans le secteur de la formation continue, jusqu’à la création, en 1979, de l’Université Tous Ages (UTA) de Vannes qu’elle dirige avec passion pendant vingt-deux ans. Aujourd’hui, elle occupe encore des mandats au sein d’instances UTA locales, nationales et internationales. Membre du conseil d’administration de la jeune Maison de l’Europe du Morbihan Bretagne-Sud, elle distille aussi son temps précieux auprès de ses neuf petits enfants, qui l’entourent et qu’elle adore.

Un engagement sans faille envers les autres

Elue en 2004, secrétaire générale de l’association internationale des universités du troisième âge (AIUTA), elle a souhaité que les institutions membres s’investissent dans des projets de recherche fédérateurs et s’engagent dans des travaux utiles à tous. C’est donc vers l’Europe qu’elle s’est tournée prioritairement. « L’Europe est, en effet, un remarquable catalyseur et un propulseur. L’aide financière initiale permet de se lancer et de créer ensuite sa propre dynamique. Elle soutient l’investissement et favorise le bouillon de culture par la mise en commun de projets très diversifiés. Cette expérience européenne est vivifiante.

Elle élargit les horizons et, de ce fait, interroge et amène à clarifier ses positions. »

L’effet boule de neige d’un projet européen

Elle a créé une dynamique forte autour du projet Grundtvig dans lequel elle s’est beaucoup investie : Y a-t-il une Europe de la sagesse populaire ? « Certains membres de l’équipe étaient initialement indifférents, voire négatifs à l’égard de l’Europe. Ils ont, au fil des mobilités et des réunions de travail, perçu les manières d’être et de faire des partenaires européens, et mesuré tout l’intérêt d’une telle coopération. Comme pour la boule de neige, chaque avancée en a entraîné une autre à la suite. » Réalisée dans le cadre de ce projet, l’exposition La Valse des Sentences connaît un grand succès auprès de tous les publics, des scolaires aux personnes âgées. Elle circule en France et à l’étranger, sans relâche, rebondissant d’un lieu à un autre dans un processus continu d’emprunt et d’apports fertiles.

Contact : [email protected]

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L’Europe de la sagesse foisonnante !

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Un, deux, trois langues : l’ambition d’un projet d’établissement pour les langues

L’université du Havre présente la spécificité d’offrir l’enseignement de douze langues dont de nombreuses langues orientales. Chaque étudiant a l’obligation d’apprendre au moins une langue étrangère dans son cursus. Tous les étudiants sont fortement incités à étudier une langue additionnelle, c’est-à-dire une deuxième langue vivante autre que l’anglais. L’objectif : se préparer à une mobilité d’étude, un stage à l’étranger ou un emploi à l’international. Le projet a pris forme peu à peu, sur le mode de l’incitation : il n’a jamais été question d’imposer ni de bousculer les habitudes de travail, mais d’inciter à la collaboration en proposant un véritable travail d’équipe. L’équipe présidentielle a joué un rôle déterminant dans la réussite du projet en l’intégrant au projet d’établissement, y compris pour ses implications financières.

Coup de chapeau à Camille Galap !

Président de l’université du Havre, Camille Galap dirige aussi la commission « Vie de l’étudiant et questions sociales » à la conférence

des présidents d’universités (CPU). Très fier du positionnement actuel de son université, qualifiée en 2008 d’université « exemplaire » pour son « plan licence », il soutient activement le projet « langues » qui doit favoriser la réussite de tous les étudiants.

Le contexte universitaire

Créée en 1984, l’université du Havre regroupe aujourd’hui près de 7 000 étudiants. En phase avec la ville por-tuaire, l’université affiche son ouverture sur le monde et se montre très à l’écoute de son environnement socio-économique. Elle se caractérise par une profession- nalisation supérieure à la moyenne des universités françaises : un étudiant sur deux suit une filière professionnelle. Autre point fort : l’ouverture interna-tionale de l’université qui se traduit par l’importance donnée à l’apprentissage des langues et une mobilité forte des étudiants, particulièrement dans les filières tertiaires. Il s’agit, à terme, de faire en sorte que chaque étudiant puisse partir à l’étranger au moins une fois durant son cursus.

nseignante dans le secondaire, Eliane Talbot,

rejoint en 1993 l’université du Havre pour y enseigner l’espagnol. Elle prend ensuite la direction de l’IUP « Commerce et vente » et montre de l’intérêt pour les besoins des entreprises en matière de langues vivantes. Son engagement dans le domaine des langues étrangères ne fait que se renforcer au cours de son parcours professionnel : c’est à la faculté des affaires internationales du Havre qu’elle prend en charge la coordination des enseignements d’espagnol, d’italien et de portugais ; elle poursuit la collaboration avec le département des langues germaniques et propose de modifier en profondeur les emplois du temps : tous les cours de langues romanes et germaniques pour débutants sont alignés et répartis sur les mêmes plages horaires.

Nommée depuis 2006 chargée de mission pour les langues par le président de l’université, elle a pris à bras-le-corps le projet intitulé « Un, deux, trois langues ».

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Contact : [email protected]

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de chapeau à Irene Ilef, déléguée académique à l’enseignement technique (DAET) de l’académie d’Amiens, pour son dynamisme à inscrire l’esprit d’entreprendre des jeunes français dans les processus d’éducation et de formation, à tous les niveaux d’études. « L’esprit d’entreprendre, c’est une approche culturelle à laquelle toutes les bonnes pratiques et les actions concrètes devraient mener. »

Sur ce thème, elle a monté avec six pays partenaires une visite d’étude dont les résultats pourraient produire, et produisent déjà, une petite révolution éducative.

Le niveau de débat européen de la visite a montré l’avance de certains pays comme la Norvège où l’option « Elevbedrift i Norge » ou « création d’entreprise » existe dans le système éducatif dès le collège. 75 % des collèges norvégiens la proposent avec un financement de l’état à hauteur de 228 heures de « formation » sur les trois ans de collège.

En France, il faut s’y mettre aussi, pour que l’école donne aux jeunes la possibilité d’exprimer leur créativité, et qu’ils acquièrent des postures pour s’engager dans leur vie professionnelle (goût du travail en équipe, goût du risque). Irène Ilef voudrait que les enseignants sachent qu’ils ne sont pas seuls, qu’il existe aujourd’hui des structures qui peuvent leur donner un coup de main avec des outils. Elle cite l’expérience du Centre d’Etudes et de Ressources pour les Professeurs de l’enseignement technique (CERPET), qui réalise un énorme travail et prévoit d’encourager les stages en entreprise des futurs professeurs du secondaire ; ou encore l’association picarde « entreprendre pour apprendre » et l’Observatoire des pratiques pédagogiques en entreprenariat (OPPE).

Penser son avenir, c’est créer, innover

« Les jeunes devraient pouvoir êtres évalués sur des attitudes nécessaires à la prise d’initiative, soit dans les espaces de formation dits « obligatoires » où l’élève rend compte, propose,

imagine et travaille en équipe, soit dans des espaces non scolaires,

au sein d’associations à caractère culturel, sportif, environnemental ou humanitaire. Elle cite en exemple la réfection des Grandes Ecuries de Chantilly, grâce aux fonds de la fondation Aga Khan qui a mobilisé quatre-vingts lycéens et leurs enseignants de six lycées professionnels du bâtiment dans l’académie d’Amiens. En réalisant des socles destinés à recevoir des bustes en marbre exposés dans les Grandes Ecuries, ils ont mesuré que leur métier pouvait prendre une dimension culturelle. C’est valorisant pour toute la section bâtiment et ça ouvre les esprits. Avec le soutien de sa communauté éducative, Irène Ilef a lancé les bases d’un programme, pour développer cet esprit d’entreprendre chez les jeunes, à partir de propositions concrètes pour l’école. Des propositions qui mobilisent les partenaires économiques et toutes les ressources déjà existantes tels que les conseillers d’enseignement technologique (CET) qui, venant de l’entreprise pourraient très bien parrainer des classes pour donner aux jeunes des réponses aux interrogations liées à leur avenir professionnel, à l’entreprise, à leur statut de salarié et, pourquoi pas, de futur jeune chef d’entreprise.

La visite d’étude « développer l’esprit d’entreprendre chez les jeunes » a donné lieu à un séminaire entre Européens qui aura permis l’une des réflexions phares de l’académie d’Amiens pendant la présidence française de l’Union. Elle débouchera sur une publication nationale en 2009, pour notamment répondre à une question : comment construire un plan d’action qui permette au système éducatif de s’inscrire dans des priorités de territoire ?

Un, deux, trois langues : l’ambition d’un projet d’établissement pour les langues

L’université du Havre présente la spécificité d’offrir l’enseignement de douze langues dont de nombreuses langues orientales. Chaque étudiant a l’obligation d’apprendre au moins une langue étrangère dans son cursus. Tous les étudiants sont fortement incités à étudier une langue additionnelle, c’est-à-dire une deuxième langue vivante autre que l’anglais. L’objectif : se préparer à une mobilité d’étude, un stage à l’étranger ou un emploi à l’international. Le projet a pris forme peu à peu, sur le mode de l’incitation : il n’a jamais été question d’imposer ni de bousculer les habitudes de travail, mais d’inciter à la collaboration en proposant un véritable travail d’équipe. L’équipe présidentielle a joué un rôle déterminant dans la réussite du projet en l’intégrant au projet d’établissement, y compris pour ses implications financières.

Coup de chapeau à Camille Galap !

Président de l’université du Havre, Camille Galap dirige aussi la commission « Vie de l’étudiant et questions sociales » à la conférence

des présidents d’universités (CPU). Très fier du positionnement actuel de son université, qualifiée en 2008 d’université « exemplaire » pour son « plan licence », il soutient activement le projet « langues » qui doit favoriser la réussite de tous les étudiants.

Le contexte universitaire

Créée en 1984, l’université du Havre regroupe aujourd’hui près de 7 000 étudiants. En phase avec la ville por-tuaire, l’université affiche son ouverture sur le monde et se montre très à l’écoute de son environnement socio-économique. Elle se caractérise par une profession- nalisation supérieure à la moyenne des universités françaises : un étudiant sur deux suit une filière professionnelle. Autre point fort : l’ouverture interna-tionale de l’université qui se traduit par l’importance donnée à l’apprentissage des langues et une mobilité forte des étudiants, particulièrement dans les filières tertiaires. Il s’agit, à terme, de faire en sorte que chaque étudiant puisse partir à l’étranger au moins une fois durant son cursus.

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Donner aux jeunes le goût

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Fabrice Mériaudeau

Un universitaire repousse les

frontières de l’Europe

37 ans, cet enseignant-chercheur cumule des responsabilités

impressionnantes. Figure de la recherche sur la vision artificielle et la robotique, il est directeur du centre universitaire Condorcet du Creusot où il compte poursuivre l’ouverture de son établissement à l’international et consolider, pour ses étudiants, des liens durables avec des chefs d’entreprise. Il est aussi coordinateur du projet européen Eacoviroe (action 4 du programme Erasmus Mundus) qui regroupe quatorze partenaires européens et quatre partenaires asiatiques pour promouvoir l’attractivité des formations européennes relevant du Computer Vision et de la robotique auprès des étudiants d’Asie. Un projet qui s’appuie sur la réussite du master Erasmus Mundus VIBOT « vision et robotique » dont il est coordinateur et qui attire des étudiants toujours plus nombreux depuis sa création en 2006. Il faut rajouter son titre de président de la section Signal Image du Club EEA1, son poste de directeur-adjoint du laboratoire Electronique, Informatique et Image-CNRS, ses missions de chairman et co-chairman de divers congrès scientifiques (France, USA, Russie) et la création des VIBOT Days, où se retrouveront, désormais tous les ans, « le gratin » des entreprises et des industries de la 3D.

VIBOT, une dynamique pédagogique sur le long terme

« Pour le consortium, VIBOT est la reconnaissance d’un master de qualité associé à de très bonnes équipes de recherche et à une équipe pédagogique motivée et soudée, ce qui rend ce master très attractif auprès d’excellents étudiants. Une bonne partie d’entre eux poursuivent leur recherche en doctorat au sein du consortium, ce qui donne une touche encore plus internationale à nos équipes de recherche.

Non seulement nos étudiants bénéficient d’un diplôme multiple (trois au total), mais ils ont aussi la chance d’avoir accès à des enseignements de pointe et de pouvoir utiliser du matériel de recherche « high-tech » sur chacun des sites partenaires. Pendant le cursus de master, la promotion réalise trois mobilités, à Edimbourg (Ecosse), à Gérone (Espagne) et au centre Condorcet du Creusot (université de Bourgogne). Ce mode de partenariat, pédagogique et culturel, crée un véritable esprit d’équipe. »

Cette première édition, en septembre 2008, a permis de présenter la formation VIBOT à un panel d’industriels européens (Angleterre, France, Luxembourg) venus pour l’occasion sur le site du centre universitaire du Creusot. Plus de vingt-cinq entreprises (grandes et moyennes) ont présenté leurs activités, dans le but de recruter ou d’accueillir en stage des étudiants de master VIBOT dont ils ont pu évaluer le haut niveau scientifique. Les retombées à ce jour sont que huit étudiants effectuent leur stage de fin d’étude (mi-janvier à mi-juin 2009) chez un partenaire industriel ; deux ont entrepris une thèse financée par les industriels partenaires (Royaume-Uni, Belgique, France, Luxembourg, Allemagne). Ces mêmes partenaires reverseront au master l’équivalent de 40 000 euros pour permettre le financement d’étudiants européens à la prochaine rentrée universitaire.

Master Erasmus Mundus VIBOT : http://www.vibot.org1 - Club des Enseignants et des Chercheurs en Electro-

nique, Electrotechnique et Automatique

Les VIBOT days :

des rencontres européennes université-entreprise

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rédéric Calas s’est progressivement investi dans le montage de projets européens : Edulink1, eTwinning2,

Taiex3 et aujourd’hui Tempus4. Spécialiste de la langue française des siècles classiques (maître de conférences à l’université de Paris-Sorbonne), il a enseigné le français langue étrangère en Allemagne, à l’université Humboldt et à l’université de Kiel, le français langue seconde, à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, le français classique et la question de la norme à l’université El Manar de Tunis. Depuis 2007, il conduit au CIEP5 des projets de coopération dans l’enseignement supérieur, sur des questions de formation du personnel d’encadrement, d’assurance qualité et d’innovation pédagogique.

Plusieurs projets Tempus à son actif et une équipe très mobilisée

En avril 2008, une première candidature Tempus passe la barre de la sélection européenne dans le prolongement d’autres projets menés par le CIEP, dans le domaine de l’assurance qualité depuis 2002. Il s’agit d’un projet destiné à la Syrie qui porte sur l’assurance qualité – QASYR – « Quality Assurance for Syrian Institutes », et qui est aujourd’hui sur le point de démarrer. L’objectif en est d’introduire la démarche qualité auprès du système d’enseignement technique court en Syrie, dans cinq instituts pilotes, à Damas, Homs, Lattaquié et Alep, en travaillant sur un référentiel d’évaluation interne et externe. Le projet réunit des agences d’évaluation européenne (AERES, FINHEEC et ACQUIN) et des universitaires syriens, dans le même souci d’améliorer la qualité de l’enseignement supérieur court et de prévoir une meilleure articulation entre les diplômes et le marché de l’emploi. Dans le sillage de cette première coopération, suivent deux projets d’envergure : INOSUP réunissant six universités d’Egypte, de Syrie et du Liban sur des questions d’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur, et AQIUMED regroupant dix universités du Maghreb sur les problématiques d’assurance qualité ici encore.

« L’effet miroir » des projets Tempus

« Le plus séduisant dans ce type de projet, c’est la large part d’initiative et d’imagination qu’ils laissent au sein d’un cadre parfaitement défini et d’un parcours balisé. En effet,

dans le respect des priorités nationales ou régionales des pays partenaires, il est possible de créer un consortium et d’imaginer un enchaînement d’activités conduisant à une forme de coopération universitaire novatrice et dynamique. Ces projets de coopération sont des projets en miroir, où l’on apprend tout autant sur soi que l’on apprend aux autres. »

Dynamique de groupe pour une coopération ouverte et imaginative

Le fait d’associer des établissements d’enseignement supérieur favorise l’échange et la confrontation des systèmes universitaires. Le montage du projet se fait la plupart du temps sur un modèle de coopération original et participatif. Les missions préparatoires conduites avec les personnels du CIEP permettent d’identifier les universités intéressées, dans le respect des priorités nationales, et les personnes ressources susceptibles de s’impliquer dans le projet. La dynamique de groupe prend ensuite le relais au cours de réunions rassemblant à Sèvres l’ensemble des coordinateurs des pays participants pour la finalisation de la candidature. « Ces moments de rencontre sont des occasions privilégiées d’échanges et de connaissance, qui peuvent déboucher sur d’autres collaborations. Se voir dans les lieux de travail (à Sèvres, à Beyrouth, à Alexandrie ou à Alep) constitue un élément précieux dans la compréhension mutuelle. »

Frédéric Calas Le terrain d’une

coopération universitaire réussietEMPUS

1 - Edulink, programme de coopération ACP-UE pour l’enseignement supérieur (Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique - Union européenne) 2 - eTwinning, jumelage électronique entre établissements scolaires européens des premier et second degrés, dans le cadre du programme intégré Education et Formation tout au long de la vie3 - Taiex, instrument d’assistance technique et d’échange d’informations introduit dans le cadre de la politique européenne de voisinage4 - Tempus : programme de mobilité transeuropéenne pour l’enseignement supérieur qui permet aux universités des États membres de l’Union européenne de coopérer avec celles des Balkans occidentaux, d’Europe orientale et d’Asie centrale5 - CIEP : Créé en 1945, établissement public national, le Centre international d’études pédagogiques est reconnu en France et à l’étranger pour ses compétences en matière d’expertise, de formation et d’évaluation et pour sa réflexion dans le domaine de la coopération internationale en éducation. - http://www.ciep.fr - [email protected]

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Frédéric Pardé

Il implique SNCF international dans un projet de

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repose sur un consortium associant dix partenaires (universités et entreprises ferroviaires) de six pays : Ukraine, Kazakhstan, Kirghizstan, Lettonie, Pologne et France.

Frédéric Pardé est à l’initiative de ce projet de master ferroviaire. Il dirige le secteur Europe et Asie centrale pour SNCF International. Après une formation d’économiste et un MBA délivré par l’université d’Ottawa (Canada), il débute sa carrière à la SNCF en 1982 dans les métiers de l’exploitation ferroviaire. Chef de gare ensuite à Neufchâteau, dans les Vosges, il s’oriente plus tard vers les métiers du fret. Successivement chef d’agence à Saint-Lô (Manche) puis au Havre (Seine-Maritime), il prend ensuite la responsabilité des transports de charbon et de produits sidérurgiques à la direction du fret. L’enseignement l’intéresse déjà : il assure des cours de transport ferroviaire à l’IUT du Havre puis à l’Institut portuaire d’enseignement et de recherche et à l’Institut des transports internationaux et des ports.

Retour sur le terrain en tant que directeur d’exploitation de Metz (Moselle) et de l’Est-Mosellan, avant de rejoindre SNCF International au moment où s’ouvrent les frontières.

Ce projet lui tient à cœur et il s’est battu avec acharnement pour la réussite du consortium. Il a organisé, avec le CNAM, de nombreuses réunions, en Pologne, en France et au Kazakhstan, recherchant toujours des soutiens politiques. Le

partenariat avec le CNAM se révèle très fructueux : la SNCF apporte la connaissance ferroviaire et le CNAM son expérience en matière d’enseignement supérieur.

Des enjeux majeurs pour le transport ferroviaire

A l’heure de l’élargissement de l’Europe et de l’accroissement des échanges entre pays membres et pays partenaires limitrophes, le développement du transport ferroviaire (voyageurs et fret) constitue un enjeu stratégique et économique majeur.Considéré à juste titre comme le mode de transport le plus respectueux de l’environnement, il est indispensable d’en garantir la sécurité et de définir pour cela des règles communes.

Un master pour engager un processus de certification

De type master 2, la formation proposée vise l’harmonisation des compétences et des niveaux de formation. Elle répond à un besoin accru de formation pour faire face à l’évolution des techniques et prend en compte l’organisation des systèmes de transport. Il s’agit, à terme, de s’engager dans un processus de certification qui garantira un même degré d’exigence d’un pays à l’autre (compétences, procédures, matériels roulants et infrastructures).

Le projet vient d’être lancé officiellement en mars 2009, en présence de Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des transports.

Sous la houlette du CNAM Pays-de-la-Loire, un consortium d’universités et d’entreprises pour garantir la rapidité et la sécurité du transport ferroviaire international

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l suffit de consulter les résultats des études réalisées par l’Observatoire

de la Vie Etudiante (OVE) sur l’engagement bénévole des étudiants pour cesser de bougonner contre les étudiants d’aujourd’hui, qui ne s’investiraient plus dans aucune cause. C’est faux. L’engagement étudiant est multiforme et richissime, que ce soit dans la gouvernance des universités ou la vie associative. En offrant ses contributions et ses talents extra-curriculaires, l’étudiant acquiert aussi des compétences très utiles à montrer lors de sa recherche d’emploi. Certains cursus l’ont bien compris qui, dans le cadre du LMD1, attribuent des crédits ECTS2 pour sanctionner cette plus-value étudiante.

Yannick Schmitt est de ceux-là

Etudiant en deuxième cycle d’études médicales à la faculté de médecine de l’université Louis Pasteur de Strasbourg, il est aussi vice-président en charge des questions sociales à la Conférence nationale des étudiants vice-présidents d’universités (CEVPU) et expert de Bologne. Ce n’est pas rien. « Cet engagement s’inscrit dans un parcours personnel : malgré plusieurs mandats locaux, je me suis rapidement rendu compte des limites de l’exercice, une grande partie des politiques des établissements d’enseignement supérieur étant dictée par les politiques nationales, voire européennes. Aussi, et de plus en plus, si l’on veut agir sur le quotidien des étudiants (la formation, l’insertion professionnelle, la mobilité, la gouvernance étudiante, etc.), il faut investir les lieux de décisions, nationaux et transnationaux, et y porter la voie des étudiants. Je me suis donc tout naturellement intéressé au processus

de Bologne et à ses déclinaisons en France, par le biais

notamment de mon engagement à la CEVPU. Lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pu qu’accepter d’intégrer l’équipe française des experts. J’essaye aujourd’hui, autant que possible, de participer aux activités de l’équipe, tout en apportant la vision souvent originale des étudiants. »

Vous avez dit « Expert de Bologne »?

Pour propager, comme il le dit, les valeurs et les outils du processus de Bologne, Yannick Schmitt est fréquemment sollicité pour des expertises ou l’animation de formations dans les établissements d’enseignement supérieur, auprès des élus et des vice-présidents étudiants, des enseignants-chercheurs et des personnels administratifs. « Ceci peut encore surprendre ! Mais le processus de Bologne a pour objectif de promouvoir la participation des étudiants sur un pied d’égalité avec les autres partenaires, sur le principe d’Equal Partner3. L’autre mission des experts est de réfléchir et d’être force de proposition, lors de conférences notamment. Yannick Schmitt participe ainsi activement à l’organisation de la conférence organisée en mai 2009 à l’université Paris 12 par les experts de Bologne sur les mobilités internationales au niveau doctoral.

Un engagement désintéressé

Yannick Schmitt ne recevra aucune contrepartie ECTS à son engagement, tout au plus lui a-t-on remis un très joli diplôme inter-universitaire d’engagement étudiant ! C’est bien la moindre des choses ! « Les formations médicales et para-médicales ne sont pas en apparence les plus concernées en France par les réformes initiées dans le cadre du processus de Bologne (LMD, ECTS). Et pourtant, force est de constater que des demandes de plus en plus pressantes émanent des étudiants pour que ces formations se mettent à l’unisson européen. Ainsi, dans le domaine de la mobilité en particulier, des efforts importants doivent être entrepris pour promouvoir les séjours à l’étranger et, surtout, garantir les meilleures conditions possibles de déroulement et d’intégration dans le cursus. Ainsi par exemple, seuls trois instituts de formation aux soins infirmiers ont signé une charte Erasmus, alors que la France compte 350 établissements au total... Les mentalités et les habitudes changent, mais beaucoup de travail reste encore à faire !

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L’Europe a besoin de la vision originale

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1 - MD : Licence-Master-Doctorat

2 - ECTS : European Credits Transfer System = Système

3 - Equal Partner : financé par le Fonds social européen, le programme Equal permet, depuis 2001, d’expérimenter entre partenaires européens clés de nouveaux moyens de lutte contre les discriminations et les inégalités dans le monde du travail.

Informations sur les experts de Bologne : w

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l fallait trouver un ton, une justesse, un soupçon d’impertinence, du professionnalisme. L’idée était

très belle. Ils l’ont réalisée avec un sens formidable de la créativité et de l’innovation. « Ils », c’est une poignée d’anciens étudiants Erasmus de l’Institut d’études politiques de Strasbourg, qui lancent en 2001 un média d’un genre nouveau pour créer un espace d’expression de la société civile européenne et de l’euro-génération rompue à l’usage d’Internet. De son territoire, chacun exprimera une pensée, une opinion, sur l’actualité, les tendances sociales, politiques et culturelles. Les premiers articles affluent. Ils sont relus, travaillés et traduits par une équipe de traducteurs bénévoles, en six langues. Une rédaction centrale à Paris et vingt-huit rédactions locales en Europe restituent en temps réel sur la toile une opinion publique européenne. On appelle ça du journalisme collaboratif. Alexandre Heully, aujourd’hui directeur de la communication de Cafebabel faisait partie de l’équipe fondatrice. Cafebabel.com est sa passion.

Sa manière à lui de faire de la politique : « Avec cafebabel.com, notre idée était de donner à tous les Européens issus de la génération Erasmus un média qui leur ressemble. Un média citoyen, alimenté par des contributions de milliers de jeunes à travers l’Europe, un média multilingue, intégralement traduit en six langues – français, anglais, allemand, italien, espagnol, et polonais –, et enfin un média profondément européen qui offre une perspective européenne sur l’actualité. Cafebabel.com est aujourd’hui le premier média qui s’adresse à l’euro-génération, ceux qui ont entre 18 et 35 ans en Europe, pour qui l’Europe est plus qu’une institution froide et distante : un vrai mode de vie ! »

Rendre l’Europe palpable « C’est une aventure médiatique inédite qui dépasse les frontières nationales et linguistiques, un projet idéaliste et ambitieux pour contribuer au renforcement de la démocratie européenne. Car, aujourd’hui, l’Union européenne souffre non seulement d’un déficit d’incarnation politique, mais également d’un déficit médiatique fort. C’est tout le sens de notre nouveau site www.eudebate2009.eu, le site internet en six langues entièrement dédié aux élections européennes. Avec EUdebate2009.eu et cafebabel.com, nous n’apportons pas de réponse toute faite, nous nous efforçons de donner la parole aux citoyens, et de poser les bonnes questions ! »

Un vrai succès générationnel « Quand nous avons créé cafebabel.com en 2001, 12 nationalités étaient représentées. D’emblée notre ambition a été de faire le pari du multilinguisme et du journalisme collaboratif. Etant un produit 100% européen, nous n’avons pas eu de mal à convaincre d’autres jeunes européens de lancer dans leur ville une équipe locale. De fil en aiguille, le bouche à oreille a fonctionné, et nous nous sommes étendus dans toute l’Europe. Aujourd’hui, cafebabel.com est un vrai succès générationnel, avec plus de 300 000 visiteurs dans toute l’Europe, 7 000 inscrits à notre communauté – auteurs, traducteurs, lecteurs –, trente rédactions locales en Europe et une plateforme inédite de blogs et de forums. Notre rédaction parisienne est une véritable « auberge espagnole » de journalistes professionnels qui, tous les jours, dans un mélange d’accents et de langues, éditent et publient les textes que nous recevons de nos contributeurs bénévoles. »

La plus belle année de sa vie d’étudiant, Alexandre Heully dit l’avoir passée en Californie lorsqu’il était étudiant en sciences politiques à l’université de La Verne. Une année qui l’a révélé à lui-même, où il a rencontré des gens exceptionnels, où il s’est senti libre de s’exprimer pleinement. C’est aussi l’année où il a réalisé à quel point être européen avait du sens, du sens auquel il fallait donner une voix. Cafebabel.com allait naître de cette expérience.

Alexandre Heully

Sur cafebabel.com, l’Europe

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Cafebabel.com : www.cafebabel.com

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MédIAS

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