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Carine Le Gal Sémiologie Le conte de fée d’Alexandre Maller Analyse sémiologique d’une photographie D.U. réalisaon mulmédia Année 2009 – 2010

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Page 1: Sémiologie - DoYouBuzz

Carine Le Gal

Sémiologie

Le conte de fée d’Alexandre Maller

Analyse sémiologique d’une photographie

D.U. réalisation multimédiaAnnée 2009 – 2010

Page 2: Sémiologie - DoYouBuzz

Sommaire

Alexandre Maller

Photographie : Fairy Tale

Analyse sémiologique de la photographie

Annexes

Annexe n°1 : Autres photographies d’Alexandre Maller

Annexe n°2 : Les inspirations d’Alexandre Maller

Ma photographie « à la manière » d’Alexandre Maller

Ma photographie

Explication

Page 3: Sémiologie - DoYouBuzz

Alexandre Maller

Né en 1979 à Pontarlier dans le Doubs, Alexandre Maller poursuivit des études de lettres modernes et d’histoire de l’art. Cet artiste a découvert la photographie à l’âge de onze ans ; c’est depuis une passion qui ne l’a jamais quitté.

Grand adepte du noir et blanc, la simplicité et le respect de la lumière naturelle sont les bases de son travail photographique. Pour lui, « le noir et blanc est un très beau moyen d’expression, où rien ne distrait du sujet et de la lumière. Il ne reste que l’essentiel : des formes, des valeurs et des matières au service de l’émotion. » Ainsi, le noir et blanc permet de se situer à une distance très « juste » de la réalité : intimement lié à cette dernière de par la nature même de la photographie, il est moins trivial que la couleur.

Le photographe utilise également une technique volontairement simple en travaillant avec un boitier 24x36 télémétrique entièrement manuel et n’utilise ni le zoom ni le flash.Les photographies d’Alexandre Maller sont répertoriées en six séries : les femmes, la vie, la mode, la danse, les lieux et le hasard.

Diane Arbus (photographiant des inconnus dans la rue), Francesca Woodman, Jean-Philippe Charbonnier (photographe et photojournaliste), Jeanloup Sieff (connu pour ses photographies noir et blanc et ses objectifs grand angle), Paolo Roversi (un des photographes de mode les plus célèbres au monde)… Ces photographes ont porté un regard honnête, lucide et sensible sur leur époque et leurs contemporains ; Alexandre Maller s’inspire de chacun d’entre eux pour créer son propre style : à un moment donné, une image apparaît et il la saisit, sans d’autre but que de la conserver, de la voler au temps, entre plaisir esthétique et émotion.

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Photographie

Alexandre Maller

Fairy Tale (conte de fée) - septembre 2005 Tirée de la série « la vie, scène de vie »

Page 5: Sémiologie - DoYouBuzz

Analyse sémiologique

La photographie en noir et blanc d’Alexandre Maller, intitulée Fairy Tale, représente une scène de la vie quotidienne dans laquelle une femme s’est endormie sur un canapé en lisant un livre, celui-ci est alors posé sur sa tête. Les ombres sur les murs laissent croire que cela se déroule en pleine journée et montrent la présence d’une seconde femme, immobile, devant la fenêtre. L’environnement est simple ; seul un petit cadre représentant un bateau est accroché au mur blanc, pour le reste, les ombres font la décoration en habillant les murs de la pièce. Prise en septembre 2005, la photographie peut être replacée dans le contexte de la société actuelle.

L’utilisation du plan de demi-ensemble et d’une focalisation zéro permet de situer la femme dans son environnement en faisant oublier le photographe et le fait que ce n’est qu’une mise en scène. L’angle de prise de vue à hauteur d’œil participe à cet effet en permettant de s’imaginer spectateur de la scène.La seule source de lumière est le soleil provenant des fenêtres, elles-mêmes hors-champs, ceci dans une volonté de préserver ce qui est naturel. Ce sentiment est également renforcé grâce au noir et blanc qui empêche au regard d’être attiré par certaines couleurs en particulier.

La première femme, sur le canapé, est immobile, elle dort, vêtue d’une tenue simple, sans bijoux ni signes laissant deviner son niveau social. Son visage est caché par le livre, il est donc impossible de lire une expression quelconque, ni même de juger la beauté de cette femme, ceci toujours dans le but de conserver cette simplicité.

Mais, on peut se demander qui est réellement la personne photographiée. Dans un premier temps, il serait assez évident de répondre la femme endormie puisqu’elle est physiquement présente. Cependant, en procédant à une analyse plus poussée de l’œuvre, il est facile de croire que l’élément principal n’est autre que l’ombre de la seconde femme. Celle-ci est physique-ment hors-champs, seule l’ombre témoigne de sa présence. Il est donc également impossible de juger de sa beauté, seule la beauté de la scène compte.

Située au centre la photographie, l’ombre de la femme attire le regard et laisse oublier la présence de la seconde. L’impor-tance de ce personnage est aussi manifestée par l’ombre de la fenêtre qui l’entoure, comme si elle était un élément de dé-coration apposé sur le mur. Elle est immobile, devant cette lumière qui se concentre au centre de la photographie, laissant à peine voir la femme en bas, plus sombre.

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Mais la règle des tiers en photographie, met de nouveau le doute sur cette question. En effet, d’après cette règle, il est sou-haitable de placer son sujet sur une ligne de tiers ou sur un point fort. Ainsi, la femme endormie serait le sujet principal de la scène. Ici, on dirait que la seconde regarde la femme allongée, la protégeant de cette lumière qui semble la gêner dans son sommeil. Dans ce cas, on pourrait penser que l’ombre n’est qu’un élément secondaire qui représenterait une sorte « d’ange gardien » veillant sur sa protégée.

Cependant, la règle peut également être lue à l’envers pour souligner une symétrie en centrant le sujet. Alors, essayons d’imaginer que cette photographie est la superposition de deux photographies : la première sans la femme endormie et la seconde sans les ombres. La première restera esthétique et conservera le sens que l’artiste a voulu apporter à son œuvre, tandis que la seconde sera vide d’un point de vue esthétique mais également vide de tout sens. Les deux sujets sont donc complémentaires, l’un étant sans grand intérêt sans l’autre.

Alors, on peut penser qu’Alexandre Maller a simplement mis les deux jeunes femmes au même niveau, laissant aux specta-teurs le choix du sujet principal, celui-ci variant en fonction de la sensibilité et du vécu de chacun.

Les lignes directrices horizontales sont marquées par la femme allongée, le canapé et le cadre, tandis que les verticales sont plus atténuées avec l’ombre de la femme, celle des fenêtres et le tuyau en arrière plan. Ceci produit un effet rassurant tout en préservant une certaine légèreté : on ressent la sensation d’être à la place du photographe dans un climat paisible et serein.

A travers cette photographie, Alexandre Maller a voulu figer cette scène afin de montrer la beauté de la simplicité et procurer un sentiment d’apaisement, de légèreté. La simplicité de sa technique et le fait qu’il n’utilise pas de zoom ni de flash sont les premiers facteurs participant à cet effet, sans que le spectateur ne s’en aperçoive. De plus, le cadre horizontal et le choix du noir et blanc apportent cette sensation de calme et de détente, également liée à la femme endormie. L’immobilité et l’activité de lire, activité reposante et saine, apportent aux spectateurs une certaine tranquillité. Il n’y a ainsi aucun mouvement, seule la lumière du soleil ferait que la photographie serait différente à un autre moment.

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Tout est simple ; aucun signe de richesse, ni d’expression des corps et des visages, rien ne peut distraire, seule la simplicité et la beauté de la scène importent.Dans cette photographie, Alexandre Maller ne dénonce rien, on observe simplement une volonté de représenter la beauté de la vie quotidienne, de la réalité, dans la plus grande simplicité. L’artiste a peut-être voulu montrer que, dans cette société de consommation où le physique, les signes de richesses et les technologies sont rois, les choses simples restent les plus belles. D’où ce titre : Fairy Tale, signifiant conte de fée ; la vie en serait un si tout était si simple aujourd’hui.

Volupté des formes et des courbes, noir et blanc très doux, jouant des lignes ombrées des rideaux, baignées par le soleil, dessine des seins magnifiques, des hanches, des dos qui mis ensembles forment des images de femmes qui font frémir et imprègnent d’émotions. Voilà l’œuvre d’Alexandre Maller et ce que l’on ressent à travers ces six séries, toutes aussi surprenantes et envoutantes.

Alberto Moravia disait une très belle phrase : « la réalité est en couleur mais le noir et blanc est plus réaliste ». Alexandre Maller est un jeune photographe qui s’est spécialisé dans le noir et blanc, afin de retranscrire fidèlement la réalité, les formes et l’émotion. Ses photos sont simples, comme des croquis avec des lignes claires. Toutefois, son évolution vers la photographie couleur est en marche ...

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Annexes

Annexe n°1 : Autres photographies d’Alexandre Maller

Dans la série La femme

Dans la série La femme

Dans la série La vie

Page 9: Sémiologie - DoYouBuzz

Dans la série La danse

Dans la série Les lieux

Dans la série La mode

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Photographie de Francesca Woodman

Photographie de Jeanloup Sieff

Annexe n°2 : Les inspirations d’Alexandre Maller

Page 11: Sémiologie - DoYouBuzz

Photographie de Diane ArbusPhotographie de Jean-Philippe Charbonnier

Photographie de Paolo Roversi

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Ma photographie « à la manière » d’Alexandre Maller

Ma photographie

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Explication

De la même manière qu’Alexandre Maller, j’ai réalisé cette photographie en noir et blanc, à hauteur d’œil, sans utiliser le zoom ni le flash, avec pour seule source de lumière, le soleil. Ainsi, comme le fait le photographe, j’ai figé une scène de la vie quotidienne représentant deux femmes dont le visage est caché : la pemière se coiffe devant un miroir, avec le reflet de l’autre femme au second plan.

La pièce blanche est vide, seuls un cadre et les ombres font la décoration. Cependant, contrairement à l’artiste, j’ai choisi de jouer avec le reflet du miroir plutôt que les ombres. Ici, la même question se pose : qui a-t-on voulu photographier ? Est-ce la femme qui se coiffe, physiquement présente ? Ou est-ce la seconde, debout et devant la source de lumière ? Une analyse plus approfondie aboutira au même résultat que Fairy Tale. D’après la règle des tiers, la première femme est sur une ligne de force, mais le visage de la deuxième est également sur une autre ligne de force. Cette dernière, au centre de la photographie, tient une bougie dans ses mains et semble regarder celle qui se coiffe et veiller sur elle. De plus, son ombre reflète à côté de la femme assise, comme si celle-ci n’était pas seule, elle l’accompagne.

La scène est ainsi simple et sans superflus, inspirant le calme, la légèreté et la grâce. Comme Alexandre Maller, cette photographie montre la beauté de la vie quoti-

dienne et des choses simples.

Justifications des différents choix

Le miroir :

Dans l’iconographie occidentale, il symbolise les vertus de la connaissance de soi, Véritas (la vérité) et Prudentia (la prudence).

Il est dit que les démons et les êtres surnaturels n’ont pas de reflet, tandis que les incarnations diaboliques ne peuvent supporter leur propre image et meurent lorsqu’il leur arrive de se regarder. C’est pourquoi les miroirs sont également des amulettes qui protègent des êtres et des forces sataniques.Source : unelouvedeputeaux.blogdns.org

Position de la femme assise :

Assis en tailleur est la position de la méditation et par conséquent du calme et de la détente.

Activité de la femme assise :

Elle coiffe ses cheveux avec ses mains. Les cheveux longs sont un signe de féminité, le fait de les caresser inspire la grâce et la sensualité.

La bougie :

Allumer une bougie lors de la naissance d’un enfant est une manière de protéger celui-ci contre les esprits du mal. La bougie ou le cierge de mariage, allumés au cours de la cérémonie, protégeront le couple contre les mauvais sorts et le mauvais œil.

Ici, la femme au second plan protège, veille sur l’autre.

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Carine Le [email protected]

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