Séjour en LORRAINE

Récit d'un voyage organisé par l'UTL de Concarneauavec le concours de « Visages du Monde »

27 septembre au 2 octobre 2015

Ce texte a été élaboré à partir de mes souvenirs de voyage, consolidés par les documents mis à notre disposition ainsi que par des textes et/ou photographies trouvés sur internet.

Je remercie Josyane pour toutes les informations qu'elle a pu nous donner tout au long du parcours. Merci à Josyane et à Claude pour le travail d'organisation qu'ils ont effectué avec le concours de « Visages du Monde ». Merci aussi à notre chauffeur, Loïc, pour sa disponibilité et sa gentillesse.

CG.

Partis à 5 heures de Concarneau, nous sommes arrivés à Reims peu après 16h devant l'entreprise G.H. Mumm pour une visite de ses caves de champagne.

Caves de champagneCette entreprise a été crée en 1827 par les frères Mumm qui au fil des années, œuvrant avec passion ont obtenu le meilleur, créant un style et une qualité dont l'emblème deviendra le célèbre « Cordon rouge ».

Après avoir vu une vidéo, nous sommes accompagnés par une guide qui nous fait parcourir une petite partie des 25 km de caves en nous expliquant les différentes étapes de l'élaboration du champagne. Pour cela, nous descendons donc dans la fraîcheur des sous-sol (16° au premier, 10° au deuxième et beaucoup d'humidité) pour admirer un des plus beaux musées des métiers du champagne.

Les raisins utilisés sont du Pineau noir et Pineau Meunier pour le raisin noir et du Chardonnay pour le raisin blanc. Chaque cru correspond à un village de la région, proche de Reims. Ils peuvent être classés en Grands crus, Premiers crus et crus.

Les premières cuves étaient en bois, puis en béton doublé de carrelage, leur contenance était alors de 7000 m3 environ, puis aujourd'hui, en inox.

Les Champagnes millésimés sont obtenus avec la récolte de l'année. Pour les autres on réalise un assemblage à partir de différentes récoltes préalablement stockées. On obtient alors un Champagne qui a toujours le même goût, le connaisseur peut retrouver celui qu'il préfère.

A la sortie, une coupe de champagne nous a été offerte.

Ville de ReimsNous parcourons ensuite les rues de la ville de Reims qui a été la plus éprouvée par la première guerre mondiale, elle a subi un bombardement presque continu à partir du 3 septembre 1914 jusqu'au 5 octobre 1918. Il ne restait plus que 60 maisons habitables. La reconstruction a apporté un mélange de styles architecturaux que notre guide nous fait remarquer sur certaines maisons.

Nous passons près des halles du Boulingrin construites en 1927 pour le marché. Ce monument remarquable est classé monument historique. C'est une vaste halle couverte dont la voûte de béton située à 19,85 m, ne mesure que 7 cm d'épaisseur et elle est couverte de vitres teintées en jaune qui lui donnent une jolie lumière particulière. Les halles ont été restaurées et remises en service en 2012.

Nous arrivons aux vestiges antiques de Reims qui était nommée Durocortorum.

Il reste trois galeries romaines semi-enterrées construites sous le forum vers l'an 200 et qui servaient au stockage des grains. Elles constituent le cryptoportique gallo-romain. Aujourd'hui, il se visite et abrite des expositions temporaires.

Plus loin nous passons devant la maison des vignerons, décorée de céramiques représentant les différentes tâches des vignerons de la vendange à l'emballage.

Sur la façade de l'hôtel de ville, se trouve une statue de Louis XIII à cheval.

Nous parvenons à la magnifique cathédrale de Reims dédiée à Notre Dame. Elle a été bâtie en un siècle à partir de 1211 dans le style des grandes cathédrales gothiques et en pierre de Courville (une pierre calcaire des environs). Elle est construite sur un ancien édifice dans lequel eut lieu le baptême de Clovis par Saint Rémi en 498. Cette scène est représentée sur l'une de ses façades.

On l'appelle la cathédrale des anges. Beaucoup d'anges sont représentés dans la partie haute des façades latérales sur toute leur longueur ainsi qu'à gauche du portail principal, le plus charmant (charmeur ?) est l'ange au sourire devenu symbole de la ville. Lors de la dernière restauration, il « retrouva » sa tête et toute la ville fut en fête. Le portail lui-même est entouré d'anges plus petits, vandalisés à la révolution.

Vue intérieure

La hauteur de la nef est de 38 m. L’œil est attiré vers la voûte et s'arrête sur les magnifiques vitraux du XIIIe siècle. Un des vitraux récents est de Chagall, il comprend trois parties. La première en bleu et vert, plus sombre représente l'arrivée de la Vierge, la seconde représente le Christ qui apporte la lumière, d'autres couleurs plus chaudes apparaissent, la troisième représente l'histoire de France, plus claire que les deux autres. En bas, on reconnaît Saint Louis enfant, puis roi, puis Jeanne d'Arc... On peut y admirer aussi plus de 2300 statues dont celle de Jeanne d'Arc et l'autel où avait lieu le sacre des rois, 25 rois furent sacrés dans cette cathédrale.

Surplombant le chœur

Rose nord du transept

Rose sud du transept Vue sur la grande rosace

Surplombant les fonts baptismaux

Monfaucon d'Argonne

Sur la route de Verdun, Josyane, toujours pédagogue, profite pour nous faire part de toutes ses connaissances. Grâce à elle nous apercevons sur une colline, le moulin de Valmy, célèbre pour la bataille qui eut lieu ici entre les prussiens et les français en 1792. Cette victoire marque l'arrêt de l'invasion et rendit confiance à l’armée française. (Vite sortez vos livres d'histoire!!!).

Plus loin, nous traversons Sainte Ménéhould (où Louis XVI fut reconnu par Drouet sur les assignats) ; puis Varenne en Argonne (où il fut arrêté). C'est pourquoi, aujourd'hui, nos chefs d' état ne sont plus représentés sur les billets de banque !!!

La structure des villages lorrains est souvent de type village-rue, facilitant le déplacement et les transports des produits agricoles. Les prairies pour le bétail sont à l'arrière. Devant, les maisons comportent une entrée pour l'habitation, une autre plus grande pour la grange.

Nous arrivons sur le site de Montfaucon d'Argonne dans le département de la Meuse. Sur une colline toute bosselée par les pilonnages de la 1ère guerre mondiale se dresse une très haute tour représentant un mémorial américain. Derrière se trouvent les très belles ruines de l'ancienne église du village.

Mémorial américain Ruine de l'église du village

VerdunNous continuons notre route vers Verdun où en fin de matinée nous arrivons à la citadelle souterraine.

Base logistique ultra perfectionnée, point de départ redouté et lieu de réconfort fortement apprécié des soldats, la citadelle souterraine est un lieu de mémoire incontournable de la Première Guerre Mondiale.

Les galeries ont joué un rôle majeur pendant la bataille de 1916. Elles ont été creusées entre 1886 et 1893 sous la citadelle de Verdun et organisées pour pouvoir abriter 2 000 hommes.

La visite se fait à bord de petits wagonnets de neuf places. En se déplaçant dans les galeries, on découvre en vidéo, la vie quotidienne des soldats français pendant la Première Guerre Mondiale. De la boulangerie à l'hôpital, de la cuisine à la chambrée, on part sur les traces des soldats attendant de monter en ligne ou redescendant du front. Dans une des scènes, on assiste à une querelle entre deux généraux préparant l'arrivée du général Pétain, l'un très préoccupé par le règlement habituel (tenue irréprochable etc), l'autre voulant évoquer la souffrance et la grande détresse des soldats sur les champs de bataille.

Dans une de ces casemates, on peut assister à une reconstitution de la cérémonie du 10 novembre 1920 lors de laquelle fut choisi le Soldat Inconnu, témoignage suprême de toute une nation pour un lieu désormais symbolique.

Tout au long de la visite, archives et documents audiovisuels retracent l'entrée en guerre de la France en 1914 et les grandes lignes du conflit. Un zoom sur l'année 1916 restitue la bataille de Verdun dans le contexte international.

La plus grande bataille de la guerre s'est livrée à Verdun. Des milliers d'hommes s'y sont battus. La plus grande offensive lancée par les allemands de février à juin 1916 échoue grâce au général Pétain et à l’héroïsme des combattants.

DouaumontEn s'approchant du site de Douaumont, nous traversons les champs de bataille de Verdun, des territoires bouleversés par les bombardements. Les collines bosselées, dépourvues de végétation à la fin du conflit sont maintenant recouvertes de forêts. On y aperçoit encore des boyaux qui étaient des passages reliant les tranchées.

Le fort semble avoir été construit dans la roche alors qu'il avait été bâti en pierres taillées. Il a subi tellement de bombardements que l'on ne distingue plus celles-ci.

A l'intérieur la guide nous explique que les soldats vivaient dans la peur entendant sans arrêt le bruit insupportable des bombes et priant pour que le toit résiste. Elle nous fait écouter le bruit d'une plaque sur le sol afin de nous donner une idée de ce que pouvait être cet enfer.

Quelques kilomètres plus loin, nous visitons l'ossuaire, un édifice imposant entouré d'un immense cimetière. C'est un site privé dans lequel se trouvent des quantités d'ossements. Les familles qui le souhaitent, peuvent y faire placer une plaque commémorative en l'honneur de leur défunt.

Douceurs de LorraineAprès ces journées émouvantes dédiées à l'histoire une récréation sucrée s'impose. Dragées de Verdun, bergamote et macarons de Nancy garnissent les nombreuses pâtisseries et confiseries.

Bergamote de Nancy

Ville de MetzDans la soirée, le soleil couchant illumine la pierre de Jaumont et la cathédrale de Metz prend son habit de lumière jaune d'or.

De nombreux bâtiments de la région sont construits avec cette pierre calcaire jaune provenant de la carrière du même nom située en Moselle. Elle a servi à la construction de nombreux bâtiments de la région (la palais de justice, le théâtre, la porte des allemands...).

Le lendemain nous commençons la journée par un circuit commenté de la ville en car. Notre guide nous rappelle que cette ville a été allemande entre 1870 et 1918. Metz a été complètement transformée par les constructions allemandes.

Pour une meilleure circulation des militaires une nouvelle gare (gare de Guillaume II) est construite en grès rose comme le bâtiment de la poste (énorme). Le magasin aux vivres contenait le ravitaillement des soldats. L'arsenal complètement rénové sert actuellement de salle de concert.

L'église de Saint-Pierre aux Nonnains est une des plus vieilles églises de France, bâtie au IVe siècle, aujourd’hui transformée en salle d'exposition.

Place de la comédie, l'ancien palais du Maréchal Duc de Belle Isle (petit fils de Fouquet) abrite l'opéra-théâtre.

Nous apercevons les jardins des Tanneurs, le parc de la Seille, le port de plaisance tout récemment aménagés puis la statue de Verlaine né à Metz.

Plus loin, trône le nouveau Centre Pompidou, d'architecture très moderne qui abrite toute l'année des expositions dédiées à la création contemporaine.

C'est une ville animée et agréable qui a largement dépassé son image austère de ville de garnison. Place du temple neuf

Nous l'avons visitée avec une guide passionnée et efficace qui nous a transmis son savoir avec beaucoup de précisions tout en guidant le chauffeur qui a dû effectuer dans certaines rues des prouesses de conduite avec quelques angoisses...

Nous nous sommes arrêtés pour visiter la cathédrale gothique Saint-Étienne dont la nef est une des plus haute d'Europe avec ses 42 m. Sa construction a duré trois siècles à partir de 1240.

La surface de ses vitraux est exceptionnelle environ 6500 m2., les plus grandes verrières gothiques d'Europe. Certains datent du XIIIe siècle et représentent des rosaces magnifiques. Après la seconde guerre mondiale des artistes contemporains réalisèrent de nouveaux vitraux pour la cathédrale, Jacques Villon (en 1957), Roger Bissière (1960) et Marc Chagall (1959).

La cathédrale de Metz est évoquée à diverses reprises dans la littérature régionale et elle est également présente dans l’œuvre de différents autres auteurs.

Paul Verlaine, né à Metz en 1844, l’évoque en ces termes dans ses Confessions qui datent de 1895.

« Metz possédait et doit encore posséder une très belle promenade appelée « l’Esplanade», donnant en terrasse sur la Moselle, qui s’y étale, large et pure, au pied de collines fertiles en raisins et d’un aspect des plus agréables. Sur la droite de ce paysage, en retrait vers la ville, la cathédrale profile à une bonne distance panoramique son architecture dentelée à l’infini. Vers la nuit tombante, des nuées de corbeaux reviennent en croassant, faut-il dire joyeusement ? reposer devers les innombrables tourelles et tourillons qui se dressent sur le ciel violet. »

La cathédrale est très présente dans un roman écrit par Maurice Barrès en 1909.

« Devant eux s’étendait un pays à la mesure humaine, vaste sans immensité, façonné et souple, et, près de sa rivière, Metz, toute plate au ras de la plaine, et que spiritualise le vaisseau de sa haute cathédrale. »

Nous avons pu ensuite parcourir les allées animées du marché couvert, présentant de nombreuses spécialités régionales.

Pour se rapprocher de notre visite suivante située prés de Thionville nous avons pris la route jusqu'au domaine de Volkrange qui est un domaine hôtelier, entouré de jardins dans un cadre agréable et apaisant.

Histoire du fort du Hackenberg Le fort du Hackenberg est le plus important de la ligne Maginot. Situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Thionville, en Moselle, il a été construit par les Français entre 1929 et 1935. 1 040 soldats et 43 officiers vivaient à l’intérieur. Les galeries mesurent 10 kilomètres. Elles sont construites à plus de 25 ou 30 mètres de profondeur pour protéger les soldats des bombardements.

Les soldats allemands harcelèrent le fort en 1940. Mais ils contournèrent la ligne Maginot en passant par la Belgique. Les Français se rendirent après l’Armistice du 25 juin 1940. Le fort n’a donc presque servi à rien.

Durant l’occupation, les Allemands installèrent une usine dans les galeries. Puis ils bombardèrent les Américains au moment de la Libération. Aujourd’hui une association de bénévoles passionnés, l’Amifort entretient et fait visiter le fort du Hackenberg.

A l'intérieur du fort il fait froid (12°) et humide.

Les munitions étaient amenées par un train diesel jusque dans les magasins. Elles étaient rangées dans des casiers. Les architectes militaires construisirent des chicanes, des niches et des recoins dans les murs pour absorber l’onde de choc en cas d’explosion.

En 1944, les Allemands firent exploser les munitions en quittant le fort où ils avaient installé une usine. L’explosion a tordu une grande porte en acier remplie de béton, qui pèse 7 tonnes.

Pour avoir de l’électricité en cas de coupure du courant, on a construit une usine électrique. Elle fonctionne grâce à un moteur diesel qui consomme jusqu'à 100 litres par heure. Ce moteur fait tourner un alternateur qui produit l’électricité et il marche toujours.

La caserne où vivaient les soldats et les officiers a été transformée en musée.

Les militaires bénéficiaient de deux cuisines, l’une pour les officiers, l’autre pour les soldats. Les ustensiles de cuisines étaient déjà en aluminium.

Les soldats dormaient dans des lits à deux étages. Nous avons vu des lits qui pouvaient recevoir douze soldats (six en haut et six en bas).

Ils étaient bien équipés car ils avaient déjà un standard téléphonique et pouvaient appeler les secours ou les renforts. Ils ne pouvaient sans doute pas appeler leurs familles car à l’époque il y avait très peu de téléphones en France.

Il y avait un bloc opératoire pour les personnes qui étaient blessées. A côté, nous avons vu le bureau du médecin et le cabinet du dentiste.

Un train diesel apportait les munitions dans le fort. A l’intérieur du fort, un train électrique circulait pour amener les soldats et les munitions aux casemates (l’endroit où étaient les canons). Ce train fonctionne encore. L’électricité est transportée par des câbles métalliques reliés au train par une perche. Les voies ferrées atteignent 4 km de longueur. Les rails sont plus rapprochés que pour les trains de la SNCF (60 cm).

On peut encore prendre ce train. On s’assoit dans des wagons de quatre places. Au moment où le train va démarrer, l’on entend une cloche. Il ne peut pas faire demi-tour et revient en roulant en marche arrière. Il se déplace à 25 kilomètres par heure. Lorsque le train roulait, nous avions tous plus froid et le bruit était épouvantable.

Le canon fait partie d’une tourelle qui pèse 170 tonnes. Son blindage est de 30 cm d’acier. Elle mesure 25 mètres de hauteur. La défense rapprochée empêchait les ennemis d’approcher du canon. Elle était assurée par des mitrailleuses, des lance-grenades et un fossé. Lorsqu’on tirait un obus, il fallait ouvrir la culasse pour que la douille descende dans un toboggan.

Lorsque l’on est au-dessus du fort, on voit la tourelle monter, descendre et tourner.

Ville de NancyLa visite de Nancy commence en car, notre guide nous emmène directement dans les quartiers résidentiels où il nous fait découvrir l'Art Nouveau.

Maison Bergeret

A partir de 1871, l'annexion d'une partie du territoire par l'Allemagne fit de Nancy une ville refuge pour beaucoup de Messins et autres habitants qui voulaient rester français (la moitié de la population part pour la France). Une population aisée d'exilés prospères, commerçants, industriels, artistes s'installèrent dans cette ville, développant ainsi son essor économique et culturel.

Entre 1890 et 1914 se développa, à Nancy et dans les grandes capitales européennes ce nouveau style appelé « Art Nouveau ».

Nous nous arrêtons d'abord près de la maison Bergeret, qui était un imprimeur, inventeur de la carte postale au début du 20e siècle. Sur cette maison typique de l'Art Nouveau, plusieurs grands artistes sont intervenus. Notre guide nous explique que l'extérieur de la maison devait s'adapter à l'agencement intérieur. Ainsi sur l'une des façades une très grande fenêtre avec un vitrail donne la lumière à un escalier.

Les étages sont différents, par leurs ouvertures, les moulures extérieures, leurs décorations et les matériaux utilisés (béton, bois, verre, fer forgé, briques). Ici le motif principal des décors est la monnaie du pape.

Dans le parc Saurupt, d'autres maisons somptueuses, on y retrouve toujours des décors floraux souvent en lien avec la fonction du propriétaire (chênes et glands pour le tonnelier ; ombellifères....).

Architectes qui ont réalisé ces maisons : Lucien Weissenburger, Emile André, César Pain.

César Pain construisit 17 maisons destinées à des propriétaires de la classe moyenne dans la rue Félix Faure, en hommage à ce président décédé accidentellement en 1899. Elles sont toutes différemment décorées.

Nous nous rendons ensuite au musée de l'école de Nancy, situé dans la propriété d'Eugène Corbin, l'un de ses mécènes. Dans sa maison, un mobilier fastueux, arrangé dans les différentes pièces met en valeur de nombreux meubles cossus, parfois marquetés, créés par les artistes de l'Art Nouveau. On y trouve également de multiples objets d'art en verre, vitraux et céramiques....

Emile Gallé : (1846/1904)

C'est un industriel, maître verrier, ébéniste et céramiste, fondateur de l’École de Nancy. A la porte de son atelier, sa devise « ma racine est au fond des bois », un fragment de cette porte se trouve dans le jardin de l’École. Passionné par les plantes, les insectes, les animaux, il les représentera dans ses décors. Reconnu dans le monde scientifique, c'est aussi un précurseur en matière de génétique et d'évolution concernant le monde végétal ainsi qu'un grand humaniste. Prenant parti dans l'affaire Dreyfus, il fut rejeté dans son village. Il mourût empoisonné par les produits (vapeurs métalliques...) qu'il avait dû respirer pour fabriquer de nombreux objets.

Louis Majorelle : (1859/1926)

Ébéniste, décorateur initié et influencé par Gallé. Son œuvre est caractérisée par l'utilisation d'éléments naturalistes dans ses formes et marqueteries. Il ajoute un atelier de forge à sa menuiserie afin de faire des poignées, des charnières, des balcons forgés, des rampes d'escalier...

Jacques Gruber :Maître verrier et ébéniste, il réalise des vases pour Daum, des meubles pour Majorelle, des couvertures de livres. Il est spécialisé dans les vitraux. Nous en avons vu dans les maisons observées dans les rues de Nancy et en reverrons au musée et à la brasserie que nous visiterons.

Victor Prouvé :C'est un peintre, un sculpteur et un graveur. Il conçoit des décors de verreries et de meubles. Il succédera à Gallé comme directeur de l'école de Nancy.

Auguste et Antonin Daum :La compagnie française du cristal DAUM est une cristallerie fondée en 1878 à Nancy, ils ont formé Jacques Gruber (premier artiste recruté). Au fil des années dans la famille Daum le travail du verre est devenu un art et a acquis l'excellence, avec l'utilisation de techniques innovantes comme la gravure à l'acide, la gravure à la roue (décor du verre à froid à l'aide de molettes métalliques fixées sur un tour), la pâte de verre.

Il est impossible de citer tous les artistes.

Au musée des Beaux Arts nous découvrons de nombreux joyaux de la collection DAUM.

Tous les artistes se sont très souvent associés pour créer leurs œuvres. Par exemple, la lampe (située ci-dessus à gauche) est une création associant un travail de verrerie et de ferronnerie.

Nous en profitons pour parcourir les quatre étages du musée.

Ensuite il nous reste du temps pour découvrir le centre ville : la place Stanislas avec ses fontaines, ces grilles (réalisées par Jean Lamour au XVIIIe siècle), son arc de triomphe, le château des ducs de Lorraine, le parc de la pépinière...

Soirée d'exception dans le cadre magnifique de l'établissement Art-Nouveau, l'Excelsior où nous dégustons la célèbre quiche lorraine.

Saint-Nicolas de PortLe lendemain, nous profitons de notre arrêt à Saint Nicolas de Port à quelques kilomètres de Nancy pour visiter la basilique. Dans une rue, une statue représente Saint Nicolas avec les enfants qu'il a sauvés. Saint Nicolas est le patron de la Lorraine.

Nous visitons le musée français de la brasserie. A la fermeture de la brasserie en 1986, l'usine a été classée monument historique et a laissé place au musée qui conserve toujours tout le matériel qui était utilisé, dans les locaux d'origine. On y découvre une collection d'objets publicitaires venant de nombreuses brasseries disparues. On y admire deux beaux vitraux de Gruber.

Pendant la visite des installations, le guide nous explique le processus complexe de la fabrication de la bière. Il nous fait ensuite goûter les bières réalisées par l'association.

MirecourtNous quittons la Meurthe et Moselle pour le département des Vosges. À une cinquantaine de kilomètres de Nancy, se trouve la commune de Mirecourt.

La ville de Mirecourt a eu une renommée mondiale pour sa production d'instruments du quatuor et sa production d'archets. La proximité de la forêt des Vosges a facilité l'installation d'entreprises du travail du bois. Depuis le XVIe siècle, a été introduit le savoir-faire des maîtres italiens dans la fabrication des violons. De nos jours, la lutherie fait toujours partie des traditions de la ville et se perpétue grâce à la création d'une école de lutherie très renommée.

Au moment où nous visitons le musée, une exposition temporaire en hommage aux soldats luthiers et archetiers de la première guerre mondiale est présentée. Nous pouvons voir avec étonnement comment ces hommes sur les champs de bataille ont utilisé leur savoir-faire pour fabriquer des instruments de fortune afin de pouvoir distraire leurs compagnons par un peu de musique. Leur ingéniosité est remarquable ; un « violon » fabriqué dans une gourde avec ses ouïes découpées à l'envers (signe de détresse) est présenté, ainsi qu'un violoncelle en forme de trapèze...

Notre séjour se termine et nous prenons la route plein ouest. Nous arrivons fatigués à plus de 22 h à Châteaudun où nous attendent avec patience les équipes de l'hôtel « Entre Beauce et Perche » et celles du restaurant « Au petit gourmand ».

Le lendemain, nous faisons une dernière halte au château du Lude, un des châteaux de la Loire.

Façade François 1er Carrosse dans l'écurie Jardin au bord du Loir

Nous nous promenons dans les splendides jardins à la française, de la roseraie au potager en suivant la promenade du bord de Loir.

Près de là, dans le centre ville du Lude nous déjeunons au restaurant gastronomique « La Renaissance », une des 19 Bonnes Tables Sarthoises !

En route vers Concarneau et à bientôt pour de nouvelles aventures !!!