simulation des cristaux photoniques

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1 ETUDE THEORIQUE ET SIMULATION DES CRISTAUX PHOTONIQUES ET LEURS APPLICATIONS EN CHIMIE ET BIOCHIMIE* AZZEDDINE DEKHIRA** Ecole Doctorale Physique Chimie Théorique Chimie Informatique Laboratoire Physico-chimie Théorique Chimie Informatique Faculté de Chimie, U.S .T.H.B Résumé : Ces quinze dernières années, les cristaux photoniques ont suscité un intérêt important dans la communauté scientifique. Cet intérêt pour ces matériaux est dû au fait qu’ils ont des propriétés optiques uniques. Les cristaux photoniques sont des matériaux hétérogènes artificiels ou naturels dont l’indice de réfraction varie périodiquement dans les différentes directions de l’espace et constituent à l’heure actuelle une nouvelle classe de matériaux. À l'image des électrons dans les semi-conducteurs, les photons y sont répartis en bandes de transmission séparées par des bandes d'énergies interdites. Cette analogie permet d'envisager l'utilisation des cristaux photoniques pour stocker, localiser, filtrer ou bien guider la lumière. La complexité de la fabrication et de la caractérisation des cristaux photoniques aux fréquences optiques rend coûteuses en temps et argent les études expérimentales systématiques. Le développement des méthodes de modélisation précises et rapides reste donc primordial pour l’étude de ces structures. La combinaison de la méthode FDTD (Finite Difference Time Domain) et la méthode de décomposition en ondes planes PWE (Plane Wave Expansion) offre une vision fiable et complète du comportement des ondes électromagnétiques dans un cristal photonique. Les travaux rapportés dans ce mémoire consistent principalement en l’étude théorique des cristaux photoniques et l’implémentation informatique d’un ensemble d’algorithmes basés sur les méthodes FDTD et PWE. L'idée principale consiste à exploiter la ressemblance entre les semi-conducteurs électroniques, dont la périodicité atomique interdit la propagation des électrons dans certaines bandes d’énergie, et les photons piégés dans des structures photoniques et par conséquent, l’analogie entre les équations de Maxwell sous leurs formes fréquentielles, représentées par l’équation de Helmholtz et celle de Schrödinger. Nous avons formulé et implémenté la méthode FDTD pour connaître la réponse spectrale et calculer les distributions de champ dans des structures photoniques de dimensions finies, ainsi que la méthode PWE pour mettre théoriquement en évidence l'existence de bandes interdites et calculer les diagrammes de bandes de cristaux photoniques. Par la suite, un logiciel de simulation et d’analyse des cristaux photoniques avec une interface utilisateurs graphique (GUI) et une structure modulaire a été développé en langage orienté objet C++Builder et validé par des applications concernent la réalisation des cristaux photoniques bidimensionnels sur le niobate de lithium (LiNbO3) et la réalisation des capteurs biochimique à base de cristaux photoniques. *Mémoire de Magister en Physique Chimie Théorique Chimie Informatique. **Directeur de Thèse : Ourida OUAMERALI, Professeur à l’U.S.T.H.B

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Simulation des Cristaux Photoniques

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Page 1: Simulation des Cristaux Photoniques

1

ETUDE THEORIQUE ET SIMULATION DES CRISTAUX PHOTONIQUES ET LEURS APPLICATIONS EN CHIMIE ET BIOCHIMIE*

AZZEDDINE DEKHIRA** Ecole Doctorale Physique Chimie Théorique Chimie Informatique

Laboratoire Physico-chimie Théorique Chimie Informatique Faculté de Chimie, U.S .T.H.B

Résumé :

Ces quinze dernières années, les cristaux photoniques ont suscité un intérêt important dans la communauté scientifique. Cet intérêt pour ces matériaux est dû au fait qu’ils ont des propriétés optiques uniques. Les cristaux photoniques sont des matériaux hétérogènes artificiels ou naturels dont l’indice de réfraction varie périodiquement dans les différentes directions de l’espace et constituent à l’heure actuelle une nouvelle classe de matériaux. À l'image des électrons dans les semi-conducteurs, les photons y sont répartis en bandes de transmission séparées par des bandes d'énergies interdites. Cette analogie permet d'envisager l'utilisation des cristaux photoniques pour stocker, localiser, filtrer ou bien guider la lumière.

La complexité de la fabrication et de la caractérisation des cristaux photoniques aux fréquences optiques rend coûteuses en temps et argent les études expérimentales systématiques. Le développement des méthodes de modélisation précises et rapides reste donc primordial pour l’étude de ces structures. La combinaison de la méthode FDTD (Finite Difference Time Domain) et la méthode de décomposition en ondes planes PWE (Plane Wave Expansion) offre une vision fiable et complète du comportement des ondes électromagnétiques dans un cristal photonique.

Les travaux rapportés dans ce mémoire consistent principalement en l’étude théorique des cristaux photoniques et l’implémentation informatique d’un ensemble d’algorithmes basés sur les méthodes FDTD et PWE. L'idée principale consiste à exploiter la ressemblance entre les semi-conducteurs électroniques, dont la périodicité atomique interdit la propagation des électrons dans certaines bandes d’énergie, et les photons piégés dans des structures photoniques et par conséquent, l’analogie entre les équations de Maxwell sous leurs formes fréquentielles, représentées par l’équation de Helmholtz et celle de Schrödinger.

Nous avons formulé et implémenté la méthode FDTD pour connaître la réponse spectrale et calculer les distributions de champ dans des structures photoniques de dimensions finies, ainsi que la méthode PWE pour mettre théoriquement en évidence l'existence de bandes interdites et calculer les diagrammes de bandes de cristaux photoniques.

Par la suite, un logiciel de simulation et d’analyse des cristaux photoniques avec une interface utilisateurs graphique (GUI) et une structure modulaire a été développé en langage orienté objet C++Builder et validé par des applications concernent la réalisation des cristaux photoniques bidimensionnels sur le niobate de lithium (LiNbO3) et la réalisation des capteurs biochimique à base de cristaux photoniques.

*Mémoire de Magister en Physique Chimie Théorique Chimie Informatique. **Directeur de Thèse : Ourida OUAMERALI, Professeur à l’U.S.T.H.B

Page 2: Simulation des Cristaux Photoniques

2

1- Introduction :

Depuis une décennie, une communauté de chercheurs rassemblant opticiens,

physiciens et chimistes s’est fixé l’objectif ambitieux de réaliser un matériau qui serait, pour

les photons, l’analogue de ce qu’est un cristal semi-conducteur pour les électrons.

Cette nouvelle classe de matériaux a suscité un très vif intérêt dans le monde de la

recherche et ceci dans plusieurs secteurs de la physique et de la chimie. Il s'agit des structures

périodiques diélectriques artificiellement ou naturellement structurés dont la constante

diélectrique varie périodiquement à l’échelle de la longueur d’onde selon une ou plusieurs

directions de l’espace. Elles sont rencontrées sous les appellations «cristaux photoniques» ou

« matériaux à bande interdite photonique » [1][2] et présentent des états photoniques

structurés en bandes interdites et passantes.

Par analogie avec la bande d’énergie interdite électronique caractérisant les réseau x

cristallins atomiques, les structures photoniques possèdent une bande de fréquences interdites

dans laquelle aucune onde électromagnétique ne peut se propager, indépendamment de la

polarisation et la direction de propagation. Cette propriété offre aux cristaux photoniques la

possibilité du contrôle de la propagation sans absorption des ondes électromagnétiques et

permet ainsi des perspectives nouvelles pour la manipulation de la lumière.

Figure 1-2 : Exemples des cristaux photoniques naturels.

La théorie derrière les propriétés optiques des cristaux photoniques a été largement

étudiée et un certain nombre de phénomènes fascinants ont été prévus. Mais la réalisation

expérimentale des structures nécessaires pour tester ces prédictions a fait défaut dans de

Figure 1-1: Schéma de cristaux photoniques 1D, 2D ou 3D successivement.

Les différentes couleurs représentent des matériaux de constants diélectriques différents.

Page 3: Simulation des Cristaux Photoniques

3

nombreux cas. La raison en devient évidente si l'on prend en compte le fait que la plage de

travail pour un cristal photonique est dictée par la périodicité spatiale de son indice de

réfraction. Par conséquent, si l'on veut opérer dans la partie visible ou proche infrarouge du

spectre électromagnétique, des modulations spatiales de l'indice de réfraction de quelques

centaines de nanomètres à un micron sont nécessaires. Cela représente un défi considérable

pour la technologie actuellement disponible.

En principe, on aurait envie d'une technique efficace qui soit facile à mettre en œuvre,

faible coût, et qui conduit à des structures reproductibles de bonne qualité impliquant un délai

raisonnable. En ce sens, un certain nombre de méthodes de fabrication ont été inspirées ou

directement empruntés à d'autres disciplines comme c'est le cas des calculs de structure de

bande. La plupart de ces méthodes peuvent être divisés en trois groupes, chacun avec ses

propres avantages et inconvénients : méthodes lithographiques, méthodes holographiques et

méthodes d’auto-assemblage [2].

Figure1-3 : (a):Cristal photonique 3D élaborés par photolithographie,

(b): Les sphères de silicium sont assemblées sur le wafer de Si pour former l’opale.

L'étude des cristaux photoniques et leurs propriétés spécifiques, mène naturellement à

l'étude du comportement de la lumière dans les matériaux à bande interdite photonique. Ces

structures périodiques sont régies par les équations de Maxwell, un ensemble de quatre

équations différentielles vectorielles qui permettent de modéliser les relations entre les

charges, leurs déplacements et les champs électriques et magnétiques.

Grâce à l’analogie formelle qui existe entre les équations de Maxwell et l’équation de

Schrödinger pour les électrons, on peut appréhender les cristaux photoniques avec les outils et

les concepts développés en physique du solide en employant les méthodes et les outils de la

mécanique quantique et le théorème de Bloch.

Parmi les modèles théoriques traitant les cristaux photoniques, on doit distinguer en

premier deux catégories qui dépendent de la taille finie ou infinie des structures et puis de leur

dimensionnalité (1D, 2D ou 3D). Dans la première d'entre elles traitant des cristaux

d'épaisseur finie, les méthodes des différences finies ou FDTD [3], et les méthodes basées sur

(a) (b)

Page 4: Simulation des Cristaux Photoniques

4

les matrices de transfert sont le plus souvent utilisées, elles permettent de calculer la réponse

spectrale d'un dispositif, ainsi que les propriétés de réflexion et de transmission de la

difractions. Les principales techniques utilisées dans la deuxième catégorie traitant des

cristaux de taille infinie sont basées sur la décomposition en ondes planes PWE [4].

Un logiciel de simulation est un projet multidisciplinaire et la modélisation numérique

des caractéristiques des cristaux photoniques nécessite en général un gros investissement en

programmation et en analyse numérique et constitue une activité exigeante en compétence et

en temps. Le développement d’un logiciel « maison » adapté aux besoins spécifiques de la

recherche dans le domaine des matériaux à bande interdite photonique dont l’avantage

principal est de pouvoir intégrer facilement et rapidement les dernières avancées, semble être

un choix raisonnable.

Malgré que la majorité des applications des cristaux photoniques repose sur leur bande

interdite, on peut distinguer deux types d’utilisations des ces structures : celles qui utilisent le

cristal photonique à des longueurs d’onde dans le gap et celles qui font appel à une propriété

plus particulière du diagramme de bandes du cristal. Les cristaux photoniques promettent de

nombreuses applications dans les domaines des transistors, lasers, cellules solaires, guides

d’ondes, cavités, biocapteurs …

2- Etude théorique de cristaux photoniques :

De façon générale, la propagation des ondes électromagnétiques dans un milieu de

constante diélectrique ε (r), y compris la propagation de la lumière dans un cristal

photonique, est décrite par les quatre équations de Maxwell données ci-dessous [5]:

0BEt

(Equation de Maxwell-Faraday) (2.1)

DH Jt

(Equation de Maxwell-Ampère) (2.2)

0B

(Equation de Maxwell-Gauss) (2.3)

D

(Equation de conservation du flux magnétique) (2.4)

Page 5: Simulation des Cristaux Photoniques

5

où E

désigne le champ électrique, B

la densité du flux magnétique, D

la densité du

déplacement électrique, H

le champ magnétique, J

la densité de courant, la densité de

charge électrique.

Dans la situation d'un milieu mixte composé de régions de matériau diélectrique

homogène qui ne comporte ni charges libres, ni courants libres, dans laquelle la structure ne

varie pas avec le temps, nous pouvons mettre 0 et 0J . Pour de nombreux matériau x

diélectriques, il est raisonnable d'utiliser les approximations suivantes :

Les matériaux sont macroscopiques et isotropes, de sorte qu’on puisse utiliser une

grandeur scalaire pour la constante diélectrique.

La constante diélectrique est supposée indépendante de la fréquence, du moins dans la

gamme de fréquences qui nous intéresse pour le système considéré.

On s’intéresse uniquement à des matériaux diélectriques à faibles pertes, ce qui signifie

que la constante diélectrique est purement réelle.

Enfin, on suppose la perméabilité magnétique ( )r

égale à 1 (ce qui est très proche de la

réalité pour la plupart des matériaux diélectriques auxquels on s’intéresse généralement).

En considérant les approximations précédentes, on obtient les relations suivantes :

0( ) ( ) ( )D r r E r

et 0( ) ( )B r H r

(2.5)

Avec toutes ces hypothèses, Les équations de Maxwell (2.1) – (2.4) deviennent :

0 0( , )( , ) H r tE r tt

(2.6)

0( , )( , ) ( ) 0E r tH r t rt

(2.7)

0( , )H r t

(2.8)

0( ) ( , )r E r t

(2.9)

Comme les équations de Maxwell sont linéaires, il est possible de séparer la

dépendance temporelle de la dépendance spatiale et chercher des solutions de type

harmonique telles que :

Page 6: Simulation des Cristaux Photoniques

6

( , ) ( ) i tH r t H r e

et ( , ) ( ) i tE r t E r e

(2.10)

L’insertion des modes harmoniques ci-dessus dans les équations de Maxwell (2.6) - (2.9)

donne les deux relations :

0 0( ) ( )E r i H r

(2.11)

0 0( ) ( ) ( )H r i r E r

(2.12)

et conduit aux conditions suivantes :

0( )H r

et 0( ) ( )r E r

(2.13)

En partant des équations (2.11) et (2.12), et en employant la relation 0 01/c ,

on peut éliminer le champ ( )E r

et obtenir une équation aux valeurs propres pour ( )H r

:

21 ( ) ( )( )

H r H rr c

(2.14)

Avec les deux équations de divergence (2.13), cette équation nous fournit toutes les informations sur le comportement de ( )H r

.

2.1- Analogie Schrödinger-Maxwell

Un photon qui se propage dans un cristal photonique est l'équivalent d'un électron dans

un semi-conducteur, cette analogie électron photon découle de la similitude entre l'équation

de Schrödinger régissant la propagation des électrons dans un matériau caractérisé par un

potentiel électrostatique périodique et les équations de Maxwell utilisées pour décrire la

propagation d'une onde électromagnétique dans un matériau caractérisé par sa constante

diélectrique périodique. L'équation de Schrödinger en régime stationnaire pour la fonction

d'onde d'un électron dans un potentiel V s'écrit :

22

2( ) ( ) ( )mr U V r r

(2.15)

Page 7: Simulation des Cristaux Photoniques

7

Nous avons vu qu'en régime linéaire l'équation de propagation d'une onde

électromagnétique monochromatique dans un matériau avec ( )r

était :

2

( ) ( ) ( )H r r H rc

(2.16)

Dans ce cas, l'équation de la fonction d'onde d'un électron de masse m dans un

potentiel V (équation 2.15) est analogue à l'équation d'onde électromagnétique dans un milieu

diélectrique ( )r

(équation 2.16).

Les équations (2.15) et (2.16) sont deux équations aux valeurs propres. L'équation

(2.16) définit les valeurs possibles de la fréquence d'une onde se propageant dans le matériau

en l'absence d'excitation extérieure et les amplitudes des champs associés. L’équation (2.15)

définit les valeurs possibles de l'énergie d'un électron se propageant librement dans un

potentiel et les fonctions d'onde associées. L'énergie de l'électron et la fréquence de l'onde

électromagnétique sont les valeurs propres, dictées respectivement par le potentiel et la

constante diélectrique.

En identifiant le membre gauche de l'équation maîtresse (2.14) comme un operateur

agissant sur ( )H r

, on arrive à :

2 1ˆ ˆ( ) ( ) , ( )

H r H rc r

(2.18)

2.2- Différences et similarités

L’équation de propagation électromagnétique est vectorielle alors que l’équation de

Schrödinger est scalaire. Il s’agit d’équations linéaires aux dérivées partielles du deuxième

ordre. En ce qui concerne la dérivée temporelle de l’équation de Schrödinger, elle est limitée à

l’ordre 1 alors qu’elle atteint l’ordre 2 pour l’équation de propagation de Maxwell. Les

électrons sont des fermions. Ils ont un spin demi-entier et suivent la loi de répartition de

Fermi. Les photons sont des bosons, ils suivent la loi de répartition de Bose-Einstein. Dans ce

cas il peut y avoir plusieurs particules dans le même état quantique, et tendent naturellement à

se regrouper dans le même état. Leur spin est entier. Les photons n’interagissent pas entre eux

et leur énergie ne peut pas être modifiée. Ils peuvent être absorbés ou émis, sinon ils

conservent leurs fréquences.

Page 8: Simulation des Cristaux Photoniques

8

Electron (Schrödinger) Photon (Maxwell)

Périodicité

Puits de potentiel électrique carré

Constant diélectrique périodique

Champ ( , ) ( )exp( / )r t r iEt ( , ) ( )exp( )H r t H r i t

Grandeur

caractéristique ( )V r

( )E r

Opérateur

Hermitien

2 2

( )2

H V rm

1ˆ( )r

Equation aux

valeurs propres H E

2

ˆ ( ) ( )H r H rc

3- Méthodes de simulation

3.1- Implémentation de la méthode FDTD

On reprend les équations de Maxwell-Faraday et de Maxwell-Ampère dans le domaine

temporel sous leur forme différentielle [6] :

B

E Mt

et

DH J

t

(3.1)

avec J E

, *M H

, est la conductivité électrique, * est la résistivité magnétique.

Dans un matériau linéaire, isotrope et non dispersif, les champs B

et H

d’une part et

D

et E

d’autre part sont reliés par : 0rD E E

; 0rB H H

(3.2)

où et représentent la permittivité électrique et la perméabilité magnétique, 0 est la

permittivité électrique du vide, 0 est la perméabilité magnétique du vide, r est la

permittivité relative, r est la perméabilité relative.

Page 9: Simulation des Cristaux Photoniques

9

La projection de ces deux équations (3.1) sur un repère cartésien (x, y, z) donne six

équations relatives aux différentes composantes des champs électrique et magnétique :

1

1

1

yx zx

y z xy

yz xz

EH EM

t z yH E E

Mt x z

EH EM

t y x

et

1

1

1

yx zx

y x zy

yz xz

HE HJ

t y zE H H

Jt z x

HE HJ

t x y

(3.3)

L’idée principale de l’algorithme de la FDTD est de discrétiser les équations (3.3)

dans leur forme différentielle et de les remplacer par un jeu d’équations aux différences finies.

Il s’agit d’une méthode de numérisation qui permet de passer de l’expression analytique de

l’équation à une approximation numérique. Cette méthode peut s’appliquer à toute dérivée

partielle, du premier ou second ordre (développement en série de Taylor).

3.1.1- Discrétisation des équations de Maxwell

Une discrétisation spatiale et temporelle aux différences finies est effectuée pour la

résolution des deux sous systèmes (3.3). La discrétisation des opérateurs de dérivation utilise

un schéma centré des différences finies, avec une formulation dont la diminution de moitié du

pas de discrétisation réduit de 25% les erreurs d’évaluation des opérateurs de dérivation.

Figure 3.1 : Cellule de YEE

Les parallélépipèdes ou mailles élémentaires (voir la figure 3.1) constituent le volume

de calcul. Afin de le représenter selon le schéma FDTD, on doit construire un maillage pour la

structure étudié. Précisons que dans le volume de calcul, sont toujours présents un nœud

magnétique entre quatre nœuds électriques et un nœud électrique entre quatre nœuds

magnétiques. Ainsi la dérivée centrée est utilisée pour toutes les dérivées spatiales présentes

dans les équations de Maxwell. Pour représenter le volume de calcul, il est nécessaire de

construire un maillage.

Page 10: Simulation des Cristaux Photoniques

10

Dans le cas d’un maillage régulier, les dérivées spatiales sont évaluées dans les trois

directions Ox, Oy, Oz avec des incréments constants : dx, dy, dz, appelés pas spatiaux. Ces

derniers sont choisis par l’utilisateur et dépendent de la plus petite longueur d’onde présente

dans la bande de fréquence d’analyse et de la géométrie de la structure à étudier.

Pour le cas d’une discrétisation temporelle uniforme, avec un pas d’échantillonnage dt,

le champ électrique sera calculé pour des multiples impairs de dt/2, et le champ magnétique

pour les multiples pairs de dt/2 comme le montre la figure 3-2 :

Figure 3-2 : Calcul de H à l’instant ndt et calcul de E à l’instant (n+1/2)dt

3.1.2- Equations de Maxwell aux différences centrées

En utilisant le principe des différences finies centrées et les notations de Kane Yee [7],

pour une fonction , ,( , , , ) ni j ku i x j y k z n t u où i, j, k, n sont des entiers, la dérivée

temporelle de u au point (i, j, k) s’exprime alors simplement :

1/ 2 1/ 2, , , , 2( , , , ) ( )

n ni j k i j ku uu

i x j y k z n t O tt t

(3.4)

de même que ses dérivées spatiales à l’instant nΔt :

1/ 2, , 1/ 2, , 2

, 1/ 2, , 1/ 2, 2

, , 1/2 , , 1/2 2

( , , , ) ( )

( , , , ) ( )

( , , , ) ( )

n ni j k i j k

n ni j k i j k

n ni j k i j k

u uui x j y k z n t O x

x xu uu

i x j y k z n t O yy y

u uui x j y k z n t O z

z z

(3.5)

En appliquant le principe des différences finies centrées avec ces notations, une

approximation numérique du système des équations différentielles couplées (3.3) peuvent

maintenant être obtenus :

Page 11: Simulation des Cristaux Photoniques

11

, 1, 1/ 2 , , 1/ 2

1/ 2 1/ 2

, 1/2, 1/ 2 , 1/ 2, 1/ 2 , 1/ 2, 1 , 1/2,

, 1/2, 1/ 2

, 1/2, 1/ 2 , 1/ 2, 1/ 2

1

n nz zi j k i j k

n nn ny yx xi j k i j k i j k i j k

i j kn

i j k x i j k

H H

y

H HE E

t zE

(3.6)

1/ 2, 1, 1 1/ 2, 1,

1/2 1/2

1/ 2, 1, 1/ 2 1/2, 1, 1/2 , 1, 1/2 1, 1, 1/2

1/ 2, 1, 1/2

1/2, 1, 1/2 1/ 2, 1, 1/ 2

1

n nx xi j k i j k

n n n ny y z zi j k i j k i j k i j k

i j kn

i j k y i j k

H H

zE E H H

t x

E

(3.7)

, 1/2, 1 1, 1/2, 1

1/2 1/ 2

1/2, 1/2, 1 1/ 2, 1/ 2, 1 1/2, 1, 1 1/ 2, , 1

1/2, 1/2, 1

1/ 2, 1/ 2, 1 1/ 2, 1/ 2, 1

1

n n

y yi j k i j k

n n n nz z x xi j k i j k i j k i j k

i j kn

i j k z i j k

H H

xE E H H

t y

E

(3.8)

1/ 2 1/2

1/ 2, 1, 3/2 1/ 2, 1, 1/ 2

1 1/2 1/ 2

1/2, 1, 1 1/ 2, 1, 1 1/2, 1, 1 1/2, 1/2, 1

1/ 2, 1, 11/ 2*

1/ 2, 1, 1 1/2, 1, 1

1

n n

y yi j k i j k

n n n nx x z zi j k i j k i j k i j k

i j kn

i j k x i j k

E E

zH H E E

t y

H

(3.9)

1/ 2 1/ 2

1/ 2, 1/ 2, 1 1/2, 1/2, 1

1 1/2 1/2

, 1/ 2, 1 , 1/ 2, 1 , 1/ 2, 3/2 , 1/2, 1/ 2

, 1/ 2, 11/ 2*

, 1/2, 1 , 1/2, 1

1

n nz zi j k i j k

n n n ny y x xi j k i j k i j k i j k

i j kn

i j k y i j k

E E

xH H E E

t z

H

(3.10)

Page 12: Simulation des Cristaux Photoniques

12

1/ 2 1/ 2

, 3/2, 1/ 2 , 1/2, 1/ 2

1/2 1/ 21

, 1, 1/ 2 , 1, 1/2 1/2, 1, 1/2 1/ 2, 1, 1/ 2

, 1, 1/21/ 2*

, 1, 1/ 2 , 1, 1/2

1

n nx xi j k i j k

n nn ny yz zi j k i j k i j k i j k

i j kn

i j k z i j k

E Ey

E EH Ht x

H

(3.11)

3.1.3- Critères de convergence et de stabilité de l’algorithme

La convergence du schéma numérique est assurée si la vitesse de propagation

numérique de l’onde dans la grille est finie et supérieure ou égale à la vitesse de phase de

l’onde réelle. L’application de cette contrainte implique une relation entre les pas de

discrétisation temporelle et spatiale donnés par la condition de Courant-Friedrichs-Lewy [8]:

maxNum Ph

V Vt

Soit max 1PV th

(3.12)

où h représente l’incrément spatial et Δt l’incrément temporel, VPmax représente la vitesse de

phase maximale de l’onde dans le volume de calcul. Dans le cas général, pour un maillage

cartésien en 3D, cette condition devient :

max 2 2 2

11 1 1

P

tV

x y z

(3.13)

3.1.4- Conditions d’absorption aux limites

Les équations de Maxwell sont résolues dans un domaine de calcul dont les

dimensions sont nécessairement finies. Toutefois certaines simulations numériques

demandent des conditions d’espace libre. Il faut donc soit agrandir le domaine de calcul de

telle sorte que les ondes réfléchissantes ne perturbent pas les résultats, soit appliquer des

conditions particulières sur les frontières afin d’obtenir un domaine non borné. La première

solution est restrictive, elle va demander beaucoup trop de place mémoire défavorisant ainsi le

temps de calcul, par contre la deuxième est la plus avantageuse.

3.1.5- Couches parfaitement adaptées « PML »

Ces conditions aux limites sont certainement les conditions d’absorption les plus

performantes aujourd’hui. Elles permettent de descendre à des réflexions en amplitude de

Page 13: Simulation des Cristaux Photoniques

13

l’ordre de 10-5, sur une très large gamme de fréquences. La technique PML (Perfectly

Matched Layers) [9] repose sur le principe d’adaptation d’impédance à l’interface entre deux

milieux de même indice mais dont l’un est absorbant avec des conductivités électrique et

magnétiques * non nulles (voir figure 3-2). Cette condition d’adaptation s’écrit : *

0

Figure 3-2 : Principe de fonctionnement d’une PML

L’onde arrivant du milieu incident n’est pas réfléchie vers celui-ci et se trouve

atténuée dans le milieu absorbant. Mais dans ce cas, l’adaptation d’impédance n’est possible

qu’à incidence normale, des réflexions parasites à l’interface apparaissent dans le cas où

l’onde arrive à incidence oblique. Pour y remédier, Berenger [14] a proposé un milieu

absorbant artificiellement biaxe. L’absorption est non nulle suivant la normale à l’interface

entre les deux milieux et elle est nulle suivant l’axe parallèle à l’interface.

3.1.6- Implémentation des milieux dispersifs

La méthode ADE (Auxiliary Differential Equation) [10] est basée sur les propriétés

d’inversion de la transformée de Fourier entre les domaines spectral et temporel. Ces mêmes

propriétés permettent d’établir les équivalences suivantes :

1 1

2

n nE E Ej E

t t

et

2 1 12

22

2n n nE E E EE

t t

(3.14)

Considérons le modèle de dispersion de Debye: 001

s

j t

(3.15)

En replaçant (3.15) dans la relation ( ) ( ) ( )D E , un peu d’algèbre suivi d’une

formulation aux différences finies permet d’obtenir pour la composante électrique suivant x :

1 11 2 3

n n n nx x x xE a D a D a E (3.16)

avec 01

0

22 s

t ta

t t

, 0

20

22 s

t ta

t t

et 3

0

22

s

s

t ta

t t

Page 14: Simulation des Cristaux Photoniques

14

La méthode ADE permet d’obtenir une relation entre D

et E

pour des modèles même

non linéaires. Cependant, l’intérêt d’une telle méthode est essentiellement lié à l’aisance avec

laquelle la relation entre D

et E

est exprimée dans le domaine temporel et par suite discrétisé

en différence finie.

3.2- Implémentation de la méthode PWE

3.2.1- Equation de Helmholtz

Rappelons que tout phénomène électromagnétique est gouverné par les équations des

Maxwell. Ces dernières conduisent à une équation d’onde (dite équation maîtresse ou encore

équation de Helmholtz) qui s’écrit (pour le champ magnétique) sous la forme :

21 ( ) ( )( )

H r H rr c

(3.17)

Par conséquent, les équations de Maxwell à travers l’équation de Helmholtz sont

représentées dans le domaine fréquentiel et transformées en un problème aux valeurs propres

dont la résolution permet d’obtenir les relations de dispersion.

3.2.2- Structure de bandes des cristaux photoniques unidimensionnels

Afin d'obtenir la relation de dispersion, il est nécessaire de résoudre le problème au x

valeurs propres formulé pour l'équation de Helmholtz à l'intérieur de la structure périodique

infinie. Pour un cristal photonique à une dimension, l’équation (3.17) devient:

2

ˆ ( ) ( )H x H xc

, 1ˆ( )x x x

(3.18)

Etant donnée la périodicité de la constante diélectrique, on peut appliquer le théorème

de Bloch [11] à l’équation (3.18) pour développer le champ H

en ondes planes. Le champ

magnétique peut alors prendre la forme:

( ) ( ) exp( )xH x h x ik (3.19)

où h(x) est une fonction vectorielle périodique telle que : ( ) ( )h x h x T .

En injectant (3.19) dans l’équation de Helmholtz (3.18), on arrive à l’expression suivante :

Page 15: Simulation des Cristaux Photoniques

15

2

2

1 ( ) exp( ) ( ) exp( )( ) x xh x ik h x ik

x x x c

(3.20)

La périodicité de la permittivité diélectrique ( )x rend la solution d’un tel problème

beaucoup plus complexe que le cas d’un milieu uniforme et, par conséquent, la relation de

dispersion prendra une forme plus complexe.

Le champ H(x) satisfait le théorème de Bloch et peut être décomposé sous la forme:

,( ) ( ) exp( )k nH x h x jkx (3.21)

où , ( )k nh x est une fonction périodique de même périodicité que le réseau, k désigne le vecteur

d'onde de Bloch et n le numéro de bande.

Ainsi, en présence des fonctions infinies, il n'est pas possible de poursuivre le calcul. Il

est donc commode de développer la fonction (3.21) en séries de Fourier :

,( ) ( ) exp( ( ) )k nG

H x h G j k G x (3.22)

De même pour l’inverse de la fonction diélectrique ( )x :

1 ( ) exp( )( ) G G

G jG xx

(3.23)

où k est le vecteur d’onde appartenant à la première zone de Brillouin, G le vecteur du réseau

réciproque et , ( )k nh G et ( )G sons les coefficients de Fourier.

Après le développement de toutes les fonctions infinies, nous les substituons dans

l'équation de Helmholtz (3.18) :

,

2

,2

( ) exp( ) ( ) exp( ( ) )

( ) exp( ( ) ) 0

k nG G

k nG

G jG x h G j k G xx x

h G j k G xc

(3.24)

En tenant compte de la relation G G G et en faisant la projection sur la base

exp( ( ) )j k G x , on obtient l’équation maîtresse d’un cristal photonique unidimensionnel :

2

, ,2( )[( ) ( )] ( ) ( ) 0k n k nG

G G k G k G h G h Gc

(3.25)

Page 16: Simulation des Cristaux Photoniques

16

L’équation (3.25) représente un système linéaire de dimension infinie et les

informations sur la distribution de constante diélectrique à l'intérieur de la structure

photonique sont fournies sous forme de coefficients de Fourier. L'opérateur différentiel dans

l'équation (3.25) est présenté sous forme d’une matrice dont l'élément peut être déterminé à

partir de l'expression suivante :

, ( )(( ) ( ))G G G G k G k G (3.26)

L’ensemble de solutions du système d'équations (3.25) est alors l’ensemble des valeurs

propres de l'opérateur différentiel matriciel dont la forme est comme suit:

1 1 2 1 1

1 2 2 2 2

1 2

ˆ ˆ ˆ

ˆ ˆ ˆˆ

ˆ ˆ ˆ

N

N

N N N N

G G G G G G

G G G G G G

G G G G G G

(3.27)

La particularité principale de cette matrice est qu'elle est hermitienne.

La solution du problème aux valeurs propres pour un cristal photonique

unidimensionnel est généralement représentée sous forme de structure de bandes : en

abscisses, le vecteur d’onde k, en ordonnées la fréquence normalisée / 2a c .

Figure 3-3 : structure de bandes d’un cristal photonique 1D

Les fréquences propres du cristal photonique commencent à partir de la fréquence

nulle à un point k = 0. Plus haut sur l'axe de fréquences la bande interdite photonique (PBG)

apparaît. Le cristal photonique n'a pas des états propres dans cette bande.

Page 17: Simulation des Cristaux Photoniques

17

3.2.3 -Algorithme de la méthode PWE Le processus entier de calcul effectué, pour un cristal photonique unidimensionnel,

peut être décrit par les opérations suivantes :

Figure 3-4 : processus de calcul dans la méthode des ondes planes

3.2.4- Structure de bandes des cristaux photoniques 2D et 3D

Dans une structure photonique 3D, la variation de la constante diélectrique est

périodique dans toutes les directions possibles. En suivant les mêmes étapes, une équation aux

valeurs propres est obtenue :

2

,2, ,( )( ) ( ) ( ) ( )k n

k n k nG

G G k G k G H G H Gc

(3.28)

Cette équation représente « l’équation maîtresse » d’un cristal photonique 3D et ses

solutions représentent les états propres de cette structure.

L’équation (3.28) représente un système linéaire de dimension infinie car il y a une

infinité de vecteurs G

du réseau réciproque. La diagonalisation, qui doit être effectuée pour

chaque valeur de k

, permet alors de déterminer les valeurs propres ,k n (n servant à

numéroter les valeurs propres). Les valeurs de k

sont limitées à certaines directions de

Ecriture de l’expression pour le calcul des coefficients de Fourier.

Limitation de la variation du vecteur d'onde dans la zone de Brillouin / /k T T

Ensembles de G et de G’ varient entre les limites 2 / 2 /N T N T

où 2N + 1 est le nombre d'ondes planes considéré

Ecriture de l'opérateur différentiel matriciel pour chaque vecteur d'onde dans l’intervalle choisie et calculer les états propres de la matrice obtenue.

Page 18: Simulation des Cristaux Photoniques

18

symétrie de la première zone de Brillouin. Les courbes de dispersion du cristal photonique

sont alors obtenues. Elles représentent les diagrammes de bandes du cristal.

Le processus de calcul de la structure de bandes d’un cristal bidimensionnel repose sur

les mêmes étapes de calcul que dans le cas avec les structures photoniques 1D et 3D. Dans ce

cas, l’équation aux valeurs propres pour les coefficients de Fourier, prend la forme suivante :

2,

2, , , ,( )( )( ) ( ) ( )k n

z k n z k nG

G G k G k G H G H Gc

(3.29)

où G

et G

sont des vecteurs « in-plane » du réseau réciproque, k

est le vecteur d’onde «in-

plane » et ,k n représente les fréquences propres des polarisations TE et TM (dans le cas

d’un cristal photonique 2D, les valeurs de ces fréquences sont différentes).

4- Conception et développement d'un logiciel de simulation

Dès le départ, notre objectif était la mise en place des fondations pour un

environnement de simulation performant et riche en outils d’analyse, interfaces de

représentation numérique et géométrique et modules de visualisation. Cet environnement

peut aussi être considéré comme une voie vers le développement d’un vrais « laboratoire

virtuel » qui peut offrir aux physiciens et chimistes intéressés par le domaine des cristaux

photoniques l’opportunité de réaliser ses expériences numériquement et de les assister

pendant les procédés de synthèse et de configuration des matériaux à bande interdite

photonique.

Ce logiciel, nommé actuellement « PhcLab » (Photonic Crystals Laboratory), a été

réalisé sous l’environnement de programmation C++Builder. Nous l'avons choisi car il permet

de conserver la rapidité d'exécution du C/C++ tout en simplifiant le processus de création de

l'interface graphique. Le module principal de PhcLab est le moteur de simulation. Ce moteur

comporte deux solveurs numériques reposent sur les méthodes FDTD et PWE détaillées

précédemment.

La structure hiérarchique modulaire et l’exploitation des possibilités offertes par le

concept orienté objet assurent une plus grande souplesse de réutilisation des codes et donnent

au programme une meilleure extensibilité qui permettra d'intégrer plus facilement les

modifications et les améliorations ultérieures.

Page 19: Simulation des Cristaux Photoniques

19

4.1- Présentation de l’architecture du logiciel

La structure globale du logiciel est mise en évidence dans l’organigramme (voir la

figure 4-1), qui décrit l’enchainement des principaux modules.

Figure 4-1 : Organigramme global du logiciel.

4.2- Module de Simulation

Le module de simulation, qui représente le cœur du logiciel, comprend deux moteurs

de calcul, le solveur FDTD et le solveur PWE. Les organigrammes suivants montrent les

algorithmes de base intégrés dans ce module :

Module de simulation

Solveur FDTD

Traiter et déterminer les coefficients du calcul.

Mise à jour des champs. Imposer les conditions

aux limites absorbantes.

Solveur PWE

Calcul des coefficients de Fourier.

Calcul des modes propres.

Module d’interface Windows

Routines pour créer l’application Windows.

Lire et analyser les données d'entrée.

Gérer l’interface graphique.

Instructions et paramètres de simulation

Module d’entrée

Propriétés des matériaux BIP. conditions aux limites absorbantes. Sources d’excitation. Paramètres du maillage.

Module de sortie

Diagramme de dispersion Structure de bandes. Distribution du champ. Réflectance et transmittance.

Résultats de simulation

Page 20: Simulation des Cristaux Photoniques

20

4.3- Interface graphique (GUI)

Afin de faciliter la saisie des paramètres de simulation, la représentation géométrique

des structures photoniques et la visualisation des résultats numériquement et graphiquement,

une interface graphique conviviale et flexible a été développée.

Paramètres physiques et géométrique de structure

Nombre d’odes planes 2N+1

Limitation de la variation du vecteur d’onde dans la zone de Brillouin

Calcul des coeff icients de Fourier

Opérateur différentiel matriciel pour

chaque vecteur d'onde

Calcul des modes propres de la matrice obtenue

Fin de calcul

Figure 4-2 : (a) L’algorithme de base implémenté dans le solveur FDTD. (b) L’algorithme de base implémenté dans le solveur PWE

Détermination des pas de discrétisation spatial

Détermination du pas temporel optimal

Conception de la grille

Initialisation des champs

Calcul des PML

Calcul de Hn en fonction de Hn-1 et En-1/2

Calcul de En+1/2 en fonction de Hn et En-1/2

Incrémentation du temps par un pas temporel

Fin du temps de propagation

Fin de calcul

Non

Oui

Calcul M

aillage

Page 21: Simulation des Cristaux Photoniques

21

Figure 4-3 : Quelques fenêtres de l’interface graphique

4.4- Validation des solveurs

Comme test de validation, nous avons calculé la structure de bandes d’un cristal

photonique réalisé sur niobate de lithium (LiNbO3) [12]. La structure est une maille

triangulaire avec un taux de remplissage égal à 0.2267 correspondant au rayon des trous r =

0,25a. Les indices de réfraction sont également considérés identiques à ceux du cas précédent

; n1 = 1 et n2 = 2:1421.

Figure 4-4 : Structure de bande d’un cristal photonique (LiNbO3) 2D. Polarisation TE.

Les résultats obtenues par notre moteur de calcul sont en bon accord avec ceux donnés

par le solveur standard MPB (MIT Photonic Bandes) [13][14].

Page 22: Simulation des Cristaux Photoniques

22

5- Applications

La capacité des cristaux photoniques à manipuler, confiner et contrôler la lumière dans

les trois directions de l’espace suscite de nombreuses applications. Celles-ci se situent

principalement dans les domaines de la communication, l’informatique, l’optoélectronique et

l’énergétique. Les applications dans les domaines de la chimie et de la biochimie sont

actuellement concentrées sur la mise en œuvre d’une nouvelle génération des capteurs et

biocapteurs photoniques à haute sensibilité, précis, rapides et fiables.

CONCLUSION

L’analogie entre le comportement des électrons dans un cristal semi-conducteur et le

comportement des photons dans un cristal photonique et par conséquent, l’analogie entre les

équations de Maxwell sous leur forme différentielle et l’équation de Schrödinger a été

exploitée pour réaliser une étude theorique des cristaux photoniques. Les outils et les concepts

développés en physique du solide ainsi que les méthodes et les outils de la mécanique

quantique et le théorème de Bloch ont été utilisés.

Nous avons présenté quelques méthodes pour la modélisation et la simulation des

cristaux photoniques. Celles que nous avons utilisées pour implémenter l’ensemble des

algorithmes intégrés dans notre module de simulation sont : la méthode FDTD (Finite

Difference Time Domain), qui permit l’obtention des spectres en divers points de la structure

ainsi que des cartes de champs à partir de la propagation d’un seul pulse temporel, et la

méthode PWE (Plane wave Expansion) pour calculer les structures des bandes.

Par la suite, nous avons présenté d’une manière générale les organigrammes et les

algorithmes de base ainsi que les méthodes et les outils informatiques utilisées pour le

développement du logiciel « PhcLab ». Ce logiciel à été développé en langage orienté objet

C++Builder avec une structure modulaire et extensible, et doté d’une interface graphique

(GUI) conviviale. Les tests de validation ont donnés des bon résultats par rapport à celles

obtenues par les standards de MIT (MPB et Meep).

Parmi les applications potentielles des cristaux photoniques dans les différents

domaines, on’ a choisis de présenter les capteurs et les biocapteurs à base de cristaux

photoniques.

Page 23: Simulation des Cristaux Photoniques

23

Bibliographie :

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[13] S. G. Johnson et all . The meep software. http://ab-initio.mit.edu/wiki/index.php/Meep.

[14] A. Farjadpour, D. Roundy, A. Rodriguez, M. Ibanescu, P. Bermel, J. D. Joannopoulos, S. G. Johnson, and G. Burr. Improving accuracy by subpixel smoothing in fdtd. Opt. Lett., 31:2972, 2006.