séverin jules - le monopole universitaire (1905)

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Aux sources de l'inéducation nationale par la République franc-maçonne.La lecture de ce document rare et introuvable éclaira d'un jour nouveau ce que nous voyons dans nos salles de classes et ailleurs dans notre société.Un auteur inconnu de tous, ressurgit du cloaque dans lequel ont a voulu le précipiter à jamais.Merci Lenculus pour cette recension.RÉCAPITULATION DES CHAPITRESIntroductionL’Enseignement Protestant dans nos Écoles d’Agriculture et de commerce : l’économie politique juiveL’Influence du protestantisme en philosophie ; la philosophie juiveL’Enseignement protestant en histoire ; erreurs et mensonges historiques.— La révocation de l’Édit de Nantes ; la Saint-Barthélemy ; l’Inquisition ; Galilée, victime de l’inquisition ; le Père Loriquet ; les Crimes des Borgia ; Marie la Sanglante ; Paris vaut bien une messeConséquences des Mensonges historiques pour justifier la Révolution ; leur enseignement rendu obligatoireLes Beaux-Arts païens ; la Littérature païenneLa franc-maçonnerie, son origine, initiation à ses mystères, -Maçonnerie, l’action maçonnique au xviiie siècle, ses chefs occultes, — Que dire ? Que faire ? Nécessité d’une franc-maçonnerie blanche. — Doctrines de la maçonnerie : morale, serments, destruction de la famille, assassinats et révolutions, grands Empire maçonnique Le travail des philosophes au xviiie siècle ; l’action de Voltaire ; quelques citations des philosophesDestruction de l’enseignement chrétien en France et en Europe. Destruction des corporations et fondation de l’InternationaleLes Juifs prennent la direction de la franc-maçonnerie ; les doctrines de la barbarie antique restaurées ; le Talmud et la KabalePréparatifs de la Révolution française dans les Loges ; la Révolution en sort tout entière ; échec de la Révolution en 1799Histoire d’un siècle maçonniqueNapoléon. — Le concordat. — Le droit moderne ; le droit romain ; jurisprudence juive —Le Monopole Universitaire. — Conséquences actuelles du règne de Napoléon ou notre constitution calquée de l’EmpireLa Restauration ; 1815 - 1830 ; La Franc-Maçonnerie sous la Restauration ; La Révolution de juillet préparée de longue main dans les logesLa génération de 1830 ; Louis-Philippe ; La Franc-Maçonnerie sous Louis-Philippe ; Les Juifs sous Louis-Philippe La révolution italienne ; la révolution de 1848 ; Le plan de Palmerston Napoléon III. — La guerre de Crimée ; la guerre d’Italie ; l’unité italienne ; les traités de commerce de 1860 ; la guerre prusso-autrichienne ; la guerre de 1870. — Conséquences actuelles du règne de Napoléon III, sous une République qui a encore perfectionné les rouages du despotisme La politique de Pie IX ; L’Assemblée de 1871 paralysée dans ses bonnes intentions ; travail des sectes de 1870 à 1873 Triomphe des francs-maçons en 1877. — L’étalon d’or ; l’enseignement juif et protestant en médecine ; l’enseignement allemand en chimie ; corruption des sciences depuis 1870 ; les lois FerryLa résistance des catholiques ; la politique des intérêts ; la politique de Léon XIIILa délivrance du pays. — Liste des principaux francs-maçons au pouvoir en 1877

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Jules Sverin

le

monopole universitairequest-ce que vaut la marchandiseau point de vue technique ?

ouvrage prcd dune lettre ddouard drumontet

dune lettre dernest renauldlcole sectaire officielle est lcole du crtinisme.

paris librairie antismite45, Rue Vivienne 1905

Jules Sverin

le

monopole universitairequest-ce que vaut la marchandiseau point de vue technique ?

ouvrage prcd dune lettre ddouard drumontet

dune lettre dernest renauldlcole sectaire officielle est lcole du crtinisme.

paris librairie antismite45, Rue Vivienne 1905

Cet ouvrage nous a pris beaucoup de temps en recherche et pour sa reprise numrique.

Cette diffusion est gratuiteCeux qui aurait lopportunit de la mettre en vente seront chtis par la mise en ligne de tout leur catalogue, sauf bien entendu les ayant-droits (?), qui nont jusqu ce jour offert la populace avide de connaissance aucune rdition connue. Cela est dit et sera, car il suffit...t.

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Ceux qui trouvent sans chercher, sont ceux qui ont longtemps cherch sans trouver.Un serviteur inutile, parmi les autres.

Aot 2011Scan, ORC, Mise en page LENCULUS pour la Librairie Excommunie Numrique des CUrieux de Lire les USuels

Lettre de M. douard Drumont

Mon Cher Sverin, Cest de tout cur que je vous cris pour souhaiter bon succs votre livre, puisque vous esprez que ma parole petit avoir quelque poids prs de nos amis pour les dcider, non seulement lire, mais propager et rpandre ces pages pleines de faits, de science et de raison. Parmi tous ceux qui sobstinent courageusement et noblement clairer et dfendre contre lui-mme ce pays qui ne veut rien faire pour chapper au sort qui lattend, vous avez choisi la tche, non pas la plus brillante, mais la plus utile. Dautres, en dloquentes paroles, fltrissent linfamie des perscutions actuelles et lignominie de ces hommes qui, aprs avoir pendant tant dannes rclam la libert pour eux, tranglent avec un si beau cynisme la libert des autres. Vous vous tes impos pour mission de dmontrer que le rgime franc-maonnique et juif que nous subissons nenlve pas seulement aux Franais tout sentiment du grand rle quils ont jou dans le monde, tout idal, toute foi patriotique, mais encore il atteint ceux qui travaillent, dans leurs intrts mmes, dans leur droit la vie. En des centaines de confrences et de runions vous avez entretenu les ouvriers de la terre, de la condition lamentable faite nos agriculteurs qui, victimes des spculations juives, ne peuvent arriver trouver la juste rmunration de la peine quils se donnent. Les produits du sol eux-mmes sont devenus matire coups de Bourse et prtexte de scandaleux agiotages. Ceux qui poursuivent le gnreux dessein de substituer un ordre de choses meilleur, lordre de choses actuel, une organisation plus morale, plus raisonnable et plus sage, au systme maonnique, juif et protestant dont nous mourons, auraient-ils triomph dune faon absolue sils avaient march dans la voie que vous indiquez, sils staient proccups davantage du ct pratique des questions ? Javoue que, sous ce rapport, je suis un peu sceptique. La machine administrative que la troisime Rpublique a emprunte lEmpire, en perfectionnant encore les rouages du despotisme, en multipliant les ressorts doppression, est si solidement monte quelle enlve d lindividu toute possibilit de faire prvaloir sa volont personnelle. Vous savez, mieux que moi, que les lecteurs ont le plus complet mpris pour la plupart des dputs quils envoient la Chambre et qui, au lieu de prendre en mains les intrts de leurs mandataires, se bornent aboyer contre de pauvres prtres dont le paysan connat la vie de privations et de

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dvouement... Ces dputs quils mprisent, les lecteurs les nomment tout de mme... Ce qui est certain, mon cher Sverin, cest que le volume que vous me demandez de prsenter au public sera pour beaucoup la lecture instructive, solide, profitable par excellence. Par sa forme prcise et concise, exempte de dclamations et de phrasologie, par la varit des sujets quil traite, ce livre permettra de se bien rendre compte de la faon dont le virus protestant et juif a empoisonn toutes les sources de lactivit franaise : le monde du travail agricole, le monde universitaire, le monde de la science, les industries nationales, les grands intrts vitaux, lenseignement, la mdecine, la littrature, les arts et les murs. Cette invasion, que chacun est bien oblig de constater sans en connatre trs-exactement lvolution, le processus et les dveloppements, sera dsormais intelligible et comprhensible pour chacun. Quand se produiront les vnements qui ne seront que la consquence logique des erreurs et des sophismes qui se sont substitus toutes les vrits morales, sociales et conomiques sur lesquelles tait base la Socit franaise dautrefois, les Franais ne seront plus surpris. Nous ne verrons plus se produire laffreux malentendu qui suivit la catastrophe de 1870... Nous ne verrons plus de trs-honntes gens choisis par la France pour la sauver, organiser eux-mmes ce rgime parlementaire qui nous conduira aux abmes, si quelque rveil inattendu ne se produit pas dans ce pays. douard Drumont.

Lettre de M. Ernest Renauld

Mon Cher Sverin, Vous me demandez une lettre-prface pour votre livre ; je vous la donne bien cordialement, heureux si elle peul aider la diffusion des ides que vous exposez avec tant de conviction, de chaleur et drudition, car ces ides sont aussi les miennes et je crois, comme vous que, le jour o elles triompheront, la France sera dlivre des ennemis de sa foi et de ses traditions sculaires et que de nouveau elle reprendra, dans le monde, le cours de ses anciennes et glorieuses destines. Je reconnais avec vous que cest une conception laborieuse, que celle qui consiste rendre notre pays sa vraie mentalit, sa mentalit ancestrale, nationale quil a perdue par suite dune intoxication du poison juif, huguenot et franc-maon ; il faut, en effet, redresser toutes les erreurs historiques qui ont cours et donnent une telle puissance aux prjugs, que les volonts les mieux trempes se sont jusqu ce jour brises les combattre. Et pourtant, cest bien par l quil faut commencer, cest bien ces prjugs si obstinment ancrs dans les cerveaux contemporains quil faut sattaquer, afin de les broyer, de les dtruire dune manire dfinitive. Tant que nous nen aurons pas tabli linanit, la France restera plonge dans cet tat de consomption et de langueur propre aux nations leur dclin. Mais de mme que les prjugs qui ont cr en quelque sorte lambiance politique et sociale, dans laquelle nous vivons, ne sont que des prjugs, et comme tels dracinables, ainsi que tout ce qui est faux, par le bon sens, la raison, la science, de mme je crois que notre dclin, que notre dcadence nest que passagre, si jen juge par les admirables bonnes volonts qui vibrent dans toutes les classes de la socit. Non, mon cher Sverin, je ne veux pas croire que la France de lillustre Pasteur et de lhroque Marchand soit une nation finie. Ceux qui finiront, ce sont ses exploiteurs actuellement au pouvoir, dailleurs serrs de prs par la moiti des lecteurs qui depuis trente ans ont gard au cur les mmes aspirations, les mmes esprances, avec une tnacit, une fidlit que rien na pu abattre. Elle a pass par tous les chemins, cette fidlit, mon cher Sverin, elle a connu toutes les douleurs ; mais elle est encore aujourdhui ce quelle tait hier et cest ce qui me fait esprer malgr ceux qui dsesprent, car je crois la vertu, et la fidlit est une des plus belles qui soit au monde. Dans votre livre qui touche tant de sujets, o les ides fourmillent il en est qui ma particulirement frapp : Vous estimez que les chefs de lopposition se cantonnent trop dans la politique pure

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et ne se proccupent pas assez des grands intrts du pays : lagriculture, lindustrie qui priclitent et sombrent sous mille flaux. Il nest pas douteux que la perscution religieuse, lexpulsion des congrgations, si elle froisse les consciences de nos agriculteurs et de nos commerants, nalarme pas leurs intrts, et que porter la lutte sur ce seul terrain, cest atteindre une minorit de la collectivit lectorale, alors que cest la majorit quil importe dentamer. Que nos chefs disent aux paysans : Si le bl vous cote plus cher produire que vous ne le vendez cest parce que nos gouvernants, au nom de la libert, laissent entrer, en France, des bls trangers qui causent la baisse de cette denre. Que nos chefs disent aux viticulteurs : Vos vins si renomms ont perdu la moiti de leur valeur, parce quil a plu, nos librechangistes francs-maons, douvrir toutes grandes les portes de la frontire aux vins dEspagne et dItalie, qui ddoubls sont vendus sur le march de Bordeaux ou de Bercy, comme vins franais vil prix. Que nos chefs disent aux commerants et aux industriels : Les traits de commerce conclus par nos ministres le sont au dtriment de notre commerce et de notre industrie ; cest l le secret de la crise qui affecte nos marchs ; aussi bien vaudrait-il mieux pour nous moins de politique et plus daffaires, moins de politique et plus dadministration intrieure des intrts agricoles, commerciaux et industriels ! Que nos chefs disent cela partout, et le jour o ils se dcideront tenir ce langage, porter par consquent la lutte sur un terrain beaucoup plus large que la libert denseignement, larme, les Congrgations, sans exclure, toutefois, ces revendications trs-lgitimes, ce jour-l loligarchie judo-maonnique protestante succombera, car elle ne vit que de passions politiques et religieuses et non pas des mmes intrts vitaux que la majorit du pays. Vous tiez qualifi, mon cher Sverin, pour mettre ces ides, tant donn la place que vous occupez la Socit des Agriculteurs de France, vos relations avec lAssociation de lindustrie franaise, et la part active que vous avez prise aux Assembles catholiques et au mouvement social qui sest fait il y a vingt ans et depuis vingt ans. Mais comment lenseignement, qui forme la jeunesse dlite, celle sur laquelle nous comptions pour les victoires de demain, est-il rest ou devenu contraire aux intrts du pays et la vrit scientifique elle-mme ? Cest ce que dmontrent amplement vos articles, parus dans La Dlivrance et mis aujourdhui en brochure pour le public, et o vous reprenez lhistoire sur prs de dix sicles, en montrant que les institutions les plus utiles du pass ont t dcries odieusement par les ennemis sculaires de la France, et par les socits secrtes, leurs complices, dont la Maonnerie est la plus active et aussi la plus nfaste. Croyez, mon cher Sverin, mes bien sincres et bien cordiaux sentiments. Ernest Renauld.

INTRODUCTION

Au moment o un gouvernement juif, protestant et maonnique sapprte rtablir le Monopole universitaire, dans des conditions plus lonines mme quil nexista sous les rgimes les plus dictatoriaux, jai examin, par des articles parus pendant plus dun an dans La Dlivrance, ce que ltat fait enseigner la jeunesse franaise, la France de demain. A-t-il arm les jeunes gens pour la vie ? Les a-t-il rendus aptes enrichir leur pays ? gagner facilement leur existence ? Dautres, en assez grand nombre, parleront du point de vue sectaire de cet enseignement, des liberts violes ; de nos traditions, de nos grandeurs foules aux pieds ; des chutes lamentables de la morale indpendante, et de la guerre faite tout idal, au patriotisme comme aux principes dune saine ducation. Ils montreront larme, la magistrature, la religion, les finances livres aux apptits destructeurs, aux passions irraisonnes. Je me suis impos, quant moi, la tche de tout examiner au point de vue technique. Pour relever le pays de ses ruines matrielles et morales, le peuple ignore, est habitu suivre, comme aux plus beaux jours du despotisme, et, quelquefois, entran par les agents de la finance cosmopolite, sunit pour dtruire, jamais pour difier. La classe instruite et pu nous aider. Mais les programmes denseignement sont conus linverse des intrts du pays, pour justifier lexploitation juive, la haine calviniste et lhypocrisie maonnique. La science mme a pri. Ceux que lcole de la vie nous ramne, aprs une existence de labeurs et dobstacles de tout genre amoncels sous leurs pas, ont vu leurs rangs sclaircir par le ravage mortel des annes ; les jeunes ont toute lillusion des diplmes nouvellement conquis, et sont prts recommencer la dure exprience. La plupart, voyant les difficults de lagriculture, de lindustrie et du commerce, vivent au compte de la collectivit, dans des fonctions librales ou dans des fonctions publiques, nourris par les producteurs, quon dcourage par tant dobstacles, et qui sont chargs en dfinitive dalimenter ltat, les fonctions librales et publiques, malgr la concurrence trangre favorise de mille faons, la hausse des impts, des salaires, la diminution des heures de travail, et les entraves dun mandarinat perfectionn. De plus en plus se fait la pousse des classes vers ladministration, vaste collier de la servitude, disparition du dernier vestige dindpendance qui steint, pour vivre tous dans une vaste htellerie, o tout le monde consommera et o personne ne produira plus. Pour ce but, o se rencontrent tous les abmes, on accepte lchement la destruction de tout sentiment dhonneur, de toute vrit, de tout principe, de tout bien social qui nous retenait encore et nous prservait de la ruine.

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Sur cette pente fatale et voulue, o nous entranent les ennemis de notre pays, qui dictent lenseignement nous donner, conforme leurs desseins, tout est fourberie, mensonge, hypocrisie, pour parler comme le Manuel de linitiation Maonnique, ainsi quon le verra plus loin. Je ne puis mieux faire pour montrer ce quest devenu lenseignement de nos jours que de reproduire larticle donn comme conclusion de cette vaste tude sur chaque point de lenseignement, que nous reprendrons ensuite un par un, avec les documents ncessaires pour en dcouvrir tout le venin. Ce sera comme la prface de ce travail danalyse ddi aux pres de famille, aux ducateurs dignes de ce nom, et tous ceux quintressent lavenir et lexistence de la nation franaise dans le monde. Un professeur du plus grand mrite nous disait un jour Il y a trois millions de jeunes gens qui frquentent les cours de linstruction primaire : le programme est de pouvoir suivre les cours de linstruction secondaire. Il y a 300.000 jeunes gens qui suivent les cours de linstruction secondaire : le programme est de pouvoir suivre les cours de linstruction suprieure. Il y a 20.000 jeunes gens qui suivent les cours de linstruction suprieure : le programme est de pouvoir arriver linstitut. Il y en a 400 qui arrivent lInstitut, et l ce sont de parfaits crtins, incapables de rendre service leur pays . Sous une autre forme il ajoutait : Un petit cur, chass par Bismarck, vint me trouver et me demander une place dans lenseignement franais. Aprs diverses dmarches, je la lui procurai. Plus tard, Bismarck alla Canossa et le petit cur fut rappel. Avant de repartir dans son pays, il vint me remercier. Eh bien ! lui dis-je, vous avez instruit nos petits franais, comment les trouvez-vous ? Oh ! merveilleux dintelligence, de puissance dassimilation, autant que nos petits allemands sont des petits crtins. Mais autant nous dpensons dintelligence et defforts pour faire de nos petits allemands des hommes, autant vous en dpensez pour faire de vos petits franais des crtins. Pres de famille, est-ce l ce que vous visez, en confiant vos jeunes gens lUniversit ? Vous qui navez jamais rclam srieusement la libert des programmes, cest mme ce quon vous impose dans vos coles prtendues libres. Nous sommes sous un gouvernement soi-disant dopinion, nous avons fait des rvolutions pour conqurir la libert. Hritiers de 1789, 1830 et 1848, auxquels il faudrait ajouter 1870, quavons-nous reu de lhritage ? Les agronomes ont mis leurs fils dans les coles pour y apprendre, en fait dagriculture, les doctrines conomiques qui ruineront leurs papas. Les industriels y ont mis les leurs, et on leur a appris faire prosprer lOrient et lAmrique leur dtriment. En philosophie, plus de Dieu, de morale, dvangile ! Cest linitiation au Dieu maonnique, labsence de devoirs et lon recule plus loin que la barbarie antique. Lhistoire sert maudire les traditions et le pass de la France, poque prtendue dobscurantisme et dintolrance, soi-disant, qui eut le mauvais got de rsister lexploitation juive et la haine huguenote, de rester forts, unis et prospres, alors quil ny a pas besoin de France en Europe. Les Beaux-Arts et la littrature se sont confins dans ladmiration des dcadences grecque et latine. Rien, que les vices diviniss de lOlympe ! et, si des vertus ont mrit dtre coules en bronze pour ldification des gnrations futures, ce sont celles des tratres, des rvolutionnaires et des apostats !

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En littrature, les phrases creuses et ronflantes, au lieu de la sincrit du peuple franc et gaulois, les ciselures de la rhtorique, sans me, sans principes et qui tiennent un auditoire dans ladmiration pendant des heures, sans rien, lui dire de pratique, de vrai, de srieusement et de sincrement pens. Avec le droit moderne revient larme des fonctionnaires, aux deux tiers inutiles, des privilgis, des prtoriens et des proconsuls, de qui tout dpend et qui tout est d, vaste plaie, qui gangrne le pays, y entretient la servitude et forme les lgions intangibles des lections invariables, quoi quon fasse pour se relever. Puis le monde a progress dans la science, les dcouvertes, tandis que nous nous enlisions dans la politique sectaire. Pendant que les nations voisines senrichissaient, tudiaient les langues modernes, utilisaient les chutes deau, la houille blanche, et se dveloppaient, sorganisaient au point de vue commercial, nous dormions depuis 1870 dans la rclame honte, lexploitation au lieu de science, les formules surannes, jusquau jour o la Rvolution, brandissant ses tisons de discorde, attaquait franchement la religion, larme, lindustrie, les finances franaises, comme Reinach nous en avait prvenus Digne, pour les chambarder ! Pres de famille, est-ce cela que vous voulez faire de vos enfants ? Debout pour la libert, libert des programmes, ducation pratique, pour vivre et faire vivre notre pays ! Assez des dclamations de la haine triomphante, du crtinisme officiel, du recul dans la civilisation, o nous laissons notre place, si longtemps la premire, aux nations voisines. Guerre aux sectaires, aux incapables, aux dangereux et mortels ignorants qui tuent tout ce quils rforment. Donnez-nous des laurats pratiques, savants, utilement instruits. Guerre aux pdants et aux sectaires qui, sous prtexte de diplmes, nous imposent leur ignorance crasse ! Ou plutt je vous connais, beaux masques ! Ce que vous voulez pour les autres, vous nen voulez pas mme pour vous et vos enfants. Guerre la lchet qui fait que tant dhommes qui nous approuvent dans toutes les classes de la Socit, sinclinent devant le mot dordre de ltranger, dont ce dernier ne veut pas pour lui, mais pour dsagrger seulement une nation en dcomposition, dont il sattribue davance les dpouilles. Patriotes debout ! La France est en danger ; dfendons le sol, les autels, les traditions, cest bien ! mais aussi lme des gnrations appeles nous remplacer, forteresse de la grandeur, de la prosprit et de la flicit de lavenir, contre une petite bande de stipendis qui commandent tout et font marcher le gouvernement, la police, larme, la bourgeoisie, le peuple contre lide de tout le monde en France. Crons la Ligue de lavenir national ! Jules Sverin.

LEnseignement Protestant dans nos coles dAgriculture Je puis prouver, disait Pouyer-Quertier, que la position gographique de lAngleterre lobligeait au libre-change. Pourvue de mines de fer et de houille admirables, sous un climat qui ne permet de faire mrir ni la betterave, ni la vigne, et tardivement les crales, entoure de mers de tous cts, la premire elle organisa la navigation vapeur, un service maritime plus considrable que celui du monde entier, un empire colonial immense, et ce quelle avait fait pour elle, elle le fit pour les autres nations dEurope : elle alla chercher les objets de son alimentation et ses matires premires pour son industrie dans ses colonies, elle en inonda lEurope, et, par les bnfices quelle retira de produits achets vil prix et revendus aux cours europens, elle rcupra et au-del les 2 milliards quelle perdait sur son sol. La France, quant elle, avec ses terres fertiles du Nord, ses vignobles du Midi dont la rputation est universelle, et ses industries si varies, na pas besoin de colonies, et ce qui en vient sur notre march dtruit ce que nous avions chez nous, elle na comme revenus que ceux de son agriculture et de son industrie nationales. Un jour vint, o les lords durent se prononcer, et choisir entre le revenu de leurs domaines et celui du grand commerce maritime et colonial. Ils sacrifirent de prfrence lagriculture, en la couvrant de fleurs. Les bls gnalogiques, les grains de slection, les machines perfectionnes, les races dengraissement rapide, les engrais chimiques, tous les progrs quimaginrent les spculateurs en instruments ou en engrais de spculation, en races pures vendues dix fois leur prix, en grains valeur triple ou quadruple furent livrs en consolation aux malheureux fermiers ruins, pour assurer le triomphe des industries du Lancashire. Mais les Anglais firent plus. Ils semparrent du change des monnaies, exigrent, pour 50 milliards de dettes du monde entier, de lor, dont ils avaient priv 31 nations. On fournit 2 piastres pour 1,3 billets argentins pour 1,4 billets brsiliens pour 1. La livre sterling, pour les achats dans les pays nouveaux, qui redevaient leurs ports et leurs chemins de fer, joua pour le doubler le triple et le quadruple, pour se procurer leurs produits la Bourse de Londres, et on nous en inonda. La France consentit partout des traits de commerce sans rciprocit, abaissa ses tarifs de chemins de fer pour les produits trangers, livra ses ports et ses docks gratis, conquit des colonies, o elle installa autant de fonctionnaires que de colons, mais en laissant leur commerce passer la plupart du temps aux Anglais. Elle, le changeur du monde jusquen 1870, elle leur abandonna cette prrogative, fut cause ainsi de lexploitation financire du monde par eux. Elle fit plus : elle se suicida financirement, en rformant sa monnaie, pour passer ltalon juif, celui des grands financiers : ltalon dor. Parcourez nos concours, parcourez nos coles. La doctrine conomique quon y enseigne, cest le libre-change, sans rciprocit, sans bnfices financiers par ailleurs, cest ltalon dor, cest le rgime colonial qui mine la mtropole. Je vais plus loin : les races sont les races anglaises, les

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machines perfectionnes sont souvent celles dAngleterre ou dAmrique, les bls sont ses bls gnalogiques, les engrais, ceux quexploitent ses spculateurs. Lagriculture ruine doit encore acheter prix surfaits ce que veulent bien lui vendre trs haut prix les financiers dAngleterre, et quiconque ne professe pas leurs doctrines et nexpose pas leurs produits, na pas droit aux diplmes de nos coles et aux mdailles de nos concours.

LEnseignement Protestant dans les coles de CommerceLcole de Manchester avait dit : Prenez vos matires premires dans les pays nouveaux, vous les aurez plus bas prix ; les fabriques europennes verront souvrir devant elles le vaste march du monde. Outilles comme elles le sont, elles ne seront jamais supplantes ; les produits alimentaires eux-mmes baisseront pour le consommateur, nous entrons dans une re de richesse indfinie, et de bien-tre social qui teindra les haines entre les peuples et fera cesser les guerres sur la surface de la terre. Ces prdictions intresses devaient tre cruellement dmenties. Lagriculture sombra ; ctait prvu, et avec elle tous les achats de luxe faits dans les campagnes ; le march du monde se ferma pour nous, devant les droits prohibitifs du tarif Mac-Kinley et Dingley aux tatsUnis, les droits levs de lAmrique du Sud, de la Russie, de lAutriche-Hongrie, de lItalie et de lEspagne ; en Allemagne, on se heurta de plus aux interprtations judaques des traits, aux tarifs surlevs des chemins de fer ; en Angleterre, aux taxes diverses tablies dans les ports de mer ; de plus nos animaux y taient rputs malades, nos vins contraires lhygine, la bire et les cotonnades protges, ses colonies fermes. Les mondes nouveaux comptaient en argent pour tous les besoins de la vie ; nous y offrions nos marchandises doubles de prix, cest--dire payables en or. Il suffisait quils soutillassent pour les offrir moiti prix des ntres ; les capitaux, les ingnieurs, les cosmopolites ny ont pas manqu. Le Japon, la Chine, lArgentine, tous vendent en France meilleur compte, et nous refoulent sur notre propre march. Les Bourses de commerce, les trusts, les gros syndicats dintermdiaires ont doubl les prix des objets dalimentation pour la consommation. Jamais la lutte na t plus vive, 30 millions dhommes sont sous les armes en Europe, et on sarrache les colonies. Il serait cruel de parler de pacification quand, au lendemain de la confrence de la Haye, les Anglais employaient les balles dum-dum contre les Brs, inventaient les camps de concentration et fusillaient les prisonniers. Il ny a quune chose qui dpassera la rapacit des protestants anglais, qui du moins risquaient leur vie et leurs livres sterling, ce sera celle des fils de Jacob pour se faire adjuger la concession des Mines dor par le gouvernement anglais, sans avoir risqu ni leur vie ni leur or. Car le protestant nest que le paravent du juif, cest la fourmi qui transporte lodium, et qui na pas droit la vigne, car la vigne nest pas faite pour elle. Tous ces produits du travail humain sont centraliss Londres, et rgls sur le plus bas prix. Le Monopole qui les achte saura les hausser pour les nations consommatrices ; tout est tabli sur le pied du jeu, achet en argent et en papier et revendu en or. La Bourse de Londres fera baisser indfiniment largent et le papier qui servent acheter, et monter lor dans lequel

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on vend. Les matires premires elles-mmes varient tous les jours de prix par lagiotage. On se souvient des krachs retentissants de Roubaix, la ville qui a le mieux imit les Anglais par ses levages de la Plata. Comme nation, les Anglais souffrent. La lente volution que le professeur Nicholson nous faisait pressentir saccentue ; les Chambres de commerce, ne pouvant plus lutter contre les cotonnades indiennes et japonaises, commenaient dire que les doctrines sont selon les intrts. Aujourdhui ils frappent de droits de douane les crales, les sucres, les vins, tous les produits peu peu : Manchester est retourn. Seuls, nos conomistes protestants franais, fidles disciples dAdam Smith, ne dsarment pas. Leur enseignement infaillible est toujours fidle au libre-change sans rciprocit. Ils taient les seuls Budapest, qui ne voulaient aucune modification ltalon dor. Ce en quoi ils ne se trompaient pas, un certain point de vue, car, quand les dlgus franais et amricains allrent Londres pour y conclure une rforme, dj vote par tous les parlements dEurope, avec un ministre et la Chambre des communes favorables, une protestation des banquiers de la cit de Londres arrta tout et fit tout chouer. Et, dans nos coles de commerce, deux jeunes industriels avaient dvelopp comme thse de leur examen, que lavenir commercial appartenait la Chine et au Japon, et que les franais ne pouvaient mieux faire que dy transporter leurs industries. Ils furent reus avec des loges incomparables. Llve qui a reu son diplme, est reconnu apte faire gagner de largent aux Anglais, ou plutt, je me trompe, aux juifs de la Cit de Londres, sur les ruines de tous ses compatriotes franais et du monde.

Lconomie politique juiveLavenir est au papier, disait Rocambole ; le prsent doit dj lui appartenir. Il y a en ce moment six cents milliards de valeurs ngociables dans les Bourses Europennes, et sur les 20 milliards dor frapps, 12 sont prisonniers des grandes Banques comme trsor de guerre ou encaisses mtalliques ; il ne reste que 8 milliards dor disponible pour tous les produits du monde et le commerce de ces valeurs. Les financiers, matres du march, dprcient les produits du travail humain sur toute la terre, et augmentent indfiniment la puissance de lor quils dtiennent. Tous les produits sont livrs au Monopole tout-puissant ; la grande presse des capitales du monde, les Agences dinformation et de colportage sont dans leurs mains. Et lenseignement public les sert. La Libre Parole a ouvert un concours sur les moyens de diminuer linfluence juive. Le travail du laurat ntant pas assez tendu, le Prsident du Comit, en publiant louvrage, le fit prcder dun prambule qui forme les trois quarts du livre, il y dsigne par leurs noms les juifs qui ngocirent le protestantisme et la franc-maonnerie. Ctait au lendemain de lInquisition, et ctait leur revanche. LAngleterre apostasia, mais ce fut pour inaugurer, les Bourses du Commerce et du Change, la grande spculation des produits de lunivers, le vaste commerce international. Cest

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un juif : lord Liverpool, que lon doit ltalon dor Anglais, que Lon Say nous imposa sans le dire la France. Cest un autre juif Bamberger, qui donnait des Conseils Bismarck, que lon doit son introduction en Allemagne, malgr le vu des agrariens. Jonathan est neveu de John Bull ; il ne pouvait mieux faire que dimiter son oncle. Les trusts, les gros syndicats, le jeu sur les produits fleurissent en Amrique et nous en viennent. LAllemagne a conquis la moiti de lEurope, pour lui imposer ses juifs. Les scandales financiers, les escroqueries des Bourses, la subtilisation de lpargne, voil ce que nous voyons partout, en mme temps que la perscution du catholicisme svissait de la Spre jusqu la Garonne, et de lOder jusquau Danube. Demandez aux protestants, qui servent le mme Dieu et suivent le mme vangile, lesprit de charit qui en est le fonds : ils ne vous comprendront jamais. Demandez-leur au moins la justice enseigne par Mose vis--vis des trangers (Deutronome i, 16 ; x, 19 etc.), et mme la charit pour ses ennemis (Exode, xxiii, 4 et 5). Il ny a ni justice ni charit pour nous ; mais dj les haines inscrites dans le Talmud que les juifs, reniant leur foi, ont compos et rempli dexcrations contre le monde de chrtien, aprs la prise de Jrusalem par Titus. Et les conomistes, pour la plupart protestants, qui dtruisent notre richesse au profit des nations protestantes, dj ne travaillent plus pour elles, mais pour les tribus gares qui ont tabli chez elles leur camp, et, plus terribles quAttila, dj lherbe ne pousse plus sous leurs pieds. LAngleterre, lAmrique et lAllemagne sont obliges de se dfendre. Leurs nations souffrent, les financiers juifs y sont les matres de tout, la revanche est faite mme contre elles, Les peuples sagitent dans les lections et luttent contre la misre qui les treint, les parlements votent des lois rparatrices, mais lenseignement dans toutes les coles o senseigne lconomie politique est rest au-dessus du pays, des parlements et des ministres. On se demande pourquoi si peu de jeunes gens instruits veulent lutter. LUniversit, qui distribue lenfance le lait protestant, ne la pas forme sur le mme moule que lcole de la vie. Elle vous reviendra sur le soir de lexistence quand ses rangs se seront claircis, et que la jeune gnration instruite pourra comme nombre la dominer encore. On sest adress la presse, qui nest quune consquence, la banque qui nest quun moyen, mais la dviation du cur de la jeunesse instruite est une puissance. Ltranger nous la prise, et cest peine si on sen doute. Plus tard elle en concevra des regrets amers, mais le pre se rjouit et ne sen doute pas encore : son fils a son diplme.

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LInfluence du Protestantisme en PhilosophieLa Rvlation chrtienne, inaugure avec un cortge de miracles dont nous trouvons encore les traces dans lhistoire profane, avec des prophties universelles sur le Dsir des nations, reproduites par les Annales de tous les peuples, atteste par 18 millions de martyrs qui avaient donn leur vie pour certifier ce quils avaient vu et entendu, avaient de plus tir le monde paen de ltat desclavage o il tait courb sous lEmpire romain. Lglise avait ralis la vritable fraternit, en mancipant les esclaves et en leur rendant leur dignit, la vritable galit par la mise en commun de tous les biens des premiers chrtiens, en accomplissant cet idal indiqu par Mose : Et il ne se trouvera parmi vous aucun pauvre, ni aucun mendiant, afin que le Seigneur vous bnisse... (Deutronome v, 4), et la vritable libert, quelle avait ainsi apporte au monde paen, qui ne la connaissait plus. En outre des Livres Saints, les Pres de lglise, plus prs de la Rvlation que nous, comme dit Lon XIII (dans son Enc. sur les Saintes Lettres), avaient conserv beaucoup de traditions qui, sans eux, se seraient perdues, et avaient adapt aux besoins sociaux de leur poque ses doctrines de justice et de charit. Cest de ces enseignements que sont sortis les Capitulaires de Charlemagne, les ordonnances dEtienne Boyleaux sous Louis IX. La philosophie des scolastiques chercha introduire dans lordre social toutes les doctrines du christianisme ; saint Thomas, le Docteur Anglique, fut souvent le commensal de saint Louis. Les lois, les institutions, tout se ressentit peu peu de leur influence, selon le mot de saint Paul : instaurare omnia in Christo. Dans lordre du travail, la Corporation chrtienne garantit louvrier un juste salaire, au patron un bnfice raisonnable et sr ; tout fut rgl sur la valeur relle et non sur les alas de la concurrence ; un contrat de louage honntement dbattu en fixait les justes prix ; ne laissant de place, ni la surproduction, ni aux grves ; les jurandes dfendaient le consommateur et vrifiaient domicile si le travail tait de bon aloi et si les prix ntaient pas surfaits. Les Trappistes avaient appris dfricher le sol ; les Bndictins avaient conserv les monuments de la littrature grecque et latine. Plus tard, Ignace de Loyola fonda des coles do sortirent les grands littrateurs du xviie sicle, et Jean-Baptiste de la Salle apprit lire aux enfants du peuple. Dans le sillon rsonnait lAllluia et la Corporation chantait lhymne son patron, dans sa fte annuelle. Des caisses de retraite, fondes sur le pied de la mutualit, paraient la vieillesse et aux accidents. Du temps de Luther, de Calvin et de Henri VIII, le Christianisme rpandait encore trop de bienfaits, le souvenir des preuves de la Rvlation tait encore prsent trop desprits et trop souvent cit, pour songer y porter atteinte. Le moine augustin lui-mme, en rvolte contre lglise, nosa pas du premier coup tout nier. Il senhardit bientt, et, part le baptme et leucha-

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ristie conserve comme symbole, ne garda gure que les Livres Saints. Calvin alla plus loin, et dans la cathdrale de Genve, o lautel a disparu, on ne voit plus que les bancs des auditeurs, et la chaise (cathedra) religieusement conserve o il prchait. En Angleterre, cest surtout Elisabeth, dans ce rgne long et absolu de 45 ans, qui contribua introduire la Rforme. La tradition, lenseignement des Pres de lglise, la philosophie scolastique, les crmonies et la plupart des sacrements, que lon retrouve encore dans les sculptures des catacombes, tout priclitait pour ne laisser quun Livre, quun clergyman anglais interprtait sa guise, que le protestant de ,la confession dAugsbourg interprtait autrement ; ce ntait pas non plus le sens que lui donnaient les disciples de Calvin, et les simples fidles pouvaient eux-mmes le comprendre dune autre faon. Ctait lhomme improvisant lui-mme, sans guide et sans Docteur, les rgles poses par la Rvlation divine pour sa conduite en ce monde, et sattribuant galement dans lautre la rcompense quil avait imagine. Mais ce Livre inspir o il puisait, que valait-il lui-mme ? Le doute entr sur un point ne sarrta plus. La philosophie du xviiie sicle le supprima son tour. Nous aboutmes au Contrat social de Rousseau et aux sarcasmes de Voltaire. Il ny eut plus quune philosophie rationaliste et positive : la philosophie chrtienne avait disparu. Avec elle disparut lunit de vues pour la lgislation et les murs, et la force sociale qui en est la rsultante. Le juif jugea le moment venu dtablir le rgne de la ploutocratie sur le monde. Il ne trouva aucune doctrine pour lui rsister, aucune force sociale pour lui barrer la route.

La Philosophie juiveAh ! vous tous, qui avez encore des sentiments de justice, qui regrettez de ne pas voir la charit rgner entre les hommes, lisez les Pres de lglise, ces admirables pionniers qui ptrissaient le monde chrtien, comme Dieu avait fait lhomme de ses propres mains dans lEden. Socialistes sincres, qui voulez amliorer la condition des travailleurs et rprimer les excs de lagiotage tout-puissant, lisez les Pres de lglise. Et vous, Matres chrtiens, enseignez la jeune gnration les devoirs sociaux quimposent la richesse et la haute position, daprs les doctrines quils nont cess de proclamer ; vous ides capables, si vous faites cela, de ramener un rgne de justice sociale et de bonheur pour lhumanit. De nos jours, cest du pays de Luther que nous viennent la philosophie et la science, l o le juif est tout-puissant dans les universits ; 1870 a t le moment de son triomphe en France, et je doute que le Panthisme aujourdhui enseign en Sorbonne, ce Dieu, me de lUnivers, cause premire des lois de la nature, reflet des croyances de lOrient, oppose aux mfaits de lheure prsente la moindre rsistance de principe. Une fois de plus, le protestant a t le dissolvant qui a permis au juif de pontifier aprs lui. tudions-la donc cette croyance du juif, qui se substitue nos matres les plus marquants. peine Mose a-t-il reu la loi sur le Sina, au pied du mont Horeb, le peuple jure de lobserver, et Mose retourne sur la montagne. Alors les Isralistes dressent le Veau dOr : Laisse-moi, dit le Seigneur, exterminer ce peuple la cervelle dure, et Mose prie pour lui ; mais il descend, il contemple lui-mme les abominations quils commettaient devant lidole, et il en fait extermi-

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ner 23.000 par les enfants de Lvi. Plus tard, il envoie vers la Terre promise, le peuple la tourne en drision, et le Seigneur jure que pas un deux ny entrera et quils resteront quarante ans dans le dsert. Leurs enfants seuls y entrrent. Aprs la mort de Josu, ils donnrent dans le mal. Aprs la mort de Salomon, le schisme des dix tribus. Vaincus par les rois dAssyrie, ils adorrent Baal, le Veau dOr et tous les dieux dAssyrie et des autres nations. Les tribus de Juda et de Benjamin restes Jrusalem ne firent pas mieux. Dieu envoya contre elles le roi de Babylone. Leurs prophtes : Isae est sci en deux lge de cent ans, par lordre de Manasss, Jrmie jet dans une fosse par lordre de Sdcias et Miche jet dans les fers par lordre de Josaphat. La plupart senrichirent en Perse et ne voulurent pas revenir Jrusalem avec Esdras aprs la captivit. On fit le dnombrement : beaucoup avaient pous des femmes idoltres et commis avec elles lidoltrie. Matha Lias et Judas Macchabe nen trouvent quun faible nombre pour rsister aux ordres sacrilges dAntiochus Epiphane ; ils ne sen tirent quavec le secours du Ciel, puis sallient avec les Romains. Bientt la principaut sort de Juda, les temps sont accomplis, ils renseignent les Mages et refusent de reconnatre le Messie. Peuvent-ils encore les lire, ces livres qui les accusent chaque page, eux dont le reniement est mille fois annonc, et dont saint Paul a dit quils ont tu le Seigneur Jsus et les prophtes, perscutent ses aptres et empchent de parler aux nations pour quelles soient sauves, car la colre de Dieu est sur eux jusqu la fin (ire aux Thessaloniciens, ii, 14, 15 et 16). Ce nest pas moi, dit Jsus-Christ, qui vous accuserai devant mon Pre, cest Mose, car vous dites que vous croyez en Mose, et vous ne faites pas ce quil a dit. coutez Hegel scrier : Viens, Satan, que je tembrasse, viens, le bienfaiteur de lhumanit... Ne vous rcriez pas, messieurs, pour ce blasphme dj rpt de nos jours. Cest une sincrit. Jhovah leur avait dit : Vous ne droberez pas. Lucifer leur a permis de semparer des richesses des nations. Il leur avait dit : Vous ne rendrez pas de faux tmoignage. Et ils ont cart les hommes honorables et de principes qui auraient contribu relever leur pays, des fonctions publiques par la calomnie jet continu, dans la presse qui est eux, pour les remplacer par leurs doublures. Il leur avait dit : Vous ne commettrez pas dadultre, et ceux qui approvisionnent les harems et les lupanars en Orient, dans le thtre juif, ont fait de ladultre le clou de lart dramatique, et de la pornographie lapothose. Et, tandis quon perscute outrance tous les Franais qui croient encore la religion de leurs pres, en vain je cherche une rsistance pour empcher de nous dpouiller, de nous diffamer et de nous corrompre. Le pouvoir est muet, la magistrature laisse faire, et ceux qui prtendent avoir un idal religieux diffrent du ntre, deviennent complices du blasphme et de lapostasie, en ne protestant pas.

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LEnseignement Protestant en histoireOn .aurait d tenir compte lglise des services rendus lhumanit. Elle avait affranchi les esclaves ; saint Jacques (p. v, 4) rclame pour louvrier le salaire ; la corporation chrtienne assure le bonheur et la scurit du travailleur, dont on admire et dont on copie encore les ouvrages artistiques, aprs un si long temps coul. Elle a rendu la femme la dignit de son foyer, et assur la protection de lenfant que les Romains jetaient dans le Tibre, quand ils ne voulaient pas llever. Ses ordres religieux ont nourri les orphelins, soign les vieillards, les malades et les pestifrs, dfrich le sol, dvelopp les arts et les sciences, instruit la jeunesse ; il nest pas une misre quils naient secourue, pas une gloire laquelle ils ne se soient consacrs. Leur devise tait daccomplir la perfection de la charit. Elle a mis la piti dans les lois, selon ce mot de saint Louis : Mon fils, rends bonne justice, mais de prfrence incline pour le pauvre et lopprim . Elle a enseign leurs devoirs aux grands, rsist la tyrannie des Empereurs et dpos les rois infidles. Elle est intervenue souvent pour calmer les conflits. Elle a enseign lharmonie des devoirs dans la famille et la socit, qui nous a donn les bienfaits de laffection familiale et lattachement des matres et des serviteurs ; par ses uvres charitables, elle a ramen la joie dans le cur des pauvres, a rpandu partout les bienfaits de la civilisation chrtienne quelle a porte sur les plages les plus inhospitalires, au prix de son sang ; elle a fait fleurir dans les curs barbares adoucis la mansutude et la paix. Ses croisades ont prserv lEurope de la domination des Turcs et de la situation o est aujourdhui lArmnie. Les compagnons de saint Louis ont laiss en Egypte une rputation de loyaut et dhonneur ineffaable, que lenseignement mthodiste anglais pourra seul faire tomber en oubli un jour. Elle a honor le travail et sem la prosprit chez des peuples jadis primitifs. Il nest pas une noble aspiration du cur de lhomme, une conception leve de la civilisation qui ne puise sa source dans ses doctrines. Elle na t que lennemie du mal sur la terre. Est-ce cela quon nous enseigne sur les sicles de oi ? Dans nos histoires scolaires, dans les muses exposs aux touristes, dans les vues de nos foires, ne sont-ce pas les guerres de religion, la torture, la Saint-Barthlemy, Galile, lInquisition, que sais-je encore ? On cite la cruaut de Marie Tudor qui rgna cinq ans, mais que dire de celle dElisabeth qui rgna quarante-cinq ? de celle de Calvin qui fit griller avec du bois vert Michel Servet pour une hrsie sur la Trinit, de son systme despionnage et de la terreur quil avait organise Genve ? de la cruaut de Henri VIII vis--vis de ses femmes ? Lhistoire impartiale, consulte dans ses sources, navait point de notre part enregistr tant dabominations cette poque ; un reste de barbarie, dont lglise navait pas encore triomph, tait rest dans les lois, vous passez du reste sous silence les mfaits qui vous ont attir ces reprsailles : pour un protestant qui souffre, vous criez jusqu abolir lhistoire ; vous passez indiffrents, si cest un catholique. Meyerbeer dans son opra na-t-il pas reprsent, lui aussi, tous les catholiques comme des dbauchs, les huguenots comme des saints ? Avant de rfuter ces erreurs trop accrdites, faisons donc un petit cours dhistoire : Dans les cathdrales et glises suisses, vous avez cass les saints des stalles, mais vous avez laiss la Vierge dans les vitraux par conomie, mme dans lglise Saint-Jacques Ble, aujourdhui transforme par vous en muse, tmoignant ainsi que ces populations taient catholiques avant dtre protestantes, et que la Rforme brisa avec la tradition au xvie sicle, en semparant dglises catholiques, de style gothique, qui taient antrieures.

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Vous avez attaqu les jsuites dont la simple apparition faisait sauver les disciples de Luther, et que Bismark chassa en 1871 comme trop Franais ; vous avez forg contre eux les Monita secreta, qui ne reposent sur rien, et vous les avez accuss dobir perinde ac cadaver, ce qui nest pas la vrit. Mais Luther a dit : Quand un souverain vous gorgerait et vous pillerait, vous lui devez quand mme une obissance aveugle. Lglise a toujours prch, quant elle, la libert des enfants de Dieu. Dans lancienne le des saints, en Angleterre, des protestants ont recherch rcemment qui, des protestants ou des catholiques, taient daccord avec les enseignements anciens, et ils ont conclu, aprs tude de la question, que ctaient les catholiques. Nous tions une poque o il y avait quelques abus, que le Concile de Trente sapprtait rformer. Un moine sinsurge contre lglise et commet tous les excs, un roi donne lexemple de scandales sur le trne et tue ses femmes pour en changer, Coligny lve des troupes et prche la rvolte, la noblesse allemande sempare des biens du clerg ; les nouveaux venus fomentent partout des troubles et des guerres, se livrent des violences et aux pires atrocits. Leur arrivet-il quelque accident ? On nentend plus que des plaintes, on grossit les faits, on se venge sur des gens pacifiques et calmes jusqu la consommation des sicles, au nom dun Dieu de charit. Le juif pourrit la jeune gnration, mais comme la fausse mre du jugement de Salomon, on prfre la voir prir quvanglise par nous. Les juifs ont dit, dans les Archives Isralites, que leur idal tait de nous ramener lEmpire romain. En corrompant toutes les histoires, vous avez laiss penser que la civilisation nexistait pas avant 1789 ; ils lont date du grand sicle de largent. Le monde retourne lesclavage, et toute la terre paye le tribut en or quelle na plus, avec des primes croissantes pour se le procurer, aux juifs de Londres, qui se taillent 12 milliards dans la ruine des peuples. La vnalit revient comme du temps de Jugurtha, le droit romain pour assurer le triomphe de la force, et, si le patricien nouveau ne dne plus au milieu des concubines qui servaient ses orgies, ne les retrouve-t-il pas, aprs son festin, au thtre le soir ? On a copi jusquaux lections romaines, moins sanglantes jusqu ce jour que celles de Marius et de Sylla. Mais dj, courbes sous la servitude, les populations que lvangile avait affranchies, adonnes aux jeux et aux cirques, ont pris le chemin des peuples en dcadence, cures souvent du rle quon leur fait jouer pour gagner leur vie, et nosant plus revenir aux institutions du pass, quon leur a appris maudire sans les connatre.

Erreurs et mensonges HistoriquesLa Rvocation de ldit de Nantes et la Saint-Barthlemy. Figurez-vous un pays livr la guerre civile, aux trahisons, o les pres et les fils sont mis en dfiance les uns contre les autres, o le culte catholique est rendu impossible par des cruauts, des pillages et des exactions de tout genre, dont les caisses publiques sont dvalises, et le parti politique qui agit ainsi, qui avait reu dj ldit de Poitiers, qui harcle Henri IV pendant les difficults quil rencontre pour conqurir le trne, obtient de la bont du Prince ldit de Nantes, qui assure la libert des deux cultes, et en plus 140.000 livres pour les ministres de son culte, 121 places fortes garder, et 180.000 livres pour le faire.

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Figurez-vous que ce parti ne cesse de conspirer, quil se runit sous serment de ne rien divulguer et daccomplir toutes ses dlibrations tenues secrtes, nobserve aucune convention, continue ses dprdations et ses impits sacrilges, massacrant les prtres, brisant les objets du culte, profanant les choses sacres, quil se rvolte contre la Monarchie et appelle le secours des Belges, des Hollandais, des Allemands, des Suisses, des Espagnols et des Anglais. Louis XIII est oblig de reconqurir ces places fortes, riges en citadelles de rsistance, les armes la main. Trois fois, il leur accorde une paix honorable, trois fois ils reprennent les armes et violent le trait. Cdant aux rclamations du pays, des corps constitus et des Parlements, Louis XIV, son fils, leur enlve les prrogatives de ldit de Nantes. Le chiffre des exils monte, dhistorien en historien, jusqu 2 millions du temps de Voltaire, mais les protestants nont jamais avou un chiffre semblable pour le nombre total de leurs adeptes. Benot, leur pangyriste contemporain, indique les lieux de leur arrive. Laddition des mmoires de ces pays, pour ceux qui ont voulu les recevoir, ne forme pas 50.000. Les chiffres donns par Ancillon, protestant galement, retombent avec ces chiffres. On les surveillait pour viter leur dpart, la vente de leurs immeubles. La Hollande, lAllemagne et lAngleterre firent des collectes pour eux, parce quils taient pauvres. Combien enlevrent-ils dargent sur les 500 millions de lpoque Leur quote-part eut t de 1.250.000 livres. Ils ne les eurent mme pas, et M. de Cavayrac, qui suit avec les documents officiels leur nombre, les sommes quils pouvaient avoir, et les industries quils purent transporter ltranger, dmontre que leur nombre et leurs ressources taient restreints, et que Colbert introduisit, ville par ville, des industries rapidement prospres, venues de ltranger, aprs leur dpart. Il conclut : Jamais le pays na t aussi riche, lindustrie aussi florissante, la tranquillit aussi grande quils le sont de nos jours ; pour 3.000 guerriers de moins, largement retrouvs par les ouvriers naturaliss et amens par Colbert, nous emes toutes les gloires du sicle de Louis XIV. On fit une conomie de sang, de guerres civiles et de trahisons. Quand clata la Saint-Barthlemy, le 24 aot 1572, il y avait dj eu des conspirations contre deux rois, des massacres dans un grand nombre de familles catholiques, des troupes trangres introduites dans le pays, sans compter la violation des tombeaux, les impits et la guerre civile fomente partout par les novateurs, sous prtexte de libert de conscience. Comme dit le duc de Guise son assassin : Ce qui diffrencie ma religion de la tienne, cest que tu te fais un devoir de me tuer, moi qui ne tai fait aucun mal, et que la mienne mordonne de te pardonner, sachant que tu veux me tuer. Coligny avait dclar, dans une lettre Catherine de Mdicis, que la mort du duc de Guise serait un bien, il comblait Poltrot de Mol de libralits et, souponn de complicit, il nallgua rien pour se dfendre. Le 3 aot, il avait donn le mot dordre ses troupes de setrouver Melun, pour semparer du roi Fontainebleau, il avait diffam Catherine, cherchant tourner contre elle lesprit du roi, menac ce dernier de le combattre avec ses troupes, en plein Conseil, et son journal, produit devant le Conseil et le Parlement, montre quil avait tabli partout des gouverneurs, et lev des impts crasants sur les sujets du roi. Le duc dAnjou a rapport que, dans une entrevue avec Charles IX, celui-ci lui lana des illades terribles, mettant avec motion la main sur la dague de son pe. Menac, ainsi que Catherine, il ne douta pas que lAmiral ne se fut empar de lesprit de son frre ; il se concerte avec elle et, tous deux, demandent une audience au roi, pour lui exposer le danger quils courent tous les trois, et que linsurrection, partout prpare avec ltranger fait courir au royaume. Le

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roi se fche, hsite, puis rassemble son Conseil, qui fut de lavis quil tait urgent de se dfaire de lAmiral. Cest alors que Charles IX scria : Soit ! mais de ses complices aussi, capables de le venger. Catherine chargea alors les amis du duc de Guise de lexcution qui, du reste, ne concernait que Paris. Le Martyrographe des protestants parle de 15.000 victimes, mais recueillant tous les noms, mme les plus humbles, il nen trouve plus que 152 pour Paris, 636 pour la province. Les Mmoires de lHtel de Ville portent que pour lenterrement des victimes on solda 8 fossoyeurs, qui en 8 jours enterrrent 1.100 cadavres en tout. Encore durent-ils les retirer de la Seine, o on les avait jets, et les enterrer en terrain calcaire, ce qui parat peine croyable. Mais, mesure que les faits sloignent, Papyre Masson monte 10.000, puis la Popelinire 20.000, de Thou, leur apologiste 30.000, Sully 70.000, Prfixe 100.000. Quel avait donc t le chiffre en province ? Ds le soir mme, Charles IX crivit tous les gouverneurs, par courriers, dclarant quil avait d prendre cette mesure, pour dfendre sa vie et son royaume contre lAmiral et dviter que la province nimitt Paris. Nous avons encore lune de ses lettres adresse M. de Joyeuse. Il sexcuse pour les mmes raisons devant les cours trangres. Des dlgus tant venus se plaindre des excs commis par les protestants, et voulant imiter ce qui se faisait Paris, Catherine les fit poser deux jours pour laisser aux lettres de son fils le temps darriver auparavant. Outre les soins de la plupart des gouverneurs, des prtres, des vques et des catholiques ayant des membres de leur famille massacrs par les protestants, recueillirent ces derniers pour les mettre labri des fureurs populaires, car la charit pour les ennemis est dessence minemment catholique. Le Martyrographe protestant cite ce fait et dit : Nous avons t aids dun cot o nattendions pas tel secours. Et lauteur sur lequel je mappuie, aprs avoir tout consult, ne croit pas quil y ait eu plus de 1.000 victimes Paris et 1.000 en province. Quant la fentre, par laquelle Charles IX aurait tir, et que la Commune, quatre mois aprs lassassinat de Louis XVI, marqua par un poteau, le Louvre ntait pas encore construit cet endroit. On adopta alors la thse quil avait tir de sa chambre coucher, mais elle tait reprsente sur un tableau du Louvre : ctait une fentre mure du ct de la Seine. Un crit protestant de lpoque, le Tocsin, dit que Charles IX ny prit aucune part. Dieu inspire directement ses lus, avait dit Calvin ; quant aux damns que nous combattons, tous les chtiments sont bons pour eux. Voltaire a dit de son ct : Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ; tout est bon pour craser linfme ! Contre nous toutes les accusations sont permises, on peut dnaturer et grossir tous les faits de lhistoire. On les a dnaturs plaisir. Or quavait dit Jsus ? Lantchrist est dj dans le monde... il y aura parmi vous de faux aptres et de faux prophtes ; vous les reconnatrez leurs uvres... Cest en ceci quon saura si vous tes vraiment mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres, comme je vous ai aims. Cest en cela quun chrtien doit se rformer. Quant aux assassins, tratres et mcrants qui tombent sous le coup des lois, qui obligent le pouvoir civil se dfendre, ainsi que son pays, cest vous choisir un peu mieux vos fidles, et il ne leur arrivera rien, je vous le garantis. LInquisition. Jentreprends aujourdhui une uvre plutt difficile en apparence, celle de rhabiliter en grande partie la plus dcrie des Institutions, pour ceux qui se sont nourris de Llorente, de Brantme et de Voltaire, Navons-nous pas vu dAubign, dont lhistoire a t brle par lordre du Parlement, comme fausse depuis le dbut jusqu la fin, faire tirer Charles IX sur le peuple par une fentre qui nexistait pas ou tait mure et cela contrairement

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aux documents de lpoque, et Voltaire, qui avait connu le Marquis de Tess avant connu le page qui chargeait larquebuse du roi ? Il en est de mme de lInquisition. La premire purement ecclsiastique, fut institue deux ans aprs la mort de saint Dominique, qui disait : On nous reproche notre luxe et de rouler carrosse ; eh bien ! portons la bure et prchons lvangile. Contre les Albigeois il prconisa le Rosaire. Cette premire Inquisition consista surtout prcher : de l le nom de Frres-Prcheurs, que lHistoire a conserv. Consacre en 1223 par la Bulle de Grgoire IX, elle nopposa dautres armes que la prire, la patience et linstruction. LInquisition politique date de 1478 sous Ferdinand le Catholique en Espagne. Depuis 7 sicles on combattait les Maures, qui causaient des insurrections continuelles ; les juifs avaient toute la fortune en mains ; le pays entier rclamait, sinsurgeait contre eux et les massacrait. Le roi institua le Tribunal de lInquisition. Nous ne jugerons quau moyen des sources de lhistoire. Llorente, le plus fougueux ennemi de lInquisition, nous fournira lui-mme des arguments, pour la dfendre. Le danger tait grave ; il fallait se dfendre. Mais fit-on prir une masse de victimes ? Llorente parle de 2.000 en une seule anne et sappuie sur Mariana. Or Mariana avait parl de toutes les provinces pendant la principale dure de lInquisition. Lhistorien Pulgar est daccord sur ce point. Le dcret dexpulsion des Juifs neut lieu qu la prise de Grenade, et concerne le roi seul. Il consulta dabord les hommes les plus minents du royaume. Ils staient empars de toute la richesse ; loin de revenir de meilleurs sentiments, ils avaient t imits par une masse de judasants, avaient cherch se faire adjuger pour de largent Gibraltar, la cl de lEspagne. Des croix mutiles, des hosties profanes, des enfants chrtiens crucifis et le projet de semparer de Tolde, le jour de la Fte-Dieu, pour y massacrer tous les chrtiens, levrent les dernires hsitations. Ferreras indique 30.000 familles expulses. Le roi avait laiss aux Maures le libre exercice de leur culte, mais, les vques Ximns et Talavera en ayant converti un grand nombre, les autres se rvoltrent. Le roi les traita en rebelles, et les obligea se convertir ou quitter en emportant leurs biens. Presque tous se convertirent. Le pape Clment VII soccupa de les instruire, Charles-Quint et Philippe II dfendirent de les priver de leurs biens. Mais linsurrection durant toujours, par suite de leurs accointances avec les Maures dAfrique, on les expulsa. Maintenant jugeons lInquisition, qui peu peu soccupa des uns et des autres. Tous les codes europens taient dune svrit outre. Tous les rois, tous les protestants, mme le doux Mlancthon qui flicita Calvin davoir fait brler Michel Servet, imposaient leurs religions, leurs changements religieux mmes, par les moyens les plus violents. Grimm, llve de Rousseau et de Voltaire dit quil faut rclamer la tolrance pour endormir ses adversaires et les exterminer ensuite. Au xve sicle, la torture, le bcher taient des moyens courants, mme pour ceux traits dhrtiques par les novateurs. Or je le dis, la louange de lglise, si tel avait t-son but, les ecclsiastiques neussent pas eu le droit dy entrer. Ils nont le droit, disait Pascal, que de verser leur sang et non celui des autres, le droit canon leur dfend dtre chirurgiens ou mme dassister une sentence de mort. Les Templiers le savaient bien, eux qui demandaient Philippe le Bel dtre jugs par lInquisition, parce qualors il ne pouvaient plus tre condamns mort. Que furent donc ces fameux auto-da-f, dont on parle tant ? Des actes de foi, rendus par les hrtiques, la plupart du temps sans condamnation, impliquant absolution et quelques pnitences lgres. Llorente lui-mme en signale quatre qui se terminrent ainsi. Et le san benito ?

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Simplement lhabit monastique impos aux plus coupables pendant la crmonie de rconciliation. Ces peines taient si peu infamantes quelles nempchaient pas les plus riches mariages, mme dans la famille royale. La torture tait gnrale en Europe. Le tribunal ne ladopta que pour ladoucir, la rendre de plus en plus rare, la rduire souvent ltat de menace. Llorente le constate avec loge. On ne condamnait pas sur un premier dlit. Il y avait toujours un dlai de grce, renouvel gnralement une ou deux fois. Torquemada lui-mme, dans un de ses arrts, recommande dinstruire au lieu de condamner et Deza, son successeur, ne veut mme pas quon condamne pour blasphmes sils ont pour excuse la colre. On menaait les calomniateurs de peines en ce monde et en lautre ; loin dcouter toute dnonciation, on faisait examiner ltat mental du dlinquant, on imposait un avocat, et le fisc payait si laccus tait pauvre. Il fallait un juriste et lunanimit pour condamner, dit Fidle. Sous Charles IV, on ne permit darrter personne sans en rfrer au roi. Voltaire lui-mme a rendu hommage lInquisition ; Il ny eut en Espagne, dit-il, au e xvi et xviie sicles ni rvolutions sanglantes, ni assassinats de rois, ni vengeances sanguinaires comme dans les autres cours dEurope (Essai sur lhistoire gnrale, tome iv. ch. clxxvii, page 135). Joseph de Maistre a crit de belles pages sur lInquisition. Faisant parler un espagnol catholique, il met dans sa bouche ces belles paroles : Vous tes myope ; vous ne voyez quun point. Au commencement du xvie sicle, nos lgislateurs virent fumer lEurope ; pour se soustraire lincendie gnral, ils employrent lInquisition... Voyez la guerre de Trente ans allume par les arguments de Luther, les excs des Anabaptistes et des paysans ; les guerres civiles de France, dAngleterre et de Flandre ; le massacre de la Saint-Barthlemy, de Mrindol, des Cvennes ; lassassinat de Marie Stuart, de Henri III, de Henri IV, de Charles Ier, du prince dOrange, etc., etc. Un vaisseau flotterait sur le sang que vos novateurs ont fait rpandre ; lInquisition naurait vers que le leur... LInquisition ne le versait mme pas. Du moment que la culpabilit tait dmontre, sans repentir, avec rechutes, ctait lautorit politique qui lavait institue, ctait elle qui agissait. Le Saint-Office nintervenait plus que pour recommander le coupable toute la clmence du pouvoir. Quant aux papes, deux fois ils intervinrent, pour obtenir de plus en plus de douceur. Ce fut le temps o les mathmatiques, lastronomie, la chimie, la philologie, lhistoire, ltude de lantiquit se dveloppaient en Espagne, et o le Nouveau Monde fut dcouvert. En mme temps que la science et la richesse. se rpandaient de plus en plus, elle jouit la suite de plusieurs sicles de tranquillit. Galile victime de lInquisition. Quand on suit Charles Barthlemy, en voyant tous ces faits historiques, couvrant dinfamies lglise ou la monarchie, invents aprs coup par tel historien protestant, grossie par un autre, enfin prenant dans la main des philosophes du xviiie sicle la couleur dinfamies sans nom, qui sont le lot des plus vertueux des citoyens de chaque tat, et de qualits sublimes chez les pires sclrats de la terre, puisque, revenant aux sources, on trouve les premiers vengs par les protestants de lpoque et les prtendues victimes, et, par des documents de premier ordre et accablants, on constate les plus grandes gloires, l o on croyait trouver les plus grands crimes, et on est stupfait de la crdulit des catholiques de nos jours sur tant de points dhistoire, o ils courbent la tte, quand ils ont le droit de la porter haute et fire. Mais ce nest pas demain que ces calvinistes, qui rclament la suppression de lenseignement libre, qui imposent les formules obligatoires, voudront dsarmer. Tour tour, couverts du masque religieux ou rpublicain, sans tenir ni la religion ni la dmocratie, ayant aussi bien

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au cur la haine du Nouveau et de lAncien Testament que des liberts de 1789, ils rclament le monopole de lenseignement pour eux, les places de lenseignement pour eux, et lme de la France faonne par eux. Que les libre-penseurs eux-mmes rflchissent sil ny va pas de lexistence nationale pour une telle abdication, nous menaant du sort de la Pologne, de lIrlande ou du Portugal, de lAutriche peut-tre demain : Caveant Consules ! En attendant, nous les suivrons dans plusieurs de leurs allgations, afin den faire partout justice. Prenons lhistoire de Galile, par exemple. Cest de Mallet du Pan que nous viennent les premires rfutations, et o les prenait-il ? Dans les lettres de Galile lui-mme. Professeur de philosophie Florence, il avait abord les plus grands problmes de physique et dastronomie. Son systme tait celui de, labb Copernic : la rotation de la terre. Sous Paul V, il eut une rception magnifique Rome, intressa vivement les cardinaux et obtint une audience spciale du Pape. Urbain VIII, son ami, monta ensuite sur le trne pontifical ; Galile vint le fliciter, eut la faveur de longues audiences de lui, et, comme il tait dj vieux et infirme, le Pape le gratifia dune pension. Ennemi de la philosophie dAristote, il fut combattu par les uns, soutenu par les autres ; mais jamais une condamnation ne ft venue de ce chef. Jamais non plus labb Copernic, qui avait ddi son travail Paul III, et dont le livre tait la Bibliothque du Vatican, nen avait prouv, pas plus que son pangyriste, labb Campanella, faisant lloge de son systme la cour romaine, nen reut. Il fut condamn, dit le protestant Mallet du Pan en 1784, non comme mauvais astronome, mais comme mauvais thologien. Dans son Systme du monde, il attaqua lglise, jeta sur elle le sarcasme, et de la rotation de le terre voulut faire un dogme appuy sur les Livres Saints. Il lana des libelles contre les cardinaux et semporta dans son ide. Le Pape nomma une commission pour lexaminer sur ce terrain, que ses hauts protecteurs lui avaient dconseill daborder. Il fut reu avec tous les gards dus ce grand gnie, mais, appel se dfendre sur le terrain thologique, il ne put y rpondre. Qui dit cela ? Galile luimme. Sur le terrain scientifique, on lavait laiss libre. Retenu quelques jours dans le palais du duc de Toscane, puis de larchevque de Sienne, o il reut les plus grands honneurs, il repart, constatant quil ne sest jamais mieux port que depuis cette rception. Greffez maintenant l-dessus le roman des cachots du. Vatican, de son exclamation : e pur se muove ! (et pourtant elle tourne !), vous aurez une ide de la bonne foi de nos adversaires. Et pourtant le dessin en a t distribu partout, le fait est dans tous les dictionnaires dhistoire, et les Rforms, dguiss en rpublicains modern style, lont mis dans lenseignement obligatoire. Le Pre Loriquet et les crimes des Borgia. Le Pre Loriquet ! Voil, encore une accusation qui court les rues. Dans un journal fait par des apostats et des intrigants de tout genre, dit Martial Marcet de la Roche-Arnaud, parut une fable attribue au Pre Loriquet, sur le gnral Buonaparte, lieutenant gnral des armes de Louis XVIII. Ce que 100.000 coliers ny avaient pas vu, sy trouvait. Et le Constitutionnel le rpta si souvent, quon finit par le croire. Ceci se passait en 1825. En 1844, M. Passy le cita la Chambre des Pairs, en rponse M. Villemain et au projet sur linstruction secondaire. Lauteur de cette histoire de France, dans une lettre trs digne, trs calme et trs documente, chercha le faire revenir de son erreur. M. de la Roche-Arnaud lui

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adressa de plus une lettre dans la Quotidienne. M. Passy dut reconnatre quelle nexistait que dans ldition de 1810. Or, Montalembert la produisit la Chambre des Pairs ; elle sarrtait la mort de Louis XVI, o personne ne connaissait les Buonaparte. Eh ! le pre Loriquet ! rptent les ignorants. Mais trois rdacteurs du Constitutionnel avaient la suite t levs la pairie de France. Il parat que cela rapporte ! Et les crimes des Borgia ! Eh bien ! voulez-vous lopinion de Voltaire ? Il accuse Guichardin davoir trop cru sa haine, davoir accumul des crimes invraisemblables sur cette illustre famille. Comment un homme qui avait plus dun million de ducats dor aurait-il fait prir des cardinaux qui navaient rien pour semparer de leurs biens ; on laccuse davoir voulu empoisonner une douzaine de cardinaux, ce qui aurait soulev Rome, et lhistoire ne dit rien de semblable ; enfin on le fait mourir du poison, quand il mourut dune fivre double-tierce. La vrit est que ses accusateurs se dmentent les uns les autres pour des faits publis 200 ans aprs sa mort, tous infirms par les documents de lpoque, quAlexandre VI fut la terreur des brigands, des sectaires, quil approvisionna lItalie, fit fleurir le commerce et les arts, organisa la rsistance contre les Turc, eut dfendre le patrimoine pontifical, dut sadresser aux personnes de sa propre famille dans un temps o les novateurs avaient tout troubl, quil fut salu des acclamations du peuple et fut la terreur des mchants, que Csar Borgia fut proclam le librateur de lItalie. Sobre table, ne saccordant que deux heures de sommeil, distribuant sa fortune aux pauvres, telle ft Alexandre VI. Sur des feuillets trouvs 200 ans plus tard et ports Leibnitz, on publie un journal accusateur, de Burchard, soi-disant, qui sera justificatif, quand la diffamation se sera tendue ; feuillets runis, les uns en italien, les autres en franais, les autres en latin. Ce Pape, honor dans lglise la veille, ayant rempli admirablement des missions dlicates, ayant distingu les hommes qui ont le plus honor lglise depuis, comme Jean de Mdicis, qui fut plus tard Lon X, nomm dans des temps difficiles, et avec de rares qualits, il ne devient criminel que 200 ans aprs sa mort. Csar, son fils lgitime, ou plus vraisemblablement son neveu, mais il ntait entr que trs tard, dans les ordres et son union avec lillustre famille des Farnse tait admissible, laisse .un souvenir de bienfaiteur de lItalie. Lucrce Borgia aurait divorc dans deux mariages qui nexistrent qu ltat de projet, aurait t complice dans la mort dun mari quelle soigna et pleura amrement ; de son temps elle jouit dune rputation de sagesse, de vertus domestiques, et de tact incomparable. Plus tard, elle nest plus quune prostitue. Et cette illustre famille, qui donna lglise deux Papes, Calixte III et Alexandre VI, un saint : Franois de Borgia, est trane dans la boue au point dcurer Voltaire, qui pourtant ntait pas difficile. Nest-ce pas le cas de dire avec Joseph de Maistre : Un temps viendra o les Papes, contre lesquels on sest le plus rcri, seront regards dans tous les pays comme les amis, les tuteurs, les sauveurs du genre humain, les vritables gnies constituants de lEurope. Vous vous obstinerez peut-tre contre cette conclusion. Or au commencement du xixe sicle, la Sorbonne mit au concours linfluence de luvre de Luther sur la civilisation. Elle donna le prix un mmoire bcl en six mois, qui en faisait la plus grande apologie. Comme les catholiques les plus mritants sen scandalisaient, elle appela lauteur siger parmi ses membres. Ce quelle fit est ce que lon fait galement de nos jours : voil ceux qui distribuent le lait de lAlma Mater la jeunesse franaise. Quant J. de Maistre, il ne cite rien quil ne puisse justifier dune manire premptoire ; Ch. Barthlemy, que jai rsum non plus !

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Marie la Sanglante. Paris vaut bien une Messe. Que de fois na-t-on pas protest contre Marie Tudor, surnomme la Sanglante ! Et pourtant, rien nest moins vrai que cette accusation. Le duc de Noailles, ambassadeur de France, en fait une princesse accomplie, aux vues les plus leves ; il ne doute nullement de sa parole donne, et toute sa correspondance veille lide dune reine aux sentiments les plus dlicats. O a-t-on vu cette ardeur de rpandre le sang ? Charles-Quint, en qui elle a mis sa confiance, lui conseille de se dfaire de Jane Grey, qui sera une cause de rvolte continuelle. Malgr sa confiance en ce prince, ce moyen lui rpugne, elle se contente de lempcher de nuire en lenfermant. Mais la mission du duc de Noailles en Angleterre ntait pas dsintresse. Il sagissait de faire pouser Courtenay par la reine. Elle refusa, ce qui, aprs tout, tait son droit. Alors sorganise une conspiration dirige par Wiat, dont elle ne triomphe quen allant supplier son peuple de Londres de la soutenir. Quand elle en eut triomph, il fut tabli que Courtenay, le due de Noailles et Elisabeth taient du complot. Sur le conseil de Charles-Quint, elle punit les plus coupables et fit grce au plus grand nombre. Ce fut le seul moment o elle fut sanglante. Ce jours-l seulement elle cda Charles-Quint en immolant Jane Grey qui tait essay de la supplanter sur le trne. On peut discuter sa confiance pour Charles-Quint, qui en profita pour lui faire pouser son fils Philippe II, mais ce quelle a fait pour se dfendre la dernire extrmit, est ce que tous les chefs dtat font en pareil cas, souvent avec moins de clmence. Elisabeth serait moins excusable, et le roi Jacques, qui fit prir des milliers de catholiques, aussi. Na-t-on pas prt Henri IV ce mot que Paris valait bien une messe ? L, encore, appuy sur des documents indiscutables, qui sont la plupart du temps les lettres de Henri IV lui-mme publies par Berger de Xivrey, nous allons dtruire la lgende. Baptis par le cardinal dArmagnac, ayant un pre et une mre catholiques et pour parrains Henri II, roi de France, et Henri dAlbret, roi de Navarre, pour marraine Claude de France, tous catholiques, il fut lev la cour par un prcepteur du plus grand mrite. Il avait douze ans quand ce dernier mourut, et fut rappel par sa mre, Jeanne dAlbret, qui venait dadhrer au calvinisme, et lui donna un prcepteur huguenot, Florent Chrtien. Bientt il fut mis la tte du parti huguenot. Pourtant il ntait pas fanatique. Bon, pieux, plein desprit, clment et serviable tous, il tait orn de toutes les vertus du bon roi, quand la mort de Henri III lappela la couronne de France. Et que rpond-il aux seigneurs qui lui demandent de se faire instruire ? quil ne demande pas mieux de changer, si on lui prouve que la religion catholique est la meilleure. Il manifeste sa foi pour lEucharistie, ses doutes vis--vis dune religion qui na plus que le prche et demande aux plus grandes illustrations de lglise, la plupart ses amis, de lever ses doutes sur deux ou trois points. Quand les protestants lui disent quon peut se sauver dans les deux religions, et les catholiques seulement dans la leur, il prend le parti le plus sr. Mais il est roi : comme tel il aime tous les franais, ne veut pas froisser ses sujets protestants, pour lesquels il manifeste beaucoup de tendresse mme converti, comme encore huguenot il faisait respecter les prtres et les crmonies catholiques. Sa lettre au pape, sa prire la bataille dIvry sont remarquables. Cest une foi humble et sincre, sans forfanterie et sans respect humain. Il a ramen la foi plus de 60.000 personnes, mais ne veut de retour ni par intrt ni par hypocrisie, il a rtabli le culte catholique dans 300 villes et bourgs.

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Il a protg les catholiques ltranger, dans les lieux saints et en Angleterre, o le roi Jacques en faisait prir des milliers, dans les tourments. La Boderie quil y envoie parle au roi dans un sens de modration et dhumanit qui touche le roi ; il obtient un peu dadoucissement et finalement sen fait un ami. A son dpart, le roi le comble de prsents et verse des larmes la mort de Henri IV, devant lui. Il a form en Europe le projet dune grande confdration chrtienne, reconnaissant la suprmatie du Pape et sorganisant pour rsister contre les Turcs. Dj les pourparlers aboutissaient, quand le poignard de Ravaillac vint tout arrter. Saint Franois de Sales le compare Charlemagne et saint Louis, et voil le Prince, quon nous prsente comme ayant tenu un propos de corps de garde et un sauteur. Pour toutes ces rectifications, consultez les Erreurs et mensonges historiques, par Charles Barthlemy, la librairie H. Gautier. On y trouvera quarante-cinq rfutations de ce genre avec des citations de documents tellement probants, des aveux si complets, une tude si fournie des sources mmes de lhistoire, quil ne restera plus de ces accusations qui entassaient Plion sur Ossa, rien absolument, mais la place la lumire pure qui claire les horizons cachs au lever du soleil et repousse au loin les cauchemars de la nuit.

Premire consquence des Mensonges historiquesCalvin fut un homme violent, emport, avide de vengeance, toujours prt assouvir sa haine contre ses adversaires. Le monde religieux quil attire lui sont les prtres dfroqus ; les repris de justice, les dlateurs, les rvolutionnaires. Il fait brler Michel Servet sous sa fentre avec du bois vert pour jouir toute la journe de son supplice. Il fait brler Franois-Daniel Berthelier qui avait lu sur les registres de la ville de Noyon que Calvin avait t condamn pour avoir commis le crime qui attira le feu du ciel sur Sodome et marqu de stigmates dans le dos. Bolsec dit avoir vu la pice signe dun notaire jur. Il stait appropri les offrandes de la reine de Navarre, de la duchesse de Ferrari pour les pauvres, stait cach pendant la peste, et ses ministres disaient quils prfraient aller au diable que de soigner les pestifrs. Bientt il ny a plus que des potences, des bchers et des tortures. Tout ce qui diffre de la doctrine de Calvin est livr au supplice : il coupe les ttes des pendus et les expose pour terrifier la ville. Il jette lanathme sur la France, sur la monarchie et sur les prtres et dicte ses chansonniers des refrains repris contre eux en 1793. Les protestants eux-mmes ont fltri son uvre : il ny a plus didal, plus de dogme, plus de libre examen ; il ny a plus que la volont de Calvin, dun monstre face humaine. Calvin est mort effray de son uvre. Ses sectateurs en France se livrent tous les massacres, dans les familles des catholiques, sur les prtres, sur les objets sacrs des glises. Ils conspirent avec ltranger contre le royaume et la monarchie ; on les voit sortir de leurs prches les yeux injects de sang, respirant la haine et la frocit. Ils violent tous les traits et obligent Louis XIII reconqurir son royaume contre eux.

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Bossuet, dans son Histoire des Variations, nous montre la mme chose de Luther, ses violences, lapprobation quil donne aux massacres commis par les anabaptistes et les autres sectes, et aux vices de toute espce, les mmes prdications violentes, quand, sortant de celles de Saint-Paul, aucun chrtien ne massacra mme les idoles, sa frocit, ses changements constants de doctrine, les mots orduriers quil emploie, les vices quil patronne. Laissons pour un instant la conduite de Henri VIII, tuant ses femmes, en changeant chaque instant (il nest pas mme dfendable) et la frocit de ses successeurs. De tels monstres succdant aux bienfaits que lglise avait apports au monde et simposant par le bcher, la torture et les perscutions de tout genre neussent jamais prvalu, malgr le masque religieux dont sen couvraient les auteurs. Les novateurs, voyant leur impuissance en Espagne, vaincus en France, devant des ides de tolrance ncessaire qui simplantent en Allemagne et en Angleterre, invoquent aprs coup mille atrocits commises par lglise, dans les pays catholiques surtout, avec la complicit des monarques trs chrtiens. Lun renchrit sur lautre, les philosophes, du xviiie sicle ajoutent sans compter. Luvre est accomplie ! Dsormais, quun catholique parle de justice, de charit, de bienfaisance et de vertu, on lui fermera la bouche par de faux textes, on lui fera honte du pass de lglise quon a noirci dessein. La foule smouvra, les passions seront souleves contre celle qui la dote de tout le bien qui lui a t fait sur la terre. Le couteau rvolutionnaire abattra les ttes de la monarchie, coupable de trop avoir aim son peuple, du clerg qui la dfendu, protg et aim, de la noblesse qui fondait une Ligue libratrice autrefois. Depuis cent cinquante ans, a dit Joseph de Maistre, lHistoire est une conspiration contre la vrit. La gloire catholique et franaise a t change en infamie. la rvolution tait prte !

Seconde consquence des Mensonges historiquesCertes, nous nen aurions jamais fini de ces mensonges accumuls, si nous voulions les passer tous au crible dun examen approfondi. Louis XVI laissa plus de 500.000 hommes de guerre qui, diviss en quatorze armes, formrent les armes de Carnot. Ajoutez quelques volontaires, dont la plupart ne se prsentrent jamais et dont les chefs de la Rvolution sapproprirent la solde ; Robespierre provoqua lEurope au Club des Jacobins ; des paroles on en vint aux actes, il fallait transporter partout les nouvelles ides, et lEurope intervint quand elle fut provoque par des actes. Voil le rsum de la glorieuse campagne rpublicaine pour le salut de la nation partout menace ! Nous avons vu prcdemment quelles taient les ides de la Sorbonne ; elles nont pas vari de nos jours. Si vous confiez un fils linstruction universitaire moderne, on lui apprendra en conomie Politique tout ce qui doit ruiner son pays et faire gagner toujours les grands juifs de la Bourse du Commerce ou du Change ; en philosophie, plus de morale, plus de rvlation chr-

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tienne, plus de doctrines de justice ; en histoire, mme tout ce qui paraissait trop fort au temps de Voltaire, au moment o lon fabriquait le plus de calomnies avec son assentiment, est cru aujourdhui dur et ferme par tous les catholiques. Dsireux davoir des diplmes, nayant pas le dsintressement des Belges qui renonaient plutt aux fonctions publiques pour faire triompher le catholicisme, ou des vques catholiques allemands qui bravrent la prison et lexil, on a moul lenseignement sur celui de ltat dans toutes nos coles religieuses et universits catholiques. Pie IX les avait rclames cependant pour le triomphe de la vrit ! Tout le monde se demande qui nous sortira de la pourriture o nous sommes plongs. Saint Paul nous la dit : Cest la vrit qui nous dlivrera. Mais la vrit, o-est-elle ? Si nous nous adressons au peuple, il rpond quil nest pas assez instruit. Peut-tre en a-t-il quelque notion dans lintuition native de lhomme pour tout ce qui est bien. Il choue pour la dvelopper. Si nous nous adressons la classe instruite pour lui demander des dputs, des orateurs, des publicistes, elle a t ptrie par le mensonge calviniste ou juif des professeurs, elle voit tout linverse de lcole de la vie, du sentiment inn de, justice de lhomme. Elle est comme le broyeur de pierres que lingnieur a conu pour broyer : elle nest pas faite pour difier. Si nous changeons de matres, parce que nos jeunes gens ne sont pas arms pour la vie, nont plus de doctrines sociales et vivent aux dpens de la collectivit au lieu de lenrichir, les formules obligatoires sont l, en dehors desquelles il ny a plus de diplme. Et cest cette peste quon veut nous imposer en supprimant la loi Falloux ! Ah ! elle ne leur faisait pas grand mal. Elle na pas soulev dinstincts de rvolte. Elle a donn graduellement tous les gages exigs ! Mais, songez donc, si un jour elle servait dchirer les langes dans lesquels on a essay de nous envelopper, soulever les voiles des tnbres officielles, si elle pntrait dans larcane de lArche Sainte pour en fouiller les vices et les produire au grand jour, quel scandale pour cet enseignement juif et protestant, qui nadmet pas de .rival et veut se rendre obligatoire pour tous ! Lglise avait affranchi lhumanit de lesclavage qui revient, assur aux travailleurs un juste salaire et il passe aux grands juifs de nos Bourses, en en frustant celui qui a fait louvrage. Elle avait introduit dans le monde les vertus domestiques : on y substitue partout la pornographie. Elle avait distingu le mrite : on le ravale par la calomnie jet continu. Elle avait dfendu la justice, dont on a fait fi ! prn la charit : on la mprise. Ses ordres religieux .ont concouru de nombreuses dcouvertes et au dveloppement des sciences ; on exile ceux-l et on corrompt celles-ci. Et lhomme moderne demande qui le dlivrera. Mais, malheureux, dans quel train -tes-vous ? dans celui qui conduit aux abmes : pourquoi y tes-vous mont ? linstruction calviniste et juive est obligatoire ! ! !

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Le Mouvement tournantLes Beaux-Arts paens. Il y a, au frontispice intrieur du Muse dAnvers, une charmante allgorie : dune part, lart gothique, recueilli, lil empreint didal et tourn vers le ciel ; dautre part, la Renaissance, en habits de fle, rieuse et gouailleuse la fois. Certes, je ne viens pas attaquer cette Renaissance dans les arts, marque par les travaux de Michel-Ange et de Raphal, et cette architecture riante, dont il y a de fort beaux modles. Jirais plus loin que les papes, si je le faisais. Il faut reconnatre de bonne foi que lglise est heureuse de tous les progrs et nattaque que le mal sur la terre. Les guerres dItalie donnrent une ide de ces chefs-duvre que les rois de France encouragrent. Mais il faut bien reconnatre que le protestantisme avait pris en France peu de dveloppement, Nature cordiale et gaie, tout tour srieuse et enjoue, nos pres gotrent peu ces prches sanguinaires, prludes de guerres civiles et de massacres. Le jansnisme, qui parut plus tard, et qui est une exagration lourde et acaritre, lusage de gens trop bien intentionns, pour les faire tomber dans la licence et le dcouragement, russit mieux pour le but atteindre. On se souvient des Lettres Provinciales que Pascal crivit pour faire plaisir aux jansnistes de Port-Royal ; elles contiennent un post-scriptum indigne de lui : aprs avoir attaqu les Pres, il les lut pour savoir ce quils disaient. Si au moins il les avait lus avant ! Le Juif a un plan ; le protestant nen a pas. Il est charg de prparer luvre du matre, qui naime pas se montrer, par un souvenir du ghetto, sans doute. Il fallait profiter de lesprit fin, dlicat des Franais pour entrer dans la place. Cette communaut dorigine a des points de rapprochement sensibles. Ainsi, les novateurs, au moment o il ny avait encore que des hardiesses dopinion, inquits, se retirent auprs de lvque de Meaux, Brionnet, qui protgeait les arts. L, o le protestant ne russit pas faire luvre du blier dmolisseur, on profitera de cet engouement pour les chefs-duvre antiques, afin de nous ramener la dcadence de lempire romain, qui est le but avou, o dautres ont vu une question dart, le Juif voit une question de vices tendre. On peuplera nos jardins publics, nos places publiques, de Vnus, dApollon, de nymphes et de satyres. On en dcorera nos monuments. A lheure quil est, les concours de lcole des Beaux-Arts se limitent dans ces sujets : rien de lhistoire de France, o pas un Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche, un Rolland, na mrit dtre coul en bronze. On na pu encore russir une Jeanne dArc. Sagit-il dun Danton, dun Etienne Marcel, les galvanoplastes sont sur les dents. Mais, pour mouler et peindre des dieux et des desses, il faut des modles. Pourquoi le public rougirait-il de ce qui se fait journellement dans les ateliers des Beaux-Arts ? Le thtre, lui aussi, est une cole, mise rcemment la porte du peuple par des reprsentations gratuites. Au Moyen-ge, le thtre roulait sur une ide patriotique, religieuse ou morale comme intrigue. Le triomphe de la vertu en formait le dnouement. Aussi les prtres y assistaient-ils toujours. Au xvie et au xviie sicle, cest la passion et souvent la volupt. Ladultre bientt formera le clou dune pice, comme plus dramatique que les vertus domestiques. Les costumes grecs et romains, le ballet introduit par Catherine de Mdicis, excutant les churs de danse, formeront une attraction nouvelle. Mais, alors que sous lEmpire, on se scandalisait encore de jupons trop courts, que les danseuses de corde adoptaient des couleurs sombres, aujourdhui le jupon disparat ou

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flotte comme une dentelle lgre, on adopte la couleur chair, et de l Chirac ou au bal des Quatre-z-arts, il ny a quun pas. Voyez le personnel qui attend la porte des thtres leffet des reprsentations. LEden-Thtre lui-mme a cru pouvoir reproduire Lysistrata, mise la censure par les Grecs il y a 2.500 ans. Il faut que le plaisir entre par les cinq sens, disait Piccolo Tigre, lun des agents les plus actifs de la franc-maonnerie, ces plaisirs coupables que saint Paul dclarait ne faire quun avec lidoltrie. Les journaux illustrs et les affiches des murs rivalisent avec les trois quarts de nos thtres, ainsi que les vitrines de photographies tenues par des juifs. Voyez ce jeune homme . qui vous demandez de travailler au relvement de son pays. Il vient de lire Le Cochon ou quelque chose dapprochant. Si une jeune fille lit un roman, qui la fait rougir jusquaux oreilles, il est dclar bon pour la vente. Ceux de Paul Fval converti taient frapps dostracisme par les metteurs en scne de la littrature contemporaine, et le reste na plus t vendu que par Palm. Mais la Censure frappe impitoyablement toute allusion historique, toute comparaison issue dun voyage, tout idal plus beau que ce que nous avons. Seule limmoralit ne linquite pas. LArt, le bon got et lesprit disparaissent, et des familles de Hollande se rendirent dernirement chez le Consul, pour savoir si elles pouvaient honntement assister une pice, parce quelle tait franaise. La littrature paenne. Dans cette seconde partie, jattaquerai la littrature paenne, mais avec les mmes distinctions ncessaires. Ne croyez pas que les langues mortes furent ngliges dans lglise. Saint Jrme, charg par le pape Damase de mettre en latin tout le volume des Bibles, raconte dans la Prface quil a tudi Cicron et Virgile. Le style de sa traduction est tournure grecque, le latin de son temps. Comme on tudiait les belles-lettres en grec, il a conserv dans le mot--mot la tournure hellnique, que nos bacheliers appellent du latin de cuisine, comme jesus dixil quia et qui est foncirement grecque, ou laccusatif (sous-entendu ), au lieu dablatif. Au Moyen-ge, on prchait en latin. Les potes de la Plade allrent trop loin dans la voie dimitation des Antiques, et Malherbes ramena un langage franais, dj trs perfectionn du temps