sesmag : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

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DEPARTEMENT HALIEUTIQUE UPR MESH Mémoire de fin d’études Pour l’obtention du diplôme d’Agronomie Approfondie Spécialisation Halieutique SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole du golfe de Gascogne. Présenté par : Magali PRIGENT Soutenu le : 15 Septembre 2005

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Page 1: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

DEPARTEMENT HALIEUTIQUE

UPR MESH

Mémoire de fin d’études Pour l’obtention du diplôme d’Agronomie Approfondie

Spécialisation Halieutique

SESMAG : un outil de concertation pour la

gestion du stock de sole du golfe de Gascogne.

Présenté par : Magali PRIGENT Soutenu le : 15 Septembre 2005

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DEPARTEMENT HALIEUTIQUE

UPR MESH

Mémoire de fin d’études Pour l’obtention du Diplôme d’Agronomie Approfondie

Spécialisation Halieutique

SESMAG : un outil de concertation pour la

gestion du stock de sole du golfe de Gascogne.

Présenté par : Magali PRIGENT Soutenu le : 15 Septembre 2005 Devant le Jury : Mr D. GASCUEL .............................. ENSAR Mr O. LE PAPE................................. ENSAR Mr Y. LE ROCH ............................…SMIDAP Mr G. BIAIS..................IFREMER la Rochelle

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Département : Halieutique

Spécialisation : Halieutique

Enseignant Responsable du stage:

M. Gascuel Didier

Cadre réservé à la Bibliothèque Centrale

Auteur(s) : PRIGENT Magali Organisme d’accueil : Département Halieutique UPR MESH.

Adresse complète : 65, rue de Saint Brieuc CS 84215 35042 Rennes Cedex

Année de soutenance : 2005

Titre du mémoire :

SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole du golfe de Gascogne.

Tél : + 33 (0)2 23 48 55 36 Fax : + 33 (0)2 23 48 55 35 Courriel : Didier. [email protected] Maître de stage : M. Gascuel Didier Fonction : Président du département Halieutique

Résumé : L’objectif de cette étude est de créer un outil de concertation entre pêcheurs, scientifiques et

décideurs en s’appuyant sur le cas de la sole commune (Solea solea, Linné, 1758) du golfe de Gascogne (zones CIEM VIIIa,b). Cet outil informatique simule de façon simplifiée et conviviale les procédures d’évaluation des stocks et les prévisions de captures. Il présente deux parties ; l’une centrée sur la co-expertise, l’autre sur des mesures de gestion alternatives. La première partie permet de développer un dialogue et vise à montrer comment la connaissance des professionnels peut éventuellement améliorer le diagnostic et comment la compréhension de ce diagnostic améliore son acceptabilité. La seconde vise à simuler de manière simple les propositions de gestion formulées par les représentants des pêcheurs.

Cet outil montre que le diagnostic est sensible à certains paramètres et notamment au choix des flottilles de tuning. Ceci met en avant l’importance de la qualité des données pour établir un diagnostic fiable. Des fermetures de pêche saisonnières ou des augmentations de maillage pourraient améliorer l’état du stock en diminuant la mortalité par pêche et en augmentant la biomasse de géniteurs. Mais ces mesures impliqueraient des diminutions de captures à court terme. C’est pourquoi, il est nécessaire d’impliquer l’ensemble des acteurs de la filière dans le processus de décision.

Abstract : The purpose of this study is to developpe a cooperation tool between fishers, scientists and

decision-makers applied to the common sole (Solea solea, Linné, 1758) of the Bay of Biscay (zonesCIEM VIIIa, b). This computer tool simulates in a simplified and convivial manner the procedures of stock assessment and the catches forecast. It presents two parts; one dealing with co-expertise, the other with alternative management measures. The first part allows to develop a dialogue and shows how the professionals’ knowledge can improve the diagnosis and how the understanding of this diagnosis improves its acceptability. The second simulates in a simple way the management proposals formulated by the fishermen representatives.

This tool shows that diagnosis is sensitive to some parameters and notably to the choice of tuning fleets. This highligths the importance of the data accuracy to establish a reliable diagnosis. Finally, fisheries closures or increase of mesh size could improve the stock’s state by reducing fishing mortality and increasing the spawning stock biomass. But these measures would implicate reductions of short term catches. That's why, it is necessary to implicate all the stockholders of the field in the decision process.

Mots clés : outil de concertation, sole, golfe de Gascogne, diagnostic, mesures de gestion, simulations

Modalités de diffusion à préciser obligatoirement au verso

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Diffusion du mémoire à remplir par l’auteur avec le maître de stage.

Aucune confidentialité ne sera prise en compte si la durée n’en est pas précisée.

Préciser les limites de la confidentialité (1) :

Mémoire de fin d’études

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Prêt autorisé : oui non

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Durée de la confidentialité (2) : aucune

Fiche de résumé du mémoire de fin d’études :

Résumé diffusable : oui non

Si oui, l’auteur complète l’autorisation suivante :

Je soussigné(e) , propriétaire des droits de reproduction dudit résumé, autorise toutes les sources bibliographiques à le signaler et le publier.

Date : Signature :

Rennes, le

Le Maître de stage (3), L’auteur,

L’Enseignant responsable (3),

(1) L’administration, les enseignants et les différents services de documentation d’Agrocampus Rennes

s’engagent à respecter cette confidentialité. (2) La durée maximale de confidentialité est fixée à 10 ans. (3) Signature et cachet de l’organisme.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont permis, par leurs remarques, leurs conseils et leur disponibilité, l’élaboration de cette étude.

Ces remerciements s’adressent plus particulièrement : A Didier GASCUEL, qui m’a permis de vivre cette expérience et qui a su me faire profiter

de son savoir dans le domaine de la dynamique des populations, ce qui m’a amplement guidée. Aux membres du SMIDAP, et en particulier Yann Le Roch, pour leur suivi continu de mon

travail. A Gérard BIAIS, pour avoir accepté d’être présent à ma soutenance. A Thomas RIMAUD, qui m’a fait profiter de sa connaissance de la pêcherie de sole du

golfe de Gascogne, ainsi que de son expérience à OCIPESCA. A Pascale FOSSCAVE, qui m’a apporté des données nécessaires à mon étude. A l’ensemble des personnes qui ont accepté de me consacrer un peu de leur temps pour

répondre à mon entretien, se rallongeant parfois en des discussions passionnantes. A l’ensemble du département Halieutique d’AGROCAMPUS Rennes, qui m’a permis de

réaliser cette étude dans les meilleurs conditions de travail et dans une bonne ambiance.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION................................................................................................... 1

PARTIE I : CONTEXTE DE L’ETUDE.............................................................. 3

1) De l’exploitation d’une ressource commune à la gestion commune d’une ressource. ......................................................................................................................................3

1.1) les raisons d’être d’une co-expertise et d’une gestion concertée...................................................3 1.2) Comment pallier aux limites de la co-expertise ?..........................................................................3 1.3) Un contexte favorable à la mise en place d’une telle approche.....................................................4

2) La sole commune du golfe de Gascogne : une pêcherie atelier.................................5 2.1) les caractéristiques biologiques de la sole commune ....................................................................5

Répartition géographique et habitat .............................................................................................5 Reproduction et déplacements.......................................................................................................6

2.2) Description de la pêcherie .............................................................................................................7 Evolution et description de la pêcherie .........................................................................................7 Gestion et réglementation .............................................................................................................8

2.3) Etat du stock et recommandations.................................................................................................8 Méthode - Rappels.........................................................................................................................8 Diagnostic .....................................................................................................................................9 Avis et recommandations de l’ACFM..........................................................................................10 Passage d’un plan de reconstitution à un plan de gestion ..........................................................12

PARTIE II : SESMAG, UN OUTIL DE CONCERTATION EN MATIERE DE GESTION DE LA SOLE DU GOLFE DE GASCOGNE........................... 13

1) Les objectifs de l’outil........................................................................................................13 1.1) Un outil de concertation ..............................................................................................................13 1.2) Un outil traitant du diagnostic et des mesures alternatives de gestion ........................................14

2) La construction de l’outil...................................................................................................15 2.1) Des entretiens semi-directifs pour comprendre les attentes des professionnels .........................15 2.2) Modélisations et simulations des différents scénarii ...................................................................17 2.3) Une présentation de l’outil à certains acteurs pour apporter des améliorations ..........................18

PARTIE III : ANALYSE DU DIAGNOSTIC – ETUDE DE SENSIBILITE. 19

1) L’analyse des cohortes .......................................................................................................19 1.1) Ajustement des résultats de la VPA aux résultats obtenus par le groupe de travail ....................19 1.2) Sensibilité du diagnostic au paramètre d’évolution de la pression de pêche « b »......................22 1.3) Sensibilité du diagnostic aux indices d’abondance .....................................................................24

2) Vérification par la méthode XSA....................................................................................25 2.1) Méthode.......................................................................................................................................25 2.2) Résultats et discussion.................................................................................................................25

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3) Conclusion.............................................................................................................................26

PARTIE IV : VERS DE NOUVEAUX MODES DE GESTION...................... 29

1) Calcul du TAC : sensibilité aux résultats du diagnostic et au choix de l’objectif de gestion....................................................................................................................................29

1.1) Rappels sur le mode de calcul des TACs ....................................................................................29 1.2) Sensibilité de l’estimation du TAC aux incertitudes du diagnostic.............................................30 1.3) Le choix de l’objectif de gestion : une étape capitale..................................................................31

2) Le contingentement de l’effort de pêche .......................................................................33 2.1) Un contingentement de l’effort de pêche pour revenir dans les limites biologiques sûres .........33 2.2) Conséquences en terme de captures ............................................................................................34

3) Simulation de fermetures de pêche .................................................................................35 3.1) Méthodologie...............................................................................................................................35

Pré-traitement des données .........................................................................................................35 Estimation des mortalités par pêche aux âges, par métier et par mois.......................................36 Modélisation du type Thompson et Bell ......................................................................................37 Mise en œuvre..............................................................................................................................38

3.2) Simulations et résultats................................................................................................................39 Choix des scénarii de simulation.................................................................................................39 Impact sur les biomasses fécondes et les captures ......................................................................39

4) Simulation d’une augmentation de maillage ................................................................41 4.1) Méthodologie...............................................................................................................................41 4.2) Résultats ......................................................................................................................................42

CONCLUSION...................................................................................................... 45

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................ 46

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INTRODUCTION

Dans l’Union européenne, la fixation des TACs (Totaux Autorisés de Captures) et quotas est aujourd’hui un des instruments privilégiés de la gestion des pêches. Ces mesures sont définies à l’issue d’un processus de décision relativement complexe. Les évaluations des principaux stocks halieutiques sont effectuées par les scientifiques au sein de groupes de travail du CIEM (Conseil International pour l’Exploration de la Mer), et principalement à partir de deux types de données : l’estimation des captures et celles d’indices d’abondance. Ces données sont fondamentalement issues des statistiques de pêche ou des observations scientifiques. Le diagnostic établi par le groupe de travail est soumis à l’ACFM (Advisory Commitee on Fisheries Management, dépendant du CIEM) qui formule un avis. Cet avis est ensuite analysé par le Comité Scientifique, Technique et Economique de la pêche (CSTEP), organe de la commission, qui propose aux ministres de la pêche des mesures de réglementations (TACs et mesures techniques). Il est important de rappeler que les ministres fixent les TACs et quotas après avoir en principe intégré les dimensions socio-économiques, politiques et biologiques de la pêcherie. (annexe 1)

Cette procédure présente plusieurs limites. En particulier, l’organisme décisionnel est souvent bien éloigné des réalités auxquelles sont confrontées les populations de marins pêcheurs. De ce fait, ces derniers ont le sentiment, sans doute justifié, d’être dépossédés d’un réel pouvoir de décision, voire d’une responsabilité dans la gestion des ressources qu’ils exploitent. Par ailleurs, l’évaluation des stocks présente de fortes incertitudes même si elle repose sur des analyses mathématiques et statistiques rigoureuses. C’est pourquoi, les scientifiques sont généralement demandeurs de procédures visant à améliorer la fiabilité des données, particulièrement grâce aux connaissances des pêcheurs.

Pour améliorer ce système, il semble indispensable qu’une collaboration et un réel

dialogue se développe entre les différents acteurs de la filière. Ce constat est d’ailleurs largement partagé. Il fait notamment l’objet de réflexions au sein même du CIEM et de la commission européenne. L’étude présentée ici entre clairement dans cette démarche.

L’objectif de cette étude est de créer un outil de concertation entre pêcheurs,

scientifiques et décideurs en s’appuyant sur le cas de la sole commune (Solea solea, Linné, 1758) du golfe de Gascogne (zones CIEM VIIIa, b). Cet outil simulera de façon simplifiée et conviviale les procédures d’évaluation des stocks et les prévisions de captures. Il présentera deux parties ; l’une centrée sur la co-expertise, l’autre sur des mesures de gestion alternatives. La première partie permettra de développer un dialogue et visera à montrer comment la connaissance des professionnels peut éventuellement améliorer le diagnostic et comment la compréhension de ce diagnostic améliore son acceptabilité. La seconde visera à simuler de manière simple les propositions de gestion formulées par les représentants des pêcheurs. Ces propositions pourront alors être évaluées de manière plus approfondie par les scientifiques, si elles semblent intéressantes.

La sole a été choisie pour cette étude car elle présente une importance stratégique évidente pour les pêcheries du golfe de Gascogne. Les flottilles de la façade Atlantique sont dépendantes de cette espèce et des criées comme Noirmoutier, Royan et Arcachon réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires grâce à la sole (Baranger et al., 2002). D’autre part, cette espèce a fait depuis quelques années l’objet de différents travaux qui rendent d’autant plus facile et utile l’approche proposée ici. On peut en particulier citer le programme OCIPESCA dont l’objectif est

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d’initier une démarche de co-expertise et l’étude du SMIDAP (Syndicat Mixte pour le Développement de l’Aquaculture et de la Pêche des Pays de Loire) au sujet d’un arrêt biologique pour cette espèce.

Enfin, signalons que la présente étude constitue la première phase d’un projet plus large, le

projet GESPECH proposé par le Département Halieutique d’Agrocampus Rennes et financé par la Région Pays de Loire, via le SMIDAP. Ce projet GESPECH devrait, dans une seconde phase, aborder le cas du merlu et de la langoustine. L’étude de ces deux autres espèces sera un moyen de développer une simulation générique avec l’objectif de contribuer au développement d’une démarche de co-expertise et d’évaluer des mesures de gestion alternatives ou complémentaires aux TACS ou quotas.

Ce travail est présenté en quatre parties. La première présente le contexte de l’étude. La

seconde détaillera les objectifs et la méthode de construction de l’outil de concertation. Puis, nous nous pencherons successivement sur les modélisations développées dans chaque partie de l’outil. Une étude de la sensibilité du diagnostic sera menée et pour finir une analyse de certaines mesures de gestion alternatives sera présentée.

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PARTIE I : CONTEXTE DE L’ETUDE

1) De l’exploitation d’une ressource commune à la gestion commune d’une ressource.

1.1) les raisons d’être d’une co-expertise et d’une gestion concertée De nombreux stocks sont à l’heure actuelle surexploités ; c’est un fait que l’on ne peut pas

nier. L’intensification de la pêche impose dès lors une gestion efficace des ressources halieutiques si l’on veut assurer la durabilité des pêcheries.

L’amélioration de cette gestion peut passer, entre autres, par l’intégration des marins

pêcheurs dans le processus d’expertise. C’est ce que l’on nomme « co-expertise ». La co-expertise regroupe la mise en commun des connaissances, l’échange d’informations, le rapprochement des compétences et la mise à disposition de moyens matériels et humains pour améliorer la connaissance d’un stock (Descamps, 2004).

Ce rapprochement entre scientifiques et pêcheurs devrait permettre aux diagnostics de gagner en fiabilité et en clarté. Le savoir scientifique et le « savoir social » sont complémentaires puisque la science halieutique travaille à l’échelle du stock tandis que les pêcheurs ont une connaissance de ce qui se situe à des niveaux locaux (Brêthes, 2000). Les informations provenant de la profession peuvent donc intervenir pour confirmer, moduler, corriger ou compléter la vision biologique. Cette intervention des professionnels serait un moyen de valider ou pondérer les données nécessaires aux scientifiques pour produire des évaluations de stocks.

Une fois l’évaluation du stock réalisée, un TAC est calculé. Mais la gestion par les TACs

est-elle la meilleure ou la seule mesure à prendre ? Les usagers des ressources halieutiques, de part leurs connaissances fondées sur leur expérience, peuvent également participer à la recherche de remèdes et de solutions éclairées. Il est intéressant notamment de tester les propositions de gestion formulées par les professionnels et d’aller vers une gestion concertée des ressources. *

Par de tels dialogues, les mesures seraient aussi mieux comprises et donc davantage

respectées. Actuellement, les pêcheurs n’acceptent pas toujours de bonne grâce les restrictions qui leur sont imposées par les pouvoirs publics. Les conclusions des scientifiques sont parfois, à tort ou à raison, fortement contestées par le monde professionnel. Les mesures prises leur semblent alors inappropriées. « Et si ce qu’on leur dit ne semble pas compatible avec leur propre expérience, leur connaissance du secteur et la manière dont ils appréhendent leurs problèmes, les pêcheurs peuvent être encore moins portés à accepter les contraintes qui leur sont imposées » (Watt, 2001). C’est pourquoi, une implication des marins pêcheurs doit conduire à une meilleure acceptation et mise en œuvre des règles de la Politique Commune des Pêches.

1.2) Comment pallier aux limites de la co-expertise ?

Même si l’information détenue par les professionnels est précieuse, et permettrait une amélioration des évaluations, elle présente des limites.

* Ceci ne préjuge pas de la possibilité, voire de la nécessité, d’associer à ce processus de concertation d’autres usagers présents ou futurs des ressources et écosystèmes marins (environnementalistes par exemple).

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Tout d’abord, les pêcheurs peuvent hésiter à fournir des renseignements sur leurs pratiques de pêche, la distribution du poisson, la composition des captures (…), craignant que ces informations donnent la possibilité aux gestionnaires de leur imposer des mesures contraignantes sur le court terme (Rimaud, 2004). Cela pose le problème de la représentativité des informations fournis par les professionnels. Effectivement, comme le dit Zwanenburg (1999), il se peut que des pêcheurs maintiennent une position sans grande conviction car ils se basent uniquement sur des considérations économiques. Les professionnels peuvent donc être amenés à surestimer ou à sous-estimer un paramètre selon leurs contraintes personnelles et le contexte politique, social et économique qui les entoure. Et si on a affaire à des déclarations frauduleuses, le système conduira à des décisions inappropriées. Il paraît donc essentiel que les services officiels participent au processus, car ils ont le mérite de fournir des points de vue dépourvus de parti pris (Watt, 2001).

Il faut aussi noter que chaque pêcheur a une connaissance de son milieu qui lui est propre et donc qui reflète plus ou moins bien la vérité. De plus, ces connaissances locales résident dans la mémoire des pêcheurs. Or, la mémoire n’est pas parfaite et tend à être de moins en moins fiable au fur et à mesure que le temps passe (Zwanenburg,1999).

Enfin, chaque pêcheur possède des connaissances particulières ayant une forte valeur. En effet, c’est par sa connaissance des zones de pêche, de l’engin utilisé et de la manière de pratiquer son métier qu’un pêcheur va plus ou moins bien rentabiliser son entreprise. Il existe une certaine confidentialité autour de ces données (Rimaud, 2004).

Pour que le système fonctionne bien, il faut donc une véritable coopération entre les

différentes parties intéressées par la gestion des ressources halieutiques. Chacun à un rôle à tenir. Bien entendu, il n’est pas question de confier à d’autres qu’aux scientifiques la responsabilité de l’évaluation, mais les pêcheurs peuvent apporter des informations et des moyens (faciliter les échantillonnages, prospection…) non négligeables. Une bonne communication est indispensable. Et cette bonne communication va de paire avec la crédibilité de l’information (Bennet, 1999). Le challenge est donc de rendre le savoir traditionnel crédible et utilisable.

Il est à noter aussi que cette démarche ne consiste pas à vérifier les résultats scientifiques. On basculerait alors dans la contre-expertise. Il s’agit seulement de confronter et compléter l’évaluation des stocks, basée sur des modèles de dynamique des populations, avec des connaissances de terrain.

1.3) Un contexte favorable à la mise en place d’une telle approche Il semble que l’implication des professionnels dans l’évaluation des stocks soit l’un des

moyens d’améliorer le système actuel. Cette approche est d’ailleurs reconnue par les instances politiques aussi bien au niveau national qu’international mais aussi par les scientifiques.

La Commission européenne estime ainsi qu’il est nécessaire de tenir compte des

connaissances du secteur de la pêche. Elle souhaite « engager le secteur […] à collaborer à des activités scientifiques et à des projets de collecte de données. […] Par ailleurs, le secteur de la pêche peut également être utile pour suggérer des domaines dans lesquels des recherches et des avis scientifiques seraient souhaitables» (Union européenne, 2003, communication 2003/C 47/06). C’est pourquoi, la Commission a pris une série de mesures visant à renforcer le dialogue entre pêcheurs et scientifiques. L’une d’elles est la création des Conseils Consultatifs Régionaux (CCR). Ces CCR permettront aux pêcheurs de travailler plus étroitement avec les scientifiques pour la collecte de données fiables et l’examen des possibilités d’amélioration des avis. Parmi les autres initiatives lancées par la Commission, on peut citer les ateliers régionaux qui se sont concentrés sur des lieux de pêche (les mers Méditerranée et Baltique) ou des stocks spécifiques

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(le merlu, la sardine…) et les consultations ad hoc dont le but est d’améliorer la compréhension entre la Commission, les Etats membres, les pêcheurs et les scientifiques. Enfin, un groupe de travail du Conseil International pour l’Exploitation de la Mer a été formé pour réfléchir à la question, le « Study Group on the Incorporation of Additional Information from the Fishing Industry into Fish Stock Assessments » (SGFI). Afin d’augmenter la transparence des processus, d’améliorer la compréhension du diagnostic et l’usage des données dont les différents acteurs disposent, des « procédures sandwich » sont recommandées par le SGFI. Ces « procédures sandwich » consistent à réunir tous les acteurs de la filière pêche avant et après que le groupe de travail du CIEM établisse le diagnostic. Cela permet aux scientifiques d’obtenir des données supplémentaires avant leur étude et de présenter leurs résultats à l’ensemble des parties (ICES, 2004c).

Au niveau français, les préoccupations sont les mêmes. Une charte a notamment été établie entre la DPMA (Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture), le CNPMEM (Comité National des Pêches et des Elevages Marins) et l’Ifremer pour améliorer la coordination de leurs actions dans le domaine des pêches maritimes. Le principe de base de cette charte est que les professionnels, l’administration et les scientifiques travaillent en concertation. Enfin, au niveau plus local, certaines organisations professionnelles françaises sont engagées dans le programme OCIPESCA concernant notamment la langoustine et la sole du golfe de Gascogne. Ce programme vise à mettre en œuvre une démarche de co-expertise et à développer des méthodes d’approche partagées par les acteurs de la filière pêche.

La présente étude s’inscrit donc dans le prolongement de ces différentes démarches. Elle

vise à développer un outil d’aide à la gestion et à le tester sur le stock de sole commune du golfe de Gascogne.

2) La sole commune du golfe de Gascogne : une pêcherie atelier

2.1) les caractéristiques biologiques de la sole commune Les caractéristiques biologiques de la sole commune ont un effet direct sur la pêche ou sur

l’évaluation des stocks et ne sont pas sans conséquences dans le cadre de la co-expertise. Les informations développées ci-dessous sont les éléments essentiels, un complément est présent en annexe 2.

Répartition géographique et habitat

La sole commune (Solea solea, L., 1758, figure 1), dénommée simplement « sole » dans la suite du rapport, est présente en Méditerranée, en mer Noire, en mer de Marmara et dans l’Atlantique est, du sud de la Norvège au Sénégal (Quéro et Vayne, 1997). Ce poisson benthique se rencontre de la côte jusqu’à des profondeurs de 130-150 m et de préférence sur les fonds meubles (vaseux, sablo-vaseux ou sable fin) dans lesquels il peut s’enfouir.

Figure 1 : Photographie d’une sole commune. (source : © Ifremer / Porche in Biais, 2000)

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Dans ce présent document, seule la sole du golfe de Gascogne des zones CIEM VIII a, b est étudiée.

Reproduction et déplacements La maturité sexuelle des femelles est acquise vers 3-4 ans, à une taille d’environ 31 cm.

Chez les mâles, elle apparaît plus précocement, vers 2-3 ans, à une taille d’environ 22 cm. (Gallet et al., 1998)

Les frayères se situent sur des fonds de 30 à 100 m et la plus importante d’entre-elles se

trouve entre Belle-Île et l’île d’Yeu. La ponte qui s’étale de décembre à avril sur la totalité de la zone est plus précoce au sud du golfe (Bassin d’Arcachon, Gironde) qu’au nord (sud de Belle-Île). Un suivi du Rapport Gonado-Somatique indique que les pontes sont majoritaires entre la mi-janvier et la fin mars (Jacq, 2004). Les femelles n’émettent pas leurs œufs en une seule fois mais en plusieurs lots, répartis sur un mois environ. La ponte est dite successive.

Après éclosion, les larves doivent parcourir une distance d’environ 40 à 80 km pour

rejoindre les nourriceries qui se situent essentiellement dans les baies et estuaires (baie de Bourgneuf, Pertuis Charentais, estuaires de la Loire, de la Vilaine, de la Gironde). Selon Koutsikopoulos (1993), ce transport serait basé sur la diffusion turbulente. Bien que peu efficace (seule une petite partie des larves arrive sur les nourriceries), ce mécanisme est peu variable d’une année sur l’autre. Ceci expliquerait la relative stabilité du recrutement (Forest, 1995).

La colonisation des nourriceries débute à la fin avril. Les jeunes soles passent leurs

premières années à proximité de la côte jusqu’à leur maturité sexuelle. Elles quittent ces habitats à l’âge adulte, en automne, pour des eaux plus profondes où elles se reproduisent, puis reviennent au printemps à la côte.

Figure 2 : Carte des frayères et nourriceries de sole commune du golfe de Gascogne. (source : Lagardère, 2001)

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2.2) Description de la pêcherie

Evolution et description de la pêcherie

Jusqu’en 1985, la pêcherie est constituée surtout de chalutiers. Cependant, à la fin des années 80, deux phénomènes majeurs interviennent (ICES, 2004a) :

• Une diminution de l’impact des crevettiers due au déclin de ce métier et à l’apparition

d’engins plus sélectifs. Depuis 1995, la contribution des crevettiers dans les débarquements de sole est ainsi considérée comme nulle.

• L’intégration de nombreux fileyeurs dès 1985. Actuellement, la France est le principal pays exploitant ce stock avec 90% des

débarquements officiels. La flottille belge contribue au reste des débarquements du golfe de Gascogne. La flottille française est composée de chalutiers de fond et de fileyeurs tandis que la flottille belge est constituée de perchistes. « Selon les années, 1450 à 1500 navires exploitent la sole du golfe de Gascogne pendant au moins une partie de l’année » (Baranger et al., 2002).

Cette pêcherie présente une saisonnalité marquée. L’exploitation suit le comportement

migratoire de l’espèce et s’intensifie en hiver sur les frayères. Ainsi les débarquements sont principalement effectués en début d’année ; plus de 50% de la production est réalisée lors du premier trimestre.

Une analyse par port montre une forte dépendance de certaines criées à cette espèce (figure 3). Ainsi, les criées de Noirmoutier, Royan et Arcachon réalisent au moins la moitié de leur chiffre d’affaires grâce à la sole du golfe. Et pour les criées de l’île d’Yeu, des Sables d’Olonne, de la Cotinière et de la Rochelle, la sole représente plus de 20% de leurs recettes annuelles. L’exploitation de la sole du golfe de Gascogne est donc un élément fondamental de l’équilibre de nombreux ports de pêche de la façade Atlantique.

Figure 3 : Part de la sole du golfe de Gascogne dans le chiffre d’affaires de quelques criées françaises en 2001.

(source : Fédération Bretonne de la Coopération Maritime et LEN CORRAIL in Rimaud, 2004)

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Gestion et réglementation La sole est soumise depuis 1988 au régime de gestion européen par les TACs et quotas. En

ce qui concerne la zone étudiée, le TAC chute fortement en 2002, passant à 4 000 T, et ne cesse de diminuer pour atteindre 3 600 t en 2004. Néanmoins, une augmentation du TAC de 15% est constaté en 2005.

En ce qui concerne les engins de pêche une réglementation est également en vigueur. Le

maillage minimal des chaluts de fond est de 70 mm sauf dans le box merlu où il est de 100 mm. Le maillage des filets est quant à lui limité à 100 mm quelque soit la zone de pêche. Par contre, la longueur des filets n’est pas réglementée au niveau communautaire ni à l’échelle nationale.

Enfin, une taille minimale de capture est définie. Elle est de 24 cm.

2.3) Etat du stock et recommandations

Méthode - Rappels

Le stock de sole du golfe de Gascogne (zones CIEM VIII a, b) est évalué tous les ans par le « Working Group on the assessment of Southern Shelf Demersal Stocks » du CIEM (WGSSDS). Le dernier diagnostic disponible a été formulé en juillet 2004, à partir de données allant de 1984 à 2003. Un diagnostic a également été formulé en juillet 2005, mais les rapports correspondants ne sont pas encore publics et n’ont pas pu être utilisés pour la présente étude. Les scientifiques ont utilisé pour l’étude de ce stock une procédure standard, c’est à dire un modèle d’analyse des cohortes aussi appelé Virtual Population Analysis (VPA) et une calibration par la méthode d’Extended Survival Analysis (XSA). Cette méthode leur a permis d’évaluer l’état actuel du stock et d’élaborer des projections à court terme. L’élaboration des scénarii est basé sur l’approche de précaution. Cette approche de précaution permet de définir les mesures et actions à mener en tenant compte des incertitudes du diagnostic. L’objectif est d'assurer la durabilité des ressources halieutiques et d'éviter que la quantité de géniteurs tombe en dessous d'un minimum biologique. Pour ce faire, des points limites (Blim et Flim) et de précaution (Bpa et Fpa) sont établis.

Plusieurs changements dans la méthode d’évaluation par rapport aux années précédentes

sont à noter : • Le groupe d’âge 1 a été exclu de l’analyse car il existe un problème de fiabilité à cet

âge. • Les données de la flottille de tuning* de la Rochelle ont été divisées en 2 périodes

(1984-1993 et 1994-2003). Un changement de la capturabilité, dû notamment au développement des filets et entraînant un effet négatif sur l’accès des chalutiers aux zones de pêche, explique cette division.

* flottille de tuning : flottille de référence dont les captures par unité d’effort servent à l’étalonnage de l’analyse des cohortes. Ce processus d’étalonnage est aussi appelé calibration.

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• La mortalité par pêche Fbar ne prend plus en compte l’âge 2 qui n’est pas totalement recruté. Mais ce dernier point est discuté par le groupe de révision et l’ACFM (Advisory Committee on Fishery Management) qui considèrent préférable de garder Fbar 2-6 pour être cohérent avec les résultats des années antérieures.

Quant aux hypothèses utilisées pour la XSA, elles sont exposées ci-dessous :

• On ne prend pas en compte de taper-time* qui est censé donner plus de poids aux

données récentes des flottilles.

• Le shrinkage** se fait sur cinq ans et trois classes d’âge. Il vaut 1.5 en ce qui concerne les mortalités par pêche moyennes et 0.2 en ce qui concerne les effectifs moyens.

Diagnostic Le diagnostic (figures 4 et 5) montre les évolutions suivantes : • Les captures ont augmenté régulièrement jusqu’en 1994 pour atteindre 7 000 t et sont

en baisse depuis lors (3 963 t en 2003). • De 1984 à 2002, la mortalité par pêche des classes d’âge 3 à 6 suit une tendance

générale à la hausse et atteint en 2002 une valeur très élevée (0.86). Cependant, en 2003 elle est estimée à 0.48, ce qui est 44% inférieur à 2002. Cette diminution permet de repasser sous le seuil de mortalité limite (Flim = 0.5) défini par l’ACFM, mais pas sous le seuil de précaution (Fpa = 0.36).

• Depuis 1992, le recrutement est moindre par rapport aux années antérieures, mais

relativement stable, à l’exception de 2001 qui montre un recrutement plus faible. • La biomasse féconde a augmenté de 1985 à 1993 et est passée sur cette période de

12 300 t à 16 600 t. Depuis, elle diminue constamment et atteint 9 700 t en 2003. Cette biomasse est inférieure à la biomasse de précaution (Bpa = 13 000 t) définie par l’ACFM depuis 1999.

* l’utilisation d’un taper consiste à donner des poids différents aux différentes années au sein d’un processus d’ajustement à une série chronologique. ** Le « shrinkage » est un processus statistique utilisé dans le logiciel XSA de façon à contraindre le degré de variation des estimations paramétriques entre années ou âges consécutifs. La mortalité par pêche et le recrutement sont parfois extrêmement difficiles à estimer de façon suffisamment précises pour les années les plus récentes ; le « shrinkage » permet alors aux scientifiques de contraindre les valeurs de la dernière année de façon à ce que la variabilité reste à l’intérieure d’une plage de valeurs définie par l’utilisateur.

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10

Figure 4 : Evolution des captures et de la mortalité par pêche du stock de sole du golfe de Gascogne (zones CIEM VIII a,b). (source : ICES, 2004a)

Figure 5 : Evolution du recrutement et de la biomasse féconde du stock de sole du golfe de Gascogne (zones CIEM VIII a,b). (source : ICES, 2004a)

Avis et recommandations de l’ACFM La communauté européenne a décidé d’appliquer l’approche de précaution pour ce stock.

Les principes d’action pour protéger la ressource et pour permettre une exploitation durable sont donc décidés à partir des points de référence biologiques. Ces points de référence sont actuellement controversés et une révision globale est nécessaire. Comme pour de nombreux stock, ce problème de définition repose sur une absence de relation stock-recrutement claire (figure 6). En effet, un grand nombre d’œufs pondus n’engendre pas forcément un fort recrutement. Mais cela n’empêche pas qu’ il existe un seuil de reproducteurs en dessous duquel le recrutement a de fortes probabilités de mettre en péril la durabilité de l’exploitation (Jacq, 2004).

Fpa

Bpa

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Figure 6 : Recrutement à l’âge 2 du stock de sole du golfe de Gascogne (zones CIEM VIII a, b) en fonction de la biomasse de géniteurs. (source : ICES, 2004b)

Pour établir un avis et des recommandations, l’ACFM a repris les points de référence

biologiques définis en 2001. En 2003, la biomasse de géniteurs est en dessous de Bpa et la mortalité par pêche se situe entre Flim et Fpa (figure 7). L’ACFM classe donc ce stock comme présentant un risque de réduction de la capacité reproductrice et comme étant exploité de manière non soutenable. Cependant, la perception de l’état du stock est meilleure que l’an dernier.

Figure 7 : Evolution temporelle de la mortalité par pêche et de la biomasse féconde et

confrontation aux points de référence (sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b - source : ICES, 2004b)

Comme l’année précédente, il est recommandé de diminuer la mortalité par pêche, pour l’amener sous le seuil de précaution (soit Fpa = 0.36). Cette réduction permettrait également à la biomasse féconde de revenir au dessus du seuil Bpa en 2006. Elle se traduirait par des captures en 2005 de 4 100 t. Cette valeur définit donc le TAC recommandé (figure 8).

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Prévisions à court terme

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0Fbar (âge 2-6)

captures 2005 tonnes

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

SSB 2006 tonnes

Figure 8 : Prévisions à court terme pour le stock de sole du golfe de Gascogne.

(zones CIEM VIIIa, b – source : ICES, 2004 a et b)

Passage d’un plan de reconstitution à un plan de gestion

Suite à des évaluations pessimistes, la Commission européenne a proposé en décembre 2003 un plan de reconstitution du stock de sole du golfe de Gascogne (Communauté européenne, 2003, proposition 2003/0327 (CNS) COM (2003) 819 final). L’objectif était alors de ramener le stock à l’intérieur des limites biologiques de sécurité sur une période de 5 à 10 ans. Dans la définition même du plan de reconstitution, l’atteinte de cet objectif passe par une limitation de l’effort de pêche (en KW-jour), une gestion pluriannuelle du TAC et un renforcement des mesures de contrôle.

Cependant, l’évaluation plus optimiste du stock en 2004 tend à démontrer qu’un plan de

reconstitution n’est plus nécessaire. Les scientifiques considèrent certes que le stock de sole n’est pas encore à un niveau conforme aux seuils de précaution (Bpa et Fpa) mais ils estiment que la sole du golfe n’est pas en deçà des limites biologiques sûres puisque la mortalité par pêche est actuellement en dessous du niveau limite Flim. Au vu de ces résultats, le parlement a adopté en avril dernier le rapport de consultation du général Morillon, qui propose un plan de gestion plutôt qu’un plan de reconstitution. Selon l’article 6 du règlement (CE) N° 2371/2002 (Union européenne, 2002), un plan de gestion vise « à maintenir le volume des stocks dans les limites biologiques sûres pour les pêcheries exploitant des stocks dont le volume se trouve au niveau des limites biologiques raisonnables ou dans celle-ci ». De plus, « dans le cadre d’un plan de gestion, plus souple par nature, les professionnels français exploitant la sole dans les zones VIII a, b peuvent jouer un rôle non négligeable vis-à-vis du contenu des mesures en veillant notamment à limiter leur impact économique » ( Le Roch et al., 2005).

TAC

Fpa

Bpa

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PARTIE II : SESMAG, un outil de concertation en matière de gestion de la sole du golfe de Gascogne

1) Les objectifs de l’outil

L’outil SESMAG (Simulateur d’Evaluation de Stock et de Mesures Alternatives de Gestion) est un simulateur informatique, développé sous environnement EXCEL, et qui permet de représenter et manipuler de manière simple et convivial les différentes étapes de l’évaluation et de l’avis de gestion d’un stock halieutique. Cet outil a comme but premier de favoriser le dialogue entre les différents acteurs de la filière pêche au sujet du stock de sole commune du golfe de Gascogne. Il s’agit d’un outil de concertation. Or, aujourd’hui, la notion de concertation est de plus en plus utilisée mais n’est que rarement définie. De plus, il faut remarquer que règne, à l’heure actuelle, une grande confusion quand il s’agit de désigner un processus de dialogue entre plusieurs parties. C’est pourquoi, avant de développer plus en détail les objectifs de l’outil, il est nécessaire de définir ce que l’on entend par concertation.

1.1) Un outil de concertation La concertation, selon la définition du Robert, est « le fait de s’entendre pour agir de

concert avec une ou plusieurs personnes ». Selon Bellenger (1995), il s’agit d’une disposition d’esprit visant le rapprochement, la recherche de cohérence, la participation, la coordination des volontés et des efforts. De plus, reconnaître la concertation implique de la part des décideurs d’accepter qu’il n’y ait plus deux catégories d’acteurs, ceux qui décident et ceux qui subissent sans avoir leur mot à dire. La concertation permet aux acteurs concernés par un sujet, de s’exprimer, de donner leur avis, de peser sur la décision finale voire d’y participer (Pennanguer, 2005).

Dans le cas présent, nous pouvons parler de concertation car il s’agit d’impliquer l’ensemble des acteurs de la filière pêche dans la définition des objectifs et des moyens de gestion à mettre en œuvre. Certes, le conseil des ministres de la pêche restera toujours le décideur final mais on peut toutefois penser qu’il est nécessaire que cette décision prenne en considération l’avis de l’ensemble des protagonistes. La concertation est donc considérée comme un processus de dialogue visant à développer une vision commune dans un objectif d’échange d’informations. Notons également qu’elle va plus loin qu’une simple consultation car elle tente d’adapter les décisions aux besoins des acteurs en ajustant les intérêts de chacun (Pennanguer, 2005).

De plus, nous pouvons parler de concertation et non de médiation car ce processus ne fait pas appel à un tiers extérieur. En effet, La médiation, selon la définition du Robert, est une « entremise destinée à mettre d’accord, à concilier ou à réconcilier des personnes, des parties ». Nous retiendrons de cette définition deux éléments : le premier est que la médiation fait appel à un tiers (entremise) ; le deuxième est que la médiation permet de mettre d’accord (médiation de projet) ou de réconcilier (médiation de conflit) (Barret, 2003). Par ces définitions, nous comprenons bien la différence qui existe entre médiation et concertation : l’un fait appel à un médiateur qui est une personne neutre, l’autre non. Et l’outil SESMAG est un outil développé dans l’optique d’une utilisation en présence à la fois des représentants de professionnels, des

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scientifiques et des décideurs mais ne nécessitant pas la présence d’une personne neutre ; c’est pourquoi on peut parler d’outil de concertation.

A ce niveau, on peut se demander comment s’intègre l’outil dans le processus global de

concertation. Un tel processus comprend le plus souvent six composantes principales qui se juxtaposent ou se suivent dans le temps (Barret, 2003) :

1) La préparation du processus. Cette étape comprend le diagnostic initial qui entraîne un

besoin de dialogue, 2) Le lien avec l’ensemble de la population concernée, 3) Les réunions de dialogue proprement dites, 4) Le diagnostic commun, 5) Les éventuelles expertises ou études complémentaires, 6) Le suivi de l’accord. L’outil SESMAG pourrait tenir une place importante dans les étapes 3 et 4 du processus.

En effet, cet outil permet de reprendre les éléments du diagnostic initial, c’est à dire le diagnostic des scientifiques, pour les approfondir et les élargir. L’utilisation d’un tel outil doit se faire lors de réunions de dialogue entre représentants de professionnels, scientifiques et décideurs. Cela permettra d’accroître le niveau de compréhension mutuelle et d’instaurer un dialogue. Mais le dialogue autour d’une table n’est concevable qu’avec un nombre limité de participants. Chaque groupe d’acteurs devra donc être représenté, c’est pourquoi l’outil s’adressent aux représentants de professionnels qui feraient le relais avec les marins pêcheurs.

1.2) Un outil traitant du diagnostic et des mesures alternatives de gestion

L’outil SESMAG présente deux parties : une première qui traite du diagnostic lui-même et une seconde qui envisage des mesures alternatives de gestion.

La première partie a comme objectif de faire comprendre le diagnostic et de montrer qu’il

est sensible à certains paramètres comme les flottilles de tuning. Pour ce faire, l’outil montre que le choix des paramètres d’entrée a une grande influence aussi bien sur l’estimation de la mortalité par pêche que sur celle de la biomasse des géniteurs des dernières années. Cette démonstration est faite par l’intermédiaire d’une étude de sensibilité des résultats de l’analyse (voir pages 23-26). Cette partie est également l’occasion d’amener un dialogue sur les différentes étapes du diagnostic et donc d’améliorer l’acceptabilité de ce dernier par les professionnels. Elle permet aussi de mettre l’accent sur l’importance de la qualité des données pour aboutir au diagnostic le plus réaliste possible. Par là, il faut espérer que tous prendront conscience qu’il faut agir ensemble pour pouvoir améliorer les données utilisées dans l’étude scientifique.

La seconde partie aborde la question de la gestion du stock grâce à plusieurs sous parties. Dans un premier temps, se pose la question de l’objectif que l’on souhaite atteindre.

Effectivement, avant de choisir une mesure de gestion il faut se fixer un objectif d’aménagement et cela est une étape très délicate. Plusieurs choix sont alors possibles. On peut viser par exemple un taux particulier de mortalité par pêche tel que Fpa ou vouloir atteindre Bpa le plus rapidement possible ou encore vouloir maximiser sur le long terme le rendement par recrue. Et le choix de l’objectif est crucial car il va permettre de fixer le TAC. A chaque objectif correspond une mortalité par pêche et l’outil, à ce niveau, montre comment le choix d’une mortalité par pêche influe sur le TAC de l’année et la biomasse de géniteurs de l’année suivante.

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Dans un second temps, l’outil permet de simuler différentes évolutions de la mortalité par pêche. Les utilisateurs peuvent ainsi tester plusieurs scénarii et voir l’impact que cela a en terme biologique et en terme de captures. Il est alors possible de savoir quelle variation de la mortalité par pêche permet de rester ou revenir à l’intérieur de la zone de sécurité délimitée par les valeurs de Bpa et Fpa.

Enfin, se pose la question de la mesure de gestion à mettre en place pour réguler la mortalité par pêche. Depuis quelque temps, la méthode de régulation adoptée est la limitation des captures grâce à des TACs. Mais cette méthode indirecte de contrôle de la mortalité par pêche pose certains problèmes. La définition d’un TAC et de quotas n’a notamment pas permis de conserver les stocks même si elle a peut être évité une détérioration plus rapide de ces derniers. Ce système est aussi souvent montré du doigt pour ses divers effets. On lui reproche d’accentuer la course à la pêche entre les exploitants, de favoriser la surcapacité, d’engendrer des conflits et de produire des effets négatifs sur l’activité à terre (Parlement européen, 1998). On se demande alors, face à de telles remarques si la mesure de gestion par des TACs est la meilleure ou la seule envisageable. C’est pourquoi, il paraît intéressant de se pencher sur d’autres méthodes de gestion, alternatives ou complémentaires, telles que des fermetures de pêche ou une réglementation différente des maillages. L’outil SESMAG permet d’explorer l’impact que peut avoir ces deux autres types de mesures sur le stock et sur les captures.

2) La construction de l’outil La construction de l’outil s’est faite en plusieurs étapes qui sont explicitées dans les

paragraphes suivants.

2.1) Des entretiens semi-directifs pour comprendre les attentes des professionnels Des rencontres avec différents représentants de professionnels ont permis de leur présenter

le projet et de comprendre quelles sont leurs attentes et préoccupations vis à vis du mode de gestion actuel des pêches. Ces enquêtes de terrain ont été un des moyens pour identifier les scénarii d’évaluation et de gestion à tester et à incorporer dans l’outil de concertation. Bien entendu, l’identification de ces scénarii est passée également par l’expérience et les connaissances acquises lors du projet OCIPESCA. Mais les données disponibles (rapports divers, discussions avec les collaborateurs, réunions…) ont pu être enrichies par ces entretiens semi-directifs. Néanmoins, vu que certaines informations sur les scénarii à tester étaient déjà en ma possession, le nombre d’entrevues pouvait être assez réduit.

Le choix des personnes à rencontrer constitue un point sensible auquel il convient

d’apporter une attention particulière. De plus, le nombre d’entretien étant restreint, il me fallait rencontrer quelques personnes représentatives. Les personnes choisies l’ont été soit pour leurs connaissances de la pêcherie de sole, soit pour leur implication dans des démarches de co-expertise telles que OCIPESCA. Le choix de ces personnes m’a été en partie suggéré par Thomas RIMAUD et Yann LE ROCH. La liste suivante présente les personnes rencontrées avant la construction même de l’outil.

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M. Dattin : Directeur de L’OPPAN (OP de Noirmoutier), secrétaire du CLPMEM de Noirmoutier et secrétaire de la FEDOPA (Fédération des Organisations de producteurs de la Pêche Artisanale).

M. Bertin : Directeur de la SOCOSAMA (Société Coopérative Sablaise de Marins pêcheurs), président du comité de pilotage sole OCIPESCA et président du groupe de travail poissons plats de l’AEOP (Association Européenne des Organisations de Producteurs).

M. Autret : Secrétaire général du CLPMEM Loire Atlantique sud et président du CRPMEM Pays de Loire.

Le choix d’un entretien de type semi-directif s’est fait naturellement de façon à laisser

l’interviewé libre de ses réponses et de l’ordre dans lequel il aborde les différents thèmes. De cette manière, il est possible de capter la spontanéité de l’interviewé, de le laisser développer les points qui lui semble importants et de tisser un réel dialogue. Il est à noter aussi qu’une présentation la plus brève possible, et de façon la plus neutre, de ma personne et du sujet a permis d’éviter tous biais des entretiens. De plus, le projet GESPECH et le programme OCIPESCA n’étaient pas évoqués. Cependant, un document distribué en fin d’interview exposait plus explicitement le stage.

En préparation des entrevues, un guide d’entretien est réalisé (annexe 3). Un tel guide

prévoit les grands thèmes à aborder et permet une meilleure maîtrise de l’entrevue. Ce questionnaire vise à recueillir les éléments d’information suivants :

- Le système de référence. Cela consiste à amener la personne à parler d’elle, de son parcours,

de ses fonctions, de ses rapports avec les autres acteurs de la filière pêche. L’idée est alors d’identifier les valeurs et références qui vont régir sa perception (Tartarin, 2003).

- Sa vision de la co-expertise et de la co-gestion. Le but est alors de savoir quelles

connaissances sont nécessaires pour gérer la pêcherie et qui les détient. On cherche aussi à connaître la vision personnelle de la personne à ce sujet, ses ambitions, ses craintes et ses regrets.

- Sa vision d’un outil de concertation en matière de gestion des pêches. Cette partie permet

de connaître les attentes de la personne vis à vis d’un tel outil (forme de l’outil, informations et données à y insérer, scénarii à tester…).

Plusieurs grandes idées sont ressorties de cette démarche. Tout d’abord, tous souhaitent

une plus grande implication des marins pêcheurs dans le système de gestion des pêches afin d’améliorer les statistiques utilisées dans les diagnostics. Lorsque l’on évoque des programmes visant à associer scientifiques et professionnels l’optimisme prime. En ce qui concerne l’outil, il doit être simple. Ils aimeraient tous que cet outil intègre en plus de la partie biologique, de l’économie et du social. Enfin, en ce qui concerne les mesures de gestion à tester, les opinions divergent. Mais il semble intéressant de se pencher sur des périodes de fermetures et des évolutions de maillage ou des augmentations de taille marchande. En annexe 4, de plus amples détails sont disponibles grâce à un compte rendu des entretiens.

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2.2) Modélisations et simulations des différents scénarii L’outil de concertation se doit d’être simple, convivial et ludique. Nous avons donc choisi

de le développer sous tableur EXCEL. D’autre part, des feuilles EXCEL déjà existantes et utilisées pour la formation des ingénieurs halieutes rendaient le travail plus aisé sur ce logiciel. Il est à noter également que ce simulateur ne vise pas à remplacer la méthode standard qui reste la référence (logiciel XSA utilisé par les groupes de travail du CIEM), mais à tester par approximation, différentes mesures alternatives de gestion ainsi que la sensibilité des diagnostics à différentes hypothèses. Le logiciel choisi devait donc permettre aux acteurs de la filière pêche de tester aisément et rapidement différents scénarii.

De plus, l’outil développé dans le cadre du stage de fin d’études est une première version d’un outil de concertation plus général. Cela permet de se poser plusieurs questions sur la forme et le fond avant de le généraliser à d’autres espèces. Les termes utilisés doivent notamment être compris par des acteurs ayant des connaissances hétéroclites au sujet de la dynamique des populations. C’est pourquoi l’outil utilise un langage simple. La présence d’un glossaire permet d’aider les personnes les moins expérimentées, à comprendre toutes les nuances et termes utilisés. Une mise en page cohérente, l’ajout de graphiques simples et permettant de visualiser rapidement les conséquences des scénarii, l’association d’un langage visuel (couleurs, smileys…) sont autant d’aspects qui aident à la compréhension générale. Enfin, un document à lire avant tout emploi, donne quelques conseils pour se servir de l’outil de façon optimisée et énumère les conditions d’utilisation (annexe 5).

Avant de passer à l’étape même de modélisation, il faut récupérer les bases de données

indispensables. Les données du WGSSDS sont utilisées pour réaliser une VPA non calibrée puis une VPA calibrée sur un indice global d’abondance :

- Les données de captures sont disponibles depuis 1984. - Trois séries d’effort de pêche nominal (heures de pêche) et de LPUE sont utilisées. Il s’agit de

deux séries françaises (La Rochelle et les Sables d’Olonne) et une série belge. Il est à rappeler que ces flottilles de tuning ne regroupent que des chalutiers.

- La composition en âge, taille et poids des captures est fournie par échantillonnage sur les

chalutiers et à partir des campagnes scientifiques. Sept classes d’âge sont considérées dans l’analyse : du groupe 2 au groupe terminal 8+.

- La mortalité naturelle est présumée égale à 0.1 pour toutes les classes d’âge et toutes les

années. - La même ogive de maturité est appliquée sur toutes les années de l’étude.

Cependant, ces données ne sont pas suffisantes pour simuler des fermetures saisonnières de pêche et montrer les conséquences que cela entraîne en terme de biomasse et en terme de captures sur les métiers de chalutier et fileyeur. Pour se faire, il faut des statistiques mensuelles de captures de sole, par métier, dans les divisions CIEM VIII a, b. Par le biais de l’observatoire de l’AGLIA (Association de Grand Littoral Atlantique), des données issues de déclarations de log-books et comprenant les navires immatriculés dans la zone allant de St Nazaire à l’Espagne ont pu être obtenues (les données de St Nazaire n’étant que parcellaires). Rappelons que le règlement communautaire de contrôle des activités de pêche impose à tous les bateaux de plus de 10 mètres de remplir le journal de bord des communautés européennes ou log-book. Ce

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document donne des renseignements sur les engins utilisés, le temps de pêche, les zones fréquentées et le poids de la pêche. Ces informations détaillées par bateau et par marée ne sont en général collectées et enregistrées dans le système des statistiques de pêche qu’à la condition que la production ait été commercialisée, au moins en partie, en criée. Ainsi, ces données sont partielles et incomplètes. Mais elles ont été complétées par les données de l’OP PROMA. On estime avoir ainsi une répartition mensuelle des captures représentative de la pêcherie de sole du golfe de Gascogne.

Les méthodes de modélisation sont détaillées et expliquées dans les chapitres suivants.

Notons également qu’en annexe 6 sont visibles certaines captures d’écran de l’outil SESMAG, pouvant donner une idée plus précise du résultat final.

2.3) Une présentation de l’outil à certains acteurs pour apporter des améliorations

Pour améliorer l’outil, plusieurs tests auprès de différents utilisateurs potentiels ont été réalisé. Les personnes rencontrées à cette étape de l’élaboration de l’outil sont les suivantes : Yann Le Roch : permanent du SMIDAP.

Thomas Rimaud : Chargé de mission OCIPESCA sole.

M. Biseau : Responsable du laboratoire "Biologie des Pêches" et du projet "Avis-Expertise" de l’IFREMER Lorient.

M. Douard : Directeur adjoint de l’OP PROMA.

Cela m’a permis d’avoir des regards extérieurs sur l’outil et de l’évaluer. Les différentes

remarques ont conduit à des modifications visant à améliorer la compréhension générale et à préciser certaines hypothèses faites lors des modélisations.

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PARTIE III : Analyse du diagnostic – Etude de sensibilité

1) L’analyse des cohortes

Une analyse des cohortes ou VPA sur tableau complet est réalisée sous le logiciel EXCEL selon une procédure de calcul en mode inverse. Cette méthode permet d’estimer les paramètres démographiques et d’expliquer l’histoire passée du stock et de son exploitation. Elle présente l’avantage de la simplicité (VPA non calibrée ou calibrée sur un indice d’abondance unique) et de la convivialité (interface EXCEL), mais ne reproduit que de manière approximative l’évaluation réalisée par le groupe de travail (VPA calibrée). Dans un premier temps, une analyse est faite de manière à ce que les résultats s’ajustent au mieux avec ceux du groupe de travail. Par la suite, une étude de sensibilité est menée.

1.1) Ajustement des résultats de la VPA aux résultats obtenus par le groupe de travail Les données et les résultats de la VPA se présentent sous forme de matrices avec en ligne

les classes d’âge t, et en colonnes les années notées y. Pour faire le diagnostic, il faut disposer des captures aux âges (Ct, y) et de la mortalité naturelle M. Cette dernière est supposée égale à 0.1 pour toutes les classes d’âge et toutes les années. Ces données permettent d’estimer les matrices d’effectifs du stock et de mortalité par pêche. Les calculs se font alors à partir de deux équations principales. Les mortalités par pêche F sont calculées par la relation (1) et l’effectif d’une classe d’âge pour une année (Nt, y) est donné par l’équation de Pope (2).

(1) Ft, y = Ln (Nt, y/Nt+1, y+1) - Mt, y

(2) Nt, y = Nt+1, y+1 eMt, y + Ct, y eMt, y/2. La seconde équation permet de calculer les effectifs d’un groupe d’âge à partir de ceux du

groupe d’âge supérieur, mais les calculs doivent être initialisés pour le groupe terminal. Le groupe d’âge 8 étant un groupe d’âge +, l’initialisation se fait sur l’âge 7. En outre, on émet l’hypothèse que la mortalité par pêche de la classe 8 est égale à la mortalité par pêche de la classe 7 et ce pour toutes les années. C’est d’ailleurs ce que fait le groupe de travail du CIEM. On initialise également la mortalité de chaque groupe d’âge pour la dernière année du diagnostic.

Ces mortalités F terminales sont estimées par une procédure de stabilisation, en s’appuyant

sur les deux hypothèses suivantes:

La mortalité par pêche de l’âge 7 est considérée égale à la moyenne des mortalités par pêche des âges 4 à 6. On a donc la relation suivante :

F7 = F8 = F4-6 (3) Cette hypothèse s’explique car, à partir de l’âge 4, un plateau apparaît en ce qui concerne les mortalités par pêche aux âges (figure 9).

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20

0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

2 3 4 5 6 7 8 9classes d'âge

mortalité par pêche

19971994

Figure 9 : Mortalité par pêche aux âges pour deux années différentes. (sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b - source : ICES, 2004a)

Le vecteur mortalité par pêche de 2003 est égal à la moyenne des trois années antérieures

multipliée par un coefficient d’évolution de l’effort de pêche noté « b ». Soit : F2003 = b F2000 – 2002 (4)

Les équations (3) et (4) sont résolues par itérations en partant d’une valeur quelconque. A

chaque itération, les matrices [F] et [N] sont calculées (équations 1 et 2). On en déduit les valeurs de F4-6 et de F2000 – 2002 qui sont utilisées à l’itération suivante comme valeur d’initialisation. Cette procédure est répétée jusqu’à stabilisation des résultats (i.e. respect des équations 3 et 4).

Ces calculs sont menés pour différentes valeurs du paramètre b. On retient finalement la

valeur qui conduit à des résultats les plus proches possibles de ceux du groupe de travail (b = 0.7). De plus, afin d’ajuster au mieux les résultats de la VPA avec ceux du groupe de travail, la moyenne des mortalités par pêche des âges 4 à 6 a été multiplié par un coefficient « a ». L’ajout de ce coefficient « a » est dû au fait que la présence d’un plateau, à partir de l’âge 4, en ce qui concerne les mortalités par pêche aux âges n’est pas systématique quelque soit les années. Ce coefficient « a » permet alors d’éviter un décalage trop important entre les résultats de la VPA et ceux des scientifiques dès les premières années du diagnostic. Il prend les valeurs suivantes : - a = 1.5 de 1984 à 1992 puis 1.1 les années ultérieures.

Il est possible de comparer les résultats de la VPA (mortalité par pêche F3-6 et biomasse de géniteurs) avec ceux des scientifiques du WGSSDS grâce aux figures 10 et 11. Ces figures montrent que la méthode par approximation utilisée ici reconstitue globalement bien l’évaluation réalisée par les scientifiques. Même si quelques écarts apparaissent dans les périodes anciennes, notamment pour la SSB (biomasse de géniteurs), les tendances sont identiques pour les deux méthodes et les valeurs sont très proches pour les années récentes.

Page 31: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

21

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1980 1985 1990 1995 2000 2005

années

F 3-6

résultat de la VPA F3-6 du groupe de travail

Figure 10 : Comparaison de la mortalité par pêche (F3-6) obtenue à partir de la VPA avec les

résultats du groupe de travail du CIEM. (sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b)

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

1980 1985 1990 1995 2000 2005

années

SSB (tonnes)

résultat de la VPA SSB du groupe de travail

Figure 11 : Comparaison de la biomasse de géniteurs obtenue à partir de la VPA avec les

résultats du groupe de travail du CIEM. (sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b)

Page 32: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

22

1.2) Sensibilité du diagnostic au paramètre d’évolution de la pression de pêche « b » Une étude de la sensibilité des résultats de l’analyse est conduite pour différentes valeurs

de « b ». Ce coefficient multiplicateur « b » varie de façon plausible entre 0.6 (forte diminution de la pression de pêche en 2003) et 0.9 (diminution de 10% comparativement à 2000-2002). Cette gamme de valeur a été définie en considérant « plausibles » les résultats qui ne s’écartent pas trop de ceux du groupe de travail. Pour cela, on s’appuie sur une analyse du coefficient de corrélation de Pearson entre la série F3-6 du groupe de travail obtenue de 1997 à 2003 et cette même série obtenue par la méthode approchée pour différents « b ». La valeur critique du coefficient de corrélation étant de 0.729 pour un risque de 0.05, « b » peut prendre des valeurs comprises entre 0.6 et 0.9 (figure 12).

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2

valeur de b

coefficient de corrélation

Figure 12 : Détermination de la gamme de valeur du coefficient d’évolution de l’effort de pêche « b » : corrélation entre la série du groupe de travail et les résultats de la méthode approchée.

Une fois la gamme de valeur du coefficient « b » définie, une étude de la sensibilité du diagnostic en ce qui concerne la mortalité par pêche et la biomasse de géniteurs est menée. La méthode a ainsi une vertu pédagogique. Elle permet d’illustrer le diagnostic aux utilisateurs potentiels de SESMAG et montre quels sont les éléments fiables et quels sont les résultats plus incertains.

Compte tenu de la propriété de convergence de l’analyse des cohortes, les résultats

apparaissent indépendants de la valeur du paramètre « b » jusqu’en 1998 (figure 13). Quelque soit la valeur du paramètre « b », les mortalités par pêche moyennes (figure 13 a)

augmentent régulièrement sur toute la période, avec cependant des fluctuations importantes les dernières années. Un pic de mortalité est observé en 2002. Ce pic s’explique par les conditions climatiques favorables (fortes houles) qui ont régné cette année-là et qui ont permis de fortes captures. En revanche, en 2003, on observe une réelle baisse de la pression par pêche (forte diminution de F3-6 ente 2002 et 2003), ce qui est cohérent avec le fait d’admettre une valeur du coefficient « b » inférieure à 1.

Valeur critique

Page 33: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

23

Pour la biomasse de géniteurs, selon la valeur du paramètre « b », le diagnostic est assez semblable avec une tendance générale à la baisse depuis 1993 (figure 13 b). Avec une valeur de 0.9, cette baisse est de l’ordre de 60% sur cette période. Il n’en est pas de même avec une valeur de 0.6. Dans ce cas, la biomasse de géniteurs baisse de 1993 à 2002 et montre une légère hausse en 2003. Cependant, on observe une diminution nette de 40%. Ces valeurs montrent que, quelque soit les hypothèses faites sur l’évolution récente de l’effort de pêche, et donc quelque soit les incertitudes du diagnostic, l’exploitation du stock est intense.

13 a : évolution de la mortalité par pêche moyenne (âge 3 à 6)

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1 980 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005

années

F3-6

b = 0.6

b = 0.7

b = 0.8

b =0.9

13 b : évolution de la biomasse de géniteurs.

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

1 980 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005années

SSB (tonnes)

b = 0.6

b = 0.7

b = 0.8

b =0.9

Figure 13 : Résultats de l’analyse des cohortes et sensibilité au paramètre d’évolution de la

pression de pêche « b ».

Page 34: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

24

1.3) Sensibilité du diagnostic aux indices d’abondance Comme nous venons de le voir dans le paragraphe précédent, le diagnostic présente une

certaine sensibilité par rapport à la mortalité par pêche que l’on choisit pour la dernière année. Se pose alors la question de la sensibilité du diagnostic par rapport au choix des flottilles de tuning. En effet, ce choix est contesté par les professionnels et il est donc intéressant de faire une calibration de la VPA en tenant compte uniquement d’une flotte témoin (soit la flotte de la Rochelle, soit la flotte des Sables d’Olonne) pour illustrer l’impact que cela peut avoir.

Pour se faire, une recherche du coefficient d’évolution de l’effort de pêche « b » correspondant à la calibration par une flotte de tuning donnée est effectuée. Il faut rappeler que l’on a la relation suivante :

U = q * B où U = indice d’abondance, ici il s’agit des LPUE ou débarquements par unité d’effort

obtenus dans le rapport du groupe de travail (ICES, 2004 a, p 422). q = coefficient de capturabilité.

B = biomasse moyenne de la population, donnée par la VPA et qui est donc fonction du coefficient « b » d’évolution de l’effort de pêche.

Pour chaque flottille de tuning, il s’agit donc de rechercher l’estimation des biomasses moyennes qui se corrèle le mieux aux LPUE. Ceci nous donne la valeur du coefficient « b » correspondant à la flotte témoin en question. Pour chaque flotte témoin, une analyse du coefficient de corrélation entre les biomasses moyennes et les LPUE, sur la période 1997 – 2003, est effectuée et ce pour des valeurs de « b » comprises entre 0.4 et 1.1 (figure 14).

-0.40

-0.30

-0.20

-0.10

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

0.70

0.80

0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2valeur du

coefficient b

coefficient de corrélation

les Sablesd'Olonne

la Rochelle

Figure 14 : Détermination du coefficient d’évolution de l’effort de pêche « b » correspondant à

chaque flottille de tuning : corrélation entre les biomasses moyennes et les LPUE.

Page 35: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

25

Le maximum de chaque courbe permet de connaître le coefficient d’évolution de l’effort de pêche « b » correspondant à chacune des flottes témoin. Ainsi, la flotte de la Rochelle donne un « b » de 0.6, et de manière moins évidente, la flotte des Sables d’Olonne, un « b » de 0.8.

D’après la méthode de VPA simplifiée, le diagnostic est donc sensible au choix des

flottilles de tuning. Si l’on considère uniquement la flotte de la Rochelle, le diagnostic sera plus optimiste que le diagnostic intégrant l’ensemble des flottes témoins. Par contre, si l’on considère uniquement la flotte des Sables d’Olonne, il sera plus pessimiste (figures 13a et 13b). Cette remarque montre ainsi l’importance du choix des flottes témoin. Mais une vérification par la méthode employée par les groupes de travail, c’est à dire par une XSA, semble nécessaire.

2) Vérification par la méthode XSA

2.1) Méthode

Cette vérification nécessite l’emploi du logiciel VPA95 couramment utilisé en évaluation des stocks. Dans un premier temps, un diagnostic est fait en intégrant l’ensemble des flottilles de tuning. Cela permet de retrouver toutes les hypothèses émises par les scientifiques (options concernant le shrinkage, le taper-time…). Les principales hypothèses sont celles exposées en page 11. Il est supposé ici que les options du logiciel VPA95 prises par le groupe de travail sont les meilleures et elles ne sont pas modifiées pour les études ne prenant en compte qu’une flotte témoin.

2.2) Résultats et discussion

La modélisation intégrant l’ensemble des flottilles de tuning donne exactement les mêmes résultats que ceux du WGSSDS (on reproduit ici ce qu’à fait le groupe de travail). Par contre, les modélisations ne prenant en compte qu’une flotte témoin (flotte de la Rochelle ou des Sables d’Olonne) ne confirme pas ce que l’on a trouvé par la VPA simplifiée. Effectivement, comme le montre la figure 15, la XSA n’aboutit pas à la conclusion qu’il existe une forte sensibilité du diagnostic aux indices d’abondance choisis et donc aux flottilles de tuning prises en compte. Cette dernière remarque reste valable même si les valeurs de shrinkage sont augmentées lors des modélisations.

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

1980 1985 1990 1995 2000 2005années

F3-6

les sables

la rochelle

ensembledes f lottestémoin

Figure 15 : Résultats de la modélisation par XSA

Page 36: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

26

Cela ne veut pas dire pour autant que ce qui est observé par la VPA simplifiée est sans intérêt. Les deux méthodes utilisées ici (VPA et XSA) ne présentent pas de sensibilité aux mêmes paramètres. Et pour un même jeu de données, la perception des risques et des incertitudes varient selon les méthodes employées pour effectuer le diagnostic (Mesnil, 2001). Ainsi, il est possible d’affirmer que le diagnostic scientifique présente des incertitudes, cela est notamment visible par une analyse rétrospective (figure 16).

Figure 16 : Analyse rétrospective obtenue pour la sole du golfe de Gascogne. (source : CIEM, 2004 a).

3) Conclusion De cette partie, nous pouvons retenir que les diagnostics présentent certaines incertitudes.

Nous comprenons alors qu’il est important d’exposer ces incertitudes à l’ensemble des acteurs de la filière pêche et d’en discuter. De plus, le dialogue avec les professionnels peut être un moyen de réduire les doutes que l’on a, et ce en intégrant leurs connaissances. L’outil SESMAG entraîne un débat sur divers éléments du diagnostic et met en avant l’importance de la qualité des données pour établir une analyse fiable. C’est par là un outil pédagogique qui permet d’expliquer comment se fait le diagnostic et quelles sont les certitudes et les incertitudes de ce dernier. C’est également un outil de concertation car il permet à l’ensemble des acteurs de la filière d’exposer leurs observations de terrain. Cela peut être un moyen d’améliorer le diagnostic et son acceptabilité.

Page 37: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

27

Ce chapitre, comme la première partie de l’outil SESMAG (figures 17 a et b), illustre la discussion du choix des flottilles de tuning. Cependant, on pourrait imaginer d’autres développements (modifications des estimations de captures, des estimations de rejets, de la mortalité naturelle…). La méthode utilisée pour construire l’outil SESMAG permet d’analyser la sensibilité du diagnostic à ces autres paramètres. Effectivement, il serait intéressant de voir, par exemple, quel impact peut avoir un changement de la mortalité naturelle. En effet, « faute de pouvoir être bien évaluée, la mortalité naturelle a souvent été fixée de façon empirique et elle est estimée en général constante d’une année à l’autre et identique à tous les âges adultes » (Biais, 1993). Même si cette question n’est pas posée par les professionnels dans le cas de la sole commune du golfe, elle pourrait être étudiée.

17a : page explicative de la première partie de l’outil SESMAG.

Page 38: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

28

17 b : simulations de l’outil SESMAG montrant la sensibilité du diagnostic au choix des flottilles de tuning.

Figure 17 : Captures d’écran de la première partie de l’outil SESMAG.

Enfin, comme le signale la déclaration de Rio (1992), « l’absence de certitude scientifique

absolue ne doit pas servir de prétexte pour différer l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation d’un stock ». Il ne faut donc pas s’abstenir de prendre des mesures de conservation et de gestion. Ces mesures et actions à mener doivent bien sûr prendre en compte les doutes et incertitudes. C’est pourquoi, d’ailleurs, le principe de précaution est de rigueur. Et des mesures de gestion restent nécessaires pour assurer la durabilité des ressources halieutiques et éviter que la quantité de géniteurs tombe en dessous d'un minimum biologique. Ces mesures doivent être prises en concertation avec les marins pêcheurs, ce que permet la seconde partie de l’outil SESMAG. Les détails de la construction de cette seconde partie, ainsi que les conclusions que l’on peut en tirer en terme de gestion pour la sole commune du golfe de Gascogne sont développés dans les paragraphes suivants.

Page 39: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

29

PARTIE IV : Vers de nouveaux modes de gestion

La seconde partie de l’outil SESMAG traite des modes de gestion envisageables dans le cas de la sole du golfe de Gascogne. Elle est structurée en quatre sous-parties intitulées :

• Choix de l’objectif de gestion : conséquences • La gestion de la mortalité par pêche : pourquoi et comment ? • Simulations de périodes de fermeture de pêche • Changement de maillage : conséquences

Les paragraphes suivants reprennent quelques résultats issus des différentes simulations

effectuées sur l’outil SESMAG et en donnent une analyse.

1) Calcul du TAC : sensibilité aux résultats du diagnostic et au choix de l’objectif de gestion

Les TACs, apparus en 1983 pour les stocks en danger, se sont aujourd’hui généralisés. Cette mesure de gestion permet de conserver les différents stocks halieutiques afin d’assurer une exploitation durable. C’est la mesure de gestion utilisée actuellement pour la sole du golfe de Gascogne.

1.1) Rappels sur le mode de calcul des TACs Le calcul d’un TAC suppose tout d’abord que l’objectif de gestion ait été spécifié. Le but à

atteindre étant fixé, le calcul du TAC se fait de la manière suivante. Pour commencer, il faut évaluer l’abondance et la structure biologique (composition en âge ou en longueur) du stock. L’abondance « actuelle » se déduit du diagnostic (méthode VPA ou XSA expliquée en partie trois de ce rapport). Il faut ensuite représenter la capture en fonction de la mortalité par pêche qui sera imposée sur le stock. Dans le cas étudié, la capture calculée est la capture de l’année 2005. Cette capture est donnée par les équations suivantes :

∑=t

mftmf YY ,2005,,2005

où : ttréf

tréfttréfmft W

MmfFFmfMExp

NmfFY **

))*((1***

,

,2005,,,2005, +

−−−=

avec :

réf2004

t,2005

F F mortalité uned' hypothèse souset VPA) la de résultats 2003, effectifs des (issus

2004 effectifs les aprèsd' obtenus 2005 annéel' de âges aux effectifs N

=

=

Page 40: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

30

2003200163

200363

,20032001, * −−

−−=

FFFF ttréf

) et s entre mf compritude avec r pêche (értalité pateur de momultiplicamf 20 =

)0.1 ( naturelle mortalitéM ==

âges poids auxWt =

Une représentation graphique donne alors directement le TAC par lecture de la capture

correspondante à la mortalité par pêche souhaitée (Figure 8).

1.2) Sensibilité de l’estimation du TAC aux incertitudes du diagnostic

Quoique simple en théorie, le calcul du TAC présente un certain nombre de problèmes. Le plus évident est que les incertitudes du diagnostic se répercutent sur ce calcul. Ceci peut être illustré dans SESMAG par le fait que chaque calcul de VPA, avec une valeur du coefficient d’évolution de l’effort de pêche « b » bien précise, donne un certain TAC. Ainsi, on peut avoir autant de TAC différents que de valeur de « b » plausible. Un calcul de TAC pour l’année 2005 avec une valeur de « b » égale à 0.7 ainsi qu’avec une valeur de 0.6 et de 0.8 a été réalisé. Le résultat de cette analyse est donnée en figure 18.

01 0002 000

3 0004 0005 0006 0007 000

8 0009 000

10 000

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4F2-6

captures 2005 (tonnes)

b = 0.7

b = 0.6

b = 0.8

Figure 18 : Captures 2005 en fonction de la mortalité par pêche (F2-6) pour trois hypothèses d’évolution récente de l’effort de pêche (trois valeurs de « b »).

Fpa

Page 41: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

31

Rappelons que l’objectif retenu par l’ACFM est d’atteindre Fpa (0.36). Les scientifiques ont alors conseillé de fixer le TAC 2005 à 4 100 t. L’étude effectuée donne un TAC, pour une valeur de « b » de 0.7, de 4 240 T, ce qui est assez proche de l’estimation des scientifiques. L’écart constaté entre ces deux valeurs est due à l’emploi d’une méthode de calcul différente (VPA ou XSA). Si l’on considère un « b » de 0.8, c’est à dire que l’on considère une calibration avec uniquement la flottille des Sables d’Olonne, le TAC serait de 3 405 t. Par contre, la solution la plus optimiste (b=0.6, calibration par la flottille de la Rochelle), nous donne un TAC de 5 530 t. Il existe donc ici, un écart maximum de 2 125 t entre les solutions extrêmes, ce qui est loin d’être négligeable. Mais, comme le montre la partie précédente, la méthode de VPA a tendance à surestimer les incertitudes du diagnostic. Les résultats obtenus ici sont donc à nuancer et à prendre avec précaution. Mais cela n’exclu pas qu’il est important de discuter du diagnostic et de sa sensibilité avant même d’établir un programme de gestion. Notons aussi que par la suite, les calculs permettant de simuler des mesures de gestion autres que les TACs et quotas, supposeront un « b » de 0.7, puisque c’est la solution qui se rapproche le plus de celle des scientifiques.

1.3) Le choix de l’objectif de gestion : une étape capitale En amont de tout processus de gestion sont définis les objectifs à atteindre. Cette étape est

indispensable pour élaborer un programme de gestion des pêches et fixer les mesures techniques à prendre. Ces objectifs de gestion sont multiples et toute personne impliquée dans la filière pêche peut avoir une perception individuelle des buts fondamentaux. Il est à noter également que ces objectifs, qu’ils soient explicites ou implicites, sont nombreux, souvent conflictuels et exigent la prise en considération de compromis. Cinq objectifs principaux sont identifiés : conservation, performances économiques, buts sociaux (spécialement équité), praticabilité administrative et acceptabilité politique (Beddington et Rettig, 1984). Le choix de l’objectif doit donc être discuté et accepté par tous, d’autant plus que les conséquences directes sur la pêcherie sont importantes puisque le but que l’on s’impose permet de fixer le TAC. De plus, les variations de TAC ne sont pas négligeables selon l’objectif que l’on s’est fixé et c’est ce qu’illustre la partie « choix de l’objectif de gestion : conséquences » de l’outil SESMAG.

Pour expliquer l’importance de ces choix, cette partie de l’outil donne le poids des captures

de 2005 et la SSB de 2006 en fonction de la mortalité par pêche de 2005. Quatre valeurs de mortalités par pêche correspondant chacune à un objectif bien précis sont retenues. Il existe bien d’autres objectifs mais le problème principal est que certains objectifs d’aménagement ne sont pas directement convertibles en taux optimal de mortalité par pêche. Seuls les objectifs pour lesquels on dispose de la conversion en mortalité par pêche (F) sont considérés. Cependant, à l’aide d’une barre de défilement, il est possible de choisir n’importe quelle valeur de F comprise entre 0 et 1, et de connaître précisément par un calcul automatique les poids des captures de 2005 et la biomasse de géniteurs de 2006 (capture d’écran figure 19 et tableau 1). Néanmoins, le choix des valeurs extrêmes non réalistes (exemple F = 0) dans l’outil SESMAG aboutit à des situations aberrantes et inenvisageables.

Page 42: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

32

Figure 19 : Capture d’écran de la partie « choix de l’objectif de gestion : conséquences » de l’outil SESMAG.

Tableau 1 : Tableau de résultats montrant l’impact de l’objectif de gestion sur le poids des

captures et la biomasse de géniteurs.

Objectifs F2-6 correspondant Captures 2005 (tonnes)

SSB 2006(tonnes)

Maximiser les captures à long terme. Atteindre le rendement maximal par recrue. 0.21 (Fmax) 2 563 15 289

Atteindre Fpa tout de suite 0.36 4 147 13 489

Atteindre Bpa dès 2006 0.4 4 534 13 051

Statu-quo 0.41 4 629 12 944

Page 43: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

33

Par le tableau 1, on constate que les différents objectifs ne donnent pas du tout le même TAC et qu’une légère fluctuation de la mortalité par pêche entraîne des variations non négligeables en terme de captures autorisées.

La mesure de gestion par les TACs permet de contrôler l’effort de pêche et donc la

mortalité par pêche. Avant même d’envisager des mesures alternatives de gestion, il serait intéressant de voir de combien il faudrait diminuer cette mortalité par pêche et en combien d’années cela est envisageable pour revenir à un niveau biologique sûr.

2) Le contingentement de l’effort de pêche

2.1) Un contingentement de l’effort de pêche pour revenir dans les limites biologiques sûres Actuellement, le stock de sole est hors des limites biologiques de sécurité. Il faut donc

envisager une diminution de l’effort de pêche ou de la mortalité par pêche pour revenir dans la zone de sécurité.

L’outil SESMAG permet de simuler différentes variations de la mortalité par pêche. Comme le fait le groupe de travail lors des prédictions à court et moyen terme, on choisi F2004 égale à Fréf. Cela revient à envisager une diminution de la mortalité par pêche de 2% entre 2003 et 2004. Pour les années suivantes, différents scénarii sont examinés afin de revenir plus ou moins rapidement dans la zone de sécurité (figure 20).

Figure 20 : Simulation de trois scénarii d’évolution de la mortalité par pêche.

Scénario 1 : F2004 = Fréf puis diminution de 15% entre 2004 et 2005 (×) Scénario 2 : F2004 = Fréf puis 2 diminutions consécutives de 8% (●) Scénario 3 : F2004 = Fréf puis 3 diminutions consécutives de 5% (♦)

zone de sécurité

Fpa Flim

Bpa

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8mortalité par pêche F(2-6)

géniteurs (tonnes)

2003

Page 44: SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole

34

L’ensemble de ces scénarii correspondent une diminution globale de la mortalité par pêche de 16 à 17% par rapport à 2003. La figure 20 permet de constater que plus cette diminution globale est étalée dans le temps, plus lent sera le retour du stock dans la zone de sécurité. Ainsi, les scénarii 1 et 2 permettent de revenir dans cette zone dès 2006 et le scénario 3 dès 2007. En ce qui concerne la biomasse finale de géniteurs, c’est à dire la SSB de 2008, il y a des différences entre les différents scénarii simulés (tableau 2).

SSB de 2008 (en tonnes) Scénario 1 15 323 Scénario 2 15 177 Scénario 3 14 829

Tableau 2 : Détail des SSB de 2008 suite à trois scénarii d’évolution de la mortalité par pêche.

Scénario 1 : F2004 = Fréf puis diminution de 15% entre 2004 et 2005 Scénario 2 : F2004 = Fréf puis 2 diminutions consécutives de 8% Scénario 3 : F2004 = Fréf puis 3 diminutions consécutives de 5%

Le tableau 2 montre qu’une diminution moins étalée dans le temps de la mortalité par

pêche a un impact plus favorable sur la SSB. Ces différentes remarques sont en faveur du scénario 1 mais il serait intéressant de regarder

les conséquences en terme de captures pour savoir si il est possible d’envisager réellement une telle mesure de gestion. Effectivement, le scénario 1 n’engendrerait-il pas des diminutions de captures trop importantes en 2005 ?

2.2) Conséquences en terme de captures Les scénarii simulés entraînent des diminutions de captures par rapport à un scénario qui

envisage un statu-quo après 2004. Le tableau 3 présente, en terme quantitatif, un détail de ces impacts.

( chiffres en tonnes) 2005 2006 2007 2008

Captures si statu-quo après 2004

(situation de référence) 4 800 5 041 5 255 5 358

Captures si scénario 1 4 204 4 647 5 029 5 263

Captures si scénario 2 4 487 4 521 4 932 5 196

Captures si scénario 3 4 605 4 718 4 853 5 132

Tableau 3 : Détail de l’impact en terme de capture de trois scénarii d’évolution de la mortalité

par pêche.

Scénario 1 : F2004 = Fréf puis diminution de 15% entre 2004 et 2005 Scénario 2 : F2004 = Fréf puis 2 diminutions consécutives de 8% Scénario 3 : F2004 = Fréf puis 3 diminutions consécutives de 5%

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35

Le scénario 1 entraîne une diminution importante des captures en 2005 (- 283 t par rapport au scénario 2, - 401 t par rapport au scénario 3 et – 596 t par rapport à la situation de référence). Cependant, ce scénario permet un retour des captures à la normale plus rapide. Enfin, même si les diminutions de captures peuvent sembler importantes, il faut relativiser car les scénarii envisagés engendrent également une augmentation de l’âge moyen des poissons pêchés (4.6 en 2008 contre 4.5 pour la situation de référence). C’est pourquoi, il serait intéressant de faire une étude économique pour analyser les conséquences en terme de chiffre d’affaires. Si une telle étude montre que le scénario 1 impacterait de trop les marins, il serait alors possible d’envisager les scénarii 2 ou 3. A ce niveau, on comprend alors tout l’intérêt d’un outil comme SESMAG, qui permet de simuler en direct plusieurs scénarii, de les comparer et d’en discuter.

Maintenant se pose une autre question : de quelle manière faut-il réguler la mortalité par

pêche ? Depuis quelque temps, la méthode de contrôle la plus communément adoptée est la limitation des captures par les TACs et quotas. Cette méthode présente des avantages et des inconvénients. Mais on a pu malheureusement constater son inefficacité pour un certain nombre de stock. D’autres méthodes de gestion peuvent présenter de l’intérêt. Il semble donc intéressant d’en examiner quelques unes, comme la mise en place de périodes de fermeture ou une augmentation des maillages. Les paragraphes suivants présentent la modélisation et quelques simulations de ces méthodes indirectes de gestion.

3) Simulation de fermetures de pêche

3.1) Méthodologie

Pré-traitement des données Comme précisé dans la partie 2 du rapport, les données utilisées pour modéliser des

périodes de fermeture sont des données issues de déclarations de log-books complétées par des données de PROMA. Il faut noter que ces données mensuelles par métier sont loin de représenter l’ensemble des captures de la zone VIII a, b. Effectivement, les données à ma disposition totalisent, pour l’année 2003, un peu plus de 45% des captures officielles françaises de cette même année. Ce décalage dans les tonnages est une conséquence du caractère partiel des données utilisées. Cependant, cela n’est pas trop gênant car ces données sont employées pour obtenir une saisonnalité type par métier.

Le pré-traitement des données inclut les étapes suivantes. Les données brutes comportent

des pêches hors de la zone VIII a, b. Toutes ces captures ont donc été enlevées. De plus, la saisonnalité des chalutiers français montrait un pic estival en juin, juillet. Ce pic était dû à la présence dans les fichiers de chalutiers à perche immatriculés à la Rochelle, Boulogne et Bayonne. Après discussions avec des connaisseurs de la pêcherie de sole du golfe, qui ne constataient pas la présence d’un tel pic estival, il a été décidé d’ignorer ces chalutiers à perche pour obtenir une saisonnalité plus typique. Les saisonnalités obtenues sont présentées en figure 21. Elles correspondent également aux saisonnalités observées dans certains ports comme les Sables d’Olonne ou Lorient.

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36

0

5

10

15

20

25

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

mois

% des captures

chalutiers françaisfileyeurs français

Figure 21 : Saisonnalité des captures de sole par métier en 2003

(zones CIEM VIII a, b).

Pour simuler des fermetures de pêche, il semble important de prendre en compte les Belges

car ils capturent environ 10% du TAC, ce qui n’est pas négligeable. N’ayant pas de données saisonnières à leur sujet, il est considéré qu’ils pêchent uniquement de juin à août et de façon uniforme.

Estimation des mortalités par pêche aux âges, par métier et par mois Les acteurs de la filière souhaitent simuler des fermetures de pêche mensuelles et par

métier. Cela permet d’envisager des fermetures à des périodes différentes selon les métiers ou de simuler une fermeture pour un seul métier. Afin de calculer les conséquences de tels scénarii en terme de biomasse féconde et en terme de captures par métier, il est indispensable d’obtenir les mortalités par pêche aux âges, par métier et par mois. Elles sont ici estimées par ventilation de la matrice des mortalités par pêche aux âges par métier puis par mois. Ces ventilations sont faites grâce aux équations suivantes : notations : t : classe d’âge

g : métier m : mois

Ventilation par métier :

t

gttréfgt C

CFF ,

,, *=

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37

Ventilation par mois :

g

mggt

gt

mgtgtmgt Y

YF

CC

FF ,,

)1(

,

,,,,, ** ≈=

(1) si le diagramme d’exploitation est supposé constant au cours de l’année pour un métier donné, on a :

gg

mgmg

g

mg

WCWC

YY

** ,,, = et

gt

mgt

g

mg

CC

CC

,

,,, =

~ 1 Cette méthode « par ventilation » constitue une approximation. En toute rigueur, il

conviendrait de refaire entièrement l’analyse des cohortes sur une base mensuelle. Compte tenu de l’objectif poursuivi ici - illustrer l’intérêt potentiel de différentes stratégies de fermeture saisonnière - l’approximation est jugé largement suffisante.

Notons que les Yg,m sont obtenus grâce aux saisonnalités de 2003 et aux données de

captures globales par métier. Pour effectuer le calcul, la saisonnalité de 2003 est supposée valable pour les années 2001 et 2002 et une moyenne sur ces trois années est établie.

Modélisation du type Thompson et Bell La troisième étape consiste à utiliser le modèle proposé par Thompson et Bell (1934) et ce

dans une approche à court terme. Ce modèle permet de prédire les effets d’un changement de la mortalité par pêche sur les captures futures (Sparre, 1998). Les données d’entrée requises sont : - Les mortalités par pêche aux âges, par métier et par mois. - L’estimation des effectifs par âge de 2004 donné par le groupe de travail (ICES, 2004a,

p 435). Cela permet d’initialiser les calculs pour l’année 2004, première année de la simulation.

- Une estimation du recrutement. Le groupe de travail donne un recrutement moyen de 24 800

individus (ICES, 2004a). Cela permet d’initialiser les calculs des années suivantes. - La matrice des poids aux âges. - Une estimation de la mortalité naturelle.

Les effectifs sont calculés comme indiqué en figure 22 .

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38

Figure 22 : Schéma de présentation du mode de calcul des effectifs.

Cela permet par la suite de calculer aisément les matrices de biomasse, de biomasse de géniteurs et de captures par métier.

Mise en œuvre

Le simulateur permet de fermer la pêcherie pour chacun des trois métiers et chaque mois des années 2005 à 2008 (figure 23).

Figure 23 : Capture d’écran de la partie « simulations de période de fermetures de pêche » de l’outil SESMAG.

2004

Janv Déc

âges

2

8+

Janv Déc

2005

2480

Cohorte i

initialisation

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39

3.2) Simulations et résultats

Des simulations de divers scénarii intra-annuels correspondants à des diagrammes d’exploitations hypothétiques sont effectués. Elles mettent en évidence plusieurs points.

Choix des scénarii de simulation Tout d’abord, une fermeture de la pêche pour les chalutiers français ou la flotte belge

uniquement a très peu d’impact sur la biomasse de géniteurs. Cela ne paraît donc pas intéressant et amène à envisager une mesure qui s’appliquerait à l’ensemble des bateaux ciblant la sole ou uniquement aux fileyeurs français. La première solution est choisie pour des raisons d’équité.

A quelle période de l’année faut-il envisager ces fermetures ? Pour les fileyeurs français,

une fermeture en début d’année a un impact plus grand, et en particulier au mois de février. En ce qui concerne les chalutiers français, une fermeture en février ou en novembre entraîne les plus importants gains de biomasse de géniteurs (SSB). Il faut remarquer que la différence en terme de SSB entre une fermeture en février ou en novembre est très faible (de l’ordre d’une vingtaine de tonnes). Pour des raisons de facilité de gestion et de contrôle, il paraît donc plus intéressant de simuler également une fermeture en février pour les chalutiers français. Cela reviendrait à fermer la pêcherie française un mois lors de la période de reproduction. Il s’agirait alors d’un arrêt biologique. Rappelons que l’exploitation de sole dans le golfe de Gascogne suit le comportement migratoire de l’espèce et s’intensifie en hiver sur les frayères du large. En interdisant la pêche lors des périodes de frai, il est possible d’espérer un recrutement correct même si il n’existe pas dans le cas de la sole de relation claire entre le stock de géniteurs et le recrutement. En ce qui concerne la flotte belge, il s’agirait de fermer un mois sur la période juin-août. Quelque soit le mois choisi, les conséquences sur la SSB sont les mêmes. Le mois de juillet a donc été choisi de façon aléatoire.

Une fois les périodes de fermeture définies, il reste à savoir combien d’années il faut

envisager une telle mesure de gestion. Une simulation de fermeture sur une année (2005) puis sur quatre années consécutives (2005 à 2008) est menée.

Impact sur les biomasses fécondes et les captures Avec ou sans fermeture saisonnière, la biomasse de géniteurs tend à augmenter (figure 24).

Cependant, les fermetures entraînent des gains de SSB par rapport à une situation de référence (sans fermeture). Les gains engendrés par une fermeture en 2005 (fermeture sur une seule année) sont minimes par rapport à un scénario sans fermeture. Effectivement, dans le cas simulé ici, ces gains sont de 7% en 2006. Mais, ils s’estompent une fois que l’on revient à une situation sans fermeture puisqu’en 2008 ils ne s’élèvent plus qu’à 3%. L’instauration d’une telle mesure de gestion doit vraisemblablement être envisagée comme une mesure de long terme, reconduite chaque année à partir du moment où elle est instaurée. Cela éviterait de perdre au bout d’un certain temps les effets bénéfiques qu’ont les fermetures sur le stock.

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40

02 000

4 0006 000

8 00010 000

12 00014 000

16 00018 000

20 000

2004 2005 2006 2007 2008 2009

années

SSB (tonnes)

sans fermeturefermeture 1 anfermeture 4 ans

Figure 24 : Estimation des biomasses fécondes de trois situations : une situation de référence sans fermeture et une situation avec une fermeture en février pour les bateaux français et en

juillet pour les bateaux belges et ce sur un an ou sur quatre années consécutives. (sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b)

En terme de captures, on montre que les fileyeurs sont beaucoup plus impacté que les

chalutiers (figure 25), et ceci est vrai quelque soit le scénario envisagé.

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

2004 2005 2006 2007 2008 2009années

capture (tonnes)

Figure 25 : Estimation des captures par métiers pour trois situations : une situation de référence

sans fermeture et une situation avec une fermeture en février pour les bateaux français et en juillet pour les bateaux belges et ce sur un an (■)

ou sur quatre années consécutives (▲). (sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b)

Bpa

chalutiers

fileyeurs

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Dans le cas d’une fermeture instaurée uniquement en 2005, les fileyeurs subiraient une perte sèche immédiate de 19.6% mais verraient leurs captures augmenter les années suivantes (par exemple + 7.1% en 2006 par rapport à la situation de référence). En ce qui concerne le scénario de fermeture durable, on n’observe pas de gain de captures pour les fileyeurs par rapport à la situation de référence et cela même en 2008. Cependant, les diminutions de captures s’estompent au fur et à mesure des années. Dans ce dernier cas, l’impact direct semble difficilement surmontable et pourrait justifier une demande de compensation financière. Une étude économique (Le Roch et al., 2005) montre qu’un arrêt biologique durant la période de reproduction pourrait entraîner une augmentation du prix de la sole par rapport à l’équilibre du marché entre l’offre et la demande. Mais cet équilibre se ferait au détriment des criées du golfe de Gascogne, qui verraient leur chiffre d’affaires diminuer lors des périodes de fermeture.

Finalement, les périodes de fermeture de pêche peuvent être efficaces pour restreindre la mortalité par pêche à des stades particuliers du cycle de vie de la sole et peuvent entraîner des conséquences positives sur le stock, mais leur instauration en tant que mesure générale de gestion soulève des problèmes. En effet, ces mesures peuvent avoir de fortes conséquences économiques à court terme, aussi bien pour les marins pêcheurs que pour le reste de la filière. Elles risquent de perturber le système commercial par des diminutions de l’offre et des pertes de marché. De plus, le risque d’un report sur une autre espèce existe. Pour éviter cela, il faudrait interdire la pêche à tous les bateaux concernés pendant les périodes déterminées, c’est à dire que ces navires resteraient à quai lors des fermetures. Cela faciliterait également les contrôles. Enfin, un accompagnement de l’arrêt biologique par des mesures complémentaires serait sans doute nécessaire pour éviter toute augmentation de l’effort de pêche en dehors des périodes de fermeture. Cet accompagnement pourrait se faire, par exemple, par une diminution de la longueur des filets ou une augmentation de maillage.

4) Simulation d’une augmentation de maillage Une autre mesure alternative de gestion peut être envisagée et simulée dans l’outil

SESMAG. Il s’agit d’un changement de réglementation des engins par une augmentation de maillage. L’utilisation d’un maillage plus grand permet aux poissons les plus jeunes de s’échapper et donc de contribuer à la biomasse du stock les années suivantes (Beddington et Rettig, 1984). Une simulation de cette mesure de gestion permet d’illustrer les conséquences biologiques et ses impacts.

4.1) Méthodologie

Une augmentation de maillage des engins a comme conséquence de modifier la structure des débarquements et ce mode de sélectivité entraîne une variation de la mortalité par pêche aux âges. Pour pouvoir simuler des changements de maillage, il faut donc savoir comment la mortalité par pêche aux âges varie. Faute d’étude de sélectivité spécifique à la sole commune du golfe de Gascogne, une courbe logistique est ajustée aux mortalités par pêche selon les âges des poissons (figure 29).

Une équation de la forme : )(exp1 ctba

++ (avec t : classe d’âge des poissons) est donc

ajustée au vecteur mortalité par pêche de l’année 2003 en utilisant le solveur EXCEL. Une fois

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l’ajustement réalisé pour la situation actuelle, il est possible d’envisager des augmentations de maillage. Une augmentation de maillage entraîne une translation de la courbe des mortalités comme le montre la figure 26. Cette translation est à simuler en faisant varier le paramètre c de l’équation de la courbe logistique. Grâce à cette nouvelle équation, on représente les mortalités par pêche aux différentes classes d’âge engendrées par un changement de maillage donné. On en déduit les biomasses et les captures correspondantes, pour chacune des différentes années suivant l’instauration du nouveau maillage.

Figure 26 : Ajustement d’une courbe logistique au vecteur de mortalité par pêche de 2003 et simulation d’un changement de maillage.

(sole commune du golfe de Gascogne – zones CIEM VIII a, b)

4.2) Résultats

Le simulateur SESMAG permet d’envisager différents scénarii correspondant à des décalages plus ou moins importants de la courbe de mortalité, et donc à des augmentations de maillage plus ou moins importantes. Plusieurs scénarii ont été simulés, mais il me paraît intéressant de se pencher sur le cas d’un changement de maillage en 2004 qui permet de protéger totalement les poissons d’âge 1 et 2, c’est à dire l’ensemble des soles de moins de 22 cm. Ce scénario se caractérise par un nouveau vecteur de mortalité par pêche qui est représenté par la courbe violette de la figure 26 et entraîne un retour dans la zone de sécurité dès 2005, comme le montre la figure 27.

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10classe d'âge

mortalité par pêche

F 2003

F aux âges de 2003

simulation changement de maillage

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Figure 27 : Conséquences biologiques d’un changement de maillage qui protégerait les soles de moins de 22 cm.

Cependant, l’une des difficultés liée à une telle mesure de gestion est que, pendant la période consécutive à son introduction, les captures diminuent. En effet, comme le montre le tableau 4, cela demande aux pêcheurs de faire un sacrifice dans le présent pour en recueillir les fruits dans l’avenir. Mais en 2004 et en 2005, les conséquences en terme de captures annuelles et de biomasse de géniteurs sont proches des résultats obtenus par les TACs.

2004 2005 2006 2007 2008 captures annuelles sans changement de maillage

(tonnes) 4432 4826 5087 5265 5359

captures annuelles du scénario envisagé (tonnes) 3301 4121 4781 5254 5552

Tableau 4 : Impact en terme de capture d’un changement de maillage qui protégerait les soles de

moins de 22 cm.

La diminution des captures annuelles peut être un frein a une telle mesure mais une étude économique semble nécessaire pour connaître exactement les conséquences en terme de chiffre d’affaires. Il ne faut pas oublier que même si les captures seront moins nombreuses, la taille moyenne du poisson pêché sera plus élevée. Il est donc possible d’espérer que le prix moyen au kilo soit plus important.

Dans le cas des pêcheries multispécifiques où opèrent des chalutiers, une autre difficulté

existe. En effet, les espèces capturées sont nombreuses et, conformément à la théorie de Beverton et Holt, il devrait y avoir un maillage optimal pour chacune d’entre-elles (Beddington

zone de sécurité

Fpa Flim

Bpa

2008

2005

2004

2003

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8mortalité par pêche (F2-6)

géniteurs (tonnes)

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et Rettig, 1984). Il serait donc intéressant d’étudier des changements de maillage en distinguant les différents métiers et d’envisager uniquement une augmentation du maillage des filets.

Cette dernière partie du rapport montre combien il est délicat de choisir une mesure de

gestion. Les gains espérés à long terme supposent des pertes à court terme et restent conditionnées à un certain nombre d’hypothèses. La solution parfaite n’existe pas. C’est pourquoi, ces mesures doivent êtres examinées et discutées par l’ensemble des acteurs de la filière pêche. Certaines réglementations demandent de faire des sacrifices. Le choix des mesures à adopter doit donc être pris en commun, dans la concertation. Cela permettra une acceptabilité de ces dernières et limitera par conséquence les fraudes.

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CONCLUSION

Les simulations réalisées dans cette étude illustrent les difficultés et les questions que soulève la gestion du stock de sole du golfe de Gascogne. Face à une telle situation, il est nécessaire d’impliquer l’ensemble des acteurs de la filière dans le processus de décision, et c’est ce que cherche à faire l’outil de concertation développé lors de ce stage. Cet outil a montré sa capacité à illustrer les conséquences de différents scénarii de gestion. Ainsi, on a vu par exemple, que des mesures comme des périodes de fermeture de pêche ou un changement de maillage pouvaient améliorer l’état du stock en augmentant la biomasse de géniteurs. Cependant, on peut revenir sur certains points méthodologiques, soit parce qu’ils mériteraient d’être améliorés par la suite, soit parce que leur discussion est utile à une bonne compréhension et utilisation de l’outil.

Premièrement, se pose le problème de la fiabilité des simulations. Certes, la question de la

fiabilité et de la sensibilité du diagnostic a été abordée lors de cette étude, mais il ne faut pas oublier qu’une incertitude est également présente lors des simulations de mesures alternatives de gestion. Ces simulations sont bâties sous l’hypothèse d’un seul paramètre variable, toutes autres choses étant égales par ailleurs. La réalité est bien différente. Le comportement des ressources halieutiques est changeant et dans une large mesure imprévisible. C’est pourquoi, il est essentiel de reconnaître que les mesures de gestion présentées doivent être nuancées. De plus, il faut noter aussi l’existence d’une incertitude qui est attachée à la qualité des données disponibles (exemple des données de captures mensuelles par métier). L’outil SESMAG doit donc être vu comme étant un outil permettant une première approche. Signalons qu’une mesure de gestion présentant de l’intérêt nécessitera une étude scientifique plus approfondie. La notion de risque et d’incertitude devra être formalisée et une analyse économique sera effectuée.

Quoi qu’il en soit, gardons à l’esprit qu’en l’état des connaissances actuelles, il n’y a pas

de réponse simple et sans risque quant à l’aménagement de la pêcherie. Les différentes simulations ont montré les avantages et limites de chaque mesure. Il semble alors que pour donner de bons résultats, les programmes d’aménagement doivent prévoir une combinaison de dispositions réglementaires. De ce point de vue, on peut regretter que l’outil ne présente pas actuellement de simulation de combinaison de mesures.

Enfin, de part le caractère variable des situations économiques, sociales et biologiques, il

sera obligatoire d’adapter sans cesse les mesures de gestion aux circonstances. Il faut donc reconnaître que de nouvelles mesures de régulation de l’effort de pêche devront peut-être être instaurées et d’autres abandonnées. Se pose alors le problème de l’actualisation de l’outil. Sur ce dernier point, l’emploi d’Excel est assez limitant. Pour s’affranchir de ces contraintes et permettre une généralisation à d’autres espèces clés de la pêche française, on pourrait envisager l’utilisation d’un autre logiciel. Il existe quelques perspectives pour développer un outil plus générique. Le logiciel en question devra permettre de concevoir un outil convivial avec des interfaces graphiques, réactualisable facilement, et pouvant s’adapter rapidement à une autre espèce. Cet outil devra également être utilisable par tout à chacun. Dans la suite du projet GESPECH, un développement est envisagé sous l’utilitaire Delphi. Cet outil est un environnement permettant de créer des applications liées à des bases de données. Dans cette perspective, l’outil SESMAG apparaît comme une première étape, qui nous a permis de définir le contenu indispensable d’un tel outil, les méthodes de calcul à utiliser et les graphiques à y incorporer.

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QUERO J.C., VAYNE J.J., 1997. Les poissons de mer des pêches françaises – Identification, inventaire et répartition de 209 espèces. Ed. Delachaux et Niestlé : Lausanne. p266-267. RIMAUD T., 2004. Intégration des informations et du savoir des professionnels : une approche complémentaire pour l’évaluation des stocks. Application au cas de la sole commune (Solea solea, Linné 1758) du Golfe de Gascogne (zone CIEM VIII a,b). Mémoire de fin d’études, spécialisation halieutique, ENSAR. 53p SPARRE P., VENEMA S.C., 1998. Introduction to tropical fish stock assessment – Part 1: Manual. FAO Fisheries Technical Paper 306/1. Rev.2. 407p TARTARIN F., 2003. Recherche vision partagée, pour gestion concertée… perception des particularités locales à prendre en compte dans la mise en œuvre d’une gestion concertée de la baie du Mont Saint-Michel. Mémoire de fin d’études, spécialisation halieutique, ENSAR. 140p. UNION EUROPENNE, 2003. Amélioration des avis scientifiques et techniques destinés à la gestion de la pêche communautaire (2003/C 47/06). Journal Officiel de l’Union Européenne -Communication de la commission. Office des publications officielles des Communautés européennes : Luxembourg, 27 février 2003, p 5-16. UNION EUROPENNE, 2002. Règlement (CE) N° 2371/2002 du conseil relatif à la conservation et à l'exploitation durable des ressources halieutiques dans le cadre de la politique commune de la pêche. Journal Officiel de l’Union Européenne – Législation 358/59. Office des publications officielles des Communautés européennes : Luxembourg, 20 décembre 2002, p 62-63. WATT P., 2001. A manual for co-management of commercial fisheries in the Pacific. Secretariat of the Pacific : Nouméa. 39 p. ZWANENBURG K., 1999 (mai). The incorporation of local fisheries knowledge into the fish stock assessment process. Ecological Knowledge Working Seminar. St. Francis Xavier University, Nova Scotia Canada. 9 p. [en ligne] http://www.stfx.ca/research/ecoknow/6504a27.htm (page consultée le 8 Avril 2005)

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Annexe 1 : Comment sont fixés les TACs et quotas ?

Source : Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales

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Narine en rosette

Pectorale à membrane sombre

Narine non dilatée

Tâche arrondie

Bande plus sombre

Caudale de couleur uniforme

Annexe 2 : Morphologie de la sole commune (Solea solea, L., 1758)

La sole commune a un corps ovale de couleur brun jaunâtre à brun rougeâtre ou verdâtre. Elle présente généralement de larges marbrures foncées mais peut aussi montrer des tâches plus ou moins sombres.

Elle peut être confondue avec deux autres espèces présentes dans le golfe de Gascogne : - la sole du Sénégal (Solea senegalensis, Kaup, 1858) - la sole pole (Pegusa lascaris, Risso, 1810). Comme le montre la figure ci-dessous, leur différenciation se fait essentiellement à partir

des nageoires pectorale et caudale et de la narine de la face aveugle.

Différences morphologiques entre plusieurs espèces de sole. (source : Gallet et al., 1998)

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Annexe 3 : Guide d’entretien

Partie I : Généralités L’acteur

- Présentation, rôle(s), fonction(s) de la personne interviewée.

- Quels rapports avez-vous avec les professionnels ? L’objet : la co-expertise et la co-gestion, pourquoi et comment ? Les connaissances utilisables On a besoin de connaissances pour gérer les pêcheries.

- Quelles sont pour vous les personnes qui détiennent ces connaissances ?

- Pensez-vous qu’elles sont directement utilisables ?

- Existe-t-il des connaissances utiles mais non utilisées aujourd’hui ? Si oui, lesquelles ?

L’intégration des pêcheurs dans la gestion des pêches

- Connaissez-vous des démarches visant à associer les scientifiques et les pêcheurs au sujet de la gestion des pêches ?

- Qui est à l’origine de ces démarches? (démarche ascendante / descendante)

- Quelle est l’attitude des pêcheurs à l’heure actuelle vis à vis de telles démarches ? Et la vôtre ? - Quels sont selon vous les éléments déterminants pour la réussite de telles démarches ?

La co-expertise et la co-gestion

- Si on considère ce schéma du processus de prise de décision (cf. annexe), à quel(s) niveau(x) selon vous les pêcheurs ont un rôle à jouer ?

- Que signifie pour vous le terme de co-expertise ?

Pensez-vous qu’une telle démarche est nécessaire pour l’évaluation des stocks ? Quels acteurs et structures y seraient impliqués ? Quel serait le poids de chaque acteur ?

- Pensez vous que les professionnels et membres des OP sont suffisamment au courant de la façon dont est menée l’évaluation du stock de sole ?

- Que signifie pour vous le terme de co-gestion ?

Pensez-vous qu’une telle démarche est nécessaire dans la gestion des pêches ? Quels acteurs et structures y seraient impliqués ? Quel serait le poids de chaque acteur ?

- Comment les professionnels perçoivent le mode de gestion actuel du stock de sole du GG ? - Dans le cadre d’OCIPESCA, il y a eu des rencontres entre scientifiques et professionnels ou

leurs représentants. Comment se sont elles déroulées (fréquence, rythme satisfaisant ou non, type de réunion, est ce que tout le monde peut se faire entendre, avis personnel…) ?

Partie II : l’outil de discussion

- Comment selon vous est-il possible de favoriser le dialogue entre scientifiques et pêcheurs ?

(réunions, quels supports de discussion)

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Le programme GESPECH prévoit de développer un outil convivial pour favoriser un dialogue entre représentants de professionnels et scientifiques au sujet de l’évaluation du stock de sole du GG.

- Quelles seraient vos attentes vis à vis d’un tel outil ?

- Comment verriez-vous cet outil ? ( quelle forme ? / quelles informations et données y insérer ? / quels paramètres serait-il intéressant de faire varier dans le diagnostic? )

Ce même programme envisage de créer un simulateur pour des mesures alternatives de gestion.

- Quelles seraient vos attentes vis à vis d’un tel simulateur ?

- Comment verriez-vous ce simulateur ? (quelle forme ? / quelles informations et données y insérer ? / quelle échelle de temps considérer ?)

Partie III : Les mesures de gestion alternatives

- Quelles sont les mesures de gestion autre que les TAC et quotas envisagées par les professionnels ?

Fermetures de pêches : Quelle durée de fermeture est envisagée ? (mois, quinzaine, semaine)

A quelle période de l’année ?

Pensez-vous que cette fermeture puisse être renouvelée plusieurs années ? Si oui, combien ?

Les chalutiers et fileyeurs sont-ils en accord sur la période de fermeture ? Si non quelles sont leurs divergences ? Et pourquoi ?

Selon vous est-il envisageable de fermer la pêcherie à un seul type d’engin (chalut ou filet) ? Si oui, pourquoi et lequel ?

Vous semble-t-il intéressant de simuler une fermeture sur des zones plus petites que la zone CIEM 8a,b ?

réglementation des engins : Quels types de réglementation sur les engins peuvent être envisagé ?

Sur ces points les chalutiers et fileyeurs sont-ils en accord ? Si non quelles sont leurs divergences ? Et pourquoi ?

Autres mesures : Les pêcheurs ont-ils déjà évoqué la possibilité de contingenter l’effort de

pêche en instaurant des licences ou des PPS pour la sole ?

Que pensez-vous de mesures commerciales visant à interdire la taille 5.2 pour la sole ?

Voyez-vous d’autres mesures qui seraient intéressantes? (zones protégées, fermeture de quota à une autre période, mesures sur les contrôles…)

Pensez-vous qu’il serrait intéressant de combiner plusieurs mesures de gestion ? Si oui lesquelles ?

- Au final, quelle mesure de gestion semble être la plus adaptée et pertinente ? Pourquoi ?

- Vous paraît-elle facilement envisageable ? (pb des indemnisations, pbs techniques, viabilité économique…)

- Est ce que vous pensez que l’implication des pêcheurs dans la gestion peut jouer en terme d’image ?

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ANNEXE

données sur la pêcherie

Evaluation des stocks et diagnostic

Avis et recommandations (propositions de gestion, TACs,

mesures techniques…)

Décisions et directives

Mise en œuvre des mesures de gestion

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Mr DATTIN

Directeur de l’OPPAN Secrétaire du CLPMEM de Noirmoutier

Mr BERTIN Directeur de la SOCOSAMA

Président du comité de pilotage sole OCIPESCA

Président du groupe de travail poissons plats

Mr AUTRET Secrétaire général du CLPMEM Loire

Atlantique Sud Président du CRPMEM des Pays de la Loire

Les connaissances utiles pour gérer les pêcheries

• Les personnes qui occupent des postes comme les siens détiennent des connaissances pour la gestion des pêches. Ils peuvent apporter le reflet de la réalité des choses (proches du terrain) et sont au fait des pbs de quota.

• Certaines connaissances ne sont pas utilisées alors qu’elles sont utiles. Il cite alors la connaissance des pêcheurs et déplore un trop grand écart dans la relation entre les scientifiques et les professionnels.

• Les personnes qui détiennent les connaissances : - pêcheurs

- scientifiques - structures pro

• Les informations provenant des pêcheurs doivent être mises en forme avant d’être utilisées.

• Certaines connaissances ne sont pas utilisées alors qu’elles sont utiles. Il cite alors le vécu des marins, des phénomènes expliquant les variations de rendements comme la météo.

• Les personnes qui détiennent les connaissances : - pêcheurs

- scientifiques (« L’un ne va pas sans l’autre »)

• Il faut aller vers un modèle proche du terrain et cela va dans le bon sens avec des programmes comme OCIPESCA. Il souhaite une plus forte implication des pêcheurs dans la gestion des pêches notamment pour améliorer les statistiques utilisées.

Les démarches visant à associer scientifiques et professionnels

• Il cite comme seul exemple le programme OCIPESCA.

• Cette démarche émane des OP.

• Les pêcheurs en général restent méfiant vis à vis de telle démarche et lui est très demandeur. Il voudrait que les scientifiques prennent plus en compte les infos des professionnels. Il regrette alors que les modèles de calcul soient

• Il cite comme seul exemple le programme OCIPESCA.

• Cette démarche fait suite à une demande de certaines coopératives il y a 2-3 ans lors des fortes diminutions de quota.

• Les pêcheurs de base sont très coopératifs. (réunion de Rochefort pas forcément représentatif de l’esprit actuel).

• Les éléments essentiels à la

• Exemples de démarches associant pêcheurs et scientifiques :

- OCIPESCA - Programme ASCGG

(sélectivité des chaluts) - PROCET - PETRACET - Immersion de récif

artificiel

• Ces démarches sont parties pour la plupart des OP.

Annexe 4 : C

ompte rendu des entretiens

(Retranscription sous la responsabilité de l’auteur du m

émoire)

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Les démarches visant à associer scientifiques et professionnels

trop rigides et qu’ils ne puissent pas les remettre en cause (exemple des flottes de tuning non représentatives). Il critique aussi le fait que l’on prend trop de précaution (« ça va nous tuer à la fin ») et considère qu’une régulation naturelle par le C.A. se fait de toute façon.

• Les éléments essentiels à la réussite de ces démarches : l’honnêteté.

réussite de ces démarches : la collaboration professionnels / scientifiques.

• Les pêcheurs ont une attitude de plus en plus positive et ils vont vers un état de conscience. Mais cela est à nuancer selon la classe d’âge des pêcheurs.

• Les éléments essentiels à la réussite de ces démarches : l’envie de voir les choses changer, l’envie de s’impliquer et de comprendre, la motivation, une discussion objective et sincère entre les scientifiques et les professionnels.

La co-expertise et la co-gestion

• Les pêcheurs ont un rôle à jouer dans la fourniture de données, les permanents de structures au niveau de l’évaluation des stocks et des avis et recommandations.

• « La co-expertise c’est éviter le monologue scientifique à travers des chiffres et des données. Les modèles scientifiques ne sont pas les seuls à devoir être pris en compte ».

• les acteurs de la co-expertise : un

mélange de scientifiques (Ifremer et d’autres organismes indépendants) et les professionnels.

• Rôle des professionnels à 3 niveaux : données sur la pêcherie / évaluation / avis et recommandations.

• La co-expertise serrait un enrichissement des données des scientifiques par les données des professionnels. Et les scientifiques garderaient leur méthodologie.

• Les membres des OP sont suffisamment au courant de la façon dont est menée l’évaluation du stock et les pêcheurs bcp moins. « Mais sont-ils aptes à tout comprendre ? »

• Les pêcheurs ont un rôle à jouer au niveau des données sur la pêcherie, l’évaluation et diagnostic, les avis et recommandations et la mise en œuvre des mesures de gestion. Les scientifiques au niveau de l’évaluation et diagnostic et des avis et recommandations.

• « La co-expertise c’est une expertise scientifique et technique accompagnée d’une évaluation professionnelle. »

• Les professionnels et membres des OP sont insuffisamment au courant de la façon dont est menée l’évaluation du stock de sole mais il y a des améliorations par OCIPESCA.

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L’outil de discussion

• Il doit être simple (utilisation de petits bonhommes qui sourit ou non, de couleurs…) et objectif. Il faut partir de références vérifiées et utiliser des données qui proviennent de la production. Cet outil doit être normalisé par rapport aux autres espèces (toujours les mêmes infos). Il serait bien d’y intégrer de l’économie.

• Dans la partie co-expertise : faire varier les flottilles prises en compte, intégrer les conditions météo, pouvoir comprendre comment actuellement les rendements sont calculés (amener une discussion sur ce point avec les scientifiques).

• Il est important de prendre en compte le social et l’économique.

Les mesures alternatives de gestion

• Augmenter la taille marchande (passer de 24 à 26 cm). Mais certainement un refus des chalutiers par rapport à cette mesure.

• Pas d’intérêt d’augmenter le maillage car certains le font naturellement mais il faut que le maillage minimum soit respecté par tous.

• Diminuer la longueur des filets n’est pas intéressant car difficilement contrôlable.

• Fermetures de pêche : - par quinzaine en rotation. - Période : Février/Mars pdt les périodes climatiques favorables à la pêche. - Possibilité de répétition sur plusieurs années si c’est justifié. - Si cette mesure est mise en

• Interdire la taille marchande 5.2.

• Augmenter le maillage.

• Limiter la longueur des filets mais pb des contrôle.

• Fermeture de pêche : - au mois, pour tout le monde c’est le plus simple à gérer. On peut aussi imaginer une rotation mais dans ce cas sur une période plus courte que le mois. Sinon possibilité d’avoir des boxs fermés. - Période : pdt le frai mais il existe des chgmts d’une année sur l’autre (globalement Février). - Procéder à une fermeture sur 2-3 années consécutives puis voir les résultats pour savoir si il faut continuer ou non. - Indemnisation de la filière

• Interdire la taille marchande 5.2 est une mesure à discuter.

• Il faut garder absolument le système de TAC et quota.

• Il faut améliorer l’adéquation entre la pêche et le marché c.a.d pêcher quand c’est économiquement intéressant et limiter les périodes de sur pêche.

• La réglementation des engins est assez stricte actuellement.

• Les fermetures de pêche ne peuvent pas être mises en place car cela pose bcp trop de pb. (il cite notamment des pbs de report sur d’autres espèces).

• Le PPS sole est une mesure qui sera certainement mise en place.

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Les mesures alternatives de gestion

place il faudra indemniser les professionnels de la filière (pêcheurs, mareyeurs) mais pour lui ce ne serra pas réalisable.

• Assez sceptique à l’instauration d’un PPS sole.

• Quota pluriannuel

mais difficilement réalisable.

• Assez sceptique à l’instauration d’un PPS sole.

• Quota pluriannuel (pas de variation de plus de 15% d’une année sur l’autre).

• Changement de date d’ouverture de quota (périodicité du quota de sole décalée à mars / avril): C’est n’importe quoi car on ne se rendra compte que trop tard du dépassement de quota.

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Annexe 5 : Notes à lire avant toute utilisation de l’outil SESMAG

SESMAG est un outil de concertation réalisé dans le cadre du projet GESPECH proposé par le Département Halieutique d’Agrocampus Rennes et financé par la Région Pays de Loire, via le SMIDAP (Syndicat Mixte pour le Développement de l’Aquaculture et de la Pêche des Pays de Loire). Ce projet a comme objectif de contribuer au développement d’une démarche de co-expertise entre les différents acteurs de la filière pêche, en matière d’évaluation des stocks halieutiques, de formulation des avis de gestion et de mise en place de mesures de gestion.

Conditions d’utilisation de l’outil SESMAG Le présent document à comme vocation de préciser les conditions d’utilisation de l’outil

SESMAG. Il définit les droits des utilisateurs et leurs obligations. 1. L’utilisation de l’outil SESMAG est gratuite. 2. Tout utilisateur est libre de décrire, de traiter et d’analyser comme bon lui semble les

résultats des simulations qu’il a effectué à l’aide de l’outil ; mais il est alors responsable de l’utilisation qui en est faite. En aucun cas, ni l’auteur, ni le département Halieutique d’Agrocampus ne sauraient être tenu pour responsable des résultats issus des simulations menées par des tiers sous SESMAG ou de leurs utilisations.

3. Chaque utilisateur est autorisé à publier tout document (rapports, mémoires…)

s’appuyant en partie ou en totalité sur ces analyses, mais ceci dans le respect des usages en vigueur dans la communauté scientifique. Toutes utilisations de l’outil SESMAG doit donc respecter le droit moral de l’auteur par l’indication de son nom et de la source comme indiquée ci-dessous :

PRIGENT M., 2005. SESMAG : un outil de concertation pour la gestion du stock de sole du golfe de Gascogne. Mémoire de fin d’études, spécialisation halieutique, Département Halieutique d’Agrocampus Rennes. 48p + annexes + CD de l’outil.

4. Chaque utilisateur s’engage à ne pas effectuer des opérations qui pourraient altérer,

modifier ou supprimer des éléments de la base de données utilisée pour les modélisations et simulations.

5. Chaque utilisateur doit avoir pris connaissance du présent document et doit s’engager à

respecter et faire respecter les consignes décrites ci-dessus avant toute utilisation de l’outil SESMAG.

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Notice d’utilisation

Pour utiliser l’outil SESMAG il faut :

• Avoir le logiciel Microsoft Excel. • Que la zone d’écran soit réglée sur 1024 x 768 pixels minimum. Cela permet d’avoir une

page entière à l’écran quand le zoom est de 100% et qu’aucune barre d’outil n’est apparente. Pour ce faire, il suffit de cliquer successivement sur panneau de configuration, affichage, propriétés de l’affichage, paramètres. Dans cette dernière page la dimension de l’écran peut être choisi grâce à un curseur.

• Que le niveau de sécurité contre les virus présents dans les macros soit réglé sur Moyen. Si le niveau de sécurité est paramétré sur Haut et si vous ouvrez l’outil SESMAG, les macros seront automatiquement désactivées, ce qui rendra l’outil inutilisable. Pour activer les macros et utiliser correctement l’outil, il suffit de régler comme suit le niveau de sécurité : 1) Ouvrir l’outil SESMAG. 2) Si il vous est impossible d’activer les macros, dans le menu Outils, pointez sur

Macro, puis cliquez sur Sécurité. 3) Cliquez sur l'onglet Niveau de sécurité, puis sur l'option : Niveau de sécurité moyen. 4) Cliquer sur OK. 5) Fermer l’outil SESMAG avant de le réouvrir. 6) Choisissez l’option activer les macros.

Remarque : Dans SESMAG il s’agit d’approximations du diagnostic et en aucun cas cela ne saurait le remplacer.

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Annexe 6 : quelques captures d’écran de l’outil SESMAG

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