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SERVICE MILITAIRE (15-10- 1951 – 15-04-53) Le 15 Octobre 1951, je rejoignais la Base Aérienne 1/107 à Villacoublay, Centre d’Instruction de l’aviation. J’étais très déçu car j’avais demandé l’Afrique. Je voulais aller loin pour ne pas avoir de permission en France car j’avais le problème d’hébergement. A Gien, je n’avais plus de chambre et je ne voulais pas, non plus, être toujours à Aulnay sous Bois chez Suzanne et André. L’instruction consistait à apprendre à marcher au pas, se servir d’une arme, stand de tir, marches avec sac à dos chargé, initiation à la petite guerre, enfin le métier de soldat…. Robert Sergent est venu me rendre visite plusieurs fois, le dimanche, car durant les mois d’instruction il n’y avait pas de permissions. J’avais comme camarade le soldat Moret qui travaillait dans les bureaux et comme moi, il désirait partir loin. Le 15 Décembre, un message est arrivé demandant des volontaires pour Madagascar. De suite, il nous inscrivit et étant les premiers inscrits, nous avons été retenus pour visite médicale, piqûre contre la fièvre jaune effectuée à l’Institut Pasteur de Paris. C’était parti pour les colonies… Le 19 Décembre, permission de 4 jours pour le mariage de ma sœur Louise avec Gérard. Le dimanche 23, direction Gien, permission de 5 jours pour départ colonial. Réveillon de Noël chez Roger Dupré et ensuite déjeuner de Noël chez Claude Poupat. Le 26, direction Aulnay sous Bois pour faire mes adieux à Robert, Suzanne et André. Retour le 31 décembre à la Base pour prendre la garde du 1 er au 2 Janvier 1952. Je m’en souviens encore car il faisait un froid de « canard » (- 20°) et un vent terrible sur la piste, entre les avions. Le 7 Janvier, direction Gare de Lyon, à 21 heures départ pour Marseille. Nous étions 6 à rejoindre le Centre de Transit Sainte-Marthe : endroit sale, dortoirs à tous les vents, puces, etc….. Vu les lieux, nous sommes allés, Rabouin, Popot et moi, coucher dans un petit hôtel. Les jours suivants, visite de Marseille, perception des habits coloniaux et formalités pour embarquement le 11 Janvier, sur le paquebot « Maréchal Joffre ». Départ à 12 heures.

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SERVICE MILITAIRE (15-10-1951 – 15-04-53)

Le 15 Octobre 1951, je rejoignais la Base Aérienne 1/107 à Villacoublay, Centre d’Instruction de l’aviation.J’étais très déçu car j’avais demandé l’Afrique. Je voulais aller loin pour ne pas avoir de permission en France car j’avais le problème d’hébergement. A Gien, je n’avais plus de chambre et je ne voulais pas, non plus, être toujours à Aulnay sous Bois chez Suzanne et André.L’instruction consistait à apprendre à marcher au pas, se servir d’une arme, stand de tir, marches avec sac à dos chargé, initiation à la petite guerre, enfin le métier de soldat….Robert Sergent est venu me rendre visite plusieurs fois, le dimanche, car durant les mois d’instruction il n’y avait pas de permissions.J’avais comme camarade le soldat Moret qui travaillait dans les bureaux et comme moi, il désirait partir loin. Le 15 Décembre, un message est arrivé demandant des volontaires pour Madagascar. De suite, il nous inscrivit et étant les premiers inscrits, nous avons été retenus pour visite médicale, piqûre contre la fièvre jaune effectuée à l’Institut Pasteur de Paris. C’était parti pour les colonies…Le 19 Décembre, permission de 4 jours pour le mariage de ma sœur Louise avec Gérard.Le dimanche 23, direction Gien, permission de 5 jours pour départ colonial. Réveillon de Noël chez Roger Dupré et ensuite déjeuner de Noël chez Claude Poupat.Le 26, direction Aulnay sous Bois pour faire mes adieux à Robert, Suzanne et André.Retour le 31 décembre à la Base pour prendre la garde du 1er au 2 Janvier 1952. Je m’en souviens encore car il faisait un froid de « canard » (- 20°) et un vent terrible sur la piste, entre les avions.Le 7 Janvier, direction Gare de Lyon, à 21 heures départ pour Marseille. Nous étions 6 à rejoindre le Centre de Transit Sainte-Marthe : endroit sale, dortoirs à tous les vents, puces, etc….. Vu les lieux, nous sommes allés, Rabouin, Popot et moi, coucher dans un petit hôtel. Les jours suivants, visite de Marseille, perception des habits coloniaux et formalités pour embarquement le 11 Janvier, sur le paquebot « Maréchal Joffre ». Départ à 12 heures.

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Vous, qui allez lire ces souvenirs écrits en 2010, vous allez trouver cela banal, mais pour nous, en 1952, ces voyages et ce séjour furent extraordinaires…Vingt et un jours de bateau et surtout dans quelles conditions : à fond de cale, pour lit, une toile tendue entre quatre barres de fer, les uns sur les autres,

Pour la nourriture servie par plat pour 10 personnes, nous n’avions pas de réfectoire. Il fallait trouver, en guise de table, sur le pont avant, une place sur des cordages ou autres objets… Par contre, la nourriture était excellente.En Mer Méditerranée lors du passage du détroit de Messine, près du Stromboli et autres îles la mer fut très forte. Il y eut beaucoup de malades .Le 15 Janvier, Port Saïd. Le lendemain matin départ pour le Canal de Suez. Des dunes de sable à perte de vue…

Arrivée au port de Suez, ensuite la Mer Rouge très calme, soleil très chaud. Nous avons même aperçu des poissons volants. Le 20 Janvier, escale à Djibouti où nous sommes descendus à terre pour la journée : achats de bibelots, déjeuner place Lagarde avec ses palmiers en zinc, ballade sur le marché où il fallait chasser les mouches pour apercevoir la viande…yeux de bœuf à l’étalage, en plus je vous fais grâce de l’odeur !!!!Le 23 Janvier,à 10 heures, passage de l’équateur sous une chaleur torride. Le soir, nous avons eu droit à un gâteau pour fêter l’évènement.Le 25 Janvier, port anglais de Mombasa au Kenya. Descente à terre, paysage très joli, très vert mais ambiance à l’anglaise, très stricte… Ensuite, Dar-es-Salam toujours au Kenya, restés à bord.Sur l’Océan Indien, nous avons eu une tempête .Il était impossible de se tenir sur le pont. Les déplacements étaient très difficiles surtout avec les gamelles de nourriture.

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Le 28 Janvier, première escale à Madagascar : Majunga. Promenade à terre, port et ville très jolis. Sur une place se trouvait un baobab énorme.

Une journée de mer et arrivée à l’Ile de Nossi-Bé. Le bateau restant en rade, il fallait prendre une pirogue à balancier pour se rendre à terre, moyen de navigation pas tellement stable !!!

Navigation toute la nuit et à 6 heures arrivée au port de Diégo Suarez. Escale à terre, déjeuner en ville. L’après-midi baignade en mer, derrière une barrière de barbelés à cause des requins.

Baignade en mer

Au loin, les barbelés …..

Encore une journée de navigation et nous voilà enfin à Tamatave. Débarquement.Durant tout ce trajet des fois sur mer calme, d’autres fois, sur mer démontée comme dans l’Océan Indien, je ne fus jamais malade. Au contraire, j’étais en pleine forme appréciant beaucoup la chaleur.

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Une fois débarqués à Tamatave, nous avons attendu des heures à la gare avant de prendre le train, direction Tananarive. Là, j’ai été malade ; le mal de terre soi disant !!!j’ai même rendu et le train se balançait …..Le petit train, une sacrée aventure !! Partis à 15 heures nous sommes arrivés le lendemain, en fin de journée. 27 heures pour faire 300 Kms avec une dénivellation de 1200 mètres. A un endroit, le trajet faisait une boucle sur lui-même. La locomotive fonctionnait au bois et elle s’arrêtait en cours de route pour faire le plein de combustible…Dans les montées si tu avais envie d’uriner, tu descendais, ensuite après une petite poursuite, tu le rattrapais facilement. La nuit a tout de même été interminable !!!!Pour déjeuner, l’armée nous avait donné des biscuits qui avaient des asticots. Nous avons acheté des bananes à des vendeurs malgaches.

Le T.G.V.Malgache

Arrivée en gare de Tananarive, là nous prenons des camions pour rejoindre la base 1/181 d’Ivato C’était la saison des pluies. Il y avait de l’eau partout. Nous étions fatigués et démoralisés….

Petits souvenirs de mon séjour pendant la traversée.Le commandant de bord avait demandé des volontaires pour le nettoyage du pont et de la piscine des passagers civils. J’ai répondu « présent » car les journées étaient longues à ne rien faire…Donc matinées occupées par ce travail. Ensuite casse-croûte avec l’équipage. Par ailleurs, sur les plats prévus pour 10 personnes, il y en avait toujours de malade, donc nous avions du rab… Résultat : 3 ou 4 kilos en plus à l’arrivéeTous les jours, des haut-parleurs diffusaient de la musique et des chansons (toujours les mêmes). Je me souviens de la chanson d’Henri Salvador (une chanson douce que me chantait ma maman…)A un moment il y a une reprise : ah ah ah . Nous étions 300 soldats à bord et tous ensemble, à gorge déployée, nous entonnions ah, ah,ah…. Le bateau en tremblait. Il y a eu des réclamations des passagers civils, car cela faisait peur aux enfants.

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MON PERIPLE

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M A D A G A S C A R L’Ile Rouge