serres maraicheres de culture de poivrons

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SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS – ISIGNY LE BUAT DOSSIER LOI SUR L’EAU Réponse à l’Avis Détaillé de la MRAe du 19/12/2019 A1 - L’autorité environnementale recommande de détailler davantage le processus de culture hors sol, notamment sous l’angle du cycle de l'eau utilisée, des déchets générés (déchets de production, déchets de conditionnement des produits finis,...), ainsi que des intrants utilisés (engrais, pesticides, minéraux...). L’eau nécessaire à la culture est prélevée dans le bassin de collecte des EP, ou à défaut à partir du forage. En cas d’insuffisance, la mairie a décidé de mettre à disposition son réseau d’eau industrielle non traitée, et actuellement largement sous-exploité. Le besoin annuel en eau est estimé à 165 216 m3 par an. L’apport annuel en eau pluviale est de 123 937 m3. La différence sera donc prélevée dans le milieu naturel par le forage ou dans le réseau d’eau industrielle de la ville, soit 48 929 m3. Cette eau est pompée du bassin vers des cuves de stockage à l’intérieur des serres afin d’avoir toujours 2 jours de consommation en stock. Elle est ensuite filtrée et traitée aux UV avant d’être mélangée aux éléments nutritifs. Toutes les 20 minutes, l’eau chargée nutriments est envoyée au pied des plantes par un réseau sous pression qui se termine par des goutteurs calibrés qui injectent l’eau dans des pains de laine de roche, qui servent de support au système racinaire des plantes. Celles-ci sont posées sur des gouttières métalliques qui récupèrent la totalité de l’excédent d’arrosage, pour le ramené vers des cuves de stockage situées dans le hall d’irrigation. Un système de traitement aux UV décontamine l’eau de toute bactérie. Cette eau recyclée est ensuite analysée, complétée automatiquement avec des nutriments manquants, puis réinjectée dans le réseau d’irrigation. Il n’est pas prévu l’utilisation de produits phytosanitaires en préventif, mais uniquement d’avoir recours à un contrôle biologique renforcé et l’utilisation d’auxiliaires de culture (insectes, bactéries, macrophages, etc.). En cas d’invasion, et donc de dépassement du contrôle biologique, un traitement curatif dans la zone ciblée est possible suivant le même cahier des charges que l’agriculture biologique afin de contenir l’invasion à de petites surfaces. La serre prévoit également la segmentation en zones de cultures distinctes indépendantes et pouvant être mise en surpression le cas échéant. Le sol des serres de culture est entièrement bâché avant chaque campagne afin d’éviter tout échange entre les milieux. Aucune contamination du milieu naturel n’est possible en phase d’exploitation. Chaque année, les bâches sont enlevées et envoyées au recyclage dans la filière de fabrication des sacs poubelle. Aucun nettoyage préalable n’étant prévu à notre niveau, aucune contamination n’est possible. Les déchets de production sont triés et envoyés vers les filières de valorisation. Les tiges et feuilles sont valorisées vers la filière du compostage, dans le cadre du premier contrat négocié pour le site de Brécey. Une autre valorisation possible est à l’étude mais non encore aboutie. Les blocs de laine de roche sont revalorisés pour être utilisés dans la filière de l’isolation.

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Page 1: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS – ISIGNY LE BUAT

DOSSIER LOI SUR L’EAU

Réponse à l’Avis Détaillé de la MRAe du 19/12/2019

A1 - L’autorité environnementale recommande de détailler davantage le processus de culture hors sol,

notamment sous l’angle du cycle de l'eau utilisée, des déchets générés (déchets de production, déchets

de conditionnement des produits finis,...), ainsi que des intrants utilisés (engrais, pesticides, minéraux...).

L’eau nécessaire à la culture est prélevée dans le bassin de collecte des EP, ou à défaut à partir du forage.

En cas d’insuffisance, la mairie a décidé de mettre à disposition son réseau d’eau industrielle non traitée,

et actuellement largement sous-exploité.

Le besoin annuel en eau est estimé à 165 216 m3 par an. L’apport annuel en eau pluviale est de 123 937

m3.

La différence sera donc prélevée dans le milieu naturel par le forage ou dans le réseau d’eau industrielle de

la ville, soit 48 929 m3.

Cette eau est pompée du bassin vers des cuves de stockage à l’intérieur des serres afin d’avoir toujours 2

jours de consommation en stock. Elle est ensuite filtrée et traitée aux UV avant d’être mélangée aux

éléments nutritifs.

Toutes les 20 minutes, l’eau chargée nutriments est envoyée au pied des plantes par un réseau sous

pression qui se termine par des goutteurs calibrés qui injectent l’eau dans des pains de laine de roche, qui

servent de support au système racinaire des plantes.

Celles-ci sont posées sur des gouttières métalliques qui récupèrent la totalité de l’excédent d’arrosage,

pour le ramené vers des cuves de stockage situées dans le hall d’irrigation. Un système de traitement aux

UV décontamine l’eau de toute bactérie. Cette eau recyclée est ensuite analysée, complétée

automatiquement avec des nutriments manquants, puis réinjectée dans le réseau d’irrigation.

Il n’est pas prévu l’utilisation de produits phytosanitaires en préventif, mais uniquement d’avoir recours à

un contrôle biologique renforcé et l’utilisation d’auxiliaires de culture (insectes, bactéries, macrophages,

etc.).

En cas d’invasion, et donc de dépassement du contrôle biologique, un traitement curatif dans la zone

ciblée est possible suivant le même cahier des charges que l’agriculture biologique afin de contenir

l’invasion à de petites surfaces. La serre prévoit également la segmentation en zones de cultures distinctes

indépendantes et pouvant être mise en surpression le cas échéant.

Le sol des serres de culture est entièrement bâché avant chaque campagne afin d’éviter tout échange

entre les milieux. Aucune contamination du milieu naturel n’est possible en phase d’exploitation.

Chaque année, les bâches sont enlevées et envoyées au recyclage dans la filière de fabrication des sacs

poubelle. Aucun nettoyage préalable n’étant prévu à notre niveau, aucune contamination n’est possible.

Les déchets de production sont triés et envoyés vers les filières de valorisation. Les tiges et feuilles sont

valorisées vers la filière du compostage, dans le cadre du premier contrat négocié pour le site de Brécey.

Une autre valorisation possible est à l’étude mais non encore aboutie. Les blocs de laine de roche sont

revalorisés pour être utilisés dans la filière de l’isolation.

Page 2: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Enfin, les poivrons qui seraient non conformes esthétiquement, trop murs ou tombés au sol seront

envoyés vers une grosse unité de méthanisation à proximité du site, sur la commune d’Isigny (contrat

signé).

A2 - L’autorité environnementale recommande de compléter le dossier par l’apport de données

concernant la consommation énergétique du projet, tant pour le fonctionnement des installations que

pour le processus de production de poivrons, en apportant des éléments de comparaison avec les filières

qui alimentent aujourd’hui le marché français.

Nous joignons en annexe à notre réponse une étude du bilan carbone réalisée pour la production de tomates à

Brécey. En effet, les modes de culture sont identiques et les pays producteurs les mêmes.

Afin de pouvoir transposer les résultats à la culture de Poivrons il faut les comparer aux rendements :

Poivrons = 375 T / Ha (4 500 T/an)

Tomates = 650 T / Ha

C’est-à-dire un ratio de 57,7%.

Ce ratio appliqué aux résultats de l’étude donne :

L'évaluation de la consommation annuelle d'électricité pour le fonctionnement des installations (Serre et Bâtiment)

est de 1 300 MWh e.

L’évaluation de la consommation annuelle de chaleur pour la production de poivrons est d’environ 60 000 MWh th.

La consommation énergétique dépend de la localisation de la production et de la période de production. Toutefois,

du fait des fortes chaleurs l’été, les producteurs du Sud de l’Europe et du Nord de l’Afrique décalent leurs

campagnes de production sur les intersaisons et la période hivernale, quand les productions du nord de l’Europe

sont interrompues ou réduites. Cela leur fait perdre l’avantage énergétique.

Marché du Poivron :

France : 31 598 tonnes (à destination du frais non transformé)

- Provence-Alpes Côte-d’Azur : 27%

- Aquitaine : 18%

- Centre: 14%

Europe : 2 500 000 tonnes

Espagne Maroc Pays bas cogé Pays bas Gaz Belgique Cogé Belgique Gaz Isigny Cogé Isigny Gaz

Rendement poivron t/ha 173 115 334 314 334 317 375 375

conso electrique kwh/ha 100000 100000 100000 100000 100000 100000 100000 100000

Facteur d'émission CO2 0,852 0,852 0,852 0,852 0,852 0,852 0,852 0,852

ss total CO2 pour électricité (kg CO2/ kg poivron) 492 741 255 271 255 269 227 227

Gaz m3 /ha 125000 60000 131000 425000 131000 425000 131000 425000

Facteur d'émission CO2 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87

ss total chauffage (kg CO2/ t de poivron) 1351 976 733 2531 733 2507 653 2119

ss total CO2 cogénération 0 0 258 0 258 0 234 0

ss total energie 1351 976 991 2531 991 2507 887 2119

transport

distance serre centre de distribution (km) 2000 3200 550 550 400 400 225 150

Bateau 200

transport en dégroupage 50 50 50 50 50 50 50 50

phase jeune plants (kg CO2/ t de poivron) 130 130 71 71 71 71 71 71

Transport (kg CO2/ t poivron) 206 332 53 53 41 41 22 22

Total culture elect+ chauffage(kg CO2/t Poivron) 1844 1717 1247 2802 1247 2776 1114 2347

Total transport dégroupage (kg CO2/ t poivron) 6 6 6 6 6 6 6 6

Total CO2 (kg CO2: t Poivron) 2186 2185 1377 2932 1365 2894 1213 2446

180% 180% 113% 242% 112% 238% 100% 202%

Page 3: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

L’Espagne est le premier producteur européen, suivie des Pays-Bas puis de l’Italie.

Le poivron est le 13ème légume le plus consommé par les Français, avec en moyenne 1,9 kg de poivron par an. Plus de

60 % des ménages en achètent au moins une fois dans l’année.

La France importe environ 120 000 tonnes / an de poivrons et exporte environ 1/5ème de sa production.

Note :

Il est à noter que bien qu’issue d’un combustible carboné (CH4), la réutilisation intégrale du C02 et C0 produits issus

des chaufferies, n’est pas suffisante pour couvrir l’ensemble des besoins des plantes. Nous prévoyons en plus le

recours à du CO2 liquide fourni par Air Liquide pour couvrir nos besoins. Du fait de rendements 11 fois supérieurs à

de la culture en pleine terre, notre production est un important puit de carbone. La distribution du CO2 s’effectue

par perspiration, ce qui permet un niveau stable et constant, et limite les pertes.

A3 - L’autorité environnementale recommande de compléter le dossier par une évaluation des

conséquences de la pollution lumineuse sur la biodiversité ainsi que par la définition des mesures

d’évitement, de réduction, voire de compensations correspondantes.

Il n’est pas prévu d’éclairage en dehors des horaires de travail (7h à 22h). Toutefois, afin de limiter la

pollution lumineuse, notamment en période hivernale, des écrans occultants sont bien prévues pour

réduire l’impact de 99%, c’est-à-dire ramenée à un niveau très inférieur à l’impact d’un éclairage public.

Des écrans horizontaux motorisés couvrent la totalité de la surface de la serre. Des écrans verticaux se

déploient sur toute la hauteur des bardages sur les quatre côtés de la serre.

Les toiles utilisées pour ces écrans sont composées d’un film noir opaque contrecollé sur une toile tissées

claire. Ce complexe est parfaitement étanche à la lumière.

Ce type d’écran n’est pas habituel dans la profession en France.

Ces écrans couvrent intégralement les surfaces vitrées et permettent également de limiter la dissipation

thermique.

A4 - L’autorité environnementale recommande d’évaluer les impacts du projet sur l’artificialisation,

l’imperméabilisation et la préservation des sols, et d'identifier les mesures à mettre en place dans le but

de réduire et compenser le préjudice environnemental du projet. Elle recommande également de détailler

les mesures de remise en état des terres à l’issue de la période d’exploitation et d’estimer leur coût.

Une étude d’impact de fermeture sera réalisée en cas de cessation d’activité définitive du site. C’est-à-dire

s’il n’est pas trouvé de repreneur pour l’exploitation de maraîchage. Les terrains seront alors remis à l’état

naturel. Les serres sont constituées d’une structure en acier boulonnée, d’une toiture en aluminium

également boulonnée et de panneaux de verres emboités et clipsés. Ils seront aisément démontés. Des

sociétés sont spécialisées dans le démontage et la revente de serres d’occasion. S’il n’y a pas d’opportunité

de remontage, les matériaux (verre, aluminium et acier) sont tous recyclables. Les longrines et allée en

béton seront concassées pour en faire des matériaux de construction. Les fondations de la serre sont

implantées sur une faible profondeur (1,20m) Les seront arrachées puis concassées.

Le local chaufferie est constitué d’un charpente bois et d’un bardage en acier parfaitement recyclable.

Les parties en béton seront détruites et concassées.

Le sol à l’intérieur des serres restera en l’état naturel puisqu’il n’est pas imperméabilisé lors de la

construction, mais simplement recouvert de bâches en phase d’exploitation. Les équipements de type

Page 4: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

chaudière, robots, chariots électriques et élévateurs, autolaveuse, chaine de conditionnement ou stockeur

seront revendus.

Le bâtiment de conditionnement pourra être réutilisé en remplacement des hangars démontés.

Le bassin de stockage des eaux de pluie sera alors remblayé, et le forage sera fermé de façon définitive

conformément aux prescriptions règlementaires.

Concernant l’estimation des coûts, si les serres ne pouvaient pas être revendues d’occasion, il ne faudrait

tenir compte que de la valeur des matériaux recyclables et valorisables à date (verre, métaux).

Coûts de revente :

• Fer/Acier = 80 à 100€ /T

• Aluminium = 450 € /T

• Verre = 24,38 € /T (valeur 2019)

Le bilan financier serait bénéficiaire d’environ 200k€ en cas de revente d’occasion, et nul en cas de revente

des matériaux seuls.

A5 - L’autorité environnementale recommande d’évaluer l’impact cumulé du forage prévu au regard des

volumes prélevés par les autres forages déjà existants à proximité, en prenant en compte le changement

climatique qui va modifier la pluviométrie et l'hydrologie et accentuer les tensions sur la ressource. Elle

recommande également d’assurer un suivi continu permettant de mesurer les volumes d’eaux pluviales

récupérés et ceux prélevés dans la nappe phréatique, et de prendre toutes les mesures qui permettent de

limiter les prélèvements en période d’étiage pour mieux anticiper les périodes de restriction, et éviter tout

recours à l’adduction en eau potable.

Il n’est pas prévu d’avoir recours à l’adduction en eau potable, qui serait incompatible avec le mode de

culture et trop coûteuse. La mairie a souhaité mettre à disposition un réseau d’eau industrielle non traitée

en secours des réserves et du forage.

Il est bien prévu un comptage des volumes prélevés par forage.

Il n’est pas prévu de pompage en nappe phréatique superficielle, mais dans la nappe de socle.

Nous sommes en présence d’une masse d’eau (HG 504) sur le socle du bassin versant de la Sélune d’une

surface de 1122.40 Km².

Le potentiel aquifère des aquifères de socle résulte de la capacité de stockage des altérites et à la capacité

de circulation des eaux dans la zone fissurée et fracturée. Le potentiel dépend de l'extension et de

l'épaisseur des altérites, et des zones de fracturation lorsqu'elles ne sont pas colmatées.

D’après la fiche MESO, 2005, « la réserve globale (en cumulant les différents aquifères) est estimée par les

études relatives au SAGE de la Sélune à 500 millions de m3, et la ressource renouvelable à 160 millions de

m3/an.

Aux vus des volumes de renouvellement annuel (160 millions de m3/an.) de et des volumes de pompage

(50 000 m3), nous n’aurons qu’un très faible impact sur la nappe.

Le pompage ne sera pas concentré sur la seule période d’été qui est la période la plus critique.

Nous étalons la période de pompage, d’avril à septembre en utilisant le bassin de stockage pour anticiper

le pompage et limiter le pompage en période d’été.

Page 5: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

A6 - L'autorité environnementale recommande d'identifier la nature de l'ensemble des rejets dans le

milieu susceptible d'avoir des impacts sur la qualité des eaux notamment souterraines, et de préciser les

mesures correctrices envisagées.

Traitements :

Le mode de culture en contrôle biologique renforcé ne prévoit pas le recours à des produits

phytosanitaires de synthèse, mais uniquement, comme pour le cahier des charges de l’agriculture

biologique, pour circonscrire une invasion à une petite surface afin de protéger le gros de la récolte. Tout

résidu détecté sur les légumes entre la cueillette et la livraison les rendrait impropres à la

commercialisation suivant les cahiers des charges clients.

De plus, les sols ne sont pas, à proprement parlé, artificialisés, mais bâchés, ce qui évite tout contact avec

le sol naturel et les risques de pollution accidentelle des milieux. Cette mesure nous permet d’éviter les

contaminations des cultures par transfert. D’autre part, aucune source d’eau ne permet l’infiltration ou la

circulation d’intrant, ou résidus d’intrants dans le sol le cas échéant.

Eaux usées :

Les eaux usées des sanitaires, des vestiaires, et salle de repos seront envoyées vers la micro-station

implantée sur place.

Les valeurs indiquées dans le dossier reprennent les valeurs du Guide technique de l’assainissement et le

calcul est fait pour 60 EqH.

Toutefois les valeurs retenues par le concepteur de la micro-station pour son dimensionnement

correspondent à une installation de 80 EqH (déclassé 75 EqH). (Micro-Station_80 déclassée 75 EH BSI

MBBR).

Les sols des bâtiments industriels sont nettoyés à l’eau chaude avec autolaveuse. Les eaux de vidange de la

machine à laver le sol de tous les locaux sont dirigées vers la micro-station.

Eaux de voirie :

Toutes les eaux de parking sont récupérés dans un bassin spécifique avant de passer par les séparateurs

hydrocarbure 5mg. Il est bien prévu un contrôle à la mise en service, un entretien suivant le guide

fabricant, et une alarme en cas de disfonctionnement.

Les débourbeurs et séparateurs d’hydrocarbures sont soumis au marquage règlementaire CE, sur la base

de l’annexe ZA de la norme EN 858-1 qui fait référence aux chapitres suivants : réaction au feu, étanchéité

aux liquides, efficacité, résistance sous charge, durabilité.

Les débourbeurs et séparateurs à hydrocarbures répondent :

• à la norme européenne EN 858, avec les parties 1 et 2 :

✓ EN 858-1 : Principes pour la conception, les performances et les essais, le marquage et la

maîtrise de la qualité.

✓ EN 858-2 : Choix des tailles nominales, installation, service et entretien.

• aux normes françaises :

✓ NFP16-442 : Mise en œuvre et maintenance des séparateurs de liquides légers et

débourbeurs.

✓ NFP16-451-1/CN : Complément national à la NF EN858-1

Page 6: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Ces normes sont applicables aux installations de séparation des liquides légers lorsque ces derniers sont

séparés des eaux usées par gravité et/ou coalescence. Elles ne s’appliquent pas au traitement des

émulsions stables, des solutions de liquides légers et d’eau, de graisses et d’huiles d’origine végétale et

animale.

L’installation sera équipée selon la norme NF EN 858-1 § 6.5.4 : ‘‘Les installations de séparation doivent

être équipées de dispositif d’alarme automatique... ‘‘

Elles permettent de détecter un niveau d’hydrocarbures et/ou de boues dans le séparateur. Une alarme

optique et/ ou acoustique se déclenche quand le seuil souhaite est atteint.

A7 - L’autorité environnementale recommande d’ajouter quelques photomontages dans le dossier

d’étude d’impact afin de mieux apprécier la qualité d’insertion paysagère du projet.

Des photos d’intégration paysagère et de simulation des lignes d’horizon ont bien été fournies au dossier

de permis de construire et jointes au dossier d’étude d’impact lors de l’enquête publique commandée par

la mairie d’Isigny le Buat.

Il n’a pas été prévu de camoufler les Serres mais de les intégrer au paysage, principalement depuis la

départementale. En effet, du fait d’une ligne de crête sur laquelle est édifiée la ligne THT et qui longe le

site d’implantation, les Serres ne seront pas visibles depuis l’Ouest, ou peu visibles depuis les autres points

de vue en raison des lignes de haies bocagères successives et la distance aux habitations les plus proches.

Nous pourrons fournir des simulations supplémentaires si besoin le cas échéant lors de l’enquête publique.

A8 - L’autorité environnementale recommande de décrire de manière plus approfondie l’origine des

principaux matériaux utilisés pour le projet ainsi que leurs modalités de production et de recyclage en fin

de vie, afin d’éclairer le public sur l’ensemble des incidences du projet.

Comme le rappelle l’autorité environnementale dans son avis, le principal matériel utilisé est le verre qui se

recycle facilement au travers de filières bien identifiées et structurées. Les autres matériaux utilisés sont

l’Acier et l’Aluminium qui eux aussi ne présentent pas de problème pour leur recyclage.

Au regard de l’importance du projet, du nombre d’intervenants derrière l’entreprise CMF, il n’est pas

possible d’identifier l’origine de tous les matériaux, qui sera diverse mais principalement européenne.

Les panneaux photovoltaïques, dits de 2ème génération, sont de type cristallin, c’est-à-dire à base de

silicium. Ils sont entièrement recyclables (99,9%) via le réseau PVCycle (verre alvéolé, silicium, cuivre,

aluminium, etc.). La France n’ayant pas souhaitée soutenir sa filière industrielle naissante en 2010, la quasi-

totalité des Panneaux sont à ce jour fabriqués en Asie (Chine, Corée, Indonésie). Quelques entreprises

Françaises assemblent encore ces produits localement. Mais malgré un certain nombre de brevets

développés par le CEA en collaboration avec l’Allemagne, aucune filière mature n’a pu émerger en France à

ce stade. L’origine sera probablement chinoise avec un temps de retour énergétique autour de 3 ans (1080

kWh/kWc en moyenne en Sud Manche) et une durée de vie (80-90% du rendement) de plus de 30 ans.

Concernant le bâtiment de logistique, en cas d’arrêt de l’exploitation maraichère sous serres, il sera

maintenu en compensation des bâtiments d’exploitation initiaux démontés afin de maintenir l’activité

agricole sur le site.

Page 7: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

A9 - L’autorité environnementale recommande d’évaluer les impacts liés à l’augmentation du trafic routier

consécutifs à la réalisation du projet et d’évaluer en particulier les incidences sonores sur les zones

riveraines. Elle recommande également de prévoir les mesures d’évitement ou de réduction

éventuellement nécessaires.

Le trafic ne concerne principalement que la voirie communale à l’usage exclusif de la ferme. Les premiers

voisins sont à environ 350m du projet et n’auront pas à subir de pollution sonore.

Un plan de situation projet avec les indications de distance joint à la présente réponse vous permettra de

mieux visualiser l’impact.

Ainsi à la circulation habituelle assez faible il faudra ajouter 100 VL et 4 PL par jour du lundi au samedi,

d’avril à novembre, puis 60 VL par jour et 2 PL par semaine entre décembre et mars, à laquelle il convient

d’ajouter les 5 VL habituels (en moyenne toute l’année), soit 105 VL et 4PL en pointe.

Concernant les GES supplémentaires, ils seront assez faibles au regard du trafic ponctuel prévu d’une part,

et à l’arrêt de l’exploitation bovine (100 têtes), de l’usage des tracteurs et autres engins agricoles

fonctionnant au fioul pour la culture d’autre part.

En phase temporaire de chantier (terrassement environ 3 mois), les engins seront aux normes d’une part,

et les périodes de travaux limitées aux règles d’usage prescrites à l’arrêté du 23 janvier 1997, relatif à la

limitation des bruits d’autre part.

La livraison des matériaux de construction nécessitera environ 700 camions sur une période 10 mois, soit

environ 3,2 camions par jour. L’impact sur le réseau routier alentour est donc faible.

L’arrêt d’une activité agricole d’élevage intensif permet d’éviter les nuisances sonores habituelles, y

compris parfois la nuit.

Page 8: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

La BRETAIE_Situation2

335.14 m

373.22 m

499.57 m

339.36 m

345.12 m

333.05 m

527.95 m

240.64 m

464.75 m

527.28 m347.49 m

© IGN 2019 - www.geoportail.gouv.fr/mentions-legales

Longitude : Latitude :

1° 10′ 29″ W48° 36′ 16″ N

Distances vs projet

500 m

Page 9: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Zone de l’Ecoparc -50870 Tirepied Tél 09 50 96 31 82

Sarl au capital de 80 000 € - RCS : Coutances 789 517 927

1

SAS

LES MARAICHERS DU MONT SAINT MICHEL

APPROCHE DU BILAN CARBONE

D’UNE CULTURE DE TOMATES HORS SOL AVEC

COGENERATION

DANS LA MANCHE

Document réalisé avec la participation de

Page 10: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

SOMMAIRE

1. Préambule ................................................................................................................................................. 4

2. Démarche de travail .................................................................................................................................. 4

3. GENESE DU PROJET DES MARAICHERS DU MONT ST MICHEL .................................................................. 6

4. LE CONTEXTE DE LA TOMATE EN FRANCE ................................................................................................. 7

4.1. La consommation ............................................................................................................................................. 7

4.1.1. Les circuits de distributions ......................................................................................................................... 7

4.1.2. La saisonnalité ............................................................................................................................................. 8

4.2. La production française .................................................................................................................................... 8

4.3. L’importation face au déficit commercial......................................................................................................... 9

4.3.1. L’évolution mensuelle ................................................................................................................................. 9

3.4. Détail mensuel des importations sur le territoire français ............................................................................ 11

3.4.1. En tonnage ................................................................................................................................................ 11

3.4.2. En pourcentage ......................................................................................................................................... 11

4. Analyse des modes de production des principaux pays exportateurs sur le territoire français. ............. 12

4.1. Maroc ............................................................................................................................................................. 12

4.2. Espagne .......................................................................................................................................................... 12

4.3. Belgique et Pays Bas ....................................................................................................................................... 12

4.4. Les rendements .............................................................................................................................................. 13

4.5. Détermination des impacts CO2 des installations ......................................................................................... 14

4.6. Définition de l’impact CO2 de la tomate type d’importation ......................................................................... 15

5. Analyse du mode de production des Maraichers du Mont Saint Michel à Brecey 50370 ........................ 16

5.1.1. Climat océanique favorable ...................................................................................................................... 16

5.1.2. Technologies ............................................................................................................................................. 16

5.1.3. La cogénération ........................................................................................................................................ 17

5.1.4. Rendement de l’installation ...................................................................................................................... 18

6. Analyse de l’impact carbone de l’unite de production des maraichers du mont saint michel................. 19

6.1. La cogénération présentée selon EDF ............................................................................................................ 19

6.2. Calcul de l’empreinte carbone de l’unité de production de Brecey .............................................................. 21

6.2.1. Calcul de l’empreinte carbone de la production de tomate avec cogénération ....................................... 21

6.3. Comparaison des installations de productions exportatrice avec l’installation des Maraichers du Mont Saint

Michel 22

6.3.1. Analyse des résultats ................................................................................................................................ 25

6.3.2. Détermination de Impact carbone en fonction de productions mensuelles ............................................ 26

7. CONCLUSION ........................................................................................................................................... 29

8. Bibliographie ........................................................................................................................................... 30

Page 11: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Table des figures

Figure 1 : Part de marché en volume et prix moyen d’achat des tomates par mode de

distribution en 2015 ...................................................................................................................... 7

Figure 2 Localisation de la production française ........................................................................... 9

Figure 3 : Evolution mensuelle des échanges de la France Source Douanes Française .............. 10

Figure 4 : Evolution mensuelle des importations Source Douanes Française ............................ 10

Figure 5 : Comparassions de différentes origines de productions .............................................. 24

Figure 6 : Moyenne impact CO2 par Origine ................................................................................ 25

Figure 7 : Impact CO2 par pays d’origine ..................................................................................... 26

Table des tableaux

Tableau 1 : Calendrier de production ............................................................................................ 8

Tableau 2 : tableau des importations mensuelles ....................................................................... 11

Tableau 3 : EDF Bilan CO2 Simplifié ............................................................................................. 20

Tableau 4 : Comparaisons des différents modes de production. ................................................ 22

Tableau 5 : Tableau de la production de CO2 par tonne produite et par pays ........................... 25

Tableau 6 : Production mensuelle de CO2 des Maraichers du Mont Saint Michel ..................... 27

Tableau 7 : Impact mensuel de la production des Maraichers du Mont Saint Michel sur

l’importation ................................................................................................................................ 27

Tableau 8 : Détermination de la réduction de l’impact CO2 Total ............................................... 28

Page 12: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

1. PREAMBULE

La SAS LES MARAICHERS DU MONT SAINT MICHEL a pour projet d’implanter une unité́ de

production horticole de 17 ha sous serre sur le territoire rural du Sud-Manche (Brécey 50370) .

Cette unité́ de production de tomates vise a substituer une part des importations qui

approvisionnent le marché́ français et déséquilibrent la balance commerciale. Ce document

d’étude a pour but de démontrer que le fait de cultiver en France cette production de tomate

aura un impact positif sur ma diminution de la production de gaz à effet de serre et

notamment de CO2.

L'objectif de cette étude est de définir précisément la provenance de la tomate qui sera

substituée par le nouveau projet sur une année type. A partir du profil de cette tomate

substituée par la future unité de production du Sud-Manche, il s'agit d'établir le scénario de

référence carbone à partir duquel il sera possible d'évaluer l'impact du projet de substitution

sur la dimension des émissions de CO2.

2. DEMARCHE DE TRAVAIL

Ce document tient en premier lieu à présenter le contexte commercial et permet de présenter

le déficit de production selon les sources Douanes de France 2015. Ces mêmes sources nous

précisent les pays d’origine des tomates importées mois par mois. Finalement, la nécessité

d’augmenter la production locale apparait naturellement, le projet des Maraichers du Mont

Saint Michel visera donc à substituer des tomates importées.

Ce document n’a pas pour vocation de montrer les attentes des consommateurs en produits

locaux mais cette tendance de consommation est avérée.

La suite du document s’appuie sur des références techniques liées aux modes de productions

(rendements, chauffage utilisé) pour comparer le profil carboné des tomates qui sont

importées, et ainsi faire un comparatif avec la production des Maraichers du Mont Saint

Michel.

L’ensemble de cette étude se base sur l’hypothèse d’un produit final à qualité équivalente.

Autrement dit, seuls sont comparés les modes de production permettant d’avoir une tomate

répondant aux attentes du consommateur (goût et conservation).

Page 13: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Pour répondre à cette exigence et exporter, les producteurs des différents pays chauffent leurs

serres. Les nombres de mois de chauffage et les installations (cogénération ou bruleurs à gaz

seul) sont les variables de l’étude, ayant des impacts sur les rendements à l’hectare. Par ailleurs

l’hypothèse tient compte de modes de cultures équivalents, à savoir culture hors sol sur

substrat artificiel, avec même niveau d’intrants (engrais, phytosanitaires).

La comparaison des impacts CO2 est effectuée par un outil de simulation en ligne

(CO2tuinbouw.nl) d’émissions Carbone mis au point par l’Université de Wageningen (Pays-Bas)

et les organisations professionnelles Hollandaises. Les calculs sont effectués annuellement

dans la mesure où le cycle de production dure un an.

L’impact carbone de la production d’un hectare est donc affecté à chaque tonne de tomate

produite. Cet outil permet de comparer des scénarios de production dans différents contextes,

en faisant varier :

Les rendements

Les paramètres liés au transport, la distance entre production et consommation

La consommation énergétique liée au chauffage

L’éventuelle production d’énergie dans le cas de la cogénération

Il est important de noter que l’outil de simulation impute au total de CO2 dégagé par la

cogénération, la partie dédiée à la production d’électricité.

L’ensemble de l’itinéraire de production est pris en compte, depuis la production de jeunes

plants jusqu’à la livraison sur le point de vente final. Les résultats sont exprimés sous la forme

de « kg de CO2 par tonne produite ». Ce ratio permet de prendre en compte l’efficience des

systèmes de production à travers les rendements. Plusieurs scénarios sont ici étudiés, en

comparaison avec le projet des Maraîchers du Mont Saint Michel.

Pour le transport, les hypothèses de travail sont basées sur une vente dans une zone

géographique dont le centre de gravité serait le site de Brécey. Ainsi, la distance moyenne est

de 200 km pour les Maraîchers du Mont St Michel, et est plus élevée pour les autres scénarios :

3200 km pour l ‘origine Maroc (Sud Maroc), 2000 km pour l’Espagne (secteur d’Almeria), 800

km pour les Pays Bas (Westland) et 600 km pour Belgique. Il a été considéré que dans tous les

cas, le transport en camion complet non réfrigéré, 18,5 t de fret/véhicule.

La finalité du document est de comparer le profil carboné (kg de CO2 émis par tonnes de

tomate) de la tomate qui sera produite à Brécey avec le profil de celle qui est substituée.

L’approche permet d’obtenir la réduction globale de d’émissions de CO2 permise par le projet,

ayant pour origines le faible impact du transport en circuits courts, et un chauffage de serres

modernes associé à la cogénération.

Page 14: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

3. GENESE DU PROJET DES MARAICHERS DU MONT ST MICHEL

Le projet de construction d’une unité de production de tomate adossée à une cogénération est

issu d’une double réflexion, menée séparément par les partenaires du projet.

En tout premier lieu, les partenaires Français ont eu une réflexion portant sur la nécessité, au

plan national de diversifier la production énergétique, pour atteindre les objectifs d’énergie

renouvelable, et améliorer l’efficacité du réseau de distribution (pertes en ligne sur des

transports longue distance). Parmi les technologies utilisables nous avons la cogénération, à

condition que celle-ci soit adossée à une activité pouvant valoriser l’énergie thermique

dégagée par le process.

L’approche des partenaires hollandais du projet est avant tout un raisonnement de producteur

qui doit se rapprocher géographiquement de ses consommateurs. Ainsi, un moindre

éloignement est synonyme de :

Réactivité logistique

Baisse des coûts de transport

Baisse de l’empreinte écologique

Segmentation plus fine des produits

Qualité gustative améliorée : choix de variétés à goût plus prononcé, mais supportant

mal la conservation et le transport ; possibilité de cueillir au stade optimal de

mûrissement des fruits…).

La rencontre des deux approches aboutit au projet des Maraîchers du Mont St Michel, qui peut

être résumé en « création d’une unité de production en zone rurale Française, avec une

réflexion énergétique poussée, de manière à être à la fois écologiquement vertueux et

économiquement performant, et la création d’emploi dans une zone faiblement pourvue

comme le Sud Manche ».

Avec cette implantation sur en zone rurale française, les Maraichers du Mont Saint Michel

répondent pleinement à la politique de développement durable demandé par les

consommateurs.

Page 15: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

4. LE CONTEXTE DE LA TOMATE EN FRANCE

4.1. La consommation

La consommation de tomate est en augmentation régulière. Elle atteint 830 000 Tonnes en

frais /an. Nous verrons plus en détail la partie production par la suite qui est d’un ordre

580 000 Tonnes.

La France n’est pas autosuffisante, sont déficit commercial est d’environ 250 000 T annuel.

95 % des ménages français ont acheté des tomates fraîches en 2015. La consommation

moyenne se situe légèrement au-dessus de 14 kg/ménage, avec un prix d’achat moyen de 2,57

€/kg.

4.1.1. Les circuits de distributions

Le marché Français est stimulé par une segmentation instaurée par la production intérieure.

Cette segmentation permet une différenciation vis-à-vis des importations. Cette différenciation

est génératrice de valeur ajoutée, et a été permise par un accord des principaux acteurs de la

filière, dont la grande distribution (hypers, supers, et hard discounters), qui représente les deux

tiers du chiffre d’affaire, comme le montre le graphique ci-dessous.

Figure 1 : Part de marché en volume et prix moyen d’achat des tomates par mode de distribution en 2015

Cette prépondérance de la grande distribution a un impact sur la production, qui doit mettre

en place une organisation logistique sans faille (livraison à horaire précis directement dans les

magasins, sans forcément passer physiquement par les centrales d’achat, incidence de la

météo sur la demande…). Cela est d’autant plus facile que les distances entre production et

lieu de vente sont courtes.

Page 16: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Les Maraîchers du Mont St Michel vont commercialiser via le réseau Greenery France. La

commercialisation va se faire principalement avec les trois segments les plus représenté ici.

Plus précisément, les expéditions vont se faire vers les centrales d’achats des principaux

acteurs (Carrefour, Leclerc, Grand Frais, Système U, Les Mousquetaires et Lidl) situées à

proximité de Caen, Rouen, Angers, Rennes et Paris. La logistique assurée par Greenery est très

efficiente de par leur expérience et leur réseau.

4.1.2. La saisonnalité

Les clients exigent principalement des tomates pendant l'été européen, la saisonnalité fait

qu’elles sont consommées pendant cette saison (salades, barbecues, pique-niques, réceptions

extérieurs, etc.). Cependant, il y a tout de même un besoin tout au long de l’année. Nous allons

voir dans la suite du document que la balance commerciale est déficitaire tout au long de

l’année (hiver comme été) d’où la nécessité de produire localement et en saison. Cette

approche logique de produire en France et d’autant plus en Normandie est comparée à

l’importation de tomates marocaines ou espagnoles, qui nécessitent beaucoup de transport

(jusqu’à 3000 kilomètres).

La saison de production des Maraîchers du Mont St Michel est complètement différente de la

saison marocaine. En effet, les tomates marocaines sont produites durant l'hiver européen.

Les Maraîchers du mont st Michel auront leur pic de production pendant l’été toute en

réussissant à avoir une production de tomates dans les premières semaines de Mars.

4.2. La production française

La production Française de tomate fraiche est de l’ordre de 580 000 t/an. Cette production est

commercialisée principalement à partir du printemps, avec un maximum en cours d’été.

Tableau 1 : Calendrier de production

Cette production est essentiellement effectuée dans l’ouest, la vallée de la Garonne et les

Bouches du Rhône.

La production de ces régions est sur une dynamique ascendante, de par le renouvellement du

parc de serres associé à un haut niveau technologique associé à des unités de cogénération,

permettant d’atteindre des rendements plus élevés.

Page 17: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Figure 2 Localisation de la production française

4.3. L’importation face au déficit commercial

Le commerce extérieur de la tomate est marqué par un déficit chronique, en dépit des

exportations qui avoisinent les 200 000 t annuelles (soit 30 % de la production intérieure). Ces

exportations ne compensent pas les importations qui sont de l’ordre de 530 000 t annuelles et

en augmentation de 5% depuis 2010.

4.3.1. L’évolution mensuelle

La faiblesse de la production hivernale française laisse un espace commercial pour les

importations d’Espagne et/ ou du Maroc. En effet, la consommation est répartie sur toute

l’année, même si la production nationale ne peut y répondre.

Page 18: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Même en été, les importations Belges et Néerlandaises sont présente, les modes de production

étant similaire entre ces deux pays et la France (plantation en décembre/janvier pour des

récoltes à partir de mars jusqu’en octobre).

Figure 3 : Evolution mensuelle des échanges de la France Source Douanes Française

Figure 4 : Evolution mensuelle des importations Source Douanes Française

Page 19: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

3.4. Détail mensuel des importations sur le territoire français

3.4.1. En tonnage

3.4.2. En pourcentage

Tableau 2 : tableau des importations mensuelles

Sur la base de ce tableau nous pouvons donc définir, la composition moyenne de la tomate d’importation mensuellement. .

Importation mensuel de tomates sur le terriotire français

Pays jan fev mars avril mai juin juillet aôut sep oct nov dec Total

Maroc 39 000 44 000 48 000 35 000 22 000 6 000 3 000 2 000 2 000 29 000 42 000 44 000 316 000

Espagne 16 000 12 000 13 000 11 000 10 000 9 000 6 000 4 000 3 000 7 000 9 000 14 000 114 000

Pays Bas 0 1 000 2 000 3 000 3 000 7 000 9 000 4 000 3 000 2 000 2 000 3 000 39 000

Belgique 1 000 0 0 4 000 8 000 11 000 12 000 8 000 5 000 3 000 3 000 2 000 57 000

56 000 57 000 63 000 53 000 43 000 33 000 30 000 18 000 13 000 41 000 56 000 63 000 526 000

Pays jan fev mars avril mai juin juillet aôut sep oct nov dec

Maroc 70% 77% 76% 66% 51% 18% 10% 11% 15% 71% 75% 70%

Espagne 29% 21% 21% 21% 23% 27% 20% 22% 23% 17% 16% 22%

Pays Bas 0% 2% 3% 6% 7% 21% 30% 22% 23% 5% 4% 5%

Belgique 2% 0% 0% 8% 19% 33% 40% 44% 38% 7% 5% 3%

Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%

Importation mensuel de tomates sur le terriotire français

Page 20: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

4. ANALYSE DES MODES DE PRODUCTION DES PRINCIPAUX PAYS EXPORTATEURS SUR LE

TERRITOIRE FRANÇAIS.

4.1. Maroc

Avec un contexte météorologique favorable le Maroc peut produire des tomates avec des

infrastructures légères généralement en plastique. L’impact carbone peut paraitre donc plus

faible par rapport à l’installation de structure en verre.

Les rendements marocains sont de 200 T/ha soit plus de trois fois inférieurs à la production

prévue sur les installations des Maraichers du Mont Saint Michel à Brecey (640 T/ha).

Le parc de serre marocaine se décompose de la façon suivante :

70% des serres ne sont pas chauffées

30% des serres ont un chauffage, permettant de réguler les températures dû aux aléas

climatique.

Pour le chauffage de ces serres, le gaz naturel est aujourd’hui le principal combustible utilisé.

Au Maroc, la période de chauffage ne se fait que sur trois mois dans l’année (Décembre,

janvier Février).L’ impact carbone est important du fait du maigre rendement à l’hectare.

Une fois produite, la distance à parcourir jusqu’au consommateur français (3000km) impacte

énormément la production de carbone. Le fait de pouvoir substituer une partie de la

production marocaine sur le territoire français de mars à octobre va permettre de réduire cet

impact carbone.

4.2. Espagne

En Espagne, les conditions pédoclimatiques permettent une meilleure productivité. Ils utilisent

des serres en plastique, de qualité supérieure que celle utilisées au Maroc. Les rendements

Espagnols sont de 300 T/ha.

A ce jour 100% des serres utilisées pour la culture de tomates destinées à l’exportation sont

chauffées.

La période principale de chauffage dure en générale quatre mois (Décembre, janvier Février,

Mars).

Comme au Maroc, les modes de productions ne sont pas pilotées comme dans les productions

plus au nord. Ils ont donc recours aux intrants de façon moins contrôlée, surtout lorsque nous

rapportons la consommation de ceux-ci au kilo produit et non par hectare.

Les tomates produites, transitent vers la France par camion frigorifique. L’impact carbone du

transport est donc non négligeable.

4.3. Belgique et Pays Bas

Page 21: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

La Belgique et les Pays Bas sont les pionniers dans les productions horticoles sous serre et sont

toujours en améliorations continues. Aujourd’hui leur parc de serre vieilli et tous les

producteurs ne sont pas équipés de systèmes de chauffage ayant un impact environnemental

limité tel que la cogénération. 100 % des serres sont chauffées et les rendements aujourd’hui

atteignent 550 t/ha pour des serres ayant une chaufferie et 580 T/ha pour les installations

couplées à une cogénération.

La repartions entre installation mixte (avec cogénération) est de :

35 % pour la Belgique

70% pour les Pays Bas

La distance de transport reste non négligeable pour l’acheminement de ces légumes, jusque

sur le grand ouest français (800 kms).

4.4. Les rendements

Sur la base des descriptifs de production ci-dessus nous avons donc les rendements suivant :

Pays Production (T/hectare)

Maroc 200

Espagne 300

Pays Bas 550 – 580

Belgique 550 – 580

Page 22: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

4.5. Détermination des impacts CO2 des installations

Sur la base des différents types de production des principaux pays exportateur, nous allons

définir l’impact CO2 de chaque production.

Espagne

(chauffage 4

mois par an)

Maroc

(Chauffage 3

mois par an)

Pays Bas

Cogénération

Pays Bas

gaz

Belgique

Cogénération

Belgique

Gaz

Composition du Parc produisant la

tomate de référence100% 100% 70% 30% 35% 65%

Production (t/ha) 300 200 580 550 580 550

Energie

Consommation électrique en kWh/ha

de culture100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000

Facteur d'émission (kg CO2/kWh) 1 1 1 1 1 1

Gaz (m³/ha de culture) 125 000 60 000 131 000 425 000 131 000 425 000

Facteur d'émission (kg CO2/m3) 2 2 2 2 2 2

Sous Total de CO2 Chauffage (kg CO2 /

ton tomate)779 561 422 1 242 422 1 242

Production d'électricité en kWh/ha de

culture2 130 000 2 130 000

Sous Total de CO2 Cogénération (kg

CO2 / ton tomate) 0 0 258 0 258 0

Sous Total d'energie 779 488 680 1 242 680 1 242

Transport à partir de l'exploitation

Serre du Centre du distribution (km) 2 000 3 200 550 550 400 400

Bateau (km) 200

Transport en dégroupage (km) 50 50 50 50 50 50

Phase jeunes plants 130 130 71 71 71 71

Transport à partir de l'exploitation (kg

CO2 / tonne tomate)206 332 53 53 41 41

Culture Incl. énérgie (kg CO2 / tonne

tomate)1 065 958 827 1 657 827 1 659

Transport en dégroupage (kg CO2 /

tonne tomate)6 6 6 6 6 6

Emissions totales (kg CO2 / tonne

tomate)1 407 1 426 957 1 787 945 1 777

Page 23: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

4.6. Définition de l’impact CO2 de la tomate type d’importation

Sur la base des éléments fournis par les douanes françaises (cf. § 3.4.1 et 3.4.2) nous pouvons définir l’impact de la tomate de référence issue de

l’importation.

Pays janv fev mars avril mai juin juillet aôut sept oct nov dec

Maroc 998 998 1084 941 727 257 143 157 214 1012 1070 998

Espagne 408 295 295 295 324 380 281 310 324 239 225 310

Pays Bas 0 24 38 68 84 256 362 268 278 59 43 57

Belgique 25 0 0 108 265 475 570 634 548 104 76 45

Total CO2 Tomate de Référence 1432 1318 1418 1413 1400 1368 1356 1368 1364 1415 1414 1410

Page 24: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

5. ANALYSE DU MODE DE PRODUCTION DES MARAICHERS DU MONT SAINT MICHEL A

BRECEY 50370

Les Maraîchers du Mont Saint Michel produiront dans le

voisinage direct des consommateurs. Cette proximité fait que la

récolte des tomates se fait plus mûre et les livraisons plus

rapidement (circuit court).Cette approche est positive pour le

goût et la qualité des tomates et diminue également la

consommation d'énergie pour le maintien au frais durant les

périodes de conditionnement, de transport et de distribution.

5.1.1. Climat océanique favorable

L'océan a beaucoup d'influence sur le climat à Brécey pendant l'hiver et l'été. Cela provoque

moins de froid pendant l'hiver et, par conséquent l'utilisation d'environ 10% de moins

d'énergie qu’au Pays-Bas. Il fait également moins chaud pendant l'été, il n’y a pas besoin de

refroidir la serre comme parfois dans le sud. Cela garantit une production élevée à cette

période estivale, ce qui est primordial. L'empreinte carbone par kilo est donc ainsi optimisée.

5.1.2. Technologies

Les tomates seront produites sous une serre verre de 174 200 m² (chapelles de type de 2 x 4 m,

hauteur sous chéneaux de 6,30 m). La conception a tenu compte de la nécessité d’économiser

l’énergie au maximum. La mise en place des dernières technologies de production impliquera

une limitation des intrants et de l’énergie.

Les serres comporteront des écrans thermiques, et elles présenteront un important volume

intérieur, gage d’inertie thermique. Les serres seront constituées d’un verre de type « diffusant

» Horti Glass.

Les verres diffusants répandent mieux la lumière que le verre normal, et présentent les

avantages suivants :

• La répartition de la lumière est améliorée à travers les différentes couches de feuilles et donc

la culture produit plus photosynthèse, cela crée de meilleures conditions de croissance pour la

plante

• La température des parties supérieures de la plante est plus régulée, la culture a moins de

stress dû à la lumière directe sur la plante.

• L'absence de rayonnement direct crée un climat de travail plus agréable dans la serre pour

les employés. En raison du verre diffusant et des équipements de serre modernes, la

productivité potentielle est supérieure de 20% de plus (kilo par mètre carré), avec les mêmes

intrants. C’est ainsi que l’utilisation du dioxyde de carbone est de 20% inférieur par tomates

kilo produit.

Le climat est géré par un automate informatisé, et l’équipe de technicien sera formé pour

utiliser au mieux ces technologies.

Page 25: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Filets Anti-insectes

La société installe des filets anti insectes, novateurs

dans le domaine de la culture sous serre de tomates

en France. Ainsi cette technologie, mise en place

par les Maraichers du Mont Saint Michel, réduit les

risques de maladies et invasions de 90%., et de ce

fait permet la mise en place de moyen pour lutter

contre ces fléaux de manière biologiques (auxiliaires

et produits biologiques).

Photo 1 : Filets Anti-Insectes

Le mode de production est de type “hors sol”, sur pains de laine de roche. Il permet une fois de

plus, d’améliorer l’efficience des intrants et limiter les sources de maladie, de plus ce sont des

éléments recyclables en fin de cycle.

La plantation se fait, selon les variétés, entre octobre et décembre, pour une récolte étalée,

débutant en février, jusqu’en octobre. Il est important, dans la stratégie commerciale des

Maraîchers du Mont St Michel, d’être présent en fin de période hivernale, pour substituer les

importations de pays du pourtour méditerranéen.

5.1.3. La cogénération

Le fait d’avoir une unité de cogénération à proximité des serres de tomates, fait que la source

principale d’énergie est produite par cette installation. Cette unité de cogénération permet de

baisser la part de l’énergie dans les coûts de production à un niveau très bas (10 % contre 25 à

30 % avec une énergie fossile).

L’énergie nécessaire au chauffage des serres sera donc issue du fonctionnement des 3 unités

de cogénération installées à proximité des serres.

Le principe est de produire à partir du gaz naturel de l’électricité, et d’utiliser la chaleur

résultante, générée par le processus pour chauffer les serres.

Ce type de dispositif est vertueux par principe. Selon le CTIFL (info CTIFL septembre 2016), pour

une même production énergétique (électricité + thermique), les besoins en combustibles sont

25 % plus élevés en système séparé (centrale électrique Gaz Naturel + chaudière gaz Naturel

par rapport à une installation Cogénération). Les pertes en cours de processus sont de 33 %

pour le système séparé contre 17 % en cogénération.

Page 26: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

La température de consigne est de l’ordre de 20 °C, le chauffage a vocation principale de ne

pas descendre en dessous de 16°C, conditions qui serait préjudiciables à la qualité des plantes

et des fruits. L’atmosphère des serres est enrichie en gaz carbonique car c’est un facteur

nécessaire à la croissance des plantes. Celui-ci provient de la combustion du gaz issu des

cogénérations, c’est donc une manière c’est donc une manière de limiter l’impact carbone des

installations.

5.1.4. Rendement de l’installation

La mise en place des dernières de production et de gestion climatique des serres, nous

donnera un rendement de production de 640 T /ha.

La surface productive de la serre étant de 17 ha nous aurons donc une production annuelle de

10880 t/an.

Page 27: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

6. ANALYSE DE L’IMPACT CARBONE DE L’UNITE DE PRODUCTION DES MARAICHERS DU

MONT SAINT MICHEL

Tout au long de cette étude, on constate la nécessité de comparer l’impact des tomates

produites dans le cadre du projet des Maraîchers du Mont Saint Michel avec des tomates

d’importation ; qui sont les principaux concurrents du projet. Il convient aussi de comparer le

système retenu à Brécey avec celui se basant sur un système sans cogénération. Nous allons

donc comparer les bilans carbones des différents modes de productions ramenés à la tonne de

tomates produites. (Production et transport inclus)

Maroc avec chauffage

Espagne avec chauffage

Belgique sans cogénération

Belgique avec cogénération (seulement 35% des tomates sont produites avec de la

cogénération)

Pays- Bas sans cogénération

Pays Bas avec cogénération (seulement 70% des tomates sont produites avec de la

cogénération)

Brécey sans cogénération

Brécey avec cogénération

Dans un premier temps, nous allons présenter les données du projet de cogénération en se

basant sur l’étude fournie par EDF, cela représente les intrants énergétiques du système de

production, et sert de base de comparaison précise.

L’approche simplifiée décrite dans les paragraphes suivants a pour objet de mettre en

évidence la production de carbone produite par les différentes installations.

Cette étude ne constitue pas une Analyse du Cycle de Vie ou un Bilan Carbone au sens de

l’APCE de l’activité future des Maraîchers du Mont St Michel.

6.1. La cogénération présentée selon EDF

Le tableau d'EDF montre les bilans d'émissions de CO2 :

1) par Cogénération

2) par production d'électricité et de chaleur séparément

Le calcul est effectué du 1er Novembre au 31 Mars. Cependant, lorsque les besoins en

électricité et/ou les besoins de chaleur sont plus faibles, les volumes de gaz, donc de CO2

peuvent être abaissés de l’ordre de 20%.

Page 28: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

L'hypothèse est basée sur l'expérience d'EDF et appliquée aux Maraîchers du Mont Saint

Michel.

Ci-dessous, nous avons le tableau détaillant les productions de CO2 estimés par EDF.

Tableau 3 : EDF Bilan CO2 Simplifié

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

Page 29: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

6.2. Calcul de l’empreinte carbone de l’unité de production de Brecey

Pour le calcul de l’empreinte carbone de l’unité de production des Maraichers du Mont Saint

Michel à Brecey, nous avons pris comme base :

Production de tomates avec la cogénération intégrée

Production de tomates avec un système de production de chaleur/électricité séparés

6.2.1. Calcul de l’empreinte carbone de la production de tomate avec cogénération

Comme nous l’indique le document d’EDF Optimal solution nous avons :

Les émissions totales de CO2 issus de la cogénération sont de 21.489 tonnes de CO2.

(somme ligne 11 du tableau ci-dessus)

Les émissions totales de CO2 rapporté à la production d’électricité par une centrale

électrique serait de : (32.607.000 kWh PCI + 32.607.000 kWh PCI + 23.687.174 kWh PCI

= 88.901.174 kWh PCI soit 88.901.174 kWh PCI * 206 gr / kWh PCI = 18.313.641.844 gr)

18.314 ton CO2 (ligne 15 du tableau ci-dessus)

Sur cette base nous pouvons en déduire la production de CO2 effective pour la production de

tomate :

« Émissions de CO2 par cogénérations » - « Émissions de CO2 par centrale »

21.489 ton – 18.314 ton = 3175 ton CO2

Ces 3175 tonnes de CO2 sont calculés sur la base d’un fonctionnement à 100 % sur la période

de Novembre à Mars. Dans le mode de fonctionnement réel, ce type d’installation ne

fonctionne en réalité que 80% du temps (maintenance, et régulation de la demande

d’électricité), nous pouvons donc calculer la production effective de CO2.

3175 T de CO2 x 80% = 2 540 tonnes de CO2

Notre installation ayant une superficie de production de 17 hectares

2.540 ton CO2 / 17ha = 149 tonnes de CO2 /hectare

Notre rendement productif étant de 640 t/ha nous avons une production de CO2 par tonne

de tomate de 234 tonnes CO2

En faisant un comparatif direct avec les modes de production de la Belgique et des Pays Bas

avec la France, nous constatons que les systèmes de cogénération sont identiques mais les

installations dans les pays du nord étant moins performantes (rendement plus faible à

l’hectare), nous avons un impact CO2 plus important rapporté à la tonne produite.

Page 30: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

6.3. Comparaison des installations de productions exportatrice avec l’installation des

Maraichers du Mont Saint Michel

Les données d’EDF couplées à celles de l’étude permettent maintenant de comparer différents

scénarios.

Tableau 4 : Comparaisons des différents modes de production.

Page 31: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

production (t/ha) 300 200 580 550 580 550 640 640

consommation électrique en kWh/ha de culture 100000 100000 100000 100000 100000 100000 100000 100000

facteur d'émission (kg CO2/kWh) 0,537 0,537 0,537 0,537 0,537 0,537 0,537 0,537

gaz (m³/ha de culture) 125000 60000 131000 425000 131000 425000 131000 425000

facteur d'émission (kg CO2/m3) 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87 1,87

Sous Total de CO2 Chauffage (kg CO2 / ton

tomate)779 561 422 1242 422 1242 383 1242

Sous Total de CO2 Cogénération (kg CO2 / ton 0 0 258 0 258 0 234 0Sous Total d'energie 779 561 680 1242 680 1242 617 1242

transport à partir de l'exploitation

Serre du Centre du distribution (km) 2000 3200 550 550 400 400 225 150

Bateau (km) 200Transport en dégroupage (km) 50 50 50 50 50 50 50 50

Phase jeunes plants (kg CO2 / T de tomate) 130 130 71 71 71 71 71 71Transport à partir de l'exploitation (kg CO2 / T de

tomate)206 332 53 53 41 41 22 22

Culture dont chaufage (kg CO2 / T de tomate) 1065 958 827 1657 827 1659 751 1434

Transport en dégroupage (kg CO2 / T de tomate) 6 6 6 6 6 6 6 6

Emissions totales (kg CO2 / T de tomate) 1407 1426 957 1787 945 1777 850 1533

% Carbon difference du Brécéy 166% 168% 113% 210% 111% 209% 100% 180%

Brécey gazEspagne (chauffé 4

mois)

Maroc ( chauffé 3

mois)

Brécey

Cogénération

Belgique Gaz

(65%)Pays Bas gaz (30%)

Belgique

Cogénération (35%)

Pays Bas Cogénération

(70%)

Energie

Page 32: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Figure 5 : Comparassions de différentes origines de productions

130 130 71 71 71 71 71 71

206332

53 53 41 41 22 22

1065958

827

1657

827

1659

751

1434

E S P AG N E ( C H AU F F É 4

M O I S )

M AR O C ( C H AU F F É 3 M O I S )

P AY S B AS C O G É N É R AT I O N

( 7 0 % )

P AY S B AS G AZ ( 3 0 % )

B E L G I Q U E C O G É N É R AT I O N

( 3 5 % )

B E L G I Q U E G AZ ( 6 5 % )

B R É C E Y C O G É N É R AT I O N

B R É C E Y G AZ

Phase jeunes plants (kg CO2 / T de tomate) Transport à partir de l'exploitation (kg CO2 / T de tomate)

Culture dont chaufage (kg CO2 / T de tomate) Transport en dégroupage (kg CO2 / T de tomate)

Page 33: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

6.3.1. Analyse des résultats

Sur la base des calculs ci-dessus nous constatons que l’impact CO2 et diminuer de 80 %

uniquement par le fait d’avoir retenu la cogénération.

Comme nous l’avons précisé dans les conditions d’étude du paraphe 2 notre analyse

comparative se fait sur la base d’une tomate de qualité équivalent quelque soit le pays de

production.

Nous avons d :

Pour les Pays-Bas et la Belgique, nous avons scindé les entreprises avec Cogénération

et les entreprises sans Cogénération.

Pour l’Espagne, nous avons pris comme base l'énergie moyenne consommée,

Pour le Maroc, nous avons pris en compte uniquement la culture avec chauffage

Tableau 5 : Tableau de la production de CO2 par tonne produite et par pays

Figure 6 : Moyenne impact CO2 par Origine

130 130 71 71 71

206 332

53 41 22

1065 958

1076

1368

751

Moyenne Espagne Moyenne Maroc Moyenne Pays Bas Moyenne Belgique Maraichers du Mont SaintMichel

Phase jeunes plants (kg CO2 / T de tomate) Transport à partir de l'exploitation (kg CO2 / T de tomate)

Culture dont chaufage (kg CO2 / T de tomate) Transport en dégroupage (kg CO2 / T de tomate)

Colonne1Moyenne

Espagne

Moyenne

Maroc

Moyenne Pays

Bas

Moyenne

Belgique

Maraichers du Mont

Saint Michel

Phase jeunes plants (kg CO2 / T de tomate) 130 130 71 71 71

Transport à partir de l'exploitation (kg CO2 / T de tomate) 206 332 53 41 22

Culture dont chaufage (kg CO2 / T de tomate) 1065 958 1076 1368 751

Transport en dégroupage (kg CO2 / T de tomate) 6 6 6 6 6

Emissions totales (kg CO2 / T de tomate) 1407 1426 1206 1486 850

% par rapport à Brécey 166% 168% 142% 175% 100%

Page 34: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Figure 7 : Impact CO2 par pays d’origine

Sur les graphiques ci-dessus nous constatons que le mode de culture des Maraîchers du Mont

Sant Michel à un impact CO2 minimiser au maximum par rapport aux autres pays. Sur la partie

transport, l’impact est aussi réduit grâce au circuit court de livraison.

Nous constatons que la grande différence se fait sur :

Aux modes de production et à l’efficacité énergétique des installations

Au transport

6.3.2. Détermination de Impact carbone en fonction de productions mensuelles

Les Maraichers du Mont Saint Michel vont produire 10 880 T annuellement. Ils vont

permettre de réduire d’autant les importations, sur la période de Mars à Novembre comme le

montre la figure 10 ci-dessous. En parallèle, les données des douanes présentées en figure 4

permettent d’estimer « l’origine » des tomates substitués.

1407 1426

1206

1486

850

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Moyenne Espagne Moyenne Maroc Moyenne Pays Bas Moyenne Belgique Maraichers du MontSaint Michel

Emissions totales (kg CO2 / T de tomate)

Page 35: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Le tableau ci-dessous simule sur la base de 850 kg de CO2 par tonne produite la quantité totale mensuelle.

Tableau 6 : Production mensuelle de CO2 des Maraichers du Mont Saint Michel

Nous pouvons définir sur la base des quantités exportées de chaque pays que pourrait être l’impact mensuel de la production des Maraichers du

Mont Saint Michel sur ces importations

Tableau 7 : Impact mensuel de la production des Maraichers du Mont Saint Michel sur l’importation

Ce tableau fait ressortir aussi qu’a aucun moment nous n’impactons la production actuelle faite en France.

Sur la base du tableau 7 ci-dessus nous pouvons définir les quantités de CO2 que nous pouvons substituer aux productions actuelles.

Pays jan fev mars avril mai juin juillet aôut sep oct nov dec

Maraichers du Mont 0 0 653 1088 1414 1632 1523 1306 1306 870 1088 0

Maroc 0 0 497 718 724 297 152 145 201 616 816 0

Espagne 0 0 135 226 329 445 305 290 301 149 175 0

Pays Bas 0 0 21 62 99 346 457 290 301 42 39 0

Belgique 0 0 0 82 263 544 609 580 502 64 58 0

Production des Maraichers du Mont Saint Michel , Impact mensuel sur les importations des principaux pays

Pays jan fev mars avril mai juin juillet aôut sep oct nov dec

Maraichers du Mont 0 0 653 1088 1414 1632 1523 1306 1306 870 1088 0

Quantité de CO2 produit en kg (850 kg/T) 0 0 555 050 924 800 1 201 900 1 387 200 1 294 550 1 110 100 1 110 100 739 500 924 800 0

Quantité de CO2 produit en T 0 0 555 925 1202 1387 1295 1110 1110 740 925 0

Production des Maraichers du Mont Saint Michel , Impact mensuel de production de CO2

Page 36: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

Pays kg CO2 / ton tomatesjan fev mar avril mai juin juillet aôut sep oct nov dec

Maraicher du Mont Sant Michel 850 0 0 554 880 924 800 1 202 240 1 387 200 1 294 720 1 109 760 1 109 760 739 840 924 800 0

Maroc 1426 0 0 709 252 1 024 568 1 031 920 423 133 217 208 206 865 286 429 877 915 1 163 616 0

Espagne 1407 0 0 189 530 317 717 462 805 626 243 428 628 408 218 423 918 209 087 246 024 0

Pays Bas 1206 0 0 24 993 74 271 119 007 417 495 551 094 349 901 363 359 51 205 46 862 0

Belgique 1486 0 0 0 122 020 391 032 808 384 905 390 862 276 746 201 94 640 86 613 0

Reduction impact CO2 kg CO2 -368 894 -613 776 -802 524 -888 055 -807 601 -717 500 -710 146 -493 007 -618 314

Reduction impact CO2 ton CO2 -369 -614 -803 -888 -808 -717 -710 -493 -618

Reduction impact CO2 -6 020 ton CO2

Tableau 8 : Détermination de la réduction de l’impact CO2 Total

Page 37: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

7. CONCLUSION

Cette étude fait ressortir que l’impact carbone est essentiellement produit par :

Le chauffage en phase de culture

Le transport

La technologie employée permettant un rendement élevé

La simulation des émissions de CO2 générées apporte les enseignements suivants :

ll est possible de produire en France des tomates à faibles émissions de CO2 par tonne en :

Ayant recours à une énergie elle-même peu émettrice, comme la cogénération

Mettant en place une technologie de pointe et une maîtrise parfaite des conditions de

culture ;

Mettant en place une politique de circuit court.

Sur la base de l’hypothèse de l’étude (100% de la production des Maraichers du Mont Saint

Michel substitue l’équivalent en importation).

La réalisation de ce projet permettra à court terme de supprimer 6020 tonnes de CO2 annuel

Page 38: SERRES MARAICHERES DE CULTURE DE POIVRONS

8. BIBLIOGRAPHIE

http://www.franceagrimer.fr/content/download/47342/453266/file/BIL-TOMATE-

camp2015.pdf

http://fr.thegreenery.com/home/fruits-et-l%C3%A9gumes/logistique

http://co2.tuinbouw.nl/Site/MaakTuinbouwSessie.aspx

http://edepot.wur.nl/365416