sequence dernier jour

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Lire une oeuvre argumentative du XIXe siècle contre la peine de mort: Le Dernier jour d’un condamné, de Victor Hugo Gabrielle PHILIPPE-SAUVILLERS, professeur agrégé de Lettres modernes, Collège Pierre Mendès-France, Paris 20 ème En introduction : - problématique : repérer les enjeux d’une œuvre engagée, analyser les procédés d’écriture au service de l’argumentation et construire ses propres arguments sur les thèmes de la peine de mort, de la pénalité et de l’éducation. - public visé : classe de 3 ème très hétérogène de ZEP. L’ouvrage a l’avantage d’être très court, et très peu onéreux : l’édition à laquelle nous nous référons est l’édition Classiques Hachette, mais les élèves ont majoritairement fait l’acquisition de l’édition Librio à 2€. - insertion dans la progression annuelle : cette séquence est étudiée en décembre, après une séquence consacrée à la littérature de la première guerre mondiale, et avant une séquence consacrée à la lecture intégrale de Inconnu à cette adresse, de Kressmann-Taylor. Les élèves ont lu en amont, de manière cursive, La Nuit du Renard de Mary Higgins Clark, et effectué un relevé des arguments pour et contre la peine de mort développés dans le premier chapitre et dans l’ensemble du roman. Cette période de l’année est donc essentiellement concentrée sur l’étude de textes argumentatifs de genres très variés. Objectifs : Lecture : Comprendre les enjeux et l’intérêt d’une lecture du Dernier jour, Analyser le premier chapitre d’une œuvre ; L’évocation poétique et satirique de la sentence ; Evaluer ses capacités de lecture analytique ; Comprendre un projet d’écriture ; Repérer la théâtralité d’un récit et ses enjeux; L’annonce de l’exécution ; Observer l’organisation spatio-temporelle du récit ; le récit des dernières heures, le titre et la notion d’œuvre argumentative / engagée ; Ecriture : Imaginer une lettre d’adieu réinvestissant les différents procédés d’écriture étudiés, et développant des arguments construits ; Rédiger un dialogue argumentatif opposant un partisan de la peine de mort et un partisan de son abolition ; Rédiger une lettre argumentative proposant un scénario inspiré du roman à un réalisateur. Outils de la langue : Repérer les procédés de caractérisation et de description d’un sentiment : a-La caractérisation du nom b-Les procédés poétiques permettant de décrire un sentiment ; La voix active et la voix passive ; Découvrir une autre langue: l’argot ; Les registres de langue Oral : exercices théâtraux, improvisations. Analyse de l’image : analyser des photographies ou illustrations de presse dénonçant la peine de mort aux Etats-Unis ; analyser une illustration de L’Assiette au beurre. B2i : Faire des recherches sur Internet et mettre en page les informations trouvées pour constituer un dossier. Objectif(s) support(s) activité(s) Séance 1 Lecture Introduction: Comprendre les enjeux et l’intérêt d’une lecture du Dernier jour Chapitres I à III Distribuer Tableau sur l’Organisation spatio- temporelle du récit, pour la séance 12.

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  • Lire une oeuvre argumentative du XIXe sicle contre la peine de mort: Le Dernier jour dun condamn, de Victor Hugo

    Gabrielle PHILIPPE-SAUVILLERS, professeur agrg de Lettres modernes, Collge Pierre Mends-France, Paris 20me

    En introduction :

    - problmatique : reprer les enjeux dune uvre engage, analyser les procds dcriture au service de largumentation et construire ses propres arguments sur les thmes de la peine de mort, de la pnalit et de lducation.

    - public vis : classe de 3me trs htrogne de ZEP. Louvrage a lavantage dtre trs court, et trs peu onreux : ldition laquelle nous nous rfrons est ldition Classiques Hachette, mais les lves ont majoritairement fait lacquisition de ldition Librio 2.

    - insertion dans la progression annuelle : cette squence est tudie en dcembre, aprs une squence consacre la littrature de la premire guerre mondiale, et avant une squence consacre la lecture intgrale de Inconnu cette adresse, de Kressmann-Taylor. Les lves ont lu en amont, de manire cursive, La Nuit du Renard de Mary Higgins Clark, et effectu un relev des arguments pour et contre la peine de mort dvelopps dans le premier chapitre et dans lensemble du roman. Cette priode de lanne est donc essentiellement concentre sur ltude de textes argumentatifs de genres trs varis.

    Objectifs :

    Lecture : Comprendre les enjeux et lintrt dune lecture du Dernier jour, Analyser le premier chapitre dune uvre ; Lvocation potique et satirique de la sentence ; Evaluer ses capacits de lecture analytique ; Comprendre un projet dcriture ; Reprer la thtralit dun rcit et ses enjeux; Lannonce de lexcution ; Observer lorganisation spatio-temporelle du rcit ; le rcit des dernires heures, le titre et la notion duvre argumentative / engage ;

    Ecriture : Imaginer une lettre dadieu rinvestissant les diffrents procds dcriture tudis, et dveloppant des arguments construits ; Rdiger un dialogue argumentatif opposant un partisan de la peine de mort et un partisan de son abolition ; Rdiger une lettre argumentative proposant un scnario inspir du roman un ralisateur.

    Outils de la langue : Reprer les procds de caractrisation et de description dun sentiment : a-La caractrisation du nom b-Les procds potiques permettant de dcrire un sentiment ; La voix active et la voix passive ; Dcouvrir une autre langue: largot ; Les registres de langue

    Oral : exercices thtraux, improvisations.

    Analyse de limage : analyser des photographies ou illustrations de presse dnonant la peine de mort aux Etats-Unis ; analyser une illustration de LAssiette au beurre.

    B2i : Faire des recherches sur Internet et mettre en page les informations trouves pour constituer un dossier.

    Objectif(s) support(s) activit(s)Sance 1

    Lecture

    Introduction: Comprendre les enjeux et lintrt dune lecture du Dernier jour

    Chapitres I III Distribuer Tableau sur lOrganisation spatio-temporelle du rcit, pour la sance 12.

  • Sance 2

    Lecture

    Analyser le premier chapitre dune oeuvre

    Chapitre I

    Sance 3 a

    O.L.

    Reprer les procds de caractrisation et de description dun sentiment : a-La caractrisation du nom

    Chapitre I

    Sance 3 b

    O.L.

    b-Les procds potiques permettant de dcrire un sentiment

    Sance 4

    Lecture

    Lvocation potique et satirique de la sentence

    Ou : Evaluer ses capacits de lecture analytique

    Chapitre II Cours complter

    Dicte et contrle O.L.

    Sance 5

    O.L.

    La voix active et la voix passive

    Extraits des chapitres XIII et XIV

    Cours complter

    Sance 6

    Ecriture

    Imaginer une lettre dadieu adresse par le condamn sa fille Marie, et destine tre lue par celle-ci lorsquelle aura seize ans. En ayant recours aux diffrents procds dcriture tudis en cours, vous y exprimerez les sentiments et regrets dun pre, et vous y dvelopperez quelques arguments construits dans lesquels il justifiera sa situation de condamn.

    Sance 7

    Lecture

    Comprendre un projet dcriture

    Chapitres VI, VII, XLVI, XLVII

    Avoir lu Ch. IV XII

    Contrle de lecture: questions sur les Chapitres III XIIIAvoir lu Ch. III XIII

    Sance 8

    O.L.

    Dcouvrir une autre langue: largotOu : Les registres de langue

    Chapitres V et XVIQuestions de comprhension sur des extraits

    Avoir lu Ch. XIII XVII (et si possible XXI)

    Sance 9

    Lecture

    Reprer la thtralit dun rcit et ses enjeux: Ch. XIII: Le ferrement des forats

    Chapitre XIII Avoir lu Ch. XXII XXIV

    Sance 10

    Lecture

    Lannonce de lexcution

    Contrle de lecture: questions sur les Chapitres XIV XLVIIAvoir lu Ch. XXV XLVII

    Sance 11

    Oral

    Improvisations thtrales sur le thme de la tte, dans Le Dernier jour dun condamn, de Victor Hugo

    Phrases extraites de lensemble de luvre, comportant toutes le mot tte .

    Exercices inspirs de pratiques proposes dans louvrage remarquable : Coups de thtre en classe entire, de Chantal DULIBINE et Bernard GROSJEAN, ed. CRDP de Crteil.

  • Sance 12

    Lecture

    Observer lorganisation spatio-temporelle du rcit ( laide du tableau complt par les lves au fil de leur lecture)(Et/ou : Mettre en scne (jouer) les rencontres avec dautres personnagesLe Prtre Ch. XXVII, XXX - Larchitecte: Ch. XXXI - Le gendarme: Ch. XXXIIcf. Repres Hachette p64 &sqq + p96 109O.L.: Insertion du dialogue dans le rcit (rvision))

    Tableau complter distribu la fin de la sance 1

    Avoir lu toute loeuvre

    Sance 13

    Lecture

    Conclusion : le rcit des dernires heures, le titre et la notion duvre argumentative / engage

    Avoir relu les Ch. XLVIII et XLIX

    Sance 14

    Image

    Analyser un montage photographique et des illustrations de presse dnonant la peine de mort

    Illustration de Steinlen pour lAssiette au beurreNRP p.15 + couvertureEt/ ou p.168-169 manuel 3me Bordas

    Observation et rponse un questionnaire.

    Sance 15: Recherches (B2I) / Exposs

    - Victor Hugo et son engagement contre la peine de mort

    - La peine de mort hier et aujourdhui, en France et dans le monde

    - Les conditions de vie des ouvriers au XIXe sicleEvaluation finale Evaluation finale de type Brevet

    sur le Dernier jour dun condamn, p.98-99 du Manuel Franais livre unique 3me, Hatier (ou sujet Grce 2000)Ecriture: 2 sujets au choix :Imaginez un dialogue dune vingtaine de ligne dans lequel vous prendrez parti contre la peine de mort, face un interlocuteur qui la dfend farouchement. En repensant aux descriptions des tourments du condamn de Victor Hugo, vous inviterez votre un interlocuteur, en soignant votre expression (figures de style, rythme des phrases, ponctuation du dialogue...) se mettre un moment la place de celui qui va mourir, quels que fussent les crimes quil a commis.Ou : Vous tes scnariste et vous avez crit, daprs la nouvelle de Victor Hugo, le scnario dun film. Vous adressez une lettre un ralisateur pour lui prsenter votre projet. Vous vous attachez, dans cette lettre, le convaincre de raliser ce film en mettant en vidence les qualits cinmatographiques de ce lhistoire, et la ncessit de produire un film sur la peine de mort.

    Et / Ou : questions sur la prface du Dernier jour, sur un extrait de Claude Gueux, et sur la Nuit du Renard.

    Prolongement 1: Analyser le film Dancer in the dark, de Lars Von Trier.

  • Sance 3 : Reprer des procds de caractrisation et de description dun sentiment

    Support: Ch I, Dernier jourManuel: p.113..., p.121..., p.176...

    Sance 3 a : La caractrisation du nom (Manuel Gramm&Comm, p.113-114)

    1) Les expansions du nom

    a- Lpithte lie et dtache

    Ecrire les deux extraits suivants au tableau, et demander aux lves de souligner les mots caractrisant cette pense, en donnant la nature et la fonction de ces mots.

    Ex: (...)cette pense infernale, comme un spectre de plomb mes cts, seule et jalouse(...)(...)cette fatale pense crite dans lhorrible ralit qui mentoure (...)

    Le nom peut tre caractris lintrieur du GN par une pithte. Celle-ci est un adjectif, un participe pass, ou une proposition subordonne relative.. On distingue lpithte lie, place directement avant ou aprs le nom; et lpithte dtache, qui est spare du groupe nominal par une virgule ou par dautres mots.

    NB : Souligner le cas particulier de la proposition subordonne relative, dont la fonction est complment de lantcdent.

    Faire crire les exemples en prcisant les natures/fonctions laide de flches.

    b-Le CDN

    idem: Ex: (...) la dalle mouille et suante de ma cellule, le condamn mort

    Le CDN est un groupe prpositionnel gnralement introduit par: de, , en; sans est plus rare.Le noyau du CDN peut tre un nom, mais aussi un infinitif (la peur de mourir), un pronom (la

    confiance en soi), ou un adjectif (une ide pleine dangoisse).

    c- Lapposition

    Ex: Cette fatale pense (...): -Condamn mort!, le roi Charles X

    Lapposition est un nom ou un GN qui est spar du GN quil caractrise par une virgule lcrit, et une pause loral. Parfois, il en est spar par une prposition (la ville de Paris).

    Lapposition est reconnaissable au fait quil y a une identit entre elle et le GN quelle caractrise: le roi = Charles X, la ville = Paris.

    2) Lattribut

    a- Lattribut du sujetEx: Maintenant je suis captif. Cette ide devenait obsdante, et elle allait le rester. Son angoisse paraissait tre de mourir. Le narrateur est un condamn mort.

    Les verbes tre, devenir, rester, sembler, paratre, demeurer...sont des verbes attributifs. Ils sont suivis dun attribut du sujet qui est un adjectif, un pronom, parfois un infinitif ou un GN.

  • NB: Lattribut fait partie du groupe verbal: il ne peut donc tre ni supprim, ni dplac.

    b-Lattribut du COD

    Ex: Il se considre comme un damn. Il trouve cette ide abominable.

    Les verbes rendre, faire, trouver, croire, juger, considrer, appeler... permettent de construire des attributs du COD. Lattribut du COD est parfois prcd des prpositions comme ou pour.

    Lattribut du COD caractrise le COD. Il fait partie du GVerbal, et donc, contrairement lpithte, il ne peut pas tre supprim.

    (Il trouve cette ide abominable = Il la trouve abominable: lattribut ne disparat pas si on remplace le COD par un pronom)(Cette ide abominable lobsdait = adj pithte de cette ide: Elle lobsdait)

    Exercices dapplication, p.115-117

  • Sance 3b : Procds potiques permettant de dcrire des sentiments

    Support: Ch I ou II du Dernier jour

    1) Le rythme des phrases

    La variation du rythme des phrases peut crer diffrentes impressions:

    - un rythme binaire produit une impression de stabilit, dquilibre, ou a au contraire un caractre tranchant: Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une ide.

    - le rythme ternaire produit inversement une impression dinstabilit, de malaise, ou au contraire de majest dans certains pomes (cest le rythme de la valse). Ce rythme omniprsent dans le premier chapitre du Dernier jour, et dans les chapitres suivants, donne de llan au texte, et convient bien lexpression du malaise du condamn.

    2) Des Images (p.244):

    a- comparaison (p.120...)

    Pour dcrire un sentiment, il est parfois difficile de le caractriser, cest pourquoi lon a parfois recours la comparaison. Comparer, cest mettre en rapport deux choses (deux personnes, une chose et une personne, deux ides...) et insister sur leurs ressemblances ou leurs diffrences, leur galit ou leur ingalit (infriorit ou supriorit).

    Cette mise en relation se fait grce des moyens lexicaux ou grammaticaux -(mots comme: ressembler , semblable , pareil , tel...; -propositions juxtaposes: Plus jy pense, et plus cela meffraie.; -le comparatif et le superlatif: plus effrayant que, le plus effrayant; -le complment circonstanciel de comparaison: elle est toujours l, cette pense infernale, comme un sceptre de plomb mes cts. Il peut tre introduit par des locutions prpositives: la manire de, la faon de, en comparaison de; des locutions conjonctives: ainsi que, de mme que, la conjonction: comme )

    Exercices p.123-125

    b- mtaphore

    La mtaphore est une figure de style qui consiste souligner une analogie (des points communs) entre deux ralits dont les ressemblances ne sont pas toujours videntes saisir. Le compar et le comparant sont identifis lun lautre, sans outil de comparaison (contrairement la comparaison).

    Lorsque la mtaphore se poursuit sur plusieurs phrases, on parle de mtaphore file. Dans le ChI, 2: mtaphore qui assimile lide de la mort une chape de plomb ou un fantme - mtaphore file qui se poursuit dans le 5.

    c- personnification ( travers lemploi de la voix active/passive) (p.177)La personnification est un cas particulier de la mtaphore ou de la comparaison, dans lequel le

    compar est une chose, un tre non humain, ou une ide (5 du ChI), et le comparant une personne.

    Les verbes employs, pour dcrire lide de la mort, dans ce 5 du ChI, dcrivent des actions humaines (celles dune personne harcelante: Cette pense infernale (...). Elle se glisse (...), se mle (...), se colle (...); mobsde (...), pie mon sommeil (...), et reparait (...). Cette ide est aussi dcrite comme seule et jalouse.

  • Exercices p.127, n4 et 5

    d- antithse

    Lantithse met deux antonymes en relation logique. Leffet produit est lopposition vigoureuse de deux ides ou de deux termes: Je pouvais penser ce que je voulais, jtais libre. Maintenant je suis captif. + antithse: ombre/lumire.

    3) Le choix des adjectifs: utilisation dun champ lexical (cours + ex: p.119)

    Le champ lexical est un ensemble de mots (trois ou plus) qui appartiennent un mme domaine: -champ lexical de la captivit: captif, aux fers, cachot, prison, qui soppose au mot libre;-champs lexicaux de la laideur: horrible (x3), hideuses, suante, grossire, et de la cruaut:

    sanglante, implacable, infernale, qui contrastent avec la vie rayonnante quil dcrit au 3.

    Reprer les champs lexicaux dominants dans un texte permet den dterminer les thmes. Ainsi, V.Hugo souligne le caractre odieux et cruel de lemprisonnement de ltre qui se sait condamn mort, sentiment dautant plus douloureux, lorsque ce dernier songe son bonheur pass.

    Exercices p.119

    Conclusion

    La prsence dun trs grand nombre de procds grammaticaux et potiques, ds la premire page du Dernier jour, nous prouve que ce texte est extrmement travaill, plus que ne le serait un simple journal. Largumentation contre la peine de mort nen aura que plus de poids, et ces diffrents procds contribueront sans aucun doute mouvoir le lecteur.

  • Sance 4 : Evaluer ses capacits de lecture analytique

    Support: Chap II, 1-2-3Le 3 aura au pralable servi de dicte.

    Grammaire de phrase1-Quel est le rythme de la premire phrase du paragraphe 2? Quel procd, quels mots crent ce

    rythme?

    Grammaire de texte2-A quoi sont compars les spectateurs de la salle daudience? 3-Quelles sont la nature et la fonction des mots sombre et fatale? Quel autre mot auraient-ils pu

    permettre de dcrire?

    Vocabulaire4-Le mot fantasmagorie signifie: spectacle fantastique, surnaturel, reposant sur des fantasmes.

    Quel champ lexical ce mot pourrait-il introduire?5-Relevez dans les 2 et 3 les mots appartenant au champ lexical du sommeil?

    Comprhension6-Quelle phrase met un terme ce champ lexical du sommeil? Quel effet cette expression produit-

    elle?7-Relevez dans le 3 les termes renvoyant loue du prisonnier. Quels autres sens sont prsents

    dans ce paragraphe? Justifiez votre rponse en relevant les mots renvoyant chacun de ces sens.8-Diriez-vous, pour chacun de ces sens, quil est agrable ou dsagrable? Justifiez votre rponse.9-Le prisonnier voit-il rellement le soleil? Comment qualifieriez-vous la manire dont il le

    peroit?

    Conclusion10-Daprs vos rponses aux questions prcdentes, que pouvez-vous dire de la manire dont le

    prisonnier vit les choses quand il est rveill? Quel effet la description de cet tat produit-elle sur le lecteur?

    Correction1-Cette phrase est construite sur un rythme ternaire, produit par la rptition de trois jours.2-Les spectateurs de la salle daudience sont compars des corbeaux.3- sombre et fatale sont des adj pithtes dtaches de fatasmagorie. Ces adj auraient pu permettre de dcrire des corbeaux.4- Fantasmagorie pourrait introduire le champ lexical du rve.5-Chp lex du sommeil: nuits, dormir, sommeil, lthargie.6-La phrase exclamative: -Levez-vous donc! met un terme ce champ lexical, en produisant un effet de brutalit.7-Oue: pas lourds et des souliers ferrs, cliquetis, grincement rauque, sa rude voix.-Levez-vous donc! Toucher: sa main rude sur mon bras Vue: -Jouvris les yeux... je vis... entrevoir... tnbres... reconnatre (le soleil)

    8-Le choix des adjectifs permet de faire ressentir loue et le toucher comme profondment dsagrables, et la vue comme trs agrable.9-Le prisonnier ne voit que des reflets du soleil: vision indirecte, artificielle.10-Quil soit veill ou endormi, tout ce que le prisonnier peroit ressemble un cauchemar, et mme le soleil quil se rjouit de reconnatre nest pas un vrai soleil. Sa vie sest mue en un vritable cauchemar, et le lecteur se sent entran dans cette confusion des sens, qui parat absurde.

  • Sance 4 : Lvocation potique et satirique de la sentenceOn peut sappuyer, pour laborer ce cours, sur le questionnaire prcdent. Il est prfrable de lire en classe le chapitre II, en commentant les passages qui ncessitent une explication.

    La phrase sur laquelle souvre le chapitre : Ctait par une belle matine daot laisse augurer un rcit paisible, mais ds la 3me ligne, le lecteur comprend quil nen est rien. Mon crime indique demble que le prisonnier ne nie pas sa culpabilit (dans un crime dont nous ne connatrons jamais la nature). Face lui, se dresse une nue de personnages odieux, tous les acteurs du tribunal, prsents sur un ton satirique: une nue de spectateurs , cette fantasmagorie des juges, des tmoins, des avocats, des procureurs du roi , les jurs .

    Au fil du texte, la caractrisation de ces personnes, trs pjorative, en dit long sur ce que le narrateur (et lauteur) pense des acteurs dune salle daudience :

    La salle daudience : heure et atmosphre

    au mois daot, huit heures du matin, un si beau jour (l.136)

    Laccus Que dire de son tat desprit (le jour et la nuit) ?Relever ses sentiments successifs.Il oscille entre la contemplation du peu dlments naturels qui soffrent lui, et les visions fantasmagoriques du jour qui entranent ses cauchemars nocturnes. un cadavre (p.14).Il faiblit, son retour dans la salle daudience, et est sur le point de dfaillir. mes dents claquaient, mes mains tremblaient [] mes jambes taient faibles. (p.15) lesprance vient rayonner en moi comme le jour autour de moi (l.116)Il est scandalis par les propos de son avocat, qui pense le rassurer en lui disant que si on ne retient pas la prmditation, il ne sera condamn quaux travaux forcs perptuit ! Une sueur froide sortit de tous mes membres ; je mappuyai au mur pour ne pas tomber (l.146) lindignation [] les mille motions qui se disputaient ma pense (l.158) Il prfre la mort aux travaux forcs.

    Les spectateurs une nue de spectateurs , comme des corbeaux autour dun cadavre les ttes de la foule fourmiller , le souffle de la foule (p.15), deux masses de peuple mures de soldats , toutes ces faces bantes et penches (p.16), par un mouvement lectrique, toute lassemble fut debout au mme instant (l.143)La foule le poursuit et samasse autour de lui jusqu lextrieur : tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracas dun difice qui se dmolit. (l.170), Ces hommes, ces femmes, ces enfants se pressaient sur mon passage, je leur trouvais des airs de fantmes (l.180), les passants en courant vers la voiture (l.186), deux jeunes filles qui me suivaient avec des yeux avides. (l.188)

    Les soldats une rumeur darmes (l.68), mures de soldats (p.16), la troupe porta les armes (l.141)

    Le prsident Il avait quelque chose de calme et de bon (l.97)Les juges cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale

    (=qui annonce en tous points la mort) le fer cheval des juges charg de haillons ensanglants (p.15) lair satisfait, probablement la joie davoir bientt fini (p.16)

    Les tmoins cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale (=qui annonce en tous points la mort) aux faces stupides ,

    Les avocats cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale (=qui annonce en tous points la mort) les robes noires sagiter

    Le procureur gnral Il combattit lavocat (l.165 Les procureurs du roi cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale

    (=qui annonce en tous points la mort)Le greffier une figure insignifiante et nulle (l.143)Les jurs dlibrant (p.14), le regard fixe (p.15), blmes et abattus (p.16)Les deux gendarmes Ils le conduisent menott du cachot la salle daudience.Lavocat de laccus Il venait de djeuner copieusement et de bon apptit (l.120), avec un sourire

  • Les sens du prisonnier sont en veil constant, tout au long du chapitre, relevez 3 7 (l.18-38), des expressions renvoyant chacun deux :

    - loue : pas lourd , souliers ferrs , cliquetis de son nud de clefs , grincement rauque des verrous , sa rude voix

    - le toucher : sa rude main sur mon bras - La vue : jouvris les yeux , je vis , ce reflet jaune , des yeux habitus aux

    tnbres , le soleil . cette douce rverbration qui diaprait le plafond

    (Idem, lignes 57 118.)

    Au grotesque des personnes prsentes dans la salle daudience soppose constamment le sublime : tant de gracieuses sensations (l.114). Lesthtique hugolienne repose essentiellement sur cette opposition, ce rapprochement (= oxymore : alliance des contraires) et cette tension entre le grotesque et le sublime.

    Lorsque la sentence (ou le verdict) tombe : -Condamn mort ! , cest de la bouche du peuple que le condamn lentend, car lmotion le submergeait tant quil na pas entendu le juge. Il observe une dernire fois la nature, mais celle-ci est dpouille de son charme, et prfigure dsormais la mort : tout cela tait blanc et ple, de la couleur dun linceul. (l.179). Il nest dj plus de ce monde : je distinguais clairement comme une clture entre le monde et moi (l.175), le nuage qui me semblait stre interpos entre les choses et moi (l.187)

    La foule poursuit le condamn mort et samasse autour de lui jusqu lextrieur, se rjouissant du spectacle (voir le premier mot par lequel il dsigne la foule dans ce chapitre) venir : - Bon, dit la plus jeune en battant des mains, ce sera dans six semaines !

    Vocabulaire : 1-Donnez une dfinition des mots : fantasmagorie, grotesque, satire, linceul.2-Expliquez si cest ncessaire le rle jou par les diffrentes personnes prsentes dans une salle daudience.

  • Sance 4 : Lvocation potique et satirique de la sentenceLa phrase sur laquelle souvre le chapitre : Ctait par une belle matine daot

    laisse augurer un rcit paisible, mais ds la 3me ligne, le lecteur comprend quil nen est rien. Mon crime indique demble que le prisonnier ne nie pas sa culpabilit (dans un crime dont nous ne connatrons jamais la nature). Face lui, se dresse une nue de personnages odieux, tous les acteurs du tribunal, prsents sur un ton satirique: une nue de spectateurs , cette fantasmagorie des juges, des tmoins, des avocats, des procureurs du roi , les jurs .

    Au fil du texte, la caractrisation de ces personnes, trs pjorative, en dit long sur ce que le narrateur (et lauteur) pense des acteurs dune salle daudience :

    La salle daudience : heure et atmosphre

    au mois daot, huit heures du matin, un si beau jour (l.136)

    Laccus Que dire de son tat desprit (le jour et la nuit) ? Relever ses sentiments successifs, depuis son rveil jusquau verdict final.

    une nue de spectateurs , comme des corbeaux autour dun cadavre les ttes de la foule fourmiller , le souffle de la foule (p.15), deux masses de peuple mures de soldats , toutes ces faces bantes et penches (p.16), par un mouvement lectrique, toute lassemble fut debout au mme instant (l.143)La foule le poursuit et samasse autour de lui jusqu lextrieur : tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracas dun difice qui se dmolit. (l.170), Ces hommes, ces femmes, ces enfants se pressaient sur mon passage, je leur trouvais des airs de fantmes (l.180), les passants en courant vers la voiture (l.186), deux jeunes filles qui me suivaient avec des yeux avides. (l.188) une rumeur darmes (l.68), mures de soldats (p.16), la troupe porta les armes (l.141)Il avait quelque chose de calme et de bon (l.97) cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale (=qui annonce en tous points la mort) le fer cheval des juges charg de haillons ensanglants (p.15) lair satisfait, probablement la joie davoir bientt fini (p.16) cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale (=qui annonce en tous points la mort) aux faces stupides , cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale (=qui annonce en tous points la mort) les robes noires sagiter Il combattit lavocat (l.165 cette fantasmagorie [], tantt grotesque, tantt sanglante, toujours sombre et fatale (=qui annonce en tous points la mort) une figure insignifiante et nulle (l.143)

  • dlibrant (p.14), le regard fixe (p.15), blmes et abattus (p.16)Ils le conduisent menott du cachot la salle daudience. Il venait de djeuner copieusement et de bon apptit (l.120), avec un sourire

    Les ________ du prisonnier sont en veil constant, tout au long du chapitre, relevez 3 7 (l.18-38), des expressions renvoyant chacun deux:

    - loue : ___________________________________________________________________________________________________________________________________- le toucher : _________________________________________________________- La vue : ____________________________________________________________ _____________________________________________________________________ _____________________________________________________________________

    (Idem, lignes 57 118.)

    Au ____________ des personnes prsentes dans la salle daudience soppose constamment le ___________ : tant de gracieuses sensations (l.114). Lesthtique hugolienne repose essentiellement sur cette __________, ce rapprochement (= oxymore : alliance des contraires) et cette tension entre le grotesque et le sublime.

    Lorsque la ___________ (ou le ________) tombe : -Condamn mort ! , cest de la bouche du peuple que le condamn lentend, car lmotion le submergeait tant quil na pas entendu le juge. Il observe une dernire fois la nature, mais celle-ci est dpouille de son charme, et prfigure dsormais __________ : tout cela tait blanc et ple, de la couleur dun linceul. (l.179). Il nest dj plus de ce monde : je distinguais clairement comme une clture entre le monde et moi (l.175), le nuage qui me semblait stre interpos entre les choses et moi (l.187)

    La foule poursuit le condamn mort et samasse autour de lui jusqu lextrieur, se rjouissant du __________ (voir le premier mot par lequel il dsigne la foule dans ce chapitre) venir : - Bon, dit la plus jeune en battant des mains, ce sera dans six semaines !

    Vocabulaire : 1-Donnez une dfinition des mots : fantasmagorie, grotesque, satire, linceul.2-Expliquez si cest ncessaire le rle jou par les diffrentes personnes prsentes dans une salle daudience.

  • Sance 5: O.L. : La voix active et la voix passive

    Questions sur des extraits du Dernier jour dun condamn (chapitres XIII et XIV): Le tout aux acclamations railleuses des prisonniers, dont la voix ntait domine que par les rires bruyants des forats pour qui cela se prparait (p.42 l.89) Quand ces apprts furent termins, un monsieur brod en argent, quon appelait monsieur linspecteur, donna un ordre au directeur de la prison ; et un moment aprs, voil que deux ou trois portes basses vomirent presque en mme temps des nues dhommes hideux (p.42, l.95) Ceux-l taient plus applaudis encore. (p.42). Il est heureux ! il sera rogn ! (p.46 l.249). Les verrous taient tirs en dehors. (p.47 l.265) Je compris quon mavait transport linfirmerie. (p.47 l.4)

    1-Relevez dans le tableau toutes les phrases (ou passages) la voix passive, puis celles la voix active. Quelles formes sont facilement reprables comme tant la voix passive? Pourquoi?

    Voix passive Voix active

    2-La prsence de lauxiliaire tre est-elle suffisante pour reconnatre un passif? Illustrez votre rponse dun exemple du texte. _________________________________________________________________3-Relevez les complments dagent. Sont-ils toujours prsents? Dans le cas contraire, pourriez-vous les retrouver? ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________4-Transformez, dans le tableau, les phrases passives la voix active, et vice versa. Que constatez-vous sur les manipulations? Avec quel type de verbe peut-on construire la voix passive? ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________5-Dautres moyens dexprimer des ides passives : a-Quelle catgorie de verbe permet dexprimer une action passive, sans complment dagent ? ____________________________________________________________________________________b-Quelle figure de style, employe dans le 2me exemple, exprime une ide passive, bien que le verbe ait une construction active ? ________________________________________________________________

    1-Voix active et voix passivea) Dans la phrase active, le sujet accomplit laction, le COD la subit.

    Ex a: _____________________________________________________________________________

    b) Dans la phrase passive, le sujet subit laction, le Complment dagent laccomplit.Ex b: _____________________________________________________________________________

  • 2-La transformation la voix passivea) Dans la phrase passive (ex b), le sujet naccomplit pas laction, mais la subit. Le verbe est conjugu

    avec lauxiliaire tre et le Complment dagent, introduit par la prposition par, indique qui fait laction.b) Pour passer de la phrase active la phrase passive:

    Phrase active: sujet verbe conjugu au temps X COD

    Phrase passive: sujet tre conjugu au temps X Complment dagent+ participe pass de verbe

    (-Le COD de la phrase active devient le sujet de la phrase passive.-Le verbe est employ sous la forme dun participe pass prcd de lauxiliaire tre conjugu au temps et au mode de la phrase active.-Le sujet de la phrase active devient le Complment dAgent de la phrase passive.)N.B.: Seul un verbe transitif direct (=qui admet un COD) peut tre employ la voix passive.

    c) Le Complment dAgent, dans les phrases passives, indique qui accomplit laction. Il est introduit par les prpositions par et de.Ex: Je suis surpris de leur raction.N.B.: Certaines phrases passives nont pas de C. Agent, car il est considr comme vident ou sans importance. Elles sont quivalentes une phrase active qui aurait pour sujet on.Ex: Passif: ____________________________________ Actif: _________________________________

    3-Le temps des verbes passifsLorsquon passe dune voix lautre, il faut veiller conjuguer les verbes au temps qui convient. Pour cela, il faut connatre lquivalence entre un temps actif et un temps passif.Relevez dans le tableau les verbes employs, et indiquez les temps auxquels ils sont conjugus, puis donnez leur quivalent actif, ou passif :

    Temps : Temps passif : Temps actif :

    4-Les tours impersonnelsDfinition: On appelle tour impersonnel lassociation dun verbe conjugu la 3me personne

    du singulier et dun pronom sujet il sans signification prcise.Ex: Il venait de se passer un spectacle effrayant, digne des enfers. / Il faisait petit jour. (p47, l.18)

    Il existe deux types de tours impersonnels:-Les verbes et locutions verbales impersonnels qui semploient uniquement avec un sujet impersonnel.Ex: Il pleut, il neige... Il y a, il faut, il sagit de... (Verbes dfectifs).-Les formes impersonnelles sont obtenues partir des verbes pouvant tre conjugus toutes les personnes. Ex: Quelque chose deffrayant venait de se passer. / Il venait de se passer quelque chose deffrayant.

  • Contrle de lecture sur les chapitres III XIIIdu Dernier jour dun condamn, de V. Hugo

    NB : Les chapitres I et II sont lus et analyss en classe. Ch III: Que le condamn a-t-il lu propos de la mort (ou de la condamnation mort) ? Ch IV: O le condamn est-il transfr ? Qutait cet difice autrefois ? Ch V: a- Combien de temps le condamn doit-il attendre avant dtre excut ? b- Expliquez la phrase : Les gards dun guichetier sentent lchafaud . c- Quelle langue parlent les dtenus ? Ch VI: Quel genre douvrage le condamn sapprte-t-il crire ? Quel type de souffrances

    va-t-il y dcrire ? Ch VII: Pourquoi le condamn est-il dcourag lide dcrire pour sauver dautres

    hommes ? Ch VIII : Quest-ce que le pourvoi en cassation ? Depuis combien de temps le condamn

    est-il Bictre ? Combien de temps lui reste-t-il vivre ? Ch IX : De qui est constitue la famille du condamn ? Qui le proccupe le plus ?

    Pourquoi ? Ch X : Dcrivez en une phrase prcise le cachot du condamn. Que voit-il travers la petite

    lucarne ? Ch XI : Quy a-t-il sur les murs du cachot ? Quel dessin bouleverse le condamn ? Ch XII : Dites, sans entrer dans les dtails, qui sont Dautun, Poulain, Jean Martin et

    Castaing. Ch XIII : A quel spectacle assiste le condamn ? En quoi consiste ce spectacle ?

    Comment se comportent les forats ? Que crient-ils la fin de la scne ?

    Contrle de lecture sur les chapitres III XIIIdu Dernier jour dun condamn, de V.Hugo

    NB : Les chapitres I et II sont lus et analyss en classe. Ch III: Que le condamn a-t-il lu propos de la mort (ou de la condamnation mort) ? Ch IV: O le condamn est-il transfr ? Qutait cet difice autrefois ? Ch V: a- Combien de temps le condamn doit-il attendre avant dtre excut ? b- Expliquez la phrase : Les gards dun guichetier sentent lchafaud . c- Quelle langue parlent les dtenus ? Ch VI: Quel genre douvrage le condamn sapprte-t-il crire ? Quel type de souffrances

    va-t-il y dcrire ? Ch VII: Pourquoi le condamn est-il dcourag lide dcrire pour sauver dautres

    hommes ? Ch VIII : Quest-ce que le pourvoi en cassation ? Depuis combien de temps le condamn

    est-il Bictre ? Combien de temps lui reste-t-il vivre ? Ch IX : De qui est constitue la famille du condamn ? Qui le proccupe le plus ?

    Pourquoi ? Ch X : Dcrivez en une phrase prcise le cachot du condamn. Que voit-il travers la petite

    lucarne ? Ch XI : Quy a-t-il sur les murs du cachot ? Quel dessin bouleverse le condamn ? Ch XII : Dites, sans entrer dans les dtails, qui sont Dautun, Poulain, Jean Martin et

    Castaing. Ch XIII : A quel spectacle assiste le condamn ? En quoi consiste ce spectacle ?

    Comment se comportent les forats ? Que crient-ils la fin de la scne ?

  • Sance 7 : Reprer la thtralit dun rcit et ses enjeux:Chapitre XIII: le ferrement des forats

    Lecture, haute voix, par les lves.

    Demander aux lves de rsumer ce chapitre: Le condamn raconte un spectacle auquel il a assist: le ferrement, dans la cour de la prison, des forats prts partir pour le bagne de Toulon. Toutes les tapes sont dcrites: larrive des gardiens et des chanes, larrive des forats, la visite mdicale, le ferrement. Les forats sapprochent de lui, lacclament, et il svanouir.

    Amener les lves, en les questionnant pour les aider rsumer le chapitre, dire quil sagit dune vritable parenthse thtrale, assez longue (7 pages1/2), dans le rcit. Sappuyer pour cela sur les mots appartenant au champ lexical du thtre: scne, spectateur...

    1-Le ferrement des forats: vritable mise en scne

    Bien que ce chapitre se prsente sous la forme dun rcit, comme lensemble du roman, et bien quil exclue le dialogue, il se droule, dans son intgralit, la manire dune pice de thtre. Les lments faisant allusion ce genre littraire sont omniprsents, et font du chapitre XIII du Dernier jour une mtaphore file du thtre.

    Cette mtaphore est construite laide:

    - du vocabulaire appartenant au champ lexical du thtre: spectacle (l.21), loge (l.29), spectateurs (l.42), acteurs (l.43), acclamations et dapplaudissements (l.104), cela ntait pas dans le programme (l.177), Trois actes ce spectacle (l.208)

    -de la description du dcor: les cours de la prison; les accessoires: les grilles, les bancs de pierre, les chanes...; et les costumes: en uniformes bleus, paulettes rouges et bandoulires jaunes (l.62-64)

    -des expressions qui encadrent le dbut et la fin de la reprsentation: Midi sonne (=les trois coups qui annoncent le dbut dune pice) ... Trois actes ce spectacle, qui conclue cette premire partie, avant le renversement de situation o le spectateur prend conscience du fait quil sera bientt son tour acteur. Puis dnouement: vanoussement.

    -des personnages faisant leur apparition comme des acteurs qui entrent en scne: Ctait la chiourme et les chanes. (l.65), Ctaient les forats. (l.101)

    2-De la comdie la tragdie: la descente aux enfers

    Tout commence dans lallgresse, comme dans une comdie, avec la joie des spectateurs qui se manifeste par le bruit. Ce champ lexical du bruit est dailleurs trs dvelopp: 2: bruit... on entendait... grincer... carillonner les trousseaux de clefs entre-choqus... des voix sappeler et se rpondre... rire...chanter... 3: muet...ce tumulte...jcoutais.9: vous entendrez12: tous regardaient en silence15 (l.64): avec un bruit de ferraille16: comme si ce bruit rveillait tout le bruit de la prison... silencieux... clatrent en cris de joie, en chansons, en menaces, en imprcations mles dclats de rire poignants entendre.... toutes les voix hurlrent...etc.19: acclamations... applaudissements

  • Puis, un lment vient rompre cette gat des spectateur, pour mettre un terme cette comdie burlesque, et la transformer en tragdie: cest la pluie, le dluge qui sabat soudain sur les corps nus des forats.

    Les forats taient dj compars, avant ce bouleversement, des dmons (l.71), derrire leurs barreaux: On et dit des mes en peine aux soupiraux du purgatoire qui donnent sur lenfer. (l.43-45). Mais avec la pluie, cette descente aux enfers se concrtise, et le ferrement des forats, effectu par les forgerons de la chiourme (figure symbolique des enfers) qui assne des coups de marteaux prts leur faire sauter le crne (=squelettes), au milieu de la boue, parat encore plus odieux et tragique. (l.191 et sqq)

    La fte laquelle se livrent alors les forats enchans, qui forment une ronde convulsive, en chantant et poussant des cris sinistres (observer le champ lexical du tintamarre: ) ressemble un sabbat. (l.210-223).

    3- La Grve est soeur de Toulon: le spectateur mu en acteur

    Pendant tout le droulement de cette tragdie, le condamn reste en position dobservateur, lcart, et constate que les prisonniers, [sont] spectateurs de la crmonie en attendant leur jour dtre acteurs. (l.41) Il ne songe pas alors que lui aussi jouera son tour un rle dacteur, le jour o on le guillotinera sur la place de Grve.

    Alors quil venait dprouver Un profond sentiment de piti pour les condamns (l.235), mais aussi pour lui mme, au moment o les prisonniers linterpellent: - Le condamn! le condamn!, il prend conscience que cette euphorie tragique ntait que la rptition gnrale du moment o serait son tour rogn.

    La Grve est soeur de Toulon signifie que le spectacle de la guillotine, acclam par les spectateurs sur la place de Grve, Paris, ressemble beaucoup celui du ferrement des forats, prts partir pour le bagne de Toulon. Cette prise de conscience est si violente et douloureuse, pour le condamn, qui se voit mis dans le mme sac que ces dmons qui le rpugnaient, quil svanouit.

    Conclusion:

    Le fait davoir prsent le tmoignage historique du ferrement des forats, scne la plus terrible et la plus pathtique des moeurs de Bictre, sous une forme thtrale, permet de rendre plus fort cet argument supplmentaire contre la peine de mort. En effet, la reprsentation de la dlectation odieuse de la foule pour un vnement aussi tragique que celui du ferrement des forats, qui prfigure celui de la dcapitation publique du condamn, est plus vivante et plus forte. Le fait que le condamn ait t spectateur de cette scne a particulirement bien mis en vidence latrocit de la douleur quun tel moment peut lui faire prouver.

  • Sance 8: Comprendre un projet dcritureSupport: Dernier jour chap. VI, VII, XLVI et XLVIIObjectifs: -comprendre un projet dcriture

    -reprer des arguments implicites ou explicites

    Tout auteur, dans une prface, ou au coeur de son ouvrage, doit prsenter un projet dcriture, afin de justifier la raison pour laquelle il a choisi dcrire, et afin de convaincre les lecteurs de lutilit de son acte de cration.

    Tout projet dcriture implique que lauteur se pose quatre questions essentielles:Ecrire quoi? Pour qui? Comment? (=sous quelle forme/ genre?) Pourquoi? Les chapitres VI, VII, XLVI et XLVII, comme une prface, y rpondent.

    Demander aux lves, aprs une lecture (silencieuse, ou la maison) de ces 4 chapitres, de relever des passages dans le texte, ou de synthtiser des rponses ces 4 questions.

    1-Ecrire quoi?Ch VI:l.16: Description, par le condamn/narrateur, de la tempte qui lanime, de son ide fixe, et l.25: de ses angoisses, terreurs, tortures des dernires heures qui prcdent son excution. l.31: Ce journal de mes souffrances (Revenir sur la def du genre ds question: Comment?) l.38-41: Ce procs-verbal de la pense agonisante, cette progression toujours croissante de douleurs, dans une espce dautopsie intellectuelle dun condamn[...](Faire souligner en rouge les mots appartenant au chp lex de la souffrance, et demander aux lves de quelle nature est cette souffrance: morale ou physique?)l.62: ces mmoires, derniers confidents dun misrable

    Louvrage que nous lisons sera donc, daprs son narrateur (auteur fictif) un genre de journal, ou de mmoire, dans lequel il dcrira la souffrance morale dun condamn mort qui graine ses dernires heures.

    2-Ecrire pour qui?Ch.VI

    -pour soi: [...] ces angoisses, le seul moyen den moins souffrir, cest les observer, et les peindre men distraira. Ecrire pour lui-mme permet au condamn dallger ses souffrances et de penser autre chose qu la mort qui le guette.

    -pour ceux qui condamnent l.41: juges ou autres-pour les lecteurs (cf l.55: Ces feuilles [...]. Publies peut-tre un jour [...]) qui sont confronts au problme de la

    peine de mort (ou qui sintressent cette question)Ch.XLVI:

    -pour sa fille Marie, la seule famille que nous lui connaissions: Peut-tre aurais-je encore le temps dcrire quelques pages pour elle, afin quelle les lise un jour, et quelle pleure dans quinze ans pour aujourdhui.

    Oui, il faut quelle sache par moi mon histoire, et pourquoi le nom que je lui laisse est sanglant. (p.114) N.B.: Lmotion est l au service de largumentation: pour convaincre avec succs: argumenter + mouvoir.

    3-Pourquoi crire? Pourquoi crire? sinterroge plusieurs reprises le prisonnier, puisquil est condamn mort. Qui sait sil sera lu ou publi, et si ctait le cas, quoi bon chercher convaincre ses lecteurs de labomination de la peine de mort, puisquil ne sera plus l et quil naura pas pu se sauver?

    Le condamn cherche alors plusieurs arguments justifiant son projet dcriture. Il crit ce journal:-pour argumenter contre la peine de mort, en tmoignant de ses motions-pour remdier sa souffrance: Ch VI, l.28-29: - Dailleurs, ces angoisses, le seul moyen den moins souffrir, cest

    de les observer, et les peindre men distraira. et pour donner un sens aux derniers instants quil lui reste vivre.-pour donner un grand et profond enseignement, plus dune leon pour ceux qui condamnent (l.37) en les

    amenant y rflchir deux fois, en prenant conscience de lhumanit de tout condamn.-pour faire voluer les mentalits, mais aussi les lois (l.61)-pour tre utile dautres, que cela arrte le juge prt juger, que cela sauve des malheureux, innocents ou

    coupables, de lagonie.

    Mais sa rflexion du ch.VII, qui consiste se demander quoi bon crire pour sauver les autres alors quil est lui-mme perdu, fait preuve dgocentrisme. Ce sentiment goste est toutefois comprhensible, et constitue un argument de plus contre la peine de mort: que le condamn mort soit sympathique ou non importe peu, ce qui compte, cest sa situation dhomme pensant et souffrant.

    4-Comment crire?Ds linstant o lon choisit dcrire, il faut opter pour le genre littraire le plus adapt: quel genre Victor Hugo a-t-il

    choisi pour argumenter contre la peine de mort: essai? roman? autobiographie? journal? mmoires? (ou autre: le

  • monologue intrieur?) Quelles seront alors les conventions dcriture pour rendre le genre choisi le plus vraisemblable possible ?

    Caractristiques autobiographie mmoires journalintime

    roman Dernier jour

    rcit la 1re personne du singulier + + + +/- +Auteur = narrateur + + + +/- -rcit la 3me personne - - - +/- -rcit au pass + + - +/- -rcit au prsent - - + +/- +vnement rellement vcus + + + +/- -vnements fictifs - - - +/- +rdaction heure/h, Jour/j - - + - +langage parl - - + - +

    Autre caractristique essentielle: tout le rcit est guid par le perso. qui commente ce qui lui arrive, qui dcrit, qui mdite ou qui livre ses impressions sans interlocuteur. Le condamn ne sadresse qu lui mme: cest un monologue intrieur. Ce genre relve du langage parl.

    Il sagirait donc dune sorte de journal romanesque, ou de long monologue intrieur, nouveau genre littraire, qui spanoura la fin du XIXme sicle.

    Pour donner ce genre de journal plus de vraisemblance, le narrateur nous explique que les geliers lui ont fourni de quoi crire, et lui laissent du temps pour crire. Pour paratre plus authentique, Hugo fait dire au narrateur quil ignore sil sera lu ou publi un jour: ChVI: [ces feuilles] Publies peut-tre un jour , A moins quaprs ma mort le vent ne joue dans le prau avec ces morceaux de boue [...].

    Ch XLVII, une Note de lditeur fictive, concernant des feuillets qui se seraient perdus, est une convention dcriture de plus, pour nous laisser penser que ce roman est le vritable journal dun condamn.

    Hypothse de lecture: le prisonnier aura-t-il toujours le temps et la possibilit de poursuivre son projet dcriture?

    Prciser cela la fin de la squence:N.B.: la seule invraisemblance qui subsiste est le ct artificiel de cette situation dcriture: il est fort peu probable quun prisonnier puisse obtenir de ses geliers la permission et le temps, jusqu la dernire seconde, de rdiger autant de pages en une journe.

  • Sance 8: Comprendre un projet dcriture (chapitres VI, VII, XLVI et XLVII)

    Tout auteur, dans une _________, ou au coeur de son ouvrage, doit prsenter un _________dcriture, afin de justifier la raison pour laquelle il a choisi dcrire, et afin de convaincre les lecteurs de lutilit de son acte de cration.

    Tout projet dcriture implique que lauteur se pose quatre questions essentielles: ____________________________________________________________________________________ Les chapitres VI, VII, XLVI et XLVII, comme une prface, y rpondent.

    1-Ecrire quoi? (Ch. VI):l.16: Description, par le condamn/narrateur, de la tempte qui lanime, de son ide fixe, et l.25: de ses angoisses, terreurs, tortures des dernires heures qui prcdent son excution. l.31: Ce __________ de mes souffrances?) l.38-41: Ce procs-verbal de la pense _____________, cette progression toujours croissante de ________, dans une espce dautopsie intellectuelle dun condamn[...]. Ligne 62: ces ________________, derniers confidents dun misrable

    Louvrage que nous lisons sera donc, daprs son narrateur (auteur fictif) un genre de journal, ou de ______________, dans lequel il dcrira la souffrance ___________ dun condamn mort qui graine ses dernires heures.

    2-Ecrire pour qui? (Ch.VI)-pour ____: [...] ces angoisses, le seul moyen den moins souffrir, cest les

    observer, et les peindre men distraira. Ecrire pour lui-mme permet au condamn dallger ses souffrances et de penser autre chose qu la mort qui le guette.

    -pour ceux qui ________________ l.41: juges ou autres-pour les ____________ (cf l.55: Ces feuilles [...]. Publies peut-tre un jour [...])

    qui sont confronts au problme de la peine de mort (ou qui sintressent cette question)Ch.XLVI:

    -pour __________________, la seule famille que nous lui connaissions: Peut-tre aurais-je encore le temps dcrire quelques pages pour elle, afin quelle les lise un jour, et quelle pleure dans quinze ans pour aujourdhui. Oui, il faut quelle sache par moi mon histoire, et pourquoi le nom que je lui laisse est sanglant. (p.114) N.B.: Lmotion est l au service de l__________________: pour _____________ avec succs: argumenter + mouvoir.

    3-Pourquoi crire? ______________________? sinterroge plusieurs reprises le prisonnier, puisquil est condamn mort. Qui sait sil sera lu ou publi, et si ctait le cas, quoi bon chercher convaincre ses lecteurs de labomination de la peine de mort, puisquil ne sera plus l et quil naura pas pu se sauver?

    Le condamn cherche alors plusieurs _______________ justifiant son projet dcriture. Il crit ce journal:

    -pour _______________ contre la peine de mort, en tmoignant de ses ___________

    -pour remdier sa ________________: Ch Vi, l.28-29: - Dailleurs, ces angoisses, le seul moyen den moins souffrir, cest de les observer, et les peindre men distraira. et pour donner un sens aux derniers instants quil lui reste vivre.

  • -pour donner un grand et profond enseignement, plus dune leon pour ceux qui condamnent (l.37) en les amenant y ___________ deux fois, en prenant conscience de l________________de tout condamn.

    -pour faire voluer les _________________, mais aussi les ______ (l.61)-pour tre _________ dautres, que cela arrte le juge prt juger, que cela

    sauve des malheureux, innocents ou coupables, de lagonie.

    Mais sa rflexion du ch.VII, qui consiste se demander quoi bon crire pour sauver les autres alors quil est lui-mme perdu, fait preuve d___________________. Ce sentiment goste est toutefois comprhensible, et constitue un argument de plus contre la peine de mort: que le condamn mort soit sympathique ou non importe peu, ce qui compte, cest sa situation dhomme __________ et __________.

    4-Comment crire?Ds linstant o lon choisit dcrire, il faut opter pour le _______ littraire le plus

    adapt: quel genre Victor Hugo a-t-il choisi pour argumenter contre la peine de mort: essai? roman? autobiographie? journal? mmoires? (ou autre: le monologue intrieur?) Quelles seront alors les conventions dcriture pour rendre le genre choisi le plus vraisemblable possible ?

    Caractristiques autobiographie mmoires journalintime

    roman Dernier jour

    rcit la 1re personne du singulierAuteur = narrateurrcit la 3me personnercit au passrcit au prsentvnement rellement vcusvnements fictifsrdaction heure/h, Jour/jlangage parl

    Autre caractristique essentielle: tout le rcit est guid par le perso. qui commente ce qui lui arrive, qui dcrit, qui mdite ou qui livre ses impressions sans interlocuteur. Le condamn ne sadresse qu lui mme: cest un _____________ intrieur. Ce genre relve du langage ________.

    Il sagirait donc dune sorte de journal romanesque, ou de long monologue intrieur, nouveau genre littraire, qui spanouira la fin du XIXme sicle.

    Pour donner ce genre de journal plus de __________________, le narrateur nous explique que les geliers lui ont fourni de quoi crire, et lui laissent du temps pour crire. Pour paratre plus authentique, Hugo fait dire au narrateur quil ignore sil sera ___ ou __________ un jour: ChVI: [ces feuilles] Publies peut-tre un jour , A moins quaprs ma mort le vent ne joue dans le prau avec ces morceaux de boue [...].

    Ch XLVII, une Note de lditeur _______, concernant des feuillets qui se seraient ______, est une _________________ dcriture de plus, pour nous laisser penser que ce roman est le vritable journal dun condamn.

    Hypothse de lecture: le prisonnier aura-t-il toujours _____________________________ de poursuivre son projet dcriture?N.B.: la seule _______________ qui subsiste est le ct _____________ de cette situation dcriture: il est fort peu probable quun prisonnier puisse obtenir de ses geliers la permission et le temps, jusqu la dernire seconde, de rdiger autant de pages en une journe.

  • Sance 9: O.L. Dcouvrir une autre langue: largot

    Support: chapitres V et XVI Les lves auront lu les chap IV XVII pour cette date.

    Lisez dabord dans leur intgralit les chapitres V et XVI du Dernier jour, puis rpondez aux questions qui suivent. (les trois premires questions ne portent que sur les extraits encadrs).

    Ils [les dtenus] mapprennent parler argot, rouscailler bigorne, comme ils disent. Cest toute une langue ente sur la langue gnrale comme une espce d excroissance hideuse, comme une verrue. Quelquefois une nergie singulire, un pittoresque effrayant [...]. Quelquefois de lesprit de vaudeville [...]; et puis partout des mots bizarres, mystrieux, laids et sordides, venus on ne sait do [...]. On dirait des crapauds et des araignes. Quand on entend parler cette langue, cela fait leffet de quelque chose de sale et de poudreux, dune liasse de haillons que lon secouerait devant vous. (Ch.V, 3)

    [...] Le patois de la caverne et du bagne, cette langue ensanglante et grotesque, ce hideux argot [...] tous ces mots difformes et mal faits [...]. (Ch.XVI, aprs chanson, 2)

    1-Soulignez (en bleu), puis relevez les noms servant dcrire largot. A quoi renvoie chacun de ces mots?Les noms servant dcrire largot renvoient la maladie ou la difformit (excroissance, verrue),

    au got du peuple (pittoresque, esprit de vaudeville), la bestialit (crapauds et araignes), la misre (liasse de haillons)

    2-Soulignez (en vert), puis relevez les adjectifs servant caractriser largot, en les regroupant par champs lexicaux de: la laideur effrayante, la salet, ltranget, cruaut).

    Les adj quemploie Hugo pour dcrire largot renvoient diffrents thmes:- laideur effrayante: hideuse, effrayante, laids, grotesque, hideux, difformes, mal faits- salet: sordides, sales, poudreux- tranget: singulire, bizarres, mystrieux- cruaut: ensanglante

    3-Victor Hugo parvient-il dcrire cette langue avec facilit et avec prcision? Relevez (en rouge) les mots, expressions ou images vous permettant de justifier votre rponse.

    La langue quHugo essaie de dcrire parat insaisissable, cest pourquoi il tente de la dcrire par le biais de comparaisons (comme...) ou de priphrases (une espce de..., on dirait..., cela fait leffet de...) qui soulignent la difficult la dfinir avec prcision.

    4-Victor Hugo explique lexpression pouser la veuve. Expliquez votre tour, votre manire, les mots ou expressions argotiques suivants: du raisin sur le trimar, la tronche, la menteuse, la placarde.

    5-Que signifie lexpression: lui faire danser la danse o il ny a pas de plancher. Est-ce selon vous de largot, une priphrase, une mtaphore ou une comparaison? Justifiez votre rponse.

    6-O parle-t-on gnralement argot, daprs Hugo? Pourquoi choisit-il de faire chanter la jeune fille dans cette langue, au chapitre XVI?

  • 7-Savez-vous comment on appelle la figure de style qui consiste mettre en relation deux ides contraires comme: On et dit la bave dune limace sur une rose.? Cherchez-en deux autres exemples dans les deux derniers paragraphes du chapitre XVI.Antithse: tous ces mots difformes et mal faits, chants, cadencs, perls, Vous y trouvez un oiseau, il y a de la boue sur son aile; vous y cueillez une jolie fleur, vous la respirez: elle pue.8-Conclusion: Dans quel but Hugo introduit-il des mots dargot dans son rcit? Que cherche-t-il dmontrer, en dcrivant cette langue, et en la faisant chanter un jeune fille anglique?

    Largot, dcrit comme une langue effrayante et repoussante, est un moyen de plus dargumenter contre lemprisonnement. Cette langue, qui est celle des dtenus, des bagnards et des misrables, est aux antipodes du franais recherch dans lequel sexprime le condamn mort. En soulignant cette diffrence de culture, tout en nous donnant un petit cours dhistoire de la langue, Hugo veut mouvoir le lecteur en lui prouvant que le condamn na pas sa place dans cet enfer quest le monde carcral. La prison salit tout, et dgrade tout, jusqu la voix qui paraissait intouchable dune jeune fille anglique.

    SAVOIR EN PLUS:Dans le Dernier jour, V. Hugo est sans doute le premier avoir intgr largot des forats dans la

    fiction. Il sinspire pour cela des Mmoires de Vidocq, un ancien voleur devenu chef de la police. Hugo est la fois horrifi et sduit par ce jargon imag et prcis, qui est charg de la souffrance de toute une communaut. (Hritage de Villon, avec largot des Coquillards (malfaiteurs) et de Rabelais.)

  • Contrle de lecture sur les chapitres XIV XLIIdu Dernier jour dun condamn, de V. Hugo

    Ch XIV: Do le condamn entend-il le dpart des forats? Ch XV: Le condamn pense-t-il et souhaite-t-il obtenir une grce? Ch XVI: Qui chante la chanson dargot? Quel effet cela produit-il sur le condamn? Ch XVII: Lorsque le condamn imagine son vasion, o se rend-il en esprit? Ch XIX: Quand le directeur de la prison appelle le condamn Monsieur, que ce dernier comprend-il? A quoi dautre comprend-il cela? Ch XXI: Qui demande au condamn: -Mon fils (...) tes-vous prpar?? Comment comprenez-vous sa rponse: -Je ne suis pas prpar, mais je suis prt.? Ch XXII: Do o le condamn est-il transfr? Au passage de sa voiture, comment ragissent les passants? Que sont daprs vous les feuilles imprimes quils se disputent? Ch XXIII: Dans sa nouvelle cellule de la Conciergerie, que le friauche raconte-t-il au condamn? Quchangent-ils et pourquoi? O le friauche est-il emmen ensuite? Ch XXVI: Quand il voque sa fille, que le condamn reproche-t-il aux jurs? Ch XXVII-XXVIII: A quoi le condamn fait-il allusion lorsquil crit: Limage que jy attache, ce mot hideux, est vague, indtermine, et dautant plus sinistre. Chaque syllabe est comme une pice de la machine. Jen construis et jen dmolis sans cesse dans mon esprit la monstrueuse charpente.? Dans quelle circonstances en avait-il dj vu, et quel effet ce souvenir produit-il sur lui? Ch XXX: Comment se termine lentretien avec le prtre? Comment le condamn aurait-il aim que ce personnage se comporte avec lui? Ch XXXII: Lorsquil comprend que le nouveau gendarme qui le garde est bte et crdule, quel march le condamn lui propose-t-il? Dans quel but? Obtient-il ce quil voulait? Ch XXXIII: Qui est la Pepita dont le condamn se souvient? Ch XXXIV: Expliquez les paroles suivantes: Javais plus de remords avant ma condamnation; depuis, il me semble quil ny ait plus de place que pour des penses de mort. Pourtant, je voudrais bien me repentir beaucoup. ? Ch XXXVII: Quelles sont les caractristiques de lHtel de Ville dcrit par le condamn? Pourquoi est-il prsent ainsi? Ch XXXVIII: Que traduisent les douleurs physiques du condamn? Quand en sera-t-il soulag? Ch XL: De qui le condamn parle-t-il en ces termes: Il y a bien dans cette mme ville, cette mme heure, et pas loin dici, dans un autre palais, un homme qui a aussi des gardes ses portes, un homme unique comme toi dans le peuple, avec cette diffrence quil est aussi haut que tu es bas. (...) il suffirait quil crivt avec cette plume les sept lettres de son nom au bas dun morceau de papier (...)? Que cet homme pourrait-il pour lui. Ch XLI: a) Dans quel lieu le condamn pense-t-il quil se retrouvera aprs sa mort, lorsquil parle de gouffre hideux o scoulent des mares et des ruisseaux dun liquide inconnu et tide?b) A quel genre de spectacle pense-t-il pouvoir assister aprs se mort, sur la place de Grve? c) Quelle question fondamentale en vient il se poser, au sujet de la mort? Ch XLII: Que le condamn rve-t-il? Que symbolise la vieille femme? Qui appelle-t-il en se rveillant?

  • Sance 10 : Le Dernier jour dun condamn, V. HugoOrganisation spatio-temporelle du rcit

    Situation dans le temps par rapport au jour J de lexcution

    Chapitres Nombre de pages

    Evnements rapports Lieux o se trouve le condamn

    XXXVIXXXIIIIIIVVI et IVVI et VIIXIII et XIVXVIXVIII, XIX et XXXXIXXIIXXIIIXXVXXVIXXVIIIXXXXXXIXXXIIXXXIVXXXVIIIXLIIXLIIIXLVIIIXLIX

  • Sance 10 : Le Dernier jour dun condamn, V. HugoOrganisation spatio-temporelle du rcit

    Situation dans le temps par rapport au jour J de lexcution

    Chapitres Nombre de pages

    Evnements rapports Lieux o se trouve le condamn

    Enfance XXXVI 1/2 Le condamn se souvient du bourdon de N.Dame Cellule la ConciergerieEnfance/Adolescence XXXIII 2 Souvenirs denfance, premier amour avec Pepa Cellule la ConciergerieJ - 6 semaines II 5 1/2 Souvenir du jour du verdict. BictreJ - 6 semaines IV 1/2 Transfert vers Bictre VoitureDe J - 6 sem J - 1 sem V 1 1/2 Evnements qui rythment la vie Bictre. Cellule de BictreJ - 7 jours I et IV 2 Pense obsessionnelle de sa mort. BictreJ - 7 jours VI et VII 2 1/2 Projet dcriture. BictreJ - 2 jours XIII et XIV 10 Ferrement des forats, et nuit linfirmerie. BictreJ - 1 jour XVI 3 1/2 La chanson dargot, entendue depuis linfirmerie. BictreJ 6 heures XVIII, XIX et

    XX1 1/2 Cest pour aujourdhui!. Visite du directeur. Bictre

    J 6 heures 15 XXI 2 Visite du prtre et de lhuissier. BictreJ 7 heures 30 XXII 7 Dpart pour la Conciergerie. VoitureJ vers 8 heures 30 XXIII 6 Rencontre avec le friauche, change de la redingote. Un petit cabinet la ConciergerieJ vers 9 heures 30 XXV 1/3 Transfert dans une cellule. Cellule la ConciergerieJ 10 heures XXVI 1 1/2 Adresse sa fille Marie. Cellule la ConciergerieJ 11 heures XXVIII 1 1/2 Retour en arrire sur un souvenir de guillotine. Cellule la ConciergerieJ vers midi XXX 3 1/3 Retour du prtre. Cellule la ConciergerieJ XXXI 1 Visite de larchitecte de la prison. Cellule la ConciergerieJ XXXII 2 1/3 Le gendarme et la loterie. Cellule la ConciergerieJ 13 heures XXXIV 1 Rflexions diverses. Cellule la ConciergerieJ 13 heures 15 XXXVIII 1/2 Douleurs lies langoisse de la mort. Cellule la ConciergerieJ (sieste) XLII 2 1/2 Rve de la vieille femme: symbole de mort. Cellule la ConciergerieJ vers 14 heures XLIII 2 1/2 Visite de Marie, la fille du condamn. Cellule la ConciergerieJ 15 heures XLVIII 6 1/2 Toilette du condamn et transfert au milieu de la foule Transfert dans une chambre de

    lHDVJ vers 16 heures XLIX 2/3 Demande de grce et silence. Chambre de lHtel de Ville.

  • Sance 10 : Organisation spatio-temporelle du rcit

    Support : le tableau rempli au fil de la lecture de luvre.

    Distinguer : temps de lcriture (du rcit) et temps des vnements raconts. Nombre de pages total : 84 ; nombre de chapitres : 49, soient en moyenne 2 petites pages par chapitre. Les carts seront analyser la lueur de leur contenu. Reprer les chapitres les plus longs, et essayer de justifier leur longueur, en fonction de ce quils relatent :- Ch II : jour du verdict : 5 p.- Ch XIII et XIV : ferrement des forats : 10 p.- Ch XXII : dpart pour la Conciergerie : 7 p.- Ch XXIII : rencontre avec le forat condamn mort. Omniprsence de la mort. Rcit en argot qui

    fait horreur au narrateur. Echange de la redingote = passation : le forat sera bientt excut son tour : 6 p.

    - Ch XLVIII : toilette du condamn et transfert au milieu de la foule : 6 p. = avant-dernier chapitre.

    Problme de la vraisemblance : Comment aurait-on pu laisser tant de temps au condamn pour rdiger ses dernires penses, quelques minutes de son excution ?

    Dans combien de lieux le condamn sjourne-t-il ? Quels sont ces lieux ? 3 lieux = 3 dcors :- cellule de Bictre,- cellule au Palais de Justice (Conciergerie)- chambre de lHtel de Ville (Grve)

    Combien de pages sont consacres chacun de ces lieux ? Quel effet cette rpartition de lcriture produit-elle ? Trois moments diffrents = 3 actes :- Bictre : 29 p.- Palais de Justice : 31 p.- Htel de Ville : 7 p. (= 4 fois+) : le fait que cette partie soit quatre fois plus courte que les autres

    accrot la tension dramatique, crant une brusque acclration limage du couperet prt tomber.

    Chacun de ces actes sachve sur un vnement pathtique. Sauriez-vous dire lesquels ?- Fin de lpisode Bictre : annonce par un prtre et un huissier que la mort aura lieu le jour

    mme.- Fin de lpisode au Palais de Justice : visite de la petite Marie, qui ne reconnat pas son pre, et

    qui lui fait comprendre quil est dj mort pour les siens.- Fin du roman : arrive du bourreau, et excution.

    Chaque transfert en voiture : espace interdit, monde o le condamn ne peut pas retourner.

    Le rythme de lcriture et ses effets :- 44 pages pour la nuit jusqu 7 h 30 (dbut chapitre XXII) = 8 10 heures, soient 4 5 pages par

    heure.- 36 pages de 7h30 13h15 (dbut du chapitre XXXVIII) = 5 heures 45, soient 6 pages par heure.- 21 pages de 13h15 16h (fin) = 2 heures 45, soient 8 pages par heure.

    Conclusion : Plus on sapproche de la fin, plus le temps compte, et plus lcriture tente de lui donner de

    lpaisseur, en produisant un effet de ritardando (comme en musique) : nouvelle dimension potique de ce roman dHugo.

  • Le temps, qui joue un rle capital dans ce roman, en accrot la tension dramatique, au service de largumentation.

    Sance 11 : Le rcit de la dernire heure et la conclusion sur luvre

    Lecture commente des chapitres XLVIII et XLIX

    Questions :1- Pourquoi le rcit du crime du condamn nest-il pas inclus dans le roman ? Le crime du

    condamn na aucune importance, car V. Hugo veut abolir la peine de mort en gnral. Il ne veut pas lancer un faux dbat sur le sort rserver son condamn. Le condamn est coupable, il lavoue (il reconnat avoir vers du sang), mais son crime importe peu.

    2- Connat-on enfin lidentit du narrateur ? Nous ne saurons jamais vraiment qui est le narrateur, car V. Hugo entend donner son rcit une porte symbolique, universelle : le hros anonyme incarne le sort de tout prisonnier condamn mort.

    3- Comment apparat la foule travers la description du condamn ? Quel effet cette description produit-elle ? La foule est hurlante comme une bte : la foule hurlait haut au-dehors , une clameur furieuse , les mille ttes hurlantes Le peuple est joyeux lide du spectacle qui se prpare : l.143 : spectateurs heureux de leurs belles places . Ce tableau odieux qui torture le condamn au point de le faire dfaillr est culpabilisant. Cette description de la foule en liesse, dans un moment tragique, dont lintensit dramatique est prpare depuis la premire ligne, confre dautant plus de poids largumentation, tant elle contraste avec ce que ressent le condamn. Le lecteur ne peut pas sidentifier cette foule assoiffe de sang.

    4- Comment sachve le roman ? Le condamn na pas obtenu sa grce. Ses derniers mots, en lettres capitales, sont explicites : QUATRE HEURES . Il sagit de lheure prvue pour lexcution. Elle sonne avec des accents tragiques et laisse le lecteur ses penses. A lui de prendre parti pour ou contre la peine de mort. Cest le rle de toute uvre engage, de pousser le lecteur rflchir, et ragir.

  • Sance 12 : Improvisations thtrales sur le thme de la tte, dans Le Dernier jour dun condamn, de Victor Hugo

    Exercice inspir de pratiques proposes dans louvrage remarquable : Coups de thtre en classe entire, de Chantal DULIBINE et Bernard GROSJEAN, ed. CRDP de Crteil.

    Fixer les rgles du jeu.Dlimiter lespace scnique.Le secret.Constituer 3 4 groupes, par tirage au sort.

    1- Cercle de profration :Chaque lve doit trouver un synonyme de tte, et loffrir aux autres de manire expressive, en accompagnant son mot dun geste, que les autres reprennent en chur. (caboche, tronche, gueule, boule, trogne, face, citrouille, mine, chef, caillou, trombine, figure, bouille, binette, fiole, crne) Si les lves manquent dinspiration, embrayer sur des mots en rapport avec la tte.

    2- Vivre la phrase : Distribution dune phrase par lve, extraite de Claude Gueux, et comportant le mot tte

    Dire la phrase en la chuchotant Dire la phrase en insistant sur les consonnes Passer sa phrase au voisin Dire la phrase sur un ton amus, puis en colre, puis avec gravit Dire la phrase en marquant une pause artificielle avant le mot tte. Dire sa phrase la crie

    3- Thtralisation de la phrase (Changement de phrase) Choisir un objet, se costumer autant que possible, essayer de mmoriser sa phrase.Musique.Se cacher par groupes de 6 derrire une longue table drape, et apparatre progressivement, en musique, avec une feuille (de journal, que lon froisse, que lon dchire, que lon triture). Dire sa phrase en fixant le secret

    4-Produire une scne qui sachvera en tableau vivant, par groupes de 3 ou 4, pour illustrer les expressions :Musique dambiance

  • Rpertoire de 27 phrases sur la tte extraites du Dernier jour dun

    condamn

    1-La tte dun voleur a deux noms : la sorbonne, quand elle mdite, raisonne et conseille le crime ; la tronche, quand le bourreau la coupe. (ch V)

    2-Quand ma tte aura t coupe, quest-ce que cela me fait quon en coupe dautres ? (ch VII)

    3- Dieu ! lhorrible ide se briser la tte au mur de son cachot ! (Ch VII)

    4-Jaimerais [] rendre le sens [] ces mots tronqus, corps sans tte comme ceux qui les ont crits. (Ch XI)

    5-Je suis revenu masseoir prcipitamment sur ma paille, la tte dans les genoux. (Ch XII)

    6-Il est heureux ! Il sera rogn ! Adieu, camarade ! (Ch XIII)

    7-Je crus voir leurs ttes hideuses paratre dj au bord de ma fentre, je poussai un [] cri dangoisse, et je tombai vanoui. (Ch XIII)

    8-On entendait bruire leurs fers, et, chaque secousse de la voiture, on voyait sauter leurs ttes et ballotter leurs jambes pendantes. (Ch XIV)

    9-Le moindre mouvement davant en arrire lui ferait sauter le crne comme une coquille de noix. (Ch XIII)

    10-Jtais l, ma tte pesante et embrasse dans mes deux mains, qui en avaient plus quelles nen pouvaient porter (Ch XVI)

    11-Je levai la tte comme en sursaut, jcoutai avidement la chanson quelle chantait. (Ch XVI)

    12- [Le prtre] sest assis en face de moi avec un sourire bienveillant, puis a secou la tte et lev les yeux au ciel. (XXI)

    13-Le taule jouera au panier avec ma sorbonne dans six semaines, comme il va faire avec ta tronche dans six heures. (Ch XXIII)

    14-Pauvre petite ! ton pre qui taimait tant, ton pre qui baisait ton petit cou blanc et parfum, qui passait la main sans cesse dans les boucles de tes cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli visage rond dans sa main [] (Ch XXVI)

    15-Ah ! mes cheveux blanchiront avant que ma tte ne tombe ! (Ch XXVII)

    16-Je mis la tte la portire. Une populace encombrait la Grve et le quai, et des femmes, des hommes, des enfants taient debout sur le parapet. (Ch XXVIII)

    17-Un condamn devait tre excut le jour mme, et lon btissait la machine. Je dtournai la tte avant davoir vu. (Ch XXVIII)

    18-Ah ! cette fois, malheureux, je ne dtournerai pas la tte. (Ch XXVIII)

  • 19-Nos ttes se touchaient, nos cheveux se mlaient, nos haleines peu peu se rapprochrent, et nos bouches tout coup. (XXXIII)

    20-Voici ce que jprouve maintenant : Une violente douleur de tte. [] Encore deux heures et quarante-cinq minutes, et je serai guri. (XXXVIII)

    21-Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils srs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tte coupe se soit dresse sanglante au bord du panier, et quelle ait cri au peuple : Cela ne fait pas de mal ! (XXIX)

    22-Monsieur ! Il y a bientt un an quelle ne ma vu, la pauvre enfant. Elle ma oubli, visage, parole, accent [] (XLIII)

    23-Cette lugubre place de Grve, qui pourrait tre pave des ttes quelle a vu tomber. (XLIV)

    24-Quand jai vu au-dessus des ttes ces deux bras rouges avec leur triangle noir au bout, dresss entre les deux lanternes du quai, le cur ma failli. (XLVIII)

    25-Au saisissement de lacier qui touchait mon cou, mes coudes ont tressailli, et jai laiss chapper un rugissement touff. (XLVIII)

    26- -Chapeaux bas ! criaient mille bouches ensemble. [] Eux les chapeaux, moi la tte. (XLVIII)

    27-Des marchands de sang humain criaient tue-tte : -Qui veut des places ? (XLVIII)

    Rpertoire de phrases de Claude Gueux sur la tte1-Ctait une belle tte. On va voir ce que la socit en a fait.

    2-Lil dun homme est une fentre par laquelle on voit les penses qui vont et viennent dans sa tte.

    3-Il dit les choses comme elles taient, simplement, srieusement, sans changer ni amoindrir, convint de tout, regarda larticle

    296 en face, et posa sa tte dessous.

    4-Cest bien, je suis un monstre, jai tu cet homme, je nai pas t provoqu, vous me coupez la tte.

    5-Le huitime coup ntait pas encore sonn que cette noble et intelligente tte tait tombe.

    6-Nous avons cru devoir raconter en dtail lhistoire de Claude Gueux, parce que, selon nous, tous les paragraphes de cette

    histoire pourraient servir de ttes de chapitre au livre o serait rsolu le grand problme du peuple du dix-neuvime sicle.

    7-Messieurs, il se coupe trop de ttes par an en France.

    8-Or, de ces pauvres ttes mal conformes, le premier tort est la nature, le second lducation.

    9-Dveloppez de votre mieux ces malheureuses ttes afin que lintelligence qui est dedans puisse grandir.

    10-La tte de lhomme du peuple, voil la question. Employez pour la faire mrir et venir bien ce quil y a de plus lumineux

    et mieux tempr dans la vertu.

    11-Cette tte de lhomme du peuple, cultivez-la, dfrichez-la, arrosez-la, fcondez-la, clairez-la, moralisez-la, utilisez-la ;

    vous naurez pas besoin de la couper.

    12-Tout condamn mort aura la tte tranche.

  • Rpertoire dexpressions sur la tte( utiliser comme titres dimprovisations ou de tableaux, ou glisser dans de petites formes)

    1-Tte claque

    2-Je nai vraiment pas la tte a.

    3-Tu en fais, une tte !

    4-Avoir la tte sur les paules

    5-De la tte aux pieds

    6-La tte lourde

    7-La tte qui tourne

    8-La tte basse

    9-Partir la tte haute

    10-Tte tte

    11-Faire une tte au carr

    12-Faire tourner la tte

    13-En avoir par-dessus la tte

    14-Tenir tte quelquun

    15-Chercher des poux dans la tte de quelquun

    16-En donner sa tte couper

    17-Faire dresser les cheveux sur la tte

    18-Se jeter tte baisse

    19-Sur la tte de ma mre

    20-A la tte du client

    21-Se payer la tte de quelquun

    22-Tte de Turc

    23-Faire la tte

    24-Coup de tte

    25-Tte en lair

    26-Tte de cochon

    27-Tte de c

    28-Forte tte

    29-Perdre la tte

    30-Se taper la tte contre les murs

  • Sance 15: Recherches (B2I) / Exposs

    Prvoir un questionnaire, laide des p.6 et 7 du livret du professeur de Claude Gueux + des dossiers situs dans les ouvrages sur la peine de mort, ou les dictionnaires de littrature)

    - Victor Hugo et son engagement contre la peine de mort (son action politique, ses oeuvres engages, et rsum du Dernier jour dun condamn)

    - La peine de mort hier et aujourdhui, en France et dans le monde. (son histoire, les procds dexcution, du Moyen-ge nos jours, son abolition en France quand, et grce qui, les pays qui la pratiquent encore, les organismes qui luttent contre elle).

    -Les conditions de vie des ouvriers au XIXe sicle (voir les manuels dHistoire, encyclopdies sur les ouvriers, un rsum de Germinal)

    Evaluation finale de type Brevet

    Sujet sur le Dernier jour dun condamn, p.98-99 du Manuel Franais livre unique 3me, Hatier

    Ou : Sujet de Brevet : Grce 2000.

    Ou Sujet propos sur le site : http://didactik.free.fr/Claude%20Gueux%20s%E9quence.htm

    Ecriture:

    Vous tes scnariste et vous avez crit, daprs la nouvelle de Victor Hugo, le scnario dun film. Vous adressez une lettre un ralisateur pour lui prsenter votre projet. Vous vous attachez, dans cette lettre, le convaincre de raliser ce film en mettant en vidence les qualits cinmatographiques de ce lhistoire, et la ncessit de produire un film sur la peine de mort.

    Ou : voir page suivante : questions sur la prface du Dernier jour, sur un extrait de Claude Gueux, et sur la Nuit du Renard.

  • Evaluation finale de ltude du Dernier jour dun condamn, de Victor Hugo

    I-Le projet dcriture du Dernier jour

    1) Lisez attentivement ces extraits de la Prface de 1832 du Dernier jour:ll

    (1) [Lauteur] dclare donc, ou plutt il avoue hautement que Le Dernier jour dun condamn nest autre chose quun plaidoyer, direct ou indirect, comme on voudra, pour labolition de la peine de mort. Ce quil a eu dessein de faire, ce quil voudrait que la postrit vt dans son oeuvre, si jamais elle soccupe de si peu, ce nest pas la dfense spciale, et toujours facile, et toujours transitoire, de tel ou tel criminel choisi, de tel ou tel accus dlection; cest de la plaidoirie gnrale et permanente pour tous les accuss prsents et venir [...].

    (2) Il le dclare donc, et il le rpte, il occupe, au nom de tous les accuss possibles, innocents ou coupables, devant toutes les cours, toutes les cours, tous les prtoires, tous les jurys, toutes les justices. Ce livre est adress quiconque juge.

    (3) [A propos dUlbach, un bourreau qui a rdig un livre dans lequel il exprime ses remords, Hugo crit ensuite:] Toutefois, cela ne suffit pas. Se laver les mains est bien, empcher le sang de couler serait mieux.

    2) Reformulez le ou les principaux arguments dvelopps dans chacun de ces extraits, puis dites pour chacun de ces arguments comment le roman vous parat avoir rpondu chacun de ces projets.

    3) Dans lextrait b., pourquoi Hugo rpte-t-il ladjectif indfini tout? Quel effet cherche-t-il produire travers cette rptition? Quelle justice dsigne-t-il?

    4) Quel genre de littrature ou quel genre daction lextrait c. invite-t-il produire ou mener?5) Quel projet dcriture Victor Hugo formulait-il lintrieur de son roman? (Ch VI, VII et

    XLVI). Vous rpondrez avec prcision aux 4 questions que se pose tout auteur dans son projet dcriture.

    II-Largumentation contre la peine de mort:

    1) Quels sont, daprs vous, les arguments les plus forts dvelopps contre la peine de mort, dans le Dernier jour?

    2) Quels passages vous ont le plus marqu, et pourquoi? Formulez des rponses prcises illustres dexemples.

    III-Extrait de Claude Gueux, de Victor Hugo, 1834.

    1) Lisez attentivement cet extrait de la fin de Claude Gueux, court rcit inspir dun fait divers rel, et suivi dun plaidoyer universel contre la peine de mort, adress par Victor Hugo tous les dputs de France, en 500 exemplaires, le 25 aot 1834:

    Messieurs, il se coupe trop de ttes par an en France. Puisque vous tes en train de faire des conomies, faites-en l-dessus. Puisque vous tes en verve de suppressions, supprimez le bourreau. Avec la solde de vos quatre-vingt bourreaux, vous paierez six cents matres dcole.

    Songez au gros du peuple. Des coles pour les enfants, des ateliers pour les hommes.Savez-vous que la France est un des pays de lEurope o il y a le moins de natifs qui sachent lire? [...] Cest une honte.

    Allez dans les bagnes. Appelez autour de vous toute la chiourme. Examinez un un tous ces damns de la loi humaine. Calculez linclinaison de tous ces profils, ttez tous ces crnes. Chacun de ces hommes

  • tombs a au-dessous de lui son type bestial; [...]. Or, de ces pauvres ttes mal conformes, le premier tort est la nature sans doute, le second lducation. La nature a mal bauch, lducation a mal retouch lbauche. Tournez vos soins de ce ct. Une bonne ducation au peuple. Dveloppez de votre mieux ces malheureuses ttes afin que lintelligence qui est dedans puisse grandir. Les nations ont le crne bien ou mal fait suivant leurs institutions. Rome et la Grce avaient le front haut. Ouvrez le plus que vous pourrez langle facial du peuple.

    Quand la France saura lire, ne laissez pas sans direction cette intelligence que vous aurez dveloppe. Ce serait un autre dsordre. Lignorance vaut encore mieux que la mauvaise science. Non. Souvenez-vous quil y a un livre plus philosophique que le Compre Mathieu, plus populaire que le Constitutionnel, plus ternel que la charte de 1830. Cest lcriture sainte. Et ici un mot dexplication. Quoi que vous fassiez, le sort de la grande foule, de la multitude, de la majorit sera toujours relativement pauvre, et malheureux et triste. A elle le dur travail, les fardeaux pousser, les fardeaux traner, les fardeaux porter. Examinez cette balance: toutes les jouissances dans le plateau du riche, toutes les misres dans le plateau du pauvre. Les deux parts ne sont-elles pas ingales? La balance ne doit-elle pas ncessairement pencher, et lEtat avec elle? Et maintenant dans le lot du pauvre, dans le plateau des misres, jetez la certitude dun avenir cleste, jetez laspiration au bonheur ternel, jetez le paradis, contrepoids magnifique! Vous rtablissez lquilibre. La part du pauvre est aussi riche que la part du riche. Cest ce que savait Jsus, qui en savait plus long que Voltaire.

    Donnez au peuple qui travaille et qui souffre, donnez au peuple, pour qui ce monde-ci est mauvais, la croyance un meilleur monde fait pour lui. Il sera tranquille, il sera patient. La patience est faite desprance.

    Donc ensemencez les villages dEvangiles. Une Bible par cabane. Que chaque livre et chaque champ produisent eux deux un travailleur moral.

    La tte de lhomme du peuple, voil la question. Cette tte est pleine de germes utiles. Employez pour la faire mrir et venir bien ce quil y a de plus lumineux et de mieux tempr dans la vertu. Tel a assassin sur les grandes routes qui, mieux dirig, et t le plus excellent serviteur de la cit. Cette tte de lhomme du peuple, cultivez-la, dfrichez-la, arrosez-la, fcondez-la clairez-la, moralisez-la, utilisez-la; vous naurez pas besoin de la couper.

    2) Rsumez, en vos propres termes, la thse essentielle dveloppe ici par V. Hugo.3) Que pensez-vous de cette thse?4) Expliquez la dernire phrase de ce texte (et du livre): donnez son sens, prcisez sur quels

    procds dcriture elle repose, et dites quel effet elle produit sur vous.5) A quel rcit, fait par lun des personnages que rencontre le condamn, dans Le Dernier jour, la

    thse dveloppe dans cet extrait de Claude Gueux, pourrait-elle rpondre? Que ce personnage reprochait-il la socit? (Ch XXIII).

    IV-Argumenter pour ou contre la peine de mort

    1) Ecrivez, dans deux colonnes distinctes les principaux arguments dvelopps pour ou contre la peine de mort dans le premier chapitre de La Nuit du Renard, de M. Higgins Clark.

    2) Ecriture: Imaginez un dialogue dune vingtaine de ligne dans lequel vous prendrez parti contre la peine de mort, face un interlocuteur qui la dfend farouchement. En repensant aux descriptions des tourments du condamn de Victor Hugo, vous inviterez votre un interlocuteur, en soignant votre expression (figures de style, rythme des phrases, ponctuation du dialogue...) se mettre un moment la place de celui qui va mourir, quels que fussent les crimes quil a commis.

    V-Conclusion1) Que pensiez-vous de la peine de mort avant la lecture du Dernier jour, et quen pensez-vous maintenant? 2) En quoi loeuvre de Victor Hugo a-t-elle, ou non, modifi votre point de vue sur la question? Justifiez vos rponses.

  • (NB : Il se peut que certaines questions poses dans ce sujet aient trouv leur source sur un site Internet voici quelques annes, mais je nen avais pas alors not la source prcise)

    Musique dambianceRpertoire de 27 phrases sur la tte extraites du Dernier jour dun condamnRpertoire dexpressions sur la tte