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JAB CH-1000 Lausanne 21 PP / Journal Septembre 2013 | N° 144 Nouvelles de l'appel de septembre 2012 PAGE 3 Lancement des camps de jeunes 2014 PAGE 4 SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD Editorial Envie de s’évader ? Qui ne rêve pas de vacances ? De s’évader de son quotidien comme la pub d’EasyJet le prône. Pas fa- cile de résister à l’envie renforcée par les nombreuses affiches bor- dant les rues. Si seulement j’avais le temps…, pense-t-on alors. Pa- rallèlement, nous souhaitons nous démarquer de la masse et ne pas faire comme les autres. Joli para- doxe, puisque la publicité fait mi- roiter des plages désertes, des sommets d’un blanc immaculé, une nature intacte ou des destina- tions « hors du commun » mais pré- cipite les touristes aux mêmes en- droits. Faire comme les autres, mais ne pas être comme les autres, telle semble être la devise. Entre touriste et voyageur On voyage pour un tas de raisons différentes. Certains souhaitent oublier le stress de la vie quoti- dienne et cherchent le confort oc- cidental dans des contrées loin- taines. D’autres espèrent profiter de leurs vacances pour aller à la rencontre de la population locale, à la découverte d’une nouvelle culture. Quelques uns enfin sont plus aventureux et attendent d’un voyage qu’il apporte une réflexion, qu’il ait divers effets sur eux. C’est le cas de Nicolas Bouvier, écrivain-voyageur suisse. Pour lui, « on ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore …». Une question d’attitude Finalement tout est question d’atti- tude. C’est notre comportement sur place qui déterminera le type de voyage. L’important pour Nou- velle Planète, c’est le respect de la culture locale et de l’environne- ment dans lequel on est parachuté et il est fondamental d’y réfléchir avant de partir. Se balader en bi- kini en Inde rurale choquera passa- blement de gens, aller se baigner dans la piscine de l’hôtel dans la région de Bagan au Myanmar où le manque d’eau est chronique est plus que discutable et prendre des photos d’enfants démunis à Mada- gascar peut être perçu comme une intrusion dans la vie privée. L’im- portant est donc de toujours se mettre à la place des Autres et d’être conscient de l’image que l’on véhicule. Les camps outre-mer proposés par Nouvelle Planète tentent résolument d’aller à la ren- contre de la population et de sortir des sentiers battus en respectant les habitudes locales. A chacun de choisir le voyage qui lui convient. Xavier Mühlethaler C’est principalement grâce aux dons que le centre St. Moses peut acheter la nour- riture, les vêtements ou encore les livres des quelque 180 enfants et payer l’éco- lage, les salaires du personnel et les frais d’entretien. Mais aujourd’hui, les res- ponsables du centre s’inquiètent. Depuis 2005, les fonds provenant de donateurs privés ne sont plus assez réguliers. Le centre a donc commencé à diversifier ses revenus et essaye maintenant de produire lui-même, dans la mesure du possible, tout ce qu’il faut pour nourrir les en- fants. En 2010, Nouvelle Planète a déjà soutenu la construction d’une étable et l’achat de quatre vaches et d’un veau pour la production de lait et de fumier. Le centre possède également une porche- rie avec 75 porcs pour générer du revenu ainsi qu’un verger avec plus de 100 arbres fruitiers et des légumes. L’accueil des élèves de l’école primaire voisine dans Une centaine de foyers de la commune de Ðông Thành dans le Delta du Mé- kong a bénéficié d’un projet économique lancé en 2009. Les familles intéressées à planter des arbres fruitiers ont reçu des outils et des plantules et ont suivi une formation. Chaque année, elles reçoivent la visite des collaboratrices de Nouvelle Planète Vietnam pour discuter de leurs pamplemoussiers. Autour d’un verre de thé vert, les bénéficiaires répondent pa- tiemment aux questions de l’équipe de suivi. Combien de nouveaux arbres ont été plantés ? Quand espèrent-ils la pre- mière récolte ? Quel type d’engrais uti- lisent-ils ? Sont-ils satisfaits du projet ? Tout y passe. Pour la quatrième année de suite, un rap- port comprenant les résultats les plus per- tinents a été rédigé. Il montre que de plus Au lieu de passer des heures à moudre le mil entre deux pierres, comme cela se faisait de manière traditionnelle dans chaque famille, les femmes du village de Gana peuvent maintenant amener leurs céréales au moulin où une machine fait le travail en quelques minutes seulement. Le prix demandé pour ce service est à la portée de toutes. Il permet de payer le meunier, d’amortir le moulin et même de dégager un petit bénéfice. Au début, celui-ci s’est monté à 35 CHF par mois (équivalant au salaire d’un enseignant). L’association féminine espère même qu’il pourra atteindre le double. Elle a alors formé un comité de cinq personnes pour proposer des projets villageois qui pour- raient être financés par ces bénéfices, tout cela avec l’appui bienveillant du chef de village qui donne son accord. Les villageois ont profité du chantier de construction de la maisonnette qui pro- tège le moulin pour demander qu’on y ajoute une pièce attenante. Cette der- nière abrite différentes activités arti- sanales que les femmes membres de l’association peuvent mener à bien. Le bâtiment s’est aussi vu doté d’une per- leur internat, la location de logements pour les nombreux bénévoles et l’atelier de tissage génèrent aussi des revenus fixes. Mais le centre souhaite diversifier encore davantage ses revenus et surtout réduire les coûts liés à l’alimentation des enfants. Pour ce faire, la directrice a sou- mis à Nouvelle Planète un projet d’ex- tension de leur poulailler. Réduire les coûts et générer plus de revenus Il y a déjà un poulailler dans le centre St. Moses. Les 350 poules qui y sont éle- vées produisent environ neuf plateaux d’œufs par jour. Un plateau étant vendu UGX 7500 (CHF 2.65), cette activité gé- nère environ UGX 270’000 (CHF 95.–) par mois pour le centre. Les responsables du centre voudraient maintenant élargir cette production et augmenter ainsi les revenus. De plus, cela permettrait de ré- en plus de familles optent pour l’engrais biologique. Au Vietnam, l’utilisation d’engrais chimiques vendus en sacs est très répandue. Dans une grande partie du Delta du Mékong, le sol est pauvre en cuivre, zinc et manganèse. Un apport ex- térieur d’éléments nutritifs est donc néces- saire pour la plantation de pamplemous- siers. Si, au début, du projet seulement 33 % des bénéficiaires utilisaient partielle- ment de l’engrais biologique, nous en sommes à près de 90 % aujourd’hui ! La moitié des foyers utilise à peu près la même quantité d’engrais biologique que chimique et 15 % ont même indiqué utili- ser plus d’engrais biologique. Dans cette région, il est encore difficile de trouver du compost ou du fumier en vente au mar- ché. Les familles qui n’élèvent pas d’ani- maux ou n’ont pas de voisin qui en élève, sont donc souvent contraintes d’acheter des produits chimiques. Les autres indicateurs sont également satisfaisants. Les bénéficiaires sont très contents des résultats. Ils apprécient spé- cialement les séances d’échange et de formation. Les premiers Na˘m Roi ont déjà été récoltés et les paysans sont fiers de leur rendement. Nouvelle Planète continue de les suivre dans le développe- ment de leur projet. Luana Thür gola pour qu’il soit abrité de la pluie et qu’on puisse ainsi y tenir des réunions par tous les temps. Les villageois ont aussi planté des arbres autour du bâti- ment. En tout, le projet s’est monté à un peu plus de CHF 17’000.–. Grâce à lui, c’est non seulement les femmes qui sont soula- gées de leurs corvées, mais aussi l’associa- tion locale qui est stimulée et le village entier qui peut profiter des retombées. Philippe Randin duire les coûts engendrés par le suivi médical et les médicaments qui ne sont pas disponibles en petites quantités pour 350 poules. Le projet vise à rénover le poulailler exis- tant et en construire un plus grand à côté. Ces deux structures seront équipées et il est prévu d’acheter 600 poules sup- plémentaires. Grâce à un équipement adapté, le centre pourra aussi récolter plus facilement les déchets des poules. Ces déchets entrent dans la composition du fumier utilisé sur les champs du centre. Ainsi, celui-ci réduit également les dépenses liées à l’achat sur le marché de fumier écologique. Aidez-nous à réaliser un petit projet aux effets multiples ! Avec un don en faveur de ce projet, vous pouvez contribuer très concrètement à rendre ce centre plus autonome et à prendre en charge durablement ces en- fants défavorisés. Une grande partie des pensionnaires du centre sont des orphelins du SIDA, une maladie qui a fait des ra- vages dans la région de Jinja, dans les an- nées 1990 surtout, et qui reste un pro- blème aujourd’hui. Avec CHF 1.–, vous permettez au centre d’acheter un poussin. Pour CHF 43.– vous pouvez aussi soute- nir le suivi médical par un vétérinaire qui rend régulièrement des visites pendant six mois. Si vous préférez contribuer à la construction du nouveau poulailler, avec CHF 100.–, vous offrez 10 sacs de ciment. Pour appuyer cette action, il vous suffit de mentionner poulailler sur votre bul- letin de versement. Nous vous remer- cions d’avance chaleureusement de votre soutien. Luana Thür Votre soutien pourrait être de : – CHF 1.– pour un poussin pour le poulailler – CHF 43.– pour le suivi par un vétérinaire CHF 100.– pour 10 sacs de ciment Appel Offrez des poussins à un orphelinat en Ouganda ! OUGANDA Le centre St. Moses Child Care Centre près de Jinja dépend beaucoup de l’aide internationale pour répondre aux besoins de base des 180 enfants qu’il héberge. Aidez Nouvelle Planète à rendre le centre plus autonome financiè- rement grâce à la construction d’un poulailler. Développement villageois Groupements féminins Le succès de l’engrais biologique VIETNAM Parmi les 100 familles qui ont planté des arbres à pomelos « Na ˘m Roi », grâce à un projet de Nouvelle Planète, de plus en plus optent pour l’engrais naturel. Un nouveau moulin soulage les femmes du village BURKINA FASO L’association féminine du village de Gana a réalisé son projet. Son moulin à céréales soulage désormais les femmes de la diffi- cile corvée de la mouture et permet aussi de financer de petites actions locales. L’ancien poulailler sera rénové et un autre bâtiment sera construit juste à côté. Au final, ce sont les pensionnaires du centre qui bénéficieront de ce projet. L’un des bénéficiaires juste avant la récolte de ses pomelos, une sorte de gros pamplemousse. Le bâtiment qui accueille le moulin de Gana. Rédacteur responsable : Philippe Randin Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21 Tél. 021 881 23 80 [email protected] www.nouvelle-planete.ch Adresse association française : Nouvelle Planète, Cap Berriat, 15, rue G.-Jaquet, F-38000 Grenoble

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JABCH-1000 Lausanne 21PP / Journal

Septembre 2013 | N° 144

Nouvelles de l'appel de septembre 2012 PAGE 3 Lancement des camps de jeunes 2014 PAGE 4

SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD

Editorial

Envie de s’évader ?

Qui ne rêve pas de vacances ? De s’évader de son quotidien comme la pub d’EasyJet le prône. Pas fa-cile de résister à l’envie renforcée par les nombreuses affi ches bor-dant les rues. Si seulement j’avais le temps…, pense-t-on alors. Pa-rallèlement, nous souhaitons nous démarquer de la masse et ne pas faire comme les autres. Joli para-doxe, puisque la publicité fait mi-roiter des plages désertes, des sommets d’un blanc immaculé, une nature intacte ou des destina-tions « hors du commun » mais pré-cipite les touristes aux mêmes en-droits. Faire comme les autres, mais ne pas être comme les autres, telle semble être la devise.

Entre touriste et voyageurOn voyage pour un tas de raisons différentes. Certains souhaitent oublier le stress de la vie quoti-dienne et cherchent le confort oc-cidental dans des contrées loin-taines. D’autres espèrent profi ter de leurs vacances pour aller à la rencontre de la population locale, à la découverte d’une nouvelle culture. Quelques uns enfi n sont plus aventureux et attendent d’un voyage qu’il apporte une réfl exion, qu’il ait divers effets sur eux. C’est le cas de Nicolas Bouvier, écrivain-voyageur suisse. Pour lui, « on ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore …».

Une question d’attitudeFinalement tout est question d’atti-tude. C’est notre comportement sur place qui déterminera le type de voyage. L’important pour Nou-velle Planète, c’est le respect de la culture locale et de l’environne-ment dans lequel on est parachuté et il est fondamental d’y réfl échir avant de partir. Se balader en bi-kini en Inde rurale choquera passa-blement de gens, aller se baigner dans la piscine de l’hôtel dans la région de Bagan au Myanmar où le manque d’eau est chronique est plus que discutable et prendre des photos d’enfants démunis à Mada-gascar peut être perçu comme une intrusion dans la vie privée. L’im-portant est donc de toujours se mettre à la place des Autres et d’être conscient de l’image que l’on véhicule. Les camps outre-mer proposés par Nouvelle Planète tentent résolument d’aller à la ren-contre de la population et de sortir des sentiers battus en respectant les habitudes locales. A chacun de choisir le voyage qui lui convient.

Xavier Mühlethaler

C’est principalement grâce aux dons que le centre St. Moses peut acheter la nour-riture, les vêtements ou encore les livres des quelque 180 enfants et payer l’éco-lage, les salaires du personnel et les frais d’entretien. Mais aujourd’hui, les res-ponsables du centre s’inquiètent. Depuis 2005, les fonds provenant de donateurs privés ne sont plus assez réguliers. Le centre a donc commencé à diversifi er ses revenus et essaye maintenant de produire lui-même, dans la mesure du possible, tout ce qu’il faut pour nourrir les en-fants. En 2010, Nouvelle Planète a déjà soutenu la construction d’une étable et l’achat de quatre vaches et d’un veau pour la production de lait et de fumier. Le centre possède également une porche-rie avec 75 porcs pour générer du revenu ainsi qu’un verger avec plus de 100 arbres fruitiers et des légumes. L’accueil des élèves de l’école primaire voisine dans

Une centaine de foyers de la commune de Ðông Thành dans le Delta du Mé-kong a bénéfi cié d’un projet économique lancé en 2009. Les familles intéressées à planter des arbres fruitiers ont reçu des outils et des plantules et ont suivi une formation. Chaque année, elles reçoivent la visite des collaboratrices de Nouvelle Planète Vietnam pour discuter de leurs pamplemoussiers. Autour d’un verre de thé vert, les bénéfi ciaires répondent pa-tiemment aux questions de l’équipe de suivi. Combien de nouveaux arbres ont été plantés ? Quand espèrent-ils la pre-mière récolte ? Quel type d’engrais uti-lisent-ils ? Sont-ils satisfaits du projet ? Tout y passe.Pour la quatrième année de suite, un rap-port comprenant les résultats les plus per-tinents a été rédigé. Il montre que de plus

Au lieu de passer des heures à moudre le mil entre deux pierres, comme cela se faisait de manière traditionnelle dans chaque famille, les femmes du village de Gana peuvent maintenant amener leurs céréales au moulin où une machine fait le travail en quelques minutes seulement. Le prix demandé pour ce service est à la portée de toutes. Il permet de payer le meunier, d’amortir le moulin et même de dégager un petit bénéfi ce. Au début, celui-ci s’est monté à 35 CHF par mois (équivalant au salaire d’un enseignant). L’association féminine espère même qu’il pourra atteindre le double. Elle a alors formé un comité de cinq personnes pour proposer des projets villageois qui pour-raient être fi nancés par ces bénéfi ces, tout cela avec l’appui bienveillant du chef de village qui donne son accord.

Les villageois ont profi té du chantier de construction de la maisonnette qui pro-tège le moulin pour demander qu’on y ajoute une pièce attenante. Cette der-nière abrite différentes activités arti-sanales que les femmes membres de l’association peuvent mener à bien. Le bâtiment s’est aussi vu doté d’une per-

leur internat, la location de logements pour les nombreux bénévoles et l’atelier de tissage génèrent aussi des revenus fi xes. Mais le centre souhaite diversifi er encore davantage ses revenus et surtout réduire les coûts liés à l’alimentation des enfants. Pour ce faire, la directrice a sou-mis à Nouvelle Planète un projet d’ex-tension de leur poulailler.

Réduire les coûts et générer plus de revenusIl y a déjà un poulailler dans le centre St. Moses. Les 350 poules qui y sont éle-vées produisent environ neuf plateaux d’œufs par jour. Un plateau étant vendu UGX 7500 (CHF 2.65), cette activité gé-nère environ UGX 270’000 (CHF 95.–) par mois pour le centre. Les responsables du centre voudraient maintenant élargir cette production et augmenter ainsi les revenus. De plus, cela permettrait de ré-

en plus de familles optent pour l’engrais biologique. Au Vietnam, l’utilisation d’engrais chimiques vendus en sacs est très répandue. Dans une grande partie du Delta du Mékong, le sol est pauvre en cuivre, zinc et manganèse. Un apport ex-térieur d’éléments nutritifs est donc néces-saire pour la plantation de pamplemous-siers. Si, au début, du projet seulement 33 % des bénéfi ciaires utilisaient partielle-ment de l’engrais biologique, nous en sommes à près de 90 % aujourd’hui ! La moitié des foyers utilise à peu près la même quantité d’engrais biologique que chimique et 15 % ont même indiqué utili-ser plus d’engrais biologique. Dans cette région, il est encore diffi cile de trouver du compost ou du fumier en vente au mar-ché. Les familles qui n’élèvent pas d’ani-maux ou n’ont pas de voisin qui en élève, sont donc souvent contraintes d’acheter des produits chimiques. Les autres indicateurs sont également satisfaisants. Les bénéfi ciaires sont très contents des résultats. Ils apprécient spé-cialement les séances d’échange et de formation. Les premiers Nam Roi ont déjà été récoltés et les paysans sont fi ers de leur rendement. Nouvelle Planète continue de les suivre dans le développe-ment de leur projet.

Luana Thür

gola pour qu’il soit abrité de la pluie et qu’on puisse ainsi y tenir des réunions par tous les temps. Les villageois ont aussi planté des arbres autour du bâti-ment.

En tout, le projet s’est monté à un peu plus de CHF 17’000.–. Grâce à lui, c’est non seulement les femmes qui sont soula-gées de leurs corvées, mais aussi l’associa-tion locale qui est stimulée et le village entier qui peut profi ter des retombées.

Philippe Randin

duire les coûts engendrés par le suivi médical et les médicaments qui ne sont pas disponibles en petites quantités pour 350 poules. Le projet vise à rénover le poulailler exis-tant et en construire un plus grand à côté. Ces deux structures seront équipées et il est prévu d’acheter 600 poules sup-plémentaires. Grâce à un équipement adapté, le centre pourra aussi récolter plus facilement les déchets des poules. Ces déchets entrent dans la composition du fumier utilisé sur les champs du centre. Ainsi, celui-ci réduit également les dépenses liées à l’achat sur le marché de fumier écologique.

Aidez-nous à réaliser un petit projet aux effets multiples !Avec un don en faveur de ce projet, vous pouvez contribuer très concrètement à rendre ce centre plus autonome et à prendre en charge durablement ces en-fants défavorisés. Une grande partie des pensionnaires du centre sont des orphelins

du SIDA, une maladie qui a fait des ra-vages dans la région de Jinja, dans les an-nées 1990 surtout, et qui reste un pro-blème aujourd’hui. Avec CHF 1.–, vous permettez au centre d’acheter un poussin. Pour CHF 43.– vous pouvez aussi soute-nir le suivi médical par un vétérinaire qui rend régulièrement des visites pendant six mois. Si vous préférez contribuer à la construction du nouveau poulailler, avec CHF 100.–, vous offrez 10 sacs de ciment.Pour appuyer cette action, il vous suffi t de mentionner poulailler sur votre bul-letin de versement. Nous vous remer-cions d’avance chaleureusement de votre soutien.

Luana Thür

Votre soutien pourrait être de :

– CHF 1.– pour un poussin pour le poulailler

– CHF 43.– pour le suivi par un vétérinaire

– CHF 100.– pour 10 sacs de ciment

Appel

Offrez des poussins à un orphelinat en Ouganda !OUGANDA Le centre St. Moses Child Care Centre près de Jinja dépend beaucoup de l’aide internationale pour répondre aux

besoins de base des 180 enfants qu’il héberge. Aidez Nouvelle Planète à rendre le centre plus autonome fi nanciè-rement grâce à la construction d’un poulailler.

Développement villageois Groupements féminins

Le succès de l’engrais biologiqueVIETNAM Parmi les 100 familles qui ont planté des arbres

à pomelos « Nam Roi », grâce à un projet de Nouvelle Planète, de plus en plus optent pour l’engrais naturel.

Un nouveau moulin soulage les femmes du villageBURKINA FASO L’association féminine du village de Gana

a réalisé son projet. Son moulin à céréales soulage désormais les femmes de la diffi -cile corvée de la mouture et permet aussi de fi nancer de petites actions locales.

L’ancien poulailler sera rénové et un autre bâtiment sera construit juste à côté.

Au fi nal, ce sont les pensionnaires du centre qui bénéfi cieront de ce projet.

L’un des bénéfi ciaires juste avant la récolte de ses pomelos, une sorte de gros pamplemousse.

Le bâtiment qui accueille le moulin de Gana.

Rédacteur responsable : Philippe Randin

Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21Tél. 021 881 23 80

[email protected] www.nouvelle-planete.ch

Adresse association française : Nouvelle Planète, Cap Berriat, 15,rue G.-Jaquet, F-38000 Grenoble

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Dans un souci d’amélioration constante et afi n de tirer des leçons de la mise en place de chaque projet, Nouvelle Planète met l’accent sur le suivi à long terme et évalue régulièrement chaque projet. Dans le cas du district de Mpigi en Ou-ganda, VAD (Voluntary Action for Deve-lopment), notre partenaire dans cette ré-gion, a, pour la première fois, entrepris une évaluation plus approfondie de six projets dont l’objectif était le même : améliorer l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adaptées afi n de réduire les risques pour la santé de la po-pulation locale. Pour cela, les respon-sables ont fait appel à un évaluateur pro-fessionnel indépendant. Ensemble, ils ont rendu visite à tous les bénéfi ciaires de ces six projets et ont discuté avec les re-

Le responsable de l’association Burkina Vert, Doudou Bagaya, est très fi er de faire visiter la cave. Lorsqu’on voit le ter-rain où elle se situe, on se demande com-ment il a été possible de creuser ici avec des pioches pour tous outils. Composé de latérite rouge, le sol est très dur à cet endroit de la banlieue nord de Ouahi-gouya sur la route qui mène au Mali. En approchant, on ne voit qu’une sorte de maisonnette basse. Elle sert uniquement à abriter un trou et possède juste une porte. Celle-ci donne directement sur un escalier taillé dans la pierre qui descend à environ quatre mètres de profondeur dans une première salle déjà bien fraîche comparée à la température extérieure. Une deuxième pièce est accessible depuis la première. Elle est creusée sous le sol. Elle est encore plus fraîche et sa tempéra-ture reste relativement stable tout au long de l’année. Dans cette cave, une trentaine de maraî-chers, membres de l’association, entre-posent les produits de leurs récoltes, principalement des pommes de terre. Pour eux, garder les récoltes dans de bonnes conditions est une aubaine. Ils évitent ainsi de devoir brader les prix à des grossistes qui viennent acheter dans les champs lors des récoltes sans qu’il soit possible de négocier. En attendant ainsi trois à quatre mois, les prix remontent et le bénéfi ce pour les maraîchers avec. Cela compense largement la somme qu’ils doivent payer pour louer la cave

présentants des autorités locales. Suite à ce long travail, ils ont tiré les quatre conclusions suivantes :– La grande majorité des projets restent

pertinents et les objectifs sont atteints encore aujourd’hui.

– Les projets sont complémentaires à ceux du gouvernement.

– Le choix des bénéfi ciaires est pertinent.– Les campagnes de sensibilisation ont

porté leurs fruits.

Cependant, le rapport a aussi fourni des recommandations importantes dont il faudra tenir compte pour les projets fu-turs. Ainsi, les évaluateurs ont constaté que les projets qui se focalisaient sur une zone restreinte avaient plus de succès que ceux dont les bénéfi ciaires étaient épar-

(l’équivalent de CHF 20.–). Ils peuvent ainsi également répondre à la demande croissante en pommes de terre qui est souvent telle qu’on en importe de Hol-lande. Ces gains et ce succès ont poussé d’autres paysans à copier l’idée. Doudou a le sourire aux lèvres quand il raconte qu’ils ne lui ont pas demandé conseil et qu’ils n’ont pas respecté l’orientation du petit bâtiment. Celle-ci est importante car il faut prévoir une aération de la cave qui ne se fait qu’avec le peu d’air qui souffl e d’est en ouest, sans quoi les ali-ments risquent de pourrir à cause de l’humidité qu’ils dégagent. Vu ce succès, les producteurs ont décidé d’agrandir la cave. Ils désirent creuser une salle supplémentaire dans leur souterrain. Le but est ainsi de stocker davantage de vivres et de permettre à plus de produc-teurs de bénéfi cier de cette solution.

Philippe Randin

pillés. Ils ont aussi trouvé que la sécurité des infrastructures n’était pas idéale dans les zones où les sources d’eau sont rares et qu’il faudrait prévoir des cadenas et des structures robustes afi n d’éviter les risques de sabotage. Il est également recommandé d’installer les réservoirs d’eau pour les écoles près de l’habitation des enseignants afi n qu’ils aient un meil-leur contrôle. Les visites organisées per-mettant à d’autres communautés de s’inspirer des réservoirs d’eau mis en place ou d’apprendre comment entrete-nir les puits ont bien fonctionné et de-vraient se faire plus systématiquement à l’avenir. De façon générale, les projets dans les écoles ont été plus effi cients que les projets destinés à des groupes de fa-milles.Grâce à cette étude, nous avons pu mettre en évidence les points positifs et les points faibles de ces projets. Avec notre partenaire, nous allons en tirer les conclusions nécessaires et faire tout notre possible pour appliquer les recom-mandations des évaluateurs et continuer ainsi à améliorer les conditions de vie des populations locales.

Luana Thür

Eau

Groupements paysans

Construire sur l’expérienceOUGANDA Le partenaire de Nouvelle Planète a demandé l’évaluation de six projets d’accès

à l’eau potable et d’hygiène mis en place entre 2008 et 2012 dans le district de Mpigi, au bord du Lac Victoria. Voici un résumé des principales conclusions.

L’évaluateur discute avec les bénéfi ciaires des projets…

… et vérifi e que la pompe est en bon état.

Une cave en plein Sahel pour conserver les alimentsBURKINA FASO L’association Burkina Vert a creusé une

cave pour conserver les produits des maraîchers. C’est insolite mais cela fonc-tionne tellement bien qu’il est prévu de l’agrandir.

Des pommes de terre sont stockées dans la cave de l’association Burkina Vert.

A côté de la place du marché d’Ando-naka, vous apercevez un bâtiment de deux étages beige avec un toit rouge. Il ne s’agit pas de la nouvelle mairie, mais du lycée d’Andonaka. Cette année sco-laire, ce sont 126 élèves qui y suivent des cours, soit une augmentation de presque 20 % par rapport à l’année précédente. Le lycée comporte quatre salles de classe et chacune est équipée des 20 tables-bancs. Grâce à cette nouvelle infrastruc-ture, le casse-tête des horaires alternés et des changements de salles d’enseigne-ment appartient au passé et la motivation des élèves et des enseignants s’en ressent. Jusqu’à présent, la région d’Andonaka a peu profi té de soutiens externes. Le taux d’analphabétisme y est particulièrement élevé, en comparaison de la moyenne na-tionale. Soutenir l’amélioration de l’in-

Peuplé d’environ 4100 habitants, le vil-lage de Simbandi Balante s’étend sur plusieurs centaines de mètres au milieu des palmiers, anacardiers et manguiers. La rivière Casamance coule majestueu-sement à quelques dizaines de mètres au nord. Le scintillement d’un toit en tôle attire rapidement l’attention. En s’appro-chant, on distingue un bâtiment original entouré d’un mur d’enceinte. Est-ce une nouvelle villa d’un notable du village ? Nous ouvrons le portail et entrons dans la cour. Quel silence ! Hormis quelques agitations sous l’abri cuisine à proximité du bâtiment et l’odeur de poisson grillé stimulant nos sens olfactifs, tout est calme. C’est midi et une chaleur étouf-fante règne. La seule envie qui nous vient à l’esprit est de la fuir. Nous pénétrons donc dans le bâtiment et découvrons 147 enfants âgés de 3 à 6 ans faisant la sieste de midi répartis dans quatre salles différentes. A quelques rares exceptions, ils profi tent de la fraicheur de l’intérieur du bâtiment pour se reposer d’une mati-née de jeu bien éprouvante. Le bonheur et la sérénité se lisent sur leur petit visage endormi. L’animateur principal et la directrice de l’association « Enfants d’abord », qui gère cette structure, nous parlent avec joie de cette nouvelle infrastructure, en se rap-pelant la maison au bord de la ruine où ils gardaient les enfants auparavant. Le

frastructure scolaire est donc primordial pour lutter contre la pauvreté endémique qui touche cette région. L’incertitude persistante au niveau de la situation poli-tique à Madagascar affecte en plus spé-cialement cette région où les éleveurs subissent fréquemment les attaques des dahalos, voleurs de zébus qui profi tent de l’absence de l’Etat pour sévir en toute impunité. La population locale est en effet spécialisée dans l’élevage de zébus qu’ils vendent dans un des plus grands marchés à Ambalavao. La limite entre espoir et pessimisme est donc parfois très fragile. Espérons que la mobilisation des populations locales et leur engagement puissent faire pencher la balance pour construire un avenir meilleur.

Xavier Mühlethaler

soulagement est palpable. Les parents peuvent désormais amener leurs enfants dès 8 h 00 dans une structure de qualité avant d’aller travailler et d’améliorer ainsi les revenus des familles.Ce bâtiment est unique dans toute la ré-gion. Les écoles maternelles sont en effet rares dans la campagne sénégalaise. Suite à l’inauguration de cette structure, Per-

formance Afrique, notre coordinateur lo-cal, a reçu plus de 30 demandes pour des projets similaires. Certains chefs de vil-lage n’ont pas hésité à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à pied. La de-mande semble donc insatiable et montre la pertinence d’une telle infrastructure.

Xavier Mühlethaler

Education

Education

126 élèves dans un bâtiment de deux étagesMADAGASCAR Le lycée d’Andonaka est la seule structure

à accueillir les élèves après l’école secon-daire dans la commune qui compte 50’000 habitants. Jusqu’à notre intervention aucun bâtiment spécifi que n’était à disposition pour y dispenser les cours.

Les élèves et les enseignants posent devant le nouveau bâtiment.

L’école maternelle provisoire.

Au nom de la petite enfanceSÉNÉGAL Le déménagement de l’école maternelle de Simbandi Balante d’une maison

délabrée dans un nouveau bâtiment excentrique a attiré le regard.

L’école maternelle en chiffres :– 147 enfants accueillis– 3 éducateurs et 2 aides-animatrices– 7 salles à disposition et une cuisine

externe– 175 petites chaises, 8 tables

et de nombreux jouets acquis– 2880 m2 de périmètre scolaire

La nouvelle école maternelle.

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Les élèves de l’école viennent des col-lines boisées qui s’étendent à perte de vue depuis Hemalkasa et font partie des minorités Madia et Gonds. Ils habitent avec leurs parents jusqu’à l’âge de cinq ans dans des conditions rudimentaires avant de rejoindre l’internat et l’école d’Hemalkasa. Comme la demande est nettement plus élevée que la capacité d’accueil, l’association Lok Biradari Prakalp doit procéder à des sélections : seuls deux élèves sont acceptés par village. Chaque année, il y a environ 300 demandes, alors qu’ils ne peuvent héberger que 50 enfants. Bien que Nouvelle Planète ait fi nancé un héberge-ment décent pour les enseignants en 2006, l’agrandissement d’une nouvelle cantine scolaire en 2007 et un logement pour les fi lles en 2009, il n’est pas pos-sible d’accueillir plus d’enfants. Les

M. Tùng ouvre habilement les noix de cocos qu’il vient de cueillir et nous les sert avec une paille. Il est très reconnais-sant pour le soutien qu’il a reçu ces der-niers mois. Nous n’avons pas besoin de lui poser beaucoup de questions, il parle volontiers et sa voix s’agite quand il dé-crit les activités menées à bien. Il nous raconte que depuis l’installation des fosses à biogaz derrière sa maison en feuille de palmier, il peut cuisiner plus confortablement sans avaler de fumée et sans devoir couper du bois. Tout fi er, il nous montre le système d’éclairage et de chauffage pour les porcelets qu’il a ins-tallé dans sa porcherie et qui est totale-ment alimenté par le biogaz. Ses 92 co-chons de tous âges ne constituent plus seulement une activité génératrice de re-venu mais aussi une source d’énergie re-nouvelable bienvenue dans ce petit vil-lage du Delta du Mékong. Les déchets sont ramassés dans des fosses, ce qui pro-tège l’environnement et laisse les jardins plus propres.Dans le Delta du Mékong, la croissance économique de presque 10 % annuels a aussi engendré l’augmentation des inéga-lités. La majorité des projets de Nouvelle Planète visent les personnes défavorisées qui ont peu profi té du développement du pays : les minorités ethniques, les pay-sans des zones rurales et les personnes malades qui dépendent de la médecine traditionnelle parce qu’elles n’ont pas les

coûts de nourriture, de santé et d’habille-ment seraient trop conséquents, puisque la gratuité est de mise. La pauvreté endé-mique dans laquelle vivent les parents ne permet pas d’envisager une quelconque contribution. Lors de mon séjour à Hemalkasa, Samiksha Amte, responsable de la ges-tion de l’école, m’a fait une petite dé-monstration pour illustrer le décalage « culturel » auquel les 18 enseignants font quotidiennement face. Elle montre une pomme aux élèves de première année… silence et regard déconcerté et en même temps interloqué…, puis elle montre des fl eurs du Madhuca, un arbre de la ré-gion. Les langues se délient instantané-ment et chaque élève nomme cet arbre

moyens de payer des médicaments im-portés. Le projet biogaz ne s’adresse pourtant pas aux populations les plus pauvres du Vietnam puisqu’un bénéfi -ciaire doit avoir au moins quatre cochons pour pouvoir remplir sa fosse à biogaz. Ce soutien est-il donc légitime ? Nous pensons que oui. Si les actions soutenues contribuent à un développement qui est plus en harmonie avec l’environnement naturel, elles s’inscrivent alors directe-ment dans la vision Nouvelle Planète.Dans un contexte qui change relative-ment rapidement, il est d’autant plus né-cessaire d’adapter la stratégie d’interven-

dans son dialecte de langue dravidienne. C’est alors à moi de prendre un air dé-concerté. Les références culturelles et les réalités auxquelles les élèves sont habi-tués sont différentes et représentent un défi pour l’école d’Hemalkasa. Pour fa-ciliter l’intégration de ces enfants, toute l’équipe d’enseignants a élaboré du ma-tériel pédagogique spécifi que avec des références culturelles en complément aux livres gouvernementaux. L’école bilingue est une réalité quotidienne. Apprendre le marathi (la langue régio-nale offi cielle) est un défi substantiel d’autant plus que les enfants ne sont pas familiers avec l’alphabet, puisqu’il est différent de celui utilisé par les langues dravidiennes. Ce fossé linguistique a d’ailleurs souvent justifi é l’exclusion des Madia et Gonds de la société indienne. L’association Lok Biradari Prakalp s’ef-force donc depuis quasi quarante ans de transmettre aux enfants de cette région les outils pour s’intégrer dans la société indienne, sans toutefois nier ni dévalori-ser leurs langues et leur culture. Cet an-crage identitaire est fondamental pour ne pas être déboussolé et perdre le nord.

Xavier Mühlethaler

tion aux réalités afi n que nos actions restent pertinentes. Ainsi Nouvelle Planète a notamment décidé de réduire son soutien à un orphelinat situé à Ho Chi Minh Ville qui reçoit déjà passable-ment de moyens, et de se concentrer sur un centre d’enfants plus en périphérie. A partir de 2014, Nouvelle Planète aura également des projets dans une nouvelle province du Delta du Mékong, celle de H u Giang. Elle a déjà entrepris des son-dages dans les deux districts les plus pauvres où il y a beaucoup de besoins réels.

Luana Thür

Gagner la confi ance des enfantsINDE 700 élèves issus des minorités ethniques suivent les cours dans l’école d’Hemalkasa.

Retour sur quarante ans d’expérience.

Le jour se lève lentement sur le village d’Inn Tan qui compte un peu plus de 1100 habitants. Les arbres sur les fl ancs des montagnes brillent dans le soleil ma-tinal et les bancs de brume disparaissent petit à petit, ainsi que l’humidité. Les quelques cris stridents des coqs et les gro-gnements des cochons troublent la séré-nité matinale. La cour d’école bordée des deux bâtiments, dont la nouvelle construction fi nancée par Nouvelle Pla-nète, est toute vide.Les élèves commencent à arriver au compte-goutte. Certains habitent dans l’un des cinq villages proches d’Inn Tan. L’enseignante principale ouvre les salles de classe pour que les élèves en charge de la propreté puissent balayer la classe et nettoyer le tableau noir. Un tournus heb-domadaire est organisé. Au fur et à me-sure que les élèves arrivent, le niveau so-nore augmente. Toute la cour d’école est maintenant envahie : certains enfants

jouent, d’autres discutent et les plus assi-dus répètent déjà leurs cours à haute voix.Brusquement la cloche retentit, tous les élèves se précipitent instinctivement vers le drapeau birman qui fl otte au bout du mât dans la légère brise matinale. Alignés par classe, les enfants forment une sorte de soleil. L’hymne national est entonné. Les élèves le savent par cœur et s’épou-monent presque. L’hymne terminé, les enseignants donnent les dernières infor-mations, puis un spectacle inhabituel s’offre à mes yeux : tous les élèves se rendent au pas dans leur salle de classe respective. C’est digne d’une parade mili-taire. L’ordre semble régner dans cette école. Finalement, les cours débutent à 9 h 00 et se poursuivront jusqu’à 15 h 30 avec une pause bien méritée pour manger le repas de midi que chaque élève amène avec lui.

Xavier Mühlethaler

Education

Peuples indigènesEducation

Développement villageois

Les élèves dans le nouveau bâtiment.

Les élèves de la 1re primaire nous accueillent.

Les élèves suivent un cours de chimie.

Une nouvelle province d’intervention au VietnamVIETNAM Pourquoi continuer à travailler dans un pays dont l’économie croît deux fois plus

vite que celle de la Suisse ? Est-ce que le pays a encore besoin d’aide ? Pendant notre dernière visite de projets au Vietnam, nous avons trouvé quelques réponses.

Les bénéfi ciaires du projet utilisent dorénavant un réchaud à gaz pour cuisiner.

Dans la vallée de l’Apurimac, les Indiens Ashaninka luttent pour préserver leurs territoires et développer leurs commu-nautés. Avec l’aide de leur organisation faîtière OARA (Organisation Asha-ninka de la Rivière Apurimac) et du CE-DIA (Centre pour le Développement des Indigènes Amazoniens), ils cherchent à reboiser des zones de forêt tropicale dé-gradées par la colonisation et à titulariser plusieurs de leurs communautés.Depuis le début de cette année, sept com-munautés ont créé des pépinières, abritant un total de 18’800 plantons. Les Indiens ont choisi eux-mêmes les espèces de bois commercialisable qu’ils désirent planter, en récoltant les graines en forêt et en les faisant prospérer en pépinière. Les espèces préférées sont le tornillo (Cedrelinga catenaeformis), l’acajou (Cedrela sp), le quinquina (Myroxylon peruiferum), le bolaina (Guazuma sp) et le palmier Compiro. La plantation est prévue l’année prochaine, dans des jardins à café et à ca-cao, avec un espace de 7 m par 7 m entre les jeunes arbres. Concernant la titularisation, le dossier de la communauté de Yevanashi a été élaboré, puis présenté à la Direction ré-gionale de l’Agriculture à Cusco, afi n de

demander sa reconnaissance juridique, ce qui est le premier pas nécessaire. Trois autres communautés (Shankementiari, Mancoriari et Camavenia) ont établi un accord avec la Direction Régionale de l’Agriculture d’Ayacucho pour la réalisa-tion, au cours des prochains mois, de la démarcation de leurs terres. Et des ac-cords offi ciels ont également été souscrits avec la Direction Régionale de l’Agricul-ture de Cusco pour la reconnaissance et la titularisation des communautés de Maketi, Huayanay et Union Santa Fe.C’est que le travail dans cette région est rendu compliqué parce que la rive gauche de la Rivière Apurimac relève de la Ré-gion Ayacucho, tandis que la rive droite appartient à la Région Cusco – ce qui double les démarches nécessaires dans certains cas.La titularisation des terres, qui est une condition préalable pour un développe-ment durable, est un processus long et complexe. Et la sylviculture se pratique sur plusieurs générations, et requiert dé-vouement et patience. Dans la vallée de l’Apurimac, les travaux avancent lente-ment, mais sûrement, et en profondeur.

Jeremy Narby

Les travaux avancent dans la vallée de l’ApurimacAMAZONIE Dans la vallée de l’Apurimac, en Amazonie

péruvienne, le reboisement des rives de la rivière du même nom et la titularisation des communautés indigènes avancent bien.

Ashaninkas devant le bureau du procureur de Cusco pour défendre le territoire de la Communauté de Sampantuari.

Une matinée « ordinaire » à l’école d’Inn TanMYANMAR Sur la rive gauche du lac Inle, le village d’Inn

Tan a une école primaire et secondaire qui accueille plus de 200 élèves. Les quatre nou-velles salles de classe sont appréciées.

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Février 2012, Wil Bussink, participante depuis quelques années aux camps Nou-velle Planète désire créer un groupe local pour partir en camp à Madagascar. Vivre à proximité aurait l’avantage de simplifi er les actions de récoltes de fonds et de sou-der plus rapidement le groupe pense-t-elle. Et c’est ainsi que le bouche à oreille entre copines de gym, de théâtre, entre collègues ou voisines permet le recrute-ment de onze femmes motivées. En orga-nisant des vide-greniers, brunch, ventes de confi tures ou autres repas de soutien, nous arrivons à réunir la somme néces-saire au projet mis en place par Nouvelle Planète : l’amélioration de la prise en charge hospitalière dans le village d’An-kadilalana, commune d’Andriambilany.Le 7 novembre 2012, nous embarquons, fébriles, avec nos lourds bagages destina-tion Antananarivo. C’est sur ce sol mal-gache où nous allions vivre trois se-maines intenses que nous débarquons et sommes reçues chaleureusement par les responsables de Cicafe, l’équipe de coordination de Nouvelle Planète à Madagascar.Et là tout se bouscule et s’enchaîne. On en prend plein les yeux, l’âme, le cœur. Passés les faubourgs de Tana et leurs maisons délabrées, deux minibus nous conduisent dans des collines rouges égayées d’un patchwork de rizières ver-doyantes. Le paysage est splendide. Le long de la route, nous croisons des ky-

Découvrez et offrez à vos proches une sélection de nos spécialités culinaires ! Le Balafon, magasin du commerce équitable, propose un grand choix d’articles (alimentaires et artisanat) provenant des quatre coins du monde. Les produits sont commercialisés selon les principes d’une économie solidaire. Les parte-naires du Sud sont rémunérés au juste prix mettant en valeur leur savoir-faire local tout en respectant l’environnement. Merci de consommer équitable !En mentionnant « Nouvelle Planète » lors de votre commande, vous bénéfi ciez d’une remise de 5 %.

rielles d’enfants, tous en tabliers bleus ou verts ou jaunes, marchant sagement vers leur école. Nous arrivons au village, ac-cueillies par les chants des enfants et les sourires de toute la population. Aïe ! « L’eau des yeux » comme on nomme ici les larmes. Ça déborde, quelle émotion ! On nous installe dans une jolie maison aux murs de briques rouges et toit de chaume comme la plupart de celles du village.Malgré leur pauvreté extrême, les Malgaches nous ouvrent leur cœur qui est d’une infi nie richesse. Une telle cha-leur humaine, une telle humilité nous donnent des ailes pour accomplir notre travail sur le chantier. Nous ponçons,

nous peignons, nous transportons sable et briques pour terminer un dispensaire sous l’œil vigilant d’Yvette, la merveil-leuse maire du village. Durant notre séjour, nous avons pu visi-ter quelques écoles et des points d’eau construits par Nouvelle Planète. Beau travail ! Nous avons aussi découvert qu’il restait bien à faire pour améliorer les conditions de vie locales. Aussi, mainte-nant revenues depuis quelques mois, nous désirons garder le contact et donner un suivi à notre engagement envers ceux qui sont devenus nos amis.

Hélène BadertscherAu nom de tout le groupe

Le Balafon : un plaisir pour vous, vos proches et les producteurs du Sud !

Camp d’adultes-aînés

Onze amies participent à la rénovation d’un dispensaire à MadagascarSUISSE – SUD Les trois semaines passées à Andriambilany à Madagascar resteront gravées

dans la mémoire des onze femmes de Terre Sainte (région Coppet) comme une expérience unique et magnifi que.

Les onze amies devant le dispensaire qu’elles ont aidé à rénover.

« Il faisait très chaud », « On a eu froid la nuit », « Il a plu en permanence et nous avons dû travailler dans la boue » etc. Voici quelques remarques qui ressortent lors du bilan des camps, tant chez les jeunes que chez les adultes. C’est bien connu, la météo a une grande infl uence sur l’état d’esprit des gens. Tout ira mieux sous le soleil, pour autant qu’il ne fasse pas trop chaud, tandis que la pluie et la grisaille auront tendance à nous rendre un peu ronchons. De plus, la mé-téo va également déterminer ce qu’on va mettre dans sa valise. Demander « quel

« Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre a dévasté Port au Prince. Bilan : 230’000 morts, 1,5 millions de sans-abris et d’innombrables bâtiments ré-duits en poussière. Le bâtiment de la cli-nique dentaire du SDI n’a pas résisté à la catastrophe. Si le sous-sol n’a pas subi beaucoup de dégâts et aurait pu être re-mis en fonction rapidement, ce n’est pas le cas de l’étage où rien n’était récupé-rable. La démolition était la seule option. Depuis lors, le chef de clinique Dr Patrick Angrand et son équipe devaient travail-ler dans une salle de 25 m2 située juste à côté. Très chaude, cette pièce unique ser-vait également de bureau, de lieu de stoc-kage. Cette situation était très insatisfai-sante car l’infrastructure ne permettait pas de travailler dans de bonnes condi-tions.N’étant pas en mesure de fournir le ma-tériel nécessaire à la rénovation du bâti-ment, le propriétaire voulait vendre le terrain. Afi n de sauver la clinique il a donc fallu négocier un contrat d’achat et le signer devant un notaire. Mission très diffi cile dans un pays sans service du

temps fera-t-il ? » est donc bien légitime.Durant la période de préparation, nous répondons à cette question en donnant des valeurs moyennes calculées sur plu-sieurs années. Mais ces informations sont à prendre avec des pincettes. La mé-téo de ce printemps 2013 en est un bon exemple. Les précipitations et les tempé-ratures automnales ne correspondaient pas au temps qu’il devrait faire normale-ment à cette période. Le climat dans le pays d’accueil peut donc varier consi-dérablement par rapport aux normes saisonnières. Ce d’autant plus que les changements climatiques actuels vont engendrer, d’après les spécialistes, une recrudescence d’événements climatiques extrêmes (fortes précipitations, périodes de sécheresse, etc.).Il faut également comprendre que ces sautes d’humeur climatiques ont un im-pact plus important sur les populations locales que sur les participants aux camps. En Afrique par exemple, les

agriculteurs savaient depuis longtemps quand venaient les premières pluies d’été et donc quand planter. Mais il arrive maintenant que les premières précipita-tions viennent trop tôt, qu’elles soient trop importantes ou qu’elles soient sui-vies d’une période de sécheresse, engen-drant des dégâts importants aux cultures. Les agriculteurs ont donc de plus en plus de peine à savoir quand commencer à semer, ce qui représente un défi pour le système agricole et la sécurité alimen-taire régionale.Devant cet état de fait, nous ne pouvons donc que conseiller aux participants de se préparer à tous les cas de fi gure et de partir l’esprit ouvert, non seulement par rapports aux aspects culturels mais éga-lement aux conditions météorologiques. Après tout, un proverbe scandinave ne dit-il pas : « Il n’y a pas de mauvais temps, seulement un équipement inadapté. » ?

Joëlle von Ballmoos

cadastre ni sécurité juridique. Grâce aux efforts sans relâche de Michel Lebrun, le dentiste chargé du suivi de la clinique, il a été possible d’entériner le contrat et de commencer la rénovation de la clinique trois ans, jour pour jour après le trem-blement de terre.Natif d’Haïti, dentiste et responsable des projets du SDI dans ce pays depuis 1996, Michel Lebrun était sur place lors du séisme de 2010. Il a vu des adultes, des jeunes et des enfants se faire ensevelir sous les débris. Profondément marqué par ces images, il a décidé de s’engager pour la clinique du SDI à Haïti et de pas-ser la majeure partie de l’année sur place au lieu de profi ter d’un repos bien mérité en Suisse où il a exercé pendant bien longtemps.Le 11 mai 2013, j’ai eu l’immense hon-neur, en tant que président du Secours dentaire international, de rouvrir la cli-nique rénovée lors d’une cérémonie fes-tive.

D’après le rapport du Dr med. dent. Michael Willi, Président du SDI

Camps – voyages

Secours Dentaire International

Quel temps fera-t-il durant le camp ?SUISSE – SUD Lors de la préparation des camps, les participants nous demandent souvent s’il

fera chaud ou froid, sec ou humide durant leur camp. Pas facile de répondre à ces questions… Petite réfl exion sur le climat et les camps.

Envie de participer à un camp outre-mer ?La préparation des camps de jeunes 2014 débutera en novembre.

Participez à l’une des soirées d’information et de création des groupes :

– Pour les romands (en français) : à Lausanne, vendredi 8 novembre 2013

– Pour les Suisses allemands (en allemand) : à Zurich, dimanche 3 novembre 2013

Informations et inscriptions sous : www.nouvelle-planete.ch, rubrique « camps – voyages »

Réouverture de la clinique dentaire de Port au PrinceHAÏTI Trois ans après le séisme qui a ravagé le pays, la

clinique du Secours dentaire international (SDI) a enfi n pu être rouverte.

Le bâtiment de la clinique dentaire avant sa rénovation.

Notre journal paraît cinq fois par an. Il sera remis gratuitement à tous ceux qui le demanderont.Prix du numéro : CHF 2.– (€ 1,40).Abonnement annuel : CHF 10.– (€ 7.–).Un versement plus important, ce que nous souhaitons, servira au fi nance-ment des actions dans les pays du Sud. Chaque donateur peut choisir un programme précis et affecter son don à ce programme-là. Son vœu sera respecté.

Nous vous suggérons de nous aider à faire connaître nos efforts. Demandez-nous quelques exemplaires de ce journal afi n de les remettre aux personnes éventuellement intéressées. Nous les enverrons gratuitement.Coupon à découper et à retourner à Nouvelle Planète, av. des Boveresses 24, CP 84, 1000 Lausanne 21

Veuillez m’envoyer : exemplaires supplémentaires de ce petit journal pour distribution gratuite.

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Produits solidaires

… NOUVEAU : Chocolat noir, bio, pointe de sel 100 g CHF 3.60… Pâte à tartiner « speculos » bio 390 g CHF 8.00… Set de 3 miels bio, 3 x 125 g (Mexique) CHF 10.90… Mangues 100 % naturelles 100 g CHF 3.90… Ananas 100 % naturels 100 g CHF 3.90… NOUVEAU : Trio de quinoa bio (blond, noir, rouge) 500 g CHF 6.80… Surprise de riz, choix de 3 x 500 g CHF 13.90 (rose, long grain, noir, rouge, violet, blanc jasmin, basmati)… NOUVEAU : Lait de coco bio gingembre / citronnelle 400 ml CHF 4.60… NOUVEAU : Morilles coniques d’Argentine 20 g CHF 12.40

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Parfois la pluie peut transformer un chantier en bain de boue.