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Catalogue de l'expo L’Univers religieux du peuple Senoufo Mai 2011 Centre Culturel René Fournier Bobo Dioulasso

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courte déscription sur le systeme religieux sénoufo

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Catalogue de l'expo

L’Univers religieux du peuple Senoufo

Mai 2011

Centre Culturel René Fournier

Bobo Dioulasso

LE PRINCIPE FEMININ DE LA DIVINITE

Le peuple senoufo, contrairement à ce que bien de personnes étrangères aux cultures africaines

ont pu laisser penser, croit en un seul Dieu dont l’attribut principal est le titre de Créateur.

Selon la vision senoufo, Dieu après avoir créé l’univers, s’est retiré au ciel (klé : �rmament)

pour le con�er aux soins d’une femme appelée « Katiléo » (la vielle mère).

Celle-ci se présente comme le principe féminin de la divinité qui assure la fécondité de la terre

pour produire la nourriture nécessaire à la vie et la fécondité des femmes pour assurer la pérennité

du groupe social.

Matérialisée souvent en statue généreuse en enfants (jumeaux) et en seins indispensables

pour la vie de l’enfant, elle est souvent invoquée surtout par les femmes stériles.

L’INITIATION

Dans le milieu senoufo, le passage à la vie adulte est célébré

par un rite appelé « initiation ». Il est considéré comme le lieu

d’une nouvelle naissance. Il y a une initiation pour les garçons, et une pour les �lles.

Il faut noter que ces rites tendent aujourd’hui à la simpli�cation,

et ont même déjà disparu de certains villages senoufo.

Lors de l’initiation des �lles, chaque jeune initiée est dotée d’une canne

qu’un homme ne peut toucher, traduisant ainsi le domaine réservé aux femmes,

et d’un pagne pour couvrir sa nudité marquant qu’elle est prête pour la procréation.

A l’initiation des garçons, les jeunes initiés sont dotés de pilons pour macérer les feuilles

des plantes que les maîtres d’initiations leur ont montrées comme médicament dans la forêt sacrée.

La forme féminine de ces pilons signi�e que la nouvelle naissance par l’initiation est assurée par « Katiléo »,

le principe divin féminin.

LE MONDE DES ESPRITS

Dans la cosmogonie senoufo, il y a trois mondes ; le monde divin habité par Dieu créateur,

le monde des esprits habités par les génies (bons comme mauvais) et les mânes des ancêtres

et le monde des vivants (humains).

Si le monde divin est localisé au �rmament, les deux autres sont sur terre ;

celui des génies sur terre et celui des ancêtres sous terre. Monde des vivants

et monde des esprits se côtoient, mettant les hommes dans une certaine insécurité permanente ;

une mauvaise rencontre avec un mauvais génie ou un ancêtre en colère, est vite arrivée.

Alors il faut s’assurer l’amitié des bons et apaiser la colère des méchants par forces sacri�ces.

Les lieux habités par des génies aux abords des villages (forêt sacrée, marigot sacré …)

sont adorés pour assurer la protection du village. Les puissants génies amis peuvent faire l’objet

d’une représentation.

Ici nous avons un génie protecteur de village sur une monture

qui montre sa puissance.

LES FETICHES

Le Dieu Tout Puissant auquel le senoufo donne l’attribut principal de « Créateur » est aussi considéré

comme un « Père ».

Et ce sentiment pousse le senoufo, malgré la grande distance qui le sépare de Dieu (ciel et terre),

à chercher à entrer en contact avec lui. Pour se faire, il trouve des intermédiaires : les fétiches.

Considérés à tord comme des divinités (ce qui fait penser à beaucoup que le senoufo est polythéiste),

les fétiches sont les canaux de communication avec la divinité et pour acquérir la force nécessaire

a�n de se défendre contre la puissance des esprits mauvais. Il y a une multitude de fétiches

dans le milieu senoufo dont certains empruntés aux ethnies avoisinantes.

On peut les classer en di�érentes catégories : « fétiches muets » et « fétiches parlants »,

en « fétiches communautaires » et en « fétiches personnels », en « fétiches pour initiés »

et en « fétiches populaires ».

Ici sont exposés :

- la clochette qui annonce la sortie d’un fétiche pour initiés (komon), ainsi avertis,

les non initiés à ce fétiche peuvent se cacher pour ne pas être surpris

- la cora jouée à la danse d’un fétiche populaire (wara) ; l’ambiance est plus festive

- le candélabre à sept pots symbolisant la puissance du fétiche

qui perce les secrets de tous les mystères

(sept est le chi�re de la plénitude= 3, chi�re de l’homme,

et 4, chi�re de la femme, le tout correspondant à l’univers)

DIVINATION

Engagé dans une histoire dont aucun événement

ne relève du hasard, le senoufo est fortement préoccupé

de son futur et de son présent dont les esprits

sont les maîtres. Il faut alors chercher à connaître

le sens de tout événement et à percer le secret

du futur a�n de s’assurer la faveur des puissances

qui peuvent modi�er le cours des événements prévus.

C’est ce à quoi sert la divination qui se pratique par plusieurs moyens : cauris, sable, eau, tapage de cuisse,

cailloux, mortier, pilon, natte en bambou, statuettes etc.

Il faut noter que des pratiques de divinations sont en voie de disparition (le mortier, pilon…).

Ici vous avez des statuettes de divination.

FUNERAILLES

Contrairement aux grandes religions révélées (christianisme et islam)

qui ont fait leur entrée dans le milieu senoufo, la destinée de l’homme n’est pas de vivre

avec Dieu au ciel (paradis). Pour le senoufo, tout homme est appelé à vivre

avec les ancêtres dans un monde qui n’est pas localisé au ciel mais sur terre.

L’entrée dans ce monde s’opère par les rites des funérailles.

C’est ce qui donne une grande importance aux célébrations des funérailles dans le milieu

senoufo ; car l’admission du défunt chez les ancêtres dépend d’abord de la manière

dont ses funérailles ont été célébrées et non de la qualité de la vie qu’il a menée.

Les funérailles sont l’ensemble des rites par lesquels la société accompagne le défunt

pour le voyage pour l’au-delà. On lui donne les derniers vivres pour la route (eau et nourriture)

et on sacri�e pour lui un poulet pour con�er son voyage aux esprits.

A la �n de la cérémonie, on détruit le récipient qui contient la nourriture pour lui signi�er

qu’il n’a plus part au repas des vivants et est donc condamné à partir pour le pays des ancêtres.

Vous avez ici :

une gourde et une calebasse pour les vivres du défunt

un coussinet pour porter le repas pour la route

une ceinture mortuaire pour femme

un instrument de musique (boloye)

joué aux funérailles

BP 312 Bobo dioulasso ( Burkina F aso )

Tél : (226) 20 95 02 01

Cel : (226) 76 90 76 31

www.culture-senoufo.org

Centre Culturel René Fournier