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459 Semaine forestière méditerranéenne d’Avignon Participation citoyenne à la gestion forestière et recommandations Etude de cas à Mersin (Turquie) par Ahmet ŞENYAZ, Melekber SÜLÜŞOĞLU et Ersin YILMAZ Méthode utilisée par les consultants Une méthode participative mise en place dans le cadre de la prépara- tion du programme forestier national (PFN) turc a été utilisée par des consultants pour mener une enquête dans des villages forestiers sélec- tionnés dans la région de Mersin en Turquie. Ces enquêtes de terrain ont été effectuées afin d’intégrer les attentes villageoises dans le PFN. Alors que les anciens plans forestiers étaient dominés par les proposi- tions de l’administration forestière et de son personnel (approche top- down), le PFN turc essaie de prendre en compte aujourd’hui l’opinion de tous les acteurs, dès le stade de la formulation (approche bottom- up). Cette approche a été utilisée pour la première fois dans la planifi- cation forestière turque. L’étude de cas a commencé par une réunion inaugurale avec les consultants du projet et les techniciens forestiers à la Direction régio- nale des forêts à Mersin. Lors de la réunion, sept villages forestiers ont été sélectionnés. Une première visite auprès de ces villages forestiers a été effectuée par les techniciens et les consultants du projet, afin d’ob- tenir des informations générales sur les villages et de confirmer les zones à enquêter (Cf. Photos 1). Plusieurs initiatives et projets internationaux ont fourni à la Turquie l’occasion de mener une étude sur la situation de villageois forestiers et de faire quelques recommandations pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Prenant comme exemple des études de cas analysant la contribution des forêts au déve- loppement durable dans les pays méditerranéens, la Turquie a mené, en 2005, une enquête auprès de sept villages forestiers dans le secteur de Mersin. Les principaux problèmes liés à la gestion participative des forêts dans ces villages ont été identifiés et des recommandations pour son amélioration ont été proposées. forêt méditerranéenne t. XXXII, n° 4, décembre 2011

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Semaine forestière méditerranéenne d’Avignon

Participation citoyenneà la gestion forestièreet recommandations

Etude de cas à Mersin (Turquie)

par Ahmet !ENYAZ, Melekber SÜLÜ!O"LU et Ersin YILMAZ

Méthode utilisée par les consultants

Une méthode participative mise en place dans le cadre de la prépara-tion du programme forestier national (PFN) turc a été utilisée par desconsultants pour mener une enquête dans des villages forestiers sélec-tionnés dans la région de Mersin en Turquie. Ces enquêtes de terrainont été effectuées afin d’intégrer les attentes villageoises dans le PFN.Alors que les anciens plans forestiers étaient dominés par les proposi-tions de l’administration forestière et de son personnel (approche top-down), le PFN turc essaie de prendre en compte aujourd’hui l’opinionde tous les acteurs, dès le stade de la formulation (approche bottom-up). Cette approche a été utilisée pour la première fois dans la planifi-cation forestière turque.L’étude de cas a commencé par une réunion inaugurale avec les

consultants du projet et les techniciens forestiers à la Direction régio-nale des forêts à Mersin. Lors de la réunion, sept villages forestiers ontété sélectionnés. Une première visite auprès de ces villages forestiers aété effectuée par les techniciens et les consultants du projet, afin d’ob-tenir des informations générales sur les villages et de confirmer leszones à enquêter (Cf. Photos 1).

Plusieurs initiatives et projetsinternationaux ont fourni

à la Turquie l’occasion de menerune étude sur la situation

de villageois forestiers et de fairequelques recommandations pour

l’amélioration de leurs conditionsde vie. Prenant comme exemple

des études de cas analysantla contribution des forêts au déve-

loppement durable dans les paysméditerranéens, la Turquie

a mené, en 2005, une enquêteauprès de sept villages forestiers

dans le secteur de Mersin.Les principaux problèmes liés à la

gestion participative des forêtsdans ces villages ont été identifiéset des recommandations pour son

amélioration ont été proposées.

forêt méditerranéenne t. XXXII, n° 4, décembre 2011

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Semaine forestière méditerranéenne d’Avignon

Après l’identification des villages pilotes,les consultants nationaux ont mené desenquêtes participatives de terrains dans cesvillages (Cf. Photos 2). Les femmes, leshommes et les enfants ont été impliqués dansl’enquête. Lors des réunions de village, d’unepart, les villageois ont été regroupés et ont dûdessiner ensemble une carte du village etlocaliser (selon eux) les ressources naturellesimportantes, leurs intérêts et leurs attentesassociées. D’autre part, afin de définir leursrelations avec les institutions et les autresacteurs, un diagramme de Venn a été élaboréet leurs relations avec les institutions ont étédiscutées. Enfin, l’opinion des habitants surles ressources forestières et l’administrationforestière a été considérée et après avoir misen évidence leurs opinions positives et néga-tives, leurs suggestions de gestion des forêtsont été répertoriées et discutées.Un travail complémentaire d’étude du

contexte socio-économique des villageois etde recherche bibliographique a été réalisé

par des consultants de l’Institut deRecherche Forestière de MéditerranéeOrientale. En complément de la réunion avecles villageois, des réunions participativesavec les représentants des administrationset institutions locales ont été organisées etleurs opinions ont été prises en compte.A la suite de ces réunions, un rapport a été

rédigé et les principales conclusions ont étéprésentées lors d’un atelier. La disponibilitédes ressources, les principaux acteurs pourl’utilisation des ressources, les conditionssocio-économiques des villageois, leurs liensavec d’autres secteurs, les principaux pro-blèmes de développement dans la région, etcont été discutés lors de cet atelier. Tous lesacteurs concernés y ont été invités. Deux scé-narios, noir et rose, ont été définis à cetteoccasion. Dans le cas du scénario rose (opti-miste), des mesures nécessaires devant êtreprises par les institutions et les acteurs,ainsi que leurs responsabilités, ont été préci-sées.

Photos 1 :Réunions avec

le personnel forestieret les habitants

des villages forestiers

Photos 2 :Enquêtes participatives

de terrain dans les villagesforestiers

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Session “Forêts, sociétés et territoires”

Par ailleurs, une visite de sensibilisation aété organisée dans deux villages de l’échan-tillon, Üçtepe et Küstülü, qui possèdent deshistoires de réussite en matière de dévelop-pement rural. Les autorités locales et lesreprésentants d’institutions publiques, lepersonnel forestier, des représentants desept villages de l’enquête, des représentantsd’ONG ont participé à la visite. Les actionsréussies dans le passé dans ces villages ontété présentées et des améliorations ont étéproposées par les participants. Les villageoisforestiers provenant des sept villages fores-tiers ont ainsi eu l’occasion de voir des réali-sations concrètes en parcourant ces deux vil-lages d’accueil.

Analyse participative desproblèmes dans les villagesCela concernait la cartographie mentale

du village et la représentation d’un dia-gramme de Venn et d’un diagramme H (dia-grammes d’Euler). Durant l’enquête, les vil-lageois doivent dessiner leur village sur unpapier et inscrire les ressources et les activi-tés importantes (espaces boisés, terres culti-vées, les routes, les ponts, les ressources eneau, d’autres installations, etc). La cartogra-phie du village forestier permet aux villa-geois de se concentrer sur ses ressourcesforestières et ses autres ressources natu-relles et de percevoir les principaux pro-blèmes et les points de blocage associés. Decette façon, la représentation du village et deses ressources par la cartographie rend pos-sible et facilite la participation des femmeset des enfants, même de villageois illettrés, àdes discussions sur l’utilisation des res-

sources naturelles dans le village (Cf.Photos 3).Le dessin d’un diagramme de Venn permet

aux villageois de déterminer les relationsavec les institutions, en fournissant un outilsimple d’analyse des logiques d’acteurs.Dans le centre du papier, les villageois ontété dessinés. Chaque participant au jeu étaitreprésenté par une forme et une couleur. Lataille des figures indique le pouvoir d’in-fluence des différents acteurs, tandis que ladistance entre les formes donne une opinionsur le niveau de relation entre les parties.À la troisième étape de l’analyse de la

situation, les consultants ont demandé auxvillageois de dessiner un diagramme H etd’écrire un intitulé dans son centre, parexemple “le statut et la performance de l’ad-ministration forestière dans le village” et dela noter entre 0 et 10. Les lignes du H ontsynthétisé les scores. Plus tard, en fonctionde leur score, ils énumèrent leurs opinionsnégatives sur le côté gauche de la forme H,tout en résumant les positifs sur le côtédroit. Enfin, ils ont inscrit leurs recomman-dations sous la ligne de score (Cf. Photo 4).

Photos 3 :Représentation d’unvillage et diagrammede Venn réaliséspar les villageois

Photo 4 :Diagramme H remplipar les villageois

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Semaine forestière méditerranéenne d’Avignon

Principaux acteursdans la région

Avant de commencer les activités relativesà l’étude de cas, les principaux acteurs sontidentifiés. Ce sont les gouverneurs locaux,les municipalités, le département des forêts,le département de l’agriculture, le départe-ment de l’éducation, le département de lasanté, le département de la religion, les ser-vices ruraux, les entreprises avicoles et lesONG de la région. Durant l’enquête, lacontribution du département des forêts a ététrès élevée, parce que tous les villages sélec-tionnés pour l’enquête sont considéréscomme des villages forestiers, donc leursrelations avec le Département des forêts aété très dense. Tous les acteurs ont été inter-viewés respectivement, et des informationssur leurs activités dans les villages intégréesdans un rapport. Les conclusions du rapportont été présentées et discutées avec les inter-venants lors d’un atelier participatif. Lors del’atelier, tous les intervenants ont eu l’occa-sion de comprendre ce que les villageoisforestiers attendent d’eux et d’échanger desinformations sur leurs activités dans les vil-lages.Lors de l’atelier, deux scénarios ont été

imaginés sur une période de 20 ans. Le scé-nario noir prévoit que les villageois continue-ront à utiliser toutes les ressources nondurables et ils ne feront pas des efforts pourdévelopper de nouvelles opportunités géné-rant de nouveaux revenus, et, finalement,devront se migrer vers les zones urbaines. Lescénario rose prévoit que les villageoisauront assez de soutien financier et tech-nique pour leur développement. En prenantcomme exemple les deux success stories de larégion, ils seront en mesure d’augmenterleurs revenus. Les rôles des différentsacteurs locaux dans le développement desvillages ont alors été discutés en vue deconcrétiser ce scénario rose.A la fin de l’atelier, deux exemples de vil-

lages riches dans la région ont été visités parl’ensemble des acteurs au cours d’un séjourde sensibilisation. Des bonnes pratiques ethistoires de développement ont été présen-tées et leurs résultats ont été largement dis-cutés avec les participants.

Identification des principalessources de revenus et desobstacles au développementdes villages

Pendant l’enquête, des similarités commedes différences entre chaque village ont puêtre identifiées. L’altitude moyenne des vil-lages est de 1000 m et tandis que les troisvillages (Ardiçli, Olukkaya!i, "nköy) sontsitués sur la partie ouest de Mersin, quatreautres (Ke#li, Eminlik, Ku#çular, Emirler)étaient situés à l’est.Les principales activités liées à la foreste-

rie sont la récolte, la collecte de bois dechauffage, le pâturage de bétail dans leszones boisées et la collecte de produits fores-tiers non ligneux. D’autre part, il y a unnombre limité d’activités autres que la fores-terie dans les villages telles que les grandescultures, l’élevage (vaches laitières, chèvres,brebis, volailles, apiculture), l’horticulture etle maraîchage.Les principaux problèmes de développe-

ment dans les villages sont liés à la faibleproductivité des terres agricoles et fores-tières improductives, aux risques d’érosion,au manque de terres de parcours pour leschèvres dans les forêts, aux revenus insuffi-sants générés par la forêt, au manque d’as-surance pour les travailleurs forestiers, aucoût élevé de bois de chauffage, au manquede produits forestiers non-ligneux (PFNL),au manque d’opportunités et de compétencescommerciales et à l’incapacité des villageoisà mobiliser le potentiel des autres sources derevenus. Le manque de terres agricoles, lecoût élevé des intrants pour la production delégumes et de fruits et le coût élevé de l’acti-vité d’élevage peuvent être ajoutés à cetteliste.

Conclusion

Alors que beaucoup de progrès et desrésultats positifs ont été obtenus depuis l’an-née où l’enquête a été réalisée, certains blo-cages subsistent toujours dans la zoned’étude. Ils concernent le manque d’engage-ment réel pour la gestion forestière partici-pative, les affirmations selon lesquelles lesapproches participatives sont trop coûteuses

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Session “Forêts, sociétés et territoires”

et fastidieuses, le manque de confiance en lacapacité des populations locales non forméesà gérer les ressources, la tendance à ignorerles institutions locales et les mécanismes dedécision. Aussi l’adéquation entre une poli-tique forestière participative, incluant deséléments juridiques et techniques, avec laculture de la région constitue un des princi-paux enjeux de réussite et de progrès.

Dans la gestion participative des forêts, lesgens sont considérés comme un agent princi-pal de réussite, plutôt que d’échec. Il y aencore hésitation et débat sur le niveau departicipation des villageois forestiers dans lagestion forestière. La propriété et le droitd’usage sont des questions importantes àconsidérer lors de la formulation de la ges-tion participative des forêts. Alors que lapropriété forestière appartient à l’Etat, cer-taines des avancées du droit d’usage des vil-lageois ont déjà été acceptées dans la législa-tion forestière turc. Des autorisations pour lepâturage des animaux, la collecte de certainsPFNL par les villageois sont quelques exem-ples. Des services forestiers accrus doiventêtre proposés par l’administration forestière.

Les populations doivent croire qu’ellespeuvent jouer un rôle dans l’amélioration dela situation locale. Que ce soit dans les vil-lages ou dans d’autres institutions, les popu-lations doivent être ouvertes aux nouvellesidées liées à la gestion collaborative et aupartenariat. À ce stade, la formation du per-sonnel forestier est un enjeu important. Pourle développement forestier, des gens trèsqualifiés formés aux enjeux sociaux sontrequis. Le personnel forestier doit compren-dre que la gestion des ressources forestièresne concerne pas seulement la production debois, mais aussi la relation avec les popula-tions pour satisfaire leurs besoins écono-miques, sociaux et environnementaux. Il estnécessaire de renforcer les capacités du per-sonnel d’Etat par une formation pratique etdes ateliers spécifiques.

Malgré l’importance de la participation despopulations dans la gestion des forêtsturques, le Département des forêts reconnaîtque la mise en application de la gestion par-ticipative des forêts va prendre du temps.Les efforts du Département des forêts pouraméliorer les conditions de vie des villageoisforestiers ne sont pas suffisants. Il ne faitaucun doute que la réduction de la pauvretédes communautés forestières ne peut pasêtre traitée de façon isolée. Cela tend à être

relié à d’autres usages, en particulier l’agri-culture, l’élevage et les systèmes mixtes decultures et d’arboriculture. Une approchemultisectorielle est plus que jamais néces-saire et les autorités locales doivent en êtreles promoteurs de premier plan.Les femmes jouent un rôle important dans

la gestion des ressources forestières. Ellessont non seulement impliqués dans les tra-vaux ménagers, mais aussi dans des activi-tés génératrices de revenus. Elles doiventavoir leur mot à dire dans la gestion des res-sources naturelles villageoises.Enfin, les expériences réussies sont essen-

tielles pour les villageois qui ont besoin devoir quelques réalisations bénéfiquesconcrètes. Cela permet aussi de développerla coopération avec d’autres villageois quiont obtenu des succès, et de convaincre etencourager les villageois les plus sceptiques.

A.S., M.S., E.Y.

Bibliographie

Dönmez E., 2000: A Consultant Report onDevelopment of Forest Villagers in Turkey.

Düzgün M., 2003: Advancement of Forest VillageCommunities through Effective Participationand Partnership in State-Owned ForestryAdministration; Turkey’s Case.

MOF, 2004: Ministry of Environment andForestry, National Forest Programme 2004-2023.

$enyaz A., Sülü#o!lu, M., and Yılmaz E., 2005:Assessment of Socio-Economic Structure andForestry Activities in Forest Villages in MersinProvince from the Point of MediterraneanForestry (Olukkoya!ı, "nköy, Ardıçlı, Ke#li,Emirler, Eminlik and Ku#çular Villages).

TBMM, 2003: Commision Report of TurkishGrand National Assembly Commission onDetermination of Problems of Forest Vilagersand Measures Needed for the Development ofForest Villages.

Dr. Ahmet !ENYAZDr. MelekberSÜLÜ!O"LUDr. Ersin YILMAZMinistry ofEnvironment andForestry Sö#ütözüCad. 14/E 06560Ankara, TurquieMél :[email protected]

forêt méditerranéenne t. XXXII, n° 4, décembre 2011

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Semaine forestière méditerranéenne d’Avignon

Résumé

forêt méditerranéenne t. XXXII, n° 4, décembre 2011

Les forêts turques constituent l'une des plus importantes ressources naturelles du pays, couvrant envi-ron 27 % de la superficie totale. Bien que cette superficie boisée reste stable depuis plusieurs années,on constate ces dernières années, une demande croissante pour les fonctions sociales et environne-mentales des forêts ainsi que pour les produits forestiers de base. Alors que les habitants des zonesurbaines recherchent principalement des services de protection et des équipements récréatifs, les villa-geois qui vivent dans la forêt ou à proximité des forêts, sont directement dépendants des forêts pourleur subsistance. La population des villages forestiers en Turquie, 10 % de la population totale du pays,représente le segment le plus vulnérable de la population.Étant donné l'importance du développement et de la satisfaction des besoins des villageois forestiers, laconstitution turque et d’autres législations relatives aux forêts ont des dispositions spéciales pour les vil-lageois de forêt. Toutefois, le soutien limité du Département des forêts à destination des villageoisforestiers et le manque d'intégration adéquate d’autres compagnies dans le développement des vil-lages forestiers constituent les principaux obstacles qu’il s’agit de surmonter.En complément d‘enquêtes menées au niveau national, les initiatives et projets internationaux fournis-sent une excellente occasion de déterminer la situation des villageois forestiers et de faire quelquesrecommandations pour l'amélioration de leurs conditions. Un projet nommé «Contribution de la fores-terie au développement durable» a été formulé par la FAO (Comité Silva Mediterranea) et le Plan Bleuafin de mener des études de cas analysant la contribution des forêts au développement durable dansles pays méditerranéens. En vertu de ce projet, l'une des études de cas a été menée en Turquie. Ainsi,en 2005, sept villages forestiers ont été sélectionnés pour l'étude de cas dans le secteur de Mersin. Lesprincipaux problèmes liés à la gestion participative des forêts dans les villages ont été identifiés et desrecommandations pour son amélioration ont été proposées.

People’s Participation in Forest Management and Some RecommendationsThe Case Study of Mersin (Turkey)Turkish forests are one of the most important natural resources of the country, covering about 27 per-cent of total land area. While the size of forested area remains steady for years, expectations fromTurkish forests are multiplying over time. In recent years, there is an increasing demand for social andenvironmental functions of the forests as well as the basic forest goods. While people in the urbanareas mostly demand for protective services and recreational amenities from forests, forest villagers liv-ing within or in vicinity of forests are directly dependent on the forests for their subsistence. Populationof forest villagers in Turkey, which is 10 percent of the total population of the country, represents themost vulnerable segment of the community.Given the importance of forest villager’s development needs, the Turkish constitution and other forestrelated codes have special provisions for forest villagers. However, the limited contribution by forestrydepartment to the forest villages and lack inadequate integration of other line agencies into forest vil-lage development are the main challenges.In addition to surveys conducted at national level, international initiatives and projects provide greatopportunity to determine the situation of forest villagers and make some recommendations forimprovement of their conditions. A project named “Contribution of Forestry to SustainableDevelopment” was formulated by FAO Silvamediterranea and Plan Bleu in order to conduct case stud-ies seeking for the contributions of the forestry to sustainable development in the Mediterranean coun-tries. Under this project, one of the case studies was decided to conduct in Turkey. 7 forest villageswere selected for the case study in Mersin provenance in 2005. Main problems related to participatoryforest management in the villages are defined and some recommendations for its improvement aremade.

Summary