seigneur, à qui irionsnous -...
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Seigneur, à qui irions-nous ? Pour aller plus loin n. 2 — La Vie éternelle
— Quelques notes techniques :
Vie éternelle est le fruit de la bénédiction de Dieu, une puissance féconde qui surgit alors que tout semblait nous attirer vers le néant.
La Vie éternelle est le recueil de tout ce que notre vie d’ici-‐bas aura semé dans la charité au Nom du Christ Jésus, notre Sauveur. Elle est « en elle-‐même source jaillissante, cascade ruisselante et fraîcheur de l’amour », disait le père François Varillon (sj).
La Vie Éternelle jaillit comme un mouvement de gratitude réciproque qui naît de la rencontre entre Dieu et la famille humaine dans une profonde et véritable amitié.
— Phrases clés :
« La Vie éternelle, c’est la vie sur laquelle la mort n’a pas le dernier mot. »
« Dieu existe parce qu’il a des frères et des sœurs en Christ qui se donnent tout entiers pour faire renaître la vie, là où la mort semble inexorable. »
« Tu peux choisir de faire jaillir la vie que Moi, J’ai semée en toi le jour de ton baptême »
— Réflexion :
— Quelques témoignages vidéo :
Les enfants des rues de Manille : https://www.youtube.com/watch?v=IX0xwJg9hio
L’Arche de Jean Vanier : https://www.youtube.com/watch?v=PQfln7xQkeo
Les chiffonniers du Caire : https://www.youtube.com/watch?v=OL4SZgtgOkw
Les sœurs de la Charité de Mère Teresa : https://www.lejourduseigneur.com/mere-‐teresa-‐de-‐calcutta/
Le projet : « Imagine » : http://www.leprojetimagine.com/
« La Foi va transformer ces épreuves en occasion de grandir, en décisions de grandir. »
Est-‐ce que de prime abord cela vous paraît vrai et pourquoi ?
« Ce n’était ni les bombes ni la peur qui y faisaient obstacle mais la résignation… En revanche, pour ceux qui auraient le courage de vouloir être libérés de cet esclavage, ils respireraient la joie d’exister… »
Qu’évoquent pour vous ces mots ? Avez-‐vous traversé une telle situation ? Quelle attitude cela a-‐t-‐il suscité en vous ?
« Vous entrerez dans la vie éternelle avec tout ce que vous aurez fait fructifier »
Comment recevez-‐vous cette parole ? Pour vous, que représente « être heureux » ?
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— Quelques citations glanées de-‐ci de-‐là :
« Une question que l’on pose sans cesse, que l’on entend continuellement poser, c’est celle-‐ci : “Qui nous prouve que les morts sont vivants ? Est-‐on sûr de vivre après la mort ? Après tout, personne n’est jamais revenu pour en témoigner.” [On entend aussi] : “Ce ne peut être tout au plus qu’une espérance, une pieuse croyance, mais comment en être sûr ?”
Cette question me paraît essentiellement mal posée. La question, en effet, n’est pas de savoir si l’on est vivant après la mort, mais si l’on est vivant AVANT la mort. »
(Maurice Zundel, Je parlerai à ton cœur, Anne Sigier (1990), p 130)
« L’immense majorité des hommes restent à la surface des choses. Au fond, il n’ont jamais découvert l’homme. Il ne se sont jamais rencontrés eux-‐mêmes. Ils ne peuvent pas imaginer qu’il y a en eux un secret, un mystère, des profondeurs insondables et c’est faute, justement, d’être entrés dans ce mystère qu’ils sont, que Dieu leur demeure complètement étranger. »
(Maurice Zundel, Je parlerai à ton cœur, Anne Sigier (1990), p 24-‐25)
« La vie éternelle n'est pas une "vie future". Par la charité, nous entrons, dès ici-‐bas, dans l'éternité. »
Cardinal Henri de Lubac, Paradoxes, livre I, « Vie de la foi »
Dès que se forme en nous une poussée irrésistible de se donner ; dès qu'il y a élan, désir; dès que notre Être sécrète cette humidité intérieure d'aimer, de partager, de communier; dès que la Volonté se rassemble pour ajouter à ce que l'on est, à ce que l'on fait, un tout petit rien de plus, dès que la contemplation, fascinée par la Présence inimaginable de la vie: un arbre, le regard d'un chien, les bruits de l'herbe, la lumière moisie des estuaires (quand l'eau vivante du fleuve coule avec hésitation, vie ou mort ? Dans la communion des saints de l'Océan), le passage ambigu du jour à la nuit ou de la nuit au jour, mort ou vie ? Nous met en contact avec
l'Eternité; dès qu'on s'enivre en cette ineffable orgie d'épouser toutes choses, toutes les professions, toutes les joies, toutes les misères que la circonstance nous propose; dès que la paresse et l'égoïsme sont surpassés par l'ardeur ; dès que « comprendre » signifie « se laisser prendre » ; oui, dès qu'il y a don total, fusion passionnée de soi dans les Autres afin de les assumer : c'est Lui.
(Jean-‐Louis Barreau, Pour vous qui est Jésus-‐Christ, Cerf (1970), p. 19-‐20)
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— Quelques passages bibliques :
¢ Évangile selon saint Marc, ch. 10, versets 17 à 22 (Mc 10,17-22) 17 Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon
Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » 18 Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. 19 Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne
commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignages, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »
20 L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » 21 Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » 22 Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
¢ Genèse, ch. 18, versets 10 à 14 (Gn 18,10-14) 10 Le voyageur dit à Abraham : « Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance, et à ce moment-là,
Sara, ta femme, aura un fils. » Or, Sara écoutait par-derrière, à l’entrée de la tente. 11 – Abraham et Sara étaient très avancés en âge, et Sara avait cessé d’avoir ce qui arrive aux femmes. 12 Elle se mit à rire en elle-même ; elle se disait : « J’ai pourtant passé l’âge du plaisir, et mon seigneur est
un vieillard ! » 13 Le Seigneur Dieu dit à Abraham : « Pourquoi Sara a-t-elle ri, en disant : “Est-ce que vraiment j’aurais
un enfant, vieille comme je suis ?” 14 Assurément, rien n’est impossible à Dieu. Au moment où je reviendrai chez toi, au temps fixé pour la
naissance, Sara aura un fils. »
¢ Évangile selon saint Luc, ch. 1, versets 26 à 37 (Lc 1,26-37) 26 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 27 à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le
nom de la jeune fille était Marie. 28 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » 29 À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 30 L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. 32 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son
père ; 33 il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 34 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » 35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son
ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. 36 Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième
mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. 37 Car rien n’est impossible à Dieu. »
¢ Deuxième lettre de saint Paul, ch. 12, verset 7 à 10 (2Co 12,7-10) 07 Et ces révélations dont il s’agit sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer,
j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime.
08 Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. 09 Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »
C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure.
10 C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
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— Une catéchèse du Pape Jean-‐Paul II
Je crois en la vie éternelle Hippodrome de Longchamp, JMJ de Paris, le 23 août 1997, méditation de saint Jean-Paul II
En évoquant ce soir la Vigile pascale, nous touchons les problèmes essentiels: la vie et la mort, la mortalité et l’immortalité. Dans l’histoire de l’humanité, Jésus Christ a inversé le sens de l’existence humaine. Si l’expérience quotidienne nous montre cette existence comme un passage vers la mort, le mystère pascal nous ouvre la perspective d’une vie nouvelle, au-delà de la mort. C’est pourquoi l’Église, qui professe dans son Credo la mort et la résurrection de Jésus, a toutes les raisons de prononcer aussi ces mots: « Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle ».
Chers jeunes, savez-vous ce que le sacrement du Baptême fait de vous? Dieu vous reconnaît comme ses enfants et transforme votre existence en une histoire d’amour avec lui. Il vous rend conformes au Christ, pour que vous puissiez réaliser votre vocation personnelle. Il est venu faire alliance avec vous et il vous offre sa paix. Vivez désormais en enfants de lumière, qui se savent réconciliés par la Croix du Sauveur!
« Mystère et espérance du monde à venir », le baptême est le plus beau des dons de Dieu, nous invitant à devenir disciples du Seigneur. Il nous fait entrer dans l’intimité de Dieu, dans la vie trinitaire, dès aujourd’hui et jusque dans l’éternité. Il est une grâce donnée au pécheur, qui nous purifie du péché et nous ouvre un avenir nouveau. Il est un bain qui lave et qui régénère. Il est une onction, qui nous conforme au
Christ, Prêtre, Prophète et Roi. Il est une illumination, qui éclaire notre route et lui donne tout son sens. Il est un vêtement de force et de perfection. Revêtus de blanc au jour de notre baptême, comme nous le serons au dernier jour, nous sommes appelés à en garder chaque jour l’éclat et à le retrouver grâce au pardon, à la prière et à la vie chrétienne. Le Baptême est le signe que Dieu nous a rejoints sur notre route, qu’il embellit notre existence et qu’il transforme notre histoire en une histoire sainte.
Vous avez été appelés, choisis par le Christ pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, vous êtes aussi confirmés dans votre vocation baptismale et habités par l’Esprit Saint, pour annoncer l’Évangile par toute votre vie. En recevant le saint-chrême, vous vous engagez de toutes vos forces à faire croître patiemment le don reçu, par la réception des sacrements, en particulier de l’Eucharistie et de la pénitence qui entretiennent en nous la vie baptismale. Baptisés, vous rendez témoignage au Christ par votre souci d’une vie droite et fidèle au Seigneur, qu’il convient de maintenir par la lutte spirituelle et morale. La foi et l’agir moral sont liés. En effet, le don reçu nous conduit à une conversion permanente, pour imiter le Christ et correspondre à la promesse divine. La parole de Dieu transforme l’existence de ceux qui l’accueillent, car elle est la règle de la foi et de l’action. Dans leur existence, pour respecter les valeurs essentielles, les chrétiens font aussi l’expérience de la souffrance que peuvent exiger des choix moraux opposés aux comportements du monde et donc parfois héroïques. Mais la vie bienheureuse avec le Seigneur est à ce prix.
Chers jeunes, votre témoignage est à ce prix. Je compte sur votre courage et sur votre fidélité.
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— Un texte, un auteur
Auteur : Christiane RANCÉ Éditeur : Tallandier, essais Nombre de pages : 160
L’amour, la foi, l’espérance. Il semble aujourd’hui plus que jamais nécessaire de retrouver le sens de ces mots. C’est l’objet de cette lettre, adressée à tous ceux qui sont chrétiens – un peu, beaucoup, passionnément – ou qui ignorent qu’ils le sont – et qui se demandent comment s’engager de tout leur être dans l’aventure de la vie. C’est aussi une invitation à intensifier son rapport avec le monde. À augmenter sa joie à être. Dans une langue incandescente et pudique à la fois, Christiane Rancé offre un texte d’espérance, tourné vers la vie et les autres. Un livre de mémoire sans passéisme, et de combat sans violence. Une parole à contre-courant et joyeusement rimbaldienne, puisqu’elle fait le pari de l’éternité.
J'aimerais te parler des pans du monde que j'ai traversés, où tout incitait au renoncement — la guerre en Bosnie, celle des gangs et des armées révolutionnaires en Colombie, les camps oubliés des boat people à Hong Kong, les favelas d'Amérique du Sud et les mouroirs indiens, et les territoires de « non-droit » abandonnés aux desesperados du Venezuela. C'est aux lieux mêmes où certains hommes s'adonnaient à ce qu'il y a de plus bas en eux, la jouissance de rendre son voisin fou de terreur, de détruire, de voler, de s'enivrer du sang des autres, c'est dans ces lieux où tout semblait perdu, à jamais, que j'ai reçu les leçons d'un courage radical. Dans le chaos matériel et l'abandon spirituel qu'enduraient les survivants, il y avait l'énergie des mères, des blessés, des orphelins, des victimes
que tisonnait toujours la présence miraculeuse d'un être qui, par amour d'autrui, par amour purement désintéressé, tirait du pire le meilleur. Sa foi offrait à tous une résurrection. Crois-moi, pour eux, ce mot n'avait rien d'une idée creuse. Il avait toute sa charge charnelle : la possibilité d'une famille, des maisons douces, une tendresse du monde à leur égard, et enfin la restauration d'une vie spirituelle sans quoi rien de tout cela ne se maintiendrait. Et ce n'était ni les bombes ni la peur qui y faisaient obstacle, mais la résignation.
(p. 12-13)
N'oublie pas, dans ton engagement, ce à quoi tu t'engages : à l'Amour de Dieu par l'amour du Christ, qui ne peut s'exercer qu'à travers l'amour de tous tes prochains, ce qui va jusqu'à l'acte paroxystique de prier pour tes ennemis. Le christianisme ne peut donc pas être un parti politique. Aucun parti ne peut le réduire à un programme. Ceux qui se réclament de lui, de gauche à droite, selon des catégories somme toute récentes, dans le sens le plus politicien, feraient mieux de se rappeler la fameuse réponse de Jésus : rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Aux yeux de ceux pour qui l'État est une mystique et une fin en soi, l'Évangile sera toujours la grande hérésie.
Le christianisme n'est pas non plus une simple doctrine sociale, un vague prêchi-prêcha trempé dans un stoïcisme sadomasochiste. Il est une parole de feu, comme l'a annoncé Jean-Baptiste : « Moi, je vous baptise dans l'eau, mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi. Il vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu… » (Matth., 3,11). Une parole non seulement de liberté, mais qui se fait libération constante. Et vouloir réduire cette parole de feu à une doctrine, fût-elle sociale, ou à de quelconques intérêts politiques, c'est lui faire perdre sa transcendance et la vouer aux modes, par définition destinées à passer.
C'est en réduisant le christianisme à un parti politique ou à une doctrine qu'on parvient à toutes les confusions, et à de regrettables et mortifères affrontements entre croyants. Non plus à la communion, mais à la division dont Jésus a horreur. Le christianisme ne t'engage qu'à un chemin éminemment personnel et singulier, intime et exigeant : imiter Jésus-Christ en déployant ce que Dieu a déposé de plus divin en toi, non pas en te départant de ton humanité, mais en l'embrassant dans son possible le plus lumineux, le plus ardent, le plus amoureux. « Sans naïveté et avec vigilance », demandait le pape François. Non pas en étant un autre, mais toi, entièrement toi dans l'abandon de ce qui t'encombre, t'engonce, t'attriste, t'avilit. N'oublie pas que la plus belle chose que tu puisses éprouver, c'est le mystère des choses, et le mystère de l'Amour.
Puis-je aussi te rappeler que le christianisme est une eschatologie ? Il n'a pour objet que les fins dernières, pour sujet l'âme dont chaque homme est l'incarnation, et pour morale le chemin de sainteté que nous a indiqué Jésus-Christ. Que chaque homme se sauve dans et par l'amour qu'il portera à son prochain, et tous seront sauvés. Le reste est l'affaire du politique et du séculier, et si les catholiques veulent s'y engager, ce ne peut être qu'en leur nom propre, et en leur état de
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citoyen, ce à quoi personne n'a rien à redire. Cet engagement ne peut être conçu qu'à la façon que préconisait le pape François lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires : « Que chacun, en son nom propre, prenne sa patrie sur ses épaules. » Par ailleurs, pourquoi créer des chapelles là où l'Église existe déjà ? Des meetings, quand il y a la messe et l'Eucharistie ? Et des programmes, quand le christianisme te propose d'incarner ta foi dans tous les actes de ta vie ? Souviens-toi que Jésus s'est réfugié sur la montagne quand on a voulu le faire roi.
Il est devenu de bon ton d'émettre des doutes sur tout engagement religieux, et particulièrement ici et maintenant, où « la perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque », comme le regrettait Albert Einstein. Il est temps pour toi de mettre en avant tout ce que l'Église et de très nombreux chrétiens ont mobilisé de forces, souvent au péril de leur propre vie, pour la paix sur la terre, depuis l'accueil des exilés du monde entier, toutes confessions confondues, jusqu'aux soins, jusqu'aux actes de charité, jusqu'aux soucis d'éducation et de tendresse.
Il est temps pour toi de te rappeler combien ton engagement reste et restera un acte de liberté aux yeux de Dieu, comme au regard de l'Église catholique, dont l'un des piliers les plus puissants est justement la liberté de conscience. Elle appelle à ce discernement personnel, à ce recours
de chacun à sa propre conscience, au regard de l'enseignement du Christ. À la responsabilité de chacun vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis de l'Autre. À sa responsabilité vis-à-vis de la vie, la vie la plus fragile, et de l'œuvre de Dieu.
Tu crains le dogmatisme de l'Église, me dis-tu. Mais il y a bien longtemps qu'il n'y a plus, dans le catholicisme, de dogmatique excessif, assorti d'anathèmes et de périls mortels. Il n'y en a plus depuis Vatican II. Aucun pape — ni Jean-Paul II ni surtout le pape François — n'a proposé d'y revenir. Enfin, rappelle-toi que l'Église, c'est avant tout le corps vivant que forme la communauté des croyants. Certes, cette communauté n'est pas exempte de pécheurs : il y en eut dès l'origine même, comme Jésus le savait, qui avait prédit à saint Pierre qu'il le trahirait. Il y aura toujours des croyants pour se croire plus christiques que Jésus lui-même, et des brebis égarées jusqu'à s'être perdues dans l'horreur de certains actes, sur lesquels on ne peut qu'appeler un juste châtiment. Mais au nom du Christ et selon sa parole, il ne saurait être question de les condamner ni de les renier, pas plus qu'il ne saurait être question de les confondre avec l'Église — avec toi-même.
(p. 138-142)
— Il est le Chemin, la Vérité, la Vie Catéchisme pour tous les Âges du Diocèse de Dijon, Le Sénevé (2012)
Vous pouvez lire :
& « La vie du monde à venir », p. 252 à 255
Note : Certains textes peuvent vous paraître un peu techniques, comme une nouvelle langue. C’est normal : la foi de l’Église s’exprime à travers un vocabulaire précis, avec des mots parfois élaborés tout au long de l’histoire, selon les questions et les circonstances, depuis 2000 ans. Par forme de gratitude, l’Église aime ne pas se détacher des mots qui ont parfois été difficiles à choisir, au sein de réelles tensions tant les enjeux étaient graves. Mais pas d’inquiétude : vos accompagnateurs sont là pour en parler avec vous.
— Un peu d’humour…
« Ce n’est pas que la vie soit courte, c’est que le temps passe vite… »
Henri Jeanson
« De mourir, ça ne me fait rien. Mais ça me fait peine de quitter la vie. »
Panisse, dans Marcel Pagnol, César (1936)