sécurité privée # 15
DESCRIPTION
Dossier central : Ports et aéroports, des espaces à haut risqueTRANSCRIPT
1Sécurité Privée
CNAPS ET MORALISATION
La mutation de la sécurité privée exige
une action conjointe de la puissance publique et
des entreprises
www.securite-privee.org
{ PORTS ET AÉROPORTS
Des espaces à haut risque
MARS / MAI 2011 # 15
Sécurité PrivéeLE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION
NOUVELLE FORMULE
{ MARS / MAI 20112 Sécurité Privée
3Sécurité Privée
ÉditorialÉditorial
e CNAPS est en marche.
Mais ce noble projet
auquel nous travaillons
depuis de longs mois
se concrétisera-t-il ?
C’est aujourd’hui une
vraie question à laquelle per-
sonne ne peut (ne veut ?) ré-
pondre.
VIVRE ET LAISSER MOURIR ?Entre les ambitions affichées
de l’État (le CNAPS ayant entre
autres missions le contrôle de
la profession, la régulation de
son accès et l’information des
acteurs) et les moyens actuel-
lement connus pour les mettre
en œuvre, de grandes incon-
nues demeurent. Elles tendent
à fragiliser l’organe de régula-
tion avant même qu’il ne soit
créé.
En effet, la LOPPSI instituant le
CNAPS a expressément renvoyé
la question de son financement
à la Loi de finances rectificative.
Or, si les entreprises de sécurité
adhèrent au principe d’une co-
tisation assise soit sur le chif-
fre d’affaires, soit sur la masse
salariale (pour les services
internes), elles ne peuvent sup-
porter la charge finale d’une
telle contribution ; laquelle
doit pouvoir être répercutée
intégralement au client.
Sans moyens humains et maté-
riels suffisants, le CNAPS risque
d’être mort-né.
LE GOUVERNEMENT DES JUGESMais ce n’est pas tout. Le
Conseil constitutionnel vient
de censurer l’article 18 de la
LOPPSI. En substance, cet arti-
cle prévoyait, sous conditions,
la possibilité de déléguer le vi-
sionnage des espaces publics à
des acteurs privés.
Cette décision du Conseil
constitutionnel a été qualifiée
de raisonnable par certains. Ce
n’est pas mon point de vue. On
a laissé passer une chance de
faire évoluer notre droit et, mal-
heureusement, je crains que
nous soyons dans l’impasse en-
core un certain temps.
La conjoncture politique contri-
bue encore à renforcer ce
climat d’incertitude juridique
et économique. A un an des
présidentielles, les décisions et
les actes risquent de connaître
un ralentissement progressif
jusqu’à une totale extinction. Et
après,… l’inconnue.
LA COUPE EST PLEINE !Nous sommes à la croisée des
chemins. Les mois qui viennent
vont être déterminants. Une fois
encore, le secteur de la sécurité
privée tout entier se trouve, tel
un esquif, balloté par les flots
politiques. Oui, encore. Mais à
force d’être balloté, le bateau
risque cette fois de sombrer.
Et avec lui les 160 000 emplois
qu’il représente aujourd’hui en
France et les 10 000 nouveaux
postes qu’il crée chaque année.
L’État doit désormais prendre
conscience de ses responsabili-
tés et adopter, en conséquence,
toutes les mesures utiles pour
accompagner notre secteur sur
la voie de son développement
et organiser, si les conditions
sont réunies, le transfert pro-
gressif et irréversible d’un certain
nombre de tâches non régalien-
nes vers le secteur privé.
L Fluctuat nec mergitur ?
PAR CLAUDE TARLET, PRÉSIDENT DE L’USP, UNION DES
ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA CoESS,
CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SERVICES DE SÉCURITÉ
{ MARS / MAI 20114 Sécurité Privée
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5Sécurité Privée
ISSN 1055 - 1606
Dépôt légal à parution
DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONClaude Tarlet
Sécurité Privée “Le magazine de référence
des acteurs de la profession” est un titre
appartenant à l’USP (Union des entreprises
de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous
ce nom depuis 2007.
24, rue Firmin Gillot 75015 Paris
Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18
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COMITÉ DE RÉDACTIONLiliane Claret, Katherine Franciscus,
Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez,
Annabelle Ripoll, Claude Tarlet
Sécurité Privée est édité par Fluide
5 rue Saint Joseph 75002 Paris
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Crédits photographiques :
Fotolia, Fluide, Frédéric Buxin pour Brink’s,
Michel Le Gall - Port de Brest, Collection
Grand Port Maritime de Marseille.
Ont collaboré à ce numéro :
Frédéric Allot, Cyril Chanliau, Liliane Claret,
Michel Eynaud, Remi Fargette, Patrick Ferhat,
Betty Fort, Katherine Franciscus, Xavier Latour,
Dominique Legrand, Pascal Loiseau, Stéphanie
Macedo, Olivier Mai, Ariane Malzac, Amaury
de Maupeou, Pierre Moreau, Philippe Mouttou,
Annabelle Ripoll, Jean-Marc Suchier, Claude
Tarlet, Patrick Tennevin, Jean-Claude Terrier.
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Audrey Davoine 01 78 09 68 85
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ABONNEMENT ET DIFFUSIONLe magazine est vendu par abonnement.
Pour toute demande d’achat au numéro,
contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83
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IMPRESSIONImprimerie Montligeon
61400 St Hilaire le Châtel
Téléphone : 02 33 85 80 00
SommaireSommaire
Éditorial
InstantanésEntreprises
Facts&Figures
Innovations
Rendez-vous
DécryptageVidéoprotection. Stop ou encore ?
En couverturePorts et aéroports. Des espaces à haut risque
Dura Lex, Sed LexCNAPS et moralisation
Cahier spécial vidéoprotectionQuelles évolutions technologiques majeures en 2011 ?
En pratiqueCréer une entreprise de sécurité privée
CosmopolitisSûreté nucléaire. Bruxelles veut revoir les normes
Lu pour vousSélection
3
6101418
20
22
42
47
56
59
64
PORTS ET AÉROPORTS
Des espaces à haut risque
EN PRATIQUECréer une entreprise
de sécurité privée
COSMOPOLITISBruxelles veut
revoir les normes
{ MARS / MAI 20116 Sécurité Privée
Entreprise
SAGA AFRICAINE
Geutebruck ouvre une filiale à Johannesbourg
Geutebruck élargit sa présence
internationale avec l’ouverture
d’une filiale à Meyersdal, à
Johannesbourg, en Afrique
du Sud. Geutebruck Southern
Africa (Pty) Ltd est dirigée par
Charles Volschenk (photo).
L’ancien chef des ventes
internationales de Geutebruck
est ainsi retourné dans son
pays natal et offre un support
technique à tous les partenai-
res locaux au sud du Sahara.
Actuellement, Geutebruck
travaille dans la région avec
trois intégrateurs : Multivid,
partenaire régulier depuis
des décennies, ainsi que les
nouveaux partenaires Omega
Risk Solutions et Siemens SA.
Son portefeuille de clients est
important et comprend entre
autres des mines, des banques
et des groupes énergétiques.
Dans un proche avenir, deux
autres partenaires sud-africains
s’ajouteront à la liste, dont un
du secteur informatique.
En passant ...Après l’achat
d’Optelecom-NKF
par le groupe TKH,
Optelecom-NKF
change de nom
pour prendre celui
de sa marque :
SIQURA.
CRIME FINANCIER
Bank of Ireland choisit la solution de NICE Actimize
Les solutions anti-blanchiment
d’argent, de détection de la
fraude à la carte et de gestion
professionnelle des risques de
NICE Actimize ont été choi-
sies par Bank of Ireland. La
plateforme va permettre à la
banque irlandaise d’avoir une
vision plus holistique des ris-
ques de crime financier dans
l’entreprise et la soutiendra
dans ses efforts pour minimi-
ser ces risques et améliorer la
conformité aux exigences du
régulateur.
FROM CHINA
Gunnebo confirme son expansion
BIOMÉTRIE
Le deux millionième numéro d’identifi-cation émis en Inde grâce à la technolo-gie MorphoMorpho (groupe Safran)
vient de permettre à l’UIDAI,
l’organisme indien chargé du
projet « numéro d’identifica-
tion unique », d’émettre son
deux millionième numéro
d’identification dans le cadre
du programme Aadhaar. Lancé
officiellement en septembre
2010, il s’agit du plus vaste
programme d’identification
biométrique au monde.
L’UIDAI prévoit d’émettre 600
millions de numéros d’identifi-
cation d’ici quatre ans.
L’unité de vente chinoise du Groupe de sécurité Gunnebo vient
d’obtenir d’Hitachi la commande de 500 coffres de DAB pour
une valeur de près de 0,5 M d’euro. Hitachi est l’un principaux
fabricants mondiaux d’automates bancaires. Afin d’assurer le
stockage sécurisé des espèces avant leur retrait, chaque DAB
doit être équipé d’un coffre pouvant résister à de nombreux
types d’attaques physiques.
Parallèlement, les villes de Tianjin et Shenyang viennent de
renouveler leur confiance au groupe de sécurité Gunnebo au
travers de l’attribution de contrats pour l’installation de solutions
de contrôle d’accès destinées aux nouvelles lignes 2 de ces
métropoles. Le total des commandes représente près d’1,5 M
d’euros. « Dans l’ensemble, le marché des investissements liés aux
infrastructures continue à l’heure actuelle de croître rapidement
en Chine », commente Mats Johansson, directeur général de
Gunnebo Chine. Ces commandes concernent l’installation – au
cours du printemps 2011 – de près de 700 portillons d’accès
pivotants, spécifiquement conçus pour le traitement sécurisé de
forts volumes de transit au sein des stations de métro.
Jusqu’à présent, Gunnebo a fourni des solutions de contrôle
d’accès à 11 métropoles chinoises ayant investi dans la création
d’un réseau métro. Près de 40 autres villes chinoises prévoient
aujourd’hui la mise en place de lignes dans un avenir proche, 25
réseaux étant déjà en construction.
CROISSANCE
SERIS Security renforce sa présence aux Pays-Bas
SERIS Security, vient d’acquérir
l’entreprise ANVD basée à Dor-
drecht aux Pays-Bas. Ce rachat
intervient quelques mois après
la première acquisition de
SERIS aux Pays-Bas (le Groupe
Perfect basé à Rotterdam, en
juillet 2010) et conforte la posi-
tion du groupe sur ce marché
tout en affirmant sa politique
de croissance en Europe.
ANVD réalise un chiffre
d’affaires de 10 M€ en 2010 et
emploie près de 300 person-
nes. Créée en 1915, l’entreprise,
spécialisée dans la surveillan-
ce humaine, intervient
également dans les domaines
de la sécurité incendie et de la
formation.
Cette opération permet
ainsi au Groupe SERIS de se
positionner dans le Top 10 des
prestataires de sécurité aux
Pays-Bas, avec un CA total sur
ce territoire de près de 20 M€
et 500 collaborateurs.
Instantanés
7Sécurité Privée
Le 3 mars dernier, Vinci inaugurait son nouveau PC de télésurveillance à Elancourt. Le i-Tech Center n’est pas un
simple PC de télésurveillance. C’est un véritable outil de gestion intelligente des bâtiments qui intègre la surveillance
à distance, la maintenance prédictive et le pilotage énergétique.
L’occasion pour le groupe d’annoncer la naissance d’un nouvel acteur au top ten de la sécurité humaine en France avec près
de 75M€ de chiffre d’affaire et 1300 gardiens. En effet, Faceo Sécurité Prévention (50M€) et Energie Sécurité (25M€) ont fusionné
pour créer la branche sécurité de Vinci Facilities, le nouveau leader européen du Facility Management.
Pour en savoir plus sur le i-Tech Center: http://www.faceo.fr/solutions/fm-technique/i-tech-center
MARCHÉ
Le double effet VINCI !
VIDÉOSURVEILLANCE
Sony s’associe à IntersilSony a annoncé son parte-
nariat commercial avec le
fabricant de semi-conducteurs
américain « Intersil Corporation »
dans le secteur de la vidéosur-
veillance. Celui-ci a pour but de
développer la première caméra
réseau au monde capable de
transmettre simultanément
des images analogiques SD et
numériques HD via un câble
coaxial unique.
Sony prévoit de commer-
cialiser sa nouvelle caméra
« hybride » au cours de la
deuxième moitié de l’année
fiscale. Elle viendra s’ajouter
à sa gamme de caméras de
vidéosurveillance comprenant
à l’heure actuelle des caméras
analogiques SD et des caméras
réseau IP HD.
Securitas est la première en-
treprise française à passer aux
véhicules 100 % électriques et
met en service vingt voitures,
des Peugeot iOn, le 20 avril.
Afin d’assurer la sécurisation
de locaux professionnels, les
agents de sécurité mobile Se-
curitas effectuent des rondes
extérieures et intérieures régu-
lières ou aléatoires et gèrent
l’activation des systèmes d’alar-
me ainsi que l’ouverture et la
fermeture des locaux, à bord
de 450 véhicules. C’est pour
compléter cette flotte que l’en-
treprise a fait l’acquisition de
20 voitures 100 % électriques.
Le groupe Securitas AB a adopté
en 2008 une charte environne-
mentale avec un seul objectif :
réduire les émissions de gaz à
effet de serre dues au transport.
Cette charte stipule qu’aucun
véhicule ne peut émettre plus
de 180 grammes de CO2 par
kilomètre. Aujourd’hui, Secu-
ritas France va plus loin avec
l’acquisition de ces véhicules
iOn qui ne rejettent aucune
émission de CO2.
Les performances des véhicu-
les électriques étaient incom-
patibles avec les impératifs des
professionnels qui ont besoin
de voitures disponibles en per-
manence, avec un kilométrage
illimité et équipées pour per-
mettre la protection de l’agent
de sécurité. « Avec ce nouveau
modèle iOn, Peugeot a franchi
un cap de performances. Nous
avons donc commandé sym-
boliquement vingt voitures afin
d’encourager le constructeur et
ainsi indirectement participer
au développement des véhi-
cules électriques », commente
Jacques Delille, directeur de la
division sécurité mobile.
De son côté, G4S Cash So-
lution a mis sur les routes
de Londres le premier vé-
hicule électrique utilisé
pour le transport de fonds.
Ce prototype, qui a été mis au
point en partenariat avec Al-
lied Electric, est pourvu de bat-
teries lithium-ion et d’équipe-
ments de sécurité de pointe. Il
est aussi équipé de panneaux
solaires sur le toit afin de four-
nir une source d’énergie du-
rable au véhicule quand il est
sur la route. Il bénéficie d’une
autonomie de 160 kilomètres,
ce qui est largement suffisant
pour le transport de fonds. Il
devrait permettre d’éviter le
rejet de 4 974 kg d’émissions
de CO2 par an. D’après G4S,
ce véhicule électrique est sept
fois plus économe qu’un équi-
valent roulant au diesel.
Si le test est concluant, G4S en-
visage de déployer ce type de
véhicules dans d’autres cen-
tres-villes d’Europe.
ENVIRONNEMENT
La sécurité affiche son « côté » vert !
{ MARS / MAI 20118 Sécurité Privée
Entreprise
Sécurité Privée. Pourquoi Brink’s France se lance-t-elle sur le marché de la télésurveillance ?Jean-Marc Prétet. Depuis l’ori-
gine, la compétence des opéra-
teurs et la capacité technique de
nos stations sont intimement liées
à la sécurité de nos personnels,
de nos véhicules de transports
de fonds, qu’ils soient blindés
ou légers. Jusqu’à présent, notre
activité était d’abord centrée sur
notre propre protection ce qui
ne nous a pas empêché de gérer
une croissance organique maî-
trisée puisque nous comptons
aujourd’hui plus de 4000 raccor-
dements de toutes natures (par-
ticuliers, commerces, industries,
grande distribution etc.).
Cette compétence métier et cette
expérience unique dans le monde
de la télésurveillance nous permet-
tent d’afficher aujourd’hui cette
volonté de développement qui
répond à une double stratégie :
nous investir dans les activités de
service en utilisant un outil opéra-
tionnel et qualitatif, construire des
nouvelles solutions de service en
s’inscrivant ainsi dans la politique
stratégique de Brink’s Monde.
SP. Quelle est la valeur ajoutée de Brink’s ?JMP. Il faut plutôt parler des va-
leurs ajoutées de Brink’s : une
structure qui a 30 ans d’expé-
rience dans la sécurité des biens
et des personnes ; des moyens vo-
lontairement très dimensionnés
(effectifs, outils informatiques et
vidéo etc.), une capacité d’ac-
cueil importante et une confor-
mité aux normes APSAD P3 et
aux règles de sécurité internes
du groupe ; un environnement
de travail qui allie les moyens
d’un groupe international tout
en gardant une culture de PME
en termes de relationnel tant vis-
à-vis de nos clients que de nos
collaborateurs et un savoir-faire
reconnu en termes de gestion
d’alarmes de toutes natures et
adapté à chaque besoin client.
SP. Quels sont vos objectifs ?JMP. Nous nous sommes fixés
deux objectifs. A l’horizon 2012,
faire connaître la marque Brink’s
dans la sphère télésurveillance
et asseoir notre position sur le
marché au travers de partena-
riats avec des installateurs et
prescripteurs. Et à l’horizon 2015,
un positionnement parmi les 10
premières entreprises de Télésur-
veillance sur le marché français.
SP. Quelles cibles privilégiez-vous ?JMP. Nous disposons de 2 sta-
tions de télésurveillance, une à
Sartrouville et l’autre à Toulouse,
habilitées APSAD toutes les
deux et totalement redondantes
en temps réel, ce qui nous per-
mets d’aborder l’ensemble du
marché et plus particulièrement.
Les particuliers, commerces et
PME par le biais de partenariats
avec des installateurs. C’est un
périmètre où se trouvent déjà
les acteurs principaux du métier
mais sur lequel nous souhaitons
rentrer pour faire connaître la
marque Brinks et le sérieux de
nos prestations. Nous avons à ce
titre développé des concepts de
vente et de prescriptions spécifi-
ques pour nos partenaires.
Le marché de l’industrie sensi-
ble. A titre d’exemple, Nous tra-
vaillons pour des entreprises spé-
cialisées dans la gestion de l’eau,
de l’énergie, etc. des contrats qui
présentent une vraie valeur ajou-
tée et pour lesquels Brink’s pos-
sède cette capacité à proposer
des prestations sur mesure en
termes technologiques.
Le marché du tracking et de la
sécurisation du travailleur isolé.
Ce marché est directement issu
de notre culture sécuritaire in-
terne : géo localisation et télé
surveillance de personnels itiné-
rants, gestion d’alarmes détresse
ou perte de verticalité assorties
d’une géo localisation.
Les prestations de tracking de
véhicules et de leurs remorques :
verrouillage à distance, arrêt du
véhicule, gestion de zones auto-
risées etc. et bien sûr la gestion
d’alarme détresse du chauffeur
toujours en géo localisation.
Ce type de prestation correspond
à une évolution du marché de la
télésurveillance et répond à un
réel besoin identifié aujourd’hui.
SP. Quel est votre principal fac-teur différenciant ?JMP. Le métier de Brink’s, c’est
d’être télésurveilleur et unique-
ment télésurveilleur. Nous ne
sommes pas et nous ne serons
jamais installateurs. C’est une
grosse différence par rapport à
beaucoup de nos confrères qui
se trouvent régulièrement en
compétition avec leurs réseaux
d’installateurs.
Cette volonté stratégique d’exer-
cer le métier dans lequel nous
sommes professionnels nous
permet d’offrir des solutions in-
novantes et l’assurance de rac-
cordements en toute sérénité.
SP. Quel est votre gros challenge ? JMP. Imposer Brinks en tant que
télésurveilleur dans les métiers
de la sécurité.
Brink’s France se positionne comme un acteur ambitieux du marché de la télésurveillance
STRATÉGIE
La sécurité,
Jean-Marc Prétetla connait bien
même très bien. Il a
fait toute sa carrière
dans des entrepri-
ses du secteur !
Une carrière qu’il
a débuté en 1986
pour rejoindre le
groupe AGSP en
tant que direc-
teur adjoint puis
directeur général
du groupe jusqu’en
1999. Son parcours
est ensuite jalonné
d’expériences chez
Vigitel – groupe
Chubb (Directeur
des Opérations TLS
de 1999 à 2002)
puis chez Fichet-
Bauche – groupe
Gunnebo (Président
Directeur Général
de Fichet-Bauche
Télésurveillance de
2002 à 2004), chez
Torann France, grou-
pe indépendant
spécialisé dans le
gardiennage et la
télésurveillance, où
il occupe le poste
de Directeur des
Opérations. Il a
rejoint le codir du
groupe Brink’s en
2010.
Brink’s France s’ouvre au marché de la télésurveillance. Le groupe affiche 30 ans d’expérience
dans ce domaine et a décidé de proposer une offre qui allie compétence, expérience et prix.
Eclairage avec Jean-Marc Prétet, Directeur de Brink’s Télésurveillance.
Instantanés
9Sécurité Privée
TECHNOMOBILE
Honeywell se lance dans les applis
Honeywell joue la carte
“applis” avec l’ajout d’une
nouvelle fonctionnalité d’accès
à distance pour téléphone
mobile à son enregistreur vidéo
numérique (DVR) HRDP H.264.
Cette nouvelle application de
visualisation à distance permet
aux utilisateurs de regarder une
vidéo en ligne sur leur iPhone®
Apple à partir des systèmes
de vidéosurveillance du DVR
HRDP H.264 de Honeywell.
Les utilisateurs téléchargent
l’application de visualisation
à distance à partir de l’iTunes
Store d’Apple et règlent les
paramètres de connexion. Puis,
simplement, ils sélectionnent
le DVR dans la liste déroulante
et cliquent sur Connect (se
connecter) pour regarder des
vidéos en ligne depuis leur
iPhone. Au lieu d’utiliser un
ordinateur et d’accéder à une
interface graphique ou à un na-
vigateur web pour se connecter
à l’application, la fonctionnalité
est dorénavant complètement
mobile. « Aujourd’hui, presque
tout le monde possède un
appareil mobile, remarque Sylvie
Gauthier, responsable des ventes
France chez Honeywell. Cette
nouvelle application permet à
toute personne possédant un
DVR HRDP H.264, une connec-
tivité Internet, et un iPhone, un
iPod touch ou un iPad, de voir
son bureau ou sa maison à tout
moment et de n’importe où, se-
lon la couverture réseau de son
appareil mobile. Nous espérons
également, dans un futur proche,
prendre en charge d’autres
systèmes d’exploitation pour
appareils mobiles afin d’accroître
les fonctionnalités d’accès à
distance. »
E.ON Benelux a exploité la
technologie de vidéosur-
veillance sur IP au-delà de son
rôle sécuritaire traditionnel afin
de renforcer l’efficacité des
opérations de production de
ses centrales de Rotterdam, aux
Pays-Bas. Grâce à la solution de
vidéo sur IP distribuée d’Indigo-
Vision, E.ON a élargi l’utilisation
de la surveillance dans deux
de ses centrales électriques de
manière à prendre en charge le
contrôle, la santé et la sécurité
du personnel, la logistique, ainsi
que la sécurité des installations
à l’échelle du site.
SITES SENSIBLES
Les centrales électriques plus efficaces grâce à une utilisation innovante de la vidéosurveillance sur IP
En matière de sécurité, la
réponse est oui. Pour Cossilys
21, « La Poste étant devenue la
Banque Postale, il était légitime
qu’elle se dote des mêmes
systèmes de surveillance que
les autres établissements. »
Les enregistreurs de la société
lyonnaise ont été retenus pour
équiper les 3 200 bureaux de
poste de taille moyenne et
grande pour les trois prochaines
années. Le système de vidéopro-
tection proposé par Cossilys 21
est particulièrement adapté aux
banques : il filme en direct, et
en haute qualité, tout ce qui se
passe dans l’agence postale et
offre un système de recherche
d’événement très efficace en
cas de besoin. De quoi rassurer
guichetiers et usagers quant à
d’éventuels risques d’incidents.
SÉCURITÉ ÉLECTRONIQUE
La Poste, une banque comme les autres ?
Transport Sûreté (TTS), spécia-
liste de la sûreté, et Citinnov,
spécialiste du contrôle d’accès
urbain, annoncent leur partena-
riat. L’objectif de cette colla-
boration : pouvoir développer
des compétences communes
et complémentaires. Face aux
différents besoins de sûreté, TTS
souhaite apporter des solutions
complémentaires à ses clients
en proposant des solutions sur
mesure, adaptées aux zones ur-
baines et aux institutions privées
et parapubliques.
RAPPROCHEMENT
Trafic Transport Sûreté (TTS) devient partenaire de Citinnov
Un agent de sécurité chez vous
en une heure, telle est la pro-
messe du nouveau site e-com-
merce lancé aujourd’hui par
Securitas, leader de la sécurité
privée sur le marché français.
L’initiative peut surprendre !
agentsdesecurite.fr est le pre-
mier site marchand à proposer
des prestations de surveillance
humaine. Besoin de sécuriser
un événement, une porte de
maison détériorée après un
cambriolage, un lotissement
de maisons lors du départ en
vacances des propriétaires, une
entreprise lors d’une panne du
système de télésurveillance,
Securitas s’engage à mettre en
place un ou plusieurs agents de
sécurité en une heure.
Destiné aux particuliers, aux
collectivités locales, aux
associations et aux entreprises,
ce site s’ouvre aujourd’hui
pour la région lyonnaise dans
quatre départements (Ain, Isère,
Loire, Rhône). Il sera étendu aux
principales villes de France d’ici
à la fin de l’année pour couvrir
l’ensemble du territoire.
ON LINE
Securitas lance le 1er site e-commerce de surveillance humaine
DÉFENSE
Evolynx sécurise les 3 bases militaires de l’armée française à Abu Dhabi !
Le système evolynx a été retenu par le ministère de la Défense pour
la sécurisation des Implantations Militaires Françaises aux Emirats
Arabes Unis (IMFEAU) connues aussi sous le nom de Bases Françai-
ses d’Abu Dhabi.
La réalisation des travaux concerne les 3 sites IMFEAU : la base na-
vale et de soutien à Port Zayed pouvant accueillir tous les bâtiments
de la Marine Nationale Française (sauf le porte-avions Charles
de Gaulle) ; la base aérienne d’Al Dhafra ; le Groupement Terre
implanté au sein de Zayed Military Camp.
{ MARS / MAI 201110 Sécurité Privée ‘‘Facts & Figures
Instantanés
STATISTIQUES
Une nouvelle version de “Cartocrime”
CartoCrime V2 est une nou-
velle version du portail web
géostatistique de l’Observatoi-
re national de la délinquance
et des réponses pénales plus
fluide et aux possibilités de
calculs enrichies.
Plus ergonomique et plus
fluide, elle permet d’extraire
plus facilement les données
relatives aux faits constatés.
www.cartocrime.net/Carto-
crime2/index.jsf
ASSOCIATIF
GEOS Protection rejoint l’ACOSE
Le 15 février 2011, GEOS
Protection, filiale du Groupe
GEOS, a rejoint l’Association
des Chauffeurs et Officiers de
Sécurité Européens, ACOSE
avec pour ambition de parti-
ciper à un regroupement de
professionnels de la protection
physique reconnu. « GEOS
Protection a toujours œuvré
pour une reconnaissance des
métiers de la sécurité et de la
protection de personnes, par
la mise en place de normes de
transparence, de compétence
et d’éthique » explique Xavier
Nolveau, directeur de Geos
Protection.
RECHERCHE
Morpho et Télécom ParisTech créent un laboratoire de recherche sur l’identité et la sécurité
Afin d’adresser les défis
technologiques associés à la
protection de l’identité et la
sécurité des données, Mor-
pho et Télécom ParisTech ont
décidé d’unir leurs forces de
recherche sous la forme d’un
laboratoire commun. Son nom :
« IDentity & Security Alliance,
The Morpho and Telecom Pa-
risTech Research Center ». Une
innovation lancée le 31 mars.
A suivre…
+ 27 %AXIS COMMUNICATIONS AFFICHE UNE CROISSANCE DE 27% EN 2010. EN 2010, L’INSTITUT IMS RESEARCH A IDENTIFIÉ AXIS COMME LE DEUXIÈME FOURNISSEUR MONDIAL DE CAMÉRAS DE SURVEILLANCE, TOUTES TECHNOLOGIES CONFONDUES. SON LEADERSHIP SE CONFIRME AVEC D’EXCELLENTS RÉSULTATS POUR L’EXERCICE 2010 AVEC 27% DE CROISSANCE SUR L’ENSEMBLE DE SES RÉGIONS ET UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 2 933 MSEK (SOIT 410 M USD).
CONSULTING
Renault consulte des experts
Carlos Ghosn a tranché. Le Pdg de Renault a confié à Alain
Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire des arts et
métiers, Éric Delbecque, chef du département sécurité écono-
mique de l’INHESJ (Institut National des Hautes Etudes de la
Sécurité et de la Justice) et Alain Juillet, conseiller du cabinet
d’avocats Orrick Rambaud Martel « une mission visant à établir,
après un dialogue approfondi avec les principaux responsables
en charge de ces questions et les institutions compétentes de
l’État et leurs responsables, le projet de refonte des outils nécessai-
res à la protection du patrimoine de l’entreprise ».
Interrogé sur RTL, Alain Bauer rappelle les objectifs de cette
mission. « L’idée forte, c’est que d’ici juillet nous ayons remis notre
copie, proposé un certain nombre de solutions et dialogués avec
la plupart des personnels cadres de Renault concernés, mais
aussi avec les organisations syndicales. »
« Les fichiers police, gendarmerie, justice,
pénitentiaire, santé ne sont pas connectés, le
logiciel FIJAIS est un outil intéressant mais per-
fectible, l’utilisation des informations du casier
judiciaire est probablement à repenser, les sys-
tèmes informatiques qui devraient permettre
une accélération de la diffusion des informa-
tions entre services ne sont souvent pas compa-
tibles. Nos concitoyens sont-ils prêts à accepter,
comme en Grande-Bretagne (loi Sarah) ou aux
États-Unis (loi Megan), que soit votée une loi
organisant la délation pour les délinquants
sexuels ? Nous ne le pensons pas.
En France, la relation aux fichiers est devenue
très difficile, presque schizophrène. À peine
crée-t-on un fichier qu’on met en place des
limites pour en diminuer l’efficacité. C’est un
constat. Comment dès lors organiser un partage
contrôlé mais immédiat des données ? »
Sylvie Feucher, commissaire de police, secrétaire général du
SCPN (syndicat des commissaires de la police nationale), La
Tribune du Commissaire, mars 2011.
11Sécurité Privée
EnthousiasteMICHEL HAVARD, DÉPUTÉ DE LYON, CONSEILLER MUNICIPAL DE LYON
Sur son site Internet, le député
considère la LOPPSI 2 comme
« une arme majeure au service
de la sécurité et contre les nou-
velles formes de criminalité ».
Extraits.
La loi (n°2011-267) du 14
mars 2011 d’orientation et
de programmation pour la
performance de la sécurité
intérieure (LOPPSI II), s’ins-
crit dans la continuité de la
première loi mise en œuvre
pour la période 2002-2007, qui
a permis de réduire le nombre
de faits constatés par la police
et la gendarmerie nationale de
12,8% soit 500.000 victimes de
moins, et de diminuer les actes
de délinquance de proximité
de 29,6%.
Cette loi fixe les grandes orien-
tations stratégiques en matière
de sécurité pour les prochai-
nes années.
Le texte contient une série de
mesures présentées comme
nécessaires pour permettre
aux forces de l’ordre de s’adap-
ter avec le maximum de réacti-
vité possible aux évolutions de
la délinquance. Mais cette loi
n’est pas limitée pour autant
à la police et la gendarmerie
nationale, puisqu’elle intègre
aussi la sécurité civile, et élargit
sa sphère de compétence en
s’intéressant en partie à la cy-
bercriminalité.
La loi modifie largement le
Code de la route, le Code pénal
et le Code de procédure pénale
ou encore le Code général des
collectivités territoriales. Elle
contient des dispositions per-
mettant d’encadrer les fichiers
d’antécédents judiciaires et
d’analyse sérielle, la vidéosur-
veillance, la sécurité routière
et des dispositions relatives à la
police municipale.
Pour aller plus loin :
www.michelhavard.fr
SceptiqueDOMINIQUE LEGRAND, PRÉSIDENT DE L’AN2V, ASSOCIATION NATIO-NALE DE LA VIDÉOPROTECTION
Pour les établissements publics
de petites et moyennes tailles
cherchant à se protéger, la cen-
sure de l’article 18 est un grand
pas en arrière. Elle aurait per-
mis, pour ceux qui l’auraient
souhaité, de mettre en œuvre
des dispositifs encadrés juri-
diquement par des personnes
morales de droit privé et de
déléguer le dispositif à des
personnes privées pour l’ex-
ploitation et le visionnage de la
vidéoprotection.
L’objectif d’une telle déléga-
tion de services était d’accroî-
tre l’efficacité de nos dispositifs
de vidéoprotection existants et
à venir.
En effet, pour des raisons évi-
dentes de coûts, la plupart des
acteurs publics ne peuvent pas
mettre en place une équipe
permanente (24h/24 7j/7)
pour traiter le flux d’images et
alerter en « temps réel » l’exis-
tence d’un délit en cours, ce
qui pour l’AN2V est un objec-
tif clé. La vidéoprotection est
donc reléguée à une « Vidéo-
aide_à_l’élucidation_du_lende-
main_matin » ce qui ne nous
semble pas correspondre à
l’attente des citoyens. Le trai-
tement des images en temps
réel, à distance, permet une
mutualisation optimale de
multiples lieux à vidéoprotéger,
et baissent les coûts d’exploita-
tion. Sans cette mutualisation
de moyens humains, on enre-
gistrera donc en aveugle, en
laissant les actes délictueux se
dérouler sous l’œil non-protec-
teur de la caméra.
Par ailleurs, lorsque des opé-
rateurs sont en place sur les
écrans de contrôle, contraire-
ment à l’idée reçue, le fait de
faire appel à des agents publics
locaux n’est pas du tout un
gage de garantie de respect de
la vie privée, à nos yeux, c’est
plutôt le contraire ; puisque des
personnes locales à la com-
mune, pour des dispositifs de
taille moyenne (exemple, ville
de 5000 habitants), connais-
sent un grand nombre de ci-
toyens qui déambulent sous
les caméras, alors que ce n’est
assurément pas le cas d’un PC
distant doté d’agents privés, et
situé sans nul doute à plusieurs
dizaines de kilomètres pour ne
pas dire centaines !
Enfin, la censure de l’article
18 nous écarte d’un espoir at-
tendu depuis longtemps : celui
d’avoir la possibilité d’enregis-
trer les abords d’un établisse-
ment (bijouterie, banque…).
Aucun droit donc d’authenti-
fier les personnes qui guettent
et/ou qui passent à l’acte sur
nos trottoirs, parfois de maniè-
re hyper violente : décidément,
les délinquants ont beaucoup
de droits et peuvent dormir
tranquille : La constitution pro-
tège leur anonymat !
RÉACTIONS
LOPPSI 2, dommages ou intérêts ?
Publiée au journal officiel le 15 mars, la toute nouvelle LOPPSI ne manque pas de susciter
des réactions, plus ou moins favorables… Illustrations.
RUMEURS ET CHUCHOTEMENTS
La CNIL va contrôler des acteurs de la vidéoprotection ?
La CNIL va rendre public son
programme de contrôles à venir
pour 2011. Selon le cabinet
d’avocats Bird&Bird, « l’accent
sera mis sur les acteurs de la
vidéoprotection. Une large série
d’inspections est donc à prévoir
parmi les acteurs de ce secteur.
Les entreprises qui n’opèreraient
pas dans la légalité s’exposeront
à des peines allant du simple
rappel à la loi, à des amendes
(jusqu’à 300 000€), voire des
poursuites sur le plan pénal. »
BILAN SANS PERSPECTIVES ?L’Élysée vient de publier une
plaquette intitulée “Quatre ans
d’action, mai 2007-mai 2011”. Un
bilan en 75 pages de quatre ans
d’actions du président Nicolas
Sarkozy dans tous les domaines :
politique, diplomatique, éco-
nomique et social. Le chapitre
« Protéger les Français » ouvre
l’ouvrage, signe que la sécurité
est encore et toujours une prio-
rité ? La présidentielle de 2012
n’est évoquée nulle part…
http://www.elysee.fr/president/
root/bank_objects/4_ans_d_ac-
tion.pdf
{ MARS / MAI 201112 Sécurité Privée
Facts & FiguresInstantanés
+ 45 %MOBOTIX AG RÉALISE UNE CROISSANCE DE 45% DE SON CHIFFRE D’AFFAIRES AU COURS DU PREMIER SEMESTRE DE L’EXERCICE 2010/11.LEADER DES SYSTÈMES DE SÉCURITÉ VIDÉO NUMÉRIQUE HAUTE RÉSOLUTION SUR IP, MOBOTIX PUBLIE LES RÉSULTATS FINANCIERS (COMPTES CONSOLIDÉS IFRS) DES SIX PREMIERS MOIS DE SON EXER-CICE FISCAL 2010/2011 (DU 1ER JUILLET AU 31 DÉCEMBRE 2010). APRÈS UN DEUXIÈME TRIMESTRE DE NOUVEAU EN FORTE HAUSSE ET PRÉSENTANT UNE CROISSANCE DE 47 % DU CHIFFRE D’AFFAI-RES, LE CHIFFRE D’AFFAI-RES GLOBAL DU PREMIER SEMESTRE A AUGMENTÉ D’ENVIRON 45 % ET EST PASSÉ À 34,6 MILLIONS D’EUROS (PAR RAPPORT À 23,9 MILLIONS D’EUROS L’ANNÉE PRÉCÉDENTE).
ENTREFILET
45 000 caméras en France fin 2011
Un peu plus d’un mois après
sa nomination, Claude Guéant,
ministre de l’Intérieur, affirme
ses choix en matière de vi-
déoprotection. Le ministre a
en effet déclaré à l’Assemblée
nationale qu’il souhaite voir
la France équipée de 45 000
caméras « à la fin de cette année».
35 000 caméras de vidéopro-
tection étaient initialement
prévues.
AUDIT
Valeo fait auditer sa sécurité
Jacques Aschenbroich (Valeo)
a commandé un audit de la
sécurité informatique et phy-
sique de son Groupe. L’équi-
pementier automobile avait
déjà revu toutes ses procédu-
res en 2005, après un vol de
documents par une stagiaire.
Une conséquence de l’affaire
Renault ?
RÉCOMPENSE
Appel à candidature pour le Prix Prévention Délinquance 2011
C’est parti ! Le FFSU (Forum
français pour la sécurité
urbaine) lance le Prévention
Délinquance 2011
Le thème retenu cette année
est : « Le sport, l’art et la scien-
ce au service de la prévention
de la délinquance des jeunes
». Vous êtes porteur d’une ac-
tion répondant à l’une de ces
es trois thématiques ? Lancez-
vous ! Vous pourrez remporter
10 000 € et devenir le candidat
unique de la France au Prix
Européen de Prévention de la
Criminalité.
Le Prix Prévention Délinquan-
ce est ouvert à toute collec-
tivité, association, organisme
privé et public.
La date limite de dépôt des
dossiers est fixée au 31 juillet
2011.
Pour en savoir plus :
www.ffsu.org
PREMIÈRE
Un label de qualité pourles entreprises de sécurité belges
L’APEG (Association Professionnelle des Entreprises de Gardien-
nage belge) vient de lancer le tout premier label de qualité pour
les services de gardiennage privé : le label SECURE QUALITY®.
Cette démarche innovante se fonde sur un constat de l’organi-
sation professionnelle qui considère que « Bien que notre pays
impose un cadre juridique très strict pour nos services, l’APEG
est persuadée que cette réglementation n’accorde pas encore
assez d’importance à la qualité des services de gardiennage.
Une qualité du service insuffisante en est encore trop souvent la
conséquence. »
Or, depuis 20 ans, le secteur privé du gardiennage a connu une
évolution considérable. Aujourd’hui, on ne peut que constater la
présence croissante du gardiennage privé dans la vie quotidien-
ne de chaque client (privé ou public) et de chaque citoyen. Un
développement qui entraîne une exigence de qualité toujours
plus forte. L’APEG a donc assorti le label d’une charte de qualité
destinée aux entreprises de gardiennage elles-mêmes, aux
clients, aux pouvoirs publics et, plus largement, à chaque citoyen.
Cette recherche de garantie de la qualité a également conduit
l’APEG à demander l’intégration des principes de la charte de
qualité dans la législation actuelle, considérant que « qualité
des services ne doit pas être réduite uniquement à des critères
techniques et quantitatifs. »
Pour tout savoir sur ce label innovant, vous pouvez consulter et
télécharger le document de référence publié par l’APEG :
http://www.apeg-bvbo.be/_Uploads/dbsAttachedFiles/BVBO_A5-
SecureQuality_LR_FR.pdf
RÉSEAUX SOCIAUX
LinkedIn franchit le cap des 100 millions d’utilisateursLinkedIn annonce qu’il vient de franchir la barre hautement
symbolique des 100 millions de comptes. Lancé en 2002, le ré-
seau professionnel aura mis 6 ans pour atteindre les 50 millions
d’utilisateurs mais 1 an et demi seulement pour doubler la mise.
Le site a atteint un rythme impressionnant puisque 1 million
de nouveaux inscrits rejoignent le réseau chaque semaine, soit
1 par seconde ! En France, la croissance est de 72% pour 2010
versus… 428% au Brésil…
13Sécurité Privée
T +33 1 42 79 22 49 F +33 1 45 38 68 58E [email protected] samsungsecurity.com
Samsung Techwin Europe LtdTour Maine-Montparnasse 33, avenue du Maine, 75755 Paris cedex 15
La SNB-7000 est la première d’une nouvelle génération de caméras mégapixel iPOLiS incorporant le processeur DSP WiseNet2 de Samsung, capables de produire des images en résolution Full HD 1080p.
Le processeur DSP WiseNet2 apporte un ensemble de fonctionnalités avancées aux applications de sécurité tout en minimisant l’utilisation de la bande passante. Par exemple, le codec intelligent de Samsung permet de sélectionner les zones critiques
d’une scène qui peuvent ensuite être transmises à une fréquence plus rapide que le reste. Conjugué à la compression H.264 de haut niveau et la possibilité de diffuser des flux vidéos simultanément en différentes résolutions, notamment des images Full HD (format 16:9) et jusqu’à 3 Mégapixels (format 4:3), cela donne à l’utilisateur un contrôle précis de la gestion des images.
La plage dynamique large produit des images bien équilibrées dans les scènes présentant un fort contraste entre les basses et hautes lumières, tandis que la troisième génération de la super réduction de bruit (SSNRIII) de Samsung élimine le bruit vidéo dans les basses lumières pour améliorer considérablement la qualité image tout en réduisant
les besoins en bande passante et en espace d’enregistrement.
La SNB-700, qui s’intègre de façon totalement transparente avec la gamme d’enregistreurs vidéos en réseau NVRs de Samsung, avec le logiciel d’enregistrement NET-i Ware et avec le logiciel de visualisation gratuit NET-i Viewer, est aussi totalement conforme à la norme ONVIF et compatible avec une multitude de solutions tierces de supervision
SAMSUNG CITY 5/D130
{ MARS / MAI 201114 Sécurité Privée
InnovationsInstantanés
L’offre de D-Link monte en gamme actuellement, avec la présenta-
tion des nouveaux dômes IP Mpeg4 DCS-6815 et DCS-6818 à zoom
optique 18x et 36x et filtre infrarouge amovible, ainsi que de nou-
velles solutions de stockage. Les dômes PTZ possèdent une plage
dynamique large et sont adaptés pour l’intérieur et l’extérieur
(IP66). Ils ajustent la vitesse des mouvements en fonction du fac-
teur de zoom, afin de conserver une bonne lisibilité des images.
Les ShareCenter Pro sont des solutions de stockage réseau unifié
NAS/iSCSI simples à administrer pour l’enregistrement, le partage
la sauvegarde et la protection des données stratégiques comme
les images de vidéosurveillance, qui peuvent être dupliquées sur
un site distant.
Chez Acti, l’accent est mis sur
la mise au point automatique
contrôlée par un processeur
ISP sur les nouveaux modèles
de la gamme KCM, les KCM-
5211 à 4 Mp en boîtier avec
zoom 18x, KCM-5311 HD 720p
en boîtier avec zoom 35x, ainsi
que le dôme fixe KCM-7211
à 4 Mp avec zoom 3,6x. Une
nouvelle version 2.1 du logiciel
Floor Plan Creator accepte
l’importation de plans dessinés
et au format AutoCad.
A noter chez Samsung la
nouvelle caméra tube SCO-
2370 fournie tout-en-un avec
son zoom optique 37x dans
un caisson étanche IP68 et
pré-câblée pour une installa-
tion rapide, ainsi que le dôme
intérieur varifocal SCD-2080R
équipé de Leds infrarouges
éclairant à 20 m et d’un DSP
pour des traitements avancés
d’amélioration d’image.
Chez CNB, la nouvelle caméra
analogique jour/nuit CCM-21VF
à 600 lignes TV en couleur
possède un objectif varifocal
intégré dans un boîtier très
stylisé. Sa technologie d’infra-
rouge intelligent utilise deux
Leds infrarouges en modulant
leur intensité ainsi que la
sensibilité infrarouge de la
caméra suivant la distance des
objets afin de ne générer que
des images équilibrées, non
«grillées» et moins bruitées, ce
qui en plus nécessite moins de
place pour les enregistrements.
Les Leds de technologie SR –
Solid Reflective – équivalent
chacune à 10 Leds infrarouges
conventionnelles et éclairent
jusqu’à 25m. Elles chauffent
également moins et durent plus
longtemps.
Vidéo : nouvelles LedsParmi les
tendances les plus
marquantes, qui
se confirment
ou émergent : la
disponibilité de
plus en plus large
de caméras de
petite taille qui ont
tout des grandes,
et l’arrivée de
produits plus
particulièrement
conçus pour
certaines
applications grâce à
des fonctionnalités
logicielles
spécifiques. En
contrôle d’accès,
la génération
IP permet de
nouveaux services.
Les nouveautés du trimestre
Voir également l’article sur les
nouveautés adaptées à la vidéo-
protection urbaine en page 54, qui
présente des produits particuliè-
rement adaptés à la VPU, et non
exclusivement à celle-ci.)
Honeywell a annon-
cé la disponibilité
d’une nouvelle fonc-
tionnalité d’accès à
distance sur iPhone
pour ses DVRs de
la gamme Perfor-
mance HRDP H.264
reliés à Internet. Il
suffit de téléchar-
ger une application
de visualisation à
partir de l’iTunes
Store, de renseigner
les paramètres de
connexion et de se
connecter au DVR
en mobilité.
PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ
15Sécurité Privée
Chez Castel, la nouvelle gamme
Ipesens de contrôle d’accès full
IP permet de gérer 2 portes en
version Ipesens Duo ou 1 porte
en version Ipesens Compact,
qui représentent des solutions
économiques bien adaptées
aux environnements des PME-
PMI, en utilisant les réseaux
IP déjà existants. Elles embar-
quent un serveur web convivial
et intuitif évitant l’installation
de logiciel, et permettant des
mises à jour aisées en IP et une
gestion et une maintenance
à distance, ainsi que l’envoi
de messages d’alerte par mail.
Jusqu’à 5000 badges en 100
groupes sont gérés selon 20
plages horaires, avec possibilité
de lecture de code en renforce-
ment des badges. Des messages
vocaux et visuels par leds
sur les lecteurs peuvent être
gérés par ces centrales pour
l’accessibilité aux personnes
handicapées.
Mobotix et son partenaire Ivès proposent une
nouvelle offre de portier vidéo connecté basée sur
le portier vidéo Mobotix T24 à caméra hémisphé-
rique, et intégrant la plateforme de services vidéo
djanah d’Ivès. Cette solution de surveillance et de
protection des accès, couplée à un abonnement et
ciblant les immeubles collectifs et les entreprises,
est facile à configurer. La plateforme djanah assure
des services de répondeur vidéo pour chaque
logement ou bureau, de communication vidéo
entre tous les postes, ainsi que de vidéoconference
interne pour les entreprises. Des vidéos peuvent
également être automatiquement enregistrées sur
détection de mouvement devant la porte. Le pro-
priétaire absent peut effectuer des levées de doute
vidéo via un smartphone Android ou iPhone, et
ouvrir la porte ou faire fuir un intrus. Mobotix si-
gnale par ailleurs la disponibilité de sa caméra hémishérique Q24
en version noire pour plus de discrétion dans certains environne-
ments sombres.
Contrôle d’accès : IP et services
��Sûreté maritime :
��Sûreté portuaire* :
��Sûreté aéroportuaire :- Ingénierie de sûreté : Etudes, audits, rédaction de procédures ;- Protection des aéronefs (détection à bord, garde) ;- Protection des vols commerciaux ou privés (présence à bord d’agents spécialisés) ;- Formation d'agents de sûreté : Personnel navigant & technique ;- Gestion de crise.
- Evaluation et rédaction des plans de sûreté : Port Facility Security Assessment, Port Security Plan, Port Facility Security Plan- Mise en conformité aux normes ISPS- Formation ISPS
Port Facility Security Officer, Company Security Officer- Gestion de crise.
- Evaluation et rédaction des plans de sûreté : Ship Security Assessment, Ship Security Plan ;- Sécurisation d’activités offshore ;- Accompagnement et sécurisation de navires ;- Formation ISPS Ship Security Officer.
Contact : GEOS9 bis, rue Delerue92 120 Montrouge - FranceTél. : 01 46 12 04 04 - Fax : 01 46 12 95 96e-mail : [email protected]
GEOSGESTION DES RISQUESA L'INTERNATIONAL
www.groupegeos.com
*GEOS est habilité OSH (Organisme de sûreté habilité) par le Ministère des Transports **GEOS a été agréé centre de formation maritime par la DRAM Normandie
{ MARS / MAI 201116 Sécurité Privée
Le nouveau dôme réseau fixe
Axis P3346, qui possède une
résolution de 3 Mp, est le pre-
mier dôme fixe du marché à
bénéficier du système P-Iris qui
améliore la qualité image grâce
à un réglage fin du diaphragme,
pour optimiser la profondeur
de champ, la résolution de l’ob-
jectif et la lumière reçue. Il peut
générer des flux HDTV 1080p
(Full HD) à 30 ips, et permet
d’extraire de l’image globale
un flux H 264 de jusqu’à 8 zo-
nes de vues PTZ simultanées,
toutes ces vues pouvant être
nettes grâce au contrôle de
la profondeur de champ via
le P-Iris. Axis vient également
avec le M5014 de présenter le
plus petit dôme PTZ et HDTV
720p existant, assez compact
pour tenir dans la main et
particulièrement bien adapté
aux commerces et aux hôtels
et restaurants en permettant
de changer de champ lors des
modifications d’agencement.
Les M5013 et M5014 permettent
aussi une détection audio en
dehors des heures d’ouverture.
Maxxess, éditeur de la plate-
forme de gestion de sécurité
eFusion, a présenté un nouveau
service eMobile de messagerie
critique sur smartphone, qui
s’intègre dans eFusion et qui
a été conçu pour améliorer
la réactivité et l’efficacité des
organisations en offrant une
connectivité simultanée à l’en-
semble d’une équipe mobile,
particulièrement utile pour les
informations d’urgence et les
instructions de gestion de crise.
Le service eMobile garantit la
transmmission des messages et
que toutes les réponses et les
demandes d’assistance soient
bien suivies. Un service de PTI
et d’alerte sous contrainte est
également assuré avec géolo-
calisation, ainsi qu’un service
d’enquêtes en temps réel pour
vérifier qui peut être immédia-
tement disponible pour une
action ou un dépassement
d’horaire, par exemple. Initiale-
ment disponible sur Blackberry,
eMobile le sera prochainement
sur Android, Windows Phone et
iPhone.
Des premières chez Axis
Communications d’urgence sur smartphones
Focus sur les nouveautés les plus marquantes
InnovationsInstantanés
AVS Electronics arrive sur le
marché des générateurs de
brouillard opacifiants, qui se
déclenchent sur détection
d’intrusion pour protéger les
biens de façon dynamique.
Le nouveau modèle Foggy est
géré par un système de contrô-
le qui ne l’active qu’en cas de
réel besoin. Une connexion
série RS485 permet la com-
munication avec les centrales
Xtream de AVS, et un système
de double approbation limi-
tera le déclenchement aux
alarmes confirmées par une
détection dans l’environne-
ment d’action. Un volume de
200 m3 est saturé de brouillard
en 20 secondes, et une dif-
fusion intermittente peut en
entretenir la densité. Une carte
GSM optionnelle permet de
gérer l’état du système et de
recevoir les informations tech-
niques de contrôle par simple
SMS. Le boîtier est disponible
en 3 couleurs : anthracite, gris
et blanc.
Pour l’intrusion
Chez Milestone le nouveau kit
de dévelopement logiciel MIP
SDK 1.0 est disponible pour
faciliter l’intégration par les
partenaires de solutions et
produits tiers avec les logiciels
de gestion vidéo XProtect et
l’interface utilisateur XProtect
Smart Client. Le SDK est basé
sur une architecture inédite à
plug-ins qui permet de réutili-
ser des composants logiciels
existants, de développer plus
rapidement et d’assurer une
compatibilité ascendante. Il est
fourni avec une bibliothèque
de modèles et d’échantillons
de codes, et prend en charge
une multitude de méthodes
d’intégration. Le MIP SDK 1.0
est compatible avec XProtect
Corporate 4.0, qui a été lancé
en version définitive.
Nouvelles versions en supervision vidéo
Chez Genetec, la version 4.7 de
la solution Omnicast dispose
d’une liste accrue de compa-
tibilité et inclut de nouvelles
fonctionnalités comme le
téléchargement sur demande
de la vidéo stockée sur une
caméra ou un encodeur, la sim-
plification de l’inscription des
nouveaux matériels lors d’une
installation, la prise en charge
du protocole sécurisé https de
certaines caméras, et la prise
en charge et la gestion de la
fonctionnalité de détection de
passage pour les caméras Axis,
ainsi qu’une nouvelle interface
cartographique interactive Plan
Manager de contrôles basés sur
les plans d’un ou de plusieurs
sites, importés de nombreux
formats et pouvant être intégrés
à des SIG.
17Sécurité Privée
Le nouveau dôme réseau SND-
3080C de Samsung innove par
sa conception spécifique pour
les applications orientées vers
le comptage de personnes
et le suivi des parcours des
clients dans les secteurs de
la distribution, des transports
et des établissements rece-
vant du public. Pour cela des
algorithmes de comptage de
personnes ont été intégrées
aux fonctionnalités d’analyse
vidéo du dôme SND-3080C.
Ils fonctionnent en traçant
simplement une ligne virtuelle
ou une zone dans une partie
du champ. Le dôme se charge
ensuite de compter le nombre
de personnes qui franchissent
la ligne ou pénètrent dans la
Un dôme conçu pour le comptage
zone, et les données peuvent
ensuite être transmises aux
formats XML ou CSV, auto-
matiquement à intervalles
au choix. Il s’agit d’un dôme
H.264, PoE et hybride – à sor-
ties réseau et analogique – en
résolution 4CIF et disposant
d’une plage dynamique large.
Chez March Networks, les
nouveaux mini dômes VideoS-
phere MegaPX NanoDome
(fixe) et VideoSphere WDR
MiniDome (PTZ) disposent
d’un capteur de grande taille
de 1/2,7 pouces pour des flux
Full HD 1080p de bon rapport
signal/bruit à 30 ips, en H264
et Mjpeg, le NanoDome fixe
autorisant des flux PTZ virtuels
à l’intérieur du champ global.
La discrétion de ces dômes
de petite taille
répond bien
aux besoins des
surfaces de vente.
Le nouveau mini
encodeur Edge1
peut produire
jusqu’à 2 flux
D1simultanés en
H264, Mpeg4 ou
Mjpeg. Ces 3 équi-
pements d’extrémité de réseau
peuvent stocker les images
localement sur une carte
mémoire microSDHC ou bien
vers un NAS, pour assurer une
redondance en cas de panne
de réseau, leur fonctionnalité
de Shadow Archiving per-
mettant alors d’accéder aux
images en toute transparence
et de les réintégrer facilement
dans les archives.
La maxi-tendance du mini
{ MARS / MAI 201118 Sécurité Privée
Rendez-vousInstantanés
GÉOPOLITIQUE
L’entreprise face à la crise2, 4 ET 16 MAI, IRIS, PARIS
Louis Caprioli, directeur de la
sécurisation du développe-
ment à l’international, inter-
viendra auprès des étudiants
de l’IRIS, Institut de Relations
Internationales et Stratégiques,
les 2, 4 et 16 mai sur « l’entre-
prise face à la crise ».
TECHNO
L’informatique de production, talon d’Achille des entreprises11 MAI 2011, DE 8H30 À 10H30, CDSE, PARIS
Présentation par Philippe Da-
vadie, ministère de l’Intérieur
et José-Patrick Boé, responsa-
ble de la sûreté de l’informa-
tion du Groupe Michelin.
Les entreprises sécurisent de
plus en plus leur informati-
que de gestion (paie, RH, site
internet, courrier électroni-
que) mais ne semblent pas
avoir suffisamment pris en
compte, voire délaissent, la
sécurisation leur informatique
de production. D’une manière
générale, et encore plus depuis
l’épisode Stuxnet où des
SCADA ont été la cible d’atta-
que informatique, on peut se
demander si cette politique ne
constitue pas une faille de sé-
curité. Quelles en sont alors les
conséquences possibles pour
l’entreprise (accidents, retards
ou altération de la production,
risque image, etc.) ? Comment
s’en prémunir ? Une entreprise
est-elle vraiment protégée si
elle ne prend pas en compte
la sécurité de ses systèmes de
contrôle des processus ?
Pour en savoir plus :
FOCUS
Rencontres régionales de la vidéoprotectionTOUTE L’ANNÉE SUR TOUTE LA FRANCE
La vidéoprotection est un outil complémentaire qui permet aux
villes équipées de dissuader le passage à l’acte, de réagir aux
événements et d’améliorer l’élucidation de manière significative.
De plus, c’est aujourd’hui une technologie acceptée par nos
concitoyens : selon plusieurs sondages récents et concordants,
les français sont favorables à la vidéoprotection !
Toutefois, l’efficacité de la vidéoprotection dépend grandement
de la parfaite maîtrise de toutes les composantes stratégiques,
organisationnelles, technologiques, financières, juridiques et
éthiques du dispositif.
L’association nationale de la vidéoprotection et France Action
Locale s’associent pour vous apporter les informations indispen-
sables sur tous ces aspects lors d’une journée de formation sur la
vidéoprotection, organisée près de chez vous !
Inscrivez dès à présent la date de la rencontre la plus proche
dans votre agenda !
Chaque « Rencontre régionale de la vidéoprotection » vous
permettra d’obtenir les réponses à toutes vos interrogations !
Important : Cette rencontre
entre dans le cadre du droit à
la formation des élus locaux
(loi n°92-108, art. 2123-12 du
CGCT) et des agents territo-
riaux. France Action Locale
satisfait aux prescriptions de
la loi du 12 juillet 1972 pour
la formation des agents et des
collaborateurs de cabinet et
est agréée par le ministère de
l’Intérieur pour la formation
des élus locaux en application
de la loi du 3 février 1992.
Renseignements et
inscription
France Action Locale -
Groupe Demos
Tel : 01 44 94 87 88
www.inform-elu.com
19Sécurité Privée
BUSINESS ET STRATÉGIE
ESM, European Security and Safety Meetings11 ET 12 MAI, EUREXPO, LYON
En 2011, ABE, 1er organisateur
de conventions d’affaires en
Europe et Eurosatory, salon
leader mondial de la Défense
et de la Sécurité terrestres
unissent leurs forces pour
organiser conjointement ESM.
Parmi les conférences proposées :Mercredi 11 mai 2011
10h10 - 10h40. « Vidéopro-
tection des entreprises, des
collectivités : quelles sont les
stratégies réellement envisa-
geables ? ». Avec Dominique
Legrand, Président de l’AN2V,
Association nationale de la
vidéoprotection.
Jeudi 12 mai 2011
11h20 - 12h20. « Sécurité Pri-
vée / Sécurité Publique : Com-
plémentarité et non concur-
rence » avec Claude Tarlet,
président de l’USP, Union des
entreprises de sécurité privée,
Jean-Paul Nury, secrétaire
général adjoint de SYNERGIE
OFFICIER, Jean-Claude Delage,
secrétaire général d’ALLIANCE
POLICE NATIONALE et José
Razafindranaly, SCPN, Syndicat
des commissaires de la Police
nationale.
14h35 - 15h35.Table-ronde :
La mise en œuvre du CNAPS
Avec Jean-Louis Blanchou,
délégué interministériel à la
Sécurité Privée, Claude Tarlet,
président de l’USP, Michel
Ferrero, président du SNES,
Philippe Franquet, président
du GPMSE.
Pour tout savoir sur
cette manifestation !
www.esmeetings.fr
Pour sa 6e édition, ESM se
tiendra à Lyon, ville à son
image, dynamique et ouverte
à l’international. ESM est
l’unique convention d’affai-
res européenne qui réunit
dans un espace convivial les
meilleurs experts internatio-
naux (fournisseurs de solu-
tions et donneurs d’ordres)
en rendez-vous individuels,
pré-programmés et ciblés. C’est
l’occasion de découvrir les
dernières solutions de la pré-
vention et gestion des risques,
les technologies de pointe
pour la protection des biens et
des personnes.
{ MARS / MAI 201120 Sécurité Privée
Décryptage
Il y a presque un an le
signataire de cette rubrique
envisageait avec un
optimisme raisonnable les
possibilités de délégation
de la vidéoprotection
de la voie publique
aux opérateurs privés
prévues par le projet
de loi dit Loppsi II. En
effet, les ouvertures
de la jurisprudence
administrative,
l’encadrement juridique de
ces extensions, l’absence
d’opposition du Sénat,
pouvaient laisser augurer
l’introduction de ces
dispositions en droit positif.
La décision du Conseil
Constitutionnel du 11 mars
2011 en censurant cette
disposition phare de la loi
a sonné le glas de la co-
production de la
vidéoprotection.
article 18 2b et c de
la loppsi II prévoyait
d’une part une modification du
III de l’article 10 de la loi du 21
janvier 1995 permettant à des
agents d’une société gérant un
système de vidéoprotection
pour le compte d’une personne
publique de visionner des ima-
ges prises sur la voie publique et,
d’autre part, par une modifica-
tion du II de l’article 10 précité,
aux personnes morales de droit
privé de mettre en œuvre sur la
voie publique un système de vi-
déoprotection aux fins d’assurer
la protection des abords de leurs
bâtiments et installations dans le
cas où ces lieux seraient expo-
sés à des risques terroristes ou
particulièrement exposés à des
risques d’agression ou de vol.
Jusqu’à présent, cette dernière
possibilité était limitée à la pré-
vention du risque terroriste et
aux abords immédiats.
Plusieurs arguments militaient
en faveur d’une extension du
champ des personnes auto-
risées à visionner les images.
D’une part, le développement
de la vidéosurveillance néces-
site de créer des centres de su-
pervision des images communs
à plusieurs personnes publiques
ou privées afin de favoriser la
continuité territoriale des espa-
ces vidéosurveillés. Ainsi, une
commune pourrait avoir accès
à l’ensemble des images pro-
venant de caméras implantées
dans des banques, des centres
commerciaux, des transports pu-
blics. D’autre part, cette « priva-
tisation » de la vidéoprotection
permet de diminuer les coûts
de développements en les mu-
tualisant.
Les craintes suscitées par une
telle extension et sans doute la
conscience d’une possible cen-
sure du Conseil constitutionnel
explique les garanties instituées
par le législateur.
Le recours à la délégation sup-
pose le recours à une conven-
tion type définie par décret après
avis de la commission nationale
de vidéoprotection.
Les agents privés chargés du vi-
sionnage sont soumis à la procé-
dure de contrôle de moralité et
de compétence professionnelle
instituée par la loi n°83-629 du
12 juillet 1983 réglementant les
L’
activités de sécurité privée.
Ces agents sont soumis au secret
professionnel. Les salariés de
la personne privée n’ont accès
qu’aux images et non aux enre-
gistrements de celles-ci.
LA CENSURE DU CONSEIL CONSTITUTIONNELSaisi par 60 députés et 60 séna-
teurs, le Conseil constitutionnel
dans une décision remarquée
du 10 mars 2011 a censuré
plusieurs dispositions de la loi
d’orientation et de programma-
tion pour la performance de la
sécurité intérieure et notamment
celles de l’article 18.
Pour déclarer ces dernières dis-
positions contraires à la Consti-
tution, le juge constitutionnel
invoque l’article 12 de la Décla-
ration de 1789 selon lequel : « La
garantie des droits de l’homme
et du citoyen nécessite une force
publique : cette force est donc ins-
tituée pour l’avantage de tous, et
non pour l’utilité particulière de
ceux auxquels elle est confiée. »
Il considère que la combinaison
des dispositions déférées per-
Stop ou encore ?VIDÉOPROTECTION
Décryptage
PAR XAVIER LATOUR, MAÎTRE DE CONFÉRENCE EN DROIT PUBLIC, UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES,
DIRECTEUR DE LA LICENCE POFESSIONNELLE «SÉCURITÉ DES PERSONNES ET DES BIENS» ET
PIERRE MOREAU, AVOCAT SPÉCIALISÉ
21Sécurité Privée
{mettant à la fois de déléguer à
une société de vidéoprotection
le visionnage de la voie publi-
que et d’autoriser une personne
morale de droit privé à faire sur-
veiller les abords de ses instal-
lations conduit « à investir des
personnes privées de missions de
surveillance générale de la voie
publique et à rendre « possible
la délégation à une personne pri-
vée des compétences de police
administrative générale inhéren-
tes à l’exercice de la « force pu-
blique » nécessaire à la garantie
des droits . »
UNE DÉCISION, TROIS CONSÉQUENCESL’apport de cette décision est
triple.
D’une part, elle constitue la pre-
mière illustration d’une censure
sur le seul fondement de l’article
12 de la Déclaration des droits
de l’homme.
D’autre part, elle se prononce
pour la première fois sur la facul-
té offerte par la loi aux personnes
privées de mettre en œuvre des
systèmes de vidéoprotection sur
la voie publique.
Bien que soumise au contrôle du
Conseil constitutionnel, la loi du
22 janvier 2006 permettant no-
tamment aux personnes privées
d’installer un dispositif de vidéo-
protection sur la voie publique
dans les lieux exposés à des actes
de terrorisme n’avait pas fait l’ob-
jet d’un contrôle sur ce point.
Enfin, le Conseil constitutionnel
s’est prononcé pour la première
fois sur la possibilité pour une so-
ciété d’exploiter un dispositif de
vidéoprotection ou de visionner
les images sur la voie publique
pour le compte des personnes
publiques.
UNE DÉCISION CONTESTABLE…Cette décision nous paraît
contestable à plus d’un titre.
D’une part, si la possibilité pour
une personne privée d’installer
un dispositif de vidéoprotection
sur la voie publique peut sus-
citer des interrogations ou des
réserves, celles l’autorisant à se
voir déléguer par une personne
publique l’exploitation d’un dis-
positif de vidéoprotection ou de
visionner les images prises par
l’autorité publique sur la voie
publique ne constitue pas une
privatisation des missions de
souveraineté, sauf à retenir une
conception extensive de la no-
tion de la police administrative.
En effet, ni l’exploitation d’un
système, ni le visionnage d’ima-
ges ne confèrent un pouvoir de
contrainte à l’opérateur privé ou
ses salariés, mais seulement la
possibilité, ouverte à tout citoyen,
de signaler à l’autorité compé-
tente des situations anormales.
Le Conseil n’a pas jugé utile de
s’expliquer sur la possibilité de
séparer la surveillance de l’inter-
vention. Cela est regrettable. La
première peut être détachée de
la seconde.
A en suivre le Conseil consti-
tutionnel, la délégation à des
agents de sécurité privée des
contrôles aéroportuaires tombe-
rait sous le coup de sa censure.
Sa position crée de l’insécurité
juridique, rien n’excluant qu’il
soit saisi par l’intermédiaire de
questions prioritaires de consti-
tutionnalité qui viendraient re-
mettre en cause des dispositifs
existants. En outre, la rigidité de
sa position conduit à faire per-
durer des situations locales peu
satisfaisantes (agents munici-
paux parfois mal formés, contrat
de délégation au secteur privé à
la légalité contestable).
… FACE À DES GARANTIES SUFFISANTESD’autre part, l’existence d’une
convention cadre, soumise à
l’agrément du préfet, le contrôle
de la moralité des agents, leur
soumission au secret profession-
nel, l’impossibilité de procéder à
un visionnage d’enregistrement
des images constituent, à notre
sens, des garanties suffisantes
pour prévenir d’éventuelles dé-
rives et prévenir ainsi efficace-
ment les potentielles atteintes
aux libertés individuelles.
La possibilité offerte à des per-
sonnes privées d’installer des
dispositifs de vidéosureveillance
afin de prévenir le terrorisme ou
les risques d’agression ou de vol
aurait mérité une analyse plus
fine.
S’agissant de la prévention du
terrorisme, la seule extension
réalisée par les dispositions ju-
gées contraires à la Constitution
réside dans la possibilité de
filmer les abords des lieux qui
y sont exposés et non plus les
seuls abords immédiats.
La rédaction antérieure résultant
de la loi du 21 janvier 2006 relati-
ve à la prévention de la menace
terroriste n’avait pas été jugée
contraire à la Constitution, dès
lors l’extension du périmètre vi-
déosurveillé au-delà des abords
immédiats ne méritait pas à
notre avis une censure constitu-
tionnelle, ou à tout le moins cel-
le-ci aurait mérité d’être motivée.
En revanche, il est permis d’ap-
prouver la censure constitu-
tionnelle des dispositifs de vi-
déoprotection filmant l’espace
public afin de prévenir le vol ou
les agressions, les justifications
apportées par le gouvernement
dans son mémoire en défense
(effet préventif de la vidéopro-
tection, enclavement des bâti-
ments) n’emportant pas néces-
sairement la conviction.
UNE VISION DATÉE…Au final, la décision du Conseil
constitutionnel nous semble té-
moigner d’une vision datée de
de la souveraineté et des compé-
tences régaliennes et d’une pré-
vention dépassée à l’égard de la
vidéoprotection, par ailleurs de
mieux en mieux acceptée par le
corps social.
A l’heure de la coproduction de
sécurité, de la nécessité d’une
continuité territoriale de la vi-
déoprotection sans distinction
des espaces publics et privés,
dans un contexte de contrainte
budgétaire, la condamnation de
la délégation de la vidéoprotec-
tion aux opérateurs privés at-
teste d’une conception passéiste
des fonctions régaliennes que
l’Etat n’a plus les moyens d’as-
sumer seul. Cette conception est
d’autant plus regrettable qu’elle
est affirmée plus que démon-
trée. On aurait attendu des Sages
qu’ils n’esquivent pas un débat
dans lequel le juge administratif
n’a pas hésité à s’engager.
Au demeurant, la censure consti-
tutionnelle contredit le dévelop-
pement de la vidéoprotection
dont le principe est approuvé
par l’article 1er de la loi pour-
tant validé par le juge constitu-
tionnel.
Si la vidéoprotection a gagné la
bataille de l’opinion, il lui reste
pour se développer à gagner
celle du droit.
{ MARS / MAI 201122 Sécurité Privée
Sûreté aéroportuaire. Les aéroports sont des lieux particulièrement sensibles qui requièrent une protection spécifique.
Brink’s apporte cette protection et la maintient toujours à son plus haut niveau grâce à ses technologies innovantes et ses
compétences sans cesse développées : contrôle de l’enregistrement et de l’embarquement des passagers, inspection des
soutes et filtrage du personnel de bord, sécurité des aéronefs, contrôle du fret renforcé par des rondes de surveillance et, enfin,
contrôles documentaires. Brink’s contribue ainsi à la sûreté des aéroports et à la sérénité des passagers.
Effets spéciaux by Brink’s
www.brinks.fr
23Sécurité Privée
ZONES D’ÉCHANGES, LES PORTS ET LES AÉROPORTS SONT, PAR NATURE, DES ZONES SENSIBLES. DES ZONES PARTICULIÈREMENT EXPOSÉES AUX RISQUES TERRORISTES. MAIS PAS SEULEMENT. VOLS, TRAFICS EN TOUS GENRES ET AUTRES MALVEILLANCES MENACENT QUOTIDIENNEMENT CES ESPACES. PAR AILLEURS, LA MENACE TERRORISTE S’ACCENTUE, ENTRAINANT UNE ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION ET UN RENFORCEMENT DES CONTRÔLES ALORS MÊME QUE LES DÉPLACEMENTS SONT EN CONSTANTE AUGMENTATION (PRINCIPALEMENT DANS L’AÉRIEN). UNE ÉQUATION QUI MET EN ÉVIDENCE LES NOUVEAUX ENJEUX SÉCURITAIRES ET LES PRESTATIONS NOUVELLES ADOPTÉES PAR LES ACTEURS DE LA SÛRETÉ POUR Y RÉPONDRE. ENQUÊTE.
DOSSIER RÉALISÉ PAR SANDRINE LEGRAND-DIEZ, RÉDACTEUR EN CHEF
PORTS ET AÉROPORTS
Des espaces à haut risque
{ MARS / MAI 201124 Sécurité Privée
Grand témoinEn couverture
Sécurité Privée. Le port de Mar-seille est le premier port de France. Comment se classement est-il défini ?Jean-ClaudeTerrier. Les ports
se classent et se comparent
en fonction du tonnage glo-
bal de marchandises qui tran-
sitent par leurs installations.
Nous sommes le premier port
de France, nous étions le qua-
trième port européen et nous
avons rétrogradé d’une place
mais nous restons le premier
port de méditerranée.
SP. En quoi ce site est-il différent des autres ports de France et d’Europe ? Quelles sont ses prin-cipales caractéristiques ?JCT. D’abord, il est là depuis
2600 ans. Il y a une forte pro-
portion de trafic lié aux hy-
drocarbures (Marseille est le
3e port mondial pour le trafic
des hydrocarbures derrière
Rotterdam et Houston). C’est
un port qui a de remarquables
atouts mais également quel-
ques points faibles comme le
manque de fiabilité sociale qui
n’a pas permis de le valoriser
au mieux jusqu’à ce jour.
SP. Quelles sont les principales activités du Port ?JCT. Nous sommes un port glo-
bal avec une forte prédomi-
nance pour le trafic d’hydro-
carbure. Le port de Marseille
fournit environ 40% des appro-
visionnements bruts d’hydro-
carbures du marché national.
Sur ce marché, nous assistons
à une lente érosion tendan-
cielle des imports de brut. Pour
la compenser, nous avons des
ambitions fortes dans le gaz
naturel liquéfié (GNL) dont on
pense que c’est une énergie
qui va croître dans le panier
des différentes énergies. Il y a
deux manières de faire arriver
du gaz, soit par les pipelines,
Jean-Claude Terrier
est directeur général
du Grand Port
Maritime de Marseille
depuis deux ans et
demi. A la tête du
premier port de
France, il explique
son approche en
matière de sécurité et
de sûreté et exprime
ses ambitions pour
redonner au port de
Marseille une place
stratégique en Europe.
Entretien.
soit par la mer. Le gazoduc
c’est bien mais certains enjeux
géostratégiques peuvent nous
mettre en difficulté du jour au
lendemain. L’avantage du GNL
«maritime» c’est qu’il vient de
plusieurs endroits différents,
aussi bien du Qatar, d’Afrique,
d’Amérique du Sud, de Norvè-
ge : cela diversifie les sources
d’approvisionnement.
Le port de Marseille draine éga-
lement des céréales (1 million
de tonnes, en croissance rapi-
de). Le conteneur occupe une
place notable et confirme sa
progression avec +9% en 2010
; une performance supérieure
à celle des ports d’Europe du
Sud (+7,7%).
Et puis, bien entendu, le trafic
passager avec un développe-
ment sensible de la croisière.
C’est une activité assez récente
mais qui affiche une croissance
‘‘Faire du port de Marseille la porte d’entrée du sud de l’Europe
25Sécurité Privée
à deux chiffres ; notre ambition
étant d’atteindre le million de
passagers dès 2012-2013. Cette
activité génère des retombées
économiques importantes
pour le territoire. Ce dynamis-
me fait de Marseille le 1er port
de croisière français.
SP. Vous dirigez le Port autono-me de Marseille depuis 2 ans et demi. Comment définiriez-vous votre mission ?JCT. Le directeur de port est
un facilitateur. Mon rôle est de
faire en sorte que les différents
intervenants (qui sont très
nombreux) puissent travailler
dans les meilleures conditions
possibles.
Ma mission consiste également
à optimiser l’aménagement
des espaces pour accueillir
des implantations soit indus-
trielles (par exemple un termi-
nal méthanier), soit logistiques
(parce que si on développe le
container il faut développer
des entrepôts à proximité des
terminaux maritimes).
Une question importante dans
les bassins Est du port à Mar-
seille est : comment le port
peut-il continuer à vivre dans
la ville ? Comment conjuguer
activité portuaire et industriel-
le et développement urbain au
bord de l’eau ? Comment va-
loriser notre image touristique
pour les croisiéristes ?
Or, la gestion des croisiéristes
et des flux passagers est un
gros travail. Le problème est
moins de rapprocher les ba-
teaux du centre-ville que de
faire transiter rapidement les
passagers qui débarquent par
des liaisons de qualité, de na-
vettes vers le centre,. La problé-
matique concerne surtout les
excursions parce que sur 100
passagers, 20% restent à bord,
sur les 80% qui descendent,
80% vont dans la région et 20%
dans la ville.
Mais il n’est pas concevable
d’imposer les contraintes d’une
activité portuaire au cœur de
la ville si elle ne donne pas sa
juste part en terme d’emplois,
y compris aux marseillais. Il
va falloir être imaginatif car le
quartier est en pleine transfor-
mation.
SP. A l’aune de cette expérience, comment définiriez-vous la sé-curité/sûreté d’un grand port comme celui de Marseille ?JCT. Nous sommes confrontés à
de grands enjeux de sûreté en
matière de terrorisme, de vols,
de petite délinquance, des né-
cessités de contrôle de passa-
gers, ...
Par ailleurs, on voit bien que
toutes ces mesures sont, à un
moment donné, des obstacles
objectifs à la fluidité des échan-
ges. Toute notre problématique
est d’organiser ces contrôles, de
prendre des mesures qu’elles
soient préventives, actives ou
passives en prenant en compte
ces contraintes.
SP. En quoi le port de Marseille est-il une « zone sensible » ?
JCT. C’est une zone sensible
car c’est une zone d’échan-
ges. Marseille est un point de
contact entre le Nord et le Sud,
un lien avec des pays qui pré-
sentent un nombre de risques
objectifs.
Les ports sont des lieux prisés
pour différents trafics (cigaret-
tes, etc.) et des actes de contre-
bandes. C’est la technique du
bouclier : on investit lourde-
ment dans le préventif (clôtu-
res, contrôle d’accès, postes
de garde, rondes de sécurité,
caméras) ; nous disposons no-
tamment d’un système de télé-
surveillance de 500 caméras et
d’un PC sécurité armé 24h/24.
La sensibilité du port vient aus-
si des navires qui transportent
des matières dangereuses (ga-
ziers, chimiquier, pétroliers).
SP. Qu’est-ce qui différencie la sécurité des zones de fret (et de marchandises) des zones d’ac-cueil de voyageurs ?JCT. Dans le maritime on est
astreint au code ISPS (Code
International pour la Sûreté
des Navires et des Installations
Portuaires). Il s’applique à la
fois au transport de passagers
et de marchandises. Cela im-
plique des clôtures, du gardien-
nage, des mesures de check, de
fouille,…
Certes, les plans sont différents
pour un terminal qui va ac-
cueillir des passagers ou des
croisiéristes et un autre qui va
accueillir des containers ou
des pétroliers ; mais la philoso-
phie globale de la sûreté por-
tuaire reste la même.
SP. Imaginons que je suis un passager, j’arrive de ma croi-sière en provenance de Sicile, comment se passe mon arrivée, il y a des portiques comme dans les aéroports ?JCT. Dans les aéroports, il n’y
a que des passagers piétons.
Dans les ports, il y a des piétons,
des voitures, du fret,… C’est un
peu plus compliqué pour faire
des checking mais on tend à y
arriver : nous avons notamment
mis en place des scanners. Le
passager ne suit pas la même
voie s’il est piéton, ou en
‘‘Il faut trouver un juste équilibre
entre surveillance humaine et déploiement technologique
{ MARS / MAI 201126 Sécurité Privée
voiture, même s’il vient
du même bateau. Une régle-
mentation préfectorale à venir
sur Zones d’Accès Restreintes
(ZAR) va encore durcir ces
contrôles.
Un autre point important : si
nous avons traité à ce jour la
problématique de la sûreté ter-
restre, nos efforts portent main-
tenant sur la partie plan d’eau,
car la menace peut aussi venir
de la mer. Pour ce faire, deux
pelotons de gendarmes mariti-
mes sont implantés sur le port,
l’un dans les bassins Est à Mar-
seille, l’autre dans les bassins
Ouest, Golfe de Fos. Ils sont des
moyens nautiques disponibles
en permanence et peuvent
intervenir rapidement sur les
plans d’eau du port si une me-
nace est détectée.
SP. Quels sont les principaux enjeux auxquels vous êtes confrontés ? JCT. Le port est un lieu d’échan-
ges multimodal. S’ill y a une
menace terroriste qu’il faut
évaluer, c’est plus complexe
que dans le transport public
ou l’aérien.
SP. De façon plus concrète, com-ment la sécurité est-elle organi-sée ?JCT. Nous avons un service dit
de «sûreté portuaire» qui com-
porte une centaine de person-
nes qui arme le PC sûreté et fait
des rondes 24h/24 sur les diffé-
rents sites : nous confions à des
sociétés extérieures le contrôle
des points d’accès de la pre-
mière barrière. Nous sommes
confrontés à toute la problé-
matique des marchés publics
sur ce secteur, ce n’est pas tou-
jours facile de sélectionner des
prestataires au top niveau. Mais il
faut être honnête, les donneurs
d’ordres sont aussi parfois cou-
pables de ne pas vouloir payer
le prix de la sûreté. Nous avons
la volonté de monter en gam-
me sur ce type de prestation.
Après, il faut trouver un juste
équilibre entre surveillance hu-
maine et déploiement techno-
logique : c’est bien de faire des
images mais qui les regarde et
qu’est-ce qu’on en fait ? S’il n’y
a personne pour les visionner
et donner l’alerte si nécessaire,
ça ne sert pas à grand-chose.
C’est le but du PC sûreté qui est
Depuis 2008,
Jean-Claude Terrier
pilote le Grand port
maritime de Marseille.
Il débute sa carrière
professionnelle à sa
sortie de l’ENA en tant
qu’Administrateur
civil au ministère de
l´Intérieur. Il occupe en-
suite divers postes dans
la préfectorale puis
est détaché en qualité
de Chargé de mission
auprès de la Caisse
nationale de crédit
agricole (1984) avant
d’être nommé chef de
cabinet du ministre
délégué auprès du mi-
nistre de l´Industrie, des
P. et T. et du Tourisme,
chargé des P. et T. (1986-
87). En 1987, il rejoint
le secteur privé en tant
que Président-directeur
général de Sécuripost
SA (1987-89). Il devient
Directeur général
d´Euroconvention
(1990-92) puis Direc-
teur général d’Oparfi-
Sepad (1993-96). Il
retrouve la sphère
publique en 1997 en
tant que Directeur de
la circulation, des trans-
ports et du commerce à
la Préfecture de police.
Poste qu’il occupera
jusqu’en 2004. La
même année, il est
nommé Directeur géné-
ral du Port autonome
de Dunkerque.
Jean-Claude Terrier
est aussi membre du
comité exécutif de
l’Association mondiale
des ports (IAPH).
armé 24h24 par un opérateur
et bientôt deux. C’est là que
sont consultées, enregistrées
et exploitées les images tandis
que d’autres agents effectuent
des rondes sur le terrain.
Autre mission importante de la
sûreté portuaire : l’attribution
des cartes d’accès portuaires. Il
y a beaucoup de monde qui va
et vient sur le port ! Et certaines
personnes ne comprennent
pas pourquoi on leur demande
un badge pour entrer ; c’est là
où la mentalité entre l’aérien
et le maritime est encore très
différente.
SP. Selon vous, quelles sont les principales tendances qui vont faire évoluer la sécurité des ports à moyen terme ?JCT. Je crois beaucoup au déve-
loppement des scanners et des
caméras thermiques qui facili-
tent sensiblement les contrôles
et permettent de gagner du
temps.
Nous avons aussi travaillé avec
Thales sur le projet SECMAR.
Ce dispositif a pour ambition
de développer un système in-
novant multi-senseurs, capable
d’identifier des mena-
Grand témoin
Retrouvez l’entretien avec
Jean-Claude Terrier en images sur
www.usp-securite.org
En couverture
27Sécurité Privée
ces sur l’eau ou sous
l’eau. En d’autres termes, il
s’agit de protéger un port civil
ou militaire ou une installation
économiquement vitale contre
les menaces venant de la mer.
SP. Quelle est votre ambition pour le port de Marseille ? JCT. Notre ambition première
est de regagner des parts de
marché !
Deux nouveaux terminaux à
conteneurs vont entrer en ex-
ploitation à la fin de cette an-
née. Ils seront exploités par les
filiales des compagnies mariti-
mes MSC (CMA CGM). A terme,
ils assureront un trafic de 1,4
million de conteneurs.
Dans ce cadre, de nouveaux
outils, de nouveaux linéaires de
quais, de nouvelles surfaces de
terre-plein ont été mises en pla-
ce. Nous espérons que ces nou-
Chiffres-clésEn 2010, le chiffre d’affaires du Grand Port Maritime de Marseille
s’élève à 175 millions d’euros, +2,3% par rapport à 2009. Le Grand
Port emploie 1000 personnes. Le nombre d’emplois directs et
indirects engendrés par l’activité portuaire s’élève à 43 000.
En 2009, le port de Marseille Fos a traité 83 millions de tonnes.
Le nombre de passagers a atteint 2,07 millions dont 639 000
croisiéristes.
Le programme d’investissements 2009-2013 du port est évalué à
600 millions d’euros qui génèreront plus de 3 milliards d’investis-
sements privés sur le territoire portuaire.
veaux terminaux permettront
de regagner des parts de mar-
ché sur le secteur du container.
Nous souhaitons devenir la
porte sud d’entrée en Europe :
sous réserve que l’on soit ca-
pable de remonter la cargaison
vers les zones de consomma-
tion, on fait gagner 4 à 5 jours
et on améliore la signature car-
bone. Nous souhaitons aussi
redynamiser le transport inter-
national (Tunisie, Algérie) qui
a été affecté par la crise et par
le développement des offres
aériennes low cost. Enfin, nous
souhaitons développer de nou-
velles lignes : nous n’avons pas
lignes passagers pour le Maroc
aujourd’hui !
En terme de sécurité, quand un
navire arrive dans notre zone
portuaire, il est pris en charge
par la vigie qui coordonne tous
les moyens qui seront mis à sa
disposition : cela fait partie de la
sécurité de la navigation. Nous
devons apporter au comman-
dant du navire toutes les garan-
ties pour le bon déroulement de
de l’approche.
Communication par VHF, veille
radar, envoi d’un pilote pour
assister le commandant et le
conduire jusqu’au quai, envoi de
remorqueurs, de lamaneurs, etc.,
tous ces services portuaires per-
mettent d’assurer la sécurité. De
cette façon, on est assuré que le na-
vire entrant fait bonne route. Dans
le port, la vigie est un peu comme
la tour de contrôle si on fait une
comparaison avec l’aérien.
UNE RÉGLEMENTATION PARTICU-LIÈRE POUR LE TRANSPORT DES MATIÈRES DANGEREUSESLes risques se manifestent éga-
lement du fait des matières
dangereuses transportées par
les navires en vrac (pétroliers et
chimiquiers) ou par containers.
Dans ce cadre, nous procédons à
un contrôle documentaire préa-
lable : les navires doivent déclarer
toutes les marchandises dange-
reuses 24h avant d’arriver dans le
port et, pour les marchandises en
colis suivant le type (code IMDG)
elles devront être évacuées di-
rectement ou bien seront autori-
sées à séjourner quelques jours
sur le terminal maritime qui est
un lieu d’échange et non pas de
stockage. C’est une règlementa-
tion très particulière qui fait l’ob-
jet d’un arrêté préfectoral suite
à une étude de danger, et nous
devons veiller à ce qu’elle soit
bien appliquée pour toutes les
marchandises dangereuses qui
transitent dans le port.
UNE SÉCURITÉ PLUS ACTIVE EN CAS D’ACCIDENTBien entendu, la sécurité devient
plus “active” en cas d’incident ou
d’accident : un navire qui pollue,
qui prend feu, qui s’échoue, qui
explose,… Dans ces cas, suivant
la zone, c’est le préfet maritime
ou le préfet terrestre qui dirige la
lutte. Un détachement de marins
pompiers est dédié au port. Ils
disposent de moyens d’extinction
(bateau pompe le plus puissant
d’europe), de barrages anti-pollu-
tion ; il y a également des dispo-
sitifs incendie sur tous les quais.
Nous travaillons avec tous les
services portuaires : les pilotes, les
remorqueurs, etc. Dans l’agrément
du remorquage par exemple, ils
ont une mission sécurité et doi-
vent laisser un certain nombre
de remorqueurs opérationnels en
permanence pour assurer la sécu-
rité. Ces remorqueurs sont égale-
ment équipés de moyens de lutte
contre l’incendie.
Un port, des approches sécuritaires multiples
AMAURY DE MAUPEOU, DIRECTION CAPITAINERIE,
SÉCURITÉ, SÛRETÉ. COMMANDANT DU PORT
{ MARS / MAI 201128 Sécurité Privée
Regards d’experts
Sécurité Privée. Pour une entre-prise de sécurité comme SERIS Security, en quoi le Port de Mar-seille est-il un client particulier ?Cyril Chanliau et Patrick Ferhat. Présent au côté du Port depuis
bientôt 6 ans, le Grand Port Ma-
ritime de Marseille (GPMM) est
pour SERIS Security un client
historique qui demande un ac-
compagnement de tous les ins-
tants afin d’assurer les missions
dans les meilleures conditions,
opérationnelles et sociales.
SP. Quelles sont les principales contraintes/spécificités/exigen-ces d’un port en matière de sécu-rité ?CC et PF. Face à la réglementa-
tion en matière portuaire (code
ISPS), nous sommes tenus à un
respect strict des consignes
et des armements des postes.
Pour ce faire des moyens d’as-
treintes et de contrôles sont
déployés sur le terrain, à titre
d’exemple un contrôle de la
prestation est assuré chaque
jour par un membre de notre
encadrement.
SP. Quels sont les plus grands risques encourus par le port de Marseille ?CC et PF. Au-delà des risques
technologiques (nous inter-
venons sur les bassins pétro-
liers), il existe un risque fort en
matière de sûreté qui pourrait
se caractériser par un acte de
malveillance. Les mesures de
contrôles d’accès et de sur-
veillance générales des termi-
naux visent à réduire ce type
de risque.
SP. Quelles sont principales ten-dances et évolutions qui se font jour dans la sécurisation des ports ?CC et PF. Nous sommes en plein
dans la mise en place du code
ISPS et des ZAR (lire encadré)
qui vont relever le niveau géné-
ral de sûreté des installations.
Nous accompagnons cette
mise en œuvre par la mise en
place de modules de forma-
tion spécifiques pour nos équi-
pes afin que demain, celles-ci
soient en mesure de faire face
aux nouvelles exigences.
Un autre regard sur la sûreté portuaire
SÛRETÉ
En couverture
A MARSEILLE…
« La mise en place du code ISPS et des ZAR vont relever le niveau général de sûreté des installations »
A Marseille, Cyril
Chanliau, directeur
régional Méditerranée
et Patrick Ferhat,
directeur de l’agence
SERIS Security sont
chargés de veiller
à la sécurité et à la
sûreté de certaines
des infrastructures du
Grand Port.
SERIS Security est un acteur reconnu de la sûreté
portuaire. Retours d’expériences et avis d’experts sur
les ports de Marseille et Brest.
29Sécurité Privée
Sécurité Privée. En quoi le port de Brest est-il différent des autres ports de France et d’Europe ? Frédéric Allot. Le port de com-
merce de Brest est situé au
carrefour de nombreuses rou-
tes maritimes Nord-Sud et Est-
Ouest. Sa position stratégique
en fait un site de choix au cœur
de l’Arc Atlantique et comme
porte d’entrée en Europe. C’est
aussi un port au service d’un
hinterland constitué de la pre-
mière région européenne pour
l’industrie agro-alimentaire.
SP. Quelles sont les principales activités du port ?FA. Le port de BREST accueille
les activités de transport de
marchandises (vrac, multimo-
dal, hydrocarbures) et de trans-
port de passagers (paquebots).
Il est par ailleurs le premier
centre français de réparation
navale. Il accueille à ce titre
plus de 100 navires par an.
SP. Comment définiriez-vous votre mission ?FA. Dans le cadre du code ISPS
et du plan de sûreté, nous as-
surons le filtrage des accès, la
délivrance des laisser-passer,
des rondes de contrôles quoti-
diennes de jour et de nuit.
SP. A l’aune de votre expérience, comment définiriez-vous la sécu-rité/sûreté d’un grand port ?FA. La sécurité / sûreté d’un
port est partie intégrante de
l’organisation et des presta-
tions à mettre à disposition des
usagers résidents ou en escale.
Il s’agit de garantir un niveau
de protection des biens et des
personnes au regard du risque
identifié : malveillance, terro-
risme, etc...
SP. En quoi le port est-il une « zone sensible » ?FA. Un port est une plateforme
où de nombreux acteurs d’ho-
rizons différents, d’activités dif-
férentes et avec des besoins dif-
férents cohabitent au quotidien.
L’interaction et le brassage des
intervenants rend très sensible
cette zone d’échanges.
SP. Quels sont les principaux ris-ques auxquels le port de Brest se trouve confronté ?FA. Plusieurs types de risques
sont à mettre en avant :
- le risque de malveillance : les
entreprises utilisatrices du port
(réparation, stockage manuten-
tion, maintenance) sont des
cibles privilégiées. Les valeurs
des matériels et marchandises
en présence sont d’importance ;
- le risque d’intrusion : par mer
ou par terre des personnes non
autorisées ;
- le risque terroriste : les mar-
chandises transportées et ma-
nutentionnées représentent
dans certains cas des potentiels
de risques pour les populations
environnantes.
SP. Comment la sécurité/sûreté du site est-elle organisée : gar-diennage, vidéoprotection, outils, etc. ?FA. Les accès du port sont
contrôlés 24h/24. Chaque usa-
ger possède une autorisation
d’accès délivrée par son em-
ployeur.
Des rondes de sécurité quoti-
diennes renforcent le contrôle
de l’activité du site. Ces rondes
sont tracées.
Dans certaines situations (pa-
quebots, marchandises, etc...)
des zones d’accès restreint
sont mises en place afin de sé-
curiser un périmètre identifié.
Des moyens de contrôle vidéo
sont à l’étude afin de complé-
ter le dispositif.
Des formations spécifiques à
la sûreté ISPS sont réalisées
afin de préparer les agents aux
missions de sûreté. Ces forma-
tions sont complétées par des
exercices réguliers basés sur
des mises en situation (intru-
sion, évacuation, zonage) avec
les différents services du port
concernés : direction, exploita-
tion, capitainerie, ainsi que les
services officiels.
SP. Selon vous, quelles sont les principales tendances qui vont faire évoluer la sécurité des ports à moyen terme ?FA. Les dispositifs de sécurité
inhérents à la sûreté des ports
vont continuer à se développer
sous l’égide de normes euro-
péennes et mondiales.
A BREST…
« L’interaction et le brassage des intervenants rend très sensible cette zone d’échanges »
Premier centre
français de réparation
navale, le port de
Brest dispose de
qualités nautiques
remarquables et
d’installations
performantes.
Approche sur les
enjeux sécuritaires
avec Frédéric Allot,
directeur de l’agence
SERIS Security de
Brest. Le point sur Le Code International Ship and Port Security (ISPS) et les Zonesd’accès restreint (ZAR)
Le Code International Ship
and Port Security (ISPS), qui
en français signifie « Code
international pour la sûreté
des navires et des installations
portuaires » adopté le 12
décembre 2002.
Les Zones d’accès restreint
(ZAR) ont pour ambition :
- d’empêcher l’accès de per-
sonnes non autorisées ;
- de protéger les passagers,
le personnel du navire et le
personnel des installations
portuaires ou les autres per-
sonnes autorisées à se trouver
à bord du navire ;
- de protéger les zones de sû-
reté névralgiques à l’intérieur
du navire ;
- de protéger la cargaison et
les provisions de bord contre
toute manipulation criminelle.
{ MARS / MAI 201130 Sécurité Privée
AéroportsEn couverture
C’est un fait. La sûreté aéro-
portuaire est une profession
particulière. La profession est
jeune. A l’instar de sa cousine
la sûreté maritime, la règlemen-
tation sûreté aéroportuaire est
née à Bruxelles. Elle a été ini-
tiée en 1994 sur les aéroports
parisiens.
Mission régalienne, l’Etat fran-
çais a commencé à déléguer
cette activité aux sociétés pri-
vées dès 1994 (pour la région
parisienne) ; l’externalisation
se prolongeant jusqu’en 1999
(dans les régions). Aujourd’hui,
90% des aéroports français ont
fait le choix de l’externalisation
et rares sont ceux qui l’assurent
eux-mêmes comme Pau, Limo-
ges et Bastia.
Autre signe particulier : le fi-
nancement. L’aéroportuaire est
financé par la taxe sûreté : un fi-
nancement particulier puisque
cette taxe est payée par cha-
que passager et collectée par
les compagnies aériennes ou
distribuée via l’aviation civile
aux gestionnaires qui doivent
organiser dans une enveloppe
de prix la mise en œuvre des
procédures de sûreté.
UN CADRE RÉGLEMENTAIRE NÉCESSAIREMENT STRICT…La sûreté aéroportuaire est un
secteur hautement stratégique
Constructeurs, compagnies, exploitants d’aéroports, autorités
publiques...l’aviation civile forme un ensemble cohérent qui a, depuis
longtemps, placé la sécurité au premier rang de ses priorités.
puisqu’il a pour objet de pré-
venir le risque terroriste. Cela
entraîne et justifie un cadre
règlementaire extrêmement
normé ainsi qu’un contrôle
permanent et accru de l’Etat.
La règlementation sûreté est
établie au niveau européen.
Elle est ensuite confiée aux
pays de l’Union qui vont la
transposer localement.
En France, c’est la Direction
générale de l’Aviation civile
(DGAC – ministère des Trans-
ports) qui édicte la règlementa-
tion et contrôle sa bonne mise
en œuvre au travers d’audits.
Au quotidien les prestations
des entreprises de sûreté pri-
vées sont contrôlées par la
police de l’air et des frontières
mais aussi par la gendarmerie
du transport aérien et par les
douanes.
… ET EN CONSTANTE ÉVOLUTIONLe législateur s’adapte en per-
manence aux risques et le
traduit dans les textes. Or, la
menace terroriste évolue en
permanence. Les attentats de
septembre 2001 ont entrainé
une modification considéra-
ble de la règlementation. Il y a
vraiment eu un avant/après 11
septembre. La règlementation
concernant les liquides (2006)
est une conséquence d’une
ARTICLE RÉDIGÉ EN PARTENARIAT AVEC LE SESA,
SYNDICAT DES ENTREPRISES DE SÛRETÉ AÉRIENNE
ET AÉROPORTUAIRE
Le seul point de contact humain dans une aérogare sera l’agent de sécurité
AÉROPORT
31Sécurité Privée
tentative d’attentat à Londres.
De fait, les formations, leur
contenu et durée, le niveau
d’exigence du contrôle et de
sûreté,… beaucoup de choses
ont été revues.
En marge de ces changements
conjoncturels, la réglementa-
tion évolue également sur un
plan structurel. Les sociétés de
sûreté privées l’ont constaté :
l’environnement réglementaire
est en pleine mutation et passe
d’une obligation de moyens à
un engagement de résultat par
les entreprises.
Cette nouvelle réforme conduit
notamment les entreprises à re-
voir les formations actuelles : le
dispositif évolue vers une certi-
fication des agents (et donc un
contrôle individuel) avec un
niveau supplémentaire. C’est le
SESA qui va s’en charger.
En contrepoint, le Conseil Natio-
nal de la Sûreté (CNS) a confié
au SESA une mission d’étude
et de prospective concernant
la professionnalisation des mé-
tiers de la sûreté et portant no-
tamment sur les méthodes de
recrutement, les perspectives
de carrières, la formation, les
technologies utilisées, le rôle
des encadrants et les métiers
particuliers (analyse compor-
tementale).
Autant d’actions qui s’inscri-
vent dans les priorités du SESA
dont l’objectif est de valoriser
les entreprises et d’accéder à
une meilleure reconnaissance
de la profession. Le risque
terroriste est un risque qui va
évoluer, le besoin sécuritaire
va crescendo, le secteur trans-
port aérien va nécessairement
continuer à croître.
VERS DE NOUVELLES COMPÉTEN-CES, NOUVEAUX SERVICES…Evolution de la formation mais
aussi des compétences et des
prestations. Les nouvelles ap-
proches proposées par les en-
treprises de sûreté favorisent la
prise en compte des différentes
typologies de passagers et de
leurs spécificités : un passager
à mobilité réduite ne sera pas
accueilli comme un passager
lambda ; la clientèle « affaires »
d’Orly ouest ne bénéficiera
pas des mêmes services que la
clientèle à dominante touristi-
que de l’aérogare sud. Une nou-
velle vision qui s’inscrit dans le
prolongement des nouvelles
missions qui sont confiées aux
professionnels de la sûreté.
En effet, bientôt, les agents de
sécurité vont accompagner le
passager du parking aux por-
tes de l’avion, devenant le seul
point de contact humain dans
l’aéroport. D’où la nécessité
pour les prestataires de revoir
leur copie afin de prendre
compte l’ensemble de la pres-
tation avec une plus grande co-
hérence tant en terme de ser-
vices apportés aux passagers
qu’en terme économique.
La réflexion s’oriente égale-
ment vers une sureté plus ci-
blée (intégrant de l’analyse
comportementale, du profiling, …)
faisant intervenir différentes ca-
tégories d’agents, sur différents
métiers… et dans plusieurs
langues.
… ET DE NOUVELLES TECHNOLOGIES…Mutatis mutandis, la techno-
logie évolue elle-aussi. Elle
accompagne, facilite la mise
en œuvre des procédures de
sûreté, favorise l’amélioration
du niveau d’efficacité de la sû-
reté sans remettre en cause le
besoin “humain”.
L’aéroport d’Amsterdam vient
de s’équiper de 70 body-scan-
ner. Cet outil permet d’aller
plus loin dans le niveau de
détection du risque avec
aujourd’hui un débat obsolète
portant sur l’intimité puisqu’on
ne voit pas le passager. Le SESA
milite en faveur de la montée
A propos du SESALe SESA est le Syndicat des
Entreprises de Sûreté Aérienne
et Aéroportuaire. Créé en 2000,
il regroupe neuf adhérents
représentant plus de 85% du
marché national.
C’est une organisation repré-
sentative vis-à-vis des adminis-
trations et donneurs d’ordre
dont l’objet est de mettre en
place des règles de bonne
pratique professionnelle et
d’établir des règles sociales
adaptées au contexte du
métier.
Pour en savoir plus :
www.sesa-surete.com
Un marché ultra-concentréLes entreprises de sûreté aéroportuaires ne sont pas nombreuses.
Le marché s’est terriblement concentré. En France, le nombre
d’entreprises a été divisé par deux en 5 ans. Aujourd’hui, elles
ne sont plus qu’une quinzaine. On retrouve de grands groupes
comme Brink’s, Securitas et aussi des acteurs spécialisés comme
le groupe ICTS (leader en France et numéro 2 européen).
Les trois grands du marché européen sont ICTS, Securitas et
G4S ; en France, on retrouve ICTS, Securitas et Brink’s. On trouve
également des petits acteurs locaux, Astriam par exemple. La
profession regroupe 10 à 12 000 personnes et réalise un chiffre
d’affaires de 360 millions d’euros sur le continent et 40 millions
dans les Dom Tom.
Même constat du côté des donneurs d’ordres. Il y a peu de
décideurs. Aéroports de Paris représente 60% du marché, Nice,
Lyon, Marseille et Toulouse représentent 20% du marché. Et cette
organisation ne constitue pas une exception française. London-
Heathrow, Paris-Charles de Gaulle, Francfort, Madrid Barajas,…
chaque pays possède un “hub” (une plateforme de connexion
dominante). Source : SESA
en puissance des technologies
mais aussi de l’agent de sûreté
qui doit impérativement les ac-
compagner.
… DANS UN SECTEUR QUI SE “PRIVATISE” DE PLUS EN PLUSLa mesure n’est certes pas ré-
cente (c’est une décision prise
par Bruxelles en 2005). Mais la
mise en œuvre a pris un peu
de temps : à l’instar des presta-
taires de sureté, les gestionnai-
res d’aéroports vont évoluer
et devenir privés. Les groupes
Vinci et Veolia sont les grands
gagnants de cette réforme et
ont d’ores et déjà remportés
plusieurs marchés : Clermont
Ferrand, Grenoble, Chambéry,
Rennes, Nantes, Lille. Bientôt,
Lyon, Toulouse, Nice devraient
également choisir cette voie. A
suivre…
{ MARS / MAI 201132 Sécurité Privée
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33Sécurité Privée
L’entretien
Sécurité Privée. En quoi la sû-reté aéroportuaire est-elle une activité particulière ?Ariane Malzac. La première des
particularités est liée à son
statut : c’est une mission réga-
lienne que l’Etat a confié en
délégation de service public
aux entreprises de sécurité pri-
vée. Par ailleurs, nous opérons
directement chez le client.
C’est un métier soumis à une
réglementation très stricte que
nous appliquons sous contrôle
d’abord de notre donneur d’or-
dres, l’aéroport, et sous contrô-
le des services compétents de
l’Etat (Police aux Frontières et
Gendarmerie du Transport Aé-
rien).
Il s’agit de trouver l’adéquation
entre le nombre d’agents de
sûreté nécessaire pour traiter,
dans un temps imparti, un cer-
tain nombre de passagers dans
le respect des réglementations.
Les mesures de sûreté s’appli-
quent également à l’intégra-
lité des bagages de soute dont
les passages aux rayons X sont
visionnés et contrôlés par les
agents.
SP. Quels sont les caractéristi-ques de la prestation ?AM. Le service que nous opé-
rons repose sur une alchimie
complexe entre le respect de
la réglementation, la fluidité du
passage et l’accueil que l’on
doit aux passagers.
Il suffit cependant qu’un léger
dysfonctionnement (retard
d’un avion, événement dans
l’aéroport, incident au filtrage)
se produise pour que la machi-
ne se dérègle.
SP. Quels services proposez-vous afin d’optimiser cette pres-tation ?AM. De plus en plus nous pen-
sons qu’il faut accompagner
le passager en amont du poste
d’inspection filtrage afin de lui
expliquer les mesures auxquel-
les il devra se soumettre. Pour
ce faire, nous avons par exem-
ple mis en place des hôtesses
d’accueil et de prévenance
dont le rôle est de faciliter l’ac-
cès. Ce service est déjà en pla-
ce à Roissy et à Toulouse avec
des résultats satisfaisants.
Cette approche est très intéres-
sante car elle nous permet d’of-
frir une prestation plus qualita-
tive. Il s’agit alors de mettre en
La sûreté aéroportuaire constitue le deuxième
pilier stratégique de Brink’s après le cash
management. Un secteur que l’entreprise
souhaite développer grâce, notamment, à une
approche innovante de la prise en charge des
passagers. Premiers retours d’expérience avec
Ariane Malzac, directeur du développement
Sûreté Aéroportuaire de Brink’s.
‘‘Un beau métier, qui contribue à la sûreté de l’État
En couverture
{ MARS / MAI 201134 Sécurité Privée
L’entretien
place le système le plus
performant possible en respec-
tant la règlementation et en
faisant en sorte que le passager
vive ces moments de contrain-
te le mieux possible.
SP. Comment est née cette idée “d’hôtesses bienveillantes” ?AM. Nous étions en contact
avec une société d’hôtesses,
Mahola Airport, filiale du pre-
mier Groupe Français d’ac-
cueil et de services en entre-
prises. Nous avons décidé de
travailler ensemble pour créer
ce nouveau service.
SP. Quels sont les premiers retours ?AM. Excellents car le passager,
pris en charge dès son arrivée
dans la file d’attente a le temps
de se préparer et d’être guidé,
autant de détails qui contri-
buent à améliorer son confort
et celui des opérateurs et, par
conséquent, limitent les ten-
sions.
SP. Percevez-vous des change-ments majeurs dans les années qui viennent ?AM. Nous avons constaté que
nous sommes de plus en plus
associés aux discussions de
fond en tant qu’opérateur avec
l’aéroport, qu’elles concernent
la qualité générale ou l’ergo-
nomie des postes d’inspection
filtrage par exemple. Notre rôle
aujourd’hui est de les accom-
pagner dans une démarche
globale d’accueil et de qualité,
le but étant de faciliter le pas-
sage afin que les avions partent
à l’heure. Nous participons ain-
si à l’économie et à la bonne
marche de la plate-forme.
En d’autres termes, nous som-
mes véritablement intégrés
dans la vie de l’aéroport.
SP. Comment intégrez-vous la technologie dans votre mis-sion ?AM. Certaines solutions techni-
ques contribuent aussi à facili-
ter notre travail. Nous disposons
par exemple d’un très bel outil
de traçabilité : une main cou-
rante électronique qui permet
de tracer toutes les activités
du poste d’inspection filtrage
(prise de service, fin de service,
changement de personnel, in-
cident technique).
SP. Quelles sont vos objectifs sur le plan économique ?AM. Nous ne sommes pas dans
une logique d’acquisition de
parts de marché mais dans cel-
le d’une consolidation profita-
ble. Notre offre est bâtie
Ariane Malzac
a rejoint Brink’s France
en 2006. Elle occupe
le poste de directeur
du développement de
la sûreté aéroportuaire
et de directeur de la
communication et des
relations institution-
nelles. Elle possède
un expérience notable
dans le secteur de la
défense acquise chez
EADS SPACE en tant
que directeur des rela-
tions extérieures (2003-
2006) et chez ASTRIUM
en tant que directeur
de la communication
(1999-2003). Titulaire
d’une maîtrise de droit
des Affaires, Ariane Mal-
zac est également audi-
teur de l’IHEDN et…
lieutenant-colonel de
réserve opérationnelle.
Elle a fait ses premières
armes professionnelles
dans la communication
à Marseille où elle a
dirigé deux agences.
En couverture©
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35Sécurité PrivéeTouc
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ence
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ideo
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urit
y
sur une forte exigence
de qualité technique, d’innova-
tion et d’accueil.
SP. A l’aune de votre expérience, quel est votre sentiment sur les risques auxquels la France se trouve aujourd’hui confrontée ?AM. Je pense que la France, à
des degrés divers selon les pé-
riodes, court des actes terroris-
tes sur son sol. Nous sommes
en Vigipirate rouge depuis des
années et sommes menacés de
manière latente et permanente.
La situation actuelle ne va pas
faire baisser la tension.
A notre niveau, nous partici-
pons à la sûreté de l’Etat en
veillant à l’intégrité des pas-
sagers en partance et de leurs
bagages.
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{ MARS / MAI 201136 Sécurité Privée
Équipements
Outre les
équipements de
vidéosurveillance,
de contrôle d’accès
et de détection
d’incendie, qui
sont installés dans
les aéroports avec
des contraintes
particulières,
certains
équipements de
sécurité destinés
aux contrôles des
voyageurs et de
leurs objets sont
spécifiques à cet
environnement
de transits
nombreux, dans
le but d’assurer la
sécurité des vols
et des passagers.
Des innovations
importantes sont
annoncées dans ce
domaine, avec en
perspective plus
de rapidité et de
fiabilité.
Quels équipements aujourd’hui pour demain ?
AÉROPORTS
EN DÉTECTION DE MÉTAUX ET D’EXPLOSIFSLes portiques de sécurité et les
tunnels de contrôle des baga-
ges accompagnés, bien connus
des voyageurs, sont aujourd’hui
incontournables. D’autres sys-
tèmes existent pour le contrôle
des bagages de soute sur les
lignes de tri, du fret et des vé-
hicules, quelle que soit la taille.
Parmi les fabricants de ces
types de produits figurent no-
tamment Ceia, Safran et Rapis-
can, dont les gammes sont très
larges.
Pour l’examen des voyageurs,
plusieurs nouvelles technolo-
gies permettent de « voir » à tra-
vers les vêtements et ont béné-
ficié d’une certaine exposition
dans les médias grand public,
suite aux craintes associées
à leur utilisation quant aux
doses reçues, surtout par les
voyageurs fréquents, et quant
à la protection de l’intimité. En
effet, les images montrent la
peau, les os près de la peau et
les éventuels objets prohibés,
et non l’intérieur du corps. Les
images peuvent parfois être vi-
sibles avec le visage flouté, et
sont normalement visualisées
par des opérateurs dans une
pièce séparée, sans lien visuel
avec la personne scannée.
Le Rapiscan Secure 1000 réalise
des images du corps entier en
utilisant les rayons X avec une
nouvelle technologie Backscat-
ter par réflexion et non trans-
mission, pour une dose reçue
acceptable de 10 microRem
seulement, à comparer aux do-
ses que nous recevons dans la
vie courante de 25 à 600 micro-
Rem par jour, ou en vol de 500
microRem par heure.
Chez L-3 Communications, le
scanner corporel ProVision ac-
tuellement testé à Roissy utilise
des ondes millimétriques réflé-
chies par la peau pour générer
en 3 secondes seulement une
image 3D corps entier du voya-
geur en détectant les objets mé-
talliques aussi bien que non-
métalliques. Il peut également
être utilisé automatiquement,
sans générer d’image visible,
avec un logiciel de détection
automatique.
Voir à travers les vêtements
est également possible grâce
aux ondes TeraHertz utilisées
par la société ThruVision dans
ses imageurs passifs sensibles
à ces ondes de faible énergie
émises par le corps humain
et les objets, et situées dans le
spectre électromagnétique en-
tre l’infrarouge et les micro-on-
des. L’intérêt de cette technique
réside dans la grande distance
de détection, jusqu’à 25 m, et
dans la possibilité de détecter
des objets métalliques ou non
– armes, explosifs, drogues, li-
quides, gels et céramiques – sur
des personnes en mouvement.
La signature de chaque matière
étant différente, il est possible
de différencier un explosif ou
une drogue d’autres matières
inertes. La technologie est non-
invasive, ne révélant pas les dé-
tails précis du corps humain et
éliminant le besoin du recours
à des opérateurs de même sexe,
et est complètement passive,
n’émettant pas de radiation et
pouvant être utilisée sur des
femmes enceintes.
LA BIOMÉTRIE EN MOUVEMENTAfin d’être certain de l’iden-
tité de certains voyageurs, rien
ne vaut la biométrie. D’où les
nouveaux passeports biomé-
triques mis en place pour la
sécurité des États, et également
une solution particulièrement
innovante pour la reconnais-
sance rapide de passagers
pré-enregistrés, en particulier
dans le cadre de programmes
de « trusted travellers ». Hoyos
est une société de Puerto Rico
qui développe des solutions de
reconnaissance biométrique à
distance sur des personnes en
mouvement, solutions qui ont
reçu le North American New
Product Innovation Award
dans la catégorie de recon-
naissance d’iris par Frost &
Sullivan en Septembre 2009. En
particulier, les systèmes HBox
sont des portiques dévelop-
pés en étroite collaboration
avec quelques aéroports US
et testés en conditions réelles
pendant de longues périodes
de temps. Ils conjuguent les
reconnaissances faciales et de
l’iris pour un plus haut niveau
de sécurité et une plus grande
rapidité d’identification, per-
mettant ainsi si besoin un dé-
bit de jusqu’à 50 personnes à
la minute marchant à jusqu’à
1 m/s. Les modules HCube sur
le portique intègrent des pro-
cesseurs, des capteurs et des
illuminateurs infrarouge sur
plusieurs longueurs d’onde. Le
système HBox peut être utilisé
avec le logiciel Sambi d’acqui-
sition biométrique, qui offre des
PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ
En couverture
37Sécurité Privée
{possibilités de protection de la
vie privée. Une version minia-
turisée appelée EyeSwipe est
destinée aux applications sur
comptoir.
LA DÉTECTION DE TRACESLes systèmes EntryScan de
Safran Morpho sont des porti-
ques permettant de détecter
rapidement les explosifs et les
stupéfiants en traces micros-
copiques, indiquant un récent
contact de la personne analy-
sée avec ces produits. Le passa-
ger placé dans le portique est
soumis à une brusque aspira-
tion de l’air ambiant à sa proxi-
mité, qui est analysé instanta-
nément grâce à la technologie
brevetée ITMS de spectrométrie
mobile à trappe ionique, fonc-
tionnant même en présence de
poussières ou d’humidité. Cette
technologie non intrusive est
rapide et autorise un bon flux
de passagers.
Hypervision et gestion de criseLes systèmes de vidéosurveillance des aéroports étant caractéri-
sés par une grande hétérogénéité matérielle, souvent due à des
vagues successives d’investissements, les superviseurs vidéo en
plateforme ouverte tels que ceux de Milestone, Genetec, Seetec,
iProcess et Nice sont répandus. Par leurs problématiques particu-
lières, les aéroports représentent également un environnement
privilégié pour des solutions d’hypervision du type de celles
par exemple de Thales, Nice, Sinovia et Siemens, ces dernières
pouvant même prendre en charge la gestion du chauffage, de la
ventilation et de l’air conditionné pour les coordonner avec le
désemfumage.
{ MARS / MAI 201138 Sécurité Privée
Équipements
LE GRAAL DE LA DÉTECTION ?A l’instar des authentifications
fortes en biométrie, un contrôle
utilisant plusieurs technologies
de façon croisée peut permet-
tre de réaliser ce qui peut être
appelé une détection forte. Si
cela est possible au moyen de
plusieurs systèmes successifs,
le cumul des temps de contrô-
le se révèlerait dissuasif. Il fau-
drait utiliser un système intégré
permettant d’effectuer simulta-
nément plusieurs contrôles sur
la personne et sur les bagages
accompagnés, en cohérence
avec les besoins exprimés ac-
tuellement par les aéroports
qui recherchent plus de rapi-
dité pour des flux de passagers
plus fluides. En plus de la vidéo
avec analyse intelligente qui
permet de vérifier l’unicité de
passage, de détecter certains
comportements suspects et de
réaliser diverses reconnaissan-
ces d’objet ou biométrique, du
visage et de l’iris, un tel système
utiliserait plusieurs technolo-
gies pour détecter d’éventuels
métaux ou explosifs, et analy-
ser l’air aspiré au passage du
voyageur pour détecter d’éven-
tuelles traces de molécules et
de particules. Certains projets
semblent exister ou avoir existé
en ce sens, et le point du coût
de tels systèmes semble repré-
senter un frein à leur adoption.
Peut-être l’évolution des be-
soins confirmera-t-elle le mar-
ché de ces projets.
DES SYSTÈMES ENCORE AU FUTURCertaines de ces technologies,
si impressionnantes soient-el-
les, existent parfois depuis as-
sez longtemps et sont encore
en cours de perfectionnement.
Votre serviteur a expérimenté
les ondes TeraHertz en 2005 et
l’EntryScan en 2007 (à l’épo-
que chez GE). Et les techniques
biométriques nécessitent des
mises en œuvre extrêmement
rigoureuses pour être confor-
mes aux niveaux d’exigence
requis sur les sites sensibles.
Plusieurs systèmes cités ici ne
sont pas très répandus dans les
aéroports, car encore en phase
d’évaluation. Il reste qu’ils ap-
portent une efficacité et une ra-
pidité de traitement correspon-
dant aux demandes actuelles
des aéroports. Le besoin crois-
sant de technologies non in-
trusives, fiables et rapides, afin
d’augmenter la satisfaction des
passagers et la qualité de leur
expérience de voyage, de flui-
difier les flux de passagers et
d’augmenter la rentabilité des
aéroports, associé à la menace
toujours croissante d’attentats,
leur assure un grand avenir.
La vidéo en aéroportParticulièrement bien adaptées aux grands espaces des aéro-
ports, les caméras multi-mégapixels hémisphériques, panorami-
ques et panomorphiques apportent une bonne vue d’ensemble
d’une zone, en fournissant un ou plusieurs flux vidéo dont un
global et des flux de champs PTZ virtuels au choix de l’utilisa-
teur, reconstruits en direct et/ou a posteriori à partir des données
globales enregistrées. Les points à surveiller sont la résolution
totale enregistrée, qui peut limiter les possibilités de zooms et
donc la surface et la distance couvertes, et le besoin ou non
d’angles de vision multiples. Une fois ces éventuelles limitations
prises en compte, on dispose d’outils très puissants et toujours
très appréciés par les utilisateurs. Parmi les fabricants figurent
notamment Mobotix, Arecont Vision, Avigilon, ainsi que Immer-
vision qui dispose d’objectifs Panomorph 360 adaptables sur de
nombreuses caméras standard. En logiciels de vidéo utiles pour
bien appréhender les grands espaces, les applications de « scene
stitching », comme Scene Tracker de DVTel et Mosaic de Verint,
permettent la fusion logicielle de champs en une vue unique
sans doublon de façon à se rapprocher de ce que verrait l’œil
humain, réduisant les erreurs d’interprétation et éliminant les
temps d’adaptation lors du passage d’une vue à une autre. Ainsi
un avion, un véhicule, une valise ou une personne ne sont pas
sur 2 vues différentes en même temps. Enfin, la reconnaissance
faciale par comparaison avec une base de données est en train
de parvenir à maturité. Plusieurs offres logicielles en ce domaine
émergent sur les salons internationaux.
En couverture
39Sécurité Privée
Au futurEn couverture
SP. Quelle est votre vision du fu-tur en matière de sécurité des ports et aéroports, ainsi que des sites sensibles ?PL. Les supports logiciels d’aide
à la décision vont prendre de
plus en plus d’importance.
Aujourd’hui, la plupart des si-
tes utilisent des outils multiples
qui sont juxtaposés dans des
solutions assez hétérogènes.
L’utilisation plus fréquente de
l’hypervision va permettre d’in-
tégrer à l’intérieur d’une base
de données toute la politique
sécurité du client dans des scé-
narios de risque auxquels il a
imaginé pouvoir être confron-
té. Ces éléments constituent un
complément aux informations
d’alarme pour guider les opé-
rateurs dans le traitement des
incidents. La réalisation se déroule
selon deux processus : les infor-
mations de tous les capteurs
sont rassemblées sur une pla-
teforme, et en parallèle les scé-
narios et la façon de les traiter
sont élaborés. Ceci permet de
guider l’opérateur en laissant
moins de risque au facteur hu-
main.
SP. Quelles sont les technolo-gies émergentes qui vont boule-verser les repères en matière de sécurité ?PL. Toutes les technologies cen-
trées autour de l’analyse vidéo
intelligente, avec des algorith-
mes ciblés pour plus de fiabi-
lité, ainsi que l’analyse avancée
des informations des capteurs,
qui permet de mieux traiter
les évènements, et également
d’anticiper et de prévenir les
incidents.
SP. Quelles sont les technologies sur lesquelles vous travaillez actuellement ?PL. Notre démarche est axée
sur l’hypervision. Nous tra-
vaillons sur des solutions asso-
ciant sécurité informatique et
sécurité électronique, dans le
cadre de notre offre Siveillance
NetWatch. Ces deux domaines
sont destinés à travailler en-
semble.
C’est déjà demainPROSPECTIVE
Pour certains, demain, c’est aujourd’hui…
et quelques entreprises travaillent d’ores et
déjà au futur de la sécurité dans les ports
et aéroports. Panorama (non exhaustif) de
quelques projets puisés à la source…
PASCAL LOISEAU, DIRECTEUR NATIONAL DES VENTES, SIEMENS SECURITY SOLUTIONS (SES)
PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL EYNAUD,
JOURNALISTE SPÉCIALISÉ
{ MARS / MAI 201140 Sécurité Privée
SP. Quelle est votre vision du fu-tur en matière de sécurité des ports et aéroports, ainsi que des sites sensibles ?PM. Pour les aéroports par
exemple, il existe deux zones,
haute et basse, dont les systè-
mes de sécurité sont axés sur
des problématiques différentes
et devront mieux communi-
quer pour plus d’efficacité. En
effet, le futur proche va mettre
l’accent sur la réduction du
temps de flux des passagers
dans l’aéroport et sur l’auto-
matisation des procédures, en
particulier lors des transferts
de vols, de façon à mieux res-
pecter les recommandations
de l’IATA (40 minutes maxi-
mum) tout en garantissant les
multiples contrôles de sécurité
nécessaires. La localisation des
passagers à tout instant sera
également un élément clé, de
façon à pouvoir les contacter
rapidement en cas de retard
et de pouvoir optimiser le po-
sitionnement des zones « duty
free » en fonction de leurs dé-
placements.
SP. Quelles sont les technolo-gies émergentes qui vont boule-verser les repères en matière de sécurité ?PM. La consolidation des don-
nées (évènements, ressources,
etc...) et le data mining me sem-
blent être les technologies de
première importance à court
terme, pour plus d’efficacité et
de fiabilité. Ceci avec une in-
teropérabilité fonctionnelle et
sémantique avec les systèmes,
de façon à fournir une vision
globale et dynamique de la si-
tuation et à bien suivre les déci-
sions pendant les évènements
critiques.
SP. Quelles sont les technologies sur lesquelles vous travaillez actuellement ?PM. Nous travaillons à partir de
capteurs standards à bas coût
sur lesquels nous ajoutons de
l’intelligence pour leur donner
plus d’efficacité. L’idée est de
doter les opérateurs de moyens
d’anticiper davantage les évè-
nements, de façon à ne pas être
en réaction mais en avance de
phase sur les opérations.
De façon plus globale, je dirai
que Thales utilise sa longue
expérience dans le dévelop-
pement de synergies dans les
technologies duales, issues
des savoir-faire civils et militai-
res. En effet, forces armées et
forces de sécurité agissent de
plus en plus souvent selon les
mêmes modes, elles ont des
besoins de recueil, traitement
et exploitation d’informations
relativement similaires, et leurs
systèmes doivent pouvoir être
de plus en plus interopérables
pour pouvoir fonctionner en-
semble.
SP. Quelle est votre vision du fu-tur en matière de sécurité des ports et aéroports, ainsi que des sites sensibles ?JMS. Nous devrions voir des
améliorations importantes en
matière de contrôle des passa-
gers, grâce à la simultanéïté et
à l’automatisation des opéra-
tions, et à la généralisation du
passeport biométrique qui per-
mettra d’étendre les program-
mes de gestion des « personnes
de confiance ». De nouveaux
standards plus contraignants
vont être adoptés en 2012 pour
le contrôle des bagages de sou-
te. A long terme, de nouvelles
technologies, utilisées de façon
orthogonale, devraient permet-
tre de détecter automatique-
ment les substances illicites à
l’intérieur des bagages sans les
ouvrir.
SP. Quelles sont les technolo-gies émergentes qui vont boule-verser les repères en matière de sécurité ?JMS. En biométrie, la tendance
est clairement d’aller vers des
technologies sans contact et « à
la volée », pour les biométries
majeures : empreintes, visage
et iris. Une autre tendance forte
est la prise en compte crois-
sante des aspects sociétaux
(éthique, respect de la vie pri-
vée, protection des données
personnelles) dès le stade de
la conception des solutions.
SP. Quelles sont les technologies sur lesquelles vous travaillez actuellement ?JMS. Nous travaillons sur tout
ce qui touche à la biométrie et
à la détection d’explosifs, ainsi
qu’à l’automatisation des solu-
tions.
PHILIPPE MOUTTOU, RESPONSABLE DE L’INNOVATION DANS LES DOMAINES DE LA SÉCURITÉ PHYSIQUE AU SEIN DE LA DIVISION DÉFENSE ET SÉCURITÉ C4I DE THALES
JEAN-MARC SUCHIER, SENIOR VICE-PRESIDENT, SPECIAL AFFAIRS, DIRECTION TECHNIQUE ET DE LA STRATÉGIE, MORPHO, GROUPE SAFRAN
Au futurEn couverture
41Sécurité Privée
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{ MARS / MAI 201142 Sécurité Privée
Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex
a sécurité privée n’a pas
le droit à l’erreur. Elle
doit prouver à l’État sa
capacité de se mettre
en ordre de marche pour rele-
ver les défis qui se présentent à
elle1. L’État et la sécurité privée
attendent beaucoup du CNAPS
pour faire disparaître les « ca-
nards boiteux ». Le juriste est
plus circonspect. Même si le
dispositif était attendu depuis
longtemps, son élaboration
paraît avoir été guidée par une
opportunité de calendrier lé-
gislatif et être le résultat d’une
réflexion accélérée, ce qui n’a
toutefois suscité aucune opposi-
tion du Conseil constitutionnel.
Comment fonctionnera cette
entité juridique à peine quali-
fiée par la loi de « personne mo-
rale » ? Quels sont ses principes
directeurs ? Comment exécute-
ra-t-elle les missions qui lui ont
été assignées ? Ces questions
mettent en évidence que le
CNAPS est, d’une part, un ob-
jet juridique non identifié et,
d’autre part, doté d’un rôle en
devenir.
LE CNAPS, UN OBJET JURIDIQUE NON IDENTIFIÉAlors que régulièrement des
voix s’élevaient pour suggérer
la création d’un ordre profes-
sionnel chargé d’assainir les
professions réglementées de la
sécurité privée, l’État a préféré
opter pour la création d’une
personne morale sui generis
dont les modalités de fonction-
nement sont hybrides.
Une personne juridique sui generisConformément à l’article 33-2
inséré dans la loi de 1983, le
CNAPS est qualifié de « per-
sonne morale de droit public ».
Cette définition n’est claire
qu’en apparence. D’ailleurs, les
parlementaires eux-mêmes ont
La mutation de la sécurité privée exige une action conjointe de la puissance publique et des entreprises
CNAPS ET MORALISATION
LLa création du CNAPS est
incontestablement une innovation
qui devrait changer les rapports
entre la puissance publique et la
sécurité privée. Toutefois, un long
chemin demeure encore à parcourir.
Il est surprenant que, près de trente
ans après la loi du 12 juillet 1983,
on en appelle encore et toujours à
l’assainissement du secteur. Tels
certains grands monuments dont la
construction s’étale sur plusieurs
décennies, les évolutions de la sécurité
privée laissent une impression d’œuvre
inachevée. Dès lors, tout en soutenant
l’action de l’État, la sécurité privée
gagnerait à accélérer sa mue. Dans ces
conditions, beaucoup d’incertitudes
vont encore accompagner la montée en
puissance du CNAPS jusqu’à son entrée
en fonction, dans le courant du premier
trimestre 2012.
PAR PIERRE MOREAU, AVOCAT SPÉCIALISÉ
43Sécurité Privée
{semblé l’interpréter de diverses
façons pendant les débats. Se-
lon les intervenants, le CNAPS a
été présenté comme un établis-
sement public2, une formation
ordinale, voire une autorité ad-
ministrative indépendante3. Le
CNAPS n’est rien de tout cela,
mais une structure originale,
trop originale ?
Il n’est pas une formation or-
dinale. Si la doctrine a hésité
sur la nature des ordres profes-
sionnels, il est désormais bien
admis qu’il s’agit de personnes
morales de droit privé, finan-
cées et contrôlées par la pro-
fession4. La puissance publique
a délibérément choisi de ne
pas retenir une forme ordinale.
Comme l’explique le rapport
de présentation de l’amende-
ment, l’État accepte de repen-
ser la régulation de la sécurité
privée, mais il n’est pas encore
prêt à confier aux profession-
nels le soin de s’autoréguler. La
profession récolte sans doute
les fruits amers d’un déficit
d’image et d’un manque de
maturité dans son organisation.
C’est pourtant la solution qui
offrait le maximum de rigueur
juridique.
Le modèle ordinal ayant été
écarté et l’association n’offrant
pas les garanties suffisantes
pour permettre à la puissance
publique de déléguer des mis-
sions de police administrative
et un rôle disciplinaire, il restait
à faire du CNAPS une personne
de droit public.
Dans la tradition juridique
française, les autorités admi-
nistratives indépendantes sont
des aménagements originaux
de l’administration. Elles sont
indépendantes et donc pla-
cées en dehors de tout pouvoir
hiérarchique, sans pour autant
être dotées de la personnalité
juridique. En outre, elles sont
budgétairement rattachées au
pouvoir exécutif. Cette hypo-
thèse ne pouvait pas convenir à
l’État qui aurait été contraint de
conserver la charge financière
du fonctionnement du CNAPS.
Pourtant, sur le fond, la création
d’une autorité administrative
de régulation était concevable,
à condition de lui donner les
moyens d’exercer les contrôles
et de prononcer des sanctions,
à l’instar de la Commission na-
tionale de l’informatique et des
libertés (CNIL).
Faute de faire entrer le CNAPS
dans une catégorie bien iden-
tifiée, le législateur a opté pour
une qualification de « person-
ne morale de droit public »,
sans autre précision. Il est donc
permis d’en déduire qu’une
nouvelle catégorie de person-
ne publique a été créée. Elle
vient s’ajouter aux éléments
inclassables, au même titre que
la Banque de France5 et l’Auto-
rité des marchés financiers6. Le
choix opéré est surtout révé-
lateur de la grande ambiguïté
de l’État sur le sujet. D’un côté,
il est désireux de transférer la
charge financière des contrô-
les aux entreprises ; d’un autre,
il ne peut pas faire autrement
que de les associer au fonc-
tionnement de l’entité créée
sans leur en laisser le contrôle.
Un fonctionnement hybrideLa nature juridique sui generis
du CNAPS explique sans doute
largement un mode de fonc-
tionnement hydride.
Tout est fait dans la loi pour
que les payeurs ne soient pas
les décideurs. Alors que rien
n’est prévu dans la LOPPSI sur
une contribution financière
durable de l’État, les structures
nationales et locales du CNAPS
sont majoritairement compo-
sées de représentants de l’État
(art. 33-3 et 33-5). Un décret en
Conseil d’État viendra en préci-
ser les contours.
Le CNAPS est administré par
un collège composé vraisem-
blablement des directeurs
des principales administra-
tions centrales concernées
(Intérieur, Travail, Finances…),
selon l’idée que la sécurité
privée nécessite une gestion
interministérielle en raison des
risques de violation de législa-
tions multiples (travail non dé-
claré, emploi de clandestins…).
L’État peut compter sur le ren-
fort de magistrats de l’ordre ju-
diciaire et administratif, ce qui
est normal eu égard aux fonc-
tions de contrôles et aux fonc-
tions disciplinaires exercées.
Aux précédents, s’ajoutent des
personnalités qualifiées, sans
doute nommées par arrêté du
ministre de l’Intérieur. Enfin, et
surtout, la profession est repré-
sentée, mais elle est minoritaire.
Cette représentation prendra
certainement en considération
la diversité des métiers concer-
nés et leur poids économique
respectif. La surveillance et
le gardiennage constituent le
secteur le plus important en
salariés (environ 150 000) et en
chiffre d’affaires.
La discussion parlementaire a
mis en évidence quelques in-
terrogations sur la composition
du collège (lire encadré « Quid
de la composition du collège
du CNAPS ? »).
Pierre Moreau est avocat au
barreau de Paris
depuis 15 ans.
Spécialisé en droit
public, il assiste
et représente des
acteurs du secteur
public (ministères,
collectivités terri-
toriales, établisse-
ments publics,...)
comme du secteur
privé (entrepri-
ses, associations,
organisation pro-
fessionnelles,...)
devant les princi-
pales juridictions
administratives
françaises (tribu-
nal administratif,
cour administrati-
ves, conseil d’État).
Il exerce égale-
ment une activité
de conseil dans le
domaine de l’assu-
rance et de la sécu-
rité. Fondateur et
associé du cabinet
Saidji & Moreau
est également
ancien auditeur de
l’INHESJ, institut
national des
hautes études de
la sécurité et de la
Justice.
{ MARS / MAI 201144 Sécurité Privée
Le collège élit en son
sein un président. L’arithmé-
tique plaiderait en faveur de
l’élection d’une personnalité
issue de la puissance publique.
Dans ce cas, un magistrat serait
en adéquation avec les finali-
tés du CNAPS. Toutefois, la dési-
gnation d’un membre issu des
rangs de la sécurité privée ne
serait pas aberrante puisqu’ils
seront les bailleurs de fonds,
à moins qu’une personnalité
qualifiée soit privilégiée pour
sa neutralité.
Au sein du collège, une forma-
tion est dédiée aux activités de
contrôle à l’entrée dans la pro-
fession et à celui de l’exercice
de l’activité. En ce domaine, le
poids de l’État est encore plus
affirmé, la loi imposant une
majorité des trois quarts. Cette
logique est reproduite dans
les déclinaisons régionales du
CNAPS.
L’hybridation se retrouve éga-
lement à propos du recrute-
ment du personnel du CNAPS
destiné à en permettre le fonc-
tionnement quotidien. L’article
33-10 prévoit la possibilité de
recourir à des salariés soumis
aux dispositions du code du
travail, à des agents contrac-
tuels de droit public ainsi qu’à
des fonctionnaires détachés.
La cohabitation entre ces ca-
tégories de personnel, soumis
à des régimes juridiques diffé-
rents, n’est pas sans soulever
quelques réserves. Que l’on
songe seulement aux droits et
obligations des fonctionnaires
issus de la loi et à leur applica-
tion aux salariés de droit privé,
ou encore aux règles régissant
le renouvellement des contrats
à durée déterminée qui diffé-
rent en droit du travail et en
droit de la fonction publique7.
La question du financement,
pourtant centrale, est men-
tionnée de manière elliptique
à l’article 33-4 qui mentionne
« une cotisation dont le taux et
l’assiette seront fixés par la loi
de finances ». Au cours de la
discussion parlementaire, a dis-
paru l’autre ressource initiale-
ment envisagée : le produit des
pénalités financières pouvant
être infligées aux entreprises
de sécurité privée (V. infra II-B).
À cet égard, les professionnels
de la sécurité privée ont sans
doute été entendus, ils avaient
en effet souligné le caractère
aléatoire d’une telle ressource,
dont le produit n’interviendrait
que plusieurs mois, voire plu-
sieurs années
après l’installa-
tion du CNAPS.
Toutefois, leur
inquiétude de-
meure. La coti-
sation de fonc-
t i o n n e m e n t
dont ils ignorent
aujourd’hui l’as-
siette et le taux
sera-t-elle suffisante pour finan-
cer un organe de régulation
dont l’activité déconcentrée
suppose d’importants moyens
matériels et humains ? La
charge de cette contribution
sera-t-elle définitivement sup-
portée par les entreprises ou
pourront-elles la répercuter sur
le client bénéficiaire de leurs
prestations ? Au delà de ces
incertitudes, il paraît toutefois
acquis que l’État ne participera
pas, ou du moins de manière
pérenne, au fonctionnement
du CNAPS.
LE CNAPS, UN RÔLE EN DEVENIRSi la loi détermine les princi-
paux éléments constitutifs des
missions du CNAPS, leur exé-
cution demeure soumise à un
décret d’application et, surtout,
à la pratique. Sans s’attarder sur
la mission de conseil et d’as-
{Beaucoup d’incertitudes vont encore accompagner la montée en puissance du CNAPS jusqu’à son entrée en fonction, dans le courant du premier trimestre 2012.
Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex
45Sécurité Privée
sistance à la profession (tradi-
tionnelle dans un ordre), qui
semble relever d’une modeste
contrepartie visant à rassurer
les entreprises, l’essentiel est
ailleurs. Le CNAPS est, avant
tout, investi d’une mission de
contrôle et d’une mission dis-
ciplinaire.
La mission de contrôleEmpruntant à la fois aux ordres
(pour le contrôle des indivi-
dus) et aux autorités indépen-
dantes (pour le contrôle des
entreprises), le nouvel article
33-2 de la loi du 12 juillet 1983
confie au CNAPS une mission
de police administrative en ma-
tière de délivrance des docu-
ments d’accès à la profession. Il
s’agit d’un contrôle a priori. De
plus, l’article 33-8 fixe le cadre
d’un contrôle a posteriori des
activités.
Les commissions régionales
héritent des compétences
jusqu’alors détenues par les
préfectures de département.
C’est à elles qu’il incombe
désormais de délivrer les
autorisations (accordées aux
entreprises), les agréments
(accordés aux dirigeants des
personnes morales) et les car-
tes professionnelles (accor-
dées aux agents). Cette étape
est cruciale tant la profession
souffre d’une image dégradée.
Or, depuis quelques années, la
puissance publique tente d’im-
poser des exigences de mora-
lité et de professionnalisme. Si
le principe est louable, le faire
appliquer est une tâche diffi-
cile8 et coûteuse pour l’État.
Ce transfert de charges sur
le CNAPS est un bouleverse-
ment majeur. Non seulement
le CNAPS devra mobiliser les
moyens humains lui permet-
tant de traiter les demandes,
mais encore il récupère toute
l’infrastructure informatique
conçue lors de la création des
cartes professionnelles dématé-
rialisées (en réalité un numéro
d’inscription au fichier DRA-
CAR), en 2009. Une fois le trans-
fert effectué, la profession aura
donc en charge l’évolution
de cette banque de données
et, évidemment, d’en financer
l’existence.
Sous un angle plus juridique,
les débats parlementaires
ont fait resurgir une question
de fond sur les liens entre le
CNAPS et les fichiers de police
(notamment celui du système
de traitement des infractions
constatées – STIC-). En effet, la
délivrance d’un agrément ou
d’une carte nécessite de véri-
fier la moralité de l’individu
et, par conséquent, son passé
judiciaire. C’est d’ailleurs sur
ce point que les préfectures
étaient les plus critiquées en
ayant des délais de réponse
jugés trop longs dès que la
personne était connue des ser-
vices de police. En tout état de
cause, la procédure relevait des
autorités policières habilitées.
La LOPPSI innove en ouvrant
la possibilité aux agents du
CNAPS de consulter les fichiers
de police, à condition d’y avoir
été habilités par le préfet de
département. Des parlementai-
res ont critiqué cette évolution
qui serait contraire à la Consti-
tution. Toutefois, le Conseil
constitutionnel, (décision du
18 mars 2003 relative à la loi de
sécurité intérieure) a admis «
qu’aucune norme constitution-
nelle ne s’oppose par principe
à l’utilisation à des fins admi-
nistratives de données nomina-
tives recueillies dans le cadre
d’activités de police judiciaire
» dès lors que ces consultations
sont assorties de garanties suffi-
santes au regard du respect des
libertés individuelles.
Le préfet de département de-
meure, quant à lui, compétent
en cas de nécessité tenant à
l’ordre public.
Le CNAPS a égale-
ment en charge les
contrôles des entre-
prises (prestataires
et services internes)
comme des agents,
sur le fondement du
nouvel article 33-8
de la loi de 1983. La
source d’inspiration
paraît avoir été, en
l’espèce, les contrôles
opérés par la CNIL. Il a
néanmoins fallu tenir
compte des spécifici-
tés des activités exer-
cées en autorisant des
contrôles 24 heures sur 24, ce
qui n’avait pas été prévu lors
du dépôt de l’amendement.
La LOPPSI donne de précieu-
ses indications sur le dérou-
lement du contrôle, même si
de nombreux aspects doivent
encore être précisés. Sans origi-
nalité, la loi énonce trois types
de contrôle : sur place, sur piè-
ce ou sur convocation. Quelle
que soit la forme du contrôle,
le CNAPS peut demander com-
munication de tous les docu-
ments nécessaires à l’accom-
plissement de sa mission, tout
support confondu, et en pren-
dre copie.
Le décret d’application devra
apporter de nombreuses préci-
sions. Parmi les plus importan-
tes, il convient encore de pré-
voir qui pourra saisir le CNAPS
afin de susciter un contrôle. À
ce titre, une saisine la plus lar-
ge possible (y compris par les
particuliers et les entreprises
concurrentes) serait souhai-
table, à condition qu’elle soit
motivée et justifiée.
De plus, la loi prévoit que les
contrôles seront opérés par les
agents du CNAPS, sans plus de
précision. Pourtant, le CNAPS
aura du personnel de différen-
tes catégories. Doit-on considé-
rer qu’ils seront interchangea-
bles et que tout agent pourra
se voir attribuer une mission
de contrôle ? Une procédure
d’habilitation s’impose afin de
garantir la fiabilité des contrô-
leurs et prévenir d’éventuels
conflits d’intérêt.
Enfin, la loi prévoit le recours
à des experts, sans plus de
précision. Or, ces experts doi-
vent présenter un minimum
de garanties. Leur situation
juridique pendant l’expertise
mérite donc d’être précisée et
leur rémunération doit être en-
visagée.
Comment fonctionnera cette entité juridique à peine qualifiée par la loi de « personne morale » ? Quels sont ses principes directeurs ? Comment exécutera-t-elle les missions qui lui ont été assignées ?
{ MARS / MAI 201146 Sécurité Privée
Dura Lex, Sed Lex
La mission disciplinaireIl s’agit d’une des innovations
majeures du texte qui rejoint
une préoccupation ancienne
de la profession.
Aux termes de l’article 33-5 de
la loi de 1983, dans chaque ré-
gion, la commission régionale
d’agrément et de contrôle est
chargée, au nom du Conseil na-
tional des activités privées de
sécurité, de prononcer les sanc-
tions prévues à l’article 33-6.
Cette dernière disposition énu-
mère les sanctions disciplinaires
pouvant être infligées : l’avertisse-
ment, le blâme, l’interdiction
d’exercice de l’activité privée
à titre temporaire pour une du-
rée qui ne peut excéder cinq
ans. Le texte prévoit également
l’instauration de pénalités fi-
nancières.
Le dispositif, qui sera précisé
par un décret d’application,
appelle plusieurs remarques.
D’une part, les sanctions disci-
plinaires sont applicables « aux
personnes physiques et morales
exerçant les activités définies
aux titres I et II (de la loi de
1983) ».
Rationae personae, les en-
treprises de sécurité privée
souhaitaient limiter le champ
d’application des sanctions
disciplinaires aux seules entre-
prises et à leurs dirigeants. Cet-
te conception « ordinale » du
CNAPS n’a pas été retenue par
le législateur, marquant ainsi la
nature administrative et étati-
que de l’organe de régulation.
D’autre part, et de manière clas-
sique, les sanctions disciplinai-
res sont graduées et le choix
de la sanction sera fonction de
la gravité des faits reprochés.
Toutefois, si l’on se reporte à
la typologie des sanctions ap-
plicables aux agents publics,
l’échelle des sanctions paraît
singulièrement courte. On
passe sans transition de l’ad-
monestation à l’interdiction,
qui si elle est limitée à cinq ans
maximum, est pourtant syno-
nyme de mort professionnelle
de l’agent ou de l’entreprise de
sécurité privée.
La référence aux obligations
déontologiques renvoie à l’éla-
boration d’un code de déon-
tologie par le Conseil national
des activités privées de sécurité
(art. 33-2-2°), dont c’est la mis-
sion constituante.
Le contenu de ce code, approu-
vé par décret en Conseil d’État,
sera sans doute inspiré de co-
des de déontologie régissant
des professions voisines. On
pense, par exemple, au code de
déontologie de la police muni-
cipale lui-même directement
calqué sur le code de déonto-
logie policière. Néanmoins, dès
lors qu’il ne s’applique pas aux
seuls agents mais également
aux entreprises de sécurité
privée, il devra comporter un
corps de règles se rapportant
à la loyauté des pratiques com-
merciales et à la concurrence.
1 F. Ocqueteau, Les défis de la sécurité privée, L’Harmattan 1997, 183 p.2 Interventions des députés Ciotti et Batho, 16 déc. 2010.3 Interventions des sénateurs Boumedienne-Thiery et Mézard, 19 janv. 2011.4 R. Chapus,, Droit administratif général, Tome 1, 15e éd., 2001, Montchrestien, p. 183.5 CE, 22 mars 2000, n° 203854, Synd. national autonome du personnel de la 6 Banque de France :
JurisData n° 2000-060155.6 L. n° 2003-706 de sécurité financière du 1er août 2003.7 J. Chorin, Le nouveau Code du travail et les personnes publiques employant des personnels de
droit privé : JCP S 2010, 1463.8 C. Tarlet et P. Moreau, Contribution à l’étude de la loi relative à la prévention de la délinquance :
la professionnalisation et la moralisation des entreprises de sécurité privée : JCP A 2007, 2137.9 Ce qui excluait, par exemple, les organes de formation.
Dura Lex, Sed Lex
{Quid de la composition du collège du CNAPS ? Certains s’interrogeaient sur la place des services internes
bien que celle-ci ne pose en réalité aucune difficulté, ces
derniers étant visés par la loi. En revanche, et dès lors que
le choix était fait de demeurer dans le périmètre de la loi
de 19839 , fallait-il intégrer les clients et les salariés ? Concer-
nant les clients, leur mise à l’écart est totalement justifiée. Il
eut été inconcevable de mettre en cause l’impartialité d’un
organe de contrôle et de sanction. Pas plus que les clients
des professions réglementées ne participent aux ordres
professionnels, ceux de la sécurité privée ne doivent parti-
ciper au CNAPS. L’introduction de logiques commerciales
aurait pu lui être rapidement fatale. La question des salariés
est plus délicate. En effet, ils sont explicitement concernés
par le texte (délivrance de la carte professionnelle, soumis-
sion au code de déontologie). Cependant, le législateur a
préféré considérer, à juste titre, qu’un organe de régulation
n’est pas une structure de négociation paritaire. De ce
fait, il a opté pour une participation dans un cadre plus
souple puisque « toute proposition (du CNAPS) relative aux
conditions de travail des agents de sécurité privée est préa-
lablement soumise à la concertation avec les organisations
syndicales de salariés et d’employeurs ».
47Sécurité Privée
VidéoprotectionCAHIER SPÉCIAL RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC L’AN2V, ASSOCIATION NATIONALE DE LA VIDÉOPROTECTION
VIDÉOPROTECTION
Quelles évolutions technologiques majeures en 2011 ?
CAHIER SPÉCIAL
{ MARS / MAI 201148 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
ourtant, incontourna-
ble lorsqu’on souhaite
dépasser les 2 Méga-
pixels, l’IP a mis 10 ans
pour arriver à 25% du marché
et souffre encore d’une cer-
taine complexité. Mais pour
autant l’analogique permet
d’atteindre ces 2 Mégapixels
grâce « aux HDCCTV qui sont
intéressantes tant en termes de
qualité d’image que d’un point
de vue économique » indique
Michel Eynaud, journaliste spé-
cialiste de la sécurité électroni-
que. L’apparition de
DSP (Digital Signal Processor)
semble aussi très prometteur,
en IP comme en analogique.
Son intégration pour l’analyse
vidéo intelligente (AVI) et pour
une meilleure qualité d’image,
ferait économiser beaucoup de
bande passante et de capacité
d’enregistrement. Grâce à l’AVI,
la détection de sabotage et de
dérèglement sont presque des
standards et le développement
de la vision nocturne en infra-
rouge est assez encourageant.
A CHAQUE SITUATION TYPE, UNE SOLUTIONLes caméras extérieures re-
présentant 80% de marché,
la particularité même de la
vidéoprotection réside dans
le fait d’avoir une caméra qui
puisse s’adapter à la lumière,
avec une même qualité d’ima-
ge, quel que soit le moment de
la journée. Par ailleurs, « il faut
privilégier les caméras mobi-
les à fort zoom qui permettent
de mieux répondre au besoin
d’identification » rappelle Pascal
Bouvignies, directeur de clien-
tèle grands comptes, Bosch. Si
ce constructeur vend 32 000
caméras sur le territoire na-
tional, c’est sans doute parce
que leurs applications sont
très organisées et structurées.
Chaque solution correspond
Quelles évolutions technologiques majeures en 2011 ?
VIDÉOPROTECTION
PBien que la
technologie
avance à un
rythme effréné,
paradoxalement
le débat IP ou
analogique semble
loin d’être clos. 2011
sera-t-elle l’année
de la révolution
technologique
en matière de
vidéoprotection ?
Éclairage.
à une situation précise. « Il est
primordial de calculer les an-
gles de vision de façon à savoir
exactement ce que prend l’ob-
jectif. » développe Pascal Bou-
vignies. Aussi, pour toute scène
urbaine, qualifiée de complexe
et animée, Bosch préconise du
4Mb/s pour du 4CIF, 8Mb/s pour
du 720p et 12Mb/s pour du Full
HD 1080. Mais que l’utilisateur
se rassure, car même si on par-
le de HD depuis deux ans, un
« bon 4CIF », avec un zoom x36,
permet de faire de l’identifica-
tion à 100 mètres… Parce que
c’est au client final de choisir,
en fonction de ses besoins, sa
caméra mobile. Ce construc-
teur a choisi, pour 2011, de ne
pas faire de différence entre le
prix de la HD et de la SD !
VOIR À 360°GRÂCE À L’OPTIQUE PANOMORPHIQUELa lecture ou relecture d’une
vidéosurveillance fait émer-
49Sécurité Privée
ger des questions récurrentes.
Ainsi, que se passe-t-il derrière
une personne filmée dans un
hall d’entrée ? « Il est important
d’avoir, sur un site, une vue à
360°, l’objectif étant d’éviter les
angles morts et de pouvoir effec-
tuer une reconnaissance à l’aide
de zooms numériques » détaille
Betty Fort, responsable com-
merciale, Fujifilm. La solution
réside dans l’optique panomor-
phique qui permet de tout voir
grâce à une image elliptique à
360°. La particularité de cette
optique ? L’Obtention de 2
mégapixels au centre du verre
mais aussi sur les bords de l’el-
lipse pour des zooms au centre
et sur l’extrémité de l’image.
Son plus ? Elle s’adapte sur de
nombreuses caméras de vidéo-
surveillance de monture CS
à vrais capteurs 1/3 de pouce.
Pour plus de confort, plusieurs
constructeurs ont déjà intégré
une interface de lecture et de
relecture consultable sur le site
d’Immervision.com dans leurs
enregistreurs numériques. Si
cette optique ne remplacera
en aucun cas des optiques à
très fort zoom qui sont déjà po-
sitionnées à des endroits stra-
tégiques, elle permet une vue
d’ensemble, sans rien perdre...
VERS DES APPLICATIONS EMBARQUÉES À L’INTÉRIEUR DES PRODUITSLes méthodes traditionnelles
ont leurs limites. Ainsi, Dans les
CSU (Centre de Surveillance
Urbain), l’attention du vidéo-
surveillant diminue de 50%
au bout de 20 minutes ! De
plus, globalement, les systè-
mes sont assez inefficaces en
cas d’incident, soit parce que
l’information arrive trop tard,
soit parce que l’information
pertinente est difficile à retrou-
ver. Aujourd’hui, trois axes de
développement permettent de
pallier à ces inconvénients. Ob-
tenir des remontées automati-
ques d’alarmes vidéo en temps
réel, de manière plus précise et
efficace, disposer de fonctions
d’analyse et de recherche auto-
matique d’informations de ma-
nière plus performante, et enfin
réaliser des traitements statisti-
ques pour détecter les compor-
tements à surveiller et remonter
efficacement des alarmes. Des
solutions qu’apporte l’Axis
Camera Application Platform
(ACAP).
Le principe : une zone a été li-
bérée à l’intérieur de la caméra
pour y entrer des algorithmes
spécifiques permettant la dé-
tection, le comptage, l’iden-
tification, dans l’objectif de
fournir à l’utilisateur final des
produits adaptés à ses besoins,
sur le plan matériel et logiciel;
ces applications étant déve-
loppées par des partenaires
appelés Application Develop-
ment Partners. « Axis Commu-
nications prépare le lancement
d’une nouvelle plateforme en-
core plus puissante et entrevoit
un développement croissant
des applications embarquées
à l’intérieur des produits. Petit à
petit, la caméra devrait se trans-
former en un capteur externe
associé à une fonction vidéo.»
livre Patrick Tennevin, respon-
sable des alliances partenaires
de développement – Europe
du Sud, Axis Communication.
Ainsi, il sera possible de trai-
ter l’information directement
au niveau de la caméra pour
optimiser la pertinence des
informations. Ces solutions
permettront, notamment dans
le cadre des petites villes, d’in-
vestir ailleurs que dans les opé-
rateurs. Plus encore de deman-
der aux opérateurs des grandes
villes de travailler sur des mis-
sions beaucoup plus précises
dans le futur...
PALLIER À L’INSUFFISANCE DE L’ÉCLAIRAGEReprendre la généralisation
de la vision de nuit par des
capteurs de plus en plus per-
formants et par des systèmes
externes LEDs à l’éclairage est
désormais réalisable grâce au
capteur Exview. Lorsque l’éclai-
rage est insuffisant, les infrarou-
ges sont l’une des solutions,
mais il y en a d’autres… Celle
d’aujourd’hui est un dôme mo-
torisé équipé d’infrarouges, hy-
bride, ouvert et intégrable, qui
possède un DSP de chez Texas
Instruments. Doté d’un zoom
puissant x26, d’infrarouges à
longue portée, il est étanche
car conçu pour une utilisa-
tion extérieure. « Les LEDs sont
adaptatives, aussi quand l’an-
gle de la caméra dévie, ils chan-
gent d’angle pour s’adapter au
champ de vision de la caméra. »
explique Laurent Scetbon, Aas-
set Security.
Ce produit possède un capteur
très sensible et a une fonction-
nalité intéressante qui permet
de remonter au-dessus de la
ligne d’horizon, afin d’obtenir
quelques degrés supplémen-
taires et donc avoir un résultat,
par exemple en haut d’un esca-
lier. Travaillant de façon étroite
avec le constructeur HiKVision,
Aasset Security a fait modifier
le produit pour rajouter des
masques polygonaux, plus
adaptés, faciles à mettre en œu-
vre et visuellement très agréa-
bles. De plus, la mise en place
du dôme ne nécessite pas de
changer de support. « Connec-
table en analogique, vidéo plus
télémétrie, ou en IP, cette solution
permet les connexions mobiles.
Aasset Security fournit
it l’i f ti d li ti b é t i é é i é d’i f g h
UN RESPONSABLE DE PROJET DE VIDÉOPROTECTION DIGNE DE CE NOM DOIT ÊTRE APTE À RÉPONDRE SÉRIEUSEMENT ET EN PROFONDEUR AUX SIX NOTIONS SUIVANTES
{ MARS / MAI 201150 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
gratuitement des appli-
cations pour différents types de
mobiles: BlackBerry, Windows
Mobile, iPhone et Android. Il est
ouvert, Onvif et multi-protocole »
confirme Laurent Scetbon.
HD SUR COAX, L’ANALOGIQUE ÉVOLUE !Le signal n’étant pas compressé
avant transmission, sur coax, il
n’y a aucun effet sur la latence,
contrairement au réseau IP. Une
alliance s’est donc formée pour
promouvoir la Haute Définition
sur câble coaxial. La guerre en-
tre la HD CCTV coaxiale et l’IP
n’aura pourtant pas lieu, car on
trouve, sur les mêmes cartes,
des solutions hybrides avec de
l’Ethernet Gigabit et par-des-
sus une carte-fille qui intègre
du coax HD. Les fabricants de
chipsets révolutionnent par
ailleurs la gestion des flux et
l’encodage vidéo. « Vidéo IP a
fait le choix de travailler sur le
format RAW initial avant com-
pression » lance Patrick Paoli.
« Nous gérons 16 et bientôt 64
flux simultanés ; en 2011, nous
pourrons gérer de l’encodage
1080p en 60 images par se-
conde. » Hybride AVC ou SVC,
Vidéo IP est aussi compatible
avec tout autre codec existant
ou à venir. Le système program-
mable à volonté et entièrement
ouvert, intègre sur le chipset,
des puces ONVIF, PSIA... « En
2011, Vidéo IP crée un firmware
sur un mobile DVR avec 4 entrées
avec un chipset génération 2010,
- 16 flux- avec un simple ATOM
n270 (IPC) » annonce Patrick
Paoli. Le Scalable Video Coding
(SVC), norme de compression
vidéo développée par UIT-T et
l’ISO « permet d’économiser
30% sur l’enregistrement SVC
versus AVC, 40% sur le stream
(le flux) SVC versus AVC ».
Développer prioritairement une
plateforme mobile ou murale
multi-hybride sous linux (vidéo
et photo RAW pour identifica-
tion, affichage RAW sur le ré-
seau, caméras analogiques SD
ou HDcctv et reprise des flux
caméras IP) est aujourd’hui la
priorité de Vidéo IP.
Vision à 360°AVEC BETTY FORT, RESPONSABLE COMMERCIALE, FUJIFILM
« Nous sommes dans un hall
d’entrée. Que se passe-t-il der-
rière cette personne ? » Ce sont
souvent des questions récurren-
tes lors de la lecture (ou la relec-
ture) d’une vidéosurveillance.
Aussi est-il important d’avoir,
sur un site, une vue d’ensemble,
une vue à 360°, l’objectif étant
d’éviter les angles morts et de
pouvoir effectuer une recon-
naissance à l’aide de zooms nu-
mériques et grâce à un champ
de vision extrêmement large.
TOUT VOIR AUTOUR DE VOUS…La solution réside dans l’op-
tique panomorphique : vous
pouvez voir tout autour de vous
sans jamais manquer une infor-
mation, grâce à une image ellip-
tique à 360°. La particularité de
cette optique est de diffuser 2
méga pixels au centre du verre
mais aussi sur les bords de l’el-
lipse pour des zooms au centre
et sur l’extrémité de l’image.
Cette optique s’adapte sur de
nombreuses caméras de vidéo-
surveillance de monture CS à
vrais capteurs 1/3 pouce.
Une interface de lecture et de
relecture se trouve sur le site
d’Immervision (immervision.
com). Pour plus de confort, plu-
sieurs constructeurs ont déjà
intégré ce système dans leurs
enregistreurs numériques.
DÉMONSTRATIONIl est possible, depuis l’image
source, d’effectuer des zooms
dans l’image, de choisir ses an-
gles de vues, d’avoir une visuali-
sation à 360°, de sélectionner et
d’aller directement chercher ce
qu’on souhaite voir. La sélection
s’effectue dans une fenêtre et il
est possible d’ouvrir un nombre
infini de fenêtres. Il est toute-
fois important de préciser que
cette optique ne remplacera
en aucun cas des optiques à
très fort zoom qui sont déjà po-
sitionnées à des endroits straté-
giques. Mais cette solution per-
met une vue d’ensemble, sans
rien perdre...
51Sécurité Privée
Dans les CSU, l’attention du vi-
déosurveillant diminue de 50%
au bout de 20 minutes ! De plus,
globalement, les systèmes sont
assez inefficaces en cas d’inci-
dent, soit parce que l’informa-
tion arrive trop tard, soit parce
que l’information pertinente est
difficile à retrouver.
TROIS NOUVEAUX AXES DE DÉVE-LOPPEMENTA l’aune de ce constat, Axis
Communications propose trois
axes de développement pour
pallier ces faiblesses : obtenir
des remontées automatiques
d’alarmes vidéo en temps réel,
de manière plus précise et ef-
ficace ; disposer de fonctions
d’analyse et de recherche auto-
matique d’informations de ma-
nière plus performante ; réaliser
des traitements statistiques pour
détecter les comportements à
surveiller et remonter efficace-
ment des alarmes.
VERS LE DÉVELOPPEMENT CROISSANT DES APPLICATIONS EMBARQUÉESAxis Communications vient de
lancer ACAP (Axis Camera Ap-
plication Platform). Comment
ça marche ? Une zone a été li-
bérée à l’intérieur de la caméra
pour y entrer des algorithmes
spécifiques permettant la dé-
tection, le comptage, l’identifi-
cation, afin de fournir à l’utilisa-
teur final des produits adaptés à
ses besoins.
Axis Communications prépare
le lancement d’une nouvelle
plateforme plus puissante et en-
trevoit un développement crois-
sant des applications embar-
quées à l’intérieur des produits.
Petit à petit, la caméra devrait
se transformer en un capteur
externe associé à une fonction
vidéo. Il sera alors possible de
traiter l’information directe-
ment au niveau de la caméra
pour optimiser la pertinence
des informations et permettre,
notamment dans le cadre des
Analyse vidéo et intelligence embarquée urbaineAVEC PATRICK TENNEVIN, RESPONSABLE DES ALLIANCES PARTENAIRES DE DÉVELOPPEMENTEUROPE DU SUD, AXIS COMMUNICATIONS
villes, d’investir ailleurs que
dans les opérateurs ou deman-
der aux opérateurs de travailler
sur des missions beaucoup plus
précises dans le futur...
{ MARS / MAI 201152 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
Sécurité Privée. A l’aune de vo-tre expérience, quelle est votre vision du marché français ? Olivier Mai. Ce qui me gêne sur
le marché français, c’est le peu
de crédit de qualité accordé à
une installation de sécurité : la
notion de budget emporte 80%
de la décision. Dans un pays
où se positionnent des distribu-
teurs en provenance de l’Asie
et du Moyen-Orient, la finalité
exacte d’une installation dite
de « sécurité » et fiable se perd.
C’est ce que nous que nous
souhaitons changer sur ce mar-
ché.
SP. Comment voyez-vous évoluer le marché dans les 5 prochaines années ?OM. Depuis plusieurs année,
force est de constater l’émer-
gence de la vidéosurveillance
urbaine. Autre tendance émer-
gente : la télésurveillance. Des
problèmes de réseaux subsis-
tent en France, ne permettant
pas de piloter à distance un
site industriel en vue de rem-
placer, de soulager le gardien-
nage humain. Il faut que les
réseaux puissent transmettre
plus qu’une image afin de dis-
poser d’une vue d’ensemble
sur un site ; or, ce n’est pas le
cas aujourd’hui. Tout porte à
croire que, d’ici 5 ans, l’évolu-
tion des réseaux permettra de
transmettre des datas (comme
c’est déjà le cas) mais aussi des
images. Geutebrück intervient
sur ce marché : nous sommes
partenaires d’opérateurs de té-
lésurveillance comme le sont
ESI et HORUS. Nous travaillons
principalement pour des
grands sites : SNCF, La Poste, la
Banque de France. Ce sont des
solutions que nos clients indus-
triels commencent à regarder
SP. Concernant les produits, quels sont les grandes tendan-ces que vous voyez émerger ? OM. La technologie h264 et les
caméras mégapixels. Ces der-
nières vont nous amener des
Du haut de ses 40
ans d’existence,
Geutebrück se
positionne comme le
plus ancien prestataire
de solutions de
vidéosurveillance.
Au-delà de cette
longue expérience,
l’entreprise allemande
peut se prévaloir
d’une expertise
justifiée qui lui
permet de proposer
des solutions de
vidéoprotection
à la pointe du
progrès. Quelles
sont aujourd’hui les
ambitions du groupe
sur le marché français
Réponses avec
Olivier Mai, gérant de
Geutebrück France.
images de qualité. Ceci étant,
le marché français va devoir
intégrer qu’une bonne qualité
d’images nocturnes, s’accom-
pagne d’un éclairage adapté.
Le full IP, une révolution du
monde informatique, apporte
quant à lui, une technologie
différente, et des nouveaux ac-
teurs dans la vidéosurveillan-
ce. Je citerai les opérateurs
informatiques tels que Sisco,
Compaq et les opérateurs de
réseau comme Orange, SFR qui
arrivent dans ce métier avec
un très haut niveau de tech-
nologie. Rappelons que grâce
aux réseaux informatiques et
leur connectivité à Internet, ces
technologies permettent une
décentralisation de la prise
de décision, l’envoi d’infor-
mations, et la consultation des
enregistrements partout dans
le monde.
SP. Quels sont les enjeux liés à l’émergence de ces nouvelles technologies ?OM. Un des enjeux est sans
doute la fondation d’une
nouvelle image de la vidéo-
protection. En effet, cette der-
nière ne devra plus être vécue
comme un système répressif
de contrôle car grâce aux nou-
velles technologies, elle permet
aujourd’hui d’analyser les pro-
cess industriels, de les fiabiliser
et de dédouaner bien souvent
le personnel en termes de res-
ponsabilité. Il y a là un marché
à creuser, des nouveaux outils
à proposer.
SP. Comment vous positionnez-vous par rapport à vos concur-rents? OM. Nonobstant des produits
de haute technologie (lire en-
cadré : L’Hybride ne suffit plus,
le futur sera Omnibride) et la
maitrise technique adéquate,
notre prérogative est d’offrir
une mise en service ajoutée.
Des solutions en ligne de mireINTERVIEW
53Sécurité Privée
{ASSOCIATIONASSOSSOCIATCIATIONIONNATIONALE DE LANNAATIONALE DE LLAAVIDÉOPROTECTIONVVIDÉDÉOPROOPROTECTT IONON
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LE PREMIER GUIDE DE RÉFÉRENCE DE LA VIDÉOPROTECTION !
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PARUTION JUIN 2011TIRAGE DE 10 000 EXEMPLAIRES
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Nous sommes l’un des rares
acteurs de la vidéosurveillance
à avoir un service technique
fourni, offrant des installations
clés en main. Nous effectuons
95% des mises en service ! Une
autre de nos forces réside dans
la compatibilité ascendante
de nos produits sur au moins
10 ans. Toute nouvelle techno-
logie mise sur le marché par
Geutebruck France s’intègre
aux anciennes technologies
déjà installées chez le client.
SP. Quelle est votre principale am-bition sur le marché français ? OM. D’ouvrir d’ici 3 à 5 ans, 2
agences supplémentaires pour
avoir un vrai maillage national
tout en maitrisant notre crois-
sance afin qu’elle respecte la
philosophie de notre société.
Notre objectif est de garder
une clientèle finale fidèle, et de
travailler avec des installateurs
plus partenaires qu’opérateurs
au coût par coût.
L’Hybride ne suffit plus, le futur sera OmnibrideLe plus d’Omnibride : avec l’introduction de nouveaux logiciels de commande et de paramétrage,
une connexion permanente est établit entre des signaux analogiques et divers signaux vidéo nu-
mériques. Ainsi, tous les procédés standardisés (M-JPeg, H264), et ceux optimisés pour la vidéosur-
veillance (MPEG4CCTV, H264CCTV) sont disponibles dans un seul et unique appareil. Compatible
avec de multiples normes, la nouvelle version du logiciel offre la possibilité de raccorder des camé-
ras IP selon la norme ONVIF.
À la tête de 4 agences et 12
personnes réparties sur le
territoire national, Olivier Mai est gérant de Geutebruck
France et en charge des
Dom-Tom. Sous sa direction,
la société été nominée au
rang de fournisseur privilé-
gié d’Areva et a gagné un
portfolio de références de
renommée internationale.
{ MARS / MAI 201154 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
Eyevis a présenté au salon ISE
2011 de nouveaux modèles
de moniteurs de grande taille
à cadre métallique rigide et
extra fin et pourvus d’un rétro-
éclairage direct par LED pour
une meilleure uniformité des
images affichées. Les modèles
EYE-LCD5500-USN-LHD de 55
pouces (140 cm) de diagonale
en Full HD et EYE-LCD6000-
SN de 60 pouces (152 cm) en
résolution WXGA (1366x768)
autorisent des espacements mi-
nimes entre 2 écrans juxtapo-
sés de seulement 5,7 mm et 6,5
mm respectivement, lors des
assemblages en murs d’ima-
ges. Ces moniteurs peuvent
être montés sur une structure
permettant la maintenance
par l’avant sans démonter les
écrans adjacents.
Par ailleurs, Eyevis est à l’ori-
gine d’une nouvelle technolo-
gie eStreaming de transmission
sur réseaux IP de signaux vidéo
compressés selon un format
propriétaire eJPEG entre des
encodeurs et des décodeurs,
de façon à former une matrice
virtuelle en optimisant l’usage
de la bande passante dispo-
nible sur un réseau de qualité
standard, dans des conditions
de temps réel et de latence très
réduite.
À l’afficheNous mettons
l’accent ce trimestre
sur les nouveautés
dans le domaine
de l’affichage
destinées aux CSU,
ainsi que sur un
nouveau système
d’alimentation
et sur certaines
caméras bien
adaptées aux
applications
urbaines.
Les nouveautés du trimestre pour la vidéoprotection urbaine
Matrox, qui possède une gamme de cartes graphiques de hautes
performances dédiées à la vidéosurveillance, a présenté au salon
ISE 2011 une nouvelle technologie Mura MPX de mur d’images
collaboratif, à base de cartes contrôleur d’entrées/sorties PCI
Express 2.0 x16 capables de capturer 4 entrées Full HD 1080p sur
une entrée à bande passante de 64 Gb/s et de simultanément
contrôler 4 moniteurs de jusqu’à 2048x1080, en totale fluidité et
avec la qualité RGB888. Les entrées numériques aussi bien que
analogiques (via des cartes d’entrées) sont supportées (HD, DVI,
RGB/VGA, composantes, S-Vidéo et composite).
Pour une alimentation saineSlat complète son offre de
vidéoprotection urbaine avec
le système ASV d’alimentation
électrique sans interruption
pour filmer et enregistrer
24h/24 quoi qu’il arrive. Cette
alimentation s’intègre très fa-
cilement dans une installation
nouvelle ou existante, en pou-
vant être rapidement installée
dans une chambre de tirage ou
une armoire de rue, sur un mur
ou un mât). Lors d’une cou-
pure d’électricité, la durée de
l’autonomie en mode secours
sera fonction du niveau de sé-
curité exigé pour le point vidéo,
généralement de 1/4h à 4h. En
plus de la fonction secours,
l’alimentation ASV filtre les
micro-coupures et protège les
équipements (caméras, enregis-
treurs...) contre la foudre et la
malveillance. Elle est intero-
pérable avec la majorité des
systèmes (caméras, encodeurs,
enregistreurs, convertisseurs de
fibre et transmissions sans fil...),
et peut communiquer en temps
réel avec les superviseurs via
Internet.
PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ
55Sécurité Privée
Question de positionChez Vista, la gamme VIPS de
systèmes à positionnement
rapide et rotation continue sur
360° est désormais disponible
en caissons gris ou noir, tout
en étant accompagnée d’un
vaste ensemble d’accessoires
de montage. Ces caméras à
haute sensibilité intègrent des
illuminateurs infrarouges de
longue portée pour opérer
jusqu’à 120 mètres dans l’obs-
curité la plus totale. Le modèle
VIPS18D possède un capteur
à haute sensibilité de 1/3», une
résolution de 480 lignes et un
zoom optique de 18x lumi-
neux pour des performances
optimales en basses lumières
et pour les scènes éclairées en
infrarouge. Le modèle VIPS35D
à 540 lignes TV est équipé d’un
zoom optique de 35x privilé-
giant les longues distances.
Les deux modèles permettent
de programmer jusqu’à 220
pré-positions et 4 tours. Ils
acceptent une télémétrie multi-
protocoles via les principaux
DVRs et matrices.
Les nouvelles solutions inté-
grées à positionnement rapides
de Samsung sont destinées
aussi bien à des conditions
d’exploitation exigeantes, grâce
à la grande robustesse des
mécaniques et des moteurs des
tourelles de positionnement,
qu’à des installations simples
et rapides, grâce à l’intégration
de la caméra, de l’objectif, du
caisson et de la tourelle de
pivotement et basculement
en un ensemble tout-en-un. Le
modèle SCU-9051 intègre une
caméra thermique permettant
de détecter les objets et les
personnes jusqu’à une distance
de 1 km, et la caméra n’a be-
soin que d’un différentiel de
température de 0,08°C entre un
objet et son fond pour produire
des images nettes. Le SCU-2370
intègre une caméra jour/nuit
avec zoom optique 37x, zoom
numérique 12x, et DSP W5 pour
des traitements d’amélioration
d’image, dont la stabilisation
numérique d’image DIS.
Chez Septam, les nouveaux
VS482W Z35 de Luxsar sont des
dômes extérieurs PTZ en vrai
jour/nuit, équipés d’une stabili-
sation d’image et d’un système
de contre-jour Wide Dynamic
les rendant bien adaptés à la
vidéosurveillance urbaine. Ils
possèdent un zoom optique 35x
et une résolution de 650 lignes,
et peuvent mémoriser 8 tours et
256 pré-positions, accessibles à
la vitesse de 90°/s avec retour-
nement automatique d’image.
Acti met en avant l’efficacité
des images des caméras TCM-
5311 obtenues lors des appli-
cations de vidéosurveillance
urbaine. Ces caméras à capteur
CCD de 1,3 Mp, qui demandent
à être équipées d’une optique
de qualité, fournissent alors
un niveau élevé de détails en
conditions de basses lumières
et de rapidité des objets. Les
numéros d’immatriculation des
véhicules peuvent ainsi être
reconnus même de nuit à forte
distance. La résolution permet
également un champ plus large
pour un même niveau de détail
que des caméras classiques,
et moins de caméras sont
nécessaires, pour une bande
passante plus réduite.
{ MARS / MAI 201156 Sécurité Privée
En pratiqueEn pratique
ntreprendre, c’est agir
pour construire une
profession respectable
et respectée. L’USP ac-
compagne les futurs entrepre-
neurs dans leurs démarches
et vous guide pour ne négliger
aucune étape.
Depuis quelques temps, vous
pensez à créer votre propre
entreprise de surveillance et
gardiennage, de transport de
fonds ou de protection physi-
que des personnes. Avant de
vous lancer, il est important de
se documenter : vérifiez que
vous respectez les conditions
d’exercice ; consultez les textes
de loi qualifiant le secteur ; infor-
mez-vous sur le secteur auprès
des organisations profession-
nelles, des magazines spéciali-
sés sur le secteur ; rencontrez
des professionnels déjà instal-
lés. Ils pourront vous parler de
leur expérience, de leurs diffi-
cultés et des erreurs à ne pas
commettre.
CHOISIR LE SECTEUR D’ACTIVITÉ, PRÉCISÉMENTLe code APE (activité princi-
pale exercée) des activités de
sécurité privée est le 80.10Z.
Selon la définition de l’INSEE,
«un secteur d’activité regroupe
des entreprises de fabrication,
de commerce ou de service qui
ont la même activité principale
(au-delà de la nomenclature
économique considérée)».
Créer une entreprise de sécurité privéeTOUT SAVOIR POUR…
E
De l’idée à l’émission
de la première
facture, tout ce qu’il
faut connaître pour
créer une entreprise
dans les meilleures
conditions.
PAR STÉPHANIE MACEDO AVEC LE PARTENARIAT DE L’APCE, AGENCE
POUR LA CRÉATION D’ENTREPRISE
STRUCTUREZ VOS IDÉES, DÉFINISSEZ VOTRE PROJETCette étape est primordiale
pour faire le point en amont en-
tre votre idée, votre motivation
et vos compétences afin de dé-
terminer la pertinence de votre
projet.
La chambre du commerce et
d’industrie a mis en place des
réunions d’information géné-
rale sur la création d’entreprise
portant sur la méthodologie
générale du projet de création
pour les créateurs d’entreprise
peu avancés dans leur projet, la
participation est gratuite.
Il est important de vous poser
les bonnes questions.
Pour cela, l’APCE a mis à dispo-
sition des futurs entrepreneurs
le guide « Valider son idée de
création d’entreprise » et a créé
un espace sur leur site internet
dédié à leurs projets afin de les
aider dans les différentes étapes
de la création d’entreprise.
N’HÉSITEZ PAS À CONSULTER DES EXPERTSVotre projet maintenant défini,
consultez des professionnels
tels que les experts compta-
bles et les avocats. Ils vous per-
mettront de choisir la structure
adéquate (SARL, SA, …) et vous
apporterons des conseils utiles
tout au long de la création.
Ils peuvent également effectuer
en votre nom l’ensemble des
démarches de dépôt et d’imma-
triculation de votre entreprise.
Une prestation peu coûteuse et
judicieuse puisqu’elle vous évi-
tera « d’oublier » des démarches
ou de commettre des erreurs
qui peuvent avoir des consé-
quences fâcheuses.
L’externalisation de ces dé-
marches permet également au
57Sécurité Privée
{créateur de se concentrer sur
son cœur d’activité et sur le dé-
veloppement commercial de
son entité.
BUSINESS MODEL ET BUSINESS PLANIl existe souvent une confusion
entre le business model et le bu-
siness plan. En effet, ce sont deux
outils différents.
Également appelé modèle éco-
nomique, le business model dé-
fini la stratégie globale de l’en-
treprise. C’est une représentation
qui révèle comment la valeur est
générée, rémunérée et partagée.
Chesbrough et Rosenbloom dé-
crivent ses 6 fonctions :
1. Articuler la proposition de valeur
2. Identifier un segment de marché
3. Définir la structure de la chaî-
ne de valeur dans l’entreprise
4. Spécifier les mécanismes de
génération de revenus
5. Définir la position de l’entre-
prise dans la chaîne de valeur
externe
6. Formuler une stratégie concur-
rentielle
Le business plan est le résumé
de la stratégie d’entreprise. Il est
effectué avant la création afin de
définir et vérifier la rentabilité du
projet
C’est un outil essentiel pour
contrôler et orienter le développe-
ment et la croissance de votre en-
treprise. Il démontre la motivation
du futur entrepreneur et permet
de montrer son sérieux auprès de
ses partenaires économiques.
L’ordre des experts comptables
met à disposition du créateur un
modèle de business plan ainsi que
des modèles d’état prévisionnels
et une proposition d’organisation
administrative et comptable.
UNE AVENTURE EN SOLO OU AVEC UN OU PLUSIEURS ASSOCIÉS ?Déterminer la structure juridique
la plus appropriée est une étape
fondamentale. La première ques-
tion qui se pose est : voulez-vous
travailler seul ou en collabora-
tion avec d’autres personnes ?
Si vous souhaitez vous lancer
seul dans l’aventure, deux pos-
sibilités s’offrent à vous : l’en-
treprise individuelle ; l’EURL,
entreprise unipersonnelle à
responsabilité limitée ; la SASU,
société par actions simplifiée
unipersonnelle.
Si vous souhaitez faire cette
aventure à plusieurs : la SARL,
société à responsabilité limité ;
la SA, société anonyme ; la SAS,
société par actions simplifiée ; la
SNC, société en nom collectif.
L’APCE met à disposition des
futurs entrepreneurs un compa-
rateur sur les types d’entreprises
ainsi qu’une aide pour effectuer
votre choix.
STATUT SOCIAL DU DIRIGEANT ET STATUTS DE L’ENTREPRISELa couverture sociale du créa-
teur doit être bien réfléchie, cel-
le-ci dépends de son statut social
au sein de l’entreprise. D’autre
part, les statuts définissent la
forme juridique de votre entre-
prise dès le moment où vous
avez opté d’être une « personne
morale ».
Le statut du créateur d’entreprise
diffère selon : le statut juridique
de l’entreprise et sa situation au
sein de l’entreprise (capital dis-
ponible, part de responsabilité
assumée sur les biens personnels,
présence ou non d’autres asso-
ciés, régime matrimonial…).
Si le dirigeant de l’entreprise
est salarié, il bénéficie alors de
la protection sociale des sala-
riés, dans les mêmes conditions
que ces derniers. Et notamment
d’une retraite complémentaire
Arrco et Agirc s’il est cadre.
S’il n’est pas salarié, il relève d’un
régime de protection sociale des
indépendants (RSI)
Les statuts de l’entreprise per-
mettent d’arrêter les règles de
fonctionnement d’une société
et vont déterminer vos rapports
avec vos futurs associés. La ré-
daction des statuts est un acte
qui va régir la vie de l’entreprise
et celle de son dirigeant. Les
conséquences juridiques, fisca-
les et sociales peuvent être très
ennuyeuses si la rédaction est
mal effectuée.
Il est fortement conseillé de faire
appel à un professionnel du droit
pour les écrire. D’autant plus
qu’une modification ultérieure
des statuts fera l’objet d’une
décision extraordinaire. « Les
statuts ne peuvent être modifiés, à
défaut de clause contraire, que par
l’accord unanime des associés »
selon l’article 1836 du Code Civil
(le code de commerce a prévu,
pour les sociétés commerciales,
des conditions de majorités dis-
tinctes selon la société en cau-
se). Ne prenez pas le risque de
compléter des statuts-type que
vous aurez trouvés sur internet !
LES AIDES À LA CRÉATIONDe nombreuses aides publiques
à la création d’entreprise existent,
des aides de l’État, des collectivités
territoriales, voire des aides spécifi-
ques à une région ou à un dépar-
tement.
Selon votre secteur d’activité, votre
région, les aides varient. Pour
cela, l’APCE a mis en place un
outil de recherche des aides à la
création.
Pour aller plus loinQuelques sites très utiles pour
vous aider sur le long chemin
de la création d’entreprise :
APCE
agence pour la création
d’entreprise : www.apce.com
INSEE institut national de la statistique
et des études économiques :
www.insee.fr
Préfecture de Police de Paris www.prefecturedepolice.inte-
rieur.gouv.fr
Ordre des experts-comptableswww.experts-comptables.com
Entreprise Créationle site des experts-comptables
sur la création d’entreprise :
www.entreprisecreation.com
Conseil national des Barreauxwww.cnb.avocat.fr
Conseil supérieur du notariat www.notaires.fr
Environnement juridique, formation, droit social, management, création, gestion et transmission d’entreprises… Le nouveau site de l’USP propose des contenus pratiques pour faciliter la vie des dirigeants et salariés d’entreprises de sécurité privée.
www.usp-securite.org
{ MARS / MAI 201158 Sécurité Privée
59Sécurité Privée
CosmopolitisCosmopolitis
lors que la catastrophe
japonaise n’a pas enco-
re livré tous ses ensei-
gnements, la majorité
des Etats membres de l’Union
européenne se dit pour la mise
en place de tests de résistan-
ces volontaires qui devraient
être organisés par l’UE sur les
143 réacteurs actifs sur les ter-
ritoires des pays membres. Le
ministre français en charge du
dossier, Eric Besson, souhaite
que ces tests soient calqués sur
ceux de troisième génération
adoptés en novembre dernier
par les Autorités de sûreté nu-
cléaire des pays d’Europe de
l’Ouest (WENRA). Ils devraient
ainsi reposer sur un socle précis
comprenant quatre critères : le
risque d’inondation, le risque
sismique, le risque lié à la perte
de refroidissement et l’analyse
des mesures limitant les
conséquences d’un accident.
D’ores et déjà, Paris a annoncé
qu’un audit de l’ensemble de
son parc nucléaire allait avoir
lieu. Eric Besson a annoncé
que la France était prête à ap-
porter à ses partenaires euro-
péens son expertise dans le
domaine.
VERS DES TESTS DE RÉSISTANCE OBLIGATOIRESLe commissaire à l’Energie de
l’UE, Günther Oettinger s’est
prononcé pour l’adoption de
normes de sécurité communes
aux Etats membres de l’Union.
Selon lui, « les tests de sécurité
des centrales et des réacteurs
décidés par les pays européens
sont une étape, mais ils ne
seront pas suffisants ». Pour le
commissaire Oettinger, «L’Union
doit se doter de normes de sécuri-
té communes qui tiennent compte
des facteurs naturels et des fac-
teurs technologiques ». L’objec-
tif est dans un premier temps
de procéder à des tests de ré-
sistance volontaires. Sur la base
de ces résultats, il est prévu de
renforcer la législation euro-
péenne sur la sécurité nucléai-
re lors de sa révision program-
mée en 2014. Côté allemand, le
ministre de l’Economie, Rainer
Brüderle, a insisté sur l’impor-
tance pour ces tests d’être
«obligatoires ». En novembre,
la Commission européenne
avait déjà fait un premier pas
vers l’uniformisation des nor-
mes relatives au nucléaire, en
proposant une directive sur les
Bruxelles veut revoir les normesSÛRETÉ NUCLÉAIRE
A
Plus de 90 millions de personnes dans le monde
vivent dans un rayon de 30 km autour d’une
centrale nucléaire… 25 ans après la catastrophe
de Tchernobyl, l’accident de Fukushima incite
les Etats membres de l’Union européenne à
se pencher sur la mise en place de normes de
sécurité communes…
{ MARS / MAI 201160 Sécurité Privée
normes de sûreté pour le stoc-
kage du combustible usé pro-
venant des centrales nucléaires
et des déchets radioactifs issus
du secteur médical et de la re-
cherche. Il s’agit d’adopter les
normes les plus contraignantes
des pays possédant l’énergie
nucléaire. Rappelons que selon
l’étude de la revue scientifi-
que britannique Nature, plus
de 90 millions de personnes
dans le monde vivent dans un
rayon de 30 km autour d’une
centrale nucléaire. Cette proxi-
mité immédiate concerne en
tout 16 millions d’Américains,
près de 10 millions de Chinois
et d’Allemands, 5 millions de
Français, plus de 2 millions de
Belges et de Suisses…
A travers la catastrophe de Fukushima se pose la question de
la prévention des risques majeurs. On peut classer ce risque en
deux catégories : le risque naturel (inondation, séisme etc.), la
tempête de 1999 qui a provoqué l’inondation de la centrale du
Blayais en est un exemple, et le risque technologique (Deepwater
Horizon dans le golfe du Mexique en 2010 et le déversement
massif de boues rouges après la rupture d’un réservoir de l’usine
d’aluminium d’Ajka en Hongrie). En France, les plans d’inter-
vention définis par des textes nationaux (Plans prévention des
risques technologiques et naturels) et départementaux (Plan
particulier d’intervention, …) permettent de prévenir les risques
majeurs et réglementent les conditions d’interventions en cas
d’occurrence d’un accident. Certains pays, souvent pour des rai-
sons économiques, sont longtemps restés trop peu sensibles à la
nécessité d’imposer des plans de secours en adéquation avec les
risques encourus. Pour pallier ce manque et se prémunir d’une
catastrophe, les industriels tendent à appliquer de plus en plus
les normes internationales (ISO, EN…).
Le commentaire de Jérôme MundenDIRECTEUR HSE, GROUPE GEOS
PIRATERIE MARITIME
Les armateurs lorgnent la sécurité privée La piraterie maritime est un phénomène d’actualité qui bouleverse le commerce mon-
dial. Deux événements récents illustrent l’intérêt des Etats et des armateurs face à cette
problématique.
Le 11 avril dernier, la commu-
nauté internationale a adopté
à l’unanimité la résolution 1976
du Conseil de sécurité des Na-
tions Unies sur la poursuite et
l’incarcération des pirates so-
maliens. Cette résolution com-
ble le vide juridique prévalant
jusque-là dans ce domaine. A la
même période, une conférence
internationale sur la piraterie
maritime s’est déroulée les 18
et 19 avril derniers, à Dubaï.
Dans ce cadre, le secrétaire
général de l’Onu a appelé à
une réponse globale à la pira-
terie qui constitue un véritable
fléau pour le monde maritime.
Le bilan publié par le Bureau
maritime international (BMI)
établit un nouveau record pour
le premier trimestre 2011. 142 at-
taques pirates ont eu lieu, dont
97 dans l’océan Indien, contre
« seulement » 35 attaques en
2010.
VERS LE RECOURS À DES SOCIÉTÉS PRIVÉESPour tenter de faire rapidement
face à cette menace les arma-
teurs français qui étaient jusqu’à
récemment hostiles au recours
à des sociétés privées, commen-
cent à faire accompagner leurs
navires battants pavillons étran-
gers par des équipes armées. En
effet, si certains bateaux bat-tants
pavillons français peuvent béné-
ficier de la protection d’équipes
de militaires embarqués, ils ne
sont néanmoins pas autorisés à
accueillir à bord du personnel
armé privé, le problème restant
entier pour les pavillons dont les
Etats n’ont pas pris de disposi-
tion militaire particu-lière.
DES OBSTACLES RÉGLEMENTAIRESLe marché de la sécurité mari-
time privée se caractérise par
un contexte réglementaire com-
plexe. Si plusieurs pays euro-
péens proposent des équipes de
militaires embarqués, une majo-
rité de pays anglo-saxons favori-
sent le recours à des prestataires
privés. En France cependant, les
acteurs se heurtent aux obsta-
cles réglementaires de la loi de
2003, relative à la répression de
l’activité des mercenaires et des
lois de 1983 réglementant les ac-
tivités de sécurité privée.
Sur ce marché très concurren-
tiel, le risque de voir apparaître
des acteurs opportunistes et peu
scrupuleux n’est pas négligea-
ble. De fait, si l’emploi de la force
par les sociétés privées, répond à
un besoin urgent, des questions
d’éthique et de responsabilités
se posent, particulièrement en
cas de perte humaine. Pour limi-
ter les errements, il est indispen-
sable pour les armateurs de met-
tre en place des accords avec
les Etats du pavillon dans le but
d’encadrer strictement l’usage
de la force et de le limiter aux
cas de légitime défense.
CosmopolitisCosmopolitis
61Sécurité Privée
{ESPIONNAGE INDUSTRIEL
Le gouvernement japonais va aider les entreprises à se défendre
Lorsqu’une entreprise se rend
compte qu’elle a été victime
d’un acte d’espionnage indus-
triel, sa réflexion sur la marche à
suivre n’est pas simple. Elle s’ins-
crit dans un environnement où
les marchés et les clients réa-
gissent. De plus, les plaintes et
les enquêtes dans des sociétés,
dont les savoirs ont une haute
valeur ajoutée, ne sont pas tou-
jours les bienvenues. C’est par-
ti-culièrement le cas au Japon.
Aujourd’hui, les procès pour
espionnage industriel sont ins-
truits en public. L’audience de-
vient donc un endroit à haut
risque où les secrets de l’entre-
prise sont dévoilés.
UNE PROCÉDURE SPÉCIALE À HUIS CLOSC’est en partant de ce constat
que le législateur japonais a
décidé de copier le modèle
sud-coréen, où ce type d’affaire
est traité dans le cadre d’une
procédure spéciale à huis clos.
Les brevets sont désignés par
des lettres pour les nommer,
rendant plus difficile un traçage
précis des axes de recherche
des entreprises. Depuis 2003 et
la première loi sur la Prévention
de la concurrence déloyale, le
Japon n’a cessé de renforcer
son dispositif législatif aggravant,
en 2006 et en 2009, les peines
encourues (10 ans de prison et
10 millions de yens d’amende).
Selon les derniers chiffres, 281
des 1 479 compagnies indus-
trielles japonaises, soit 19 %
d’entre elles, auraient été victi-
mes ces cinq dernières années
d’espionnage industriel. Lors de
la prochaine session de la Diète,
les législateurs devraient, sans
mal, adopter le nouveau texte.
Une fois cette réforme passée,
le nombre de cas d’espionnage
industriel présenté devant les
tribunaux devrait connaître une
forte augmentation.
INDISCRÉTION TRÈS NET
Quand EADS intéresse les diplomates américains, selon WikiLeaks
D’après des câbles diploma-
tiques américains révélés par
WikiLeaks, (le site Web lanceur
d’alerte) et transmis à l’agen-
ce Reuters, des responsables
d’EADS se sont confiés auprès
de diplomates américains sur
les tensions franco-allemandes
survenues au sein du groupe
d’aé-rospatiale et de défense
de 2005 à 2009. Ces mémos
éclairent d’un jour nouveau les
remous politiques qui ont agité
EADS, dans une phase sensible
de son histoire, notamment vis-
à-vis du pacte d’actionnaires
destiné, à l’origine, à limiter l’in-
fluence de l’Etat français.
UN «MANIAQUE DÉVORÉ PAR L’AMBITION»Un de ces actionnaires, Arnaud
ITALIE
Le parlement italien décrète le patriotisme économique
Alors que le français Lactalis
voulait racheter le groupe italien
Parmalat, le parlement italien
a adopté un décret qui permet
la protection des entreprises
stratégiques de tentatives de
rachats étrangères. Lactalis dé-
tient aujourd’hui 29 % du grou-
pe italien et voulait en prendre
le contrôle lors de l’assemblée
générale prévue mi-avril.
Parmalat, grâce au soutien gou-
vernemental, a pu la reporter à
l’été. Le groupe compte recevoir
l’appui de ses compatriotes, Fer-
rero par exemple. La banque
Intesa San Paolo qui détient 2,4
% de Parmalat doit réunir un
consortium à capitaux auquel
pourrait se joindre Clessidra.
Cette réaction du gouverne-
ment italien fait suite aux offen-
sives par LVMH sur le joaillier
Bulgari et d’EDF sur Edisson.
{ MARS / MAI 201162 Sécurité Privée
Lagardère, élément clé du pre-
mier groupe européen d’aéros-
pa-tiale, a confié d’ailleurs lors
d’un déjeuner en 2005 à l’am-
bassadeur des Etats-Unis : « Chirac
fiche en l’air tout ce qu’il touche ».
L’équipe d’EADS a été aussi
sondée par les diplomates amé-
ricains au moment où sa filiale
Airbus, en rivalité avec Boeing,
traversait une crise liée aux re-
tards de l’A380. Noël Forgeard,
à l’époque codirecteur d’EADS
est décrit par des res-ponsables
allemands de ce même groupe
comme un «maniaque dévoré
par l’ambition». Si la plupart des
câbles concernent des contacts
avec EADS en Allemagne, le
consul des Etats-Unis à Toulou-
se, fief d’Airbus, n’est pas épar-
gné. Ses conversations avec des
sous-traitants de l’avionneur
sont aussi rapportées.
UN DIRIGEANT ESPION ?Dans un câble de 2008, le consul
mentionnait ainsi une rumeur
courant parmi les salariés d’Air-
bus, étayée d’aucune preuve et
assortie d’aucun commentaire,
selon laquelle l’un des diri-
geants de l’avionneur serait un
«espion». Le mémo présentait
ce type de rumeur comme révé-
lateur d’une ambiance délétère
au sein du groupe...
Les câbles Wikileaks ne sont pas
à prendre pour argent comptant.
En effet, si certains sont tout à
fait authentiques, il est de noto-
riété publique dans beaucoup
d’agences de renseigne-ment
dans le monde, qu’une manipu-
lation n’est pas impossible dans
ce genre de cas. En clair, une in-
toxication est toujours plausible
avec des «fuites».
CONTREFAÇON
Les médicaments font recette en Italie
Les saisies de médicaments
contrefaits sont de plus en plus
importantes en Italie.
Entre 2005 et 2008, les douanes
avaient pu en intercepter 136
000, ce chiffre passe à 1 593 000
pour la période 2008-2009. En
février dernier, un coup de filet à
Milan a permis de saisir 360 000
médicaments de ce type. L’es-
sentiel de ce marché se consti-
tue, comme dans d’autres pays
européens, par le biais d’internet.
Les Italiens sont, avec les Espa-
gnols et les Allemands, les plus
présents, à la recherche de prix
attractifs. Selon un sondage réa-
lisé par l’AIFA (Agence italienne
des médicaments), 40 % des Ita-
liens trouvent qu’il est normal
d’acheter ses médica-ments
en ligne. Mais, seulement 19 %
d’entre eux savent qu’il est il-
légal d’acheter ces produits en
dehors des pharmacies.
« CRIME PHARMACEUTIQUE »Selon la même étude, 1% des
Italiens ont acheté des médica-
ments par des réseaux illégaux,
statistique nettement inférieure
aux autres pays européens.
L’AIFA collabore en perma-
nence avec la police et les
douanes pour enrayer le phéno-
mène. La révision de la directive
euro-péenne 2001/83 s’inspire
d’ailleurs fortement du droit
italien pour combattre le fléau.
La con-vention Medicrime du
Conseil de l’Europe, introduit la
notion de « crime pharmaceu-
tique » et permettra de fournir
aux polices les nouveaux ins-
truments scientifiques nécessai-
res. Le marché français résiste
encore bien au médicament
contrefait, grâce à la traçabilité
de ceux-ci, mais aussi grâce au
système de remboursement
qui permet de maintenir à un
prix bas de nombreux médica-
ments.
J.M.Weston, l’un des fabricants
français de chaussures de luxe
a réussi à faire fermer une
usine cantonaise qui fabriquait
300 fausses « Weston » chaque
semaine. Le bottier a mis en
place toute une stratégie pour
mettre fin à cette concurrence
illicite. Les services douaniers
français et allemands, la police
chinoise et des informateurs
spécialisés sur place ont
permis de suivre les empreintes
des souliers contrefaits. Sur
place, les policiers chinois ont
pu saisir 3 700 paires prêtes
à l’expédition ainsi que des
moules destinés à graver sur
le cuir la marque de Weston.
Dans cette bataille, la société
limousine a reçu le soutien de
l’Union des fabricants (Unifab)
qui sera également présente
dans le procès qui va suivre.
FRANCE
Weston gagne en grande pompe
MEXIQUE
La Pemex en bute aux narcotrafi-quantsDeux techniciens de la compa-
gnie pétrolière publique Pemex
ont été assassinés et jetés dans
un fossé à côté du champ de
gaz naturel d’Arcos. Selon la
police, les deux hommes ont
été battus à mort, une façon
de faire souvent utilisée par
les narcotrafiquants pour faire
régner la terreur et gêner le
développement du pays.
CosmopolitisCosmopolitis
63Sécurité Privée
Selon un rapport commandé
par le gouvernement britan-
nique à Detica, le Proche et le
Moyen orient avec l’Egypte, les
Emirats arabes unis, le Qatar et
l’Arabie saoudite, deviendraient
des régions très agressives en
termes de cybercriminalité.
PROCHE/MOYEN-ORIENT
Les nouveaux paradis de la cybercriminalité ?
Les installations de l’italien
Agip ont été attaquées à Clou-
gh Creek par les rebelles. Le
Mou-vement pour l’émancipa-
tion du delta du Niger (Mend),
groupe armé nigérian actif
dans la région pétrolifère du
sud du Nigeria, a prévenu qu’il
allait concentrer sa stratégie
sur des at-taques simultanées
contre les installations pétroliè-
res du pays. Il entend aussi viser
les quartiers d’affaires de la
capitale Abuja et de Lagos.
NIGERIA
Le Mend s’en prend au pétrolier Agip
Le député UMP Bernard Ca-
rayon, spécialiste de l’intelligen-
ce économique, a demandé,
suite au piratage des systèmes
d’informations de Bercy, un
audit immédiat des systèmes
d’informa-tions de l’ensemble
des administrations publiques.
FRANCE
Piratage de Bercy
RUSSIE
Les rendez-vous internationaux cibles du terrorisme
L’attentat qui a tué 35 person-
nes, en blessant 168 autres, a
été préparé pour faire le plus de
victimes possible. L’aéroport at-
taqué, Domodedovo, est le plus
fréquenté de Russie (22 mil-
lions de passagers par an) et
dessert, en plus des lignes inter-
nationales, les destinations pour
le Caucase. Les deux derniers
attentats aériens qui remontent
à 2004 avaient été perpétrés
contre des avions devant s’y
poser. L’heure de l’explosion et
l’endroit de retrait de bagages
ont éga-lement été choisis pour
faire un carnage. La Place Rou-
ge était également visée pour le
31 décembre par un autre com-
mando terroriste qui a péri en
préparant sa bombe. Selon l’en-
quête, les terroristes ont voulu
tuer un maximum de non-russes
lors de l’attentat suicide. Le Pré-
sident Medvedev a déploré le
manque d’application des me-
sures anti-terroristes qui avaient
été prévues après les attentats
contre le métro de Moscou en
mars 2010. Mais cette fois-ci, des
sanctions ont été prises et qua-
tre hauts responsables ont été
démis de leurs fonctions, dont
le directeur des transports du
ministère de l’Intérieur en char-
ge du district fédéral central.
UNE SITUATION SÉCURITAIRE DÉGRADÉE Alors qu’un ressortissant français
a été assassiné à l’hôtel Marriott
de Tbilissi et que huit person-
nes, dont l’un des principaux
chefs mafieux de Stavropol, ont
été tuées par un groupe adverse,
le niveau d’alerte pour la région
du Caucase a encore augmenté.
Si ces éléments ne sont bien sûr
pas liés, ils donnent un instan-
tané d’une situation sécuritaire
dégradée des deux côtés de la
chaîne montagneuse. Elle attire
l’attention des agences de sécu-
rité et des entreprises étrangè-
res qui doivent se rendre dans
la région pour préparer les jeux
olympiques d’Hiver de 2014 à
Sotchi, mais aussi le grand prix
de Formule 1 dans la même
ville. Autre rendez-vous majeur
pour la Russie, l’organisation de
la coupe du Monde de Football
en 2018. Autant d’événements
sportifs et médiatiques deman-
dant aux autorités de résoudre
les questions de sécurité dans
un pays, qui contrairement aux
légendes, n’a jamais été expert
en lutte anti-terroriste. Selon nos
sources à Moscou, la menace
terroriste internationale contre
les futurs événements est jugée
par le service fédéral de sécu-
rité de la Fédération de Russie
(FSB) comme « très probable ».
Selon les résultats de l’enquête
menée par l’Ico, l’équivalent de
la Cnil au Royaume-Uni, 40%
des sujets de Sa Majesté ne sé-
curiseraient pas leurs réseaux
wifi domestiques, laissant
les « portes » de leurs postes
informatiques et smartphones
ouvertes. 16% d’entre eux
seraient pleinement conscients
d’utiliser un réseau non-sé-
curisé. Un comportement qui
effraie les auto-rités britanni-
ques et les entreprises dont les
collaborateurs transportent
chez eux des données profes-
sionnelles.
ROYAUME-UNI
2 britanniques sur 5 ne sécurisent pas leur connexion wifi
Un ressortissant chinois a été
arrêté à Pékin par les doua-
nes chinoises. Employé de la
compagnie de trading suisse
Glencore, spécialisée dans
le secteur de l’énergie, il est
accusé d’évasion fiscale. L’en-
quête des douanes porte en
particulier sur le chargement
d’un cargo de 100 000 tonnes
importé par Glencore en 2010.
CHINE
Le suisse Glencore visé par le fisc
{ MARS / MAI 201164 Sécurité Privée
Lu pour vousLu pour vous
Prenez un homicide, par
exemple celui d’un employé
du Commissariat à l’Energie
Atomique – et quel employé !
– ajoutez un groupuscule éco-
terroriste, des agents troubles,
une femme trahie, un père
inquiet pour sa fille unique,
des policiers du Quai des Orfè-
vres, une grande patronne, des
journalistes, des politiciens en
campagne – tout cela se passe
entre les deux tours des élec-
tions présidentielles – l’avenir
stratégique et financier de
l’industrie nucléaire française,
Dominique Manotti et DOA,
et vous obtenez une véritable
affaire d’état… Ou presque.
Comme toujours, toute ressem-
blance avec des personnes
existant ou ayant existé est
évidemment fortuite...
A lire d’urgence !
En France, aujourd’hui, les
impôts sont beaucoup plus
lourds que dans les autres pays
européens alors que l’écono-
mie stagne. L’État dépense mal
notre argent.
La fiscalité, qui est à l’ori-
gine des Parlements, est l’acte
politique par excellence. En
finançant les dépenses essen-
tielles, elle est au cœur des
choix collectifs tout en étant
un déterminant fondamental
de la liberté individuelle.
Quelle politique de finances
publiques et quelle réforme
fiscale faut-il conduire en
urgence pour relancer l’emploi
et assurer l’équité entre tous les
contribuables ? Christian Saint-
Étienne répond à cette ques-
tion de façon directe et précise,
en intégrant et dépassant les
principaux plans de réforme de
la fiscalité actuellement propo-
sés. Livre de référence, L’État et
votre argent rend accessible le
débat central de la prochaine
élection présidentielle.
MODÈLE ÉCONOMIQUEL’état et votre argent. Les vrais enjeux de la fiscalitéCHRISTIAN SAINT-ETIENNE, FRANÇOIS BOURIN EDITEUR
15 septembre 2008. La chute de
Lehman Brothers fait vaciller
le monde de la finance. Mais
pas uniquement. Une onde de
choc se propage à l’économie
réelle. En quelques jours, Solic
et ses 90 salariés sont frappés
de plein fouet.
PME spécialisée dans le
recrutement et le conseil en
ressources humaines, la société
voit son activité s’effondrer.
C’est le quotidien haletant et
authentique d’une entreprise
sur le point de périr que relate
Nicolas Doucerain, jeune pré-
sident de Solic. À la manière
d’un carnet intime, il nous
dit tout des souffrances, de la
culpabilité et du sentiment
d’impuissance qui l’accom-
pagnent. Rien n’est caché
non plus des solidarités et des
engagements qui, par-delà les
désillusions, ont permis à Solic
de survivre et, finalement, de se
rétablir.
Une radiographie inédite de
la crise économique telle que
l’ont vécue et la vivent encore
de nombreuses PME.
VIBRANT, POIGNANTMa petite entreprise a connu la criseNICOLAS DOUCERAIN, FRANÇOIS BOURIN EDITEUR
Piatzszek et Cinna composent
un polar noir, tendu, magnifi-
que et désespéré, en une fiction
bien ancrée dans la réalité.
Serge est un flic français,
chargé par sa hiérarchie de
collaborer avec la police cam-
bodgienne dans sa traque des
pédophiles. Lourd, massif, aima-
ble comme une porte de pri-
son, il est au Cambodge pour
observer et écrire des rapports.
Il enquête donc, avec l’aide de
Varanat, un lieutenant de Ph-
nom Penh qui est aussi coiffeur
(un salaire de flic ne nourrit
pas son homme !), sur ces
Français qui viennent consom-
mer de la chair fraîche et bon
marché. Mais les rapports, Serge,
ce n’est pas vraiment son truc.
Pour lui, si ces pédophiles sont
des tordus, des dégueulasses, la
lie de l’humanité, ils ne peuvent
sévir que grâce à des réseaux.
Alors, il met ses grosses mains
et ses grands pieds dans le
plat. Et il semblerait bien que
ce plat nauséabond se mijote
dans certaines cuisines de la
respectable bourgeoisie qui, en
plus de prostituer les enfants,
n’hésite pas à en faire le trafic
grassement monnayé…
LA BD
Fête des mortsUN RÉCIT DE STÉPHANE PIATZSZEK, DESSIN D’OLIVIER CINNA, FUTUROPOLIS
UNE BOMBE !
L’honorable sociétéDOMINIQUE MANOTTI ET DOA, “SÉRIE NOIRE” GALLIMARD
65Sécurité Privée
{À ma droite, Gilles-William Gold-
nadel, célèbre avocat pénaliste,
auteur d’essais bénéficiant
d’une reconnaissance intellec-
tuelle et médiatique, ami de
Benyamin Netanyahou, invité
personnel de Nicolas Sarkozy
lors du voyage de ce dernier en
Israël en juin 2008, est un hom-
me engagé.
À ma gauche, Pascal Boniface,
géopolitologue faisant auto-
rité, auteur d’une quarantaine
d’ouvrages ayant pour thème
les relations internationales, les
questions nucléaires et de dé-
sarmement, les rapports de force
entre les puissances, ou encore
la politique étrangère française
est, lui aussi, très connu pour ses
convictions ; il publie de nom-
breux articles dans des revues
internationales de géopolitique
CATCH RHÉTORIQUE
Sans concessionsCONVERSATIONS AVEC PASCAL BONIFACE ET GILLES WILLIAM GOLDNADEL, EDITIONS DAVID REINHARC
et intervient ré-
gulièrement dans
les médias, qu’ils
soient nationaux
ou internationaux,
écrits ou audiovi-
suels.
Les deux intellec-
tuels sont à l’oppo-
sé sur l’échiquier
politique mais
cette différence,
loin de léser le dé-
bat, l’enrichit. Car il
s’agit là de renouer
un dialogue dans
une commune exi-
gence de vérité.
Ce livre conjugue,
sur des terrains minés et pas-
sionnés, une analyse géopoliti-
que clinique et complète, sans
chercher pour autant à éviter la
polémique, motivée par la seule
nécessité de mieux compren-
dre des questions qui sont la clé
de notre stabilité.
Livre écrit à quatre mains par
deux intellectuels engagés dont
la « prise de bec » exigeante res-
te un échange réalisé dans une
reconnaissance mutuelle.
Le catch rhétorique est ouvert
mais il a ses règles. Tous les
coups sont permis mais pas
celui d’aborder des sujets sen-
sibles avec des faux semblants.
Pascal Boniface et Gilles-
William Goldnadel, aux posi-
tions antagoniques, ont accepté
d’entamer un dialogue sans
concessions. Même si leurs posi-
tions sont irréductibles en bien
des points, ils croient nécessaire
de confronter leurs arguments
et leurs points de vue respectifs.
Au terme de cette rencontre, le
lecteur repart avec l’idée qu’il
est encore possible de renouer
le fil d’un vrai dialogue, même
s’il ne s’agit pas de réaliser un
accord parfait.
D’homme à homme, ils parlent
de sujets qui peuvent fâcher
tout en cherchant ensemble,
non pas à en découdre mais à
partager un même désir de vé-
rité, au-delà de la violence de
l’idéologie.
Malgré la profondeur de leurs
divergences, ce dialogue est
une surprise : comme dans la
théorie des ensembles, leurs
avis divergent, certes, mais se
croisent aussi, parfois dans le
même temps.
Pascal Boniface, géopolitologe,
est Directeur de l’Institut de
relations internationales et stra-
tégiques (IRIS) et enseignant à
l’Institut d’Études européennes
de l’Université Paris VIII.
Gilles-William Goldnadel, cé-
lèbre avocat pénaliste, est le
président-fondateur de Avocats
sans Frontières et le président
de l’Association France-Israël. Il
vient d’être élu triomphalement
au CRIF (Conseil représentatif
des Institutions Juives de France).
Alors que la tension semble
redescendre à Bahreïn après
un mois de manifestations
dans la capitale, l’intervention
d’une force conjointe saou-
dienne et émiratie a rappelé
que ce royaume se trouve au
centre d’enjeux régionaux plus
vastes. Derrière la nécessaire
refondation des relations entre
la famille royale et les habitants
de Bahreïn, le golfe Arabo-
persique est le théâtre d’une
lutte d’influence opposant les
monarchies sunnites, regrou-
pées au sein du Conseil de
coopération des États du Golfe,
à l’Iran. La montée en puissan-
ce de Téhéran et ses ambitions
régionales constitue en effet
une source de préoccupation,
partagée par les États-Unis et
l’Alliance atlantique.
Devant le risque de voir les
logiques de radicalisation
prendre le dessus, des réformes
politiques à Bahreïn s’avèrent
plus que jamais nécessaires et
le meilleur moyen de limiter
l’influence iranienne auprès
des populations chiites, à Ba-
hreïn mais aussi dans les autres
monarchies du Golfe.
GÉOPOLITIQUERapport spécial Bahreïn : un confetti au centre des luttes d’influence dans le golfe Arabo-persiqueANTONIN TISSERON, CHERCHEUR ASSOCIÉ À L’INSTITUT THOMAS MORE, INSTITUT THOMAS MORE
{ MARS / MAI 201166 Sécurité Privée
Le besoin de sécurité est une
aspiration inhérente à l’être
humain que l’on retrouve dans
toutes les sociétés. C’est l’exi-
gence première des peuples à
l’égard de leurs gouvernants.
La fin de la Guerre froide et la
mondialisation ont fortement
transformé la donne et les ins-
titutions françaises de défense
et de sécurité ont été réformées
en conséquence.
Ce numéro fait le point sur
les réponses qui ont été prises
pour combattre le terrorisme, la
cybercriminalité et pour préser-
ver l’outil industriel, ainsi que
sur les débats qu’elles suscitent.
Face aux actions terroristes,
la France, comme la plupart
des pays européens mais
contrairement aux États-Unis, a
choisi d’apporter une réponse
judiciaire et non pas militaire.
Dans ces affaires, le recours à
certaines procédures suscite
cependant des questions au
regard des libertés.
La place de l’Internet exige
aussi d’apporter une riposte à
la cybercriminalité, de même
que la défense de l’appareil
industriel commande de
définir une véritable politique
d’intelligence économique.
En matière de sécurité, l’éva-
luation du risque est centrale,
ce qui pose aussi la question
d’une utilisation appropriée du
principe de précaution.
ÉTATIQUE
État et sécuritéPHILIPPE TRONQUOY (SOUS LA DIR. DE), COLLECTION CAHIERS FRANÇAIS N° 360, LA DOCUMENTATION FRANÇAISE
Le PCA (Plan de Continuité
d’Activité) est une pièce
indispensable de la gestion des
risques auxquels sont expo-
sées les entreprises dans un
contexte où elles doivent être
préparées à tout type de crises
afin d’en limiter les impacts
économiques, juridiques et
médiatiques.
Cet ouvrage, qui comprend de
nombreux modèles, grilles et ta-
bleaux prêts à l’emploi, a pour
objectif de guider les entrepri-
ses dans la réalisation du PCA
qui sera le mieux adapté à leur
taille, à leur domaine d’activité
et aux risques qu’elles peuvent
encourir.
PRAGMATIQUERéaliser le plan de continuité d’activité de son entreprise P.C.A guide opérationnelOLYMPE CAVALLARI ET OLIVIER HASSID, EDITIONS MAXIMA
Etudes et rapports mettent
de plus en plus en exergue
le lien entre la performance
économique et la performance
sociale sur le long terme. Pour
ces raisons, les entreprises
commencent à remettre au
cœur de leurs préoccupations,
la santé et le bien-vivre de leurs
collaborateurs, premiers contri-
buteurs de cette performance.
L’ouvrage proposent un pano-
rama des notions de « santé
et de bien-vivre au travail »,
tant sous ses aspects légaux et
réglementaires que pratiques.
EMPIRIQUESanté et bien-vivre au travail: 100 réponses à 100 questionsLAURENCE BRETON-KUENY ET ROSELINE DESGROUX, AFNOR EDITIONS
Sommet de Copenhague,
tremblement de terre en Haïti,
exposition universelle de Shan-
ghai, crise financière grecque,
Coupe du monde de football
en Afrique du Sud : quelles
sont les mutations à l’œuvre sur
la scène internationale et les
nouveaux rapports stratégiques
induits par ces événements ?
Une synthèse complète de
la situation géopolitique de
l’année : enjeux politiques, éco-
nomiques, sociaux, diplomati-
ques, militaires et stratégiques
; analyses régionales détaillées
; principales statistiques dé-
mographiques, économiques,
sociales et militaires par pays.
Ouvrage de référence en
géopolitique, L’Année stratégi-
que 2011 donne les clés pour
comprendre les tensions et les
enjeux de l’actualité internatio-
nale, ainsi que les défis à venir.
RELATIONS INTERNATIONALESL’Année stratégique 2011SOUS LA DIRECTION DE PASCAL BONIFACE, IRIS/ARMAND COLIN
Lu pour vousLu pour vous
67Sécurité Privée
Licence professionnelle Securite des biens et des personnes
Notre objectif : former l’encadrement opérationnel des services de sécurité-sureté, des donneurs d’ordre et des prestataires de sécurité privée
Nos engagements : Accompagner la réussiteConcilier les enjeux individuels et collectifsAnticiper et accompagner les changementsFavoriser l’acquisition de compétences transversalesFaciliter l’insertion professionnelle
Un CONTENU large et diversifié : diagnostic de sûreté ; cadre légal et réglementaire des métiers de la sécurité ; analyse contractuelle, budgétaire et financière ...
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Université Paris Descartes - Service Commun de Formation Continue45, rue des Saints-Pères - 75006 Paris
{ MARS / MAI 201168 Sécurité Privée