sécurité privée # 15

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1 Sécurité Privée CNAPS ET MORALISATION La mutation de la sécurité privée exige une action conjointe de la puissance publique et des entreprises www.securite-privee.org { PORTS ET AÉROPORTS Des espaces à haut risque MARS / MAI 2011 # 15 Sécurité Privée LE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION NOUVELLE FORMULE

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Dossier central : Ports et aéroports, des espaces à haut risque

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Page 1: Sécurité Privée # 15

1Sécurité Privée

CNAPS ET MORALISATION

La mutation de la sécurité privée exige

une action conjointe de la puissance publique et

des entreprises

www.securite-privee.org

{ PORTS ET AÉROPORTS

Des espaces à haut risque

MARS / MAI 2011 # 15

Sécurité PrivéeLE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION

NOUVELLE FORMULE

Page 2: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 20112 Sécurité Privée

Page 3: Sécurité Privée # 15

3Sécurité Privée

ÉditorialÉditorial

e CNAPS est en marche.

Mais ce noble projet

auquel nous travaillons

depuis de longs mois

se concrétisera-t-il ?

C’est aujourd’hui une

vraie question à laquelle per-

sonne ne peut (ne veut ?) ré-

pondre.

VIVRE ET LAISSER MOURIR ?Entre les ambitions affichées

de l’État (le CNAPS ayant entre

autres missions le contrôle de

la profession, la régulation de

son accès et l’information des

acteurs) et les moyens actuel-

lement connus pour les mettre

en œuvre, de grandes incon-

nues demeurent. Elles tendent

à fragiliser l’organe de régula-

tion avant même qu’il ne soit

créé.

En effet, la LOPPSI instituant le

CNAPS a expressément renvoyé

la question de son financement

à la Loi de finances rectificative.

Or, si les entreprises de sécurité

adhèrent au principe d’une co-

tisation assise soit sur le chif-

fre d’affaires, soit sur la masse

salariale (pour les services

internes), elles ne peuvent sup-

porter la charge finale d’une

telle contribution ; laquelle

doit pouvoir être répercutée

intégralement au client.

Sans moyens humains et maté-

riels suffisants, le CNAPS risque

d’être mort-né.

LE GOUVERNEMENT DES JUGESMais ce n’est pas tout. Le

Conseil constitutionnel vient

de censurer l’article 18 de la

LOPPSI. En substance, cet arti-

cle prévoyait, sous conditions,

la possibilité de déléguer le vi-

sionnage des espaces publics à

des acteurs privés.

Cette décision du Conseil

constitutionnel a été qualifiée

de raisonnable par certains. Ce

n’est pas mon point de vue. On

a laissé passer une chance de

faire évoluer notre droit et, mal-

heureusement, je crains que

nous soyons dans l’impasse en-

core un certain temps.

La conjoncture politique contri-

bue encore à renforcer ce

climat d’incertitude juridique

et économique. A un an des

présidentielles, les décisions et

les actes risquent de connaître

un ralentissement progressif

jusqu’à une totale extinction. Et

après,… l’inconnue.

LA COUPE EST PLEINE !Nous sommes à la croisée des

chemins. Les mois qui viennent

vont être déterminants. Une fois

encore, le secteur de la sécurité

privée tout entier se trouve, tel

un esquif, balloté par les flots

politiques. Oui, encore. Mais à

force d’être balloté, le bateau

risque cette fois de sombrer.

Et avec lui les 160 000 emplois

qu’il représente aujourd’hui en

France et les 10 000 nouveaux

postes qu’il crée chaque année.

L’État doit désormais prendre

conscience de ses responsabili-

tés et adopter, en conséquence,

toutes les mesures utiles pour

accompagner notre secteur sur

la voie de son développement

et organiser, si les conditions

sont réunies, le transfert pro-

gressif et irréversible d’un certain

nombre de tâches non régalien-

nes vers le secteur privé.

L Fluctuat nec mergitur ?

PAR CLAUDE TARLET, PRÉSIDENT DE L’USP, UNION DES

ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA CoESS,

CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SERVICES DE SÉCURITÉ

Page 4: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 20114 Sécurité Privée

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� Protection rapprochée

� Transport de fonds

Page 5: Sécurité Privée # 15

5Sécurité Privée

ISSN 1055 - 1606

Dépôt légal à parution

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONClaude Tarlet

Sécurité Privée “Le magazine de référence

des acteurs de la profession” est un titre

appartenant à l’USP (Union des entreprises

de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous

ce nom depuis 2007.

24, rue Firmin Gillot 75015 Paris

Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18

E-mail : [email protected]

Site Internet : www.securite-privee.org

COMITÉ DE RÉDACTIONLiliane Claret, Katherine Franciscus,

Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez,

Annabelle Ripoll, Claude Tarlet

Sécurité Privée est édité par Fluide

5 rue Saint Joseph 75002 Paris

Tél. : 01 78 09 68 85 - Fax : 01 72 10 00 71

E-mail : [email protected]

Site Internet : www.fluide-com.fr

[email protected]

Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-Diez

Tél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : [email protected]

Rédacteur en chef adjoint :

Katherine Franciscus

Tél. : 01 78 09 68 84

E-mail [email protected]

Conception graphique : Fluide

Crédits photographiques :

Fotolia, Fluide, Frédéric Buxin pour Brink’s,

Michel Le Gall - Port de Brest, Collection

Grand Port Maritime de Marseille.

Ont collaboré à ce numéro :

Frédéric Allot, Cyril Chanliau, Liliane Claret,

Michel Eynaud, Remi Fargette, Patrick Ferhat,

Betty Fort, Katherine Franciscus, Xavier Latour,

Dominique Legrand, Pascal Loiseau, Stéphanie

Macedo, Olivier Mai, Ariane Malzac, Amaury

de Maupeou, Pierre Moreau, Philippe Mouttou,

Annabelle Ripoll, Jean-Marc Suchier, Claude

Tarlet, Patrick Tennevin, Jean-Claude Terrier.

PUBLICITÉChef de publicité :

Audrey Davoine 01 78 09 68 85

E-mail : [email protected]

ABONNEMENT ET DIFFUSIONLe magazine est vendu par abonnement.

Pour toute demande d’achat au numéro,

contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83

E-mail : [email protected]

IMPRESSIONImprimerie Montligeon

61400 St Hilaire le Châtel

Téléphone : 02 33 85 80 00

SommaireSommaire

Éditorial

InstantanésEntreprises

Facts&Figures

Innovations

Rendez-vous

DécryptageVidéoprotection. Stop ou encore ?

En couverturePorts et aéroports. Des espaces à haut risque

Dura Lex, Sed LexCNAPS et moralisation

Cahier spécial vidéoprotectionQuelles évolutions technologiques majeures en 2011 ?

En pratiqueCréer une entreprise de sécurité privée

CosmopolitisSûreté nucléaire. Bruxelles veut revoir les normes

Lu pour vousSélection

3

6101418

20

22

42

47

56

59

64

PORTS ET AÉROPORTS

Des espaces à haut risque

EN PRATIQUECréer une entreprise

de sécurité privée

COSMOPOLITISBruxelles veut

revoir les normes

Page 6: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 20116 Sécurité Privée

Entreprise

SAGA AFRICAINE

Geutebruck ouvre une filiale à Johannesbourg

Geutebruck élargit sa présence

internationale avec l’ouverture

d’une filiale à Meyersdal, à

Johannesbourg, en Afrique

du Sud. Geutebruck Southern

Africa (Pty) Ltd est dirigée par

Charles Volschenk (photo).

L’ancien chef des ventes

internationales de Geutebruck

est ainsi retourné dans son

pays natal et offre un support

technique à tous les partenai-

res locaux au sud du Sahara.

Actuellement, Geutebruck

travaille dans la région avec

trois intégrateurs : Multivid,

partenaire régulier depuis

des décennies, ainsi que les

nouveaux partenaires Omega

Risk Solutions et Siemens SA.

Son portefeuille de clients est

important et comprend entre

autres des mines, des banques

et des groupes énergétiques.

Dans un proche avenir, deux

autres partenaires sud-africains

s’ajouteront à la liste, dont un

du secteur informatique.

En passant ...Après l’achat

d’Optelecom-NKF

par le groupe TKH,

Optelecom-NKF

change de nom

pour prendre celui

de sa marque :

SIQURA.

CRIME FINANCIER

Bank of Ireland choisit la solution de NICE Actimize

Les solutions anti-blanchiment

d’argent, de détection de la

fraude à la carte et de gestion

professionnelle des risques de

NICE Actimize ont été choi-

sies par Bank of Ireland. La

plateforme va permettre à la

banque irlandaise d’avoir une

vision plus holistique des ris-

ques de crime financier dans

l’entreprise et la soutiendra

dans ses efforts pour minimi-

ser ces risques et améliorer la

conformité aux exigences du

régulateur.

FROM CHINA

Gunnebo confirme son expansion

BIOMÉTRIE

Le deux millionième numéro d’identifi-cation émis en Inde grâce à la technolo-gie MorphoMorpho (groupe Safran)

vient de permettre à l’UIDAI,

l’organisme indien chargé du

projet « numéro d’identifica-

tion unique », d’émettre son

deux millionième numéro

d’identification dans le cadre

du programme Aadhaar. Lancé

officiellement en septembre

2010, il s’agit du plus vaste

programme d’identification

biométrique au monde.

L’UIDAI prévoit d’émettre 600

millions de numéros d’identifi-

cation d’ici quatre ans.

L’unité de vente chinoise du Groupe de sécurité Gunnebo vient

d’obtenir d’Hitachi la commande de 500 coffres de DAB pour

une valeur de près de 0,5 M d’euro. Hitachi est l’un principaux

fabricants mondiaux d’automates bancaires. Afin d’assurer le

stockage sécurisé des espèces avant leur retrait, chaque DAB

doit être équipé d’un coffre pouvant résister à de nombreux

types d’attaques physiques.

Parallèlement, les villes de Tianjin et Shenyang viennent de

renouveler leur confiance au groupe de sécurité Gunnebo au

travers de l’attribution de contrats pour l’installation de solutions

de contrôle d’accès destinées aux nouvelles lignes 2 de ces

métropoles. Le total des commandes représente près d’1,5 M

d’euros. « Dans l’ensemble, le marché des investissements liés aux

infrastructures continue à l’heure actuelle de croître rapidement

en Chine », commente Mats Johansson, directeur général de

Gunnebo Chine. Ces commandes concernent l’installation – au

cours du printemps 2011 – de près de 700 portillons d’accès

pivotants, spécifiquement conçus pour le traitement sécurisé de

forts volumes de transit au sein des stations de métro.

Jusqu’à présent, Gunnebo a fourni des solutions de contrôle

d’accès à 11 métropoles chinoises ayant investi dans la création

d’un réseau métro. Près de 40 autres villes chinoises prévoient

aujourd’hui la mise en place de lignes dans un avenir proche, 25

réseaux étant déjà en construction.

CROISSANCE

SERIS Security renforce sa présence aux Pays-Bas

SERIS Security, vient d’acquérir

l’entreprise ANVD basée à Dor-

drecht aux Pays-Bas. Ce rachat

intervient quelques mois après

la première acquisition de

SERIS aux Pays-Bas (le Groupe

Perfect basé à Rotterdam, en

juillet 2010) et conforte la posi-

tion du groupe sur ce marché

tout en affirmant sa politique

de croissance en Europe.

ANVD réalise un chiffre

d’affaires de 10 M€ en 2010 et

emploie près de 300 person-

nes. Créée en 1915, l’entreprise,

spécialisée dans la surveillan-

ce humaine, intervient

également dans les domaines

de la sécurité incendie et de la

formation.

Cette opération permet

ainsi au Groupe SERIS de se

positionner dans le Top 10 des

prestataires de sécurité aux

Pays-Bas, avec un CA total sur

ce territoire de près de 20 M€

et 500 collaborateurs.

Instantanés

Page 7: Sécurité Privée # 15

7Sécurité Privée

Le 3 mars dernier, Vinci inaugurait son nouveau PC de télésurveillance à Elancourt. Le i-Tech Center n’est pas un

simple PC de télésurveillance. C’est un véritable outil de gestion intelligente des bâtiments qui intègre la surveillance

à distance, la maintenance prédictive et le pilotage énergétique.

L’occasion pour le groupe d’annoncer la naissance d’un nouvel acteur au top ten de la sécurité humaine en France avec près

de 75M€ de chiffre d’affaire et 1300 gardiens. En effet, Faceo Sécurité Prévention (50M€) et Energie Sécurité (25M€) ont fusionné

pour créer la branche sécurité de Vinci Facilities, le nouveau leader européen du Facility Management.

Pour en savoir plus sur le i-Tech Center: http://www.faceo.fr/solutions/fm-technique/i-tech-center

MARCHÉ

Le double effet VINCI !

VIDÉOSURVEILLANCE

Sony s’associe à IntersilSony a annoncé son parte-

nariat commercial avec le

fabricant de semi-conducteurs

américain « Intersil Corporation »

dans le secteur de la vidéosur-

veillance. Celui-ci a pour but de

développer la première caméra

réseau au monde capable de

transmettre simultanément

des images analogiques SD et

numériques HD via un câble

coaxial unique.

Sony prévoit de commer-

cialiser sa nouvelle caméra

« hybride » au cours de la

deuxième moitié de l’année

fiscale. Elle viendra s’ajouter

à sa gamme de caméras de

vidéosurveillance comprenant

à l’heure actuelle des caméras

analogiques SD et des caméras

réseau IP HD.

Securitas est la première en-

treprise française à passer aux

véhicules 100 % électriques et

met en service vingt voitures,

des Peugeot iOn, le 20 avril.

Afin d’assurer la sécurisation

de locaux professionnels, les

agents de sécurité mobile Se-

curitas effectuent des rondes

extérieures et intérieures régu-

lières ou aléatoires et gèrent

l’activation des systèmes d’alar-

me ainsi que l’ouverture et la

fermeture des locaux, à bord

de 450 véhicules. C’est pour

compléter cette flotte que l’en-

treprise a fait l’acquisition de

20 voitures 100 % électriques.

Le groupe Securitas AB a adopté

en 2008 une charte environne-

mentale avec un seul objectif :

réduire les émissions de gaz à

effet de serre dues au transport.

Cette charte stipule qu’aucun

véhicule ne peut émettre plus

de 180 grammes de CO2 par

kilomètre. Aujourd’hui, Secu-

ritas France va plus loin avec

l’acquisition de ces véhicules

iOn qui ne rejettent aucune

émission de CO2.

Les performances des véhicu-

les électriques étaient incom-

patibles avec les impératifs des

professionnels qui ont besoin

de voitures disponibles en per-

manence, avec un kilométrage

illimité et équipées pour per-

mettre la protection de l’agent

de sécurité. « Avec ce nouveau

modèle iOn, Peugeot a franchi

un cap de performances. Nous

avons donc commandé sym-

boliquement vingt voitures afin

d’encourager le constructeur et

ainsi indirectement participer

au développement des véhi-

cules électriques », commente

Jacques Delille, directeur de la

division sécurité mobile.

De son côté, G4S Cash So-

lution a mis sur les routes

de Londres le premier vé-

hicule électrique utilisé

pour le transport de fonds.

Ce prototype, qui a été mis au

point en partenariat avec Al-

lied Electric, est pourvu de bat-

teries lithium-ion et d’équipe-

ments de sécurité de pointe. Il

est aussi équipé de panneaux

solaires sur le toit afin de four-

nir une source d’énergie du-

rable au véhicule quand il est

sur la route. Il bénéficie d’une

autonomie de 160 kilomètres,

ce qui est largement suffisant

pour le transport de fonds. Il

devrait permettre d’éviter le

rejet de 4 974 kg d’émissions

de CO2 par an. D’après G4S,

ce véhicule électrique est sept

fois plus économe qu’un équi-

valent roulant au diesel.

Si le test est concluant, G4S en-

visage de déployer ce type de

véhicules dans d’autres cen-

tres-villes d’Europe.

ENVIRONNEMENT

La sécurité affiche son « côté » vert !

Page 8: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 20118 Sécurité Privée

Entreprise

Sécurité Privée. Pourquoi Brink’s France se lance-t-elle sur le marché de la télésurveillance ?Jean-Marc Prétet. Depuis l’ori-

gine, la compétence des opéra-

teurs et la capacité technique de

nos stations sont intimement liées

à la sécurité de nos personnels,

de nos véhicules de transports

de fonds, qu’ils soient blindés

ou légers. Jusqu’à présent, notre

activité était d’abord centrée sur

notre propre protection ce qui

ne nous a pas empêché de gérer

une croissance organique maî-

trisée puisque nous comptons

aujourd’hui plus de 4000 raccor-

dements de toutes natures (par-

ticuliers, commerces, industries,

grande distribution etc.).

Cette compétence métier et cette

expérience unique dans le monde

de la télésurveillance nous permet-

tent d’afficher aujourd’hui cette

volonté de développement qui

répond à une double stratégie :

nous investir dans les activités de

service en utilisant un outil opéra-

tionnel et qualitatif, construire des

nouvelles solutions de service en

s’inscrivant ainsi dans la politique

stratégique de Brink’s Monde.

SP. Quelle est la valeur ajoutée de Brink’s ?JMP. Il faut plutôt parler des va-

leurs ajoutées de Brink’s : une

structure qui a 30 ans d’expé-

rience dans la sécurité des biens

et des personnes ; des moyens vo-

lontairement très dimensionnés

(effectifs, outils informatiques et

vidéo etc.), une capacité d’ac-

cueil importante et une confor-

mité aux normes APSAD P3 et

aux règles de sécurité internes

du groupe ; un environnement

de travail qui allie les moyens

d’un groupe international tout

en gardant une culture de PME

en termes de relationnel tant vis-

à-vis de nos clients que de nos

collaborateurs et un savoir-faire

reconnu en termes de gestion

d’alarmes de toutes natures et

adapté à chaque besoin client.

SP. Quels sont vos objectifs ?JMP. Nous nous sommes fixés

deux objectifs. A l’horizon 2012,

faire connaître la marque Brink’s

dans la sphère télésurveillance

et asseoir notre position sur le

marché au travers de partena-

riats avec des installateurs et

prescripteurs. Et à l’horizon 2015,

un positionnement parmi les 10

premières entreprises de Télésur-

veillance sur le marché français.

SP. Quelles cibles privilégiez-vous ?JMP. Nous disposons de 2 sta-

tions de télésurveillance, une à

Sartrouville et l’autre à Toulouse,

habilitées APSAD toutes les

deux et totalement redondantes

en temps réel, ce qui nous per-

mets d’aborder l’ensemble du

marché et plus particulièrement.

Les particuliers, commerces et

PME par le biais de partenariats

avec des installateurs. C’est un

périmètre où se trouvent déjà

les acteurs principaux du métier

mais sur lequel nous souhaitons

rentrer pour faire connaître la

marque Brinks et le sérieux de

nos prestations. Nous avons à ce

titre développé des concepts de

vente et de prescriptions spécifi-

ques pour nos partenaires.

Le marché de l’industrie sensi-

ble. A titre d’exemple, Nous tra-

vaillons pour des entreprises spé-

cialisées dans la gestion de l’eau,

de l’énergie, etc. des contrats qui

présentent une vraie valeur ajou-

tée et pour lesquels Brink’s pos-

sède cette capacité à proposer

des prestations sur mesure en

termes technologiques.

Le marché du tracking et de la

sécurisation du travailleur isolé.

Ce marché est directement issu

de notre culture sécuritaire in-

terne : géo localisation et télé

surveillance de personnels itiné-

rants, gestion d’alarmes détresse

ou perte de verticalité assorties

d’une géo localisation.

Les prestations de tracking de

véhicules et de leurs remorques :

verrouillage à distance, arrêt du

véhicule, gestion de zones auto-

risées etc. et bien sûr la gestion

d’alarme détresse du chauffeur

toujours en géo localisation.

Ce type de prestation correspond

à une évolution du marché de la

télésurveillance et répond à un

réel besoin identifié aujourd’hui.

SP. Quel est votre principal fac-teur différenciant ?JMP. Le métier de Brink’s, c’est

d’être télésurveilleur et unique-

ment télésurveilleur. Nous ne

sommes pas et nous ne serons

jamais installateurs. C’est une

grosse différence par rapport à

beaucoup de nos confrères qui

se trouvent régulièrement en

compétition avec leurs réseaux

d’installateurs.

Cette volonté stratégique d’exer-

cer le métier dans lequel nous

sommes professionnels nous

permet d’offrir des solutions in-

novantes et l’assurance de rac-

cordements en toute sérénité.

SP. Quel est votre gros challenge ? JMP. Imposer Brinks en tant que

télésurveilleur dans les métiers

de la sécurité.

Brink’s France se positionne comme un acteur ambitieux du marché de la télésurveillance

STRATÉGIE

La sécurité,

Jean-Marc Prétetla connait bien

même très bien. Il a

fait toute sa carrière

dans des entrepri-

ses du secteur !

Une carrière qu’il

a débuté en 1986

pour rejoindre le

groupe AGSP en

tant que direc-

teur adjoint puis

directeur général

du groupe jusqu’en

1999. Son parcours

est ensuite jalonné

d’expériences chez

Vigitel – groupe

Chubb (Directeur

des Opérations TLS

de 1999 à 2002)

puis chez Fichet-

Bauche – groupe

Gunnebo (Président

Directeur Général

de Fichet-Bauche

Télésurveillance de

2002 à 2004), chez

Torann France, grou-

pe indépendant

spécialisé dans le

gardiennage et la

télésurveillance, où

il occupe le poste

de Directeur des

Opérations. Il a

rejoint le codir du

groupe Brink’s en

2010.

Brink’s France s’ouvre au marché de la télésurveillance. Le groupe affiche 30 ans d’expérience

dans ce domaine et a décidé de proposer une offre qui allie compétence, expérience et prix.

Eclairage avec Jean-Marc Prétet, Directeur de Brink’s Télésurveillance.

Instantanés

Page 9: Sécurité Privée # 15

9Sécurité Privée

TECHNOMOBILE

Honeywell se lance dans les applis

Honeywell joue la carte

“applis” avec l’ajout d’une

nouvelle fonctionnalité d’accès

à distance pour téléphone

mobile à son enregistreur vidéo

numérique (DVR) HRDP H.264.

Cette nouvelle application de

visualisation à distance permet

aux utilisateurs de regarder une

vidéo en ligne sur leur iPhone®

Apple à partir des systèmes

de vidéosurveillance du DVR

HRDP H.264 de Honeywell.

Les utilisateurs téléchargent

l’application de visualisation

à distance à partir de l’iTunes

Store d’Apple et règlent les

paramètres de connexion. Puis,

simplement, ils sélectionnent

le DVR dans la liste déroulante

et cliquent sur Connect (se

connecter) pour regarder des

vidéos en ligne depuis leur

iPhone. Au lieu d’utiliser un

ordinateur et d’accéder à une

interface graphique ou à un na-

vigateur web pour se connecter

à l’application, la fonctionnalité

est dorénavant complètement

mobile. « Aujourd’hui, presque

tout le monde possède un

appareil mobile, remarque Sylvie

Gauthier, responsable des ventes

France chez Honeywell. Cette

nouvelle application permet à

toute personne possédant un

DVR HRDP H.264, une connec-

tivité Internet, et un iPhone, un

iPod touch ou un iPad, de voir

son bureau ou sa maison à tout

moment et de n’importe où, se-

lon la couverture réseau de son

appareil mobile. Nous espérons

également, dans un futur proche,

prendre en charge d’autres

systèmes d’exploitation pour

appareils mobiles afin d’accroître

les fonctionnalités d’accès à

distance. »

E.ON Benelux a exploité la

technologie de vidéosur-

veillance sur IP au-delà de son

rôle sécuritaire traditionnel afin

de renforcer l’efficacité des

opérations de production de

ses centrales de Rotterdam, aux

Pays-Bas. Grâce à la solution de

vidéo sur IP distribuée d’Indigo-

Vision, E.ON a élargi l’utilisation

de la surveillance dans deux

de ses centrales électriques de

manière à prendre en charge le

contrôle, la santé et la sécurité

du personnel, la logistique, ainsi

que la sécurité des installations

à l’échelle du site.

SITES SENSIBLES

Les centrales électriques plus efficaces grâce à une utilisation innovante de la vidéosurveillance sur IP

En matière de sécurité, la

réponse est oui. Pour Cossilys

21, « La Poste étant devenue la

Banque Postale, il était légitime

qu’elle se dote des mêmes

systèmes de surveillance que

les autres établissements. »

Les enregistreurs de la société

lyonnaise ont été retenus pour

équiper les 3 200 bureaux de

poste de taille moyenne et

grande pour les trois prochaines

années. Le système de vidéopro-

tection proposé par Cossilys 21

est particulièrement adapté aux

banques : il filme en direct, et

en haute qualité, tout ce qui se

passe dans l’agence postale et

offre un système de recherche

d’événement très efficace en

cas de besoin. De quoi rassurer

guichetiers et usagers quant à

d’éventuels risques d’incidents.

SÉCURITÉ ÉLECTRONIQUE

La Poste, une banque comme les autres ?

Transport Sûreté (TTS), spécia-

liste de la sûreté, et Citinnov,

spécialiste du contrôle d’accès

urbain, annoncent leur partena-

riat. L’objectif de cette colla-

boration : pouvoir développer

des compétences communes

et complémentaires. Face aux

différents besoins de sûreté, TTS

souhaite apporter des solutions

complémentaires à ses clients

en proposant des solutions sur

mesure, adaptées aux zones ur-

baines et aux institutions privées

et parapubliques.

RAPPROCHEMENT

Trafic Transport Sûreté (TTS) devient partenaire de Citinnov

Un agent de sécurité chez vous

en une heure, telle est la pro-

messe du nouveau site e-com-

merce lancé aujourd’hui par

Securitas, leader de la sécurité

privée sur le marché français.

L’initiative peut surprendre !

agentsdesecurite.fr est le pre-

mier site marchand à proposer

des prestations de surveillance

humaine. Besoin de sécuriser

un événement, une porte de

maison détériorée après un

cambriolage, un lotissement

de maisons lors du départ en

vacances des propriétaires, une

entreprise lors d’une panne du

système de télésurveillance,

Securitas s’engage à mettre en

place un ou plusieurs agents de

sécurité en une heure.

Destiné aux particuliers, aux

collectivités locales, aux

associations et aux entreprises,

ce site s’ouvre aujourd’hui

pour la région lyonnaise dans

quatre départements (Ain, Isère,

Loire, Rhône). Il sera étendu aux

principales villes de France d’ici

à la fin de l’année pour couvrir

l’ensemble du territoire.

ON LINE

Securitas lance le 1er site e-commerce de surveillance humaine

DÉFENSE

Evolynx sécurise les 3 bases militaires de l’armée française à Abu Dhabi !

Le système evolynx a été retenu par le ministère de la Défense pour

la sécurisation des Implantations Militaires Françaises aux Emirats

Arabes Unis (IMFEAU) connues aussi sous le nom de Bases Françai-

ses d’Abu Dhabi.

La réalisation des travaux concerne les 3 sites IMFEAU : la base na-

vale et de soutien à Port Zayed pouvant accueillir tous les bâtiments

de la Marine Nationale Française (sauf le porte-avions Charles

de Gaulle) ; la base aérienne d’Al Dhafra ; le Groupement Terre

implanté au sein de Zayed Military Camp.

Page 10: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201110 Sécurité Privée ‘‘Facts & Figures

Instantanés

STATISTIQUES

Une nouvelle version de “Cartocrime”

CartoCrime V2 est une nou-

velle version du portail web

géostatistique de l’Observatoi-

re national de la délinquance

et des réponses pénales plus

fluide et aux possibilités de

calculs enrichies.

Plus ergonomique et plus

fluide, elle permet d’extraire

plus facilement les données

relatives aux faits constatés.

www.cartocrime.net/Carto-

crime2/index.jsf

ASSOCIATIF

GEOS Protection rejoint l’ACOSE

Le 15 février 2011, GEOS

Protection, filiale du Groupe

GEOS, a rejoint l’Association

des Chauffeurs et Officiers de

Sécurité Européens, ACOSE

avec pour ambition de parti-

ciper à un regroupement de

professionnels de la protection

physique reconnu. « GEOS

Protection a toujours œuvré

pour une reconnaissance des

métiers de la sécurité et de la

protection de personnes, par

la mise en place de normes de

transparence, de compétence

et d’éthique » explique Xavier

Nolveau, directeur de Geos

Protection.

RECHERCHE

Morpho et Télécom ParisTech créent un laboratoire de recherche sur l’identité et la sécurité

Afin d’adresser les défis

technologiques associés à la

protection de l’identité et la

sécurité des données, Mor-

pho et Télécom ParisTech ont

décidé d’unir leurs forces de

recherche sous la forme d’un

laboratoire commun. Son nom :

« IDentity & Security Alliance,

The Morpho and Telecom Pa-

risTech Research Center ». Une

innovation lancée le 31 mars.

A suivre…

+ 27 %AXIS COMMUNICATIONS AFFICHE UNE CROISSANCE DE 27% EN 2010. EN 2010, L’INSTITUT IMS RESEARCH A IDENTIFIÉ AXIS COMME LE DEUXIÈME FOURNISSEUR MONDIAL DE CAMÉRAS DE SURVEILLANCE, TOUTES TECHNOLOGIES CONFONDUES. SON LEADERSHIP SE CONFIRME AVEC D’EXCELLENTS RÉSULTATS POUR L’EXERCICE 2010 AVEC 27% DE CROISSANCE SUR L’ENSEMBLE DE SES RÉGIONS ET UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 2 933 MSEK (SOIT 410 M USD).

CONSULTING

Renault consulte des experts

Carlos Ghosn a tranché. Le Pdg de Renault a confié à Alain

Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire des arts et

métiers, Éric Delbecque, chef du département sécurité écono-

mique de l’INHESJ (Institut National des Hautes Etudes de la

Sécurité et de la Justice) et Alain Juillet, conseiller du cabinet

d’avocats Orrick Rambaud Martel « une mission visant à établir,

après un dialogue approfondi avec les principaux responsables

en charge de ces questions et les institutions compétentes de

l’État et leurs responsables, le projet de refonte des outils nécessai-

res à la protection du patrimoine de l’entreprise ».

Interrogé sur RTL, Alain Bauer rappelle les objectifs de cette

mission. « L’idée forte, c’est que d’ici juillet nous ayons remis notre

copie, proposé un certain nombre de solutions et dialogués avec

la plupart des personnels cadres de Renault concernés, mais

aussi avec les organisations syndicales. »

« Les fichiers police, gendarmerie, justice,

pénitentiaire, santé ne sont pas connectés, le

logiciel FIJAIS est un outil intéressant mais per-

fectible, l’utilisation des informations du casier

judiciaire est probablement à repenser, les sys-

tèmes informatiques qui devraient permettre

une accélération de la diffusion des informa-

tions entre services ne sont souvent pas compa-

tibles. Nos concitoyens sont-ils prêts à accepter,

comme en Grande-Bretagne (loi Sarah) ou aux

États-Unis (loi Megan), que soit votée une loi

organisant la délation pour les délinquants

sexuels ? Nous ne le pensons pas.

En France, la relation aux fichiers est devenue

très difficile, presque schizophrène. À peine

crée-t-on un fichier qu’on met en place des

limites pour en diminuer l’efficacité. C’est un

constat. Comment dès lors organiser un partage

contrôlé mais immédiat des données ? »

Sylvie Feucher, commissaire de police, secrétaire général du

SCPN (syndicat des commissaires de la police nationale), La

Tribune du Commissaire, mars 2011.

Page 11: Sécurité Privée # 15

11Sécurité Privée

EnthousiasteMICHEL HAVARD, DÉPUTÉ DE LYON, CONSEILLER MUNICIPAL DE LYON

Sur son site Internet, le député

considère la LOPPSI 2 comme

« une arme majeure au service

de la sécurité et contre les nou-

velles formes de criminalité ».

Extraits.

La loi (n°2011-267) du 14

mars 2011 d’orientation et

de programmation pour la

performance de la sécurité

intérieure (LOPPSI II), s’ins-

crit dans la continuité de la

première loi mise en œuvre

pour la période 2002-2007, qui

a permis de réduire le nombre

de faits constatés par la police

et la gendarmerie nationale de

12,8% soit 500.000 victimes de

moins, et de diminuer les actes

de délinquance de proximité

de 29,6%.

Cette loi fixe les grandes orien-

tations stratégiques en matière

de sécurité pour les prochai-

nes années.

Le texte contient une série de

mesures présentées comme

nécessaires pour permettre

aux forces de l’ordre de s’adap-

ter avec le maximum de réacti-

vité possible aux évolutions de

la délinquance. Mais cette loi

n’est pas limitée pour autant

à la police et la gendarmerie

nationale, puisqu’elle intègre

aussi la sécurité civile, et élargit

sa sphère de compétence en

s’intéressant en partie à la cy-

bercriminalité.

La loi modifie largement le

Code de la route, le Code pénal

et le Code de procédure pénale

ou encore le Code général des

collectivités territoriales. Elle

contient des dispositions per-

mettant d’encadrer les fichiers

d’antécédents judiciaires et

d’analyse sérielle, la vidéosur-

veillance, la sécurité routière

et des dispositions relatives à la

police municipale.

Pour aller plus loin :

www.michelhavard.fr

SceptiqueDOMINIQUE LEGRAND, PRÉSIDENT DE L’AN2V, ASSOCIATION NATIO-NALE DE LA VIDÉOPROTECTION

Pour les établissements publics

de petites et moyennes tailles

cherchant à se protéger, la cen-

sure de l’article 18 est un grand

pas en arrière. Elle aurait per-

mis, pour ceux qui l’auraient

souhaité, de mettre en œuvre

des dispositifs encadrés juri-

diquement par des personnes

morales de droit privé et de

déléguer le dispositif à des

personnes privées pour l’ex-

ploitation et le visionnage de la

vidéoprotection.

L’objectif d’une telle déléga-

tion de services était d’accroî-

tre l’efficacité de nos dispositifs

de vidéoprotection existants et

à venir.

En effet, pour des raisons évi-

dentes de coûts, la plupart des

acteurs publics ne peuvent pas

mettre en place une équipe

permanente (24h/24 7j/7)

pour traiter le flux d’images et

alerter en « temps réel » l’exis-

tence d’un délit en cours, ce

qui pour l’AN2V est un objec-

tif clé. La vidéoprotection est

donc reléguée à une « Vidéo-

aide_à_l’élucidation_du_lende-

main_matin » ce qui ne nous

semble pas correspondre à

l’attente des citoyens. Le trai-

tement des images en temps

réel, à distance, permet une

mutualisation optimale de

multiples lieux à vidéoprotéger,

et baissent les coûts d’exploita-

tion. Sans cette mutualisation

de moyens humains, on enre-

gistrera donc en aveugle, en

laissant les actes délictueux se

dérouler sous l’œil non-protec-

teur de la caméra.

Par ailleurs, lorsque des opé-

rateurs sont en place sur les

écrans de contrôle, contraire-

ment à l’idée reçue, le fait de

faire appel à des agents publics

locaux n’est pas du tout un

gage de garantie de respect de

la vie privée, à nos yeux, c’est

plutôt le contraire ; puisque des

personnes locales à la com-

mune, pour des dispositifs de

taille moyenne (exemple, ville

de 5000 habitants), connais-

sent un grand nombre de ci-

toyens qui déambulent sous

les caméras, alors que ce n’est

assurément pas le cas d’un PC

distant doté d’agents privés, et

situé sans nul doute à plusieurs

dizaines de kilomètres pour ne

pas dire centaines !

Enfin, la censure de l’article

18 nous écarte d’un espoir at-

tendu depuis longtemps : celui

d’avoir la possibilité d’enregis-

trer les abords d’un établisse-

ment (bijouterie, banque…).

Aucun droit donc d’authenti-

fier les personnes qui guettent

et/ou qui passent à l’acte sur

nos trottoirs, parfois de maniè-

re hyper violente : décidément,

les délinquants ont beaucoup

de droits et peuvent dormir

tranquille : La constitution pro-

tège leur anonymat !

RÉACTIONS

LOPPSI 2, dommages ou intérêts ?

Publiée au journal officiel le 15 mars, la toute nouvelle LOPPSI ne manque pas de susciter

des réactions, plus ou moins favorables… Illustrations.

RUMEURS ET CHUCHOTEMENTS

La CNIL va contrôler des acteurs de la vidéoprotection ?

La CNIL va rendre public son

programme de contrôles à venir

pour 2011. Selon le cabinet

d’avocats Bird&Bird, « l’accent

sera mis sur les acteurs de la

vidéoprotection. Une large série

d’inspections est donc à prévoir

parmi les acteurs de ce secteur.

Les entreprises qui n’opèreraient

pas dans la légalité s’exposeront

à des peines allant du simple

rappel à la loi, à des amendes

(jusqu’à 300 000€), voire des

poursuites sur le plan pénal. »

BILAN SANS PERSPECTIVES ?L’Élysée vient de publier une

plaquette intitulée “Quatre ans

d’action, mai 2007-mai 2011”. Un

bilan en 75 pages de quatre ans

d’actions du président Nicolas

Sarkozy dans tous les domaines :

politique, diplomatique, éco-

nomique et social. Le chapitre

« Protéger les Français » ouvre

l’ouvrage, signe que la sécurité

est encore et toujours une prio-

rité ? La présidentielle de 2012

n’est évoquée nulle part…

http://www.elysee.fr/president/

root/bank_objects/4_ans_d_ac-

tion.pdf

Page 12: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201112 Sécurité Privée

Facts & FiguresInstantanés

+ 45 %MOBOTIX AG RÉALISE UNE CROISSANCE DE 45% DE SON CHIFFRE D’AFFAIRES AU COURS DU PREMIER SEMESTRE DE L’EXERCICE 2010/11.LEADER DES SYSTÈMES DE SÉCURITÉ VIDÉO NUMÉRIQUE HAUTE RÉSOLUTION SUR IP, MOBOTIX PUBLIE LES RÉSULTATS FINANCIERS (COMPTES CONSOLIDÉS IFRS) DES SIX PREMIERS MOIS DE SON EXER-CICE FISCAL 2010/2011 (DU 1ER JUILLET AU 31 DÉCEMBRE 2010). APRÈS UN DEUXIÈME TRIMESTRE DE NOUVEAU EN FORTE HAUSSE ET PRÉSENTANT UNE CROISSANCE DE 47 % DU CHIFFRE D’AFFAI-RES, LE CHIFFRE D’AFFAI-RES GLOBAL DU PREMIER SEMESTRE A AUGMENTÉ D’ENVIRON 45 % ET EST PASSÉ À 34,6 MILLIONS D’EUROS (PAR RAPPORT À 23,9 MILLIONS D’EUROS L’ANNÉE PRÉCÉDENTE).

ENTREFILET

45 000 caméras en France fin 2011

Un peu plus d’un mois après

sa nomination, Claude Guéant,

ministre de l’Intérieur, affirme

ses choix en matière de vi-

déoprotection. Le ministre a

en effet déclaré à l’Assemblée

nationale qu’il souhaite voir

la France équipée de 45 000

caméras « à la fin de cette année».

35 000 caméras de vidéopro-

tection étaient initialement

prévues.

AUDIT

Valeo fait auditer sa sécurité

Jacques Aschenbroich (Valeo)

a commandé un audit de la

sécurité informatique et phy-

sique de son Groupe. L’équi-

pementier automobile avait

déjà revu toutes ses procédu-

res en 2005, après un vol de

documents par une stagiaire.

Une conséquence de l’affaire

Renault ?

RÉCOMPENSE

Appel à candidature pour le Prix Prévention Délinquance 2011

C’est parti ! Le FFSU (Forum

français pour la sécurité

urbaine) lance le Prévention

Délinquance 2011

Le thème retenu cette année

est : « Le sport, l’art et la scien-

ce au service de la prévention

de la délinquance des jeunes

». Vous êtes porteur d’une ac-

tion répondant à l’une de ces

es trois thématiques ? Lancez-

vous ! Vous pourrez remporter

10 000 € et devenir le candidat

unique de la France au Prix

Européen de Prévention de la

Criminalité.

Le Prix Prévention Délinquan-

ce est ouvert à toute collec-

tivité, association, organisme

privé et public.

La date limite de dépôt des

dossiers est fixée au 31 juillet

2011.

Pour en savoir plus :

www.ffsu.org

PREMIÈRE

Un label de qualité pourles entreprises de sécurité belges

L’APEG (Association Professionnelle des Entreprises de Gardien-

nage belge) vient de lancer le tout premier label de qualité pour

les services de gardiennage privé : le label SECURE QUALITY®.

Cette démarche innovante se fonde sur un constat de l’organi-

sation professionnelle qui considère que « Bien que notre pays

impose un cadre juridique très strict pour nos services, l’APEG

est persuadée que cette réglementation n’accorde pas encore

assez d’importance à la qualité des services de gardiennage.

Une qualité du service insuffisante en est encore trop souvent la

conséquence. »

Or, depuis 20 ans, le secteur privé du gardiennage a connu une

évolution considérable. Aujourd’hui, on ne peut que constater la

présence croissante du gardiennage privé dans la vie quotidien-

ne de chaque client (privé ou public) et de chaque citoyen. Un

développement qui entraîne une exigence de qualité toujours

plus forte. L’APEG a donc assorti le label d’une charte de qualité

destinée aux entreprises de gardiennage elles-mêmes, aux

clients, aux pouvoirs publics et, plus largement, à chaque citoyen.

Cette recherche de garantie de la qualité a également conduit

l’APEG à demander l’intégration des principes de la charte de

qualité dans la législation actuelle, considérant que « qualité

des services ne doit pas être réduite uniquement à des critères

techniques et quantitatifs. »

Pour tout savoir sur ce label innovant, vous pouvez consulter et

télécharger le document de référence publié par l’APEG :

http://www.apeg-bvbo.be/_Uploads/dbsAttachedFiles/BVBO_A5-

SecureQuality_LR_FR.pdf

RÉSEAUX SOCIAUX

LinkedIn franchit le cap des 100 millions d’utilisateursLinkedIn annonce qu’il vient de franchir la barre hautement

symbolique des 100 millions de comptes. Lancé en 2002, le ré-

seau professionnel aura mis 6 ans pour atteindre les 50 millions

d’utilisateurs mais 1 an et demi seulement pour doubler la mise.

Le site a atteint un rythme impressionnant puisque 1 million

de nouveaux inscrits rejoignent le réseau chaque semaine, soit

1 par seconde ! En France, la croissance est de 72% pour 2010

versus… 428% au Brésil…

Page 13: Sécurité Privée # 15

13Sécurité Privée

T +33 1 42 79 22 49 F +33 1 45 38 68 58E [email protected] samsungsecurity.com

Samsung Techwin Europe LtdTour Maine-Montparnasse 33, avenue du Maine, 75755 Paris cedex 15

La SNB-7000 est la première d’une nouvelle génération de caméras mégapixel iPOLiS incorporant le processeur DSP WiseNet2 de Samsung, capables de produire des images en résolution Full HD 1080p.

Le processeur DSP WiseNet2 apporte un ensemble de fonctionnalités avancées aux applications de sécurité tout en minimisant l’utilisation de la bande passante. Par exemple, le codec intelligent de Samsung permet de sélectionner les zones critiques

d’une scène qui peuvent ensuite être transmises à une fréquence plus rapide que le reste. Conjugué à la compression H.264 de haut niveau et la possibilité de diffuser des flux vidéos simultanément en différentes résolutions, notamment des images Full HD (format 16:9) et jusqu’à 3 Mégapixels (format 4:3), cela donne à l’utilisateur un contrôle précis de la gestion des images.

La plage dynamique large produit des images bien équilibrées dans les scènes présentant un fort contraste entre les basses et hautes lumières, tandis que la troisième génération de la super réduction de bruit (SSNRIII) de Samsung élimine le bruit vidéo dans les basses lumières pour améliorer considérablement la qualité image tout en réduisant

les besoins en bande passante et en espace d’enregistrement.

La SNB-700, qui s’intègre de façon totalement transparente avec la gamme d’enregistreurs vidéos en réseau NVRs de Samsung, avec le logiciel d’enregistrement NET-i Ware et avec le logiciel de visualisation gratuit NET-i Viewer, est aussi totalement conforme à la norme ONVIF et compatible avec une multitude de solutions tierces de supervision

SAMSUNG CITY 5/D130

Page 14: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201114 Sécurité Privée

InnovationsInstantanés

L’offre de D-Link monte en gamme actuellement, avec la présenta-

tion des nouveaux dômes IP Mpeg4 DCS-6815 et DCS-6818 à zoom

optique 18x et 36x et filtre infrarouge amovible, ainsi que de nou-

velles solutions de stockage. Les dômes PTZ possèdent une plage

dynamique large et sont adaptés pour l’intérieur et l’extérieur

(IP66). Ils ajustent la vitesse des mouvements en fonction du fac-

teur de zoom, afin de conserver une bonne lisibilité des images.

Les ShareCenter Pro sont des solutions de stockage réseau unifié

NAS/iSCSI simples à administrer pour l’enregistrement, le partage

la sauvegarde et la protection des données stratégiques comme

les images de vidéosurveillance, qui peuvent être dupliquées sur

un site distant.

Chez Acti, l’accent est mis sur

la mise au point automatique

contrôlée par un processeur

ISP sur les nouveaux modèles

de la gamme KCM, les KCM-

5211 à 4 Mp en boîtier avec

zoom 18x, KCM-5311 HD 720p

en boîtier avec zoom 35x, ainsi

que le dôme fixe KCM-7211

à 4 Mp avec zoom 3,6x. Une

nouvelle version 2.1 du logiciel

Floor Plan Creator accepte

l’importation de plans dessinés

et au format AutoCad.

A noter chez Samsung la

nouvelle caméra tube SCO-

2370 fournie tout-en-un avec

son zoom optique 37x dans

un caisson étanche IP68 et

pré-câblée pour une installa-

tion rapide, ainsi que le dôme

intérieur varifocal SCD-2080R

équipé de Leds infrarouges

éclairant à 20 m et d’un DSP

pour des traitements avancés

d’amélioration d’image.

Chez CNB, la nouvelle caméra

analogique jour/nuit CCM-21VF

à 600 lignes TV en couleur

possède un objectif varifocal

intégré dans un boîtier très

stylisé. Sa technologie d’infra-

rouge intelligent utilise deux

Leds infrarouges en modulant

leur intensité ainsi que la

sensibilité infrarouge de la

caméra suivant la distance des

objets afin de ne générer que

des images équilibrées, non

«grillées» et moins bruitées, ce

qui en plus nécessite moins de

place pour les enregistrements.

Les Leds de technologie SR –

Solid Reflective – équivalent

chacune à 10 Leds infrarouges

conventionnelles et éclairent

jusqu’à 25m. Elles chauffent

également moins et durent plus

longtemps.

Vidéo : nouvelles LedsParmi les

tendances les plus

marquantes, qui

se confirment

ou émergent : la

disponibilité de

plus en plus large

de caméras de

petite taille qui ont

tout des grandes,

et l’arrivée de

produits plus

particulièrement

conçus pour

certaines

applications grâce à

des fonctionnalités

logicielles

spécifiques. En

contrôle d’accès,

la génération

IP permet de

nouveaux services.

Les nouveautés du trimestre

Voir également l’article sur les

nouveautés adaptées à la vidéo-

protection urbaine en page 54, qui

présente des produits particuliè-

rement adaptés à la VPU, et non

exclusivement à celle-ci.)

Honeywell a annon-

cé la disponibilité

d’une nouvelle fonc-

tionnalité d’accès à

distance sur iPhone

pour ses DVRs de

la gamme Perfor-

mance HRDP H.264

reliés à Internet. Il

suffit de téléchar-

ger une application

de visualisation à

partir de l’iTunes

Store, de renseigner

les paramètres de

connexion et de se

connecter au DVR

en mobilité.

PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ

Page 15: Sécurité Privée # 15

15Sécurité Privée

Chez Castel, la nouvelle gamme

Ipesens de contrôle d’accès full

IP permet de gérer 2 portes en

version Ipesens Duo ou 1 porte

en version Ipesens Compact,

qui représentent des solutions

économiques bien adaptées

aux environnements des PME-

PMI, en utilisant les réseaux

IP déjà existants. Elles embar-

quent un serveur web convivial

et intuitif évitant l’installation

de logiciel, et permettant des

mises à jour aisées en IP et une

gestion et une maintenance

à distance, ainsi que l’envoi

de messages d’alerte par mail.

Jusqu’à 5000 badges en 100

groupes sont gérés selon 20

plages horaires, avec possibilité

de lecture de code en renforce-

ment des badges. Des messages

vocaux et visuels par leds

sur les lecteurs peuvent être

gérés par ces centrales pour

l’accessibilité aux personnes

handicapées.

Mobotix et son partenaire Ivès proposent une

nouvelle offre de portier vidéo connecté basée sur

le portier vidéo Mobotix T24 à caméra hémisphé-

rique, et intégrant la plateforme de services vidéo

djanah d’Ivès. Cette solution de surveillance et de

protection des accès, couplée à un abonnement et

ciblant les immeubles collectifs et les entreprises,

est facile à configurer. La plateforme djanah assure

des services de répondeur vidéo pour chaque

logement ou bureau, de communication vidéo

entre tous les postes, ainsi que de vidéoconference

interne pour les entreprises. Des vidéos peuvent

également être automatiquement enregistrées sur

détection de mouvement devant la porte. Le pro-

priétaire absent peut effectuer des levées de doute

vidéo via un smartphone Android ou iPhone, et

ouvrir la porte ou faire fuir un intrus. Mobotix si-

gnale par ailleurs la disponibilité de sa caméra hémishérique Q24

en version noire pour plus de discrétion dans certains environne-

ments sombres.

Contrôle d’accès : IP et services

��Sûreté maritime :

��Sûreté portuaire* :

��Sûreté aéroportuaire :- Ingénierie de sûreté : Etudes, audits, rédaction de procédures ;- Protection des aéronefs (détection à bord, garde) ;- Protection des vols commerciaux ou privés (présence à bord d’agents spécialisés) ;- Formation d'agents de sûreté : Personnel navigant & technique ;- Gestion de crise.

- Evaluation et rédaction des plans de sûreté : Port Facility Security Assessment, Port Security Plan, Port Facility Security Plan- Mise en conformité aux normes ISPS- Formation ISPS

Port Facility Security Officer, Company Security Officer- Gestion de crise.

- Evaluation et rédaction des plans de sûreté : Ship Security Assessment, Ship Security Plan ;- Sécurisation d’activités offshore ;- Accompagnement et sécurisation de navires ;- Formation ISPS Ship Security Officer.

Contact : GEOS9 bis, rue Delerue92 120 Montrouge - FranceTél. : 01 46 12 04 04 - Fax : 01 46 12 95 96e-mail : [email protected]

GEOSGESTION DES RISQUESA L'INTERNATIONAL

www.groupegeos.com

*GEOS est habilité OSH (Organisme de sûreté habilité) par le Ministère des Transports **GEOS a été agréé centre de formation maritime par la DRAM Normandie

Page 16: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201116 Sécurité Privée

Le nouveau dôme réseau fixe

Axis P3346, qui possède une

résolution de 3 Mp, est le pre-

mier dôme fixe du marché à

bénéficier du système P-Iris qui

améliore la qualité image grâce

à un réglage fin du diaphragme,

pour optimiser la profondeur

de champ, la résolution de l’ob-

jectif et la lumière reçue. Il peut

générer des flux HDTV 1080p

(Full HD) à 30 ips, et permet

d’extraire de l’image globale

un flux H 264 de jusqu’à 8 zo-

nes de vues PTZ simultanées,

toutes ces vues pouvant être

nettes grâce au contrôle de

la profondeur de champ via

le P-Iris. Axis vient également

avec le M5014 de présenter le

plus petit dôme PTZ et HDTV

720p existant, assez compact

pour tenir dans la main et

particulièrement bien adapté

aux commerces et aux hôtels

et restaurants en permettant

de changer de champ lors des

modifications d’agencement.

Les M5013 et M5014 permettent

aussi une détection audio en

dehors des heures d’ouverture.

Maxxess, éditeur de la plate-

forme de gestion de sécurité

eFusion, a présenté un nouveau

service eMobile de messagerie

critique sur smartphone, qui

s’intègre dans eFusion et qui

a été conçu pour améliorer

la réactivité et l’efficacité des

organisations en offrant une

connectivité simultanée à l’en-

semble d’une équipe mobile,

particulièrement utile pour les

informations d’urgence et les

instructions de gestion de crise.

Le service eMobile garantit la

transmmission des messages et

que toutes les réponses et les

demandes d’assistance soient

bien suivies. Un service de PTI

et d’alerte sous contrainte est

également assuré avec géolo-

calisation, ainsi qu’un service

d’enquêtes en temps réel pour

vérifier qui peut être immédia-

tement disponible pour une

action ou un dépassement

d’horaire, par exemple. Initiale-

ment disponible sur Blackberry,

eMobile le sera prochainement

sur Android, Windows Phone et

iPhone.

Des premières chez Axis

Communications d’urgence sur smartphones

Focus sur les nouveautés les plus marquantes

InnovationsInstantanés

AVS Electronics arrive sur le

marché des générateurs de

brouillard opacifiants, qui se

déclenchent sur détection

d’intrusion pour protéger les

biens de façon dynamique.

Le nouveau modèle Foggy est

géré par un système de contrô-

le qui ne l’active qu’en cas de

réel besoin. Une connexion

série RS485 permet la com-

munication avec les centrales

Xtream de AVS, et un système

de double approbation limi-

tera le déclenchement aux

alarmes confirmées par une

détection dans l’environne-

ment d’action. Un volume de

200 m3 est saturé de brouillard

en 20 secondes, et une dif-

fusion intermittente peut en

entretenir la densité. Une carte

GSM optionnelle permet de

gérer l’état du système et de

recevoir les informations tech-

niques de contrôle par simple

SMS. Le boîtier est disponible

en 3 couleurs : anthracite, gris

et blanc.

Pour l’intrusion

Chez Milestone le nouveau kit

de dévelopement logiciel MIP

SDK 1.0 est disponible pour

faciliter l’intégration par les

partenaires de solutions et

produits tiers avec les logiciels

de gestion vidéo XProtect et

l’interface utilisateur XProtect

Smart Client. Le SDK est basé

sur une architecture inédite à

plug-ins qui permet de réutili-

ser des composants logiciels

existants, de développer plus

rapidement et d’assurer une

compatibilité ascendante. Il est

fourni avec une bibliothèque

de modèles et d’échantillons

de codes, et prend en charge

une multitude de méthodes

d’intégration. Le MIP SDK 1.0

est compatible avec XProtect

Corporate 4.0, qui a été lancé

en version définitive.

Nouvelles versions en supervision vidéo

Chez Genetec, la version 4.7 de

la solution Omnicast dispose

d’une liste accrue de compa-

tibilité et inclut de nouvelles

fonctionnalités comme le

téléchargement sur demande

de la vidéo stockée sur une

caméra ou un encodeur, la sim-

plification de l’inscription des

nouveaux matériels lors d’une

installation, la prise en charge

du protocole sécurisé https de

certaines caméras, et la prise

en charge et la gestion de la

fonctionnalité de détection de

passage pour les caméras Axis,

ainsi qu’une nouvelle interface

cartographique interactive Plan

Manager de contrôles basés sur

les plans d’un ou de plusieurs

sites, importés de nombreux

formats et pouvant être intégrés

à des SIG.

Page 17: Sécurité Privée # 15

17Sécurité Privée

Le nouveau dôme réseau SND-

3080C de Samsung innove par

sa conception spécifique pour

les applications orientées vers

le comptage de personnes

et le suivi des parcours des

clients dans les secteurs de

la distribution, des transports

et des établissements rece-

vant du public. Pour cela des

algorithmes de comptage de

personnes ont été intégrées

aux fonctionnalités d’analyse

vidéo du dôme SND-3080C.

Ils fonctionnent en traçant

simplement une ligne virtuelle

ou une zone dans une partie

du champ. Le dôme se charge

ensuite de compter le nombre

de personnes qui franchissent

la ligne ou pénètrent dans la

Un dôme conçu pour le comptage

zone, et les données peuvent

ensuite être transmises aux

formats XML ou CSV, auto-

matiquement à intervalles

au choix. Il s’agit d’un dôme

H.264, PoE et hybride – à sor-

ties réseau et analogique – en

résolution 4CIF et disposant

d’une plage dynamique large.

Chez March Networks, les

nouveaux mini dômes VideoS-

phere MegaPX NanoDome

(fixe) et VideoSphere WDR

MiniDome (PTZ) disposent

d’un capteur de grande taille

de 1/2,7 pouces pour des flux

Full HD 1080p de bon rapport

signal/bruit à 30 ips, en H264

et Mjpeg, le NanoDome fixe

autorisant des flux PTZ virtuels

à l’intérieur du champ global.

La discrétion de ces dômes

de petite taille

répond bien

aux besoins des

surfaces de vente.

Le nouveau mini

encodeur Edge1

peut produire

jusqu’à 2 flux

D1simultanés en

H264, Mpeg4 ou

Mjpeg. Ces 3 équi-

pements d’extrémité de réseau

peuvent stocker les images

localement sur une carte

mémoire microSDHC ou bien

vers un NAS, pour assurer une

redondance en cas de panne

de réseau, leur fonctionnalité

de Shadow Archiving per-

mettant alors d’accéder aux

images en toute transparence

et de les réintégrer facilement

dans les archives.

La maxi-tendance du mini

Page 18: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201118 Sécurité Privée

Rendez-vousInstantanés

GÉOPOLITIQUE

L’entreprise face à la crise2, 4 ET 16 MAI, IRIS, PARIS

Louis Caprioli, directeur de la

sécurisation du développe-

ment à l’international, inter-

viendra auprès des étudiants

de l’IRIS, Institut de Relations

Internationales et Stratégiques,

les 2, 4 et 16 mai sur « l’entre-

prise face à la crise ».

TECHNO

L’informatique de production, talon d’Achille des entreprises11 MAI 2011, DE 8H30 À 10H30, CDSE, PARIS

Présentation par Philippe Da-

vadie, ministère de l’Intérieur

et José-Patrick Boé, responsa-

ble de la sûreté de l’informa-

tion du Groupe Michelin.

Les entreprises sécurisent de

plus en plus leur informati-

que de gestion (paie, RH, site

internet, courrier électroni-

que) mais ne semblent pas

avoir suffisamment pris en

compte, voire délaissent, la

sécurisation leur informatique

de production. D’une manière

générale, et encore plus depuis

l’épisode Stuxnet où des

SCADA ont été la cible d’atta-

que informatique, on peut se

demander si cette politique ne

constitue pas une faille de sé-

curité. Quelles en sont alors les

conséquences possibles pour

l’entreprise (accidents, retards

ou altération de la production,

risque image, etc.) ? Comment

s’en prémunir ? Une entreprise

est-elle vraiment protégée si

elle ne prend pas en compte

la sécurité de ses systèmes de

contrôle des processus ?

Pour en savoir plus :

[email protected]

FOCUS

Rencontres régionales de la vidéoprotectionTOUTE L’ANNÉE SUR TOUTE LA FRANCE

La vidéoprotection est un outil complémentaire qui permet aux

villes équipées de dissuader le passage à l’acte, de réagir aux

événements et d’améliorer l’élucidation de manière significative.

De plus, c’est aujourd’hui une technologie acceptée par nos

concitoyens : selon plusieurs sondages récents et concordants,

les français sont favorables à la vidéoprotection !

Toutefois, l’efficacité de la vidéoprotection dépend grandement

de la parfaite maîtrise de toutes les composantes stratégiques,

organisationnelles, technologiques, financières, juridiques et

éthiques du dispositif.

L’association nationale de la vidéoprotection et France Action

Locale s’associent pour vous apporter les informations indispen-

sables sur tous ces aspects lors d’une journée de formation sur la

vidéoprotection, organisée près de chez vous !

Inscrivez dès à présent la date de la rencontre la plus proche

dans votre agenda !

Chaque « Rencontre régionale de la vidéoprotection » vous

permettra d’obtenir les réponses à toutes vos interrogations !

Important : Cette rencontre

entre dans le cadre du droit à

la formation des élus locaux

(loi n°92-108, art. 2123-12 du

CGCT) et des agents territo-

riaux. France Action Locale

satisfait aux prescriptions de

la loi du 12 juillet 1972 pour

la formation des agents et des

collaborateurs de cabinet et

est agréée par le ministère de

l’Intérieur pour la formation

des élus locaux en application

de la loi du 3 février 1992.

Renseignements et

inscription

France Action Locale -

Groupe Demos

Tel : 01 44 94 87 88

www.inform-elu.com

Page 19: Sécurité Privée # 15

19Sécurité Privée

BUSINESS ET STRATÉGIE

ESM, European Security and Safety Meetings11 ET 12 MAI, EUREXPO, LYON

En 2011, ABE, 1er organisateur

de conventions d’affaires en

Europe et Eurosatory, salon

leader mondial de la Défense

et de la Sécurité terrestres

unissent leurs forces pour

organiser conjointement ESM.

Parmi les conférences proposées :Mercredi 11 mai 2011

10h10 - 10h40. « Vidéopro-

tection des entreprises, des

collectivités : quelles sont les

stratégies réellement envisa-

geables ? ». Avec Dominique

Legrand, Président de l’AN2V,

Association nationale de la

vidéoprotection.

Jeudi 12 mai 2011

11h20 - 12h20. « Sécurité Pri-

vée / Sécurité Publique : Com-

plémentarité et non concur-

rence » avec Claude Tarlet,

président de l’USP, Union des

entreprises de sécurité privée,

Jean-Paul Nury, secrétaire

général adjoint de SYNERGIE

OFFICIER, Jean-Claude Delage,

secrétaire général d’ALLIANCE

POLICE NATIONALE et José

Razafindranaly, SCPN, Syndicat

des commissaires de la Police

nationale.

14h35 - 15h35.Table-ronde :

La mise en œuvre du CNAPS

Avec Jean-Louis Blanchou,

délégué interministériel à la

Sécurité Privée, Claude Tarlet,

président de l’USP, Michel

Ferrero, président du SNES,

Philippe Franquet, président

du GPMSE.

Pour tout savoir sur

cette manifestation !

www.esmeetings.fr

Pour sa 6e édition, ESM se

tiendra à Lyon, ville à son

image, dynamique et ouverte

à l’international. ESM est

l’unique convention d’affai-

res européenne qui réunit

dans un espace convivial les

meilleurs experts internatio-

naux (fournisseurs de solu-

tions et donneurs d’ordres)

en rendez-vous individuels,

pré-programmés et ciblés. C’est

l’occasion de découvrir les

dernières solutions de la pré-

vention et gestion des risques,

les technologies de pointe

pour la protection des biens et

des personnes.

Page 20: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201120 Sécurité Privée

Décryptage

Il y a presque un an le

signataire de cette rubrique

envisageait avec un

optimisme raisonnable les

possibilités de délégation

de la vidéoprotection

de la voie publique

aux opérateurs privés

prévues par le projet

de loi dit Loppsi II. En

effet, les ouvertures

de la jurisprudence

administrative,

l’encadrement juridique de

ces extensions, l’absence

d’opposition du Sénat,

pouvaient laisser augurer

l’introduction de ces

dispositions en droit positif.

La décision du Conseil

Constitutionnel du 11 mars

2011 en censurant cette

disposition phare de la loi

a sonné le glas de la co-

production de la

vidéoprotection.

article 18 2b et c de

la loppsi II prévoyait

d’une part une modification du

III de l’article 10 de la loi du 21

janvier 1995 permettant à des

agents d’une société gérant un

système de vidéoprotection

pour le compte d’une personne

publique de visionner des ima-

ges prises sur la voie publique et,

d’autre part, par une modifica-

tion du II de l’article 10 précité,

aux personnes morales de droit

privé de mettre en œuvre sur la

voie publique un système de vi-

déoprotection aux fins d’assurer

la protection des abords de leurs

bâtiments et installations dans le

cas où ces lieux seraient expo-

sés à des risques terroristes ou

particulièrement exposés à des

risques d’agression ou de vol.

Jusqu’à présent, cette dernière

possibilité était limitée à la pré-

vention du risque terroriste et

aux abords immédiats.

Plusieurs arguments militaient

en faveur d’une extension du

champ des personnes auto-

risées à visionner les images.

D’une part, le développement

de la vidéosurveillance néces-

site de créer des centres de su-

pervision des images communs

à plusieurs personnes publiques

ou privées afin de favoriser la

continuité territoriale des espa-

ces vidéosurveillés. Ainsi, une

commune pourrait avoir accès

à l’ensemble des images pro-

venant de caméras implantées

dans des banques, des centres

commerciaux, des transports pu-

blics. D’autre part, cette « priva-

tisation » de la vidéoprotection

permet de diminuer les coûts

de développements en les mu-

tualisant.

Les craintes suscitées par une

telle extension et sans doute la

conscience d’une possible cen-

sure du Conseil constitutionnel

explique les garanties instituées

par le législateur.

Le recours à la délégation sup-

pose le recours à une conven-

tion type définie par décret après

avis de la commission nationale

de vidéoprotection.

Les agents privés chargés du vi-

sionnage sont soumis à la procé-

dure de contrôle de moralité et

de compétence professionnelle

instituée par la loi n°83-629 du

12 juillet 1983 réglementant les

L’

activités de sécurité privée.

Ces agents sont soumis au secret

professionnel. Les salariés de

la personne privée n’ont accès

qu’aux images et non aux enre-

gistrements de celles-ci.

LA CENSURE DU CONSEIL CONSTITUTIONNELSaisi par 60 députés et 60 séna-

teurs, le Conseil constitutionnel

dans une décision remarquée

du 10 mars 2011 a censuré

plusieurs dispositions de la loi

d’orientation et de programma-

tion pour la performance de la

sécurité intérieure et notamment

celles de l’article 18.

Pour déclarer ces dernières dis-

positions contraires à la Consti-

tution, le juge constitutionnel

invoque l’article 12 de la Décla-

ration de 1789 selon lequel : « La

garantie des droits de l’homme

et du citoyen nécessite une force

publique : cette force est donc ins-

tituée pour l’avantage de tous, et

non pour l’utilité particulière de

ceux auxquels elle est confiée. »

Il considère que la combinaison

des dispositions déférées per-

Stop ou encore ?VIDÉOPROTECTION

Décryptage

PAR XAVIER LATOUR, MAÎTRE DE CONFÉRENCE EN DROIT PUBLIC, UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES,

DIRECTEUR DE LA LICENCE POFESSIONNELLE «SÉCURITÉ DES PERSONNES ET DES BIENS» ET

PIERRE MOREAU, AVOCAT SPÉCIALISÉ

Page 21: Sécurité Privée # 15

21Sécurité Privée

{mettant à la fois de déléguer à

une société de vidéoprotection

le visionnage de la voie publi-

que et d’autoriser une personne

morale de droit privé à faire sur-

veiller les abords de ses instal-

lations conduit « à investir des

personnes privées de missions de

surveillance générale de la voie

publique et à rendre « possible

la délégation à une personne pri-

vée des compétences de police

administrative générale inhéren-

tes à l’exercice de la « force pu-

blique » nécessaire à la garantie

des droits . »

UNE DÉCISION, TROIS CONSÉQUENCESL’apport de cette décision est

triple.

D’une part, elle constitue la pre-

mière illustration d’une censure

sur le seul fondement de l’article

12 de la Déclaration des droits

de l’homme.

D’autre part, elle se prononce

pour la première fois sur la facul-

té offerte par la loi aux personnes

privées de mettre en œuvre des

systèmes de vidéoprotection sur

la voie publique.

Bien que soumise au contrôle du

Conseil constitutionnel, la loi du

22 janvier 2006 permettant no-

tamment aux personnes privées

d’installer un dispositif de vidéo-

protection sur la voie publique

dans les lieux exposés à des actes

de terrorisme n’avait pas fait l’ob-

jet d’un contrôle sur ce point.

Enfin, le Conseil constitutionnel

s’est prononcé pour la première

fois sur la possibilité pour une so-

ciété d’exploiter un dispositif de

vidéoprotection ou de visionner

les images sur la voie publique

pour le compte des personnes

publiques.

UNE DÉCISION CONTESTABLE…Cette décision nous paraît

contestable à plus d’un titre.

D’une part, si la possibilité pour

une personne privée d’installer

un dispositif de vidéoprotection

sur la voie publique peut sus-

citer des interrogations ou des

réserves, celles l’autorisant à se

voir déléguer par une personne

publique l’exploitation d’un dis-

positif de vidéoprotection ou de

visionner les images prises par

l’autorité publique sur la voie

publique ne constitue pas une

privatisation des missions de

souveraineté, sauf à retenir une

conception extensive de la no-

tion de la police administrative.

En effet, ni l’exploitation d’un

système, ni le visionnage d’ima-

ges ne confèrent un pouvoir de

contrainte à l’opérateur privé ou

ses salariés, mais seulement la

possibilité, ouverte à tout citoyen,

de signaler à l’autorité compé-

tente des situations anormales.

Le Conseil n’a pas jugé utile de

s’expliquer sur la possibilité de

séparer la surveillance de l’inter-

vention. Cela est regrettable. La

première peut être détachée de

la seconde.

A en suivre le Conseil consti-

tutionnel, la délégation à des

agents de sécurité privée des

contrôles aéroportuaires tombe-

rait sous le coup de sa censure.

Sa position crée de l’insécurité

juridique, rien n’excluant qu’il

soit saisi par l’intermédiaire de

questions prioritaires de consti-

tutionnalité qui viendraient re-

mettre en cause des dispositifs

existants. En outre, la rigidité de

sa position conduit à faire per-

durer des situations locales peu

satisfaisantes (agents munici-

paux parfois mal formés, contrat

de délégation au secteur privé à

la légalité contestable).

… FACE À DES GARANTIES SUFFISANTESD’autre part, l’existence d’une

convention cadre, soumise à

l’agrément du préfet, le contrôle

de la moralité des agents, leur

soumission au secret profession-

nel, l’impossibilité de procéder à

un visionnage d’enregistrement

des images constituent, à notre

sens, des garanties suffisantes

pour prévenir d’éventuelles dé-

rives et prévenir ainsi efficace-

ment les potentielles atteintes

aux libertés individuelles.

La possibilité offerte à des per-

sonnes privées d’installer des

dispositifs de vidéosureveillance

afin de prévenir le terrorisme ou

les risques d’agression ou de vol

aurait mérité une analyse plus

fine.

S’agissant de la prévention du

terrorisme, la seule extension

réalisée par les dispositions ju-

gées contraires à la Constitution

réside dans la possibilité de

filmer les abords des lieux qui

y sont exposés et non plus les

seuls abords immédiats.

La rédaction antérieure résultant

de la loi du 21 janvier 2006 relati-

ve à la prévention de la menace

terroriste n’avait pas été jugée

contraire à la Constitution, dès

lors l’extension du périmètre vi-

déosurveillé au-delà des abords

immédiats ne méritait pas à

notre avis une censure constitu-

tionnelle, ou à tout le moins cel-

le-ci aurait mérité d’être motivée.

En revanche, il est permis d’ap-

prouver la censure constitu-

tionnelle des dispositifs de vi-

déoprotection filmant l’espace

public afin de prévenir le vol ou

les agressions, les justifications

apportées par le gouvernement

dans son mémoire en défense

(effet préventif de la vidéopro-

tection, enclavement des bâti-

ments) n’emportant pas néces-

sairement la conviction.

UNE VISION DATÉE…Au final, la décision du Conseil

constitutionnel nous semble té-

moigner d’une vision datée de

de la souveraineté et des compé-

tences régaliennes et d’une pré-

vention dépassée à l’égard de la

vidéoprotection, par ailleurs de

mieux en mieux acceptée par le

corps social.

A l’heure de la coproduction de

sécurité, de la nécessité d’une

continuité territoriale de la vi-

déoprotection sans distinction

des espaces publics et privés,

dans un contexte de contrainte

budgétaire, la condamnation de

la délégation de la vidéoprotec-

tion aux opérateurs privés at-

teste d’une conception passéiste

des fonctions régaliennes que

l’Etat n’a plus les moyens d’as-

sumer seul. Cette conception est

d’autant plus regrettable qu’elle

est affirmée plus que démon-

trée. On aurait attendu des Sages

qu’ils n’esquivent pas un débat

dans lequel le juge administratif

n’a pas hésité à s’engager.

Au demeurant, la censure consti-

tutionnelle contredit le dévelop-

pement de la vidéoprotection

dont le principe est approuvé

par l’article 1er de la loi pour-

tant validé par le juge constitu-

tionnel.

Si la vidéoprotection a gagné la

bataille de l’opinion, il lui reste

pour se développer à gagner

celle du droit.

Page 22: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201122 Sécurité Privée

Sûreté aéroportuaire. Les aéroports sont des lieux particulièrement sensibles qui requièrent une protection spécifique.

Brink’s apporte cette protection et la maintient toujours à son plus haut niveau grâce à ses technologies innovantes et ses

compétences sans cesse développées : contrôle de l’enregistrement et de l’embarquement des passagers, inspection des

soutes et filtrage du personnel de bord, sécurité des aéronefs, contrôle du fret renforcé par des rondes de surveillance et, enfin,

contrôles documentaires. Brink’s contribue ainsi à la sûreté des aéroports et à la sérénité des passagers.

Effets spéciaux by Brink’s

www.brinks.fr

Page 23: Sécurité Privée # 15

23Sécurité Privée

ZONES D’ÉCHANGES, LES PORTS ET LES AÉROPORTS SONT, PAR NATURE, DES ZONES SENSIBLES. DES ZONES PARTICULIÈREMENT EXPOSÉES AUX RISQUES TERRORISTES. MAIS PAS SEULEMENT. VOLS, TRAFICS EN TOUS GENRES ET AUTRES MALVEILLANCES MENACENT QUOTIDIENNEMENT CES ESPACES. PAR AILLEURS, LA MENACE TERRORISTE S’ACCENTUE, ENTRAINANT UNE ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION ET UN RENFORCEMENT DES CONTRÔLES ALORS MÊME QUE LES DÉPLACEMENTS SONT EN CONSTANTE AUGMENTATION (PRINCIPALEMENT DANS L’AÉRIEN). UNE ÉQUATION QUI MET EN ÉVIDENCE LES NOUVEAUX ENJEUX SÉCURITAIRES ET LES PRESTATIONS NOUVELLES ADOPTÉES PAR LES ACTEURS DE LA SÛRETÉ POUR Y RÉPONDRE. ENQUÊTE.

DOSSIER RÉALISÉ PAR SANDRINE LEGRAND-DIEZ, RÉDACTEUR EN CHEF

PORTS ET AÉROPORTS

Des espaces à haut risque

Page 24: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201124 Sécurité Privée

Grand témoinEn couverture

Sécurité Privée. Le port de Mar-seille est le premier port de France. Comment se classement est-il défini ?Jean-ClaudeTerrier. Les ports

se classent et se comparent

en fonction du tonnage glo-

bal de marchandises qui tran-

sitent par leurs installations.

Nous sommes le premier port

de France, nous étions le qua-

trième port européen et nous

avons rétrogradé d’une place

mais nous restons le premier

port de méditerranée.

SP. En quoi ce site est-il différent des autres ports de France et d’Europe ? Quelles sont ses prin-cipales caractéristiques ?JCT. D’abord, il est là depuis

2600 ans. Il y a une forte pro-

portion de trafic lié aux hy-

drocarbures (Marseille est le

3e port mondial pour le trafic

des hydrocarbures derrière

Rotterdam et Houston). C’est

un port qui a de remarquables

atouts mais également quel-

ques points faibles comme le

manque de fiabilité sociale qui

n’a pas permis de le valoriser

au mieux jusqu’à ce jour.

SP. Quelles sont les principales activités du Port ?JCT. Nous sommes un port glo-

bal avec une forte prédomi-

nance pour le trafic d’hydro-

carbure. Le port de Marseille

fournit environ 40% des appro-

visionnements bruts d’hydro-

carbures du marché national.

Sur ce marché, nous assistons

à une lente érosion tendan-

cielle des imports de brut. Pour

la compenser, nous avons des

ambitions fortes dans le gaz

naturel liquéfié (GNL) dont on

pense que c’est une énergie

qui va croître dans le panier

des différentes énergies. Il y a

deux manières de faire arriver

du gaz, soit par les pipelines,

Jean-Claude Terrier

est directeur général

du Grand Port

Maritime de Marseille

depuis deux ans et

demi. A la tête du

premier port de

France, il explique

son approche en

matière de sécurité et

de sûreté et exprime

ses ambitions pour

redonner au port de

Marseille une place

stratégique en Europe.

Entretien.

soit par la mer. Le gazoduc

c’est bien mais certains enjeux

géostratégiques peuvent nous

mettre en difficulté du jour au

lendemain. L’avantage du GNL

«maritime» c’est qu’il vient de

plusieurs endroits différents,

aussi bien du Qatar, d’Afrique,

d’Amérique du Sud, de Norvè-

ge : cela diversifie les sources

d’approvisionnement.

Le port de Marseille draine éga-

lement des céréales (1 million

de tonnes, en croissance rapi-

de). Le conteneur occupe une

place notable et confirme sa

progression avec +9% en 2010

; une performance supérieure

à celle des ports d’Europe du

Sud (+7,7%).

Et puis, bien entendu, le trafic

passager avec un développe-

ment sensible de la croisière.

C’est une activité assez récente

mais qui affiche une croissance

‘‘Faire du port de Marseille la porte d’entrée du sud de l’Europe

Page 25: Sécurité Privée # 15

25Sécurité Privée

à deux chiffres ; notre ambition

étant d’atteindre le million de

passagers dès 2012-2013. Cette

activité génère des retombées

économiques importantes

pour le territoire. Ce dynamis-

me fait de Marseille le 1er port

de croisière français.

SP. Vous dirigez le Port autono-me de Marseille depuis 2 ans et demi. Comment définiriez-vous votre mission ?JCT. Le directeur de port est

un facilitateur. Mon rôle est de

faire en sorte que les différents

intervenants (qui sont très

nombreux) puissent travailler

dans les meilleures conditions

possibles.

Ma mission consiste également

à optimiser l’aménagement

des espaces pour accueillir

des implantations soit indus-

trielles (par exemple un termi-

nal méthanier), soit logistiques

(parce que si on développe le

container il faut développer

des entrepôts à proximité des

terminaux maritimes).

Une question importante dans

les bassins Est du port à Mar-

seille est : comment le port

peut-il continuer à vivre dans

la ville ? Comment conjuguer

activité portuaire et industriel-

le et développement urbain au

bord de l’eau ? Comment va-

loriser notre image touristique

pour les croisiéristes ?

Or, la gestion des croisiéristes

et des flux passagers est un

gros travail. Le problème est

moins de rapprocher les ba-

teaux du centre-ville que de

faire transiter rapidement les

passagers qui débarquent par

des liaisons de qualité, de na-

vettes vers le centre,. La problé-

matique concerne surtout les

excursions parce que sur 100

passagers, 20% restent à bord,

sur les 80% qui descendent,

80% vont dans la région et 20%

dans la ville.

Mais il n’est pas concevable

d’imposer les contraintes d’une

activité portuaire au cœur de

la ville si elle ne donne pas sa

juste part en terme d’emplois,

y compris aux marseillais. Il

va falloir être imaginatif car le

quartier est en pleine transfor-

mation.

SP. A l’aune de cette expérience, comment définiriez-vous la sé-curité/sûreté d’un grand port comme celui de Marseille ?JCT. Nous sommes confrontés à

de grands enjeux de sûreté en

matière de terrorisme, de vols,

de petite délinquance, des né-

cessités de contrôle de passa-

gers, ...

Par ailleurs, on voit bien que

toutes ces mesures sont, à un

moment donné, des obstacles

objectifs à la fluidité des échan-

ges. Toute notre problématique

est d’organiser ces contrôles, de

prendre des mesures qu’elles

soient préventives, actives ou

passives en prenant en compte

ces contraintes.

SP. En quoi le port de Marseille est-il une « zone sensible » ?

JCT. C’est une zone sensible

car c’est une zone d’échan-

ges. Marseille est un point de

contact entre le Nord et le Sud,

un lien avec des pays qui pré-

sentent un nombre de risques

objectifs.

Les ports sont des lieux prisés

pour différents trafics (cigaret-

tes, etc.) et des actes de contre-

bandes. C’est la technique du

bouclier : on investit lourde-

ment dans le préventif (clôtu-

res, contrôle d’accès, postes

de garde, rondes de sécurité,

caméras) ; nous disposons no-

tamment d’un système de télé-

surveillance de 500 caméras et

d’un PC sécurité armé 24h/24.

La sensibilité du port vient aus-

si des navires qui transportent

des matières dangereuses (ga-

ziers, chimiquier, pétroliers).

SP. Qu’est-ce qui différencie la sécurité des zones de fret (et de marchandises) des zones d’ac-cueil de voyageurs ?JCT. Dans le maritime on est

astreint au code ISPS (Code

International pour la Sûreté

des Navires et des Installations

Portuaires). Il s’applique à la

fois au transport de passagers

et de marchandises. Cela im-

plique des clôtures, du gardien-

nage, des mesures de check, de

fouille,…

Certes, les plans sont différents

pour un terminal qui va ac-

cueillir des passagers ou des

croisiéristes et un autre qui va

accueillir des containers ou

des pétroliers ; mais la philoso-

phie globale de la sûreté por-

tuaire reste la même.

SP. Imaginons que je suis un passager, j’arrive de ma croi-sière en provenance de Sicile, comment se passe mon arrivée, il y a des portiques comme dans les aéroports ?JCT. Dans les aéroports, il n’y

a que des passagers piétons.

Dans les ports, il y a des piétons,

des voitures, du fret,… C’est un

peu plus compliqué pour faire

des checking mais on tend à y

arriver : nous avons notamment

mis en place des scanners. Le

passager ne suit pas la même

voie s’il est piéton, ou en

‘‘Il faut trouver un juste équilibre

entre surveillance humaine et déploiement technologique

Page 26: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201126 Sécurité Privée

voiture, même s’il vient

du même bateau. Une régle-

mentation préfectorale à venir

sur Zones d’Accès Restreintes

(ZAR) va encore durcir ces

contrôles.

Un autre point important : si

nous avons traité à ce jour la

problématique de la sûreté ter-

restre, nos efforts portent main-

tenant sur la partie plan d’eau,

car la menace peut aussi venir

de la mer. Pour ce faire, deux

pelotons de gendarmes mariti-

mes sont implantés sur le port,

l’un dans les bassins Est à Mar-

seille, l’autre dans les bassins

Ouest, Golfe de Fos. Ils sont des

moyens nautiques disponibles

en permanence et peuvent

intervenir rapidement sur les

plans d’eau du port si une me-

nace est détectée.

SP. Quels sont les principaux enjeux auxquels vous êtes confrontés ? JCT. Le port est un lieu d’échan-

ges multimodal. S’ill y a une

menace terroriste qu’il faut

évaluer, c’est plus complexe

que dans le transport public

ou l’aérien.

SP. De façon plus concrète, com-ment la sécurité est-elle organi-sée ?JCT. Nous avons un service dit

de «sûreté portuaire» qui com-

porte une centaine de person-

nes qui arme le PC sûreté et fait

des rondes 24h/24 sur les diffé-

rents sites : nous confions à des

sociétés extérieures le contrôle

des points d’accès de la pre-

mière barrière. Nous sommes

confrontés à toute la problé-

matique des marchés publics

sur ce secteur, ce n’est pas tou-

jours facile de sélectionner des

prestataires au top niveau. Mais il

faut être honnête, les donneurs

d’ordres sont aussi parfois cou-

pables de ne pas vouloir payer

le prix de la sûreté. Nous avons

la volonté de monter en gam-

me sur ce type de prestation.

Après, il faut trouver un juste

équilibre entre surveillance hu-

maine et déploiement techno-

logique : c’est bien de faire des

images mais qui les regarde et

qu’est-ce qu’on en fait ? S’il n’y

a personne pour les visionner

et donner l’alerte si nécessaire,

ça ne sert pas à grand-chose.

C’est le but du PC sûreté qui est

Depuis 2008,

Jean-Claude Terrier

pilote le Grand port

maritime de Marseille.

Il débute sa carrière

professionnelle à sa

sortie de l’ENA en tant

qu’Administrateur

civil au ministère de

l´Intérieur. Il occupe en-

suite divers postes dans

la préfectorale puis

est détaché en qualité

de Chargé de mission

auprès de la Caisse

nationale de crédit

agricole (1984) avant

d’être nommé chef de

cabinet du ministre

délégué auprès du mi-

nistre de l´Industrie, des

P. et T. et du Tourisme,

chargé des P. et T. (1986-

87). En 1987, il rejoint

le secteur privé en tant

que Président-directeur

général de Sécuripost

SA (1987-89). Il devient

Directeur général

d´Euroconvention

(1990-92) puis Direc-

teur général d’Oparfi-

Sepad (1993-96). Il

retrouve la sphère

publique en 1997 en

tant que Directeur de

la circulation, des trans-

ports et du commerce à

la Préfecture de police.

Poste qu’il occupera

jusqu’en 2004. La

même année, il est

nommé Directeur géné-

ral du Port autonome

de Dunkerque.

Jean-Claude Terrier

est aussi membre du

comité exécutif de

l’Association mondiale

des ports (IAPH).

armé 24h24 par un opérateur

et bientôt deux. C’est là que

sont consultées, enregistrées

et exploitées les images tandis

que d’autres agents effectuent

des rondes sur le terrain.

Autre mission importante de la

sûreté portuaire : l’attribution

des cartes d’accès portuaires. Il

y a beaucoup de monde qui va

et vient sur le port ! Et certaines

personnes ne comprennent

pas pourquoi on leur demande

un badge pour entrer ; c’est là

où la mentalité entre l’aérien

et le maritime est encore très

différente.

SP. Selon vous, quelles sont les principales tendances qui vont faire évoluer la sécurité des ports à moyen terme ?JCT. Je crois beaucoup au déve-

loppement des scanners et des

caméras thermiques qui facili-

tent sensiblement les contrôles

et permettent de gagner du

temps.

Nous avons aussi travaillé avec

Thales sur le projet SECMAR.

Ce dispositif a pour ambition

de développer un système in-

novant multi-senseurs, capable

d’identifier des mena-

Grand témoin

Retrouvez l’entretien avec

Jean-Claude Terrier en images sur

www.usp-securite.org

En couverture

Page 27: Sécurité Privée # 15

27Sécurité Privée

ces sur l’eau ou sous

l’eau. En d’autres termes, il

s’agit de protéger un port civil

ou militaire ou une installation

économiquement vitale contre

les menaces venant de la mer.

SP. Quelle est votre ambition pour le port de Marseille ? JCT. Notre ambition première

est de regagner des parts de

marché !

Deux nouveaux terminaux à

conteneurs vont entrer en ex-

ploitation à la fin de cette an-

née. Ils seront exploités par les

filiales des compagnies mariti-

mes MSC (CMA CGM). A terme,

ils assureront un trafic de 1,4

million de conteneurs.

Dans ce cadre, de nouveaux

outils, de nouveaux linéaires de

quais, de nouvelles surfaces de

terre-plein ont été mises en pla-

ce. Nous espérons que ces nou-

Chiffres-clésEn 2010, le chiffre d’affaires du Grand Port Maritime de Marseille

s’élève à 175 millions d’euros, +2,3% par rapport à 2009. Le Grand

Port emploie 1000 personnes. Le nombre d’emplois directs et

indirects engendrés par l’activité portuaire s’élève à 43 000.

En 2009, le port de Marseille Fos a traité 83 millions de tonnes.

Le nombre de passagers a atteint 2,07 millions dont 639 000

croisiéristes.

Le programme d’investissements 2009-2013 du port est évalué à

600 millions d’euros qui génèreront plus de 3 milliards d’investis-

sements privés sur le territoire portuaire.

veaux terminaux permettront

de regagner des parts de mar-

ché sur le secteur du container.

Nous souhaitons devenir la

porte sud d’entrée en Europe :

sous réserve que l’on soit ca-

pable de remonter la cargaison

vers les zones de consomma-

tion, on fait gagner 4 à 5 jours

et on améliore la signature car-

bone. Nous souhaitons aussi

redynamiser le transport inter-

national (Tunisie, Algérie) qui

a été affecté par la crise et par

le développement des offres

aériennes low cost. Enfin, nous

souhaitons développer de nou-

velles lignes : nous n’avons pas

lignes passagers pour le Maroc

aujourd’hui !

En terme de sécurité, quand un

navire arrive dans notre zone

portuaire, il est pris en charge

par la vigie qui coordonne tous

les moyens qui seront mis à sa

disposition : cela fait partie de la

sécurité de la navigation. Nous

devons apporter au comman-

dant du navire toutes les garan-

ties pour le bon déroulement de

de l’approche.

Communication par VHF, veille

radar, envoi d’un pilote pour

assister le commandant et le

conduire jusqu’au quai, envoi de

remorqueurs, de lamaneurs, etc.,

tous ces services portuaires per-

mettent d’assurer la sécurité. De

cette façon, on est assuré que le na-

vire entrant fait bonne route. Dans

le port, la vigie est un peu comme

la tour de contrôle si on fait une

comparaison avec l’aérien.

UNE RÉGLEMENTATION PARTICU-LIÈRE POUR LE TRANSPORT DES MATIÈRES DANGEREUSESLes risques se manifestent éga-

lement du fait des matières

dangereuses transportées par

les navires en vrac (pétroliers et

chimiquiers) ou par containers.

Dans ce cadre, nous procédons à

un contrôle documentaire préa-

lable : les navires doivent déclarer

toutes les marchandises dange-

reuses 24h avant d’arriver dans le

port et, pour les marchandises en

colis suivant le type (code IMDG)

elles devront être évacuées di-

rectement ou bien seront autori-

sées à séjourner quelques jours

sur le terminal maritime qui est

un lieu d’échange et non pas de

stockage. C’est une règlementa-

tion très particulière qui fait l’ob-

jet d’un arrêté préfectoral suite

à une étude de danger, et nous

devons veiller à ce qu’elle soit

bien appliquée pour toutes les

marchandises dangereuses qui

transitent dans le port.

UNE SÉCURITÉ PLUS ACTIVE EN CAS D’ACCIDENTBien entendu, la sécurité devient

plus “active” en cas d’incident ou

d’accident : un navire qui pollue,

qui prend feu, qui s’échoue, qui

explose,… Dans ces cas, suivant

la zone, c’est le préfet maritime

ou le préfet terrestre qui dirige la

lutte. Un détachement de marins

pompiers est dédié au port. Ils

disposent de moyens d’extinction

(bateau pompe le plus puissant

d’europe), de barrages anti-pollu-

tion ; il y a également des dispo-

sitifs incendie sur tous les quais.

Nous travaillons avec tous les

services portuaires : les pilotes, les

remorqueurs, etc. Dans l’agrément

du remorquage par exemple, ils

ont une mission sécurité et doi-

vent laisser un certain nombre

de remorqueurs opérationnels en

permanence pour assurer la sécu-

rité. Ces remorqueurs sont égale-

ment équipés de moyens de lutte

contre l’incendie.

Un port, des approches sécuritaires multiples

AMAURY DE MAUPEOU, DIRECTION CAPITAINERIE,

SÉCURITÉ, SÛRETÉ. COMMANDANT DU PORT

Page 28: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201128 Sécurité Privée

Regards d’experts

Sécurité Privée. Pour une entre-prise de sécurité comme SERIS Security, en quoi le Port de Mar-seille est-il un client particulier ?Cyril Chanliau et Patrick Ferhat. Présent au côté du Port depuis

bientôt 6 ans, le Grand Port Ma-

ritime de Marseille (GPMM) est

pour SERIS Security un client

historique qui demande un ac-

compagnement de tous les ins-

tants afin d’assurer les missions

dans les meilleures conditions,

opérationnelles et sociales.

SP. Quelles sont les principales contraintes/spécificités/exigen-ces d’un port en matière de sécu-rité ?CC et PF. Face à la réglementa-

tion en matière portuaire (code

ISPS), nous sommes tenus à un

respect strict des consignes

et des armements des postes.

Pour ce faire des moyens d’as-

treintes et de contrôles sont

déployés sur le terrain, à titre

d’exemple un contrôle de la

prestation est assuré chaque

jour par un membre de notre

encadrement.

SP. Quels sont les plus grands risques encourus par le port de Marseille ?CC et PF. Au-delà des risques

technologiques (nous inter-

venons sur les bassins pétro-

liers), il existe un risque fort en

matière de sûreté qui pourrait

se caractériser par un acte de

malveillance. Les mesures de

contrôles d’accès et de sur-

veillance générales des termi-

naux visent à réduire ce type

de risque.

SP. Quelles sont principales ten-dances et évolutions qui se font jour dans la sécurisation des ports ?CC et PF. Nous sommes en plein

dans la mise en place du code

ISPS et des ZAR (lire encadré)

qui vont relever le niveau géné-

ral de sûreté des installations.

Nous accompagnons cette

mise en œuvre par la mise en

place de modules de forma-

tion spécifiques pour nos équi-

pes afin que demain, celles-ci

soient en mesure de faire face

aux nouvelles exigences.

Un autre regard sur la sûreté portuaire

SÛRETÉ

En couverture

A MARSEILLE…

« La mise en place du code ISPS et des ZAR vont relever le niveau général de sûreté des installations »

A Marseille, Cyril

Chanliau, directeur

régional Méditerranée

et Patrick Ferhat,

directeur de l’agence

SERIS Security sont

chargés de veiller

à la sécurité et à la

sûreté de certaines

des infrastructures du

Grand Port.

SERIS Security est un acteur reconnu de la sûreté

portuaire. Retours d’expériences et avis d’experts sur

les ports de Marseille et Brest.

Page 29: Sécurité Privée # 15

29Sécurité Privée

Sécurité Privée. En quoi le port de Brest est-il différent des autres ports de France et d’Europe ? Frédéric Allot. Le port de com-

merce de Brest est situé au

carrefour de nombreuses rou-

tes maritimes Nord-Sud et Est-

Ouest. Sa position stratégique

en fait un site de choix au cœur

de l’Arc Atlantique et comme

porte d’entrée en Europe. C’est

aussi un port au service d’un

hinterland constitué de la pre-

mière région européenne pour

l’industrie agro-alimentaire.

SP. Quelles sont les principales activités du port ?FA. Le port de BREST accueille

les activités de transport de

marchandises (vrac, multimo-

dal, hydrocarbures) et de trans-

port de passagers (paquebots).

Il est par ailleurs le premier

centre français de réparation

navale. Il accueille à ce titre

plus de 100 navires par an.

SP. Comment définiriez-vous votre mission ?FA. Dans le cadre du code ISPS

et du plan de sûreté, nous as-

surons le filtrage des accès, la

délivrance des laisser-passer,

des rondes de contrôles quoti-

diennes de jour et de nuit.

SP. A l’aune de votre expérience, comment définiriez-vous la sécu-rité/sûreté d’un grand port ?FA. La sécurité / sûreté d’un

port est partie intégrante de

l’organisation et des presta-

tions à mettre à disposition des

usagers résidents ou en escale.

Il s’agit de garantir un niveau

de protection des biens et des

personnes au regard du risque

identifié : malveillance, terro-

risme, etc...

SP. En quoi le port est-il une « zone sensible » ?FA. Un port est une plateforme

où de nombreux acteurs d’ho-

rizons différents, d’activités dif-

férentes et avec des besoins dif-

férents cohabitent au quotidien.

L’interaction et le brassage des

intervenants rend très sensible

cette zone d’échanges.

SP. Quels sont les principaux ris-ques auxquels le port de Brest se trouve confronté ?FA. Plusieurs types de risques

sont à mettre en avant :

- le risque de malveillance : les

entreprises utilisatrices du port

(réparation, stockage manuten-

tion, maintenance) sont des

cibles privilégiées. Les valeurs

des matériels et marchandises

en présence sont d’importance ;

- le risque d’intrusion : par mer

ou par terre des personnes non

autorisées ;

- le risque terroriste : les mar-

chandises transportées et ma-

nutentionnées représentent

dans certains cas des potentiels

de risques pour les populations

environnantes.

SP. Comment la sécurité/sûreté du site est-elle organisée : gar-diennage, vidéoprotection, outils, etc. ?FA. Les accès du port sont

contrôlés 24h/24. Chaque usa-

ger possède une autorisation

d’accès délivrée par son em-

ployeur.

Des rondes de sécurité quoti-

diennes renforcent le contrôle

de l’activité du site. Ces rondes

sont tracées.

Dans certaines situations (pa-

quebots, marchandises, etc...)

des zones d’accès restreint

sont mises en place afin de sé-

curiser un périmètre identifié.

Des moyens de contrôle vidéo

sont à l’étude afin de complé-

ter le dispositif.

Des formations spécifiques à

la sûreté ISPS sont réalisées

afin de préparer les agents aux

missions de sûreté. Ces forma-

tions sont complétées par des

exercices réguliers basés sur

des mises en situation (intru-

sion, évacuation, zonage) avec

les différents services du port

concernés : direction, exploita-

tion, capitainerie, ainsi que les

services officiels.

SP. Selon vous, quelles sont les principales tendances qui vont faire évoluer la sécurité des ports à moyen terme ?FA. Les dispositifs de sécurité

inhérents à la sûreté des ports

vont continuer à se développer

sous l’égide de normes euro-

péennes et mondiales.

A BREST…

« L’interaction et le brassage des intervenants rend très sensible cette zone d’échanges »

Premier centre

français de réparation

navale, le port de

Brest dispose de

qualités nautiques

remarquables et

d’installations

performantes.

Approche sur les

enjeux sécuritaires

avec Frédéric Allot,

directeur de l’agence

SERIS Security de

Brest. Le point sur Le Code International Ship and Port Security (ISPS) et les Zonesd’accès restreint (ZAR)

Le Code International Ship

and Port Security (ISPS), qui

en français signifie « Code

international pour la sûreté

des navires et des installations

portuaires » adopté le 12

décembre 2002.

Les Zones d’accès restreint

(ZAR) ont pour ambition :

- d’empêcher l’accès de per-

sonnes non autorisées ;

- de protéger les passagers,

le personnel du navire et le

personnel des installations

portuaires ou les autres per-

sonnes autorisées à se trouver

à bord du navire ;

- de protéger les zones de sû-

reté névralgiques à l’intérieur

du navire ;

- de protéger la cargaison et

les provisions de bord contre

toute manipulation criminelle.

Page 30: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201130 Sécurité Privée

AéroportsEn couverture

C’est un fait. La sûreté aéro-

portuaire est une profession

particulière. La profession est

jeune. A l’instar de sa cousine

la sûreté maritime, la règlemen-

tation sûreté aéroportuaire est

née à Bruxelles. Elle a été ini-

tiée en 1994 sur les aéroports

parisiens.

Mission régalienne, l’Etat fran-

çais a commencé à déléguer

cette activité aux sociétés pri-

vées dès 1994 (pour la région

parisienne) ; l’externalisation

se prolongeant jusqu’en 1999

(dans les régions). Aujourd’hui,

90% des aéroports français ont

fait le choix de l’externalisation

et rares sont ceux qui l’assurent

eux-mêmes comme Pau, Limo-

ges et Bastia.

Autre signe particulier : le fi-

nancement. L’aéroportuaire est

financé par la taxe sûreté : un fi-

nancement particulier puisque

cette taxe est payée par cha-

que passager et collectée par

les compagnies aériennes ou

distribuée via l’aviation civile

aux gestionnaires qui doivent

organiser dans une enveloppe

de prix la mise en œuvre des

procédures de sûreté.

UN CADRE RÉGLEMENTAIRE NÉCESSAIREMENT STRICT…La sûreté aéroportuaire est un

secteur hautement stratégique

Constructeurs, compagnies, exploitants d’aéroports, autorités

publiques...l’aviation civile forme un ensemble cohérent qui a, depuis

longtemps, placé la sécurité au premier rang de ses priorités.

puisqu’il a pour objet de pré-

venir le risque terroriste. Cela

entraîne et justifie un cadre

règlementaire extrêmement

normé ainsi qu’un contrôle

permanent et accru de l’Etat.

La règlementation sûreté est

établie au niveau européen.

Elle est ensuite confiée aux

pays de l’Union qui vont la

transposer localement.

En France, c’est la Direction

générale de l’Aviation civile

(DGAC – ministère des Trans-

ports) qui édicte la règlementa-

tion et contrôle sa bonne mise

en œuvre au travers d’audits.

Au quotidien les prestations

des entreprises de sûreté pri-

vées sont contrôlées par la

police de l’air et des frontières

mais aussi par la gendarmerie

du transport aérien et par les

douanes.

… ET EN CONSTANTE ÉVOLUTIONLe législateur s’adapte en per-

manence aux risques et le

traduit dans les textes. Or, la

menace terroriste évolue en

permanence. Les attentats de

septembre 2001 ont entrainé

une modification considéra-

ble de la règlementation. Il y a

vraiment eu un avant/après 11

septembre. La règlementation

concernant les liquides (2006)

est une conséquence d’une

ARTICLE RÉDIGÉ EN PARTENARIAT AVEC LE SESA,

SYNDICAT DES ENTREPRISES DE SÛRETÉ AÉRIENNE

ET AÉROPORTUAIRE

Le seul point de contact humain dans une aérogare sera l’agent de sécurité

AÉROPORT

Page 31: Sécurité Privée # 15

31Sécurité Privée

tentative d’attentat à Londres.

De fait, les formations, leur

contenu et durée, le niveau

d’exigence du contrôle et de

sûreté,… beaucoup de choses

ont été revues.

En marge de ces changements

conjoncturels, la réglementa-

tion évolue également sur un

plan structurel. Les sociétés de

sûreté privées l’ont constaté :

l’environnement réglementaire

est en pleine mutation et passe

d’une obligation de moyens à

un engagement de résultat par

les entreprises.

Cette nouvelle réforme conduit

notamment les entreprises à re-

voir les formations actuelles : le

dispositif évolue vers une certi-

fication des agents (et donc un

contrôle individuel) avec un

niveau supplémentaire. C’est le

SESA qui va s’en charger.

En contrepoint, le Conseil Natio-

nal de la Sûreté (CNS) a confié

au SESA une mission d’étude

et de prospective concernant

la professionnalisation des mé-

tiers de la sûreté et portant no-

tamment sur les méthodes de

recrutement, les perspectives

de carrières, la formation, les

technologies utilisées, le rôle

des encadrants et les métiers

particuliers (analyse compor-

tementale).

Autant d’actions qui s’inscri-

vent dans les priorités du SESA

dont l’objectif est de valoriser

les entreprises et d’accéder à

une meilleure reconnaissance

de la profession. Le risque

terroriste est un risque qui va

évoluer, le besoin sécuritaire

va crescendo, le secteur trans-

port aérien va nécessairement

continuer à croître.

VERS DE NOUVELLES COMPÉTEN-CES, NOUVEAUX SERVICES…Evolution de la formation mais

aussi des compétences et des

prestations. Les nouvelles ap-

proches proposées par les en-

treprises de sûreté favorisent la

prise en compte des différentes

typologies de passagers et de

leurs spécificités : un passager

à mobilité réduite ne sera pas

accueilli comme un passager

lambda ; la clientèle « affaires »

d’Orly ouest ne bénéficiera

pas des mêmes services que la

clientèle à dominante touristi-

que de l’aérogare sud. Une nou-

velle vision qui s’inscrit dans le

prolongement des nouvelles

missions qui sont confiées aux

professionnels de la sûreté.

En effet, bientôt, les agents de

sécurité vont accompagner le

passager du parking aux por-

tes de l’avion, devenant le seul

point de contact humain dans

l’aéroport. D’où la nécessité

pour les prestataires de revoir

leur copie afin de prendre

compte l’ensemble de la pres-

tation avec une plus grande co-

hérence tant en terme de ser-

vices apportés aux passagers

qu’en terme économique.

La réflexion s’oriente égale-

ment vers une sureté plus ci-

blée (intégrant de l’analyse

comportementale, du profiling, …)

faisant intervenir différentes ca-

tégories d’agents, sur différents

métiers… et dans plusieurs

langues.

… ET DE NOUVELLES TECHNOLOGIES…Mutatis mutandis, la techno-

logie évolue elle-aussi. Elle

accompagne, facilite la mise

en œuvre des procédures de

sûreté, favorise l’amélioration

du niveau d’efficacité de la sû-

reté sans remettre en cause le

besoin “humain”.

L’aéroport d’Amsterdam vient

de s’équiper de 70 body-scan-

ner. Cet outil permet d’aller

plus loin dans le niveau de

détection du risque avec

aujourd’hui un débat obsolète

portant sur l’intimité puisqu’on

ne voit pas le passager. Le SESA

milite en faveur de la montée

A propos du SESALe SESA est le Syndicat des

Entreprises de Sûreté Aérienne

et Aéroportuaire. Créé en 2000,

il regroupe neuf adhérents

représentant plus de 85% du

marché national.

C’est une organisation repré-

sentative vis-à-vis des adminis-

trations et donneurs d’ordre

dont l’objet est de mettre en

place des règles de bonne

pratique professionnelle et

d’établir des règles sociales

adaptées au contexte du

métier.

Pour en savoir plus :

www.sesa-surete.com

Un marché ultra-concentréLes entreprises de sûreté aéroportuaires ne sont pas nombreuses.

Le marché s’est terriblement concentré. En France, le nombre

d’entreprises a été divisé par deux en 5 ans. Aujourd’hui, elles

ne sont plus qu’une quinzaine. On retrouve de grands groupes

comme Brink’s, Securitas et aussi des acteurs spécialisés comme

le groupe ICTS (leader en France et numéro 2 européen).

Les trois grands du marché européen sont ICTS, Securitas et

G4S ; en France, on retrouve ICTS, Securitas et Brink’s. On trouve

également des petits acteurs locaux, Astriam par exemple. La

profession regroupe 10 à 12 000 personnes et réalise un chiffre

d’affaires de 360 millions d’euros sur le continent et 40 millions

dans les Dom Tom.

Même constat du côté des donneurs d’ordres. Il y a peu de

décideurs. Aéroports de Paris représente 60% du marché, Nice,

Lyon, Marseille et Toulouse représentent 20% du marché. Et cette

organisation ne constitue pas une exception française. London-

Heathrow, Paris-Charles de Gaulle, Francfort, Madrid Barajas,…

chaque pays possède un “hub” (une plateforme de connexion

dominante). Source : SESA

en puissance des technologies

mais aussi de l’agent de sûreté

qui doit impérativement les ac-

compagner.

… DANS UN SECTEUR QUI SE “PRIVATISE” DE PLUS EN PLUSLa mesure n’est certes pas ré-

cente (c’est une décision prise

par Bruxelles en 2005). Mais la

mise en œuvre a pris un peu

de temps : à l’instar des presta-

taires de sureté, les gestionnai-

res d’aéroports vont évoluer

et devenir privés. Les groupes

Vinci et Veolia sont les grands

gagnants de cette réforme et

ont d’ores et déjà remportés

plusieurs marchés : Clermont

Ferrand, Grenoble, Chambéry,

Rennes, Nantes, Lille. Bientôt,

Lyon, Toulouse, Nice devraient

également choisir cette voie. A

suivre…

Page 32: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201132 Sécurité Privée

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Page 33: Sécurité Privée # 15

33Sécurité Privée

L’entretien

Sécurité Privée. En quoi la sû-reté aéroportuaire est-elle une activité particulière ?Ariane Malzac. La première des

particularités est liée à son

statut : c’est une mission réga-

lienne que l’Etat a confié en

délégation de service public

aux entreprises de sécurité pri-

vée. Par ailleurs, nous opérons

directement chez le client.

C’est un métier soumis à une

réglementation très stricte que

nous appliquons sous contrôle

d’abord de notre donneur d’or-

dres, l’aéroport, et sous contrô-

le des services compétents de

l’Etat (Police aux Frontières et

Gendarmerie du Transport Aé-

rien).

Il s’agit de trouver l’adéquation

entre le nombre d’agents de

sûreté nécessaire pour traiter,

dans un temps imparti, un cer-

tain nombre de passagers dans

le respect des réglementations.

Les mesures de sûreté s’appli-

quent également à l’intégra-

lité des bagages de soute dont

les passages aux rayons X sont

visionnés et contrôlés par les

agents.

SP. Quels sont les caractéristi-ques de la prestation ?AM. Le service que nous opé-

rons repose sur une alchimie

complexe entre le respect de

la réglementation, la fluidité du

passage et l’accueil que l’on

doit aux passagers.

Il suffit cependant qu’un léger

dysfonctionnement (retard

d’un avion, événement dans

l’aéroport, incident au filtrage)

se produise pour que la machi-

ne se dérègle.

SP. Quels services proposez-vous afin d’optimiser cette pres-tation ?AM. De plus en plus nous pen-

sons qu’il faut accompagner

le passager en amont du poste

d’inspection filtrage afin de lui

expliquer les mesures auxquel-

les il devra se soumettre. Pour

ce faire, nous avons par exem-

ple mis en place des hôtesses

d’accueil et de prévenance

dont le rôle est de faciliter l’ac-

cès. Ce service est déjà en pla-

ce à Roissy et à Toulouse avec

des résultats satisfaisants.

Cette approche est très intéres-

sante car elle nous permet d’of-

frir une prestation plus qualita-

tive. Il s’agit alors de mettre en

La sûreté aéroportuaire constitue le deuxième

pilier stratégique de Brink’s après le cash

management. Un secteur que l’entreprise

souhaite développer grâce, notamment, à une

approche innovante de la prise en charge des

passagers. Premiers retours d’expérience avec

Ariane Malzac, directeur du développement

Sûreté Aéroportuaire de Brink’s.

‘‘Un beau métier, qui contribue à la sûreté de l’État

En couverture

Page 34: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201134 Sécurité Privée

L’entretien

place le système le plus

performant possible en respec-

tant la règlementation et en

faisant en sorte que le passager

vive ces moments de contrain-

te le mieux possible.

SP. Comment est née cette idée “d’hôtesses bienveillantes” ?AM. Nous étions en contact

avec une société d’hôtesses,

Mahola Airport, filiale du pre-

mier Groupe Français d’ac-

cueil et de services en entre-

prises. Nous avons décidé de

travailler ensemble pour créer

ce nouveau service.

SP. Quels sont les premiers retours ?AM. Excellents car le passager,

pris en charge dès son arrivée

dans la file d’attente a le temps

de se préparer et d’être guidé,

autant de détails qui contri-

buent à améliorer son confort

et celui des opérateurs et, par

conséquent, limitent les ten-

sions.

SP. Percevez-vous des change-ments majeurs dans les années qui viennent ?AM. Nous avons constaté que

nous sommes de plus en plus

associés aux discussions de

fond en tant qu’opérateur avec

l’aéroport, qu’elles concernent

la qualité générale ou l’ergo-

nomie des postes d’inspection

filtrage par exemple. Notre rôle

aujourd’hui est de les accom-

pagner dans une démarche

globale d’accueil et de qualité,

le but étant de faciliter le pas-

sage afin que les avions partent

à l’heure. Nous participons ain-

si à l’économie et à la bonne

marche de la plate-forme.

En d’autres termes, nous som-

mes véritablement intégrés

dans la vie de l’aéroport.

SP. Comment intégrez-vous la technologie dans votre mis-sion ?AM. Certaines solutions techni-

ques contribuent aussi à facili-

ter notre travail. Nous disposons

par exemple d’un très bel outil

de traçabilité : une main cou-

rante électronique qui permet

de tracer toutes les activités

du poste d’inspection filtrage

(prise de service, fin de service,

changement de personnel, in-

cident technique).

SP. Quelles sont vos objectifs sur le plan économique ?AM. Nous ne sommes pas dans

une logique d’acquisition de

parts de marché mais dans cel-

le d’une consolidation profita-

ble. Notre offre est bâtie

Ariane Malzac

a rejoint Brink’s France

en 2006. Elle occupe

le poste de directeur

du développement de

la sûreté aéroportuaire

et de directeur de la

communication et des

relations institution-

nelles. Elle possède

un expérience notable

dans le secteur de la

défense acquise chez

EADS SPACE en tant

que directeur des rela-

tions extérieures (2003-

2006) et chez ASTRIUM

en tant que directeur

de la communication

(1999-2003). Titulaire

d’une maîtrise de droit

des Affaires, Ariane Mal-

zac est également audi-

teur de l’IHEDN et…

lieutenant-colonel de

réserve opérationnelle.

Elle a fait ses premières

armes professionnelles

dans la communication

à Marseille où elle a

dirigé deux agences.

En couverture©

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Page 35: Sécurité Privée # 15

35Sécurité PrivéeTouc

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sur une forte exigence

de qualité technique, d’innova-

tion et d’accueil.

SP. A l’aune de votre expérience, quel est votre sentiment sur les risques auxquels la France se trouve aujourd’hui confrontée ?AM. Je pense que la France, à

des degrés divers selon les pé-

riodes, court des actes terroris-

tes sur son sol. Nous sommes

en Vigipirate rouge depuis des

années et sommes menacés de

manière latente et permanente.

La situation actuelle ne va pas

faire baisser la tension.

A notre niveau, nous partici-

pons à la sûreté de l’Etat en

veillant à l’intégrité des pas-

sagers en partance et de leurs

bagages.

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Page 36: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201136 Sécurité Privée

Équipements

Outre les

équipements de

vidéosurveillance,

de contrôle d’accès

et de détection

d’incendie, qui

sont installés dans

les aéroports avec

des contraintes

particulières,

certains

équipements de

sécurité destinés

aux contrôles des

voyageurs et de

leurs objets sont

spécifiques à cet

environnement

de transits

nombreux, dans

le but d’assurer la

sécurité des vols

et des passagers.

Des innovations

importantes sont

annoncées dans ce

domaine, avec en

perspective plus

de rapidité et de

fiabilité.

Quels équipements aujourd’hui pour demain ?

AÉROPORTS

EN DÉTECTION DE MÉTAUX ET D’EXPLOSIFSLes portiques de sécurité et les

tunnels de contrôle des baga-

ges accompagnés, bien connus

des voyageurs, sont aujourd’hui

incontournables. D’autres sys-

tèmes existent pour le contrôle

des bagages de soute sur les

lignes de tri, du fret et des vé-

hicules, quelle que soit la taille.

Parmi les fabricants de ces

types de produits figurent no-

tamment Ceia, Safran et Rapis-

can, dont les gammes sont très

larges.

Pour l’examen des voyageurs,

plusieurs nouvelles technolo-

gies permettent de « voir » à tra-

vers les vêtements et ont béné-

ficié d’une certaine exposition

dans les médias grand public,

suite aux craintes associées

à leur utilisation quant aux

doses reçues, surtout par les

voyageurs fréquents, et quant

à la protection de l’intimité. En

effet, les images montrent la

peau, les os près de la peau et

les éventuels objets prohibés,

et non l’intérieur du corps. Les

images peuvent parfois être vi-

sibles avec le visage flouté, et

sont normalement visualisées

par des opérateurs dans une

pièce séparée, sans lien visuel

avec la personne scannée.

Le Rapiscan Secure 1000 réalise

des images du corps entier en

utilisant les rayons X avec une

nouvelle technologie Backscat-

ter par réflexion et non trans-

mission, pour une dose reçue

acceptable de 10 microRem

seulement, à comparer aux do-

ses que nous recevons dans la

vie courante de 25 à 600 micro-

Rem par jour, ou en vol de 500

microRem par heure.

Chez L-3 Communications, le

scanner corporel ProVision ac-

tuellement testé à Roissy utilise

des ondes millimétriques réflé-

chies par la peau pour générer

en 3 secondes seulement une

image 3D corps entier du voya-

geur en détectant les objets mé-

talliques aussi bien que non-

métalliques. Il peut également

être utilisé automatiquement,

sans générer d’image visible,

avec un logiciel de détection

automatique.

Voir à travers les vêtements

est également possible grâce

aux ondes TeraHertz utilisées

par la société ThruVision dans

ses imageurs passifs sensibles

à ces ondes de faible énergie

émises par le corps humain

et les objets, et situées dans le

spectre électromagnétique en-

tre l’infrarouge et les micro-on-

des. L’intérêt de cette technique

réside dans la grande distance

de détection, jusqu’à 25 m, et

dans la possibilité de détecter

des objets métalliques ou non

– armes, explosifs, drogues, li-

quides, gels et céramiques – sur

des personnes en mouvement.

La signature de chaque matière

étant différente, il est possible

de différencier un explosif ou

une drogue d’autres matières

inertes. La technologie est non-

invasive, ne révélant pas les dé-

tails précis du corps humain et

éliminant le besoin du recours

à des opérateurs de même sexe,

et est complètement passive,

n’émettant pas de radiation et

pouvant être utilisée sur des

femmes enceintes.

LA BIOMÉTRIE EN MOUVEMENTAfin d’être certain de l’iden-

tité de certains voyageurs, rien

ne vaut la biométrie. D’où les

nouveaux passeports biomé-

triques mis en place pour la

sécurité des États, et également

une solution particulièrement

innovante pour la reconnais-

sance rapide de passagers

pré-enregistrés, en particulier

dans le cadre de programmes

de « trusted travellers ». Hoyos

est une société de Puerto Rico

qui développe des solutions de

reconnaissance biométrique à

distance sur des personnes en

mouvement, solutions qui ont

reçu le North American New

Product Innovation Award

dans la catégorie de recon-

naissance d’iris par Frost &

Sullivan en Septembre 2009. En

particulier, les systèmes HBox

sont des portiques dévelop-

pés en étroite collaboration

avec quelques aéroports US

et testés en conditions réelles

pendant de longues périodes

de temps. Ils conjuguent les

reconnaissances faciales et de

l’iris pour un plus haut niveau

de sécurité et une plus grande

rapidité d’identification, per-

mettant ainsi si besoin un dé-

bit de jusqu’à 50 personnes à

la minute marchant à jusqu’à

1 m/s. Les modules HCube sur

le portique intègrent des pro-

cesseurs, des capteurs et des

illuminateurs infrarouge sur

plusieurs longueurs d’onde. Le

système HBox peut être utilisé

avec le logiciel Sambi d’acqui-

sition biométrique, qui offre des

PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ

En couverture

Page 37: Sécurité Privée # 15

37Sécurité Privée

{possibilités de protection de la

vie privée. Une version minia-

turisée appelée EyeSwipe est

destinée aux applications sur

comptoir.

LA DÉTECTION DE TRACESLes systèmes EntryScan de

Safran Morpho sont des porti-

ques permettant de détecter

rapidement les explosifs et les

stupéfiants en traces micros-

copiques, indiquant un récent

contact de la personne analy-

sée avec ces produits. Le passa-

ger placé dans le portique est

soumis à une brusque aspira-

tion de l’air ambiant à sa proxi-

mité, qui est analysé instanta-

nément grâce à la technologie

brevetée ITMS de spectrométrie

mobile à trappe ionique, fonc-

tionnant même en présence de

poussières ou d’humidité. Cette

technologie non intrusive est

rapide et autorise un bon flux

de passagers.

Hypervision et gestion de criseLes systèmes de vidéosurveillance des aéroports étant caractéri-

sés par une grande hétérogénéité matérielle, souvent due à des

vagues successives d’investissements, les superviseurs vidéo en

plateforme ouverte tels que ceux de Milestone, Genetec, Seetec,

iProcess et Nice sont répandus. Par leurs problématiques particu-

lières, les aéroports représentent également un environnement

privilégié pour des solutions d’hypervision du type de celles

par exemple de Thales, Nice, Sinovia et Siemens, ces dernières

pouvant même prendre en charge la gestion du chauffage, de la

ventilation et de l’air conditionné pour les coordonner avec le

désemfumage.

Page 38: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201138 Sécurité Privée

Équipements

LE GRAAL DE LA DÉTECTION ?A l’instar des authentifications

fortes en biométrie, un contrôle

utilisant plusieurs technologies

de façon croisée peut permet-

tre de réaliser ce qui peut être

appelé une détection forte. Si

cela est possible au moyen de

plusieurs systèmes successifs,

le cumul des temps de contrô-

le se révèlerait dissuasif. Il fau-

drait utiliser un système intégré

permettant d’effectuer simulta-

nément plusieurs contrôles sur

la personne et sur les bagages

accompagnés, en cohérence

avec les besoins exprimés ac-

tuellement par les aéroports

qui recherchent plus de rapi-

dité pour des flux de passagers

plus fluides. En plus de la vidéo

avec analyse intelligente qui

permet de vérifier l’unicité de

passage, de détecter certains

comportements suspects et de

réaliser diverses reconnaissan-

ces d’objet ou biométrique, du

visage et de l’iris, un tel système

utiliserait plusieurs technolo-

gies pour détecter d’éventuels

métaux ou explosifs, et analy-

ser l’air aspiré au passage du

voyageur pour détecter d’éven-

tuelles traces de molécules et

de particules. Certains projets

semblent exister ou avoir existé

en ce sens, et le point du coût

de tels systèmes semble repré-

senter un frein à leur adoption.

Peut-être l’évolution des be-

soins confirmera-t-elle le mar-

ché de ces projets.

DES SYSTÈMES ENCORE AU FUTURCertaines de ces technologies,

si impressionnantes soient-el-

les, existent parfois depuis as-

sez longtemps et sont encore

en cours de perfectionnement.

Votre serviteur a expérimenté

les ondes TeraHertz en 2005 et

l’EntryScan en 2007 (à l’épo-

que chez GE). Et les techniques

biométriques nécessitent des

mises en œuvre extrêmement

rigoureuses pour être confor-

mes aux niveaux d’exigence

requis sur les sites sensibles.

Plusieurs systèmes cités ici ne

sont pas très répandus dans les

aéroports, car encore en phase

d’évaluation. Il reste qu’ils ap-

portent une efficacité et une ra-

pidité de traitement correspon-

dant aux demandes actuelles

des aéroports. Le besoin crois-

sant de technologies non in-

trusives, fiables et rapides, afin

d’augmenter la satisfaction des

passagers et la qualité de leur

expérience de voyage, de flui-

difier les flux de passagers et

d’augmenter la rentabilité des

aéroports, associé à la menace

toujours croissante d’attentats,

leur assure un grand avenir.

La vidéo en aéroportParticulièrement bien adaptées aux grands espaces des aéro-

ports, les caméras multi-mégapixels hémisphériques, panorami-

ques et panomorphiques apportent une bonne vue d’ensemble

d’une zone, en fournissant un ou plusieurs flux vidéo dont un

global et des flux de champs PTZ virtuels au choix de l’utilisa-

teur, reconstruits en direct et/ou a posteriori à partir des données

globales enregistrées. Les points à surveiller sont la résolution

totale enregistrée, qui peut limiter les possibilités de zooms et

donc la surface et la distance couvertes, et le besoin ou non

d’angles de vision multiples. Une fois ces éventuelles limitations

prises en compte, on dispose d’outils très puissants et toujours

très appréciés par les utilisateurs. Parmi les fabricants figurent

notamment Mobotix, Arecont Vision, Avigilon, ainsi que Immer-

vision qui dispose d’objectifs Panomorph 360 adaptables sur de

nombreuses caméras standard. En logiciels de vidéo utiles pour

bien appréhender les grands espaces, les applications de « scene

stitching », comme Scene Tracker de DVTel et Mosaic de Verint,

permettent la fusion logicielle de champs en une vue unique

sans doublon de façon à se rapprocher de ce que verrait l’œil

humain, réduisant les erreurs d’interprétation et éliminant les

temps d’adaptation lors du passage d’une vue à une autre. Ainsi

un avion, un véhicule, une valise ou une personne ne sont pas

sur 2 vues différentes en même temps. Enfin, la reconnaissance

faciale par comparaison avec une base de données est en train

de parvenir à maturité. Plusieurs offres logicielles en ce domaine

émergent sur les salons internationaux.

En couverture

Page 39: Sécurité Privée # 15

39Sécurité Privée

Au futurEn couverture

SP. Quelle est votre vision du fu-tur en matière de sécurité des ports et aéroports, ainsi que des sites sensibles ?PL. Les supports logiciels d’aide

à la décision vont prendre de

plus en plus d’importance.

Aujourd’hui, la plupart des si-

tes utilisent des outils multiples

qui sont juxtaposés dans des

solutions assez hétérogènes.

L’utilisation plus fréquente de

l’hypervision va permettre d’in-

tégrer à l’intérieur d’une base

de données toute la politique

sécurité du client dans des scé-

narios de risque auxquels il a

imaginé pouvoir être confron-

té. Ces éléments constituent un

complément aux informations

d’alarme pour guider les opé-

rateurs dans le traitement des

incidents. La réalisation se déroule

selon deux processus : les infor-

mations de tous les capteurs

sont rassemblées sur une pla-

teforme, et en parallèle les scé-

narios et la façon de les traiter

sont élaborés. Ceci permet de

guider l’opérateur en laissant

moins de risque au facteur hu-

main.

SP. Quelles sont les technolo-gies émergentes qui vont boule-verser les repères en matière de sécurité ?PL. Toutes les technologies cen-

trées autour de l’analyse vidéo

intelligente, avec des algorith-

mes ciblés pour plus de fiabi-

lité, ainsi que l’analyse avancée

des informations des capteurs,

qui permet de mieux traiter

les évènements, et également

d’anticiper et de prévenir les

incidents.

SP. Quelles sont les technologies sur lesquelles vous travaillez actuellement ?PL. Notre démarche est axée

sur l’hypervision. Nous tra-

vaillons sur des solutions asso-

ciant sécurité informatique et

sécurité électronique, dans le

cadre de notre offre Siveillance

NetWatch. Ces deux domaines

sont destinés à travailler en-

semble.

C’est déjà demainPROSPECTIVE

Pour certains, demain, c’est aujourd’hui…

et quelques entreprises travaillent d’ores et

déjà au futur de la sécurité dans les ports

et aéroports. Panorama (non exhaustif) de

quelques projets puisés à la source…

PASCAL LOISEAU, DIRECTEUR NATIONAL DES VENTES, SIEMENS SECURITY SOLUTIONS (SES)

PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL EYNAUD,

JOURNALISTE SPÉCIALISÉ

Page 40: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201140 Sécurité Privée

SP. Quelle est votre vision du fu-tur en matière de sécurité des ports et aéroports, ainsi que des sites sensibles ?PM. Pour les aéroports par

exemple, il existe deux zones,

haute et basse, dont les systè-

mes de sécurité sont axés sur

des problématiques différentes

et devront mieux communi-

quer pour plus d’efficacité. En

effet, le futur proche va mettre

l’accent sur la réduction du

temps de flux des passagers

dans l’aéroport et sur l’auto-

matisation des procédures, en

particulier lors des transferts

de vols, de façon à mieux res-

pecter les recommandations

de l’IATA (40 minutes maxi-

mum) tout en garantissant les

multiples contrôles de sécurité

nécessaires. La localisation des

passagers à tout instant sera

également un élément clé, de

façon à pouvoir les contacter

rapidement en cas de retard

et de pouvoir optimiser le po-

sitionnement des zones « duty

free » en fonction de leurs dé-

placements.

SP. Quelles sont les technolo-gies émergentes qui vont boule-verser les repères en matière de sécurité ?PM. La consolidation des don-

nées (évènements, ressources,

etc...) et le data mining me sem-

blent être les technologies de

première importance à court

terme, pour plus d’efficacité et

de fiabilité. Ceci avec une in-

teropérabilité fonctionnelle et

sémantique avec les systèmes,

de façon à fournir une vision

globale et dynamique de la si-

tuation et à bien suivre les déci-

sions pendant les évènements

critiques.

SP. Quelles sont les technologies sur lesquelles vous travaillez actuellement ?PM. Nous travaillons à partir de

capteurs standards à bas coût

sur lesquels nous ajoutons de

l’intelligence pour leur donner

plus d’efficacité. L’idée est de

doter les opérateurs de moyens

d’anticiper davantage les évè-

nements, de façon à ne pas être

en réaction mais en avance de

phase sur les opérations.

De façon plus globale, je dirai

que Thales utilise sa longue

expérience dans le dévelop-

pement de synergies dans les

technologies duales, issues

des savoir-faire civils et militai-

res. En effet, forces armées et

forces de sécurité agissent de

plus en plus souvent selon les

mêmes modes, elles ont des

besoins de recueil, traitement

et exploitation d’informations

relativement similaires, et leurs

systèmes doivent pouvoir être

de plus en plus interopérables

pour pouvoir fonctionner en-

semble.

SP. Quelle est votre vision du fu-tur en matière de sécurité des ports et aéroports, ainsi que des sites sensibles ?JMS. Nous devrions voir des

améliorations importantes en

matière de contrôle des passa-

gers, grâce à la simultanéïté et

à l’automatisation des opéra-

tions, et à la généralisation du

passeport biométrique qui per-

mettra d’étendre les program-

mes de gestion des « personnes

de confiance ». De nouveaux

standards plus contraignants

vont être adoptés en 2012 pour

le contrôle des bagages de sou-

te. A long terme, de nouvelles

technologies, utilisées de façon

orthogonale, devraient permet-

tre de détecter automatique-

ment les substances illicites à

l’intérieur des bagages sans les

ouvrir.

SP. Quelles sont les technolo-gies émergentes qui vont boule-verser les repères en matière de sécurité ?JMS. En biométrie, la tendance

est clairement d’aller vers des

technologies sans contact et « à

la volée », pour les biométries

majeures : empreintes, visage

et iris. Une autre tendance forte

est la prise en compte crois-

sante des aspects sociétaux

(éthique, respect de la vie pri-

vée, protection des données

personnelles) dès le stade de

la conception des solutions.

SP. Quelles sont les technologies sur lesquelles vous travaillez actuellement ?JMS. Nous travaillons sur tout

ce qui touche à la biométrie et

à la détection d’explosifs, ainsi

qu’à l’automatisation des solu-

tions.

PHILIPPE MOUTTOU, RESPONSABLE DE L’INNOVATION DANS LES DOMAINES DE LA SÉCURITÉ PHYSIQUE AU SEIN DE LA DIVISION DÉFENSE ET SÉCURITÉ C4I DE THALES

JEAN-MARC SUCHIER, SENIOR VICE-PRESIDENT, SPECIAL AFFAIRS, DIRECTION TECHNIQUE ET DE LA STRATÉGIE, MORPHO, GROUPE SAFRAN

Au futurEn couverture

Page 41: Sécurité Privée # 15

41Sécurité Privée

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Page 42: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201142 Sécurité Privée

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

a sécurité privée n’a pas

le droit à l’erreur. Elle

doit prouver à l’État sa

capacité de se mettre

en ordre de marche pour rele-

ver les défis qui se présentent à

elle1. L’État et la sécurité privée

attendent beaucoup du CNAPS

pour faire disparaître les « ca-

nards boiteux ». Le juriste est

plus circonspect. Même si le

dispositif était attendu depuis

longtemps, son élaboration

paraît avoir été guidée par une

opportunité de calendrier lé-

gislatif et être le résultat d’une

réflexion accélérée, ce qui n’a

toutefois suscité aucune opposi-

tion du Conseil constitutionnel.

Comment fonctionnera cette

entité juridique à peine quali-

fiée par la loi de « personne mo-

rale » ? Quels sont ses principes

directeurs ? Comment exécute-

ra-t-elle les missions qui lui ont

été assignées ? Ces questions

mettent en évidence que le

CNAPS est, d’une part, un ob-

jet juridique non identifié et,

d’autre part, doté d’un rôle en

devenir.

LE CNAPS, UN OBJET JURIDIQUE NON IDENTIFIÉAlors que régulièrement des

voix s’élevaient pour suggérer

la création d’un ordre profes-

sionnel chargé d’assainir les

professions réglementées de la

sécurité privée, l’État a préféré

opter pour la création d’une

personne morale sui generis

dont les modalités de fonction-

nement sont hybrides.

Une personne juridique sui generisConformément à l’article 33-2

inséré dans la loi de 1983, le

CNAPS est qualifié de « per-

sonne morale de droit public ».

Cette définition n’est claire

qu’en apparence. D’ailleurs, les

parlementaires eux-mêmes ont

La mutation de la sécurité privée exige une action conjointe de la puissance publique et des entreprises

CNAPS ET MORALISATION

LLa création du CNAPS est

incontestablement une innovation

qui devrait changer les rapports

entre la puissance publique et la

sécurité privée. Toutefois, un long

chemin demeure encore à parcourir.

Il est surprenant que, près de trente

ans après la loi du 12 juillet 1983,

on en appelle encore et toujours à

l’assainissement du secteur. Tels

certains grands monuments dont la

construction s’étale sur plusieurs

décennies, les évolutions de la sécurité

privée laissent une impression d’œuvre

inachevée. Dès lors, tout en soutenant

l’action de l’État, la sécurité privée

gagnerait à accélérer sa mue. Dans ces

conditions, beaucoup d’incertitudes

vont encore accompagner la montée en

puissance du CNAPS jusqu’à son entrée

en fonction, dans le courant du premier

trimestre 2012.

PAR PIERRE MOREAU, AVOCAT SPÉCIALISÉ

Page 43: Sécurité Privée # 15

43Sécurité Privée

{semblé l’interpréter de diverses

façons pendant les débats. Se-

lon les intervenants, le CNAPS a

été présenté comme un établis-

sement public2, une formation

ordinale, voire une autorité ad-

ministrative indépendante3. Le

CNAPS n’est rien de tout cela,

mais une structure originale,

trop originale ?

Il n’est pas une formation or-

dinale. Si la doctrine a hésité

sur la nature des ordres profes-

sionnels, il est désormais bien

admis qu’il s’agit de personnes

morales de droit privé, finan-

cées et contrôlées par la pro-

fession4. La puissance publique

a délibérément choisi de ne

pas retenir une forme ordinale.

Comme l’explique le rapport

de présentation de l’amende-

ment, l’État accepte de repen-

ser la régulation de la sécurité

privée, mais il n’est pas encore

prêt à confier aux profession-

nels le soin de s’autoréguler. La

profession récolte sans doute

les fruits amers d’un déficit

d’image et d’un manque de

maturité dans son organisation.

C’est pourtant la solution qui

offrait le maximum de rigueur

juridique.

Le modèle ordinal ayant été

écarté et l’association n’offrant

pas les garanties suffisantes

pour permettre à la puissance

publique de déléguer des mis-

sions de police administrative

et un rôle disciplinaire, il restait

à faire du CNAPS une personne

de droit public.

Dans la tradition juridique

française, les autorités admi-

nistratives indépendantes sont

des aménagements originaux

de l’administration. Elles sont

indépendantes et donc pla-

cées en dehors de tout pouvoir

hiérarchique, sans pour autant

être dotées de la personnalité

juridique. En outre, elles sont

budgétairement rattachées au

pouvoir exécutif. Cette hypo-

thèse ne pouvait pas convenir à

l’État qui aurait été contraint de

conserver la charge financière

du fonctionnement du CNAPS.

Pourtant, sur le fond, la création

d’une autorité administrative

de régulation était concevable,

à condition de lui donner les

moyens d’exercer les contrôles

et de prononcer des sanctions,

à l’instar de la Commission na-

tionale de l’informatique et des

libertés (CNIL).

Faute de faire entrer le CNAPS

dans une catégorie bien iden-

tifiée, le législateur a opté pour

une qualification de « person-

ne morale de droit public »,

sans autre précision. Il est donc

permis d’en déduire qu’une

nouvelle catégorie de person-

ne publique a été créée. Elle

vient s’ajouter aux éléments

inclassables, au même titre que

la Banque de France5 et l’Auto-

rité des marchés financiers6. Le

choix opéré est surtout révé-

lateur de la grande ambiguïté

de l’État sur le sujet. D’un côté,

il est désireux de transférer la

charge financière des contrô-

les aux entreprises ; d’un autre,

il ne peut pas faire autrement

que de les associer au fonc-

tionnement de l’entité créée

sans leur en laisser le contrôle.

Un fonctionnement hybrideLa nature juridique sui generis

du CNAPS explique sans doute

largement un mode de fonc-

tionnement hydride.

Tout est fait dans la loi pour

que les payeurs ne soient pas

les décideurs. Alors que rien

n’est prévu dans la LOPPSI sur

une contribution financière

durable de l’État, les structures

nationales et locales du CNAPS

sont majoritairement compo-

sées de représentants de l’État

(art. 33-3 et 33-5). Un décret en

Conseil d’État viendra en préci-

ser les contours.

Le CNAPS est administré par

un collège composé vraisem-

blablement des directeurs

des principales administra-

tions centrales concernées

(Intérieur, Travail, Finances…),

selon l’idée que la sécurité

privée nécessite une gestion

interministérielle en raison des

risques de violation de législa-

tions multiples (travail non dé-

claré, emploi de clandestins…).

L’État peut compter sur le ren-

fort de magistrats de l’ordre ju-

diciaire et administratif, ce qui

est normal eu égard aux fonc-

tions de contrôles et aux fonc-

tions disciplinaires exercées.

Aux précédents, s’ajoutent des

personnalités qualifiées, sans

doute nommées par arrêté du

ministre de l’Intérieur. Enfin, et

surtout, la profession est repré-

sentée, mais elle est minoritaire.

Cette représentation prendra

certainement en considération

la diversité des métiers concer-

nés et leur poids économique

respectif. La surveillance et

le gardiennage constituent le

secteur le plus important en

salariés (environ 150 000) et en

chiffre d’affaires.

La discussion parlementaire a

mis en évidence quelques in-

terrogations sur la composition

du collège (lire encadré « Quid

de la composition du collège

du CNAPS ? »).

Pierre Moreau est avocat au

barreau de Paris

depuis 15 ans.

Spécialisé en droit

public, il assiste

et représente des

acteurs du secteur

public (ministères,

collectivités terri-

toriales, établisse-

ments publics,...)

comme du secteur

privé (entrepri-

ses, associations,

organisation pro-

fessionnelles,...)

devant les princi-

pales juridictions

administratives

françaises (tribu-

nal administratif,

cour administrati-

ves, conseil d’État).

Il exerce égale-

ment une activité

de conseil dans le

domaine de l’assu-

rance et de la sécu-

rité. Fondateur et

associé du cabinet

Saidji & Moreau

est également

ancien auditeur de

l’INHESJ, institut

national des

hautes études de

la sécurité et de la

Justice.

Page 44: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201144 Sécurité Privée

Le collège élit en son

sein un président. L’arithmé-

tique plaiderait en faveur de

l’élection d’une personnalité

issue de la puissance publique.

Dans ce cas, un magistrat serait

en adéquation avec les finali-

tés du CNAPS. Toutefois, la dési-

gnation d’un membre issu des

rangs de la sécurité privée ne

serait pas aberrante puisqu’ils

seront les bailleurs de fonds,

à moins qu’une personnalité

qualifiée soit privilégiée pour

sa neutralité.

Au sein du collège, une forma-

tion est dédiée aux activités de

contrôle à l’entrée dans la pro-

fession et à celui de l’exercice

de l’activité. En ce domaine, le

poids de l’État est encore plus

affirmé, la loi imposant une

majorité des trois quarts. Cette

logique est reproduite dans

les déclinaisons régionales du

CNAPS.

L’hybridation se retrouve éga-

lement à propos du recrute-

ment du personnel du CNAPS

destiné à en permettre le fonc-

tionnement quotidien. L’article

33-10 prévoit la possibilité de

recourir à des salariés soumis

aux dispositions du code du

travail, à des agents contrac-

tuels de droit public ainsi qu’à

des fonctionnaires détachés.

La cohabitation entre ces ca-

tégories de personnel, soumis

à des régimes juridiques diffé-

rents, n’est pas sans soulever

quelques réserves. Que l’on

songe seulement aux droits et

obligations des fonctionnaires

issus de la loi et à leur applica-

tion aux salariés de droit privé,

ou encore aux règles régissant

le renouvellement des contrats

à durée déterminée qui diffé-

rent en droit du travail et en

droit de la fonction publique7.

La question du financement,

pourtant centrale, est men-

tionnée de manière elliptique

à l’article 33-4 qui mentionne

« une cotisation dont le taux et

l’assiette seront fixés par la loi

de finances ». Au cours de la

discussion parlementaire, a dis-

paru l’autre ressource initiale-

ment envisagée : le produit des

pénalités financières pouvant

être infligées aux entreprises

de sécurité privée (V. infra II-B).

À cet égard, les professionnels

de la sécurité privée ont sans

doute été entendus, ils avaient

en effet souligné le caractère

aléatoire d’une telle ressource,

dont le produit n’interviendrait

que plusieurs mois, voire plu-

sieurs années

après l’installa-

tion du CNAPS.

Toutefois, leur

inquiétude de-

meure. La coti-

sation de fonc-

t i o n n e m e n t

dont ils ignorent

aujourd’hui l’as-

siette et le taux

sera-t-elle suffisante pour finan-

cer un organe de régulation

dont l’activité déconcentrée

suppose d’importants moyens

matériels et humains ? La

charge de cette contribution

sera-t-elle définitivement sup-

portée par les entreprises ou

pourront-elles la répercuter sur

le client bénéficiaire de leurs

prestations ? Au delà de ces

incertitudes, il paraît toutefois

acquis que l’État ne participera

pas, ou du moins de manière

pérenne, au fonctionnement

du CNAPS.

LE CNAPS, UN RÔLE EN DEVENIRSi la loi détermine les princi-

paux éléments constitutifs des

missions du CNAPS, leur exé-

cution demeure soumise à un

décret d’application et, surtout,

à la pratique. Sans s’attarder sur

la mission de conseil et d’as-

{Beaucoup d’incertitudes vont encore accompagner la montée en puissance du CNAPS jusqu’à son entrée en fonction, dans le courant du premier trimestre 2012.

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

Page 45: Sécurité Privée # 15

45Sécurité Privée

sistance à la profession (tradi-

tionnelle dans un ordre), qui

semble relever d’une modeste

contrepartie visant à rassurer

les entreprises, l’essentiel est

ailleurs. Le CNAPS est, avant

tout, investi d’une mission de

contrôle et d’une mission dis-

ciplinaire.

La mission de contrôleEmpruntant à la fois aux ordres

(pour le contrôle des indivi-

dus) et aux autorités indépen-

dantes (pour le contrôle des

entreprises), le nouvel article

33-2 de la loi du 12 juillet 1983

confie au CNAPS une mission

de police administrative en ma-

tière de délivrance des docu-

ments d’accès à la profession. Il

s’agit d’un contrôle a priori. De

plus, l’article 33-8 fixe le cadre

d’un contrôle a posteriori des

activités.

Les commissions régionales

héritent des compétences

jusqu’alors détenues par les

préfectures de département.

C’est à elles qu’il incombe

désormais de délivrer les

autorisations (accordées aux

entreprises), les agréments

(accordés aux dirigeants des

personnes morales) et les car-

tes professionnelles (accor-

dées aux agents). Cette étape

est cruciale tant la profession

souffre d’une image dégradée.

Or, depuis quelques années, la

puissance publique tente d’im-

poser des exigences de mora-

lité et de professionnalisme. Si

le principe est louable, le faire

appliquer est une tâche diffi-

cile8 et coûteuse pour l’État.

Ce transfert de charges sur

le CNAPS est un bouleverse-

ment majeur. Non seulement

le CNAPS devra mobiliser les

moyens humains lui permet-

tant de traiter les demandes,

mais encore il récupère toute

l’infrastructure informatique

conçue lors de la création des

cartes professionnelles dématé-

rialisées (en réalité un numéro

d’inscription au fichier DRA-

CAR), en 2009. Une fois le trans-

fert effectué, la profession aura

donc en charge l’évolution

de cette banque de données

et, évidemment, d’en financer

l’existence.

Sous un angle plus juridique,

les débats parlementaires

ont fait resurgir une question

de fond sur les liens entre le

CNAPS et les fichiers de police

(notamment celui du système

de traitement des infractions

constatées – STIC-). En effet, la

délivrance d’un agrément ou

d’une carte nécessite de véri-

fier la moralité de l’individu

et, par conséquent, son passé

judiciaire. C’est d’ailleurs sur

ce point que les préfectures

étaient les plus critiquées en

ayant des délais de réponse

jugés trop longs dès que la

personne était connue des ser-

vices de police. En tout état de

cause, la procédure relevait des

autorités policières habilitées.

La LOPPSI innove en ouvrant

la possibilité aux agents du

CNAPS de consulter les fichiers

de police, à condition d’y avoir

été habilités par le préfet de

département. Des parlementai-

res ont critiqué cette évolution

qui serait contraire à la Consti-

tution. Toutefois, le Conseil

constitutionnel, (décision du

18 mars 2003 relative à la loi de

sécurité intérieure) a admis «

qu’aucune norme constitution-

nelle ne s’oppose par principe

à l’utilisation à des fins admi-

nistratives de données nomina-

tives recueillies dans le cadre

d’activités de police judiciaire

» dès lors que ces consultations

sont assorties de garanties suffi-

santes au regard du respect des

libertés individuelles.

Le préfet de département de-

meure, quant à lui, compétent

en cas de nécessité tenant à

l’ordre public.

Le CNAPS a égale-

ment en charge les

contrôles des entre-

prises (prestataires

et services internes)

comme des agents,

sur le fondement du

nouvel article 33-8

de la loi de 1983. La

source d’inspiration

paraît avoir été, en

l’espèce, les contrôles

opérés par la CNIL. Il a

néanmoins fallu tenir

compte des spécifici-

tés des activités exer-

cées en autorisant des

contrôles 24 heures sur 24, ce

qui n’avait pas été prévu lors

du dépôt de l’amendement.

La LOPPSI donne de précieu-

ses indications sur le dérou-

lement du contrôle, même si

de nombreux aspects doivent

encore être précisés. Sans origi-

nalité, la loi énonce trois types

de contrôle : sur place, sur piè-

ce ou sur convocation. Quelle

que soit la forme du contrôle,

le CNAPS peut demander com-

munication de tous les docu-

ments nécessaires à l’accom-

plissement de sa mission, tout

support confondu, et en pren-

dre copie.

Le décret d’application devra

apporter de nombreuses préci-

sions. Parmi les plus importan-

tes, il convient encore de pré-

voir qui pourra saisir le CNAPS

afin de susciter un contrôle. À

ce titre, une saisine la plus lar-

ge possible (y compris par les

particuliers et les entreprises

concurrentes) serait souhai-

table, à condition qu’elle soit

motivée et justifiée.

De plus, la loi prévoit que les

contrôles seront opérés par les

agents du CNAPS, sans plus de

précision. Pourtant, le CNAPS

aura du personnel de différen-

tes catégories. Doit-on considé-

rer qu’ils seront interchangea-

bles et que tout agent pourra

se voir attribuer une mission

de contrôle ? Une procédure

d’habilitation s’impose afin de

garantir la fiabilité des contrô-

leurs et prévenir d’éventuels

conflits d’intérêt.

Enfin, la loi prévoit le recours

à des experts, sans plus de

précision. Or, ces experts doi-

vent présenter un minimum

de garanties. Leur situation

juridique pendant l’expertise

mérite donc d’être précisée et

leur rémunération doit être en-

visagée.

Comment fonctionnera cette entité juridique à peine qualifiée par la loi de « personne morale » ? Quels sont ses principes directeurs ? Comment exécutera-t-elle les missions qui lui ont été assignées ?

Page 46: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201146 Sécurité Privée

Dura Lex, Sed Lex

La mission disciplinaireIl s’agit d’une des innovations

majeures du texte qui rejoint

une préoccupation ancienne

de la profession.

Aux termes de l’article 33-5 de

la loi de 1983, dans chaque ré-

gion, la commission régionale

d’agrément et de contrôle est

chargée, au nom du Conseil na-

tional des activités privées de

sécurité, de prononcer les sanc-

tions prévues à l’article 33-6.

Cette dernière disposition énu-

mère les sanctions disciplinaires

pouvant être infligées : l’avertisse-

ment, le blâme, l’interdiction

d’exercice de l’activité privée

à titre temporaire pour une du-

rée qui ne peut excéder cinq

ans. Le texte prévoit également

l’instauration de pénalités fi-

nancières.

Le dispositif, qui sera précisé

par un décret d’application,

appelle plusieurs remarques.

D’une part, les sanctions disci-

plinaires sont applicables « aux

personnes physiques et morales

exerçant les activités définies

aux titres I et II (de la loi de

1983) ».

Rationae personae, les en-

treprises de sécurité privée

souhaitaient limiter le champ

d’application des sanctions

disciplinaires aux seules entre-

prises et à leurs dirigeants. Cet-

te conception « ordinale » du

CNAPS n’a pas été retenue par

le législateur, marquant ainsi la

nature administrative et étati-

que de l’organe de régulation.

D’autre part, et de manière clas-

sique, les sanctions disciplinai-

res sont graduées et le choix

de la sanction sera fonction de

la gravité des faits reprochés.

Toutefois, si l’on se reporte à

la typologie des sanctions ap-

plicables aux agents publics,

l’échelle des sanctions paraît

singulièrement courte. On

passe sans transition de l’ad-

monestation à l’interdiction,

qui si elle est limitée à cinq ans

maximum, est pourtant syno-

nyme de mort professionnelle

de l’agent ou de l’entreprise de

sécurité privée.

La référence aux obligations

déontologiques renvoie à l’éla-

boration d’un code de déon-

tologie par le Conseil national

des activités privées de sécurité

(art. 33-2-2°), dont c’est la mis-

sion constituante.

Le contenu de ce code, approu-

vé par décret en Conseil d’État,

sera sans doute inspiré de co-

des de déontologie régissant

des professions voisines. On

pense, par exemple, au code de

déontologie de la police muni-

cipale lui-même directement

calqué sur le code de déonto-

logie policière. Néanmoins, dès

lors qu’il ne s’applique pas aux

seuls agents mais également

aux entreprises de sécurité

privée, il devra comporter un

corps de règles se rapportant

à la loyauté des pratiques com-

merciales et à la concurrence.

1 F. Ocqueteau, Les défis de la sécurité privée, L’Harmattan 1997, 183 p.2 Interventions des députés Ciotti et Batho, 16 déc. 2010.3 Interventions des sénateurs Boumedienne-Thiery et Mézard, 19 janv. 2011.4 R. Chapus,, Droit administratif général, Tome 1, 15e éd., 2001, Montchrestien, p. 183.5 CE, 22 mars 2000, n° 203854, Synd. national autonome du personnel de la 6 Banque de France :

JurisData n° 2000-060155.6 L. n° 2003-706 de sécurité financière du 1er août 2003.7 J. Chorin, Le nouveau Code du travail et les personnes publiques employant des personnels de

droit privé : JCP S 2010, 1463.8 C. Tarlet et P. Moreau, Contribution à l’étude de la loi relative à la prévention de la délinquance :

la professionnalisation et la moralisation des entreprises de sécurité privée : JCP A 2007, 2137.9 Ce qui excluait, par exemple, les organes de formation.

Dura Lex, Sed Lex

{Quid de la composition du collège du CNAPS ? Certains s’interrogeaient sur la place des services internes

bien que celle-ci ne pose en réalité aucune difficulté, ces

derniers étant visés par la loi. En revanche, et dès lors que

le choix était fait de demeurer dans le périmètre de la loi

de 19839 , fallait-il intégrer les clients et les salariés ? Concer-

nant les clients, leur mise à l’écart est totalement justifiée. Il

eut été inconcevable de mettre en cause l’impartialité d’un

organe de contrôle et de sanction. Pas plus que les clients

des professions réglementées ne participent aux ordres

professionnels, ceux de la sécurité privée ne doivent parti-

ciper au CNAPS. L’introduction de logiques commerciales

aurait pu lui être rapidement fatale. La question des salariés

est plus délicate. En effet, ils sont explicitement concernés

par le texte (délivrance de la carte professionnelle, soumis-

sion au code de déontologie). Cependant, le législateur a

préféré considérer, à juste titre, qu’un organe de régulation

n’est pas une structure de négociation paritaire. De ce

fait, il a opté pour une participation dans un cadre plus

souple puisque « toute proposition (du CNAPS) relative aux

conditions de travail des agents de sécurité privée est préa-

lablement soumise à la concertation avec les organisations

syndicales de salariés et d’employeurs ».

Page 47: Sécurité Privée # 15

47Sécurité Privée

VidéoprotectionCAHIER SPÉCIAL RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC L’AN2V, ASSOCIATION NATIONALE DE LA VIDÉOPROTECTION

VIDÉOPROTECTION

Quelles évolutions technologiques majeures en 2011 ?

CAHIER SPÉCIAL

Page 48: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201148 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

ourtant, incontourna-

ble lorsqu’on souhaite

dépasser les 2 Méga-

pixels, l’IP a mis 10 ans

pour arriver à 25% du marché

et souffre encore d’une cer-

taine complexité. Mais pour

autant l’analogique permet

d’atteindre ces 2 Mégapixels

grâce « aux HDCCTV qui sont

intéressantes tant en termes de

qualité d’image que d’un point

de vue économique » indique

Michel Eynaud, journaliste spé-

cialiste de la sécurité électroni-

que. L’apparition de

DSP (Digital Signal Processor)

semble aussi très prometteur,

en IP comme en analogique.

Son intégration pour l’analyse

vidéo intelligente (AVI) et pour

une meilleure qualité d’image,

ferait économiser beaucoup de

bande passante et de capacité

d’enregistrement. Grâce à l’AVI,

la détection de sabotage et de

dérèglement sont presque des

standards et le développement

de la vision nocturne en infra-

rouge est assez encourageant.

A CHAQUE SITUATION TYPE, UNE SOLUTIONLes caméras extérieures re-

présentant 80% de marché,

la particularité même de la

vidéoprotection réside dans

le fait d’avoir une caméra qui

puisse s’adapter à la lumière,

avec une même qualité d’ima-

ge, quel que soit le moment de

la journée. Par ailleurs, « il faut

privilégier les caméras mobi-

les à fort zoom qui permettent

de mieux répondre au besoin

d’identification » rappelle Pascal

Bouvignies, directeur de clien-

tèle grands comptes, Bosch. Si

ce constructeur vend 32 000

caméras sur le territoire na-

tional, c’est sans doute parce

que leurs applications sont

très organisées et structurées.

Chaque solution correspond

Quelles évolutions technologiques majeures en 2011 ?

VIDÉOPROTECTION

PBien que la

technologie

avance à un

rythme effréné,

paradoxalement

le débat IP ou

analogique semble

loin d’être clos. 2011

sera-t-elle l’année

de la révolution

technologique

en matière de

vidéoprotection ?

Éclairage.

à une situation précise. « Il est

primordial de calculer les an-

gles de vision de façon à savoir

exactement ce que prend l’ob-

jectif. » développe Pascal Bou-

vignies. Aussi, pour toute scène

urbaine, qualifiée de complexe

et animée, Bosch préconise du

4Mb/s pour du 4CIF, 8Mb/s pour

du 720p et 12Mb/s pour du Full

HD 1080. Mais que l’utilisateur

se rassure, car même si on par-

le de HD depuis deux ans, un

« bon 4CIF », avec un zoom x36,

permet de faire de l’identifica-

tion à 100 mètres… Parce que

c’est au client final de choisir,

en fonction de ses besoins, sa

caméra mobile. Ce construc-

teur a choisi, pour 2011, de ne

pas faire de différence entre le

prix de la HD et de la SD !

VOIR À 360°GRÂCE À L’OPTIQUE PANOMORPHIQUELa lecture ou relecture d’une

vidéosurveillance fait émer-

Page 49: Sécurité Privée # 15

49Sécurité Privée

ger des questions récurrentes.

Ainsi, que se passe-t-il derrière

une personne filmée dans un

hall d’entrée ? « Il est important

d’avoir, sur un site, une vue à

360°, l’objectif étant d’éviter les

angles morts et de pouvoir effec-

tuer une reconnaissance à l’aide

de zooms numériques » détaille

Betty Fort, responsable com-

merciale, Fujifilm. La solution

réside dans l’optique panomor-

phique qui permet de tout voir

grâce à une image elliptique à

360°. La particularité de cette

optique ? L’Obtention de 2

mégapixels au centre du verre

mais aussi sur les bords de l’el-

lipse pour des zooms au centre

et sur l’extrémité de l’image.

Son plus ? Elle s’adapte sur de

nombreuses caméras de vidéo-

surveillance de monture CS

à vrais capteurs 1/3 de pouce.

Pour plus de confort, plusieurs

constructeurs ont déjà intégré

une interface de lecture et de

relecture consultable sur le site

d’Immervision.com dans leurs

enregistreurs numériques. Si

cette optique ne remplacera

en aucun cas des optiques à

très fort zoom qui sont déjà po-

sitionnées à des endroits stra-

tégiques, elle permet une vue

d’ensemble, sans rien perdre...

VERS DES APPLICATIONS EMBARQUÉES À L’INTÉRIEUR DES PRODUITSLes méthodes traditionnelles

ont leurs limites. Ainsi, Dans les

CSU (Centre de Surveillance

Urbain), l’attention du vidéo-

surveillant diminue de 50%

au bout de 20 minutes ! De

plus, globalement, les systè-

mes sont assez inefficaces en

cas d’incident, soit parce que

l’information arrive trop tard,

soit parce que l’information

pertinente est difficile à retrou-

ver. Aujourd’hui, trois axes de

développement permettent de

pallier à ces inconvénients. Ob-

tenir des remontées automati-

ques d’alarmes vidéo en temps

réel, de manière plus précise et

efficace, disposer de fonctions

d’analyse et de recherche auto-

matique d’informations de ma-

nière plus performante, et enfin

réaliser des traitements statisti-

ques pour détecter les compor-

tements à surveiller et remonter

efficacement des alarmes. Des

solutions qu’apporte l’Axis

Camera Application Platform

(ACAP).

Le principe : une zone a été li-

bérée à l’intérieur de la caméra

pour y entrer des algorithmes

spécifiques permettant la dé-

tection, le comptage, l’iden-

tification, dans l’objectif de

fournir à l’utilisateur final des

produits adaptés à ses besoins,

sur le plan matériel et logiciel;

ces applications étant déve-

loppées par des partenaires

appelés Application Develop-

ment Partners. « Axis Commu-

nications prépare le lancement

d’une nouvelle plateforme en-

core plus puissante et entrevoit

un développement croissant

des applications embarquées

à l’intérieur des produits. Petit à

petit, la caméra devrait se trans-

former en un capteur externe

associé à une fonction vidéo.»

livre Patrick Tennevin, respon-

sable des alliances partenaires

de développement – Europe

du Sud, Axis Communication.

Ainsi, il sera possible de trai-

ter l’information directement

au niveau de la caméra pour

optimiser la pertinence des

informations. Ces solutions

permettront, notamment dans

le cadre des petites villes, d’in-

vestir ailleurs que dans les opé-

rateurs. Plus encore de deman-

der aux opérateurs des grandes

villes de travailler sur des mis-

sions beaucoup plus précises

dans le futur...

PALLIER À L’INSUFFISANCE DE L’ÉCLAIRAGEReprendre la généralisation

de la vision de nuit par des

capteurs de plus en plus per-

formants et par des systèmes

externes LEDs à l’éclairage est

désormais réalisable grâce au

capteur Exview. Lorsque l’éclai-

rage est insuffisant, les infrarou-

ges sont l’une des solutions,

mais il y en a d’autres… Celle

d’aujourd’hui est un dôme mo-

torisé équipé d’infrarouges, hy-

bride, ouvert et intégrable, qui

possède un DSP de chez Texas

Instruments. Doté d’un zoom

puissant x26, d’infrarouges à

longue portée, il est étanche

car conçu pour une utilisa-

tion extérieure. « Les LEDs sont

adaptatives, aussi quand l’an-

gle de la caméra dévie, ils chan-

gent d’angle pour s’adapter au

champ de vision de la caméra. »

explique Laurent Scetbon, Aas-

set Security.

Ce produit possède un capteur

très sensible et a une fonction-

nalité intéressante qui permet

de remonter au-dessus de la

ligne d’horizon, afin d’obtenir

quelques degrés supplémen-

taires et donc avoir un résultat,

par exemple en haut d’un esca-

lier. Travaillant de façon étroite

avec le constructeur HiKVision,

Aasset Security a fait modifier

le produit pour rajouter des

masques polygonaux, plus

adaptés, faciles à mettre en œu-

vre et visuellement très agréa-

bles. De plus, la mise en place

du dôme ne nécessite pas de

changer de support. « Connec-

table en analogique, vidéo plus

télémétrie, ou en IP, cette solution

permet les connexions mobiles.

Aasset Security fournit

it l’i f ti d li ti b é t i é é i é d’i f g h

UN RESPONSABLE DE PROJET DE VIDÉOPROTECTION DIGNE DE CE NOM DOIT ÊTRE APTE À RÉPONDRE SÉRIEUSEMENT ET EN PROFONDEUR AUX SIX NOTIONS SUIVANTES

Page 50: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201150 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

gratuitement des appli-

cations pour différents types de

mobiles: BlackBerry, Windows

Mobile, iPhone et Android. Il est

ouvert, Onvif et multi-protocole »

confirme Laurent Scetbon.

HD SUR COAX, L’ANALOGIQUE ÉVOLUE !Le signal n’étant pas compressé

avant transmission, sur coax, il

n’y a aucun effet sur la latence,

contrairement au réseau IP. Une

alliance s’est donc formée pour

promouvoir la Haute Définition

sur câble coaxial. La guerre en-

tre la HD CCTV coaxiale et l’IP

n’aura pourtant pas lieu, car on

trouve, sur les mêmes cartes,

des solutions hybrides avec de

l’Ethernet Gigabit et par-des-

sus une carte-fille qui intègre

du coax HD. Les fabricants de

chipsets révolutionnent par

ailleurs la gestion des flux et

l’encodage vidéo. « Vidéo IP a

fait le choix de travailler sur le

format RAW initial avant com-

pression » lance Patrick Paoli.

« Nous gérons 16 et bientôt 64

flux simultanés ; en 2011, nous

pourrons gérer de l’encodage

1080p en 60 images par se-

conde. » Hybride AVC ou SVC,

Vidéo IP est aussi compatible

avec tout autre codec existant

ou à venir. Le système program-

mable à volonté et entièrement

ouvert, intègre sur le chipset,

des puces ONVIF, PSIA... « En

2011, Vidéo IP crée un firmware

sur un mobile DVR avec 4 entrées

avec un chipset génération 2010,

- 16 flux- avec un simple ATOM

n270 (IPC) » annonce Patrick

Paoli. Le Scalable Video Coding

(SVC), norme de compression

vidéo développée par UIT-T et

l’ISO « permet d’économiser

30% sur l’enregistrement SVC

versus AVC, 40% sur le stream

(le flux) SVC versus AVC ».

Développer prioritairement une

plateforme mobile ou murale

multi-hybride sous linux (vidéo

et photo RAW pour identifica-

tion, affichage RAW sur le ré-

seau, caméras analogiques SD

ou HDcctv et reprise des flux

caméras IP) est aujourd’hui la

priorité de Vidéo IP.

Vision à 360°AVEC BETTY FORT, RESPONSABLE COMMERCIALE, FUJIFILM

« Nous sommes dans un hall

d’entrée. Que se passe-t-il der-

rière cette personne ? » Ce sont

souvent des questions récurren-

tes lors de la lecture (ou la relec-

ture) d’une vidéosurveillance.

Aussi est-il important d’avoir,

sur un site, une vue d’ensemble,

une vue à 360°, l’objectif étant

d’éviter les angles morts et de

pouvoir effectuer une recon-

naissance à l’aide de zooms nu-

mériques et grâce à un champ

de vision extrêmement large.

TOUT VOIR AUTOUR DE VOUS…La solution réside dans l’op-

tique panomorphique : vous

pouvez voir tout autour de vous

sans jamais manquer une infor-

mation, grâce à une image ellip-

tique à 360°. La particularité de

cette optique est de diffuser 2

méga pixels au centre du verre

mais aussi sur les bords de l’el-

lipse pour des zooms au centre

et sur l’extrémité de l’image.

Cette optique s’adapte sur de

nombreuses caméras de vidéo-

surveillance de monture CS à

vrais capteurs 1/3 pouce.

Une interface de lecture et de

relecture se trouve sur le site

d’Immervision (immervision.

com). Pour plus de confort, plu-

sieurs constructeurs ont déjà

intégré ce système dans leurs

enregistreurs numériques.

DÉMONSTRATIONIl est possible, depuis l’image

source, d’effectuer des zooms

dans l’image, de choisir ses an-

gles de vues, d’avoir une visuali-

sation à 360°, de sélectionner et

d’aller directement chercher ce

qu’on souhaite voir. La sélection

s’effectue dans une fenêtre et il

est possible d’ouvrir un nombre

infini de fenêtres. Il est toute-

fois important de préciser que

cette optique ne remplacera

en aucun cas des optiques à

très fort zoom qui sont déjà po-

sitionnées à des endroits straté-

giques. Mais cette solution per-

met une vue d’ensemble, sans

rien perdre...

Page 51: Sécurité Privée # 15

51Sécurité Privée

Dans les CSU, l’attention du vi-

déosurveillant diminue de 50%

au bout de 20 minutes ! De plus,

globalement, les systèmes sont

assez inefficaces en cas d’inci-

dent, soit parce que l’informa-

tion arrive trop tard, soit parce

que l’information pertinente est

difficile à retrouver.

TROIS NOUVEAUX AXES DE DÉVE-LOPPEMENTA l’aune de ce constat, Axis

Communications propose trois

axes de développement pour

pallier ces faiblesses : obtenir

des remontées automatiques

d’alarmes vidéo en temps réel,

de manière plus précise et ef-

ficace ; disposer de fonctions

d’analyse et de recherche auto-

matique d’informations de ma-

nière plus performante ; réaliser

des traitements statistiques pour

détecter les comportements à

surveiller et remonter efficace-

ment des alarmes.

VERS LE DÉVELOPPEMENT CROISSANT DES APPLICATIONS EMBARQUÉESAxis Communications vient de

lancer ACAP (Axis Camera Ap-

plication Platform). Comment

ça marche ? Une zone a été li-

bérée à l’intérieur de la caméra

pour y entrer des algorithmes

spécifiques permettant la dé-

tection, le comptage, l’identifi-

cation, afin de fournir à l’utilisa-

teur final des produits adaptés à

ses besoins.

Axis Communications prépare

le lancement d’une nouvelle

plateforme plus puissante et en-

trevoit un développement crois-

sant des applications embar-

quées à l’intérieur des produits.

Petit à petit, la caméra devrait

se transformer en un capteur

externe associé à une fonction

vidéo. Il sera alors possible de

traiter l’information directe-

ment au niveau de la caméra

pour optimiser la pertinence

des informations et permettre,

notamment dans le cadre des

Analyse vidéo et intelligence embarquée urbaineAVEC PATRICK TENNEVIN, RESPONSABLE DES ALLIANCES PARTENAIRES DE DÉVELOPPEMENTEUROPE DU SUD, AXIS COMMUNICATIONS

villes, d’investir ailleurs que

dans les opérateurs ou deman-

der aux opérateurs de travailler

sur des missions beaucoup plus

précises dans le futur...

Page 52: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201152 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Sécurité Privée. A l’aune de vo-tre expérience, quelle est votre vision du marché français ? Olivier Mai. Ce qui me gêne sur

le marché français, c’est le peu

de crédit de qualité accordé à

une installation de sécurité : la

notion de budget emporte 80%

de la décision. Dans un pays

où se positionnent des distribu-

teurs en provenance de l’Asie

et du Moyen-Orient, la finalité

exacte d’une installation dite

de « sécurité » et fiable se perd.

C’est ce que nous que nous

souhaitons changer sur ce mar-

ché.

SP. Comment voyez-vous évoluer le marché dans les 5 prochaines années ?OM. Depuis plusieurs année,

force est de constater l’émer-

gence de la vidéosurveillance

urbaine. Autre tendance émer-

gente : la télésurveillance. Des

problèmes de réseaux subsis-

tent en France, ne permettant

pas de piloter à distance un

site industriel en vue de rem-

placer, de soulager le gardien-

nage humain. Il faut que les

réseaux puissent transmettre

plus qu’une image afin de dis-

poser d’une vue d’ensemble

sur un site ; or, ce n’est pas le

cas aujourd’hui. Tout porte à

croire que, d’ici 5 ans, l’évolu-

tion des réseaux permettra de

transmettre des datas (comme

c’est déjà le cas) mais aussi des

images. Geutebrück intervient

sur ce marché : nous sommes

partenaires d’opérateurs de té-

lésurveillance comme le sont

ESI et HORUS. Nous travaillons

principalement pour des

grands sites : SNCF, La Poste, la

Banque de France. Ce sont des

solutions que nos clients indus-

triels commencent à regarder

SP. Concernant les produits, quels sont les grandes tendan-ces que vous voyez émerger ? OM. La technologie h264 et les

caméras mégapixels. Ces der-

nières vont nous amener des

Du haut de ses 40

ans d’existence,

Geutebrück se

positionne comme le

plus ancien prestataire

de solutions de

vidéosurveillance.

Au-delà de cette

longue expérience,

l’entreprise allemande

peut se prévaloir

d’une expertise

justifiée qui lui

permet de proposer

des solutions de

vidéoprotection

à la pointe du

progrès. Quelles

sont aujourd’hui les

ambitions du groupe

sur le marché français

Réponses avec

Olivier Mai, gérant de

Geutebrück France.

images de qualité. Ceci étant,

le marché français va devoir

intégrer qu’une bonne qualité

d’images nocturnes, s’accom-

pagne d’un éclairage adapté.

Le full IP, une révolution du

monde informatique, apporte

quant à lui, une technologie

différente, et des nouveaux ac-

teurs dans la vidéosurveillan-

ce. Je citerai les opérateurs

informatiques tels que Sisco,

Compaq et les opérateurs de

réseau comme Orange, SFR qui

arrivent dans ce métier avec

un très haut niveau de tech-

nologie. Rappelons que grâce

aux réseaux informatiques et

leur connectivité à Internet, ces

technologies permettent une

décentralisation de la prise

de décision, l’envoi d’infor-

mations, et la consultation des

enregistrements partout dans

le monde.

SP. Quels sont les enjeux liés à l’émergence de ces nouvelles technologies ?OM. Un des enjeux est sans

doute la fondation d’une

nouvelle image de la vidéo-

protection. En effet, cette der-

nière ne devra plus être vécue

comme un système répressif

de contrôle car grâce aux nou-

velles technologies, elle permet

aujourd’hui d’analyser les pro-

cess industriels, de les fiabiliser

et de dédouaner bien souvent

le personnel en termes de res-

ponsabilité. Il y a là un marché

à creuser, des nouveaux outils

à proposer.

SP. Comment vous positionnez-vous par rapport à vos concur-rents? OM. Nonobstant des produits

de haute technologie (lire en-

cadré : L’Hybride ne suffit plus,

le futur sera Omnibride) et la

maitrise technique adéquate,

notre prérogative est d’offrir

une mise en service ajoutée.

Des solutions en ligne de mireINTERVIEW

Page 53: Sécurité Privée # 15

53Sécurité Privée

{ASSOCIATIONASSOSSOCIATCIATIONIONNATIONALE DE LANNAATIONALE DE LLAAVIDÉOPROTECTIONVVIDÉDÉOPROOPROTECTT IONON

AN2VAAAAAAAANNNNNNNNNN22222222VVVVVVV

LE PREMIER GUIDE DE RÉFÉRENCE DE LA VIDÉOPROTECTION !

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Nous sommes l’un des rares

acteurs de la vidéosurveillance

à avoir un service technique

fourni, offrant des installations

clés en main. Nous effectuons

95% des mises en service ! Une

autre de nos forces réside dans

la compatibilité ascendante

de nos produits sur au moins

10 ans. Toute nouvelle techno-

logie mise sur le marché par

Geutebruck France s’intègre

aux anciennes technologies

déjà installées chez le client.

SP. Quelle est votre principale am-bition sur le marché français ? OM. D’ouvrir d’ici 3 à 5 ans, 2

agences supplémentaires pour

avoir un vrai maillage national

tout en maitrisant notre crois-

sance afin qu’elle respecte la

philosophie de notre société.

Notre objectif est de garder

une clientèle finale fidèle, et de

travailler avec des installateurs

plus partenaires qu’opérateurs

au coût par coût.

L’Hybride ne suffit plus, le futur sera OmnibrideLe plus d’Omnibride : avec l’introduction de nouveaux logiciels de commande et de paramétrage,

une connexion permanente est établit entre des signaux analogiques et divers signaux vidéo nu-

mériques. Ainsi, tous les procédés standardisés (M-JPeg, H264), et ceux optimisés pour la vidéosur-

veillance (MPEG4CCTV, H264CCTV) sont disponibles dans un seul et unique appareil. Compatible

avec de multiples normes, la nouvelle version du logiciel offre la possibilité de raccorder des camé-

ras IP selon la norme ONVIF.

À la tête de 4 agences et 12

personnes réparties sur le

territoire national, Olivier Mai est gérant de Geutebruck

France et en charge des

Dom-Tom. Sous sa direction,

la société été nominée au

rang de fournisseur privilé-

gié d’Areva et a gagné un

portfolio de références de

renommée internationale.

Page 54: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201154 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Eyevis a présenté au salon ISE

2011 de nouveaux modèles

de moniteurs de grande taille

à cadre métallique rigide et

extra fin et pourvus d’un rétro-

éclairage direct par LED pour

une meilleure uniformité des

images affichées. Les modèles

EYE-LCD5500-USN-LHD de 55

pouces (140 cm) de diagonale

en Full HD et EYE-LCD6000-

SN de 60 pouces (152 cm) en

résolution WXGA (1366x768)

autorisent des espacements mi-

nimes entre 2 écrans juxtapo-

sés de seulement 5,7 mm et 6,5

mm respectivement, lors des

assemblages en murs d’ima-

ges. Ces moniteurs peuvent

être montés sur une structure

permettant la maintenance

par l’avant sans démonter les

écrans adjacents.

Par ailleurs, Eyevis est à l’ori-

gine d’une nouvelle technolo-

gie eStreaming de transmission

sur réseaux IP de signaux vidéo

compressés selon un format

propriétaire eJPEG entre des

encodeurs et des décodeurs,

de façon à former une matrice

virtuelle en optimisant l’usage

de la bande passante dispo-

nible sur un réseau de qualité

standard, dans des conditions

de temps réel et de latence très

réduite.

À l’afficheNous mettons

l’accent ce trimestre

sur les nouveautés

dans le domaine

de l’affichage

destinées aux CSU,

ainsi que sur un

nouveau système

d’alimentation

et sur certaines

caméras bien

adaptées aux

applications

urbaines.

Les nouveautés du trimestre pour la vidéoprotection urbaine

Matrox, qui possède une gamme de cartes graphiques de hautes

performances dédiées à la vidéosurveillance, a présenté au salon

ISE 2011 une nouvelle technologie Mura MPX de mur d’images

collaboratif, à base de cartes contrôleur d’entrées/sorties PCI

Express 2.0 x16 capables de capturer 4 entrées Full HD 1080p sur

une entrée à bande passante de 64 Gb/s et de simultanément

contrôler 4 moniteurs de jusqu’à 2048x1080, en totale fluidité et

avec la qualité RGB888. Les entrées numériques aussi bien que

analogiques (via des cartes d’entrées) sont supportées (HD, DVI,

RGB/VGA, composantes, S-Vidéo et composite).

Pour une alimentation saineSlat complète son offre de

vidéoprotection urbaine avec

le système ASV d’alimentation

électrique sans interruption

pour filmer et enregistrer

24h/24 quoi qu’il arrive. Cette

alimentation s’intègre très fa-

cilement dans une installation

nouvelle ou existante, en pou-

vant être rapidement installée

dans une chambre de tirage ou

une armoire de rue, sur un mur

ou un mât). Lors d’une cou-

pure d’électricité, la durée de

l’autonomie en mode secours

sera fonction du niveau de sé-

curité exigé pour le point vidéo,

généralement de 1/4h à 4h. En

plus de la fonction secours,

l’alimentation ASV filtre les

micro-coupures et protège les

équipements (caméras, enregis-

treurs...) contre la foudre et la

malveillance. Elle est intero-

pérable avec la majorité des

systèmes (caméras, encodeurs,

enregistreurs, convertisseurs de

fibre et transmissions sans fil...),

et peut communiquer en temps

réel avec les superviseurs via

Internet.

PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ

Page 55: Sécurité Privée # 15

55Sécurité Privée

Question de positionChez Vista, la gamme VIPS de

systèmes à positionnement

rapide et rotation continue sur

360° est désormais disponible

en caissons gris ou noir, tout

en étant accompagnée d’un

vaste ensemble d’accessoires

de montage. Ces caméras à

haute sensibilité intègrent des

illuminateurs infrarouges de

longue portée pour opérer

jusqu’à 120 mètres dans l’obs-

curité la plus totale. Le modèle

VIPS18D possède un capteur

à haute sensibilité de 1/3», une

résolution de 480 lignes et un

zoom optique de 18x lumi-

neux pour des performances

optimales en basses lumières

et pour les scènes éclairées en

infrarouge. Le modèle VIPS35D

à 540 lignes TV est équipé d’un

zoom optique de 35x privilé-

giant les longues distances.

Les deux modèles permettent

de programmer jusqu’à 220

pré-positions et 4 tours. Ils

acceptent une télémétrie multi-

protocoles via les principaux

DVRs et matrices.

Les nouvelles solutions inté-

grées à positionnement rapides

de Samsung sont destinées

aussi bien à des conditions

d’exploitation exigeantes, grâce

à la grande robustesse des

mécaniques et des moteurs des

tourelles de positionnement,

qu’à des installations simples

et rapides, grâce à l’intégration

de la caméra, de l’objectif, du

caisson et de la tourelle de

pivotement et basculement

en un ensemble tout-en-un. Le

modèle SCU-9051 intègre une

caméra thermique permettant

de détecter les objets et les

personnes jusqu’à une distance

de 1 km, et la caméra n’a be-

soin que d’un différentiel de

température de 0,08°C entre un

objet et son fond pour produire

des images nettes. Le SCU-2370

intègre une caméra jour/nuit

avec zoom optique 37x, zoom

numérique 12x, et DSP W5 pour

des traitements d’amélioration

d’image, dont la stabilisation

numérique d’image DIS.

Chez Septam, les nouveaux

VS482W Z35 de Luxsar sont des

dômes extérieurs PTZ en vrai

jour/nuit, équipés d’une stabili-

sation d’image et d’un système

de contre-jour Wide Dynamic

les rendant bien adaptés à la

vidéosurveillance urbaine. Ils

possèdent un zoom optique 35x

et une résolution de 650 lignes,

et peuvent mémoriser 8 tours et

256 pré-positions, accessibles à

la vitesse de 90°/s avec retour-

nement automatique d’image.

Acti met en avant l’efficacité

des images des caméras TCM-

5311 obtenues lors des appli-

cations de vidéosurveillance

urbaine. Ces caméras à capteur

CCD de 1,3 Mp, qui demandent

à être équipées d’une optique

de qualité, fournissent alors

un niveau élevé de détails en

conditions de basses lumières

et de rapidité des objets. Les

numéros d’immatriculation des

véhicules peuvent ainsi être

reconnus même de nuit à forte

distance. La résolution permet

également un champ plus large

pour un même niveau de détail

que des caméras classiques,

et moins de caméras sont

nécessaires, pour une bande

passante plus réduite.

Page 56: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201156 Sécurité Privée

En pratiqueEn pratique

ntreprendre, c’est agir

pour construire une

profession respectable

et respectée. L’USP ac-

compagne les futurs entrepre-

neurs dans leurs démarches

et vous guide pour ne négliger

aucune étape.

Depuis quelques temps, vous

pensez à créer votre propre

entreprise de surveillance et

gardiennage, de transport de

fonds ou de protection physi-

que des personnes. Avant de

vous lancer, il est important de

se documenter : vérifiez que

vous respectez les conditions

d’exercice ; consultez les textes

de loi qualifiant le secteur ; infor-

mez-vous sur le secteur auprès

des organisations profession-

nelles, des magazines spéciali-

sés sur le secteur ; rencontrez

des professionnels déjà instal-

lés. Ils pourront vous parler de

leur expérience, de leurs diffi-

cultés et des erreurs à ne pas

commettre.

CHOISIR LE SECTEUR D’ACTIVITÉ, PRÉCISÉMENTLe code APE (activité princi-

pale exercée) des activités de

sécurité privée est le 80.10Z.

Selon la définition de l’INSEE,

«un secteur d’activité regroupe

des entreprises de fabrication,

de commerce ou de service qui

ont la même activité principale

(au-delà de la nomenclature

économique considérée)».

Créer une entreprise de sécurité privéeTOUT SAVOIR POUR…

E

De l’idée à l’émission

de la première

facture, tout ce qu’il

faut connaître pour

créer une entreprise

dans les meilleures

conditions.

PAR STÉPHANIE MACEDO AVEC LE PARTENARIAT DE L’APCE, AGENCE

POUR LA CRÉATION D’ENTREPRISE

STRUCTUREZ VOS IDÉES, DÉFINISSEZ VOTRE PROJETCette étape est primordiale

pour faire le point en amont en-

tre votre idée, votre motivation

et vos compétences afin de dé-

terminer la pertinence de votre

projet.

La chambre du commerce et

d’industrie a mis en place des

réunions d’information géné-

rale sur la création d’entreprise

portant sur la méthodologie

générale du projet de création

pour les créateurs d’entreprise

peu avancés dans leur projet, la

participation est gratuite.

Il est important de vous poser

les bonnes questions.

Pour cela, l’APCE a mis à dispo-

sition des futurs entrepreneurs

le guide « Valider son idée de

création d’entreprise » et a créé

un espace sur leur site internet

dédié à leurs projets afin de les

aider dans les différentes étapes

de la création d’entreprise.

N’HÉSITEZ PAS À CONSULTER DES EXPERTSVotre projet maintenant défini,

consultez des professionnels

tels que les experts compta-

bles et les avocats. Ils vous per-

mettront de choisir la structure

adéquate (SARL, SA, …) et vous

apporterons des conseils utiles

tout au long de la création.

Ils peuvent également effectuer

en votre nom l’ensemble des

démarches de dépôt et d’imma-

triculation de votre entreprise.

Une prestation peu coûteuse et

judicieuse puisqu’elle vous évi-

tera « d’oublier » des démarches

ou de commettre des erreurs

qui peuvent avoir des consé-

quences fâcheuses.

L’externalisation de ces dé-

marches permet également au

Page 57: Sécurité Privée # 15

57Sécurité Privée

{créateur de se concentrer sur

son cœur d’activité et sur le dé-

veloppement commercial de

son entité.

BUSINESS MODEL ET BUSINESS PLANIl existe souvent une confusion

entre le business model et le bu-

siness plan. En effet, ce sont deux

outils différents.

Également appelé modèle éco-

nomique, le business model dé-

fini la stratégie globale de l’en-

treprise. C’est une représentation

qui révèle comment la valeur est

générée, rémunérée et partagée.

Chesbrough et Rosenbloom dé-

crivent ses 6 fonctions :

1. Articuler la proposition de valeur

2. Identifier un segment de marché

3. Définir la structure de la chaî-

ne de valeur dans l’entreprise

4. Spécifier les mécanismes de

génération de revenus

5. Définir la position de l’entre-

prise dans la chaîne de valeur

externe

6. Formuler une stratégie concur-

rentielle

Le business plan est le résumé

de la stratégie d’entreprise. Il est

effectué avant la création afin de

définir et vérifier la rentabilité du

projet

C’est un outil essentiel pour

contrôler et orienter le développe-

ment et la croissance de votre en-

treprise. Il démontre la motivation

du futur entrepreneur et permet

de montrer son sérieux auprès de

ses partenaires économiques.

L’ordre des experts comptables

met à disposition du créateur un

modèle de business plan ainsi que

des modèles d’état prévisionnels

et une proposition d’organisation

administrative et comptable.

UNE AVENTURE EN SOLO OU AVEC UN OU PLUSIEURS ASSOCIÉS ?Déterminer la structure juridique

la plus appropriée est une étape

fondamentale. La première ques-

tion qui se pose est : voulez-vous

travailler seul ou en collabora-

tion avec d’autres personnes ?

Si vous souhaitez vous lancer

seul dans l’aventure, deux pos-

sibilités s’offrent à vous : l’en-

treprise individuelle ; l’EURL,

entreprise unipersonnelle à

responsabilité limitée ; la SASU,

société par actions simplifiée

unipersonnelle.

Si vous souhaitez faire cette

aventure à plusieurs : la SARL,

société à responsabilité limité ;

la SA, société anonyme ; la SAS,

société par actions simplifiée ; la

SNC, société en nom collectif.

L’APCE met à disposition des

futurs entrepreneurs un compa-

rateur sur les types d’entreprises

ainsi qu’une aide pour effectuer

votre choix.

STATUT SOCIAL DU DIRIGEANT ET STATUTS DE L’ENTREPRISELa couverture sociale du créa-

teur doit être bien réfléchie, cel-

le-ci dépends de son statut social

au sein de l’entreprise. D’autre

part, les statuts définissent la

forme juridique de votre entre-

prise dès le moment où vous

avez opté d’être une « personne

morale ».

Le statut du créateur d’entreprise

diffère selon : le statut juridique

de l’entreprise et sa situation au

sein de l’entreprise (capital dis-

ponible, part de responsabilité

assumée sur les biens personnels,

présence ou non d’autres asso-

ciés, régime matrimonial…).

Si le dirigeant de l’entreprise

est salarié, il bénéficie alors de

la protection sociale des sala-

riés, dans les mêmes conditions

que ces derniers. Et notamment

d’une retraite complémentaire

Arrco et Agirc s’il est cadre.

S’il n’est pas salarié, il relève d’un

régime de protection sociale des

indépendants (RSI)

Les statuts de l’entreprise per-

mettent d’arrêter les règles de

fonctionnement d’une société

et vont déterminer vos rapports

avec vos futurs associés. La ré-

daction des statuts est un acte

qui va régir la vie de l’entreprise

et celle de son dirigeant. Les

conséquences juridiques, fisca-

les et sociales peuvent être très

ennuyeuses si la rédaction est

mal effectuée.

Il est fortement conseillé de faire

appel à un professionnel du droit

pour les écrire. D’autant plus

qu’une modification ultérieure

des statuts fera l’objet d’une

décision extraordinaire. « Les

statuts ne peuvent être modifiés, à

défaut de clause contraire, que par

l’accord unanime des associés »

selon l’article 1836 du Code Civil

(le code de commerce a prévu,

pour les sociétés commerciales,

des conditions de majorités dis-

tinctes selon la société en cau-

se). Ne prenez pas le risque de

compléter des statuts-type que

vous aurez trouvés sur internet !

LES AIDES À LA CRÉATIONDe nombreuses aides publiques

à la création d’entreprise existent,

des aides de l’État, des collectivités

territoriales, voire des aides spécifi-

ques à une région ou à un dépar-

tement.

Selon votre secteur d’activité, votre

région, les aides varient. Pour

cela, l’APCE a mis en place un

outil de recherche des aides à la

création.

Pour aller plus loinQuelques sites très utiles pour

vous aider sur le long chemin

de la création d’entreprise :

APCE

agence pour la création

d’entreprise : www.apce.com

INSEE institut national de la statistique

et des études économiques :

www.insee.fr

Préfecture de Police de Paris www.prefecturedepolice.inte-

rieur.gouv.fr

Ordre des experts-comptableswww.experts-comptables.com

Entreprise Créationle site des experts-comptables

sur la création d’entreprise :

www.entreprisecreation.com

Conseil national des Barreauxwww.cnb.avocat.fr

Conseil supérieur du notariat www.notaires.fr

Environnement juridique, formation, droit social, management, création, gestion et transmission d’entreprises… Le nouveau site de l’USP propose des contenus pratiques pour faciliter la vie des dirigeants et salariés d’entreprises de sécurité privée.

www.usp-securite.org

Page 58: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201158 Sécurité Privée

Page 59: Sécurité Privée # 15

59Sécurité Privée

CosmopolitisCosmopolitis

lors que la catastrophe

japonaise n’a pas enco-

re livré tous ses ensei-

gnements, la majorité

des Etats membres de l’Union

européenne se dit pour la mise

en place de tests de résistan-

ces volontaires qui devraient

être organisés par l’UE sur les

143 réacteurs actifs sur les ter-

ritoires des pays membres. Le

ministre français en charge du

dossier, Eric Besson, souhaite

que ces tests soient calqués sur

ceux de troisième génération

adoptés en novembre dernier

par les Autorités de sûreté nu-

cléaire des pays d’Europe de

l’Ouest (WENRA). Ils devraient

ainsi reposer sur un socle précis

comprenant quatre critères : le

risque d’inondation, le risque

sismique, le risque lié à la perte

de refroidissement et l’analyse

des mesures limitant les

conséquences d’un accident.

D’ores et déjà, Paris a annoncé

qu’un audit de l’ensemble de

son parc nucléaire allait avoir

lieu. Eric Besson a annoncé

que la France était prête à ap-

porter à ses partenaires euro-

péens son expertise dans le

domaine.

VERS DES TESTS DE RÉSISTANCE OBLIGATOIRESLe commissaire à l’Energie de

l’UE, Günther Oettinger s’est

prononcé pour l’adoption de

normes de sécurité communes

aux Etats membres de l’Union.

Selon lui, « les tests de sécurité

des centrales et des réacteurs

décidés par les pays européens

sont une étape, mais ils ne

seront pas suffisants ». Pour le

commissaire Oettinger, «L’Union

doit se doter de normes de sécuri-

té communes qui tiennent compte

des facteurs naturels et des fac-

teurs technologiques ». L’objec-

tif est dans un premier temps

de procéder à des tests de ré-

sistance volontaires. Sur la base

de ces résultats, il est prévu de

renforcer la législation euro-

péenne sur la sécurité nucléai-

re lors de sa révision program-

mée en 2014. Côté allemand, le

ministre de l’Economie, Rainer

Brüderle, a insisté sur l’impor-

tance pour ces tests d’être

«obligatoires ». En novembre,

la Commission européenne

avait déjà fait un premier pas

vers l’uniformisation des nor-

mes relatives au nucléaire, en

proposant une directive sur les

Bruxelles veut revoir les normesSÛRETÉ NUCLÉAIRE

A

Plus de 90 millions de personnes dans le monde

vivent dans un rayon de 30 km autour d’une

centrale nucléaire… 25 ans après la catastrophe

de Tchernobyl, l’accident de Fukushima incite

les Etats membres de l’Union européenne à

se pencher sur la mise en place de normes de

sécurité communes…

Page 60: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201160 Sécurité Privée

normes de sûreté pour le stoc-

kage du combustible usé pro-

venant des centrales nucléaires

et des déchets radioactifs issus

du secteur médical et de la re-

cherche. Il s’agit d’adopter les

normes les plus contraignantes

des pays possédant l’énergie

nucléaire. Rappelons que selon

l’étude de la revue scientifi-

que britannique Nature, plus

de 90 millions de personnes

dans le monde vivent dans un

rayon de 30 km autour d’une

centrale nucléaire. Cette proxi-

mité immédiate concerne en

tout 16 millions d’Américains,

près de 10 millions de Chinois

et d’Allemands, 5 millions de

Français, plus de 2 millions de

Belges et de Suisses…

A travers la catastrophe de Fukushima se pose la question de

la prévention des risques majeurs. On peut classer ce risque en

deux catégories : le risque naturel (inondation, séisme etc.), la

tempête de 1999 qui a provoqué l’inondation de la centrale du

Blayais en est un exemple, et le risque technologique (Deepwater

Horizon dans le golfe du Mexique en 2010 et le déversement

massif de boues rouges après la rupture d’un réservoir de l’usine

d’aluminium d’Ajka en Hongrie). En France, les plans d’inter-

vention définis par des textes nationaux (Plans prévention des

risques technologiques et naturels) et départementaux (Plan

particulier d’intervention, …) permettent de prévenir les risques

majeurs et réglementent les conditions d’interventions en cas

d’occurrence d’un accident. Certains pays, souvent pour des rai-

sons économiques, sont longtemps restés trop peu sensibles à la

nécessité d’imposer des plans de secours en adéquation avec les

risques encourus. Pour pallier ce manque et se prémunir d’une

catastrophe, les industriels tendent à appliquer de plus en plus

les normes internationales (ISO, EN…).

Le commentaire de Jérôme MundenDIRECTEUR HSE, GROUPE GEOS

PIRATERIE MARITIME

Les armateurs lorgnent la sécurité privée La piraterie maritime est un phénomène d’actualité qui bouleverse le commerce mon-

dial. Deux événements récents illustrent l’intérêt des Etats et des armateurs face à cette

problématique.

Le 11 avril dernier, la commu-

nauté internationale a adopté

à l’unanimité la résolution 1976

du Conseil de sécurité des Na-

tions Unies sur la poursuite et

l’incarcération des pirates so-

maliens. Cette résolution com-

ble le vide juridique prévalant

jusque-là dans ce domaine. A la

même période, une conférence

internationale sur la piraterie

maritime s’est déroulée les 18

et 19 avril derniers, à Dubaï.

Dans ce cadre, le secrétaire

général de l’Onu a appelé à

une réponse globale à la pira-

terie qui constitue un véritable

fléau pour le monde maritime.

Le bilan publié par le Bureau

maritime international (BMI)

établit un nouveau record pour

le premier trimestre 2011. 142 at-

taques pirates ont eu lieu, dont

97 dans l’océan Indien, contre

« seulement » 35 attaques en

2010.

VERS LE RECOURS À DES SOCIÉTÉS PRIVÉESPour tenter de faire rapidement

face à cette menace les arma-

teurs français qui étaient jusqu’à

récemment hostiles au recours

à des sociétés privées, commen-

cent à faire accompagner leurs

navires battants pavillons étran-

gers par des équipes armées. En

effet, si certains bateaux bat-tants

pavillons français peuvent béné-

ficier de la protection d’équipes

de militaires embarqués, ils ne

sont néanmoins pas autorisés à

accueillir à bord du personnel

armé privé, le problème restant

entier pour les pavillons dont les

Etats n’ont pas pris de disposi-

tion militaire particu-lière.

DES OBSTACLES RÉGLEMENTAIRESLe marché de la sécurité mari-

time privée se caractérise par

un contexte réglementaire com-

plexe. Si plusieurs pays euro-

péens proposent des équipes de

militaires embarqués, une majo-

rité de pays anglo-saxons favori-

sent le recours à des prestataires

privés. En France cependant, les

acteurs se heurtent aux obsta-

cles réglementaires de la loi de

2003, relative à la répression de

l’activité des mercenaires et des

lois de 1983 réglementant les ac-

tivités de sécurité privée.

Sur ce marché très concurren-

tiel, le risque de voir apparaître

des acteurs opportunistes et peu

scrupuleux n’est pas négligea-

ble. De fait, si l’emploi de la force

par les sociétés privées, répond à

un besoin urgent, des questions

d’éthique et de responsabilités

se posent, particulièrement en

cas de perte humaine. Pour limi-

ter les errements, il est indispen-

sable pour les armateurs de met-

tre en place des accords avec

les Etats du pavillon dans le but

d’encadrer strictement l’usage

de la force et de le limiter aux

cas de légitime défense.

CosmopolitisCosmopolitis

Page 61: Sécurité Privée # 15

61Sécurité Privée

{ESPIONNAGE INDUSTRIEL

Le gouvernement japonais va aider les entreprises à se défendre

Lorsqu’une entreprise se rend

compte qu’elle a été victime

d’un acte d’espionnage indus-

triel, sa réflexion sur la marche à

suivre n’est pas simple. Elle s’ins-

crit dans un environnement où

les marchés et les clients réa-

gissent. De plus, les plaintes et

les enquêtes dans des sociétés,

dont les savoirs ont une haute

valeur ajoutée, ne sont pas tou-

jours les bienvenues. C’est par-

ti-culièrement le cas au Japon.

Aujourd’hui, les procès pour

espionnage industriel sont ins-

truits en public. L’audience de-

vient donc un endroit à haut

risque où les secrets de l’entre-

prise sont dévoilés.

UNE PROCÉDURE SPÉCIALE À HUIS CLOSC’est en partant de ce constat

que le législateur japonais a

décidé de copier le modèle

sud-coréen, où ce type d’affaire

est traité dans le cadre d’une

procédure spéciale à huis clos.

Les brevets sont désignés par

des lettres pour les nommer,

rendant plus difficile un traçage

précis des axes de recherche

des entreprises. Depuis 2003 et

la première loi sur la Prévention

de la concurrence déloyale, le

Japon n’a cessé de renforcer

son dispositif législatif aggravant,

en 2006 et en 2009, les peines

encourues (10 ans de prison et

10 millions de yens d’amende).

Selon les derniers chiffres, 281

des 1 479 compagnies indus-

trielles japonaises, soit 19 %

d’entre elles, auraient été victi-

mes ces cinq dernières années

d’espionnage industriel. Lors de

la prochaine session de la Diète,

les législateurs devraient, sans

mal, adopter le nouveau texte.

Une fois cette réforme passée,

le nombre de cas d’espionnage

industriel présenté devant les

tribunaux devrait connaître une

forte augmentation.

INDISCRÉTION TRÈS NET

Quand EADS intéresse les diplomates américains, selon WikiLeaks

D’après des câbles diploma-

tiques américains révélés par

WikiLeaks, (le site Web lanceur

d’alerte) et transmis à l’agen-

ce Reuters, des responsables

d’EADS se sont confiés auprès

de diplomates américains sur

les tensions franco-allemandes

survenues au sein du groupe

d’aé-rospatiale et de défense

de 2005 à 2009. Ces mémos

éclairent d’un jour nouveau les

remous politiques qui ont agité

EADS, dans une phase sensible

de son histoire, notamment vis-

à-vis du pacte d’actionnaires

destiné, à l’origine, à limiter l’in-

fluence de l’Etat français.

UN «MANIAQUE DÉVORÉ PAR L’AMBITION»Un de ces actionnaires, Arnaud

ITALIE

Le parlement italien décrète le patriotisme économique

Alors que le français Lactalis

voulait racheter le groupe italien

Parmalat, le parlement italien

a adopté un décret qui permet

la protection des entreprises

stratégiques de tentatives de

rachats étrangères. Lactalis dé-

tient aujourd’hui 29 % du grou-

pe italien et voulait en prendre

le contrôle lors de l’assemblée

générale prévue mi-avril.

Parmalat, grâce au soutien gou-

vernemental, a pu la reporter à

l’été. Le groupe compte recevoir

l’appui de ses compatriotes, Fer-

rero par exemple. La banque

Intesa San Paolo qui détient 2,4

% de Parmalat doit réunir un

consortium à capitaux auquel

pourrait se joindre Clessidra.

Cette réaction du gouverne-

ment italien fait suite aux offen-

sives par LVMH sur le joaillier

Bulgari et d’EDF sur Edisson.

Page 62: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201162 Sécurité Privée

Lagardère, élément clé du pre-

mier groupe européen d’aéros-

pa-tiale, a confié d’ailleurs lors

d’un déjeuner en 2005 à l’am-

bassadeur des Etats-Unis : « Chirac

fiche en l’air tout ce qu’il touche ».

L’équipe d’EADS a été aussi

sondée par les diplomates amé-

ricains au moment où sa filiale

Airbus, en rivalité avec Boeing,

traversait une crise liée aux re-

tards de l’A380. Noël Forgeard,

à l’époque codirecteur d’EADS

est décrit par des res-ponsables

allemands de ce même groupe

comme un «maniaque dévoré

par l’ambition». Si la plupart des

câbles concernent des contacts

avec EADS en Allemagne, le

consul des Etats-Unis à Toulou-

se, fief d’Airbus, n’est pas épar-

gné. Ses conversations avec des

sous-traitants de l’avionneur

sont aussi rapportées.

UN DIRIGEANT ESPION ?Dans un câble de 2008, le consul

mentionnait ainsi une rumeur

courant parmi les salariés d’Air-

bus, étayée d’aucune preuve et

assortie d’aucun commentaire,

selon laquelle l’un des diri-

geants de l’avionneur serait un

«espion». Le mémo présentait

ce type de rumeur comme révé-

lateur d’une ambiance délétère

au sein du groupe...

Les câbles Wikileaks ne sont pas

à prendre pour argent comptant.

En effet, si certains sont tout à

fait authentiques, il est de noto-

riété publique dans beaucoup

d’agences de renseigne-ment

dans le monde, qu’une manipu-

lation n’est pas impossible dans

ce genre de cas. En clair, une in-

toxication est toujours plausible

avec des «fuites».

CONTREFAÇON

Les médicaments font recette en Italie

Les saisies de médicaments

contrefaits sont de plus en plus

importantes en Italie.

Entre 2005 et 2008, les douanes

avaient pu en intercepter 136

000, ce chiffre passe à 1 593 000

pour la période 2008-2009. En

février dernier, un coup de filet à

Milan a permis de saisir 360 000

médicaments de ce type. L’es-

sentiel de ce marché se consti-

tue, comme dans d’autres pays

européens, par le biais d’internet.

Les Italiens sont, avec les Espa-

gnols et les Allemands, les plus

présents, à la recherche de prix

attractifs. Selon un sondage réa-

lisé par l’AIFA (Agence italienne

des médicaments), 40 % des Ita-

liens trouvent qu’il est normal

d’acheter ses médica-ments

en ligne. Mais, seulement 19 %

d’entre eux savent qu’il est il-

légal d’acheter ces produits en

dehors des pharmacies.

« CRIME PHARMACEUTIQUE »Selon la même étude, 1% des

Italiens ont acheté des médica-

ments par des réseaux illégaux,

statistique nettement inférieure

aux autres pays européens.

L’AIFA collabore en perma-

nence avec la police et les

douanes pour enrayer le phéno-

mène. La révision de la directive

euro-péenne 2001/83 s’inspire

d’ailleurs fortement du droit

italien pour combattre le fléau.

La con-vention Medicrime du

Conseil de l’Europe, introduit la

notion de « crime pharmaceu-

tique » et permettra de fournir

aux polices les nouveaux ins-

truments scientifiques nécessai-

res. Le marché français résiste

encore bien au médicament

contrefait, grâce à la traçabilité

de ceux-ci, mais aussi grâce au

système de remboursement

qui permet de maintenir à un

prix bas de nombreux médica-

ments.

J.M.Weston, l’un des fabricants

français de chaussures de luxe

a réussi à faire fermer une

usine cantonaise qui fabriquait

300 fausses « Weston » chaque

semaine. Le bottier a mis en

place toute une stratégie pour

mettre fin à cette concurrence

illicite. Les services douaniers

français et allemands, la police

chinoise et des informateurs

spécialisés sur place ont

permis de suivre les empreintes

des souliers contrefaits. Sur

place, les policiers chinois ont

pu saisir 3 700 paires prêtes

à l’expédition ainsi que des

moules destinés à graver sur

le cuir la marque de Weston.

Dans cette bataille, la société

limousine a reçu le soutien de

l’Union des fabricants (Unifab)

qui sera également présente

dans le procès qui va suivre.

FRANCE

Weston gagne en grande pompe

MEXIQUE

La Pemex en bute aux narcotrafi-quantsDeux techniciens de la compa-

gnie pétrolière publique Pemex

ont été assassinés et jetés dans

un fossé à côté du champ de

gaz naturel d’Arcos. Selon la

police, les deux hommes ont

été battus à mort, une façon

de faire souvent utilisée par

les narcotrafiquants pour faire

régner la terreur et gêner le

développement du pays.

CosmopolitisCosmopolitis

Page 63: Sécurité Privée # 15

63Sécurité Privée

Selon un rapport commandé

par le gouvernement britan-

nique à Detica, le Proche et le

Moyen orient avec l’Egypte, les

Emirats arabes unis, le Qatar et

l’Arabie saoudite, deviendraient

des régions très agressives en

termes de cybercriminalité.

PROCHE/MOYEN-ORIENT

Les nouveaux paradis de la cybercriminalité ?

Les installations de l’italien

Agip ont été attaquées à Clou-

gh Creek par les rebelles. Le

Mou-vement pour l’émancipa-

tion du delta du Niger (Mend),

groupe armé nigérian actif

dans la région pétrolifère du

sud du Nigeria, a prévenu qu’il

allait concentrer sa stratégie

sur des at-taques simultanées

contre les installations pétroliè-

res du pays. Il entend aussi viser

les quartiers d’affaires de la

capitale Abuja et de Lagos.

NIGERIA

Le Mend s’en prend au pétrolier Agip

Le député UMP Bernard Ca-

rayon, spécialiste de l’intelligen-

ce économique, a demandé,

suite au piratage des systèmes

d’informations de Bercy, un

audit immédiat des systèmes

d’informa-tions de l’ensemble

des administrations publiques.

FRANCE

Piratage de Bercy

RUSSIE

Les rendez-vous internationaux cibles du terrorisme

L’attentat qui a tué 35 person-

nes, en blessant 168 autres, a

été préparé pour faire le plus de

victimes possible. L’aéroport at-

taqué, Domodedovo, est le plus

fréquenté de Russie (22 mil-

lions de passagers par an) et

dessert, en plus des lignes inter-

nationales, les destinations pour

le Caucase. Les deux derniers

attentats aériens qui remontent

à 2004 avaient été perpétrés

contre des avions devant s’y

poser. L’heure de l’explosion et

l’endroit de retrait de bagages

ont éga-lement été choisis pour

faire un carnage. La Place Rou-

ge était également visée pour le

31 décembre par un autre com-

mando terroriste qui a péri en

préparant sa bombe. Selon l’en-

quête, les terroristes ont voulu

tuer un maximum de non-russes

lors de l’attentat suicide. Le Pré-

sident Medvedev a déploré le

manque d’application des me-

sures anti-terroristes qui avaient

été prévues après les attentats

contre le métro de Moscou en

mars 2010. Mais cette fois-ci, des

sanctions ont été prises et qua-

tre hauts responsables ont été

démis de leurs fonctions, dont

le directeur des transports du

ministère de l’Intérieur en char-

ge du district fédéral central.

UNE SITUATION SÉCURITAIRE DÉGRADÉE Alors qu’un ressortissant français

a été assassiné à l’hôtel Marriott

de Tbilissi et que huit person-

nes, dont l’un des principaux

chefs mafieux de Stavropol, ont

été tuées par un groupe adverse,

le niveau d’alerte pour la région

du Caucase a encore augmenté.

Si ces éléments ne sont bien sûr

pas liés, ils donnent un instan-

tané d’une situation sécuritaire

dégradée des deux côtés de la

chaîne montagneuse. Elle attire

l’attention des agences de sécu-

rité et des entreprises étrangè-

res qui doivent se rendre dans

la région pour préparer les jeux

olympiques d’Hiver de 2014 à

Sotchi, mais aussi le grand prix

de Formule 1 dans la même

ville. Autre rendez-vous majeur

pour la Russie, l’organisation de

la coupe du Monde de Football

en 2018. Autant d’événements

sportifs et médiatiques deman-

dant aux autorités de résoudre

les questions de sécurité dans

un pays, qui contrairement aux

légendes, n’a jamais été expert

en lutte anti-terroriste. Selon nos

sources à Moscou, la menace

terroriste internationale contre

les futurs événements est jugée

par le service fédéral de sécu-

rité de la Fédération de Russie

(FSB) comme « très probable ».

Selon les résultats de l’enquête

menée par l’Ico, l’équivalent de

la Cnil au Royaume-Uni, 40%

des sujets de Sa Majesté ne sé-

curiseraient pas leurs réseaux

wifi domestiques, laissant

les « portes » de leurs postes

informatiques et smartphones

ouvertes. 16% d’entre eux

seraient pleinement conscients

d’utiliser un réseau non-sé-

curisé. Un comportement qui

effraie les auto-rités britanni-

ques et les entreprises dont les

collaborateurs transportent

chez eux des données profes-

sionnelles.

ROYAUME-UNI

2 britanniques sur 5 ne sécurisent pas leur connexion wifi

Un ressortissant chinois a été

arrêté à Pékin par les doua-

nes chinoises. Employé de la

compagnie de trading suisse

Glencore, spécialisée dans

le secteur de l’énergie, il est

accusé d’évasion fiscale. L’en-

quête des douanes porte en

particulier sur le chargement

d’un cargo de 100 000 tonnes

importé par Glencore en 2010.

CHINE

Le suisse Glencore visé par le fisc

Page 64: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201164 Sécurité Privée

Lu pour vousLu pour vous

Prenez un homicide, par

exemple celui d’un employé

du Commissariat à l’Energie

Atomique – et quel employé !

– ajoutez un groupuscule éco-

terroriste, des agents troubles,

une femme trahie, un père

inquiet pour sa fille unique,

des policiers du Quai des Orfè-

vres, une grande patronne, des

journalistes, des politiciens en

campagne – tout cela se passe

entre les deux tours des élec-

tions présidentielles – l’avenir

stratégique et financier de

l’industrie nucléaire française,

Dominique Manotti et DOA,

et vous obtenez une véritable

affaire d’état… Ou presque.

Comme toujours, toute ressem-

blance avec des personnes

existant ou ayant existé est

évidemment fortuite...

A lire d’urgence !

En France, aujourd’hui, les

impôts sont beaucoup plus

lourds que dans les autres pays

européens alors que l’écono-

mie stagne. L’État dépense mal

notre argent.

La fiscalité, qui est à l’ori-

gine des Parlements, est l’acte

politique par excellence. En

finançant les dépenses essen-

tielles, elle est au cœur des

choix collectifs tout en étant

un déterminant fondamental

de la liberté individuelle.

Quelle politique de finances

publiques et quelle réforme

fiscale faut-il conduire en

urgence pour relancer l’emploi

et assurer l’équité entre tous les

contribuables ? Christian Saint-

Étienne répond à cette ques-

tion de façon directe et précise,

en intégrant et dépassant les

principaux plans de réforme de

la fiscalité actuellement propo-

sés. Livre de référence, L’État et

votre argent rend accessible le

débat central de la prochaine

élection présidentielle.

MODÈLE ÉCONOMIQUEL’état et votre argent. Les vrais enjeux de la fiscalitéCHRISTIAN SAINT-ETIENNE, FRANÇOIS BOURIN EDITEUR

15 septembre 2008. La chute de

Lehman Brothers fait vaciller

le monde de la finance. Mais

pas uniquement. Une onde de

choc se propage à l’économie

réelle. En quelques jours, Solic

et ses 90 salariés sont frappés

de plein fouet.

PME spécialisée dans le

recrutement et le conseil en

ressources humaines, la société

voit son activité s’effondrer.

C’est le quotidien haletant et

authentique d’une entreprise

sur le point de périr que relate

Nicolas Doucerain, jeune pré-

sident de Solic. À la manière

d’un carnet intime, il nous

dit tout des souffrances, de la

culpabilité et du sentiment

d’impuissance qui l’accom-

pagnent. Rien n’est caché

non plus des solidarités et des

engagements qui, par-delà les

désillusions, ont permis à Solic

de survivre et, finalement, de se

rétablir.

Une radiographie inédite de

la crise économique telle que

l’ont vécue et la vivent encore

de nombreuses PME.

VIBRANT, POIGNANTMa petite entreprise a connu la criseNICOLAS DOUCERAIN, FRANÇOIS BOURIN EDITEUR

Piatzszek et Cinna composent

un polar noir, tendu, magnifi-

que et désespéré, en une fiction

bien ancrée dans la réalité.

Serge est un flic français,

chargé par sa hiérarchie de

collaborer avec la police cam-

bodgienne dans sa traque des

pédophiles. Lourd, massif, aima-

ble comme une porte de pri-

son, il est au Cambodge pour

observer et écrire des rapports.

Il enquête donc, avec l’aide de

Varanat, un lieutenant de Ph-

nom Penh qui est aussi coiffeur

(un salaire de flic ne nourrit

pas son homme !), sur ces

Français qui viennent consom-

mer de la chair fraîche et bon

marché. Mais les rapports, Serge,

ce n’est pas vraiment son truc.

Pour lui, si ces pédophiles sont

des tordus, des dégueulasses, la

lie de l’humanité, ils ne peuvent

sévir que grâce à des réseaux.

Alors, il met ses grosses mains

et ses grands pieds dans le

plat. Et il semblerait bien que

ce plat nauséabond se mijote

dans certaines cuisines de la

respectable bourgeoisie qui, en

plus de prostituer les enfants,

n’hésite pas à en faire le trafic

grassement monnayé…

LA BD

Fête des mortsUN RÉCIT DE STÉPHANE PIATZSZEK, DESSIN D’OLIVIER CINNA, FUTUROPOLIS

UNE BOMBE !

L’honorable sociétéDOMINIQUE MANOTTI ET DOA, “SÉRIE NOIRE” GALLIMARD

Page 65: Sécurité Privée # 15

65Sécurité Privée

{À ma droite, Gilles-William Gold-

nadel, célèbre avocat pénaliste,

auteur d’essais bénéficiant

d’une reconnaissance intellec-

tuelle et médiatique, ami de

Benyamin Netanyahou, invité

personnel de Nicolas Sarkozy

lors du voyage de ce dernier en

Israël en juin 2008, est un hom-

me engagé.

À ma gauche, Pascal Boniface,

géopolitologue faisant auto-

rité, auteur d’une quarantaine

d’ouvrages ayant pour thème

les relations internationales, les

questions nucléaires et de dé-

sarmement, les rapports de force

entre les puissances, ou encore

la politique étrangère française

est, lui aussi, très connu pour ses

convictions ; il publie de nom-

breux articles dans des revues

internationales de géopolitique

CATCH RHÉTORIQUE

Sans concessionsCONVERSATIONS AVEC PASCAL BONIFACE ET GILLES WILLIAM GOLDNADEL, EDITIONS DAVID REINHARC

et intervient ré-

gulièrement dans

les médias, qu’ils

soient nationaux

ou internationaux,

écrits ou audiovi-

suels.

Les deux intellec-

tuels sont à l’oppo-

sé sur l’échiquier

politique mais

cette différence,

loin de léser le dé-

bat, l’enrichit. Car il

s’agit là de renouer

un dialogue dans

une commune exi-

gence de vérité.

Ce livre conjugue,

sur des terrains minés et pas-

sionnés, une analyse géopoliti-

que clinique et complète, sans

chercher pour autant à éviter la

polémique, motivée par la seule

nécessité de mieux compren-

dre des questions qui sont la clé

de notre stabilité.

Livre écrit à quatre mains par

deux intellectuels engagés dont

la « prise de bec » exigeante res-

te un échange réalisé dans une

reconnaissance mutuelle.

Le catch rhétorique est ouvert

mais il a ses règles. Tous les

coups sont permis mais pas

celui d’aborder des sujets sen-

sibles avec des faux semblants.

Pascal Boniface et Gilles-

William Goldnadel, aux posi-

tions antagoniques, ont accepté

d’entamer un dialogue sans

concessions. Même si leurs posi-

tions sont irréductibles en bien

des points, ils croient nécessaire

de confronter leurs arguments

et leurs points de vue respectifs.

Au terme de cette rencontre, le

lecteur repart avec l’idée qu’il

est encore possible de renouer

le fil d’un vrai dialogue, même

s’il ne s’agit pas de réaliser un

accord parfait.

D’homme à homme, ils parlent

de sujets qui peuvent fâcher

tout en cherchant ensemble,

non pas à en découdre mais à

partager un même désir de vé-

rité, au-delà de la violence de

l’idéologie.

Malgré la profondeur de leurs

divergences, ce dialogue est

une surprise : comme dans la

théorie des ensembles, leurs

avis divergent, certes, mais se

croisent aussi, parfois dans le

même temps.

Pascal Boniface, géopolitologe,

est Directeur de l’Institut de

relations internationales et stra-

tégiques (IRIS) et enseignant à

l’Institut d’Études européennes

de l’Université Paris VIII.

Gilles-William Goldnadel, cé-

lèbre avocat pénaliste, est le

président-fondateur de Avocats

sans Frontières et le président

de l’Association France-Israël. Il

vient d’être élu triomphalement

au CRIF (Conseil représentatif

des Institutions Juives de France).

Alors que la tension semble

redescendre à Bahreïn après

un mois de manifestations

dans la capitale, l’intervention

d’une force conjointe saou-

dienne et émiratie a rappelé

que ce royaume se trouve au

centre d’enjeux régionaux plus

vastes. Derrière la nécessaire

refondation des relations entre

la famille royale et les habitants

de Bahreïn, le golfe Arabo-

persique est le théâtre d’une

lutte d’influence opposant les

monarchies sunnites, regrou-

pées au sein du Conseil de

coopération des États du Golfe,

à l’Iran. La montée en puissan-

ce de Téhéran et ses ambitions

régionales constitue en effet

une source de préoccupation,

partagée par les États-Unis et

l’Alliance atlantique.

Devant le risque de voir les

logiques de radicalisation

prendre le dessus, des réformes

politiques à Bahreïn s’avèrent

plus que jamais nécessaires et

le meilleur moyen de limiter

l’influence iranienne auprès

des populations chiites, à Ba-

hreïn mais aussi dans les autres

monarchies du Golfe.

GÉOPOLITIQUERapport spécial Bahreïn : un confetti au centre des luttes d’influence dans le golfe Arabo-persiqueANTONIN TISSERON, CHERCHEUR ASSOCIÉ À L’INSTITUT THOMAS MORE, INSTITUT THOMAS MORE

Page 66: Sécurité Privée # 15

{ MARS / MAI 201166 Sécurité Privée

Le besoin de sécurité est une

aspiration inhérente à l’être

humain que l’on retrouve dans

toutes les sociétés. C’est l’exi-

gence première des peuples à

l’égard de leurs gouvernants.

La fin de la Guerre froide et la

mondialisation ont fortement

transformé la donne et les ins-

titutions françaises de défense

et de sécurité ont été réformées

en conséquence.

Ce numéro fait le point sur

les réponses qui ont été prises

pour combattre le terrorisme, la

cybercriminalité et pour préser-

ver l’outil industriel, ainsi que

sur les débats qu’elles suscitent.

Face aux actions terroristes,

la France, comme la plupart

des pays européens mais

contrairement aux États-Unis, a

choisi d’apporter une réponse

judiciaire et non pas militaire.

Dans ces affaires, le recours à

certaines procédures suscite

cependant des questions au

regard des libertés.

La place de l’Internet exige

aussi d’apporter une riposte à

la cybercriminalité, de même

que la défense de l’appareil

industriel commande de

définir une véritable politique

d’intelligence économique.

En matière de sécurité, l’éva-

luation du risque est centrale,

ce qui pose aussi la question

d’une utilisation appropriée du

principe de précaution.

ÉTATIQUE

État et sécuritéPHILIPPE TRONQUOY (SOUS LA DIR. DE), COLLECTION CAHIERS FRANÇAIS N° 360, LA DOCUMENTATION FRANÇAISE

Le PCA (Plan de Continuité

d’Activité) est une pièce

indispensable de la gestion des

risques auxquels sont expo-

sées les entreprises dans un

contexte où elles doivent être

préparées à tout type de crises

afin d’en limiter les impacts

économiques, juridiques et

médiatiques.

Cet ouvrage, qui comprend de

nombreux modèles, grilles et ta-

bleaux prêts à l’emploi, a pour

objectif de guider les entrepri-

ses dans la réalisation du PCA

qui sera le mieux adapté à leur

taille, à leur domaine d’activité

et aux risques qu’elles peuvent

encourir.

PRAGMATIQUERéaliser le plan de continuité d’activité de son entreprise P.C.A guide opérationnelOLYMPE CAVALLARI ET OLIVIER HASSID, EDITIONS MAXIMA

Etudes et rapports mettent

de plus en plus en exergue

le lien entre la performance

économique et la performance

sociale sur le long terme. Pour

ces raisons, les entreprises

commencent à remettre au

cœur de leurs préoccupations,

la santé et le bien-vivre de leurs

collaborateurs, premiers contri-

buteurs de cette performance.

L’ouvrage proposent un pano-

rama des notions de « santé

et de bien-vivre au travail »,

tant sous ses aspects légaux et

réglementaires que pratiques.

EMPIRIQUESanté et bien-vivre au travail: 100 réponses à 100 questionsLAURENCE BRETON-KUENY ET ROSELINE DESGROUX, AFNOR EDITIONS

Sommet de Copenhague,

tremblement de terre en Haïti,

exposition universelle de Shan-

ghai, crise financière grecque,

Coupe du monde de football

en Afrique du Sud : quelles

sont les mutations à l’œuvre sur

la scène internationale et les

nouveaux rapports stratégiques

induits par ces événements ?

Une synthèse complète de

la situation géopolitique de

l’année : enjeux politiques, éco-

nomiques, sociaux, diplomati-

ques, militaires et stratégiques

; analyses régionales détaillées

; principales statistiques dé-

mographiques, économiques,

sociales et militaires par pays.

Ouvrage de référence en

géopolitique, L’Année stratégi-

que 2011 donne les clés pour

comprendre les tensions et les

enjeux de l’actualité internatio-

nale, ainsi que les défis à venir.

RELATIONS INTERNATIONALESL’Année stratégique 2011SOUS LA DIRECTION DE PASCAL BONIFACE, IRIS/ARMAND COLIN

Lu pour vousLu pour vous

Page 67: Sécurité Privée # 15

67Sécurité Privée

Licence professionnelle Securite des biens et des personnes

Notre objectif : former l’encadrement opérationnel des services de sécurité-sureté, des donneurs d’ordre et des prestataires de sécurité privée

Nos engagements : Accompagner la réussiteConcilier les enjeux individuels et collectifsAnticiper et accompagner les changementsFavoriser l’acquisition de compétences transversalesFaciliter l’insertion professionnelle

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Une PEDAGOGIE qui privilégie la pratique : études de cas, visites sur sites, cours et séminaires assurés par des cadres dirigeants de la sécurité privée et des universitaires.

Une ORGANISATION compatible avec l’exercice d’une activité professionnelle : cours 2 jours par semaine de fin septembre à juin.

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Université Paris Descartes - Service Commun de Formation Continue45, rue des Saints-Pères - 75006 Paris

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{ MARS / MAI 201168 Sécurité Privée