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TOUT UN PROGRAMME ECOS p.20 PAROLE DE CHERCHEURS Anthropologie p.4 ACTIONS CNRS FICHE UMI : LFCA p.10 n.05 - Août 2019 Sciences Amérique du Sud

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Page 1: Sciences Amérique du Sud...consacré au programme ECOS, dédié à financer des projets de mobi-lité des chercheurs entre la France et l’Amérique du Sud. Le premier semestre 2019

TOUT UN PROGRAMMEECOS p.20

PAROLE DE CHERCHEURS Anthropologie p.4

ACTIONS CNRSFICHE UMI :LFCA p.10

n.05 - Août 2019

Sciences Amérique du Sud

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www.cnrsrio.org

Le site du bureau

CNRS en Amérique

du Sud

Programme ECOS : Un programme pour la mobilté des chercheurs | AMERIQUE DU SUD

TOUT UN PROGRAMME20

EDITORIAL2

Nouveaux enjeux de la «religion des orisha» | BRÉSIL

PAROLE DE CHERCHEURS4

ÉVÉNEMENTS

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30

22Les 80 ans du CNRS à Santiago du Chili | CHILI

«Swing the Brain», quand la musique fait swinguer vos neurones | BRÉSIL

Assises Franco-Colombiennes de l’ESRI-COLIFRI 2019 | COLOMBIE

Fiche UMI : LFCA | CHILI

LIA IFUP : Institut Franco-Uruguayen de Physique | URUGUAY

ACTIONS CNRS10

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Entretien avec Olivier Fudym, directeur du bureau du CNRS de Rio | AMERIQUE DU SUD

LUMIÈRE SUR...16

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ditions, on ne peut que se réjouir que les chercheurs inscrivent le plus souvent leurs collaborations scientifiques dans la durée et la confiance mutuelle, en dépit des aléas politiques et économiques conjoncturels.

C’est ainsi que, dans la rubrique « Parole de Chercheurs », Stefania Capone évoque les nouveaux enjeux de la religion des Orishas et étu-die les phénomènes de transnationalisation qui s’y développent.

Dans le cadre des Actions CNRS, nous nous intéressons aux horizons lointains, avec la présentation du Laboratoire de Recherche Interna-tional (IRL, ex UMI) Franco-Chilien d’Astronomie (LFCA) qui travaille sur des thèmes aussi variés que le trou noir central de notre galaxie, la naissance et la mort des étoiles ou encore les planètes en formation. Mais aussi aux échelles atomiques avec l’Institut Franco-Uruguayen de Physique.

Lumière sur… est décliné sous la forme d’un entretien pour évoquer le rôle d’un bureau à l’étranger tel que le nôtre. Tout un programme est consacré au programme ECOS, dédié à financer des projets de mobi-lité des chercheurs entre la France et l’Amérique du Sud.

Le premier semestre 2019 a été riche en évènements scientifiques dans notre région. Tout d’abord, la commémoration des 80 ans du CNRS à Santiago du Chili, qui a permis de réunir pour la première fois une grande partie du réseau CNRS en Amérique du Sud, et à notre Di-recteur Général Délégué à la Science de souffler les bougies, au cours du séminaire « Le CNRS en Amérique du Sud - Une histoire d’inté-gration scientifique pour aborder les défis du futur ». C’est aussi dans ce contexte qu’ont eu lieu au Brésil une série d’évènements de diffu-sion scientifique soulignant la profonde relation entre Arts et Sciences : avec « Swing the Brain », conférence-concert qui a permis de mettre en exergue l’effet de la musique sur nos émotions.

Les « Assises franco-colombiennes – COLIFRI 2019 » se sont tenues à Medellín, en Colombie, du 12 au 14 juin 2019, ont mis en évidence avec plus d’un millier de participants une forte dynamique de croissance de la coopération scientifique et universitaire entre les deux pays. Le premier IRP du CNRS en Colombie y a été signé, ainsi que le nouveau programme régional CLIMAT AmSud.

Je pars maintenant vers de nouveaux horizons et profite de l’occasion pour remercier le CNRS et toutes les équipes franco-sud-américaines pour ces années si actives et enrichissantes.

Olivier FudymDirecteur Bureau CNRS Rio

EditorialEh bien voilà, ça devait arriver : ma mission de directeur du bureau CNRS pour l’Amérique du Sud touche à sa fin et cet éditorial des « Nouvelles CNRS Rio » est donc le dernier que j’écris. Quel bo-nheur ce fut depuis plus de quatre ans d’accompagner tous ces chercheurs dans leurs activités scientifiques, projets, savoirs, pas-sions et disciplines si diverses… Bien entendu CNRS Rio continue ses activités, et le bureau sera dirigé par Olga Anokhina, linguiste, chercheuse à l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM, UMR 8132 CNRS/ENS) à compter du 1er septembre 2019.

Au Brésil, les budgets des université subissent des coupes drastiques et, Ricardo Galvão, directeur de l’Institut National de Recherches Spa-tiales brésilien (INPE) a été limogé, suite à la publication de chiffres alarmants sur l’avancement de la déforestation en Amazonie en juillet. Ces évènements mettent en lumière la tentation du gouvernement d’une mise sous tutelle des résultats scientifiques, révèle une grande méfiance à l’égard des chercheurs, et fait craindre une restriction au li-bre accès aux données de la communauté scientifique. Dans ces con-

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dans les religions afro-atlantiques, grâce au développement d’In-ternet et des voyages interconti-nentaux, a profondément modifié les liens entre les communautés religieuses « diasporiques » et la « Terre-mère ». Aujourd’hui, les changements en acte dans le champ religieux afro-brésilien ne peuvent être appréhendés autre-ment que dans une approche glo-

bale qui met en scène des acteurs issus de différents contextes : les initiés dans le candomblé parta-geant leur allégeance rituelle entre les prestigieuses maisons de culte de Bahia et les lignages de baba-lawo (devins) nigérians et cubains, implantés au Brésil depuis le dé-but des années 1990, mais aussi les pratiquants d’autres variantes de la « religion des orisha » qui tissent

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Babá Flávio de Oyá avec l’Egungun Ologbojo, pendant le Festival mondial de Sangó à Oyó

NOUVEAUX ENJEUX DE LA “RELIGION DES ORISHA” Les connexions diasporiques entre le Brésil et le Nigéria

Depuis la publication de mon premier ouvrage sur le processus de construction de la tradition au sein du candomblé brésilien, mon parcours intellectuel a été marqué par une ouverture progressive, mais inéluctable, vers des terrains autres que le Brésil. D’autres cher-cheurs ont étudié les liens entre

l’Afrique et le Brésil, tels Pierre Verger qui a été le messager entre deux mondes jusqu’à sa mort en 1996. Mais cette approche cultu-raliste visait surtout à confirmer l’« africanité » des rituels afro--brésiliens, légitimant les maisons de culte considérées comme plus proches des origines africaines. L’émergence de réseaux d’initiés

Parole de chercheurs | Brésil

Spécialiste des religions d’origine africaine dans les Amériques, Stefania Capone a développé depuis le début des années 2000 les études sur les processus de transnationalisation religieuse en France. Directrice de recherche au CNRS et membre du Centre d’Études en Sciences Sociales du Religieux (CéSor, EHESS), elle a mené des recherches sur le candomblé au Brésil, la santería ou religion lucumí à Cuba et aux États-Unis, le culte d’Ifá au Brésil, ainsi que la religion yoruba au Nigeria.

Grâce à l’appui de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS, elle bénéficie d’un financement dans le cadre du pro-gramme « Soutien à la mobilité internationale-2019 » qui lui a permis de réaliser une première mission au Nigeria en février et une deuxième mission au Brésil du 8 avril au 8 juin 2019, afin d’ac-compagner des initiés brésiliens qui ont décidé de se soumettre à des nouvelles initiations en Afrique.

STEFANIA [email protected]

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Mon actuelle mission de re-cherche au Brésil vise à analyser les connexions transnationales qui relient les pratiquants de la « religion des orisha » des deux côtés de l’Atlantique (Etats-Unis, Cuba, Brésil et Nigeria). Les don-nées recueillies au Nigeria et au Brésil montrent comment la re-ligion des orisha n’a de sens que dans ce cadre élargi qui inclut les Amériques et l’Afrique, mais aussi l’Europe, dans une configuration inédite d’échanges et d’emprunts rituels qui bouleverse complète-ment les visions classiques de ces religions, mettant en avant des variantes réafricanisées et parfois réethnicisées des pratiques ri-tuelles d’origine yoruba.

Pour cela, il est nécessaire de suivre des acteurs rituels qui vivent leur engagement religieux de façon transnationale, entre Bré-sil et Nigeria ou entre Etats-Unis

L’étude des religions afro-brési-liennes n’a jamais pu se faire qu’en termes de réseaux, non seule-ment entre ces deux pays, mais aussi entre les différents centres, détenteurs des traditions afri-caines sur le sol américain. Ce sont les lieux de référence de cette tradition – de ces racines – qui, aujourd’hui, se multiplient et s’opposent. La diffusion de la religion des orisha a ainsi entraî-né la formation de réseaux de parenté religieuse qui dépassent aujourd’hui les frontières natio-nales pour donner naissance à des communautés transnationales. On distinguera alors deux types de « diaspora religieuse » : l’une, « primaire », qui fait référence aux communautés de culte les plus anciennes, comme celles du can-domblé bahianais ou de la santería cubaine, et l’autre, « secondaire », constituée par les communautés les plus récentes, comme celles du batuque argentin, de la san-tería aux États-Unis, du candom-blé réafricanisé ou du culte d’Ifá au Brésil. L’étude des parcours re-ligieux des initiés et des processus de construction de leur carrière religieuse a permis de mettre en évidence des caractéristiques communes à l’ensemble des va-riantes religieuses de la diaspora « secondaire ».

“ ETUDIER LES DONNÉES RECUEILLIES AU NIGERIA ET AU BRÉSIL MONTRENT COMMENT LA RELIGION DES ORISHA N’A DE SENS QUE DANS CE CADRE ÉLARGI QUI INCLUT LES AMÉRIQUES ET L’AFRIQUE, MAIS AUSSI L’EUROPE ”

des liens inédits entre Afrique et Amériques.

Depuis la fin des années 1990, j’ai développé une approche comparative qui, du Brésil, m’a amenée à m’intéresser à Cuba, aux Etats-Unis, et plus récem-ment aux retombées de ces mouvements au Nigeria. Grâce à cet élargissement de focale, j’ai pu entreprendre l’étude des réseaux transnationaux des re-ligions afro-américaines ou « afro-atlantiques » (Brésil, Cuba, Etats-Unis, Europe, Nigeria). Cela m’a amenée à m’interroger sur les processus de diffusion de pratiques, de valeurs et de dis-cours sur la tradition africaine

qui font l’objet d’une négociation complexe sur le plan rituel dans les différents contextes d’implan-tation. Dans mes écrits, j’ai mon-tré comment, dans le cas des re-ligions afro-américaines, le « local » n’a jamais pu faire l’économie d’un ailleurs (l’Afrique, mais aussi les métropoles coloniales). Dans le cas des religions afro-brési-liennes, l’approche transnationale est même imposée par les maté-riaux ethnographiques, puisque l’objet est déjà construit, histori-quement, de façon « transnatio-nale ». On peut, en effet, parler de « transnationalisme » au sein de ces religions depuis au moins la fin du XIXe siècle, avec les allers et retours des initiés du candomblé entre le Brésil et le Nigeria.

Visite de l’Ooni d’Ilé-Ifè au Quai du Valongo (Rio de Janeiro), en juin 2018

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Parole de chercheurs | Brésil

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tionalisées. L’étude des retombées de ces nouvelles allégeances dans les communautés de culte que ces initiés brésiliens, nouvellement réinitiés au Nigeria, dirigent à João Pessoa, Bahia ou Belo Horizonte, m’a permis de saisir les enjeux lo-caux de cette transnationalisation religieuse. Mais les liens complexes entre le Brésil et la Terre-mère ne se limitent pas au Nigeria, puisque beaucoup d’initiés se réclament d’autres « traditions yoruba », en mettant en avant La Havana ou Matanzas (Cuba) comme de nou-velles terres sacrées. Les récents voyages au Nigeria de leaders re-ligieux cubains-américains ont

commencé à modifier la façon par laquelle ces pratiques religieuses sont appréhendées et leurs liens avec une culture nationale (cu-baine ou nigériane). Étudier les processus de transnationalisation des religions d’origine africaine – au Brésil, au Nigeria ou aux États-Unis – nous oblige ainsi à prendre en compte les tensions entre les différentes variantes de la religion des orisha – brésiliennes, cubaines et nigérianes – qui contribuent aujourd’hui à redessiner l’espace d’interconnaissance et d’échange rituel que Paul Gilroy a appelé « Atlantique noir ».

Rite de confirmation du titre d’Iyalodé Osun World Wide à Ilé-Ifè

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et Cuba. Pendant ma mission au Brésil, j’ai pu interviewer des ini-tiés brésiliens qui ont inclus, dans leurs trajectoires religieuses, de nouvelles initiations au Nigeria. C’est le cas de Marta de Sangó, une initiée dans une maison de candomblé liée au culte des Egun-gun (les ancêtres divinisés) de l’île d’Itaparica (Bahia) qui a été initiée à nouveau dans le culte de Sangó en Afrique. En 2018, elle a été sou-mise aux 17 jours d’initiation dans la communauté Alaka d’Oyó. Ville fondée dans les années 1830, après la chute de l’ancienne capitale de l’empire yoruba, l’actuelle Oyó est l’un des plus importants centres du culte des orisha au Nigeria. Le roi d’Oyó, l’Alaafin, est le principal gardien des traditions religieuses yoruba avec le roi d’Ilé-Ifè, l’Oo-ni, qui s’est rendu, en juin 2018, au Brésil pour recréer les liens entre Brésil et Nigeria.

Ces deux monarques – l’Alaafi-nincarnant traditionnellement le pouvoir politique et militaire de l’ancien empire yoruba et l’Ooni le pouvoir spirituel dans la ville considérée le berceau de la « race yoruba » – développent à présent leurs réseaux d’influence dans les communautés religieuses de la « diaspora » au travers des initia-tions et de la distribution de titres rituels (oyé) aux étrangers. C’est le

cas d’une chef de culte brésilienne, Iyá Nilsia, qui, après l’avoir accueilli dans sa maison de culte lors de sa visite au Brésil, a reçu de l’Ooni le titre de Iyalodé Osun World Wide (chef des femmes initiées à Oshun dans le monde entier). Ce titre lui a permis d’être acceptée parmi les hauts dignitaires liés au trône d’Oduduwa, l’ancêtre de tous les Yoruba, en lui octroyant un rôle central dans l’établissement des liens entre Ilé-Ifè et le Brésil.

Mais ces liens rituels transa-tlantiques sont aussi sujets aux tensions qui structurent l’histoire yoruba et qui sont revécues dans les communautés religieuses de la diaspora. Ainsi, ces deux royaumes yoruba s’opposent au-jourd’hui aussi sur le terrain reli-gieux, Oyó défendant les familles traditionnelles du culte des orisha et Ilé-Ifè propageant le culte d’Ifá des babalawo. Les initiés dans le culte d’Ifá, sorte d’intellectuels de la religion yoruba, jouent, en effet, un rôle fondamental dans les différentes tentatives d’unifi-cation et standardisation de la « religion des orisha ». Pendant ma mission au Brésil, j’ai pu accompa-gner la confrontation très acérée entre initiés dans ces deux cultes, où les prises de positions des rois yoruba ont un impact direct dans les pratiques religieuses transna-

Parole de chercheurs | Brésil

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3. Activités de recherche

Gaspar Galaz (Directeur de l’insti-tut d’Astrophysique de la PUC) et Ricardo Demarco (Directeur du dé-partement d’Astronomie de l’UdC). La mission première du LFCA est de promouvoir et soutenir des col-laborations dans le domaine de l’As-tronomie entre la France et le Chili. Les statuts du Laboratoire ont ré-cemment été renouvelés en mai 2019 dans le cadre des 80 ans du CNRS et de la consolidation de ses partena-riats stratégiques à l’international.

Aujourd’hui, le LFCA est dirigé par un comité de direction composé d’Andrés Escala (Directeur du dépar-tement d’Astronomie de l’Université du Chili et du LFCA), Gaspar Galaz (directeur de l’institut d’Astrophy-sique de la PUC), Ricardo Demarco

(directeur du département d’Astro-nomie de l’UdeC) et Gaël Chauvin (Directeur Adjoint du LFCA). En plus des professeurs et des étudiants des trois universités chiliennes (UC, PUC et UdeC), le Laboratoire s’appuie sur la présence de quatre chercheurs

Le Chili s’appuie sur une communau-té d’astronomes jeune et croissante et le développement et accès à des sites astronomiques au sol majeurs comme les radiotélescopes ALMA, le Very Large Telescope (VLT), le Large Synoptic Survey Telescope (LSST), le Cherenkov Telescope Array (CTA) ou dans un futur proche l’Extremely Large Telescope (ELT). Le Chili est devenu au fil des ans un centre de recherche astronomique stratégique et incontournable.

“ LE CHILI EST DEVENU AU FIL DES ANNEES UN CENTRE DE RECHERCHE ASTRONOMIQUE STRATEGIQUE ET INCONTOURNABLE “

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Les antennes du téléscope ALMA

Le Laboratoire Franco Chilien pour l’Astronomie (LFCA) a été fondé en 2012 par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en France et les trois grandes universi-tés chiliennes : l’Université du Chili (UC), l’Université Pontificale Catho-lique du Chili (PUC), et l’Université de Concepción (UdC) sous l’impulsion de Denis Mourard (Directeur Adjoint Scientifique responsable de la divi-sion Astronomie-Astrophysique de l’INSU), Guido Garay (Directeur du département d’Astronomie de l’UC),

2. Présentation

1.En Bref

1er janvier 2012Date de création

8 Mai 2019Date de

renouvellement

Tutelles

Institut CNRS de rattache-ment: INSU

Universidad de Chile

Pontificia Universidad

Católica de Chile

Universidad de Concepción

Directeur Andrés Escala,

[email protected]

Directeur adjointGaël Chauvin,

[email protected]

Fiche Unité Mixte

Internationale CNRS

LFCAUMI 3386Santiago

4 Chercheurs du CNRS affectés

1 Post-Doc

En chiffres(en 2019)

6 Doctorants

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caractérisation fine de vingt jeunes systèmes solaires en formation avec Laura Perez (UC) dans le cadre du relevé DSHARP obtenus avec les ra-diotélescopes ALMA. Gaël Chauvin s’intéresse quant à lui à une phase plus évoluée lorsque les systèmes exoplanétaires sont déjà formés avec pour but d’explorer et de disséquer les architectures planétaires et les propriétés physiques et atmosphé-riques des exoplanètes géantes. Il est notamment l’un des pionniers de l’imagerie directe d’exoplanètes grâce à l’utilisation de techniques observationnelles de pointe sur les grands télescopes au sol (optique adaptative, coronographie, imagerie différentielle, spectroscopie 3D...). Au sein du Laboratoire, il contribue notamment avec Patricio Rojo (UC) et Laura Perez (UC) à la recherche et à la caractérisation physique et atmos-phérique des jeunes Jupiters imagés.

Finalement, lors de ces dernièresannées, un champ de recherche clef du LFCA a porté sur les explosions stellaires (ou plus généralement les mécanismes de super novae). Ces phénomènes catastrophiques très courts et extrêmement puissants sont particulièrement intéressants pour étudier l’Univers lointain. Les super novae représentent par ail-leurs de véritables fabriques pour la synthèse d’éléments lourds (oxygène, silicium, soufre, fer...). En parallèle

Websitehttp://www.das.uchile.cl/

FCLA-UMI/

AdresseUniversité du Chili

Camino El Observatorio 1515Santiago du Chili, Chili

Resultats de disques protoplanetaires

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d’importants efforts pour observer ces événements soudains et vio-lents dans le cadre de grands rele-vés internationaux (ePESSTO, AS-SASN, PAN-STARRS...), des travaux théoriques et de modélisation sont menés par Luc Dessart et Stéphane Blondin pour expliquer les proprié-tés physiques et spectroscopiques de ces événements astronomiques exceptionnels en intégrant la com-pŕéhension fine des mécanismes d’effondrement de coeurs stellaires, d’explosions thermonucléaires et de pertes de masse.

Fiche Unité Mixte Internationale| Chili

permanents du CNRS, Luc Dessart, Myriam Benisty, Gaël Chauvin et Stéphane Blondin, ainsi que sur un programme visiteur pour appuyer les séjours collaboratifs en France et au Chili des membres des deux communautés. Plusieurs thèmes de recherches sont abordés allant de l’étude de l’expansion de notre Uni-vers, du trou noir dans la région cen-trale de notre galaxie, de la formation et la mort des étoiles, la naissance et les propriétés physiques des planètes en formation, jusqu`à la recherche des conditions favorables pour la formation de la vie.

L’existence des exoplanètes est seulement connue depuis 25 ans et

malgré plus de 4000 exoplanètes connues à ce jour, de nombreuses questions fondamentales concernant la formation des planètes géantes ou celle de la vie restent encore en sus-pens.

Dans ce contexte, Myriam Benistyest une experte mondialement re-connue des phases initiales de la formation planétaire et particulière-ment de l’observation dans le rayon-nement proche infrarouge et millimé-trique des disques protoplanétaires, disques de poussières et de gaz au sein desquels les planètes géantes puis telluriques vont se former au bout de quelques millions d’années. Elle est notamment co-auteur de la

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Dôme de l’ELT - ESO

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inertiel (équation de Navier-Stokes)

Physique de l’interaction forte (QCD) : Nous nous intéressons à dif-férentes propriétés physiques dans le régime de grande distance (souvent appelé non-perturbatif), en particu-lier le diagramme de phase de la ma-tière nucléaire (en lien avec les plasma quark-gluon) ainsi que certaines pro-priétés des mésons (constante de dé-sintégration)

Symétrie conforme dans le régime critique de modèles tridimensionnels : dans le voisinage d’une transition du second ordre, les propriétés statis-tiques présentent une invariance sous dilatation. Il est probable qu’un groupe de symétrie plus grand soit également réalisé : le groupe conforme. Nous cherchons à démontrer que ces sy-métries sont effectivement présentes dans des modèles de physique statis-tique simples (modèle d’Ising en 3 di-mensions) et utilisons ces symétries supplémentaires pour calculer des grandeurs physiques (exposants cri-tiques, etc).

2. Acoustique ultrason

Nous avons trois axes de recherche :

Nous utilisons la focalisation des

ultrasons par renversement temporel pour étudier des systèmes granulaires (sédiments granulaires, transition de jamming).

En collaboration avec l’institut Cle-mento estable et l’Institut Pasteur à Montevideo, nous étudions des ma-ladies neurodégénératives à l’aide de méthodes d’imagerie fonctionnelle du cerveau par ultrason.

Nous développons des méthodes innovantes d’imagerie Doppler ultra-rapide, avec des applications à l’ima-gerie cardiovasculaire

3. Spectroscopie laser et la-sers aléatoires dans des ma-tériaux poreux

La collaboration est spécialisée dans l’étude des propriétés spectrosco-piques d’atomes confinés dans des ca-vités (cellules micrométriques, milieux poreux etc.). Nous projetons d’étu-dier des situations où les pièges ont une structure bi-dimensionnelle. Par ailleurs, nous nous intéressons aux fluctuations de la lumière : la colla-boration cherche actuellement à fa-briquer un laser aléatoire à l’aide de vapeur atomique confinée dans une cavité passive.

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La faculté d’ingénierie de Montevideo, Uruguay

Actions CNRS |Uruguay

Les collaborations scientifiques entre la France et l’Uruguay sont an-ciennes : une partie significative des physiciens actifs en Uruguay avaient réalisé tout ou partie de leur doc-torat en France ( 15 % environ). Ces liens se sont consolidés avec le temps et de nombreux projets de recherche sont menés en parallèle dans les deux pays, ce qui a donné lieu à de nom-breuses cotutelles de thèses et pro-grammes de mobilité (de type ECOS-sud ou PICS du CNRS par exemple). La création du LIA IFUP (Institut Franco-Uruguayen de Physique) en 2019 permet de donner une visibilité institutionnelle plus forte à ces col-laborations. Les objectifs principaux recherchés par cette action sont :

Participer à la formation des jeunes physiciens;

Consolider des collaborations existantes;

Favoriser l’apparition de nouvelles collaborations.

Les institutions signataires de la convention sont le CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Nord l’ESPCI, en France, l’Universidad de la República et le PEDECIBA (Programa de Desarrollo de las Ciencias Básicas), en Uruguay. Des membres d’autres structures sont également impliqués (Université Côte d’Azur, Université Grenoble Alpes, Université Paris Dide-rot, Ecole Polytechnique, ...).

Les collaborations scientifiques entre la France et l’Uruguay s’orientent au-tour de 3 axes principaux :

1. Systèmes fortement corré-lés.

La collaboration utilise les méthodes de théorie des champs pour étudier différents problèmes physiques :

Physique statistique hors de l’équi-libre : la collaboration étudie des pro-blèmes de croissance de surface (équa-tion de Kardar-Parisi-Zhang) et des écoulements turbulents dans le régime

LIA IFUP Institut Franco-Uruguayen de PhysiqueMATHIEU [email protected] .frARTURO [email protected]

Websitehttp://ifup.lptmc.jussieu.fr/

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la diversité des recherches dans cette région du monde, de façon à piquer la curiosité de ceux qui ont déjà un regard vers l’Amérique du Sud, et de montrer à ceux qui collaborent dans la région, la diversité des recherches, et aussi, peut-être, d’inciter quelques chercheurs à venir découvrir la région. Pour cela il fallait une revue de qualité que les gens aient envie de lire, un objet qui attire l’œil.

Outre cette newsletter, quelles ac-tions avez-vous mis en place ces der-nières années ?

La position de directeur de bureau est assez spéciale parce que nous n’avons pas de moyens autonomes pour mettre en place des programmes ou des pro-jets. Nous pouvons être incitateurs et encourager des actions. Nous pouvons aider à développer et appuyer une de-mande de chercheur déjà existante. Et cela peut être opportuniste si, en faisant de la veille, on se rend compte qu’il y a un projet intéressant et que le CNRS de-

vrait y avoir sa place. C’est ce qui s’est passé avec le programme Guyamazon (Programme franco-brésilien de re-cherche en Amazonie) par exemple. Il y a d’autres actions où l’on peut être plus incitatifs sur le long terme : par la mise en contact de chercheurs, par l’or-ganisation de workshops et d’ateliers à l’occasion de la venue de délégations où en cherchant à inciter des connexions thématiques…etc. Ces dernières an-nées par exemple, nous avons essayé de développer les partenariats publics/privés parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait un manque de liens entre l’industrie et la recherche au Brésil. On a ainsi créé une commission R&D avec la chambre de commerce Franco Brési-lienne.

Quelque part, votre rôle consiste à faire le lien entre les personnes, les institutions et les sujets ?

Absolument. Et l’un des aboutissements de ces 4 années au bureau de Rio est la réunion que nous avons fait au Chili en

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Olivier Fudym devant le mur de la science à Rio de Janeiro

Lumière sur... | Amérique du Sud

INTERVIEW D’OLIVIER FUDYM : directeur du bureau du CNRS de RioOLIVIER [email protected]

Quel a été votre rôle au cours de votre mandat au bureau du CNRS à Rio ?

En Amérique du Sud, l’activité du CNRS est importante, riche et variée. Cette diversité thématique, la rend parfois plus diffuse et moins visible qu’un projet concentré sur un seul domaine ou bien identifié thématiquement comme c’est le cas par exemple avec l’INRIA au Chili ou l’institut Fraunhofer à Campinas. Au cours de ces dernières années, l’un de mes rôles a notamment été de réussir à bien mettre en lumière cette richesse et de faire émerger un réseau.

Quel est l’intérêt, pour le CNRS, d’un bureau de ce type à l’étranger ?

Je pense qu’on est avant tout des obser-vateurs. D’une façon générale, le rôle du bureau est d’avoir une expertise de la région. Un bureau représente un formi-dable point d’observation. Les bureaux

de représentation du CNRS à l’étranger ont été mis en place après avoir fait le constat que nos chercheurs travaillent énormément dans le monde et que cela pouvait être bien d’avoir un point d’appui, pour les aider à régler des pro-blèmes pratiques et pour soutenir nos unités internationales. C’est plus une vision diplomatique que politique. Au sens où on fait plutôt de la diplomatie scientifique, on est là pour améliorer et entretenir de bonnes relations avec les institutions locales, pour accompagner les chercheurs et pour les conseiller.

Comment vous est venue l’idée de mettre en place cette newsletter ?

On est déjà tous saturés de newslet-ters. On s’est donc posé la question : « A quoi cela servirait-il ? » « A quel pu-blic cela serait-il destiné ? ». On a pensé que c’était important de faire connaitre aux chercheurs français, la richesse et

Olivier Fudym, termine un mandat de 4 ans et demi en tant que directeur du bureau CNRS de Rio de Janeiro qui couvre l’en-semble de l’Amérique du Sud. Nous avons souhaité nous entre-tenir avec lui afin d’avoir un aperçu de la coopération du CNRS dans cette région du monde.

AUTEUR : LAURA [email protected]

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recherche perde en productivité et en qualité. Et donc que nos collaborations s’assèchent un petit peu. Si nos parte-naires n’ont plus les moyens de travail-ler, il devient moins intéressant pour nos chercheurs de monter des colla-borations avec le Brésil. Bien sûr il y a une solidarité et une confiance établies sur le long terme entre les chercheurs donc on peut compter quelques années sur un soutien. Mais à long terme si la recherche ici s’effondre, cela sera beau-coup plus difficile. Cependant, ce qu’on observe jusque-là c’est que cette année et l’année dernière, il y a une croissance du nombre de projets, les collabora-tions franco-brésiliennes sont plutôt dans une dynamique d’augmentation ce qui est intéressant et positif. Mais la si-tuation politique étant ce qu’elle est au Brésil, soutenir de façon institutionnelle une coopération a des limites. Et il est légitime de se demander comment tra-vailler avec ce nouveau gouvernement.

Êtes-vous plutôt optimiste pour le futur de la recherche au Brésil ?

Mon optimisme est relatif. J’ai vu une

augmentation exponentielle du nombre de missions et de projets et là on est plus dans une stagnation. Sur le long terme, les chercheurs qui se connaissent, qui sont amis, qui travaillent ensemble de-puis 15 ans vont continuer à travailler ensemble. Mais ce ne sont pas nos outils à nous qui vont soutenir la recherche brésilienne. On peut ponctuellement aider des collaborations à se mainte-nir mais ça ne permet pas de sauver les meubles si tout s’effondre. Et c’est vrai qu’on ne sait pas très bien vers où va le Brésil, il y a quand même une réduction drastique des financements, une volon-té de casser les universités fédérales, de limiter leurs financements voire de les privatiser. Jusqu’où cela peut-il aller ? On est bien incapable de le dire au-jourd’hui. Oui, pour le Brésil, je pense qu’il y a de quoi être inquiet.

Qu’en est-il dans les autres pays de la zone ?

L’Argentine est également en crise, on ne sait pas ce qui va se passer. Mais d’une façon générale, on observe une certaine continuité du nombre de pro-jets. Au chili, tous les projets ont le vent en poupe : en biologie marine, en as-trophysique, en mathématiques, tous les projets emblématiques fonctionnent bien, et on s’y sent très soutenus. On ne sent pas que ça va s’arrêter même s’il peut y avoir un peu d’instabilité avec la mise en place du nouveau ministère de la recherche et un important rebrassage des financements pour les centres d’ex-cellence mais globalement je suis plutôt confiant. En Colombie on voit que ça démarre bien, qu’il y a un intérêt réci-proque, il y a un soutien politique très fort du développement de la coopéra-tion universitaire et scientifique.

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mai, dans le cadre des 80 ans du CNRS (Evènement « Le CNRS en Amérique du Sud » à Santiago). Nous avons réuni le réseau sud-américain du CNRS pour la première fois, ce qui a permis de mettre les chercheurs en contact et de voir quelles sont les thématiques qui se recoupent. Ce type d’actions permet de mettre en avant l’immense diver-sité géographique et thématique des recherches du CNRS en Amérique du Sud et de réfléchir à la façon dont on peut profiter de cette énergie dispersée pour la rassembler et faire en sorte que les gens collaborent. Je pense qu’il est important de favoriser les approches transdisciplinaires et régionales de fa-çon à pouvoir aborder les grands enjeux de société qui sont à la fois globaux, locaux et pluridisciplinaires. Sur l’en-semble de la région, bien qu’il y ait des écosystèmes très différents, il y a une culture latine commune, des enjeux de ressources naturelles, de biodiversi-té, de préservation d’espace, des pro-blèmes de changements climatiques. Il y a beaucoup de sujets sur lesquels les chercheurs peuvent se rassembler. Beaucoup de personnes travaillent en mathématiques, SHS, astrophysique, physique, biologie, écologie ou biologie marine, sur l’ensemble des pays de la ré-gion et ces méthodes et problématiques se recoupent plutôt bien, et de nom-breuses connections sont possibles.

Est-ce qu’en Amérique du Sud, l’im-portance du réseau est plus vraie qu’ail-leurs pour un directeur de bureau ?

En Amérique Latine, on a besoin de gagner la confiance des interlocuteurs d’une façon qui passe beaucoup par l’af-fectif. Peut-être plus que dans d’autres régions du monde. Au Brésil, le manque

absolu d’arrogance est également un des points majeurs si on ne veut pas que les interlocuteurs se ferment. Je pense aussi que pour être directeur du bureau en Amérique du Sud, être chercheur ou enseignant chercheur est absolument fondamental. Ici tous les grands prési-dents d’institutions de recherche, di-recteurs de fondations, recteurs … sont issus du monde académique. Parler de pair à pair est essentiel.

Quels sont les enjeux d’une repré-sentation du CNRS à Rio et en Amé-rique du Sud ?

Même si l’Amérique du Sud ne compte que 4% des missions du CNRS dans le monde, ça représente malgré tout une densité de collaborations importante. Il y a environ 2000 missions vers l’Amé-rique du Sud par an et 150 projets où le CNRS investit directement des moyens. Si on rajoute les grands observatoires, les campagnes d’observations mari-times, les grands instruments, il y a quand même un grand nombre de pro-jets qui méritent d’être accompagnés. Ça c’est un des enjeux. Il y a un autre en-jeu c’est qu’il y a de grands sujets comme par exemple l’Amazonie, la biodiversité, le climat ou la ville, où il y a un champ d’investigation énorme.

Comment la coopération du CNRS en Amérique du Sud a-t-elle évolué lors des dernières années ? Et com-ment sera-t-elle amenée à évoluer ?

Le Brésil par exemple, est dans une si-tuation difficile depuis quelques années, politiquement et économiquement. On peut donc craindre que la chute drama-tique des moyens chez nos partenaires brésiliens fasse que la

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s’adressent aux chercheurs confirmés pour une durée comprise entre 14 et 31 jours.

Le coût du transport jusqu’en Amé-rique du Sud pour les doctorants, ainsi que les frais de séjour pour des séjours doctoraux en France des jeunes originaires d’Amérique du Sud n’excédant pas trois mois.

3. Qui finance ?

En France, c’est le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et le Ministère de l’Enseigne-ment Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) à travers le co-mité “ECOS-Sud” (ou “ECOS-Nord”) qui se chargent de financer ce pro-gramme. L’organisme en charge du financement pour les pays sud-amé-ricains diffère dans chacun des pays :

En Argentine, c’est le Ministerio de Educación, Cultura, Ciencia, Tecno-logía y Innovación Productiva et le Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas (CONICET) – équivalent argentin du CNRS –,

Au Chili, c’est la Comisión Nacional de Investigación Científica y Tecnoló-gica (CONICYT),

En Uruguay, c’est l’Universidad de la República,

En Colombie, c’est COLCIENCIAS (Institut colombien pour le dévelop-pement des sciences et des techno-logies) et le ministère de l’Education nationale, ICETEX (Institut colom-

bien d’aide à l’éducation supérieure),

Au Pérou, c’est le CONCYTEC (Consejo Nacional de Ciencia, Tecno-logia e Innovación Tecnológica)

4. Quelques chiffres

Le programme ECOS c’est :

Au Chili, 56 projets en cours dont 40 projets impliquant une UMR du CNRS. 18 sont des nouveaux projets lancés en 2019,

En Argentine, 39 projets en cours dont 32 impliquant une UMR du CNRS. 12 sont des nouveaux projets lancés en 2019,

En Uruguay, 8 projets en cours dont 5 impliquant une UMR du CNRS (un seul AAP en 2017),

En Colombie, 15 projets en cours dont 9 impliquant une UMR du CNRS (pas d’AAP en 2016). 8 sont des nou-veaux projets lancés en 2019

Soit au total 118 projets dont 86 (73%) impliquant une UMR du CNRS. Sur ces 118 projets en cours, 38 (un tiers) ont débuté en 2019.

HTTP://WWW.UNIV-PARIS13.FR/COFECUB-ECOS/

APPEL À PROJET OUVERT D’AVRIL À MI-JUIN (CALENDRIER INDICATIF)

1. Naissance du programme

Le programme et le premier comi-té ECOS (Evaluation-orientation de la COopération Scientifique) ont été créés en décembre 1992 par déci-sion des Ministères français chargés des Affaires Etrangères, de l’Educa-tion Nationale et de la Recherche. Plusieurs pays d’Amérique du Sud ont rapidement bénéficié de ce pro-gramme. Pour répondre à ce rapide développement, le Comité ECOS est devenu ECOS-Sud depuis 1997 en se spécialisant sur la région du Cône Sud (Argentine, Chili et Uruguay) tan-dis qu’était créé un comité jumeau, ECOS-Nord, destiné à développer les programmes concernant le Mexique, la Colombie, le Pérou (depuis 2019) et le Venezuela. Ce dernier a dû aban-donner le programme ECOS faute de financement, et a été remplacé par le réseau Marcel Roche (signé en Mai 2018 ).

2. Comment ça marche ?

Le partenariat commence au niveau des établissements et des équipes d’universitaires et de chercheurs qui élaborent ensemble un projet scien-tifique dans lequel leur implication intellectuelle doit être équivalente. Le programme ECOS est destiné à

appuyer des projets d’excellence en matière de collaboration scienti-fique. Il finance pendant trois ans les échanges entre les chercheurs sous la forme de missions de courte durée (2 semaines en moyenne) et de stages de perfectionnement pour les jeunes chercheurs en formation (principale-ment Doctorat). Trois critères majeurs sont pris en compte dans la sélection des projets : la qualité scientifique, la complémentarité et synergie, l’impli-cation de jeunes chercheurs en for-mation (Doctorat, Master 2). À la fin de la deuxième année un rapport in-termédiaire doit être rendu pour faire état du bon déroulement du projet. Le compte rendu final doit comprendre : un résumé des principaux résultats, une synthèse de la production scien-tifique (thèses, articles, participa-tions à des congrès), les perspectives de développement de la coopération suite au projet, l’impact éventuel sur les demandes de financement de pro-jets dans chaque pays (ex : résultats favorisant une ANR côté français).

Le programme finance :

Le coût du transport vers l’Amé-rique du Sud pour les Français et les frais de séjours en France des chercheurs d’Amérique du Sud pour les missions dédiées au développe-ment du projet. Ces financements

Tout un programme | Brésil

PROGRAMME ECOS Un programme pour la mobilité de chercheurs

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Latine, s’est déplacée pour partici-per à l’événement. Guy Perrin, DAS à l’INSU et Martine Hossaert, DAS à l’INEE, représentant les instituts porteurs des deux UMI renouvelées à cette occasion, ont également fait le déplacement. La première journée s’est déroulée le 8 mai dans la salle de l’ex-congrès chilien, où se sont tenues trois conférences ouvertes au grand public abordant l’astrono-mie observationnelle, les sciences du climat et les sciences des données

Intervenant à cette occasion, Alain Schuhl, Directeur général délégué à la science du CNRS, Roland Du-bertrand, Ambassadeur de France au Chili, Ennio Vivaldi Véjar, Rec-teur de l’Université du Chili (UChile) et Ignacio Sánchez Díaz, Recteur

de l’Université Catholique du Chili (PUC) ont souligné l’importance et la richesse de cette coopération franco-chilienne. Les accords de re-nouvellement de l’UMI EBEA (Evo-lutionary Biology and Ecology of Algae), de l’UMI LFCA (Laboratoire Franco-chilien pour l’Astronomie) et du LIA ANDES (Translation of hanta viruses defining a therapeutic target) ont alors pu être signés par les au-torités.

Suite à la signature des accords, la journée s’est clôturée par un rap-pel de l’histoire des relations fran-co-chiliennes par Rafael Correa, Recteur de l’Université O’Higgins, une présentation des activités du CNRS à l’international et de ses nou-veaux outils pour renforcer la pré-

Cérémonie officielle des 80 ans du CNRS au sein de l’Ex-Congrès National du Chili à Santiago

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Première rencontre du réseau CNRS en Amérique du Sud, l’événe-ment des 8, 9, 10 mai 2019 - co-or-ganisée par le Bureau du CNRS à Rio de Janeiro, les partenaires univer-sitaires chiliens et l’Ambassade de France eu Chili - a eu lieu à Santiago du Chili dans le cadre des 80 ans du CNRS. Il s’agissait de regrouper les acteurs majeurs de la coopération du CNRS en Amérique du Sud mais

aussi de renforcer les collaborations avec les institutions sud-améri-caines. À cette occasion, une délé-gation du CNRS composée d’Alain Schuhl, Directeur Général Délégué à la Science, de Patrick Nédellec, Directeur de la DERCI (Direction de l’Europe de la Recherche et de la Coopération Internationale), de Jean Thèves, Adjoint au Directeur de la DERCI et d’Antonia Alcaraz, Chargée de Coopération Amérique

Événements

LES 80 ANS DU CNRS À SANTIAGO DU CHILI Le CNRS en Amérique du SudUne histoire d’intégration scientifique pour aborder lesdéfis du futur

De gauche à droite : Ingnacio Sánchez Díaz, Recteur de la PUC Chile, Roland Dubertrand, Ambas-sadeur de France au Chili, Alain Schuhl, Directeur Général Délégué à la Science du CNRS, Ennio

Vivaldi Véjar, Recteur de l’Université du Chili

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Réunion des responsables d’UMIs et de LIAs

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Table Ronde 3 : thématique «

Climat – Eau – Biodiversité », qui a permis d’aborder les domaines liés aux sciences du climat et de ré-fléchir aux thématiques qui seront abordées lors de la COP 25,

Table Ronde 4 : liens entre les sciences des données et du cli-mat dans une approche interdis-ciplinaire, une réflexion autour des problèmes qui se situent au carre-four de la science des données et des défis actuels pour l’étude du changement climatatique et de ses impacts

Table Ronde 5 : les interactions entre recherche publique et re-cherche privée, dont le but était d’évaluer les opportunités et en-jeux de ce type de collaboration et de voir comment intégrer les coo-pérations internationales dans un contexte contractuel entre une entreprise et une équipe de cher-cheurs.

Organisée pour clôturer l’évène-ment, une rencontre entre les res-ponsables de LIA et d’UMI en Amé-rique du Sud s’est tenue le vendredi après-midi et a permis d’échanger sur les possibilités de faire émer-ger des projets et une dynamique commune. Plusieurs défis du CNRS en Amérique du Sud ont été mis en avant, notamment l’augmentation de la visibilité du CNRS sur le territoire, le renforcement de la proximité du réseau et l’amélioration des rela-tions avec les instances institution-nelles. L’un des leviers d’action en-visagé serait la création d’un réseau CNRS en Amérique du Sud. Cette première réunion a permis de sou-ligner l’intérêt qu’il peut y avoir sou-vent à aborder la coopération dans une approche régionale.

Affiche réalisée pour la rencontre

sence internationale du CNRS par Patrick Nédellec, et une intervention sur l’Archéologie du désert d’Ataca-ma par Lautaro Nuñez, professeur à l’Université Catholique du Nord (UCN). En parrallèle de l’évènement, Alain Schuhl, Olivier Fudym et Hervé Le Treut ont rencontré le nouveau Ministre de la Science, Technologie, et Innovation, Andrés Couve. Herve Le Treut est climatologue, spécia-liste de la simulation numérique du climat, membre de l’Académie des sciences et directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace. Il a ainsi pu échanger avec le ministre en vue de la COP 25 qui se tiendra au Chili en décembre 2019.

Cinq thèmes ont ensuite été abor-

dés lors de tables rondes, les jour-nées des 9 et 10 mai. Elles ont eu lieu au sein de l’Université Pontificale du Chili et de l’Université du Chili. Une vingtaine de chercheurs et profes-sionnels ont présenté leurs travaux lors de cinq tables rondes portant chacune sur un thème particulier :

Table Ronde 1 : diffusion de la science et défis de la diffusion scientifique, qui avait pour objectif de réfléchir à comment mieux par-tager les résultas de recherche au grand public,

Table Ronde 2 : défis liés aux sciences des données, afin d’échan-ger sur les défis actuels et futurs liés à la science des données,

Rencontre de la délégation du CNRS avec Hervé Le Treut et le Ministre chilien de la Science : Andrés Couve

Photo : Olivier Fudym

Événements

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La dimension scientifique de la conférence permet de répondre à ces questions tout en présentant un argumentaire musical. Les bienfaits de la musique sur des patients at-teint de maladies telles que Alzhei-mer ou Parkinson, sur des élèves en échec scolaire ou encore sur les nourrissons ont ainsi pu être déve-loppés.

Cette conférence permet éga-lement de montrer la capacité de notre cerveau à anticiper la musique ou à simplifier des morceaux dit « compliqués » en des morceaux plus simples : travail qui est d’ailleurs présenté comme des mathématiques musicales. La musique, au même titre que les mathématiques, permet

de stimuler notre cerveau et d’amé-liorer son fonctionnement au cours de notre vie.

La musique peut également jouer sur nos émotions, une même mu-sique jouée avec des rythmiques et tonalités différentes permet de modifier complétement la réaction qu’elle suscitera chez l’auditeur. Les exemples des rhapsodies tsiganes illustrent parfaitement cet exemple puisque les changements de rythmes et d’ambiance incessants nous trans-portent d’une émotion à une autre au fil de la musique. C’est au travers de ces différents exemples scientifiques et musicaux qu’Emmanuel Bigand et le Rolling String Quartet nous font voyager dans les méandres du cer-veau humain.

La conférence-concert « Swing the Brain » est un parfait mélange entre une conférence assurée par Emma-nuel Bigand, professeur en psychologie cognitive et directeur du Laboratoire d’Etude de l’Apprentissage et du Déve-loppement (LEAD), Université de Bour-gogne - CNRS UMR 5022, alternant et des interventions musicales assurées par le Rolling String Quartet composé

d’Emmanuel Bigand (Violoncelle), Steve Duong (1er violon), Marguerite Dehors (2eme violon) et Jean-Christophe Haller (Alto). En complément, le Rolling String Quartet développe différentes interac-tions avec le public (percussions, test d’anticipation de la musique etc...) per-mettant à celui-ci de participer active-ment au spectacle. La représentation se déroule en actes autour de trois problé-matiques distinctes.

Événements

Que se passe-t-il dans notre cerveau quand nous écoutons de la

musique ?

Pourquoi les humains jouent-ils de la musique

?

Est-ce que la musique « transforme » notre

cerveau ?

ACTE I ACTE 2 ACTE 3

Événements

SWING THE BRAIN Quand la musique fait swinguer nos neurones

Dans le cadre des 80 ans du CNRS, le bureau de Rio – en partenariat avec l’Institut Français du Brésil, l’Institut Moreira Salles de São Paulo et le Mu-seu do Amanhã de Rio de Janeiro – a organisé la venue d’Emmanuel Bigand, professeur en psychologie cognitive et directeur du Laboratoire LEAD.

Emmanuel était accompagné d’un quatuor à corde français, le Rolling String Quartet (composé d’Emmanuel Bigand, Steve Duong, Jean-Christophe Hal-ler et Marguerite Dehors) pour la représentation de leur spectacle « Swing the Brain » entre le 3 et le 9 juin 2019.

Ce spectacle propose, pendant deux heures, un panorama des différents effets de la musique sur notre humeur, nos émotions, nos capacités d’ap-prentissage ou de mémorisation, illustré par un répertoire varié incluant Mickael Jackson, les Rolling Stones, Daft Punk ou encore Anton Webern.

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Représentation du spectacle « Swing the Brain »

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d’adolescents, très attentifs et inté-ressés, ont pu assister et participer au spectacle. Ils ont ensuite bénéfi-cier d’un moment d’échange avec les musiciens lors duquel ils ont pu leur poser diverses questions.

Cet événement s’est conclu par une représentation allégée du spectacle au sein de la Bibliomaison du consu-lat de France de Rio de Janeiro. Les personnes n’ayant ainsi pas pu assis-ter à la représentation officielle dans la journée ont pu se rendre à cette dernière représentation pour profi-ter de la conférence et des concerts du quatuor. Celle-ci a réuni près de 70 personnes qui ont pu, par la suite, partager un moment avec Emmanuel Bigand et les musiciens autour d’un cocktail.

L’événement « Swing the Brain » a été une réussite à São Paulo et Rio de Janeiro faisant profiter à un large

public divers et varié, d’un parfait mélange de science et de musique pour répondre aux questionnements que ces thèmes soulèvent. Cet évé-nement aura également été une belle opportunité pour le CNRS de diffu-ser les travaux de ses chercheurs à un large public et de montrer les ap-plications qu’il est possible d’appli-quer dans la vie de tous les jours au travers de la musique.

Événements

Les partenaires du projet

Public présent à la représentation du Museu do Amanhã

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Grâce à l’appui du consulat de São Paulo, une première représenta-tion de la conférence a été réalisé au sein de l’amphithéâtre de l’Ins-titut Moreira Salles (IMS) le 5 juin 2019 devant un public nombreux et conquis. Profitant de la venue du quatuor sur São Paulo, une présen-tation allégée du spectacle a égale-ment pu être réalisée au sein du ly-cée Pasteur devant trois classes de CM2 pour le plus grand bonheur des enfants présents.

Une seconde présentation de la conférence-concert s’est tenue au sein de l’auditorium du Museu do Amanhã à Rio de Janeiro le 7 juin 2019. Le public était une nouvelle fois venu nombreux pour y assis-ter. La représentation était accom-pagnée d’une traductrice en langue des signes puisque deux personnes sourdes ont assisté à cette repré-sentation. Un spectacle d’une heure s’en est suivi dans un espace du Museu do Amanhã dédié au jeune public. Une trentaine d’enfants et

Événements

Représentation au sein de la Bibliomaison du Consulat de France de Rio

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4. Sociétés, langues et cultures

Il s’agit ici d’ouvrir des espaces de rencontre entre les disciplines, afin de promouvoir le dialogue des savoirs dans une approche interdisciplinaire et interculturelle pour mieux répondre aux défis qu’impose la complexité de nos sociétés aux communautés acadé-miques, scientifiques, publiques et pri-vées.

Durant les assises, le projet CEBACOL a été officiellement lancé. Il s’agit d’un projet de recherche international (IRP) signé pour une durée de cinq années entre l’Institut Alexander von Humboldt (IAvH, Bogotá, Colombia) et le labora-toire « Evolution et Diversité Biologique » (EDB, UMR CNRS 5174, Toulouse, France), et porté respectivement par Mailyn-Adriana Gonzalez en Colombie et Jérôme Chave en France. L’objectif central de cette collaboration est de dé-velopper et appliquer de nouvelles ap-proches pour l’exploration et le suivi de la biodiversité dans les zones néotro-piques, où la biodiversité est forte mais présente, à priori, un grand défaut de

connaissances. CEBACOL s’inscrit dans une volonté d’ouverture du Laboratoire d’Excellence CEBA (Centre d’étude de la Biodiversité en Amazonie), qui opère en Guyane française mais cherche à incor-porer des zones néotropiques d’autres pays. La proposition implique direc-tement 8 chercheurs d’EDB et 9 cher-cheurs d’IAvH.

En plus des quatre thématiques abor-dées, un séminaire scientifique por-tant sur le “Changement climatique en Amérique du Sud : Impacts, vulnérabi-lités et solutions”, s’est tenu ainsi qu’une réunion technique destinée à définir les modalités de fonctionnement du nouveau programme régional CLIMAT AmSud. Ce programme d’appui à la mo-bilité des chercheurs sera bâti exacte-ment sur le même modèle que les pro-grammes STIC et MATH AmSud, qui financent des projets de coopération scientifique France-AmSud impliquant au moins deux pays sud-américains différents. Il s’agissait de définir les contours du comité de direction, du co-mité scientifique, du secrétariat général du programme, et d’établir un agenda prévisionnel.

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De gauche à droite : Leïla Chabane, CNRS-INEE; Jerome Chave, CNRS Toulouse et LIA CEBACOL; Gautier Mignot, Ambassadeur de France en Colombie; Brigitte Baptiste, Directrice de l’Instituto Alexander von Humboldt; Mr Olivier Fudym Directeur du bureau CNRS Amérique du Sud; Mme Mailyn Gonzalez, Instituto Alexander von Humboldt et LIA CEBACOL; Mr Jean Thèves, CNRS-DERCI

Les « Assises franco-colombiennes de l’enseignement supérieur, de la re-cherche et de l’innovation – COLIFRI 2019 » se sont tenues à Medellín, en Colombie, du 12 au 14 juin 2019, où elles ont réuni plus de mille trois cents par-ticipants sur le campus de l’Universi-té EAFIT. Initiative conjointe des gou-vernements de France et de Colombie destinée à renforcer leur coopération dans des domaines stratégiques pour les deux pays dans un contexte de forte progression des échanges culturels, éco-nomiques, scientifiques, technologiques et universitaires, cet événement était or-ganisé par le gouvernement colombien (Ministère de l’Éducation et COLCIEN-CIAS), l’Ambassade de France en Colom-bie, l’association franco-colombienne de chercheurs COLIFRI, l’association colombienne d’universités ASCUN, l’Uni-versité EAFIT, la mairie de Medellín, l’Alliance des universités de Antioquia (G8+1), l’ACIET et l’Université CES.

L'un des grands objectifs était de dis-cuter de la science en tant que moteur du développement et de ses défis dans le monde. Le lieu de la rencontre, Medellín, est par ailleurs un modèle international pour la création d'écosystèmes d'inno-vation. Les travaux étaient guidés par quatre thématiques majeures :

1. Nature et ressources

Cet axe concerne les problèmes liés à la préservation et utilisation durable des ressources naturelles pour la population (eau, aliments, énergie) dans un contexte de croissance démographique, notam-ment dans les domaines technologiques associés à la réalité sociale, environne-mentale et économique.

2. Organisations et territoires durables

Cet axe s’inscrit dans la quatrième révolution industrielle et sa mise en œuvre dans le champ des organisations et territoires durables, en particulier en lien avec l’utilisation des sciences des données dans des domaines tels que la gestion de ressources, la surveillance de l’environnement, le transport, les villes intelligentes, la compétitivité et tous les autres champs d’application susceptibles de générer des propositions de transfor-mation numérique pour l’introduction de l’industrie 4.0 dans les territoires et organisations en Colombie.

3. Santé et Vie

Cet axe s’intéresse aux services pu-blics et aux villes intelligentes dans une perspective d’améliorations de la qualité de vie, des services de santé, de la méde-cine personnalisée, de la transformation de l’information et de la connaissance au service de la vie, de la nutrition, etc.

Événements

ASSISES FRANCO-COLOMBIENNES DE L’ESRI - COLIFRI 2019

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Chargée de coopération Amérique du SudANTONIA ALCARAZ, [email protected]

Adjoint au directeur DERCI JEAN THÈVES, [email protected]

CNRS Rio

Chargée de mission LAURA PERSON,

[email protected]

Chargé de mission ALEXIS LENOIR,[email protected]

DERCI Amériques

Paris

Directeur OLIVIER FUDYM, [email protected]

Layout : Giovana Bressani

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