savoirs disciplinaires

Concours Professeur des écoles

CRPE 2017/2018

Nouveauxprogrammes

Le manuel complet pour réussir l’écrit

Pour chaque notion : savoirs disciplinaires et didactiques associés

Méthodologie de l’épreuve

350 tests et exercices d’application corrigés

100 entrainements types concours

N° 1 des concours

FrançaisToute la discipline en un seul volume

M. Loison (coord.), C. Co� n, C. Dolignier,I. Olivier, M. Verrier

ConcoursProfesseur des écoles

Le manuel complet pour réussir l’écrit

Français

Ouvrage coordonné par Marc LoisonAncien conseiller pédagogique chargé de mission académique pour l’éducation prio-ritaire, maitre de conférences honoraire en histoire, didactique de l’histoire et histoire de l’éducation en IUFM, membre du CREHS (EA 4027) de l’université d’Artois

Clarisse CoffinProfesseur certifiée de lettres en ESPE, académie de Créteil

Catherine DolignierProfesseur agrégée de lettres en ESPE, académie de Créteil

Isabelle OlivierMaître de conférences en lettres en ESPE, académie de Lille

Matthieu VerrierProfesseur agrégé de lettres en ESPE, académie de Lille

Avec la collaboration de Danièle Adad, enseignant maître formateur ; Danièle Dubois, professeur agrégée de lettres ; Guy Houbron, inspecteur de l’Éducation nationale honoraire ; Isabelle Pasquier, professeur certifiée de lettres ; Armelle Vautrot, professeur certifiée de lettres.

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions stric-tement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.Le « photocopillage », c’est l’usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le « photocopillage » menace l’avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur.S’adresser au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, F-75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70

© Vuibert – août 2016 – 5, allée de la 2e DB – 75015 ParisSite Internet : http://www.vuibert.fr

ISBN : 978-2-311-20372-1

Conception et réalisation de la couverture : Delphine d’Inguimbert et Valérie Goussot – Conception de l’intérieur : Bleu T – Composition : DV Arts Graphiques

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Sommaire

Comment aborder le CRPE ? 7

Méthodologie et conseils 13

Définitions, formes et fonctions de la grammaire 19

Partie 1 Grammaire de phrase

1. Classer un mot ou un groupe de mots

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 261. La classe ou la nature d’un mot 28

A. Les mots variables (noms, déterminants, adjectifs qualificatifs, pronoms, verbes) 29

B. Les mots invariables (adverbes, prépositions et locutions prépositives, conjonctions de subordination et de coordination, interjections) 36

2. Les classes de certains groupes de mots à l’intérieur d’une phrase 38A. Les expansions du nom 38B. Les expansions de l’adjectif 39

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 431. Le classement de mots par les élèves 442. Les manipulations linguistiques 46

A. La substitution ou remplacement 47B. Le déplacement 47C. L’addition 48D. La suppression 48

ENTRAINEMENT À L’ÉPREUVE 50

2. La phrase et ses constituants

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 561. La phrase de base 582. Le groupe verbal 59

A. Typologie des verbes selon leurs constructions 60

3. La phrase non verbale 604. Les types et les formes de la phrase 61

A. Les types de la phrase 62B. Les formes impersonnelle,

emphatique et passive de la phrase 635. La phrase simple et la phrase complexe 63

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 681. Définir ce qu’est le sens d’une phrase

avec les élèves 70

2. L’approche des groupes syntaxiques dans la phrase 72

3. Types de la phrase 74


3. Les fonctions dans la phrase

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 781. Les fonctions distribuées par le verbe 81

A. Le sujet du verbe 81B. Les compléments (compléments de verbe

ou essentiels, compléments facultatifs, compléments de phrases) 83

2. Les compléments distribués par le nom 92A. L’épithète (épithète liée, détachée) 92B. Le complément du nom 93

3. Les compléments distribués par l’adjectif 94

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 951. Le sujet du verbe 992. Les compléments du verbe 1013. Les compléments de phrase 102

A. Les compléments circonstanciels dans le domaine scolaire 102

B. Les programmes de 2015 et les compléments de phrase 104

C. Comment cette notion est-elle abordée du cycle 2 au cycle 3 ? 104


4. Les propositions dans la phrase complexe

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 1161. L’organisation de la phrase,

le découpage en propositions 1192. La proposition indépendante 121

4

3. Les propositions principales et subordonnées 122

4. Les propositions subordonnées relatives 123

5. Les propositions subordonnées conjonctives complétives 125

6. Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles 126A. Les propositions circonstancielles

de temps 126B. Les propositions circonstancielles

de cause 127C. Les propositions circonstancielles

de conséquence 127D. Les propositions circonstancielles

de but 127E. Les propositions circonstancielles

de concession 128F. Les propositions circonstancielles

de comparaison 128G. Les propositions circonstancielles

de condition 1287. Les propositions subordonnées

infinitives 1298. Les propositions participiales 1299. Les propositions interrogatives

directes 13010. Les propositions incises 130

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 1351. La phrase complexe par juxtaposition

ou coordination 1372. La phrase complexe par subordination 137


5. Le verbe : conjugaison et emploi des temps

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 1491. Les différentes catégories de verbes 154

A. être 154B. Avoir 155C. Les verbes d’état 155D. Les verbes pronominaux 155E. Les verbes transitifs 156F. Les verbes intransitifs 157G. Les verbes impersonnels 157H. Les constructions impersonnelles 157

2. Les voix 158A. La voix pronominale 158B. La voix active 158C. La voix passive 159

3. Le mode indicatif 160A. Conjugaison et emploi des temps

simples 160B. Conjugaison et valeur des temps

composés de l’indicatif 168C. L’accord des participes passés 171

4. Les autres modes 173A. Les modes personnels 174B. Les modes non personnels 177

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 1831. La reconnaissance du verbe 1842. La reconnaissance du verbe

comme classe de mot 1863. Variation chronologique du verbe 1874. La conjugaison 188


Partie 2 Grammaire de texte et analyse du discours

6. L’énonciation

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 2031. Les éléments constitutifs

de la situation d’énonciation 2062. Des énoncés distincts 2063. Les énoncés ancrés ou coupés

de la situation d’énonciation 207


7. Le discours rapporté

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 2211. Le discours direct 2232. Le discours indirect 2233. Le discours indirect libre 2254. Le discours narrativisé 225

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 229


8. Chaine anaphorique, anaphores nominales et pronominales

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 2371. Les anaphores nominales 239

A. Reprendre sans apporter d’information nouvelle 239

B. Reprendre en apportant une information nouvelle 240

C. Reprendre en exprimant un jugement 240

2. Les anaphores pronominales 241A. Les pronoms personnels de

la troisième personne du singulier et du pluriel 241

5

B. Le pronom neutre « le » ou « l’ » 241C. Les pronoms adverbiaux « en » et « y » 242D. Les pronoms démonstratifs 242E. Les pronoms possessifs 242F. Les pronoms numéraux 242G. Les pronoms interrogatifs 242H. Les pronoms relatifs 243I. Certains pronoms indéfinis 243



9. Les éléments qui organisent le texte

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 2551. Définition 258

A. La présentation d’un texte et la ponctuation 258

B. Le rôle organisateur des systèmes de temps 258

C. Le rôle organisateur de la chaine anaphorique 258

2. La progression thématique 259A. La progression à thème constant 259B. La progression linéaire 259C. La progression à thème dérivé

ou éclaté 2593. Les connecteurs 260

A. Les connecteurs logiques 260B. Les connecteurs temporels 260C. Les connecteurs spatiaux 260



Partie 3 Système phonologique et orthographe

10. La phonologie

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 2741. Phonétique et phonologie 2762. L’alphabet phonétique international 277



11. Orthographe

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 2911. La complexité de l’orthographe

française 294A. Une orthographe mixte reposant

sur deux principes 294B. L’absence de transparence 294C. Les spécificités de l’orthographe

française 297

2. Les accords 298A. L’accord dans le groupe nominal 298B. L’accord dans la phrase (accord

sujet/verbe, accord de l’attribut du sujet, accord du participe passé) 299

3. L’homonymie grammaticale 306A. Analyse 306B. Remédiation 306

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 3191. Principes 3212. Propositions didactiques 322

A. Type 1 : La séquence d’orthographe 322B. Type 2 : La phrase du jour 323

3. Application 324A. Le concept de pluriel

dans le groupe nominal au cycle 2 324B. La graphie des formes verbales

en /E/ au cycle 3 325


Partie 4 Lexique

12. Origine, évolution et formation des mots

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 3381. Définitions générales 3402. Origine et formation du lexique 340

A. Le lexique hérité 341B. Le lexique emprunté 343C. Le cas des doublets 345D. La dérivation 345E. La composition 350

F. Troncation, siglaison, acronymie et mots-valises 351

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 3561. La formation des mots dans

les programmes officiels 358A. Au cycle 1 358B. Au cycle 2 (notions et compétences

à développer, activités proposées, repères de progressivité) 358

C. Au cycle 3 (notions et compétences à développer, activités, repères de progressivité) 359

6

2. Mieux lire grâce à la maitrise de la morphologie (C3) 360

3. Jouer avec les mots pour s’approprier les procédés sémantiques (C2) 362


13. Rapports entre les mots, champs de signification du mot

SAVOIRS DISCIPLINAIRES 3711. Les relations de sens entre les mots 374

A. L’hyperonymie 374B. La synonymie et l’antonymie 375C. L’homonymie 377D. La paronymie 378E. Le champ lexical 379

2. Les champs de signification du mot 380

A. La polysémie et le champ sémantique 380

B. Le rôle de la syntaxe 381C. Connotation et registres de langue 382D. L’autonymie 383E. Quelques procédés stylistiques d’extension du sens (la métonymie,

la comparaison, la métaphore) 383

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 3871. Rappel des programmes 3892. Observer les relations de sens entre

les mots par des manipulations 3923. Observer le fonctionnement poétique

d’un texte par des procédés de détournement du sens (C3) 393


Partie 5 L’analyse de textes1. Présentation de l’épreuve 4062. Méthodologie 407

A. Analyse de la consigne 407B. Approche globale du corpus 408

C. Analyse du corpus 409D. Mise en place d’une problématique

et d’un plan 410E. Rédaction de l’analyse 412F. Relecture 416

Partie 6 Lire, écrire, comprendre et s’exprimer à l’oral

Lire

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 4381. Comprendre un texte 4402. Les compétences en jeu en lecture

compréhension 4423. Les difficultés d’apprentissage 4434. Enseigner la compréhension 4455. Les principales méthodes de lecture 446

A. La méthode syllabique 446B. La méthode globale 446C. La méthode interactive 446


Écrire

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 4561. Genèse de l’écriture 458

2. Écrire à l’école primaire 4583. Évaluer des productions écrites d’élèves 459


Comprendre et s’exprimer à l’oral

SAVOIRS ET PRATIQUES DIDACTIQUES 4671. Les éléments du schéma

de communication de Jakobson 4682. Les compétences langagières 4683. L’oral à la maternelle 470

A. Les échanges au sein de la classe 470B. La place des rituels 470C. Les attendus de fin de cycle 471

4. Le langage oral à l’école élémentaire 4715. Le rôle du maitre dans l’échange 472


Partie 1

Grammaire de phrase

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Les fonctions dans la phrase

3

SavoirS diSciplinaireS

AutoévaluationRelevez et identifiez les fonctions dans ces phrases. Précisez également la nature des mots ou groupes considérés.

Sophie va à l’école tous les matins. As-tu mangé de la crème ?3 Elle lui a demandé sa clé. Dormir à la belle étoile est une expérience agréable.5 L’élève a rendu son cahier à Paul.

6 La perspective d’une promenade rend le chien très démonstratif.

conseilsComparez vos résultats au corrigé et adaptez votre travail à vos besoins :

– vous ne comprenez pas la notion de fonctions et vous ne pouvez pas les identifier : vous devez étudier l’intégralité du chapitre ;

– vous confondez natures et fonctions : vous devez étudier l’intégralité du chapitre ainsi que le chapitre 1 ;

– votre relevé est incomplet car vous n’identifiez pas certaines fonctions complexes : sélec-tionnez les parties qui correspondent à vos lacunes, étudiez la rubrique « Difficultés à éviter », faites les exercices d’application et la rubrique « Entrainement à l’épreuve » ;

– votre relevé comporte des erreurs : apprenez les fiches de cours, étudiez la rubrique « Difficultés à éviter », faites les exercices d’application, après avoir identifié et analysé vos erreurs. Passez ensuite à la rubrique « Entrainement à l’épreuve » ;

– vous obtenez de bons résultats : faites les exercices d’application et la rubrique « Entrainement à l’épreuve ».

Nous conseillons, après le parcours personnalisé, de reprendre l’autoévaluation afin de mesurer vos progrès.

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Disciplinaire DiDactique entrainement

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corrigés Sophie va à l’école tous les matins.– Sophie : sujet du verbe aller, nom propre.– à l’école : complément essentiel à valeur de lieu du verbe aller, groupe nominal prépositionnel.– tous les matins : complément circonstanciel de temps, groupe nominal.

As-tu mangé de la crème ?– tu : sujet inversé du verbe avoir, pronom personnel 2e personne du singulier.– de la crème : COD du verbe manger, groupe nominal.

3 Elle lui a demandé sa clé.– Elle : sujet du verbe demander, pronom personnel 3e personne féminin singulier.– lui : COS du verbe demander, pronom personnel 3e personne du singulier (masculin ou féminin en l’absence de contexte).– sa clé : COD du verbe demander, groupe nominal.

Dormir à la belle étoile est une expérience agréable.– Dormir à la belle étoile : sujet du verbe être, groupe infinitif.– une expérience agréable : attribut du sujet dormir à la belle étoile, groupe nominal.

5 L’élève a rendu son cahier à Paul.– L’élève : sujet du verbe rendre, groupe nominal.– son cahier : COD du verbe rendre, groupe nominal.– à Paul : COS du verbe rendre, groupe nominal prépositionnel.

6 La perspective d’une promenade rend le chien très démonstratif.– La perspective d’une promenade : sujet du verbe rendre, groupe nominal.– le chien : COD du verbe rendre, groupe nominal.– très démonstratif : attribut du COD le chien, groupe adjectival.

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Cours et exercices d’application

Définition de la notion de fonction

Les fonctions peuvent être définies comme les rôles que revêtent les mots ou groupes de mots dans la phrase. Elles sont toujours contextualisées. Analyser les fonctions de mots ou de groupes de mots dans une phrase ou un texte est une question récurrente en grammaire et au concours.

Dans une même phrase, on peut trouver plusieurs fonctions qui ne dépendent pas toutes du verbe.

Ainsi dans la phrase « La randonneuse insensible à la fatigue franchit le col à la tombée de la nuit. », trouve-t-on :

– des fonctions par rapport au verbe : « la randonneuse insensible à la fatigue » sujet du verbe franchir, « le col »complément d’objet direct du verbe franchir (il s’agit d’un complé-ment essentiel) ;

– une fonction par rapport au nom : « insensible à la fatigue » épithète du nom « randonneuse », à l’intérieur du groupe nominal ;

– une fonction par rapport à l’adjectif : « à la fatigue » complément de l’adjectif « insensible », dans le groupe adjectival ;

– une fonction par rapport à la phrase : « à la tombée de la nuit » complément circons-tanciel de temps (il s’agit d’un complément facultatif).

La notion de fonction a été conceptualisée par les grammaires « traditionnelles » à partir de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal, de Arnauld et Lancelot (1660). Elle émane de la structure de la langue latine à partir de laquelle les grammairiens analyseront le système de la langue française. Les articles de L’Encyclopédie, de Diderot et D’Alembert (1751), mentionnent les questions pour identifier les principaux complé-ments : « qui, à qui, de qui ? », mais aussi « quoi, où, par quelle aide, pourquoi, comment, quand ? »

Les définitions du sujet, des différents compléments et de l’attribut s’affineront tout au long des siècles. Les fonctions émanent des cas latins : le sujet du nominatif, le complément d’objet direct de l’accusatif, le complément du nom du génitif…

Mais, à la différence du latin, l’ordre des mots n’est pas aléatoire, bien au contraire. Les fonctions sont déterminées par leur place dans la phrase. Un sujet sera générale-ment placé devant le verbe. D’ailleurs, lorsqu’il se trouve derrière ce dernier, il est nommé « sujet inversé ». À l’inverse, un complément d’objet sera placé derrière le verbe. En effet, « Le renard mange la poule. » n’est pas équivalent à « La poule mange le renard. » Pourtant tous les termes sont identiques, seule leur position est modifiée.

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La phrase n’est donc pas, rappelons-le, une accumulation de mots placés au hasard, mais elle est régie par un ordre normé : la syntaxe. Cet ordre, même s’il n’est pas figé, joue donc un rôle primordial dans l’identification des fonctions. Il n’est cependant pas le seul. Celle-ci se fonde sur un faisceau de critères divers :

– l’ordre des mots : un attribut sera placé derrière le verbe, un sujet généralement devant ;

– le caractère essentiel ou facultatif : il permet de distinguer les compléments circonstanciels de lieu, par exemple, des compléments essentiels à valeur de lieu, ou encore de distinguer les adjectifs épithètes des attributs du complément d’objet direct ;

– les critères sémantiques : les questions posées pour trouver le sujet ou les complé-ments circonstanciels relèvent du sens ;

– le critère de classe grammaticale : un adjectif ne pourra jamais être complément d’objet direct, mais épithète ou attribut ; un adverbe ne pourra jamais être complément d’objet direct, mais complément circonstanciel ;

– la place dans les groupes phrastiques : l’épithète se trouvera dans le groupe nomi-nal, l’attribut, dans le groupe verbal ;

– les critères morphosyntaxiques : ils concernent la chaine des accords dans le groupe nominal, entre le sujet et le verbe, entre le sujet ou le complément d’objet direct et l’attribut ;

– les critères formels : la variation de la forme des pronoms traduit leur fonction : il, le, lui ;

– les critères de manipulation : les déplacements ou l’effacement permis pour les compléments circonstanciels sont généralement impossibles pour les compléments essentiels.

1. les fonctions distribuées par le verbe

Les fonctions dans la phrase sont majoritairement distribuées par le verbe.Dans la phrase « Elle donne une pomme au cheval. », on peut relever trois fonctions

qui dépendent du verbe : « elle » sujet du verbe donner, « une pomme » complément d’objet direct du verbe donner (complément essentiel) et « au cheval » complément d’objet indi-rect, également complément d’objet second (complément essentiel).

a. le sujet du verbeLes fonctions incluent tout d’abord le sujet du verbe qui est essentiel dans la phrase. Traditionnellement, on lui prête un contenu sémantique, il désigne celui (objet ou personne) qui fait l’action ou ressent l’état exprimé par le verbe ou qui subit l’action dans la voix passive :

Marie cueille des cerises.Le vase est tout poussiéreux.La composition du conseil d’administration est renouvelée tous les ans.

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Le sujet est donc souvent l’agent du procès (« Ils font entrer l’ânesse dans le van. ») ou le support d’un état (« Elle est malade pendant le transport. »). Mais il peut aussi « subir » l’action – en dehors de la voix passive – (« Pendant le match de rugby, il a reçu un coup à l’arcade sourcilière. », « il » désigne ici le bénéficiaire du procès).

Il répond traditionnellement aux questions : « Qu’est-ce qui… ? » ou « Qui est-ce qui… ? » posées avant le verbe, mais il peut aussi être mis en relief par l’encadrement : « C’est ... qui … »

Le ballon a jailli au-dessus des pivoines.Qu’est-ce qui a jailli ? le ballon, c’est le ballon qui a jailli.Sa mère fait des confitures.Qui est-ce qui fait des confitures ? sa mère, c’est sa mère qui fait des confitures.

Il n’est pas supprimable de la phrase minimale, c’est un de ses éléments essentiels. Il est en général le premier élément de la phrase, antéposé au verbe. Mais il peut lui être postposé. On parle alors de sujet inversé :

– dans une phrase interrogative :Viendra-t-il ?– dans une proposition incise :« Je l’aurais remarqué ! » s’exclama-t-il.– lorsque la phrase commence par un mot ou groupe de mots, en particulier adverbes,

compléments circonstanciels, conjonctions, mots de liaison, ou encore effets stylistiques :Ainsi venait-il là tous les jours.Dans le ciel passaient les nuages.Lorsque parut le jour, il songea à son départ.Enfin, et ne pouvant plus attendre, accourut-il à son secours.

La phrase impérative ne comprend pas de sujet exprimé. La personne est identi-fiable grâce à la désinence du verbe, redondante par rapport à celle du sujet :

« Cours la chercher ! »

Certaines phrases peuvent présenter deux sujets. Il existe une distinction entre sujet grammatical (ou sujet apparent), et sujet réel (ou sujet logique), employés avec des verbes impersonnels ou des tournures impersonnelles :

Il pleut des cordes. Il manque deux verres.Dans ces exemples, en réalité, ce sont « des cordes » qui tombent en pluie et

« deux verres » qui manquent. « Il » est alors un pronom impersonnel, sujet grammatical car il régit l’accord, mais il est vide de sens ; « des cordes » et « deux verres » sont appelés sujets réels du verbe.

À noterPour vérifier qu’il s’agit bien d’un pronom impersonnel, on tente de remplacer le pronom « il » par « elle », ce qui est impossible car « il » ne représente personne, il est purement grammatical : « Il vient des promeneurs par ici. » → * « Elle vient des promeneurs par ici. »

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D’un point de vue morphosyntaxique, le sujet régit l’accord du verbe en personne, en nombre (je parle → vous parlez ; elle part → elles partent), mais aussi parfois en genre lorsqu’il s’agit d’un participe passé (il est parti → elle est partie).

Dans la construction passive, le sujet de la voix active devient le complément d’agent (ou complément du passif) :

Agnès entretient le potager. → Le potager est entretenu par Agnès.

Le sujet peut être assumé par différentes natures ou classes grammaticales de mots :– des noms propres :Marie arrive en retard.– des groupes nominaux :Le jaguar dort sur la branche d’arbre.Les enfants bruyants qui partent en récréation font irruption dans la cour.– des pronoms (il en existe plusieurs catégories) :Plusieurs arrivent cet après-midi. On part.Les enfants qui se baignent goûteront sur la plage.– des verbes à l’infinitif ou groupes infinitifs :Dormir est indispensable. Marcher dans la neige est pénible.– des propositions subordonnées conjonctives complétives :Que tu viennes à la soirée me réjouit.

ExErcicE 1relevez les sujets des verbes et donnez leur nature.

Tous les moniteurs participaient avec énergie.Plusieurs sont arrivés.Mentir est un vilain défaut.Que la rivière ne cesse de monter nous effraie.Les affaires auxquelles je fais référence sont récentes.Il manque des spectateurs pour remplir le théâtre.Dans ces sous-sols, sont entreposées les principales archives.

B. les compléments

Les compléments, de manière générale, sont des mots ou groupes de mots qui, comme leur nom l’indique, en complètent d’autres. Ils peuvent compléter des verbes, mais aussi des noms, des adjectifs, des pronoms. Ils peuvent être introduits avec ou sans préposition.

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les compléments de verbe ou essentiels

Les compléments essentiels font partie du groupe verbal et sont liés au verbe de plusieurs manières. Syntaxiquement, ils sont contraints par la construction transitive, intransi-tive ou attributive du verbe. Sémantiquement, ils s’inscrivent dans une continuité de sens. Ils peuvent se scinder en plusieurs catégories, dont les compléments essentiels et les compléments essentiels à valeur de lieu, de mesure, de poids… Un même verbe peut admettre un ou plusieurs compléments essentiels, suivant son fonctionnement propre ou la construction dans laquelle il est employé :

Il parle. Il se parle.Il parle à… Il parle à ses amis de la prochaine baignade.Il parle de…

Les compléments essentiels ont une relation étroite avec le verbe qu’ils complètent. Ils font partie, avec lui, du groupe verbal. Ils ne peuvent pas généralement être dépla-cés ou effacés sans changer le sens de la phrase ou la rendre agrammaticale, et sont susceptibles d’être pronominalisés.

Ils comprennent les compléments d’objet directs (COD), les compléments d’objet indirects (COI), les compléments d’objet seconds (COS) (dont certains, introduits par la préposition « à », sont appelés « compléments d’attribution »).

Les compléments d’objet dépendent de verbes transitifs. Ce terme vient du latin transire qui veut dire « passer par ». Ces compléments passent donc directement ou indi-rectement par un verbe.

le complément d’objet direct

Le complément d’objet direct, comme son nom l’indique, est construit directement, sans l’intermédiaire d’une préposition :

Je regarde le chêne centenaire.

Il dépend d’un verbe transitif direct. À la différence de l’attribut, il est toujours diffé-rent du sujet :

Elle regarde son poney avec affection.« Elle » sujet du verbe regarder, « son poney » COD du verbe regarder. Le sujet effectue

une action sur un objet.

Lorsque le COD est un pronom, il est antéposé au verbe qu’il complète sauf dans le cas d’une forme impérative :

Elle le regarde. Regarde-le.

La relation verbe-COD a lieu à l’intérieur du groupe verbal. Identifier ce complé-ment est important pour effectuer les accords des participes passés employés avec l’auxiliaire « avoir » :

Ces livres, elle les a lus attentivement.

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Plusieurs natures ou classes grammaticales peuvent endosser cette fonction :– des noms propres :Tout le monde applaudit Sacha.– des groupes nominaux :Les écologistes organisent de nombreux débats.– des pronoms (différents suivant le genre, le nombre et parfois élidés) :Elle le désigne. Elle les avertit.Elle la contemple. Elle l’interpelle.– des pronoms réfléchis d’un verbe pronominal :Elle se motive.– des verbes à l’infinitif ou groupes infinitifs :Elle aime nager. Elle désire s’entretenir avec eux.– des propositions : propositions subordonnées conjonctives complétives :Elle souhaite que tu arrives au plus tôt. propositions infinitives :Le groupe a vu l’individu s’enfuir. propositions interrogatives indirectes :Les passagers se demandent s’ils vont embarquer.

Les compléments d’objet directs sont pronominalisables :Elle aime beaucoup Mozart et Chet Baker. → Elle les aime beaucoup.Nous voulons réussir. → Nous le voulons.Je sais que vous avez raison. → Je le sais.On lui a demandé s’il voulait s’inscrire. → On le lui a demandé.

Le COD de la voix active devient le sujet de la construction passive :La propriétaire de la voiture rédige le constat.(« le constat » complément d’objet direct du verbe rédiger)Le constat est rédigé par la propriétaire de la voiture.(« Le constat » sujet du verbe être rédigé)

le complément d’objet indirect

Dans le cas du complément d’objet indirect, la relation avec le verbe est établie par l’intermédiaire d’une préposition, principalement « à » et « de » :

Il parle à ses voisins. Elles luttent contre l’adversité.Il s’excuse de son retard. Ils ont sauté sur l’occasion.Nous partons en vacances.

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À noterCertaines phrases peuvent prêter à confusion.Dans la phrase : « À la cantine, elle a mangé de la glace. », « de la glace » n’est pas un complément d’objet indirect introduit par la préposition « de » mais un groupe nominal complément d’objet direct composé d’un article partitif « de la » et du nom « glace ».

Le COI dépend d’un verbe transitif indirect construit avec une préposition qui intro-duit donc un groupe prépositionnel :

La commerçante discute de la pluie et du beau temps.

Un même groupe introduit avec des prépositions différentes, peut changer de sens :Elle parle à son voisin. Elle parle pour son voisin.Elle parle de son voisin.

Plusieurs classes grammaticales peuvent endosser cette fonction :– des noms propres :Je m’adresse à Monique.– des groupes nominaux :Les monitrices veillent au bon déroulement de la promenade.– des pronoms (qui ne seront pas « le », « la » ou « les ») :Le ministre y pense. Elle lui succède.J’en référerai.– des propositions subordonnées conjonctives complétives :Je m’attends à ce qu’il soutienne un bon mémoire.

Les compléments d’objet indirects sont pronominalisables :Le maire a fait part de ses projets à ses administrés. → Le maire leur en a fait part.La championne a rêvé de cette médaille toute sa carrière. → La championne en a rêvé toute sa carrière.Je pense à cette femme. → Je pense à elle. Ou : J’y pense.Je me souviens bien de cet élève. → Je me souviens bien de lui. Ou : Je m’en souviens bien.

À noterDans le cas où le pronom complément d’objet indirect se place devant le verbe, la préposition, marqueur de ce complément, disparait : « La secrétaire lui confirme son rendez-vous. »

le complément d’objet second

Le complément d’objet second est un complément d’objet indirect dépendant d’un verbe introduisant également un complément d’objet direct, dans la même phrase :

Le guide montre la cathédrale [COD] aux visiteurs [COS].

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C’est une catégorie de complément d’objet indirect indiquant le plus souvent l’être ou la chose au bénéfice ou au détriment desquels s’accomplit l’action.

Ces compléments s’emploient avec des verbes à double transitivité, directe et indirecte, tels que : offrir, prêter, rendre, donner, accorder, prendre, demander, dire, indi-quer… On parle aussi, dans certains cas, de « compléments d’attribution ».

À noterLa terminologie « complément d’objet second » ne veut pas dire en seconde position dans la phrase par rapport au COD, mais second dans la relation avec le verbe.« Il offre souvent des fleurs [COD] à sa femme [COS]. »Il peut être placé en premier dans la phrase :« Tous les ans, ils offrent à leurs enfants [COS] un voyage en Irlande [COD]. »

l’attribut

Les attributs sont des constituants du groupe verbal. Leur fonction par rapport au sujet ou à l’objet direct se construit par l’intermédiaire d’un verbe d’état ou d’un verbe attributif. Ils sont essentiels car on ne peut ni les déplacer ni les supprimer.

Le chat adopté semble serein.De leur voyage lointain, elles sont revenues malades.Ils sont pronominalisables par le pronom « le » ou « l’ » : Carole est un excellent professeur. → Elle l’est.

Ils expriment un état ou attribuent une caractéristique, une qualité à un sujet ou à un objet direct :

Paul semble anxieux.Le soleil est un astre.Ce chien parait affectueux.Tout le groupe a trouvé ce moment [COD] idyllique [attribut du COD ce moment].

Les verbes d’état sont « être » et des substituts du verbe être : avoir l’air de, demeurer, devenir, être considéré comme, paraitre, passer pour, rester, sembler. Ce sont des verbes appelés « copules ». Relationnels, ils mettent en lien le sujet avec l’attribut.

Certains verbes ne sont pas des verbes d’état mais introduisent des attributs. Ce sont des verbes attributifs : se montrer, s’avérer, se révéler… D’autres sont occasionnellement employés dans une construction attributive : « Alain est sorti vainqueur de la compéti-tion. » — « Il est arrivé heureux chez lui. »

À noterIl ne faut pas confondre les attributs avec d’autres compléments essentiels, en particulier le complément d’objet direct avec lequel ils partagent la même position syntaxique, en posant une question inappropriée :« Ils sont malades. » → *Ils sont quoi ? malades.les attributs n’ont pas le même fonctionnement que les cod. Ces derniers sont toujours différents du sujet : « Lucie regarde l’oiseau. » « Lucie » sujet du verbe regarder, « l’oiseau » COD du verbe regarder. Il s’agit d’un sujet qui accomplit une action sur un objet.Dans le cas d’un attribut, on note un rapport d’égalité avec le sujet, il s’agit du même référent : « Paul devient notre délégué. » ; « Notre ami est un incorrigible bavard. » ; « Eva reste bien pâle. »

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La fonction d’attribut du sujet est endossée par différentes natures de mots :– des adjectifs :Les invités paraissent contents.– des adjectifs verbaux :Ces personnalités sont attachantes.– des noms propres :Cette fille est Lucie.– des noms communs (sans déterminant) :Jean est professeur.– des groupes nominaux :Éric demeure un excellent cavalier.– des pronoms :Il reste lui-même en toutes circonstances.– des groupes prépositionnels :Il est d’une compagnie agréable.

Les attributs du complément d’objet direct peuvent être des adjectifs : « Il a trouvé l’endroit [COD] atypique [attribut du COD l’endroit] », mais pas toujours : « On a nommé Emmanuel [COD] secrétaire général [attribut du COD Emmanuel] ».

À noterL’attribut du complément d’objet direct peut être difficile à identifier car il peut être confondu avec un adjectif épithète dans un groupe nominal complément d’objet direct d’un verbe.Prenons deux phrases : « Ils ont repéré le colis piégé ». Et : « Ils ont trouvé le partiel difficile. »Elles paraissent proches, or il n’en est rien. En effet, elles ne peuvent être analysées de la même manière.Dans le premier cas : « Ils ont repéré le colis piégé. », le participe passé adjectivé « piégé » fait partie du groupe nominal complément d’objet direct du verbe repérer. Il est épithète du nom « colis » et, à ce titre, peut être supprimé : « Ils ont repéré le colis. »Dans le deuxième cas : « Ils ont trouvé le partiel difficile. », le groupe nominal « le partiel » est complément d’objet direct du verbe trouver, et donc l’adjectif « difficile » attribut du complément d’objet direct « le partiel ». L’adjectif qualificatif fait partie du groupe verbal et, à ce titre, ne peut pas être supprimé. On peut le vérifier si l’on pronominalise le complément d’objet direct : « Ils l’ont trouvé difficile ». Et non : « Ils l’ont trouvé. »C’est un test qui doit être utilisé pour vérifier qu’il s’agit bien d’un attribut d’un complément d’objet direct.

ExErcicE 2donnez la fonction des mots ou groupes de mots en italique et précisez leur nature.

Il la voit souvent.Paul reste notre ami fidèle.Ils ont trouvé ce manuscrit fantastique.Elle lui rendra ses affaires dans quelques jours.Elle souhaite qu’ils réussissent leur examen.Elle lui a rendu sa feuille froissée.

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les compléments essentiels à valeur de lieu, de poids, de mesure…

Ces compléments essentiels sont des compléments de verbes. Ils se trouvent en parti-culier derrière des verbes de mouvement, ce sont alors des compléments essentiels à valeur de lieu, mais ils expriment aussi les notions de mesure, de poids, de durée ou de prix.

Ils ressemblent à des compléments circonstanciels, or ils n’obéissent pas aux critères de reconnaissance de ces compléments : l’effacement et le déplacement. La Terminologie grammaticale éditée par le ministère de l’Éducation nationale, de la recherche et de la technologie (1997) établit explicitement la différence. Ainsi, dans la phrase « Tous les matins, elle lit son journal dans son café préféré. », « Tous les matins » et « dans son café préféré » peuvent être déplacés ou effacés. Ce sont bien des compléments circonstanciels.

En revanche, dans la phrase « Elle va à Paris. », le complément de lieu peinera à être déplacé : « *À Paris, elle va. », et ne pourra être effacé sous peine de rendre la phrase incompréhensible : « *Elle va. »

De même, dans la phrase « La manifestation se dirige vers la place de la République. », le complément « vers la place de la République » ne pourra être supprimé : « *La manifes-tation se dirige. »

Comme les autres compléments essentiels, ils sont pronominalisables :Je reviens de Paris. → J’en reviens.Je vais au tennis. → J’y vais.Ce mur mesure quinze mètres. → Il les mesure.Ce chargement pèse deux tonnes. → Il les pèse.L’irruption a duré deux jours. → Elle les a durés.Ce livre vaut quinze euros. → Il les vaut.

Les compléments facultatifs

le complément d’agent ou « complément du passif »

Lors de la transformation passive, le sujet de la phrase à la voix active devient complé-ment d’agent.

Agnès cultive le jardin médiéval. → Le jardin médiéval est cultivé par Agnès.

Il n’est pas toujours exprimé soit parce que :– l’énonciateur ne le souhaite pas :La lettre a été postée.– l’énonciateur ne le connait pas :La rumeur a été propagée rapidement.– le pronom « on » disparait :On traite biologiquement les fleurs. → Les fleurs sont traitées biologiquement.

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Il est donc facultatif dans la phrase passive mais peut toujours être ajouté pour vérifier qu’il s’agit bien de cette voix :

Le roman a été terminé. → Le roman a été terminé par son épouse.

Il est introduit principalement par les prépositions « par » et « de » :Elle est appréciée de tous ses amis.

À noterCe n’est pas parce qu’un complément est introduit par la préposition « par » qu’il est obligatoirement complément d’agent.Dans les phrases à la voix active : « La lettre arrivera par avion. » et : « Il rentrera par les petites routes. », « par avion » est un complément circonstanciel de moyen, « par les petites routes » un complément circonstanciel de lieu.

Les compléments de phrases

Ce sont les compléments circonstanciels. Ils ne complètent pas un verbe mais la phrase entière. Pour marquer cette caractéristique, ils peuvent être séparés par une virgule :

Chaque jour, elle vient lui apporter des carottes, derrière la barrière.

Ils sont souvent introduits par une préposition :Elle plongea dans l’eau glacée.

Ils sont déplaçables, supprimables et indiquent les circonstances entourant une action ou un état. Ils ne sont donc pas essentiels d’un point de vue grammatical. Ils sont facultatifs. Lorsqu’on procède à leur suppression, la phrase ne perd que les circonstances de l’action mais garde son sens.

Il a couru rapidement vers la maison.→ Rapidement, il a couru vers la maison.→ Vers la maison, il a couru rapidement.→ Il a couru.

Ils ne sont pas pronominalisables, sauf les compléments circonstanciels de lieu :Je cours rapidement vers la maison. → J’y cours rapidement.

On en dénombre un certain nombre, aussi différents que le lieu ou le temps mais aussi le but, le moyen, la manière, la cause ou la conséquence. Les critères sémantiques sont donc importants pour leur reconnaissance. Ils sont induits par les questions « où ? », « quand ? », « dans quel but ? », « à l’aide de quoi ? », « comment ? »…

Ils marchent sur le trottoir.Nous nous reverrons la semaine prochaine.Nous reviendrons quand vous aurez fini de travailler.Elle travaille avec application pour obtenir son concours.Il a bêché tout le jardin avec sa grelinette.Elle lit rapidement.Elle enfile son imperméable parce qu’il pleut.Elle travaille beaucoup si bien qu’elle voit peu ses amis.

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Plusieurs classes grammaticales peuvent revêtir cette fonction.

– On parle de groupe prépositionnel lorsqu’il est introduit par une préposition :Ils regardent le film dans la salle des fêtes.

Ce groupe prépositionnel peut être composé :

d’une préposition et d’un groupe nominal :Le soleil se couche derrière la colline. d’une préposition et d’un verbe à l’infinitif :Ils travaillent pour vivre. d’une préposition et d’un pronom :La foule se pressait devant eux. d’un gérondif :Ils marchent en chantant.

– Un complément circonstanciel peut être construit sans préposition. Il est alors formé par :

un groupe nominal :Elles prennent le train ce soir. un adverbe :Elle s’est éclipsée discrètement. une proposition subordonnée :– conjonctive circonstancielle : Nous sortirons avant qu’il ne pleuve.– participiale : Les parents envolés, les oisillons disparurent dans le nid.

ExErcicE 3nommez les compléments en italique.

Par crainte d’une discussion, Pierre préféra se taire.

Leurs meilleurs amis habitent à Nogent.

Ils sont revenus par le sentier de la côte.

Il pourrait améliorer ses performances avec un entrainement régulier.

La nouvelle a vite été propagée par les participants.

Les présentations faites, les conversations s’engagèrent.

La maison se trouve au milieu de la clairière.

La situation était connue de tous.

Il travaille beaucoup si bien qu’il s’épuise.

Il manque des spectateurs pour remplir le théâtre.

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SavoirS et pratiQueS didactiQueS

Autoévaluation

À quels niveaux de l’école élémentaire sont abordées les différentes fonctions ?

Par quels termes désigne-t-on les compléments circonstanciels dans les programmes ?

3 Quels sont les compléments circonstanciels les plus étudiés au cycle 3 ?

corrigés Les principales fonctions sont étudiées aux cycles 2 et 3, de manière différente.

Au cycle 2, elles sont abordées intuitivement, c’est-à-dire de manière non explicite. Dans le Bulletin officiel spécial n° 11 du 26 novembre 2015 définissant en annexe 1 les programmes d’enseignement du cycle des apprentissages fondamentaux (cycle 2), elles n’apparaissent plus de manière explicite dans les compétences travaillées au regard des domaines du socle « Comprendre le fonctionnement de la langue » : « Identifier les principaux constituants d’une phrase simple en relation avec sa cohé-rence sémantique. » Dans la partie « Étude de la langue (grammaire, orthographe, lexique) », ces constituants sont précisés « Identifier les principaux constituants d’une phrase simple en relation avec sa cohérence sémantique (de quoi on parle, ce qu’on en dit). »

Il est stipulé ensuite dans les « Repères de progressivité » que « l’approche intuitive prévaut encore pour d’autres faits de langue qui seront étudiés dans le cycle suivant, notamment la détermination du nom et les compléments. »Au cycle 2, l’accent est mis sur les classes de mots.

Au cycle 3, elles sont abordées explicitement. Les programmes d’enseignement du cycle de consolidation définis en annexe 2 énoncent dans le volet 3 « Comprendre le fonctionnement de la langue » : « identifier les constituants d’une phrase simple en relation avec son sens ». C’est dans la partie « Étude de la langue (grammaire, orthographe, lexique) » que la compétence est détaillée :

« identifier les constituants d’une phrase simple en relation avec sa cohérence sémantique.– Mise en évidence de la cohérence sémantique de la phrase : de quoi on parle et ce qu’on en dit, à quoi on peut rajouter des compléments de phrase facultatifs.– Mise en évidence des groupes syntaxiques : le sujet de la phrase (un groupe nominal, un pronom, une subordonnée) ; le prédicat de la phrase, c’est-à-dire ce qu’on dit du sujet (très souvent un groupe verbal formé du verbe et des compléments du verbe s’il en a) ; le complément de phrase (un groupe nominal, un groupe prépositionnel, un adverbe ou un groupe adverbial, une subordonnée). […]

terminologie utilisée :Verbe de la phrase / sujet du verbe / complément du verbe (complète le verbe et appar-tient au groupe verbal) / complément de phrase (complète la phrase) / complément du nom (complète le nom). »

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entraineMent À l’épreuve

connaissance de la langue

QuEstion 1

concours 2008, groupement académique 1 vous avez 5 minutes

Dans l’avant-dernier paragraphe du texte 4 [de « Savoir reconnaitre les mots » à « …invités à lire »], relevez et classez les verbes à l’infinitif. Donnez la fonction grammaticale de chacun d’entre eux.

« Savoir reconnaitre des mots ne suffit pas pour lire une phrase ou un texte. Les élèves doivent apprendre à traiter l’organisation d’une phrase ou d’un texte écrit. Ils doivent aussi acquérir le lexique et les connaissances nécessaires pour comprendre les propos des textes qu’ils sont invités à lire. »

QuEstion 2


Dans les phrases suivantes, relevez les différentes expansions du nom et indiquez leur fonction.a. Apeuré, Pierre s’enfuit à toute allure.b. Il y a aussi un vieux buffet qui sent la cire, la confiture.c. Pablo Neruda, poète, a aussi écrit des œuvres de qualité.

QuEstion 3


Dans cet extrait du texte de Nicolas Bouvier, regroupez les mots en caractères gras selon leur classe grammaticale, puis indiquez la fonction de chacun d’entre eux.

Voyager : cent fois remettre sa tête sur le billot, cent fois aller la reprendre dans le panier à son pour la retrouver presque pareille. on espérait tout de même un miracle alors qu’il ne faut pas en attendre d’autre que cette usure et cette érosion de la vie avec laquelle nous avons rendez-vous, devant laquelle nous nous cabrons bien à tort.J’ai rasé ce matin la barbe que je portais depuis l’Iran : le visage qui se cachait dessous a pratiquement disparu. il est vide, poncé comme un galet, un peu écorné sur les bords. Je n’y perçois justement que cette usure, une pointe d’étonnement, une question qu’il me pose avec une politesse hallucinée et dont je ne suis pas certain de saisir le sens.

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Analyse de supports d’enseignement et de productions d’élèves

Question 4

Épreuve 3 inédite Vous avez 1 h 30

Sujet sur les compléments circonstancielsÀ partir d’une analyse critique de ces extraits de manuels de CM2 : Facettes1 et Interlignes, Étude de la langue2, répondez aux questions suivantes.

Quels sont les points communs à ces trois documents ? Les points divergents ? Quelles sont les compétences visées par les manuels ? Quel manuel vous semble le plus en conformité avec les programmes de 2015 ? Quelles activités retiendriez-vous ?

Document A : Extrait du manuel Étude de la langue CM1-CM2 (manuel de l’élève)

Les compléments circonstanciels

autour du verbe Grammaire 7

1. Reconstituez la phrase. Ajoutez la ponctuation. Soulignez le verbe, encadrez le sujet.Comparez votre phrase avec celles d’autres équipes. – Quels mots ou groupes de mots sont dans le même ordre ? Quelles sont leur nature et leur fonction ?– Que pouvez-vous faire avec les autres groupes ? Ce sont des compléments circonstanciels (CC).Que se passe-t-il si on les change de place ? Et si on les supprime ? Expliquez le rôle des virgules.

2. À quelles questions répondent les CC ? Ils expriment le lieu, le temps, la manière.

3. Indique la nature des CC.

4. Observe ces phrases : La lionne va dans la savane. Dans la savane, la lionne chasse les gazelles.Essaie de déplacer le complément dans la savane. Dans quelle phrase ce groupe est-il indispensable au sens ?

À D

eUX

Un complément circonstanciel : – de lieu (où ?) – de temps (quand ?) – de manière (comment ?)

les mots clés

Les compléments circonstanciels

Que se passe-t-il si on les change de place ? Et si on les supprime ?

, la lionne chasse les gazelles.

en Afrique

lorsque les étoiles brillent

la nuit

un groupe de lionspasse

en silence

sous un gros baobab

Est-ce que je sais faire ?1 entoure les verbes. souligne les cO en bleu, les cc en rose. sous chaque cc, indique s’il exprime le lieu, le temps ou la manière.

cOLL

ectIF

En l’an 1270, le roi Louis IX entreprend un long voyage vers le Moyen-Orient. À bord de navires, sous le ciel bleu de Provence, roi, reine, princes, courtisans prennent la mer à Aigues-Mortes. Depuis des mois, dans une ville bouleversée, à l’aide de chariots en bois, des hommes chargent les navires de provisions, de coff res de vêtements, d’armes. Finalement, un matin de printemps, quatre vaisseaux quittent le port avec leurs voiles gonfl ées par le vent.

2 souligne en bleu les cc déplaçables, en rose les compléments non déplaçables.

1. Le match a lieu à Paris. J’ai vu un beau match à Paris.2. L’explorateur se rendra au Pôle Nord. On a froid au Pôle Nord.

MÉM

O P

.10

Je construis la règleLes verbes peuvent être complétés par des CO et par des compléments … . Ces … … sont souvent … ou supprimables. Mais il faut veiller au … de la phrase. Placés en … de phrase, ils sont mis en … . On les ponctue par des … .

22

94586_2_Grammaire.indd 22 28/01/11 18:06:36

1. Michèle Schöttke et François Tournaire, Étude de la langue CM1-CM2, manuel de l’élève + mémo, éditions Hatier, février 2011, p. 22, 84 et 85.2. Interlignes, Étude de la langue, sous la dir. de Catherine Castera, éditions Sed, 2010, p. 32-33.

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Document B : Extrait du mémo de Étude de la langue CM1-CM2 (manuel de l’élève)

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Document C : Extrait du manuel Interlignes


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1. Classe les compléments circonstanciels (CC) soulignés dans le tableau.

CC de lieu CC de temps CC de manière

… … …

Le peintre Manet naquit au XIXe siècle, à Paris. Après ses études, il s’embarqua sans hésitation sur un cargo pour le Brésil. À son retour, il entra dansun atelier de peinture. Ses premiers tableaux furent vivement critiqués.

2. Récris chaque phrase en déplaçant les CC soulignés.a) Les cigognes atteindront prochainement le continent africain. b) Le musicien parcourt rapidement les tou-ches du piano. c) Chaque année, les ours hibernent*.

3. Classe les groupes nominaux CC en gras selon qu’ils sont introduits ou non par une préposition.a) Toute la journée, le chat dort sur le canapé. b) Le matin, il lit attentivement le journal. c) Au printemps, le vent transporte le pollen sur les fleurs. d) Les oies se dirigent vers le nord.

4. Indique la nature des CC soulignés : GN, GN avec préposition ou adverbe.Les plus grands tigres vivent actuellement dans les régions froides de Sibérie. Ils s’attaquent avecférocité à l’homme et à tous les animaux. Les tigres se déplacent volontiers* l’hiver. Ils peuvent avaler jusqu’à cent kilos de viande en un seul repas.

5. Complète les phrases par les CC de la liste. Entoure la préposition.Ex. : Il marchait … .

P

Il marchait sur la plage.en Irlande – dans le jardin – sur la poutre – à l’ombre – avec un grand sérieuxa) Les élèves ont joué … . b) Mes voisins ont fait un voyage … . c) Mon frère bricole … . d) Fabian a lu son texte … . e) Le gymnaste se déplace … .

6. Complète les phrases par les CC qui répondent aux questions.Ex. : Jean de La Fontaine est né … (où ?).

P

Jean de La Fontaine est né à Château-Thierry.a) Les piétons marchaient … (où ?) … (comment ?). b) Un chat guettait sa proie … (quand ?) … (comment ?). c) … (quand ?), … (où ?), des incendies se déclenchent … (comment ?).

Itinéraire A Itinéraire B

G7. Comment distinguer les différents compléments circonstanciels ?

7. Indique, pour chaque complément souligné, s’il s’agit d’un complément circonstanciel de temps (CCT), de lieu (CCL) ou de manière (CCM).Au début de l’automne austral*, en mars, les manchots s’installent sur le continent arctique. Après la ponte d’un œuf, les femelles, épuisées, regagnent ensuite la mer. Le mâle couve patiemment l’œuf, debout, pendant deux mois.

8. Recopie le texte en soulignant les CC. Indique à chaque fois s’il s’agit d’un GN, d’un GN avec préposition ou d’un adverbe.Le magma se fraya brusquement un passage par une fissure de l’écorce terrestre. La lave coula le long des pentes du volcan. Puis elle durcit et avança lentement. Le soir, on évacua rapidement les villages proches.

9. Complète le texte avec les CC demandés.La recette de l’omelette

• Dans un saladier, battre … (CCM) les œufs.• Découper … (CCM) le jambon et le mélanger avec les œufs.• Faire chauffer l’huile … (CCL).• Verser le mélange et laisser cuire … (CCT).• Faire glisser l’omelette … (CCL) et servir … (CCT).

10. Emploie chaque adverbe dans une phrase où il aura la fonction de complément circonstanciel. Puis indique son sens : temps, lieu ou manière.Ex. : hier

P

Hier (CCT), un violent orage a éclaté.aujourd’hui – facilement – souvent – ici – autrefois – soigneusement – loin

11. Emploie chaque préposition dans une phrase. Puis indique le sens du CC qu’elle introduit.Ex. : depuis

P

Depuis ce matin (CCT), la neige tombe.avec – sur – avant – après – sous – vers – dans

12. Décris la scène en employant le plus de CC possible.

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