Sauge et Romarin

Samhain 2014

L'étrange cortège

par Gwladys Ithilindil

C'était la veille de Samhain. Sauge et Romarin, des jumeaux de huit ans, revenaient de la forêt où ils étaient partis chercher des champignons et des châtaignes. Ils en avaient ramassé deux paniers pleins et traînaient un peu des pieds sous la lourde charge. Ils marchaient prudemment en évitant de glisser sur les feuilles mouillées par la pluie de la veille.

– Il me tarde d'arriver, soupira Sauge. Ce panier de champignons est si lourd !

– Qu'est-ce que je devrais dire, moi ? répliqua son frère. Ce panier de châtaignes pèse tellement que je ne sens plus mes bras.

– Reposons-nous un peu sur ce rocher. Nous avons encore un peu de temps.

Ils posèrent leurs paniers sur une grande pierre plate à l'écart du chemin. Les rayons du soleil grignotaient avec persévérance les nuages. Ils finirent par creuser un trou assez large qui laissait voir le bleu soutenu du ciel. Les deux enfants s'assirent l'un à côté de l'autre. Avec leurs boucles châtaines et leurs vestes en laine, rouge pour Sauge et bleue pour Romarin, ils ressemblaient à deux piou-pious.

Au bout d'un moment, Romarin se dégagea et sauta du rocher.

– Il fait beau, je n'ai pas envie de rentrer tout de suite. Jouons un peu, tu veux bien ?

Sauge hésita. Elle n'osait pas laisser les paniers sans surveillance. Maman et grand-mère attendaient les châtaignes et les champignons pour terminer le repas de Samhain. Elle ne voulait pas les perdre.

– J'ai une idée ! reprit Romarin. Cachons les paniers dans les buissons. Personne ne pourra les voir.

Convaincue, Sauge descendit du rocher à son tour. Pendant ce temps, son frère avait fabriqué une balle avec de la mousse trouvée sur les troncs des arbres. Ils s'amusèrent à se la lancer, doucement au début puis de plus en plus fort. Romarin la lança même tellement fort que Sauge ne réussit pas à la rattraper.

– Romarin ! Tu pourrais faire attention !

Sauge pesta et s'enfonça dans les fourrés à la recherche de la balle. Romarin l'attendit deux minutes, trois minutes, cinq minutes. Au bout de sept minutes, lassé d'attendre, il partit sur les traces de sa sœur.

Il ne la trouva pas tout de suite et dut marcher un petit moment avant de la retrouver. Il l'appela. Elle ne répondit pas tant le spectacle qui se déroulait devant elle l'absorbait. Romarin s'approcha et regarda.

Une longue troupe passait à toute vitesse sur le chemin, faisant hurler le vent et secouant les branches des arbres dans tous les sens. Il y avait

beaucoup de gens étranges dans cette troupe. Leurs visages étaient blancs et presque transparents. Leurs cheveux vaporeux flottaient avec légèreté dans leurs dos et ils bougeaient comme des somnambules. Parmi eux, certains étaient si beaux et si élégamment vêtus que les jumeaux ne pouvaient en détacher leurs yeux. Ceux-ci étaient des divinités et des fées. Elles menaient la farandole tambour battant.

– C'est la chasse sauvage, murmura Romarin. Rentrons vite ! La tempête se lève.

Les jumeaux coururent vers le rocher, récupérèrent leurs paniers et se dépêchèrent de retourner à la maison. La lumière au-dessus de la porte d'entrée était allumée et maman les attendait sur le pas de la porte.

– Dépêchez-vous, les enfants ! La nuit tombe et la tempête se prépare.

Les deux enfants se précipitèrent dans la maison chaude où flottait le parfum d'une daube.

Animal de Samhain

par Gwladys Ithilindil

Le grand corbeau

Grand oiseau noir de la famille des corvidés et de l'ordre des passériformes (comme les moineaux!), le corbeau a un plumage irisé bleu-violet et des longues plumes ébouriffées, en forme d'éventail sur la gorge. Il les utilise pour communiquer. Ses ailes sont longues et pointues. Sa queue est carrée et souvent légèrement déployée. C'est un oiseau imposant. Son bec, plus imposant que celui des corneilles, est robuste, noir et un peu recourbé. Des crins noirs recouvrent la base de la mandibule supérieure. Il a des yeux presque noirs, des pattes courtes et noires. Le mâle est un peu plus grand que la femelle. Le jeune ressemble à l'adulte sauf que ses plumes ne sont pas brillantes.

Le grand corbeau est bruyant et émet des séries de cris variés selon la situation. Habituellement, il pousse des cris d'alarme, des cris pour défendre son territoire et des cris de poursuite. Il est aussi capable d'imiter d'autres sons. Son cri le plus commun est le « croak » ou des sons ressemblant à des coups frappés à la porte.

Il vit sur une large partie de l'hémisphère nord et adore les endroits sauvages. Il niche aussi bien sur les falaises côtières que sur les hautes montagnes. On le retrouve dans les terrains bas, les zones boisés, les forêts ouvertes, dans la toundra la forêt boréale et même dans les zones urbaines.

Le grand corbeau mange des insectes et de la charogne. Il apprécie particulièrement le placenta des brebis et des grands mammifères. Il se nourrit sur le sol et stocke sa nourriture. L'adulte méfiant préfère attendre de voir s'il n'y a pas de danger pour manger une nouvelle carcasse. Il se nourrit aussi

d'amphibiens, de petits mammifères, d'oiseaux et de reptiles. Il mange aussi de la nourriture végétale.

Il communique en vocalisant et en paradant. Pour défendre son territoire, un couple peut poursuivre un intrus sur de longues distances et engager un combat aérien. Le grand corbeau ne migre pas mais peut faire des déplacements saisonniers pour éviter les températures extrêmes.

Le grand corbeau vole avec agilité et puissance. Il plane comme un rapace à haute altitude et effectue des vols de parade acrobatiques et des combats aériens en faisant des loopings et des mouvements élaborés en vol.

Il niche de 3 à 20 mètres au-dessus du sol, sur des falaises ou dans des arbres. Le nid a la forme d'une volumineuse coupe, faite avec des roseaux, des rameaux et des matières végétales sèches. L'intérieur de la coupe, faite de brindilles, est tapissé de matériaux doux comme de la laine de mouton, du lichen, de la fourrure, des herbes, de la boue et du papier. Le nid est réutilisé la plupart du temps et le grand corbeau ajoute des nouveaux éléments chaque printemps. La femelle pond 3 à 7 œufs clairs tachetés de sombre et les couve de 18 à 21 jours. Le mâle la nourrit pendant tout ce temps. Les poussins sont nidicoles, c'est-à-dire qu'ils restent au nid, et couverts d'un duvet épars. Leurs parents les nourrissent en régurgitant la nourriture et l'eau. 5 à 7 semaines après la naissance, les petits quittent le nid.

Le grand corbeau est menacé par les grands rapaces comme les aigles, par d'autres corbeaux, les hiboux et les martres. Les grands rapaces et les coyotes attaquent les nids et les poussins. L'homme a aussi persécuté le grand corbeau parce que celui-ci tuait les agneaux et se nourrissait dans les récoltes. Maintenant, l'espèce est protégée.

Dans la mythologie celtique, le corbeau est lié aux vieilles déesses, comme Badb, et aux déesses de la guerre et de la mort, comme la Morrigan. Incarnation de la divinité, il vole au-dessus des champs de bataille et il est plus spécifiquement lié au dieu Bran.

Chez les Nordiques, deux corbeaux entourent toujours Odin, Huginn (Pensée) et Muninn (Mémoire). Ils volent à travers le monde, dispensant des messages, collectant des savoirs et les rapportant au dieu. Un des noms d'Odin est Hrafna-Gud, le Dieu des Corbeaux. On dit que les filles d'Odin, les Walkyries, ont parfois la forme de corbeaux.

Divinités de Samhain

par Sabrina Ceridwen

EPONA :

Epona est la déesse cavalière des Gaulois. Son nom vient du mot gaulois « epos » qui signifie « cheval ».

Elle est l'équivalent de la déesse Macha en Irlande et de Rhiannon au Pays de Galles. L'attribut principal d'Epona est le cheval.

Epona est souvent représentée de trois façons : – Sous la forme d'une jeune femme assise sur le dos d'une jument

parfois accompagnée de son poulain.– Sous la forme d'une jeune femme debout à côté d'un cheval.– Sous la forme d'une jeune femme assise sur une chaise entre deux

chevaux ou deux poulains.

RHIANNON :

Rhiannon est la Grande Déesse vénérée par les Gallois. Son nom provient de « Rigatona » qui signifie « Grande Reine ».

Rhiannon est une déesse lunaire et elle est symbolisée par un cheval blanc. Elle est la représentation de la vie, de la mort et de la renaissance. Elle

est également la déesse de l'autre monde. Ses attributs sont la force et la détermination. Rhiannon est pleine de sagesse. Elle soigne, redonne confiance et donne du réconfort.

Les animaux associés à Rhiannon sont les chevaux, la jument et le corbeau noir. Ses symboles sont le Calice, le Sac d'abondance, la Branche d'Argent et ses couleurs sont le bleu et l'argent. Plusieurs herbes, fleurs et arbres sont également associés à Rhiannon, notamment l'armoise commune, la ronce des bois, l'aubépine, la lavande, le trèfle violet, l'églantier, le saule et le pin.

CERNUNNOS :

Cernunnos est un dieu gaulois très important dans le paganisme celtique. Son nom signifie « Le Cornu ». On peut le retrouver aussi sous de nombreux noms, notamment :

– Kernunnos– Carnunnos– Cernénos– Cernunnus

Cernunnos est le dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux et de la régénération. Il est également le dieu de la prospérité et des saisons. Cernunnos porte des bois de cerf et un torque. Il est souvent accompagné d'un serpent à tête de bélier et d'un cerf.

Pierre

par Sabrina Cerdiwen

L'AMBRE :

L'ambre n'est pas un cristal, mais une résine végétale solidifiée et fossilisée. La minéralisation en fait une pierre. Par son aspect transparent et sa couleur jaune, l'ambre nous rappelle l'eau, le soleil et la chaleur de l'été.

L'ambre est une pierre qui a de l'importance dans le paganisme.

En effet, les celtes l'ont beaucoup utilisé sous forme de perles.

Les Slaves, quant à eux, ont associé l'ambre aux larmes pétrifiées des Dieux. Et ils s'en servaient de talisman de protection, en particulier contre les enlèvements d'enfants.

Les Grecs anciens ont découvert qu'en frottant l'ambre jaune, celui-ci attirait d'autres objets et produisait parfois des étincelles. L'ambre, appelé « élektron » en grec, est donc l'origine du mot « électricité ».

L'ambre possède également de nombreuses propriétés, notamment :

– Sur le plan physique : c'est une pierre de dynamisme qui combat la fatigue. L'ambre stimule les défenses immunitaires. Il combat les microbes et les virus. Et il peut aussi soulager les douleurs dentaires.

– Sur le plan émotionnel : l'ambre symbolise la joie et la bonne humeur. On l'utilise comme antidépresseur, pour se sortir de la mélancolie ou pour reprendre courage face aux situations difficiles.

– Sur le plan intellectuel : il renforce notre capacité à réfléchir avec rapidité et efficacité.

Plante de Samhainpar Gwladys Ithilindil

La bruyère

La bruyère est une plante aux petites fleurs violettes en forme de clochettes qui pousse un peu partout en Europe. Elle préfère pousser dans les landes dont la terre porte le fameux nom de terre de bruyère.

Propriétés médicinales

La bruyère agit au niveau des voies urinaires. Elle est antiseptique et empêche les germes de se propager. Elle est aussi un diurétique puissant, ce qui élimine les toxines accumulées dans le corps. Comme elle est détoxifiante, elle est préconisée aux gens qui ont une alimentation trop riche. Appliquée localement, elle atténue les rougeurs, les taches de rousseurs...

Propriétés magiques

La bruyère est associée au dieu Nechtan, l'échanson des Tuatha dé Danann. Elle est utilisée dans les sorts concernant les nouveaux départs, la découverte de soi-même, améliorer sa beauté physique ou pour résoudre pacifiquement des conflits. Mettre de la bruyère chez soi apporte la paix et attire les bons esprits. Prendre de la bruyère avec soi permet de se protéger des attaques et porte chance. Mettre de la bruyère dans son jardin attire les fées .