samedi 17 mars henry purcell king arthur · 2013-03-01 · (in memoriam, dit la partition) pour une...
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Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Samedi 17 marsHenry Purcell King Arthur
Dans le cadre du cycle Métamorphoses
Du 10 au 22 mars
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse
suivante : www.citedelamusique.fr
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Changer de peau, d’enveloppe : c’est ce qui arrive dans les opéras de Gluck et de Purcell, ainsi que dans
La Métamorphose de Kafka animée par les frères Quay.
Écho et Narcisse n’eut guère de succès à sa création en 1779 tout comme lors de ses reprises. Il s’agit pourtant
d’une délicieuse pastorale sur un livret d’après les Métamorphoses d’Ovide. En employant un double orchestre
et un chœur des Plaisirs situé en coulisses dès le prologue, Gluck déploie tout son art dans les effets d’écho qui
s’imposent. On les retrouvera notamment à l’acte II, lors du bel arioso de Narcisse face à son image dans l’eau,
et à l’acte III, lorsque la voix de la nymphe, qu’il croit morte de désespoir, lui répond.
En juillet 1826, Mendelssohn annonçait à sa sœur qu’il s’apprêtait à « rêver le Songe d’une nuit d’été » : un mois
après, il avait achevé l’ouverture. Ce n’est qu’en 1843 qu’il écrivit la musique de scène. La Marche nuptiale, qui
accompagne aujourd’hui tous les mariages du monde, était à l’origine destinée à celui, comique, de la reine des
fées Titania avec Bottom transformé en âne. Avec La Première Nuit de Walpurgis, achevée en 1832, Mendelssohn
avait en revanche exploré le versant sombre et inquiétant des métamorphoses affectant les hommes.
Créé en 1691, King Arthur est un semi-opéra en cinq actes. Le livret du poète John Dryden raconte les efforts
d’Arthur, assisté par Merlin l’enchanteur, pour libérer sa bien-aimée Emmeline des griffes d’Oswald, roi des
Saxons, et du diabolique mage Osmond. La célèbre scène du gel, au troisième acte, où le Génie du froid entonne
son air, « What power art thou », remarquable pour son chromatisme aux interruptions grelottantes, témoigne
plus que jamais du pouvoir de la musique d’évoquer les métamorphoses dues aux forces magiques.
On a souvent dit des Métamorphoses de Strauss, écrites en 1945, qu’elles avaient été conçues comme une
musique de deuil pour Munich et son opéra détruit sous les bombardements, voire comme une épitaphe
(in memoriam, dit la partition) pour une culture allemande moribonde. Chez Strauss comme chez Ligeti
(dont les Métamorphoses nocturnes datent de 1954), le processus métamorphique concerne avant tout le devenir
des motifs et des harmonies. Ou celui du langage lui-même qui, dans l’Opus 5 de Webern, semble en pleine
transformation, tiraillé entre le romantisme de certains gestes et une tendance à l’abstraction combinatoire.
« N’était-il qu’une bête, si la musique l’émouvait pareillement ? », telle est la question que pose le narrateur
de La Métamorphose de Kafka. Gregor, qui se réveille « changé en un énorme cancrelat », est attiré par le violon
de sa sœur et semble avoir gardé un reste d’humanité dans sa sensibilité musicale. Mikhaïl Rudy accompagne
la réinvention de la nouvelle de Kafka par les frères Quay, magiciens de l’animation image par image,
par des œuvres de Janáček.
Les œuvres de Pierre Boulez naissent souvent de la transfiguration d’une pièce précédente : Éclat/Multiples
(1970) est une extension d’Éclat (1965) : « Je prends quelquefois un fragment d’une œuvre aboutie…
Et je le greffe, pour qu’il donne naissance à une autre plante… », explique le compositeur. Dans Tema (1981,
pour douze instruments), Franco Donatoni procède lui aussi à ce qu’il décrit comme « une réflexion sur des
matériaux articulés extraits d’une partition antérieure ». Il en émerge des « figures » aux apparences variables,
dans un jeu de transformations perpétuelles. La réécriture comme métamorphose est également au cœur
de Second, une œuvre récente du jeune compositeur allemand Johannes Boris Borowski (né en 1979).
Cycle Métamorphoses
SAMEDI 10 MARS – 14H
CONCERT EDUCATIF
Christoph Willibald Gluck
Écho et Narcisse
LUNDI 12 MARS – 20H
MERCREDI 14 MARS – 20H
VENDREDI 16 MARS – 20H
Christoph Willibald Gluck
Écho et Narcisse
Orchestre du Conservatoire de Paris
Étudiants du département des
disciplines vocales du Conservatoire
de Paris
Julien Chauvin, directionMarguerite Borie, mise en scène
VENDREDI 16 MARS – 20H
Nuit fantastique
Felix Mendelssohn
Le Songe d’une nuit d’été
La Première Nuit de Walpurgis
Accentus
Orchestre de chambre de Paris
Laurence Equilbey, directionMélanie Boisvert, sopranoSacha Hatala, altoAngélique Noldus, mezzo-sopranoMaximilian Schmitt, ténorMichael Nagy, baryton-basse
DU VENDREDI 16 MARS
AU DIMANCHE 18 MARS
CITESCOPIE
Les métamorphoses
Avec Laurent Feneyrou, Brigitte
François-Sappey, Martin
Kaltenecker, Pascale Saint-André,
Rémy Stricker, musicologues, et
Philippe Godefroid, musicologue et dramaturge
SAMEDI 17 MARS – 20H
Henry Purcell
King Arthur (version de concert)
New London Consort
Philip Pickett, direction Oliver Cotton, Merlin Joanne Lunn, La Prêtresse, Cupidon, VénusFaye Newton, Une Bergère, Un Esprit, Une Femme, Une SirèneAnna Denis, Philidel, Une Femme, La NéreidePenelope Appleyard, Une Bergère, Une SirèneAdriana Festeu, Une Prêtresse, Une FemmeTim Travers Brown, Un Esprit, Un HommeJoseph Cornwell, Un Guerrier, ComusAndrew King, Un Guerrier, Un Esprit, Un HommeNicholas Hurndall Smith, Un Esprit, Un BergerBenjamin Bevan, Un Prêtre, Grimbald, Un HommeMichael George, Un Prêtre, L’Esprit du Froid, PanSimon Grant, Un Esprit, Éole
DIMANCHE 18 MARS – 16H30
Anton Webern
Cinq Mouvements op. 5
Peteris Vasks
Distant Light
György Ligeti
Quatuor à cordes n° 1 « Métamorphoses
nocturnes »
Richard Strauss
Métamorphoses
Les Dissonances
David Grimal, violon, direction
Ce concert est précédé d’un Zoom sur une œuvre à 15h :
Richard Strauss, Métamorphoses
par Martin Kaltenecker, musicologue
MERCREDI 21 MARS – 15H
JEUDI 22 MARS – 10H ET 14H30
SPECTACLE JEUNE PUBLIC
Stétéoptik
Dessin, manipulation et musique live
De et par Jean-Baptiste Maillet
et Romain Bermond
MERCREDI 21 MARS – 20H
Franz Liszt
La Lugubre Gondole n° 1
Richard Wagner / Franz Liszt
La Mort d’Isolde
Franz Liszt
Sonate en si mineur
Leoš Janáček
Sonate « 1er octobre 1905 »
Dans les brumes
Sur un sentier recouvert (extraits)
Mikhaïl Rudy, pianoThe Quay Brothers, film original
JEUDI 22 MARS – 20H
Franco Donatoni
Tema
Johannes Boris Borowski
Second (création française)Pierre Boulez
Éclat/Multiples
Arnold Schönberg
Suite op. 29
Ensemble intercontemporain
George Benjamin, direction
DU SAMEDI 10 AU JEUDI 22 MARS
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SAMEDI 17 MARS – 20H
Salle des concerts
Henry Purcell
King Arthur
(version de concert)
Livret de John Dryden
Première partie (n°s 1 à 19)
entracte
Seconde partie (n°s 20 à 44)
New London Consort
Philip Pickett, direction
Oliver Cotton, comédien (Merlin)
Joanne Lunn, soprano (la Prêtresse, Cupidon, Venus)
Faye Newton, soprano (une Bergère, un Esprit, une Femme, une Sirène)
Anna Dennis, soprano (Philidel, une Femme, la Néréide)
Penelope Appleyard, soprano (une Bergère, une Sirène)
Adriana Festeu, mezzo-soprano (une Prêtresse, une Femme)
Timothy Travers-Brown, contre-ténor (un Esprit, un Homme)
Joseph Cornwell, ténor (un Guerrier, Comus)
Andrew King, ténor (un Guerrier, un Esprit, un Homme)
Nicholas Hurndall Smith, ténor (un Esprit, un Berger)
Benjamin Bevan, baryton (un Prêtre, Grimbald, un Homme)
Michael George, baryton-basse (un Prêtre, l’Esprit du Froid, Pan)
Simon Grant, baryton-basse (un Esprit, Éole)
... lesquels chantent également les chœurs des Saxons et des Bretons, des esprits aériens et
terrestres, des bergers et des bergères, des hommes et des femmes, du peuple du Froid, des
Néréides et des Sylvains, des paysans et de l’Ordre de la Jarretière.
Ace McCarron, lumières
Ce concert est surtitré.
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique.
Fin du concert vers 22h.
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Synopsis
1. First Musick
2. Second Musick
3. Ouverture
ACTE I
Kent. C’est la Saint-Georges. Les Bretons du roi Arthur se rassemblent pour la bataille décisive
contre les envahisseurs saxons du roi Oswald.
Oswald se bat pour la couronne et pour la main d’Emmeline, fille aveugle du duc de Cornouailles,
qui lui a préféré Arthur.
Arthur et Emmeline sont en grande conversation lorsqu’il est appelé à partir au combat.
Un lieu de culte païen. Les Saxons s’assemblent pour célébrer leurs rites sacrés ; afin de s’assurer
la victoire, ils sacrifient trois chevaux et six hommes à leurs dieux Woden, Thor et Freya.
4. Woden, first to thee [Prêtre]
5. The white horse neigh’d aloud [Prêtre]
6. The lot is cast [Prêtresse]
7. Brave souls
8. I call, I call [Prêtresse]
Le maléfique Grimbald, esprit aérien proche du mage saxon Osmond, apprend à son maître que
Philidel, esprit aérien au cœur tendre, a échappé à leur contrôle et refusé de souffler la vapeur des
marais au visage des guerriers britanniques ; il doit être puni.
La bataille. Les Saxons fuient le champ de bataille et les Bretons entonnent un chant triomphal.
9. Come if you dare [Guerriers]
10. Air pour le Premier Acte
ACTE II
Reniant Osmond, Philidel rejoint l’enchanteur Merlin, lequel lui offre sa protection et lui
commande de prendre soin des Bretons à la poursuite des Saxons qui se replient.
Déguisés en berger, l’esprit maléfique Grimbald et ses acolytes tentent d’entraîner les guerriers
britanniques vers de dangereux marais, rivières et falaises, mais ils sont contrecarrés par Philidel et
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d’autres esprits proches de Merlin. Grimbald les maudit et disparaît. Les Bretons suivent Philidel
jusqu’à un refuge.
11. Hither this way [Philidel, Esprits]
12. Let not a moon-born elf [Grimbald]
13. Hither this way
14. Come follow me [Philidel, Esprits]
Un pavillon. Emmeline et sa servante attendent des nouvelles d’Arthur. Une troupe de bergers
et bergères du Kent apparaît pour les divertir par leurs chants et leurs danses.
15. How blest are shepherds [Bergers]
16. Shepherd, leave decoying [Bergères]
17. Come, shepherds, lead up / Danse [Hornpipe]
Par hasard, le roi saxon Oswald et ses hommes arrivent près d’Emmeline et de sa servante
et les kidnappent.
Les escarmouches des Bretons se poursuivent.
Les pourparlers. Arthur offre à Oswald une terre allant de la Medway à la Severn en échange
de la liberté d’Emmeline, mais Oswald refuse.
Les Bretons se préparent à secourir Emmeline prisonnière dans la forteresse des Saxons.
18. Air pour le Deuxième Acte
ACTE III
Osmond, mage du roi Oswald, a barré la route menant à la forteresse des Saxons par une horrible
forêt enchantée. Terrifiés, les Bretons battent en retraite, mais Arthur poursuit seul sa route.
Merlin l’invite à la prudence, tout en promettant de faire apparaître Arthur à Emmeline et de
rendre la vue à celle-ci.
Une forêt profonde. À la recherche d’Emmeline, l’esprit aérien Philidel est capturé par l’esprit
terrestre Grimbald mais réussit à renverser la situation ; il jette un sort très puissant sur l’esprit
malfaisant, ce qui l’immobilise.
Merlin apparaît avec Arthur, et donne à Philidel une fiole contenant les gouttes magiques
qui rendront la vue à Emmeline. Laissant Arthur aux soins de Philidel, Merlin part combattre
les affreux enchantements de la forêt.
À l’arrivée d’Emmeline, Philidel fait couler les gouttes sur ses yeux. Elle voit Arthur pour
la première fois, et tous deux partagent un bref moment de joie.
Les esprits aériens apparaissent, sous forme d’hommes et de femmes, afin de célébrer l’Amour
et la vue recouvrée par Emmeline.
19. Passacaille : How happy the lover [Hommes & Femmes]
Ils disparaissent lorsque Merlin revient pour hâter le départ d’Arthur – le mage maléfique Osmond
approche, et Emmeline ne peut s’échapper tant que la forêt enchantée n’est pas détruite.
[ENTRACTE]
20. Air de Trompette
Fou de désir pour Emmeline, Osmond a drogué et emprisonné son maître le roi Oswald. Emmeline
est glacée d’horreur et refuse les avances grossières du mage.
Convaincu que l’Amour va la dégeler, Osmond fait apparaître la vision de sommets gelés
où Cupidon réchauffe les cœurs et rend amoureux les êtres les plus froids.
21. Prélude
22. What ho ! Thou genius of this isle [Cupidon]
23. What power art thou? [Esprit du Froid]
24. Thou doting fool
25. Great Love, I now thee now
26. No part of my dominion
27. Prélude
28. See we assemble / Danse [du peuple du Froid]
29. Tis I that have warm’d ye
30. Tis Love that hath warm’d us
31. Sound a parley
32. Tis Love that hath warm’d us
Emmeline reste insensible et le rejette encore. Osmond est sur le point d’utiliser la force lorsqu’il
est interpellé par Grimbald lequel, par ses cris lointains, lui demande de le libérer du sort de
Philidel.
33. Air pour le Troisième Acte
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ACTE IV
La forteresse saxonne. Maintenant libéré, Grimbald dit à Osmond que ses vains efforts pour
séduire Emmeline ont laissé à Merlin le temps de détruire les horribles enchantements de la forêt,
et qu’Arthur s’approche de nouveau de la forteresse.
Osmond jette immédiatement de nouveaux sorts, cette fois pour ensorceler Arthur par des visions
de beauté et d’amour.
La forêt. Merlin ne peut les accompagner dans la forêt enchantée, mais donne à Philidel une
baguette magique pour faire cesser n’importe quel enchantement, et prévient Arthur que tout
n’est qu’illusion. Malgré cet avertissement, Arthur est sur le point d’être séduit par deux sirènes
se baignant nues dans un courant.
34. Two daughters of this aged stream [Sirènes]
Arthur résiste et presse le pas. Les sirènes disparaissent.
Dans ses efforts pour détruire la forêt, Arthur frappe le plus bel arbre de son épée. Du sang en
jaillit et la voix d’Emmeline se met à pleurer de douleur. Une vision d’Emmeline émerge du tronc,
les bras blessés par le coup reçu. Arthur est convaincu qu’elle a été changée en arbre par le mage
Osmond, et est prêt de lâcher son épée quand Philidel accourt, frappe l’illusion de sa baguette
et révèle la présence de l’esprit maléfique Grimbald.
Arthur fait tomber l’arbre et tous les enchantements sont brisés, ouvrant un passage sûr vers
la forteresse saxonne. Grimbald est attaché et Philidel l’emmène au loin.
35. Air pour le Quatrième Acte
ACTE V
Avec Grimbald fait prisonnier, la forêt enchantée détruite et Arthur à l’approche, le mage Osmond
terrifié abandonne toute visée sur Emmeline et libère son maître le roi Oswald dans l’espoir
qu’ensemble ils pourront encore battre les Bretons.
Les Bretons atteignent la forteresse. Oswald défie Arthur en combat singulier. Un affrontement
terrible a lieu, avec l’intervention du mage Osmond puis celle de Merlin. Arthur désarme
finalement Oswald, mais lui offre la vie sauve, la liberté et l’honneur si lui et ses hommes quittent
le Kent et retournent en Saxe – car les Bretons n’admettront pas qu’un pouvoir étranger gouverne
sur une terre consacrée à la liberté.
Emmeline et Arthur sont de nouveau réunis.
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Merlin fait prisonnier le mage Osmond avec Grimbald, proclamant le triomphe de la souveraineté
britannique et la renommée future d’Arthur ; il prévoit un temps où Bretons et Saxons vivront en
harmonie et fait apparaître une série de visions célébrant la richesse, les amours et les gloires du
royaume insulaire.
36. Ye blust’ring brethren [Eole]
37. Symphonie [Danse des Pêcheurs]
38. Round thy coasts [Une Néréide, Pan]
39. For folded flocks [Hommes]
38a Round thy coasts / Danse
40. Your hay it is mow’d / Danse [Tithe Pig] [Comus]
41. Fairest isle [Venus]
42. Air de Trompette [pour l’Ordre de la Jarretière]
43. Our natives not alone appear
44. Grande Danse : Chaconne
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Henry Purcell (1659-1695)
King Arthur
Dans l’Angleterre du XVIIe siècle, l’opéra témoignait autant des désirs d’ascension sociale
de la classe moyenne londonnienne que de la puissance des inluences étrangères. Sir William
Davenant, le premier producteur d’opéra anglais, avait délibérément entrepris de commercialiser
le genre du masque, divertissement autrefois réservé aux seuls membres de la cour.
À partir de 1660, le public pouvait payer pour assister sur la scène du théâtre privé à des fantaisies
(extravaganzas) inspirées des masques, dans lesquelles jouaient nombre d’interprètes parmi
les favoris du roi – et parfois même en présence de celui-ci, puisqu’il lui était moins coûteux de
subventionner le théâtre privé que de promouvoir ses propres masques lors de la période de
diicultés inancières de la Restauration. C’est ainsi que la vieille tradition du masque tomba
progressivement dans l’obscurité, alors que l’opéra destiné au grand public gagnait en popularité.
Du point de vue stylistique on note peu de distinction – le masque et l’opéra correspondent
simplement à une clientèle diférente.
Encore aujourd’hui, l’histoire de l’opéra anglais à ses débuts reste mal comprise. La plupart des
spécialistes s’en approchent par le mauvais biais – en tant que musiciens, intéressés au premier
chef par la musique. Ils comparent les partitions anglaises à celles du même cru, françaises et
(surtout) italiennes – se demandant pourquoi les opéras en continu, intégralement chantés,
étaient rarement le fait des compositeurs anglais alors que les européens du continent en
produisaient constamment – et inissent habituellement par s’excuser de l’embarrassante
déicience nationale en matière de talent pour le drame lyrique… L’anglais est une langue
antimusicale, l’opéra hyperexpressif est une ofense au sens anglais du décorum ; quant aux
stupides intrigues opératiques, elles ne sont pas dignes qu’un Anglais doté d’intelligence
y prête attention.
Diverses explications esthétiques et psychologiques ont été mises en avant, aucune n’étant
convaincante. L’argument économique semble quant à lui beaucoup plus plausible. Tant que les
théâtres londonniens ont eu pour propriétaires et gestionnaires des compagnies d’acteurs, ou
des agents auxquels les têtes d’aiche appartenaient de droit [acteurs qui ne pouvaient chanter
une seule note], les pièces trufées de musique de scène étaient ce qui se rapprochait le plus du
strict genre opératique continental. La musique était interprétée par une troupe de musiciens
à part, en théorie complémentaire – compromis classique en Angleterre. Cela vaut pour Purcell,
pour Gilbert et Sullivan, et même pour le théâtre musical britannique et américain du XXe siècle.
Dans le contexte théâtral empreint de rationalisme de la Restauration anglaise, la présence de
musique dans une pièce ou dans un semi-opéra requiert une justiication. En plus des First et
Second Musickes [interprétées lorsque le public se place], l’Ouverture et les Act Tunes – cadres
acceptables dans lesquels on pouvait naturellement s’attendre à ce que la musique joue un rôle –
comprenaient des divertissements [souvent des masques] interprétés pour mettre en valeur les
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dramatis personae (personnages principaux) à l’intérieur de la pièce : triomphes, célébrations
politiques, cérémonies religieuses, processions, rituels païens, illusions, tours et incantations
magiques.
Les êtres surnaturels, les personnages pastoraux ou arcadiens [on pensait que les bergers
et bergères d’Arcadie conversaient en chantant] ou les ivrognes avaient également le droit de
chanter, de danser et de faire leurs entrées et leurs sorties avec accompagnement instrumental.
Quant aux fous, aux folles, aux amoureux désespérés, aux prisonniers s’apitoyant sur leur sort
et aux personnes de cet acabit, ils étaient toujours censés se répandre en chansons !
Dans King Arthur on trouve une cérémonie religieuse païenne, le chant de triomphe et la musique
de bataille des Bretons, les appels persuasifs des esprits aériens et terrestres, une idylle arcadienne
légèrement érotique, l’apparition d’esprits sous forme d’hommes et de femmes enthousiastes
exaltant les joies de l’amour, la magie du masque du Froid, l’illusion de séduisantes sirènes se
baignant nues, ainsi que la vision inale décrite par Merlin d’un royaume insulaire à venir alliant
gloire, amour, unité et prospérité. Tous ces épisodes opératiques de poids s’intègrent à merveille
dans l’intrigue.
Deuxième semi-opéra de Purcell, King Arthur a été donné pour la première fois au Dorset Garden
Theatre en mai 1691, un an après Dioclesian, et suivi de The Fairy Queen en 1692. Le genre avait
été créé par Thomas Shadwell avec ses versions opératiques de The Tempest (1674, sur une
musique de Matthew Locke, Giovanni Battista Draghi et Pelham Humfrey) et Psyche (1675, sur
une musique de Locke et Draghi). Cette séquence est restée sans suite, d’une part en raison du
contexte politique, et d’autre part à cause des diicultés rencontrées par les deux compagnies
de théâtre, lesquelles ont fusionné en 1682 pour devenir la United Company. Parmi les autres
facteurs, on notera la mort de Locke en 1677 et le iasco de l’opéra de Louis Grabu Albion and
Albanius, intégralement chanté en français, encore au stade des répétitions au moment du décès
de Charles II en février 1685 ; une version révisée a été abandonnée en juin après quelques
représentations lorsque la nouvelle de l’invasion de Monmouth a atteint Londres.
Une première version du texte de John Dryden pour King Arthur a été conçue comme prologue
allégorique à Albion and Albanius, devant probalement être interprétée avec l’opéra de Grabu en
l’honneur du 25e anniversaire de la Restauration de Charles II prévu en mai 1685. Après la mort
inattendue du roi, Dryden l’a mise de côté, mais le succès de Dioclesian ayant sans doute ravivé
son intérêt, il l’a développée, apparemment très inluencé par The Tempest de Shadwell ainsi que
par Psyche, pour en faire une œuvre complète.
On a avancé l’idée que cette œuvre se référait à l’origine à la crise de l’Exclusion Bill – Arthur
entouré des Bretons représentant Charles II, Oswald et les Saxons dans le rôle de Shaftesbury et
des Whigs. Au moment où Purcell a été engagé, Dryden avait adapté le texte au nouveau climat
politique, avec Arthur personniiant William III et Oswald le souverain déposé James II. Comme
Curtis Price l’a remarqué, « Dryden a transformé ce qui était au départ une parabole touchante
de la réconciliation royale en un compliment retourné à un roi dont il n’avait que faire ! »
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Le texte ouvertement patriote et héroïque s’est attiré beaucoup de critiques de notre époque
cynique et décidément dénuée d’héroïsme. La critique moderne a détourné son attention du
matériau intrinsèque de la pièce et recherché des signiications politiques possibles, mais on ne
trouve aucun indice de controverse à l’époque, toute la littérature au sujet de l’œuvre durant les
cent cinquante années suivantes (avec des représentations en version partielle jusque dans les
années 1840) suggérant que celle-ci était prise au pied de la lettre comme un récit passionnant
de la lutte entre le bien et le mal.
King Arthur a été de loin l’opéra le plus applaudi de Purcell, et il est facile de comprendre pourquoi.
Tout comme le texte de Dryden, la forme et le contenu de la musique de Purcell sont clairement
inluencés et inspirés par The Tempest et Psyche. La musique est merveilleusement variée,
et ceci en partie grâce à Dryden. Il avait compris, ou peut-être appris de Shadwell, que Purcell
avait besoin d’une série de situations diverses pour produire les contrastes souhaités d’humeur
et de langage sans trahir la relation de la musique à la pièce mère. Chacun des épisodes musicaux
majeurs de King Arthur surgit d’un type diférent de situation, laquelle appelle à un autre type
de musique.
Comme dans toutes ses partitions théâtrales, et suivant l’exemple de Locke, Purcell utilise
la couleur orchestrale selon des associations symboliques établies de longue date – les lûtes
à bec pour les scènes arcadiennes, les poursuites amoureuses et l’imitation des chants d’oiseaux,
les hautbois pour les scènes rustiques et Bacchus, les trompettes pour la gloire, la royauté
et la guerre, les cordes pour les scènes de l’Olympe, et ainsi de suite.
Les lûtes à bec ont souvent été employées un peu au hasard dans nombre de productions
et d’enregistrements d’opéras de Purcell [et même de Monteverdi !]. Dans King Arthur ces
instruments, dénommés « lutes » dans l’Angleterre du XVIIe siècle, ne sont spéciiés qu’à deux
occasions. Purcell exploite leur symbolisme pastoral et phallique dans la symphonie pour lûtes et
hautbois qui précède « Shepherd, leave decoying ». Ici les hommes ofrent leurs lûtes aux femmes,
que celles-ci refusent (les instruments à vent verticaux ont toujours été associés aux thèmes
phalliques ou dyonisiaques) ; et on les retrouve dans la seconde partie de « Ye lustering brethren »
[« Serene and calm »] en raison de leur association de longue date aux thèmes aquatiques.
Par ailleurs, l’utilisation par Purcell d’indications de mesures proportionnelles à l’ancienne
constitue un autre chapitre important et trop souvent incompris ou ignoré aujourd’hui, la Scène
du Froid de King Arthur illustrant parfaitement les éventuelles embûches restées en attente. Selon
toutes les preuves contemporaines, l’indication de mesure ¢ des sections avec tremblements
induit un tempo considérablement plus rapide que celui adopté quasi unanimement par les
récents interprètes. Ceci, associé à l’interprétation correcte des divers signes désignant le trémolo
(ainsi qu’il est clairement décrit et expliqué par Montéclair et d’autres), a pour résultat un efet de
tremblement au pouvoir de conviction unique lequel, curieusement, n’épuise pas les interprètes.
Dans une autre section de cette scène le Génie du Froid chante « Great Love, I know thee now ». Un
tempo rapide est clairement indiqué ici par l’utilisation de l’indication de mesure 2 – plus enlevé
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que celles à 3/2 utilisées par Purcell – et la mention dans un « tempo rapide et aérien » ( « quick and
airy time »), pour citer le compositeur lui-même.
Par endroits, ce qui nous reste du King Arthur opératique demeure troublant. Alors qu’il n’y a
pas de partition autographe, un certain nombre de manuscrits et d’imprimés subsistent, pour la
plupart fragmentaires ou diférant légèrement quant à l’ordre, au détail et au choix de la musique ;
et il est possible qu’aucun de ces éléments ne relète avec idélité la conception originelle de
Purcell. Après une étude approfondie du livret et des diverses sources musicales restantes, j’ai jugé
que le fait de suivre aveuglément une source quelconque au nom de l’authenticité constituait un
non-sens. J’ai préparé une nouvelle version de la musique destinée à l’interprétation, rejetant tout
ajout tardif de moindre qualité, reconstruisant du matériel manquant et déplaçant la Passacaille
pour la mettre là où elle se trouvait sans doute à l’origine dans la pièce. J’ai également imaginé
une narration théâtrale pour présenter l’histoire et placer la musique dans son contexte, car la
musique de Purcell fait tellement partie intégrante de l’action qu’il lui faut un contexte théâtral.
Pour les membres du public qui mettraient en cause certains de mes choix éditoriaux, voici
quelques brèves explications :
L’Ouverture, la First Musick, la Second Musick et la Chaconne posent chacune des problèmes de
nature diférente. Certaines éditions et interprétations modernes se sont basées sur des sources
tardives, plaçant la Chaconne en tant que First Musick, l’actuelle « petite » Ouverture en ré mineur
et l’Ayre en ré mineur en guise de Second Musick, et emprutant à l’ode « Arise, my Muse » la
« grande » Ouverture en ré majeur [pour cinq parties de cordes et trompettes]. D’autres placent
correctement la Chaconne à la in de l’Acte V, là où elle se doit clairement d’être, mais utilisent la
« petite » Ouverture en ré mineur comme First Musick, l’Ayre en ré mineur comme Second Musick, et
conservent la « grande » Ouverture d’emprunt en ré majeur à sa place.
L’utilisation d’une ouverture comme First ou Second Musick est néanmoins sans précédent ; j’ai
du mal à croire que ceci ait été l’intention originelle de Purcell, quoi que montrent les sources
plus tardives, c’est pourquoi j’omets entièrement la « grande » Ouverture d’emprunt en ré majeur
et la remplace par la « petite » Ouverture en ré mineur [originale ?]. L’Ayre en ré mineur reste un
excellent choix de Second Musick, et la Chaconne retrouve sa place à la in de l’Acte V. Ceci nous
laisse sans First Musick plausible ; ne trouvant aucune option dans les sources, j’ai emprunté un Air
Martial de Jeremiah Clarke que j’ai jugé approprié.
La Passacaille « How happy the lover », normalement placée à l’Acte IV, a dû être pensée au
départ dans l’Acte III – un chant pour les Esprits aériens de Philidel qui apparaissent sous forme
d’hommes et de femmes ordinaires pour célébrer l’amour et la guérison miraculeuse d’Emmeline
recouvrant la vue. Le texte original de Dryden pour cette scène se trouve dans le livret, mais
aucune mise en musique ne nous est parvenue jusqu’à celle de Thomas Arne. À la place nous
trouvons la Passacaille dans l’Acte IV – chantée maintenant par des Nymphes et des Sylvains, et
avec un texte qui est clairement une réécriture de l’original de Dryden dans l’Acte III.
15
Dryden se plaignait que l’implication de Purcell dans la résurrection de King Arthur l’avait obligé à « faire
entrave à mes vers [originaux] et les rendre rudes pour le lecteur ain qu’ils soient harmonieux pour l’auditeur
– [ain que] mon art à cette occasion puisse être utile à [celui de Purcell]».
Andrew Pinnock a clairement montré que le texte mis en musique par Purcell pouvait être considéré
comme une réécriture appropriée à la musique – mais il y a plus que cela. Placée dans l’Acte IV, la
Passacaille perd toute pertinence, alors qu’elle est d’une entière pertinence dans l’univers de l’Acte III ; et
une trace évidente de son origine se trouve dans une source au moins, quand pour une courte section
on lit que trois hommes sont appelés à chanter et non trois Sylvains.
Finalement, il semblerait que le déplacement de la Passacaille vers l’Acte IV posait un problème de
logistique : la non-disponibilité des deux sopranos lesquelles venaient de chanter le duo des sirènes –
nues [jusqu’à la taille] et éventuellement trempées – signiiait que la Passacaille devait être tronquée
et se terminer juste avant la section nécessitant trois sopranos solos. Cette coupure occasionnait une
certaine confusion dans les sources !
Peut-être y avait-il juste trop de musique dans l’Acte III si la Passacaille et la Scène du Froid y étaient
toutes deux incluses ; et un quatrième acte avec très peu de musique pouvait poser problème à un
organisateur de théâtre du XVIIe siècle cherchant à tout prix à satisfaire son public. Quelque soit la raison
de la modiication [laquelle a dû avoir lieu peu de temps après], remettre la Passacaille à la place qui me
semble la sienne dans l’action est un cadeau fait à tout interprète actuel, car cela donne un équilibre au
spectacle et une in parfaite à la première partie. L’un des grands problèmes récurrents avec King Arthur
est en efet de trouver un moment adéquat pour l’entracte.
Comparé au reste de King Arthur, l’Acte V semble fragmentaire et incohérent ; la musique paraît
assemblée au coup par coup et dégénère en une série de tours ressemblant plutôt à un retour à la
pantomime ou au spectacle de variétés. J’ai décidé d’omettre la musique médiocre de « Saint George »
puisqu’elle n’apparaît que dans une seule source, étant de tout évidence un rajout apocryphe. J’ai
également omis le duo « You say ‘tis love » ; selon les sources il reste à la périphérie de l’Acte V, son texte
n’est pas de Dryden et la musique en est peut-être de Eccles.
Le livret indique assez clairement que « Around thy coast », chanté par Pan et une Néréide, doit être
placé après « For folded locks », créant ainsi une entité musicale bien plus substantielle et satisfaisante.
Pour la danse [inconnue] qui suit, j’ai utilisé la partition instrumentale de « Around thy coast » tirée de
A Collection of Ayres, compos’d for the theatre [Frances Purcell, 1697]. La version instrumentale de
« Fairest isle » provient de la même source, comme c’est le cas de l’Ouverture, des Act Tunes,
des Trumpet Tunes, de la Chaconne, etc.
Pour la danse campagnarde [inconnue] qui suit l’épisode comique « Your hay it is mow’d », chanté par
Comus et les paysans, j’ai réalisé un arrangement de « Tithe Pig » tiré du Dancing Master de Playford –
une variante de cet air bien connu.
Philip Pickett avec Andrew Pinnock, Cliford Bartlett et Peter Holman. Traduction : Delphine Malik
16
Joanne Lunn
Joanne Lunn a étudié au Royal
College of Music de Londres et a reçu
à l’issue de son cursus la prestigieuse
Médaille d’or Tagore. Elle se produit
et enregistre dans le monde entier en
soliste avec de nombreux ensembles
de premier plan comme les English
Baroque Soloists, l’Orchestra of the
Age of Enlightenment, les Musicians
of the Globe, le New London Consort,
l’Academy of Ancient Music, le
Hilliard Ensemble et le Collegium
Vocale de Gand. En tant que soliste,
elle a participé à plusieurs reprises au
projet « Bach Cantata Pilgrimage » du
Monteverdi Choir. Parmi ses
engagements à l’opéra, on notera Le
Couronnement de Poppée de
Monteverdi pour l’English National
Opera, Le Songe d’une nuit d’été de
Britten à Venise sous la direction de
David Pountney et L’Orfeo de
Monteverdi ainsi que Didon et Énée
de Purcell dirigés par Sir Jonathan
Miller. En concert, elle a interprété la
Passion selon saint Matthieu de Bach
avec l’Orchestra of the Age of
Enlightenment dirigé par Sir Roger
Norrington, L’Allegro, il Penseroso ed il
Moderato de Haendel ainsi que la
Heiligmesse, l’Harmoniemesse et la
Paukenmesse de Haydn avec le
Monteverdi Choir, le Magnificat de
Bach aux BBC Proms avec l’Academy
of Ancient Music, le Requiem de Fauré
sous la direction de Marc Minkowski,
le Magnificat et la Messe en si de Bach
avec le Bach Collegium Japan et la
Messe en ut de Mozart avec le City of
London Sinfonia. Sa discographie
comprend des messes de Haydn avec
Sir John Eliot Gardiner et les Motets
de Bach avec le Hilliard Ensemble.
Ses engagements récents l’ont
amenée à chanter un programme
de cantates de Bach avec
Le Concert Lorrain, Israël en Égypte
avec l’Orchestre Symphonique de
Düsseldorf, la Passion selon saint Jean
de Bach avec Les Musiciens
du Louvre Grenoble, des cantates de
Bach avec le Bach Collegium Japan,
la Messe en si de Bach avec
l’Akademie für Alte Musik,
The Fairy Queen avec le New London
Consort, Der Tod Jesu de Graun avec
le Collegium Vocale Gent, Le Messie
avec l’Orchestre du Mozarteum
de Salzbourg, le Requiem de Mozart à
Saint-Pétersbourg et la Messe en ut de
Mozart avec l’Orchestre
Symphonique de Melbourne.
Faye Newton
Faye Newton possède un vaste
répertoire allant du XIIe au XVIIIe
siècle. En tant que membre du New
London Consort de Philip Pickett, elle
s’est produite en soliste dans de
nombreuses salles prestigieuses à
travers le monde. Avec cet ensemble,
elle a participé aux tournées de
L’Orfeo de Monteverdi et de Didon et
Énée de Purcell (version de 1700)
sous la direction de Jonathan Miller,
et été programmée en soliste dans le
Gloria de Vivaldi au Festival
International des Arts de Perth en
2008. En janvier 2009, elle a fait ses
débuts en tant que soliste au
Concertgebouw d’Amsterdam dans
L’Ode à sainte Cécile de Haendel avec
Ton Koopman et l’Amsterdam
Baroque Orchestra. En 2000, elle a
formé avec le joueur de vielle Hazel
Brooks le duo Trobairitz, ensemble
spécialisé dans le répertoire d’airs de
cour du XIIe au XIVe siècle. Le duo a
été finaliste au Concours de Musique
Ancienne d’Anvers en 2000 et s’est
produit depuis lors dans divers
festivals majeurs de musique
ancienne en Europe. Leur disque The
Language of Love (avec des chansons
de troubadours et de trouvères) est
paru chez Hyperion en 2007,
s’attirant les louanges de la critique
internationale. Au nombre des
projets récents de Faye Newton, on
citera également une production de
The Tempest au Shakespeare’s Globe
Theatre, une série de cantates de
Bach avec le Feinstein Ensemble à
l’église St Martin-in-the-Fields de
Londres ainsi que divers concerts et
enregistrements avec l’ensemble His
Majestys Sagbutts and Cornetts, dont
un disque consacré à Giovanni
Battista Grillo. Faye Newton enseigne
le chant baroque à l’Université de
Birmingham.
Anna Dennis
La soprano Anna Dennis a étudié à la
Royal Academy of Music de London
avec Noelle Barker. En concert, elle a
interprété le War Requiem de Britten
à la Philharmonie de Berlin, la Messe
en ut de Mozart avec la Clarion Music
Society à New York, Life Story d’Adès à
l’Auditorium Rachmaninov de
Moscou, l’Oratorio de Noël de Bach à
l’auditorium du Mémorial d’Hitomi
de Tokyo, et Pierrot lunaire de
Schönberg au City of London Festival.
Elle a récemment chanté la Passion
selon saint Matthieu de Bach avec le
Gabrieli Consort au Festival Bach de
17
Lausanne, participé à des concerts
consacrés à Lully et Mondonville avec
le Concert d’Astrée, aux BBC Proms
avec le City of Birmingham
Symphony Orchestra, le Britten
Sinfonia et le BBC Philharmonic, créé
une pièce de Michael Berkeley au
Festival de Cheltenham, et chanté
Elias de Mendelssohn aux côtés de
Bryn Terfel. Anna Dennis a créé les
rôles-titres de The Girl of Sand et
d’Ariadne d’Elena Langer – deux
opéras créés au Théâtre Almeida de
Londres. Parmi ses autres rôles
récents à l’opéra, on citera Ilia dans
Idoménée de Mozart et l’Ingrata dans
Il ballo delle ingrate de Monteverdi,
tous deux dirigés par Graham Vick
(Birmingham Opera Company),
Katharine Dee dans Dr Dee de Damon
Albarn (Festival International de
Manchester), Moll Hackabout dans
Pleasure’s Progress de Will Tuckett
(Royal Opera House de Londres),
Flora dans The Enchanted Pig de
Jonathan Dove (Young Vic de
Londres), Emira dans Siroe de
Haendel (Autriche), Francesca dans
The Shops d’Edward Rushton (Festival
de Brégence et Royal Opera House de
Londres), Kyoto dans An Ocean of
Rain de Yannis Kyriakides (Festival
d’Aldeburgh et tournée aux Pays-Bas)
ainsi que les rôles du Strawberry
Seller et du Strolling Player dans Mort
à Venise de Britten (English National
Opera et Scala de Milan).
Penelope Appleyard
La jeune soprano britannique
Penelope Appleyard apparaît comme
une nouvelle personnalité
marquante du monde de la musique
ancienne. Née à Chichester, elle s’est
formée au Conservatoire de
Birmingham où elle a reçu le Prix de
Musique Ancienne Corton Hyde et
obtenu avec les honneurs son
diplôme de perfectionnement.
Penelope Appleyard a récemment
été finaliste lors de l’attribution du
Prix à la mémoire de Sir Anthony
Lewis de la Royal Academy of Music
et du Prix John Kerr pour la mélodie
anglaise du Musée Instrumental de
Finchcocks. En tant que soliste et
membre de consort, elle est de plus
en plus demandée pour des concerts,
se produisant régulièrement avec des
ensembles tels qu’Ex Cathedra, les
English Voices et l’Armonico Consort.
En 2012 et 2013 elle participera aux
représentations de King Arthur de
Purcell avec le New London Consort
dirigé par Philip Pickett. Elle est
également membre du Mousai
Ensemble, formation baroque de
chambre ayant remporté en 2011 le
Prix de Musique Ancienne Corton
Hyde, et collabore fréquemment avec
le luthiste Hector Sequera.
Adriana Festeu
Diplômée avec mention de
l’Académie de Musique de Cluj en
Roumanie, la mezzo-soprano
roumaine Adriana Festeu a obtenu
avec les honneurs son Master à la
Royal Academy of Music de Londres
en 2009. En 2005, elle a fait ses
débuts à l’Opéra National de Cluj
dans Il matrimonio segretto de
Cimarosa (Fidalma) ; elle y a été
réinvitée par la suite pour Les Noces
de Figaro (Marcelline), Le Médium de
Menotti (Madame Nolan) et Don
Giovanni (Zerline). À la Royal
Academy of Music de Londres,
Adriana s’est produite en soliste dans
diverses productions comme La
Calisto de Cavalli, Hansel et Gretel
d’Humperdink et La fedelta premiata
de Haydn (sous la direction de Trevor
Pinnock). Elle a également chanté
dans Il signor Bruschino (Marianna) et
L’Échelle de soie (Lucilla) pour le British
Youth Opera, Madame Butterfly
(Suzuki) et Le Barbier de Séville
(Rosine) pour OperaUpClose, La Belle
Hélène (Bacchis) pour la Merry Opera
Company, ainsi que le rôle-titre de La
Cenerentola de Rossini pour 2x2
Opera. Elle a repris ce rôle en 2009
pour l’Opéra de Garsington, et
l’année suivante celui de Marcelline
dans Les Noces de Figaro. En concert,
Adriana Festeu a interprété les Lieder
eines fahrenden Gesellen et les
Kindertotenlieder de Mahler avec
l’Ensemble de Chambre de Corinthe
et été invitée pour participer à
l’ouverture du Festival du
Northumberland (Doxford Hall et
Eshott Hall) en 2011. Ses projets en
cours pour l’année 2012
comprennent King Arthur de Purcell
avec le New London Consort, Didon
et Énée de Purcell avec les Beaminster
Singers et L’Olimpiade de Vivaldi pour
l’Opéra de Garsington.
Timothy Travers-Brown
Diplômé de la Royal Academy of
Music de Londres, Timothy Travers-
Brown se produit fréquemment avec
de nombreux ensembles de musique
ancienne et enseigne également le
chant au Trinity College of Music de
Londres. En concert, ses
18
engagements l’ont amené à chanter
l’Oratorio de Noël de Bach avec
Nicholas Kraemer et l’Orchestre de
Chambre d’Israël, Rejoice in the Lamb
de Britten et l’Ode à sainte Cécile de
Purcell avec le Gabrieli Consort, les
Chichester Psalms de Bernstein avec
le Bach Choir, la Passion selon saint
Matthieu de Bach dirigée par Sir John
Eliot Gardiner, le Dixit Dominus de
Haendel avec The English Concert,
Judas Macchabée de Haendel avec le
London Handel Festival Orchestra et
la Passion selon saint Jean de Bach
avec Harry Christophers.
En interprète engagé, il a participé à
la redécouverte d’œuvres
préclassiques pour petite formation
jouant sur instruments d’époque,
notamment celles de Purcell et de ses
contemporains avec feu le luthiste
Robert Spencer et l’ensemble The
Musicke Companye. Il a également
collaboré avec Peter Holman dans un
répertoire allant du Bourgeois
Gentilhomme de Lully à l’Histoire de la
résurrection de Schütz, en passant par
le Nisi Dominus de Vivaldi et Esther de
Haendel. Parmi les évènements de
ces dernières saisons, on citera un
programme de cantates de Bach avec
le Bach Collegium Japan, l’Ode pour
l’anniversaire de la reine Anne de
Haendel avec le London Handel
Festival Orchestra, l’Actus tragicus de
Bach avec le Dunedin Consort et les
Vêpres de la Vierge de Monteverdi
avec les Barokk Solistene en Norvège.
Sa discographie comprend des
cantates de Bach avec le Bach
Collegium Japan, Handel and
Company avec The Musicke
Companye, de la musique pour les
vêpres du compositeur espagnol du
XVIIIe siècle José de Nebra avec La
Grande Chapelle ainsi que Pilgrimage
to Santiago avec le Monteverdi Choir.
Joseph Cornwell
Après des études à la York University
et à la Guildhall School of Music de
Londres, Joseph Cornwell a
commencé sa carrière avec le
Consort of Musicke et le Taverner
Consort. Sous la direction de chefs
tels que William Christie, Harry
Christophers, John Eliot Gardiner,
Hervé Niquet, Philip Pickett et
Andrew Parrott, ses engagements
internationaux l’ont mené depuis à
travers l’Europe, en Amérique du
Nord et en Extrême-Orient. Son
répertoire d’opéra comprend le
rôle-titre de L’Orfeo de Monteverdi
(Festival de Musique Ancienne de
Boston, Opéra d’Été d’Oslo et avec la
Capella Cracoviensis), Eumete dans
Le Retour d’Ulysse dans sa patrie
(Académie Européenne du Festival
d’Aix-en-Provence), Snout dans
Le Songe d’une nuit d’été (Teatro San
Carlo de Naples) et Polimone dans
Il Tito (Opéra du Rhin). Dans le cadre
de ses engagements les plus récents,
Joseph Cornwell a chanté L’anima del
filosofo (Orfeo) pour l’Atelier Lyrique
de Tourcoing, Le Retour d’Ulysse dans
sa patrie (Eumete) au Teatro Real de
Madrid avec William Christie, Flavio
(Ugone) pour l’English Touring Opera,
Didon et Énée (Mars) dans la version
de 1700 avec le New London Consort,
la Messe en si de Bach et Le Messie
avec la Capella Cracoviensis, Le Messie
avec le Chœur de Chambre de Namur
et Les Agrémens, des madrigaux de
Monteverdi au Festival de Spitalfields
avec Harry Christophers et les Vêpres
de la Vierge de Monteverdi au Festival
Mozart de Bath avec le Gabrieli
Consort. Sa discographie comprend
les Vêpres de la Vierge de Monteverdi
avec le Taverner Consort, Acis and
Galatea et la Messe en ut de Mozart
avec Les Arts Florissants, King Arthur
avec Le Concert Spirituel et la Petite
Messe Solennelle de Rossini avec Jos
Van Immerseel. Au nombre de ses
engagements actuels, on notera
Didone (Pirro) avec Les Arts
Florissants à Caen, Luxembourg et
Paris, The Fairy Queen en tournée
avec le New London Consort dirigé
par Philip Pickett ainsi que des
messes de Mozart avec le Polski Chór
Kameralny.
Andrew King
Diplômé du St John’s College de
Durham et du King’s College de
Cambridge, Andrew King est reconnu
comme un interprète phare des
répertoires Renaissance et baroque,
très demandé comme chanteur
d’oratorio et en particulier en tant
qu’évangéliste dans les passions de
Bach. Il a également dirigé divers
opéras dont The Fairy Queen de
Purcell, Psyche de Locke et Le
Couronnement de Poppée de
Monteverdi. Son goût pour la
musique de chambre se manifeste
dans son travail avec le Consort of
Musicke, les Musicians of the Globe,
le New London Consort, l’ensemble
Pro Cantione Antiqua, et en tant que
chef du Renaissance Ensemble. Sur
scène, il s’est produit dans de
nombreux masques et opéras
19
baroques comme L’Orfeo de
Monteverdi à Oslo, Euridice de Peri au
Drottningholms Slottsteater de
Stockholm et Didon et Énée de Purcell
pour le 50e anniversaire du Royal
Festival Hall. Andrew King se produit
partout dans le monde et possède
une discographie étendue chez ASV,
Decca, EMI, Etcetera, Hyperion,
Musica Oscura, Philips et Virgin
Classics. Ses activités pédagogiques
l’ont mené en République tchèque,
Israël, Italie, Pologne, Suède, Suisse,
aux États-Unis et lors d’académies
d’été en Angleterre ; il dirige par
ailleurs le département de chant
baroque du Conservatoire de
Birmingham.
Nicholas Hurndall Smith
Nicholas Hurndall Smith étudie la
musique au Corpus Christi College
d’Oxford et intègre ensuite la classe
d’opéra de la Guildhall School of
Music and Drama de Londres, avec le
soutien de la Fondation Leverhulme,
de la Worshipful Company of Salters
et de la Worshipful Company of
Tobacco Pipemakers and Tobacco
Blenders. Nicholas Hurndall Smith a
interprété les rôles de Lurcanio
(Ariodante), Snout (Le Songe d’une
nuit d’été) et Don Curzio (Les Noces de
Figaro) pour l’English Touring Opera,
de Tamino (La Flûte enchantée) pour
le Longborough Festival Opera, de
Mackie (L’Opéra de quat’sous) pour
l’Opera Project, d’Ecclitico, Sellem
(The Rake’s Progress) et Normanno
(Lucia di Lammermoor) pour Iford
Arts, et de Lysander (Le Songe d’une
nuit d’été) pour le British Youth Opera.
En concert, il s’est produit en tant que
soliste dans la Passion selon saint Jean
de Bach au Festival Haendel de
Londres, dans les Cantates BWV 63 et
BWV 65 de Bach avec l’Academy of
Ancient Music et dans l’Oratorio de
Noël de Bach à Kristiansund. Il a
chanté l’Évangéliste dans la Passion
selon saint Jean de Bach à Jever et
interprété le Voyage d’hiver de
Schubert à l’église St. Marien
de Berlin-Spandau. Soliste recherché
des œuvres de Britten, il a chanté le
rôle de saint Nicolas dans la cantate
du même nom avec les London
Mozart Players et interprété la
Sérénade pour ténor, cor et cordes avec
le Haffner Orchestra, avec le Spring
Symphony au Mary Wakefield
Festival, ainsi que le War Requiem
avec les sociétés chorales associées
de Cumbria. Nicholas Hurndall Smith
a récemment incarné Coridon dans
Acis and Galatea de Haendel avec
Paul McCreesh et le Gabrieli Consort
à Vienne, Strasbourg et Londres. Il est
membre de l’ensemble vocal
I Fagiolini, avec lequel il a sillonné
l’Europe, l’Amérique, l’Afrique du Sud
et l’Extrême-Orient. Son
enregistrement d’Acis and Galatea
(Coridon) avec le Dunedin Consort
a été récemment sélectionné comme
« Premier choix » par le programme
« Building a Library » de Radio 3.
Benjamin Bevan
Après avoir remporté une bourse
à la Guildhall School of Music and
Drama de Londres, Benjamin Bevan
a intégré la classe d’opéra de cette
institution puis rejoint en 1999
le chœur d’opéra du Festival de
Glyndebourne. En 2007, le ténor José
Cura l’a sélectionné pour le José Cura
Opera Project – projet de recherche
des stars d’opéra de demain. En
2001, Benjamin Bevan a fait ses
débuts internationaux à l’Opéra de
Lausanne en tant qu’Alidoro dans
La Cenerentola de Rossini. En 2002,
il a incarné le Comte dans Les Noces
de Figaro au Festival d’Édimbourg
et Marcello dans La Bohème pour
le Scottish Opera. Depuis lors, il
a retrouvé le Scottish Opera avec
les rôles de Fléville et de Fouquier-
Tinville dans Andrea Chénier, ainsi
que Morales dans Carmen. En 2005,
il a fait ses débuts en tant que Scarpia
dans Tosca de Puccini et chanté
Énée dans Didon et Énée de Purcell à
Malaga avec le New London Consort
et Philip Pickett. En concert, Benjamin
a interprété Un requiem allemand
de Brahms à Londres, Belshazzar
de Haendel à la Cathédrale de
Canterbury, les Vêpres de la Vierge
de Monteverdi et l’Oratorio de Pâques
de Bach avec le New London Consort,
Le Messie avec l’Irish Baroque
Orchestra, les Carmina Burana d’Orf
avec le BBC Concert Orchestra, la
Sea Symphony de Vaughan Williams
à Canterbury et Londres, ainsi que
The Dream of Gerontius d’Elgar à
Snape Maltings. En 2009 il a incarné
Riccardo dans I Puritani de Bellini et
Lescaut dans Manon de Massenet
pour le Scottish Opera, retournant
à Glasgow en 2010 pour interpréter
Marcello dans La Bohème. En 2011,
Benjamin Bevan a participé à une
production très applaudie de la
Passion selon saint Jean (Pilate) mise
en scène pour le Reis Opera ainsi qu’à
La Flûte enchantée du Garsington
20
Opera (Sprecher). Ses projets actuels
comprennent King Arthur de Purcell
avec le New London Consort dirigé
par Philip Pickett et les Carmina
Burana d’Orf avec la Royal Choral
Society.
Michael George
Interprète aux talents multiples,
Michael George est l’un des
barytons-basses les plus réputés de
Grande-Bretagne. Il a commencé ses
études musicales comme choriste au
King’s College de Cambridge puis
s’est formé au Royal College of Music
de Londres où il a remporté un
premier prix. Il a travaillé avec les
principaux orchestres et ensembles
du Royaume-Uni, se produisant dans
les meilleurs festivals et lieux de
concert de ce pays et sillonnant
l’Europe, les États-Unis et le Japon. Sa
discographie comprend L’Orfeo de
Monteverdi, les passions, cantates et
la Messe en si de Bach, les oratorios de
Haendel et l’intégrales des odes,
anthems et airs sacrés de Purcell, La
Création de Haydn et la Messe en la
bémol majeur de Schubert, la
Neuvième Symphonie de Beethoven
et The Dream of Gerontius d’Elgar.
Parmi ses programmes de concert les
plus marquants, on citera la Passion
selon saint Matthieu de Bach avec le
Bach Choir, la Messe en la bémol
majeur de Schubert avec Riccardo
Muti, la Missa solemnis de Beethoven
avec le Hallé Orchestra, la Neuvième
Symphonie de Beethoven avec Sir
Neville Marriner, ainsi que
d’importantes tournées du Messie de
Haendel avec l’ensemble The Sixteen
en Europe et au Japon. Il a chanté le
Requiem de Mozart avec l’Orchestre
Philharmonique de Vienne, la Passion
selon saint Jean de Bach avec
l’Orchestra of the Age of
Enlightenment et le London
Philharmonic Orchestra, Semele de
Haendel (Cadmus/Somnus) et Fidelio
de Beethoven (Don Fernando) pour
le Scottish Opera, L’Orfeo de
Monteverdi (Plutone), Didon et Énée
de Purcell (Énée) et Acis and Galatea
de Haendel (Polyphemus) avec le
New London Consort et Philip
Pickett, Les Saisons de Haydn avec le
Saint Louis Symphony Orchestra et
The Dream of Gerontius à la chapelle
du King’s College de Cambridge. Ses
engagements récents l’ont amené à
interpréter le Salve Regina de Haydn
au King’s College de Cambridge, la
Messe en si de Bach au Bridgewater
Hall, Le Messie avec le Ulster
Orchestra et le Royal Scottish
National Orchestra, la Passion selon
saint Matthieu de Bach à l’Abbaye de
Bath et la Nelson Messe au Festival
International de Macao avec
l’Academy of Ancient Music.
Simon Grant
La richesse du timbre de baryton-
basse de Simon Grant lui vaut d’être
très demandé dans les répertoires
aussi bien médiéval, Renaissance que
baroque, ses nombreux concerts le
menant régulièrement en Europe, au
Japon, en Australie, Nouvelle-
Zélande et aux États-Unis. Il a incarné
Caronte dans une production
scénique d’Orfeo de Peri au
Drottningholms Slottsteater de
Stockholm et la Magicienne dans
Didon et Énée de Purcell pour le 50e
anniversaire du Royal Festival Hall de
Londres. Avec le New London
Consort et Philip Pickett, il a participé
à des productions mises en espace
de L’Orfeo de Monteverdi (Caronte),
de Didon et Énée (la Magicienne), et
de The Fairy Queen. Sa maîtrise d’une
technique vocale particulièrement
étendue lui a permis de collaborer
avec des ensembles de musique
contemporaine comme Electric
Phoenix, Synergy, l’Ensemble Modern
et le Matrix Ensemble. Simon Grant
est capable de tenir simultanément
une partie rythmique et une ligne
vocale de basse, comme de chanter
et siffler en même temps, talent
exceptionnel dont il a fait preuve sur
scène et à la télévision partout dans
le monde. Il a prêté sa voix à de
nombreuses musiques de film, dont
Simon: An English Legionnaire, et c’est
lui qu’on entend siffler dans Shrek.
Parmi ses nombreux enregistrements
en soliste figurent les Vêpres de la
Vierge et L’Orfeo de Monterverdi
(Caronte) avec Philip Pickett, le
Magnificat de Bach avec Andrew
Parrott ainsi que le Te Deum et la
Missa assumpta est Maria de
Charpentier avec les St James’s
Baroque Players.
Oliver Cotton
Né à Londres, Oliver Cotton s’est
formé au Drama Centre de Londres.
En tant qu’acteur, il a interprété des
rôles de premier plan dans plus de
trente productions du Royal National
Theatre, travaillant de manière suivie
avec la Royal Shakespeare Company,
la Royal Court et dans le West End de
Londres où il s’est distingué dans des
21
pièces telles que The Homecoming
d’Harold Pinter, Children of a Lesser
God de Mark Medof, Benefactors
de Michael Frayn, An Ideal Husband
d’Oscar Wilde, Life x 3 de Yasmina
Reza et Brand d’Ibsen. Il a participé
à des centaines de pièces et séries
télévisées comme The Borgias
(Cesare Borgia), David Copperield,
The Year of The French, The Party,
Redemption, Poirot, The Camomile
Lawn, Westbeach, Sharpes Battle,
Rhodes, All Quiet on the Preston Front,
Innocents, Judge John Deed, Inspector
Lynley, Waking The Dead, MIT, Beastly
Games, Sensitive Skin (séries 1 et 2),
Midsomer Murders, The Commander et
Margaret. Ses ilms incluent Here We
Go Round The Mulberry Bush, The Day
Christ Died, Firefox, Oliver Twist, The
Sicilian, Eleni, Hiding Out, Christopher
Columbus, Son of the Pink Panther,
The Innocent Sleep, Phoenix Blue, The
Opium War, Beowulf, Baby Blue, The
Dancer Upstairs, Shanghai Knights,
The Bone Collector, Rain Dogs, Colour
Me Kubrick et Pope Joan.
Ace McCarron
Ace McCarron travaille comme
éclairagiste indépendant depuis 1988
dans des maisons d’opéra et des
théâtres du monde entier, tout
particulièrement au Royaume-Uni, en
Scandinavie, aux Pays-Bas et en
Belgique. Il poursuit une
collaboration de longue date avec le
Music Theatre Wales de Cardiff et la
Wrestling School de Londres,
compagnie créée pour interpréter les
pièces d’Howard Barker. Il a été en
charge des lumières de plus d’une
centaine de productions d’opéra
pour des compagnies telles que le
Scottish Opera, le City of Birmingham
Touring Opera, l’English Touring
Opera, le Royal Opera House Garden
Venture, le Broomhill Opera, l’Opera
Northern Ireland, le Scottish Early
Music Consort, le Purcell Quartet, le
Royal College of Music, le Royal
Northern College of Music, le Royal
Welsh College of Music and Drama, le
Conservatoire de Birmingham,
l’Opéra National du Tatarstan, l’Opera
Vest de Bergen, le Festival de
Batignano, le Muziektheater
Transparant, le Schouwburg de
Rotterdam, le Stichting Bodylab
d’Amsterdam, les Innsbrucker
Festwochen, l’Opera Trionfo et le
Théâtre de La Monnaie de Bruxelles.
Ace McCarron a travaillé sur des
opéras aussi anciens qu’Euridice de
Jacopo Peri et aussi récents que
Letters of a Love Betrayed, créé au
Linbury Studio du Royal Opera House
de Londres en 2009 et dernier sur la
liste de plus de trente projets de
lumières réalisés par lui pour des
premières d’opéra. On lui doit les
lumières de The Fairy Queen pour le
New London Consort lors des
représentations de la dernière saison.
Philip Pickett
Directeur musical et fondateur de
deux ensembles internationalement
reconnus, le New London Consort et
les Musicians of the Globe, Philip
Pickett est considéré comme l’un des
plus éminents défenseurs actuels de
l’interprétation sur instruments
d’époque. Il a commencé sa carrière
musicale en tant que trompettiste
avant de devenir l’un des premiers
flûtistes à bec de Grande-Bretagne,
se produisant et enregistrant en
soliste avec de nombreux ensembles
de premier plan. Philip Pickett est
régulièrement engagé comme chef
invité par des orchestres tels que
l’Orchestre Philharmonique de Hong
Kong, l’Orchestre Philharmonique de
Rotterdam, l’Orchestre
Philharmonique de Chambre de la
Radio néerlandaise, l’Orchestre
Philharmonique Royal des Flandres,
l’Orquesta Sinfónica de Navarra,
l’Orquesta de Granada, l’Orchestre de
Chambre de Norvège et l’Orchestre
Symphonique de Trondheim. En
2004, il a dirigé une nouvelle
production de L’Orfeo de Monteverdi
à l’Opéra de Lyon et fait ses débuts
en 2009 à l’Opéra National de Mexico
avec une nouvelle production de Don
Giovanni. Artistes associés de la
Southbank de Londres entre 1996 et
2005, Philip Pickett et le New London
Consort se sont produits dans divers
concerts et festivals prestigieux.
Philip Pickett et le New London
Consort ont enregistré en exclusivité
pour Decca durant quinze ans,
réalisant plus de quarante disques
dont L’Orfeo et les Vêpres de la Vierge
de Monteverdi, les Concertos
brandebourgeois,
les Suites orchestrales et l’Oratorio de
Noël de Bach, Vénus et Adonis de
Blow, la Wassermusik de Telemann et
le Gloria de Vivaldi. En plus de leurs
tournées internationales (dont une
les ayant récemment associés au
chanteur folk Richard Thompson),
Philip Pickett et les Musicians of the
Globe ont enregistré une série de
disques de musique de théâtre
22
anglais pour Philips Classics incluant
Timon of Athens de Purcell, des
extraits de Didon et Énée et de The
Fairy Queen, et de la musique d’Henry
Rowley Bishop pour des reprises de
Shakespeare au Covent Garden
autour de 1820. De 1996 à 2003,
Philip Pickett a été directeur
artistique du Festival de Musique
Ancienne organisé annuellement par
la Southbank. En 1995, il a été
engagé comme directeur de la
musique ancienne au Shakespeare’s
Globe Theatre de Londres. En mai
2010 Philip Pickett et ses ensembles
ont été nommés Artistes associés du
Bridgewater Hall de Manchester.
New London Consort
Artistes associés du Bridgewater
Hall de Manchester
Se plaçant parmi les premiers
ensembles de musique ancienne au
monde, le New London Consort de
Philip Pickett explore grâce à sa
polyvalence un répertoire
particulièrement vaste et haut en
couleurs, couvrant la Renaissance et
l’époque baroque, et conçus pour
joindre l’érudition au divertissement.
Les principaux artistes, tous solistes
accomplis dans leur domaine,
partagent une rare unanimité
d’objectif et de style, d’où la
réputation inégalée de talent,
d’intuition et de virtuosité du
Consort. Leurs concerts et
enregistrements, lesquels
comprennent souvent la recréation
de chefs-d’œuvre non publiés,
oubliés ou reconstitués, jettent
également sur des pièces plus
familières une lumière nouvelle,
inattendue et souvent controversée.
Le Consort est régulièrement invité
par les meilleurs festivals et les plus
prestigieux lieux de concert. Parmi
les programmes marquants de ces
dernières saisons, on citera L’Orfeo de
Monteverdi sous la direction de
Jonathan Miller (en tournée dans
toute la Grande-Bretagne mais aussi
aux Pays-Bas, en France, Norvège,
Pologne, Espagne, Israël, au Mexique
et en Chine), l’Oratorio de Pâques de
Bach (Festival International des Arts
de Perth et Philharmonie de
Strasbourg), The Indian Queen de
Purcell (Espagne et France), Don
Quichotte de Purcell et Eccles (Paris)
ou encore Acis and Galatea de
Haendel (The Sage Gateshead et Cité
de la musique). En 2009, le Consort a
interprété lors d’une tournée
européenne sa version reconstituée
de Didon et Énée de 1700 (sous la
direction de Jonathan Miller), se
rendant dans les principaux festivals
et lieux de concert du Royaume-Uni,
en Espagne, aux Pays-Bas, en
Pologne, Hongrie, au Luxembourg et
en Autriche. Au cours de l’année
2011, le Consort a donné sa nouvelle
production de The Fairy Queen de
Purcell (sous la direction de Mauricio
García Lozano) dans les meilleures
salles du Royaume-Uni et d’Europe,
avec de nouvelles représentations
programmées pour 2012 en Espagne,
au Mexique et en Asie. Hôte régulier
du Southbank de Londres (où
l’ensemble a été en résidence de
1996 à 2005), le Consort est
fréquemment invité par les
principaux festivals britanniques. Une
grande partie du répertoire du
Consort a été retransmise par la BBC
Radio 3 (plus de cent vingt
programmes incluant huit concerts
dans le cadre des Proms), les
membres du Consort ayant assuré la
partie musicale de nombreuses
productions théâtrales
radiophoniques de la BBC. Pour la
télévision, le Consort a été
programmé dans les séries de la BBC
« Music in Time », « Music in Camera »
et en 1995 à l’Abbaye de Westminster
lors des deux concerts marquant le
tricentenaire de la mort de Purcell.
L’ensemble a interprété la musique
de films et de téléfilms majeurs
comme les Contes du Décaméron de
Channel 4, la série Shakespeare de la
BBC TV, Lady Jane, Robin Hood Prince
of Thieves, A Man for All Seasons,
Hamlet, Dangerous Beauty ou encore
Nostradamus and Elizabeth. Le New
London Consort a enregistré plus de
quarante disques chez Decca
Classics, une série de disques chez
Linn Records et un album intitulé
Music for Queen Mary avec le Chœur
de l’Abbaye de Westminster. Le New
London Consort et son chef Philip
Pickett ont été engagés au printemps
2010 comme Artistes associés du
Bridgewater Hall de Manchester.
23
Violons I
Penelope Spencer
Jorge Jimenez
Karin Björk
Violons II
Sarah Moffatt
Elizabeth MacCarthy
Kinga Ujszaszi
Altos
Catherine Roddam
John Crockatt
Basse de violon
Caroline Ritchie
Viole de gambe
Henrick Persson
Trompettes
Simon Munday
Paul Sharp
Percussions
Thomas Foster
Hautbois
Hilary Stock
Gail Hennessy
Basson
Katrina Russell
Flûtes à bec
Louise Strickland
Heather Moger
Théorbe anglais
Lynda Sayce
Clavecin
David Roblou
Imp
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0148
49, 1
0132
48, 1
0132
52
Et aussi…
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Christophe Candoni, Carolina Guevara de la Reza.
> MÉDIATHÈQUE
En écho à ce concert, nous vous
proposons…
> Sur le site Internet
http://mediatheque.cite-musique.fr
… de regarder un extrait vidéo dans
les « Concerts » :
King Arthur (version de concert)
d’Henry Purcell par Les Arts
Florissants, William Christie (direction)
enregistré à la Cité de la musique
en 1997
(Les concerts sont accessibles dans leur
intégralité à la Médiathèque de la Cité
de la musique.)
… de regarder dans les « Dossiers
pédagogiques » :
Le baroque : Henry Purcell dans les
« repères musicologiques »
> À la médiathèque
… de regarder avec la partition :
King Arthur d’Henry Purcell par le
Concentus Musicus Wien, Nikolaus
Harnoncourt (direction) enregistré au
Festival de Salzbourg en 2004
… de lire :
King Arthur de Purcell dans l’Avant-scène
Opéra
> CONCERT ÉDUCATIF EN FAMILLE
SAMEDI 24 MARS, 11H
Les grandes figures : Rameau
Dès 6 ans
VENDREDI 22 JUIN, 20H
Emilio de’ Cavalieri
La Rappresentatione di Anima e di Corpo
Concerto Vocale
Akademie für Alte Musik Berlin
René Jacobs, direction
Marie-Claude Chappuis, l’Âme
Johannes Weisser, le Corps
> MUSÉE
SAMEDI 24 MARS, DE 14H30 À 16H30
Dans l’Orchestre du Roi-Soleil
Visite-atelier au Musée pour les enfants
7-11 ans
> SALLE PLEYEL
LUNDI 4 JUIN, 20H
Johann Sebastian Bach
Messe en si mineur
Bach Collegium Japan
Masaaki Suzuki, direction
Hana Blažíková, soprano
Rachel Nicholls, soprano
Robin Blaze, alto
Gerd Türk, ténor
Peter Kooij, basse
> CONCERTS
DIMANCHE 25 MARS, 16H30
Lamentazione – Scarlatti et le baroque
sacré italien
Œuvres d’Alessandro Scarlatti,
Leonardo Leo, Antonio Caldara,
Domenico Scarlatti, Giovanni
Legrenzi, et Antonio Lotti
Les Arts Florissants
Paul Agnew, direction
JEUDI 5 AVRIL, 20H
Œuvres de William Byrd, Orlando
Gibbons, John Sheppard, Nicolas
Gombert, William Cornysh, Orlande
de Lassus, Thomas Tallis, Tomás Luis
de Victoria, Cristobal de Morales,
John Taverner, Francisco Guerrero,
Thomas Crecquillon, et Jean Lhéritier
Stile Antico
MERCREDI 11 AVRIL, 20H
Bestiaire du Christ et symboles de la
Vierge
Jordi Savall, direction, vièle, dessus de
viole
Hespèrion XXI
La Capella Reial de Catalunya