salut à vous tous€¦ · lui ai présenté mon itinéraire de a à z, du débarquement de v iva...

J e s a i s q u e c e n ’ e s t peut-être pas une lecture normale que vous allez faire en parcourant mes nouvelles mais… c’est ma vie ! Et le plus important, c’est que ma mère ne doit surtout pas lire ça, sinon… vous savez ce qui pourrait m’arriver !

Alors je vais vous raconter un peu ce qui s’est passé… si seulement vous ne le dites pas à vous savez qui !

Danika

Salut à vous tous !

DANIKA

Extrait de la publication

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliotèque et Archives Canada

Danika, 1992–

Si ma mère sait ça– elle va m’tuer !

Pour les jeunes.

ISBN 978-2-923794-13-6

I. Titre. II. Titre: Si ma mère sait ça– elle va m’tuer !.

PS8607.A557S5 2010 jC843’.6 C2010-940435-1PS9607.A557S5 2010

Chargée de projet : Véronique BernierRévision linguistique et correction des épreuves : Sylvie LallierConception de la page couverture : Julien Dufour (illustration) et Goran Hamsic (graphisme)Mise en page : InterscriptImpression : Transcontinental

Première édition, 2010© Éditions Sylvain HarveyISBN 978-2-923794-13-6ISBN 978-2-923794-14-3 (PDF)ISBN 978-2-923794-15-0 (ePub)

Imprimé au Canada

Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2010Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2010

Éditions Sylvain HarveyTéléphone : 418 692-1336 (région de Québec)Sans frais : 1 800 476-2068 (Canada et États-Unis)Courriel : [email protected] Web : www.editionssylvainharvey.com

Distribution en librairie au CanadaDistribution UlysseTéléphone : 514 843-9882, poste 2232Sans frais : 1 800 748-9171Courriel : [email protected]

Nous remercions la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide à l’édition et à la promotion.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.


À moi-même pour moi-même de moi-même et à tous ceux

qui m’ont encouragée, m’encouragent et m’encourageront dans le passé,

le présent et le futur.


Je vous présente Danika, une jeune auteure de dix-sept ans dynamique et créative. J’ai été séduit par son texte rafraîchis-sant et joyeux. Ce recueil de nouvelles n’a rien de convention-nel, tant sur le plan de l’écriture que du propos. Nous avons voulu conserver l’authenticité des écrits de Danika même si son vocabulaire ne fait pas toujours partie intégrante de l’Office québécois de la langue française ! Cet ouvrage inusité respecte le langage adolescent et jeune de l’auteure qui, vous pourrez le constater, est teinté d’humour et d’ironie.

Danika, merci de nous avoir choisis pour l’édition de ton livre et de nous avoir donné ta confiance. Je souhaite un grand succès à ton livre et, peut-être, celui-ci t’ouvrira-t-il la porte d’une carrière d’écrivaine.

Bonne lecture à tous, en espérant que vous tomberez vous aussi sous le charme de Danika !

Sylvain Harvey

Mot de l’éditeur


Salut à vous tous ! Je sais que ce n’est peut-être pas une lecture normale que vous allez faire en lisant mon journal mais… c’est ma vie ! Et le plus important dans tout ça, c’est que ma mère ne doit surtout pas lire cela, sinon… vous savez ce qui pourrait m’arriver ! Alors je vais vous raconter un peu ce qui s’est passé… si seulement vous ne le dites pas à vous savez qui ! En passant, voici un petit conseil : n’essayez jamais rien de ce qui est raconté car tout a été exécuté par une professionnelle. Voilà, vous êtes avertis, je ne suis pas responsable des dommages col-latéraux que mon livre peut causer !

Préface


«1

« Si ma mère apprend ce que j’ai fait… j’vais mourir ! » Voilà la première chose que j’ai pensée quand je me suis retrouvée per-due en France… Mais tout d’abord, laissez-moi vous mettre dans le contexte.

Cette aventure a commencé au début du mois de janvier quand j’ai décidé que je voulais aller visiter la France. J’ai har-celé ma mère jusqu’en juin je crois, puis impatiente comme elle l’est, elle m’a dit :

— Lâche-moi avec ton foutu voyage ! Si tu veux tant y aller, arrange-toi pour que tout soit prêt jusque dans les moindres détails avant de m’en reparler. D’ici là, lâche-moi les baskets !

Comme d’habitude, elle disait ça en m’engueulant. Mais j’étais heureuse car, au fond, elle me donnait la permission d’y aller ! Bon, je devais préparer mon itinéraire et régler quelques détails, mais ça ne devrait pas être si difficile, non ? Donc, avec l’aide d’une de mes amies, j’ai tout organisé. Puis j’ai présenté mon plan de voyage à ma mère. Je suis allée la voir en m’assurant qu’il s’agissait d’une bonne journée pour elle (j’avais beau être contente qu’elle m’engueule la dernière fois, cela ne veut pas dire pour autant que je veux qu’elle recommence… au contraire !). Je lui ai présenté mon itinéraire de A à Z, du débarquement de

Viva la Francia !


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l’avion à l’aéroport de Lyon à la planification des couchers dans les auberges de jeunesse, et même l’heure des trains ! Ça m’a pris du temps, mais une fois qu’on veut vraiment quelque chose, on fait tout pour l’avoir, non ? À ma grande surprise, ma mère m’a alors regardée avec un air à faire peur à un ours pour tenter de me décourager. Mais puisque je l’ai prise dans un bon moment, je lui ai quand même fait un grand sourire en retour et je lui ai gentiment (ça m’arrive parfois !) demandé si, maintenant que j’avais répondu à ses attentes, je pouvais aller en France. Elle m’a tout bonnement posé la question suivante, après un temps de réflexion infini, selon moi :

— Comment feras-tu pour payer ton voyage ?Elle avait un regard malicieux à ce moment-là, comme pour

me dire : « Je t’ai bien eue cette fois-ci, hein ? »Une chance pour moi que j’avais déjà prévu le coup parce

que, sinon, je n’aurais pas pu, pour une fois, voir son air dépité ! Je vous jure que c’en était mourant de rire. Mais il a fallu que je me retienne jusqu’à ce que j’arrive dans ma chambre après lui avoir dit que j’avais fait des économies et que mon budget au complet (je tiens à le souligner) avait été prévu jusqu’au moindre sou. Pour cela, j’aimerais remercier Val, une de mes bonnes amies, qui m’a un peu beaucoup aidée à faire tout ça… Tout était maintenant dans le camp de ma mère. Je savais bien qu’elle ne s’attendait surtout pas à ce que j’organise réellement ce voyage. Mais là, elle ne savait plus quoi dire pour se sortir de sa « promesse ». Il suffisait d’attendre qu’elle s’avoue vaincue par mes arguments et ma super bonne préparation !

Après trois jours pendant lesquels j’ai savouré ma victoire en me cachant dans ma chambre, ma mère est finalement venue me voir et m’a dit :

— Je ne te donnerai pas la permission d’y aller sans que tu m’assures qu’un adulte voyagera avec toi.

Je lui ai donc gentiment (encore !) répondu : — Hé, ho ! Tu m’as déjà dit oui ! Pourquoi là, tu me dirais non ? — Hé, ne me parle pas sur ce ton, sinon ce sera carrément

non. Alors, si tu veux faire ton satané voyage, tu devras respec-ter mes conditions, ma chère !


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C’est à ce moment-là, qu’elle a décidé de me laisser fulminer en paix. Moment grandement apprécié, car il m’a permis de trouver une solution à mon problème. La solution, c’est VAL ! Elle m’avait déjà aidé à faire l’itinéraire et tout et tout parce qu’elle connaît la France. Sa tante y vit et, la cerise sur le gâteau, c’est qu’elle est même supposée aller lui rendre visite prochaine-ment. J’ai donc appelé ma chère amie Val pour lui expliquer mon problème et pour lui laisser le temps de penser à ce que j’avais déjà moi-même pensé : sa tante allait nous accueillir toutes les deux en France ! VOILÀ MA SOLUTION DE GÉNIE ! Comme ça, je vais aller en France et je serai avec un adulte… la première journée, seulement, hé, hé ! Mais ce n’est pas nécessaire que je donne ce détail à ma mère, n’est-ce pas ? L’important, c’est que ma mère accepte l’idée de mon voyage. En plus, je serai avec une de mes amies ! Ce n’est pas beau la vie ? Une chose que je ne vous ai pas dite, toutefois, c’est que la plupart du temps, je dois pousser un peu mes amies dans le dos pour qu’elles pensent un peu toutes seules et qu’elles m’appuient dans mes projets. Mais pour une fois, Val a pensé par elle-même à ce stratagème et elle a eu la brillante et même idée que moi ! Mais quelle bonne fille ! Non mais, c’est beau l’amitié ? Mais revenons à nos moutons. Après cet appel télépho nique des plus… comment dire… revigo-rants, je suis montée dire salut à ma mère :

— Euh… yo !Ma mère m’a gentiment gratifiée d’un regard acerbe, alors

j’ai décidé de changer de tactique : — Veux-tu juste te demander si jamais j’allais en France

avec Val par hasard et que, par hasard, sa tante habite en France et que, toujours par hasard, elle accepterait de nous accueillir, ça ne serait pas un adulte ça, non ?

Elle a alors « péter ses gonds » si on peut dire : — Arrête donc de dire n’importe quoi et fiche-moi la paix.

Je ne suis plus capable de t’entendre parler de ton fichu voyage. De toute façon, je sais très bien que tu n’as pas l’argent pour le faire et que tu n’as aucune amie qui a une tante là-bas. Alors, s’il te plaît, va donc te cacher dans ta chambre et sacre-moi la paix, bon Dieu !


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Je crois que ce n’était pas le bon moment… Alors, je me suis réessayée deux jours plus tard. Valérie partait sous peu et si je voulais en faire autant, j’avais besoin de l’autorisation de ma mère. En plus, il me fallait réserver d’avance le billet d’avion, mais pour cela je devais être sûre et certaine de pouvoir y aller, bien évidemment. Je me suis lancée de nouveau, mais cette fois-ci avec Val au téléphone. Je suis donc retournée voir ma mère ; je lui ai tendu le téléphone en lui disant :

— C’est pour toi !J’ai placé le téléphone sur l’interphone pour tout entendre

de la réaction de ma diabolique de mère. — Oui allo ? — Bonjour, madame. C’est Val, l’amie de votre fille. Je veux

seulement vous dire que ma tante est prête à recevoir votre fille chez elle et qu’en plus, je serai avec elle, si vous lui permettez de faire le voyage bien entendu. Je connais quand même bien la France car j’y suis allée plusieurs fois. Je crois que votre fille ne risque rien.

— … — Madame, ça va ? — OK, elle a le droit d’y aller, mais à la condition que vous

soyez toujours, je dis bien « toujours », ensemble. Compris ?! — Oui ! répondons-nous à l’unisson, Val et moi.

J’ai alors remercié ma mère ! J’ai pris le téléphone et j’ai filé dans ma chambre pour dire merci à Val. Ensuite, j’ai com-mandé par Internet mon billet d’avion ainsi que les papiers qui m’autorisent à sortir du Québec même si je suis mineure. C’est chiant pareil cette règle : j’ai besoin de la signature de mon père ET de celle de ma mère ! Non mais, ils n’auraient pas pu faire plus simple ?! Non mais, tout de même ! Mais bon, je peux aller en France ! Youpi !

2C’était la belle vie pour moi ! Je préparais mon voyage en fai-sant exprès d’agacer ma mère constamment, juste pour lui montrer que cette fois-là, c’était moi la reine ! Mais bon, il faut


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toujours que quelque chose ou quelqu’un arrive et brise mon fun ! Et cette fois-ci, ce fut Val elle-même qui le fit sous la forme d’un appel téléphonique :

— Oui allo ? — Allo… — Val ? C’est toi ? Quoi de neuf ? — Eh bien… Je suis vraiment désolée, mais il va falloir

annuler le voyage… — Quoi ?! — Je me suis fait heurter par une voiture en traversant la

rue. Là, je suis à l’hôpital. J’ai une jambe dans le plâtre et quelques côtes fêlées, alors ma mère refuse que je parte cette année…

— Mais… mais… — Je suis vraiment désolée…

J’étais sonnée. Mais quand quelqu’un t’appelle pour te dire que ton rêve est foutu, eh bien, je crois que la réaction de tout le monde est d’engueuler le diseur de mauvaises nouvelles. C’est ce que je rêvais de faire quand les mots « plâtre » et « côtes fêlées » me sont revenus dans la tête. J’ai donc dit :

— Tu vas être sur pied dans combien de temps, dis ? — Ouf !… (Je ne suis pas sûre de l’avoir entendue dire « ouf »,

mais je suis presque sûre qu’elle s’attendait à des remontrances de ma part ! Je ne sais pas pourquoi ?!) Eh bien, les docteurs disent que je ne dois pas bouger pendant un mois. Cela prendra six mois environ pour que ma jambe redevienne normale.

— Ouin… Ce n’est pas cool pour toi. Je te laisse, Val, j’ai des trucs à faire. Ciao !

— Bye, désolée encore.Je peux vous dire en toute franchise que je fulminais littérale-

ment. Mon voyage de rêve venait de partir avec la marée ! Fumée ! Poussière ! Il n’en restait rien, pas même des miettes. C’est d’abord ce que j’ai cru, puis je me suis mis à réfléchir un peu.

Un : Je ne peux pas mentir à propos de Val car ma mère est supposée me reconduire à l’aéroport. Alors, si Val n’est pas là, elle ne me donnera certainement pas la lettre d’autorisation qui me permettra de passer les douanes. Eh oui, croyez-le ou


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non, ma mère a décidé, comble de malheur, de signer ce docu-ment sur place ; elle n’a pas tout à fait confiance en moi et mes histoires… Incroyable, non ?

Deux : Je ne peux pas m’enfuir. Car même si je reproduis sa signature sur les papiers, ma mère n’a qu’à appeler la police, qui viendra m’arrêter aux douanes.

Trois : Je n’ai pas de solution !Quatre : Illumination divine (merci Dieu !). J’ai seulement à

dire à ma mère que Val s’est blessée et qu’elle ne peut pas faire le voyage, mais qu’au lieu d’aller en France, elle me propose d’aller à son chalet ! Évidemment, je ne lui dirai pas qu’en fait je partirai seule en voyage ! Oui ! Quelle idée de génie ! ai-je pensé sur le coup. Mais pour que mon plan réussisse, ça me prend un stratagème infaillible. Ma mère ne doit rien décou-vrir, sinon… vous savez très bien ce qui va se passer…

3Comment faire pour que mon plan soit infaillible ? Commen-çons par le commencement. Un : il fallait que Val soit au courant de mon plan. Pourtant, j’avais beau réfléchir, je ne trouvais pas de solution géniale à mon problème. Même si je disais à ma mère que j’allais au chalet de Val, elle voudrait sûrement, assurément plutôt, avoir une confirmation. De plus, si jamais elle décidait de m’appeler durant mon séjour, ce serait la catastrophe !!! Je n’avais pas le choix, je devais absolument régler ce problème. Deuxième hic : comment me rendre à l’aéroport ? Je ne trouvais aucune solution. J’ai donc fait comme un dicton le dit : j’ai dormi ! Car, paraît-il, la nuit porte conseil ! (Je l’espérais en tout cas !) Bon ça n’a pas full marché, alors je suis passée directement au troisième problème : le passeport et les douanes ! Pour le passeport, ce n’est pas compliqué ; je le prends dans le tiroir de ma mère. Mais pour l’autorisation, il va me falloir calquer la signature de ma mère (mon père a déjà signé). Tout d’abord, il fallait que je trouve une signature à copier. Heureusement que j’avais gardé mon agenda d’école ! Durant toute l’année, je m’étais entraînée à calquer cette fameuse signature ; très pratique pour


J e s a i s q u e c e n ’ e s t peut-être pas une lecture normale que vous allez faire en parcourant mes nouvelles mais… c’est ma vie ! Et le plus important, c’est que ma mère ne doit surtout pas lire ça, sinon… vous savez ce qui pourrait m’arriver !

Alors je vais vous raconter un peu ce qui s’est passé… si seulement vous ne le dites pas à vous savez qui !

Danika

Salut à vous tous !

DANIKA


salut à vous tous€¦ · lui ai présenté mon itinéraire de a à z, du débarquement de v iva...

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