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EXEMPLAIRE DE DÉMONSTRATION Ce spécimen ne présente que de courts extraits d’articles

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Si Google est bien l’alpha et l’oméga de la notoriété, alorsle petit livreur de journaux entrevu au côté de Carlos Gardeldans El día que me quieras (1934) a rejoint l’icône absoluedu tango. Il s’en faut de dix mille occurrences, comme unepréséance, en ce jour d’avril où nous tapons “Carlos Gardel”,puis “Astor Piazzolla“, dans le moteur de recherche qui nousrenvoie aussitôt “environ 6 040 000 réponses”, puis “environ6 030 000 réponses”. Ne cherchez pas, Maradona est très loin

devant, Eva Perón nettement derrière... Si elle n’est pas nécessaire,la raison est déjà suffisante de consacrer ce numéro d’été au génialcompositeur et bandonéoniste disparu le 4 juillet 1992. On peut mêmeimaginer qu’elle ne lui aurait pas déplu, tant ce croisé de sa propremusique n’eut de cesse d’imposer la puissance de sa modernité à sonmilieu d’origine, le tango, et de confronter la verdeur faubourienne de soninstrument à la musique savante. Vingt ans après sa disparition, BuenosAires s’enorgueillit sans gêne de Piazzolla, la double et longue quêted’Astor le Conquérant s’est accomplie. S’il propulsa son talent dans tantde rencontres fécondes, d’Aníbal Troilo à Nadia Boulanger, qui l’ouvrità lui-même, des mots de Borges à ceux de Ferrer, en passant par lesimages de Fernando Solanas, le sax de Gerry Mulligan ou le vibraphonede Gary Burton, il n’eut peur de rien et surtout pas d’oser. Aujourd’hui queles eaux de la critique ne battent plus le rocher de son nom devenupresque consensuel – horreur ! –, aujourd’hui qu’au nom d’improbablescrossover le tango a subi presque tous les outrages, on mesure combienl’auteur d’Adiós Nonino sublima, lui, son sens de l’histoire dans sonappétit d’horizons. S’il trouva le soutien de Leopoldo Federico quandles vents étaient contraires, il admirait le très singulier Roberto Di Filippo,savait très bien d’où il venait et ne perdit jamais le Sud. Lui qui vomitla momification du tango mais ne cessa d’en revendiquer la racine,l’incarne aujourd’hui à l’égal de Gardel. Deux anges veillent, le tango va. l

JEAN-LUC THOMAS

L’édito

Ses racines et ses ailes

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P. 3 L’ÉDITO

P. 6 FLASH

P. 11 LE MOT DU TEMPS DU TANGO

P. 12 INTERVIEWRichard GallianoP. 16 RENCONTREMarcelo NisinmanP. 18 POINT DE VUEJorge Luis BorgesP. 20 BIOGRAPHIE D’ASTOR PIAZZOLLA

P. 22 CAFETÍN DE BUENOS AIRESHoracio FerrerP. 30 CHORÉGRAPHIELaura FalcoffP. 34 BUENOS AIRES HORA CEROAmelita BaltarP. 36 VOYEZ-VOUS ÇA ?Ceux qui l’osent...P. 37 NOSTALGIAS...À cause d’un cheval perdu...P. 39 LES ÉCHOS DE

P. 48 ON A VU ON A LU

P. 54 REPORTAGESur les pas de Mazen au LibanP. 57 LA DISCOGRAPHIE

P. 64 LES PRATIQUES RÉGULIÈRES

P. 72 L’AGENDA

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Sommaire

Photo de José PonsUn grand merci à Jacqueline Ponspour nous avoir offert ce superbeportrait d’Astor pour notre couverture

P. 30 LAURA FALCOFF

P. 54 MAZEN KIWAN

P. 12 RICHARD GALLIANO

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Un vent nouveau...

En ouvrant ce journal, vous remarquerezcertainement l'évolution de la présentationde notre publication. Afin de rendre celle-ciplus attractive, un changement de maquetteest en cours et nous tenons à remercierchaleureusement tous les intervenants pourle travail accompli. Lors de l'assembléegénérale, nous avons indiqué le bilan

très positif de cette année qui a été consacréeprincipalement à la recherche d'une meilleure santéfinancière du Temps du Tango. Mais nous avons reçuavec tristesse la confirmation du départ de troispersonnes de notre conseil d'administration. Au nomde tous les membres de l'association, je tiens à lesremercier pour tout le temps qu'elles ont consacré afinque LTdT puisse continuer. De plus, deux personnesarrivées au terme de leur mandat ont été réélues etquatre nouveaux bénévoles sont venus nous rejoindre.Vous pourrez découvrir ces nouveaux visages enallant sur notre site letemspdutango.comLes premières réunions de notre conseild'administration ont montré un esprit d'engagementet de renouveau. Il est temps maintenant pour nousde nous investir dans la recherche et la mise en placed'autres événements.Dans l'immédiat, nous pourrons nous retrouver lors dela Fête de la musique autour de l'orchestre Doble A etdans quelques semaines, nous vous donnons rendez-vous à notre Festival de Prayssac. En lisant lesinformations sur notre site, vous y trouverez denouveaux maestros aux côtés de ceux déjà invités lorsde nos festivals. Enfin, cette année, nous avons,comme au bon vieux temps, fait appel à un orchestre– le jeune et brillant Cuarteto Silbando – pour animerquelques-unes de nos milongas à Prayssac. L'ensembledu conseil d'administration reste à votre disposition et àl'écoute de vos propositions et remarques. Nous voussouhaitons à tous un très bon été et vous donnonsrendez-vous dans nos pages dès le lundi 1er octobre. l

LUIS BLANCO, PRÉSIDENT

Le mot du Temps du Tango

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Richard Galliano

L E SEPTUOR DU RÉPERTOIREPIAZZOLLA FOREVER a livré plus detrois cents concerts à travers lemonde, la formation récemmentremontée partira pour une nouvel-le tournée qui se prolongera enChine, en Australie aussi, versseptembre-octobre.

Son créateur, l’accordéoniste RichardGalliano, est l’un des plus ardents exégètesde l’œuvre piazzollienne. Celui qui a parta-gé la scène avec le gratin du jazz mondial,qui mène une double carrière auprès de for-mations classiques, voue une immensereconnaissance à l’homme de Mar del Plata. Les éditions Milan sortent ce printemps ledisque d’un concert enregistré en Pologneen 2006, où le papa du “New Musette” croi-sait une fois encore les compositions dePiazzolla avec les siennes. Une synthèsefervente, pleine de punch, qui dit beaucoup,et si bien, de ce qui put unir les deuxhommes dans les années 1980 à Paris. Richard Galliano nous a fait l’amitié d’évo-quer longuement celui qui fut son ami et songuide, celui qu’il conduisit en ambulancevers l’avion qui ramena Piazzolla à BuenosAires lorsqu’il fut terrassé en août 1990 parun accident vasculaire cérébral.

‘ PIAZZOLLA ET LUI ’« C’est Astor qui m’a poussé à me réaliser,à faire le New Musette, à arrêter le métier demusicien de studio ou d’accompagnateurpour me réaliser pleinement. Après sonAVC, je ne l’ai plus revu. Je suis allé àBuenos Aires il y a deux ans, je me suisrendu au cimetière de Pilar, un cimetièretrès anglo-saxon, avec de petites tombes trèsimpersonnelles, sans fleurs ni rien, presquemilitaire. J’ai vu où était Astor et c’était unemanière de faire mon deuil. Notre dernièrerencontre avait eu lieu dans un restaurant dela butte Montmartre où se rendait souventDalida. Lorsque je l’avais appris à Astor, ilavait fait semblant de prendre un air horrifiépour dire : “Elle ne va pas chanter, non ?”Il était très fatigué, épuisé. Il avait assuré :“Là, je ferme la porte à mon estomac, j’aideux heures de musique à écrire...” Il avaità l’époque en projet un opéra sur la vie deGardel. Après, je suis parti en Scandinavieet j’ai reçu ce coup de fil terrible de Laura,son épouse. Je lui demandais s’il y avait unespoir, elle m’a répondu : “Non, son cer-veau est détruit à peu près complètement.”Voilà, la suite vous la connaissez... Nos ori-gines italiennes respectives ont fondé notreamitié à 200 %. Un jour qu’il avait écouté

Interview

L’accordéoniste du “New Musette” voue un immense respectà celui avec qui il partagea le pain et les rêves

dans les années 1980 à Paris. Pour lui, c’était certain, Piazzollagagnerait le firmament des compositeurs.

“On ne mesuraitque la partie visiblede l’iceberg...”

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un arrangement dont je jouais l’intro au ban-donéon, il s’était écrié : “Richard, vousjouez comme un Argentin !” Et de suite, ilavait corrigé : “Non, non, comme unItalien !” On était très italiens dans nos rap-ports : restaurants, famille, tout... Dans unelettre, il m’avait écrit : “Richard, les Italienssont invincibles !” Je me rends compte quedans les quelques tangos que j’ai écrits, il ya l’influence d’Astor mais aussi quelquechose de plus méditerranéen, le tempo desderboukas, ce qui ressort dans le Piazzolladeuxième époque, à partir de Libertango, cetempo rapide qui me porte davantage dansune pulsation de jazz. J’admire le tangoargentin mais ce n’est pas moi. Avant derencontrer Astor, quand j’étais avecNougaro, j’avais déjà l’attirance de cette

pulsation en 3-3-2 que l’on retrouve danstout le Maghreb et qui m’a toujours séduit.Quand je pense valse, je suis entre trois etquatre temps, un quatre temps que je com-bine en 3-3-2, une valse un peu bancale ensomme. Je ne saurais dire si c’est lié à l’ac-cordéon, je ne crois pas, je pense que c’estplus lié à mon environnement méditerra-néen, ce tempo de la mer. C’est à deux, ouquatre temps, mais ce n’est pas carré, c’estrond, faut que ça tourne comme une valse etdans le phrasé, c’est pareil. »

‘ PIAZZOLLA AUJOURD’HUI ’« Astor vivant, j’imaginais très bien l’éten-due que prendrait la diffusion de sa musique.Un jour, dans un petit moment dépressif,il s’est plaint devant moi que sa musique ne

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‘ Ce qui me fascine aujourd'hui, c'estd’écouter Astor jouer sa propre musique ’(

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Pour la plupartdes amateurs detango, HoracioFerrer n’est quele parolier d’AstorPiazzolla, celuiqui a composéles textes, certesmagnifiques, deBallade pour unfou et Balladepour ma mort.Cependant, Ferrerest beaucoup plusque cela, et leréduire au rôle

de simple parolier d’un grandmusicien n’est pas seulementinjuste, mais cela ne traduitsurtout pas la grande importanceque cet homme a eue dansl’histoire récente et actuelle dutango. D’abord parce que, outrePiazzolla, il a composé des textespour d’autres compositeurs, aussiimportants que Raúl Garello,Héctor Stamponi, OsvaldoTarantino, Leopoldo Federico, etmême pour Julio de Caro, AníbalTroilo et Osvaldo Pugliese. Trèsprolifique, son répertoire dépasselargement la centaine de tangos.Il a également écrit les textes deMaría de Buenos Aires, le petitopéra (l’opérita) mis en musiquepar Astor Piazzolla, et del’Oratorio Carlos Gardel, sur unemusique d’Horacio Salgán. Ensuite, parce que son activiténe se résume pas à sa tâchede parolier. Horacio Ferrer estmembre de l’Académie portègnedu lunfardo et fonda en 1990

l’Académie nationale du tango,de laquelle il fut son premierprésident. En tant qu'historien, il aécrit un livre sur l’histoire du tangoqui est devenu une référenceobligée : Le Tango, son histoire etson évolution, ainsi que Le Livredu tango, chronique et dictionnaire,œuvre monumentale en troisvolumes. Il a écrit aussi denombreux recueils de poèmes,réunis en 1993 dans une seuleœuvre, intitulée Moriré en BuenosAires (Je mourrai à Buenos Aires).Belle déclaration d’amour pourcette ville, de la part de cetUruguayen, né en 1933 àMontevideo, au sein d’une famillecultivée et amatrice des arts.

Étranges personnagesHomme de la nuit et de l’aube, dela fumée et de l’alcool, Horacio Ferrerest avant tout un poète, créateurd’images d’une surprenante beautéet d’un univers propre et trèsparticulier, quasi surréaliste, qu’ila transmis au tango. Dans sestangos, en effet, se promènentdes personnages étranges, desastronautes, des sorciers, desclowns, des marionnettes, desextraterrestres, des hippies, desfous, tous mélangés, dans unesorte de “cambalache” dedésespérés. Si les personnagesqui habitent son œuvre sontinsolites dans l’imaginaire dutango, Ferrer renoue, ce faisant,avec une tradition littéraire bienancrée en Argentine, déjà présentedans les romans de Roberto Arlt etles fictions de Jorge Luis Borges.

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Horacio Ferrer : Tango, c’estla berceuse du dernier jour...(

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Aussi, Ferrer continue etapprofondit la poésie d’HoméroExpósito, que nous avons présentédans La Salida n° 66, auteurcomme lui d’un tangocontemporain, plus axé sur lamélancolie du présent que surla nostalgie du passé. Ferrer achangé aussi la géographie dutango. Tout comme la musiquede Piazzolla, la poésie de Ferrerdélaisse les quartiers marginauxde Buenos Aires, territoiresfondateurs du tango, pour occuperle centre de la ville. Lespersonnages de Ferrer ne boiventplus un vin de douteuse qualité,mais un whisky qu’on imaginecher. Ils ne se promènent plusdans les ruelles pauvres du sud,de la Boca, de parque Patricios,de Pompeya ou de Mataderos,mais dans les beaux quartiers dunord de Buenos Aires, la Recoleta,Palermo, plaza San Martin ouplaza Francia. Pas vraimentbourgeois, ces personnagesappartiennent à la classe moyenneaisée et cultivée, celle de Ferrer etde Piazzolla. Cela reflète dans letango, à mon avis, le changementsociologique qui a eu lieu àBuenos Aires dans la secondemoitié du siècle dernier. En effet,

les petits enfants des emmigréseuropéens arrivés au début dusiècle, sujets et acteurs despremiers tangos ont, eux aussi,changé de quartier et decoutumes, laissant leurs placesd’ouvriers à ceux qui, à partir desannées 1950, quittèrent lescampagnes pour tenter leurchance à Buenos Aires. Pourtant,malgré ces transformations, lapoésie de Ferrer reste d’unecouleur tango profonde.Car il a su combiner sesmétaphores baroques et sonavant-gardisme surréaliste avecle sentimentalisme, la tendresse,l’amour pour Buenos Aires, et uneprofonde mélancolie, qui font partiede l’essence même du tango.J’ai traduit pour cette occasionun poème et trois chansons,toutes mises en musique parAstor Piazzolla vers la fin desannées 1960, que je vous inviteà écouter/voir en visitant le sitewww.lasalida.info/cafetin

Pichuco des ponts en silenceEl Gordo triste (Le Gros triste) esttout simplement un authentiquehommage à Pichuco (AníbalTroilo), que tout le monde appelait

Toutcomme lamusiquedePiazzolla,la poésiede Ferrerdélaisse lesquartiersmarginauxde BuenosAires, pouroccuper lecentre dela ville

Astor Piazzolla, Amelita Baltar et Horacio Ferrer

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Faire danser... Et quoi encore ?

CERTAINES PERSON -NES, CURIEUSESDE L’HIS TOIRE DUTANGO, me po -sent souvent cettequestion : « Ondanse ou onécoute la mu -

sique d’Astor Piazzolla ? »À ma réponse, suivent des :« Non ? » et aussi des« Pourquoi ? »

La réponse est nécessaire-ment rythmique. Lorsquel’on danse le tango, onimprovise. Aucun pas nifigure ne sont prévus àl’avance. Je parle bien sûrde la danse qui se pratiquedans les milongas. L’impro -visation est une part essen-tielle du tango. Elle doits’appuyer sur un rythme etune pulsation clairs qui défi-nissent le guidage et le sou-tien à la danse.

Peu importe la quantité derubatos* que propose l’ar-

rangement orchestral d’untango interprété par, disons,Carlos Di Sarli. Derrière lesrubatos, on retrouve letempo musical.

Bien sûr, sur ces pulsa-tions régulières, les danseurspeuvent faire des pauses,ralentir les mouvements, oules accélérer en accord avecleur goût et leur imagina-tion. Mais ce sont bien lespulsations et le rythme quiles guident.

Complexité rythmiqueet altérations

De par sa complexité ryth-mique et ses altérations derythme dans un mêmethème, la musique de Pia - zzolla – que ce soient sespropres compositions ou desinterprétations d’autrescompositeurs des années1950 – ne peut s’improvisersur la piste.

Chorégraphie

Laura Falcoff

Nous avions rencontré la journaliste et chorégraphe Laura Falcoff àl'automne dernier lors de sa conférence de présentation du tangodansé dans le cadre de “Tandem Buenos Aires-Paris”. La Salida a

aujourd'hui le bonheur de vous faire partager son point de vue sur larelation difficile, voire conflictuelle, d'Astor Piazzolla avec la milonga.

La musique de Piazzolla ne peut s’improviser sur la piste

La suite dansLa Salida sur

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El Chino

Un très beauconte humaniste

L’HISTOIRE DE CETTET R A G I - C O M É D I E ,tirée d’un faitdivers datant de2007, est trop inso-lite pour qu’ellesoit dévoilée dansson intégralité à

ceux qui n’ont pas encore vule film. Ce serait aussi traiterpar le mépris le soin apportépar le réalisateur pour ame-ner progressivement le spec-tateur à sa découverte.

Car Sebastián Borensztein,peu connu en France, manieavec beaucoup de finessel’humour, le drame, l’absur-dité des situations et de lavie en général. Il affirme enoutre qu’en complémentd’un bon scénario, « lalumière et la direction artis-tique possèdent une grandeinfluence sur l’impact émo-tionnel d’une histoire ».

Dès le prologue – qu’il fal-lait oser – apparaissent lesthèmes qui seront dévelop-pés tout au long du film : ladifférence, l’incompréhen-sion, l’incommunicabilitépersonnelle et collective,l’intolérance, la solidarité...

Des personnages bien campés

Tout en gardant l’idée dene pas trop déflorer le récit,il est intéressant de s’atta-cher aux trois personnagesprincipaux.

Roberto est quincailler.Célibataire grincheux,obsessionnel, maniaque, iln’a pas d’ami. Maltraité parla vie, vétéran oublié de laguerre des Malouines, repliésur lui-même et sur sonpassé, il a choisi de s’abriterderrière une cuirasse qui leprotège du système et desautres. Un hobby original etsurprenant éclaire sa viesolitaire. Assez vite, on nepeut s’empêcher d’éprouverde l’empathie pour cethomme, parce qu’on luidevine une certaine noblesseet une générosité refoulée,mais bien présente.

Jun, un jeune Chinois,débarque à Buenos Airessans parler un mot d’espa-gnol. Pas mieux loti dans lavie, il va tomber par hasardsur Roberto.

Mari vit seule à la cam-pagne. Depuis qu’elle a ren-

Venu de Buenos Aires, El Chino allie l’humour argentin et la sagessechinoise... avec un Ricardo Darín meilleur de film en film...

Ricardo Darín

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4e Festival international de Beyrouth

Sur les pas de Mazen...

L A RECONSTRUCTIONDE BEYROUTH et lareprise d'une vie“normale” après denombreuses annéesde guerre se faitpeu à peu à partirde 1992, et la situa-

tion commence à se stabiliserdans les années 2000. Lesdanses de salon sont implan-tées, pas encore le tango.

S'il y a un homme qui, natifd’un petit village de la mon-tagne libanaise, rêve de lefaire découvrir – il l`enseigneà Paris – à ses compatriotes,et d’y faire éclore un festival,c’est bien Mazen Kiwan. Sapremière initiative date de2003 et son premier festivaldate d’avril 2009.

Aujourd’hui, il peut s’enor-gueillir d’avoir accueilli laquatrième édition du BITF(Beirut International TangoFestival). Une bonne équiped’organisation sur place,beaucoup de Libanais ins-crits, trente-quatre paysreprésentés et un beau cas-ting. On mesure le « grandsaut », souligne son initiateur.

À CHACUN SON RESSENTI...Impressions de festivaliers

« De l’élégance, presquedu faste, des yeux ardents.Elles dansent avec cetteforce printanière de liberté,adoucie par cet abandonoriental, et elles vous habi-

tent intensément, mais avecpudeur, un tango profond etinspiré. La magie des Milleet Une Nuits “porteñas” étaità Beyrouth 2012. »

Christian, Blois (Tango Loco)« On dit que le tango est

une danse pour les braves.Si c’est vrai, il faut aller auFestival de Beyrouth ! Lapetite communauté tango yreçoit les participantscomme des amis, une façonde faire oublier les troublesdu passé. Connaître le fris-son d’un tango dansé stricte-ment sur la musique del’Âge d’or avec un peuplecourageux émergeant d’an-nées de guerre... Allez-y etoffrez-leur votre soutien. »

John, environs de Londres

Reportage

« Ahlan wa sahlan bi Loubnan. » Bienvenue au Liban et à son quatrième Beirut International Tango Festival

(26-29 avril 2012)...

Milonga pendant le festival

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Autour d’Astor

L A PARTICULARITÉ PIAZZOLLA :l'influence et sa place dans lacontinuité du tango. L'inquiétudequi fut la sienne a produit un par-cours incroyable, où se mêlent letalent et le caractère du personna-ge. Sa musique ne cesse d'êtretango, plongé, se déplaçant, se

mixant dans un univers musical aux mul-tiples contacts et références. Parce que notre monde, nos sociétés necessent de bouger, et qu'une culture ne per-dure et ne vit que si elle sait aussi marcheravec le temps mouvant. Piazzolla a su fairemarcher le tango avec les changementsinévitables de la vie, d'une ville : BuenosAires, dans ce mouvement et de toute uneépoque. Ainsi le tango vit et perdure, etc'est ainsi que la musique de Piazzolla estassez vite devenue planétaire et reconnue.On trouve aisément sa discographie dansde nombreux lieux, physiques ou Internet.Com bien d'enregistrements des QuatreSaisons, de Libertango, d'Adiós Nonino, dela Milonga del ángel... Combien d'enregis-trements propres ou d'autres formationsaussi avec les poésies d'Horacio Ferrer,incroyable artiste, inconditionnel compa-gnon de route. Je voudrais présenter ici – certains doiventles connaître, d'autres pas – quelques CDoù l'on rencontre Piazzolla dans son dia-

logue avec la littérature, avec la parole,Piazzolla avec le cinéma – qui a aussi beau-coup compté dans sa carrière – et vous pro-poser deux CD doubles qui donnent uneimage correcte, large, du grand maestro.Et puis, j’aimerais vous parler égalementde ses premiers pas en tant que chef d'or-chestre dans la période où le bal dominaitencore.Je souhaite encore vous faire découvrir letravail d'autres artistes, dans des CD quiviennent de paraître, ainsi que la rééditiondu concert avec Milva au Japon en 1988. l

BERNARDO NUDELMAN

À tout seigneur, tout honneur... Dans ce numéro de La Salida,nous traiterons quasi uniquement de l’œuvre d’Astor Piazzolla.

Sans oublier pour autant qu’un autre grand de la chanson argentinenous quittait également il y a vingt ans, Atahualpa Yupanqui.

L’inquiétude qui fut la sienne a produit un parcours incroyable(

Discographie

La suite dansLa Salida sur

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Vous voulez comprendre les parolesdes tangos sur lesquels vous dansez ?

Commandez-la en envoyantce formulaire accompagné d’un chèquebancaire ou postal de 9€ franco de port

à l’adresse indiquée ci-dessousLE TEMPS DU TANGO

5, rue du Moulin-Vert75014 Paris - France

NOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Email . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Fabrice Hatem a réalisé pour vous uneanthologie bilingue, avec la traductioncommentée de 150 chansons parmi les

plus belles et les plus fameuses.

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86 La Salida • n°79 • juin à septembre 2012

Directeur de la publication etresponsable des abonnementsLuis BlancoDirecteurs déléguésMarc PiankoFrancine PigetFrance Garcia-FicheuxMembres fondateursSolange BazelyMarc PiankoRédacteur en chefJean-Luc Thomas Secrétaire de rédactionFrance Garcia-FicheuxRédactionIrene AmuchásteguiAlberto EpsteinPhilippe FassierMarie-Anne FurlanFrance Garcia-FicheuxBernardo NudelmanFrancine PigetJean-Luc ThomasOnt participé à ce numéroLaura FalcoffJacqueline & José PonsResponsable publicitéFrancine PigetContactez-nous avant le 10 septembre 201201 43 54 18 14 [email protected] Internet et mailingCatherine CharmontMichel VargozDirection artistiqueMarie-Françoise MarionPhotos, mise en page et agendaPhilippe FassierImprimeurPolycolor - 56, av. Jean-Jaurès - 94230 CachanLes informations de l’agenda sont gratuiteset publiées sans autre critère que denous parvenir avant le 10 septembre 2012et formatées comme indiqué sur le site.

[email protected]

Tirage de La Salida n° 79 en 1 700 exemplairesCommission paritaire n° 1114G78597

Dépot légal à parutionToute reproduction, totale ou partielle,

de cette publication est interdite sans autorisation

Bimestriel publié par l’association Le Temps du Tango

[email protected]

Bulletin d’abonnementun an et cinq numéros

q 15€ si adresse en Franceq 20€ si adresse à l’étrangerq Abonnement collectif

minimum 10 exemplaires . . . x 12€ = . . . €

Email . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pour vous joindre en cas de besoin

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Je souhaite que mon abonnement débuteq à partir du prochain numéroq à partir du dernier numéro paruparutions 01/02 01/04 01/06 01/10 01/12Chèque à l’ordre de “Le Temps du Tango”

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