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N° 21 – NOVEMBRE 2010 SPORT LOUISA NÉCIB, LA « ZIDANE AU FÉMININ » p. 14 ACTU AÏD EL-KÉBIR, LES PRÉFECTURES SUR LE QUI-VIVE p. 6 FOCUS BANLIEUES : CINQ ANS APRÈS p. 10 ÉDITION NATIONALE Imprimé sur du papier recyclé. Ne jetez pas ce mensuel sur la voie publique : donnez-le. Merci ! « C’est l’islam qui m’a fait aimer mon pays, la France » P. 16 ABD AL MALIK

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acTu baNLieueS : ciNq aNS aPRèS aïd eL-KébiR, LeS PRéfecTuReS SuR Le qui-vive LOuiSa Nécib, La « ZidaNe au fémiNiN » ÉDITION NaTIONale p. 14 p. 10 p. 6 N° 21 – NOVEMBRE 2010 Imprimé sur du papier recyclé. Ne jetez pas ce mensuel sur la voie publique : donnez-le. Merci !

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SPORTLOuiSa Nécib, La « ZidaNe au fémiNiN » p. 14

acTuaïd eL-KébiR, LeS PRéfecTuReS SuR Le qui-vive p. 6

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« c’est l’islam qui m’a fait aimer mon pays, la france » P. 16

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FOCUS Banlieues : cinq ans après

SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

SOMMAIRE ÉDITOCinq ans…

Salamnews : 113-115, rue Danielle-Casanova – 93200 Saint-Denis – www.salamnews.fr Directeur commercial : Mourad Latrech – Publicité : 01 48 09 53 24 – [email protected] Rédaction : [email protected] – 01 70 24 39 46 Directeur de la rédaction : Mohammed Colin. Rédactrice en chef : Huê Trinh Nguyên. Journalistes : Hanan Ben Rhouma, Nadia Bijarch, Nabil Djellit, Antoine Dreyfus, Anne-Flore Gaspar-Lolliot, Faïza Ghozali, Nadia Moulaï. Ont participé à ce numéro : Jean-Pierre Dubois, Djamel Louergli, Requia Badr, Chams en Nour.Conception graphique : Pierre-André Magnier. Photo de couverture : © BFC. Chef de projet : Sandrine Mayen. Imprimé en France. Tirage : 110 000 exemplaires. Éditeur : Salamnews est édité par Saphir Média, SARL de presse au capital de 10 000 euros. Directeur de la publication : Mohammed Colin. N° ISSN : 1969-2838. Dépôt légal : novembre 2010.

HORIZONS 4 2005-2010 : justice pour les « banlieues »

ACTU 6 Aïd el-Kébir : les préfectures sur le qui-vive « Opération pèlerins » avec les scouts

8 Édition Plaine Commune : L’entrepreneuriat à l’honneur

8 Édition Marseille : L’Aïd dans la cité célèbre la diversité

BUSINESS 8 Créer au cœur des cités Financer sa formation

SPORT 14 Louisa Nécib : « Comparée à Zidane, une fierté »

TÊTE D’AFFICHE 16 Abd Al Malik : « C’est l’islam qui m’a fait aimer la République et mon pays, la France »

BEAUTÉ 18 Chouchoutez vos extrémités

LA CUISINE DE REQUIA 20 Brochettes d’agneau à la coriandre

DE VOUS À NOUS 22 Trahisons(s)

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O n se souvient tous du bruit et de la fureur de ce mois de novembre 2005. La mort de

deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, après avoir été poursuivis par la police et s’être réfugiés dans le fatal trans-formateur EDF, va mettre en émoi toute la communauté de Clichy-sous-Bois. Des incidents ont alors éclaté dans un des quartiers de la ville, opposant les jeunes aux forces de l’ordre. Les choses auraient pu se tasser et en rester là. Comme c’est souvent le cas. Mais la nuit suivante, une bombe lacry-mogène de policier a été projetée dans la mosquée, au milieu des fidèles ras-semblés pour les prières nocturnes du Ramadan. Les lieux de culte, tous confondus, sont encore des espaces qui bénéficient de la considération des jeu-nes de quartier, qu’ils soient croyants ou pas. Le manque de respect des forces de l’ordre était alors manifeste aux yeux de ces jeunes. Cet acte-là venait tout simplement de faire sauter le dernier garde-fou.Plus personne n’aura de prise sur l’embrasement des banlieues, y compris les religieux, dont on avait sollicité l’aide. Le gouvernement enverra une réponse sécuritaire, en décrétant l’État d’urgence. Trois semaines plus tard, le bilan est lourd. On parle alors d’un vaste plan Banlieues. Il y aura beaucoup d’annonces, mais finalement très peu de moyens.Cinq années plus tard : moins de servi-ces publics, toujours plus de chômage, plus de mal-logés et d’échec scolaire. La situation n’a jamais été aussi explosive. Au bout de cinq ans, ce manque de volonté politique est aussi un manque de respect ! ■ Mohammed Colin

10 Les quartiers souffrent, les politiques passent

12 Intégrer les quartiers dans le jeu politique

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C

HORIZONS Par Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et co-auteur, notamment, d’Une démocratie asphyxiée. L’état des droits de l’homme en France (Éd. La Découverte, 2008).

4SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

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Cinq ans déjà ! Cinq ans depuis que la mort de Zyed et de Bouna, électrocutés après une course-pour-suite avec la police, « mettait le feu » aux quartiers populaires pendant plusieurs semaines. Rappelons-nous... Non seulement les familles de ces deux jeunes morts n’ont pas eu droit à la compassion officielle qui s’affiche autour des « victimes » de « faits divers », mais leur mémoire a été salie par le mensonge qui leur attribuait un prétendu cambriolage. Et l’« état d’urgence » dura deux mois, bien après la fin de toute révolte apparente.

que s’est-il passé depuis lors ? D’abord, la recherche des responsables a été systématiquement entravée. Il a fallu cinq ans pour qu’un juge d’instruction mette deux policiers en examen pour non-assistance à personne en danger, et aussitôt le procureur a fait appel pour tenter d’empêcher ce procès. Comme si ces morts-là ne méritaient pas, eux, la vérité judiciaire...

ensuite, après les disCours présidentiels sur un « plan marshall pour les Banlieues » (!), les habitants de ces quartiers où se cumulent pauvreté, chômage, logements dégradés, discriminations racistes et contrôles au faciès n’ont vu venir que les démolitions de quelques barres et de quelques tours, et fondamentalement rien n’a changé : les inégalités territoriales et sociales se sont même accentuées depuis que la réponse à la crise financière de 2008 a été, d’un côté, la priorité à l’aide aux banques et, de l’autre, l’austérité pour les services publics.

enfin, trop de disCours ont attisé le rejet des « jeunes de Banlieue inintégraBles », des musulmans « inassimilables », des « minorités ethniques non sédentaires », à expulser en priorité. L’assimilation de l’immigration à l’insécurité, la chasse aux sans-papiers jusqu’aux portes des écoles, l’exploitation des préjugés xénophobes ont alourdi l’atmosphère au moment même où les difficultés sociales et scolaires s’accentuaient.

pourtant, en même temps, les « Banlieues » sont aussi et d’aBord des territoires de solidarités : les familles, les communautés, les associations se serrent les coudes pour tenir envers et contre tout ; les militants des droits et de la citoyenneté sont mobilisés partout où ils le peuvent aux côtés des victimes des discriminations, pour refuser les caricatures et travailler ensemble à plus de justice.

Car la soCiété française vaut mieux que les « politiques de la peur » que nous subissons depuis trop d’années. Malgré les discriminations, le racisme, l’exclusion sociale, elle se transforme dans les faits et dans les esprits : les jeunes générations grandissent dans un monde plus riche de sa diversité, elles savent que leur avenir est ici et que les combats contre les inégalités sociales, contre le racisme et la xénophobie, pour le progrès de l’égalité entre hommes et femmes, du respect des minorités, doivent être menés ensemble pour que cet avenir soit partagé à égalité de droits et de dignité.

nous vivons une transition parfois diffiCile entre le monde d’hier, avec des nations cloisonnées et des préjugés coloniaux, et celui de demain, dans lequel aucune frontière ne sera infranchissable et les défis les plus importants ne pourront être relevés qu’à l’échelle planétaire. Mais il n’y a pas d’autre avenir humain que la lutte commune pour le respect de chacune et de chacun, et donc le vivre-ensemble fondé sur la garantie des droits de tous. ■

2005-2010 : justice pour les « banlieues »

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JOURs de Fête Les préfectures sur le qui-vive

PaRis - La MecqUe« Opération Pèlerins » avec les scouts

inteRReLiGieUX La SERIC fête ses dix ans

ACTU6

AÏD EL-KÉBIR. Les 5 à 6 millions de musulmans de France s’apprêtent à célébrer la traditionnelle fête de l’Aïd el-Kébir vers le 16 novembre. Municipalités, pré-fectures, conseils régionaux du culte musulman (CRCM) et professionnels de l’abattage rituel se préparent à faire de cette fête la mieux réussie possible. Les ministères de l’Intérieur et de l’Agri-culture ont fait parvenir fin octobre les Instructions à tous les préfets de région via une circulaire pour permettre le bon déroulement de l’Aïd dans l’ensemble des départements. La circulaire rappelle ainsi que l’abattage devra être effectué par des sacrificateurs habilités par l’une des trois Grandes Mosquées de Paris, d’Évry-Courcouronnes et de Lyon et dans des abattoirs agréés. Bien qu’insuffisants, le nombre d’abat-toirs temporaires devraient augmenter cette année pour faire face aux besoins croissants des musulmans de mener à

bien cette pratique et pour lutter contre les abattages clandestins, passibles de 7 500 € d’amende et de six mois d’emprisonnement. Des terrains seront mis à disposition pour les abattoirs mobiles tels que le site Saint-Louis à Marseille et celui de l’Aire des Vents à La Courneuve, comme stipulé par la convention, signée en mai 2010, entre le CRCM Île-de-France et le Conseil général de la Seine-Saint-Denis (93). Encore peu nombreuses, ces initiatives méritent d’être soulignées : elles sont une façon pour les pouvoirs publics de recon-naître le culte musulman et d’en finir avec les images négatives qui circulent autour de cette fête du sacrifice. ■

Hanan Ben Rhouma

HAJJ. Fébrilité du départ, temps du trajet avant d’arriver à l’aéroport, lour-deur des bagages, grand âge, stress dissimulé par la joie de rencontrer bien-tôt son Seigneur… c’est pour faciliter les conditions de départ des voyageurs en partance pour La Mecque que les Scouts musulmans de France (SMF) Île-de-France se sont mobilisés pour l’« opération Pèlerins ».Pour la 3e année consécutive, ils accueillent ainsi 8 000 pèlerins au départ et à l’arrivée de l’aéroport Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle. Une action, à l’ini-tiative d’Aéroports de Paris, appréciée tant par les familles que les pèlerins.À l’aller, les bénévoles scouts apportent une aide sur le plan administratif (pour

ceux qui ne savent pas lire, par exem-ple) et matériel (orientation, port de bagages…). Au retour, ils font patien-ter les familles et régulent les sorties de la zone sous douane. Un accueil chaleureux s’il en est : sous les youyous de la foule, les scouts offrent un verre de lait, des dattes et confiseries orien-tales à chaque pèlerin ; tandis que certains félicitent les voyageurs pour leur hajj, d’autres entonnent des chants anashids. « C’est une de nos priorités que d’être au service de la communauté », explique Jimmy Maizeroi, référent de l’« opération Pèlerins » pour l’ADP. « C’est dans notre charte et inscrit dans notre ADN ! » ■

Huê Trinh Nguyên

DIALOGUE. « D’année en année, l’événement prend plus d’ampleur », se réjouit Myriam Bouregba, coordinatrice de la Semaine de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC), organi-sée à l’initiative du Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC). En 2009, 95 manifestations, dont 59 en France et 36 en Europe, avaient ainsi été organisées dans 50 villes dif-férentes et rassemblaient près de 6 000 participants. Le programme de la SERIC 2010, qui fête cette année sa 10e édition, est tout aussi riche. Ainsi, l’atelier Israël-Palestine du GAIC organise, en par-tenariat avec le CCFD et le Secours islamique France, une rencontre « Chrétiens et musulmans pour des actions non violentes en solidarité avec les Palestiniens », le 18 novembre, à Paris 18e. À Saint-Denis, conférence à deux voix « Peut-on donner sans conditions ? », avec Geneviève Comeau, théolo-gienne au Centre Sèvres, et Ahmed Jaballah, directeur de l’IESH, établissement privé d’enseignement universitaire qui fête également ses dix ans.Point d’orgue de la SERIC 2010, le 4 décembre, à la Grande Mosquée de Paris, en partenariat avec l’Institut catholique, un colloque d’une journée consacré au pèleri-nage, avec conférences, ate-liers de discussion et un forum des associations. ■

Huê Trinh Nguyên

CINÉMA

Maghreb des filmsAvant-premières, rétrospective du cinéma marocain, carte blanche à Philippe Faucon et à Malek Bensmail, cinéma amazigh, documentaires… Près de 60 films projetés aux 3-Luxembourg, à Paris, mais aussi une programmation en régions (Saint-Étienne, Lyon, Lille, Tourcoing, Toulouse…).Colloque « Image et représentation du Maghrébin dans le cinéma français », les 15 et 16 novembre, au Sénat.w Du 5 au 16 novembremaghrebdesfilms.fr

SALON

Salon du mariage orientalTous les prestataires de services pour un mariage réussi : wedding planner, salles de réception, traiteurs, photographes… sans oublier les défilés de l’Arabian Fashion Show.Très attendue : Pavan, la plus grande tatoueuse et artiste de henné au monde, inscrite au Guinness des records pour sa rapidité dans l’exécution de ses dessins. Entrée : 7 € par personne 1 place achetée = 1 place offertew 13 et 14 novembre Halle de La Villette, Paris 19e

www.grandsalon dumariageoriental.com

SOLIDARITÉSemaine de la solidaritéPendant 9 jours, plus de 6 000 animations pour refuser la fatalité de l’exploitation économique, des guerres, de la misère, du réchauffement climatique… Happenings, ateliers, jeux, débats, marchés solidaires, expos, repas équitables pour sensibiliser et agir.w Du 13 au 21 novembrewww.lasemaine.org

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SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

w Pour plus d’actus, saphirnews.com,le premier quotidien musulman d’actualité

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Du 18 au 5 décembre, sur toute la FranceProgramme sur : www.semaineseric.eu

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Je suis salarié et je souhaite créer mon entreprise. Puis-je bénéficier d’une formation financée par mon employeur actuel ?Djamel Louergli. Si votre projet est déjà bien formalisé dans votre esprit, adressez-vous à des organismes de formation agréés pour connaî-tre leur offre. Une fois votre choix de formation arrêté, interrogez votre employeur pour connaître l’OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) auquel il cotise et dont vous relevez. Puis contactez cet OPCA pour connaî-tre les modalités de prise en charge de votre formation, au titre d’un congé individuel de formation (CIF) ou du droit individuel à la formation (DIF). Dans ce dernier cas, l’accord de votre employeur est indispensable.Votre demande acceptée, l’OPCA finance le montant et certains frais afférents à votre formation et, parfois, une quote-part de votre salaire. Deux options peuvent ensuite être envisagées si vous souhaitez tester votre acti-vité au début : devenir auto-entrepreneur, tout en conservant votre emploi salarié, ou bien prendre un congé d’un an pour création d’entreprise, au terme duquel vous réintégrez votre entreprise si vous décidez d’abandon-ner votre projet initial. ■

BUSINESS8

Financer sa formation

SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

Par Djamel Louergli, expert-comptable et commissaire aux comptes – [email protected] – 01 39 02 25 54

Des questions sur l’entrepreneuriat et la création d’entreprise ? Envoyez-les à [email protected], chaque mois notre expert-comptable vous répondra.

Le point de vue de l’expert

Je suis travailleur non salarié, puis-je faire financer ma formation ?Djamel Louergli. Oui, puisque vous cotisez chaque année auprès d’un fonds de formation qui vous ouvre des droits. Il s’agit de l’AGEFICE, si vous êtes commer-çant, du FAFCEA, si vous êtes artisan, et du FIF PL, si vous êtes profession libérale. Contactez ce fonds pour valider votre formation, connaître le montant de la prise en charge et la marche à suivre. Lorsqu’on travaille pour soi, se former ne semble pas toujours être une priorité : pourtant, actualiser ses connaissances ou se perfec-tionner constitue un véritable atout concurrentiel ! De nombreuses formations existent (comptabilité, gestion, bureautique, management, langues...) et peuvent être intégralement prises en charge financièrement. ■

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Pour aller plus loin • AGEFICE – Association de gestion du financement de la formation des chefs d’entreprise : www.agefice.fr• FIF PL – Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux : www.fifpl.fr• FAFCEA – Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprises artisanales : www.fafcea.fr

En savoir plus :0800 800 566www.adieconnect.fr

w Un jeune sur deux (de 18 à 24 ans) et plus d’une personne sur quatre issus des zones urbaines sensibles (ZUS) souhaitent créer une entreprise, en reprendre une ou se mettre à leur compte. (Source : IFOP/ADIE, 2006)50 %

Créer au cœur des citésLIVRE. Monte ton biz ! C’est le titre percutant de l’ouvrage signé par Aziz Senni et Catherine Ber-nard, aux éditions Pearson. Le premier, originaire du quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, est président d’ATA, une société de taxis collectifs qu’il a créée en 2000, mais aussi fondateur de Business angels des cités (BAC), un fonds d’investissement dédié au développement économique des banlieues. La seconde est journaliste économique depuis plus de vingt ans. En 236 pages, les auteurs déli-vrent les « dix commandements de l’entrepreneur des cités » : « Que l’audace soit avec toi » ; « Fais de ton banquier un pote, tu n’as pas le choix » ; « Cherche le maître Jedi qui t’accompagnera » ;

« Mets ton ego de côté, quand il faudra »… Émaillé de nombreux témoigna-ges d’entrepreneurs issus des cités,

de fiches techniques, de bonnes adresses et, surtout, de conseils avisés sans langue de bois pour trouver un mentor, solliciter un réseau d’aide et convaincre des financeurs, l’ouvrage, au style péchu, se dévore d’une seule traite. Il s’achève sur un épilogue d’Aziz Senni, qui énonce 10 propositions pour accélérer la création d’en-treprises en banlieue. Parmi cel-les-ci : la création d’une Business académie des banlieues, qui serait dédiée aux entrepreneurs non diplômés des quartiers, ou encore le calcul du rendement social des entrepreneurs de banlieue, qui contribuent, de toute évidence, au décloisonnement et au dyna-misme de l’économie. ■

Huê Trinh Nguyên

L’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économi-que) accompagne chaque année 15 000 créateurs d’en-treprise n’ayant pas accès aux banques. Du 1er au 30 novem-bre, elle complète son offre de microcrédit (pouvant aller jusqu’à 6 000 € sur 30 mois) par un nouveau service : la création d’un site Internet pour 1 € par mois. Un outil bienvenu pour les micro-entrepreneurs qui veulent mieux faire connaître leurs produits ou services et déve-lopper leur entreprise. ■

Un site Internet pour 1 € par mois

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Par Djamel Louergli, expert-comptable et commissaire aux comptes – [email protected] – 01 39 02 25 54

SALAM ANNONCES 9www.salamnews.fr

En savoir plus :0800 800 566www.adieconnect.fr

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1La fracture économique demeure

« Du bricolage dans la mise en pratique des dispositifs d’accès à l’emploi », souligne Michel Kokoreff, sociologue et auteur de la Sociologie des émeutes (Éd. Payot, 2008). Un constat qui explique certainement la précarisation persistante dans les quartiers populaires. Bien que le taux de chômage dans les ZUS (zones urbaines sensibles) soit passé de 22,1 %, en

2005, à 17 %, en 2009, il reste deux fois plus élevé que la moyenne nationale. Et la situa-tion ne risque pas de s’améliorer. Décrits comme l’une des mesures phares du plan « Espoir banlieues », les contrats d’auto-nomie devaient permettre à 45 000 jeunes d’obtenir un premier job à travers un suivi individualisé. Deux ans plus tard, les acteurs de terrain ont déchanté. « En 2009-2010, sur le secteur, seuls 40 jeunes ont été positionnés sur ce contrat », indique François Demarez, directeur de la mission locale intercommunale (La Courneuve - Le Bourget - Stains - Dugny).

Un piètre chiffre qui se vérifie à l’échelle natio-nale, avec environ 25 000 contrats signés. La gestion du dispositif sur le terrain fait polémique. « Les missions locales et Pôle Em-ploi sont bien chargés de donner leur avis sur les candidats au contrat. Reste que ce sont des consultants privés qui ont la main sur le dispo-sitif », souffle un acteur de terrain. Résultat, l’État débourse des sommes importantes, entre 6 000 et 9 000 euros par contrat signé, empochés par les 35 opérateurs privés. Une affaire qui profite plus aux prestataires qu’aux jeunes des quartiers… ■

Emploi

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FOCUS10

La dynamique « Espoir banlieues », annoncée en 2008 par Fadela Amara, secrétaire d’État chargée de la politique de la ville,

devait sortir les cités du marasme. Les solutions miracles promises à la suite des émeutes de novembre 2005 ont-elles porté leurs fruits ?

Cinq ans après, focus en cinq points. Le bilan laisse un goût amer.

Les quartiers souffrent, les politiques passent…

Par Nadia Moulaï

spécial BANLIEUES

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Érigé en véritable cheval de bataille du gou-vernement, l’éducation. Le « dispositif de réussite scolaire », s’appliquant à 200 lycées situés en quartiers de la politique de la ville, a « en 2009, favorisé la réussite de 30 000 jeunes aux examens et à la poursuite d’études supérieures », selon la secrétaire d’État.

Très médiatisés, les internats d’excellence, des-tinés aux jeunes à potentiel confrontés à des conditions familiales difficiles. « Une des élèves de mon lycée y a passé un an. Elle a beaucoup aimé », relève Sofia, assistante pédagogique à Épinay-sur-Seine. Le problème ? Toutes les filières n’y sont pas représentées et le nombre de places ne dépassera pas les 20 000 d’ici à

2012. Avec 500 000 élèves présents dans les ZUS, c’est à peine 4 % d’entre eux. La suppression de la carte scolaire, quant à elle, prévue pour renforcer la mixité sociale dans les quartiers, a produit les effets inver-ses. Dans son rapport de 2009, la Cour des comptes conclut à l’impact négatif de son abandon. Près de 190 collèges sur les 254 classés « Ambition réussite » ont perdu parfois jusqu’à 10 % de leurs contingents, accentuant ainsi la ghettoïsation sociale et ethnique. ■

L’entrepreneuriat social à la conquête des quartiers

« 20 000 créations d’entreprises dans les quartiers d’ici à 2012. » C’est ce que professait Nicolas Sarkozy en février 2008. Deux ans après, « il n’y a pas de démarche significative envers les futurs créateurs, pourtant nombreux dans les quartiers », déplore Yacine Djaziri, entre-preneur social à Nanterre (Hauts-de-Seine). « Un jeune sur deux souhaite créer ! » Alors, pour les soutenir, des initiatives fleurissent.

Comme La Nouvelle PME, fondée par Ab-dellah Aboulharjan en 2008, qui regroupe 400 entrepreneurs issus, notamment, des quartiers. « Ce réseau intervient pour faire en sorte qu’ils ne soient pas des entrepreneurs par défaut », expli-que Y. Djaziri, également président du comité d’orientation.L’innovation se joue aussi à travers le dialo-gue – encore fragile – entre police et jeunes. « Historiquement, c’est l’élément déclencheur des émeutes », rappelle Tara Dickman, directrice de Humanity in Action France, une association destinée à former les jeunes à la citoyenneté. Des considérations qui trouvent un écho sur

le terrain. Samira Guerrouj, maire adjointe chargée de la prévention de la délinquance à Clichy-sous-Bois met régulièrement « tout le monde autour de la table : une vingtaine d’ate-liers de discussion ont été organisés, rassemblant au total près de 500 participants, habitants, élus et policiers ». Autre initiative, à l’état embryonnaire, l’ouver-ture possible, dans le 93, d’une Villa Médicis, en référence à la prestigieuse maison d’artistes à Rome. L’idée est portée par Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois, et Xavier Le-moine, maire UMP de Montfermeil, car « c’est en banlieue que la culture se crée désormais ». ■

Rénovation urbaine,la petite réussite

Les pouvoirs publics miseraient-ils sur le bâti au détriment de l’humain ? 500 quartiers sont concernés par le programme national de rénovation urbaine (PNRU). À Clichy-sous-Bois, « le PRU culmine à 500 millions d’euros, le plus important de France ! », précise S. Guerrouj. En 2009, plus de 127 000 logements ont été démo-lis contre 125 000 reconstructions dans

le cadre de la rénovation des quartiers populaires.Mais d’ici à 2011, l’ANRU (Agence natio-nale de la rénovation urbaine), l’opérateur public de ces chantiers, pourrait avoir du mal à boucler ses objectifs. Son budget est de 12 milliards d’euros. « La moitié est financée par la taxe professionnelle et l’autre par l’État. Or ce dernier n’a versé que 1 mil-liard… », s’alarme Yacine Djaziri. Selon l’INSEE, 30 % des ménages dispo-sent d’un logement inconfortable ; et les familles issues de l’immigration sont aux premières lignes. La loi SRU (loi de solida-

rité et du renouvellement urbain) contraint les communes à disposer d’au moins 20 % de logements sociaux. En Île-de-France, près de 44 % des communes ne la respec-tent pas.Prévu dans le plan « Espoir banlieues », le désenclavement des quartiers est en mar-che. Globalement, 37 opérations sont en cours en Île-de-France pour un montant de 40 millions d’euros. Parmi les projets phares, le rattachement du tram-train T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Une urgence. La ville d’où sont parties les émeutes n’a toujours pas de gare. ■

Les minorités s’organisent

La ghetthoïsation ? Un constat que dresse également Patrick Lozès, président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires) s’agissant de l’espace politique. S’il concède que les choses évoluent, il dénonce « l’extraor-dinaire lenteur de l’ouverture des listes électorales aux minorités ». 2 000 conseillers municipaux

sur 572 000 élus, 1 député issu de l’immigra-tion sur 577, le constat est sans appel. Rappe-lant que les minorités ne font pas la charité, le CRAN est bien décidé à inverser la situation. « Nous souhaitons rassembler toutes les personnes concernées par les discriminations. À l’heure où les taux d’abstention tutoient les 65 % à Villepinte ou à Tremblay-en-France, il nous paraît essentiel de valoriser la jeunesse des quartiers. »Des think tanks se multiplient même en ban-lieue. Comme Graines de France, créé par

Réda Didi, un ancien responsable politique, qui « propose aux quartiers de se réapproprier des outils pour faire valoir leurs droits ». Une in-novation qui risque de déplaire. Selon Michel Kokoreff, « nul doute que les politiques ont be-soin de l’insécurité, des délinquants, très rentables électoralement ». Cinq ans après les émeutes, la diversité en politique dépend donc du bon vouloir des appareils. Aux États-Unis, il aura fallu quarante ans pour atteindre la barre des 10 000 élus afro-américains… ■

Éducation nationale

Innovations

Urbanisme

Politique

11www.salamnews.fr

33,3 % w C’est la proportion des habitants des zones urbaines sensibles vivant sous le seuil de pauvreté. À l’échelon national, ce taux est de 7,1 %.

(Source : Observatoire national des zones urbaines sensibles, 2009)

Réussite scolaire : espoir ou échec ?

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Cinq ans après les émeutes de banlieue, la situation des quartiers n’a guère changé. Comment l’expliquez-vous ?Laurent Mucchielli : Je dirais même que la si-tuation a souvent empiré malgré les façades des immeubles refaites à neuf. Quelques éléments d’explication. D’abord, aucun des problèmes fondamentaux que les habitants des quartiers dénonçaient en 2005 n’a été résolu. Ensuite, le prétendu « plan Marshall », annoncé par Ni-colas Sarkozy en 2007, n’a jamais été conçu et le plan « Espoir banlieues », qui est arrivé finalement, n’a jamais obtenu un budget à la hauteur.

Et les habitants, ont-ils une part de responsabilité ?

Dans l’absolu ou dans l’abstrait, c’est vrai. Mais, dans la réalité concrète, les habitants se débattent au quotidien avec les difficultés et la précarité. Ils essaient déjà de ne pas déprimer et de résoudre des problèmes qui ne cessent de se succéder. On peut raconter ce que l’on veut mais nous n’avons pas, en France, une culture de la participation des habitants. C’est un constat récurrent des évaluations de la politique de la ville. En France, ce sont les politiques et l’adminis-tration qui décident quelle zone va bénéficier d’une aide, quel projet va y être développé, quel budget y sera alloué et quel calendrier on va se donner. Éventuellement, on fera par la suite une réunion d’information de la population.

Au fond, les émeutes ne seraient-elles pas le symptôme d’un « loupé », celui du projet de société ?

Mais quel est le « projet de société » ? Je n’en vois pas. Je vois des politiques qui gouvernent à court terme, en se souciant surtout de leur pouvoir. Je vois des « objectifs prioritaires » fixés à Paris mais aussi à Bruxelles au niveau euro-péen, comme celui de « réduire les déficits pu-blics ». Mais les objectifs prioritaires ne sont-ils

pas : « réduire le chômage », « réduire l’échec scolaire » ou « réduire les racismes » ?

Selon vous, la police est une source de tension dans les quartiers sensibles. Justement, le rapport jeunes-police ne constitue-t-il pas un enjeu clé pour améliorer la situation ?

Oui et non. Oui, parce que ce sont les ac-teurs quotidiens d’un conflit qui est comme un volcan qui dort, toujours prêt à s’enflammer. Et oui, parce que les pouvoirs publics réfléchissent aujourd’hui avant tout en termes de maintien de l’ordre. Mais non, car s’il y avait une vraie police de proximité, les effets se ressentiraient directement sur le terrain. On serait alors dans la prévention. Surtout la baisse du chômage et de nouvelles perspectives d’avenir pour les ha-bitants induiraient l’amélioration de la relation entre la police et les jeunes.

Le plan « Espoir banlieues » de Fadela Amara s’est révélé un échec. À droite comme à gauche, personne ne semble avoir de solutions…

Sur les politiques, vous avez raison. À droite, côté UMP, je constate un cynisme social : ces pauvres, qui, en plus, ne votent pas, que peut-on bien en avoir à faire ? À gauche, côté PS, on a bien une « fibre sociale », mais on ne vit

pas dans le même monde et on reste également obsédé par l’absence de désordre. Ce vide poli-tique est du reste une des clés de compréhen-sion des émeutes. La violence est le dernier des langages. Car il n’y a pas de mots et de lieux désignés pour dire la colère… ■* Dernière publication : État d’émeutes, État d’exception : retour à la question centrale des périphéries, ouvrage collectif avec Jean-Louis Olive et David Giband (Presses de l’Université de Perpignan, 2010).

12SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

Propos recueillis par Nadia Moulaï

« Intégrer les quartiers dans le jeu politique »

Relégation, exclusion et ghettoïsation des plus jeunes et des plus démunis… Laurent Mucchielli*, sociologue et directeur de recherches au CNRS, ne mâche pas ses mots quand il dresse le bilan des politiques publiques menées pendant les cinq années qui ont suivi les émeutes.

FOCUS

• Emploi : 1 jeune sur 4 dans les ZUS (zones urbaines sensibles) est au chômage ou sans activité contre 1 jeune sur 8 dans les autres quartiers. (Observatoire national des zones urbaines sensibles, 2009)

• Éducation : 32 % des jeunes des ZUS n’ont aucun diplôme, contre 14 % pour les jeunes hors ZUS. Le taux d’illettrisme des adultes (18-65 ans) en ZUS est le double de la moyenne nationale (18 % contre 9 %). (ONZUS, 2008)

• Logements : 1,23 million de demandeurs de logement social pour 250 000 logements locatifs sociaux nouveaux programmés dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine pour la période 2004-2013. (« Quartiers défavorisés ou ghettos inavoués : la République impuissante », rapport parlementaire de Fr. Goulard et de Fr. Pupponi, 2008)

• Transports : 220 millions d’euros investis par l’État et la Région Île-de-France pour désenclaver les quartiers. (Préfecture de la Région Île-de-France)

Chiffres clés

spécial BANLIEUES

« Je ne veux pas que la politique de la ville soit un tonneau des Danaïdes », avait déclaré Nicolas Sarkozy lors de son discours de février 2008, lançant la « nouvelle politique pour les banlieues ». Ici, en visite à l’internat d’excellence de Marly-le-Roi, qui a ouvert ses portes à la rentrée 2010 et accueille 139 jeunes des cités.

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« Intégrer les quartiers dans le jeu politique »

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SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

sport14 50 w C’est le nombre de sélections nationales de Louisa Nécib, avec 7 buts inscrits en équipe de France.

Par Nabil Djellit

Depuis vos débuts dans le football, on vous surnomme la « Zizou au féminin ». La comparaison est-elle flatteuse ou trop lourde à porter ?Louisa Nécib : [Rires.] Zidane reste Zidane. C’est mon joueur préféré. Comparée à Zidane, une fierté pour moi. Maintenant, il est vrai que par mon poste et ma manière de jouer la comparaison est venue. Je suis aussi originaire de Marseille, d’Algérie et je joue pour l’équipe de France. Comment une fille d’origine maghrébine se met-elle au football ? Avez-vous rencontré des obstacles familiaux ?

Franchement, je n’ai jamais eu de difficultés. J’ai toujours joué au quartier, avec les garçons. Je n’avais pas l’intention de m’inscrire en club, à vrai dire je ne savais pas qu’il y avait des équipes féminines. Et puis j’ai vu qu’il y avait un club dans le 14e arrondissement [de Marseille, ndlr], alors je me suis inscrite. Les mecs ont toujours été cools avec moi. Pas vraiment res-senti de machisme de leur part. Et votre famille…

Plus que la pratique du foot, mon père était un peu inquiet au début de me voir ne rester qu’avec des garçons. Je crois que c’est plus un légitime réflexe de protection qu’autre chose. Parfois certaines

filles sont bridées pour des raisons plus archaïques : cela existe et on ne peut le nier.

Coquette, vous êtes loin des préjugés que les gens peuvent avoir sur les femmes pratiquant du sport à haut niveau. Est-ce un signe d’encouragement pour les filles qui veulent exercer sans délaisser leur féminité ?

[Elle réfléchit.] C’est sûr que je ne fais pas athlète bodybuil-

dée. Je comprends votre question mais je la trouve dommageable. Elle est réductrice pour la gent féminine. Demande-t-on aux hommes d’être beaux lorsqu’ils pratiquent ? J’ai l’impression qu’il faut que nous soyons belles pour plaire. Alors je rassure tout le monde, nos tenues sont adap-tées aux exigences de la mor-phologie féminine. Les shorts sont taillés et nos maillots sont cintrés.

Professionnelle à Lyon, meilleure joueuse française en 2009. Vous considérez-vous comme un exemple pour les jeunes générations ?

Je ne crois pas du tout. En France, le football féminin et plus globalement le sport n’ont pas le même impact médiatique que chez les hommes. Ce sont plutôt les Benzema ou Ben Arfa qui sont pris pour des modèles. En revanche, je sais qu’en Allemagne les filles sont plus reconnues lorsqu’elles réussis-sent à haut niveau. À 23 ans, vous êtes titulaire à Lyon et en équipe de France. Quelles sont vos prochaines échéances ?

Effectivement, je suis conten-te de jouer dans le plus gros club français. L’année dernière, nous avons perdu en finale de la Ligue des champions contre Postdam. C’est une compétition qui donne envie de la remporter. Avec l’équipe de France, nous nous sommes qualifiés pour le prochain Mondial (2012), que je rêve de disputer. Vous êtes souvent présentée comme une joueuse d’origine algérienne, vous jouez pourtant pour l’équipe de France. Cela vous dérange-t-il qu’on vous renvoie chaque fois à cette partie de votre identité ?

Non, pas plus que ça… ■

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Louisa Nécib : « Comparée à Zidane, une fierté »La « meneuse » de jeu de l’équipe de France, Louisa Nécib, est une parfaite ambassadrice du football féminin. Comme son idole Zinédine Zidane, elle est originaire d’Algérie et réussit ses premiers dribbles dans les rues de Marseille. Découverte.

AU TOPPays du football par définition, le Brésil a produit les plus grands talents masculins… et féminins. Ces dernières années, l’« équivalent féminin » de Messi s’appelle Marta. Quatre fois élue meilleure joueuse de la FIFA (2006, 2007, 2008 et 2009), la princesse du football brésilien est rapide, déroutante et dotée d’incroyables sens du but. Mais le chemin n’a pas toujours été aisé pour

cette attaquante de 24 ans. Dans un pays comme le Brésil, où le football est quasi une religion, l’arrivée des filles dans le jeu n’est pas toujours accepté. Marta a dû lutter contre l’adversité d’une partie de sa famille. Elle a quitté son pays à 18 ans pour la Suède. Comme chez les hommes, le football se mondialise. Et pour réussir, les filles doivent de se déraciner

très tôt. Star mondiale, ce petit bout de femme (1, 60 m) a pourtant déjà laissé une empreinte de géant. En 2007, elle a laissé la marque de son pied – aux côtés des Pelé, Garrincha, Zico, Ronaldo ou Romario – dans le musée du temple du football brésilien : le Maracana. Elle est la première femme à y figurer.

Marta, footballeuse hors du commun

Aussi éclatante que le soleil de sa ville natale : Marseille. Louisa Nécib rayonne de talents.

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Comment vous est venu Château Rouge ?Abd Al Malik : Début 2010, j’étais en train de terminer ma tournée en même temps que je démarrais la promotion de mon dernier livre, La Guerre des banlieues n’aura pas lieu. Mon grand-père venait de décéder. Je ne suis pas retourné au Congo depuis tout petit et lui n’a mis les pieds en France que le temps de faire la guerre [la Seconde Guerre mondiale, ndlr], mais nous étions très liés et il était un vrai repère dans ma famille. Avec mon frère aîné Bilal et mon épouse Wallen, on a voulu lui rendre hommage ainsi qu’à la musique africaine et à l’Afrique, mais à notre manière. On a eu envie de faire un disque qui célèbre la vie, qui ne soit pas dans le pathos. On l’a réa-lisé sur le vif, à chaud, voulant que ça transpa-raisse dans une large palette de sentiments et un florilège musical.

Vous êtes-vous rendu à Brazza pour l’enterrement de votre grand-père Valentin ?

Non. Mais au Congo, on filme les enterre-ments – je dis d’ailleurs dans le morceau : « Je pleurais à travers l’écran ». On a vu le DVD. La famille et les gens venaient, regardaient… Moi, c’était la première fois que je vivais cela. Dans le

pays de mes parents, les gens pleurent beaucoup durant le deuil. Il y a un côté un peu glauque et, en même temps, on y raconte des histoires… Mon grand-père est mort centenaire ; mais son oncle, mon arrière-grand-oncle, âgé de

Tête d’affiche Abd Al Malik16SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

« C’est l’islam qui m’a fait aimer la République et mon pays, la France »

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Trois albums solo et une moisson de prix dans la besace, Abd Al Malik livre son dernier opus, Château Rouge. 14 titres dans les bacs, le 8 novembre, qui explorent de nouvelles veines musicales mais toujours les mêmes credo, avant la tournée prévue pour mars 2011.

« C’est l’islam qui m’a fait aimer la République et mon pays, la France »

BIO EXPRESSNé Régis Fayette-Mikano le 14 mars 1975, de parents congolais, Abd Al Malik a grandi à Neuhoff, quartier de Strasbourg. Le préado flirte avec la petite délinquance. Sauf que le gamin a un double visage, « délinquant, le soir, et bon élève, la journée ».À 15 ans, Régis découvre l’islam et devient Abd Al Malik. Il rejoint le mouvement tabligh et s’investit dans son groupe de rap qu’il a cofondé, les NAP (New African Poets). Le Tabligh le somme de cesser la musique, il quitte ce mouvement religieux.En 1999, sa rencontre avec Sidi Hamza al-Qâdiri al-Boutchichi, au Maroc, achève de lui faire embrasser le soufisme. Auparavant, il a épousé la chanteuse Wallen. Leur fils naît en 2001. Premier album solo et fruit de son cheminement spirituel, Le face-à-face des cœurs, en 2004, prône un islam tolérant. Qu’Allah bénisse la France (Éd. Albin Michel), son livre autobiographique, s’en fait l’écho. En 2006, Gibraltar est double disque d’or. Deux ans plus tard, Dante s’ouvre sur un duo avec Juliette Gréco. Lauréat des Victoires de la musique en 2007, 2008 et 2009, des prix Constantin et de l’Académie Charles-Cros pour Gibraltar, Abd Al Malik est fait chevalier des arts et des lettres en 2008.Il publie son deuxième ouvrage en 2010, La Guerre des banlieues n’aura pas lieu (Éd. du Cherche-Midi), véritable plaidoyer pour un vivre-ensemble qui n’exclu pas les citoyens de banlieue.

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134 ans, est encore vivant. Il a fait un discours sur sa dépouille. J’ai pu suivre tout cela grâce à la vidéo.

« Ma Jolie », le single, semble gai et se révèle sombre. Pourquoi ce double jeu ?

Je respecte l’intelligence de mon public. La vie est complexe. Cet homme bat celle qu’il aime. C’est inacceptable. Mais tous les hommes qui le font vous diront qu’ils aiment leur femme. On ne se rend pas immédiatement compte que quelqu’un commet des violences domestiques…

Dans le clip, vous qui avez une image de gars plutôt sérieux, sinon sentencieux, jouez au love singer à lunettes fumées. D’où vient cette autodérision ?

Je ris beaucoup de moi. Un adage soufi dit : « Trop sérieux n’est pas très sérieux. » Je suis quelqu’un qui aime rire et je sais aussi être sérieux. Je ne fais pas juste de la musique. Pour moi, faire un disque est éminemment politique, pas au sens partisan ou de politique politicienne, mais au sens d’une implica-tion dans la cité.

Vous croyez vraiment que vous pouvez influencer quelqu’un ?

Je ne suis qu’un saltimbanque. Je ne suis porte-parole de rien, mais ce saltimbanque peut marquer l’imaginaire de quelqu’un et faire bouger les choses, à son petit niveau. Je crois que d’où l’on est, on peut tous influer de proche en proche, faire bouger ce pays, ce monde.

Lors de la nomination de ministres issus de la diversité, avez-vous cru à un changement ?

Je crois aux actes. Le symbole compte. Mais s’il ne s’accompagne pas d’actions concrètes sur le terrain, c’est criminel.

Que pensez-vous des polémiques soulevées autour de l’identité nationale, de la burqa et de la déchéance de nationalité ?

La manière dont elles ont été gérées est irres-ponsable. Lors du débat sur l’identité nationale no-tamment, cela a été terrible. Poser une thématique sociétale, en soi, pourquoi pas ? Mais ce doit être un moyen de rassembler, pas de diviser les gens. On met de l’huile sur le feu, on dresse les gens les uns contre les autres. On veut ôter la nationalité fran-çaise à celui qui aurait tué un policier. Je voudrais savoir : si un Français « gaulois » tue un policier, que se passe-t-il ? C’est gravissime, ce deux poids-deux mesures ! La Constitution établit l’égalité des droits et des devoirs pour tous les Français. Il n’y a pas de Français de première zone et les autres. Mais, pour citer le philosophe Alain, à nous de manifester notre

désaccord. Des gens, tant des « Gaulois » que des Français issus de l’immigration, disent non.

Comment expliquer que l’islam ait aussi mauvaise presse ?

Tout part du 11-Septembre 2001. Après cet évé-nement, il était évident que cela allait être chaud. Pourquoi des gens dotés de réflexion « buggent » dès qu’il s’agit d’islam ? C’est fou ! Il y a une vraie confusion et une réelle méconnaissance. Beaucoup pensent que l’islam est une religion vio-lente par nature. Beaucoup parlent d’islam politique alors que ça n’existe pas, c’est une hérésie ! Tant qu’on sera dans les amalgames sans essayer de connaître l’autre, on n’avancera pas. On dit qu’il faut un islam de France, mais on fait toujours référence à d’autres pays ou à des phénomènes marginaux qu’on monte en épingle à des fins électoralistes. Parfois, je vois à la télé des émissions sur l’islam sans qu’il y ait un musulman sur le plateau. Imaginez un débat sur la physique quantique sans physicien ! Il y a une irresponsabilité si criante qu’elle fait mal. Le directeur de rédaction d’une chaîne doit avoir conscience de ce pouvoir qui existe entre ses mains.

Vous êtes passé par le mouvement tabligh. Comment avez-vous découvert le soufisme ?

Il y a eu plein de rencontres, mais d’abord des lectures. La « révolution » dans ma vie a été de ren-contrer mon maître spirituel [Sidi Hamza Al Qâdiri al Boutchichi, ndlr], ça a tout changé en moi : la manière de voir les choses, d’être au monde, de vivre la spiritualité. C’est l’islam qui m’a fait aimer la République et mon pays, la France, à l’inverse de tout ce que l’on nous dit dans des reportages à deux balles, qui se saoulent au conflit des civilisations. J’ai trouvé cette paix intérieure par l’islam, mais je ne fais pas de prosélytisme. À chacun de la trouver comme il l’entend : l’un va le faire en jouant aux échecs, un autre dira l’avoir trouvée grâce à l’art contemporain. Ce qui compte, c’est d’ouvrir son esprit. Peu importe comment, finalement. Si l’on veut vraiment faire avancer les choses, il faut le faire ensemble, riche de nos diversités.

Vous ne craignez pas d’être taxé de consensuel ? Je suis pour le consensus. Pour moi, c’est faire en

sorte de travailler sur ce qui nous rassemble, non pas sur ce qui nous divise. Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre ni être comme ils souhaitent me voir. Je suis dans la vie tel qu’on me voit, consensuel comme on dit. On n’est pas obligé de plaire à tout le monde, mais on doit à tous le respect. ■

Propos recueillis par Faïza Ghozali

« Je ne suis qu’un saltimbanque, mais qui peut marquer l’imaginaire et faire bouger les choses » 17www.salamnews.fr

Abcédaire

C comme ChâteAu RouGe

Du nom d’un quartier « africain » de Paris et titre de mon dernier album. entre le 42 et le 56 de la rue de Clignancourt, une grande bâtisse rouge a abrité de nombreux bals et les luttes de la Commune. Le château signifie aussi la citadelle du cœur ; et le rouge, les émotions.

Icomme InstAnt

Je suis le fils de l’instant. Le passé fonde nos repères ; mais le plus important pour moi, c’est aujourd’hui et demain. Il faut se débarrasser du sac de douleurs du passé, car sinon comment s’entendre avec l’autre qui ne porte pas le même bagage que moi ?

Rcomme RéPubLIQue

La République orchestre la concordance des différences.

Scomme souFIsme

Il a pour but de nous permettre d’éveiller notre cœur, non pas notre cœur physique mais cette fine pointe de l’être qui est le lieu de la perfection spirituelle.

T comme tRAnsmIssIon

La mémoire, c’est hyper important. on doit apprendre de l’histoire ; et la nostalgie peut aussi être enrichissante, voire nous projeter dans le futur et la transmission. Dans le soufisme, il y a ce qu’on appelle la silsila : c’est toute la question de l’héritage, de la filiation.

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beauté18SALAMNEWS N° 21 / NovEmbrE 2010

Chouchoutez

Par Anne-Flore Gaspar-Lolliot

Lime douceCette lime pédicure en bois à deux faces Peggy Sage élimine les peauxmortes et les rugosités pour retrouver des pieds doux et lisses.Prix conseillé : 9 €

On prend sOn pied… en MAin !Afin d’éviter ampoules, ongles incarnés, œils-de-perdrix, champignons, cors, durillons et autres ré-jouissances, voici quelques bons réflexes à adopter.• Dans le bain ou la douche, pensez à bien savonner entre vos orteils, à frotter vos ongles et n’oubliez pas de bien rincer et de sécher entre les orteils.• Coupez toujours les ongles de vos orteils droit et

jamais dans les coins (afin d’éviter que l’ongle pénètre dans la chair), de préférence après la douche ou le bain.• Utilisez des pansements séparateurs d’orteils aux endroits où se forment généralement les œils-de-perdrix.

• Essayez des chaussures neuves des deux pieds et de préférence le soir, quand les pieds sont déjà un peu gonflés après la journée de travail.• Privilégiez les chaussures souples, stables, offrant suffisamment d’espace au bout des orteils, de façon à éviter tout frottement.• Limitez l’usage des talons hauts, des tongs et des sandales, principaux responsables des problè-mes de pieds qui se trouvent soit trop compri-més, soit pas assez maintenus.• Ne portez jamais deux jours consécutifs la même paire de chaussures afin de limiter la pro-lifération des bactéries dues à la transpiration et pouvant entraîner des mycoses.• En cas de transpiration excessive, vaporisez un spray antifongique dans vos chaussures et laissez-les aérer une journée entière. • Tous les soirs après la douche, passez une lime douce sur la peau ramollie de la plante du pied où apparaissent généralement les callosités. Avant de vous coucher, appliquez une crème spécifique très riche, en procédant à de longs et profonds massages aussi bien sur la plante que sur le coup de pied et sous les orteils.

Occupez-vOus de vOs OignOns !Vous avez remarqué une excroissance dis-gracieuse et douloureuse au niveau du gros orteil ? N’attendez plus pour consulter votre médecin, car il s’agit peut-être d’un hallux valgus. Cet oignon formé par une excrois-sance osseuse du gros orteil est une patho-logie essentiellement féminine, puisque les femmes représentent environ 95 % des cas d’hallux valgus.Bien qu’aucune précaution ne permette d’évi-ter la formation d’un hallux valgus (surtout génétique), le meilleur moyen d’en retarder l’apparition consiste à éviter le port de sou-liers très serrés et à hauts talons. En cas de douleurs handicapantes ou d’impossibilité de vous chausser, votre médecin pourra vous orienter vers un chirurgien, qui devrait vous proposer plusieurs types d’intervention pour traiter l’oignon.

Pas besoin de faire des pieds et des mains pour arborer des pieds sains et des mains soignées ! Voici quelques astuces et remèdes miracles pour ne pas vous retrouver pieds et mains liés en vous déchaussant à la mosquée !

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82,4 % 19www.salamnews.fr

w 1 femme sur 3 est sujette aux callosités (ces épaississements de la peau au niveau des appuis de la plante du pied) et 83 % estiment qu’avoir des pieds abîmés et ne pas les entretenir est une marque de négligence. (Sources : Étude Harris, nov. 2006, et Étude PDIQ, 2006-UK)33 %

Belle jusqu’Aux BOuts des dOigtsPour arrêter de camoufler ses ongles rongés ou ses mains abîmées, voici quelques conseils beauté à mettre entre toutes les mains.• Si vous êtes victime d’onychophagie (la manie de se ronger les ongles) et que même le vernis amer ne vous rebute plus, pensez à vous tourner vers le yoga, la sophrologie ou toute autre façon d’éva-cuer le stress et l’anxiété. Et pourquoi ne pas entre-prendre un travail sur ce qui déclenche vos crises d’angoisse ?• Pensez à porter des gants fabriqués à partir de la-tex naturel pendant le ménage ou la vaisselle, afin de protéger vos mains des détergents, irritants à la longue.• Appliquez de la crème protectrice aussi souvent que nécessaire et octroyez-vous 5 minutes de massage chaque soir, en n’omettant pas les extré-mités de vos doigts (tirez doucement sur chaque doigt, en terminant par de légères pressions sur la pulpe).• Préférez la lime en verre, douce, inusable et réutilisable à l’infini aux limes en fer ou en car-ton (qui favorisent le dédoublement), au cou-pe-ongle ou à la paire de ciseaux (qui risquent d’« éclater » l’ongle).• Limez l’ongle parfaitement sec, en tenant la lime légèrement inclinée dessous (et pas perpen-diculairement), des coins vers le centre et tou-jours dans le même sens (jamais de va-et-vient).

FAux Ongles : tentAtiOn dAnger !Qu’elles portent de faux ongles depuis des années ou qu’elles y aient succombé le temps d’un mariage, nombreuses sont celles qui cèdent à la tentation des ongles artificiels, solides, naturels et très vite oubliés. Mais, attention, cette tendance qui vise à vous offrir de belles mains soignées peut aussi leur être fatale. Cela vaut aussi bien pour les faux ongles en plastique achetés en grande surface et à poser soi-même que pour les techniques d’institut (capsules + gel ou capsules + résine acrylique). L’ongle naturel devant être limé afin de bien faire adhérer le produit, il se trouve fragilisé et plus perméable aux agents toxiques, qui pénètrent plus facilement dans l’ongle, at-taquent la kératine puis la peau. D’autant que l’aspect parfait de l’ongle en surface empêche d’imaginer que sous la pellicule synthétique l’ongle étouffe et « meurt » progressivement.Une fois la prothèse éliminée, il n’est pas rare de découvrir des ongles mous, abîmés, voire décollés, des champignons et parfois même la chair à vif. Autant de risques à méditer avant de se lancer.

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1. Coupez la viande en morceaux. Hachez finement la coriandre.

2. Disposez la viande dans un saladier, ajoutez la coriandre, les épices et l’huile. Pilez le piment dans un mortier et ajoutez-le à la préparation.

3. Mélangez bien le tout et laissez reposer la préparation pendant 1 heure pour que la viande s’imprègne bien des épices.

4. Piquez les morceaux d’agneau sur des pics à brochette.

5. Faites chauffer une poêle ou un grill, déposez 1 cuillère

d’huile puis cuisez les brochettes quelques minutes de chaque côté.

6. Servez de suite avec du sel, du cumin, du pain maison et un bon thé à la menthe.

Astuces. Pour un plat complet, servez ces brochettes avec : w une timbale de riz mélangés : riz blanc, riz complet et riz sauvage.w du boulghour cuit avec de l’ huile d’olive, un oignon émincé et quelques tomates concassées.w une salade mélangée,relevée d’une bonne vinaigrette à la moutarde.w des haricots verts (en saison) ou une poêlée de haricots blancs ou de flageolets pour un plat qui tient plus au corps.

La cuisine de Requia20SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

Brochettes d’agneau à la coriandre

PréPArAtion : 10 min

rePos : 1 h

Cuisson : 40 min

inGréDients : Pour 6 à 8 personnes• 500 g de gigot d’agneau désossé• 1/2 bouquet de coriandre• 1 cuillère à soupe de paprika• 1 cuillère à café de poivre • 1 cuillère à café de cumin moulu• 1/2 cuillère à café de gingembre moulu• 1 petit piment séché (facultatif)• 1 cuillère à soupe d’huile d’olive• Sel

Retrouvez plus de recettes sur www.requia.fr

Souvent considéré comme un mets festif, la viande d’agneau est une viande tendre et très savoureuse, consommée partout dans le monde. L’agneau occupe également une place importante dans les religions juive, musulmane et catholique car, dans ces trois religions, le sacrifice de cet animal se réfère au sacrifice d’Abraham.Chez le boucher, pour bien choisir sa viande d’agneau, il faut prêter attention à la couleur rouge rosé et à la fermeté de la chair, qui doit présenter une graisse bien blanche.La viande d’agneau est en général assez grasse, riche en acides gras saturés et en protéines, surtout dans la noix, ce qui en fait une viande idéale pour toute la famille.

Le PRODUIT DU mOIsL'AGNEAU

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Brochettes d’agneau à la coriandre

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DE VOUS À NOUS22 Vous traversez un moment difficile ? Vos réactions et celles des autres vous surprennent ? Vous avez l’impression d’être dans une impasse ? Quelle décision prendre ?…À partir du bel islam et d’une lecture appliquée du Coran, des solutions peuvent toujours être trouvées. Posez vos questions à : [email protected]

SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010

Par Chams en Nour, psychanalyste

« JE SUIS TOUJOURS VICTIME DE TRAHISON. Je me suis mariée à 18 ans avec un homme que J’aimais du fond du cœur, mais il s’est fait marabouter par la femme de son cousin, qui avait 4 enfants et l’âge de ma mère. J’étais très triste. Par-fois je me pose la question : “Est-ce que Dieu existe vraiment ?” Même si, au fond de moi, je sais qu’il existe. Je vis avec cette douleur depuis 5 ans. Je disais que je n’allais plus jamais me remarier, car j’avais trop souffert. Mais, un jour, j’ai eu un coup foudre pour un neveu de ma tante. Il était sympa et sincère. Mais il est pire que le diable. J’ai péché avec Amara et je suis tombée enceinte. Il m’a dit d’avorter. Je ne voulais pas mais, finalement, j’ai avorté. Puis j’ai appris qu’il m’avait menti. En fait, c’est un homme marié avec une femme qui l’entretient et ignore son infidélité. Me voilà aujourd’hui avec le cœur blessé à nouveau et la peur d’aller en Enfer. Ma vie est fou-tue. Je vous demande svp de m’aider. Merci de votre compréhension. Wa salam. »

Assa

Chams en Nour. Chère Assa, Vous dites vous-même être victime de trahison. Et vous le suggérez : bien sûr, ce n’est pas Dieu qui en est responsable. Demandez-vous plutôt quelle est la part de votre responsabilité dans cette histoire. Votre mari était tout aussi responsable de ce qui lui est arrivé. Le maraboutage peut servir d’excuse facile, non ? En choisissant Amara, vous saviez que vous transgressiez une règle ; et risquant d’en faire le père de votre enfant, aviez-vous pris la précaution de vous assu-rer de la sincérité de ses sentiments ? Vous avez agi avec une certaine légèreté, admet-tez-le. Permettez-moi de vous citer Mudhar al-Qari : « Sculpter les montagnes avec les ongles est plus aisé que s’opposer au désir lorsqu’il s’empare de la nafs charnelle. » ■

« J’AI UN PEU HONTE DE VOUS DIRE QUE JE SUIS DÉVORÉ PAR LA JALOUSIE. ma femme est pourtant honnête et elle s’occupe bien de notre premier fils de trois ans, mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de la soupçonner. Je regarde en ca-chette sur son portable pour vérifier qu’elle ne me ment pas. Et je m’en veux ! »

Kader

Chams en Nour. Vous connaissez la formu-le : faute avouée est à moitié pardonnée… Vous devriez réfléchir à ce qui, dans votre enfance, aurait pu être à l’origine de cette inquiétude qui vous fait perdre votre maîtrise de vous-même. L’amour doit se fonder sur la confiance récipro-que et votre jalousie met en péril la qualité de la relation avec votre femme. Surtout si vous l’es-pionnez en cachette : elle-même ne pourra plus vous faire confiance non plus, si elle le découvre. Parlez-en ensemble et travaillez sur vous-même, peut-être avec l’aide d’un psy, pour vous libérer de cette « tyrannie ». ■

Trahison(s)

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