rythmes scolaires, une première victoire juridique des opposants

3
fff Rythmes scolaires, une première victoire juridique des opposants Contexte Auteur Le Maire de la Commune de GANZEVILLE en Seine-Marime ne souhaite pas appliquer la réforme des rythmes scolaires prévue par le gouvernement. Le Tribunal émet des doutes sur le fait que le principe d’égal  accès à l’éducaon et au service public mis en avant par l’Etat ait le caractère de liberté publique ou individuelle. Dans l’affrontement politico-juridique qui oppose l’Etat aux maires de certaines villes qui refusent de mettre en place la réforme des rythmes scolaires, les élus locaux ont remporté une première bataille. En effet, la municipalité de Ganzeville a remporté une  premi ère v ictoir e deva nt le tribunal admini stratif de Roue n. www.ceru.fr ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EMPLOI EDUCA TION JEUNESSE DÉCRYPTAGE LABORATOIRE D’IDÉES SUR L’ÉDUCATION ET LA JEUNESSE 4 RUE EMILE LANDRIN 92100 BOULOGNE 0178164030 Guillaume Heinrich, avocat spécialiste en droit administraf, décrypte pour le CERU, le jugement rendu le 6 septembre 2014 par le tribunal administraf de Rouen. Analyse Le Maire de la Commune de GANZEVILLE en Seine-Marime ne souhaite pas appliquer la réforme des rythmes scolaires prévue par le gouvernement. Pour cela, le conseil municipal par délibéraon du 25 août 2014, a décidé de ne pas mere en œuvre cee réforme. Par arrêté du 26 août 2014, le Maire de GANZEVILLE a décidé la fermeture de l’ école primaire et de l’école élémentaire le mercredi de 8 H 00 à 12 H 00. Le Préfet de Seine-Marime a déposé plusieurs recours. Le 1 er septembr e 2014, il a déposé une requête au fonds auprès du tribunal administra f de Rouen visant à demander l’annulaon de la délibéraon du conseil municipal du 25 août 2014 et de l’ arrêté municipal du 26 août 2014. En parallèle et le même jour, le Préfet de Seine-Marime a déposé une requête visant à de- mander la suspension de la délibéraon du conseil municipal du 25 août 2014 et de l’arrêté municipal du 26 août 2014 dans l’aente de jugement sur le fonds au mof qu’il y a un doute sérieux quant la légalité des décisions. Enn, Le 3 septembre 2014, il a déposé une requête auprès du tribunal administraf de Rouen visant à demander la suspension de la délibéraon du conseil municipal du 25 août 2014 et de l’arrêté municipal du 26 août 2014 dans l’aente de jugement sur le fonds au mof qu’il y avait une aeinte à une liberté publique ou individuelle. L’ordonnance rendue le 6 septembre 2014 par le tribunal administraf de Rouen ne statue que sur cee dernière requête. Septembre 2014

Upload: cerupublications

Post on 10-Oct-2015

283 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Dans l’affrontement politico-juridique qui oppose l’Etat aux maires de certaines villes qui refusent de mettre en place la réforme des rythmes scolaires, les élus locaux ont remporté une première bataille. En effet, la municipalité de Ganzeville a remporté une première victoire devant le tribunal administratif de Rouen. Guillaume Heinrich, avocat spécialiste en droit administratif, décrypte pour le CERU,le jugement rendu le 6 septembre 2014 par le tribunal administratif de Rouen.

TRANSCRIPT

  • fff

    Rythmes scolaires, une premirevictoire juridique des opposants

    Contexte

    Auteur

    Le Maire de laCommune deGANZEVILLE enSeine-Maritimene souhaite pasappliquer la rformedes rythmesscolaires prvue parle gouvernement.

    Le Tribunal met desdoutes sur le fait quele principe dgalaccs lducation etau service public misen avant par lEtatait le caractre delibert publique ouindividuelle.

    Dans laffrontement politico-juridique qui oppose lEtat aux maires de certaines villesqui refusent de mettre en place la rforme des rythmes scolaires, les lus locaux ontremport une premire bataille. En effet, la municipalit de Ganzeville a remport unepremire victoire devant le tribunal administratif de Rouen.

    www.ceru.fr ENSEIGNEMENTSUPERIEUR EMPLOI EDUCATION JEUNESSE

    DCRYPTAGE

    LABORATOIRE DIDES SUR LDUCATION ET LA JEUNESSE - 4 RUE EMILE LANDRIN 92100 BOULOGNE( 0178164030

    Guillaume Heinrich, avocat spcialiste en droit administratif, dcrypte pour le CERU,le jugement rendu le 6 septembre 2014 par le tribunal administratif de Rouen.

    Analyse

    Le Maire de la Commune de GANZEVILLE en Seine-Maritime ne souhaite pas appliquer larforme des rythmes scolaires prvue par le gouvernement.

    Pour cela, le conseil municipal par dlibration du 25 aot 2014, a dcid de ne pas mettreen uvre cette rforme.

    Par arrt du 26 aot 2014, le Maire de GANZEVILLE a dcid la fermeture de lcole primaireet de lcole lmentaire le mercredi de 8 H 00 12 H 00.

    Le Prfet de Seine-Maritime a dpos plusieurs recours.

    Le 1er septembre 2014, il a dpos une requte au fonds auprs du tribunal administratif deRouen visant demander lannulation de la dlibration du conseil municipal du 25 aot2014 et de larrt municipal du 26 aot 2014.

    En parallle et le mme jour, le Prfet de Seine-Maritime a dpos une requte visant de-mander la suspension de la dlibration du conseil municipal du 25 aot 2014 et de larrtmunicipal du 26 aot 2014 dans lattente de jugement sur le fonds au motif quil y a undoute srieux quant la lgalit des dcisions.

    Enn, Le 3 septembre 2014, il a dpos une requte auprs du tribunal administratif deRouen visant demander la suspension de la dlibration du conseil municipal du 25 aot2014 et de larrt municipal du 26 aot 2014 dans lattente de jugement sur le fonds aumotif quil y avait une atteinte une libert publique ou individuelle.

    Lordonnance rendue le 6 septembre 2014 par le tribunal administratif de Rouen ne statueque sur cette dernire requte.

    Septembre 2014

  • fffwww.ceru.fr ENSEIGNEMENTSUPERIEUR EMPLOI EDUCATION JEUNESSE

    LABORATOIRE DIDES SUR LDUCATION ET LA JEUNESSE - 4 RUE EMILE LANDRIN 92100 BOULOGNE( 0178164030

    CERU, L E L A B O R AT O I R E D I D E S S U R L D U C AT I O N E T L A J E U N E S S E

    Contact presse : Ol iv ier Vial( 01 78 16 40 30

    - ol iv ier.v ia [email protected]

    Le Tribunal met des doutes sur le fait que le principe dgal accs lducation et au servicepublic mis en avant par lEtat ait le caractre de libert publique ou individuelle.

    Il considre cependant que les dcisions de la commune de GANZEVILLE ne compromettentpas le principe dgal accs lducation et au service public.

    Il considre que la Commune respecte le nombre dheures denseignement obligatoire prvu larticle D521-10 du code de lducation, soit 24 Heures denseignement par semaine.

    Il considre galement que larticle D521-10 du code de lducation nimpose pas aux com-munes lobligation dorganiser les activits pdagogiques complmentaires.

    En eet, larticle D521-10 prcise que les lves peuvent en outre bncier chaque se-maine dactivits pdagogiques complmentaires .

    Cette dcision est cependant prendre avec prcaution car dune part, elle est susceptibledappel devant le Conseil dEtat.

    Dautre part, il convient dattendre lissue de lautre procdure de rfr qui peut ne pastre dans le mme sens car larticle D521-10 du code de lducation prcise bien que lesheures denseignement sont rparties sur neuf demi-journes .

    Le Tribunal considreque la Commune res-pecte le nombredheures denseigne-ment obligatoireprvu larticle D521-10 du code de ldu-cation, soit 24 heuresdenseignement parsemaine.