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Révisionnisme et holocaustisme ou les dessous d'une querelle caractéristique de notre époque Version écrite et considérablement augmentée de l'exposé de la première soirée de la série de conférences : "Pensée dangereuse, pensée du danger" du 30 octobre 2010 au Restaurant Trisbschen, Lucerne. Par A. Loepfe.

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Révisionnismeet holocaustisme

ou les dessous d'une querelle caractéristique de notre époque

Version écrite et considérablement augmentéede l'exposé de la première soirée

de la série de conférences : "Pensée dangereuse, pensée du danger"

du 30 octobre 2010au Restaurant Trisbschen, Lucerne.

Par A. Loepfe.

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On ne démontrera jamais qu'il n'y a pas eu d'holocauste. Ici, ce soir, l'holocauste ne sera pas nié. Naturellement, j'annonce cela ici, lors de cette réunion semi-publique, également pour me protéger contre la loi antiraciste qui, en Suisse, condamne à de lourdes peines la négation publique de l'holocauste.

Big Brother, paragraphe 218, is watching us. Toutes les personnes rassemblées ici sont invitées à faire attention à ce qu'elles disent. La STASI des antifascistes et des antiracistes, ainsi que la hermandad moderne de l'Inquisition, sont parmi nous.

On n'a pas le droit, dans ce pays et dans beaucoup d'autres pays d'Europe, de parler publiquement de l'holocauste autrement que comme un fait historique absolument véridique. Il est interdit de remettre l'holocauste en question. On se sent bel et bien ramené à l'Espagne de l'Inquisition et du contrôle de la foi (après la conversion forcée des juifs et des musulmans au christianisme après 1492).

Il n'est pas insensé de parler d'une religion de l'holocauste qui est déclarée obligatoire (nous l'appelons ici holocaustisme). Nous verrons que ce qui est derrière cette religion, c'est la défense de la démocratie. Et le fait que cette défense de la démocratie ne soit pas démocratique démontre du reste que le fondement de la démocratie n'est pas séculier (*)! (ce qui ne représente pas en soi une disqualification).

La pensée dangereuse est la pensée du danger et de ce qui est dangereux.On ne doit pas dissimuler que la contestation de l'holocauste exerce une grande force

d'attraction sur des hommes qui éprouvent à chaque seconde une profonde impuissance - le système technologique-capitaliste dominant semble absolument inébranlable. Le rejet de l'holocauste est la chose entendue qui tire presque tout un chacun, quelle que soit son orientation idéelle, de sa réserve. Il n'y a plus - du moins dans le monde démocratique-éclairé - de phrase que l'on n'ait pas le droit d'exprimer. L'on peut bafouer Dieu et les dieux, tous les fondateurs de religion, et l'on est même autorisé à attaquer de nombreuses icônes de la démocratie. Mais on ne proclamerait jamais publiquement : « Auschwitz est une fable! », sans la possibilité d'un chemin de fuite - ou bien cela irait mal.

Eh bien, l'on doit résister à ce désir du danger, de la provocation du danger; ce ne serait en effet qu'un plaisir personnel, privé, et même pubertaire.

Je vais commencer mon exposé sur le révisionnisme, l'holocaustisme et sur, comme

nous le verrons, la question juive qui les sous-tend, par une explication de la notion de "révisionnisme". L'on pourrait dire qu'il y en a un qui est général et un qui est spécifique. Le révisionnisme général est une méthode, et donc une manière d'opérer dans une action. Le révisionnisme général est en effet LA méthode de l'historiographie scientifique.

Cette dernière sait parfaitement que chaque regard historique est de parti pris. Ce qui est passé continue de vivre dans des vestiges : dans le souvenir cérébral, dans les survivances, dans les écrits, les témoignages illustrés, les mythes, dans la langue, les ouvrages, les institutions, les convictions… Reconstruire ce qui a eu lieu, se l'approprier, cela signifie lire ces vestiges avec la vision subjective d'aujourd'hui, avec la perspective de quelque chose qui aura lieu plus tard, c'est-à-dire d'une intention.

Lire signifie toujours également interpréter. Ces interprétations se modifient. Non seulement parce que de nouveaux vestiges sont venus s'ajouter aux anciens, mais aussi parce que les sujets évoluent et qu'ils ont de nouvelles intentions.

(*) Ceci n'est pas développé ici. Le "caractère hors sol" du droit positif (qui déclare que les règles nécessaires à la communauté proviennent exclusivement de l'accord des membres individuels de la communauté) hypostasie l'individu et sa raison/sa volonté de conservation.

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Ce qui est considéré comme vrai aujourd'hui, n'apparaît plus tard que comme partiellement vrai, c'est-à-dire faux-simpliste. L'angle de vision peut s'élargir - les illusions peuvent être repérées - mais il peut aussi, par détérioration, par exemple par idéologisation, se rétrécir.

L'histoire, en tant que mémoire socialement canonisée et culture du souvenir, puise dans le trésor des souvenances les "leçons" qu'elle peut utiliser pour ses problèmes actuels. D'autres "leçons" demeurent "estompées", "étouffées-oubliées" (chaque souvenir est, eu égard à la profusion envahissante du vécu, sélective). Et c'est là par conséquent que se pose la question : qu'est-ce que la société considère comme un problème, comme un obstacle pour quels buts et desseins?

Le système technologique-capitaliste-démocratique actuel, qui, dans sa volonté d'épanouissement total du sujet libre, veut se détacher de tous ses liens avec les traditions culturelles et naturelles, a fait de l'antisémitisme national-socialiste le paradigme absolu d'une attitude conservatrice-réactionnaire à l'égard du monde. Auschwitz désigne - naturellement en plus de la volonté de la solution létale finale du problème juif - tout ce qui est mauvais, "réactionnaire", conservateur -traditionnaliste. Mais nous reviendrons là-dessus.

Le révisionnisme, en général, est une sorte de clarification : on essaie de se libérer de l'imbroglio dans lequel on est impliqué.

Mais il y a différents moments à distinguer :Il faut distinguer l'implication dans un contexte social - par exemple la situation de

classe - de l'implication dans une tradition (on pourrait dire : l'implication synchronique et l'implication diachronique).

Les implications (skhandas, disent les bouddhistes) sont en outre ordonnées sur différents plans : sur le plan physiologique-sensuel (on peut se laisser abuser du fait de la sensualité de marque humaine), sur le plan psychique-émotionnel (contagion sentimentale, psychologie et hystérie des masses), sur le plan intellectuel-mental (l'esprit du temps, l'interprétation dominante de l'être), sur le plan spirituel-métaphysique (tendance favorisant les différentes orientations métaphysiques).

L'holocauste national-socialiste, tel qu'il est compris par l'holocaustisme, se situe en premier lieu sur le plan de la contagion sentimentale. L'holocaustisme est mythique. Son objet est l'objet du révisionnisme spécifique.

LE révisionnisme relatif à L'holocauste veut dire : la contestation de l'holocauste. Voici une brève histoire de ce révisionnisme spécifique : l'ancêtre en est Paul Rassinier, un prisonnier du camp de concentration de Buchenwald, qui s'opposa de manière résolue après 45 aux fables d'atrocités de ses codétenus sur le régime des camps sous les nazis, et qui écrivit le livre de mauvaise réputation : "Le mensonge d'Ulysse". Il y met en doute le chiffre de 6 millions de juifs tués que l'on fait généralement circuler, d'après le procès de Nuremberg des puissances victorieuses sur l'Allemagne gisant au sol. Plus tard, dans d'autres ouvrages, il conteste généralement l'existence des camps d'extermination, sans exclure la possibilité du concours à titre extraordinaire de gaz destiné à liquider les détenus juifs ou les partisans prisonniers. Rassinier est un pacifiste, et il a encore été pendant un temps membre de la Fédération Anarchiste. C'est en 1976 que parut un livre bien documenté : "The Hoax of the Twentieth Century"(*) de l'Américain Arthur Butz, professeur d'électronique aux USA. C'est à la fin des années 70 que le professeur de littérature français Faurisson se présente sous les feux de la rampe de l'antifascisme soixante-huitard qui viennent justement d'être mis en place et qu'il corrobore les déclarations de ses deux prédécesseurs de mauvaise réputation par ses propres recherches. Ceci a été suivi en Allemagne par des recherches médico-légales : je cite

(*) "La mystification du XX° siècle". (N.d.T.).

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ici le professeur de chimie Leuchter, qui, dans son livre de mauvaise réputation "Douches", n'a pu déceler à Auschwitz aucune trace de gaz Cyclon B, pas même dans les locaux destinés à la désinfection des vêtements. En Suisse, Jürgen Graf s'est fait connaître par ses recherches historiques sur les autres camps d'extermination; il vit à l'heure actuelle en Russie. Le nombre des recherches a grandi de manière exponentielle dans les 20 dernières années, et une revue consacrée à ces études paraît régulièrement aux USA. Le révisionnisme s'est établi, même s'il est encore poursuivi sévèrement, avant tout dans l'espace de l'Union européenne.

Concernant la recherche scientifique de l'holocauste (il faut comprendre sous ce terme des faits qui sont considérés comme historiques-scientifiques - à savoir l'assertion que 6 millions de juifs ont été tués de manière industrielle, dans la seconde moitié de la Deuxième Guerre Mondiale, sous le régime national-socialiste allemand, dans des camps d'extermination spécialement aménagés (avant tout en Pologne), dans le cadre d'une stratégie d'éradication systématique dans des chambres à gaz) : ce n'est pas ici le lieu d'opposer à l'opinion publique à l'égard de l'holocauste, opinion qui est la mieux représentée par Wikipedia (entrée "holocauste"), les derniers résultats de la recherche historique actuelle et les déclarations des révisionnistes. Concernant les documents historiques, les preuves médico-légales, concernant les données statistiques du nombre des victimes, l'on renvoie à la littérature holocaustique et révisionniste et aux sites Web correspondants. Étant donné que je ne veux pas inciter au révisionnisme (mais pas non plus à l'holocaustisme), je ne vais pas donner ici d'indications bibliographiques portant sur eux. Que chacun et chacune mène ses propres recherches. Nous sommes ici des êtres humains majeurs, aspirant à l'impartialité et, exempts de préjugés et de contagion sentimentale, nous parviendrons, après un inventaire universel, à la conclusion que l'holocauste, à tous points de vue, ne peut être démontré ni dans sa version dure, ni dans sa version douce (on reviendra là-dessus plus tard). Et nous établirons dans quelle proportion les preuves des partisans de l'holocauste sont faibles, et même partiellement falsifiées, et comment elles exigent des hypothèses de secours. D'ailleurs, les partisans de l'holocauste les plus honnêtes le concèdent aussi. (Et je répète cependant mon mantra : on ne démontrera jamais qu'il n'y a pas eu d'holocauste).

Il y a les faits concrets des preuves médico-légales; puis, les documents qui sont tombés en quantité industrielle entre les mains des puissances victorieuses, après la libération des camps dirigés jusqu'au dernier moment avec la minutie allemande, et qui se sont accrus encore de manière considérable après l'ouverture des archives de l'ancienne URSS; et ensuite les déclarations des témoins. On renvoie par-dessus le marché à la littérature volumineuse et avant tout, pour ce qui concerne le côté révisionniste, aux sites Internet (en partie ouverts, et qui possèdent une littérature correspondante)… Comme nous l'avons déjà dit, on laisse en fin de compte à chacun et à chacune le soin de se faire une idée de l'état des faits et des preuves. En tout cas, moi je suis arrivé à la conclusion que l'holocauste n'est pas démontrable; ce qui est de plus en plus, même si c'est timidement, avoué par les spécialistes de l'holocaustisme officiel. Voici par exemple la déclaration d'un coryphée parmi eux, Raul Hillberg, concernant le "plan d'extermination" : « Mais ce qui a débuté en 1941 n'était pas un processus d'extermination planifié à l'avance, organisé centralement par une administration ». Sur les faits concrets : il nous faut encore parler de l'absence et de la disparition de millions de juifs.

Le fait "holocauste" n'est pas un fait aussi immuable que c'est admis dans l'opinion

publique, mais c'est un fait que l'on peut remettre en question du point de vue de la science historique. (D'autre part, on ne pourra jamais démonter que l'holocauste n'a pas eu lieu).

Maintenant, constatons un paradoxe : moins l'holocauste peut être démontré, et plus le plan d'extermination des juifs apparaît comme démoniaque, comme absolument mauvais,

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étant donné que l'on a fait en sorte de conserver son secret, en tant que projet et que mise en œuvre. Comme dans le fameux "credo quia absurdum", il est au fond fait appel à la pure force de la foi (sans contenu concret!). Ou plutôt, l'argumentation est la suivante : il y a de l'antisémitisme. Il y a, et surtout il y avait, un antisémitisme ou une haine meurtrière des juifs comme point principal du programme du régime nazi. Or nous constatons que, lors de la Deuxième Guerre mondiale, par suite de l'épuration ethnique incontestée des juifs par l'Allemagne nazie en Europe et en Europe orientale, un grand nombre de juifs sont morts, beaucoup en camps de concentration, et surtout à Chelmno, Sobibor, Treblinka, Auschwitz et Belzec. Ergo ces victimes sont le produit d'un plan, d'une volonté homicide organisée.

"Auschwitz" désigne la volonté déclarée d'exterminer les juifs du monde.Derrière la conviction immuable, selon laquelle il y a eu l'holocauste en tant que projet,

il se trouve une théorie mystique du complot. Nous reviendrons là-dessus.

Or nous constatons cependant depuis un certain temps une dilution de l'holocauste (son "ramollissement") :

Nous constatons que les partisans de l'holocauste reculent sous les différentes attaques des révisionnistes.

Nombre de victimes. Tendance à la baisse. Si des historiens se prenant au sérieux parlent encore aujourd'hui de 6 millions de morts, c'est uniquement pour reconnaître le fait que l'on a cru à ces 6 millions durant toute une longue période d'après-guerre - ce qui est aussi précisément un fait de type historique. L'Europe a été, y compris à l'époque chaotique de la Deuxième Guerre mondiale, et surtout en Allemagne!, un lieu bien administré où les morts, les fugitifs, les réfugiés et les disparus, étaient comptés et recherchés. C'est ainsi que la Croix Rouge internationale a dressé de manière approximative après 1945 un inventaire des juifs nommément disparus. Il y a aussi des statistiques en Israël. Celles-ci parviennent à un chiffre maximal de quelques centaines de milliers d'hommes qui ne vivaient plus après 1945 là où ils vivaient avant la guerre, et qui ont vraisemblablement perdu la vie.

Les différentes causes de mort. On s'éloigne de la façon principale de tuer en masse et industriellement dans les usines de mort des camps spécialisés, dans les chambres à gaz. C'est de manière croissante qu'a lieu l'intégration des causes de mort suivantes : affaiblissement par travail excessif, maladie, épidémies, famine, meurtre individuel, exécution par fusillade, mort par électricité, mort à la suite de sévices (également par les kapos!(*)), gazage à la chaux vive, au monoxyde de carbone (gaz d'échappement), etc.. Sont incorporées dans le nombre des victimes tous les morts survenus lors des pogroms, dans les exécutions de masse des membres civils des partisans, au cours des déplacements, et non plus seulement les victimes des gazages particuliers par le Cyclon B, qui était le désinfectant par lequel (avant le DDT) on décontaminait les vêtements de leurs insectes transmetteurs de maladies dans les camps de concentration.

Pour ce qui concerne le lieu de l'extermination, l'intérêt se déplace vers les camps orientaux, et en dehors des camps, vers les ghettos de Russie, de Roumanie, etc.. Auschwitz cesse d'être le morceau de bravoure.

L'allégation de l'existence des chambres à gaz destinées à l'extermination des juifs (et des Tsiganes) a été restreinte dans les dernières décennies à des camps de concentration de moins en moins nombreux. Mais cette certitude (malgré des contre-indices) n'est pas encore admise en particulier pour Auschwitz uniquement.

Culpabilité de l'extermination. On souligne de plus en plus que beaucoup de camps n'étaient pas situés en Allemagne et que, s'ils n'étaient pas dirigés, ils étaient en tout cas largement administrés par des non-Allemands. De ce fait, on s'écarte de la volonté

(*) L'administration interne des camps, qui était composée par des détenus eux-mêmes : elle était assurée par les rackets : communistes, criminels, juifs, Russes, etc..

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spécifiquement nazie-allemande d'extermination des juifs pour mettre l'accent sur une volonté universelle (ou du moins européenne) d'extermination des juifs.

État des preuves des exterminations concrètes. L'histoire des trous dans les plafonds des salles de douches à Auschwitz n'est plus racontée par le guide touristique d'Auschwitz. Ils ont été faits, comme il a été admis, après la guerre afin d'illustrer comment le Cyclon B était versé d'en haut dans les "douches".

Les justifications concernant une extermination planifiée des juifs, que l'on trouverait par exemple à la "Conférence du Wannsee", sont abandonnées (voir plus haut la déclaration de Raul Hillberg).

Il n'existe pas de documents, de quelque sorte qu'ils soient, qui indiquent des actions générales, particulières et concrètement spécifiées, relatives à la grande extermination des juifs. Naturellement, on trouve des ampoules de Cyclon B, des "chambres gaz", des douches, des dents en or cassées, des amoncellement de cheveux, on a trouvé des montagnes de cadavres, des camps de masse, des photos de physionomies décharnées, des camps horrifiants derrière de hauts fils barbelés chargés électriquement, etc., etc.. Il ne s'agit pas du tout de contester l'horreur des camps de concentration ou de l'épuration ethnique des juifs, des nomades et des Tsiganes. Or ces faits ne démontrent aucun assassinat de masse industriel, mais simplement l'horreur dans des conditions particulières d'une guerre impérialiste, que les Allemands ont perdue et qui s'est abattue sur l'administration avec le manque de ravitaillement, d'hygiène, avec la surpopulation, la désorganisation, les épidémies, etc..

Unicité de l'holocauste : de plus en plus d'hommes, qui admettent de manière absolue la réalité d'une extermination des juifs planifiée et menée à bien dans le III° Reich, doutent de l'unicité historique et par-dessus tout de l'incomparabilité de cet holocauste, ou même ils les contestent (par exemple en indiquant des "génocides" historiques et des massacres de masse).

Concernant les déclarations des témoins : leur caractère contradictoire et même leur invraisemblance sont de plus en plus admis, car elles ne répondent pas, et de loin, aux strictes exigences actuelles de la véracité et de la vraisemblance des faits qui font l'objet d'un témoignage (principe : une déclaration de témoin est un document comme tout autre, qui est soumis au même doute général).

Qui sont les révisionnistes? Des défenseurs du régime national-socialiste? Des antisémites?

Dans un premier temps : la question est-elle d'une importance de premier ordre?Toute critique d'une représentation historique généralement reconnue est questionnée à

bon droit sur l'intention d'une telle révision de l'histoire. Cui bono? C'est ainsi que la vérité acquiert en effet son statut : ce qui est suggéré - de manière un peu cynique - par : « on tient pour vrai ce qui nous est utile ». Ce qui est très intéressant c'est que Nietzsche met toute cette métaphysique de la vérité dans le même sac et il ne reconnaît que la réalité quasi-physiologique de la lutte pour le pouvoir.

En effet, la gauche subodore derrière le révisionnisme concernant les crimes nazis des aspirations fascistes ou national-socialistes inassouvies à dédouaner le III° Reich de l'holocauste et à le réhabiliter moralement. Cela peut parfaitement être le mobile de certains néo-fascistes, tout comme l'horreur justifiée devant les infamies des nazis motive la croyance en l'holocauste. Mais le principe de l'impartialité de l'historien ne peut pas s'en laisser imposer par de tels mobiles.

Le mouvement révisionniste (en Europe) est de facto composé de manière très hétérogène. On trouve en lui des néo-fascistes purs et durs. Très sommairement, il est possible qu'ils en forment (encore) le groupe principal. Mais beaucoup de révisionnistes sont catholiques, conservateurs, libéraux, sociaux-démocrates, démocrates déconstructivistes; vieux staliniens, anarchistes et vieux marxistes. Ce qui les unit, ce n'est pas beaucoup plus

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qu'une certaine bonne foi, et en outre, chez les révisionnistes de gauche, une propension remarquable à rendre justice à leurs anciens ennemis mortels. Que l'on pense ici à Paul Rassinier, un militant de la Résistance en France, qui a été rendu invalide pour la vie du fait de la torture et de son séjour en camp, et qui cependant n'a pas joint sa voix au chœur de ceux qui voulaient transformer les nazis en diables inhumains.

Voici encore quelques noms d'illustres personnages qui ont nié et ignoré l'holocauste : Roosevelt, Eisenhower, Churchill, le pape Pie XII. Parmi les gens de gauche d'aujourd'hui, c'est surtout Noam Chomsky, outre Garaudy, qui s'est fait connaître en tant adversaire de l'holocauste.

L'holocaustisme est une théorie du complot; il soutient que, derrière l'antisémitisme programmatique national-socialiste, il existe un plan secret de liquidation physique de la "race" juive dans le III° Reich impérial, plan qui devait être développé par la guerre(*).

(*) L'holocaustisme est une théorie du complot, une théorie d'un pouvoir secret d'arrière-plan qui manipule les ficelles des actions politico-économiques historiques. Dans le cas présent : est-ce un plan secret du cercle intime gravitant autour de Hitler, ou même d'un Hitler lui-même diabolisé - ou bien, d'autre part, de l'âme populaire aryenne? Les mysticismes fleurissent ici, exactement comme dans les théories relatives à une conspiration juive mondiale qui culminent dans l'ouvrage de basse qualité mais tristement célèbre :"Les Protocoles des Sages de Sion" (une compilation presque incroyable qu'il faudrait examiner de plus près et dont la paternité littéraire n'est pas controversée par hasard, car l'on trouve dans cet ouvrage un mépris des masses préfasciste, qui est apparié au social-darwinisme, ainsi que l'apologie d'un despotisme antilibéral qui, sur une base précapitaliste de l'argent, prend la relève des autocraties féodales qui se fondaient encore sur la propriété foncière et les populations correspondantes. En cours de route, les "Protocoles" anticipent la description de "1984" de G. Orwell. Sauf que les "Protocoles" et "1984" dessinent un système mondial futur despotique qui n'a rien du tout ou très peu en commun avec le libertinisme de consommation qui règne aujourd'hui). Mais les théories des plans de domination mondiaux judéo-bolcheviks s'appuient sur des faits incontestables, mais qui les caricaturent ensuite de manière tout à fait abstruse : le pouvoir invisible de la finance qui était depuis des siècles dans les mains d'une minorité de juifs d'argent, et même de quelques familles de banquiers juifs (XIX° siècle). Ces juifs d'argent, véritables proxénètes de tous les crédits, ont financé les guerres et les entreprises des princes féodaux tardifs, puis des régimes politiques qui construisaient l'infrastructure de la domination du capital. Ces financiers et banquiers juifs n'avaient pas d'aspirations politiques, et ils n'ont pas été socialement intégrés jusqu'à ce qu'il y ait eu des contacts de minauderie de la part de la bourgeoisie avec des juifs intellectuels émancipés qui provenaient de cette couche. L'autre fait, c'est que le contingent des juifs parmi les gauches révolutionnaires a toujours été disproportionné. Or, l'aspiration du communisme est sans aucun doute conspiratrice : la révolution mondiale.

C'est une terrible simplification de la part des différents antisémitismes, y compris jusqu'à présent, d'attribuer aux juifs en général et de manière continue une affinité avec les courants libéraux-libertins (et également, entre autres, socialistes). C'est exact seulement pour ce qui concerne certains juifs intellectuels, qui, cherchant à s'émanciper du judaïsme à partir du milieu du XIX° siècle, se sont réveillés d'un "sommeil talmudique" (Moses Hess) et ont redécouvert les racines eschatologiques du judaïsme (voir plus bas). Politiquement, les juifs étaient, dans les derniers siècles et dans les différents groupes parlementaires, en fonction de leur situation, réactionnaires ou éclairés, matérialistes ou idéalistes, étatistes ou anti-étatistes ou encore internationalistes. C'est une entreprise désespérée que de vouloir trouver dans la religion juive des éléments qui soient particulièrement favorables au capitalisme ou bien au capitalisme financier. Il y avait par exemple une interdiction des prêts à intérêt dans toutes les grandes religions. Sauf que, pour autant que cette interdiction se soit imposée, elle ne s'est jamais appliquée à des gens appartenant à d'autres communautés religieuses!

Dans leur longue histoire, les juifs n'ont pas été intégrables et ils n'ont pas voulu s'intégrer. Cette position sociale les prédestinait (sauf en tant que boucs émissaires) à des niches et des tâches politico-économiques. Le caractère international des juifs (que l'on n'est pas obligé d'imaginer comme absolument très solidaire) a procuré aux juifs le grand avantage d'avoir à leur disposition, de manière rapide et internationale, des finances (crédits) des relations et des informations. L'on pourrait donc trouver ici un élément qui est favorable aux idées du progrès capitaliste ou socialiste : le non-enracinement, la non-appartenance à une patrie déterminée, l'errance et la flexibilité (d'autant plus que l'appartenance nationale était puissante; celle-ci pouvait prendre des traits d'un racket qui sont aussi prégnants dans le capitalisme). Un autre trait des juifs, leur caractère citadin (avec une note fortement névrotique : voir le film "Annie Hall" de Woody Allen [le titre allemand : "Der Stadtneurotiker" signifie "Le névrosé urbain" (N.d.T.)], est à la vérité largement exact, mais il y avait aussi des populations juives qui étaient composées de paysans et de bûcherons (sous les Mérovingiens, ou bien en Roumanie).

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Mais ceux qui élucident les théories du complot ne se noient que trop volontiers eux-mêmes de nouveau dans une théorie du complot : de la sorte que là où un point de vue différent et fondé est opposé aux convictions qui sont devenues du common sense, le monde entier chancèle facilement pour ces éclaireurs. Il y a beaucoup de gens, surtout des révisionnistes de la droite radicale, qui considèrent tout comme de purs mensonges et de la mise en scène particulièrement de la part des "juifs" ou bien d'autres puissances occultes. L'assassinat de Kennedy, l'alunissage, le 11 septembre, mais aussi la chronologie de l'historiographie, l'existence historique de nombreuses figures historiques, etc. sont mis en doute. Le manque de repères spirituels dans un monde déchaîné est total et beaucoup de gens réagissent dans leur impuissance (apparente) avec des idées obscurantistes pour rendre le mal concevable (et le renvoyer à un pouvoir occulte).

Mais, inversement, le reproche de la théorie du complot est également fait aux révisionnistes. En partie avec raison, là où la genèse de l'holocaustisme est interprétée comme le produit de la public relation juive, de la guerre psychologique des Alliés ou bien de la contre-propagande bolchevique. Non pas qu'il y n'aurait pas eu de formation d'opinion dirigée (et il continue à y en avoir), mais la force des propagandes (et de la désinformation) ne doit pas, de manière naïve et simpliste, être surestimée.

Concernant les origines concrètes de l'holocaustisme : l'holocauste était déjà dans l'air dès avant la Deuxième Guerre mondiale : l'antisémitisme virulent, de la Russie jusqu'à la France, depuis 1848, en rapport avec la renaissance culturelle du judaïsme qui est concomitante avec un mouvement d'intégration, et avec l'apparition d'États nationaux en partie agressifs; le sionisme en tant que mouvement nationaliste (de gauche) avec une certaine force (financière); la concentration de l'antisémitisme européen en Allemagne(*), où il est devenu tout simplement le point principal du programme du NSDAP et où il a trouvé une expression agressive dans les discours de Hitler avec ses sorties sanguinaires contre le judaïsme et le bolchevisme qui lui était (du moins le voyait-il ainsi) associé; le génocide était dans l'air - en particulier dans la presse anglo-saxonne (gazage de 700 000 Serbes par les Allemands dans les Balkans, durant la Première Guerre mondiale, un canular dévoilé); la guerre : un lieu de bobards généralement horribles. Le rapport Karski (**) sur Treblinka, la recherche désespéré des juifs dans le ghetto de Varsovie, capter l'attention des Alliés (voir la comparaison de Pierre Guillaume avec le ghetto de Gaza) : cette exagération devait attendrir les cœurs.

Je voudrais souligner ici le fait que l'on peut parfaitement croire que les nazis aient été capables non seulement de rassembler les juifs dans des camps en vue de leur expatriation, mais aussi de vouloir les envoyer dans l'au-delà. Il a existé maintes et maintes fois dans

Dans un certain sens, les juifs occupaient souvent historiquement dans le jeu et dans la lutte concurrentielle des états, des classes et des couches sociaux, une fonction qui leur assurait une totale liberté d'action, laquelle était la conséquence de leur non-intégrabilité. C'est ainsi par exemple que les juifs ont été soupçonnés d'espionnage en faveur de l'Allemagne durant la Première Guerre mondiale en France…(*) Hannah Arendt situe le début de l'antisémitisme moderne avec l'essor des États nationaux modernes et libéraux d'Europe occidentale, lorsque, au XVIII° siècle, avant la Révolution française, les juifs de la banque, privilégiés par les princes, et avec des relations internationales dans la sphère financière capitaliste (qui n'était pas liée à un groupe de personnes particulières), ont été congédiés et ont perdu leur protection politique avec la démocratisation. Mais cet antisémitisme est devenu militant avec la déchéance des États nationaux dans l'impérialisme. L'affaire Dreyfus en est un symptôme.(**) Ian Karski, officier de l'armée secrète polonaise, essaya d'attirer l'attention des Alliés sur l'horreur du ghetto de Varsovie et il prétendit avoir été le témoin oculaire du gazage de centaines de détenus juifs dans le camp de Treblinka. Cette affirmation mensongère, comme c'est admis, s'explique psychologiquement par sa tentative de mieux pouvoir, grâce à ce "fait" drastique , convaincre les autorités abordées en Angleterre et aux USA qu'il fallait absolument aider les juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie avec des armes.

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l'histoire de l'humanité la tentative d'anéantir des groupes humains(*). Les hommes ont sans cesse considéré les autres hommes comme des insectes nuisibles. (Et ils considèrent beaucoup d'êtres vivants comme de la vermine, soi dit en passant). Pourquoi les nazis auraient-ils dû être meilleurs que d'autres hommes? Les Américains US par exemple firent tomber des bombes atomiques sur deux villes japonaises, absolument civiles, en vue de propager l'économie de marché libérale et la démocratie correspondante.

De même que l'on peut difficilement "liquider" le révisionnisme en lui prouvant qu'il cherche à disculper les nazis de leur faute, de même l'on ne peut pas aisément expliquer l'holocaustisme en désignant uniquement sa fonction politique de légitimation. Il n'empêche qu'il est indéniable que l'holocaustisme a eu et a encore des fonctions historico-politiques :

En premier lieu, il faut mentionner ici la légitimation du rétablissement après la guerre du régime démocratique dans les États des puissances de l'Axe. L'holocauste a eu une autre fonction dans la mesure où il a légitimé la Deuxième Guerre mondiale et où il a résolu quasiment comme allant de soi la question des responsabilités relatives à cette guerre. L'holocauste a également légitimé la politique de front populaire des PC en Europe occidentale, politique qui constituait une trahison de la classe ouvrière, et la Grande Guerre Patriotique de marque très nationaliste, et même panslaviste-impérialiste, en Union Soviétique. Contre les nazis, les monstres absolus de l'histoire mondiale, tout était justement permis. L'holocauste a légitimé aussi la division de l'Allemagne, le rognage massif de son territoire, l'expulsion des Allemands des Sudètes, de même que la création d'un cordon protecteur de satellites autour de l'Union Soviétique. Et ensuite, naturellement, l'holocauste est la raison d'être(**) de l'État d'Israël.

Mais la fonction principale de l'holocaustisme est une fonction idéelle, idéologique : l'holocaustisme est en effet un bouclier de protection : il sert à se débarrasser de toute aspiration réactionnaire, antimoderne, traditionnaliste, contre les Lumières, contre le progrès, contre la révolution permanente, le libéralisme, les mass-médias modernes, la libre circulation, l'universalisme, le cosmopolitisme des marchandises, des consommateurs/forces de travail et des produits de masse standardisés(***). Cet antidote absolu, ayant pour nom l'"holocauste", contre ces tendances qui gênent le capital et la technologie agit au nom de l'antifascisme, de l'antiracisme et du libertinisme libéral et socialiste.

L'holocaustisme devait principalement remplir cette fonction idéologique et il l'a remplie!

(*) Il faut lire à ce propos par exemple le Livre de Josué, 11 : 21, où l'on voit l'extermination des premiers habitants (ici : les Anakim). Il s'agit de la conquête du pays de Canaan promis aux Israélites. Des expulsions ont souvent été accompagnées de massacres de masse lors des migrations de peuples. En Afrique, des affrontements entre tribus se sont fréquemment déroulés de manière extrêmement cruelle : tendance à l'assassinat de masse. Qui connaît par exemple le chef de tribu zoulou Chaka qui, au début du XIX° siècle, constitua en Afrique du Sud une armée bien organisée et disciplinée de guerriers munis de javelots et qui non seulement terrorisa, amis entraîna aussi dans la mort, de nombreuses tribus (Hannah Arendt parle d'environ 1 million)? (Le génocide est une catégorie discutable; mais il existe assurément des assassinats de masse d'une ampleur gigantesque depuis les grands empires et les déplacements de peuples (ceux-ci entre autres par suite de la chasse aux esclaves, en Afrique)). (**) En français dans le texte. (N.d.T.).(***) D'après Ernst Nolte, le national-socialisme est un fascisme radical. Celui-ci est la lutte à mort pour la souveraineté (d'une nation particulière qui se détache de manière belliqueuse des nations voisines) et pour le refus anti-bolchevik de toute universalité, contre la globalisation technologique et libéral-démocratique du monde.

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Mais l'époque d'après-guerre est définitivement révolue. Entre-temps, le vaisseau spatial technologique Terra a reçu un nouvel équipage humain avec les zombis actuels(*). L'homo historique a fait ses adieux; l'homme technologique prend le volant.

Mais, face à cela, la Deuxième Guerre mondiale et sa légitimation sont futiles. Même l'État d'Israël se cherche une nouvelle base (la shoah est un modèle dépassé de légitimation); il ne s'agit plus tout simplement que d'enterrer la hache de guerre avec les Arabes; par surcroît, Israël devient chaque jour moins juif.

La 2° vitesse cosmique est à notre portée. L'humanité se coupe spirituellement de tout caractère terrestre. La pure idéalité virtuelle flotte devant elle comme un objectif(**)!

L'histoire devient une salle des accessoires pour la branche divertissement. Les nazis peuplent déjà depuis longtemps à Hollywood les cabinets sado-masochistes. Et ils doivent y rester pour l'industrie du divertissement. L'holocauste devient cocasse, les objets sacrés d'autrefois se changent en genre "rigolade". Récemment, un film sur l'holocauste, c'est-à-dire sur l'"indicible", a pris une forme humoristique. Et il y a dix ans déjà, il a paru un roman sur Auschwitz, qui était une pure fiction, mais qui se faisait passer pout factuel; naguère c'était un sacrilège, bientôt ce sera parfaitement légitime. Pour raconter des stories, on peut regarder autour de soi dans la chambre aux horreurs de l'histoire.

L'holocauste est une affaire différente dans le monde musulman. Cela touche selon certains à l'"antisémistisme". Mais la notion raciale(!) de "Sémites" englobe les Arabes, les Berbères et de nombreux peuples du Proche-Orient. L'"antisémitisme" signifie donc davantage une position anti-juive pour des raisons religieuses ou ethniques qu'un véritable "antisémitisme".

La shoah trouve peu de succès chez les Palestiniens, car elle fait la part belle la cause israélienne. Beaucoup d'Arabes, de Perses, de Magrébins, etc., pensent de la même façon par sympathie pour eux. Il est vrai qu'il ne faut guère distinguer souvent (mais pas toujours) l'attitude anti-israélienne très répandue avec un antijudaïsme.

Mais les révisionnistes sont encore poursuivis durement dans de nombreux pays. Vingt personnes sont à l'heure actuelle en prison, ou étaient il y a peu en détention. Innombrables ont été ceux dont l'existence a été ruinée par des amendes. La répression augmente dans la mesure où son absurdité devient de plus en plus manifeste - et le doute général grandit malgré les interdictions de publications. Ce n'est pas en raison du fait que la vérité aurait toujours vaincu historiquement; car, trop souvent, quand elle est opprimée, elle devient toxique, et elle empoisonne aussi les oppresseurs.

Et donc, comme nous l'avons déjà dit, ce n'est pas la question de la réalité ou de la non-réalité de l'holocauste, dans sa version molle ou dure, qui doit nous occuper en priorité.

Ma thèse est donc, comme précédemment indiqué, la suivante : l'holocaustisme sera tôt

ou tard abandonné. Il est dès à présent affadi et miné. Le révisionnisme gagne. Mais, jusqu'à l'exorcisme définitif de toute nature et de toute tradition culturelle, et donc jusqu'au moment où le système technologique-démocratique dominera cybernétiquement la nature sublunaire de manière définitive et globale, et où l'espèce "homme" dans ses nombreuses variantes (c'est-

(*) On peut citer les tournants anthropologiques suivants dans l'histoire de l'humanité : la révolution néolithique (avec la création des masses; coupure avec la manière de vivre sauvage), la révolution industrielle (avec la création de personnes laissées à l'abandon, des prolétaires et d'une populace mobilisable; coupure avec la manière de vivre agraire); révolution technologique (avec la création des zombis; coupure avec le travail physique et bientôt également intellectuel).(**) La 1° vitesse cosmique est la vitesse d'un corps au niveau de la mer qui permet de s'arracher à la force d'attraction terrestre; transposer : décrocher de la corporéité. La 2° est la vitesse correspondante qui permet de quitter le système solaire; transposer : décrocher de la cérébralité…

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à-dire l'humanité historique, qui règne depuis la révolution industrielle, avec ses multiples civilisations) aura fait irrémédiablement place à l'homo technologicus unique, et donc, jusqu'à ce moment-là, l'holocauste servira comme panneau d'avertissement strict contre toute nostalgie de la nature spontanée et d'appartenance traditionnelle à des cultures particulières à l'intérieur de l'humanité. L'holocauste est en effet une "digue de protection antifasciste"(*). On présentera à tous ceux qui remettent en question la technologie et la marchandisation le verdict : "Tendance nazie/holocauste!". La stigmatisation du fait d'être "de droite" (conservateur, réactionnaire, contre-révolutionnaire) ne se différenciera bientôt plus de la flétrissure des juifs par les chrétiens et, pour la dernière fois, par les nazis. Les dissidents de la modernité auront-ils bientôt une svastika tatouée sur le dos?

Je voudrais cependant approfondir le conflit relatif au révisionnisme. Vont suivre quelques remarques sur la question juive. Elles n'ébauchent nullement une théorie complète du phénomène historique du "judaïsme". Celui-ci est d'une complexité accablante. Aucune approche isolée, tenant purement à la sociologie religieuse, à la théologie comme science humaine, à la politologie ou à l'économie sociale, ne satisfait à cette diversité et à ce caractère embrouillé de la question juive dans l'histoire humaine. On est enclin à approuver le philosophe juif Leo Strauss sur le fait que les juifs représentent l'incarnation de toutes les misères et de tous les problèmes humains, et donc , de ce point de vue, "le peuple élu".

Il est à signaler que le discours de l'holocauste est le discours du génocide le plus monstrueux dans l'histoire de l'humanité, et qu'il a été commis sur les juifs. Il faut affirmer avec certitude que le discours portant sur six millions de Mandchous, qui auraient été par exemple massacrés dans des camps par les Japonais, n'aurait jamais produit cette épouvante religieuse à l'échelle mondiale, comme l'a fait l'holocauste du peuple juif.

Comment se fait-il que les juifs, en tant que victimes de persécutions et de meurtres de masse, suscitent cet écho tout à fait différent, exorbitant et, à ce qu'il semble, interminable?

Tentative d'une première réponse :

Le peuple juif est devenu l'incarnation de la discrimination et de la persécution. Est-ce bien légitime? Combien d'autres peuples ont été déplacés et déracinés par de grands Empires en voie d'expansion et de constitution dans des combats de pacification?

Y a-t-il une mauvaise conscience européenne à l'égard des juifs? Et l'on pense aux pogroms, aux expulsions (à l'époque des croisades!). Pourtant, abstraction faite de la question qui se pose de savoir pourquoi les juifs ont toujours provoqué, durant des siècles en Europe, des persécutions et pourquoi ils ont mis en avant leur différence-identité, n'existerait-il pas de la part de l'Europe moins de raisons de contrition et de remords vis-à-vis des musulmans et des innombrables cultures d'Afrique, d'Asie et d'Europe, qui ont été détruites par la colonisation/civilisation européenne?

Est-ce parce que les Juifs possèdent une "documentation" écrite d'événements traumatiques (dans la haute Antiquité), alors que d'autres peuples non? Pourtant les différents peuples et tribus que l'on appelle juifs aujourd'hui ont-ils toujours été des victimes? Mais d'où vient donc cette conscience d'être victime? Je reviendrai là-dessus.

Les juifs ont et ont eu, en particulier depuis leur renaissance nationale au XIX° siècle, des organisations puissantes et possédant des capacités financières qui ont pu battre du tambour publicitaire. Mais la naissance du thème historique de l'"holocauste" montre que des cercles qui n'étaient pas uniquement juifs-sionistes font prévaloir depuis longtemps cet holocauste et le "commercialisent" (l'on a parlé à juste raison d'une véritable "industrie de l'holocauste").

(*) Le mur à la frontière de la RFA s'appelait en RDA : "digue de protection antifasciste".

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Les juifs, en tant qu'Européens différents, en tant que leur ombre, mise au ban mais toujours cependant européenne, qui sont émancipés depuis Moses Mendelssohn (surtout en Occident) avec des représentants éminents de la vie intellectuelle européenne (de Spinoza jusqu'à Freud), passent beaucoup plus pour des peuples non-européens. Un eurocentrisme ne se dissimule-t-il pas toujours derrière leur religion générale de l'holocauste?

Derrière le judaïsme, il y a le christianisme, un facteur culturel important en Europe, même par-delà les temps modernes.

Et derrière les juifs, se cache l'"Amérique", l'autre Terre promise.

L'historien-psychologue E. O. Stein, lui-même juif, souligne la névrose victimaire du peuple juif depuis l'époque de Moïse. Ce peuple, selon Stein, doit souffrir d'un complexe de culpabilité (au moins depuis le III° siècle avant J.-C.) qu'il explique de manière psychanalytique. Ce peuple s'attend toujours à une punition divine horrible pour ses fautes collectives. Le problème réside dans le fait qu'il a provoqué cette" punition divine"! En effet, les juifs se sont comportés dans leur histoire, vis-à-vis de leurs voisins (peuples voisins), d'une manière telle qu'elle provoque tout simplement une vengeance meurtrière.

Mais je pense que le comportement des juifs, qui, séparatiste et dérangeant, a été maintes fois critiqué dans l'histoire (déjà dans l'ancienne Rome, et même aussi en Égypte), n'est pas simplement et uniquement à imputer à une passion ethno-chauvine, qui est bien sûr virulente à ces époques dans toutes les ethnies et qui est fondée en fin de compte sur la situation de concurrence dans la lutte pour la survie (des ethnies). Non, le besoin élitiste de délimitation "des juifs" par rapport aux autres peuples a une racine plus profonde que le sentiment universellement répandu et la prétention des membres des différentes ethnies d'avoir découvert la "culture" et d'être "somme toute les hommes" (Nous verrons que les persécutions - l'holocauste - accréditent la prophétie de la délivrance définitive millénariste!).

D'un certain point de vue, le peuple juif historique représente depuis 3000 ans un peuple paria en révolte. Cette révolte est la révolte des exclus d'un monde stable qui connaît la récurrence de ce qui est immuable, c'est-à-dire d'un peuple qui a toujours subi l'histoire (ou qui du moins voit les choses ainsi).

Le peuple juif a rompu avec ce monde stable, cyclique - il a dû rompre avec lui car il a perdu la place solide qu'il occupait entre des Empires puissants et des tribus sans cesse en mouvement. Là où, dans le monde mythique, la résurrection, l'épanouissement, la déchéance et la mort, se succédaient de manière cyclique, et même de manière annuelle à l'origine, et où "le mal" était par conséquent toujours à nouveau vaincu par "le bien", mais jamais définitivement, cette structure temporelle a connu chez les peuplades déracinées de l'espace palestinien une ouverture sur la linéarité. En outre il est impossible de méconnaître les influence de l'Iran et de son dualisme. Le gnosticisme condamne le monde, et rares sont ceux qui parviennent à l'esprit, à la clarté(*). Mais, dans le judaïsme, cette lecture aristocratique s'amplifie de manière millénariste : un messie délivrera le peuple de Yahvé de ce monde mauvais avec son immense souffrance. Et en effet, la souffrance garantit la délivrance future du peuple de Yahvé, lequel mène historiquement son peuple élu, éprouvé, à cette délivrance.

Dans le judaïsme de la Torah, les dieux, la magie et l'astrologie, mais également la rédemption individuelle-aristocratique (y compris dans l'au-delà, comme âme immortelle), sont refusés.

(*) Le gnosticisme s'est élaborée avec la découverte de l'esprit, du moi, il était lié au détachement d'avec la nature et la tradition. D'où le fait de postuler à un Dieu absolument surnaturel, au-dessus du monde.

Le gnosticisme, avec son rejet total de tout ce qui est terrestre, charnel, vital, a des traits nihilistes. Derrière le gnosticisme, il y a la recherche de la liberté absolue.

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C'est avec le peuple juif que la révolte contre le Vieux Monde (c'est-à-dire façonné par le mythe) est devenue manifeste pour la première fois dans l'histoire mondiale. L'eschatologie et le chiliasme ont constitué le cocktail, le breuvage de la révolution pour tous les mouvements ultérieurs de révolte contre les pouvoirs établis de la propriété privée, de la domination de classe, des clans familiaux égoïstes, de la sujétion par la servitude pour dettes et par l'esclavage, du règne de Mammon par l'intermédiaire des collecteurs d'impôts, et contre l'oppression par des peuples étrangers dominateurs.

D'où cet élitisme de groupe (dans le judaïsme(*), mais aussi dans les mouvements hérétiques historiques de type chiliastique)! Le peuple qui attend le dernier jour avec le règne annoncé de Dieu ne devrait pas se laisser déconcerter par le doute, la diversité de pensée et les attraits extérieurs, terrestres ("les idoles étrangères"). D'où ce Dieu unique des juifs qui ne s'est jamais enfoncé dans la transcendance aussi longtemps que cette doctrine a été la doctrine d'un peuple paria souffrant de privations et dont la territorialité s'était perdue du fait des déplacements(**). D'où également l'autre attitude par rapport aux oppressions et aux catastrophes : elles confirment par son urgence absolue la prophétie du messie et du royaume céleste sur terre.

Mais la proclamation de la fin des temps, de la rédemption de toutes les épreuves par le renversement complet du rapport de servitude, souffre de la finitude de l'attente : le messie ne vient pas… Et en outre parias et peuples parias s'assimilent, ils grimpent socialement… Mais la révolte n'est pas l'affaire des couches supérieures, possédantes et des peuples "arrivés". C'est ainsi que la religiosité communautaire farouche entre dans une phase de différenciation et de systématisation nécessaires. Le doute doit être écarté de manière dogmatique-rationnelle, le grand salut attendu doit être défini, car il n'est plus compris de manière spontanée(***).

(*) « Le problème humain s'expose politiquement et socialement en prenant pour exemple le peuple juif », écrit Leo Strauss dans sa préface à son ouvrage sur Spinoza. Ceci est une approche de la question juive qui est plus proche de celle de Moses Hess et de Franz Rosenzweig que du paradigme du chiliasme et du messianisme. Le fait pour les juifs d'être le peuple élu serait par conséquent plutôt négatif : c'est avec ce peuple que la faculté de l'homme ou des hommes d'être exposés à la critique s'exprimerait de manière parfaite, c'est à ce peuple que l'appel de l'absolu et de ce qui est totalement autre, c'est-à-dire Dieu, serait offert de manière parfaite contre les réconforts du mythe. Leo Strauss défend la possibilité que le fait d'entendre l'appel de Dieu soit offerte universellement contre une philosophie qui astreint à la pure possibilité de penser. Mais l'"appel de Dieu" ne signifie pas en l'occurrence la voix d'un "Toi" comme chez Martin Buber, ni l'étalage mystique non plus. Pour un juif religieux (comme Leo Strauss) la question juive, c'est-à-dire la question de l'humanité, ne peut pas être résolue humainement. La révélation n'est pas seulement une affaire juive, mais, historiquement cependant, elle a été remise expressément aux juifs. Pour Leo Strauss, la révélation divine comporte les éléments suivants : l'amour offert à Dieu, au créateur du monde; l'homme est à l'image de dieu; l'amour du prochain surmonte toutes les frontières. - Or, les différentes civilisations qui font autorité (que l'on pense par exemple aux Grecs et aux Indiens) énoncent leur métaphysique autrement; il me semble audacieux de privilégier les religions juive (et chrétienne) de la révélation en tant que les expressions humainement suprêmes; n'oublions pas par exemple que les religions monothéistes ont des positions hostiles à la nature! (**) Israël est un peuple dans le temps, un peuple sans espace. Après la perte de l'axiologie mythique, il ne lui reste que le temps=linéarité de la téléologie, de la solution finale. Son histoire est le souvenir des étapes de la séparation, du malheur, du manque de liberté. C'est ici qu'il y a la possibilité de rattachement à la littérature mandéenne de refus total du monde. Pourtant, tandis que le manichéisme (qui est né de la littérature mandéenne) est en Perse une découverte aristocratique de la subjectivité, que s'autorisent les membres de la classe supérieure, le refus du monde advenu s'est transformé dans le judaïsme en programme du peuple opprimé contre le destin, pour l'abolition du destin. Celle-ci dépend encore dans le messianisme développé de la bonne conduite du peuple (que Yahvé n'hésite pas à châtier avec des punitions catastrophiques); finalement, ce messianisme devient le programme révolutionnaire de l'histoire humaine faisable (voir plus loin). (***) La civilisation européenne provient de deux sources principales : de l'Antiquité gréco-romaine et, par-delà le christianisme, du judaïsme. L'on pourrait dire : d'un côté, de la diversité harmonieuse de la nature; de l'autre, de l'unité de l'esprit, de l'histoire humaine jusqu'à la consommation des siècles (ce qui contient une certaine rupture avec la nature).

Le judaïsme a été l'ombre du christianisme, pour les Européens. Ils ont dû se faire à l'idée qu'ils avaient adopté leur religion de seconde main, des juifs! D'où, dans le christianisme européen, l'existence constante de la

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Les mouvements millénaristes, qui donnent l'assaut au monde institutionnalisé des anciens mouvements engourdis, se sont succédé dans l'histoire des 2000 dernières années en de nombreuses vagues. Le christianisme a été également une telle vague(*). Marcion a renvoyé le judaïsme dans la série des pouvoirs établis qui avait fait la paix depuis longtemps avec le Dieu créateur terrestre, c'est-à-dire avec les dominants du monde. D'où son antijudaïsme. Mais le christianisme originel se raccommodait aussi de manière croissante, dans les classes supérieures, avec les couches cultivées qui avaient été rebutées par le messianisme sentimental des premiers chrétiens, et il devenait "institutionnel". Dans le haut Moyen-Âge et le Moyen-Âge tardif en Europe, nous avons de nouveau des mouvements hérétiques qui n'aspirent pas individuellement au salut dans l'Au-delà, mais au paradis ici-bas, sur terre.

Durant dix-huit siècles, le judaïsme est resté, comme Moses Hess l'a écrit en 1862, enfermé dans le cocon talmudique. Après la Révolution française, même s'il est encore contaminé par le piétisme (dans le hassidisme), il s'est réveillé à nouveau… et il a redécouvert son artère vitale révolutionnaire. Ce n'est pas un hasard si, dans toute l'Europe, les juifs ont été nombreux parmi les révolutionnaires du nouveau peuple paria, le prolétariat industriel.

Sauf qu'en attendant la situation avait changé. L'ancien messianisme n'est plus spiritualiste dans les mouvements utopiques socialistes, mais il tend au matérialisme(**). Ce qui était établi dans le millénarisme, à savoir l'oscillation entre l'attente quiétiste-pacifique de la rédemption par le messie divin (adventisme) et la prise en charge belliqueuse de son destin par sa propre force, se transforme dans les mouvements hérétiques tardifs en activisme et en militantisme. L'espoir transcendant de salut est sécularisé(***). L'idée qui s'impose, c'est que

tendance à évincer les racines juives du christianisme (Marcion!) : si la croisade était encore la tentative de se rattacher aux lieux originaires de la chrétienté, la Renaissance autochtone a cherché à rompre avec le christianisme. La Réforme a tenté définitivement de développer le christianisme à partir de ses propres racines (la Terre promise d'"Amérique" devenait pour de nombreuses sectes protestantes le but de l'exode). Surtout les Allemands soupiraient en outre sans cesse après leurs origines païennes, raison pour laquelle leur antisémitisme spécifique peut être expliqué (lequel était devenu politiquement virulent à la fin du XIX° siècle dans le pangermanisme).

Une autre réaction à l'esprit juif de révolte dans le christianisme a été saint Augustin : il refusa le messianisme juif et il renvoya l'aspiration au royaume de Dieu dans la transcendance surnaturelle. Sa vision du monde est statique-hiératique (en dépit de toute sa téléologie - rhétorique). Le judaïsme est en revanche une religion vraiment historique-génétique : l'histoire du peuple de Dieu est une histoire de souffrances qui en garantit la rédemption. (*) Á propos de Jésus-Christ le Nazaréen : Jésus, se situant dans le droit fil de Jean le Baptiste, prêche la venue du royaume de Dieu. Jésus descend de nomades, d'artisans itinérants (du soi-disant groupe des Slebs). Cette couche intermédiaire est sans patrie, sans propriété, sans autorités, et elle est pacifique. Elle évolue entre les Bédouins/pâtres belliqueux et les agriculteurs. Elle prêche la non-violence et l'aide par-delà les limites familiales.

Jésus est plutôt un annonciateur du salut qu'un annonciateur, prêt à recourir à la violence, du jugement (des occupants romains et la "bourgeoisie compradore" chez les juifs eux-mêmes). Il rejette le zélotisme qui conduira à l'insurrection de Levi Kochbar; en revanche, il prêche l'exode, une thème bien connu dans l'espace araméen et plus tard arabe du Proche-Orient (en arabe : hedchab = sortie hors du monde civilisé, départ pour le "désert", pour une région sauvage).

Jakob Taubes affirme : Jésus aurait prêché la venue du Rédempteur et la métanoïa des hommes; mais comme ce royaume de Dieu se faisait attendre, il se serait décidé à forcer l'avènement de ce royaume de Dieu (et du changement radical de mentalité des hommes qui lui est lié, c'est-à-dire de la conversion morale) par un acte héroïque individuel d'autosacrifice!(**) C'est dans ce sens que le gnosticisme subit une totale inversion : c'est la spiritualité qui devient, au lieu de la matérialité, le mal absolu(***) Ici aussi, Jakob Taubes apporte quelque chose d'éclairant : d'après Origène, l'eschatologie chrétienne aurait été congédiée. Le royaume de Dieu serait devenu la présence de l'Esprit saint. Le royaume de Dieu existe après la mort des individus et il doit être mérité par une conduite de vie morale. La doctrine du logos : l'esprit divin pénètre le monde par degrés. La rédemption devient une démarche individuelle qui tire vers le haut, elle devient un devoir, car elle n'est pas donnée. Le christianisme devient intérieur; le chiliasme ne continue encore à couver que dans les couches sociales inférieures déshéritées. Il est persécuté comme hérésie.

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l'humanité doit elle-même prendre en main sa rédemption. L'homme(*) prend la place de Dieu. La coloration religieuse-intemporelle du "royaume de Dieu" se perd. Et il s'agit de nouveau de la grande indifférenciation : suppression des frontières, des classes, des races, des degrés d'instruction; abolition de la propriété, des mariages, des États, des normes… C'est la spontanéité pure et naturelle de l'essence humaine (sociale) retrouvée qui doit être l'unique ligne directrice. Alors que les taborites faisaient de la propagande pour le royaume de Dieu au XV° siècle, c'est l'humanité des égaux qui figurait au programme(**) dans le socialisme du XIX° siècle.

Les anciens millénarismes avaient été encore ethnocentriques : l'humanité tout entière devait être guérie grâce à la nature de l'ethnie, du groupe particulier (que l'on pense aux

Saint Augustin esquisse une dualité terre-ciel de type platonicien : le monde sublime des idées est complètement transcendant, mais il rayonne sur le monde terrestre. Dualité de la civitas mundi sur terre et de la civitas dei ecclésiale.

Joachim de Flore constitue une rupture avec cette bipolarité statique. Avec lui, l'eschatologie redevient possible… à un degré supérieur. Il oppose à la dualité du monde (saint Augustin, Thomas d'Aquin) une trinité : la civitas dei, l'Église terrestre, ne serait pas le dernier mot. Au-dessus d'elle, il y aurait l'ecclesia spiritualis! Celle-ci représenterait le royaume céleste sur terre!

D'une manière intéressante, c'est concomitamment avec Joachim de Flore que la vision cosmique de la terre, et du "ciel" agencé autour d'elle, est infirmée de manière dynamique par la révolution copernicienne! Le cosmos tout entier est composé de rotations dont le centre est en fin de compte partout et nulle part.

Á nouveau, c'est la dynamique qui est à l'œuvre, à la place de la statique. Le monde des idées n'est pas un paradigme absolu, le monde hiérarchique d'en haut et d'en bas se défait. Prométhée s'est libéré de ses chaînes sur le Caucase…

L'Église terrestres catholique unique est relativisée; les mouvements hérétiques se profilent à nouveau…(*) Le rapport à la nature est brisé, l'unité spontanée avec elle est perdue, et elle se présente devant l'homme de manière étrangère et hostile. La nature est considérée comme un obstacle. D'où il s'ensuit comme conséquence la nécessité de la domination rationnelle (technologique, administrative, scientifique) de la nature et de la société humaine naturelle. L'émancipation s'impose comme but et elle triomphe des barrières de la nature et de l'ordre en usage, traditionnellement social.

Le judaïsme a créé le Dieu créateur transcendant unique et il a ainsi dépossédé les multiples divinités naturelles de leurs pouvoirs. Le monothéisme est de l'athéisme, dit Schelling.

Le passage du messianisme juif à l'espoir de salut chrétien est fluide. (**) Á cette occasion, quelques premiers mots sur la question juive telle qu'elle est traitée par Karl Marx dans son ouvrage homonyme. Marx y répond à l'hégélien de gauche Otto Bauer qui veut que la religion se dissolve dans la science et que les juifs soient absorbés dans l'État démocratique, dans lequel la religion se transforme en religiosité des citoyens émancipés. Or Marx veut libérer de la religiosité et d'une démocratie qui n'englobe la vie sociale qu'abstraitement, c'est-à-dire qui n'inclut pas la vie sociale économique. Nous sautons l'exposé important de Marx sur les droits de l'homme (« Le droit de l'homme, la liberté, ne repose pas sur les relations de l'homme avec l'homme, mais plutôt sur la séparation de l'homme d'avec l'homme »), et nous nous intéressons à la critique de Marx à l'égard de la réduction de la question juive à une question religieuse par Otto Bauer. Force est de constater que Marx n'aborde pas le judaïsme du point de vue de la théologie et de l'histoire de l'esprit, mais de manière purement sociologique. « Quel est le culte profane du juif », demande Marx, et il répond : « le trafic ». « Quel est son Dieu profane? » continue-t-il à demander. « L'argent ». Par conséquent, la solution de la question juive serait la liquidation du fondement socio-économique qui permet somme toute le "trafic" et l'"économie monétaire" : le mode de production capitaliste. Pour Marx, à un certain point de vue, la nature monétaire-matérialiste "des juifs" est devenue avec le capitalisme l'évangile de l'homme capitaliste en général. Le christianisme n'aurait été qu'une certaine domestication et modification de l'esprit juif (le capital financier est juif, le capital d'entreprise est protestant, le capital foncier est catholique) : non, car à vrai dire il est son achèvement à travers la souveraineté de l'individu, qui se parachève dans l'État bourgeois-démocratique, alors que ce qui est politique et la communauté sont définitivement séparés.

Nous reconnaissons facilement dans cette théorie matérialiste du judaïsme de Marx la trace que la sociologie de Max Weber et de Werner Sombart suivra dans leurs recherches sur les religions.

Ce traitement de la question juive est extrêmement réducteur. Mis à part le fait qu'elle applique inconsidérément des stéréotypes inadmissibles (juifs = trafic, Shylock, capital financier : une simplification), la théorie sur les juifs de Marx méconnaît entièrement la dimension philosophique et historique de la question.

Vraisemblablement, la subsumption de la question juive sous celle du chiliasme-messianisme beaucoup plus global est également simpliste et insatisfaisante. Mais elle envisage mieux en tout cas les éléments spirituels de

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narodniki, héritiers des bogomiles et des raskolniki en Russie, qui voulaient appliquer le panslavisme en tant que la slavisation du monde entier); le sionisme d'un Moses Hess par exemple a encore quelque chose de cet ethnocentrisme (les juifs sont le peuple du Dieu unique qui est favorable à la libération universelle de l'humanité(*)), alors que les auteurs classiques de l'anarchisme et Marx se battent pour un millénarisme séculier sans un tel parti pris national, mais avec celui purement sociologique de l'appartenance de classe au prolétariat.

Mais la révolution technologique-démocratique a réalisé le millénarisme dans le dos de ces doctrines programmatiques de la révolution : un pays de cocagne (pour les plus pauvres d'esprit), un royaume du déploiement universel des forces naturelles humaines (pour les plus exigeants, par exemple par l'accès général à la formation et à la carrière). Et si l'égalité se fait toujours attendre, et même si dialectiquement (à cause du progrès technologique) elle se nie elle-même sans cesse, elle demeure l'objectif d'un millénarisme devenu maintenant institutionnel et permanent; en effet, le gentil new world de la faisabilité totale est devant la porte et chacun et chacune de la communauté humaine unique, homogénéisée et globale, est invité à y participer!

C'est ainsi que "les juifs" représentent dans le monde d'aujourd'hui la longue lutte en faveur de l'émancipation des contraintes de la nature et de celles de l'ancien monde humain composé de nombreuses civilisations traditionnelles elles-mêmes. "Les juifs" représentent un mouvement de démocratisation qui renvoie à la période précédant le christianisme primitif, un mouvement d'égalité des hommes dans l'accès au pouvoir politique, social et technique(**)(***).

La technologie en tant que technique naturelle et sociale réalise le royaume de Dieu(*).

la religion (juive). Le grossier caractère unilatéral de la réponse de Marx sur la question juive pourrait lui avoir occulté, à lui Marx, la circonstance que sa théorie révolutionnaire représente une version séculière du messianisme (juif).(*) L'accent mis sur ce rôle historique mondial-émancipateur du judaïsme comme porteur de cette idée se trouve de manière tout à fait prononcée, pour ne pas dire envahissante, dans le judaïsme nationaliste de la fin du XIX° siècle. Pas étonnant que les souffrances "des juifs" soient considérées aussi depuis lors pour complètement incomparables (voir l'holocauste). Dans le judaïsme actuel, l'auto-condensation comme victime (du monde, de son antisémitisme) est notoire, de même que l'arrogance des Israéliens (des citoyens d'Israël); ceux-ci semblent pouvoir tout se permettre dans le monde; je ne sais pas s'ils lanceront encore (impunis) une bombe atomique sur Téhéran, mais on peut en tout cas les croire capables de cette volonté impudente.(**) Il faut souligner la sécularisation des hérésies religieuses, des mouvements chiliastiques du Moyen-Âge tardif, par la sanctification du travail, c'est-à-dire par l'accent mis sur le bonheur corporel (contre le bonheur spirituel) par la satisfaction des besoins. Le bien-être. Les "valeurs bourgeoises" ne sont plus désormais obsolètes.

Le chiliasme et l'eschatologie mettent l'accent sur le telos : la rédemption définitive et dernière. Cette téléologie libérait en fin de compte les impulsions en l'homme pour qu'il acquière sa force propre, sans Dieu. Il en a découlé le caractère industrieux et la discipline de travail, la propension à l'ascétisme séculier immanent, c'est-à-dire à l'attitude profane technologique. Le désir chiliastique ardent de rédemption totale a appelé la technologie de ses vœux - et a mis en marche une dynamique qui oublie la question de la vie bonne et juste, c'est-à-dire adaptée à la nature humaine. (***) Ces assertions concernant le judaïsme et son importance historique sont certainement trop sommaires. Le fait de relier sommairement la question juive à la longue histoire du chiliasme fait méconnaître la diversité infinie du rôle des juifs, en tout cas de certaines parties de la communauté juive dans différentes époques et dans différents pays. De même que l'antijudaïsme n'a jamais été le même pendant 2 à 3000 ans, de même la judaïcité, la communauté juive, n'ont jamais été homogènes au cours de toutes les époques et pour toutes les religions. Mais certains aspects sont restés invariants : la conscience de leur mission, le monothéisme de Yahvé et la non-intégration souhaitée/subie dans le milieu social. Á cela s'ajoute par-dessus tout une conscience d'identité historique qui surpasse toutes les différences de langue, de culture et de statut, du peuple juif dispersé. Il ne faut pas oublier le fait que la croyance juive s'est appuyée, après l'éviction du clergé bien longtemps avant la destruction du temple à Jérusalem, sur une littéralité démocratique sans clergé (le rabbinat)! L'histoire du judaïsme ne doit pas être séparée de l'alphabétisme et du rationalisme - et celui-ci d'une certaine séparation d'avec la nature. (*) La chrétienté chiliastique était encore une religion juive, dit Moses Hess.

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« Votre combat, votre sacrifice, n'ont pas été vains! Les despotismes, et en dernier lieu ceux de Hitler et de sa chimère raciste, ont été tous vaincus! Le progrès l'emporte! L'Empire centenaire de la démocratie et de la technologie, bientôt même dans l'unité mondiale socialiste qui est à espérer, est devant nous - et cela dépend de nous de le faire vivre! » - Voilà le message latent de l'antirévisionnisme, de l'holocaustisme (de gauche).

Et celui qui conteste l'holocauste se situe au côté des puissances obscures : de la haine de classe, du chauvinisme national, de l'étroitesse d'esprit de l'idéologie "du sang et du sol", du social-darwinisme, de la marginalisation des victimes, de l'obscurantisme religieux(**) et de ses exigences ascétiques, des misanthropes et des gâcheurs de toute joie de vivre, de l'inquisition secrète, de l'interdiction, de l'oppression dans une hiérarchie rigide à la manière byzantine, de tous les régimes élitistes, ou dépendant du fait du prince, qui veulent maintenir les hommes en servitude, en petitesse et en avilissement. - Telles sont en clair les "Lumières" d'aujourd'hui.

Le millénarisme, qui est né du gnosticisme et du messianisme, est une réponse au déracinement métaphysique après la passage du monde mythique de la tribu au monde de la ratio. D'un certain point de vue, il revendique un retour à un état primitif (à l'indifférence) - et il reste ainsi encore prisonnier du cycle mythique. Sauf que ce retour devrait être définitif (sortie de l'espace-temps somme toute); et c'est ainsi que l'on rompt avec le mythe.

Or nous sommes aujourd'hui à la fin de l'ère du règne de la ratio ou mieux : du rationalisme despotique. Ce qui veut dire que le millénarisme ne peut plus être une réponse pour nous, et la "révolution" non plus.

Notre révolte ne peut être qu'une révolte contre la révolte dans la révolte - une ultra-révolte. C'est pourquoi nous rejetons la "révolution". C'est aussi la raison pour laquelle la question de l'holocauste, et de la question juive qui se trouve derrière lui, n'a plus pour nous d'importance.

Nous avons suivi la question juive sur la trace de la religion juive, laquelle est essentiellement un messianisme qui persiste dans son électivité ethnique, déterminée historiquement, avec la promesse de la rédemption de l'humanité tout entière. Nous avons également esquissé une autre approche théologique, celle de Rosenzweig et de Leo Strauss, qui met le poids principal sur l'appel moral de Dieu qui parvient à s'exprimer de la manière la plus distincte dans la croyance du peuple juif. Ces deux approches identifient la question juive à un thème fondamental qui est fourni dès l'origine et que l'on peut suivre de manière invariante à travers l'histoire et les destinées de ce peuple dispersé depuis des siècles.

Mais il y a aussi sans aucun doute une question juive spécifique. Elle se pose dans l'exploration historique des différentes époques, ainsi que des différentes cultures et des différents États, dans lesquels les juifs vivaient en tant que minorité, encore et toujours

D'autres remarques relatives à la question juive, telle que Marx la considère. Marx critique les défenseurs de la séparation de l'Église et de l'État. Le capital émancipe aussi les juifs, encore plus, il réalise la nature juive, le matérialisme commercial, de même que le spiritualisme protestant : dans la spéculation, dans l'esprit d'entreprise du "capital créatif".

Selon moi, cette critique est superficielle. D'un côté, elle suit encore le dogme matérialiste, à savoir que les idéologies ne sont rien d'autre que les reflets subjectifs des luttes matérielles, sociales, objectives dans le paysage du capital en développement; de l'autre, Marx occulte le fait que sa théorie du prolétariat et du communisme, qui est nécessaire pour mettre un terme à la préhistoire de l'aliénation humaine, de même que le judaïsme et le christianisme, est elle-même une doctrine chiliastique. (**) Lequel partout pressent des agissements occultes et évente des complots.

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complètement différente, même s'il faut constater une tendance continue à interdire aux juifs, pour ce qui concerne la situation économique, l'accès à la propriété foncière et la participation à la production, et même au commerce(*), de sorte qu'il ne leur restait le plus souvent que les opérations financières, une sorte de fuite dans le futur : dans le capitalisme pleinement développé. Ce n'est pas ici le lieu ne serait-ce que d'esquisser l'histoire du judaïsme des 200 dernières années; on dira seulement ceci : l'antisémitisme moderne(**) s'est transformé à la fin du XIX° siècle en un mouvement politique, avec une base de masse dans la populace des déclassés capitalistes; il est absolument à distinguer de l'antijudaïsme de type religieux du Moyen-Âge et des temps modernes jusqu'au XVIII° siècle. Mais l'idée d'élection (qui est propre, comme nous l'avons déjà vu, à tous les chiliasmes), importante dans le judaïsme (ancré religieusement), a perdu son fondement religieux avec la sécularisation du monde, c'est-à-dire avec le déclin du monde religieux, et plus tard rationaliste, sous le capital conquérant le pouvoir. Mais il est encore resté aux juifs qui s'étaient émancipés de leur judaïsme l'idée qu'ils représentaient un élite - déterminée par l'origine - de l'humanité (***). Et l'antisémitisme moderne a contré avec un mépris biologiste-raciste tout ce qui est juif.

Il faudrait également élucider ici impérativement ce qui se cache derrière le mythe du plan secret de domination mondiale du judaïsme international tirant les ficelles. Le national-socialisme allemand, impérialiste tardif, a recueilli ce mythe (à côté de celui de l'aryanisme) et il a pu bien le commercialiser politiquement. Ici quelques remarques cependant sur la situation socio-économique et politique des juifs de l'Europe occidentale à la fin du XIX° siècle et au XX° siècle jusqu'a la fondation de l'État d'Israël. Avec l'apparition des États nationaux démocratiques, les juifs d'argent, et autrefois de cour, ont perdu la position privilégiée de classe qui leur était réservée dans les opérations financières et de crédit des princes, et plus précisément, avec le capitalisme triomphant, ils étaient maintenant en concurrence avec des banques non juives en formation et avec des sources de crédit que les gouvernements bourgeois s'ouvraient ailleurs (grâce à la fiscalité, à de grands emprunts d'État). Toutefois, quelques familles juives d'autrefois, qui se sont soumises de manière opportuniste aux différents régimes politiques prenant la relève (je pense ici surtout aux Rothschild en France), ont conquis une position de puissants magnats (internationaux) de la finance. Au XIX° siècle, de grands efforts d'assimilation se sont fait sentir de la part de larges fractions du judaïsme occidental, mais ils se sont heurtés à une forte résistance de la société non juive (ce qui a fait naître la contre-réaction nationaliste, c'est-à-dire sioniste). Beaucoup de juifs se sont convertis au protestantisme, ou ont plutôt réclamé de faire de la croyance juive une affaire privée, comme c'est le cas dans la croyance protestante. Autrefois, beaucoup de juifs vivaient leur situation, qui était attaquée, mais qui d'autre part se distinguait de manière volontaire, comme un déchirement intérieur, psychique. Renvoyés encore et toujours à leur origine et socialement rejetés, et même discriminés, mais d'autre part devenus incroyants pour

(*) et donc finalement à l'existence en général, comme c'était le cas à l'époque précapitaliste.(**) Voici une liste possible des différents antisémitismes du XIX° siècle en élargissant celle de E. Nolte : il y avait l'antisémitisme chrétien (antijudaïsme traditionnel) : juifs = meurtriers de Jésus Christ; l'antisémitisme conservateur : juifs = factieux, révolutionnaires; l'antisémitisme raciste : juifs = Sémites, une race inférieure; un antisémitisme libéral : les juifs ne s'intègrent pas dans la société démocratique ou bien ils font prévaloir d'anciens privilèges en tant que bailleurs de fonds de l'aristocratie; un antisémitisme de gauche : juifs = "mammonistes"; un antisémitisme spirituel : juifs = matérialistes; un antisémitisme hérétique (d'après Marcion) : juifs = fétichistes des textes sans inspiration divine véritable; un antisémitisme panallemand : juifs = élément destructeur du peuple; un antisémitisme traditionnaliste : juifs = progressistes sans patrie, intellectuels; un antisémitisme puritain : juifs = pornographes, briseurs de tabous; un antisémitisme philosophique : juifs (et protestants) = représentants de l'unique absolu contre l'harmonie de la diversité immanente, etc.. (***) C'est ce qui explique le talent extraordinaire, dont on se plaint beaucoup et que l'on envie aussi énormément, de la race juive! Être juif (et aussi justement ne pas vouloir l'être!) contraint depuis 200 ans les jeunes générations du judaïsme voulant s'émanciper à des performances excellentes dans tous les domaines de la vie bourgeoise, et y compris dans les affaires de la révolution sociale.

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ce qui concerne un rôle messianique du judaïsme pour l'humanité du monde entier, beaucoup se sont réfugiés, comme cela a déjà été mentionné, dans l'eschatologie séculière des mouvements révolutionnaires de gauche (ce fut également valable pour les juifs orientaux), ou bien ils se sont orientés vers les professions libérales et intellectuelles dans lesquelles ils ont pu mettre en œuvre leur aspiration à être finalement reconnus par la société ainsi que leur ambition, leur brio créateur et intellectuel, qui n'était pas loin d'être conditionné (comme ils le croyaient bon gré mal gré) par leur origine. Depuis le XIX° siècle, les juifs représentent dans le monde occidental, mais naturellement pas de manière exclusive, l'avant-garde artistique, scientifique, philosophique, à côté du sommet économique (financier) et social dans beaucoup pays de l'Ouest(*). Les juifs pénétrèrent de plus en plus la sphère politique; Disraeli en Angleterre, au milieu du XIX° siècle, avait encore été une exception; mais dans la République de Weimar, les parlementaires juifs constituaient un contingent disproportionné. Mais la naissance de l'antisémitisme militant ne s'explique jamais seulement à partir du judaïsme intrinsèque.

Aujourd'hui, la question juive se pose sans aucun doute devant la toile de fond du sionisme politique qui, avec la création de l'État d'Israël (à laquelle le III° Reich avait du reste aspiré!(**)), a réalisé son programme. Je ne me considère pas comme compétent pour expliquer la signification politique de la création de cet État. On a parlé d'une agression impérialiste contre les peuples arabes, et on est assurément porté à le croire, sans parler que les Palestiniens ont été chassés de leur pays et sont condamnés depuis des décennies à un sort de parias. Évidemment, il s'avère que les victimes deviennent des coupables, qui produisent à leur tour de nouvelles victimes. Le malheur continue son cours.

Ce qui est un fait certain c'est que les juifs se sentent, depuis l'existence d'Israël, dans une situation beaucoup plus sûre dans toutes les zones du monde, non sans en payer cependant le prix : il faudrait citer à ce sujet la purge spirituelle définitive du judaïsme. Le sionisme politique a vaincu - au détriment du contenu spirituel de la religion mosaïque de la rédemption. L'on a dit avec une certaine raison que la shoah - l'holocauste surhaussé mystiquement - est devenue une religion juive de remplacement. Et il y autre chose : les juifs sont devenus des citoyens potentiels d'Israël, c'est-à-dire des agents de cet État dans tous les pays dont ils sont toujours également des citoyens. Or, Israël devient un État de plus en plus normal qui lutte par exemple avec un problème d'immigration (venant d'Afrique) comme les autres États limitrophes de la Méditerranée. (Voir : la liquidation de la question juive ci-dessous).

Le politiquement correct dominant peine avec l'expression "question juive". Il voudrait rapidement, comme pour la question raciale, liquider tout simplement cette question en annulant l'objet de la question. Mais ce qui s'y oppose, c'est que les juifs ont carte blanche antifasciste pour se comporter de manière (élitiste) séparatiste (ce qui est interdit aux autres groupes humains historiques). Et pour le dire simplement : les juifs se sentent dignes de faire l'objet d'une question particulière - c'est pourquoi la "question juive" ne peut pas être déclarée d'emblée politiquement incorrecte(*). Mais le discours sur la "question juive" va cependant encore beaucoup plus loin. La question juive particulière se trouve dans un certain rapport au (*) Les juifs sont aussi fortement représentés dans l'industrie capitaliste du divertissement ainsi que, par exemple, également dans l'édition de certains pays : que l'on pense à l'industrie du film de Hollywood. Celle-ci a en particulier contribué essentiellement à liquider les composants de la tradition culturelle et naturelle des humanités et de l'humanité dans le monde et à faire des hommes les zombis actuels, mis au pas, de la civilisation technologique-capitaliste mondiale.(**) Du moins en partie. Les juifs qui, dans les années 30, voulaient émigrer en Israël, ont été soutenus par le régime. Á côté de cela, il existe des déclarations de Hitler selon lesquelles il ne voulait pas approuver que les Palestiniens soient dépouillés de leur terre par une colonie juive.(*) Ce fait décharge aussi de l'effort pénible, eu égard au nominalisme déconstructiviste, de démonter le bien-fondé de pouvoir parler des juifs, car le terme "juifs" n'est pas du tout un concept de classe imposé aux sujets "par le pouvoir".

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général. Avant tout : les juifs ont manifestement été au travers des millénaires un problème pour leur entourage, sinon ils n'auraient pas été partout un foyer de conflits. Pourquoi cette constance? En ce temps-là, les juifs étaient assurément des boucs émissaires pour des problèmes généraux, de la même façon que d'autres minorités ont été estampillées également comme boucs émissaires. Mais pourquoi les juifs ont-ils été traités partout et toujours avec hostilité? Á cause de leur prétention à être le peuple élu? Or nous avons vu qu'ils partagent cette prétention avec les adeptes des mouvements messianiques. Sauf que, chez les juifs, cette prétention à être le peuple élu est une prétention inscrite de manière nationale, pour ne pas dire raciste, et non pas de manière purement religieuse-mentale. La délimitation d'avec les non-juifs a en effet toujours été, selon la loi (la Torah), déterminée par le sang : est juif seulement celui qui a au moins une mère juive. L'on ne devient pas juif en adoptant la religion juive. Cette pratique contredit/contredisait en effet d'une certaine manière la prétention du peuple guidé par Yahvé à conduire universellement l'humanité à la rédemption messianique, et pourtant elle est restée en vigueur durant des millénaires.

Les juifs ont-ils donc été les premiers racistes dans l'histoire de l'humanité? Or, la ségrégation ethnique, quasi raciste, n'a pas cessé d'exister dans l'histoire des derniers millénaires. Un peuple-élite ne se mélangeait pas avec des peuples esclaves. Mais la ségrégation n'a jamais été fixée par la loi, par le culte ou la religion, et elle n'a jamais perduré non plus pendant des millénaires.

Pour les démocrates et les gens de gauche politiquement corrects, la question juive est identique à la question de la persécution des juifs, de la haine des juifs à travers les millénaires. C'est une attitude typiquement victimisante vis-à-vis de la question. Il faut absolument apprécier hautement la croyance juive comme une réponse à la sortie du monde mythique dans l'histoire des idées; l'on doit cependant insister sur le fait que la pratique de la ségrégation nationale impérative au sein des pays-hôtes (que l'on nous pardonne cet euphémisme) devait forcément les choquer grandement(**). C'est pourquoi la question juive n'est pas abordée ici en premier lieu comme la question de la persécution des juifs (ce qui concerne jusqu'à présent l'antisémitisme politique moderne). Le peuple élu d'Israël n'était pas un peuple (légèrement chauvin) qui se surestimait, comme c'était le cas de tous les peuples et les ethnies à l'époque; et en contrepartie de cela, la discrimination et la persécution des juifs n'était pas le simple déversoir de la recherche de boucs émissaires, pour laquelle tant de peuples minoritaires dans l'histoire ont dû se tenir à l'écart, et pour laquelle les raisons

Les ultra-démocrates voudraient avant tout que l'on abandonne toutes les désignations de groupes de type traditionnel (ainsi : les "enfants", les "mormons", les "homos", etc.). Pour eux il n'y a plus que des hommes (?) sans attaches faisant partie d'une humanité (?) globale dans des associations libres ad hoc. Dans cette perspective (qui nie toute origine naturelle ou culturelle), il n'y aurait évidemment plus de "juifs". (Les points d'interrogation entre guillemets indiquent les efforts pour abandonner aussi le concept (spéciste!?) de la catégorie "homme"…). (**) La judéophobie, sous l'influence de l'holocaustisme, passe pour quelque chose d'absolument abominable. Mais on ne comprend pas objectivement pourquoi la haine des juifs doit se distinguer fondamentalement d'une autre haine ayant une base ethnique, religieuse ou raciste, qui est en effet elle aussi tout à fait abominable. Et donc, l'on doit examiner cette haine de manière plus précise, à la loupe. Elle ne repose que trop fréquemment sur un ressentiment, ce qui ne signifie pas qu'elle ne peut pas avoir un élément de vérité. Pour prendre l'exemple des juifs (une identification qui peut être volontaire ou involontaire) : c'est un fait que la population juive a occupé souvent une position parasitaire dans la population d'ensemble. C'est une autre chose de constater que les juifs se sont considérés très souvent comme une élite, comme des gens supérieurs. Est-il donc surprenant qu'ils aient été détestés comme un corps étranger d'exploiteurs? Or, le caractère passionnel est une mauvaise condition préalable pour considérer objectivement et sans préjugés les raisons pour lesquelles une chose est telle ou telle? Le regard en est gravement troublé, et des conclusions illégitimes sont alors permises. La conscience du peuple juif d'être une élite a également des raisons objectives et elle ne repose pas sur une méchanceté ethnique innée continue. Mais ces considérations ne sont pas employées lors d'une discussion concrète brûlante, car alors ce sont des sentiments de ressentiment qui percent inéluctablement. En outre, les hommes supérieurs et qui réfléchissent ne constituent toujours qu'une fraction et c'est pourquoi ils demeurent impuissants. Et, vice-versa, l'holocaustisme chargé de ressentiment, cette véritable peste émotionnelle d'aujourd'hui, en est également un exemple.

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sociologiques connues peuvent être trouvées. Et ce n'est pas un hasard si, dans les théories (ou mieux, les mythes) du complot et de la domination mondiale depuis 1873, théories qui étaient l'obsession des populaces politisées, cela n'a pas été les francs-maçons ou les jésuites qui ont été élus comme objet de haine favori, mais les juifs(*).

Mais comment peut-ont expliquer cet attachement obstiné à une élection divine, attachement qui va jusqu'à l'interdiction impérative du mariage avec des non-juifs? Est-ce le sentiment, la conviction d'une supériorité morale absolue(**)? Les juifs n'ont pas été en cela les seuls dans l'histoire du monde : en Inde, les hindous et les musulmans se toisent réciproquement avec mépris, ce qui conduit assurément aussi à très peu de mariages mixtes. Mais comment cet isolement juif par-delà les millénaires est-il possible? J'ai déjà signalé une explication psycho-historique, celle de E. O. Stein : la pathologie psychique spécifique du peuple juif qui consiste à se considérer, au travers des millénaires, comme une victime… à provoquer lui-même sans relâche et inconsciemment cette situation(***).

Quoi qu'il en soit, il reste un mystère. Loin de moi l'idée de déclarer que ce peuple serait frappé d'une malédiction - ou bien Leo Strauss aurait en effet raison : les juifs représenteraient l'humanité tout entière. Et alors une malédiction planerait finalement sur l'humanité (ce qui me semble être la réponse la plus vraisemblable).

Mais revenons à l'holocaustisme : nous pronostiquons qu'il s'effondrera. (Le révisionnisme y aura contribué un peu; mais c'est avant tout que le temps de l'holocaustisme a expiré, voir plus haut). Toutefois, ceci n'est pas une véritable réponse à la question juive. De même, l'antiracisme va bientôt s'écrouler - et pareillement sans véritable réponse à la question raciale. De la même manière, l'on pourrait invoquer la question des sexes, la question des générations, la question des classes, la question du rapport avec la nature, etc. : aucune de ces questions ne trouvera, nous en faisons le pronostic, une véritable réponse. En revanche, l'objet des questions qui viennent d'être énumérées disparaîtra : c'est que les juifs, les races, les sexes, les classes, les générations, la nature, etc. disparaissent. Le système technologique-démocratique dominant dissout toutes les différenciations. Les choses sont ainsi : il n'y aura bientôt plus de races parce que, avec la circulation mondiale, toutes les races se mélangent. Il n'y aura bientôt plus de civilisations, voir plus haut (pas de choc des civilisations du tout !). Et

(*) H. Arendt voit un parallélisme entre l'antisémitisme politique et les mouvements panslavistes et pangermanistes (en Russie et en Autriche-Hongrie). Les juifs sont sans patrie et la populace, la base de l'antisémitisme politique et des courants néo-tribalistes, est déracinée. Les juifs représentent pour les pangermanistes et les panslavistes le peuple exemplaire dont l'identité tribale tient à la pureté du sang. C'est avec raison, insiste H. Arendt, que l'antisémitisme est une jalousie à l'égard des juifs, de leur cohésion nationale par-delà toutes les dispersions et des différences sociales et culturelles. (**) Les juifs se sont-ils sentis sauvés par le Christ? Qu'attendaient-ils donc en guise de rédemption? L'Église catholique a reproché entre autres ceci aux juifs : de vouloir, comme les hérétiques messianiques, une rédemption terrestre, d'ici-bas.

Des moralistes chrétiens considèrent que la religion chrétienne est supérieure à la religion juive parce que la première, en tant que religion de l'amour, connaîtrait le commandement de l'amour de l'ennemi, alors que la seconde ne le connaîtrait pas (ce qui est controversé).

Les adeptes du premier grand hérésiarque, Marcion, refusèrent le Yahvé équitable mais répressif en tant que Dieu (tribal) anthropomorphe et par trop terrestre et ils revendiquèrent un Dieu intuitif, déiste, de l'amour transcendant qui n'a pas besoin d'Église médiatrice.(***) On est tenté de considérer, dans un autre sens également, les juifs comme un exemple pour l'humanité tout entière, ou du moins pour l'humanité actuelle. N'est-ce pas un trait caractéristique frappant des hommes d'aujourd'hui de se déclarer comme étant des victimes : des victimes de la discrimination, de l'oppression, etc., mais aussi des victimes de la méchante nature, de toutes les résistances qu'elle oppose à l'homme, et même des victimes de l'existence physique en général, car elle occasionne des souffrances? Mais cette paranoïa qui consiste à être une victime n'est-elle pas typique des juifs? La victimisation et l'auto-victimisation sont dans tous les cas les grands vices psychiques d'aujourd'hui.

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c'est ainsi que le système technologique règle toutes les questions. Tout devient un - rien. Ce qui serait la question à résoudre, soit l'impulsion donnée aux réponses provocantes possibles sur les contradictions de notre existence finie avec le pressentiment de l'infini, sera anéanti. Le système technologique-démocratique est le système de la liquidation totale de tous les conflits traditionnels.

Lors de l'une des soirées suivantes, ceci sera exposé en prenant l'exemple la question raciale. Les races sont liquidées. C'est par exemple Christian Geulen (dans : "Histoire du racisme") qui fait part de prime abord de sa perception : « Il n'y a pas de races ».

Je crois qu'il n'est pas exagéré de déclarer que l'holocauste est l'événement le plus prééminent du XX° siècle dans l'historiographie dominante. Le destin des juifs sous le régime nazi a été proclamé comme étant le cas mondial central d'affliction qui a une signification intemporelle. Comme cela est-il devenu possible?

Une réponse a déjà été un petit peu ébauchée, mais elle doit être exprimée clairement ici. Les juifs, le peuple juif, n'ont pas été retenus par hasard par les forces progressistes, par les idéologues de la technologie/démocratie et par le libertinisme (libéral ou socialiste) pour devenir sous une forme hautement condensée l'incarnation de la victime des mouvements fascistes, nationaux-socialistes et réactionnaires, anti-libertins.

Nous avons vu que l'holocauste a différentes sources et qu'il répond à différentes fonctions de légitimation. Ce qu'il y a derrière lui, ce n'est pas simplement une théorie de la conjuration ("le plan d'extermination mondiale de Hitler contre les juifs"; "l'antisémitisme mondial devenu concret et exécuté"), mais pas non plus d'autre part la simple action publicitaire concertée des Alliés et des Russes après la guerre qui voulaient bien légitimer post festum et en tout premier lieu les atrocités de guerre, en particulier le bombardement des grandes villes allemandes, le lancement de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki, ainsi que les épurations ethniques-culturelles de Staline et les horreurs des troupes d'occupation russes.

La "Vieille taupe", un groupe de révisionnistes libertaires engagés (Pierre Guillaume, Serge Thion) de Paris s'est donné pour tâche principale d'examiner les sources psychologiques et politiques du discours sur l'holocauste. Et ce groupe "post-messianique" (c'est ainsi qu'il se désigne lui-même) a même remplacé la lutte de classe par la lutte contre l'holocaustisme.

Ce petit groupe, qui tient tête héroïquement à des tracasseries infinies, succombe manifestement à une mystification : il surestime la question de l'holocauste. Il ne voit pas que la fonction de l'holocauste en est à son terme, que le système mondial technologique-démocratique est sur le point de laisser derrière lui l'histoire humaine et la nature terrestre, et de rendre ainsi superflu également toutes les anciennes légitimations.

Comme toujours, la conscience des hommes boitillent durant des générations derrière la vérité.

Le but de mon exposé était de remédier quelque peu à cela. Que celui qui peut comprendre le fasse.

Encore une petite excuse : se servir de l'holocaustisme contre le révisionnisme, en raison de la disparité de nature entre l'"holocaustisme" et le "révisionnisme", n'est pas à proprement parler admissible. L'holocaustisme" est un "isme" typique, une idéologie, une théorie unilatérale qui monte en épingle un (seul) fait, une idée, etc.. Le "révisionnisme" est un "isme" impropre : l'historiographie critique peut il est vrai devenir idéologique (voir le scepticisme); mais ici, en particulier avec le révisionnisme spécifique, on ne construit pas

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autour d'une position déterminée des "faits" historiques, c'est-à-dire des documents, etc., à l'encontre d'une "religion". Le fait d'avoir mis sur le même plan les deux "ismes" dans mon exposé est un petit truc d'escamoteur de type linguistique : l'on peut en effet s'exprimer contre l'holocaustisme, mais non pas contre l'holocauste.

Honni soit qui mal y pense(*)…

Andres Loepfe, août 2010.

(*) En français dans le texte. (N.d.T.).