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Rolex LES 1000 MEILLEURS GOLF DU MONDE NEWSLETTERS

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SOMMAIRE

La vie rêvée d’une…proette!

Butch Harmon, un coach d’exception et une vie dédiée au golf

Links ou pas links : telle est la question !

L’explorateur golfique des temps modernes: Mike Keiser

L’éducation, la meilleure assurance d'un futur champion

Un état des lieux du golf feminin: son évolution et son impact sur

l’architecture

Le Putting green, pièce maitresse dans un Club

Tiger can!

Le Printemps et... Augusta!

Gatsby le magnifique: George C.Thomas

Pebble Beach: encore quelques améliorations possibles?

Retrouvons du rythme!

Un ravissement pour les membres

Le beau métier de caddie

Apologie du lie naturel

L'art du routing plan

Thracian Cliffs - un nouveau venu de qualité

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Tom Fazion, le vétéran de l'architecture

Une vision de l'architecture - Interview de Tom Doak

Le Dernier Grand Essor du Golf

S'il vous plaît, accélérez Monsieur Immelman !

De la bonne définition du links

Faites-les jouer !

De l’importance des bunkers

Palm Springs, une chimère pour l’Europe ?

Tiger Woods bientôt architecte ?

Parcours britannique; champion américain

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De prime abord, la vie d’une joueuse de golf pro-fessionnelle peut sembler très glamour, partagée entre voyages à l’autre bout du monde, dotations mirobolantes, rencontres et découvertes exaltan-tes. La réalité est souvent tout autre…

Si elle souhaite réussir, une proette doit avoir la même hygiène de vie et la même discipline qu’un sportif de haut niveau. A l’instar des hommes, cette discipline de fer doit s’appliquer dans tous les domaines: golfique, physique, alimentaire et mental. Bref, elle doit s’astreindre à un rythme intensif d’entrainement tout en menant une vie d’ascète. La cadence soutenue des tournois ainsi que la fréquence des voyages dans le monde entier quel que soit le circuit (23 tournois dans 17 pays différents pour le tour européen (LET) et 33 tournois dans 14 pays pour le circuit américain (LPGA)) nécessitent en effet une hygiène de vie exemplaire. Pour certaines cela se fait naturellement, pour d’autres cela représente un véritable sacrifice. Avoir du talent est la condition sine qua non car elles ont toutes du talent, ce qui fait la différence c’est la volonté de se soumettre à une telle discipline. Pour preuve, la moyenne de score sur le circuit américain qui a baissé de 1,3 point en dix ans sur un parcours ayant un par de 72 et de 2 points sur un par 71 (LPGA data) !

Le calendrier des tournois est également en décalage par rapport au reste de la population dont les vacances se prennent essentiellement en été. Il est ainsi difficile de tisser des liens d’amitié et de les conserver lorsque l’on est toujours entre deux avions ou bien en période de repos lorsque les autres exercent leur activité professionnelle. De même, il est compliqué de s’engager dans une relation amoureuse lorsque l’on se déplace autant et avoir son compagnon comme caddie peut parfois se révéler sclérosant. Nombreuses sont celles qui ont rapidement modifié ce choix pour ne pas compromettre leur relation.Par la suite, décider d’avoir une famille implique une organisation sans faille et les moyens de

L’américaine Paula Creamer, vainqueur de l'US en 2010

2015

LA VIE RÊVÉE D’UNE…PROETTE!

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s’attacher les services d’une baby-sitter globetrotteuse. Cependant lorsque les enfants sont en âge de rentrer à l’école, les choses se compliquent et l’absence d’une mère peut s’avérer doulou-reuse. Comme l’a souvent mentionné la grande championne américaine aux 36 victoires et mère de deux enfants, Patty Sheehan, « on a finalement la sensation de ne rien faire correctement ; on n’est pas assez présente pour sa famille et on ne s’entraine jamais assez » (Golfweek, novem-bre 2014). Sur le LPGA, la statistique est criante puisque « seules huit joueuses sont encore sur le tour depuis 20 ans » (Golfweek, novembre 2014).

Autre difficulté rencontrée, à l’instar des autres sports, le golf est pratiqué de plus en plus tôt. Les jeunes proettes ne passent donc pas toutes par la case « études supérieures » avant de s’engager dans cette carrière. Elles découvrent plus tard que cette carence académique rajoute une pression indéniable si elles ne rencontrent pas le succès escompté sur le circuit.

La légende du golf féminin, l'américaine Nancy Lopez (48 victoires)

Il est tout de même important de séparer le LPGA du LET. Le LPGA représente 61,6 millions de dollars de gains alors que le LET unique-ment 11 millions d’euros environ. Les dotations ne sont donc pas les mêmes, les retombées médiatiques et la qualité des parcours non plus. La loi des nombres implique un niveau bien supérieur sur le LPGA car il y a beaucoup plus de très bonnes joueu-ses. Aussi l’ascension à ce circuit représente l’ambition première des joueuses du monde entier.

Seules quelques « wonder woman » ont réussi à concilier vie familiale et victoires sur le Tour: les Américaines Nancy Lopez (49 victoires), Juli Inkster (31 victoires) ou encore l’Ecossaise Catriona Matthew (4 victoires). D’autres et pas des moin-dres, ont programmé leur horloge biologique pour qu’elle soit en phase avec leur carrière: la joueuse la plus titrée de tous les temps la Suédoise Annika Sörenstam (72 victoires) et la Mexicaine Lorena Ochoa (27 victoires) notamment. Elles ont en effet toutes les deux fondé une

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famille et se sont alors lancées dans une autre voie professionnelle ; la première dans la construction de parcours (tout récemment en Estonie) et le lancement d’une académie et la seconde dans des œuvres de charité au Mexique.

Alors oui, il est sans conteste difficile d’être une femme et une sportive de haut niveau mais quelle satisfaction de réussir une si belle aventure !

L’écossaise Catriona Matthew, vainqueur du British Open 2009, 11 semaines après l'accouchement de son deuxième enfant

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2015

BUTCH HARMON, UN COACH D’EXCEPTION ET UNE VIE DÉDIÉE AU GOLF

Avec presque 50 ans de métier, Butch Harmon est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs enseignants que compte la planète golfique. Agé de 71 ans, il est le fils ainé de Claude Harmon Sr., vainqueur du Masters en 1948 et dernier professeur de club à gagner un majeur. Grâce son père qui officiait au prestigieux club de Winged Foot à Mamaroneck (New York), il eut la chance de jouer régulièrement avec les plus grands tels que Ben Hogan ou encore Sam Snead. Il remporta une victoire sur le PGA Tour en

1971 lors de sa courte carrière en tant que joueur professionnel. Les années qui suivirent furent douloureuses entre divorce et alcoolisme mais grâce au soutien d’un ami de longue date, il réus-sit à s’en sortir pour se lancer à corps perdu dans l’enseignement à l’instar de ses trois frères Craig, Bill et Dick (décédé en 2006) et former ainsi la plus célèbre famille dédiée à l’enseignement de ce jeu.

Nommé 12 années consécutives meilleur enseignant par le magazine américain Golf Digest, Butch Harmon a transcendé les modes. Tout au long de sa carrière, il a œuvré pour de nom-breuses personnalités, du roi du Maroc Hassan II en passant par l’acteur Bruce Willis mais le point d’orgue fut sa collaboration avec Tiger Woods de 1993 à 2004 qui aboutit à 8 majeurs et 31 tournois gagnés sur le circuit américain. A la suite de la victoire de Greg Norman au British Open en 1993, Earl Woods (le père de Tiger) alla trouver Harmon pour qu’il s’occupe de son fils alors âgé de 17 ans car il tenait Butch pour responsable de cette magnifique ascension au rang de numéro un mondial. En 2004, Harmon fut remercié mais contrairement à d’autres, il n’a jamais exprimé aucune rancœur à l’encontre de Tiger malgré les nombreuses occasions qui lui furent données. Il continue d’avancer qu’il s’agit du meilleur joueur de tous les temps, qu’il

Les frères Harmon

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s’agit du meilleur joueur de tous les temps, qu’il aurait probablement dû arrêter la compétition en 2008 comme Nick Faldo à l’époque afin de reconstruire le swing dont il rêvait. Et pour Hamon la seule chose que Tiger devrait faire aujourd’hui consisterait à retourner seul au prac-tice pour taper des milliers de balles et ressentir à nouveau les différents coups à jouer comme il le faisait dans sa prime jeunesse (Golf Magazine USA, 2014). Quant à Tiger, il estime que Butch lui a appris « l’art de l’entrainement, à développer la palette complète des coups à jouer et l’importance de savoir produire le bon coup au bon moment sans se soucier de l’esthétique de son swing» (Golf Digest, 2012). Harmon est également un commentateur hors pair sur la chaine britannique Skysports, capable non seulement de décortiquer le swing et son évolution dans le temps mais aussi d’évoquer le « background » des joueurs permettant de mieux comprendre leur ascension ou leur difficulté du moment.

Tiger Woods and Butch Harmon

La méthode de Butch Harmon… finalement il n’y en a pas ! Comme tous les enseignants d’exception, il n’applique pas une méthode systématique à l’ensemble de ses élèves. Au contraire, il sait s’adapter à chacun et son vrai talent consiste à trouver le composant majeur du swing qui permettra de résoudre l’ensemble des défauts. Il réussit ainsi à structurer les étapes à franchir, à fixer des priorités accessibles à l’élève qui lui permettront par la suite de passer à l’étape suivante et non pas à le noyer de paradigmes pour étaler sa connaissance. « Less is more » ou « moins est plus » comme il se plait à le dire. Il s’agit finalement de limiter ce que l’on dit à l’élève afin qu’il soit capable de l’intégrer. Dans un élan de modestie, il ne revendique aucune révolution pédagogique : « j’ai appris des meilleurs : Greg Norman et Severiano Ballesteros, et quand on s’occupe des meilleurs joueurs du monde, il faut avant tout laisser le naturel agir » (CBS, 2014)

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Le déclin du golf au niveau mondial ? Harmon ne l’entend pas ainsi…avec tous les jeunes talents qui émergent et qui ne demandent qu’à en découdre, sa vision du futur demeure résolu-ment optimiste mais par contre les américains, souvent trop gâtés, ne seront pas, selon lui dans le haut du pavé…voilà matière à réflexion !

Classement Golf Digest des Meilleurs Enseignants de la planète

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2015

LINKS OU PAS LINKS : TELLE EST LA QUESTION !

Trop souvent galvaudé à des fins marketings, le terme de links ne s’applique pas à tous les types de parcours. Il s’agit en effet d’une terre formée lors de la période glaciaire et qui constitue un lien (links en anglais) entre la haute mer et la terre arable. Le sous-sol y est sablonneux et drai-nant et l’exposition au vent extrême. Peu propice à l’agriculture, la présence d’arbres y est très sommaire. Les nombreux mouvements naturels du terrain sont ainsi la résultante du climat, des marées mais également des animaux qui ont foulé le sol et l’ont façonné au fil du temps. On y

Old course à St Andrews - Écosse

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trouve nombre de singularités telles que les « pot bunker » (minuscules bunkers très profonds, modelés par les moutons pour s’abriter), les « ditchs et burns » (ruisseaux), les « railroad ties » (traverses de chemin de fer sculptant les bunkers) et souvent des coups à l’aveugle. À cette époque, les principes architecturaux n’étant pas encore établis, le nombre de trous pouvait varier. Le parcours de l’Old course à St Andrews en Écosse par exemple, disposait de 22 trous et les neuf premiers trous ne revenaient pas au club-house.

Quant à la stratégie à adopter sur un links, elle est toute particulière. Le « lie » (position de la balle) n’y est pas toujours parfait, le vent s’y déchaine souvent et les nombreuses dénivellations contribuent à créer une science inexacte révélatrice de son inhérente beauté. Les monticules naturels animent merveilleusement le terrain et les rebonds y sont extrêmement fermes et rapi-des ; il est ainsi préférable de faire rouler la balle en « bump and run » plutôt que de tenter de la faire voler l’exposant ainsi au vent et aux rebonds malencontreux. La possibilité d’accéder ainsi aux greens rend ce genre de parcours beaucoup plus accessibles aux golfeurs modestes que les parcours de type « target golf » où il faut impérativement porter la balle à une certaine distance pour ne pas être immédiatement sanctionné. De la même manière, il n’est pas rare de devoir utiliser son putter à une vingtaine de mètres du green afin de mieux contrôler sa trajec-toire. Le golfeur doit donc imaginer les courbes que la balle doit suivre pour arriver à bonne destination et comprendre toutes les subtilités du terrain. Les possibilités sont infinies et il faut donc se faire confiance pour avant tout ressentir le coup à jouer ; rien n’est mathématique, tout est dans la sensation. Avec cinq victoires à l’Open britannique, Tom Watson est probablement le champion qui les décrit le mieux et leur meilleur ambassadeur: « il ne faut pas tenter de se battre contre les links mais plutôt chercher à les apprécier pleinement pour mieux les compren-dre » (True Links).

Royal County Down - Irlande du Nord

Le regain d’intérêt actuel suscité pour les links au niveau mondial répond aux préoccupations du moment d’une gestion raisonnée des parcours et du respect de l’environnement puisque ce sont finalement des parcours « minimalis-tes » qui vivent au rythme de la nature. Le British Open en 2006 à Hoylake en Angleterre qui vit la victoire de Tiger Woods, permis une incontestable prise de conscience ; les fairways jaunis et grillés sont beau-coup plus amusants à jouer que des fairways détrempés et verts fluores-cents. Progressivement la couleur jaune redevient le nouveau vert à la mode !

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Aujourd’hui sur les 32.000 parcours que compte la planète, moins de 1% remplissent les condi-tions nécessaires à l’appellation de « links ». L’Old course de St Andrews en Écosse ou encore Royal County Down en Irlande du Nord peuvent sans aucun doute être appelés des links mais Pebble Beach en Californie n’en est sûrement pas un. Rien d’étonnant alors que la découverte de cette terre promise demeure à jamais le rêve d’une vie pour tout architecte!

Pebble Beach - Californie, USA

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2014

L’EXPLORATEUR GOLFIQUE DES TEMPS MODERNES: MIKE KEISER

Le sport est probablement l’une des dernières grandes aventures humaines. Au fil de l’histoire, des hommes détenant une vision avant-gardiste ont permis de faire évoluer considérablement leur sport. Charles Blair MacDonald, le premier vainqueur de l’US Amateur en 1895 et le père de l’architecture aux Etats-

Dès le départ, Mike Keiser avait un plan bien défini ou plutôt un cahier des charges complet qu’il avait transmis à son vieil ami Howard McKee, natif de l’Oregon. Tous les critères étaient en effet couchés sur le papier : vues sur l’océan, beauté haletante, taille minimale de la propriété, zone géographique présélectionnée, nature du sous-sol, présences de rivières, mouvements naturels du terrain, qualité de l’écosystème, diversité de l’environnement, possibilité de construire au moins deux parcours, budget …). Pour $3,000 par mois Howard McKee accepta cette mission quelque peu audacieuse… Mais ce rêve golfique n’est pas le fruit du hasard mais plutôt la résultante d’une étude approfondie de l’architecture. Mike Keiser comprit en effet très rapidement que le golf ne se limitait pas uniquement à la pratique de son propre jeu mais que l’analyse des multiples facteurs qui constituent un grand parcours pouvait être tout autant fascinante. Golfeur invétéré, il sillonna les Etats-Unis et les Iles Britanniques afin de découvrir toutes les subtilités qui constituent un parcours de renom. Il fut alors subjugué par les parcours des années 20 façonnés naturellement par le terrain et où l’intervention de l’homme était par la force des choses minimale. La stratégie était alors vraiment au cœur de l’art exercé par l’architecte.

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Keiser développa ainsi une idée bien précise des parcours qu’il souhaitait voir le jour et le mou-vement « minimaliste » bien que réducteur était ce qui s’en rapprochait le plus. Ce qui l’intéressait avant tout était le talent pur et non pas les chimères du marketing. Il alla donc cher-cher David McLay Kidd, à l’époque totalement inconnu, pour dessiner le premier parcours : « Bandon Dunes ». Les raisons étaient simples pour Keiser : «il était écossais et devait donc connaître les links, il était jeune et allait donc m’écouter et il était facile à congédier s’il ne suivait pas précisément mes directives ! » Puis le nom du jeune prodige Tom Doak revenant souvent aux oreilles de Keiser, il était impatient de lui laisser libre cours à son talent avec « Paci-fic Dunes » et plus récemment « Old MacDonald ». Quant au duo formé par Bill Coore & Ben Crenshaw (mondialement reconnu pour leur récente rénovation de Pinehurst numéro 2 qui accueillit les deux US Open en 2014), ils furent sélectionnés pour construire un parcours situé sur une parcelle différente et boisée de la propriété et ce fut « Bandon Trails. »

Cabot Links-Trou n°16

Les golfeurs devaient découvrir une expérience unique où le plaisir du jeu était essentiel, loin des resorts commerciaux et impersonnels. Le club-house avait pour mission de servir avant tout les golfeurs et de se fondre dans le panorama. Les voiturettes étaient donc proscrites pour mieux ressentir le parcours et pour ne pas dénaturer le tracé avec des chemins en béton ; une offense au talent des architectes !

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Après Bandon Dunes, Mike Keiser investit en 2012 en Nouvelle-Ecosse au Canada avec le par-cours de Cabot Links puis cette année, il vient d’annoncer la création à terme de quatre par-cours à Sand Valley dans le Wisconsin dont le premier dessiné par Coore & Crenshaw devrait voir le jour au printemps 2016. Là son idée était un peu différente ; il s’est entouré de 200 mem-bres fondateurs « ambassadeurs du projet. » Tel un grand bâtisseur, Keiser continue à construire des parcours d’exception dans des endroits improbables qui résisteront, cela est certain, à l’épreuve du temps. Comme il se plait à le dire : « les sociétés ne durent pas toujours alors que les parcours de golf nous survivront ! »

Pacific Dunes-Trou n°4

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2014

L’ÉDUCATION, LA MEILLEURE ASSURANCE D’UN FUTUR CHAMPION

La fameuse université d’Harvard à Cambridge dans le Massa-chusetts fut créée dès le XVIIe siècle, en 1636 précisément et il y a encore une vingtaine d’années, peu de personnes en France connaissaient le système universitaire américain où il est possi-ble de concilier des études supérieures avec le sport de compéti-tion. Seuls quelques Français et Françaises* avaient tenté l’expérience américaine dans le plus grand anonymat, alors que d’autres pays tels que la Suède notamment, envoyaient déjà depuis longtemps des armées de joueurs bonifier leur talent. Aujourd’hui grâce à une plus grande ouverture à l’international, la Fédération encourage vivement ses jeunes espoirs à s’expatrier pendant quatre ans le temps de se confron-

ter aux meilleurs joueurs amateurs et d’obtenir un «major» (diplôme de fin d’études). On peut ainsi recenser actuellement une trentaine de joueurs et joueuses français dans les collèges améri-cains ; Céline Boutier et Julien Brun étant les meilleurs ambassadeurs avec respectivement une 5e et une 10e place au classement individuel du Magazine Golfweek à l’issue de leur saison 2013/2014.

Les atouts de l’université américaine sont multiples. Elle permet tout d’abord de faire un choix de carrière plus tardif qu’en France; soit à 22 ans après l’obtention de son diplôme plus tôt qu’à 18 ans baccalauréat en poche. En effet, le système éducatif français est tel qu’il est très difficile de faire des études supérieures tout en alliant sport de haut niveau ; ce qui oblige nombre de bons joueurs à passer professionnel trop tôt sans être encore totalement aguerris. Elle est égale-ment associée à la découverture d’un nouveau pays, à la nécessaire maitrise d’une langue étran-gère et au fait de côtoyer les meilleurs joueurs amateurs venus du monde entier et enfin de mener à bien ses études. Tous ces paramètres contribuent à une rapide maturation et à une capacité de concentration accrue du joueur afin qu’il soit capable de réussir cette expérience dans son ensemble.

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Par ailleurs, le calendrier des championnats universitaires est presque aussi complet que celui des compétitions professionnelles avec environ une quinzaine d’épreuves au calendrier réparties sur 10 mois. Ainsi dans les meilleures universités, il est nécessaire de se qualifier chaque semaine (sauf en cas de victoire sur le précédent tournoi) pour faire partie de l’équipe. Les conditions d’entrainement dépassent généralement ce que l’on peut imaginer en France avec notamment à Stanford en Californie la possibilité d’évoluer sur un parcours dessiné par William Bell et George C. Thomas (architecte de Bel Air, Los Angeles country Club, Riviera...) mais aussi sur les parcours voisins de renommée mondiale tels que l’Olympic Club (US Open 2012) et San Francisco Golf Club l’un des chefs d’œuvre d’Albert Tillinghast récemment rénové par Tom Doak. Au-delà de ces parcours exceptionnels, les installations permettent également de recréer toute sorte de situations de jeu avec à Stanford notamment, un practice construit par Robert Trent Jones II où tous les coups ont été imaginés, avec toute sorte de lie et d’herbes différentes. Quant au coaching, la partie technique est habituellement gérée par un panel d’enseignant mis à disposition des joueurs. Et le coach lui-même a pour mission d’optimiser le potentiel de son équipe en lui apprenant à évaluer de manière positive son jeu, à développer son esprit d’équipe et sa fierté de représenter sa faculté. Mais il lui apprend aussi à communiquer avec les sponsors lors de différents évènements ayant pour but de lever des fonds pour le fonctionnement de l’équipe.

Remise des diplômes de Stanford Michelle Wie

Enfin trop souvent sous-estimé, le bagage académique retire une pression indéniable au joueur; une autre voie s’offre en effet à lui s’il ne réussit pas dans les rangs des golfeurs professionnels. L’obtention d’un diplôme renforce également la confiance en soi et le sentiment d’accomplissement inhérent à quatre années d’étude.

Ainsi si la majorité des 20 meilleurs joueurs mondiaux ont été à l’université aux Etats-Unis, cela n’est vraiment pas le fruit du hasard. Chez les filles, la gagnante de l’US Open 2014, Michelle Wie a obtenu son diplôme en communication en 2012 à Stanford et Stacy Lewis un diplôme en finance à l’université d’Arkansas en 2008. Les plus anciens comme Jack Nicklaus (Ohio State) en passant par Phil Mickelson (Arizona State) ou Tiger Woods (qui lui fut à Stanford pendant deux ans) clament tous que « ce furent nos plus belles années. » Quant au meilleur joueur ama-teur actuel, l’américain Oliver Schniederjans, il est en 4e année à l’université de Georgia Tech et

US Open 2014Stacy Lewis et Michelle Wie

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et compte bien obtenir son diplôme en « Management » avant de rejoindre les professionnels. Quoi qu’il en soit, développer ses talents golfiques tout en menant des études de front ne peut être qu’un atout supplémentaire dans n’importe quel secteur professionnel : mens sana in cor-pore sano !

*Kristel Mourgue d’Algue a gagné en individuel et par équipe le tournoi universitaire américain (NCAA) en 1995.

Oliver Schniederjans

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2014

UN ÉTAT DES LIEUX DU GOLF FÉMININ: SON ÉVOLU-TION ET SON IMPACT SUR L’ARCHITECTURE

Historiquement, peu de place était accor-dée au jeu féminin puisque les femmes ne pouvaient devenir membre dans la majo-rité des clubs anglo-saxons. Bien entendu, cet accès restreint a limité pendant long-temps leur maitrise du jeu mais ne les a pas empêchées d’accéder à terme au très haut niveau ni de développer des carrières professionnelles annexes.

A l’instar du jeu masculin, celui des femmes a considérablement progressé au fil des dernières décennies, grâce notam-ment à l’amélioration des techniques d’enseignement, de la préparation physique et mentale, et de la nutrition. De grandes championnes sont apparues qui réussissaient à concilier le haut niveau, amateur ou professionnel, avec la vie de famille. Et progressivement l’influence des femmes est devenue indéniable.

Les deux femmes qui eurent probablement le plus grand impact sur l’architecture des parcours sont Marion Hollins et Alice Dye. La première, vainqueur de l’US Amateur en 1921 et Capi-taine de la première Curtis Cup en 1932 (match biennal opposant les amateurs américaines aux britanniques) était une grande championne mais également une indéniable femme d’affaires. Elle fut notamment à l’origine du célèbre parcours de Pasatiempo en Californie, l’un des chefs d’œuvre d’Alister MacKenzie et du plus beau par 3 au monde, le trou numéro 16 de Cypress Point en Californie. En effet, alors que MacKenzie souhaitait en faire un par 4 « risque-récom-pense » où le joueur était tenté de driver le green en 1 à ses risques et périls, Marion Hollins, club en main, fit la démonstration que si elle pouvait réussir ce superbe coup au-dessus de l’eau et atterrir plein milieu du green, les « hommes le pouvaient aussi ! »

Marion Hollins

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Alice Dye quant à elle, est surnommée à juste titre la « Première Dame de l’architecture ». A ce jour elle a dessiné 17 parcours en collaboration avec son mari et c’est elle qui le décida à faire du 16 de TPC Sawgrass en Floride, ce par 3 diabolique en presqu’ile qui récupère selon la légende, 200.000 balles par an ! D’après Tom Doak, la référence actuelle en architecture et qui a fait ses classes chez Pete Dye, aucune décision n’est prise par Pete sans qu’elles ne soient vali-dées en amont par son épouse ; l’ambition première d’Alice Dye étant de rendre les parcours « jouables » et amusants pour les femmes. Autrefois lorsqu’il y avait des départs pour les femmes, un seul était généralement à disposition et on adaptait le parcours en augmentant le par. Il était ainsi très courant de jouer des British Ladies Amateurs sur des parcours avec un par fixé à 76 !

Aujourd’hui souligne Angela Möser, l’une des responsables de projet de Tom Doak, des distan-ces différentes sont proposées à la gent féminine qui lui permettent de porter la balle au-dessus des obstacles lorsqu’elle tape un bon coup. De même, elles développent beaucoup moins de vitesse de club et par voie de conséquence mettent moins d’effet sur la balle ; il y a donc des coups qu’elles ne peuvent tout simplement pas réaliser. Là encore le positionnement des départs est primordial.

Paula Creamer durant l'Open Britannique en 2013 à St Andrews

Mike Davies le directeur de l’USGA a d’ailleurs remarquablement géré le dernier US Open à Pinehurst qui a été historique à plus d’un titre. Pour la première fois, il a été possible de compa-rer objectivement le jeu des femmes à celui des hommes dans les mêmes conditions ; à titre d’exemple la vitesse des greens était de 3,80m au stimpmeter (élément de mesure des greens) les deux semaines et les greens 10% plus mous lors de la deuxième semaine pour les femmes. L’USGA proposait même la somme de $550 aux caddies des proettes pour qu’ils leur rapportent précisément les clubs joués sur chaque trou. Des commissaires étaient également positionnés aux abords des greens pour recenser les balles qui « pitchaient » court du green puis qui rou-laient dessus de celles qui atterrissaient sur le green et roulaient derrière. Une véritable analyse mathématique était donc réalisée et ce dans le plus grand respect du jeu féminin !

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Parallèlement, le célèbre club d’Augusta en Géorgie accepte depuis 2012 d’illustres femmes telles que l’ex-Secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice et le Royal & Ancient of St Andrews, l’une des deux instances dirigeantes du golf mondial avec l’USGA, soutenu par son secrétaire, Peter Dawson, envisage sérieusement d’accepter prochainement des femmes dans son club. Si le déve-loppement du golf au niveau mondial a tendance à stagner, on peut penser qu’une fois encore la femme est l’avenir de l’homme !

Condoleezza Rice lors du Masters 2013 à Augusta National en Géorgie

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2014

LE PUTTING-GREEN, PIÈCE MAITRESSE DANS UN CLUB

Avec l’inauguration le 21 mai dernier de l’un des plus grands putting-greens au monde (45,700m2), le “Punchbowl” situé à Bandon Dunes (Oregon) et dessiné par Tom Doak et Jim Urbina, voici que cette aire de jeu reprend toute son importance. Historiquement « L’Himalayas » construit en 1867 à côté de l’Old course de St Andrews, était l’un des plus anciens et des plus réputés. À l’été 2012, ce fut le complexe de Pinehurst en Caroline du Nord (hôte successif de l’US Open masculin puis féminin dans les deux prochaines semaines) qui dévoila son putting green de 18 trous baptisé le « Thistle Du » (« This will do » ou « cela devrait convenir »). Il y a aujourd’hui une indéniable volonté des resorts de renom à travers le monde de développer ces aires de jeu. Trop souvent délaissé par les architectes, le putting green est aujourd’hui largement reconnu pour le rôle primordial qu’il tient au sein d’un Club.

L’apprentissage du putting constitue en effet généralement la première introduction des jeunes ou des débutants à ce jeu. Très vite, ces apprentis golfeurs sont capables de s’amuser et souhai-tent ainsi aller plus loin et tester toute la gamme de coups disponible. Mais il s’agit également d’un lieu d’entrainement essentiel puisque le putting représente la moitié des coups dispensés sur un parcours. En d’autres termes, s’il y a bien un compartiment du jeu à s’entrainer au golf c’est bien le putting!

Putting green géant de Poppy Estate au Canada

Putting green de Bandon Dunes « Punchbowl » en Oregon - USA

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Le putting green symbolise aussi ce lieu d’échange où les golfeurs ont plaisir à se retrouver pour disserter sur leur niveau de jeu du moment, leurs dernières épopées golfiques ou pour tout sim-plement s’amuser en croisant le fer. Situé le plus souvent devant la terrasse du Club ou bien juste à côté du départ du trou numéro 1, le putting green reflète avec justesse l’ambiance même d’un Club et joue un rôle fédérateur entre les golfeurs.

Idéalement le putting green doit refléter les greens que le golfeur va découvrir sur le parcours et donc comporter sensiblement les mêmes ondulations et la même vitesse. L’important est de conserver certaines zones plates tout en ayant suffisamment d’ondulations pour le rendre ludi-que. Mais il doit aussi être deux fois plus grand qu’un green normal pour permettre à nombre de joueurs de faire leur gamme. Il est aussi plus facile de réduire sa superficie si besoin est que de faire le contraire. Pour le rendre toujours plus attrayant, les trous doivent être changés régu-lièrement et subir le même type d’entretien que le parcours; à savoir aération, sablage, tonte identique…

Et finalement quoi de plus agréable que de voir la balle disparaitre dans le trou. Alors pour rajouter un peu de piment, pourquoi ne pas ré-introduire ce bon vieux « stymie* » dans les concours de putt !

*le stymie était une règle qui s’appliquait en match-play, elle évolua puis disparut complètement en 1952. Elle

permettait notamment à un moment donné, à un joueur de demander à son partenaire de laisser sa balle sur le

green sans la marquer et sans encourir de pénalité.

Putting green de Pinehurst « Thistle dhu » en Caroline du Nord - USA

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Article après article, les journalistes se répandent en annonçant la fin de l’ère Tiger Woods ; jamais il ne battra le record détenu par Jack Nicklaus de 18 victoires en Majeur (le compteur est arrêté à 14 pour Tiger à ce jour)…Et pourtant il semblerait que l’on ait oublié que Tiger est “hors norme”, tel un génie il a dominé le golf mondial de telle manière que lorsqu’il gagne 5 tournois en 2013, la Presse laisse entendre que son année ne fut pas très brillante… Certes, il n’a pas gagné de Majeurs en 2013 mais quelle magnifique saison il a réalisée en gagnant notamment le « 5e Majeur » à Sawgrass. Jack Nicklaus est d’ailleurs le premier à affirmer que Tiger battra son propre record, il va même plus loin : « Tiger a encore 4 ou 5 Majeurs dans son sac » (CNN 2014).

2014

TIGER CAN !

Tiger réussira cet exploit pour plusieurs raisons. La première étant son incommensurable talent et son incroyable faculté à se transcender quand la tension est si forte que les autres perdent leurs moyens. Tournoi après tournoi, semaine après semaine, Tiger gagnait, gagnait et gagnait encore… L’une de ses plus belles victoires eut probablement lieu lors de l’US Open 2008 à Torrey Pines alors qu’il jouait presque sur une jambe.

Malgré de récents problèmes personnels, il a démontré une fois de plus une volonté hors du commun et une soif de victoires inébranlable après déjà 18 années passées sur le circuit profes-sionnel. A 38 ans et avec 105 victoires dans le monde, il continue à s’entrainer plus que les autres tant sur le plan golfique que physique.

Par ailleurs et si on calcule un peu différemment, Tiger avait déjà battu le record de Nicklaus avec 8 victoires en majeurs et trois US Amateurs, soit un total de 11 Majeurs à l’âge de 26 ans, alors que Nicklaus n’en avait gagné que 9 au même âge.

Tiger Woods à l'US Amateur

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Il est également le seul joueur de l’histoire à détenir les quatre tournois du Grand Chelem mo-derne en même temps (le « Tiger Slam ») ; Bobby Jones ayant remporté le Grand Chelem lors-que celui-ci se composait du British Open, de l’US Open, du British Amateur et de l’US Ama-teur, avant la création du Masters d’Augusta. En 1997, Tiger Woods est devenu le plus jeune vainqueur du Masters alors qu’il n’avait que 21 ans. En 2000, il gagna 11 tournois à travers le monde. Bref, Tiger a toujours fait voler en éclat tous les records existants, et ce dans toutes les catégories (sauf celui du nombre de Majeurs et de victoires totales sur le PGA Tour puisqu’il en détient 79 à ce jour et que Sam Snead en avait obtenu 82).

Le golf est également ce sport merveilleux qui permet une longue carrière si on sait se maintenir en forme. Les trois victoires en Majeurs de l’Ours Blond après ses 40 ans et notamment celle de 1986 au Masters à l’âge de 47 ans, parlent d’elles-mêmes…

Jack Nicklaus au Masters en 1986

Comme l’indiquait récemment John Hopkins du Times dans une de ses chroniques, les tournois ne sont vraiment pas les mêmes quand le Tigre ne joue pas. Bien sûr, les Bubba, Rory, Jordan Spieth et consorts sont là pour assurer la relève mais les tournois n’ont pas la même saveur quand le Tigre n’est pas là pour sortir ses griffes.

« Tiger can ! », voilà ce qui est inscrit sur une bouche d’eau située sur le fairway à plus de 300 mètres du trou sur le parcours « East » de Verdura en Sicile. Le plus gros challenge de Tiger est probablement la ges-tion de ses problèmes physiques mais d’un personnage extraordinaire, on ne peut attendre que des choses extraordinaires. Tiger, le prodige, saura se préserver physiquement pour continuer à nous faire vibrer comme il le fait depuis près de 20 ans !

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Tous les ans le Masters à Augusta fait concurrence au chant des oiseaux, annonciateur du Prin-temps. Les journées rallongent, les arbres sont en fleurs et les températures augmentent progres-sivement. Le parcours d’Augusta quant à lui, drapé de son habit d’apparat pour accueillir le premier majeur de l’année, est merveilleusement familier aux golfeurs. Et pourtant, bien qu’ayant été le premier grand tournoi à revenir tous les ans sur le même terrain, il n’a cessé d’évoluer depuis ses débuts.

Un an après la première édition, les responsables décidèrent déjà de permuter le 1 et le 10. Bob Jones (comme le surnommait ses amis et les membres du Club) s’était en effet rendu compte que les neuf derniers étaient exposés au soleil une demi-heure avant les neuf premiers, ainsi les par-ties pouvaient démarrer plus tôt en modifiant l’ordre des trous. Il n’y a jamais eu de règles immuables à Augusta ; l’évolution constante fait partie intégrante de l’histoire du parcours.

Vous ne me croyez pas ? allez donc voir le site qui a été créé il y a quelques années (www.golfdigest.com/golf-courses/georgia/augusta-changes) et voyez par vous-même; il ne s’agit pas de légères modifications mais plutôt de changements profonds. Le trou numéro 7 en est un parfait exemple ; autrefois il n’y avait pas un seul bunker de green, aujourd’hui il est diffi-cile de sortir du green sans tomber dans un bunker !

2014

LE PRINTEMPS ET… AUGUSTA !

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Bruce CritchleyD’ALGUE SELECTION16, chemin du golf78860 Saint-Nom-la-Bretèche FranceBureau: +33 (0)5 24 61 67 12 Portable: +33 (0)6 77 26 53 [email protected]

Trou n°10 - 2011Trou n°10 - 1934

Beaucoup d’entre vous connaissent cet étonnant bunker flanqué au milieu du fairway du trou numéro dix ; hors de portée de drive et très loin d’être en jeu pour le deuxième coup. En 1932, le green était positionné à droite de ce bunker et environ 30 mètres plus bas que le départ ; les joueurs drivaient souvent le green même avec le matériel de l’époque. Ce trou aussi fut remodelé un an ou deux après sa construction.

Bien entendu Augusta se devait de rester compétitif en accueillant une telle compétition tous les ans et bénéficiait des fonds nécessaires pour engager de tels travaux. Mais d’autres parcours de légende n’ont pas suivi le même chemin. En effet peu de choses ont changé à l’Old Course de St Andrews, Muirfield, Shinnecock, The National et Pebble Beach… bien que Pebble Beach ait totalement modifié le trou numéro 5 le long de la falaise lorsque le Club put enfin racheter le « cottage » qui lui faisait un pied de nez depuis si longtemps !

Puis il y a le 16, ce merveilleux trou court au-dessus de l’eau. Dans les années 30, un ruisseau longeait le trou en diagonal et non pas de ma-nière frontale.Trou n°16 - 1934 Trou n°16 - 2011

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2014

GATSBY LE MAGNIFIQUE: GEORGE C. THOMAS

De passage à Los Angeles en Californie, s’il vous est arrivé de jouer trois parcours différents qui débutaient tous par un par 5, alors vous avez probablement eu la chance d’arpenter un tracé signé par George C. Thomas.

George C. Thomas (GCT) est certainement l’architecte le plus flamboyant qu’ait connu les Etats-Unis. Né le 3 octobre 1873 à Philadelphie en Pennsylvanie et issu de l’aristocratie, il déve-loppa de nombreuses passions parmi lesquelles la botanique, la pêche et… l’architecture de golf. Cette dernière le conduisit à dessiner notamment trois parcours d’exception en Califor-nie: Riviera (théâtre du Northern Trust Open au mois de février), Los Angeles Country Club (qui accueillera la Walker Cup en 2017) et Bel Air. Trois “masterpiece” réalisés gratuite-ment par un personnage haut en couleur, qui survécut à trois accidents d’avion lors de la première guerre mondiale. Auto-didacte et doté d’un grand charisme, il fut également l’auteur

en 1927 du livre intitulé “Golf architecture in America: its strategy and construction” qui est selon le célèbre architecte américain Tom Doak: “l’un des ouvrages les plus remarquables jamais rédigé sur l’architecture de par sa précision et son esprit novateur». A cette époque, les architectes étaient plus prodigues entre eux et GCT eut l’opportunité grâce à Bob Crump et Hugh Wilson entre autres, de participer à la création du mythique parcours de Pine Valley dans le New Jersey.

Le talent pour lui ne se résumait pas à appliquer une seule théorie, bien au contraire. Ses par-cours étaient le fruit d’un esprit extrêmement inventif comme en témoignent le trou numéro 6 de Riviera, par 3 flanqué d’un bunker au beau milieu du green ou bien le 10, petit par 4 qui illustre parfaitement la stratégie du “risk-reward” où le joueur doit faire un choix cornélien

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entre la possibilité de driver le green et de réussir un birdie et celle de se positionner juste devant pour s’ouvrir le green et réaliser un par « facile ». Et que dire du trou numéro 4, premier trou en Redan* à l’ouest du Mississippi!

Voilà un architecte hors du commun, qui par son éclectisme et son talent a suivi son instinct pour construire des parcours variés, stratégiques et chaque fois plus amusants à jouer. Comme le répétait à l’envie Alister McKenzie : « plus on joue un grand parcours, plus on en découvre les subtilités » ; ces quelques mots résument parfaitement les parcours dessinés par GCT. Peu d’architectes modernes ont été capables de ce niveau de créativité voire d’audace dans leur dessin et c’est bien dommage !

*trou de référence en architecture ; à l’origine il s’agissait d’un par 3 avec un bunker sur la gauche du green qui était très étroit, en forme de haricot incliné de l’avant vers l’arrière et de la droite vers la gauche. Le green était également positionné en diagonale par rapport aux tees de départ

Trou n°6 - Riviera

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2014

PEBBLE BEACH: ENCORE QUELQUES AMÉLIORA-TIONS POSSIBLES ?

Comme chaque année, les images retransmises au poste lors de l’AT & T Pebble Beach National Pro-Am la première semaine de février sont époustouflantes. Le parcours de Pebble Beach, dessiné en 1919 par Jack Neville et Douglas Grant, est sans conteste l’un des plus spectacu-laires au monde et l’un des plus amu-sants surtout quand les éléments se déchainent. Il a bien entendu accueilli toutes les plus grandes com-pétitions amateurs et professionnel-(bien que l’US Open n’y soit venu qu’à partir de 1972). Et pourtant… au niveau architectural, nombreux sont ceux qui souhaitent que l’on retrouve le caractère sauvage que Chandler Egan avait cherché à dupliquer en 1929 lors de la restauration du parcours. En effet, à l’époque il avait construit des dunes derrière le green du 7 afin d’imiter les dunes environnantes et de donner plus de relief au trou ; le résultat était assez extrême et difficile à entretenir mais superbe ! Quant au green du 17, sa surface s’est beaucoup rétréci au fil du temps du fait de l’érosion et de l’invasion du sable des bunkers qui l’entourent. Aussi même les pros se plaignent de ne pou-voir arrêter la balle sur un green qui a diminué de moitié par rapport aux années 20’. Le green était autrefois plus vaste mais surtout plus accueillant par la droite et donc beaucoup plus amu-sant à jouer car différentes stratégies étaient envisageables.

Quant aux temps de jeu, ils mériteraient largement d’être diminués car il n’est pas rare de passer près de 6 heures sur le parcours. Pebble Beach Golf Links tente d’endiguer le phénomène et a fait appel à l’USGA afin de sensibiliser son personnel mais le problème n’est pas là. La difficulté

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du parcours associée à des conditions climatiques souvent délicates devraient nécessiter d’exiger un certain handicap de jeu, dans d’autres circonstances il est tout simplement impossible de boucler les 18 trous en moins de 5 heures. Remplacer les voiturettes par des caddies qualifiés permettrait également de fluidifier les parties et de ne plus polluer le paysage.

Dernier petit bémol, si le brouillard tombe au cours de la partie ou que pour toute autre raison les joueurs soient contraints de s’arrêter, aucun remboursement n’est à envisager; la déception est alors à son comble…

Finalement pour bien vieillir, ne faut-il pas être en constante évolution ? Pinehurst en est un par-fait exemple pour la restauration du parcours numéro 2, œuvre emblématique de Donald Ross. Le talentueux duo constitué par Bill Coore et Ben Crenshaw a su remarquablement rénover le parcours tout en conservant l’esprit d’origine. Il va ainsi recevoir au mois de juin successive-ment l’US Open masculin puis la semaine suivante l’US Open féminin. Encore un beau défi à relever!

Trou n°7 en 1929 Trou n°7 aujourd'hui

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2014

RETROUVONS DU RYTHME!

Les grandes instances tentent d’endiguer le phénomène en menant des campagnes nationales telles que celle conduite par l’USGA qui vise à interpeller les jeunes ("While we’re young: Golf’s pursuit of a new paradigm for pace of play”). Dans la majorité des fédérations, le jeu lent est également devenu une cause nationale. Bien entendu, il y a beaucoup de choses relativement simples qui pourraient être entreprises pour faire accélérer les golfeurs telles que de les encoura-ger à jouer des départs qui correspondent vraiment à leur handicap ; « Play it forward » en est d’ailleurs un exemple aux Etats-Unis. Ou bien de jouer dès que l’on est prêt ou bien encore d’encourager le foursome comme dans la plupart des clubs britanniques prestigieux tels que Swinley Forest ou Muirfield. Il est également possible d’informer systématiquement les golfeurs de leur temps de jeu car finalement personne n’a vraiment l’impression d’être lent. Troon Golf, le plus grand opérateur de parcours américains a réussi à améliorer de 15mn les temps de jeu grâce à l’affichage de ces informations. Dans le même esprit, 10mn d’écart devrait être institué systématiquement entre les parties afin de les fluidifier mais bien entendu cela signifierait d’accepter de réduire ses bénéfices pour les golfs commerciaux. Au niveau des règles, le Royal and Ancient pourrait instituer de réduire le temps alloué à la recherche des balles en passant de 5 à 3 minutes.

Mais la vraie solution réside chez les professionnels et chez les jeunes. Les professionnels sont la référence et ont donc une valeur d’exemple. Les différents circuits pros doivent être beaucoup plus fermes dans leurs sanctions qui doivent être imputées directement à leur score.

Le constat est désormais évident… le jeu lent est la raison principale du déclin du nombre de golfeurs dans le monde. Il est devenu impératif d’améliorer les temps de jeu et en théorie, les professionnels comme les amateurs sont disposés à jouer plus vite. En effet, selon une étude américaine 91% des amateurs préfè-rent jouer sur un parcours où un commissaire veille aux temps de passage.

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l’un des meilleurs putters du PGA Tour, le practice est fait pour travailler la technique et le par-cours pour la ressentir.

Si on réussissait à redonner du rythme aux parties, non seulement plus de personnes arpente-raient les fairways mais surtout elles joueraient mieux et en tireraient plus de satisfaction. Une étude publiée dans Golfweek, a indiqué que lorsque l’on joue plus vite, non seulement le score s’améliore mais également l’humeur par la même occasion… De quoi faire rêver!

Lors de l’US 2013 à Merion et malgré les bonnes volontés affi-chées les pros ont mis en moyenne 11 minutes de moins qu’à Olympic l’année précédente, soit tout de même 5h05mn en 3 balles !Les jeunes quant à eux ont une grande capacité d’adaptation et c’est maintenant qu’il faut leur inculquer de jouer rapidement pour mieux jouer. Comme le répète dès qu’il le peut le grand psy-chologue du sport, Bob Rotella auteur notamment de « Jouer sans viser la perfection », il faut simplifier la routine et uniquement « regarder la cible et taper » (look and react). Cela permet de déve-lopper ses sensations et de conserver son énergie tout au long des 18 trous. Pour Zach Johnson, vainqueur du Masters en 2007 et

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2014

UN RAVISSEMENT POUR LES MEMBRES

Situé au nord des Nouveaux Territoires et à 40 minutes de Kowloon, Hong Kong Golf Club (aussi appelé “Fanling” par les locaux) fondé en 1889, est le second plus vieux club d’Asie après Calcutta en Inde. Le Club possède trois parcours (Old, New et Eden) situés sur un parc vallonné et demeure l’un des clubs les plus privés au monde (15 ans d’attente) tout en accueillant plus de 30.000 visiteurs par an. Tout ici respire le golf, sa tradition et ses valeurs. C’est l’un des meilleurs exemples d’un Club qui a réussi à traverser toutes les époques tout en véhiculant les merveilleuses valeurs de ce sport aux générations de membres qui se sont succé-dées. Le respect est l’un des éléments fondateurs de ce club; du moment où l’on passe l’entrée accompagné d’un membre (exception faite pour l’Old course) jusqu’à la validation de son temps de passage à la sortie du green du 9 sous peine d’être exclus du parcours. La cerise sur le gâteau est probablement la qualité irréprochable de l’entretien, notamment après l’Open de Hong Kong en décembre, période à laquelle les greens se rapprochent de ceux d’Oakmont en Pennsylvanie…

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Loin du bouillonnement de la ville d’Hong Kong, Fanling est définitivement une bouffée d’oxygène où le temps est suspendu et qui permet de profiter d’une partie au calme dans un cadre idyllique. Mais ne vous y trompez pas, malgré la beauté environnante, ce Club a accueilli sans discontinuer depuis 1959 l’Open de Hong Kong et les joueurs ont toujours autant de plai-sir à y participer, notamment Miguel Angel Jimenez qui a remporté le tournoi à quatre reprises dont les deux dernières éditions. Hong Kong Golf Club a parfaitement réussi à ouvrir ses portes tout en conservant son identité d’origine et en ne succombant pas aux sirènes du professionna-lisme en quête d’un parcours toujours plus long et plus exigeant, et ce pour le plus grand bon-heur de ses membres!

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2014

LE BEAU MÉTIER DE CADDIEIl n’y a pas si longtemps on trouvait des caddies amateurs dans presque tous les golfs de France et du monde. Aujourd’hui seuls les “resorts” et quelques clubs très privés ont réussi à maintenir cette si belle activité. Selon la définition stricte, le caddie se contente de porter le sac de son joueur pendant 18 trous et éventuellement de le conseiller sur le choix des clubs. Mais finalement le caddie se révèle être beaucoup plus que cela. Il est un véritable compagnon qui accompagne le joueur, lui fait part de son expertise et lui prodigue un indéfectible soutien. Pour le Club, le caddie est un service additionnel qu’il fournit aux membres ou aux visiteurs mais c’est aussi celui qui véhicule l’histoire du Club et le fait vivre. De magnifiques histoires circulent ainsi et notamment celle du légendaire Peter Maguire qui officiait à Portmarnock Golf Club, près de Dublin. Un jour son client habituel, ancien Capitaine des Jeux, décida de se passer de ses services et de prendre un chariot électrique alors que Maguire était contraint de caddeyer pour un autre joueur dans la même partie. Au trou numéro 4, le joueur égara sa balle au drive et se tourna vers Maguire pour lui demander où était sa balle, Maguire lui répondit de deman-der plutôt à son « empaffé de caddie! » Du point de vue de l’architecte, le retour des caddies permettrait de supprimer les voiturettes et par la même occasion les chemins goudronnés qui gâchent terriblement le paysage golfique et limitent ses réalisations. Mike Keiser, le propriétaire du resort de Bandon Dunes en Oregon, est même allé plus loin en affirmant dans l’un des derniers numéros de Golfweek que les voiturettes avaient véritablement tué le métier de caddie aux Etats-Unis ! Quant au caddie lui-même, il accède à un travail saisonnier lucratif et amusant, pour les jeunes notamment. Comme le déclare Jack Nicklaus dès qu’il en a l’occasion: “Ils côtoient ainsi des personnes de qualité, porteuses des valeurs et des traditions de ce jeu.” Les jeunes apprennent ce jeu mais aussi ce sport de la manière la plus naturelle possible et deviennent souvent des gol-feurs eux-mêmes dès que l’occasion leur en ait donnée. Ben Hogan et Byron Nelson ont d’abord caddeyé à Glen Garden Golf Club au Texas avant de devenir des champions de légende. En 1930, l’Association de l’Ouest des Etats-Unis a été la première à créer une bourse, la « Evans Scholarship », afin que les caddies puissent accéder aux universités américaines. Bien entendu pour y avoir droit, les élèves doivent faire partie des meilleurs de leur lycée, avoir caddeyé avec assiduité pendant deux ans, démontrer une forte personnalité et avoir besoin d’un soutien

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financier. Voilà une magnifique initiative relayée dans nombre d’universités américaines aujourd’hui et que nous devrions reproduire en Europe afin de créer de nouveaux golfeurs, respectueux des valeurs et de la tradition de ce sport.

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2013

APOLOGIE DU LIE NATURELJouer la balle là où elle se trouve

Aujourd’hui force est de constater que l’on place la balle presque toute l’année en France alors qu’il y a une quinzaine d’années, il fallait vraiment des intempéries couplés à un sous-sol argileux pour que cela soit le cas. Les golfeurs s’y sont habitués mais c’est l’évolution des techniques de green-keeping, la quête incessante du “tout vert” (probablement lié à un effet Masters) et finalement la recherche de la facilité pour le golfeur qui bénéficie ainsi d’une balle “portée” toute l’année qui en sont les responsables. Les fertili-sants ont donc peu à peu remplacé une herbe parsemée par une herbe grasse verdoyante.

Et pourtant… rien n’est plus amusant que de découvrir le lie de sa balle sur le fairway, d’avoir cette part de surprise et d’excitation qui manque tant au “target golf” où tout est standardisé et où le hasard n’a jamais sa place. Les golfs les plus intéressants à jouer sont probablement les links justement parce que les ondulations naturelles du terrain laissent une grande part au hasard, à la stratégie et à la créativité. Le fait de ne pas être certain de la position de sa balle ajoute un caractère dramatique à la partie et révèle la force de caractère du joueur qui peut s’effondrer ou optimiser cette situation pour révéler son talent. L’objectif des grands architectes a toujours été de créer des coups à jouer compétitifs et non pas justes… Le golf remplit alors sa mission originelle; celle de façonner une personnalité, de faire ressortir le meilleur dans l’adversité. Il n’est pas étonnant que de nombreux observateurs s’accordent à dire que si les Européens dominent tant la Ryder Cup aujourd’hui c’est sûrement parce qu’ils jouent plus souvent que les améri-cains sur des parcours où il faut développer de la créativité et une certaine endurance psychologique. Par ailleurs, jouer la balle là où elle se trouve permettrait des gains de temps appréciable à une époque où le jeu lent est devenue une véritable plaie. Avoir un fairway moins fourni et plus naturel permettrait également des économies d’entretien conséquent et une vision plus écologique du green-keeping. Enfin comme l’écrivait Alister MacKenzie dans « Spirit of St Andrews », le fairway ne doit pas être traité comme une herbe pour le bétail, au contraire l’irrégularité de l’herbe et sa variété donnerait une nou-velle dimension esthétique aux fairways… A méditer et à adopter !

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2013

L’ART DU ROUTING PLANVisualiser le routing plan (ou itinéraire d’un parcours) est probablement la phase la plus délicate dans la construction d’un parcours. L’architecte doit en effet imaginer l’enchainement des trous tout en insuf-flant du rythme et de la cohérence au tracé. Tel un peintre devant sa toile, il doit trouver l’inspiration nécessaire pour imaginer comment les trous vont se déployer de manière naturelle devant le golfeur. Il n’est pas tout de bénéficier d’un site exceptionnel, il faut savoir l’exploiter tout en conservant l’intérêt des joueurs de tout niveau pendant les 18 trous. Il est donc primordial de considérer le site dans son ensemble et d’identifier notamment dès le début les points hauts du parcours qui serviront de départs et de greens. Comme l’a écrit Tom Doak dans son essai « Design by eye », l’architecte doit également utiliser et reproduire les ondulations existantes du terrain afin de constituer un ensemble homogène. Il faut parfois sacrifier de très beaux trous afin de lier les trous entre eux et pouvoir donner un rythme d’ensemble. Aussi, seul le fait de passer suffisamment de temps sur le site permet à l’architecte de s’en imprégner dans les moindres détails et d’évaluer toutes les possibilités qui lui sont offertes. A titre d’exemple, Tom Weiskopf a vécu un an à Loch Lomond pour construire ce parcours en Ecosse. Et peu d’architectes sont aussi talentueux que le père du golf aux Etats-Unis, Charles Blair MacDonald, qui écrivit dans son livre “Scotland's Gift – How America discovered golf” qu’il pouvait dès le début visua-liser les trous classiques tels que l’Alps, l’Eden ou le Sahara qu’il souhaitait reproduire à l’identique au National Golf Links of America dans le New Jersey. Sa vision était unique et son talent aussi !

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2013

THRACIAN CLIFFS - BULGARIEUn nouveau venu de qualité

Dieu seul sait combien de parcours ont été créés depuis 40 ans mais on peut estimer que ce nombre a doublé pendant cette période. Inévitablement il y a beaucoup de similitude entre les parcours, surtout quand certains promoteurs souhaitent avant tout accueillir un parcours de “Championnat” qui servira de faire valoir à leur golf.

Il est donc formidable de découvrir un parcours dans un “nouveau pays golfique” qui n’ait aucun de ces attributs; c’est le cas de Thracian Cliffs en Bulgarie. Dessiné le long d’une falaise et surplombant la mer, ce parcours de 18 trous est étonnant.

Seul Gary Player qui a sillonné la planète golfique pendant 60 ans pouvait visualiser un tel parcours à

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cet endroit. De prime abord, seuls 9 trous dans une même direction pouvaient être construits le long de la côte avec un bateau ou bien un bus pour ramener les joueurs au Club. Mais Gary a vu les choses autrement et a trouvé le moyen de dessiner les neuf derniers trous le long de la côte; un superbe résultat.

A une époque où les moyens financiers permettent d’assouvir les moindres caprices des architectes, c’est finalement le terrain qui a dicté le parcours. Il y a ainsi des pars 5 et des pars 3 consécutifs mais finale-ment personne ne se plaint car les perspectives sont époustouflantes et c’est le 8 qui marque les esprits, ce par 3 de 175 mètres qui a un dénivelé de 30 mètres vers un green situé au bord de l’eau.

Bien que quelques parcours existaient déjà autour de la capitale Sofia, Thracian Cliffs se situe quant à lui à 300 km de là. C’est donc bien grâce à la volonté d’un seul homme, Krassimir Guergov, homme d’affaires avisé et visionnaire, que la Bulgarie s’ouvre véritablement au tourisme golfique.

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2013

Lors du dernier Masters à Augusta nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec le vétéran de l’architecture de golf, Tom Fazio. Il s’agit là de l’homme qui pendant 28 ans a été le consultant de ce Club mythique qui accueille depuis plus de 80 ans les meilleurs joueurs du monde. Le défi était de taille puisque sa mission consistait à préserver l’esprit originel du dessin de Bobby Jones tout en s’adaptant aux contraintes du jeu moderne. Le Chairman d’Augusta est d’ailleurs la seule personne “mandatée” pour transmettre à Tom Fazio le dessein de l’architecte et l’objectif actuel de ce grand Club. Vaste défi relevé avec succès puisque le par demeure le score à atteindre.

A Merion en Pennsylvanie où a eu lieu l’US Open cette année, cela fait près de 40 ans que Fazio remplit cette même mission avec brio. Troisième club historique à s’accorder les services d’un tel maestro et ce depuis près de 30 ans, Pine Valley. Autant dire que Tom Fazio est l’architecte incontournable pour adapter les grands parcours américains au jeu moderne sans toutefois les dénaturer.

Quand en 1981 David Graham remporta l’US Open à Merion, tout le monde s’accordait à penser qu’il s’agissait là du dernier grand championnat que ce Club accueillait. Avec seulement 50 hectares, il n’y avait juste pas assez de place pour rallonger le parcours et ce Club prestigieux aurait pu se “contenter” des 17 US Opens qu’il avait reçus tout au long de son histoire. Pour-tant Merion n’était pas prêt à devenir un musée du golf et décida rapidement de s’attacher les services de Fazio.

A la fin des années 90, les instances dirigeantes demandèrent à Fazio d’évaluer s’il était vrai-ment possible d’adapter le parcours “East” aux exigences du jeu moderne et parallèlement un bout de terrain adjacent fut acquis afin de faire passer le parcours de 6.500 yards à 6.900 yards des back tees. “Si on demande à un joueur de l’époque de nous dire s’il constate des change-ments entre le parcours des années 80 et celui d’aujourd’hui, je pense qu’il répondrait par la négative” affirme Tom Fazio puisque le parcours a été rallongé en partant des anciens départs

TOM FAZIO, LE VÉTÉRAN DE L'ARCHI-TECTURE DU GOLF

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et en reculant, seuls quelques bunkers ont été bougés afin de correspondre aux portées de drive actuelles. L’objectif était vraiment de garder autant que possible les mêmes lignes de jeu que par le passé, même si bien entendu les seconds coups étaient joués avec des clubs plus ouverts.

Le résultat fut si probant que l’USGA décida en 2005 que Merion recevrait l’US Amateur puis l’US Open en 2013. Une fois de plus ce grand architecte fit des miracles!

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2013

1) QUELLE SONT LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA CONSTRUCTION D’UN PARCOURS DE QUALITÉ?

La construction d’un terrain de bonne facture nécessite à la fois un site qui draine suffi-samment pour assurer un entretien régulier, et un routing plan qui permette un déroule-ment harmonieux du tracé. Mais pour construire un « excellent » parcours, il faut pou-voir créer une véritable variété. Si un trou se démarque en particulier, il y a forcément un défaut dans la conception; le parcours doit être considéré dans sa globalité.

2) DE CONSTANTES MODIFICATIONS SONT ELLES NÉCESSAIRES SUR UN BON PAR-COURS ?

Il me semble que si l’ossature est correcte, un parcours devrait être très peu altéré au fil du temps. D’une manière générale, l’industrie du golf se focalise trop sur les joueurs pro-fessionnels et donc sur la longueur, alors qu’ils ne représentent qu’une minorité et qu’ils ne sont pas les principaux clients des golfs.

3) QUAND VOUS VISITEZ UN NOUVEAU SITE, EST-CE QUE VOUS AVEZ UNE VISION INSTANTANÉE DE CE QUI PEUT ÊTRE RÉALISÉ?

Je n’ai jamais une vision immédiate de ce que je peux faire, à part peut-être un trou ou deux. Le dessin de parcours est un processus lent et il faut passer beaucoup de temps sur le terrain pour optimiser son tracé. Mes meilleurs trous ont été conçus à la dernière minute!

4) ADAPTEZ-VOUS TOUJOURS LES MÊMES GRANDS PRINCIPES D’ARCHITECTURE À VOS PARCOURS?

J’essaye toujours de construire un parcours qui ait son caractère propre et qui soit vrai-ment spécial. Bien sûr, il y a beaucoup de choses que nous essayons d’éviter pour l’agrément du golfeur ; trop de coups en aveugle, des transitions trop longues entre les

UNE VISION DE L’ARCHITECTUREInterview deTom DOAK Renaissance Golf Design

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trous, trop d’endroits où l’on peut perdre sa balle… Cependant j’intègre parfois certains de ces éléments si cela peut permettre de constituer un ensemble homogène. Entre le 11 et le 12 à Pacific Dunes notamment, la transition est assez longue (mais les vues magnifi-ques) ce qui permet au trou numéro 4 d’exister.

5) PEUT-ON DIRE AUJOURD’HUI QUE DEUX GRANDES TENDANCES S’OPPOSENT: L’UNE MINIMALISTE, RESPECTUEUSE DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ET L’AUTRE MAXIMALISTE QUI MET EN EXERGUE LA DISTANCE ET LES MOUVE-MENTS DE TERRE? OU BIEN VOYEZ-VOUS UNE AUTRE ÉVOLUTION DANS LES PROCHAINES ANNÉES?

Je pense que cette différence est surtout présente aux Etats-Unis mais beaucoup moins dans le reste du monde. En Europe, peu de promoteurs sont enclins à bouger beaucoup de terre, si tel est le cas, ils font alors appel à des architectes américains. En Asie par contre, les parcours sont généralement façonnés du début jusqu’à la fin parce que les sites de qualité ne sont pas recherchés en premier.

Si une petite révolution doit avoir lieu, elle aura pour objectif de réduire les coûts de construction et de redonner du plaisir aux joueurs de tous niveaux. Je suis d’ailleurs étonné qu’une grande majorité de promoteurs suivent encore à la lettre les classements qui favorisent la longueur et non pas l’attrait stratégique des parcours. En tout cas, je ne suis pas surpris que mes deux meilleurs réalisations et sans doute les plus appréciées sont celles que j’ai construites pour des promoteurs qui n’étaient pas des golfeurs: Barnbou-gle Dunes en Tasmanie et Ballyneal au Colorado.

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LE DERNIER GRAND ESSOR DU GOLF Des trois époques phare de la construction de parcours de golf – la naissance des Links, puis l'Âge d'Or du début du 20e siècle étant les deux premières – celle qui eut lieu dans les dernières années du même siècle et les premières du 21e fut sans conteste la plus prolifique. Mais en ce qui concerne la qualité, il est toujours impossible de trancher.

Plusieurs facteurs expliquent ce nouvel essor du golf. Arnold Palmer et la télévision en couleurs servirent probablement de déclencheurs à cet élan aux États-Unis, à l'époque où l'Occident se remettait doucement des séquelles des deux guerres mondiales et de la Grande Dépression. Cette guérison fut marquée par l'accroissement du temps et de l'argent consacrés aux loisirs individuels, parmi lesquels le golf prit une place importante. Rapidement, les économies d'échelle rendirent le jeu accessible à un public plus large, et son attractivité fut renforcée : le golf était chic, et on enviait l'élégance de ceux qui y jouaient.

De l'autre côté du globe, la victoire du Japon dans la Canada Cup en 1957 suscita une passion sans précédent pour le jeu dans un pays qui renouait tout juste avec la prospérité économique après les ravages causés par la guerre : à cette époque, aucune nation ne s'est enrichie plus vite que le Japon, dont le monde entier s'arrachait les produits. Là encore, le caractère exclusif et prestigieux du golf le plaça en tête des activités les plus prisées. L'Europe enfin mit un peu plus de temps à guérir de la Seconde Guerre mondiale, mais là aussi, quand vinrent les années 1980, la demande en parcours finit par excéder l'offre.

De tous les architectes d'avant-guerre, le seul qui continua à exercer fut Robert Trent Jones. Il comprit très vite que les grandes entreprises – notamment celles spécialisées dans l'immobilier – pouvaient devenir les nouveaux promoteurs d'une industrie qui n'avait jusqu'alors existé que grâce à une poignée d'individus aisés. Il devint maître dans l'art de leur donner ce qu'ils souhai-taient dans les meilleurs délais. Quand RTJ livrait un parcours et ses installations attenantes, c'était un produit fini, prêt à l'utilisation. Le golf devint une vitrine pour les complexes résiden-tiels et touristiques.

Bénéficiant d'équipements modernes, RTJ, accompagné ensuite par ses fils RTJ II et Rees, fonda un cabinet d'architecture de dimension internationale : basé aux États-Unis, sa portée était pla-nétaire, et pendant quelques temps il fut l'unique acteur du marché. Les Jones devinrent maîtres dans l'art d'implanter des parcours pratiquement n'importe où. Dans l'ancien temps, c'est aux dix-huit trous qu'on réservait le meilleur terrain et les plus belles vues ; mais à présent tout cela était dévolu aux résidences, et les Jones devaient donc faire de leur mieux avec les hectares restants. Le parcours lui-même se devait d'être spectaculaire et attractif.

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Au fil des années, les Jones devinrent les Le Nôtre du business de la construction de golfs, archi-tectes paysagistes tout autant que créateurs de trous remarquables.

Alors que par le passé on sculptait les parcours sur les sites où ils se trouvaient, le « Vieux Trent » montra au monde comment les manufacturer. Souvent, le terrain dont il disposait nécessitait des améliorations : il fallait créer du mouvement, donner du caractère et du charme au tracé. Pour rendre possibles les dizaines de milliers de parties nécessaires à la rentabilité du business plan, il dessina ses parcours d'après une formule unique : de longues et étroites aires de départ, de vastes bunkers placés de part et d'autre des fairways (généralement sans lèvres afin qu'on puisse y jouer n'importe quel club), et d'immenses greens animés offrant de multiples positions de drapeaux.

RTJ prétendait être le premier à avoir placé sciemment sur ses parcours des étangs et des lacs dans le but intentionnel de punir les coups égarés. Il était contemporain de l'invention par Gene Sarazen du sandwedge, le club qui atténua une grande partie de la peur qu'inspiraient alors les bunkers : en plaçant des obstacles d'eau près des fairways et des greens, il raviva une partie de cette peur. Par ailleurs, les longs et étroits départs permettaient de varier considérablement les parcours et de proposer un réel défi aussi bien aux professionnels qu'aux amateurs de tous niveaux.

Ainsi, après la guerre, le golf devint un outil commercial pour la promotion d'aménagements immobiliers. Les parcours n'étaient pas forcément remarquables, peu de trous réellement mémorables, mais ils étaient beaux à voir et prêts à être joués, souvent avant même que les rési-dences attenantes soient achevées. Ils devinrent la pièce centrale des resorts de vacances et autres luxueuses communautés résidentielles qui naissaient alors pour attirer la population sans cesse croissante disposant de temps et d'argent pour ses loisirs.

Le golf devint un marché énorme aux caractéristiques bien particulières . De nouveaux acteurs firent leur apparition, d'anciens champions devenus architectes : Jack Nicklaus, Arnold Palmer, et dans une moindre mesure Gary Player. Des trois, Nicklaus devint le plus important, apposant aujourd'hui encore sa signature sur des parcours aux quatre coins du monde. Palmer et son associé Ed Seay créèrent des golfs sur tous les continents, mais les nombreuses autres activités commerciales du King expliquent pourquoi son empreinte est moins marquée que celle de l'Ours Blond. Quant à Player, sa nationalité sud-africaine ne le favorisa guère sur le marché américain, et il dut se tourner vers le reste du monde, qui mit un peu plus de temps à se joindre à la fête.

L'entreprise Nicklaus, renforcée plus tard par ses fils, devint florissante, la réputation du joueur comme meilleur golfeur de tous les temps constituant le cachet suprême pour tout nouveau par-cours en quête de glamour et de célébrité. Au départ Nicklaus travaillait seul et sa réputation était excellente ; mais au fil du temps il devint tellement sollicité – tout en continuant à jouer à haut niveau – que ses fils vinrent lui prêter main-forte en devenant eux-mêmes architectes, répondant aux demandes des clients sous la bannière Jack Nicklaus Signature.

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Un parcours signé Nicklaus ressemblait fortement à l'homme et à son jeu : chaque coup devait être joué en prêtant un maximum d'attention aux détails, au risque de s'exposer à de sérieux problèmes. À ses débuts, ses parcours semblaient même taillés pour son propre jeu, avec de peti-tes cibles qu'on atteignait de préférence avec de longs fers ou des bois. Le temps passant, sa phi-losophie de l'architecture devint moins restrictive. Mais de façon quasi universelle, Nicklaus a laissé derrière lui des tracés longs et difficiles : pas question de dessiner un gentil dix-huit trous susceptible d'être un jour humilié par un futur champion ! Cela dit, il y a toujours de nombreu-ses aires de départ afin d'accommoder tous les golfeurs, les dangers étant davantage latéraux que frontaux.

Là où Nicklaus passa, Greg Norman – et dans une moindre mesure Nick Faldo, Seve Balleste-ros et Bernhard Langer – suivit. En termes de volume et d'impact, seul Norman (ainsi que Ben Crenshaw par la suite) s'approcha de Nicklaus. Étant Australien, le Requin Blanc fut avant tout actif dans l'hémisphère sud. Il arriva à point nommé au plus fort de l'essor golfique de la fin du 20e siècle en Asie, avec déjà à son crédit une estimable série de parcours réalisés dans son pays natal. Norman ayant appris à jouer sur les plus beaux joyaux australiens de l'Âge d'Or – dont ceux de la Sandbelt de Melbourne sont les meilleurs – on retrouve dans ses propres œuvres les vastes plages de sables typiques de MacKenzie, les courts par 4 aussi tentants que dangereux, et de manière générale des trous aussi bien dessinés que visuellement esthétiques.

Aussi vit-on émerger deux catégories distinctes de créateurs de parcours de golf : les authenti-ques architectes spécifiquement formés à ce métier, et les grands champions reconvertis à la fin de leur carrière. Une rivalité naquit entre les deux, Robert Trent Jones II déclarant même un jour – de façon plutôt dédaigneuse – qu'on était soit un architecte sérieux, soit un champion de renom vendant un programme immobilier. Même si les grands joueurs se firent une place dans le business avant tout grâce à leur nom, il est incontestable que plusieurs d'entre eux, notam-ment Nicklaus, Norman et évidemment Crenshaw, passèrent maîtres dans cet art.

Du côté des authentiques architectes, une poignée d'individus rejoignirent les Jones. Quelques-uns émergèrent même de ce cabinet, en particulier Kyle Phillips, fameux pour Kingsbarns et Dundonald, et Cabell Robinson très actif en Europe du Sud, les deux parvenant à se forger une réputation d'architectes à part entière. Aux États-Unis cependant, les meilleurs furent Pete Dye et Tom Fazio.

Dye ne laissera pas derrière lui une œuvre colossale, mais ce qui pourrait lui faire défaut en termes de quantité est largement compensé par la qualité et l'originalité. S'étant mis à l'architec-ture relativement tard, il avait pour habitude d'aller vivre sur les sites qu'on lui proposait, jusqu'à ce qu'en émerge – la plupart du temps – un parcours remarquable. Généralement accompagné de son épouse Alice, une ancienne joueuse amateur émérite qui lui apportait l'in-dispensable perspective du haut niveau, il transformait les sites les plus improbables en golfs mémorables.

Crooked Stick (1964) dans l'Indiana fut son premier tracé notable, et lui permit de décrocher

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par la suite de nombreux contrats. Ce fut aussi le premier de ses parcours à accueillir un Majeur, le PGA Championship en 1991. Plus que quiconque, Dye savait répondre aux attentes lorsqu'on lui demandait un parcours vraiment difficile, le plus célèbre de tous étant Sawgrass en Floride : à la demande de Deane Beman, alors directeur du PGA Tour, il fit de ce marécage infesté d'alligators un tracé d'exception. Sawgrass accueille désormais le prestigieux Players Championship, considéré par de nombreux Américains comme le cinquième Majeur.

PGA West en Arizona (1986) et l'Ocean Course de Kiawah Island (1991) lui valurent définitive-ment la réputation qui conduisit certains à le surnommer Pete « Dye-abolical ». Les années 1980 et 1990 furent une période extraordinaire en termes de créativité. Whistling Straits, com-mandité par Herb Kohler au fin fond du rude Wisconsin, fut sans doute la dernière œuvre de cette époque. Là, on lui demanda de créer un links sur une paire d'anciennes pistes d'aviation de l'U.S. Air Force, au sommet d'une falaise surplombant le Lac Michigan. La légende dit qu'il fit venir trois cents vieux wagons, les disposa sur le tarmac, les recouvrit de sable, et sculpta le long du rivage un stupéfiant « faux links », où l'on trouve certainement les meilleurs par 3 du monde.

Fazio, à l'image des Jones, vient d'une dynastie d'architectes, fondée par son oncle George. Mais c'est bien Tom qui restera comme le plus célèbre, et laissera en héritage une collection de parcours magnifiquement ouvragés, tous très amusants à jouer. Aucun, cependant, n'a les qua-lités à couper le souffle qui caractérisent les tracés nés de l'imagination de Pete Dye. Pendant trente ans, Fazio sillonna les États-Unis, et de nombreux resorts haut de gamme et communau-tés résidentielles s'enorgueillissent de posséder en leur sein un parcours signé Fazio. Au cours de cette période, il fut le consultant architectural d'Augusta et de Pine Valley. Dans ce dernier club, il laissa un remarquable pitch & putt de onze trous, qui est la réplique exacte des par 3 et la reproduction de la plupart des seconds coups du grand parcours.

Aucune rétrospective de la fin du 20e siècle ne serait complète sans la mention de Ben Crenshaw et Bill Coore. Tout aussi sélectifs que Dye dans le choix de leurs projets, ils ont créé en duo une collection réduite, mais extrêmement cotée, de parcours fortement inspirés des anciens tracés britanniques. Certains sont devenus des incontournables pour les golf-trotters éclairés, à com-mencer par Sand Hills, un site perdu au beau milieu de la Grande prairie dans le Nebraska, où ils ont créé dix-huit départs, fairways et greens épurés parmi d’immenses dunes.

On ne saurait oublier de citer également Tom Doak, un architecte qui se fit d'abord connaître par un guide critique auto-publié, drôle et parfois acerbe, des meilleurs parcours du monde. Un des thèmes centraux était l'écart entre la majesté de nombreux parcours anciens et les horreurs fréquemment perpétrées à l'époque contemporaine. Cela lui valut autant d'ennemis que d'amis, mais nul ne put rester neutre. Depuis qu'il met ses idées en pratique, Doak est resté fidèle à ses opinions : la plupart des concepts anciens sont les meilleurs. Aux États-Unis, il a su tirer le meilleur parti du remarquable site de Bandon Dunes, sur la côte de l'Oregon ; et à l'étranger sa stupéfiante réalisation de Cape Kidnappers en Nouvelle-Zélande en fait probablement le meilleur parcours du pays. Non loin de là, il a travaillé en duo avec l'Australien Mike Clayton

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dans les étendues sauvages du nord de la Tasmanie, à Barnbougle Dunes, et depuis qu'un tracé réalisé par Coore et Crenshaw a vu le jour juste à côté, un voyage dans cette partie du monde s'impose.

Deux nouvelles destinations golfiques de qualité ont émergé, trois si l'on compte les deux Mis-sion Hills séparément. Mais le premier choix est certainement Bandon Dunes, une portion de la côte de l'Oregon plutôt difficile d'accès, à plusieurs heures de route de l'aéroport le plus proche. Un seul parcours aurait suscité un enthousiasme temporaire, mais sous la supervision attentive du promoteur visionnaire Mike Keyser, les venues successives des meilleurs architectes sur ce merveilleux littoral ont donné naissance à une série de parcours extraordinaires, qui rendent le voyage à Bandon Dunes non seulement envisageable, mais incontournable.

L'histoire de Mission Hills est plus remarquable pour les prouesses d'ingénierie que d'architec-ture. Cela dit, les noms auxquels le Dr Chu a fait appel pour créer ses douze premiers tracés, situés à une grosse heure à l'ouest de Hong Kong, sont parmi ce qui se fait de mieux en la ma-tière. Lorsqu'on lui demanda si tant de parcours ne seraient pas de trop par rapport à la demande locale, il répliqua que 180 millions de personnes vivaient à deux heures de route et moins ! Nicklaus, Norman, Faldo, José Maria Olazábal et Annika Sörenstam firent partie des grandes signatures sollicitées, même si l'essentiel du travail de terrain fut réalisé par le cabinet Schmidt-Curley basé à Scottsdale en Arizona. Dix ans plus tard le Dr Chu lança un projet simi-laire sur l'île d'Hainan, à 360 kilomètres au large dans la mer de Chine méridionale. Dix par-cours furent créés simultanément, toujours par Schmidt-Curley, dont certains sur les coulées de lave d'un volcan éteint.

Une autre caractéristique de ce troisième, et peut-être dernier grand essor du golf, fut la rénova-tion, restauration ou réaménagement de certains grands parcours anciens. Cette pratique s'est réellement développée à l'époque de Robert Trent Jones, dans les années 1950 et 1960. Cepen-dant, on retouchait légèrement des parcours, notamment aux États-Unis, depuis pratiquement le moment de leur inauguration : il suffit de s'intéresser à l'évolution d'Augusta National pour comprendre que le tracé a fait l'objet d'améliorations constantes depuis sa création.

Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, les progrès technologiques du matériel, en particulier de la balle qui volait toujours plus loin, ont rendu de nombreux parcours obsolètes. Jones, toujours lui, apporta les ajustements nécessaires, non seulement en rallongeant les trous et en repositionnant les bunkers, mais également en laissant son empreinte caractéristique sur bon nombre d'entre eux : on voyait toujours que « Jones était passé par là ». Souvent, l'enchaî-nement du parcours était modifié, certains trous réalignés et parfois même entièrement recons-truits ; le style des bunkers était altéré, et des lacs ou plans d'eau ajoutés à l'occasion.

À l'époque, cela convenait très bien, et n'était après tout que la conséquence logique d'un pro-cessus entamé des années auparavant. Un bon exemple est celui d'Oak Hill à Rochester, dans l'état de New York. Créé par Donald Ross en 1923, le parcours fut désigné pour accueillir l'US Open en 1956, et RTJ fut sollicité pour adapter sa difficulté aux exigences de l'USGA. Il le fit

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très bien, mais non sans altérer profondément le tracé originel de Ross. D'autres Majeurs y furent organisés et d'autres modifications effectuées, aussi le parcours est-il aujourd'hui très différent de celui que Ross avait créé. C'est toujours un beau et grand test de golf pour les meilleurs joueurs, mais ce n'est plus vraiment un Donald Ross.

Ces changements pour compenser le poids des âges continuèrent ainsi, jusqu'à ce que les anciens parcours soient considérés comme « vénérables ». Les golfeurs se firent plus itinérants, commencèrent à parcourir le monde en quête de nouvelles expériences du jeu, et cherchèrent toujours davantage à jouer ces golfs qu'on qualifie aujourd'hui de légendaires. Donald Ross aux États-Unis ou Harry Colt en Grande-Bretagne, pour ne citer qu'eux, devinrent célèbres et leur œuvre vénérée. On commença à mesurer le génie de leurs travaux – souvent réalisés avec des ressources et des équipements rudimentaires – à l'aune des parcours modernes, qui en com-paraison semblèrent de plus en plus monotones et répétitifs.

Les mentalités changèrent. Au lieu d'adapter sans scrupules ces anciens parcours aux exigences du jeu moderne, la réintroduction de caractéristiques anciennes, la redécouverte de croquis originaux et la restauration du style d'antan de ces antiques joyaux devint un art à part entière. Certes, ils étaient désormais plus longs et les bunkers étaient parfois placés à des endroits diffé-rents, mais l'allure était telle que souhaitée à l'origine, le style des bunkers et la forme des greens authentiques.

Quelques restaurations exemplaires furent réalisées. East Lake à Atlanta est le lieu où Bobby Jones grandit et tapa ses premiers coups. L'endroit avait radicalement changé après la guerre, les populations aisées ayant migré plus au nord où elles avaient fondé l'Atlanta Athletic Club. Le parcours s'était détérioré et le club-house avait été ravagé par non pas un incendie, mais deux. Le district d'East Lake était alors surnommé Little Vietnam. Tout changea dans les années 1990. La prise de conscience de la riche histoire du club et du parcours – après tout, c'était une œuvre de Donald Ross – mena à sa restauration complète. La zone renoua avec son attractivité sociale et démographique de jadis.

À peu près à la même époque, un chef-d'œuvre oublié d'Albert W. Tillinghast situé dans les fau-bourgs est de New York fut également ressuscité : Bethpage Black. Niché au cœur d'un immense parc public, le parcours était tombé à l'abandon en raison d'un entretien négligent et du manque de fonds. Toujours en quête de sites susceptibles d'accueillir son open national, l'USGA n'ignorait rien de son existence, et le ramena à la vie alors qu'il était sur le point de disparaître. Il en ressortit un dix-huit trous aussi splendide qu'intimidant, où furent organisés deux US Opens disputés hélas par une météo peu clémente.

Évidemment, étant donnée la quantité de nouveaux parcours créés ces quarante dernières années, seule une poignée de chefs-d'œuvre se distingue au milieu d'une masse de tracés sans intérêt. Lesquels pourront prétendre égaler les géants de l'Âge d'Or que sont Augusta National, Pinehurst No 2, Seminole, Cypress Point, Pebble Beach et Pine Valley ? En dehors des États-Unis, les links des îles Britanniques, les magnifiques parcours inland du sud-ouest de Londres –

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Sunningdale, Wentworth et Swinley – ou encore la constellation de joyaux de la Sandbelt de Melbourne en Australie seront-ils un jour égalés ? Même si la frénésie de construction des der-nières décennies s'est calmée, il est peut-être encore trop tôt pour le dire. Mais il sera intéressant d'observer comment les parcours du monde entier, anciens comme nouveaux, évoluent au cours des prochaines décades.

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S’IL VOUS PLAIT, ACCÉLÉREZ MONSIEUR IMMELMAN

Augusta, le parcours mythique du Masters, me fait rêver depuis ma plus tendre enfance. Ayant eu le bonheur de le jouer à plusieurs reprises, j’en connais les principaux pièges et notamment « l’Amen Corner » (trous n°11, 12 et 13), tombeau de tant d’illusions. Selon mon habitude, je me suis installé confortablement pendant quatre jours devant mon petit écran pour suivre la dernière édition de ce prestigieux tournoi. Le cadre était toujours aussi grandiose, le terrain pré-paré à merveille avec des greens irréprochables, l’élite du golf mondiale présente, Tiger Woods en tête et les commentaires de Peter Allis de la BBC savoureux et compétents à souhait. Si cette édition consacre un nouveau grand talent du golf, le sud africain Trevor Immelman, on ne peut malheureusement pas en ignorer le côté négatif : la dernière partie Immelman-Snedeker mit très exactement 5 heures pour boucler les 18 trous…en 2 balles ! Voir le jeune sud africain faire avant chaque coup 5 à 6 swings d’essai, puis se mettre derrière la balle, tenant son club à la hau-teur de son épaule, dans le prolongement de sa main droite afin de s’assurer qu’il allait viser juste une fois, puis recommencer une deuxième fois et parfois une troisième fois, était crispant, irritant et surtout un exemple déplorable pour nous tous. Nous sommes nombreux à espérer que les responsables de ce club unique, qui gèrent seuls l’épreuve, aient pris conscience de ce problème et réagissent en conséquence.

Le jeu lent est la plaie du golf actuel et ses effets pourraient devenir désastreux pour l’avenir de notre sport. A une époque où le temps est précieux, beaucoup de joueurs, aux Etats-Unis notamment, avouent avoir « lâché » le golf en raison des longues heures qu’il faut lui consacrer. C’est une des causes là-bas, avec bien entendu la crise financière, du léger déclin du jeu en 2007. Les joueurs ne sont pas les seuls fautifs, les promoteurs et les architectes ont aussi une grande part de responsabilité. En Chine par exemple, il ne se construit pas actuellement de parcours de moins de 6800 mètres et ce pour une population qui découvre le golf. C’est proprement ridi-cule…

Trouver des solutions est un « must » sinon à brève échéance notre sport pourrait bien régresser. Voici quelques propositions qui me paraissent essentielles :-réduire la taille des greens : 5 emplacements de drapeau sont suffisants car une approche se joue plus vite qu’un putt.-garder le plus souvent possible l’option d’atteindre le green en roulant tout en conservant des obstacles de chaque côté plutôt que d’entourer le green d’obstacles d’eau qui obligent à drop-per.-raccourcir si possible les trajets entre greens et tees-couper suffisamment les roughs pour ne pas perdre systématiquement la balle-éviter de placer trop les obstacles sur la droite des trous car la majorité des golfeurs slice

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-offrir un choix de départs accessible à tous les niveaux de jeu-réapprendre à évaluer les distances avec l’œil et non plus lorsque l’on a 36 de handicap, la calculer comme un professionnel au mètre près à l’aide d’un GPS qui ne fonctionne pas tou-jours.

Enfin le point capital est le changement de balle. Jack Nicklaus et Arnold Palmer le préconi-saient déjà dans les années 60, nous reviendrions alors à des terrains de championnats de 6000 mètres, les investissement seraient moins lourds, le coût de l’entretien plus raisonnable et le jeu s’accélèrerait.Ces propositions vont dans le bon sens, elles peuvent certes améliorer la situation, mais le grand revirement doit venir des joueurs eux-mêmes. Ils sont les seuls à pouvoir imposer un certain retour en arrière salvateur sur le long terme. Alors Mister Immelman : « Hurry up please » !

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DE LA BONNE DÉFINITION DU LINKS

Ils sont nombreux, surtout Outre Atlantique, les golfs qui ont accolé le mot links à leur nom ; en vérité une petite partie seulement peut s’en prévaloir ! Devant un tel « sacrilège golfique », une association intitulée la « Golf Links Association » vient de se créer. Elle a un double but : définir avec précision la nature même d’un links et recenser leur nombre exact. Le travail n’est pas simple mais d’après une première estimation il y aurait environ 270 links sur plus de 32.000 golfs que compte la planète. Selon le Musée du golf britannique, un links est une bande étirée de terre près de la côte sur laquelle on pratique le noble et ancien jeu. Le terrain est vallonné sans arbres, souvent entouré de dunes et le sol sablonneux produit une herbe rose particulière-ment agréable à la frappe des fers et propice à la marche. La fermeté des fairways et des greens, alliée à un vent parfois violent permet à ce type de parcours de résister et même souvent de désarçonner nos plus grands champions actuels.

Aussi, rendons hommage une fois de plus à Tiger Woods qui comprit l’an dernier lors de l’Open britannique à Hoylake le challenge à venir. Son intelligence tactique fit merveille, il domina le terrain avec ses seuls fers ne sortant le driver que sur le 16ème trou. Il évita ainsi bunkers et roughs et joua rarement le drapeau acceptant d’avoir des longs putts pour le birdie. Sur un links, différentes options s’offrent à vous, il faut savoir être inventif. Henry Longhurst, le célè-bre chroniqueur de la BBC des années 60 disait à propos de l’Old Course de St Andrews : « Avant de jouer un petit pitch ou même un plein drive, vous devez réfléchir et déterminer précisé-ment ce que vous voulez faire ». En bref, un swing mécanique et bien huilé n’est pas le seul critère de réussite.

Certains architectes actuels férus de links comme Pete Dye, incorporent volontiers dans leur dessin des buttes, des mamelons et des petits bunkers de poche peu profonds sur des parcours de parc ou de plaine. Personnellement, je trouve ces tracés-là très sélectifs mais rarement en har-monie avec les paysages.

Construire un links de nos jours n’est pas une chose simple et va devenir de plus en plus rare. Les terrains favorables à la définition initiale d’un links sont difficiles à trouver et les autorisa-tions administratives pratiquement impossibles à obtenir. Les lois littorales pratiquées en Europe bloquent quant à elles les projets de construction de parcours.Donald Trump le magnat de l’immobilier aux Etats-Unis en est la première victime ; son golf sur la côte est de l’Ecosse est resté dans les cartons depuis plusieurs années.

Faut-il donc dire adieu à de nouveaux links et classer les anciens comme le suggère mon ami Bruce Critchley (commentateur vedette sur Skysports) au rayon des monuments historiques ?

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FAITES-LES JOUER

Ils sont responsables de l’entretien des parcours. Aux Etats-Unis, on les appelle des « superintendants » et en Europe des « greenkeepers ». Dans les grands clubs privés américains leur équipe peut compter jusqu’à 40 jardiniers et le budget de maintenance pour un 18 trous dépasser le million et demi d’euros. Ils doivent avoir une connaissance approfondie du gazon et de ses maladies, gérer l’eau, sujet primor-dial pour l’avenir, savoir manager les collaborateurs, établir les plannings en fonction des saisons, tenir un budget, acheter le matériel adéquat pour maintenir le terrain à un bon niveau, s’intéresser à l’architecture golfique et à son évolution, à l’histoire du sport et à ses champions. Bref avoir l’esprit ouvert sur la planète golf.Aussi lorsque je découvre que certains d’entre eux ne tiennent jamais ou que très rarement un club, je me pose de sérieuses questions...leur compétence n’est pas complète et un golfeur averti découvrira vite que ce greenkeeping là n’est pas toujours en harmonie avec le jeu. Je m’explique : un golf n’est pas un jardin public aussi bien entretenu soit-il, il est toujours en mouvement. Il nécessite d’être passionné car il est très exigeant ; il faut vivre le parcours et le ressentir. Le « superintendant » en jouant régulièrement une ou deux fois par semaine va se rendre compte « de visu » de plein de choses. Citons quelques exem-ples classiques : les boules de départ ne sont pas changées ou mal orientées, la tonte des fairways est irrégulière et celle des greens pas toujours adaptée à la vitesse souhaitée, les roughs méritent d’être éclaircis, tel bunker manque de sable, l’élagage d’une branche d’arbre gênant la ligne de vol d’un drive est une priorité, les délimitations des obstacles d’eau ne sont plus très visibles et il en va de même des terrains en réparation, etc.Dès la fin de sa partie, il convoquera les différentes personnes concernées et leur donnera les instruc-tions nécessaires. Ainsi tout est pensé principalement en fonction du golfeur, ce qui peut paraître super-flu devient alors indispensable. Il s’agit souvent de détails mais ils font la réputation d’un parcours et le bonheur d’y jouer. Malheureusement beaucoup trop de dirigeants négligent cet aspect là en engageant leur responsable du terrain. Aussi, je conseille vivement d’inclure dans tout contrat d’embauche, une clause obligatoire d’effectuer au minimum un parcours de 18 trous hebdomadaire. Messieurs les Prési-dents : « faites jouer vos greenkeepers » ! Vous verrez la différence et vos adhérents en seront les bénéfi-ciaires.

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DE L’IMPORTANCE DES BUNKERS Les progrès du matériel, de la balle et de la technique du swing permettent de taper toujours plus loin. Les parcours sont donc régulièrement allongés et certaines créations récentes approchent les 7.000 mètres et parfois les dépassent ; j’ai même appris qu’un par 6 de plus de 700 mètres existait en Austra-lie! Tout cela est coûteux et dangereux pour l’avenir de notre sport. Dans une récente newsletter intitulé « Messieurs le temps presse », j’avais écrit qu’il était primordial que le « Royal and Ancient » et l’USGA s’entendent avec les fabricants de clubs et de balles pour trouver une ou des solutions. Aujourd’hui, si d’après moi, l’objectif principal est de mettre au point une balle moins performante, il faudrait égale-ment privilégier la précision par rapport à la seule puissance. Dans cette perspective, les bunkers doivent devenir ou redevenir de véritables obstacles. Sur les links britanniques historiques ils le sont. A Muirfield, il est parfois nécessaire de jouer en arrière pour sortir d’un bunker de fairway tant la paroi frontale est verticale ; la descente dans l’obstacle s’effectuant par un petit escaler aux marches en herbe. A Saint Andrews, le bunker du 17 qui mord sur la gauche du green a été, est et sera toujours le tombeau de bien des illusions. Le japonais Nakajima en course pour l’Open 1984 en sait quelque chose, il y fit une demi douzaine de coups...En revanche ce que nous voyons, à de rares exceptions près, semaine après semaine à la télévision est bien différent ; les professionnels banalisent la sortie de bunker, à 20 mètres du drapeau si le lie est correct elle est parfois plus facile à exécuter qu’un long putt comme le prouvent les nombreuses balles qui terminent dans le trou. Jack Nicklaus, désireux de rendre ce coup plus difficile a décidé pour son tournoi de Muirfiel dans l’Ohio, que tous les bunkers seraient ratissés avec des dents traçant des petites rainures, ce qui annihile considérablement le « backspin » et rend la sortie plus délicate à contrôler. Pour l’instant cette idée originale n’a pas été suivie.Quant aux longues sorties de bunker, il est courant de voir les champions utiliser des clubs hybrides et atteindre le green à 200 mètres ; le sable étant réparti sur des surfaces plates et les rebords de l’obstacle sont souvent inexistants. Beaucoup trop d’architectes négligent le dessin de leurs bunkers, ne suivent pas leur modelage. Aussi, les sorties de proximité au putter deviennent légions. Il faut donner au bunker toute sa noblesse tant sur le plan esthétique que sur le plan stratégique. Robert Trent Jones Sr qui avait l’avantage d’avoir été un excellent paysagiste et un golfeurs scratch avant d’être le grand architecte que l’on connaît m’avait dit un jour : « si 50% de la réussite d’un golf dépend des greens, les bunkers en définissent le caractère. »

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PALM SPRINGS, UNE CHIMÈRE POUR L’EUROPE ? Imaginez que vous êtes dans le Sahara, une tempête de sable vous surprend, la mort vous guette mais heureusement une bonne fée veille et d’un coup de baguette magique vous endort... Elle vous réveillera 70 ans plus tard ! Le sable est devenu gazon et plus de 100 parcours de golf vous entourent ; c’est l’histoire de Palm Spring. Dans ce désert californien vivaient à l’origine quel-ques indiens et dans les années 30 un premier golf est construit. Quelques acteurs célèbres d’Hollywood et des personnalités de Los Angeles viennent y jouer en week-end, puis une maison est mise à la disposition du Président Eisenhower en bordure du 11ème trou de l’Eldorado Country Club. L’endroit devient à la mode d’autant plus que le climat y est fort agréable huit mois par an.

Un tournoi du circuit américain est créé, le « Palm Spring Desert Classic » qui deviendra le «Bob Hope Desert Classic » remporté à cinq reprises par Arnold Palmer. Les terrains se multi-plient, touristiques mais aussi ultra privés avec leurs lots d’hôtels et de résidences. Ce sont aujourd’hui 250.000 personnes qui vivent régulièrement entre Palm Springs et la localité voi-sine de Palm Desert. Les promoteurs ont fait appel aux meilleurs signatures : Pete Dye, Jack Niclaus, Tom Fazio, Tom Weiskopf et même la nouvelle star de l’architecture Tom Doak, auteur d’un des golfs les plus récents et les plus spectaculaires, Stone Eagle, que j'ai eu le bon-heur de découvrir à Noël en compagnie de « Monsieur 59 », Al Geiberger*. Je n’avais pas joué avec lui depuis 52 ans... C’était en 1954 à l’occasion d’un match France/Etats-Unis Juniors, disputé au golf de Saint-Cloud. La journée fut émouvante, un peu nostalgique mais ô combien gratifiante, le golf est aussi intemporel...La volonté d’entreprendre, les compétences des aménageurs et l’extrême richesse du pays, dou-blées de nappes d’eau souterraines considérables en provenance du Colorado sont à la base du

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succès de Palm Springs. Des dizaines de milliers d’emplois ont été créés et les retombées écono-miques rejaillissent sur l’état de Californie tout entier. Avec ses 7 millions de golfeurs, l’Europe pourrait elle aussi, avoir son Palm Springs. Certains vous diront qu’elle l’a déjà avec la Costa del Sol en Espagne et l’Algarve au Portugal, mais les deux réunis représentent à peine 50% de ces parcours californiens qui par ailleurs ont l’avantage d’être très rapprochés alors que ceux de la Costa del Sol et d’Algarve s’étirent sur des dizaines de kilomètres.Une réserve foncière de 10.000 hectares est nécessaire pour lancer un tel projet et je ne vois que deux régions ayant ce potentiel et le climat adéquat : le département des Landes en France, entre Bordeaux et Bayonne, et le désert situé à l’est d’Almeria en Espagne à condition que les ressour-ces en eau pour ce dernier soient suffisantes.Aujourd’hui devant les contraintes administratives, écologiques et politiques, il s’agit probable-ment d’une chimère. Seule la détermination forte d’un Etat, avec l’appui de Bruxelles et une vision à long terme, serait capable d’appuyer un projet de cette envergure mené par des groupes privés internationaux. Mais n’est-il déjà pas trop tard...

*Premier joueur à scorer en dessous de 60. C’était le 10 juin 1977 durant le « Danny Thomas Memphis Classic

» sur un parcours de 7249 yards (6525 mètres environ).

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TIGER WOODS BIENTÔT ARCHITECTE ? Tiger Woods vient d’avoir 30 ans, son génie golfique est unique et cela fait déjà 15 ans qu’il nous émerveille ! En effet, c’est en 1991 que ce gamin de 15 ans remportait de façon magistrale son premier grand tournoi : le championnat juniors des Etats-Unis. Il allait faire exploser la pla-nète golf un peu comme Arnold Palmer le fit quatre décennies auparavant mais à ceci près que Tiger ratisse beaucoup plus large ; il fait le tour de toutes les couches sociales à travers le monde alors qu’Arnold s’était contenté des Wasp*.

sité discrète mais conséquente a contribué à mettre sur pied « First Tee ». Il a épousé une ravis-sante suédoise et même si son jardin secret est de plus en plus restreint, il se comporte remar-quablement face aux médias.Nous connaissons ses ambitions : battre tous les records et notamment celui de Nicklaus, 18 victoires en grand chelem. Il ne s’agit pas d’une chimère et les bookmakers londoniens envisa-gent déjà sérieusement la chose.Entre temps une question même si elle est un peu prématurée me vient souvent à l’esprit : fera-t-il un jour à l’instar des Palmer, Nicklaus, Norman, Faldo et consorts de l’architecture de golf et si oui quel genre d’architecture ? La réponse n’est pas simple et nous ne pouvons faire que des suppositions. Amusons-nous donc un instant...Tiger est avant tout un perfectionniste et ajouter quelques millions de dollars à sa conséquente

Certains disent et je ne suis pas loin de penser comme eux qu’il s’agit du phéno-mène le plus prodigieux du sport. Les raisons parlent d’elles-mêmes : il a la puis-sance musculaire des noirs, la finesse des thaïs et la volonté américaine de réussir. Il représente avec classe et professionnalisme ses grands sponsors : Nike, American Express, Accen-ture... Sa fondation est un grand succès et sa généro-

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fortune n’est probablement pas son but. Je pense personnellement qu’après avoir défini les grands principes de sa philosophie architecturale, il ne se lancera dans cette aventure qu’entourée d’une équipe performante (ingénieurs, modeleurs de greens, spécialistes d’irrigation...). Il sélectionnera ses projets avec l’espoir secret que dans 25 à 30 ans, un de ses parcours accueille l’US Open. Son amour pour les links irlandais devrait l’inciter à choisir des sites naturels. Peut-être sera-t-il un jour tenté de réaliser un projet pharaonique comme Tom Doak vient de le faire à Palm Desert en Californie ou encore comme celui qu’il entreprend avec Nicklaus à dix minutes de bateau de Wall Street. S’il choisit cette voie, je le verrai bien répondre aux sirènes d’un émir du Moyen-Orient. Pourquoi pas un « Tiger Woods Golf and Country Club » à Dubaï par exemple ! Mais dans la lignée de sa fondation, il essaiera également, tout en restant dans la tradition et l’intégrité de ce jeu qu’il respecte tant, d’apporter des idées et des solutions nouvelles pour la construction de parcours plus simples et donc susceptibles d’attirer une population à revenus plus modestes. Si il réussissait une telle gageure le golf trouverait un deuxième souffle dont il aura à mon avis bien besoin dans une voire deux décennies.

*White anglo-saxon protestants*Association qui construit dans toute l’Amérique des parcours réservés aux plus jeunes

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PARCOURS BRITANNIQUE; CHAMPION AMÉRICAIN

doyants, des massifs de rhododendrons et des ombrages des pins d’Augusta : un immense paillasson truffé de 95 « pot » bunkers ! Bref, pour un golfeur néophyte un terrain calami-teux…

Et bien ce terrain calamiteux a été loué par tous les compétiteurs et l’Open 2006 est entré dans l’histoire malgré l’absence des ingrédients habituels d’un links britannique que sont le vent et la pluie. Le dessin de Jack Morris de 1869 allongé et modernisé a tenu le coup face à la technolo-gie actuelle du matériel. La mise en jeu sur des surfaces ultra rapides, enserrées de bunkers à parois verticales, véritables tombeaux parfois sans assises pour les pieds, était un problème pour tous, même si les roughs en raison de la sécheresse avaient un caractère plus humains que ceux de Muirfield ou encore de Birkdale.

Deux stratégies s’opposaient : driver le plus loin possible en espérant garder la balle sur le fairway et avoir si tout se passait bien des fers moyens ou courts comme deuxième coup ou jouer conservateur en tapant des tee shots principalement au fer 2.Tiger Woods ayant compris à l’entraînement qu’il ne pouvait pas contrôler des drives de 350 mètres sur de tels fairways, par endroit larges seulement de 25 à 30 mètres, opta vite pour la

Après 39 ans d’absence, l’Open britannique a fait un retour en fanfare au Royal Liverpool Golf Club, plus connu sous le nom d’Hoylake, links si cher à Arnaud Massy qui y triompha en 1907. Ayant eu le grand bonheur de jouer le parcours quelques semaines avant le tour-noi, j’ai pu ainsi mieux comprendre les pièges et localiser avec préci-sion les images lunaires de la BBC ; on était loin des fairways ver-

Royal Liverpool Golf Club

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deuxième solution. Il ne dérogea pas à son plan de jeu initial et ne sortit qu’une seule fois le driver du sac. Son contrôle de balle fut admirable et sans égal ; pas un double bogey en 72 trous et le plus grand nombre de fairways et de greens prix en « régulation ». Els, Garcia, Mickelson, Goosen et même Di Marco éblouissants par moments ne tinrent jamais la même cadence. Tiger, maître absolu de ses fers fut le seul à dominer le parcours et pourtant il devait jouer souvent ses deuxièmes coups 30 voir 50 mètres derrière ses différents adversaires. Le dernier jour les empla-cements des drapeaux étaient de mémoire de l’Open les plus diaboliques de son histroire et malgré les longues cannes qu’il eut à taper, il se mit régulièrement plus près des trous que les autres. Un « shot making » à la Hogan affirma l’incomparable commentateur Peter Allis. Di Marco grâce à un putting exceptionnel et à une volonté farouche s’approcha à quelques trous de la fin du Maître ; certains pensèrent alors que la bataille allait être réelle. Il n’en fut rien, Di Marco continua certes à bien jouer mais Tiger en extra terrestre qu’il est relégua son principal concurrent loin derrière ; trois birdies d’anthologie successifs lui permirent d’aborder les deux dernier trous totalement serein. Tiger avait gagné mais Hoylake s’était remarquablement défendu prouvant ainsi qu’il fallait certes de la puissance mais également beaucoup de subtilité pour le dompter. L’intelligence de l’américain en symbiose totale avec le parcours restera à jamais gravée dans l’histoire de ce merveilleux tournoi.

A méditer : avec six victoires dans les sept dernières éditions, les américains se taillent désormais la part du lion dans l’Open Britannique et mettent à mal l’idée reçue selon laquelle les joueurs d’Outre Manche ont un avantage indéniable sur les links.

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RolexLES 1000 MEILLEURSGOLFS DU MONDE“Il n'existe pas de guide plus complet des meilleurs parcours de golf dans le monde. Ne préparez pas votre prochain séjour de golf sans y jeter un coup d'œil .”George Peper, Links Magazine.

“Voilà le meilleur guide de golf qui soit. Tant que vous l'aurez en poche, vous trouverez toujours le chemin du fairway.”John Hopkins, The Times, London.

“Chaque parcours que nous faisons nous laisse un souvenir particulier. C'est pour cela que ceux qui aiment le golf se doi-vent absolument de lire le guide Rolex .”Jim Nantz, CBS Sports.

“Trois éléments sont requis pour qu'un voyage golfique soit réussi : le goût de l'aventure, un sac de golf solide, et cet ouvrage complet dont la lecture vous laissera rêveur, et parfois même incrédule .”Alex Jenkins, Hong Kong Golfer.

"Ce splendide ouvrage est en parfaite harmonie avec l'esprit du jeu. Ne laissez pas votre hook prononcé ou votre slice chronique le gâcher." Dan Jenkins, Golf Digest.

"Si vous êtes un fervent golfeur, cet ouvrage vous est destiné. Ayez le toujours à vos côtés, il est inestimable."John Hopkins, The Times, London.