rôle des microorganismes symbiotiques (cas de rhizobia) dans l
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Rôledesmicroorganismessymbiotiques(casderhizobia)dansl’améliorationdelaproductionagricoledePhaseolusvulgarissousstresssalin.
THESIS·JUNE2012
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1AUTHOR:
MustaphaFaghire
UniversityIbnZohr-Agadir
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Retrievedon:22September2015
THÈSE
Présentée à la Faculté des Sciences et Techniques de Marrakech
Pour obtenir le grade de :
Docteur
UFR : Biotechnologie et Bio-ingénierie de la Production Végétale
Spécialité : Agro-physiologie et Microbiologie des symbioses
Rôle des microorganismes symbiotiques (cas de rhizobia) dans
l’amélioration de la production agricole de Phaseolus vulgaris sous
stress salin.
Par :
FAGHIRE Mustapha (DESA : Bioprocédés Microbiologiques)
Soutenue le 30 Juin 2012 devant la commission d’examen :
Ahmed QADDOURY PES Faculté des Sciences et Technique Marrakech Président
Mustapha BARAKATE PES Faculté des Sciences Semlalia - Marrakech Rapporteur
Yahia RHARRABTI PH Faculté Polydisciplinaire - Taza Rapporteur
Khalid OUFDOU PES Faculté des Sciences Semlalia - Marrakech Co-directeur
Cherki GHOULAM PES Faculté des Sciences et Technique Marrakech Directeur
N° d’ordre : 05/2012
FICHE PRÉSENTATIVE DE LA THÈSE
- Nom et Prénom de l’auteur: Faghire Mustapha.
- Intitulé du travail: Rôle des microorganismes symbiotiques (cas de rhizobia) dans
l’amélioration de la production agricole de Phaseolus vulgaris sous stress salin.
- Encadrant:
Nom, Prénom et Grade: GHOULAM Cherki, Professeur ES- FST.
Laboratoire et institution: Biotechnologie Végétale et Agrophysiologie des symbioses
(BVAS), Département de Biologie, Faculté des Sciences et Techniques Guéliz,
Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc.
- Co-encadrant:
Nom, Prénom et Grade: OUFDOU Khalid, Professeur ES-FSSM.
Laboratoire et institution: Laboratoire de Biologie et de Biotechnologie des
Microorganismes (LBBM), Département de Biologie, Faculté des Sciences-Semlalia,
Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc.
- Lieux de réalisation des travaux (laboratoires, institutions,…)
Equipe de Biotechnologie Végétale et Agrophysiologie des Symbioses, Département de
Biologie, Faculté des Sciences et Techniques Guéliz, Université Cadi Ayyad, Marrakech.
Laboratoire de Biologie et de Biotechnologie des Microorganismes. Département de
Biologie, Faculté des Sciences, Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech.
Départment de physiologie des plantes, Faculté des Sciences de Granada, Espagne.
UMR Ecologie Fonctionnelle et Bio-géochimie du sol, INRA, Montpellier, France.
Institut des Ressources Naturelles et Agrobiologie, IRNASA-CSIC, Salamanca, Espagne
- Période de réalisation du travail de thèse : De 13 Décembre 2007 à 30 Juin 2012.
- Rapporteurs autres que l’encadrant (nom, prénom, grade, institution) :
Ahmed QADDOURY PES Faculté des Sciences et Technique Marrakech
Moncef BENCHEKROUN PES Faculté des Sciences et Technique - Settat
Mustapha BARAKATE PES Faculté des Sciences Semlalia - Marrakech
Yahia RHARRABTI PH Faculté Polydisciplinaire - Taza
- Cadres de coopération (ou de soutien) :
- Projet de recherche Maroco-Français, PRAD N° 06-08 coordonné par
Ghoulam C. et Drevon J.J.
- Projet conjoint de recherche Maroco-Espagnol, AECID n° A/5033/06
coordonné par Ghoulam C. et Herrera Cervera J.A.
- Projet conjoint de recherche Maroco-Espagnol, AECID n° A/017408/08
coordonné par Ghoulam C. et Tejera García N.
- Projet conjoint de recherche Maroco-Espagnol, AECID n° A/025374/09
coordonné par Oufdou K. et Peix A.
Ce travail a donné lieu aux résultats suivants (publications, communications,…) :
Publications :
- Faghire M, Mandri B, Oufdou K, Bargaz A, Ghoulam C, Ramírez-Bahena, MH, Velázquez E,
Peix A, 2012. Identification at species and biovar levels of strains nodulating Phaseolus vulgaris
in saline soils of the Marrakech region (Morocco) and analysis of otsA gene putatively involved
in osmotolérance. Systematic and Applied Microbiology, 35:156-164 (Cf Annexe2).
- Faghire M, Bargaz A, Farissi M, Palma F, Mandri B, Lluch C, Tejera García NA, Herrera-
Cervera JA, Oufdou K, Ghoulam C, 2011. Effect of salinity on nodulation, nitrogen fixation and
growth of common bean (Phaseolus vulgaris) inoculated with rhizobial strains isolated from the
Haouz region of Morocco. Symbiosis, 55:69-75 (Cf Annexe3).
Communications :
Mustapha Faghire, Adnane Bargaz, Btissam Mandri, Khalid Oufdou, Jean-Jacques Drevon,
Cherki Ghoulam. Genotypic variation in nodule enzymes activity for SNF among common bean
(Phaseolus vulgaris L.) genotypes grown under salinty constrainte. The first International
Congress ‘’Microbial Biotechnology for Development’’, Marrakech, Morocco. 02th-05th,
November.
Faghire M., Bargaz A, Mandri B, Oufdou K., Herrera-Cervera J.A., Lluch C, Ghoulam C.
Effect of the inoculation by the RhM15 strain on the growth of bean genotypes (Phaseolus
vulgaris) cultivates in marrakech of morroco. 13th AABNF Congress, December 15th-18th 2008
Hammamet, Tunisia.
Faghire Mustapha, Bargaz Adnane, Mandri Btissam, Oufdou Khalid, Ghoulam Cherki.
Évaluation du comportement de la symbiose haricot (Phaseolus vulgaris)- rhizobia sous stress
salin en conditions controlees. La deuxième édition du Congrès National sur l’Amélioration de la
Production Agricole (APA2). Settat, Morocco. April 03-04, 2008.
REMERCIEMENTS
Avant de présenter les résultats de ce travail, je voudrais remercier tous ceux qui, d’une
manière ou d’une autre, ont contribué à sa réalisation.
Je tiens tout d’abord à remercier le professeur GHOULAM Cherki, mon directeur de thèse,
pour sa disponibilité, son soutien et son encadrement efficace tout au long de ce travail. Je
tiens également à remercier le professeur OUFDOU Khalid, mon co-directeur de thèse, pour
son aide précieuse et pour m’avoir fait confiance dans tout ce que j’ai entrepris au cours de
ma thèse.
Je voudrais remercier les professeurs : C. Lluch, N. A. Tejera García et J. A. Herrera-Cervera
pour m’avoir accueilli au sein de leur laboratoire à la Faculté de Sciences de Granada,
Espagne. Merci aussi au Dr. J.J. Drevon pour son accueil au sein de son Laboratoire à l’UMR
1222, INRA Montpellier, France.
Un grand merci au Dr. Alvaro Peix pour m’avoir si chaleureusement accueilli au sein de son
laboratoire à l’IRNA-CSIC, Salamanca, Espagne. Je tiens à le remercier également pour le
temps et l’aide précieux qu’il m’a accordés avec beaucoup d'enthousiasme.
Un grand merci aussi à tous ceux qui ont directement participé à ce travail: Abdelaziz,
Abderrahmane, Adnane, Alice, Aziz, Btissam, Carmen, Catherine, Elatiqi, Faiza, Farid,
Francisco, Fayçal, Hanane, Helene, Helene-Marta, Miguel, Jihad, Khaoula, Khadijattou,
Laurie, Lkhaldi, Majida, Mohammed, Monica, Mouna, Rachid, Raja, Saadia, Said…
J'adresse mes remerciements aux professeurs : A. Qaddoury, Chef de l’équipe BVAS-FSTG,
L. Hassani, Directeur du LBBM-FSSM et C. El Modafar, Directeur de l’UFR Biotechnologie
et Bio-ingénierie de la Production Végétale, pour la sympathie qu'ils m'ont témoignée.
Je tiens à remercier, Monsieur le Président de l’Université Cadi Ayyad, Messieurs les Doyens
de la FSTG et de la FSSM ainsi que Messieurs les Chefs des Départements de Biologie de la
FSTG et de la FSSM.
Je tiens à remercier, CNRST Maroc, Egide France, AECID Espagne et les personnels du
Consulat d’Espagne à Agadir.
Je tiens également à remercier tous les professeurs de la commité scientifique de la FSTG, les
rapporteurs et les membres de jury de ma thèse pour le temps qu’ils m’ont accordé malgré
leur charge de travail.
A tous mes ami(e)s nombreu(se)x et mes collègues pour le respect et la bonne ambiance qui
ont toujours accompagnée nos discussions.
Je tiens également à remercier mes sœurs et mes frères qui ont toujours étaient avec moi. Je
remercie mon père, ma mère et ma grand-mère qui m’ont toujours soutenu et qui ont toujours
cru en moi, tout au long de mes études. Sans vous, je ne serais certainement pas là où j’en suis
aujourd’hui.
Pour finir, merci à toi, ma chère épouse Khadijattou, pour m’avoir soutenu toutes ces années.
Merci pour le fait d’être toujours avec moi, pour me pousser, me rassurer et pour m’aider à
reprendre la confiance en moi dans les moments les plus difficiles. Pour tout cela et bien plus
encore, merci.
RESUME
L’étude de l’effet du stress salin sur la symbiose P. vulgaris-rhizobia a été réalisée à travers
des essais sous serre et complétée par l’identification moleculaire des isolats, ces isolats ont
été isolés à partir des nodules des plantes de P. vulgaris cultivées dans le périmètre du Haouz.
Les essais menés sous serre ont porté sur différents génotypes de haricot et trois souches de
rhizobia, R. tropici CIAT899 comme souche de référence et deux souches de notre collection,
RhM11 et RhM14. Les cultures des plantes ont été établies en utilisant trois systèmes; en pots
contenant de la vermiculite stérilisée ou des sols naturels ou en système hydro-aéroponique.
Ces essais ont été toujours réalisés sous deux niveaux de salinité 0 mM de NaCl (témoin) et
25 mM NaCl (stress salin). Au stade de floraison des plantes, les essais ont été évalués en se
basant sur différents paramètres agro-physiologiques. Les résultats obtenus ont montré une
variabilité au niveau des réponses des combinaisons symbiotiques testées. En effet, la salinité
a négativement affecté la croissance des plantes, la performance symbiotique de toutes les
combinaisons testées et leur activités métaboliques nodulaires telles que l’activité PEPC,
MDH, APase et TPase. Nous avons noté aussi une différence significative entre la réponse
de ces combinaisons symbiotiques au stress salin en particulier au niveau de la stimulation du
stress oxydatif nodulaire et foliaire, les activités des enzymes anti-oxydantes PO, PPO, SOD
et CAT, sont plus prononcées dans les nodules et associées à des teneurs faibles en H2O2. La
tolérance de la symbiose au stress salin semble être principalement liée, d’une part à la
tolérance de la légumineuse hôte aux conditions salines et d’autre part à son interaction avec
la souche de rhizobia. L'inoculation avec la souche locale de rhizobia RhM11, caractérisée
par une bonne nodulation et l’efficacité symbiotique élevée, a pu améliorer les activités
enzymatiques nodulaires et augmenter la croissance de la plante hôte affectée par la salinité.
D’autre part, l’association entre les isolats indigènes des sols naturels et l’inoculation avec les
souches CIAT899 et RhM11, a montré un effet positif sur l’amélioration de la tolérance de la
combinaison symbiotique à la contrainte saline. L’analyse des gènes rrs, atpD, recA, nodC et
du gène otsA, a montré que toutes les souches de notre collection de rhizobia, isolés dans la
région du Haouz, appartiennent à des espèces du genre Rhizobium, R. gallicum, R. phaseoli/R.
etli et R. tropici et que les souches RhM11 et RhM14, utilisées dans ce travail, sont
respectivement R. gallicum et R. tropici.
Mots clés: Phaseolus vulgaris ; rhizobia ; salinité ; nodosités ; croissance ; activités
enzymatiques ; identification moléculaire.
ABSTRACT
The study of the salt stress effect on the P. vulgaris-rhizobia symbiosis was performed
through the glass house trials and completed by the genetic diversity study of rhizobia strains
isolated from nodules of P. vulgaris plants grown in the Haouz region. The trials were
established using different bean genotypes and three rhizobia strains, R. Tropici CIAT899 as a
reference strain and two local strains of our rhizobial collection RhM11 and RhM14. Cultures
were conducted under salt conditions 0 mM (control) or 25 mM NaCl (salt stress) in pots
containing sterilized vermiculite or natural soil or in hydroaéroponique system. At the plant
flowering stage, trials were assessed based on different agro-physiological parameters. The
obtained results showed response variability to salt stress, either for agronomical or
physiological parameters, in the tested symbiotic combinations. Indeed, salinity negatively
effected plant growth, metabolic activity as PEPC, MDH, APase and TPase activites, and
symbiotic performance in all tested combinations with substantial variability between them
particularly for the stimulation of oxidative stress in nodules and leaves, the activities of
antioxidant enzymes PO, PPO, SOD and CAT, more pronounced in the nodules and
associated with low H2O2 concentrations. The salt tolerance in Phaseolus vulgaris –rhizobia
symbiosis seems to be mainly determined by the host legume tolerance and its interaction
with the rhizobia strain. Inoculation with the local rhizobia strain RhM11, characterized by
high nodulation and symbiotic efficiency, improved nodular enzyme activities and
compensate the salt induced loss of the host plant growth. The association between soil
indigenous strains and the inoculation with CIAT899 or RhM11 strains has a positive effect
on salt stress tolerance level. The analysis of rrs, atpD, recA, nodC, and otsA genes, showed
that all strains of our rhizobial collection, isolated at the Haouz region, clustered with several
species of the genus Rhizobium, R. gallicum, R. phaseoli / R.etli and R. tropici and RhM11
and RhM14 strains, used in this work, respectively identified as R. gallicum and R. tropici.
Keywords: Phaseolus vulgaris ; rhizobia ; salt stress ; nodules ; growth ; enzymatic activities;
genetic diversity.
ملخص
زوبيا من خالل عدة تجارب تم القيام بها داخل البيتير-حة على التعايش فاصولياتاثير الملو تمت دراسة
خل تجارب بدراسة التنوع البيوجيني لسالالت الريزوبيا المعزولة من داوتم استكمال هذه ال. الزجاجي
جارب عدة انواع من ولقد استعملت في هذه الت .العقد الجذرية لنبات الفاصوليا المزروعة في منطقة الحوز
وهي 11م و ر 11م و ر ,كساللة مرجع 988سيات : وهي زوبيايالفاصوليا وثالثة سالالت من الر
اوعية تحتوي على : انظمة ةخدام ثالثو تم انجاز هذه التجارب باست.سالالت محلية لمنطقة الحوز
0: تحت مستويين من الملوحةو ذلك ,تربة طبيعية او نظام مائي على تحتوي الفيرميوكوليت المعقم او
ة لو قد تم تقييم هذه التجارب في مرح .وهو المعرض للملوحة ميليومولير 52 ميليومولير كشاهد و
النتائج المحصل عليها اظهرت اختالفا على مستوى .االزهار وذلك باالعتماد على محددات فيزيوزراعية
لقد اثرت الملوحة سلبيا على نمو النباتات , الواقعفي .للملوحة استجابات التركيبات التكافلية المدروسة
الجذرية لهذه التركيبات مثل للعقدوعلى االداء التكافلي لكل التركيبات المدروسة وعلى النشاط االيضي
فوسفات 6روجينيز و حمض الفوسفاتيز و طرهالوز الفسفواينول كربوكسالز و ماالت الديهيدنشاط
بين استجابة هذه التركيبات التكافلية للملوحة وذلك بشكل خاص اواضح اتالفوسجلنا ايضا اخ. الفوسفاتيز
و قد كان نشاط االنزيمات ,اتواوراق النب الجذرية لعقدعلى مستوى تحفيز ميكانزم االكسدة في ا
الجذرية مرفوقا لعقدا في ااكثر وضوحالبيروكسيديز و البوليفينول بيروكسيديز و لكاتالز و سيبروكسيديز
يبدو تحمل هذا التكافل للملوحة مرتبطا بشكل اساسي من جهة لتحمل . ماء االوكسجينة من نسب منخفضب
تحت, استطاع تلقيح نبات الفاصوليا و. زوبيامن جهة اخرى لتفاعلها مع الر و للملوحةيف ضالنبات الم
كل تحسين ( ءة تكافلية عاليةالجذرية و بكفا لعقدالمميزة بوفرة ا) 11 مربالساللة المحلية ,الملوحة تاثير
السالالت بين الجمعقد بين من جهة اخرى و. يفضالنشاط االنزيمي للعقد الجدرية و نمو النبات الممن
وجود تاثير اجابي , 11 مربالساللة المحلية 988سيات الرزوبيا طبيعية و التلقيح بساللةاالصلية للتربة ال
جميع السالالت نبا دراسة تحليل الجينات تكما بين. للملوحة على تحسين تحمل التركيبات التكافلية
ريزوبيوم و ريزوبيوم كاليكم: ريزوبيومانواع من جنس ةثمنطقة الحوز تنتمي الى ثال المعزولة من
مستعملة في هذه ال, 11و رم 11رم السالالت انبو .تروبيسي ريزوبيومو ريزوبيوم اتلي -فازيولي
.ريزوبيوم تروبيسيو ريزوبيوم كاليكم تواليالدراسة هي على ال
.التحديد الجزيئي, نشاط ايضي, نمو, عقد جذرية, الملوحة, ريزوبيا, الفاصوليا: المفاتيح
ABREVIATIONS
ABA : Acide abscissique
ANA : Taux de production d’hydrogène
dans l'air
APase : Phosphatase acide
CAT: Catalase
CEl : Conductivité électrique
CE : Cortex externe
CI : Cortex interne
CIN : Cellules infectées
CM : Cortex moyen
CNI : Cellules non infectées
DEPC : Pyro-carbonate di-éthylique
E : Endoderme
EDTA : Acide éthylène diamine
tétraacétique
FRO : Formes réactives de l'oxygène
FSA : Fixation Symbiotique de l'Azote
gMF : Grame de matiére fraiche
H2O2 : Peroxydes d’hydrogène
IC : Cortex interne
INF : Zone infectée
K+ : Potassium
MDA : Dialdéhyde malonique
MDH : Malate déshydrogénase
MMLV : Moloney Murine Leukemia Virus
N : Azote
N2 : Azote atmosphérique
Na+ : Sodium
O2- : Radicales superoxides
OC : Cortex externe
OH- : Radicaux hydroxyles
P : Phosphore
PBS : Tampon salin phosphaté
PCR : Polymerase chain reaction
PEPC : Phosphoenolpyruvate carboxylase
PFA : Paraformaldéhyde
PNP : Para-nitrophénol
pNPP : Para-nitrophényl phosphate
PO: Peroxydase
PPO: Poly-phénols oxydases
PSA : Poids sec de la partie aérienne
PSN : Poids secs nodulaires
PSP : Poids sec des plantes
pSym : Plasmide symbiotique
PVP : Polivinylpirrolidone
RAPD : Random Amplification of
Polymorphic DNA
rrs : Gène codant pour l’ARN ribosomal
16S
SAB : Sérum albuminé du bovin
SAR : Taux d’absorption du sodium
SAU : Surface agricole utile
SOD: Superoxydes dismutases
TBA: Acide thiobarbiturique
TCA: Acide trichloracétique
TFA : Taux de fixation de l'azote
TNA : Activité nitrogénase totale
TPPase : Tréhalose 6-phosphate
phosphatase
TV : Trace vasculaire
ZD : Zone de distribution
LISTE DES FIGURES
Figure I. 1 : Différentes étapes de l’établissement de la symbiose rhizobia-
légumineuse. ……………………………………………………………………………. 7
Figure I. 2 : Coupe transversale d'un nodule de haricot (A) montrant la zone infectée
(ZI) entourée du cortex nodulaire. Agrandissement (B) d'une zone corticale proche
d'une trace vasculaire (TV) ……………………….………………………………….…. 8
Figure I. 3: Schéma illustrant le métabolisme général de la fixation symbiotique de N2
au niveau des nodules et les échanges de métabolites avec la partie aérienne…………. 9
Figure II.1 : Aspect des graines et nomenclature des génotypes de haricot utilisés….... 21
Figure II.2: Dispositif expérimental de la culture……………………………………… 22
Figure II.3 : Effet de la salinité sur la fixation symbiotique de l'azote. ………………... 27
Figure II.4 : Variations de la fixation symbiotique de l'azote (FSA) et la croissance
nodulaire (PSN) par rapport aux témoins sous stress salin (A) et les variations
d'efficacité des nodules (B), estimées par les quantités d'azote fixé par ces organes
pendant la période du traitement………………………………………………………… 27
Figure II.5: Effet de la salinité sur les activités enzymatiques nodulaire : A)
phosphoenolpyruvate carboxylase (PEPC) et B) malate dehydrogenase (MDH) chez
les plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées avec différentes souches de
rhizobia (CIAT899, RhM11 ou RhM14). …………...……………………………………... 30
Figure III.1: Dispositif expérimental de la culture hydroaéroponique en bacs et en
bouteilles du haricot sous serre …………………………………………………………. 35
Figure III. 2: Effet de la salinité sur les paramètres de croissance: (A) le poids sec
aérienne (PSA, g MS), (B) le poids sec racinaire (PSR, g MS), (C) le poids sec
nodulaire (PSN, g MS), chez quatre génotypes de P vulgaris inoculées avec des
différents souches de rhizobia (CIAT899 ou RhM11). ………………………………..… 39
Figure III. 3: Effet de la salinité sur les activités enzymatiques nodulaire: A; acide
phosphatase (APase, nmol min-1
.g MF-1
) and B; Trehalose 6-phosphate phosphatase
(TPPase, nmol min-1
.g MF-1
) chez quatre génotypes de P vulgaris inoculées avec
différents souches de rhizobia (CIAT899 ou RhM11) ……………………….............. 41
Figure III 4: La dépendance de l’activité APase nodulaire en fonction de l'activité
TPPase nodulaire de quatre génotypes de haricot (A&E: 83 ; B&F: 104 ; C&G: 115
et D&H: 147) inoculés avec le CIAT 899 (A, B, C et D) ou RhM11 (E, F, G et H)
cultivés sans et avec 25 mM de NaCl. ………………………………………………………. 41
Figure III. 5: Coupe transversale d'un nodule de haricot. Abréviations: (INF) zone
infectée, (E) endoderme, (VT) trace vasculaire, (IC) cortex interne, (OC) cortex
externe …………………………………………………………………………………... 42
Figure III. 6: Localisation in situ des isoformes des transcrits de la phosphatase acide
dans les nodules des combinaisons symbiotiques 115-CIAT899 et 147-CIAT899. A)
Témoins sans transcription inverse, B) Nodules des plantes non stressées C) Nodules
des plantes stressées …………………………………………………………………….. 43
Figure IV.1 : Dispositif expérimental de la culture semi-hydroponique du haricot sous
serre. (A) plantes de haricot à la première semaine après l’application de NaCl. (B)
plantes de haricot au stade floraison ……………………………………………………. 47
Figure IV. 2: Effet de la salinité sur l’accumulation de MDA (A et B) et sur le contenu
en H2O2 (C et D), foliaire (A et C) et nodulaire (B et D), chez deux génotypes de P.
vulgaris inoculées ou non avec des différents souches de rhizobia …………………….. 52
Figure IV.3: Effet de la salinité sur l’activité PO (A, B) et PPO (C, D), foliaire (A, C)
et nodulaire (B, D), chez deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec
différentes souches de rhizobia. ……………………………………..…………………..
53
Figure IV.4: Effet de la salinité sur l’activité SOD (A, B) et CAT (C, D), foliaire (A,
C) et nodulaire (B, D), chez deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec des
différents souches de rhizobia. ………………………………………………………….. 54
Figure IV.5: Effet de la salinité sur le contenu en phénols totaux foliaires (A) et
nodulaires (B), chez deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec des
différents souches de rhizobia .………………………………………………………….. 55
Figure V.1: Photos du test de nodulation sous serre des plantes inoculées avec les
souches étudiées ……………………………………………………………………….... 62
Figure V. 2 : Dendrogramme de la diversité génétique intraspécifique des populations
de rhizobia, en utilisant le coefficient de Pearson et de l'analyse UPGMA des profils
RAPD …………………………………………………..……………………………….. 65
Figure V. 3 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène rrs des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre
Rhizobium. La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap
calculée pour 1000 sous-ensembles ……………... 68
Figure V. 4 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène recA
des souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre
Rhizobium. La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap
calculée pour 1000 sous-ensembles ……………………………………………………. 69
Figure V. 5 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène atpD
des souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre
Rhizobium. La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap
calculée pour 1000 sous-ensembles …………………………………………………….. 70
Figure V. 6 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène nodC
des souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre
Rhizobium. La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap
calculée pour 1000 sous-ensembles …………………………………………………...... 73
Figure V. 7 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène otsA des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre
Rhizobium. La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap
calculée pour 1000 sous-ensembles …………………………………………………….. 76
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. 1: Différences principales entre les nodules de type déterminé et
indéterminé ……………………………………………………………………………... 7
Tableau I. 2 : Classification des sols salinisés …………………………………………….. 12
Tableau I. 3 : Classification des eaux d’irrigation selon leurs CEl et le taux
d’absorption du sodium (SAR) ………………………………………………………………. 12
Tableau II.1 : Effet de la salinité sur la croissance, la nodulation et la fixation d'azote:
PSP, poids sec des plantes (g plante-1
); le rapport PSR /PSA, poids sec racinaire/poids
sec aérien; PSN, poids sec nodulaire (g plante-1
) et TFA, le taux de fixation de l'azote
(N2 µmol g-1
PSN h-1
) chez les plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées avec
différentes souches de rhizobia (CIAT899, RhM11 ou RhM14)………………………. 25
Tableau II. 2: Effet de la salinité sur les concentrations des éléments minéraux :
sodium, potassium et phosphore dans la partie aérienne et racinaire des plantes de deux
génotypes de P. vulgaris inoculées avec différentes souches de rhizobia (CIAT899,
RhM11 ou RhM14) ……………………………………………………………………... 29
Tableau IV.1 : Effet de la salinité sur le poids sec aérien (PSA, g plante-1
), le poids
sec racinaire (PSR, g plante-1
),le poids sec nodulaire (PSN, g plante-1
) et le nombre des
nodules, chez les plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec
différents souches de rhizobia …………………………………………………….…….. 51
Tableau V. 1: Résumé des résultats obtenus dans l'analyse des souches de rhizobia …. 64
SOMMAIRE
Introduction Générale………………………………………………………………..….. 1
Chapitre I : Revue bibliographique …………………………………………………….. 3
1. Données sur la culture du haricot (P. vulgaris L.) …………………………………… 4
1.1. Description morphologique et botanique du haricot ……………………………. 4
1.2. Classes commerciales …………………………………………………………… 4
1.3. Origine et extension de la culture du haricot …………………………………… 4
1.4. Nutrition azotée chez le haricot …………………………………………………. 5
2. Les rhizobia associés au haricot ……………………………………………………… 5
2.1. Historique ……………………………………………………………………….. 5
2.2. Classification ……………………………………………………………………. 6
3. La symbiose rhizobia-légumineuse fixatrice d'azote ………………………………… 6
3.1. La nodulation …………………………………………………………………… 6
3.2. Fonctionnement des nodosités ………………………………………………….. 8
3.3. Fixation d’azote par la symbiose rhizobienne du haricot ……………………….. 10
4. Facteurs affectant la fixation biologique de l’azote atmosphérique chez le haricot …. 10
5. Généralités sur la salinité …………………………………………………………….. 11
5.1. Définition de la salinité …………………………………………………………. 11
5.2. Sols et eaux salés ………………………………………………………………... 11
5.3. Mesure de la salinité …………………………………………………………….. 12
5.4. Importance de la salinité au monde et au Maroc ………………………………... 12
6. Effets de la salinité sur la symbiose rhizobia-légumineuses …………………………. 13
6.1. Effet sur le processus d’infection et le développement des nodules……………. 13
6.2. Effet sur l’activité de la nitrogénase et la respiration nodulaire ………………… 13
6.3. Effet sur le métabolisme carboné ……………………………………………….. 14
7. Mécanismes physiologiques de tolérance au stress salin ……….……………………. 14
7.1. Ajustement osmotique …………………………………………………………... 14
7.2. Régulation de la croissance ……………………………………………………... 15
7.3. Biosynthèse d’osmoprotecteurs ………………………………………………… 15
7.4. Induction du métabolisme oxydatif ……………………………………………... 16
8. Taxonomie et phylogénie des bactéries ……………………………………………… 17
9. Conclusion …………………………………………………………………………… 19
Chapitre II : Effet de la salinité sur la nodulation, la fixation d'azote et la croissance du
haricot (P. vulgaris) inoculés avec des souches de rhizobia isolées de la région du
Haouz au Maroc ………………………………………………………………………… 20
I. Introduction ………………………………………………..…………………………. 20
II. Matériel et méthodes ………………………………………………………………… 20
1. Matériel biologique et conduite des cultures ……………………………………... 20
2. Biomasse de la partie aérienne, racinaire et nodulaire ……………………………. 22
3. Mesure de la fixation de l'azote …………………………………………………… 22
4. Dosages des activités enzymatiques de la PEPC et MDH nodulaires ……………. 22
5. Dosage du Sodium (Na+), du Potassium (K
+), du Phosphore (P) et du Azote (N).. 23
6. Analyse statistique ………………………………………………………………... 24
III. Résultats ……………………………………………………………………………. 24
1. Paramètres de croissance et de nodulation ………………………………………... 24
2. Fixation symbiotique de l'azote (FSA) ……………………………………………. 26
3. Effets du traitement salin sur les teneurs en certains éléments nutritifs …………. 28
4. Effet de NaCl sur les activités de certaines enzymes nodulaires impliquées dans
le métabolisme carboné ………………………………………………………………… 30
IV. Discussion ………………………………………..………………………………… 31
V. Conclusion ………………………………………………………………………...… 33
Chapitre III : Variation génotypique des activités enzymatiques nodulaire (APase et
TPPase) chez certains cultivars de haricot (P. vulgaris) cultivés sous la contrainte
saline. ………………………………………..………………………………………….. 34
I. Introduction ………………………………………………………………………...… 34
II. Matériel et méthodes ………………………………………………………………… 35
1. Culture de haricot en système hydroponique aéré ………………………………... 35
2. Détermination de la biomasse de la partie aérienne, racinaire et nodulaire ……… 36
3. Préparation des extraits et dosages enzymatiques ………………………………… 36
3.1. Dosage de l’activité APase ………………………………………………… 36
3.2. Dosage de l’activité TPPase ……………………………………………….. 36
4. Hybridation in situ du transcrit de l’acide phosphatase (APase) …………………. 37
4.1. Préparation des sections de nodosités ……………………………………… 37
4.2. RT- PCR in situ ……………………………………………………………. 37
5. Analyse statistique ………………………………………………………………. 38
III. Résultats ……………………………………………………………….……………. 38
1. Paramètres de croissance des plantes ……………………………………………. 38
2. Effet de NaCl sur les activités enzymatiques phosphatase acide (APase) et
tréhalose phosphate phosphatase (TPPase) …………………………………………….. 40
3. Hybridation in situ du transcrit de l’acide phosphatase (APase) 42
IV. Discussion …………………………………………………………………………... 43
V. Conclusion ………………………………………………………………………..…. 44
Chapitre IV : Effet de la contrainte saline sur le métabolisme oxydatif au niveau des
nodosités et des feuilles chez la symbiose P. vulgaris-rhizobia…..……………………. 45
I. Introduction…………………………………………………………………………… 45
II. Matériel et méthodes…………………………………………………………………. 46
1. Installation et conduite de la culture sous serre…………………………………… 46
2. Evaluation de l’essai………………………………………………………………. 47
2.1. Paramètres de croissance et de nodulation ………………………………… 47
2.2. Teneur de la partie aérienne des plantes et des nodosités en MDA ………... 47
2.3. Teneur des feuilles et nodosités en H2O2……………………………...……. 47
2.4. Dosage de l’activité PO, PPO et SOD……………………………………… 48
2.5. Dosage de l’activité CAT …………..………………………………………. 48
2.6. Teneur de la partie aérienne des plantes et nodosités en poly-phénols …….. 49
III. Résultats ……………………………………………………………………………. 49
1. Effet de NaCl sur la croissance et la nodulation des plantes …………………….. 49
2. Effet de NaCl sur les teneurs en MDA et sur les teneurs en H2O2 ….…………… 50
3. Effet de NaCl sur l’activité des PO, PPO, SOD et CAT ………………………… 52
4. Effet de NaCl sur les teneurs en phénols totaux ………………………………….. 55
IV. Discusion ………………………………………………………………………...…. 56
V. Conclusion …………………………………………………………………………... 58
Chapitre V : Identification des espèces et des symbiovars des souches de rhizobia
nodulantes P. vulgaris isolées dans la région de Marrakech et étude des gènes otsA
impliqués dans l’osmotolérance ………………………………………………………… 60
I. Introduction ………………………………………………………………………….. 60
II. Matériel et méthodes ………………………………………………………………… 60
1. Isolement des souches de rhizobia ………………………………………………... 60
1.1. Milieu d'isolement ou de culture …………………………………………… 60
1.2 Technique d’isolement ……………………………………………………… 61
1.3. Conservation des souches ………………………………………………….. 61
2. Test du nodulation ………………………………………………………………… 61
2.1. Stérilisation et germination des graines ……………………………………. 61
2.3. Préparation de l’inoculum et inoculation …………………………………... 61
2.2. Mise en place du test de nodulation ………………………………..……… 61
3. La PCR-RAPD …………………………………………………………………… 62
4. Analyse des séquences des gènes rrs, recA, atpD, nodC et otsA ………………… 62
5. Tolérance à la salinité ……………………………………………………………... 63
III. Résultats et discussion ……………………………………………………………… 63
1. Isolement de souches et le RAPD ………………………………………………… 63
2. Identification à l’échelle de l’espèce ……………………………………………… 64
3. Identification au niveau de symbiovar ……………………………………………. 71
4. Tolérance à la salinité et l'analyse des gènes otsA ………………………………... 72
Conclusion générale et perspectives...…………………………………………………... 78
Références bibliographiques ……………………………………………………………. 80
Annexes ..…………………………..…………………………………………………… 94
Introduction Générale
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La fixation biologique de l’azote constitue l’un des processus majeurs de transformation
de l'azote gazeux en une forme assimilable par les plantes (Kaminski, 1991). C’est une voie
importante d'entrée de l'azote dans le cycle biogéochimique (Graham et Vance, 2003).
Différents microorganismes sont capables de fixer l'azote atmosphérique tels que les
microorganismes libres (espèces d'Azospirillum, Azotobacter) et des endophytes fixateurs
associés par exemple à la canne à sucre et au blé. D'autres microorganismes fixent l'azote
atmosphérique en symbiose avec un végétal supérieur comme la symbiose légumineuse-
rhizobia, qui représente la majeure partie des symbioses fixatrices d'azote (Eardly et al., 1995
; Zahran, 1999 ; Moushine et al., 2007).
Dans le bassin méditerranéen, la symbiose légumineuse-rhizobia est une composante
importante de cet agrosystème vu ses intérêts agronomiques, économiques et écologiques
(FAO, 2009). En effet, cette symbiose pourrait, lorsqu’elle fonctionne bien, assurer une
nutrition azotée adéquate aux plantes et garantir une production convenable permettant ainsi
aux agriculteurs d’épargner le coût des fertilisants chimiques et soulager l’environnement de
leur pollution (Faghire et al., 2011). Cependant, ce processus naturel est affecté par plusieurs
contraintes abiotiques qui réduisent son efficacité telles que les variations de température, la
déficience des sols en éléments minéraux, l’acidité des sols, la toxicité due à certains éléments
tels que le manganèse et l’aluminium, le stress hydrique et la salinité (Dita et al., 2006;
Borucki et Sujkowska, 2008 ; Cesar et al., 2011).
Dans les zones arides et semi-arides, la contrainte saline reste l’un des facteurs
majeurs limitant la production des légumineuses particulièrement lorsque la nutrition azotée
est assurée par la FSN. Dans ce contexte, de nombreuses études agrophysiologiques ont mis
en évidence l’effet de la contrainte saline sur la croissance des légumineuses dépendantes de
la FSN (CIAT, 1992 ; Jansa et al., 2011).
Le haricot (Phaseolus vulgaris) est une plante sensible au stress salin et sa symbiose
rhizobienne est caractérisée par une faible efficacité de fixation d’azote (Dita et al., 2006). Au
Maroc, le cycle de cette culture coïncide avec les périodes de l’année les plus chaudes ce qui
accentue l’effet du stress salin sur la symbiose haricot-rhizobia surtout dans la moitié sud du
pays comme le Haouz (Debbarh et Badraoui, 2002). Malgré l’importance de cette contrainte,
Introduction Générale
2
peu d’études ont été entreprises pour évaluer et caractériser l’impact de la salinité sur cette
symbiose.
C’est dans ce cadre que s’insère notre présente étude qui s’est fixée comme principaux
objectifs :
i) évaluer l’impact de la salinité sur la symbiose rhizobia-haricot à travers des essais
en conditions contrôlées sous serre;
ii) mettre l’accent sur certains mécanismes physiologiques et moléculaires associés à
la tolérance de cette symbiose au stress salin.
iii) étudier la biodiversité d’une collection de souches de rhizobia isolées de la région
du Haouz au Maroc.
Le présent mémoire comporte cinq chapitres qui sont indiqués ci-dessous:
Chapitre I : Revue bibliographique rapportant l’importance de la symbiose P. vulgaris-
rhizobia et l’effet de la contrainte saline sur la croissance et le développement des
légumineuses en général et de la symbiose P. vulgaris-rhizobia en particulier.
Chapitre II : Effet de la salinité sur la nodulation, la fixation d'azote et la croissance du
haricot (P. vulgaris) inoculés avec des souches de rhizobia isolées de la région du Haouz au
Maroc.
Chapitre III : Variation génotypique des activités enzymatiques nodulaires (APase et
TPPase) chez certains cultivars de haricot (P. vulgaris) cultivés sous la contrainte saline.
Chapitre IV : Effet de la contrainte saline sur le métabolisme oxydatif au niveau des
nodosités chez la symbiose P. vulgaris-rhizobia.
Chapitre V : Identification des espèces et des symbiovars des souches de rhizobia nodulantes
P. vulgaris isolées dans la région de Marrakech et étude des gènes otsA impliqués dans
l'accumulation du tréhalose.
Chapitre I
3
Chapitre I
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Les légumineuses sont cultivées principalement comme source de protéines pour la
consommation humaine (haricot, pois, fève,…) ou l’alimentation animale (soja, luzerne,
féverole…). Elles constituent aussi une source importante d’huiles végétales (arachide) et de
bois de qualité (bois de rose, ébène).
Les légumineuses à graines restent toujours une part importante de l’alimentation
particulièrement dans les pays en développement où elles sont la principale source de
protéines pour l’homme (Broughton, 2003 ; Kangfu, 2011). Citons le haricot (P. vulgaris) en
Amérique Latine, le Pois chiche (Cicer arietinum), la lentille (Lens culinaris) et la fève (Vicia
faba) dans le bassin méditerranéen, le soja (Glycine max) en Asie sans oublier l’arachide
(Arachis hypogea) et le pois (Pisum sativum) dans le monde entier (FAO, 2009). Au Maroc,
la culture des légumineuses alimentaires est surtout localisée dans les régions à pluviométrie
favorable. Elles couvrent 4,8% de la surface agricole utile (SAU) estimée à 8,7 millions
d’hectares soit 13% de la superficie totale du pays (FAO, 2009). Les légumineuses
alimentaires cultivées au Maroc sont diverses (fève, pois-chiche, lentilles, petits pois, haricot
…) et présentent des variations en terme de superficie occupée et de rendement moyen qui, en
2009 avaient été respectivement de l’ordre de 402700 hectares (Ha) et 5,614 Q/Ha (FAO,
2009). A l’image de la production mondiale des légumineuses sèches la FAO (2009) a
estimée qu’environ 64 millions de tonnes (18041 tonnes au Maroc), dont le haricot sec ne
présente que 1,1 millions de tonnes (836 tonnes au Maroc) tout en notant que la production la
plus élevée a été enregistrée en Inde (180000 tonnes). Mais ces statistiques sont probablement
incomplètes étant donnée l’importance de la culture vivrière de cette plante, consommée
localement dans de nombreux pays en développement.
1. Données sur la culture du haricot (P. vulgaris L.)
Le genre Phaseolus se classe dans la sous-tribu des Phaseolinae, tribu des Phaseoleae,
famille des Fabaceae et ordre des Fabales. Au sein des Phaseolinae (à stylet barbu sous le
stigmate), les deux genres Phaseolus et Vigna sont les plus importants et contiennent à eux
seuls le plus grand nombre d’espèces cultivées comme légumineuses vivrières. La section
Phaseolus du genre Phaseolus est la plus importante et regroupe notamment les cinq espèces
cultivées : P. acutifolius A. Gray., P. coccineus L., P. lunatus L., P. polyanthus Greenm. et P.
vulgaris L. (Maréchal et al., 1978 ; Freytag et Debouck, 2002 ; Gepts et al., 2008).
Chapitre I
4
1.1. Description morphologique et botanique du haricot
Le haricot est une plante herbacée annuelle à croissance déterminée ou indéterminée. A la
germination, la plante est généralement à racine pivotante mais qui forme après des racines
secondaires longues de 10 à 15 cm se développant sur toute la racine principale (Ndèye,
2002). A l’issue de la germination épigée, deux feuilles opposées simples puis des feuilles
trifoliées à folioles cordiformes se forment sur une tige angulaire. Les fleurs sont portées en
grappes axillaires et terminales. Elles sont zygomorphes composées de deux pétales en
carène, deux pétales latéraux ailés et un pétale standard disposé extérieurement (Ndèye,
2002). La couleur de la fleur est généralement indépendante de celle des graines, mais
l'association entre fleurs particulières et couleur des graines est connue. Ces fleurs peuvent
être blanches, roses ou violettes (souvent rouges chez P. coccineu). La fleur contient dix
étamines et un sac ovarien multiple. Dans la plupart des cas, la fleur réalise une
autofécondation et développe un fruit ou gousse droite ou légèrement courbée. Les graines
sont riches en protéines (22 %) et en glucides (56 % des graines) (Bewley et Black, 1994 ;
Broughton, 2003). Elles sont rondes, ellipticales légèrement aplaties ou arrondies (Ndèye,
2002).
1.2. Classes commerciales
Chez le haricot, on distingue deux classes commerciales majeures, les haricots verts et les
haricots secs. Les cultivars de haricot vert possèdent un mésocarpe épais et succulent avec peu
ou pas de fibres dans le péricarpe des gousses vertes (Myers, 2000). Ces cultivars sont
souvent classés sur la base de la forme, la couleur et la taille des gousses et présentent une
large variabilité liée à leurs caractères d’adaptation.
De même, une variabilité importante des caractères phénotypiques, du calibre, de la forme
et de la couleur des graines a été observée chez les cultivars du haricot sec (Singh, 1992). La
majeure partie de la production et de la consommation du haricot, à l’échelle mondiale, est
représentée par les haricots secs (FAO, 2009).
1.3. Origine et extension de la culture du haricot
Le haricot est originaire d'Amérique Latine et Centrale où il a été domestiqué depuis plus
de 8000 ans (Gepts et Debouck, 1991 ; Chacon et al., 2005). La distribution géographique du
haricot dans des zones très diversifiées, tant de point de vue climatique que de point de vue
pédologique, en ont fait une culture adéquate pour des systèmes agro-culturaux très variés. On
le trouve dans les assolements de systèmes vivriers, extensifs ou non, des zones d'agriculture
marginales ou cultivé en association avec d'autres cultures (maïs…) ou encore en rotation
Chapitre I
5
avec d'autres cultures non légumineuses (maïs, patate douce...) (Woolley et Davis, 1991 ;
Belay et al., 2009).
1.4. Nutrition azotée chez le haricot
Comme pour la plupart des légumineuses, la nutrition azotée du haricot est assurée soit
par assimilation des nitrates du sol (par la nitrate réductase de la plante) soit par fixation
biologique d'azote atmosphérique (par la nitrogénase de la bactérie). Ces deux processus sont
complémentaires au cours du cycle de croissance de la plante. La nitrate réductase intervient
essentiellement avant la floraison et la nitrogénase prend la relève soit deux semaines après le
semis (Franco et al., 1979) et se poursuit jusqu'au début de la formation des gousses. Une
deuxième période d'activité maximale de la nitrate réductase peut apparaître après la
formation des gousses et les deux processus peuvent être concurrents lors d'un apport d'azote
nitrique, qui augmente l'activité de la nitrate réductase tout en diminuant l'activité de la
nitrogénase (Félix et al., 1981). L'activité nitrogénasique suit une courbe de croissance
exponentielle avec une activité maximale pendant la période de floraison et diminue pendant
le remplissage des gousses. Thibodeau et Jaworski (1975), puis Obaton et al., (1982) ont
montré qu'au champ c'est essentiellement l'assimilation du nitrate qui prédomine au début du
cycle tandis que la fixation d'azote intervient au dernier stade.
2. Les rhizobia associés au haricot
2.1. Historique
Le terme Bacillus-Phaseolus a été appliqué au Rhizobium du haricot par Beijerinck (1888)
afin de le distinguer de toutes les autres souches de Rhizobium. Plus tard, Schneider (1892)
proposa le nom de Rhizobium frankü var majus pour les Rhizobium symbiotiques en les
distinguant de Rhizobium frankü var minus pour P. vulgaris. Cependant les désignations de
Schneider n'étaient pas valables sur le plan taxonomique et Rhizobium phaseolus devient la
forme acceptée en 1926 (Dangeard, 1926). C'était une des 10 espèces du genre Rhizobium
décrits par Dangeard (1926) dans une nouvelle tribu des Hyphodea de la famille des
Bacteriaceae.
L'appellation R. phaseolus fut cependant surestimée. R. phaseolus est couramment utilisée
pour l'identification des Rhizobium munis de flagelles, bien vacuolisé et plus petits que le
Rhizobium du haricot. Les bactéroïdes sont généralement ronds avec des formes branchées et
leur culture au laboratoire est rapide. Les colonies sont à moitié translucides, glissantes et
blanches (Baldwin et Fred, 1928).
Chapitre I
6
2.2. Classification
Le haricot est une plante capable de former des nodules effectifs avec des groupes
bactériens génétiquement hétérogènes d'origines différentes (Laguerre et al., 1993 ; Eardly et
al., 1995 ; Moushine et al., 2007). En plus de R. leguminosarum bv. phaseoli (Jordan, 1984),
R. tropici (Martinez-Romero et al., 1991 ; Moushine et al., 2007), R. etli (Segovia et al.,
1993), Sinorhizobium meliloti et R.. leguminosarum bv. trifolii (Michiels et al., 1998), deux
nouvelles espèces capables de former des nodules sur les racines du haricot ont été décrites, R.
gallicum bv. phaseoli et R.giardinii bv. phaseoli (Amarger et al., 1997). D'autres espèces déjà
caractérisées mais non classées génétiquement, Rhizobium sp. BR816 (Hungria et al., 1993),
Rhizobium sp. NGR234 (Van Rhijn et al., 1994) et Rhizobium sp. GRH2 (Herrera et al.,
1985) sont également capables d'induire la nodulation du haricot. Selon la littérature, ces
souches de rhizobia nodulant le haricot peuvent être séparées en deux groupes. Le premier
groupe contient les Rhizobium qui forment des nodules effectifs chez le haricot. Ce sont R.
leguminosarum bv. phaseoli (Jordan, 1984), R. leguminosarum bv. trifolii, R. etli, R. tropici,
Rhizobium sp. BR816, GRH2, et Rhizobium sp. NGR234. Le second groupe contient les
rhizobia qui sont capables de former des nodules ineffectifs tels que B. japonicum, A.
caulinodans, and R. leguminosarum bv. viciae (Sardowsky et a1., 1988 ; Waelkens et a1.,
1995 ; Michiels et a1., 1998).
3. La symbiose rhizobia-légumineuse fixatrice d'azote
3.1. La nodulation
Dans l'interaction entre la plante hôte et le rhizobia, les composés phénoliques
(Flavonoïdes, chémoattracteurs) exsudés par la plante hôte entraînent chez la bactérie la
production de lipo-oligosaccharides spécifiques dénommés les facteurs nod (Mulder et al.,
2005 ; Rodriguez-Navarro et al., 2007). Ce sont des signaux moléculaires qui déclenchent la
division des cellules corticales de la racine conduisant à la formation d'un nouvel organe
différencié chez la plante, le nodule ou nodosité (Fig. I. 1). Il existe deux types de nodules:
des nodules déterminés et des nodules indéterminés. Les nodules déterminés sont issus de
l'auxèse des cellules du méristème apical qui cesse son activité à maturation de la nodosité
(Tableau I. 1). Les nodules indéterminés sont issus de mérèses du méristème apical persistant
qui leur confère une croissance longitudinale. Le nodule du haricot est de type déterminé. Une
coupe transversale (Fig. I. 2) montre un cortex qui entoure la zone infectée. Ce cortex
nodulaire est divisé en cortex externe (CE), moyen (CM) et interne (CI), les traces vasculaires
sont localisées entre le CI et le CM (Ianetta et al., 1993 ; Drevon et al., 1995). Une assise, dite
Chapitre I
7
zone de distribution (ZD), séparerait le CI de la zone infectée (ZI) centrale, siège de la
fixation de l'azote atmosphérique (Parsons et Day, 1990).
Figure I. 1 : Différentes étapes de l’établissement de la symbiose rhizobia-légumineuse.
Tableau I. 1: Différences principales entre les nodules de type déterminé et indéterminé
(Sutton, 1983 ; Hirsch,1992).
Type de nodosité déterminée indéterminée
Exemples
Cordon d'infection
Site d'initiation du primordium nodulaire
Méristème nodulaire
Croissance nodulaire
Morphologie
Cellules infectées matures
Forme d'exportation de l'azote fixé
Glycine, Phaseolus, Vigna, Lotus
Etroit
cortex externe
activité limitée
division cellulaire
circulaire
non vacuolisées
uréides (allantoïne ...)
Acacia, Medicago, Trifolium, Pisum
large
cortex interne
apical et persistant
expansion cellulaire
allongée,
ramifiée petites vacuoles
acides aminés (asparagine, glutamine)
Chapitre I
8
Figure I. 2 : Coupe transversale d'un nodule de haricot (A) montrant la zone infectée (ZI)
entourée du cortex nodulaire. Agrandissement (B) d'une zone corticale proche d'une trace
vasculaire (TV), on observe les subdivisions en cortex externe (CE), cortex moyen (CM),
cortex interne (CI) et zone de distribution (ZD), on distingue des cellules infectées (CIN) et
des cellules non infectées (CNI). (Drevon et al., 1995)
3.2. Fonctionnement des nodosités
Chacun des deux symbiontes constitue pour l'autre une source d'un des éléments clefs de
son métabolisme : l'azote moléculaire réduit par la nitrogénase des bactéroïdes (Dommergues
et al., 1999) est assimilé dans les cellules infectées de la plante hôte et exporté aux autres
organes de la plante par le flux xylémien en échange de photosynthétats acheminés sous
forme de saccharose par le flux phloémien jusqu'aux nodosités (Dixon et Wheeler, 1986) (Fig.
I. 3). Les nodosités sont des composantes nécessaires au fonctionnement de la nitrogénase.
Chapitre I
9
Figure I. 3: Schéma illustrant le métabolisme général de la fixation symbiotique de N2 au
niveau des nodules et les échanges de métabolites avec la partie aérienne.
Les deux composants de cette enzyme sont la protéine Mo-Fe et la protéine-Fe. La
dinitrogénase (protéine Mo-Fe) est un hétéro-tétramère composé de deux sous-unités non
identiques α2β2 codées par nifD et nifK. Les protéines α (NifD) et β (NifK) ont un poids
moléculaire de 59 et 54 kDa respectivement. La dinitrogénase est composée du cofacteur
MoFe contenant du fer, du molybdène et du soufre (Bishop et al., 1977), qui est le site
d’attachement et de réduction du substrat, ainsi qu’un centre composé de fer et de soufre qui
reçoit l’électron transféré directement de la dinitrogénase réductase (NifH ou protéine-Fe)
(Peters et al., 1997). La dinitrogénase réductase (protéine-Fe) est un homo-dimère de 64 KDa
(Hausinger et al., 1983 ; Georgiadis et al., 1992). Codée par le gène nifH, elle contient un
centre d’oxydoréduction (4Fe-4S) (Yamamoto et al., 2008). La protéine-Fe joue un rôle dans
le transfert d’électrons à la dinitrogénase, nécessaire à la réduction du substrat (N2)
(Yamamoto et al., 2008).
L’activité de la nitrogénase se fait selon un cycle précis qui comporte quatre étapes
essentielles. En premier lieu, on a la formation du complexe entre la protéine-Fe, deux
molécules d’ATP et la protéine-MoFe, suivie du transfert d’électrons entre les deux protéines
Chapitre I
10
avec hydrolyse de l’ATP. Ensuite, une dissociation de la protéine-Fe du complexe aura lieu
avec une réduction du centre (4Fe-4S) et une tranformation de l’ATP en ADP. Ce cycle se
répète plusieurs fois jusqu'à l’accumulation d’un nombre suffisant d’électrons apte à réduire
le substrat, ce processus de réduction nécessite un environnement anaérobie vu la sensibilité
de la nitrogénase à l’oxygène (Pope et al., 1986).
3.3. Fixation d’azote par la symbiose rhizobienne chez le haricot
Le haricot a été décrit par plusieurs auteurs comme étant une légumineuse à faible
capacité de fixation d'azote, comparée à d'autres espèces de légumineuses comme le soja
(Preira et Bliss, 1987 ; Isoi et Yoshida, 1991). Ce phénomène est dû en partie aux conditions
des sols de la culture mais aussi, à la compétitivité des souches de Rhizobium indigènes
ineffectives. De ce fait le haricot produit en système intensif est fertilisé en azote et la gestion
des intrants azotés dans l'agriculture génère d’importants reliquats azotés en début de culture,
ce qui empêche le haricot d'exprimer au mieux son potentiel de fixation symbiotique.
Cependant, l'existence d'une grande variabilité génotypique pour le potentiel fixateur d'azote
du haricot décrit par Bliss (1993) permet de sélectionner des variétés à très fort potentiel
fixateur d'azote.
4. Facteurs affectant la fixation biologique de l’azote atmosphérique chez le haricot
Le haricot cultivé est extrêmement sensible aux contraintes biotiques (maladies,
ravageurs…), ainsi qu’aux contraintes abiotiques telles que la chaleur, le froid, la sécheresse,
l’excès de lumière, l’excès d’eau, le choc osmotique et la salinité. On estime que 90% des
terres arables sont soumises aux stress abiotiques (Dita et al., 2006). Certaines de ces
contraintes, telles que la sécheresse, les températures extrêmes et la haute salinité limiteraient
fortement la productivité des cultures.
La sécheresse est l’un des principaux facteurs limitant la productivité des cultures dans le
monde (Sharma et Lavanya, 2002) et les variétés ayant une forte tolérance à cette contrainte
sont importantes pour le maintien d’un bon rendement dans les régions où les saisons sèches
sont fréquentes. Environ 60% des haricots produits proviennent des régions soumises à un
déficit hydrique. La sécheresse qui réduit de plus de 50% le rendement du haricot, est la
deuxième contrainte affectant le rendement de cette espèce après les maladies (Teran et
Singh, 2002 ; Martinez et al., 2007).
Les hautes températures (> 30°C le jour et > 20°C la nuit) entraînent une réduction de
rendement chez le haricot à cause d’une transpiration excessive de la plante (Rainey et
Griffiths, 2005).
Chapitre I
11
La salinité du sol peut inhiber la croissance et réduire le rendement du haricot à cause
d’une toxicité et d’un déséquilibre ioniques, et d’une réduction du potentiel hydrique de la
plante (Ashraf, 1997 ; Jansa et al., 2011). Le haricot est extrêmement sensible à la salinité et
on estime qu’environ 5 à 30% des zones de production du haricot sont affectées par la salinité
du sol (CIAT, 1992 ; Jansa et al., 2011).
5. Généralités sur la salinité
5.1. Définition
La salinité des sols et celles des eaux d’irrigation désigne la surcharge de ces derniers
en sels minéraux solubles. Elle est causée par la combinaison de quatre cations (Ca2+
, Mg2+
,
K+ et Na
+) et de quatre anions (Cl
-, SO4
2-, NO3
- et HCO3
-) (Hu et Schmidhalter, 2001 ;
Geetanjali et Neera, 2008).
Les sols salins se caractérisent par la présence dans la rhizosphère de sels solubles en
concentration suffisamment élevée pour nuire à la plupart des plantes (Munns et Termaat,
1986). La salinité du sol est causée par une combinaison de facteurs géologiques, climatiques
et agronomiques (Rengasamy, 2006). La salinité qui était présente avant la colonisation des
terres est souvent appelée salinité historique ou primaire, tandis que les cas de salinité
soupçonnés s’être développés principalement après cette colonisation sont souvent appelées
remontées salines ou la salinisation secondaire (Ghassemi et al., 1995).
5.2. Sols salin et eaux salées
L’évaluation de la salinité des sols et celles des eaux d’irrigation est en général définie
par leurs conductivités électriques (CEl) à 25 °C. Cette dernière est exprimée en décisiemens
par mètre (ds/m) qui est équivalent au mmhos par centimètre (mmhos/cm).
Un sol est dit salin lorsqu’il présente une CEl supérieure à 4 mmhos/cm à 25 °C
(Dommergue et Mougenot, 1970). Le Comité d’experts sur la prospection pédologique formé
en 1984 a classé les sols salins selon leur teneur en sels (modérée ou forte) à deux profondeurs
(tableau I. 2) (Brady, 2002).
Les eaux dont la CEl est inférieure à 0,25 mmhos/cm sont faiblement salines alors que
celles dont la CEl est comprise entre 0,75 et 2,25 mmhos/cm sont très salines. Une autre
classification des eaux d’irrigation (tableaux I. 3) est proposée par Durand (1983) celle-ci est
basée sur la conductivité électrique et le taux d’absorption du sodium (SAR).
Chapitre I
12
Tableau I. 2 : Classification des sols salinisés (Brady, 2002).
Classification
Conductivité
électrique
(dS m-1
)
pH du sol
Ratio
d’adsorption
du sodium
Condition
physique
du sol
Saline > 4.0 < 8.5 < 13 Normal
Salin-sodique > 4.0 < 8.5 > 13
Normale
Sodique < 4.0 > 8.5 > 13 Pauvre
Tableau I. 3 : Classification des eaux d’irrigation selon leurs CEl et le taux d’absorption du
sodium (SAR) (Durand, 1983).
Classe de salinité
C1
C2
C3
C4
C5
Classe d’alcalinité
S1
S2
S3
S4
CEl (mmhos/cm)
0,00 à 0,25
0,25 à 0,75
0,75 à 2,25
2,25 à 5
> 5
SAR
< 10
10 à 18
18 à 26
> 26
Degré de salinité
Faible
Moyen
Fort
Très fort
Excessif
Degré d’alcalinité
Faible
Moyen
Fort
Très fort
5.3. Mesure de la salinité
On dispose de nombreuses méthodes pour mesurer la salinité d'un sol. Certaines sont
fondées sur des procédures analytiques et permettent de connaître la concentration d'un
élément soluble, ce qui implique des prélèvements d'échantillons de sol, ou de solution du sol.
D'autres utilisent les propriétés électriques du sol soit par propagation de signaux (induction
électromagnétique, résistivité, réflectométrie), soit par capteurs in situ (conductivité). La mise
en œuvre de ces dernières techniques demande moins d'investissements financiers et humains
que les méthodes analytiques. Cependant, une combinaison de ces deux méthodologies est
souhaitable pour minimiser le nombre de prélèvements, caractériser de plus grandes surfaces
et suivre les évolutions temporelles (Rhoades, 1984).
5.4. Importance de la salinité au monde et au Maroc
Plusieurs contraintes environnementales sont limitantes pour la croissance et le
développement des légumineuses (Zahran, 1999). La salinité et la sécheresse sont considérés
comme deux facteurs majeurs influant l’agriculture dans les zones arides et semi arides.
Approximativement 40 % des surfaces agricoles sur terre sont caractérisés par la présence
d’un problème potentiel de salinité (Zahran, 1999). Les sols salins sont repartis à travers le
globe terrestre et aucun contient n’échappe à la salinisation. Ils existent non seulement dans
les zones désertiques mais aussi dans les zones fertiles telles que les plaines, les vallées et les
Chapitre I
13
zones côtières. La superficie totale affectée par la salinité est estimée à plus de 400 millions
d’hectares (ha) et chaque minute le monde perd en moyenne 10 hectares de terres cultivables
dont 3 ha (plus de 1,5 Mha par an) à cause de la salinisation (Kovda, 1983 ; Geetanjali et
Neera, 2008). En Afrique, près de 40 millions ha sont affectés par la salinisation, soit près de
2% de la surface totale (Geetanjali et Neera, 2008).
Au Maroc, la salinité a affecté de nombreuses nappes des principales zones agricoles
telles que le Tafilalet, Moulouya, Gharb, Loukous, Souss Massa, Tadla, Doukkala et Haouz,
et elle a aussi affecté quelques oueds (Oum er Rbia dans le Tadla, Oued El Malh à
Ouarzazate, etc.). En général, le phénomène continuerait à s'aggraver. La concentration en
sels augmente et les zones atteintes s'étendent. Il y a des effets dommageables très rapides sur
les sols, les cultures et l'hydrobiologie. Dans plusieurs régions, les concentrations salines ont
atteint des valeurs qui les rendent non appropriées à l’irrigation (Debbarh et Badraoui, 2002).
6. Effets de la salinité sur la symbiose rhizobia-légumineuses
6.1. Effet sur le processus d’infection et le développement des nodules
Le stress salin peut affecter la symbiose légumineuse-rhizobia indirectement, en réduisant
la croissance de la plante hôte et en affectant certains de ses processus physiologiques ou bien
directement en inhibant le processus d'infection et le développement des nodules (Zahran,
1999 ; Cesar et al., 2011). Chez des cultivars tolérants de pois chiche, la salinité a inhibé le
processus d'infection et elle a affecté la taille et le nombre de nodules (Borucki et Sujkowska,
2008), chez la fève, on observe une inhibition du cordon infectieux (Zahran et Sprent, 1986).
Cependant, une stimulation de la croissance des nodules a été observée chez certaines
légumineuses comme les cultivars tolérants du pois chiche (Soussi et al., 1999) ou de luzerne
(Aydi et al., 2004). En général, les premières étapes de la nodulation sont plus sensibles au
stress salin que plus tard (Cordovilla et al., 1999 ; Cesar et al., 2011).
6.2. Effet sur l’activité de la nitrogénase et la respiration nodulaire
La salinité inhibe l’activité de la nitrogénase (Aydi et al., 2008 ; Faghire et al., 2011) et la
respiration nodulaire (Serraj et al., 1994) qui provoque, par la suite, une diminution des teneur
en azote total dans la plante (Salehi et al., 2008 ; Faghire et al., 2011). La réduction de
l'activité fixatrice de N2 par le stress salin est généralement due à la réduction de la respiration
nodulaire (Drevon et al., 1994 ; Bargaz et al., 2011a et b). Cette réduction est due à une
limitation de l'O2 ou du substrat N2 (Soussi et al., 2001 ; Serrat, 2002) ou une diminution de la
production de protéines cytosoliques, surtout la léghemoglobine, par les nodules (Delgado et
al., 1994 ; López et al., 2008a). Vadez (1996) et Serraj et al. (1994), ont montré que
Chapitre I
14
l’augmentation de la pression d’oxygène dans le milieu d’une racine nodulée permet de
supprimer l’effet inhibiteur du stress salin sur l’activité réductrice de l’acétylène. D’autres
résultats suggèrent que l’accumulation des ions toxiques (Na+ et Cl
-) dans les nodosités peut
affecter le métabolisme dans ces organes et inhiber leur activité fixatrice de N2 (Cordovilla et
al., 1995 ; Serraj et al., 1998).
6.3. Effet sur le métabolisme carboné
L’azote moléculaire fixé par la nitrogénase des bactéroïdes est acheminé aux feuilles par
le flux xylémien et l'énergie nécessaire à cette fixation est fournie par la plante sous forme du
saccharose à travers le phloème. Dans le cytosol des cellules infectées, de fortes activités
sucrose synthase et invertase sont présentes et ces activités permettent l'hydrolyse du
saccharose en glucose. Le glucose est ensuite métabolisé en phosphoénol pyruvate, en
oxaloacétate, en malate et en succinate. Le malate et le succinate constituent la principale
source carbonée des bactéroïdes (Kahn et al., 1998). Le malate est une composante clé chez le
metabolisme carboné des plantes et il est synthétisé par l’action de phosphoénolpyruvate
carboxylase (PEPC, EC 4.1.1.31) et la malate déshydrogénase (MDH, EC 1.1.1.37).
Dans les nodules de luzerne et de haricot, la salinité provoque une inhibition des activités
phosphoénolpyruvate carboxylase (PEPC, EC 4.1.1.31) et de la malate déshydrogénase
(MDH, EC 1.1.1.37), ces dernières sont nécessaires pour fournir aux bactéroïdes le carbone à
partir des hexoses-6P (López et al., 2008a ; Faghire et al., 2011). Dans les nodules de pois
chiche, ces activités enzymatiques ont montré le même comportement sous stress hydrique
(Gálvez et al., 2005).
7. Mécanismes physiologiques de tolérance au stress salin chez la symbiose légumineuse
- rhizobia
La prévention des dommages causés par le stress salin et leur réparation sont nécessaires
pour la survie des cellules. Ces stratégies peuvent inclure des changements morphologiques,
biochimiques et physiologiques (l'ajustement osmotique, l'accumulation des osmoprotecteurs,
induction de stress anti-oxydatif et d'autres adaptations physiologiques telles que la
modification de la croissance de la partie racinaire et aérienne et la transpiration) (Geetanjali
et Neera, 2008).
7.1. Ajustement osmotique
Les plantes en général et la symbiose rhizobienne en particulier, détectent le stress salin à
travers le signal ionique (Na+) et osmotique. L’excès de Na
+ peut être détecté par les protéines
transmembranaires ou les enzymes récepteurs de Na+ (Zhu, 2003). L’excès de Na
+ et Cl
-
Chapitre I
15
provoque des changements conformationnels de structures de protéines et de la dépolarisation
membranaire qui peuvent conduire à la perception de la toxicité ionique. Le stress osmotique
imposé par la salinité conduit à la perte de la turgescence des cellules et le changement du
volume cellulaire (Sanders et al., 1999).
En général, les ions Na+ entrent en concurrence avec les ions K
+, à travers les
cotransporteurs Na+/K
+ et peuvent également bloquer les transporteurs spécifiques de K
+ de
cellules racinaires. Les antiports Na+/H
+ de membrane plasmique, pompent le Na
+ à partir des
cellules racinaires pour être transporté vers les feuilles. Ce transport est la première ligne de
défense qui sert à empêcher l'accumulation de Na+ dans le cytosol (Zhu, 2003). Sous la
salinité, la séquestration vacuolaire de Na+ est une stratégie importante et rentable pour
l'ajustement osmotique et au même temps elle peut réduire la concentration de Na+
cytosolique. Les antiports vacuolaires Na+/H
+ utilisent le gradient de protons générés par la
H+
vacuolaire/adénosine triphosphatase (H+/ATPase) et H
+/pyrophosphatase inorganique
(H+/PPase) pour la séquestration Na
+ dans la vacuole. Le stress salin active les H
+/ATPase et
H+/PPase des tonoplastes (Fukuda et al., 2004). Par conséquence, la coordination entre les
antiports Na+/H
+, H
+/ATPase et H
+/PPase est cruciale pour la tolérance au stress salin.
7.2. Régulation de la croissance
Sous stress salin, Munns et Termaat (1986) ont mentionné que la croissance racinaire est
moins touchée par rapport à celle de la partie aérienne. En effet, le maintien d’une croissance
racinaire constitue un caractère adaptatif dans un environnement de faible disponibilité en eau
tel que le milieu salin. L’allongement racinaire peut être dû à une augmentation de l’activité
des enzymes impliquées dans la construction du cytosquelette: telle que la xyloglucan
endotransglycosylase (Wu et al., 1994). L’autre cause peut être l’accumulation de la proline
(Ober et Sharp, 1994). Ces deux actions sont régulées par l’acide abcissique (ABA), qui est
induit par le stress salin (Jia et al., 2002). Ainsi chez le maïs, il a été montré que l’élongation
racinaire est inhibée par la présence d’un inhibiteur de la biosynthèse d’ABA. Mais elle peut
être restaurée par un traitement des racines avec un inhibiteur de synthèse d’éthylène. Ces
données suggèrent que l’élongation racinaire par l’intermédiaire de l’ABA doit être causée
par une inhibition de la biosynthèse d’éthylène (Spollen et al., 2000).
7.3. Biosynthèse d’osmoprotecteurs
Sous stress salin, la concentration des sucres solubles augmente dans les nodules des
légumineuses. Parmi ces sucres on trouve le tréhalose comme substrats osmoprotecteurs
(Lopez et al., 2008b ; Lopez et Lluck, 2012). En plus, la salinité provoque l’augmentation des
Chapitre I
16
aminoacides dans les nodules de haricot qui peut être expliquée par l’ajustement osmotique ou
la dégradation des protéines (Tejera et al., 2005). Chez M. truncatula transgénique la salinité
a provoqué l’accumulation de proline dans les nodules qui a amélioré la croissance et la
fixation symbiotique d’azote (Verdoy et al., 2006).
7.4. Induction du métabolisme oxydatif
Le stress salin induit la production et la formation des formes réactives de l’oxygène
(FRO, les radicaux superoxides (O2-), les peroxydes d’hydrogène (H2O2) et les radicaux
hydroxyles (OH-). Ces formes causent des dommages oxydatifs à différentes composantes
cellulaires tels que les lipides membranaires, les protéines et les acides nucléiques (Halliwell
et Gutteridge, 1989). En effet, l’oxygène est un facteur critique pour la FSA sachant que la
nitrogénase est très sensible à sa présence et irréversiblement inhibée dans un temps très court
(Hill, 1988 ; Burris, 1991). En outre, des études ont montré que l’inhibition de la nitrogénase
par l’O2 est le résultat de la formation du radical hydroxyle au niveau du site actif de l’enzyme
et que les FRO peuvent résulter de l’oxydation de la nitrogénase et de la ferrédoxine, mais
surtout de l’auto-oxydation de la leghémoglobine (Puppo et Halliwell, 1988).
Pour atténuer et réparer les dommages causés par la production de ces FRO, les nodules
ont un système complexe des antioxydants (Rubio et al., 2007 et 2008). Parmi les
composantes de ce système on trouve les caroténoïdes, ascorbates, tréhaloses, glutathions,
tocophérols et les enzymes comme les peroxydases (PO), polyphénoloxydases (PPO),
superoxyde dismutase (SOD), catalase (CAT).
7.4. 1. Peroxydases (PO)
Les peroxydases sont des hémoprotéines largement distribuées chez les plantes
supérieures (Van Huystee, 1987). Les peroxydases jouent un rôle important dans la fine
régulation de la concentration des différentes ROS à l’intérieur des cellules par l’activation et
la désactivation du peroxyde d’hydrogène (Elstner, 1987 ; Lamb et Dixon, 1997 ; Yusupova
et al., 2006). En effet, la génération des ROS est associée avec l’induction des enzymes
extracellulaires localisées dans le plasmalemme et la membrane cellulaire tels que les
peroxydases (Dumas et al., 1995; Thordal-Christensen et al.,1997; Khairullin et al., 2001).
Ces enzymes peuvent être classifiés sur la base de leurs points isoélectrique. Ainsi, on
peut distinguer les peroxydases basiques ou cationiques et les peroxydases acides ou
anioniques (Robinson, 1990). Les PO sont groupées en familles et en subfamilles selon leur
homologie et leur fonction (Lagrimini et al., 1987 ; Robberts et Kolattukudy, 1989 ; Ito et al.,
1994). Outre sa fonction antioxydants, les PO peuvent participer à différents processus
Chapitre I
17
physiologiques, tels que l'élongation cellulaire, la synthèse de la lignine et le catabolisme de
l'auxine (Yoshida et al., 2003).
7.4. 2. Polyphénoloxydases (PPO)
La polyphénoloxydase (PPO) est une enzyme plastidique largement distribuée dans le
monde végétal (Whitaker, 1972 ; Vaughn et duc, 1984a). PPO catalyse généralement
l'oxydation des composés phénoliques aux quinones en utilisant la molécule d'oxygène
comme accepteur d'électron (Sommer et al., 1991). Ces enzymes catalysent deux types de
réactions oxydantes: l'hydroxylation des monophénols aux o-diphénols, et l'oxydation de l'o-
diphénol aux o-quinones. Les activités PO et PPO augmentent en réponse à différents types de
stress biotiques et abiotiques (Rivero et al., 2001) et les activités peroxydases les plus élevées
ont été détectées chez les symbioses pois chiche-rhizobia les plus tolérantes au stress salin
(Mhadhbi et al., 2004).
7.4. 3. Superoxyde dismutase (SOD)
Le superoxyde dismutase est identifié comme un groupe de metalloenzymes qui catalyse
la disproportionation des radicaux superoxide, générés dans différents compartiments
cellulaires, en O2 et en H2O2 (Rubio et al, 2007). Dans les nodules de L. japonicus, le
superoxyde dismutase existe sous multiples formes enzymatiques et l’induction de FeSOD
cytosolique maintient un niveau élevé de l’activité SOD durant toutes les étapes de
développement nodulaire (Rubio et al, 2007). La surexpression de l’activité SOD détectée
dans les nodules de P. vulgaris exposés à la salinité, explique l’amélioration de la tolérance au
stress salin (Tejera et al., 2004b).
7.4. 4. Catalase (CAT)
La CAT mise en évidence dans les peroxysomes, est une enzyme à fonction synergétique
avec le SOD. Après l’élimination de l’anion superoxyde par la SOD, H2O2 est produit et
dégradé par la suite en H2O et en O2 par l’action de la catalase (Adam et al., 1995). Dans les
nodules de P. vulgaris et de M. sativa, la CAT est inhibée par le traitement salin (Tejera et al.,
2007) et cette inhibition est étroitement associée à la fixation de l’azote confirmant la relation
entre l’activité de cette enzyme et le fonctionnement de la symbiose (Mhadhbi et al., 2004).
8. Taxonomie et phylogénie des bactéries
Pour pouvoir accéder à la grande diversité des microorganismes et la manipuler d’une
façon objective, la taxonomie a développé un système de classification qui permet la
Chapitre I
18
reconnaissance de différentes unités microbienne. Le principal objectif de la taxonomie
consiste à classer des groupes d’individus qui se ressemblent selon des critères prédéfinis et à
établir un arbre généalogique et phylogénétique des bactéries (Schleifer et Stackebrandt,
1983; Schlegel, 1997). Cette classification des microorganismes est une discipline majeure
permettant d’identifier et de mettre en place une nomenclature informative, c’est à dire
l’affiliation d’une bactérie à une espèce donnée.
L’espèce est l’unité taxonomique de la classification. On peut définir une espèce
bactérienne comme un ensemble de souches montrant une grande similitude pour tous ses
caractères en comparaison avec autres groupes de souches apparentées (Altas, 1988 ; Colwell
et al., 1995 ; Rosello et Rudolf, 2001). Cette dernière est une parmi les définitions des espèces
bactériennes les plus largement acceptées. Cependant, ce concept semble être plus approprié
pour les organismes supérieurs que pour les micro-organismes car il est difficile de définir
une espèce d’une manière objective. En effet, il n'existe aucune définition, universellement
admise, de l'espèce bactérienne et l’application de cette définition antérieure est encore
contestée par certains auteurs (Cohan, 2002).
L’étude du gène rrs est très utilisée en taxonomie bactérienne. L’analyse comparative de
la séquence du gène rrs est une excellente méthode pour élucider les relations
phylogénétiques entre les microorganismes (Fox et al., 1980 ; Rosello et Rudolf, 2001 ;
Schleifer, 2004). Le gène rrs a comme avantages d’être constitué de domaines hautement
conservés entourant des domaines variables, de présenter une taille de 1540 nucléotides
aisément séquençables et d’avoir une séquence suffisamment informative (Stackebrandt et al.,
1994 ; Ludwig, 1998). Ces régions hautement conservées servent de cibles pour des amorces
dites "universelles" servant à l’amplification in vitro par PCR puis au séquençage (Weisburg
et al., 1991). Cette évaluation a conduit a la construction de l’arbre phylogénétiques qui a
permis d’établir les relations entre tous les organismes connus jusqu’a maintenant.
Mais l’étude du séquençage du gène rrs n’est pas très descriptive au niveau d’espèces en
particulier entre souches phylogénétiquement très proches (Vinuesa et Silva, 2004). Pour cette
raison, de nouveaux marqueurs ont été proposés pour établir les relations physiologiques entre
les microorganismes, parmi lesquels le séquençage de l’ARNr 23S (Ludwig et al., 1995 ;
Ludwig et Schleifer, 1994), le séquençage de la région intergénique ITS localisé entre l’ARNr
23S et l’ARNr 16S pour des groupes spécifiques des bactéries (Broughton, 2003 ; Kwon et
al., 2005), le séquençage des gènes reconnus comme housekeeping (atpD et recA) qui codent,
respectivement, pour la sous unité β de l’ATPase F1F0 et la protéine RecA (Gaunt et al.,
2001; Faghire et al., 2012).
Chapitre I
19
La caractérisation symbiotique consiste à réaliser un test de nodulation entre les deux
symbiotes compatibles, les rhizobia et les plantes légumineuses. Elle est basée aussi sur
l’analyse moléculaire des gènes responsables de la symbiose comme ceux de la nodulation
(nod) et de la fixation de l’azote (nif) (Laguerre et al., 2001 ; Vinuesa et al., 2005a ; Faghire et
al., 2012).
La caractérisation phénotypique consiste à décrire plusieurs aspects parmi ces aspects,
l’étude du comportement de croissance des souches de rhizobia sous des conditions salines.
Ainsi, la caractérisation et le séquençage du gène otsA impliqué dans l’osmotolérance
(Salminen et Streeter, 1986), peut être un bon marqueur pour les études phylogénétiques du
genre Rhizobium (Faghire et al., 2012).
9. Conclusion
Cette synthèse bibliographique souligne l'importance du haricot (P. vulgaris) en tant
que légumineuse à graines très consommée dans le monde, mais aussi pour son extrême
diversité en terme de variabilité morphologique et génétique conférant une souplesse de son
utilisation et sa culture au sein des environnements auxquels elle est adaptée. Quoique cette
espèce est connue par sa faible capacité de fixation d’azote, Hardarson et al. (1993) ont
montré que certaines lignées présentent un bon potentiel de fixation d'azote même sous
contraintes environnementales. Généralement, du fait de sa production sous des contraintes
environnementales sévères (sécheresse, salinité, faible disponibilité en P et en N), les
rendements de cette culture sont en dessous de son potentiel. Cette situation est largement
expliquée par l'irrégularité de la nodulation chez cette légumineuse malgré la grande diversité
des rhizobia qui peuvent la noduler. La limitation de son rendement semble aussi être due à
l’insuffisance de sa FSN pour la croissance et la production, d’où la nécessité de sélectionner
des symbioses haricot-rhizobia performantes sous conditions de culture hostiles.
Dans le cadre d’une agriculture durable, le développement de cultivars tolérants et
particulièrement des symbioses rhizobiennes performantes est l’une des approches les plus
envisageables pour réduire les effets délétères de diverses contraintes biotiques et abiotiques
dont la salinité. A travers cette étude bibliographique, il ressort que la tolérance au stress salin
est un phénomène complexe qui intègre aussi bien des modifications morphologiques que des
ajustements physiologiques et biochimiques représentant une approche largement étudiée par
la communauté scientifique. Cependant, il existe certains aspects qui sont moins étudiés, au
moins chez les symbioses haricot-rhizobia, et qui ont fait l’objet de notre étude menée dans ce
travail.
Chapitre II
20
Chapitre II
Effet de la salinité sur la nodulation, la fixation d'azote et la croissance du
haricot (P. vulgaris) inoculés avec des souches de rhizobia isolées de la
région du Haouz au Maroc
I. Introduction
La fixation symbiotique de l'azote (FSA) s'est révélée être limitée, en particulier dans les
conditions semi-arides où la salinité constitue souvent un problème en raison de la mauvaise
qualité de l'eau d'irrigation pendant la saison sèche. Les légumineuses sont classées comme
espèces végétales sensibles au sel (Läuchli, 1984 ; Martinez et al., 2007). La limitation de leur
productivité est liée à la réduction de la croissance de la plante hôte et à l’inhibition de
l’initiation, du développement et du fonctionnement des nodules (Georgiev et Atkins, 1993 ;
Cesar et al., 2011) et par conséquent, une réduction de la capacité de fixation de l'azote
(Delgado et al., 1993). Chez les plantes, la salinité affecte considérablement la photosynthèse
(Seeman et Sharkey, 1986 ; Soussi et al., 1998), la teneur en azote (Cordovilla et al., 1994 ;
Mansour, 2000 ; Santos et al., 2002), le métabolisme du carbone (Balibrea et al., 2003) et
perturbe la nutrition des plantes en provoquant une accumulation du sodium (Na+) dans les
tissus végétaux (Cordovilla et al. 1995 ; Grattan et Grieve, 1999 ; Mengel et Kirkby, 2001).
La perturbation de ces processus physiologiques conduit à une diminution considérable de la
croissance des plantes et par conséquent la réduction du rendement des cultures.
Ce chapitre est consacré à l’étude de l'effet de la contrainte saline sur la croissance, la
fixation d'azote, l'accumulation des nutriments, les activités PEPC et MDH dans les nodules
de deux cultivars de P. vulgaris cultivé à la région du Haouz (Paulista et Efequince) inoculés
avec des souches de rhizobia (RhM11 ou RhM14) isolées de cette région.
II. Matériel et méthodes
1. Matériel biologique et conduite des cultures
Le matériel biologique ayant fait l’objet de cette étude est constitué de deux variétés du
haricot, Paulista et Efequince, cultivées au Maroc (Figure II.1). La variété Paulista est
fréquemment cultivée au Haouz grâce à son inflorescence indéterminée qui permet aux
agriculteurs de récolter en vert et en sec. La variété Efequince, d’origine espagnole, est
cultivée pour la haute qualité de ses gousses et son rendement (ORMVAH, communication
personnelle). Trois souches de rhizobia, R. Tropici CIAT899 comme souche de référence
fournie par le Laboratoire de Fixation Biologique de l’Azote de l’Université de Granada,
Espagne et deux isolats de notre collection : RhM11 et RhM14 isolées après diagnostic
Chapitre II
21
nodulaire réalisé sur des plantes nodulées issues d’essais aux champs menés chez les
agriculteurs de la région du Haouz. La souche RhM11 est tolérante à la salinité (2,5% de
NaCl), tandis que la souche RhM14 est sensible à la salinité (0,5% de NaCl) (Faghire et al.,
2012).
Figure II.1 : Aspect des graines et nomenclature des génotypes de haricot utilisés.
.
Les graines ont été stérilisées superficiellement par une solution de NaClO (5%) pendant 5
min, rincées quatre fois à l'eau distillée stérile et mises à germer pendant 48 h dans la
vermiculite humide autoclavée. Les jeunes plants ont été transplantés (trois par pot) dans des
pots de 20 cm de diamètre et 30 cm de hauteur contenant de la vermiculite stérilisée et arrosés
par une solution nutritive adéquate, contenant au début (la première semaine) de l’azote sous
forme d’urée (3 mmol par plante correspondant à 84 mg N) et à pH 6,8, elle est composée de
KH2PO4 (0.2 g/l), MgSO4 .7H2O (0.2 g/l), KCl (0.2g/l), CaSO4.2H2O (120 mg/l), Na2FeEDTA
(25 mg/l), Na2MoO4.2H2O (4 mg/l), MnSO4 .2H2O (2 mg/l), CuSO4.5H2O (2 mg/l),
ZnSO4.7H2O (3 mg/l), H3BO3 (18 mg/l) et CoCl2.4H2O (0.120 mg/l) (Rigaud et Puppo,
1975). Chaque plante a été inoculée avec 1 ml de la suspension bactérienne de CIAT899,
RhM11 ou RhM14 multipliées sur milieu YEM à 28°C pendant 48h pour obtenir une
concentration d’environ 109 UFC ml
-1. L’inoculation consiste en l’application directe de la
solution rhizobienne sur les racines de la plante. La conduite des essais a été réalisée dans une
chambre contrôlée avec une photopériode de 16/8 h (lumière/obscurité), une température de
28/19ºC (jour/nuit), une humidité relative 55/75% et la densité de flux de photons
photosynthétiques (400–700 nm) de 450 μmol m–2
s–1
, fournies par des lampes fluorescentes
combinées et incandescentes. Les plantules ont été réparties en deux lots : le premier est
régulièrement irrigué avec de la solution nutritive (témoin), le second lot est irrigué avec la
solution nutritive additionnée de NaCl à 25 mM tous les trois jours (Figure II.2). Une
irrigation à l’eau distillée est appliquée après toutes les deux irrigations afin d’éviter
l’accumulation du NaCl dans le substrat de culture. Après 25 jours de l’application du
traitement salin, les plantes ont été récoltées, rincées à l'eau distillée et des échantillons ont été
utilisés pour différents analyses ou bien conservés congelés à -80°C.
Chapitre II
22
Figure II.2: Dispositif expérimental de la culture.
2. Biomasse de la partie aérienne, racinaire et nodulaire
Les parties aériennes, racinaires et les nodules des plantes ont été séparés et les biomasses
sèches ont été déterminées après séchage à 80 °C pendant 48 heures. Après détermination des
paramètres de croissance et de nodulation, les échantillons secs des plantes et nodosités ont
été utilisés pour la détermination de leurs teneurs en Na+, K
+, P et N. Des échantillons secs ont
été broyés en poudre végétale fine à l’aide d’un broyeur puis analysés.
3. Mesure de la fixation de l'azote
L'activité nitrogénase (EC 1.7.9.92) a été mesurée en suivant l'évolution de H2 dans un
système de flux ouvert (Witty et Minchin, 1998) utilisant une sonde électrochimique H2
(Qubit System Inc, Canada). Les mesures d'hydrogène ont été effectuées sur le système
racinaire des plantes intactes juste après la récolte. L’activité de la nitrogénase apparente
(ANA, le taux de production de H2 dans l'air) a été déterminée sous N2: O2 (80%: 20%) avec
un débit total de 0,4 l min-1
. Après avoir atteint l'état d'équilibre, l'activité nitrogénase totale
(TNA) a été déterminée sous Ar: O2 (79%: 21%). Le taux de fixation de l'azote (TFA) a été
calculé comme (TNA-ANA) / 3. Les normes de haute pureté H2 ont été utilisées pour
étalonner le détecteur.
4. Dosages des activités enzymatiques de la PEPC et MDH nodulaires
Des échantillons de 0.2 g de nodules frais ont été broyés dans un mortier avec le tampon
maleique-KOH 0.1M pH=6.8 à une proportion de 1/10 (poids/volume) et polivinylpirrolidone
(PVP) insoluble à une quantité équivalente à 33% de poids frais de l’échantillon. Le broyat
obtenu est centrifugé à 30000g durant 20 minutes à 4°C. Le surnagent obtenu a constitué
l’extrait enzymatique brut (Vance et Stade, 1984).
L’activité phosphoenolpyruvate carboxylase (PEPC) a été déterminée selon la méthode de
Vance et Stade, (1984). Le milieu de réaction contient le tampon bicine 100mM pH 8.5,
NaHCO3 10 mM, MgCl2 5mM, Phosphoenolpyruvate 2 mM, NADH 0.2 mM et 10-50 µl de
l’extrait. L’activité est exprimée en µmol NADH. mg prot-1
. h-1
.
Chapitre II
23
L’activité malate déshydrogénase (MDH) a été déterminée selon la méthode de Vance et
Johnson (1983). Le milieu de réaction contient le tampon bicine 100mM pH 8.5, acide
oxaloacétique 1mM, MgCl2 5mM, NADH 0.2 mM et 10-50 µl de l’extrait. L’activité est
exprimée en µmol NADH. mg prot-1
. h-1
.
5. Dosage du Sodium (Na+), du Potassium (K
+), du Phosphore (P) et du Azote (N)
Le dosage du Na+, K
+ et P a été effectué après minéralisation du matériel végétal. Les
échantillons ont été repartis dans des creusets à raison de 0,25 g de matière sèche fine par
creuset, puis placées pendant 6 h au four à 550°C. Les cendres obtenues ont été ensuite
additionnées de 3 mL d’HCl 6N, évaporées sur plaque chauffante puis ont été récupérées dans
l’eau distillée chaude.
Les cations K+ et Na
+ sont dosés par photométrie d’émission de flamme.
Pour doser le Phosphore, un aliquote de la solution (0,25 ml) est additionné de 1,25 ml du
réactif MS (molybdate de sodium (2.5%) et sulfate d’hydrazine (0.15%)) et 1 ml d’eau
distillée, puis porté à ébullition pendant 10 min. Par la suite, les échantillons ont été laissés se
refroidir avant de procéder à la lecture au spectrophotomètre à 820 nm.
Le dosage de l’azote a été effectué à raison de 4 répétitions par traitement par
combinaison symbiotique. Il s’agit d’analyser le contenu de la partie aérienne des plantes. Les
étapes de cette analyse se sont succédées comme suit :
i) Minéralisation : une prise d’essai de 0,5 g de matière sèche a été finement broyée
puis placée dans un tube Buchi avec une pincée du catalyseur (sulfate de potassium (100 g),
sulfate de cuivre (20 g) et sélénium en poudre (2g)) et 10 ml de H2SO4 concentré. Les tubes
ont été ensuite placés dans le bloc de digestion B435 et fermés à l’aide d’un couvercle.
L’aspiration et la pompe à vide ont été mises en marche et la digestion s’est déroulée durant 2
h à température égale à 400°C.
ii) Distillation : les tubes ainsi refroidit ont été placés au niveau du distillateur
programmé pour additionner 70 ml de NaOH (10N) et 20 ml d’eau distillée. Une distillation
durant 4 min permet de récupérer un volume d’environ 100 ml dans un erlenmeyer contenant
50 ml d’acide borique H3BO3 (20 g. l-1
) et 5 gouttes d’indicateur coloré (rouge de méthyle et
bleu de bromothymol).
iii) Titration : Le distillat recueilli a été titré par une solution d’acide chlorhydrique
(N/100) jusqu’au virage de la coloration verdâtre à la coloration rouge initiale. Le volume
d’acide chlorhydrique qui a servit au titrage a été utilisé pour calculer le pourcentage d’azote
exprimé ensuite en mg d’azote par g de poids sec.
Chapitre II
24
6. Analyse statistique
Le dispositif expérimental adopté étant le bloc aléatoire. Les valeurs des paramètres de
croissance et ceux de la fixation d'azote représentent les moyennes de cinq répétitions par
traitement par combinaison symbiotique et les autres paramètres étudiés représentent les
moyennes de six répétitions par traitement. L’analyse des données a été réalisée par ANOVA
à deux facteurs. Les comparaisons entre les différentes moyennes ont été effectuées par le test
de Fisher LSD à 5% de probabilité en utilisant CoStat.
III. Résultats
1. Paramètres de croissance et de nodulation
Chez les plantes témoins et sous les conditions de la fixation symbiotique de l'azote, la
variété Efequince inoculée avec les souches locales (RhM11 ou RhM14) a montré des poids
secs des plantes (PSP) significativement supérieurs à ceux de la variété Paulista inoculée avec
les mêmes souches. Les plantes inoculées avec la souche de référence CIAT899 n’ont pas
montré de différences entre les deux variétés sous traitement témoin (0 mM NaCl) (Tableau
II.1). L'addition de 25 mM de NaCl à la solution nutritive, a réduit de façon significative la
croissance des plantes issues des associations symbiotiques RhM11-Paulista, RhM11-
Efequince et CIAT899-Paulista de 41, 43 et 52% respectivement. Les plantes des deux
variétés n'ont montré aucune réduction significative de la croissance sous traitement salin
lorsqu'elles ont été inoculées avec la souche RhM14.
Afin de caractériser le comportement d'organes végétaux, nous avons déterminé le
rapport (poids sec racinaire / poids sec aérien) (Tableau II.1). Le traitement salin n'a pas
affecté significativement ce paramètre sauf pour la combinaison Efequince-RhM11 qui a
montré une réduction significative de l’ordre de 54%.
Pour le poids sec nodulaire (PSN), l'effet du traitement salin sur ce paramètre n'a montré
aucune variation significative pour toutes les combinaisons symbiotiques haricots-rhizobia
testées. La comparaison entre les souches de rhizobia chez la variété Paulista a montré que les
plantes inoculées avec RhM11 ont présenté des PSN plus élevés que ceux obtenus chez les
plantes inoculées par les autres souches, RhM14 ou CIAT899 (Tableau II.1). En général, la
salinité a provoqué une diminution du taux de fixation de l'azote (TFA) chez toutes les
combinaisons symbiotiques testées, mais cet effet négatif est significatif seulement pour
CIAT899-Paulista, RhM14-Paulista et RhM14-Efequince (Tableau II.1). Pour les témoins (0
mM NaCl), la combinaison CIAT899-Paulista a présenté le TFA le plus élevé et qui est égale
à 1.634 µmol N2. g PSN-1
. h-1
.
Chapitre II
25
Tableau II.1 : Effet de la salinité sur la croissance, la nodulation et la fixation d'azote: PSP, poids sec des plantes (g plante-1
); le rapport
PSR /PSA, poids sec racinaire/poids sec aérien; PSN, poids sec nodulaire (g plante-1
) et TFA, taux de fixation de l'azote (µmol N2. g PSN-1
.
h-1
) chez les plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées avec différentes souches de rhizobia (CIAT899, RhM11 ou RhM14).
Souches Génotypes NaCl (mM) PSP
(g plant-1
) PSR/PSA
PSN
(g plant-1
)
TFA
(µmol N2. g PSN-1
. h-1
)
CIAT899
Paulista 0 1.489 ef 0.644 ab 0.058 de 1.634 a
25 0.720 g 0.492 b 0.087 bcde 0.729 efg
Efequince 0 1.273 fg 0.489 ab 0.081 cde 0.991 bc
25 1.972 cde 0.534 ab 0.129 bcd 0.795 cdef
RhM11
Paulista 0 2.540 bc 0.770 ab 0.164 ab 0.747 defg
25 1.497 ef 0.450 b 0.227 a 0.603 fg
Efequince 0 3.271 a 1.030 a 0.140 bc 0.941 bcd
25 1.851 def 0.472 b 0.146 bc 0.839 bcde
RhM14
Paulista 0 1.351 ef 0.675 ab 0.047 e 0.999 b
25 1.327 fg 0.617 ab 0.079 cde 0.599 fg
Efequince 0 2.727 ab 0.567 b 0.121 bcde 0.879 bcde
25 2.251 bcd 0.795 ab 0.126 bcde 0.550 g
Les moyennes suivies par la même lettre dans une colonne ne sont pas différentes significativement (P ≤ 0,05) en utilisant le test LSD
Chapitre II
26
2. Fixation symbiotique de l'azote (FSA)
La FSA a été estimée comme étant la différence entre les quantités d’azotes finale (%
d’azote) dosée à la récolte et celles de l'azote fournies au début sous forme d’urée (3 mmol
par plante correspondant à 84 mg N) (Vadez et Drevon, 2001 ; Aydi et al., 2008 ; Bargaz et
al., 2011a). Les données illustrées dans la Figure II.3, montrent que la salinité a provoqué une
réduction de FSA chez toutes les combinaisons symbiotiques testées. Cette réduction est
significative seulement chez RhM11-Efequince, RhM14-Paulista et RhM14-Efequince. Chez
les traitements témoins, RhM11-Efequince a présenté la plus faible teneur en N fixé (2.88%)
alors que CIAT899-Paulista a présenté la teneur la plus élevée en N fixé (3.7%).
RhM11-Efequince, RhM14-Paulista et RhM14-Efequince ont montré un haut pourcentage
de réduction de FSA atteignant des valeurs d’environ 28%, 39% et 27% respectivement
(Figure II.4A). Parallèlement, le pourcentage de réduction de PSN sous salinité, a montré une
variation irrégulière suivant les combinaisons symbiotiques (Figure II.4A). Ainsi, CIAT899-
Paulista, CIAT899-Efequince et RhM11-Paulista ont montré des augmentations de plus de
30% par rapport à leurs témoins correspondants, mais RhM14-Paulista a enregistré le
pourcentage de réduction le plus élevé atteignant 67% du témoin.
Chez toutes les combinaisons testées, le traitement salin a négativement affecté l'efficacité
nodulaire avec quelques variations entre les combinaisons symbiotiques testées (Figure
II.4B). En effet, RhM14-Efequince a montré la plus faible réduction (30%) et la symbiose
RhM14-Paulista a enregistré la plus forte réduction qui a atteint 63% de son témoin
correspondant.
A partir des résultats de ces deux figures nous notons la présence d’un effet du génotype
du Haricot qui est très évident. Et nous notons aussi la présence de l’effet significatif de
combinaison et du traitement salin.
Chapitre II
27
Figure II.3 : Effet de la salinité sur la fixation symbiotique de l'azote. Les bars avec la même
lettre ne sont pas différentes significativement (P ≤ 0,05), en utilisant le test LSD.
Figure II.4 : Variations de la fixation symbiotique de l'azote (FSA) et la croissance nodulaire
(PSN) par rapport aux témoins sous stress salin (A) et les variations d'efficacité des nodules
(B), estimées par les quantités d'azote fixé par ces organes pendant la période du traitement.
Chapitre II
28
3. Effets du traitement salin sur les teneurs en certains éléments nutritifs
Les résultats illustrés dans le Tableau II. 2 montrent que les teneurs en sodium et en
potassium présentent des variations entre les différentes combinaisons symbiotiques haricot-
rhizobia. Sous traitement salin, les teneurs en sodium de la partie aérienne, ont montré une
augmentation significative chez CIAT899-Paulista et CIAT899-Efequince. Pour les autres
combinaisons symbiotiques, l’application de NaCl a causé soit une augmentation soit une
diminution des teneurs en Na+, mais ces variations ne sont pas significatives. Pour la partie
racinaire, la salinité a induit une augmentation des teneurs en Na+ qui n’est significative que
pour RhM11-Paulista et RhM14-Paulista. Pour K+, les teneurs accumulées sont plus
importantes dans la partie racinaire que dans la partie aérienne chez la majorité des
combinaisons symbiotiques testées. Au niveau de la partie aérienne, le traitement salin a
induit des réductions significatives des teneurs en K+ chez les plantes des deux variétés
inoculées avec CIAT899 et RhM11 et elles sont non significatives lorsque les plantes ont été
inoculées avec RhM14. Au niveau des racines des plantes, le NaCl a induit une diminution
des teneurs en K+ qui est significative seulement pour les combinaisons RhM11-Paulista et
RhM14-Efequince (Tableau II. 2).
Sous traitement salin, les teneurs en phosphore (P) dans la partie aérienne ont montré des
réductions non significatives pour toutes les combinaisons symbiotiques testées (Tableau II.
2). Au niveau des racines, le traitement salin a causé une variation irrégulière des teneurs en
P. En effet, chez les plantes des deux variétés, inoculées avec CIAT899, la salinité a provoqué
une augmentation significative des teneures en P racinaire par contre la même contrainte a
provoqué une diminution significative de ce paramètre chez la combinaison RhM14-
Efequince (Tableau II. 2).
Chapitre II
29
Tableau II. 2: Effet de la salinité sur les concentrations des éléments minéraux : sodium, potassium et phosphore dans la partie aérienne et
racinaire des plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées avec différentes souches de rhizobia (CIAT899, RhM11 ou RhM14).
Strains Genotypes NaCl (mM) Sodium (%) Potassium (%) Phosphore (%)
Partie aérienne Partie racinaire Partie aérienne Partie racinaire Partie aérienne Partie racinaire
CIAT899
Paulista 0 1.33 bc 1.36 bcd 2.36 cd 4.8 bc 2.74 d 2.05 e
25 3.43 a 1.90 abc 1.33 ef 3.17 c 2.26 d 6.37 bc
Efequince 0 0.90 c 1.79 abcd 2.47 cd 4.70 bc 3.90 cd 2.29 de
25 2.43 a 2.16 abc 0.84 f 3.77 bc 2.47 d 7.30 bc
RhM11
Paulista 0 0.40 c 0.58 d 3.80 a 6.90 a 6.03 bc 2.15 e
25 0.90 c 1.93 abc 2.08 de 3.37 c 4.51 cd 3.13 de
Efequince 0 0.35 c 0.92 cd 3.52 ab 4.36 bc 7.48 ab 5.32 cd
25 0.81 c 0.98 cd 0.75 f 3.15 c 5.49 bc 6.87 bc
RhM14
Paulista 0 1.21 bc 1.17 cd 2.85 abcd 4.66 bc 4.50 cd 8.79 ab
25 0.55 c 2.70 a 2.52 cd 3.87 bc 3.92 cd 6.82 bc
Efequince 0 0.27 c 1.42 abcd 3.14 abc 5.40 ab 8.56 a 10.68 a
25 0.19 c 2.56 ab 2.77 bcd 3.41 c 8.61 a 7.33 bc
Les moyennes suivies par la même lettre dans une colonne ne sont pas différentes significativement (P ≤ 0,05) en utilisant le test LSD
Chapitre II
30
4. Effet de NaCl sur les activités de certaines enzymes nodulaire impliquées dans le
métabolisme carboné
Le traitement salin a induit des réductions significatives de l’activité enzymatique PEPC
nodulaire chez les plantes des deux variétés inoculées avec RhM11 ou RhM14 alors que cette
contrainte reste sans effet sur cette activité enzymatique chez les plantes inoculées avec
CIAT899 (Figure II.5A). La plus grande réduction est enregistrée chez la combinaison
RhM11-Efequince (67%) et la plus petite réduction est enregistrée chez RhM14-Efequince
(24%).
La salinité a négativement affecté l’activité enzymatique de la MDH nodulaire et a causé
des réductions significatives chez les combinaisons CIAT899-Efequince (26%), RhM11-
Efequince (57%) et RhM14-Paulista (37%) (Figure II. 5B). Pour les autres combinaisons
symbiotiques testées, cette contrainte n’a pas significativement affecté l’activité MDH
nodulaire.
Figure II.5: Effet de la salinité sur les activités enzymatiques nodulaire: A)
phosphoenolpyruvate carboxylase (PEPC) et B) malate dehydrogenase (MDH) chez les
plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées avec différentes souches de rhizobia
(CIAT899, RhM11 ou RhM14). Les bars avec la même lettre ne sont pas différentes
significativement (P ≤ 0,05), selon le test LSD.
Chapitre II
31
IV. Discussion Dans le présent travail, l'effet de NaCl sur la croissance des plantes, le développement des
nodules, la fixation symbiotique de l'azote et les activités de PEPC, MDH, a été étudié chez
deux variétés de haricot inoculées avec deux souches locales (RhM11 ou RhM14) ou avec
une souche de référence CIAT899. Pour le traitement témoin (0 mM NaCl), l'inoculation avec
RhM11 a amélioré la croissance des plantes et des nodules en comparaison avec celles
inoculées avec les souches RhM14 ou CIAT899. Le PSP de la symbiose CIAT899-Paulista
n’a pas atteint des valeurs aussi élevées que celles obtenues pour les autres combinaisons
testées, malgré son fort potentiel de fixation biologique d'azote mesuré (FSA et TFA)
(Tableau II.1 et Figure II.3). Le traitement salin a négativement affecté ces paramètres chez la
majorité des symbioses rhizobia-haricot testées avec quelques variations. Ces effets de
l’inoculation rhizobienne sur le développement du haricot, ont été également rapportés dans
d’autres travaux (Wood et al., 1984 ; Peoples et al., 1995 ; Ndakidemi et al., 2006 ; Bambara
et Ndakidemi, 2010). L'inoculation avec les souches locales de rhizobia, en particulier
RhM11, pourrait jouer un rôle crucial dans la croissance des plantes et l'amélioration de la
biomasse des nodules sous la contrainte saline et surtout lorsque la croissance des plantes est
sous dépendance de la FSA. Ce constat est en accord avec ceux des études menues par notre
groupe de recherche, où la même souche a été testée sous déficience en P et elle a révélé une
augmentation importante à la fois de l'activité d’acide phosphatase nodulaire (Mandri et al.,
2011) et la perméabilité d’O2 dans les nodules (Bargaz et al., 2011b).
Sous traitement salin, la FSA n’est pas affectée de façon significative chez CIAT899-
Paulista, CIAT899-Efequince et RhM11-Paulista en comparaison avec les autres
combinaisons (Figures II.3 et II.4A). Chez ces combinaisons, le maintien d’une importante
activité de FSA, sous traitement salin, pourrait être attribué à leur capacité à assurer une
nutrition carbonée suffisante au niveau des nodules. En effet, Velagaleti et Marsh (1989) ;
Garg et Singla (2004) et Aydi et al. (2008) ont rapporté que l'inhibition de la FSA pourrait
être due à une diminution de l'approvisionnement des nodules en carbohydrates, puisque la
FSA nodulaire dépend énergiquement du carbone fourni par la partie aérienne, comme il a été
décrit par James et al. (1993) pour des nodules de soja soumis au stress salin. En revanche,
l'efficacité des nodules (pourcentage d'azote fixé par g PSN) a été réduite par la salinité chez
le RhM14-Paulista comparée à celle observée chez les autres symbioses testées (Figure
II.4B). Ainsi, cette réduction de l'efficacité des nodules a largement contribué à la limitation
de la FSA sous les conditions de salinité. La diminution de l'efficacité des nodules peut être
expliquée par l’inhibition de l'activité nitrogénase (TFA) (Tableau II.1). Une telle explication
Chapitre II
32
est soutenue par la concordance positive entre ces deux paramètres pour leurs variations sous
stress salin. Il est proposé que la diminution de l'activité nitrogénase sous stress salin pourrait
être due à une diminution de la respiration nodulaire comme une conséquence d'une limitation
d’approvisionnement des nodules en O2 (James et al., 1993 ; Serraj et al., 1995 ; Soussi et al.,
2001) résultant d'une diminution de la conductance nodulaire à l'O2 (James et al., 1993 ; Aydi
et al., 2004). En effet, l’augmentation de la pression d'oxygène dans l'environnement
rhizosphérique des racines de haricots nodulées a permis la suppression de l'effet inhibiteur du
sel sur l'activité acétylène-réductase de la nitrogénase (Serraj et al., 1998).
Le traitement salin a négativement affecté la nutrition minérale (sodium, potassium et
phosphore) des plantes chez la plupart des combinaisons symbiotiques testées. Cependant,
une variabilité évidente entre les combinaisons symbiotiques dans leurs réponses à la salinité
a été mise en évidence dans ce travail. Les plantes inoculées avec CIAT899 et RhM11 sont
plus tolérantes que celles inoculées avec RhM14. Cette variabilité est observée au niveau de
l'activité nitrogénase (Tableau II.1) et les concentrations des éléments minéraux (Tableau II.2)
pour lesquelles les plantes inoculées avec RhM11 ont montré de faibles concentrations en Na
dans leurs parties aériennes et racinaires concomitante avec une haute FSA. Inversement, les
plantes inoculées avec RhM14 ont montré de fortes concentrations en Na dans leurs parties
aériennes et une faible FSA. À cet égard, Soussi et al. (1998) et Aydi et al. (2008) ont
rapporté des résultats similaires et ils ont suggéré une relation entre l'accumulation de Na dans
les parties aériennes et la réduction FSA.
Chez le génotype Paulista inoculé avec la souche de référence CIAT899, les activités
enzymatiques nodulaire PEPC et MDH ont montré des valeurs élevées qui n'ont pas varié
avec la salinité, par rapport aux autres symbioses testées (Figure II.5). Ces enzymes sont
impliquées dans le métabolisme carboné et sont responsables de la fourniture du carbone aux
bactéroïdes par la formation de dicarboxylates considérés comme les premières sources de
carbone pour les bactéroïdes (Lopez et al., 2008a). Ces données pourraient soutenir notre
explication donnée ci-dessus au sujet de la capacité des plantes inoculées par CIAT899 pour
maintenir des quantités élevées de l’azote fixé sous stress salin. En plus de son impact positif
dans l'activation du métabolisme du carbone sous les conditions stressantes telles que la
déficience en P (Hinsinger et al., 2003), nous suggérons que le renforcement de l'activité de
ces enzymes pourraient jouer un rôle crucial dans la tolérance au stress salin, mais peu
d'informations sont disponibles pour prouver une telle relation. C’est intéressant de
mentionner que l'implication de la PEPC et MDH dans l'allocation du carbone en particulier
dans les nodules pourrait influencer la FSA. Dans ce contexte, Schulze (2004) a considéré que
Chapitre II
33
l'allocation du carbone est l'une des théories concurrentes qui contribuent à la régulation de la
FSA des légumineuses.
V. Conclusion
En s'appuyant sur nos résultats, discutés ci-dessus, nous pouvons conclure que le
traitement salin a réduit la croissance des plantes, l'activité métabolique et la performance
symbiotique chez la plupart des combinaisons testées avec une variabilité importante entre
elles. La meilleure performance de la symbiose sous les conditions salines semble être
principalement déterminée par la tolérance de la légumineuse hôte et son interaction avec la
souche de rhizobia. L'inoculation avec une souche locale de rhizobia, caractérisée par une
bonne performance symbiotique pourrait compenser la perte de la croissance de la plante
hôte, induite par la salinité. Par ailleurs, la variabilité génotypique dans les activités PEPC et
MDH nodulaires impliquées dans l’allocation métabolique du carbone semble être un trait de
tolérance au sel qui mérite plus d'exploration.
Chapitre III
34
Chapitre III
Variation génotypique des activités enzymatiques nodulaires (Acide
phosphatase et Tréhalose 6 phosphate phosphatasease) chez certains
cultivars de haricot (P. vulgaris) cultivés sous la contrainte saline.
I. Introduction
Dans le chapitre précédent, l’étude a porté sur l’analyse de l'effet de la contrainte saline
sur la croissance, la fixation de l’azote, l'accumulation des éléments minéraux et les activités
enzymatiques PEPC et MDH. Par ailleurs, d’autres mécanismes biochimiques et
physiologiques tels que l'accumulation d'osmolytes compatibles (Zhu, 2002 ; Parida et Das,
2005) sont mis en œuvre pour protéger les processus cellulaires majeurs vis-à-vis du stress
osmotique tels que la respiration cellulaire, l'activité photosynthétique, le transport des
éléments minéraux, la fixation de l'azote et le métabolisme carboné.
L’activité phosphatase acide (APase, EC 3.1.3.2) contribue dans la tolérance à la
contrainte saline par le maintien d’un niveau élevé de phosphate inorganique qui peut être co-
transporté avec le H+ le long d'un gradient de la force proton motrice (Olmos et Hellin, 1997).
La TPPase est une enzyme qui catalyse la réaction chimique (alpha,alpha-trehalose 6-
phosphate + H2O alpha,alpha-trehalose + phosphate) (Cabib et Leloir, 1958). Un produit de
cette réaction est le tréhalose. Cette dernière molécule joue un rôle important dans la
stabilisation des enzymes déshydratées et les membranes ainsi que la protection des structures
biologiques contre les dommages de dessiccation (Lopez et al., 2008b).
Dans ce chapitre nous nous sommes intéressés à l’analyse de l'effet du stress salin sur la
croissance et la nodulation des plantes chez certaines combinaisons symbiotiques haricot-
rhizobia. Notre étude a été focalisée sur les variations des activités enzymatiques des
phosphatases acides (APase, EC 3.1.3.2), la tréhalose 6-phosphate phosphatase (TPP, CE
3.1.3.12) nodulaires et la transcription du gène APase in situ dans ces organes.
.
Chapitre III
35
II. Matériel et méthodes
1. Culture de haricot en système hydroponique aéré
Le matériel végétal ayant fait l’objet de cette étude est constitué de 4 génotypes de
haricot qui sont les lignées 83, 104, 115 et 147. Ces quatre lignées recombinantes ont été
sélectionnées dans le cadre d’une coopération entre le CIAT et l'INRA-Montpellier (France)
et nous ont été fournies par cette dernière.
Sous des conditions aseptiques, les graines des différents génotypes ont été mises à
germer sur papier filtre. La germination a été effectuée à l’étuve à 28°C pendant 96 h.
L’inoculation a été réalisée en boite de Pétri en imprégnant les racines des différentes
plantules dans l’inoculum bactérien liquide de la souche locale RhM11 ou la souche
Rhizobium tropici CIAT899 comme souche de référence préalablement incubée et multipliée
pendant 48 h à 28°C. La conduite des essais a été effectuée sous serre en hydroaéroponie en
solution nutritive (MgSO4 (100 μM), K2SO4 (700 μM), CaCl2 (1650 μM), Fe-EDTA (16 μM),
MnCl2 (4 μM), H3BO3 (22 μM), ZnSO4 (0.4 μM), NaMoO4 (0.05 μM), et CuSO4 (1.6 μM)).
Cette solution est renouvelée chaque semaine et a été additionnée de 2 mM d’urée au cours
des deux premières semaines seulement. Dès la troisième semaine, le stress salin a été
appliqué par addition de NaCl à une concentration finale de 25 mmol pour le lot stressé
(Figure III.1) (Vadez et al. 1996). Les plantes ont été ensuite transférées dans des bouteilles
de volume d’un litre, et enrobées par du papier aluminium, pour une culture individuelle. De
même, dans les bouteilles, la solution nutritive est renouvelée chaque semaine sans apport
d’urée (Figure III.1).
Figure III.1: Dispositif expérimental de la culture hydroaéroponique en bacs et en bouteilles
du haricot sous serre.
Chapitre III
36
2. Détermination de la biomasse de la partie aérienne, racinaire et nodulaire
La récolte des plantes a été effectuée au stade de floraison des plantes de haricot. Les
biomasses des parties aériennes, des racines et des nodosités ont été déterminées. L’ensemble
de ces mesures ont été effectuées comme décrit dans le chapitre II (Cf paragraphe II. 2 page
22).
3. Préparation des extraits et dosages enzymatiques
3.1. Dosage de l’activité APase
Les phosphatases acides (APase) désignent les enzymes qui catalysent l’hydrolyse des
liaisons ester phosphorique pour libérer l’ortho-phosphate. Pour leurs extractions, 0.2 g des
nodosités fraiches et de taille homogène (3 à 5mm) ont été broyées dans un tube eppendorf
contenant 500 µl du tampon d’extraction d’acétate de Na (0.1 M, pH 5,6), 33 % du PVP et 5
µl de β-mercaptoéthanol. Les broyats obtenus ont été centrifugés (13000g) à 4°C pendant 30
min. Les surnageants ont été récupérés et utilisés pour le dosage des activités APase. Toutes
ces opérations ont été menées à 4°C. L’activité APase a été déterminée dans le surnageant en
utilisant comme substrat, le para-nitrophényl phosphate (pNPP) (5 mM). L’APase réagit avec
le pNPP pour libérer une molécule de Pi en produisant le para-nitrophénol (PNP) de
coloration jaune. Après 30 min d’incubation à 30°C, la réaction est arrêtée en ajoutant dans le
milieu réactionnel 1 ml de NaOH (0.5 N). Cette dernière réagit avec le PNP pour donner le
para-nitrophénolate coloré en jaune. L’activité de l’APase est déterminée par la mesure de la
formation de la para-nitrophénolate à 410 nm. L’activité enzymatique de l’APase a été
exprimée en nmole de PNP produit par min par g matière fraîche nodulaire.
3.2. Dosage de l’activité TPPase
Des extraits ont été préparés par homogénéisation de 0,2 g de nodules frais dans un
mortier avec 33% de PVP (p/p) et 2 ml de 50 mM tampon Tris-HCl (pH 7,5) contenant 2,5
mM de MgCl2, 100 mM de NaCl et 10 mM β-mercaptoéthanol. Les broyats obtenus ont été
centrifugés à 30000g pendant 30 min à 4°C. Les surnageants ont été récupérés et utilisés pour
le dosage des TPPase. Toutes ces opérations ont été menées à 4°C. L'activité TPPase a été
dosée par la libération de phosphate de surveillance du tréhalose 6-phosphate (Padilla et al.,
2004). La réaction a été effectuée dans un volume final de 0,25 ml, contenant 25 mM Tris-
HCl (pH 7,0), 10 mM de MgCl2 et 1 mM de tréhalose-6-phosphate. Les échantillons ont été
utilisés pour le dosage de phosphate selon la méthode de vert de malachite (Ohno et Zibilske,
1991). L’activité TPPase a été mesurée par le dosage du Pi libéré à partir du tréhalose-6P
Chapitre III
37
(Padilla et al., 2004). L’activité TPPase a été ensuite exprimée en µmole de P libéré par min
par g de nodules frais.
4. Hybridation in situ du transcrit de l’acide phosphatase (APase)
4.1. Préparation des sections de nodosités
Pour la RT-PCR (reverse transcription polymerase chain reaction) in situ, des nodosités de
3 à 5 mm ont été récoltées 5 semaines après inoculation et lavées dans de l’eau traitée au
pyro-carbonate di-éthylique (DEPC) (1 ml. l-1
). Les deux extrémités des nodosités ont été
excisées selon l’orientation transversale par rapport à la racine afin d’exposer directement la
zone infectée et le cortex au fixateur à température ambiante pendant 2 h sous vide dans un
fixateur (Paraformaldéhyde (PFA) 4%, éthanol 45°C, acide acétique 5%) (Van Aarle et al.,
2007). Les nodosités ont été conservées toute la nuit à 4°C dans le fixateur. Par la suite elles
ont été lavées 2 fois pendant 5 min puis 2 fois pendant 10 min dans de l’eau traitée au DEPC
avant d’être inclus dans l’agarose à température de fusion et de gélification basse (Agarose
low meling) 9% dans du PBS (Na2HPO4 25 mmol. l-1
, NaCl 0,65 mmol. l-1
, pH 7,5) (Cellier et
al., 2004). Des sections de 50 µm ont été réalisées avec un vibratome. Elles ont été lavées 3
fois à l’eau traitée au DEPC à 65°C et conservées dans 20 µl à température ambiante.
4.2. RT- PCR in situ
La RT PCR a été réalisée avec des amorces spécifiques du gène étudié. Il a été ajouté aux
20 µl contenant les sections de nodosités, 19 µl de mélange de transcriptase inverse réalisé
avec le tampon de la Moloney Murine Leukemia Virus (MMLV) Reverse Transcriptase de
Promega. L’amorce reverse (0,3 nmol. µl-1
), des dNTP (1 nmol. µl-1
) selon les
recommandations du fournisseur. Ces 39 µl ont été incubés 2 min à 65°C. La MMLV
transcriptase (5 U. µl-1
) reverseR a été ajoutée après que les tubes aient été incubés 2 min dans
la glace. Les tubes ont été incubés 1 h à 42°C dans le thermocycleur. Les coupes ont été
lavées 3 fois avec 100 µl d’eau DEPC en agitation puis conservées dans 20 µl d’eau traitée au
DEPC. Un mélange PCR avec amorce reverse (0,1 nmol. µl-1
) primer dir (0,1 nmol. µl-1
),
dNTP (1 nmol µl-1
), DIG-dUTP (0,1 nmol µl-1
) (Roche, basel, Switzerland) et la taq polyR
0,125 U. µl-1
(Invitrogen, Carlsbad, USA) en condition du fournisseur ont été ajoutés aux 20
µl des sections nodulaires. Un cycle PCR (30 cycles) a été réalisé ; 95°C pendant 30 s; 55°C
pendant 30 s; 72°C pendant 45 s, 72°C pendant 2 min. Un contrôle négatif a été réalisé sans
transcriptase reverse. Après la PCR, les coupes nodulaires ont été rincées 3 fois avec 200 µl
du PBS sous agitation puis incubées 30 min sous agitation dans 100 µl de tampon de blocage
(PBS additionné de BSA 2%, triton 0,3%) et conservées à 4°C toute la nuit. La solution de
Chapitre III
38
blocage a été remplacée par 100 µl de tampon Alcaline phosphatase (BSA 2%, PBS triton
03%, anti-Dig (75 U. µl-1
) (Roche, basel, Switzerland). Les coupes ont été incubées dans le
tampon AP durant 1 h 30 mn à l’obscurité à température ambiante puis rincées 3 fois avec du
PBS.
Le kit de détection ELF-97R « endogenous phosphatase detection kitR » (Molecular
Probes, Leiden, the Netherlands) a été utilisé pour détecter la phosphatase alcaline conjuguée
à l’anti-Dig. Cette méthode a été mise au point pour avoir une sensibilité élevée de la
détection de phosphatase en comparaison avec des méthodes basées sur les sels de tétrazolium
et leurs précipités (Van Aarle et al., 2007). Le substrat (dilué et filtré) a été ajouté aux coupes
nodulaires à raison de 40 µl par tube. Les coupes ont été incubées 20 mn à l’obscurité puis
lavées 3 fois 10 min avec du tampon d’arrêt (PBS, EDTA 25 mmol. l-1
, Lévamisol 5 mmol. l-1
à pH 8) avant d’être montés sur lames pour microscope à épifluorescence d’une lampe au
mercure. Le filtre utilisé permet de visualiser des longueurs d’ondes d’excitation à 360 nm et
d’émission à 420 nm. Les images ont été prises avec la caméra noir et blanc puis traités par le
logiciel de traitement d’images (Image J) Soft Imaging system.
5. Analyse statistique
Le dispositif expérimental adopté étant en blocs aléatoires complets. Les valeurs des
paramètres de croissance représentent les moyennes de sept répétitions par traitement et les
valeurs des autres paramètres étudiés représentent les moyennes de trois répétitions par
traitement. L’analyse des données a été réalisée par ANOVA à deux facteurs. Les
comparaisons entre les différentes moyennes ont été effectuées par le test LSD à 5% de
probabilité en utilisant CoStat. L'erreur standard (ES) et les coefficients de corrélation ont
également été calculés.
III. Résultats
1. Paramètres de croissance des plantes
Pour les symbioses témoins, les combinaisons symbiotiques 83-CIAT899, 104-CIAT899
et 104-RhM11, ont exprimé un poids sec élevé de la partie aérienne (PSA) et qui a atteint 2,4
g par plante. La combinaison symbiotique 115-CIAT899 a présenté un faible PSA qui a été
inférieur à 2 g par plante (Figure III.2A). L'ajout de 25 mM de NaCl à la solution nutritive, a
réduit de façon significative le PSA chez les combinaisons symbiotiques 83-CIAT899, 104-
RhM11 et 147-RhM11 respectivement de 57, 15 et 40% par rapport à leurs témoins
correspondants. Les autres combinaisons symbiotiques n’ont montré aucune variation
Chapitre III
39
significative de croissance sous traitement salin à l'exception de 83-RhM11 chez laquelle la
salinité a provoqué une augmentation significative de ce paramètre (Figure III.2A).
L’analyse des données du poids sec racinaire (PSR) (Figure III. 2B) et du poids sec
nodulaire (PSN) (Figure III. 2C) a montré que l'effet du traitement salin sur ces deux
paramètres n'a montré aucune variation régulière ou significative chez toutes les
combinaisons symbiotiques testées à l'exception de 83-CIAT899 dans laquelle il a causé une
réduction significative sur ces deux paramètres PSR (47%) et PSN (52%) alors que chez 104-
RhM11 cette contrainte a provoqué une augmentation significative de ces paramètres (Figures
III 2B and C).
Figure III. 2: Effet de la salinité sur les paramètres de croissance: (A) le poids sec
aérienne (PSA, g MS), (B) le poids sec racinaire (PSR, g MS), (C) le poids sec nodulaire
(PSN, g MS), chez quatre génotypes de P. vulgaris inoculées avec des différents souches de
rhizobia (CIAT899 ou RhM11). Les bars avec la même lettre ne sont pas différentes
significativement (P ≤ 0,05), en utilisant le test LSD.
Chapitre III
40
2. Effet de NaCl sur les activités enzymatiques phosphatase acide (APase) et tréhalose
phosphate phosphatase (TPPase)
En absence du NaCl, les nodules de la majorité des associations symbiotiques testées ont
montré de fortes activités APase qui ont dépassé 1000 nmol min-1
g-1
FM (Figure III. 3A). La
contrainte saline a induit une diminution significative de l'activité APase nodulaire chez tous
les génotypes de haricot inoculés avec CIAT899. Cette diminution n'a pas été significative
lorsque les plantes ont été inoculées avec RhM11 sauf pour la combinaison symbiotique 147-
RhM11 chez laquelle nous avons noté une réduction de 26% par rapport au témoin. Sous
traitement salin, l'activité APase nodulaire des associations symbiotiques 147-CIAT899 et
115-CIAT899 a été plus affectée et nous avons enregistré des réductions de 24% et 34%
respectivement par rapport à leurs témoins correspondants (Figure III. 3A).
Pour les symbioses témoins, les nodules de 147-RhM11 ont présenté une activité TPPase
élevée suivie par celles du génotype 83 inoculés avec CIAT899 ou avec RhM11. La
combinaison symbiotique 104-RhM11 a présenté la plus faible activité TPPase nodulaire qui
n’a pas dépassé 100 nmol. min-1
. g-1
FM (Figure III. 3B). Généralement, le traitement salin a
causé une réduction de l’activité TPPase dans les nodules des combinaisons symbiotiques
testées. Toutefois, cette réduction n’a été significative que pour les nodules des combinaisons
symbiotiques 83-CIAT899, 83-RhM11 et 147-RhM11 avec des pourcentages de réduction
plus prononcés et qui ont atteint 30.5%, 34.5% et 28% respectivement (Figure III. 3B).
La figure III. 4 a montré la relation entre l’activité APase nodulaire et l'activité TPPase
nodulaire pour quatre lignées recombinantes (83, 104, 115 et 147) inoculés avec la CIAT 899
(Figures III. 4A, B & C) ou RhM11 (Figure III. 4D, E & F) sous traitement avec ou sans NaCl
(0 et 25 mM de NaCl). Nous avons noté une corrélation positive (r = 0,6) entre l’activité
APase nodulaire et l'activité TPPase nodulaire pour toutes les lignées recombinantes. A partir
de cette corrélation obtenue, nous pouvons déduire qu'une augmentation de l'activité de
TPPase est associée à une augmentation de l’activité APase nodulaire chez les lignées
étudiées sous traitement avec ou sans sels.
Chapitre III
41
Figure III. 3: Effet de la salinité sur les activités enzymatiques nodulaire: A; acide
phosphatase (APase, nmol min-1
g MF-1
) and B; Tréhalose 6-phosphate phosphatase (TPPase,
nmol. min-1
. g MF-1
) chez quatre génotypes de Phaseolus vulgaris inoculées avec des
différents souches de rhizobia (CIAT899 ou RhM11). Les bars avec la même lettre ne sont
pas différentes significativement (P ≤ 0,05), en utilisant le test LSD.
Figure III 4: La dépendance de l’activité APase nodulaire en fonction de l'activité
TPPase nodulaire de quatre génotypes de haricot (A&E: 83 ; B&F: 104 ; C&G: 115 et D&H:
147) inoculés avec le CIAT 899 (A, B, C et D) ou RhM11 (E, F, G et H) cultivés sans et avec
25 mM de NaCl. Les données sont les moyens de six répétitions.
Chapitre III
42
3. Hybridation in situ du transcrit de l’acide phosphatase (APase)
Pour tester la transférabilité de l'information entre les profils Uni-Tag et d'autres
plateformes, des transcrits des nodules sélectionnés, ont été localisés dans les nodules de
haricot. Pour cet objectif, in situ PCR de l’UniTags de la phosphatase acide a été effectuée
dans des coupes de nodules. Les principales caractéristiques de l'anatomie des nodules haricot
sont illustrées dans la figure III.5.
Les transcrits du gène de la phosphatase acide se sont montrés abondants dans le cortex
externe et à faible intensité dans le cortex interne et dans la zone infectée des nodosités issues
sous traitement témoin et stressé (Figures III. 6B et C). La figure III.6C a montré clairement
que, sous traitement salin, un niveau élevé de l’ADNc de l’APase a été détecté dans le cortex
externe. Nous notons que les contrôles négatifs n'ont montré aucun signal fluorescent (Figure
III.6A). Les nodules stressés de la combinaison symbiotique 115-CIAT899, ont montré un
signal fluorescent faible en comparaison avec celui obtenu chez les nodules du témoin. Ce
résultat prouve que l’expression du gène de la phosphatase acide a été fortement réduite par le
traitement salin. En revanche, les nodules de la combinaison symbiotique 147-CIAT899 ont
montré un signal fluorescent important chez les nodules des témoins et même chez celles
issues de symbioses soumises au traitement salin (Figure III.6).
Figure III. 5: Coupe transversale d'un nodule de haricot. Abréviations: (INF) zone infectée,
(E) endoderme, (VT) trace vasculaire, (IC) cortex interne, (OC) cortex externe.
Chapitre III
43
Figure III. 6: Localisation in situ des isoformes des transcrits de la phosphatase acide dans
les nodules des combinaisons symbiotiques 115-CIAT899 et 147-CIAT899. A) Témoins sans
transcription inverse, B) Nodules des plantes non stressées, C) Nodules des plantes stressées.
IV. Discussion
En général, le stress salin a induit une diminution de la croissance des plantes et des
processus de développement (Sairam et Tyagi, 2004). Néanmoins, il est connu que les plantes
ont une gamme de stratégies morphologiques et physiologiques qui leur permettent de
survivre dans des conditions de stress salin. La capacité d'adaptation à la salinité peut varier
considérablement entre les génotypes.
Nos résultats ont montré que sous les conditions symbiotiques, la réaction de la plante
hôte à la salinité varie selon le génotype et la souche de rhizobia utilisée pour l'inoculation
(RhM11 ou CIAT 899).
À cet égard, le traitement salin a affecté la nodulation des plantes du haricot chez la
majorité des combinaisons symbiotiques testées à l'exception de la lignée 83 inoculées avec la
souche RhM11. Sous traitement salin, le poids sec nodulaire de la ligne 104 inoculées avec
RhM11 a augmenté significativement par rapport au témoin correspondant. Dans notre travail,
la biomasse des nodules a représenté environ 8% de la biomasse de la plante entière. Cette
valeur est comparable aux résultats publiés pour d’autres génotypes de haricot (Tang et al.,
2001 ; Kouas et al., 2005). La salinité n’a pas affecté, le PSA des plantes chez la plupart des
combinaisons testées à l’exception des symbioses 83-CIAT899 et 147-RhM11 pour lesquels
ce paramètre a été réduit (Figure III. 2A). La proportion de la masse allouée à la partie
Chapitre III
44
aérienne a diminué de 74% (témoin) à 69% (stressé) et cette proportion a augmenté pour les
racines de 19% à 22%. En se basant sur ces observations, la partie aérienne a été plus sensible
à la salinité que la partie racinaire. Ce résultat est en accord avec des conclusions antérieurs
rapportées chez d'autres génotypes de légumineuses à graines comme Cicer arietinum (Soussi
et al., 1998) et P. vulgaris (Tejera et al., 2004a ; Lopez et al., 2006).
Très peu d'études antérieures sont disponibles sur l'activité APase nodulaire en particulier
sous stress salin. Les valeurs que nous avons obtenu pour les témoins (0 mM de NaCl),
peuvent être comparées à celles obtenues par Adelson et al., (2008) et Mandri et al., (2011)
pour des nodules des plantes de haricot cultivées sous suffisance en phosphore. Les résultats
de dosage biochimique de l'activité APase sont cohérents avec les résultats d’hybridation in
situ du transcrit du gène de la phosphatase acide. Les activités enzymatiques déterminées dans
les extraits nodulaires dans notre travail, ainsi que dans les autres études antérieures de
Penheiter et al., (1997) et Tejera et al., (2004a), ne permettent pas de déduire si cette activité
enzymatique correspond à des APases végétales ou rhizobiennes ou les deux au même temps.
Nos valeurs de l'activité TPPase ont représenté 1/10 de celles rapportées par Lopez et al.,
(2006) dans les nodules des plantes de haricots cultivées avec ou sans NaCl en utilisant le
système des jars de Leonard. L’activité TPPase nodulaire est restée pratiquement stable entre
les deux niveaux de salinité (0 et 25 mM de NaCl) et elle a montré une corrélation positive (r
= 0,6) avec l'activité APase nodulaire. Lopez et al., (2006) ont également observé que
l'activité du TPPase dans les nodules de haricot a été moins affectée par la salinité. Sous
stress salin, l'activité APase est connue pour sa contribution à la résistance en maintenant un
niveau élevé de phosphate inorganique qui peut être co-transportés avec H+ le long d'un
gradient de la force proton motrice (Olmos et Hellin, 1997).
V. Conclusion
En général, l'inoculation avec la souche RhM11 a amélioré les activités enzymatiques
nodulaires chez les lignes testés sous les deux traitements avec ou sans NaCl par rapport à des
plantes inoculées avec le CIAT 899. Et que le stress salin a provoqué une répression de
l’expression du transcrits du gène encode le phophatase acide et que son expression est
abondante au niveau du cortex externe et faible au niveau du cortex interne et la zone infecté.
Chapitre IV
45
Chapitre IV
Effet de la contrainte saline sur le métabolisme oxydatif au niveau des
feuilles et des nodosités chez la symbiose P. vulgaris-rhizobia.
I. Introduction
Dans les chapitres précédents, les résultats obtenus ont montré que la salinité a
négativement affecté la majorité des paramètres étudiés. Malgré ça, nous constatons que
l’inoculation avec les souches locales de rhizobia pourrait compenser, au moins partiellement,
la perte d'efficacité nodulaire. Dans le présent chapitre, nous avons étudié l’effet de
l’inoculation naturelle sous serre en utilisant des sols provenant de la région du Haouz. Nous
nous sommes intéressés à l’effet de la salinité sur le métabolisme oxydatif nodulaire.
Bien que les légumineuses nodulées ont développé plusieurs stratégies adaptatives face
aux contraintes abiotiques représentées essentiellement par la sécheresse, les déficiences
nutritionnelles et la salinité, il demeure encore incompréhensible pour quels objectifs les
nodosités pourraient s’approvisionner d’un arsenal antioxydant aussi important. Ainsi, dans la
littérature, une relation étroite entre l'augmentation des activités des enzymes antioxydantes et
la tolérance aux contraintes environnementales a été mise en évidence (Bor et al., 2003 ;
Demiral et al., 2005 ; Turkan et al., 2005). Cette tolérance fait intervenir des mécanismes de
défense aux contraintes impliquant des enzymes antioxydantes et des composés antioxydants
de faible poids moléculaire (Mittler, 2002 ; Foyer et al., 2005) qui ont démontré , in vivo,
l’existence d'une relation directe avec le déclin de la FSA (Marino et al., 2007). En outre, la
majorité des contraintes abiotiques, y compris le stress salin, induisent un déséquilibre du
métabolisme oxydatif, provoquent des altérations dans les composantes de la membrane
mitochondriale et limitent le transport des électrons à travers la chaîne respiratoire des
cytochromes (Juszczuk et al., 2001) et par la suite causent l'accumulation des radicaux libres
d'oxygène (Wang et al., 2009). En dépit de l’ensemble des résultats disponibles concernant
l’effet de cette contrainte sur le métabolisme oxydatif des plantes légumineuses, les rapports
examinant son impact sur le métabolisme oxydatif nodulaire restent limités. Par conséquence,
l’objectif de cette étude réalisée sous serre est d’analyser l’impact de la salinité des sols sur
certains aspects du métabolisme oxydatif des nodosités et des feuilles de plusieurs
combinaisons symbiotiques P. vulgaris-rhizobia. Il s’agit d'examiner, le degré d’émergence
du stress oxydatif dans ces organes des plantes nodulées en analysant l’état de l’intégrité
membranaire nodulaire et foliaire à travers l’évaluation du niveau de la peroxydation des
Chapitre IV
46
lipides membranaires (MDA), les phénols totaux, le taux du peroxyde d'hydrogène ainsi que
l’analyse de l'activité de la peroxydase (PO), les poly-phénols oxydases (PPO), les
superoxydes dismutases (SOD) et la catalase (CAT).
II. Matériel et méthodes
1. Installation et conduite de la culture sous serre
Cette expérience a été menée sous serre, au laboratoire de Biotechnologie Végétale et
Agro-physiologie des Symbioses à la FST de Marrakech. Les essais ont été réalisés dans des
pots en plastique ayant des dimensions de 30 cm de diamètre et 30 cm de hauteur et d’une
capacité de 5 kg perforés à leurs bases (Figure IV.1). Les pots ont été d’abords désinfectés par
trempage dans un bain d’hypochlorite de sodium pendant une nuit, ensuite lavés
abondamment à l’eau distillée.
Les semences des deux génotypes de haricot, Flamingo et Efequince ont été stérilisées
dans de l’hypochlorite de calcium à 6% pendant 5 min, rincées plusieurs fois à l’eau distillée
stérile et mises en germination dans des pots en plastique, contenant 5 kg du sol agricole non
stérilisé ou d’autres pots contenant du sol agricole stérile (afin d’éliminer l’effet d’inoculation
naturelle). Ces sols ont été prélevés de la région de Haouz. Ce sol a une conductivité
électrique de 1.78 mmhos cm-1
et il contient 1.09 g. Kg-1
en azote total.
Après l’émergence des cotylédons, le nombre de plantules a été ajusté à raison de 6
plantules par pot. Les plantes cultivées dans le sol non stérilisé, ont été subdivisées en trois
blocs, deux blocs ont été inoculés soit avec CIAT899 ou soit avec RhM11 en déposant 5ml
d’inoculum bactérien (approximativement 109 cellules ml
-1) sur les racines de chaque plante
et le troisième bloc a été resté sans inoculation. Après une semaine de culture, une deuxième
inoculation a été appliquée avec la même quantité de l’inoculum précédemment utilisé. Après
le 15ème jour de la mise en germination, les pots contenant les plantes ont été répartis en
blocs aléatoires. Les plantes ont été irriguées soit par de l’eau distillée (Témoin, 0mM NaCl)
ou par une solution de NaCl à 25 mM comme traitement salin. Deux pots (12 plantes) ont été
considérés par traitement et par cultivar et chaque plante correspond à une répétition.
Chapitre IV
47
Figure IV.1 : Dispositif expérimental de la culture semi-hydroponique du haricot sous serre.
(A) plantes de haricot à la première semaine après l’application de NaCl. (B) plantes de
haricot au stade floraison.
2. Evaluation de l’essai :
2.1. Paramètres de croissance et de nodulation
La récolte des plantes a été effectuée 42 jours après la mise en germination, coïncidant
avec le stade de floraison des plantes de haricot. Les biomasses des parties aériennes, des
racines et des nodosités ont été déterminées. L’ensemble de ces mesures ont été effectuées
comme décrit dans le chapitre II (Cf paragraphe II. 2 page 22).
2.2. Teneur de la partie aérienne des plantes et des nodosités en MDA
Le niveau de peroxydation des lipides dans les tissus de nodosités et feuilles, a été
déterminé en estimant les teneurs en dialdéhyde malonique (MDA) selon la méthode décrite
par Heath et Packer (1968). Une prise d’essai de 100 mg de nodosités ou de feuilles a été
broyée dans 0,5 ml de TCA (10%). L’homogénat a ensuite été additionné de 0,5 ml d’acétone
puis centrifugé à 8000 g pendant 15 min. A 500 µl de l’extrait MDA, nous avons ajouté 1ml
d’acide phosphorique (H3PO4) et 1 ml de TBA (0.6%). Ensuite, le mélange a été porté en
agitation puis chauffé à 95°C pendant 30 min. A la sortie du bain-marie, la réaction a été
stoppée par un bain de glace puis ajouté de 1,5 ml du 1-butanol suivie d’une centrifugation à
8000 g pendant 15 min. La couche butanolique ainsi obtenue a été récupérée afin de lire son
absorbance à 532 nm. Le contenu en substances réactives à l’acide thiobarbiturique a été
exprimé en µmol MDA par g du poids frais en se référant au coefficient d’extinction
moléculaire du complexe MDA-TBA : 155 mM−1
cm−1
.
2.3. Teneur des feuilles et nodosités en H2O2
La teneur nodulaire et foliaire en H2O2 a été déterminée selon la méthode de Velikova et
al. (2000). Un aliquote de 100 mg d’échantillon nodulaire ou foliaire, a été broyé dans 2 ml de
TCA (20%) puis centrifugé à 15000 g pendant 15 min à 4°C. Les surnageants ont été ensuite
Chapitre IV
48
récupérés pour déterminer la teneur de ces extraits en H2O2. A 0,5 ml de l’extrait a été ajouté
0,5 ml du tampon phosphate potassique (10 mM, pH 7) et 1 ml du potassium iodique 1 M. la
DO a été ensuite déterminée à 390 nm après 1h d’incubation à l’obscurité. La teneur en H2O2
a été exprimée en µmol H2O2 par g du poids frais en référence à une gamme étalon établie
dans les mêmes conditions avec des concentrations connues de H2O2.
2.4. Dosage de l’activité PO, PPO et SOD
L’extraction consiste à broyer 100 mg de disques foliaires ou des nodosités de même taille
dans 1,5 ml de tampon phosphaté (0.1 M, pH 6) contenant 5% de polyvinylpolypyrolidone
(PVP) (Tejera et al., 2004a). Le surnageant récupéré après agitation et centrifugation du
broyat à 12000 g pendant 30 min, a constitué l’extrait enzymatique.
La réaction peroxydasique a été réalisée à 30 °C. Le mélange réactionnel contient 100 µl
de l'extrait enzymatique, 300 µl de gaïacol 20 mM et 2 ml de tampon phosphate (0.1 M, pH
6). La réaction est déclenchée par addition de 200 µl de l'eau oxygénée (H2O2) puis la
cinétique de formation du tétragaiacol a été suivie par spectrophotométrie à 470 nm (Hori et
al., 1997).
Le milieu réactionnel conçu pour le dosage de l’activité des PPO contient 500 µl de la
catéchol (1.6%) dans le tampon phosphate (0.1 M, pH 6). La réaction a été amorcée par
addition de 100 µl d’extrait enzymatique et s’est étendu durant 3 min à température ambiante,
par la suite l'absorbance a été lue à 410 nm (Hori et al., 1997).
L’activité de la PO et PPO a été définit en étant la quantité d’enzyme utilisé pour
l’oxydation de 1 µmol de Gaïacol ou du catéchol par mg de protéine par min.
L’activité de la SOD est déterminée à partir de la capacité de cette enzyme d’inhiber la
réduction du nitro blue tetrazolium par les radicaux libre superoxyde, générés en milieu de
réaction par la photo-réduction de la riboflavine (Iordachescu, 1988). Le dosage est
colorimétrique à 560 nm.
Le dosage des protéines a été réalisé par la méthode de Bradford (1976). 2 ml d’extraits
enzymatiques dilués ont été prélevés dans des tubes et additionnés de 2 ml du réactif de
Bradford. Après agitation suivie d’un repos de 4 min à température ambiante, la densité
optique (DO) a été mesurée à 595 nm. Les quantités de protéines ont été déterminées en
utilisant une gamme étalon établie par des solutions de sérum albuminé du bovin (SAB).
2.5. Dosage de l’activité CAT
L’activité catalase a été déterminée selon la méthode décrite par Gong et al. (2001). Un
aliquote de 100 mg d’échantillon nodulaire ou foliaire frais a été homogénéisé dans 5 ml de
Chapitre IV
49
tampon Tris-HCl (pH 8.5) contenant 2 mM d’EDTA, 10% de PVP (p/v). L'homogénat a été
centrifugé à 16 000 rpm pendant 14 min à 4° C. Le surnageant a été utilisé pour la mesure de
l'activité. L'activité CAT a été déterminée par suivi de la disparition de H2O2 dans le mélange
réactionnel (Brennan et Frenkel, 1977 ; Du et Bramlage, 1995). L'extrait d'enzyme a été
ajouté à 2 ml de mélange réactionnel (50 mM de tampon Tris-HCl pH 6.8, contenant 5 mM
H2O2). La réaction a été stoppée par l’addition de 0.25 ml de 20% de tétrachlorure Titanic
après 10 min à 20°C. Un blanc a été préparé par addition de 0.25 ml de tétrachlorure de titane
de 20% au temps zéro afin d'arrêter la réaction enzymatique. L'absorbance des solutions de
réaction a été lue à 415 nm. L'activité de la CAT a été exprimée en µmol H2O2 mg-1
de
protéine min-1
.
2.6. Teneur de la partie aérienne des plantes et nodosités en poly-phénols
Le dosage des composés phénoliques a été réalisé selon la méthode de Folin-Ciocalteu
(Macheix, 1974). L’extraction des phénols totaux nodulaire et foliaire a été réalisée à 4°C
dans 1.5 ml du méthanol (80%). L’extrait a été centrifugé pendant 10 min à 4°C. 0.5 ml du
surnageant a été ensuite transféré dans un tube de 5 ml et additionné de 1 ml d’éthanol (95%),
2.5 ml d’eau distillée et 0.25 ml du réactif Folin-Ciocalteu. Après 5 min d’incubation, 1 ml de
carbonate de sodium (20%) a été ajouté. Le mélange a été immédiatement agité puis incubé à
l’obscurité pendant 1 h à 40°C. En suite la DO des échantillons a été déterminée à 760 nm. La
teneur en composés phénoliques a été exprimée en µg équivalent en acide gallique par mg de
poids frais en référence à une gamme étalon établie dans les mêmes conditions avec des
solutions standard d’acide gallique (El Modafar et al., 1996).
III. Résultats
1. Effet de NaCl sur la croissance et la nodulation des plantes
Les résultats du poids sec aérien (PSA) (Tableau IV.1) ont montré que les biomasses
obtenues chez la majorité des combinaisons symbiotiques étudiées ont montré une réduction
de ce paramètre sous traitement salin. Pour les témoins (0 mM NaCl), le PSA le plus élevé a
été enregistrée chez les combinaisons CIAT899-Efequince et RhM11-Efequince. Cependant,
les valeurs les plus basses en termes de PSA ont été notées en absence de symbiose
rhizobienne (st-Flamingo et st-Efequince). Les plantes non inoculées (Sol-Efequince et Sol-
Flamingo) par rhizobia ont présenté un PSA moyen. L’application du traitement salin a
engendré une réduction significative du PSA chez la majorité des combinaisons. En effet, les
grandes réductions, par rapport aux témoins, ont été observées chez la combinaison
Chapitre IV
50
Flamingo-rhizobia naturel (64%) et la variété Efequince inoculée par RhM11 (54%) et par
CIAT899 (38%).
L’analyse statistique des valeurs obtenues du PSR a montré que l’effet du traitement salin
sur ce paramètre n’est pas significatif. Des valeurs relativement élevées du PSR ont été
obtenues chez la combinaison symbiotique RhM11-Efequince sans application de traitement
salin et puis RhM11-Flamingo sous traitement salin. Considérant l'ensemble des
combinaisons symbiotiques, le PSR a été influencée significativement par l’inoculation
(Tableau IV.1).
Le poids sec nodulaires (PSN) n’a pas présenté de différences significatives entre les
différentes combinaisons symbiotiques testées soit en absence ou en présence du traitement
salin (Tableau IV.1). Par ailleurs, les combinaisons RhM11-Efequince et CIAT899-Flamingo
ont montré une bonne production de PSN en absence du NaCl par rapport aux autres
combinaisons. En général, nous avons constaté une tendance vers la réduction de ce
paramètre, sous traitement salin , chez les combinaisons symbiotiques étudiées en particulier
chez CIAT899-Efequince (53%) et RhM11-Efequince (37%).
Chez les plantes témoins, les combinaisons symbiotiques CIAT899-Efequince et RhM11-
Efequince ont montré un nombre de nodules supérieur à celui des autres combinaisons
symbiotiques testées. L'application de 25 mM de NaCl, a donné des résultats variables selon
la combinaison symbiotique considérée. (Tableau IV.1).
2. Effet de NaCl sur les teneurs en MDA et sur les teneurs en H2O2
Les résultats de la Figure IV.2A montrent qu’au niveau de la partie aérienne, la présence
de NaCl dans le milieu rhizosphérique a déclenché une augmentation de la teneur en MDA
dans la partie aérienne chez la majorité des symbioses et les plantes non nodulées. En effet,
une accumulation significative de ce métabolite a été observée chez les plantes nodulées ou
non de la variété Flamingo. En revanche, chez la variété Efequince les variations des teneurs
en MDA sous stress salin ne sont pas significatives chez les plantes nodulées alors que chez
les plantes non nodulées nous avons noté une augmentation significative. Au niveau de la
partie nodulaire, les variations des teneurs en MDA, sous stress salin, ne sont pas
significatives chez la plupart des combinaisons testées. Particulièrement cette contrainte a
induit une augmentation significative des teneurs en MDA chez CIAT899-Efequince et Sol-
Flamingo pour lesquelles elle a dépassé les 100% (Figure IV.2B).
Chapitre IV
51
Tableau IV.1 : Effet de la salinité sur le poids sec aérien (PSA, g plante), le poids sec racinaire (PSR, g plante),le poids sec nodulaire (PSN, g
plante) et le nombre des nodules, chez les plantes de deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec différents souches de rhizobia.
Souches Génotypes NaCl
(mM)
PSA
(g plante)
PSR
(g plante)
PSN
(g plante)
Nombres
des nodules
CIAT899
Flamingo 0 1,40 bcde 0,20 abcd 0,15 a 74 c
25 1,77 b 0,21 abcd 0,13 ab 94 c
Efequince 0 2,29 a 0,23 abcd 0,13 ab 180 ab
25 1,4 bcde 0,26 abcd 0,06 bc 114 bc
RhM11
Flamingo 0 1,32 cdef 0,26 abc 0,09 abc 72 c
25 0,86 ghi 0,27 ab 0,12 abc 93 c
Efequince 0 2,42 a 0,30 a 0,16 a 214 a
25 1,11 defgh 0,23 abcd 0,10 abc 188 a
Sol
Flamingo 0 1,47 bcd 0,25 abc 0,11 abc 62 c
25 0,52 i 0,19 bcd 0,09 abc 79 c
Efequince 0 1,63 bc 0,23 abcd 0,09 abc 118 bc
25 1,25 cdefg 0,22 abcd 0,05 c 75 c
Sol St
Flamingo 0 1,00 efgh 0,15 cd - -
25 0,95 fghi 0,18 bcd - -
Efequince 0 1,23 cdefgh 0,18 bcd - -
25 0,80 hi 0,14 d - -
Les moyennes suivies par la même lettre dans une colonne ne sont pas significativement différentes (P ≤ 0,05) en utilisant le test LSD.
Chapitre IV
52
Sous l’effet de la salinité, les teneurs des feuilles en H2O2 ont significativement augmenté
chez la majorité des combinaisons symbiotiques testées (Figure IV.2C). Ces augmentations
n’ont pas été significatives pour RhM11-Flamingo et Sol-Efequince. Les plus hautes
augmentations de ce paramètre ont été enregistrées chez les plantes d’Efequince inoculées
par CIAT899 (7,1 fois par rapport leur témoins), par rhizobia du sol (5,4 fois par rapport leur
témoins) et non nodulées (3,4 fois par rapport leur témoins). Pour les nodules, les teneurs
obtenues en H2O2 sont faibles par rapport à celles obtenues enregistrées au niveau des feuilles
(Figure IV.2D). Le traitement salin a induit des augmentations de ce paramètre et qui ne sont
significatives que pour RhM11-Efequince et sol- Flamingo.
Figure IV. 2: Effet de la salinité sur l’accumulation de MDA (A et B) et sur le
contenu en H2O2 (C et D), foliaire (A et C) et nodulaire (B et D), chez deux génotypes de P.
vulgaris inoculées ou non avec des différents souches de rhizobia. Les bars avec la même
lettre ne sont pas significativement différentes (P ≤ 0,05), en utilisant le test LSD.
3. Effet de NaCl sur l’activité des PO, PPO, SOD et CAT
Au niveau de la partie aérienne, l’activité peroxydase n’a pas présenté de variations
importantes entre les témoins des différentes combinaisons symbiotiques testées (Figure
IV.3A). Les plantes témoins de Flamingo, non nodulées, ont montré la plus haute valeur de
l’activité PO qui est de 103.6 µmole H2O2. mg prot-1
.min-1
. La présence de NaCl dans le
milieu rhizosphérique a provoqué une augmentation au niveau de l’activité de cette enzyme
chez la plupart des combinaisons en question. Cependant, ces augmentations ne sont
significatives que pour CIAT899-Efequince, RhM11-Flamingo, RhM11-Efequince et les
Chapitre IV
53
plantes non nodulées des deux variétés. Dans la partie nodulaire (Figure IV.3B) la salinité a
induit une augmentation significative de l’activité PO chez les symbioses CIAT899-
Flamingo, CIAT899-Efequince et RhM11-Efequince. Ces symbioses ont développé l’activité
peroxydasique la plus élevée par rapport à leurs témoins respectifs. Nous notons que les
activités PO enregistrées au niveau des nodules sont très élevées par rapport à celles
enregistrées dans les parties aériennes (Figure IV.3A, B).
L’analyse de la figure IV.3C nous a permis de constater que pour la partie aérienne,
l’application du stress salin a engendré une augmentation significative de l’activité PPO par
rapport aux témoins correspondants chez la plupart des symbioses testées à l’exception de
CIAT899-Flamingo, Sol-Efequince et Flamingo non nodulée. Les réponses des différentes
combinaisons étaient également différentes. En effet, les combinaisons RhM11-Flamingo,
RHM11-Efequince et Flamingo nodulée par les rhizobia natifs du sol ont montré les plus
grandes augmentations par rapport à leurs témoins non stressés respectifs. En ce qui concerne,
la partie nodulaire (Figure IV.3D), la stimulation de l’activité PPO sous stress salin n’est
significative que pour les symbioses CIAT899-Flamingo et CIAT899-Efequince qui ont
montré les plus grandes augmentations. Nous avons noté aussi que les activités PPO au
niveau des nodules sont très élevées par rapport à celles enregistrées au niveau de la partie
aérienne.
Figure IV.3: Effet de la salinité sur l’activité PO (A, B) et PPO (C, D), foliaire (A, C)
et nodulaire (B, D), chez deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec différentes
souches de rhizobia. Les bars avec la même lettre ne sont pas significativement différentes (P
≤ 0,05), en utilisant le test LSD.
Chapitre IV
54
Les résultats illustrés par la Figure IV.4A montrent qu’en présence du NaCl, l’activité
SOD aérienne a présenté de légères variations par rapport aux témoins qui, dans le cas de la
combinaison Sol-Flamingo, est une augmentation significative. Au niveau nodulaire (Figure
IV.4B) le stress salin a induit une importante augmentation significative de l’activité SOD
chez la plupart des combinaisons testées l’exception des plantes nodulées par les rhizobia
natifs du sol. La plus grande augmentation de cette activité a été enregistrée chez la
combinaison CIAT899-Efequince et qui a dépassé les 300%.
L’activité CAT a montré des variations contrastantes entre les deux parties des plantes. En
effet, les valeurs de cette activité enzymatique sont très faibles au niveau de la partie aérienne
par en comparaison avec celles enregistrées dans la partie nodulaire. (Figure IV.4C, D).
L’application du traitement salin a induit une diminution significative de l’activité CAT
foliaire chez les combinaisons symbiotiques CIAT899-Flamingo, RhM11-Flamingo, RhM11-
Efequince et sol-Flamingo (Figure IV.4C). Cette activité a été plus élevée chez ces
combinaisons symbiotiques. L’analyse des résultats a aussi montré que l’activité CAT
nodulaire a été significativement réduite chez toutes les symbioses soumises au traitement
salin, et la plus haute réduction a été enregistrée chez la combinaison CIAT899-Flamingo
(FigureIV.4D).
Figure IV.4: Effet de la salinité sur l’activité SOD (A, B) et CAT (C, D), foliaire (A,
C) et nodulaire (B, D), chez deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec des
différents souches de rhizobia. Les bars avec la même lettre ne sont pas significativement
différentes (P ≤ 0,05), en utilisant le test LSD.
Chapitre IV
55
4. Effet de NaCl sur les teneurs en phénols totaux
Les résultats obtenus en termes du contenu foliaire et nodulaire en phénols totaux ont
montré des variations qui semblent dépendre à la fois de la combinaison symbiotique et du
traitement (Figure IV.5).
La partie aérienne des plantes exposées au traitement salin a présenté des teneurs en
phénols totaux significativement élevées chez les deux symbioses CIAT899-Efequince et
RhM11-Efequince. Cette augmentation était plus importante chez la première symbiose qui a
montré la valeur la plus élevée (69 mg d’acide gallique. gMF-1
) parmi toutes les combinaisons
testées. Toutefois, de l’ensemble des combinaisons symbiotiques testées, sol-Efequince avait
montré la plus faible teneur en phénols totaux foliaires sous stress salin et qui n’a pas varié
par rapport au témoin correspondant (Figure IV.5A).
Similairement à la partie aérienne, ce paramètre a significativement augmenté dans les
nodosités des deux combinaisons symbiotiques (CIAT899-Flamingo et sol-Efequince)
soumises au traitement salin, alors que pour les autres symbioses, les différences étaient
statistiquement non significatives. Considérant l’ensemble des combinaisons symbiotiques
étudiées, sous salinité, il en ressort que ce paramètre s’est élevé d’une valeur moyenne de 24 à
35 mg d’acide gallique gMF-1
dans la partie aérienne et de 10 à 21 mg d’acide gallique gMF-1
dans les nodosités. (Figure IV.5).
Figure IV.5: Effet de la salinité sur le contenu en phénols totaux foliaires (A) et
nodulaires (B), chez deux génotypes de P. vulgaris inoculées ou non avec des différents
souches de rhizobia. Les bars avec la même lettre ne sont pas significativement différentes, en
utilisant le test LSD.
Chapitre IV
56
IV. Discussion
Dans cette étude, les réponses oxydatives se sont montrées variables selon les
combinaisons symbiotiques testées et le traitement considéré. Particulièrement, dans les
nodosités que dans les feuilles, une stimulation du stress anti-oxydatif y était notée sous
traitement salin.
Il ressort de cette étude que le traitement par NaCl a un effet négatif sur les biomasses
aériennes et nodulaires chez les différentes combinaisons symbiotiques étudiées par rapport à
leurs témoins (Tableau IV.1). Ce résultat confirme la sensibilité particulière de la symbiose
haricot-rhizobia à cette contrainte environnementale (Tejera et al., 2004a ; Faghire et al., 2011
; Refik et Ummühan, 2011 ). Saadallah et al. (2001) ont montré que la réduction de la
croissance pondérale est associée à une inhibition de l’initiation et la mise en place des
nodules. Ce comportement est lié à une diminution des sites potentiels d’infection résultant
essentiellement soit de la réduction du nombre et du diamètre des poils absorbants soit encore
de l’inhibition de l’émergence et de l’élongation de ces organes (Zahran et Sprent, 1986).
Cette sensibilité au sel est également décrite chez d’autres légumineuses telles que la
luzerne (Fougère et al., 1991 ; Abdelly et al., 1995), le trèfle (Ben Khaled et al., 2003) et la
fève (Amira et Abdul, 2011).
En général, le stress salin induit chez les plantes nodulées des réponses physiologiques et
biochimiques ayant un rôle crucial dans la réduction des effets nuisibles du stress salin (Selote
et al., 2004 ; Lopez et Lluck, 2012). Nous rappelons que, nos résultats ont montré que la
réduction de la croissance pondérale chez les génotypes étudiés du haricot s’accompagne de
modifications du métabolisme oxydatif. En effet, ces processus résulteraient d’une
décompartimentation cellulaire liée à la désorganisation des membranes plasmiques qui
représente l’une des réactions précoces à la présence d'un stress abiotique (Bestwick et al.,
1995 ; Shetty et al., 2003). Cette désorganisation des membranes est associée à l’effet des
formes actives de l’oxygène, particulièrement les radicaux libres, aboutissant à la production
massive d’hydroperoxydes d’acides gras polyinsaturés (Rustérucci et al., 1996 ; Bestwick et
al., 1997 ; Shetty et al., 2003). Ainsi, d’après nos résultats, l’application du stress salin a
engendré une forte peroxydation lipidique qui s’est traduite par l’accumulation de MDA et la
formation de H2O2 dans les feuilles et dans les nodules (Figure IV.2). L’accumulation de
MDA et la formation de H2O2 sous la contrainte saline a été déjà rapportée par plusieurs
études (Dhanda et al., 2004 ; Bohnert et al., 2006). Il semble donc qu’un faible contenu en
MDA montre une grande capacité anti-oxydative, reflétant une grande tolérance à la salinité
(Dhanda et al., 2004 ; Shao et al., 2007).
Chapitre IV
57
La performance anti-oxydative chez les plantes apparaît aujourd’hui comme un
mécanisme de défense contre des stress abiotiques (Shao et al., 2005). Les résultats obtenus
dans ce travail nous ont permis de constater que le stress salin a provoqué une activation des
enzymes du métabolisme oxydatif (PO, PPO et SOD). Ainsi, nos résultats viennent pour
confirmer ceux de Fu et Huang (2001) ; Lima et al. (2002) ; Zucchini et al. (2003) ; Badawi et
al. (2004) ; Ramachandra et al. (2004) ; Darko et al. (2004) ; Dhanda et al. (2004) ; Shao et
al. (2005 et 2007).
Les antioxydants sont impliqués dans plusieurs processus physiologiques, biochimiques
et anti-oxydatifs (Lin et Kao, 1999 ; Shao et al., 2007). L’augmentation de l’activité des
enzymes antioxydants en particulier les peroxydases peut être utilisée comme un indicateur de
défense contre le stress salin via sa grande capacité dans la décomposition du peroxyde
d’hydrogène (H2O2) généré par la présence du NaCl dans le milieu rhizosphérique. Nos
résultats viennent pour confirmer ceux de Molina et al. (2002) ; Appel et Hirt (2004) ; Shao
et al. (2007) qui ont rapporté le rôle crucial des PO dans la protection des cellules de la plante
contre le stress salin. Similairement à l'activité des PO, le stress salin a induit une
augmentation significative de l’activité SOD chez les variétés en symbiose. Nos résultats sont
en accord avec ceux trouvés par Sairam et al. (2002) ; Selote et al. (2004) ; Shao et al. (2005
et 2007). La diminution de l’activité SOD remarquée en particulier chez les variétés étudiées
en absence de symbiose pourrait être responsable des niveaux élevés de la peroxydation
lipidique et aussi d’une production des quantités excessives des formes actives d’oxygène tel
que le radical superoxyde comme il a été signalé par ailleurs par Muckenschnabel et al.
(2001). La diminution de l’activité SOD confirme alors l’augmentation de la production du
radical superoxyde induite par le stress salin. Par conséquent, la restriction du radical
superoxyde par l’augmentation de l’activité SOD est l’un des processus cellulaires importants
dans l’induction de la tolérance du Haricot au stress salin comme il a été rapporté par Selote
et al. (2004) et Brou et al. (2007). En plus des enzymes PO et SOD, les polyphénoloxydases
(PPO) sont considérés parmi les facteurs inclus dans le stress oxydatif (Kormutak et Vookova,
2001 ; Jukanti et al., 2003 ; Tang et Newton, 2004).
Il est intéressant de noter aussi que la CAT est 4 fois plus active dans les nodules que dans
les feuilles (Figure IV.4), ce qui signifie que la CAT nodulaire est important pour éliminer le
H2O2 formé pendant le fonctionnement du nodule (Gogorcena et al., 1995). La salinité a
inhibé l'activité CAT foliaire et nodulaire au stade floraison (Figure IV.4), la CAT nodulaire
était plus active que la CAT foliaire chez les combinaisons étudiées sous cette contrainte
stressante, et donc plus tolérante à la salinité. Des études ont montré la sensibilité ou la
Chapitre IV
58
tolérance du CAT nodulaire à NaCl (Tejera et al., 2004a ; Jebara et al., 2005), ce qui suggère
qu'elle est essentielle dans l'élimination des espèces réactives de l'oxygène produites sous
stress salin (Willekens et al., 1997). En général, nos résultats ont montré, des activités
antioxydatives plus élevées au niveau des nodules en comparaison avec celles enregistrées au
niveau des feuilles. Ce résultat pourrait être expliqué par acheminement des espèces réactives
de l’oxygène vers les nodules qui jouent le rôle de détoxification de ces molécules. Une telle
explication serait supportée par les valeurs élevées en MDA et H2O2 enregistrées au niveau
des feuilles des plantes non nodulées (Figure IV.2 A, C).
Nous avons noté que le niveau des phénols totaux a augmenté plus dans les feuilles que
dans les nodosités (Figure IV.5). Une telle augmentation sous stress salin suggère que ces
composés pourraient contribuer à la protection de la plante aux méfaits de cette contrainte.
Cette constatation est en accord avec des résultats montrant que les poly-phénols sont
impliqués dans la tolérance de soja aux concentrations élevées en aluminium (Dechassa et al.,
2010). Par ailleurs, il a été décrit que la synthèse des composés phénoliques a été déclenchée
dans les plantes en réponse aux stress biotiques et abiotiques (Kidd et al., 2001). Nos résultats
ont montré que les activités PPO au niveau des nodules sont très élevées par rapport à celles
enregistrées au niveau de la partie aérienne (Figure IV.3B). Il a été proposé que des composés
phyto-phénoliques, en particulier les flavonols et phénylpropanoïdes dans les vacuoles et les
apoplastes sont capables de détoxifier le H2O2 en s’en servant comme donneurs d'électrons
pour les phénols peroxydases (peroxydases gaïacols) localisés dans ces compartiments, ce qui
entraîne la formation des radicaux phénoxyles (Takahama et Oniki, 2000). Une étude
antérieure avait indiqué que la suppression génique de l'activité PPO de la plante de tomate a
amélioré sa tolérance à la sécheresse par rapport à des plantes non-transformées et/ou ayant
subit une surexpression de cette protéine (Thipyapong et al., 2004). La même étude avait
soulignée que la surexpression de la PPO semble être directement liée à la perte de
chlorophylle en générant des quinines très réactives (Thipyapong et al., 2004).
V. Conclusion
En guise de conclusion, nous pouvons dire dans un premier plan que le comportement des
combinaisons symbiotiques étudiées était différent en absence et en présence de NaCl dans le
milieu racinaire. L’application du traitement salin a causé un effet dépressif sur la production
de la biomasse sèche aérienne et nodulaire des génotypes en question. Nos résultats nous ont
permis également de conclure que le stress salin a un effet différent sur le métabolisme
oxydatif au niveau des feuilles et des nodules et que cet effet est dépendant du génotype
Chapitre IV
59
végétal et de la souche de rhizobia. Les réponses agronomiques ou métaboliques de la
symbiose haricot-rhizobia au stress salin ont montré des variations selon les combinaisons
testées. Cette variation génotypique pourrait constituer une voie prometteuse pour la sélection
de symbioses tolérantes à la salinité.
Chapitre V
60
Chapitre V
Identification des espèces et des symbiovars des souches de rhizobia
nodulantes P. vulgaris isolées dans la région de Marrakech et étude de gène
otsA impliqués dans l'accumulation du tréhalose
I. Introduction
La salinité est un problème majeur qui limite considérablement la production agricole
dans les zones arides et semi-arides (Zahran, 1999), en particulier lorsque la nutrition azotée
est assurée par la fixation symbiotique de l'azote (Hasegawa et al., 2000 ; Estévez et al.,
2009). Pour la symbiose rhizobia-haricot, il a été rapporté que la fixation symbiotique de N2
sous salinité pourrait être efficace si les deux partenaires symbiotiques, ainsi que les
différentes étapes de leurs interactions, sont tous tolérants à ce stress (Bouhmouch et al.,
2005 ; Parida et Dasa, 2005 ; Manchanda et Garg, 2008). Plusieurs souches de rhizobia ont
développé des mécanismes d'adaptation pour survivre dans des conditions d’hyperosmolarité
en accumulant des solutés intracellulaires compatibles, tels que le glutamate, le tréhalose ou
des composés apparentés (Bostford et Lewis, 1990 ; Brique et al., 2010 ; Fernández-Aunión
et al., 2010 ; Sugawara et al., 2010). Par conséquent, l'étude de la biodiversité des souches
nodulant le haricot dans des sols salins, est crucial car la survie de la symbiose peut dépendre
de l’inoculation avec des souches de rhizobia tolérantes au sel montrant une haute efficacité
de fixation symbiotique de l'azote (Bouhmouch et al., 2001). Ceci peut être particulièrement
important dans les sols sous climat aride tels que les sols de la région de Marrakech, puisque
l'aridité affecte le rendement des cultures.
Ainsi, le premier objectif de cette partie de travail est d’étudier la caractérisation des
souches de rhizobia isolées à partir des nodules du haricot cultivé dans le périmètre du Haouz,
à l’échelle de l’espèce et du symbiovar. Pour cette raison, nous avons analysé les gènes rrs,
atpD, recA, le gène symbiotique nodC. Le deuxième objectif est l’étude de la tolérance de ces
isolats aux différentes concentrations de NaCl ainsi que l’analyse du gène otsA codant pour la
tréhalose-6-phosphate synthase impliquée dans l'accumulation du tréhalose.
II. Matériel et méthodes
1. Isolement des souches de rhizobia
1.1. Milieu d'isolement ou de culture
Le milieu d'isolement utilisé est le milieu Yeast-Extract- Mannitol (YEM, Cf Annexe1)
(Vincent, 1970).
Chapitre V
61
1.2 Technique d’isolement
L'isolement est réalisé à partir des nodules de couleur rose-marron prélevés des racines
des plantes de haricot cultivées aux champs dans le Haouz de Marrakech.
La technique d'isolement consiste à stériliser superficiellement les nodules par une
solution de Javel à 10% pendant 5min. Par la suite, les nodules ont été lavés 5 à 6 fois avec
de l'eau distillée stérile puis à l'aide d'une tige en verre, préalablement trempée dans l'alcool et
flambée, les nodules ont été broyés dans 3 ml d'eau stérile.
A l'aide d’une pipette pasteur stérile, on place une goutte du liquide dans une boîte de
Petri contenant le milieu YEM et on l’étale aseptiquement avec un étaloir.
1.3. Conservation des souches
Les souches ainsi purifiées ont été conservées soit pour de courtes périodes à +4°C dans
des tubes de gélose inclinée soit congelées à -20°C ou à -80°C dans des tubes stériles
contenant le glycérol 50% (1ml de culture + 1ml de glycérol).
2. Test du nodulation
2.1. Stérilisation et germination des graines
Les graines de haricot ont été stérilisées et mises à germer selon la technique décrite au
chapitre II (Cf paragraphe II-1 page 21).
2.3. Préparation de l’inoculum et inoculation
L'inoculum est préparé en prélevant, à l’aide d’une anse, quelques colonies de la culture
bactérienne en phase exponentionelle à partir des précultures bactériennes préparées sur
milieu solide et en le mettant dans un tube contenant 5ml d’eau distillée stérile.
2.2. Mise en place du test de nodulation
Afin de déterminer l’infectivité des souches isolées des nodosités, l’inoculum préparé a
été utilisé pour l’inoculation de jeunes plantules issues de germination des graines. Après leur
transfert dans des pots contenant la vermiculite stérilisée, ces plantules ont été inoculées par
dépôt de 1 ml de la suspension bactérienne préparée dans leurs rhizosphères. Ce lot de plantes
a été arrosé par une solution nutritive dépourvue d’azote (Rigaud et Puppo, 1975) alors que le
lot de plantes non inoculées (témoins) a été arrosé avec la même solution contenant l’azote.
Les deux lots de plantes ont été incubés sous serre à une température de 28°C et une
photopériode de 16/8 heure (Figure V.1). Les plantes ont été récoltées 6 semaines après
inoculation pour une évaluation de la nodulation basée sur le nombre et la taille des nodules.
Chapitre V
62
Figure V.1: Photos du test de nodulation sous serre des plantes inoculées
avec les souches étudiées.
3. La PCR-RAPD
Les profils RAPD ont été obtenus selon la méthode décrite par Rivas et al., (2006) en
utilisant l'amorce M13 (5’-GAGGGTGGCGGTTCT-3’) et la Taq polymérase (Promega). Le
programme d’amplification a été réalisé selon les étapes suivantes :
- Préchauffage à 95 °C pendant 9 min,
- 35 cycles de :
+ Dénaturation à 95 °C pendant 1 min,
+ Hybridation de l’amorce à 45 °C pendant 1 min,
+ Polymérisation de l’ADN à 75 °C pendant 2 min,
- Elongation finale à 72°C pendant 7 min.
- Pause finale à 12°C.
Par la suite, 10 µl de chaque produit de PCR ont été utilisés pour la migration
électrophorétique sur gel d'agarose 1.5% dans le tampon TBE (100 mM de Tris, 83 mM
d'acide borique, 1 mM d’EDTA, pH 8.5) à 6 V/cm. La révélation a été réalisée dans une
solution contenant 0.5 g/ml de bromure d'éthidium et photographiés sous la lumière
Ultraviolette. Le Standard VI (Roche, Etats-Unis) a été utilisé comme marqueur de poids
moléculaire. Un dendrogramme a été construit sur la base de la matrice générée en utilisant la
méthode UPGMA et le coefficient de Pearson avec BioNumerics version du logiciel 4.0
(Applied Maths, Austin, TX).
4. Analyse des séquences des gènes rrs, recA, atpD, nodC et otsA
Le gène rrs, codant pour l’ARN ribosomal 16S, a été amplifié et séquencé comme décrit
par Rivas et al. (2007a), l’analyse des gènes recA et atpD a été faite suivant la méthodologie
décrite par Gaunt et al. (2001), et celle du gène nodC a été réalisée selon la méthodologie
décrite par Laguerre et al. (2001), tandis que celle du gène otsA a été étudiée conformément à
Chapitre V
63
la méthodologie décrite par Fernández-Aunión et al. (2010). Leur amplification PCR a été
effectuée avec un kit PCR REDExtract-N-Amp (Sigma) selon les instructions du fabricant.
L’extraction et la purification d’ADN ont été effectuées par élution, après avoir révélé et
coupé les bandes correspondantes aux gènes étudiés, en utilisant du kit Qiagen d’extraction
d’ADN (Qiagen, Allemagne). Par la suite, la qualité et la quantification de l’ADN purifié a
été évaluée par migration électrophorèse sur gel d’agarose (0.6%).
Le séquençage a été réalisé par le service de séquençage de l’Université de Salamanca
utilisant le système automatique ABI PRISM 3100 génétique séquenceur (Applied
Biosystems, États-Unis). Les séquences obtenues ont été comparées à celles tenues dans
GenBank en utilisant le programme BLASTN (Altschul et al., 1990) et elles ont été alignées
par le logiciel Clustal W (Thompson et al., 1997). Les arbres phylogénétiques ont été
construits en utilisant le modèle de Kimura à 2 paramètres (Kimura, 1980) et la méthode
neighbor-joining (Saitou et Nei, 1987) avec le logiciel MEGA5 (Tamura et al., 2011).
5. Tolérance à la salinité
La tolérance des souches à la salinité a été évaluée par la détermination de la croissance
sur milieu YEM solide additionné de NaCl à des concentrations allant de 0 à 5% NaCl, p/v.
Les boîtes de Pétri ont été inoculées, à l’aide d’une micropipette, à partir des précultures
bactériennes préparées sur milieu YEM liquide sans sel. La croissance des bactéries a été
estimée par l'importance du diamètre de la colonie en comparaison avec leurs témoins
respectifs.
III. Résultats et discussion
1. Isolement de souches et le RAPD
Une collection de 71 souches de rhizobia a été établie par isolement à partir des nodules
de haricots cultivés dans des sols du périmètre irrigué du Haouz présentant des conductivités
électriques de 1,8 à 9 mmhos/cm.
Afin de faire une première identification des souches de rhizobia, le séquençage partiel
des gènes rrs a été réalisé (données non présentées). L’analyse de ces séquence a montré que
38 souches de cette collection sont des Rhizobium radiobacter (ancient nom : Agrobacterium
radiobacter). D’autres études, par exemple celle de Saïdi et al., (2011) ont montré la présence
assez commune des agrobactéries comme endophytes bactériales de P. vulgaris, non capables
de réinfecter cette légumineuse. Pour cette raison, ces 38 souches ne sont pas incluses dans
cette étude avec les 33 souches restantes de notre collection.
Chapitre V
64
Le test de nodulation a été réalisé sur ces 33 souches de rhizobia qui étaient capables de
réinfecter efficacement P. vulgaris. Leur diversité génétique a été évaluée par la technique
RAPD, c’est une technique adaptée à l'analyse de la diversité intraspécifique des populations
de rhizobia (Rivas et al., 2002 ; Moschetti et al., 2005 ; Valverde et al., 2006 ; Iglesias et al.,
2007 ; Mulas et al., 2011). L'analyse des profiles de RAPD a montré que ces souches
appartiennent à huit groupes (Tableau V.1 et Figure V. 2). Cette analyse nous a permis aussi
de sélectionner des souches représentatives de chaque groupe afin de réaliser le séquençage
des gènes et l’étude de la tolérance à la salinité.
Tableau V. 1: Résumé des résultats obtenus dans l'analyse des souches de rhizobia
Souches Groupe RAPD Tolérance à la
salinité (%)
Espèces Symbiovar
RhM46, RhM50 1 1.5 R. tropici unnamed*
RhM54 1 2 R. tropici unnamed*
RhM60 2 2 R. tropici unnamed*
RhM66 2 3 R. tropici unnamed*
RhM1, RhM19, RhM21, RhM25 3 2.5 R. phaseoli /R. etli phaseoli
R19, R24 4 2 R. phaseoli /R. etli phaseoli
R23 4 2.5 R. phaseoli /R. etli phaseoli
R26 4 3 R. phaseoli /R. etli phaseoli
RhM69, RhM72 4 2.5 R. phaseoli /R. etli phaseoli
RhM70, RhM74 4 2 R. phaseoli /R. etli phaseoli
RhM36, RhM37, RhM39, RhM40 5 2 R. phaseoli /R. etli phaseoli
RhM41 5 2.5 R. phaseoli /R. etli phaseoli
RhM67 6 2.5 R. phaseoli /R. etli phaseoli
R15, RhM15 7 3 R. gallicum gallicum
RhM47, RhM56 7 1.5 R. gallicum gallicum
RhM62, RhM64, RhM11 7 2.5 R. gallicum gallicum
RhM3, RhM5, RhM14 8 0.5 R. tropici gallicum
Souches types
CFN42T 0.5 R. etli phaseoli
ATCC 14482T 0.5 R. phaseoli phaseoli
R602spT 1 R. gallicum gallicum
CIAT 899T 2.5 R. tropici unnamed*
* Ces souches appartiennent au groupe nodC inclus par R. tropici CIAT 899T.
2. Identification à l’échelle de l’espèce
Actuellement, le gène rrs est la base de la classification des rhizobia au niveau du genre
(Gaunt et al., 2005) et son séquençage a permis de classer les souches représentatives dans le
genre Rhizobium.
L’analyse des séquences du gène rrs ont présenté des séquences identiques pour les
souches de groupes RAPD 1, 2 et 8 et dans l'arbre phylogénétique rrs, nous avons montré
seulement les souches RhM54 et RhM14 (Figure V.3). Ces séquences sont identiques 100% à
la souche R. tropici CIAT 899T.
Chapitre V
65
Figure V. 2 : Dendrogramme de la diversité génétique intraspécifique des populations de
rhizobia, en utilisant le coefficient de Pearson et de l'analyse UPGMA des profils RAPD.
Chapitre V
66
Les souches RhM15, RhM11 et RhM47 représentatives du groupe 7 sont identiques à la
souche type de R. gallicum R602spT et à la souche PhD12 isolées en Europe à partir des
nodules de P. vulgaris par Amarger et al. (1997).
Enfin, les souches de groupes RAPD 3, 4, 5 et 6 ont aussi présenté des séquences
identiques du gène rrs et nous avons sélectionné seulement les souches RhM19 et RhM67
comme souches représentatives pour ces groupes (Figure V.3). Ces souches ont été groupées
avec plusieurs espèces du genre Rhizobium (R. phaseoli, R. etli, R. pisi et R. fabae). Toutefois,
elles ont présenté des différences au niveau de la séquence du gène rrs par rapport à toutes
ces espèces à l’exception du R. etli CFN42T avec seulement deux différences de nucléotides
aux positions 170 et 1078 en prenant comme référence la séquence de la souche CFN42T dont
son génome est entièrement séquencé (González et al., 2006). La séquence du gène rrs pour
la souche RhM19 est aussi très étroitement liée aux souches RP305 et RP218 précédemment
isolées au Maroc par Moushine et al. (2007) et en Ethiopie par Beyene et al. (2004) comme la
souche AK-3. Il est intéressant aussi de noter que ces séquences sont également liées avec
celles de plusieurs souches classées dans l’espèce R. etli (représentée par la souche IE4804) et
qu’elles ont été isolées au Mexique (Amérique centrale) dans un centre de domestication du
haricot (Silva et al., 2003; 2005) (Figure V.3).
Le séquençage du gène rrs n’est pas très descriptive au niveau d’espèces entre souches
phylogénétiquement trés proches. Pour cette raison, nous avons fait le séquençage des gènes
houskeeping recA et atpD, qui permettent de faire une identification précise au niveau de
l’espèce. Les résultats de l’analyse de séquences des gènes recA et atpD (Figures V.4 et 5),
sont en harmonie avec ceux de l'analyse de séquences du gène rrs. Les souches RhM15,
RhM11 et RhM47 sont identifiées comme R. gallicum, car elles ont des gènes recA et atpD
qui sont presque 100% identiques à ceux de la souche type de cette espèce et à ceux de la
souche PhD12 isolée à partir des nodules de P. vulgaris en France (Amarger et al., 1997).
Elles sont également liées phylogénétiquement à plusieurs souches classées comme R.
gallicum (IE4868, IE2703, IE992 et IE4770) qui ont été isolées au Mexique (Amérique
centrale) dans un centre de domestication du haricot comme mentionné ci-dessus, pour lequel
l'origine américaine de cette espèce a été supposée (Silva et al., 2003 et 2005). Toutefois, les
isolats américains ont des gènes housekeeping différents de ceux des souches européennes ou
africaines et elles pourraient éventuellement avoir des origines diverses. Ce serait le soutien
de la seconde hypothèse de Silva et al. (2005) qui ont suggéré une possible distribution dans
le monde entier de R. gallicum qui a acquis différents plasmides symbiotiques le long de
Chapitre V
67
l'évolution des différents écosystèmes. Dans ce cas, les souches marocaines pourraient avoir
la même origine que les souches européennes plutôt que les souches américaines.
Les souches RhM14 et RhM54 sont également 100% identiques à la souche type CIAT
899T de R. tropici. Ces gènes sont également proches de ceux d’une autre souche américaine
Br859 isolée au Brésil (Martínez-Romero et al., 1991). La souche R. tropici a été isolée en
Amérique à partir de nodules de Leucaena leucocephala et elle est aussi capable de noduler
Phaseolus (Martínez-Romero et al., 1991). Initialement cette espèce contient deux groupes, A
et B, mais récemment les souches du groupe A ont été reclassées en une nouvelle espèce
nommée R. leucaenae (Ribeiro et al., 2011). C’est intéressant de noter que curieusement les
souches isolées au Maroc appartiennent à la souche R. tropici (Moushine et al., 2007), tandis
que celles trouvées en Europe appartiennent à la souche R. leucaenae (Laguerre et al., 1993 ;
Valverde et al., 2011). Cela pourrait être dû à une meilleure adaptation de chacune de ces
espèces à différentes conditions environnementales, y compris aux variétés locales de haricot.
Au contraire à la phylogénie obtenue pour les autres groupes, les souches RhM19 et
RhM67 ont des gènes recA et atpD différents de ceux de R. etli malgré leur proximité par le
gène rrs. Ils étaient plus étroitement liés à ceux de R. phaseoli, selon l’analyse des gènes
housekeeping c’est une espèce parfaitement distinguée du reste des espèces du genre
Rhizobium (Ramírez-Bahena et al., 2009). Les gènes recA et atpD des souches RhM19 et
RhM67 sont presque identiques (plus de 99%) à plusieurs souches déjà isolées au Mexique
(Silva et al., 2005) et présentent 100% de similarité à ceux d'une souche isolée aux Etats-
Unis (KIM5s, Figures V. 4 et 5). Bien que ces souches sont nommées R. etli, l'analyse des
gènes recA et atpD suggère qu'elles n'appartiennent pas à cette espèce (Silva et al., 2005).
Malgré le fait que nos souches sont plus proches de R. phaseoli que de R. etli selon l'analyse
du gène housekeeping, les différences constatées au niveau du gène rrs ne permettent pas
d’inclure ces souches dans R. phaseoli. L'échange génétique entre les espèces pourrait
expliquer la position phylogénétique de souches représentées par RhM19 et RhM67 mais
avant d'établir des conclusions, une révision taxonomique du groupe complet R. phaseoli-R.
etli serait souhaitable.
Chapitre V
68
Figure V. 3 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène rrs des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre Rhizobium.
La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap calculée pour
1000 sous-ensembles.
Chapitre V
69
Figure V. 4: Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène recA des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre Rhizobium.
La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap calculée pour
1000 sous-ensembles.
Chapitre V
70
Figure V. 5 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène atpD des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre Rhizobium.
La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap calculée pour
1000 sous-ensembles.
Chapitre V
71
3. Identification au niveau de symbiovar
Tandis que l'identification au niveau des espèces a été basée sur l'analyse génétique
chromosomique, l'identification de symbiovars a été basée sur les gènes de nodulation qui
sont portés par le plasmide symbiotique (pSym) dans le genre Rhizobium. Bien que les gènes
nodA (Villegas et al., 2006 ; Nandasena et al., 2007) et nodB (Radeva et al., 2001 ; Silva et
al., 2003 et 2005) ont été utilisés pour cet objectif, le gène nodC est couramment utilisé pour
définir les symbiovars (Vinuesa et al., 2005b ; Iglesias et al., 2007 ; Rivas et al., 2007b ;
Mnasri et al., 2007 ; León-Barrios et al., 2009 ; García-Fraile et al., 2010). L'analyse des
symbiovars en rhizobia est aussi importante que celle des espèces, puisque la diversité d'hôtes
de rhizobia, la promiscuité des légumineuses et des études de biogéographie-coévolution
doivent être fondées sur l’analyse des symbiovars plutôt que sur celle des espèces. Par
exemple, P. vulgaris n'est pas considérée comme une légumineuse de promiscuité du fait
qu'elle peut être nodulée par plusieurs espèces de rhizobia, et aussi par le fait qu'elle forme
des nodules avec de nombreux symbiovars différents (qui abritent différents gènes nodC). De
cette façon, le haricot est fréquemment nodulé par les symbiovars phaseoli, gallicum,
giardinii, mediterranense (Rogel et al., 2011) et par des souches provenant d'autres groupes
qui appartiennent à des symbiovars indéfinis (Valverde et al., 2011). Parmi ces symbiovars,
seulement sv. phaseoli semble être exclusif pour la nodulation du haricot (Amarger et al.,
1997 ; Valverde et al., 2011) et donc le plasmide de symbiovar phaseoli devrait avoir évoluer
avec les plantes du haricot indigène en Amérique (Martínez-Romero et Caballero-Mellado,
1996 ; Aguilar et al. 2004). Par ailleurs, comme R. etli est le majeur endosymbiote du haricot
dans les centres de domestication américaine de cette légumineuse (Aguilar et al., 2004 ;
Silva et al., 2005) donc la combinaison R. etli sv phaseoli est avec une forte probabilité
d'origine américaine. Aussi, R. phaseoli est considérée R. etli pendant de nombreuses années,
la combinaison R. phaseoli sv phaseoli est également un indigène susceptible du continent
américain (Silva et al., 2005). Les souches marocaines représentées par RhM19 et RhM67 et
par les souches précédemment isolées PR218 et PR305 (Moushine et al., 2007) appartiennent
au symbiovar phaseoli (Figure V. 6) et au groupe chromosomique R. etli-R. phaseoli (Figures
V. 3, 4 et 5). Elles ont donc probablement une origine américaine comme il a été mentionné
par Diouf et al. (2000) qui ont proposé que les rhizobia de haricot soient introduits en Afrique
par les graines issues de l’Amérique.
Le groupe des souches identifiées comme R. gallicum et représentées par RhM15, RhM11
et RhM47, appartiennent au symbiovar gallicum et elles ont des gènes nodC identiques à celui
des souches RP421 précédemment isolées au Maroc à partir des nodules de P. vulgaris
Chapitre V
72
(Moushine et al., 2007) et à celui de la souche type de R. gallicum R602spT isolée en France
(Amarger et al., 1997) (Figure V. 6). Cependant, le gène nodC de la souche PhD12, dont ses
gènes housekeeping sont identiques à ceux de nos souches (RhM15 et RhM47), est typique du
symbiovar phaseoli. Puisque le symbiovar phaseoli n'est pas trouvé dans les souches R.
gallicum isolées en Amérique centrale (Silva et al., 2005) et considérant que ce symbiovar a
évolué avec R. etli. Il est possible que le transfert des gènes typiques de nodulation de ce
symbiovar à la souche R. gallicum, ait eu lieu dans les sols européens. Dans tous les cas, la
présence de symbiovar gallicum dans différents continents pourrait indiquer une distribution
mondiale de R. gallicum qui a acquis différents plasmides symbiotiques le long de l'évolution
des différents écosystèmes, comme il a été suggéré par les travaux de Silva et al. (2005).
Concernant le groupe des souches identifiées comme R. tropici, RhM14 et RhM54, elles
sont identiques à la souche RP261 marocaine (Moushine et al., 2007) et de plusieurs souches
américaines de R. tropici et de R. leucaenae (Figure V. 6). Leurs gènes nodC sont également
identiques au gène nodC de la souche type de R. lusitanum, c’est une espèce portugaise,
nodulant le haricot, qui a probablement acquis son gène nodC de R. leucaenae, puisque cette
dernière espèce a été trouvée dans les nodules du haricot au Portugal et elle porte des gènes
nodC identiques (Valverde et al., 2011). Par conséquent, l'origine américaine des souches de
R. tropici nodulant P. vulgaris au Maroc semble être claire et en accord avec les suggestions
de Diouf et al. (2000).
4. Tolérance à la salinité et l'analyse des gènes otsA
Les sols dans lesquels nous avons isolé les souches qui ont fait l’objet de cette étude sont
affectés par la salinité sous un climat aride. Nous avons analysé leurs degrés d’osmotolérance
(Tableau V. 1). Cette caractéristique a été variable, mais toutes les souches étaient capables de
croître en présence de concentrations de NaCl allant de 1,5% à 3%. Ces valeurs sont
similaires à celles précédemment rapportés pour les souches isolées dans d’autres régions du
Maroc (Bouhmouch et al., 2005) et plus basses que celles rapportés pour des souches de
rhizobia isolées de P. vulgaris en Egypte, et qui peuvent tolérer jusqu'à 4% de NaCl
(Shamseldin et Werner, 2005).
Chapitre V
73
Figure V. 6 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène nodC des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre Rhizobium.
La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap calculée pour
1000 sous-ensembles.
Chapitre V
74
Parmi les trois espèces démontrées dans cette étude, nous avons trouvé que les souches
marocaines ont la capacité de croître à des concentrations élevées en NaCl par rapport à la
souche type correspondante de chaque espèce. R. tropici CIAT899 est la souche type la plus
osmotolérance (2.5%), tans dis que R. gallicum R602sp a la capacité seulement de croître
jusqu’à 1% de NaCl. Le cas le plus significatif est pour R. etli, R. leguminosarum et R.
phaseoli dont les souches types n’ont pu tolérer des concentrations en NaCl supérieures à
0,5% alors que nos souches phylogénétiquement liées à ces espèces (les souches des groupes
RAPD 3, 4, 5 et 6), étaient capables de croître à des concentrations supérieures ou égales à
2%.
Cela implique une adaptation des souches américaines qui arrivent avec les graines de
haricots, aux conditions édapho-climatiques des sols salins marocains caractérisés par des
températures assez élevées, une faible humidité relative, un taux d'évaporation élevés et de
faibles précipitations. Le stress salin peut provoquer une faiblesse de la mise en place
d'infection et de nodulation dans la rhizosphère (Zahran et Sprent, 1986), mais les rhizobia
osmotolérants peuvent tolérer des grandes modifications de l'osmolarité, sans diminution du
nombre de cellules viables (Singleton et al., 1982 ).
Lorsque les bactéries ont été soumises à un stress osmotique sévère, l'accumulation de
tréhalose a été constatée (Miller et Wood, 1996 ; McIntyre et al., 2007 ; Iturriaga et al., 2009).
Chez les rhizobia, ce disaccharide joue un rôle important dans leur adaptation aux conditions
de stress osmotique (El Sheikh et Wood, 1990 ; McIntyre et al., 2007 ; Brechenmacher et al.,
2010). Les gènes codant la tréhalose-6-phosphate synthase sont impliqués dans le processus
d'accumulation de tréhalose et le gène otsA a été séquencé chez certaines souches de rhizobia
osmotolérantes isolées en Tunisie à partir des nodules P. vulgaris (Fernández-Aunión et al.,
2010). Dans ce précédent travail, seulement six espèces du genre Rhizobium sont analysées et
toutes ces espèces appartiennent à un même groupe phylogénétique lié au sein de ce genre.
Dans notre présent travail, nous avons séquencé ce gène chez des souches isolées dans la
région du Haouz ainsi que les souches types de six espèces étroitement apparentées aux
isolats africains (Maroc et Tunisie). En outre, dans l'analyse phylogénétique des gènes otsA
nous avons aussi inclus les souches dont les génomes complets sont actuellement disponibles
à l'exception d’Agrobacterium tumefaciens (actuellement R. radiobacter) C58 dont le gène
otsA n'est pas présent (Figure V. 7). Ce gène otsA est présent chez toutes les autres souches,
mais à des emplacements différents. Chez les souches de Rhizobium, il est chromosomique
alors que dans celles d’Ensifer, il est situé dans des plasmides symbiotiques (Faghire et al.,
Chapitre V
75
2012). Dans le cas de la souche E. meliloti AK83, le gène otsA est situé dans le chromosome
3 qui correspond vraiment à un plasmide symbiotique car il contient des gènes nod (Faghire et
al., 2012). Ces différences dans la localisation des gènes, essentiels pour l'adaptation à
l'environnement, sont déjà trouvées comme c’est le cas du gène celC qui se trouve également
dans des plasmides d’Ensifer et dans les chromosomes de Rhizobium. Cependant dans le cas
du gène celC qui code pour une cellulase, sa phylogénie est complètement en harmonie avec
celle des autres principaux gènes. Cependant, les gènes celC de souches Ensifer sont
différents de ceux de genre Rhizobium (Robledo et al., 2011). Dans le cas du gène otsA, la
phylogénie n'est pas complètement en harmonie avec celles des autres principaux gènes, par
exemple les espèces du genre Ensifer sont plus étroitement liées au groupe R. gallicum-R.
mongolense qu’à d’autres espèces de Rhizobium. Néanmoins, au niveau des espèces, la
phylogénie du gène otsA est en harmonie avec celle des principaux gènes puisque les souches
des espèces spécifiques ont été regroupées avec les souches types correspondantes. Par
exemple, la souche RhM15 a un gène otsA identique à celui de la souche type R. gallicum
R602spT et à celui de la souche osmotolérante 8a3 isolée en Tunisie par Fernández-Aunión et
al. (2010). Très étroitement lié à ce groupe se trouvent les espèces R. mongolense, R.
yanglingense et R. loessense en accord avec les résultats des autres principaux gènes, ce qui
appuie l'hypothèse de leur appartenance à la même espèce (Silva et al., 2005 ; Ferreira et al.,
2011 ; Robledo et al., 20011). Le gène otsA de RhM14 était presque identique à celui de la
souche type de R. tropici CIAT 899T qui en accord avec les résultats obtenus après l'analyse
des gènes rrs, recA et atpD. Enfin, RhM19 était étroitement liée à la souche 12a3 isolée en
Tunisie par Fernández-Aunión et al. (2010). Ces deux souches sont plus étroitement liées à R.
phaseoli qu’à R. etli et en accord avec les résultats de l'analyse du gène housekeeping. Il est
remarquable que la souche CIAT 652, actuellement incluse dans R. etli, soit plus liée à R.
phaseoli ATCC 14482T qu’à R. etli CFN42
T et comme il est précédemment souligné, cette
souche appartient probablement à R. phaseoli (Robledo et al., 2011). Les deux espèces R. etli
et R. phaseoli sont clairement séparées entre elles et du groupe formé par R. leguminosarum
qui inclut des souches non osmotolérantes telle que la souche type USDA 2370T et celles
osmotolérantes telle que 31c3 isolée en Tunisie par Fernández-Aunión et al . (2010).
Chapitre V
76
Figure V. 7 : Arbre phylogénique généré par l’analyse des séquences du gène otsA des
souches de rhizobia isolées dans la région du Haouz, apparentées au sein du genre Rhizobium.
La signification de chaque branche est indiquée par une valeur de bootstrap calculée pour
1000 sous-ensembles.
Chapitre V
77
L’analyse phylogénétique du gène otsA réalisée dans le cadre de ce travail, a montré que ce
gène est étroitement lié chez les souches de la même espèce.
Par ailleurs, certains souches types de références de R. phaseoli et R. etli qui ne sont pas très
osmotolérantes, présentent certaines ressemblances dans leurs gènes otsA avec ceux de
souches osmotolérantes de la même espèce (Fernández-Aunión et al., 2010 ; Faghire et al.,
2012). Ainsi, le gène otsA peut être un bon marqueur et être inclus comme un gène codant une
protéine utile pour les études phylogénétiques du genre Rhizobium (Faghire et al., 2012).
D’autres gènes jouant un rôle dans l’osmotolérance peuvent avoir également un rôle dans la
protection des souches bactériennes dans des conditions de stress salin ; comme les gènes
impliqués dans l’accumulation du glutamate, de la glycine, la proline, la bétaïne, l’éctoine …
(Bostford et Lewis, 1990 ; Alloing et al., 2006 ; Vriezen et al., 2007 ; Brique et al., 2010 ;
Sugawara et al., 2010). L’étude de ces gènes fera l’objet de nos travaux ultérieurs.
Conclusion générale et perspectives
78
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
Conclusion Générale
A la lumière des résultats obtenus dans ce travail, nous pouvons conclure que la salinité a
un effet néfaste sur les différents aspects de symbiose étudiés.
L’étude de l’effet de la salinité sur la croissance, la fixation d'azote, l'accumulation des
éléments minéraux et les activités enzymatiques PEPC et MDH, nous a permis de conclure
que la salinité a un effet dépressif sur la croissance des plantes, l'activité métabolique et de la
performance symbiotique chez les combinaisons testées avec une variation importante entre
elles. En effet, la performance de la symbiose sous traitement salin semble être principalement
déterminée par l’interaction entre le génotype du haricot et la souche de rhizobia.
L'inoculation avec la souche locale RhM11, caractérisée par une efficacité symbiotique élevée
pourrait compenser la perte de la croissance de la plante hôte, induite par la salinité. Par
ailleurs, la variabilité génotypique de PEPC et MDH nodulaires impliqués dans l’allocation
métabolique du carbone semble être un trait de tolérance au sel qui mérite plus d'exploration.
En outre, les résultats de l’étude de la variation génotypique basée sur les activités
enzymatiques APase et TPPase nodulaires, chez certains génotypes de haricot (P. vulgaris)
cultivés sous la contrainte saline en système hydroponique, ont aussi montré que l'inoculation
avec la souche RhM11 a été associée à des activités enzymatiques nodulaires plus élevées par
rapport à celles des plantes inoculées avec la CIAT899 chez les lignées testées en présence ou
en absence du NaCl.
L’étude de l’effet de la contrainte saline sur le métabolisme oxydatif dans la partie
aérienne et les nodosités de la symbiose P. vulgaris-rhizobia a montré que le traitement salin a
négativement affecté la stabilité membranaire reflétée par l’augmentation des teneurs en
MDA dans ces organes. En outre, sous cette contrainte, nous avons constaté des
augmentations des activités des enzymes anti-oxydantes telles que PO, PPO et SOD
impliquées dans le balayage des formes réactives de l’oxygène comme le H2O2. Ces activités
anti-oxydantes plus prononcées dans les nodules et associées à des teneurs faibles en H2O2
permettraient d’attribuer à ces organes le rôle d’un centre de détoxification des formes
réactives de l’oxygène. Des différences importantes ont été décelées entre les combinaisons
symbiotiques testées pour leur tolérance au stress salin. L’association entre les souches
indigènes des sols et l’inoculation avec des souches CIAT899 et RhM11 multipliées au
laboratoire, a un effet positif dans l’amélioration de la tolérance à la contrainte saline. Les
Conclusion générale et perspectives
79
plantes de cette association semblent être plus tolérantes par rapport à celles cultivées
seulement en présence des souches naturelles du sol.
Dans le dernier volet de ce travail nous avons exploré la biodiversité des souches de
rhizobia isolées des nodules de haricot provenant de la région du Haouz en analysant les
gènes rrs, atpD, recA, le gène symbiotique nodC et le gène otsA codant la tréhalose-6-
phosphate synthase. Cette analyse nous a permis d’identifier des souches efficaces,
compétitives et tolérantes à la salinité. Les souches ainsi sélectionnées pourraient être utilisées
pour l’identification d’une symbiose plante-bactérie bien adaptée à cette contrainte.
En plus, cette analyse nous a permis aussi de conclure que toutes ces souches
appartiennent au genre Rhizobium et que les souches RhM11 et RhM14, utilisées dans ce
travail, sont des Rhizobium gallicum et Rhizobium tropici respectivement.
Perspectives
Dans cette perspective, il est fortement souhaitable de mieux comprendre les
interactions entre les nodosités fixatrices d’azote et leur environnement rhizosphérique se
trouvant souvent sous contraintes particulièrement nutritionnelles et osmotiques.
Au niveau moléculaire, la recherche des gènes candidats impliqués dans la tolérance de
cette symbiose au stress salin est l’une des perspectives les plus importantes comme
complément du présent travail. Dans ce sens, nous avons commencé à étudier le gène otsA
comme marqueur moléculaire de la tolérance à la salinité (Chapitre V) et à mettre en évidence
la localisation histologique de certains gènes de phosphatase acide spécifique sur des coupes
nodulaires (Chapitre II). Et au niveau microbiologique l’étude de la biodiversité des bactéries
endophytes nodulaire qui pourraient interférer avec les rhizobia. Cette étude nous serait
intéressante pour expliquer d’avantage les réponses de cette symbiose au stress salin.
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Annexes
94
ANNEXES
ANNEXE1
Milieu Yeast-Extract- Mannitol (YEM)
Extrait de levure 0.1 g
Manitol 1 g
K2HPO4 0.05 g
MgSO4 0.02 g
NaCl 0.01 g
Agar 1.5 g
Eau distellée 100 mL qsp
Annexes
95
ANNEXE2
Annexes
96
ANNEXE3