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Luigi Fabbris Mesure du retour sur investissement dans la mobilité de l’EFP dans l’Union européenne Luca Boetti ROI - MOB Co-funded by the Erasmus+ Programme of the European Union Ce livre présente et examine un indicateur approprié pour mesurer de manière extrêmement synthétique les avantages et les inconvénients mis en évidence par les expériences de mobilité de l’EFP dans le cadre d’Erasmus +, à savoir la mobilité des étudiants et des apprentis dans des organisations à l’étranger. Les données sur lesquelles se fonde l’indicateur ont été recueillies auprès des acteurs de la mobilité (participants, écoles et centres de formation, entreprises) de quatre États membres de l’UE participant au projet KA2 ROI-MOB dans le cadre d’Erasmus+ : Allemagne, Italie, Portugal et Espagne. L’analyse montre que les processus de mobilité sont mesurables et que tous les acteurs tirent parti de la mobilité internationale, et non pas seulement les participants et les organisations de départ ou de destination. En fait, les pays de départ et les pays d’accueil, le marché du travail et l’UE en tant qu’institution acquièrent également une importance accrue aux yeux de tous les acteurs de la mobilité, à moyen et à long terme. ABOUT THE AUTHORS Luigi Fabbris est chercheur principal au Département des statistiques de l’Université de Padoue, en Italie. Il est l’auteur ou le co-auteur de plusieurs livres et articles sur les statistiques sociales et sur les questions liées à la transition de l’enseignement supérieur au marché du travail. Luca Boetti est chef de l’Unité des projets européens à l’IFOA (Istituto Formazione Operatori Aziendali) à Reggio Emilia, en Italie. Il a géré ou participé à plusieurs grands projets financés par l’UE dans le domaine de l’EFP, la mobilité, les compétences et les politiques de l’emploi. ISBN 978 88 5495 155 6 ROI - MOB Luigi Fabbris Luca Boetti Mesure du retour sur investissement dans la mobilité de l’EFP dans l’Union européenne

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  • Luigi Fabbris

    Mesure du retour sur investissement dans la mobilité de l’EFP dans l’Union européenne

    Luca Boetti

    ROI - MOB

    Co-funded by the Erasmus+ Programme of the European Union

    Ce livre présente et examine un indicateur approprié pour mesurer de manière extrêmement synthétique les avantages et les inconvénients mis en évidence par les expériences de mobilité de l’EFP dans le cadre d’Erasmus +, à savoir la mobilité des étudiants et des apprentis dans des organisations à l’étranger.Les données sur lesquelles se fonde l’indicateur ont été recueillies auprès des acteurs de la mobilité (participants, écoles et centres de formation, entreprises) de quatre États membres de l’UE participant au projet KA2 ROI-MOB dans le cadre d’Erasmus+ : Allemagne, Italie, Portugal et Espagne.L’analyse montre que les processus de mobilité sont mesurables et que tous les acteurs tirent parti de la mobilité internationale, et non pas seulement les participants et les organisations de départ ou de destination. En fait, les pays de départ et les pays d’accueil, le marché du travail et l’UE en tant qu’institution acquièrent également une importance accrue aux yeux de tous les acteurs de la mobilité, à moyen et à long terme.

    ABOUT THE AUTHORSLuigi Fabbris est chercheur principal au Département des statistiques de l’Université de Padoue, en Italie. Il est l’auteur ou le co-auteur de plusieurs livres et articles sur les statistiques sociales et sur les questions liées à la transition de l’enseignement supérieur au marché du travail.Luca Boetti est chef de l’Unité des projets européens à l’IFOA (Istituto Formazione Operatori Aziendali) à Reggio Emilia, en Italie. Il a géré ou participé à plusieurs grands projets financés par l’UE dans le domaine de l’EFP, la mobilité, les compétences et les politiques de l’emploi.ISBN 978 88 5495 155 6

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  • ITable des maTières

  • II ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

  • IIITable des maTières

    Luigi Fabbris

    Mesure du retour sur investissement dans la mobilité de l’EFP dans l’Union européenne

    Luca Boetti

    ROI - MOB

    Co-funded by the Erasmus+ Programme of the European Union

  • IV ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    Première édition : août 2019

    ISBN 978 88 5495 155 6

    Cleup sc“Coop. Libraria Editrice Università di Padova”via G. Belzoni 118/3 – Padova (t. 049 8753496)www.cleup.it - www.facebook.com/cleup

    © 2019 Luigi Fabbris, Luca Boetti

    Tous droits réservés

    Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne.Cette publication n’engage que son auteurs et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.

  • VTable des maTières

    Table des matières

    La mobilité en Europe au 21e siècle: facteurs stimulants IX

    Le projet RSI-MOB XIII

    Résumé XVII

    Remerciements XXV

    Liste d’abréviations XXIX

    Chapitre 1. Le plan de recherche et les enquêtes 11.1. Le plan de recherche 11.2. Les populations impliquées 21.3. Les enquêtes 41.4. Les questionnaires 51.5. Validation des données 51.6. Acteurs de la mobilité internationale Erasmus+ EFP 6

    1.6.1. Participants 61.6.2. Ecoles et centres de formation 101.6.3. Entreprises 131.6.4. Autres acteurs 17

    Chapitre 2. Expériences de mobilité 212.1. Introduction aux expériences de mobilité internationale EFP 212.2. Une expérience de mobilité EFP type 22

    2.2.1. Pays impliqués dans la mobilité 222.2.2. Durée de l’expérience 24

    2.3. Coûts monétaires et non-monétaires pour la mobilité 282.3.1. Coûts pour les familles 282.3.2. Coûts monétaires pour les écoles et les entreprises 31

  • VI ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    2.3.3. Coûts non monétaires pour les écoles et les entreprises 322.4. Sélection des destinations et des participants à la mobilité EFP 342.5. Durant l’expérience 41

    Chapitre 3. L’indicateur RSI-MOB 473.1. L’indicateur composite RSI-MOB 473.2. Calcul de l’indicateur 51

    3.2.1. Choix de l’échelle de mesure pour les évaluations 523.2.2. Autres stratégies de normalisation 593.2.3. Plus d’informations sur l’analyse de la qualité des données 593.2.4. Mesure des évaluations 603.2.5. Estimation des pondérations 653.2.6. Calculer l’indicateur dans la pratique 723.2.7. Un exemple 72

    3.3. Validation de l’indicateur 73

    Chapitre 4. Avantages de la mobilité EFP 754.1. Facteurs positifs de mobilité 754.2. Avantages que les participants ont tiré de la mobilité 75

    4.2.1. Amélioration des traits de caractères 794.2.2. Amélioration des compétences professionnelles 834.2.3. Renforcer les opportunités professionnelles et sociales 904.2.4. Obtenir des compétences non techniques grâce à la technique du meilleur des pires 974.2.5. Susciter des relations parmi des facteurs positifs grâce à l’analyse des facteurs 98

    4.3. Bénéfices que les écoles et les centres de formation peuvent tirer de la mobilité 99

    4.3.1. Susciter des facteurs positifs grâce à l’analyse de la dominance 1034.3.2. Créer des relations grâce à l’analyse des facteurs 105

    4.4. Bénéfices pour les entreprises 1064.4.1. Susciter des facteurs positifs grâce à l’analyse de la dominance 1104.4.2. Créer des relations grâce à l’analyse des facteurs 111

    4.5. Conclusions partielles 113

    Chapitre 5. Obstacles à la mobilité EFP 1215.1. Coûts monétaires et non-monétaires pour les acteurs de la mobilité 1215.2. Sacrifices et problèmes rencontrés par les participants 121

    5.2.1. Facteurs négatifs de l’expérience des participants 1275.2.2. Compensation entre facteurs positifs et négatifs rencontrés par les participants 1285.2.3. Déterminants de la perception par les participants des bénéficiaires de la mobilité 135

  • VIITable des maTières

    5.3. Problèmes dans les processus de mobilité tels qu’ils sont envisagés par les écoles 138

    5.3.1. Facteurs négatifs de la mobilité selon les écoles 1415.3.2. Compensation des facteurs positifs et négatifs rencontrés par les écoles 142

    5.4. Problèmes rencontrés par les entreprises dans les processus de mobilité 1455.4.1. Facteurs négatifs de l’expérience en entreprise 1485.4.2. Compensation des facteurs positifs et négatifs rencontrés par les entreprises 149

    5.5. Bienfaits et problèmes selon “d’autres acteurs” 1525.6. Conclusions partielles 157

    Chapitre 6. Vers une mobilité plus effective 1616.1. Evaluations finales et tendances futures 1626.2. Tendances futures 162

    6.2.1. Propension des participants à répéter l’expérience 1626.2.2. Propension des écoles et des entreprises à poursuivre l’expérience 162

    6.3. Suggestions des acteurs de la mobilité 1656.3.1. Suggestions des participants 1666.3.2. Suggestions des écoles 1686.3.3. Suggestions des entreprises 171

    6.4. Considérations et suggestions “d’autres acteurs” 1736.5. Vers une mobilité plus effective 1756.6. Utilisation et développement futur éventuel du modèle ROI-MOB 183

    Annexe: Notes méthodologiques et données supplémentaires 189A.1. Analyse des données de prédominance 189A.2. Analyse factorielle des bienfaits éventuels et des aspects négatifs de la mobilité 198A.3. Analyses de régression des aspects positifs et négatifs de la mobilité 204

    Glossaire essentiel 215

    Références 225

    Questionnaires

    Questionnaire destiné aux participants 231Questionnaire destiné aux écoles et aux centres de formation 241Questionnaire destiné aux entreprises 253Questionnaire destiné aux autres acteurs 265

  • VIII ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

  • IXLa mobiLité en europe au 21e siècLe: facteurs stimuLants

    La mobilité en Europe au 21e siècle: facteurs stimulants

    La mobilité a aidé les jeunes générations à comprendre et apprécier la diver-sité sur le vieux continent comme un facteur d’unification plutôt que de division. Il est un fait indéniable que pendant des siècles, l’Europe a vécu en guerre avec elle-même. Que les guerres aient été menées au nom de Dieu, du Souverain ou de la Patrie, les Européens se sont battus pour le territoire, l’idéologie, la religion, la politique et la cupidité. Deux guerres mondiales du vingtième siècle ont essentiel-lement été menées sur le sol européen, ont édifié des murailles de préjugés, d’into-lérance et de méfiance entre des populations entières et ont abouti à l’édification du Mur de Berlin qui a divisé l’Europe en deux blocs antagonistes.

    La création d’une Union européenne (à partir de la Communauté européenne du charbon et de l’acier) et la Perestroïka ou la Glasnost ont été deux jalons de l’histoire européenne qui ont engendré la prospérité, la paix et le développement dans de nombreuses parties de l’Europe. Avec des Nations Unies fermement éta-blies et un Conseil de l’Europe déterminé à combler les fossés entre les peuples et les cultures, l’Europe du 21e siècle est le résultat du dialogue, de la communi-cation, de la coopération et des mesures de rétablissement de la confiance qui ont garanti l’intégrité territoriale, la souveraineté et la mobilité des biens et du capital humain entre les petits et les grands Etats Nations européens.

    La dernière valeur, la mobilité, est au cœur d’un projet européen RSI-MOB (retour sur investissement grâce à la Mobilité EFP) que le consortium partenaire dirigé par IFOA a mené sous la supervision scientifique de l’Université de Padoue grâce à une enquête parmi les apprenants, les écoles, les entreprises et les acteurs aux niveaux local, national et européen. En mesurant le retour sur investissement de la mobilité européenne, le projet a examiné comment le mouvement de capital humain à travers l’Europe a ajouté de la valeur à une meilleure compréhension de la coopération et du renforcement de la confiance aux plans individuel, de l’entre-prise et du groupe.

    En mesurant les bienfaits et les impacts négatifs de la mobilité sur les partici-pants, il est incontestablement intéressant de noter qu’en tant que principe d’édu-cation, la mobilité est une opportunité de créer une meilleure Europe pour les

  • X ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    générations futures. La technologie progresse rapidement et devient un facteur influent de nos vies. L’aviation a permis de se déplacer plus facilement d’un pays à l’autre – d’un continent à l’autre. Les voyages ont révélé de nouvelles réalités poli-tiques, culturelles, sociales et économiques qui, dans le passé, étaient impossibles à comprendre et à atteindre. Les voyages ont ouvert l’esprit de millions de personnes à travers l’Europe. Et, grâce aux voyages, nous avons compris qu’il y a une richesse dans la diversité, que les gens ont des valeurs communes, des aspirations et des be-soins, que les idéologies, les religions, les systèmes de valeur ont plus en commun que ce que nous avions jamais prévu.

    En examinant cette nouvelle réalité, la mobilité est progressivement devenue un outil pédagogique par excellence ! Avec le programme ERASMUS de l’UE et ensuite ERASMUS+, les apprenants, enseignants, travailleurs et d’autres acteurs ont la possibilité de tirer les leçons d’autres systèmes, cultures et modes de vie et de travail. Ce partage de connaissances et d’expériences a révolutionné la manière dont nous pensons, agissons et parlons. Avec les technologies de l’information qui dominent nos vies, le monde est vraiment devenu un village dans lequel les évé-nements ont des impacts négatifs ou positifs sur chacun de nous. Les échanges ont amélioré les compétences personnelles et professionnelles, soulevé des attentes sociales et forgé de nouvelles relations à divers niveaux d’interaction humaine. En un mot, la mobilité a modifié la face de l’Europe du 21e siècle ! D’une part, nous avons le privilège d’interagir en temps réel et à travers les cultures et, d’autre part, nous pouvons douter de cette ouverture qui pourrait menacer la sécurité de nos emplois, nos valeurs et les traditions qui ont uni les sociétés.

    C’est dans ce but que, si nous voulons un rendement valable sur investissement grâce à la mobilité, nous devons veiller à ce que la mobilité devienne un principe d’éducation pour tous les secteurs, toutes les disciplines, tous les processus d’ap-prentissage et toutes les qualifications. La technologie a permis à chacun d’être mentalement mobile grâce aux téléphones intelligents, à l’internet et aux ordina-teurs. Mais ce n’est pas suffisant. La réalité virtuelle est générée par ordinateur mais n’est pas réelle. L’éducation, selon la manière dont Jean-Jacques Rousseau l’interprétait, cherchait à souligner le fait que la nature (le monde réel) joue un rôle fondamental dans l’éducation de l’enfant. Plus tard, Emmanuel Kant a tenté d’attirer l’attention des décideurs sur la valeur de la raison en tant que facteur dé-terminant qui distingue l’homme de toute autre créature vivante.

    Aujourd’hui, l’utilisation de la raison et le contexte de la nature ont une conno-tation différente et un impact stimulant sur le processus d’apprentissage. Alors que la robotique et l’intelligence artificielle sont à l’avant-scène dans Industry 4.0, l’intelligence humaine et la raison naturelle deviennent de plus en plus un nouveau paradigme pour garantir que les hommes restent humains et les machines restent des objets mécaniques au service des êtres humains.

    Dans ce contexte, l’enseignement et la formation professionnels disposent d’une plateforme que peu d’autres secteurs de l’éducation peuvent offrir. L’enseignement

  • XILa mobiLité en europe au 21e siècLe: facteurs stimuLants

    et la formation professionnels (EFP ou EFTP) ont pour fondement l’apprentissage en milieu de travail. La plupart des qualifications de l’EFTP sont orientées vers l’industrie mais soutenues par un processus structuré pour acquérir les compé-tences de base, les attitudes et les comportements que la plupart des employeurs recherchent chez leurs employés. Dans ce sens, c’est une approche holistique de l’apprentissage. Elle vise à créer des mains expertes; des personnes qui peuvent mettre en synergie leurs facultés mentales et physiques, en harmonie mutuelle. Ce faisant, la découverte de cultures différentes et les expériences de travail et d’ap-prentissage ajoutent une énorme valeur à la formation d’une personne. Il est donc impératif que la mobilité imprègne tous les processus d’apprentissage et devienne une condition obligatoire à l’acquisition d’une qualification. Les personnes qui ont eu des expériences dans des cultures et des systèmes différents sont plus ouvertes et tolérantes, elles respectent la diversité et s’adaptent au changement. Telles sont les nouvelles valeurs du marché de l’emploi actuel et, plus important encore, celles de demain.

    Dans des environnements de travail dans lesquels les machines remplaceront probablement le capital humain, l’ouverture au changement, à l’apprentissage de Nouvelles connaissances, aux aptitudes et compétences deviendra de plus en plus le seul moyen d’obtenir un emploi, d’avoir accès à des carrières de haut niveau et à une qualité de vie durant et après les années de travail. La mobilité est donc essentielle à la survie dans un monde dominé par la technologie, le changement, l’innovation et la recherche constante de durabilité. Les enseignants, apprenants, employeurs, décideurs, chercheurs et décideurs sont tenus d’adopter la mobilité comme un outil à valeur ajoutée pour la compétitivité, la productivité et la presta-tion de services à travers tous les secteurs de la société.

    RSI-MOB est donc une révélation pour les décideurs. Il révèle que le fait d’in-vestir dans la mobilité fait progresser le capital humain vers un niveau supérieur de participation sociale et économique et préserve les valeurs humaines dans l’uti-lisation de la technologie et une coexistence plus sereine avec l’intelligence artifi-cielle. Rien n’est plus précieux, créatif, imprévisible et innovant que l’interaction humaine. La mobilité offre un plus large éventail de diversité lorsqu’elle participe à ce type d’activités. C’est cet engagement qui rendra la vie plus humaine dans les décennies à venir. Le plus grand défi pour les êtres humains sera l’intelligence artificielle qui est incroyablement plus mobile que les êtres humains eux-mêmes. Equilibrer ce phénomène avec une éducation enrichie par la mobilité et les ex-périences pratiques chez l’être humain est un défi qui doit être traité le plus tôt possible.

    Il est donc très rassurant de constater qu’une institution éducative telle que la prestigieuse Université médiévale de Padoue (1222), ma propre alma mater, est à la pointe dans l’exploration de la manière dont le phénomène de la mobilité tou-chera l’Europe en tant qu’entité politique et les Européens en tant que créateurs

  • XII ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    de leur propre avenir. L’étude, qui a reçu la contribution de l’IFOA, de l’EfVET et d’autres organisations, est un appel à l’action et à la mise en œuvre de mesures destinées à permettre aux apprenants et aux travailleurs de faire l’expérience de l’apprentissage et du travail dans divers environnements culturels et systèmes réels.

    Les vents européens du changement de la période d’après-guerre et la fin des années 1980 continuent de susciter de nouveaux espoirs pour une maison com-mune européenne améliorée.

    Joachim James Calleja, Président d’EfVET

  • XIIILe projet rSI-MoB

    Le projet RSI-MOB

    Justification

    RSI-MOB est un projet de 36 mois financé dans le cadre de l’Action clé 2 – Par-tenariats stratégiques du Programme Erasmus+ de l’Union européenne.1

    La Stratégie Education et Formation 2020 souhaite un taux stimulant de 6% d’étudiants EFP impliqués dans une expérience de mobilité à l’étranger. RSI-MOB émane de l’idée que la qualité peut augmenter la quantité. Mais qu’est-ce que la qualité ?

    Tout le monde affirme que les expériences professionnelles à l’étranger sont utiles, enrichissantes, favorisent l’employabilité et le développement de ses propres compétences, etc. Quelle est la base de telles affirmations ? Existe-t-il des études ou des statistiques concernant ce mérite déclaré, ou de meilleurs indicateurs pour le décrire et des méthodes permettant de le mesurer, afin de le rechercher dès le début des mobilités et de l’évaluer en aval, en vue d’améliorer la qualité de l’offre, l’attrait pour les participants et les entreprises, et de fournir des données permet-tant de mieux axer les politiques de mobilité sur les territoires de l’UE ?

    Le sujet est pertinent, considérant qu’en 2014 Erasmus+ KA1 EFP a co-financé plus de 3.000 projets, impliquant plus de 126.000 étudiants, dont plus de 66.000 dans la formation en entreprise, d’une valeur de plus de 264 millions euros.

    Le sujet est aussi complexe (la mobilité est utile…mais à qui ? aux étudiants ? aux entreprises ? “Le système économique” ?... devrait-il mesurer son utilité en termes de formation personnelle et de développement ? d’employabilité ? de perspectives de carrière ? de salaire? de compétitivité globale du “système” ? et aussi d’impacts sur les domaines non-techniques, plutôt que sociaux (les familles sont impliquées, ainsi que la psychologie, les compétences relationnelles et inter-disciplinaires, etc.).

    1 Convention de subvention n° 2016-1-IT01-KA202-005396. Date de début: 1.9.2016. Date de fin: 31.8.2019.

  • XIV ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    Des recherches récentes et précises sont disponibles sur l’enseignement supé-rieur, en particulier concernant le programme Erasmus. Cependant, il semble que l’on ne dispose d’aucune étude et statistique actuelle concernant le “Retour sur investissement” dans la Mobilité EFP et, apparemment, personne n’a essayé de le décrire avec une valeur unique, capable de représenter, avec ses propres pondéra-tions, la série de facteurs qui l’affectent.

    Messages essentiels

    Dans le scénario précité, les partenaires RSI-MOB pensent que:– la mobilité européenne est un facteur essentiel pour le succès de l’EFP dans le

    contexte économique et social actuel.– le succès de la mobilité européenne EFP n’est plus simplement un sentiment,

    et n’a pas seulement trait à des facteurs émotionnels: des indicateurs précis le démontrent.

    – la connaissance et l’utilisation de tels indicateurs permettent de concevoir, de mettre en œuvre et d’exploiter des expériences de mobilité plus effectives et efficaces, mieux adaptées au besoin de satisfaction personnelle et d’employabi-lité exprimé par les participants, pour la valeur ajoutée exprimée par les entre-prises, pour la croissance culturelle et sociale exprimée par la communauté plus large.

    Objectifs

    Ce projet vise à identifier et à tester les indicateurs appropriés pour mesurer les bienfaits générés par la Mobilité EFP de l’UE (en particulier pour les parti-cipants âgés de plus 19 ans, et les niveaux CEC 4 et supérieurs), par rapport aux « investissements » faits par les acteurs impliqués (participants, écoles et centres de formation, entreprises), en examinant les facteurs concernés et en concevant des méthodes et des outils permettant de les transformer en facteurs de succès.

    Ses objectifs sont:– augmenter la qualité dans l’apprentissage de la mobilité;– attirer davantage de participants aux mobilités de l’UE;– attirer davantage d’entreprises capables d’accueillir des mobilités de l’UE;– soutenir les politiques favorables à la mobilité au plan institutionnel et au plan

    du fournisseur/de l’organisation intermédiaire.

  • XVLe projet rSI-MoB

    Partenaires

    RSI-MOB a été conçu par un puissant Consortium rassemblant huit partenaires de cinq pays de l’Union européenne:– I.F.O.A. – Istituto Formazione Operatori Aziendali – Agence de formation et

    de l’emploi des Chambres italiennes Commerce, basée à Reggio Emilia, Italie. Privée, à but non lucratif, dirige le Consortium.

    – Regione Emilia-Romagna – Direction Générale de l’économie du savoir, du tra-vail et de l’entreprise – Autorité régionale, décideur pour l’EFP et les politiques du travail, basé à Bologne, Italie. Institution publique.

    – Università degli Studi di Padova – Département des Sciences statistiques – Su-perviseur scientifique méthodologique, basé à Padoue, Italie. Institut public de formation supérieure.

    – Arbeit und Leben Hamburg – Agence EFP pour la mobilité, basée à Ham-bourg, Allemagne. Privée, à but non lucratif.

    – Hamburger Institut für Berufliche Bildung (HIBB) – Agence indépendante de gestion du Ministère hambourgeois des écoles et de la formation profession-nelle, basée à Hambourg, Allemagne. Institution publique.

    – International Consulting and mobility Agency S.L. – Prestataire EFP et pour la mobilité, basé à Séville, Espagne. Oganisme privé.

    – Euroyouth – Agence de gestion de projet et fournisseur de mobilité, basé à Lisbonne, Portugal. Oganisme privé.

    – EfVET – Forum européen pour l’enseignement technique et la formation pro-fessionnels – Réseau européen de prestataires EFP, basé à Bruxelles, Belgique. ONG privée, à but non lucratif.

    Activités

    Le projet a commencé à récolter des données de différents partenaires dans des territoires partenaires: Agences nationales EFP Erasmus+, prestataires EFP, entreprises et associations, étudiants, etc.

    Les données collectées servent de base à la définition des indicateurs de per-formance provisoires en vue de la mesure du RSI de la Mobilité EFP de l’UE. Sur la base de tels indicateurs, les partenaires ont planifié et géré une vaste série d’en-quêtes, impliquant activement un échantillon de plus de 1.500 parties prenantes, et testé les indicateurs sur les mobilités en cours.

    Les données collectées ont ensuite été analysées, les indicateurs pondérés et convertis en statistique unique, composite, et les résultats présentés comme un système global de mesure. Une série finale de consultations parmi les parties pre-nantes a permis une évaluation et un ajustement.

  • XVI ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    Délivrables

    1. Une enquête, documentant les facteurs qui sont considérés comme des moteurs pour l’utilité de la Mobilité EFP de l’UE par les parties prenantes.

    2. Une série d’indicateurs pour la mesure du “retour sur investissement” dans la Mobilité EFP de l’UE.

    3. Un algorithme pour mesurer le “retour sur investissement” de la Mobilité EFP de l’UE dans les territoires et organisations partenaires.

    4. L’ouvrage, rassemblant tout ce qui précède et offrant des lignes de conduite permettant de répliquer les processus et les mesures par soi-même, plus des recommandations destinées à intégrer les découvertes dans les politiques de mobilité au plan du prestataire et au plan institutionnel.Tous les délivrables, plus d’autres informations, figurent sur le site Internet du

    projet à l’adresse: www.roi-mob.eu

    Luca BoettiIFOA - Gestionnaire de projet

  • XVIIRésumé

    Résumé

    Cet ouvrage est le résultat final du projet “Mesurer le retour sur investissement de la Mobilité EFP – RSI-MOB” de l’UE, co-financé par le Programme Erasmus+ de la Commission européenne par le biais de l’Agence EFP nationale italienne INAPP.

    Le mérite des expériences d’apprentissage de l’UE en matière de mobilité est largement reconnu. L’utilité de la mobilité EFP, en particulier lorsqu’elle est as-sociée aux expériences de travail, est encore plus largement reconnue. Le célèbre cadre stratégique pour la coopération européenne dans l’éducation et la formation “ET2020” déclare que la mobilité pour les apprenants, enseignants et formateurs d’enseignants est “un élément essentiel de l’apprentissage tout au long de la vie et un moyen important d’améliorer l’employabilité et l’adaptabilité des gens”1. Le Rapport conjoint de 2012 du Conseil et de la Commission sur la mise en œuvre d’ET2020 affirme que “la mobilité renforce les fondements de l’Europe pour la fu-ture croissance fondée sur les connaissances et la capacité à innover et à rivaliser au plan international. Elle renforce l’employabilité des personnes et le développement personnel et est appréciée par les employeurs.”2

    On dispose de nombreuses données concernant l’impact de la mobilité dans l’enseignement supérieur, en particulier l’université. Il y a, par contre, très peu d’in-formations concernant l’enseignement et la formation professionnels. Les chiffres disponibles concernent principalement l’évaluation de la satisfaction des partici-pants, la logistique, etc., ou les données structurelles concernant le Programme Erasmus+ (participants, pays et secteurs les plus choisis, etc.). Les participants remplissent des formulaires d’évaluation pour l’Outil mobilité, les entreprises

    1 Conclusions du Conseil du 12 mai 2009 sur un cadre stratégique pour la coopération européenne dans l’enseignement et la formation (‘ET 2020’)” (2009/C 119/02). Journal officiel de l’Union euro-péenne, C119(52), 28 mai 2009.2 2012 Rapport conjoint du Conseil et de la Commission sur la mise en oeuvre du cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation (ET 2020) “L’en-seignement et la formation dans une Europe intelligente, durable et inclusive” (2012/C 70/05). Jour-nal officiel de l’Union européenne, C70(55), 8 mars 2012.

  • XVIIIROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    constatent d’une manière ou d’une autre les talents acquis, mais le « rendement » réel est rarement évalué de manière non-émotionnelle et comparé aux « investis-sements » faits en termes de temps, d’engagement – y compris les investissements financiers – par les apprenants (et leurs familles), les organisations d’envoi et d’ac-cueil, les écoles ou les centres de formation et les entreprises.

    Dès lors, soit ces données sont datées, soit elles sont le résultat d’enquêtes met-tant davantage l’accent sur l’efficacité (impact) que sur le rendement (ratio effica-cité/efficience).

    RSI-MOB vise à mettre de l’ordre dans les questions précitées, en identifiant et en testant certains indicateurs, conçus pour mesurer le retour sur investissement (RSI) dans la Mobilité EFP de l’UE, en particulier pour les participants de plus de 19+ ans, et les niveaux de CEC 4 et supérieurs, en examinant les facteurs concer-nés, et en concevant des méthodes et des outils visant à les transformer en facteurs de succès.

    Cet ouvrage présente en détail le processus, les outils et les conclusions de RSI-MOB. Il décrit l’indicateur statistique composite du retour sur investissement dans la Mobilité EFP de l’UE, comment il a été conçu et construit, à quoi il sert, et comment il peut être utilisé.

    Son contenu vise à offrir un outil permettant de mieux comprendre les caracté-ristiques, la complexité, mais surtout les avantages de la Mobilité EFP pour toutes les catégories d’acteurs impliqués. De plus, il offre une méthode permettant de contrôler et d’auto-évaluer les actions de mobilité en cours et futures, de plani-fier les projets futurs et de sélectionner soigneusement les partenaires, en d’autres termes, d’améliorer la qualité.

    Pour les organisations d’envoi, c’est aussi un instrument permettant de renfor-cer l’attrait à l’égard des participants potentiels, de leurs familles, des entreprises: il montre les pours et les contres, les facteurs favorisant et les obstacles décourageant la mobilité, ainsi que les manières de contourner ces derniers.

    Enfin et surtout, cet ouvrage peut aider les acteurs institutionnels à évaluer l’efficacité, l’efficience et l’impact des actions de mobilité, ainsi que les politiques de programmation pour la mobilité et l’apprentissage tout au long de la vie au plan local, national et même européen.

    Le Chapitre 1 décrit les recherches et l’enquête destinées à définir par un algo-rithme et à quantifier par une série d’enquêtes directes un indicateur représentant les effets à court à moyen terme, positifs et négatifs, et complexes de la Mobili-té EFP européenne. Une enquête préliminaire, effectuée auprès de témoins 70 privilégiés (à savoir des représentants de groupes d’acteurs, ou d’institutions) a contribué à définir les facteurs affectant la perception positive ou négative de la mobilité par les trois catégories de cibles identifiées par les partenaires de projet: participants (englobant les étudiants, les apprentis, les apprenants en deux voies – et leurs familles), les écoles et les centres de formation au niveau secondaire su-

  • XIXRésumé

    périeur et post-secondaire, les entreprises. Les secondes et troisièmes catégories incluent les organisations d’envoi et de réception/d’accueil.

    Les résultats de ce round préliminaire ont été utilisés pour créer trois ques-tionnaires, un par catégorie. Après deux sessions pilotes de simulation de collecte des données, les questionnaires, rédigés dans les quatre langues nationales (ita-lien, allemand, portugais, espagnol) du projet, plus l’anglais, ont été envoyés à plus de 5.000 répondants potentiels, par un système CAWI (Computer Assisted Web-based Interviewing), de mars à août 2018. Le taux de réponse était bon, en-viron 31%, correspondant à 1.545 questionnaires valables collectés. En aval de cette vaste consultation, une autre enquête a été menée sur une quatrième catégo-rie d’acteurs, représentant diverses institutions locales, nationales et européennes. Leur rôle a été de témoigner de la qualité du phénomène de Mobilité EFP, en commentant son fonctionnement et en suggérant des ajustements et des politiques éventuels destinés à améliorer le futur Programme succédant à Erasmus+.

    Le Chapitre 2 commente les expériences de mobilité décrites par les personnes interrogées. Après une brève introduction à la Mobilité EFP, une expérience de Mobilité EFP « typique » est examinée, à partir d’un certain nombre de points de vue:– La longueur. La longueur moyenne d’une expérience de Mobilité EFP Erasmus+

    dans notre échantillon était de 8,3 semaines, avec une variabilité notable parmi les participants, mettant en lumière des stratégies de durées très différentes des organisations d’envoi.

    – Coûts monétaires pour les familles. Dans notre échantillon, les familles ont un coût moyen pour la mobilité sortante d’environ 428 euros pour une expérience unique, soit environ 55 euros par semaine. Cependant, les chiffres varient gran-dement en fonction de la durée du séjour.

    – Coûts monétaires pour les écoles/centres de formation et les entreprises. Les or-ganismes d’envoi dépendent généralement beaucoup plus du financement de l’UE (jusqu’à 76,6% pour les écoles), par rapport aux organismes d’accueil. En même temps, les écoles exploitent beaucoup plus le financement public que les entreprises. Il convient de mentionner que, dans tous les cas, un faible pourcen-tage d’un autre financement par des tierces parties publiques ou privées a été signalé.

    – Coûts non-monétaires pour les écoles/centres de formation et les entreprises. L’en-trée la plus pertinente pour les écoles d’envoi est donnée par les frais d’orga-nisation, pour les écoles d’accueil par les frais d’organisation et par la mise à disposition de structures dédiées, pour les entreprises d’envoi par les frais de personnel directs et pour les entreprises d’accueil par les frais de personnel indirects. Les frais requis pour l’envoi d’un apprenti équivalent, en moyenne, à 4,6 heures de travail, tandis que pour l’accueil d’un participant, ils sont plus de fois supérieurs à cela (plus de 10 heures). En tout cas, très peu d’écoles et

  • XX ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    d’entreprises ont indiqué que la mobilité interférait respectivement avec l’ensei-gnement et la production.

    – Sélection des participants. La motivation à la mobilité est le critère le plus utilisé pour la sélection des participants, suivie par le mérite/les résultats et les com-pétences personnelles/sociales. En moyenne, 81,1% des demandes de mobilité ont été acceptées. Les organisations plus structurées et investissant davantage dans le secteur de la mobilité sont plus sélectives que celles qui consacrent seulement des énergies et un budget marginal aux activités d’accueil, ou aucun budget. Les écoles appartenant à un consortium ne sélectionnent pas seulement les meilleurs candidats, mais sont aussi capables de mieux annoncer leurs pro-grammes de mobilité et de gagner davantage de candidats. En d’autres termes, le taux de sélection des candidats semble être un indicateur du niveau de matu-rité d’une organisation en ce qui concerne la mobilité.

    – Tâches exécutées. Près de 54% des répondants affirment que la mobilité s’ins-crit dans le prolongement de leurs parcours de formation, soit parce que les plans de travail concernent les programmes, soit parce que les tâches sont simi-laires à ce qu’ils font ou feraient s’ils n’allaient pas à l’étranger. 40 autres pour cents ont affirmé qu’ils avaient participé à de nouvelles tâches ou à des tâches particulières, qui n’étaient pas prévues dans une brève expérience à l’étranger.

    – Environnement de travail. Un total de 92,3% des participants déclarent qu’ils pensent absolument ou partiellement travailler dans un environnement interna-tional.Le Chapitre 3 traite spécifiquement de l’édification de l’indicateur composite

    RSI-MOB. C’est un indicateur assez technique, incluant le raisonnement mathéma-tique et statistique et des détails sur la manière dont les questions sont construites, y compris les échelles proposées aux personnes interrogées afin de répondre. Ce-pendant, il montre clairement les fondements sous-tendant l’indicateur proposé, et explique pourquoi un tel indicateur est valable (c’est-à-dire capable de représenter les phénomènes auxquels il se réfère), robuste (c’est-à-dire, donnant à peu près les mêmes résultats dans les mêmes conditions essentielles de collecte des données) et sensible (c’est-à-dire capable de reproduire même de petites variations des phéno-mènes concernés).

    Le chapitre donne aussi la formule et le moyen de calculer l’indicateur RSI-MOB. Pour une expérience de mobilité donnée, le participant, l’organisation d’envoi et de réception remplissent leurs questionnaires, où une série raisonnée de questions aident les répondants à (re)penser à leur expérience, et les incite à donner leur évaluation globale. En générant ces trois nombres (un par participant, un par l’organisation d’envoi et un par l’organisation de réception) dans la formule de l’indicateur, nous obtenons la mesure pondérée du degré d’enrichissement de l’expérience, sur une échelle de 0 à 1 (ou de 0% à 100%, si l’on préfère).

    Une section de ce chapitre est consacrée à la description des plus grands bé-néficiaires de la mobilité, selon les personnes interrogées. Les participants sont

  • XXIRésumé

    largement reconnus comme les bénéficiaires des plus grands bienfaits selon toutes les catégories, suivis par les écoles et les entreprises, presque au même niveau. Le marché du travail et l’UE en tant qu’institution se partagent le pourcentage restant. Cependant, chaque acteur réclame un avantage inférieur à ce que les autres consi-dèrent comme approprié pour eux.

    Le Chapitre 4 examine les avantages de la Mobilité EFP telle qu’elle est perçue et déclarée par toutes les catégories. Il inclut également quelques passages tech-niques. Pour les participants, l’accent est mis sur l’amélioration de la personnalité, l’amélioration des compétences professionnelles, l’amélioration des opportunités professionnelles et sociales. Pour les participants, la compétence personnelle la plus améliorée est l’ouverture à l’initiative et aux nouveaux défis, suivie par la conscience de ses propres ressources et l’aide à d’autres personnes. Les traits de personnalité semblent continuer à augmenter lorsque le séjour à l’étranger aug-mente, jusqu’à 16 semaines environ. Après cela, aucune amélioration significative n’est montrée. Parmi les compétences professionnelles, les apprenants affirment que les compétences linguistiques ont été le plus améliorées, suivies par les compé-tences techniques et interculturelles. 100% participants considèrent que la mobi-lité augmente leurs chances de trouver un emploi, grâce à une plus grande volonté de travailler ou de se déplacer à l’étranger, suivie par une confiance accrue en soi et la perception d’avoir reçu une valeur ajoutée à leurs profils. Plus la durée de la mobilité est grande, plus élevée est la perception.

    Du côté de l’école d’envoi, le plus grand bienfait qu’ils perçoivent dans l’envoi d’apprenants en mobilité est une amélioration de la motivation des participants à apprendre, suivie par des compétences linguistiques améliorées et une mentalité élargie. En outre, le principal bienfait perçu par les écoles bénéficiaire est la possi-bilité d’améliorer la coopération internationale, suivie par une mentalité élargie et par la possibilité d’améliorer leur réputation/visibilité, et par conséquent l’attrac-tivité.

    Le principal bienfait pour les entreprises expéditrices est l’amélioration des compétences linguistiques de ses propres apprentis, suivi par une flexibilité et une motivation accrues. Pour les entreprises destinataires, le principal avantage réside dans la possibilité d’un échange intergénérationnel entre son propre personnel et les hôtes.

    Le chapitre souligne aussi un certain nombre de points intéressants concernant le gain en termes de mentalité européenne par les participants, une corrélation éventuelle entre la participation au programme de mobilité et l’emploi, et la dif-férence d’importance ainsi que la pertinence d’envoyer par rapport aux organisa-tions d’accueil.

    Le Chapitre 5 tient compte des obstacles à la mobilité EFP. Il inclut aussi quelques passages techniques. Pour les participants, les obstacles se divisent en trois catégories principales: le temps consacré à la préparation de l’expérience, les aspects existentiels sacrifiés afin de participer à la mobilité, les questions linguis-

  • XXII ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    tiques. En ce qui concerne les premiers obstacles, le plus grand « sacrifice » que la mobilité impose aux participants est de quitter leur « zone de confort ». Ensuite, les mobilités plus courtes (jusqu’à trois mois) prennent environ une semaine de préparation aux participants, et plus longues (plus de trois mois) environ deux semaines. En ce qui concerne les langues, plus de 53% des apprenants utilisent l’anglais au travail, et environ 40% la langue maternelle du pays d’accueil. Par contre, pendant leur temps libre, 40% utilisent leur langue maternelle et 36% l’an-glais. Il convient de noter que le coût monétaire supporté par les familles montre l’indépendance aux sacrifices supportée par les participants.

    Le chapitre passe ensuite à la description des facteurs les plus décourageants en termes de mobilité pour les écoles et les centres de formation. Pour les organi-sations d’envoi et d’accueil, la charge administrative arrive en premier lieu, suivie par les barrières linguistiques et par les coûts (ex : activités d’externalisation à des tierces parties).

    Pour les entreprises expéditrices, les coûts élevés arrivent en première place, suivis par la charge administrative et la subvention insuffisante. Pour les entre-prises d’accueil, les facteurs les plus décourageants sont les barrières linguistiques, les compétences inadéquates des apprenants entrants et l’absence totale de soutien financier.

    En fait, la mobilité internationale requiert un mécanisme complexe, une exper-tise spécifique et la bonne volonté des personnes impliquées, un budget supplé-mentaire et un réseau de relations fiable et continu.

    Le Chapitre 6 tire les conclusions et imagine des recommandations et des voies de travail pour le futur développement de la mobilité. En commençant par recon-naître que 97,2% des participants recommanderaient à un ami de laisser jouer la Mobilité EFP de l’UE, 79,9% des écoles seraient disposées à augmenter le nombre d’apprenants qu’elles envoient à la mobilité, 76,7% des entreprises seraient dispo-sées à augmenter le nombre d’apprenants qu’elles reçoivent, les commentaires sur la vaste série de suggestions fournies par les personnes interrogées et concernant toutes les phases de la mobilité. Pour une compréhension plus immédiate, elles sont aussi affichées sous forme graphique en tant que nuages de mots.

    Les leçons apprises tout au long du projet sont groupées en 7 points, relatifs à:– la nécessité d’une approche stratégique pour la mobilité EFP de l’UE;– le besoin de promotion, d’information et de formation;– la nécessité d’une approche qualitative/quantitative équilibrée à l’égard de la

    mobilité;– la nécessité d’une approche multipartite « win-win »;– le rôle que l’argent joue dans la mobilité;– l’évaluation et la certification des compétences acquises ou améliorées grâce à

    la mobilité;– le rôle des organisations intermédiaires/pourvoyeurs de mobilité.

  • XXIIIRésumé

    Une section finale décrit l’utilisation éventuelle de l‘indicateur RSI-MOB, les questionnaires et la méthode en tant que technique de planification, de surveil-lance et d’évaluation pour l’amélioration de la qualité de la mobilité.

    L’Annexe fournit des notes méthodologiques complexes et des données supplé-mentaires sur l’examen et l’analyse des données. Il s’agit manifestement d’une sec-tion particulièrement technique, destinée à affiner la valeur scientifique rigoureuse sous-jacente de la recherche.

    Un Glossaire du vocabulaire essentiel relatif aux politiques d’éducation et de formation de l’UE, aux cadres et outils, ainsi qu’à la mobilité, complète l’ouvrage.

  • XXIVROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

  • XXVRemeRciements

    Remerciements

    Mener à bien un projet aussi ambitieux et complexe n’aurait pas été possible sans la contribution et le soutien d’un grand nombre d’organisations et de personnes. Nous tenons donc à adresser nos remerciements à de nombreuses personnes.

    Commençons par le Programme Erasmus+ et l’Agence EFP nationale italienne INAPP, qui a rendu ce travail possible en cofinançant le projet, et toutes les orga-nisations partenaires qui y ont contribué physiquement: Istituto Formazione Ope-ratori Aziendali – I.F.O.A. (IT), Université de Padoue – Département des sciences statistiques (IT), Région Emilia-Romagna – Direction Générale de l’économie du savoir, du travail et de l’esprit d’entreprise (IT), Arbeit und Leben Hamburg (DE), Hamburger Institut für Berufliche Bildung – HIBB (DE), International Consul-ting and Mobility Agency – INCOMA (ES), Euroyouth (PT), EfVET – Forum européen pour l’enseignement technique et la formation professionnels (BE).

    En ce qui concerne les personnes, nombre d’entre elles ont aidé les rédacteurs à créer cet ouvrage, en écrivant et en traduisant des parties, en relisant les épreuves, en révisant, en retravaillant, en le regardant grandir et en apportant leur contribu-tion pour arriver où nous en sommes aujourd’hui:

    Pour la préparation et la livraison des enquêtes:

    Vânia Cerqueira – Euroyouth (PT)Catarina Cid – Euroyouth (PT)Alicia Gaban Barrio – EfVET (BE)Salvatore Giametta – I.F.O.A. (IT)Juan Guerrero – INCOMA (ES)Sonja Olejak – Arbeit und Leben Hamburg (DE)Davide Orlandini – I.F.O.A. (IT)Marianna Ragazzi – I.F.O.A. (IT)Iris Schulte – Arbeit und Leben (DE)Cosetta Soragni – I.F.O.A. (IT)Sureka Srimogan – HIBB (DE)Arsonela Sorra – I.F.O.A. (IT).

  • XXVIROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    Pour la gestion de l’enquête et de la base de données, et l’analyse des données statistiques:

    Elena Bortolato – Université de Padoue (IT)Giovanna Boccuzzo – Université de Padoue (IT)Manuela Scioni – Université de Padoue (IT)Marco Vivian – Université de Padoue (IT)Pour la rédaction du contenu et l’édition:Gunnar Binda – ECVET expert – National Team (DE)Katrin Busche – Arbeit und Leben Hamburg (DE)Marina Camacho – INCOMA (ES)Valentina Chanina – EfVET (BE)Anca Crețu – EfVET (BE)Antonio Mocci – Expert externe indépendant (IT)Celina Santos – Euroyouth (PT)Pour la relecture:Marilena Pippo – I.F.O.A. (IT)

    Plus de 1.700 personnes ont contribué aux enquêtes, en répondant à plusieurs types de questionnaires. Il y a des participants aux activités de mobilité, des repré-sentants des écoles et des centres de formation, des représentants des entreprises, d’autres acteurs appartenant à des organismes privés et publics, des institutions, des autorités. Nous les remercions tous et espérons que cet ouvrage rassemble et représente au mieux leur expérience et leur compétence.

    Nous adressons un remerciement particulier à un groupe de 29 experts ex-ternes et à leurs organisations, originaires de tous les pays partenaires et d’autres pays, qui ont été des témoins clés de la qualité du phénomène de la Mobilité EFP, commentant son fonctionnement et suggérant des ajustements éventuels et des politiques destinés à améliorer le futur Programme succédant à Erasmus+. Parmi eux, par ordre alphabétique:

    Agência Nacional Erasmus+ Educação e Formação (PT)Ayuntamiento de Granada (ES)Ayuntamiento de La Rinconada (ES)Francesca Bergamini – Regione Emilia-Romagna (IT)Camera di Commercio Italiana per il Portogallo (PT)Diputación de Jaén (ES)ESN - European Student Network Portugal (PT)Roberta Grisoni – Agenzia Nazionale Erasmus+ VET INAPP (IT)Susanne Kruse - Hamburg Freight Forwarders Association (DE)Marlene Lecamus - Arbeit und Leben Hamburg (DE)

  • XXVIIRemeRciements

    Stefano Lenzi – Unione Regionale delle Camere di Commercio dell’Emilia-Ro-magna (IT)

    Stefan Metzdorf – IBS NA-BIBB (DE)Wolfgang Rose - Membre du Parlement de Hambourg (DE)Hartmut Schäfer – IHK Projektgesellschaft Ostbrandenburg mbH (DE)Oliver Thieß - Chamber of Handicrafts Hamburg (DE)Hans Thormählen - Arbeit und Leben Schleswig Holstein (DE)Les auteurs souhaitent remercier la société éditrice CLEUP pour l’aide qu’elle

    a apporté au projet éditorial et l’efficacité du travail accompli.

    Le 24 mai 2019

    Les rédacteursLuigi Fabbris

    Luca Boetti

  • XXVIIIROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

  • XXIXListe d’abréviations

    Liste d’abréviations

    CEDEFOP Centre européen pour le développement de la formation profes-sionnelle

    CEQ Cadre européen de QualificationsCV Curriculum VitaeCEES Charte Erasmus pour l’enseignement supérieurECTS Système européen de transfert de créditsECVET Système européen de crédits pour l’enseignement et la formation

    professionnelsEfVET Forum européen pour l’enseignement technique et la formation

    professionnelsEFP L’enseignement et la formation professionnelsCERAC Cadre européen de référence pour l’assurance de la qualité dans

    l’enseignement et la formation professionnelsESCO Classification européenne des aptitudes, compétences, certifica-

    tions et professions - classification multilingueEU Union européenneES Enseignement supérieurHEI Institut d’enseignement supérieurIVET Initial L’enseignement et la formation professionnelsAN Agence nationaleCNC Cadre national de qualificationsRSI-MOB Retour sur investissement de la Mobilité EFP de l’UE

  • XXX ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

  • 1Le pLan de recherche et Les enquêtes

    Chapitre 1

    La conception de la recherche et les enquêtes

    1.1. La conception de la recherche

    La recherche ROI-MOB était destinée à donner une vision globale du proces-sus de mobilité de l’enseignement et la formation professionnels internationaux (EFP) en Europe. De manière plus précise, son principal défi était de définir grâce à un algorithme et de quantifier par une série d’enquêtes directes un indicateur représentant les effets (positifs et négatifs, complexes, de court à moyen terme) de la mobilité EFP européenne.

    L’analyse du processus implique la compréhension de ses composantes per-tinentes et l’intuition des activités et politiques permettant de transformer les actions et les problèmes en facteurs de succès. Ces objectifs sont englobés dans l’initiative phare “Jeunesse en mouvement” de l’agenda 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive de l’Europe (Commission européenne, 2010).

    Les effets prévus à intégrer dans l’indicateur, dorénavant l’indicateur ROI-MOB, sont:– positifs et négatifs, car l’indicateur vise à représenter entièrement l’expérience

    de mobilité, avec sa positivité et ses problèmes sur tous les acteurs. L’objectif de l’indicateur est donc de mesurer le processus de mobilité EFP actuel de ma-nière globale dans une perspective “sommet de la colline”.

    – complexes, parce que le processus est composé de plusieurs activités, dont la réalisation génère une pluralité de pours et de contres sur les acteurs à chaque stade et à divers niveaux; en outre, ses effets interagissent les uns avec les autres, parfois en compensant, parfois en générant des effets synergiques sur les ac-teurs du processus.

    – de court à moyen terme. En particulier, l’indicateur est destiné à mesurer les effets de la mobilité sur tous les acteurs du processus, immédiatement après la fin d’une expérience (pour les participants), ou d’une série d’expériences (pour les écoles, les centres de formation et les entreprises), et ses effets à moyen terme dans les contextes locaux des acteurs de la mobilité. Nous voulons en particulier évaluer les effets sur les stratégies professionnelles et les stratégies de vie des participants et sur les conséquences locales et régionales pour les unités

  • 2 ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    institutionnelles et économiques impliquées dans le processus.Les recherches visaient aussi à:

    – identifier les meilleures pratiques sur les questions de mobilité en analysant, à tous les niveaux, les résultats de la mobilité EFP de l’UE;

    – recueillir des suggestions d’amélioration venant des participants, des écoles et des entreprises directement impliquées dans des actions de mobilité.Trois enquêtes par sondage ont été menées dans quatre pays européens – Al-

    lemagne, Italie, Portugal et Espagne – afin de collecter des données sur le phé-nomène de la mobilité internationale EFP financée par le programme Erasmus+. Après l’analyse des résultats, une quatrième enquête a été réalisée sur un petit échantillon de témoins clés européens.

    1.2. Les populations impliquées

    Les facteurs impliqués dans l’évaluation des participants suivent une logique analogue à la séquence graduelle de Kirkpatrick and Kirkpatrick (2005) destinée à évaluer un programme de formation. Leur procédure, appelée “quatre niveaux d’évaluation”, consiste à observer:(i) la position initiale du participant, à savoir, ce qu’il ou elle pense du programme;(ii) l’évaluation des processus d’apprentissage durant le programme;(iii) le comportement professionnel résultant du programme; et(iv) les résultats définitifs, ex: le retour sur investissement (ROI) du programme

    sur les personnes et entreprises participant à la mobilité.Walkins et al. (1998) and Kaufman (2000) étendent la portée de l’évaluation à

    un cinquième niveau qui inclut la société, les institutions et l’environnement social immédiat concerné par l’amélioration de la formation des jeunes et d’autres bien-faits indirects du programme.

    La procédure d’évaluation couvre un processus d’apprentissage longitudinal. L’idée d’un processus qui évolue dans le temps était un cadre de référence, y com-pris dans la définition du système d’évaluation ROI-MOB. En d’autres termes, le processus de mobilité représenté dans ce système peut être considéré en continu dans le temps. En fait, les enquêtes ont examiné:(i) les expériences des participants limitées dans le temps, en ce sens que chaque

    expérience personnelle a un début et une fin, (ii) l’expérience d’organisations (écoles et entreprises) envoyant périodiquement

    ou accueillant de nombreux participants, qui ont compris le processus à l’aide d’une multiplicité de cas empiriques.

    Les recherches ROI-MOB sont donc destinées à représenter non pas un pro-cessus de mobilité unique, mais le processus de mobilité EFP en Europe. C’est la raison pour laquelle les recherches collectent des informations y compris d’ex-perts européens, capables d’évaluer le processus de mobilité au-delà de ce que

  • 3Le pLan de recherche et Les enquêtes

    les participants et les organes intermédiaires et les structures hôtes peuvent dire en décrivant leur expérience directe. La mobilité internationale est un processus évolutif, de sorte que les communautés locales, nationales et internationales, en tant qu’acteurs, pourraient être consultées à des fins d’évaluation. Par conséquent, l’expérience de mobilité Erasmus+ imaginée à ce stade d’évaluation expérimental a été évaluée par quatre catégories d’acteurs: les participants, les écoles, les entre-prises et les acteurs institutionnels.

    De plus, étant donné que, pour des raisons pratiques, il n’a pas été possible d’adopter une stratégie prévisible de collecte des données, les questions ROI-MOB sont fixées rétrospectivement, afin de couvrir la perspective de causalité. En outre, elles sont sommatives, afin de tenir compte d’une série éventuelle d’expé-riences, qui peuvent varier en fonction de la volonté de la personne interrogée, des réglementations du pays et des habitudes.

    En fait, les questionnaires d’évaluation ROI-MOB visaient:(i) à représenter les conditions de pré-expérience, l’évolution du processus de

    mobilité et enfin les résultats concernant les propres attentes des acteurs de la mobilité; et

    (ii) à identifier les aspects positifs et négatifs de l’expérience de mobilité et à recueil-lir des suggestions permettant d’améliorer le système de mobilité européen.

    Pour les deux objectifs, tous les acteurs du processus de mobilité agissaient en tant que témoins clés de ce qui fonctionne et de ce qui pourrait être amélioré.

    Enfin, les enquêtes concernaient les populations suivantes:

    3378 participants

    1031 (30,5%)ont répondu au questionnaire en igne envoyé par le centre de recherche à l'Université de

    Padoue

    692 écoles ou centres de formation

    229 (33,1%)ont répondu au questionnaire en ligne

    envoyé par le centre de recherche à Padoue

    965 entreprises

    299 (31,0%)ont répondu au questionnaire en ligne

    envoyé par le centre de recherche à Padoue

    1• Les participants directement impliqués dans la moblité EFP européenne, soit résidant, soit

    accueilie dans un des quatre pays européens impliqués dans le projet.

    2

    • Les écoles et les centres de formation qui, dans les quatre mêmes pays, ont facilité la participation à un programme de mobilité des étudiants, par l'envoi ou l'accueil, à partir de n'importe quel pays en Europe ou ailleurs dans le monde. Désormais, les "écoles" doivent inclure les écoles à tout niveau, les centres de formation et tout autre organe d'éducation ou de formation opérant en tant qu'intermédiaire/fournisseur pour la mobilité internationale EFP.

    3

    • Les entreprises qui, demeurant dans les quatre mêmes pays, ont envoyé ou accueilli des étudiants stagiaires ou apprentis d'un quelconque pays vers une entreprise à l'étranger. Désormais, les entreprises ont aussi l'intention d'inclure des organismes publics et des organisations privées ou publiques.

    4• Un échantillon d'experts connaissant le processus de mobilité internationale, et donc capables de suggérer ce qui peut être modifié ou ajouté au processus, afin d'améliorer la mobilité future soit sur un plan numérique, soit sur un plan qualitatif.

  • 4 ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    Des écoles et des entreprises ont été sélectionnées pour les recherches ROI-MOB parmi celles qui ont joué un rôle actif récemment, en envoyant ou en ac-cueillant des participants, afin de n’impliquer dans la collecte de données que des acteurs réels du phénomène de mobilité et d’obtenir une description directe des expériences et des suggestions conscientes à leur propos.

    1.3. Les enquêtes

    Les enquêtes ont été menées de mars 2018 à août 2018 grâce à un système d’en-quête en ligne assisté par ordinateur (CAWI), consistant en un questionnaire élec-tronique envoyé à des échantillons de participants, écoles et entreprises – dont les courriels étaient fournis par des partenaires du projet– sur des règles statistiques permettant d’atteindre la représentativité. Chaque échantillon de participants, d’écoles et d’entreprises était destiné à représenter un contexte national.

    3378 participants

    1031 (30,5%)ont répondu au questionnaire en igne envoyé par le centre de recherche à l'Université de

    Padoue

    692 écoles ou centres de formation

    229 (33,1%)ont répondu au questionnaire en ligne

    envoyé par le centre de recherche à Padoue

    965 entreprises

    299 (31,0%)ont répondu au questionnaire en ligne

    envoyé par le centre de recherche à Padoue

    1• Les participants directement impliqués dans la moblité EFP européenne, soit résidant, soit

    accueilie dans un des quatre pays européens impliqués dans le projet.

    2

    • Les écoles et les centres de formation qui, dans les quatre mêmes pays, ont facilité la participation à un programme de mobilité des étudiants, par l'envoi ou l'accueil, à partir de n'importe quel pays en Europe ou ailleurs dans le monde. Désormais, les "écoles" doivent inclure les écoles à tout niveau, les centres de formation et tout autre organe d'éducation ou de formation opérant en tant qu'intermédiaire/fournisseur pour la mobilité internationale EFP.

    3

    • Les entreprises qui, demeurant dans les quatre mêmes pays, ont envoyé ou accueilli des étudiants stagiaires ou apprentis d'un quelconque pays vers une entreprise à l'étranger. Désormais, les entreprises ont aussi l'intention d'inclure des organismes publics et des organisations privées ou publiques.

    4• Un échantillon d'experts connaissant le processus de mobilité internationale, et donc capables de suggérer ce qui peut être modifié ou ajouté au processus, afin d'améliorer la mobilité future soit sur un plan numérique, soit sur un plan qualitatif.

    Une description plus détaillée des échantillons impliqués figure dans la Section 1.5.

    La représentativité nationale ne permet pas de demander une représentativité européenne de l’échantillon global. Cependant, lorsque toutes les données sont réunies, la présence dans l’échantillon de pays de la Méditerranée et d’Europe centrale permet une large inférence transnationale. De plus, les quatre pays repré-sentent une part substantielle des étudiants et stagiaires internationaux dans l’en-semble du Programme Erasmus+. La Commission européenne (2014b) montre qu’en termes de flux de mobilité Erasmus+, sur 33 pays, l’Espagne est le premier en Europe pour la réception et le troisième pour l’envoi, l’Allemagne est le deu-xième pour la réception et l’envoi, l’Italie est le cinquième pour la réception et le quatrième pour l’envoi, et le Portugal est le septième pour la réception et le onzième pour l’envoi d’étudiants ou de stagiaires mobiles. Les quatre pays repré-sentent une grande part des activités EFP qui ont permis à près de 160.000 appre-nants de réaliser une période d’apprentissage à l’étranger en 2017 (Commission européenne, 2018a).

  • 5Le pLan de recherche et Les enquêtes

    1.4. Les questionnaires

    Les questionnaires pour les enquêtes ont été définis après des discussions ap-profondies au sein du groupe de recherche et la réalisation de deux enquêtes pi-lotes. Celles-ci consistaient en une simulation de collecte de données, destinée à mettre en lumière longtemps à l’avance les problèmes liés aux questionnaires et au processus d’enquête et au calendrier (voir Section 1.5).

    Les trois questionnaires consacrés aux participants, aux écoles et aux entre-prises ont été écrits dans les quatre langues nationales (italien, allemand, portugais, espagnol) du projet, plus en anglais, à distribuer aux participants demeurant dans des pays différents des quatre langues précitées. Donc, un nombre total de 15 questionnaires a été utilisé à des fins d’enquête.

    1.5. Validation des données

    Les données ont été validées durant et après la collecte, afin de n’assurer le traitement que des données de bonne qualité. Comme le savent les spécialistes des enquêtes (Sudman and Bradburn, 1982), il est impossible d’obtenir des données sans erreur, mais si une méthodologie ciblée est adoptée, l’erreur de réponse peut être restreinte à des niveaux raisonnables.

    Pour limiter cette erreur de réponse, le groupe de recherche a réalisé deux enquêtes pilotes, l’une interne au groupe de recherche lui-même et une autre impliquant de pe-tits échantillons de chacune des trois populations: participants, écoles et entreprises.

    La première enquête pilote, appelée alpha test, a eu lieu en novembre et dé-cembre 2017. Tous les partenaires du projet disposaient de cinq questionnaires en ligne dans leur propre langue pendant environ dix jours, pour chacune des trois enquêtes, et ont entrepris de les remplir, en simulant des interviews avec des employés de leurs propres organisations. Les partenaires ont été invités à écrire en marge de leur questionnaire les difficultés qu’ils ont eues à répondre, à s’assurer que les questions utilisaient un langage courant, et si des questions qu’ils jugeaient pertinentes pour le sujet étaient manquantes. Après ce test, les questionnaires ont été redéfinis par l’Université de Padoue avec la contribution intellectuelle de tous les partenaires et une nouvelle version de chaque questionnaire a été préparée pour le deuxième volet pilote.

    La deuxième enquête pilote, appelée beta test, a été menée en janvier et février 2018. Tous les partenaires ont défini un petit échantillon (7-10 personnes) de par-ticipants, d’écoles et d’entreprises de leur pays. A nouveau, les questionnaires ont été administrés sous forme électronique et, après des contrôles question-par-ques-tion, une autre réunion en ligne entre partenaires a été organisée afin de définir une nouvelle version finale, ensuite soumise aux échantillons plus importants de l’enquête.

  • 6 ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    L’enquête “complète” a été lancée en avril 2018 et clôturée à la fin du mois de juillet 2018.

    Après la collecte, d’autres formes de validation ont été effectuées sur les don-nées: l’Université de Padoue, après une première mise en tableaux des réponses obtenues, a réalisé plusieurs contrôles de cohérence en cochant les réponses aux questions qui dépendaient les unes des autres, et demandé aux partenaires de ré-soudre les réponses impossibles. En outre, afin de limiter ou d’annuler définitive-ment la réponse “autre” dans les questions qualitatives, les partenaires ont vérifié si les réponses enregistrées comme « autre » pourraient être formulées en options « fermées » de sortie (voir Chapitre 3). Tous les partenaires ont contribué à cette phase de demande qui a duré jusqu’en novembre 2018.

    Nous pouvons affirmer que les séries de données sont à présent valides en termes de précision de réaction et les bases de données créées peuvent être traitées statistiquement. Comme d’habitude, les bases de données sont ouvertes à l’analyse de chacun après l’autorisation du propriétaire des données.

    1.6. Acteurs de la mobilité internationale EFP Erasmus+

    Les données présentées dans les paragraphes suivants concernent les caracté-ristiques des acteurs de l’expérience de mobilité EFP, c’est-à-dire les participants (Section 1.5.1), les écoles et les centres de formation (Section 1.5.2) et les entreprises (Section 1.5.3). Les données concernant les écoles et les entreprises sont subdivisées selon l’activité qu’elles ont exercée dans le cadre du phénomène de mobilité EFP, p. ex. si elles ont envoyé des participants à l’étranger ou ont accueilli des participants.

    1.6.1. Participants

    Les participants sont les jeunes engagés comme étudiants, y compris ceux qui prennent part à une double formation (voir Case1), et les apprentis (voir Case2) appartenant aux entreprises (Figure 1.1).

    5

    Un double programme pédagogique combine l'éducation formelle avecl'expérience basée sur le travail. Ces programmes sont de plus en plus importantspour toutes les carrières, y compris les carrières en col blanc et les carrièresprofessionnelles requérant un baccalauréat ou un dipôme professionnel supérieur.Les systèmes éducatifs doubles sont communs, en particulier en Allemagne, enSuisse, en Autriche, en France, en Corée du Sud, aux Etats-Unis et au Canada. Lescompétences et la théorie enseignées dans les doubles programmes pédagogiquessont réglementeés par des normes nationales.

    Dual Track Programme

  • 7Le pLan de recherche et Les enquêtes

    Les étudiants (50,4%) et les personnes à double voie (36,7%) représentent de loin la plus grande proportion de participants. Les travailleurs représentaient 8% des participants et les personnes occupant d’autres postes (ne faisant rien et au chômage) représentaient les 4,9% restants.

    Le niveau d’instruction atteint par les participants est moyen à élevé: 43,2% d’entre eux possédaient un diplôme professionnel, 54% un diplôme d’école supé-rieure ou d’université et à peine 2,8% un titre du secondaire inférieur.

    L’âge moyen à la mobilité Erasmus+ était de 22,3 ans, sans différence impor-tante entre les genres (Tableau 1.1).

    Tableau 1.1. Pourcentage de fréquences et paramètres de répartition des participants à la mobilité Erasmus+ par genre et classe d’âge.

    Homme(n=418)

    Femme(n=600)

    Total(n=1018)

    Moins de 18 0,7 1,8 1,418-24 71,3 71,7 71,525-34 19,9 20,5 20,235 et plus 8,1 6,0 6,9Total 100,0 100,0 100,0 Moyenne 23,9 23,7 23,8 Ecart type 7,1 6,9 7,0

    Près de trois expériences de mobilité sur quatre ont été réalisées entre 18 et 24 ans et à peine 1,4% avant l’âge adulte. 20 autres pour cents des participants ont commencé entre 25 et 34 ans et 7% après 34 ans.

    Figure 1.1. Pourcentages de fréquence des participants à la mobilité internationale EFP par genre et droit d’activité avant l’expérience de mobilité Erasmus+.

    56,2

    32

    7,8

    4

    41,346,3

    40,1

    8,2

    5,4

    58,7

    50,4

    36,7

    8 4

    100

    S TUDENT DUAL   TRACK APPRENT I C E OTHER %   TO  A L L  PART I C I PANT S

    Male(n=422)

    Female(n=601)

    Total(n=1023)

    Apprenti est un premier poste dans les entreprises. Le terme est utilisé pour identifier une personne qui apprend par l’expérience pratique un métier, un art, ou une profession sous la supervision de travailleurs qualifiés. La formation en apprentissage est courante dans de nombreux pays européens, atteignant 55% — 70% des jeunes en Autriche, Allemagne et Suisse. L’apprentissage dure généralement environ trois ans, durant lesquels les apprentis passent un à deux jours par semaine dans une école de formation professionnelle à temps partiel et travaillent le reste du temps (Franz and Soskice, 1995; Harhoff and Kane, 1997; Adda et al., 2009; Union européenne, 2013; Kautz et al., 2014). L’Allemagne a officiellement intégré les programmes d’apprentissage dans son système pédagogique: tous les étudiants terminant leurs études dans une école secondaire, de niveau secondaire (Hauptschule), moyen (Realschule) et supérieur (Gymnasium), sont aptes à participer à une double formation. Van der Velden et al. (2001) et Quintini and Martin (2006) montrent que, dans les pays européens où le système d’apprentissage est plus développé (Autriche, Danemark, Allemagne et Suisse), les jeunes ont de meilleurs résultats sur le marché du travail que dans d’autres pays. En effet, en Allemagne et en Autriche plus de la moitié de ceux qui quittent l’école ont trouvé un emploi sans connaître la moindre période de chômage. De plus, Ryan (2001) and Kautz et al. (2014) affirment que l’employabilité des apprentis est plus élevée par rapport à l’enseignement professionnel scolaire pour entrer sur le marché du travail immédiatement après l’enseignement obligatoire, y compris en raison de l’augmentation des compétences personnelles acquises durant ces programmes.

  • 8 ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    Tableau 1.2. Caractéristiques générales des participants à la mobilité EFP, par pays.

    Allemagne(n=245)

    Italie(n=354)

    Portugal(n=178)

    Espagne(n=251)

    Total(n=1031)

    Age moyen (ans) 23,3 25,3 20,5 24,5 23,8% femmes 72,6 57,6 44,6 56,9 58,7% activité à l’interview: étudiants

    11,0 58,9 72,5 61,0 50,4

    Double voie 83,3 19,2 21,4 27,1 8,0 Apprentis 5,3 13,5 4,5 5,2 36,7% éducation: Secondaire inférieur

    7,8 6,1 6,5 2,0 5,6

    Professionnel 20,8 8,0 61,5 66,1 34,8 Sec. supérieur & Univ. 71,4 85,9 32,0 31,9 59,6% travaillant à la date de l’entretien

    38,8 38,3 36,0 32,7 36,6

    % plus d’un an en expérience de mobilité

    11,4 34,3 17,6 24,4 14,7

    Le pourcentage de femmes participant à l’enquête est en moyenne supérieur à celui des hommes (58,7% contre 41,3%). Avant la mobilité, les femmes participaient aux travaux dans la même proportion que les hommes (8% dans l’ensemble), mais étaient davantage impliquées dans des programmes à double voie (40,1% contre 32%) que les hommes.1 Pour d’autres perspectives structurelles (éducation, ap-prentissage), les jeunes femmes ne différaient pas de leurs homologues masculins.

    Nous notons qu’une proportion importante (72,6%) de femmes ont collaboré à l’enquête allemande. C’est assez inhabituel, tant dans l’ensemble de l’Europe qu’en référence à l’expérience allemande. En fait, le pourcentage de femmes dans l’Union européenne (Eurostat, 2016) parmi les étudiants du secondaire supérieur inscrits dans l’enseignement et la formation professionnels s’élève à 44,5% mais il est de 92,1% parmi les étudiants du professionnel post-secondaire contre 54% et 90,7% d’hommes, respectivement. En outre, une enquête sur la mobilité interna-tionale EFP (NA-BIBB, 2018) montre une prédominance de participants masculins dans la mobilité internationale allemande. D’autres données (Parey and Waldinger, 2011) montrent que les femmes sont sur-représentées dans la mobilité Erasmus parmi les étudiants de l’enseignement supérieur, et d’autres encore (OCDE, 2016) que les femmes l’emportent numériquement parmi les étudiants internationaux (51% dans les 22 pays de l’UE) mais à un taux inférieur à la part de femmes sur

    1 Ryan (2001) affirme qu’il y a des différences de genre dans l’efficacité de l’apprentissage, mais les résultats de la littérature sont mitigés, probablement en raison de la ségrégation professionnelle et sectorielle des femmes. Ségrégation signifie que certains emplois ou secteurs commerciaux sont typiquement « dominés » soit par des hommes, soit par des femmes.

  • 9Le pLan de recherche et Les enquêtes

    l’ensemble des étudiants (54%). Il est tout à fait possible que les femmes prennent davantage part aux actions de mobilité européenne que les hommes.2

    14,7% des participants ont aussi connu d’autres types de mobilité dans leur vie, en particulier les Portugais (34,3%) et les Espagnols (24,4%).

    Le pourcentage de participants travaillant avant la mobilité (8%) correspond à la proportion d’apprentis. Celui des personnes travaillant à la date de l’interview est de 36,6%, avec une augmentation de 28,6% au-dessus du taux avant-mobilité. La plupart des autres participants, avant la mobilité, étudient soit dans une école supérieure, soit dans une école professionnelle ou un centre de formation. On peut se réjouir du fait que la proportion de travailleurs et, parallèlement, d’étudiants est presque la même dans tous les pays participant au projet ROI-MOB.

    Comme indiqué dans le Tableau 1.3, qui représente une sorte de matrice ori-gine-destination, la plus grande partie des participants EFP Erasmus qui travaillent à l’interview continuent de travailler dans le même secteur commercial que le sec-teur expérimenté durant la mobilité. La proportion de participants travaillant dans le même secteur figure dans la diagonale de la matrice, soit 72,2% de ceux qui ont réalisé leur mobilité dans l’industrie sont restés dans le secteur de l’industrie et 59.5% des participants qui opéraient dans le domaine commercial et touristique et 77,6% travaillant dans d’autres services, sauf les services industriels, sont restés dans le même secteur. Dans l’ensemble, deux participants sur trois sont restés dans le même secteur commercial que celui dans lequel ils ont connu leur mobilité in-ternationale. Le seul secteur dans lequel les personnes qui ont changé de secteur commercial dépassent celles qui y sont restées est celui des services à l’industrie: une plus grande part de ceux qui ont expérimenté leur mobilité dans le secteur des services à l’industrie, ont en fait migré vers un autre secteur de l’activité tertiaire. Cela pourrait aussi dépendre de la petite taille de l’échantillon fourni par ce secteur.

    Tableau 1.3. Répartition, en pourcentage, des participants à la mobilité EFP, par secteur commercial durant la mobilité et secteur d’activité actuel.

    Durant la mobilitéEmploi actuel

    Industrie Tourisme commercial

    Services industriels

    Autres services

    Total (n)

    Industrie 72,2 8,6 6,6 12,6 100,0 (151)Commerce & tourisme 12,8 59,5 7,4 20,3 100,0 (148)Services industriels 8,2 16,3 36,7 38,8 100,0 (49)Autres services 8,2 11,5 2,7 77,6 100,0 (182)Total 27,7 24,5 8,3 39,5 100,0 (530)

    2 La plus grande propension des femmes à prendre part aux programmes de type Erasmus est aussi montrée par Böttcher et al. (2016) en référence à l’enseignement tertiaire. Les auteurs estiment que le taux de présence des femmes est de 13% plus élevé que la fraction des étudiantes participant à l’enseignement tertiaire dans les pays Erasmus. Ce chiffre pourrait confirmer notre hypothèse d’une participation généralement plus importante des femmes à la mobilité Erasmus.

  • 10 ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    1.6.2. Ecoles et centres de formation

    Les écoles principalement impliquées dans la mobilité internationale EFP sont les écoles professionnelles (64%). Les écoles secondaires inférieures (7,9%) et su-périeures (19,7%) et les centres de formation (7,9%) envoient des participants vers des pays étrangers, ou accueillent des participants de pays étrangers (Figure 1.2).

    Figure 1.2. Répartition des fréquences, en pourcentage, des écoles sondées, par type d’adresse d’école.

    64%7,90%

    19,70%

    7,90%Type d'écoles

    Vocational Schools Lower Secondary Schools

    Higher Secondary Schools Training Centres

    Tableau 1.4. Pourcentage de fréquences des écoles et des centres de formation actifs dans la mobilité Erasmus+ EFP, par taille et rôle dans la mobilité.

    Envoi (n=217) Accueil (n=123) Total (n=226)*Moins de 100 41,0 44,7 41,6101-200 6,9 5,7 6,6201-300 4,6 3,3 4,9301-500 4,2 3,3 4,4501-1000 18,4 15,4 18,11001 et plus 24,9 27,6 24,3Total 100.0 100.0 100.0Taille moyenne** 246 193 235

    * Le nombre global d’écoles n’est pas la somme des écoles d’envoi et d’accueil en raison du fait que 41,9% des écoles ont à la fois envoyé et accueilli des participants.** Le nombre moyen des écoles d’envoi uniquement est de 410 (n=128) et celui des écoles qui font les deux activités est de 98 (n=116).

  • 11Le pLan de recherche et Les enquêtes

    Le nombre moyen d’étudiants inscrits dans les écoles de l’échantillon (Ta-bleau 1.4, dernière ligne) s’élève à 235, ce qui signifie que la majorité des écoles et des centres de formation opérant avec la mobilité EFP est de dimensions moyenne à basse. En outre, une des quatre écoles impliquées compte plus de 1000 étudiants.

    La taille moyenne (en termes d’étudiants) des écoles d’envoi est légèrement su-périeure à celle des écoles qui ont accueilli les participants: en taille, la différence est d’environ 50, à l’avantage des écoles d’envoi. En outre, le nombre (moyen) des écoles qui ont uniquement envoyé des étudiants à l’étranger est de 286 et celui des écoles qui ont opéré dans les deux directions, à savoir envoyant et accueillant des participants, est de 251 (données non montrées). Les différences observées ne sont pas importantes, mais elles sont significatives parce que, dans l’ensemble, il apparaît que les écoles ne doivent pas être grandes pour pouvoir accueillir des participants.

    Etant donné qu’un grand nombre d’écoles envoient et accueillent des partici-pants, l’échantillon d’écoles peut être partagé en trois catégories:

    1. Ecoles qui ont uniquement envoyé des

    étudiants

    2. Ecoles qui ont à la fois envoyé et accueilli

    des participants

    3. Ecoles qui ont uniquement accueilli des participants de

    l'étranger

    On peut montrer que la différence de taille entre le groupe des écoles qui ont uniquement envoyé et celui qui a uniquement accueilli est même plus grand, avec au milieu le groupe des écoles qui ont réalisé les deux activités. Cela peut vouloir dire que les écoles d’accueil de plus petite taille sont capables de trouver dans leurs entreprises voisines, des organisations et des organismes publics capables d’ac-cueillir des participants étrangers de manière plus aisée que celles de plus grande taille.

    En ce qui concerne les échantillons nationaux, il apparaît (Tableau 1.5) que la majorité des écoles allemandes qui avaient l’habitude d’envoyer des étudiants à l’étranger sont grandes (la taille moyenne était supérieure à 1000). De plus, l’échantillon des écoles d’accueil est de taille limitée. L’échantillon italien était éga-lement principalement composé d’écoles d’envoi et rares sont celles qui accueil-laient des participants: c’est la raison pour laquelle, à partir de maintenant nous ne commenterons pas particulièrement les écoles d’accueil d’Allemagne et d’Italie. Les échantillons d’écoles espagnols et portugais sont similaires, en ce sens que l’échantillon d’envoi et l’échantillon d’accueil sont numériquement adéquats pour des analyses spécifiques.

    Toutes les écoles d’envoi allemandes sont professionnelles, incluent un grand nombre d’étudiants inscrits et sont habituées à organiser le type concerné de mobi-

  • 12 ROI MOB. MesuRe du RetOuR suR InvestIsseMent dans la MOBIlIté de l’eFP

    lité dans un partenariat local et national. La grande majorité des écoles allemandes opère depuis longtemps dans le domaine de la mobilité.

    Par contre, les écoles italiennes sont, dans leur grande majorité, des écoles se-condaires supérieures ou post-secondaires (tertiaires, à orientation pratique) et à peine 38% des écoles professionnelles ou des centres de formation et elles ont entamé plus récemment leur activité de mobilité.

    Les écoles espagnoles sont de taille similaire aux écoles italiennes, tant en ce qui concerne les écoles d’envoi que les écoles d’accueil. En ce qui concerne la taille, l’échantillon d’écoles portugais semble beaucoup plus petit que les autres pays participant au projet ROI-MOB, bien que cette situation puisse être due à un problème de traduction de la question spécifique. Nous avons une preuve ex-terne-à-l’enquête de la similarité de toutes les écoles méditerranéennes en ce qui concerne la taille.

    Les types d’écoles dans les échantillons espagnols et portugais sont similaires: la grande majorité des écoles sont professionnelles et opèrent de manière autonome ou par le biais de réseaux informels dans le cadre de la promotion et de la réali-sation de la mobilité. La particularité des échantillons – qui peuvent dériver de la sélection de partenaires situationnels – est illustrée dans le Tableau 1.6, afin de mieux comprendre l’analyse qui sera présentée dans les chapitres suivants.

    Tableau 1.5. Caractéristiques générales des écoles d’envoi, par pays.

    Allemagne(n=29)

    Italie(n=38)

    Portugal(n=92)

    Espagne(n=61)

    Total(n=220)

    No. moyen d’étudiants inscrits 1088 672 91** 771 508**% secondaire inférieur 0,0 0,0 12,1 9,8 7,8% professionnel, centre de formation

    100,0 35,1 73,6 83,6 73,4

    % secondaire supérieur, université 0,0 64,9 14,3 6,6 18,8% dans la mobilité depuis 5 ans 86,2 27,0 60,4 43,3 53,5% autonome, informel net* 24,1 31,6 58,7 65,6 51,4% opérant dans un consortium* 10,3 50,0 15,2 27,9 24,1% autres organes de soutien* 82,8 36,8 42,4 31,2 43,6

    (*) Les personnes interrogées pouvaient donner plus d’une réponse. Dès lors, le total des trois derniers indicateurs du tableau ne totalise pas 100. (**) Le chiffre du Portugal est probablement sous-estimé, en raison d’un problème de traduction dans la question posée.

    Tableau 1.6. Caractéristiques générales des écoles d’accueil, par pays **.

    Allemagne(n=13)

    Italie(n=19)

    Portugal(n=62)

    Espagne(n=30)

    Total(n=124)

    Nbre moyen d’étudiants inscrits 1385 985 168*** 1011 511***% secondaire inférieur 0,0 0,0 17,8 13,3 12,2

    continue

  • 13Le pLan de recherche et Les enquêtes

    % professionnel, centre de formation

    100,0 0,0 66,1 83,3 64,2

    % secondaire supérieur, université 0,0 100,0 16,1 3,4 23,6% en mobilité depuis 5 ans NA NA 62,1 58,6 56,8% autonomes ou net informel* NA NA 72,6 76,7 64,5% opérant dans un consortium* NA NA 9,7 20,0 15,3% autres organes de soutien* NA NA 21,0 3,3 24,2

    (*) Les personnes interrogées pouvaient donner plus d’une réponse. Donc, le total des trois derniers indi-cateurs du tableau ne totalise pas 100. (**) Les répartitions de fréquence ne sont pas comptabilisées (NA) pour les tailles d’échantillon inférieures à 20. (***) Le chiffre du Portugal est probablement sous-estimé, en raison d’un problème de traduction dans la question posée.