robert de courson de la villeneuve

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  • Le 6 Septembre 1914, Robert de Courson, le grand-pre maternel de Pierre, Martine (Dupuy), Michel, Yves, Herv et Benoit est pulvris par un obus Evres (Meuse). Sa fille Colette (Mamine) devenait orpheline 5 ans. Son pouse Madeleine Peslin (Granny) veuve 30 ans lvera seule ses 4 enfants. Race bretonne que celle des Courson, race militaire aussi qui depuis Robert de Courson, Crois en 1249, compte nombre dhommes de guerre, marchaux de camp, gnraux, amiraux, officiers de tous grades. Leur sang teint les bannires de France pourrait-on dire deux en reprenant une devise clbre : Dix Courson de la Villeneuve tomberont au champ dhonneur pendant la Grande Guerre, au cours des oprations qui la suivirent en Asie et en Afrique et pendant la deuxime guerre mondiale

    Robert de Courson de la Villeneuve est n Tours, le 29 Mai 1878. Arthur de Courson, son pre, tait un homme dun

    autre ge, rigide dans ses principes, inbranlable dans ses convictions. Militaire dans lme

    Robert tait le sixime dune famille de quinze enfants Une atmosphre pleine danimation dun foyer o tout tait mis en commun : tudes, plaisirs,

    peines et joies Il fallait toute lautorit de Marie, sa mre, et parfois les corrections svres de son pre pour tenir tout ce petit monde en respect Robert tait le plus souvent lme de la rsistance. Son caractre enthousiaste et emport ne se pliait aucune discipline. Il sengagea 18 ans au 43 de Ligne comme simple homme du rang. Il devient Officier lcole militaire dInfanterie en 1902, et est mut au 82e Rgiment dInfanterie, bas Montargis. Il pouse Madeleine Peslin la mme anne. Ils auront 4 enfants : Hubert, Jacqueline, Brigitte, Colette. En 1914, il est Lieutenant, commandant la Section de Mitrailleuses du 2me Bataillon du 82e Rgiment dInfanterie, 9me DI, 5 corps d'arme, 3 Arme.

    La bataille des frontires

    Le 1er aot 1914, les armes allemandes avaient dj viol notre frontire, lorsque, vers 16 heures, l'ordre de mobilisation gnrale fut publi dans toute la France. Dans les premiers jours d'aot, le 82e R.I. quitta ses deux garnisons (Montargis et Troyes) par voie ferre ; ce dpart eut lieu aux acclamations de la foule, au milieu d'un enthousiasme indescriptible. Les transports de concentration s'effecturent avec un calme, un ordre, une prcision admirables. Guy, son jeune frre crit : Robert ravi de son rle de mitrailleur, enchant de ses hommes qui lui sont tout dvous. Le matin 4 heures, quand il est venu prsider aux prparatifs du dpart, il a trouv ses hommes gais, joyeux, tout prts dj, les chevaux toiletts comme pour une fte, les crinires ornes de fleurs

    Le 82e rgiment d'infanterie fait partie de la 3e Arme, qui va tre charge de l'offensive contre les armes allemandes en marche sur la Belgique. Le 22 aot, tout le corps d'arme, franchissant la frontire, attaque l'ennemi 5 heures. Le rgiment, primitivement en rserve, est engag vers 8 heures du matin. L'attaque se dclenche dans le brouillard, sans prparation possible d'artillerie, et se heurte des lignes de tranches trs fortement organises devant lesquelles nous prouvons des pertes svres, en particulier devant le village de

  • Saint-Rmy, Luxembourg ( moins de 10 km de Virton o le Capitaine Pierre de Clerck a t tu). Malgr l'allant incomparable et la vaillance de nos troupes, dans ce baptme du feu, tout le corps d'arme est contraint de se replier vers le Sud. La fiche militaire du Lieutenant de Courson prcise : Commandant une section de mitrailleuse, sest fait remarquer depuis le dbut de la campagne par son initiative, son entrain et sa bravoure en particulier le 22 Aout o il a appuy trs efficacement lattaque dun village.

    La retraite avant la bataille de la Marne

    Du 29 aot au 1er septembre se droulent une srie de combats dfensifs trs durs, trs meurtriers, surtout par l'arrosage presque continu de nos troupes par les 210 ennemis, auxquels nous n'avons opposer que notre 75 de campagne. Robert est trs pessimiste sur lvolution de la guerre : Rien ne peut rsister aux terribles obus explosifs de lennemi. Cest une mare montante. Devant nous, des canons, auxquels nous opposons des hommes. Cest un dsastre, notre arme recule sans tirer une cartouche. Cest la fin du pays. Dans cette retraite vers le Sud, le rgiment traverse l'Argonne et va s'tablir dfensivement sur une ligne au nord de Pretz - Vaubecourt. Toute l'aprs-midi du 5, le rgiment creuse des tranches et organise sa position. A la tombe de la nuit, le contact de l'ennemi semble retrouv, car on signale ses tentatives pour dboucher d'vres. Une attaque peu importante sur les lments avancs du 1er bataillon, vers 22 heures, est repousse. Le 4 Septembre au soir, Joffre dcide darrter la retraite et lancer toutes les armes l'attaque, le 6 au matin.

    La bataille de la Marne

    L'ordre d'offensive gnrale est expdi, le 5 Septembre 5h00 du matin. Aux troupes, on lit cet ordre du jour : Au moment o s'engage une bataille d'o dpend le salut du Pays, il importe de rappeler tous que le moment n'est plus de regarder en arrire. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, cote que cote, garder le terrain conquis, et se faire tuer sur place, plutt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune dfaillance ne peut tre tolre. JOFFRE.

    Le 82 RI, rgiment du Lieutenant Robert de Courson reoit lordre donn de Clermont-en-Argonne : marche sur une colonne de Clertmont, Froidos, Waly. Il doit former les avants postes de la

    division au Nord de Pretz en Argonne (Journal de Marche du 82 R .I.)

    Le 6 au matin, l'ennemi, renforc par l'arrive de troupes fraches qui ont t amenes en camions et qui ont dbarqu toute la nuit vres et environs, commence une prparation d'artillerie

    laissant prvoir une rue nouvelle. Le colonel Ponsignon et les chefs de bataillon sont touchs, vers 6 heures du matin, par un ordre manant du commandant en chef disant en substance que la 3e Arme doit tenir cote que cote jusqu' midi sur ses

    positions actuelles, que le salut de la France est en jeu. En effet, c'est pendant cette journe du 6 septembre que le marchal JOFFRE va assner

    sur l'Arme allemande le coup de massue qu'il prpare depuis le moment o il s'est

  • dcid au repli stratgique et dont il attendait l'occasion (bataille de la Marne). Les chefs de bataillon communiquent immdiatement cet ordre leurs officiers et leurs hommes, qui sont rsolus se faire tuer sur place plutt que de reculer. Aussi les pertes vont devenir extrmement lourdes, car l'ennemi attaque furieusement et sans rpit pendant toute la journe. Bien qu'excessivement rduit, le rgiment ne se repliera que sur ordre vers 15 heures. Le soir du 6 septembre, le rgiment se regroupe et le colonel procde l'appel des officiers et chefs de section. Dans presque toutes les compagnies, il ne reste plus qu'un officier ou un sous-officier. Le rgiment a perdu environ 1.600 hommes dans cette journe et les deux tiers de ses officiers. Mais il a rempli, et au del, sa mission : il a tenu de 6 heures 15 heures.

    (Extraits de lHistorique du 82 Rgiment d'Infanterie, Librairie Chapelot, Paris)

    Cest au cours de cette journe du 6 Septembre, selon sa fiche militaire (Tu le 6 Septembre 1914 au moment o il reconnaissait la position ennemie ) ainsi que linscription sur sa tombe au bord dun bois environ 800 m de la route de Vaubrecourt, ou le 8 Septembre selon le journal de marche et doprations du 82 R.I. que Lieutenant mitrailleur Robert de Courson de la Villeneuve, en reconnaissance sur laxe Evres- Pretz en Argonne a t pulvris par un obus. Les allemands se glissent dans les bois sur la gauche et prennent le 2 bataillon revers Le Lieutenant de Courson de la Villeneuve est tu (volatilis)

    Le 7 Septembre, lordonnance de Robert crit Madeleine il a t tu sur le coup , Le 9 Septembre Le Lieutenant Rivire crit au Gnral de Courson, sn pre : Robert est tomb en brave la tte de sa section de mitrailleurs, le 6 Septembre 11 heures du matin auprs du village dEvres. Au moment o il regardait dans sa jumelle, il a t frapp en pleine poitrine par un obus explosif Courageux, parfois mme tmraire, estim et aim de ses hommes qui lauraient suivi partout, sa mort constitue pour le rgiment une perte considrable et pour tous ses camarades un vide irrparable dans nos rangs

    La Marche en avant aprs la Bataille de la Marne : lArgonne

    Le 1er et le 2 octobre 1914, le rgiment s'engage dans la fort d'Argonne ; se dirigeant vers le Nord, il traverse Le Claon, le carrefour de la Croix-de-Pierre et emprunte la Haute-Chevauche (ligne de partage des eaux entre la valle de l'Aisne et de l'Aire), o il se heurte des lments ennemis qu'il refoule jusqu'au-del du ravin des Meurissons (ouest de la Haute-Chevauche) , sur les pentes sud duquel il s'tablit. Des fortifications lgres de campagne (petits lments de tranches) sont creuses, un chelonnement en profondeur dans les diffrentes units est pris.

    En Janvier 1915, le rgiment tient les lignes de l'Argonne orientale. Ces positions s'talent sur la croupe 263 et la pente sud du ravin d'Osson, plus l'ouest. Le 82R.I. , tout en maintenant sa vigilance dans les tranches, se met terrasser avec ardeur et bientt, il aura un secteur mieux organis dfensivement et o commenceront natre des abris qui pargneront des pertes ainsi que des maladies dues aux intempries. Dans les premiers jours de juillet 1915, le rgiment avait t mis au demi-repos dans les camps baraqus de Monhoven et de Leenhardt (abords de La Croix-de-Pierre). L, il prparait, par des reconnaissances en ligne et des exercices aux environs de ces camps, une attaque laquelle devaient

  • prendre part galement les autres rgiments de la division. Mais les Allemands prvirent nos intentions en dclenchant, le 13 juillet au matin, une attaque importante qui constituera la seule offensive srieuse que les Allemands aient mene sur le front occidental au cours de l'anne 1915. (Extraits de lHistorique du 82 Rgiment d'Infanterie, Librairie Chapelot, Paris)

    Cest au cours de lanne 2015 que fut construit un Abri appel Lieutenant de Courson sur la Haute-Chevauche prs de la Croix-de-Pierre.

  • Marie & Arthur, les parents de Robert

  • 1910

  • Tombe de Robert de Courson Evres/Argonne, Aot 2014