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Journal des lycéens associés au Prix Bayeux - Calvados des correspondants de guerre Depuis plusieurs années, le Prix Bayeux Calvados s’est fixé pour ambition de sensibiliser les plus jeunes au métier de grand reporter et de leur offrir un éclairage sur l’actualité internationale. Chaque édition implique davantage d’entre eux, notamment au travers du Prix lycéen qui concerne cette année les élèves de 36 établissements venus écouter, s’ouvrir au monde, à ses réalités et à ses douleurs. A travers ce regard lucide et privilégié, il s’agit de transmettre aux générations futures les clefs de compréhension d’un monde complexe et de les interpeller sur les valeurs fondamentales de liberté et de démocratie. C’est là tout le sens de l’engagement que partagent la Ville de Bayeux, le Conseil général du Calvados et le Rectorat au travers du CLEMI*(1). Le travail en amont des enseignants, les rencontres proposées durant la semaine avec les reporters et la participation des jeunes au vote répondent incontestablement à ce double objectif. Plus particulièrement, les classes Prix-Bayeux – Calvados, créées l’an dernier et reconduites cette année, ont constitué une formidable expérience pédagogique permettant aux élèves d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences. Trois classes de Basse Normandie, rejointes par une classe de Genève, ont à nouveau pendant trois jours vécu au cœur de l’événement. Vient alors le moment pour ces jeunes de retranscrire leurs impressions et, à leur tour, de montrer à quel point ils se sentent concernés. C’est précisément le rôle de ce «Citoyen du monde» que nous sommes fiers de vous présenter. Il est, pour les lycéens, l’occasion de prendre la parole sur des sujets difficiles et, pour tous les adultes, le moment d’écouter les messages adressés par la jeunesse bas normande. Micheline HOTYAT, Recteur de l’Académie de Caen Patrick GOMONT, Maire de Bayeux * Opération soutenue par la Région Basse Normandie et la Fondation Varenne (1) Centre de Liaison de l’Enseignement et des Moyens d’information N° 9 - 10 Octobre 2009 Rien de ce qui est humain ne m’est étranger. Térence (185-159 av. J.C.) © Claudio RECUPERO

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Journal des lycéens associés au Prix Bayeux - Calvados des correspondants de guerre

Depuis plusieurs années, le Prix Bayeux Calvados s’est fixé pour ambition de sensibiliser les plus jeunes au métier de grand reporter et de leur offrir un éclairage sur l’actualité internationale.

Chaque édition implique davantage d’entre eux, notamment au travers du Prix lycéen qui concerne cette année les élèves de 36 établissements venus écouter, s’ouvrir au monde, à ses réalités et à ses douleurs.

A travers ce regard lucide et privilégié, il s’agit de transmettre aux générations futures les clefs de compréhension d’un monde complexe et de les interpeller sur les valeurs fondamentales de liberté et de démocratie. C’est là tout le sens de l’engagement que partagent la Ville de Bayeux, le Conseil général du Calvados et le Rectorat au travers du CLEMI*(1).

Le travail en amont des enseignants, les rencontres proposées durant la semaine avec les reporters et la participation des jeunes au vote répondent incontestablement à ce double objectif.

Plus particulièrement, les classes Prix-Bayeux – Calvados, créées l’an dernier et reconduites cette année, ont constitué une formidable expérience pédagogique permettant aux élèves d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences. Trois classes de Basse Normandie, rejointes par une classe de Genève, ont à nouveau pendant trois jours vécu au cœur de l’événement.

Vient alors le moment pour ces jeunes de retranscrire leurs impressions et, à leur tour, de montrer à quel point ils se sentent concernés. C’est précisément le rôle de ce «Citoyen du monde» que nous sommes fiers de vous présenter. Il est, pour les lycéens, l’occasion de prendre la parole sur des sujets difficiles et, pour tous les adultes, le moment d’écouter les messages adressés par la jeunesse bas normande.

Micheline HOTYAT, Recteur de l’Académie de Caen

Patrick GOMONT, Maire de Bayeux

* Opération soutenue par la Région Basse Normandie et la Fondation Varenne

(1) Centre de Liaison de l’Enseignement et des Moyens d’information

N° 9 - 10 Octobre 2009

Rien de ce qui est humain ne m’est étranger.Térence (185-159 av. J.C.)

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DICTIONNAIRE DES SENTIMENTSLes sentiments qui vont suivre (et leurs définitions correspondantes) sont ceux que nous avons ressentis lors du visionnage des différents reportages.

ABSURDITE : n.f. ~ Vénérer un individu qui a tué des milliers de personnes.Exemple : le reportage Mon prince Oussama Ben Laden.Synonymes : Insensé, incohérent.

ACCABLANT : adj. ~ Au XXIe siècle, il est aberrant qu’une population se fasse encore persécuter pour sa religion.Exemple : La persécution des chrétiens, en Inde.Synonymes : intolérable, décourageant, désespérant.

HORREUR : n.f. ~ Atrocité de la violence notamment au Pakistan ; la justice se résout encore avec la violence.Exemple : drogués qui se font fouetter par des Talibans, La vallée de Swat.Synonymes : épouvante, dégoût, atrocité.

INCOMPREHENSION : n.f. ~ Des colons juifs s’installent sur une terre qui n’est pas la leur puis se font chasser par d’autres juifs.Exemple : Intifada des colons, autrement dit la guerre des pierres des juifs.Synonymes : déconcertant, inconcevable.

INJUSTICE : n.f. ~ Prise de pouvoir par la force sans élec-tion.Exemple : Le chef des armées qui arrive au pouvoir sans avoir été élu, Une junte au pouvoir à Conakry.Synonymes : inégalité, immérité.

PEUR : n.f. ~ Angoisse de la guerre à travers une embus-cade.Exemple : Embuscade afghane.Synonymes : Panique, effroi, frayeur, angoisse.

PITIE : n.f. ~ Répercussion des horreurs de la guerre sur la population civile.Exemple : reportage à Gaza qui montre des populations souffrant physiquement et moralement de cette guerre.Synonymes : Compassion, sensibilité.

REVOLTE : n.f. ~ Envie d’abolir les injustices vécues.Exemple : La Russie qui s’en prend aux géorgiens, dans le reportage Le chat russe et la souris géorgienne. Ce conflit devient pesant sur les populations.Synonyme : Indignation.

Manon LEMETEYER, Anne-Laure HUAUX, Manon DESCHAMPS, Charlène POTIER, Lycée Le Verrier, ST Lô

« J’ai vu l’insoutenable » Je suis là. Devant ma télévision. Impuissante. Le sentiment

d’être inutile s’empare de moi. Qu’est-ce que je pourrais faire face à ces images-là ? Horreur. Tristesse. Terreur. Pitié. Cela

me hante ! J’ai vu l’insoutenable. Des cris et des pleurs. Des personnes mortes avant l’heure. Qu’est-ce que je pourrais faire pour aider ce garçon qui a tout perdu sous les décombres

de sa maison ? Sa famille est sûrement sous une armoire. Qu’est-ce que je pourrais faire pour aider cette femme ?

En train de s’étouffer, noyée dans ses larmes. Ou cet homme tenant son enfant mort dans ses bras !

Comment agir face à une telle situation ? Un avenir pour eux ! On aimerait y croire…Mais c’est tellement

contraire à cette triste histoire ! Je regarde les images de ce reportage qui se termine par une phrase : « Quel gaspillage ! »

Le journaliste avec sa voix violente et forte annonce encore une fois : « Quelques personnes sont mortes ». Une voix qui

veut cacher les bruits de fond. Les tirs, les bombardements et les avions ! Un nouveau né a à peine ouvert les yeux qu’il les

referme déjà et n’est pas prêt de se réveiller. Et cette mère qui vient de perdre son bébé ! Et malgré tout le ciel reste bleu !

Gaza, une ville qui ne dort jamais ! Gaza, une ville qui seule ne sait pas encore marcher !

Après quelques minutes, le journaliste peut reprendre : « Vous pouvez voir derrière moi, l’ambiance ici … ». J’éteins la

télévision, je connais déjà la suite. Cela finit toujours de la même façon entre 7h et 8h ! « L’ambiance est très tendue, la

peur règne ! » redit la voix.

Joannie MAILLARD, Lucie HEBERT, 1èreS3 Dumont d’Urville, CAEN

Aya MCHEIMECHE, Grand lycée franco-libanais, BEYROUTH

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Le prix Bayeux pour nous…Lors du prix Bayeux et après avoir visionné les reportages, nous avons pris conscience, nous lycéennes, de la chance que nous avons de vivre en paix. Ces reportages ont pu nous faire « vi-vre » les horreurs de la guerre à travers les images diffusées. Les conditions de vie catastrophiques des civils dans les pays en guerre nous ont particulièrement choquées. Jamais, nous n’aurions pu imaginer à quel point la guerre cause de dégâts et nous pensons que le fait de montrer ces images peut inciter les gens à ne pas reproduire ces atrocités. Ces images doivent également nous faire comprendre que la violence ne résout rien mais brise plutôt des vies.

Le reportage n°5, qui a été tourné au Pakistan, nous a vraiment marquées car nous avons pu voir des trafiquants de drogue se faire fouetter à terre par punition. L’homme demandait de l’eau mais les talibans lui ont évidemment refusé, il s’est alors éva-noui.

Juliette, Ingrid, LP Maréchal Leclerc, ALENÇON

Morgane LEBARBIER, Iona LEBARBIER, LP Maréchal Leclerc, ALENÇON

Le prix Bayeux pour moi.Le prix Bayeux des Correspondants de guerre est un événement très spécial qui se focalise sur des reportages de guerre. En ef-fet, à travers la diffusion de reportages, nous apprenons davan-tage sur la situation des pays en question, pays pour lesquels nous ne portons habituellement que trop peu d’intérêt. Cet évé-nement nous fait réfléchir, nous sensibilise sur ce qu’endurent les populations de certains pays. Cet événement a pour but de nous faire réagir grâce aux moyens techniques les plus moder-nes (matériels, prises de vue, commentaires, …) mises en place pour provoquer en nous un sentiment de révolte. Ce concept est ingénieux, nous incite à faire quelque chose ou du moins à vouloir faire quelque chose, même de moindre importance. En effet, les fondateurs de cet événement ne s’attendent pas à des miracles mais à des gestes moins égoïstes de notre part. Le Prix Bayeux nous confère assez de révolte pour changer certaines choses dans certains pays grâce à la poignante vérité de leurs propos.

Maxime PLOTEAU, seconde 1, lycée Alain, ALENÇON

© Céline THIERY

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« Elle »

Grande, terrible, puissante. Elle se décline sous de multiples formes. L’homme l’abreuve de son sang, la nourrit de ses idées, et lui sacrifie plus d’une vie. Omniprésente, elle est source de peine, de haine, de trêve en attentat, de déclaration en couvre feu... Elle paraît insatiable et ne s’arrête que pour réapparaître dans une autre contrée. Elle imprègne le quotidien de tout un chacun, seulement, certains la vivent et d’autres la regardent...Une photo, un témoignage radio, un son, une scène filmée...voilà les seuls échos que l’on percevra de la guerre. Elle est bien là, ou plutôt là-bas : assez près pour s’en inquiéter, mais d’une oreille seulement, assez près pour les plaindre, mais pas assez près pour les aider. Protégés, tranquilles dans notre lointaine France, nous autres occidentaux cultivés connaissons le sens, l’étymologie, l’origine du mot « guerre » mais nous avons oublié ce qu’il cache au-delà de ces 6 lettres. Ces reportages, seuls témoignages de ces horreurs nous rappellent à l’ordre. Ils nous apportent une silhouette de l’indescriptible et la montrent sous son jour le plus cru. Désemparés, devant cette terrible vérité dont nous ne sommes que spectateurs, l’émotion nous envahit : des sentiments inhabituels nous hantent, on réalise alors l’inimaginable quotidien qu’est leur vie. Mais le vrai problème est le suivant : en sortant de ce Prix Bayeux, de retour à notre vie quotidienne, quand la guerre redeviendra ce son et ces images sortant de notre télévision ou de notre radio, aurons-nous déjà oublié le triste sort de ces martyrs ?

Flavian CHARUEL, BTS CI, Lycée Fresnel, CAEN.

Le Prix BayeuxLe Prix Bayeux nous ouvre les yeux,Loin d’être tendre, il cherche à nous apprendre,En nous montrant tous ces malheureux,Qui n’ont parfois plus que des cendres.

Voir tous ces fabuleux reportages,Nous montre que la paix reste un mirage,Car c’est dans cet univers sanglant,Qu’en simple spectateur, voyons ces gens.

Merci à tous ces reporters,Fiers correspondants de guerre,A qui, je pense nous devons,L’effacement de nos illusions.

Q.BLET, Seconde 5, Lycée Alain Chartier, BAYEUX.

« Certains reportages du Prix Bayeux nous ont touchées, nous ont révoltées, mais tous nous ont transmis des informations essentielles. »

Agathe LOLOM, Marine DURAND, Julia BOUGON.

Lycée M. de Navarre, ALENÇON.

© Claudio Recupero

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Il était une fois le monde...

C’est une centaine d’élèves assis sur une centaine de chaises, rangées en rangs parallèles, au creux d’un lycée d’une province où la pluie tombe, mais tant pis, nous on a chaud, on est là, on est riche. Les images défilent sur un grand écran, des milliers de gens qui n’ont même pas une chaise pour s’asseoir, milliers d’enfants qui n’ont pas d’école où se réfugier. La voix sans ton du journaliste nous informe, les images nous émeuvent, le bruit des bombes nous choque. Nous sommes des particules de poussière plantées là au milieu d’un monde trop moche pour être ignoré. Les reportages se suivent et se ressemblent parce que, aux quatre coins du monde c’est la même chose : le feu, le sang, la mort, les cris, les larmes, les faibles et les forts, les coupables et les victimes.Et pourtant, il faut voir ces images.Parce que nous sommes jeunes et français et que notre avenir est tout tracé. Seulement, nous ne pouvons pas grandir sans savoir comment est la vie ailleurs, sans savoir que tout n’est pas soleil, douce chaleur et mer azure. C’est pour cela que le Prix Bayeux est important. Pour qu’on sache qu’être reporter ce n’est pas voyager en business class ni découvrir les mer-veilles du monde mais c’est risquer sa vie pour montrer, pour dire et pour crier aux millions de vies volées devant leurs té-lévisions que certains ne vivent plus vraiment à l’autre bout du monde, c’est la guerre, c’est la peur, c’est la mort de milliers de familles.Alors même si l’on a des sous, si l’on n’y peut rien, on regarde et on ne bouge pas de nos chaises. C’est une petite révolte inté-rieure qui naît en nous et c’est peut-être déjà quelque chose.

Charlotte MERITIAN, TS1, Lycée Charles de Gaulle, CAEN.

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Le Prix Bayeux pour moi c’est…

Le Prix Bayeux pour moi, c’est ne pas ignorer. C’est observer un important contraste de l’existence humaine sur Terre : la guerre. C’est prendre conscience de la souffrance du monde.

Le Prix Bayeux pour moi, c’est avoir l’opportunité de rencontrer un grand reporter, intermédiaire entre nous et les peuples en guerre, témoin et rapporteur de la bêtise humaine.

Le Prix Bayeux pour moi, c’est rendre hommage au courage déployé par ces hommes et ces femmes risquant la mort pour l’information et à tous ceux qui ont péri pour nous, pour que l’on sache. C’est aussi savourer le fait de vivre en France et rendre compte de la chance d’être libre et en paix.

Le Prix Bayeux pour moi, c’est surtout un combat universel pour la démocratie et la liberté de la presse.

Jacques SERAIS,1ère ES1, Lycée Sainte Marie, CAEN.

Le prix Bayeux en un mot : impressionnant !

Quand on voit les reporters aller au cœur de l’action et risquer leur vie pour pouvoir nous apporter des informations sur la si-tuation actuelle d’un pays, on ne peut que leur dire bravo ! Mais ce ne sont pas les reportages que j’ai le plus appréciés, d’ailleurs, il y en a un où la journaliste m’a consternée quand je l’ai vue parlant devant des personnes enfermées et expo-sant leur problème, comme s’ils étaient des animaux de cir-que ! C’est l’intervention du journaliste qui nous a expliqué ses missions en Birmanie qui m’a vraiment émue lorsqu’il nous a raconté avec précision comment il a failli participer à une révo-lution et également failli perdre la vie.

Floriana LEFEBRE, TES 3, Lycée Jean-François Millet,CHERBOURG.

Elza CHARLINE, Sarah FARED, Rita FERZLI, Aya MCHEIMECHE, Lycée Franco Libanais, BEYROUTH.

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Embuscade AfghaneNous avons choisi le reportage numéro 8 parmi les 10 reporta-ges. Il nous a paru être le plus intéressant car il présente des soldats français et non des soldats américains comme c’est le cas généralement pour des reportages sur l’Afghanistan.Le journaliste suit les soldats français. Les soldats ne sont pas présentés comme des héros contrairement aux soldats amé-ricains dans de nombreux reportages américains. Le reporter prend de réels risques car il est au cœur des combats. Mais le reportage manque de construction. Le reporter ne peut pas po-ser de questions car il est en plein combat. Le reportage reste compréhensible malgré le tir constant des balles. Le journaliste présente la situation et ne dit pas de choses inutiles. Ces sol-dats ont accepté d’être filmés malgré de possibles représailles.Ce reportage nous fait vivre un bref instant de la vie des soldats français et nous transmet leur peur d’être attaqué, la peur de mourir ici sous le couvert de balles ennemies.

Marie CORENTIN, Jérémy LEMAGNAN, Hugo CLANET, Richard SIMON, 1er S3, Lycée Rostand, CAEN

Massacre à Ghazza

Une ville terrorisée,Un monde sans pitié,Que sera leur avenir ?Ce pays restera-t-il dans nos souvenirs ?Ils se battent sans arrêt,Pour retrouver leur liberté,Ecraser telle une vermine,C’est ainsi que l’on traite la Palestine ?Une ville désertée et ruinée,Une population exterminée,Leurs vies sont entre nos mains,Cette guerre devrait prendre fin.

Octobre 2009Mia Boukhaled, Nathalie Chabert, Carole Najd, Michel Nassar, Elie Zoghbi, Grand lycée Franco-Libanais, BEYROUTH

Pierre THEVENON, Sébastien LÉGER, Killian BOUTROIS, Vincent HÉMERY, Seconde B1, Lycée Laplace, CAEN

IMAGINEZ.Imaginez… Vous avez neuf ans, vous jouez avec votre frère. Il n’a pas qua-tre ans. Vos parents sont inquiets, ils le cachent, mais vous le savez. Imaginez. Ils sont armés, ils sont dans votre maison. Vo-tre père sort, un fusil pointé dans son dos, les bras levés. Vous fermez les yeux. Maintenant vous ne voyez plus, vous entendez les supplications de votre père, les pleurs de votre mère. Vous vous recroquevillez encore plus. Soudain, une détonation vous fait sursauter. Vous ouvrez les yeux. Une flaque rouge s’élargit devant l’entrée. Vous avez peur, réellement peur. De cette peur qui paralyse, de cette peur où vous savez que vous n’êtes pas responsable, et où pourtant vous vous sentez coupable. Celle où vous n’êtes qu’un pantin, et où la fin de votre calvaire ne dé-pend pas de vous. Mais continuez, imaginez. Vous ne savez pas pourquoi . Vous voyez les bottes des soldats. Ils ont marchés dans le sang qui forme une flaque visqueuse sur le sol. Ils lais-sent des empreintes rouges. Et deux détonations s’en suivent. Alors vous perdez connaissance, l’image du crâne ensanglanté de votre frère, le sang sur la poitrine de votre mère, les détona-tions qui résonnent dans votre tête, et vous avez mal. Ils sont des milliers. Des milliers à qui ils ont volé enfance et innocence. A Gaza comme ailleurs. Des milliers d’enfants pour-tant accusés d’avoir tout inventé. Alors qui croyez-vous ?

Sarah LEMONNIER, 1ES1, Lycée Robert de Mortain, MORTAIN

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Lycée Maurois, DEAUVILLE

« Des bombes et des scoubidous, ouah ! »C’est un père de famille, maraîcher de profession. Cette monta-gne de muscles, c’est aussi un homme fort au palmarès étoffé : champion de lutte greco-romaine, roi de la musculation et grand boxeur. Impressionnant les gardes de sa prison par son physi-que, il se livre à de multiples activités au sein du pénitencier tels que… le macramé ou la fabrication de scoubidous, le tout avec une minutie sans pareille !Mais comment un homme aussi paisible, presque débonnaire, qui avait tout pour vivre tranquillement, s’est-il retrouvé derrière des barreaux ?Il a choisi de libérer ses frères irakiens de l’occupation amé-ricaine. Cet homme, qualifié de terroriste par les Américains, construisait des bombes artisanales ; de ce passé, il dit ne res-sentir aucun remord à ce jour. Il est même très fier d’avoir par-ticipé au combat et se considère non pas comme un terroriste, mais comme un combattant pour libérer la terre de ses frères.Cet homme, sous ses airs bienveillants, se réclame vassal d’Oussama Ben Laden et s’il a hâte de sortir de prison, en 2019, ce n’est pas pour vendre les scoubidous qu’il fabrique patiem-ment, mais c’est pour reprendre le combat.Mais comment libérer celui qui ne ressent aucune pitié envers son semblable et qui est prêt à mourir dès qu’il le pourra au nom d’une cause qu’il croit juste ?

Simon XAVIER et Nicolas BOUFFLET, 2IP, LP Sauxmarais, TOURLAVILLE

La vallée du Swat - PakistanUne femme... ses cris déchirent la place, deux hommes la main-tiennent et la foule l’encercle.« L’ordre revient grâce aux Talibans ».Le fouet claque de nouveau, cette fois ci, c’est un homme, lui subit sa punition en silence, son crime, leur crime, ils consom-ment et vendent de la drogue.Ils sont quatre en tout, deux s’évanouissent. Nous sommes au Pakistan, ici, des hommes, des femmes, des enfants essaient de se reconstruire. Leur solution : les Talibans, ils rétablissent l’ordre, établissent la charia. Bientôt les femmes porteront des burquas, les hommes devront porter des barbes, les filles n’iront plus à l’école.Les Talibans : la paix; la source. A-t-on oublié qui a envahit le Swat ? Qui a nécessité ce besoin de calme et d’autorité ?Eux ne l’ont pas oublié mais ils le subissent.Merci aux Talibans !Triste ironie...

Laura MICHEL, 1ES2, Lycée Henri Cornat, VALOGNES

Femme Fantôme

Aline MAZURIER, Seconde B, Lycée M. de Navarre, ALENÇON

Maud FAUTRAT, Aurélie LEMONNIER, Lycée Henri Cornat, VALOGNES

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Chère maman Je suis à bout. Nos troupes sont sur la défensive, nous sommes fatigués car chaque jour, une embuscade éclate. A l’heure où je t’écris, une bombe vient de faire deux morts, dont l’un de mes frères de guerre. Le temps est long sans toi. Je pen-sais avoir le courage et la force du soldat. Mais cette force et ce courage disparaissent au fur et à mesure des semaines, voire des heures. Les Talibans ainsi que les cadavres hantent mes pensées de jour comme de nuit. Mon esprit est noir. Je pense souvent à toi maman. Tu es ma seule raison de continuer à me battre. Je suis pressé de te serrer dans mes bras. JE T’AIME Ton fils.

Céline PILON, Priscillia LOUET, 1CPSA , Lycée pro Guehenno, FLERS

© Claudio RECUPERO - GENEVE

Lycée Juliot de la Morandière, GRANVILLE

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Jean-Charles RISBEC, Jules Verne, MONDEVILLE

Lycée ste Marie, CAEN

Un jeu cruelGori est une des principales villes de Géorgie, une ville comme toutes les autres avec des routes, des bâtiments, des magasins, des arrêts de bus ... mais c’est devenu une ville morte, vidée de ses habitants et en partie détruite, suite à un cruel jeu du chat et de la souris.En Géorgie, les Russes font régner la terreur et l’oppression.Les femmes sont violées, d’après certains témoignages on aurait même retrouvé des femmes égorgées auxquelles on aurait volé les bijoux, des personnes sont parfois brûlées vivantes.Le chat russe tue et terrorise la population de la petite souris géorgienne afin de faire payer très chèrement à ce pays les pro-vocations que Tbilissi a eu à son égard.Le reportage diffusé dans le cadre du Prix Bayeux reflète la vio-lence et la férocité des hommes sur la population civile en temps de guerre.

Lise LEMAGEN , Sophie HAMONIC, 2IP, LP Sauxmarais, TOURLAVILLE.

Jeanne BOISIVON, Alexandra MARIE, Audrey BACHELEY, 1 CS, Lycée Sivard de Beaulieu, CARENTAN

La raison du plus fort est toujours la meilleure

Le proche Orient blessé

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Lettre d’un soldat Le 4 septembre 2009, à Kaboul

Je vous écris de mon lit d’hôpitalD’un pays qui n’est pas le mien« Engagez-vous », avait dit le généralTu reviendras un jour auprès des tiens

Sur le haut de nos montagnesDe cette terre désertiqueCette guerre n’est pas banalePour nous catholiques

A ma mère, à ma sœur ou à ma fiancéeSans pouvoir confier ma dernière penséeJe me bats tous les joursPour leur liberté

30 soldats sont déjà mortsQue fait l’état-majorEt je ne parle pas des blessésOn les compte par milliers

Théo GOUPILLOT, Lycée Allende, HEROUVILLE.

BECQUET Charli, Lycée Curie, SAINT-LO.

Benjamin TRAVEL, 1S3, Lycée Dumont d’Urville, CAEN.

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Élections en Guinée ?

Bientôt la victoire des armes …

Guerre, combats, conflits… pourquoi cela ? UnionIndépendanceNationElection … Espérance ?

Le combat continuera jusqu’à la victoire totale !

Mélody Le GALL, Stéphanie PEIXOTO, DTMS1, Lycée A. de Tocqueville, CHERBOURG.

«Tout pouvoir est méchant dès qu’on le laisse faire ; tout pouvoir est sage dès qu’il se sent jugé.»

Citation Alain CHARTIER.

Mickael HEUDE, Clément MARINE, 1com, Lycée Camille Corot, SAINT-LO.

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LycéeLEBRUN – Coutances- mardi 6 octobre 2009.

Nous sommes tous assis dans la salle et Cheikh Fall prend le micro. Il se met à parler, tout le monde se tait et il nous raconte son histoire, sa vie. Peu à peu nous comprenons comment il en est arrivé là, comment il en est arrivé à quitter son pays et à se séparer de sa famille. Et là, ce n’est plus un simple témoignage, mais le récit de la vie d’un homme qui a connu le malheur, la détresse, la souffrance et qui s’est battu pour la vérité. On se demande alors comment de telles horreurs ont pu avoir lieu, on prend conscience de la terrible réalité. Cet homme devant nous n’a jamais hésité, alors qu’il avait conscience des risques qu’il prenait, il a voulu aller jusqu’au bout pour faire naître la vérité. Cheikh, tu as déjà trop souffert, tu as pris tant de fois le ris-que de tomber ,sans jamais pouvoir te relever mais tu as réussi et grâce à toi nous prenons conscience du monde dans lequel nous vivons et nous comprenons combien la vie est précieuse. Merci

Quentin Lecarrer- Classe de 1°. Sentiers de la Mémoire.Lycée Lebrun Coutance

Cheikh Fall à Granville © François Le Port

Rencontre avec unreporter dans le cadre du Prix Bayeux « Les reporters ne travaillent pas pour obtenir un prix. Ils travaillent sur le terrain parce que c’est leur passion. » C’est ce que nous a dit Radja Abou Dagga, le reporter Palestinien que nous avons eu la chance de rencontrer, au lycée Dumont d’Urville. Les reporters de guerre risquent à tout moment leur vie dans des endroits dangereux, et ce afin de nous informer et de nous montrer la réalité dramatique, inhumaine et sidérante telle que des femmes, des enfants, des familles entières la vivent au quotidien.C’est grâce au Prix Bayeux que nous avons pu obtenir cette rencontre marquante. Radja nous a raconté son histoire dans la bande de Gaza de son point de vue. Nous avons pu remarquer qu’il est difficile pour lui d’être objectif dans ses propos. Nous avions l’impression d’écouter un témoin plutôt qu’un reporter : cela nous montre à quel point les reporters sont au coeur des événements.

Vincent Sénétaire, 1ère S3, lycée Dumont d’Urville Caen

Etre reporter :

Pour faire ce métier,il faut être passionné, patient, avide de nou-velles cultures, beaucoup travailler, supporter la pression et le stress. Journaliste est un métier extrêmement dangereux et angois-sant.L’intervention de Paul Rush à Cherbourg était très émouvante et enrichissante, elle nous a laissé une impression admirative du métier de reporter.

Judicaëlle, Marine, Chloé, Manon, Seconde 6Lycée Victor Grignard, Cherbourg

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Coralie et Jessica, Lycée Corot ST LO

Être au bon endroitMoi, simple touriste en vacances dans un pays en conflit, je na-geais dans la piscine de ma résidence. J’ai alors entendu des coups de feu derrière les palissades. Je suis sorti de l’eau et ai regardé ce qui se passait au dessus. Alors, un spectacle se dé-roula devant mes yeux qu’on qualifiera plus tard d’impression-nant, d’horrible... J’entendais fuser des balles dans tous les sens et de tous les côtés. Et moi, Dans ce vacarme assourdissant, j’ai sorti l’appareil qui me donnera gloire et prospérité, le téléphone portable... Et j’ai filmé toute la scène. Elle a été visionnée partout dans le monde, par des millions de personnes. Ce succès est dû au simple fait d’être au bon endroit... au bon moment.

Tendry BAKOTONDRAMASY, Pierre CLEMENT, Anthony LEVA-VASSEUR, Jérémy LECANUT, Lycée Le Verrier, ST Lô

M. Sébastien PAOUR Le 19 mars 2009, au PakistanFrance Info75210 Paris

CHERS AUDITEURS ET AUDITRICES,

En ce moment même, je me trouve au Pakistan pour effec-tuer un reportage sur ce qui se passe actuellement dans la vallée de Swat.Je suis le premier reporter journaliste à réussir à y mettre les pieds depuis que les talibans ont pris le contrôle de la région.Depuis mon arrivée et surtout depuis le début de mon repor-tage, j’ai vu des choses dont jamais je n’aurais pu imaginer être le témoin; j’ai vu des enfants devenus orphelins à cause des combats cruels qu’imposent les talibans aux civils inno-cents.Un jeune garçon m’a raconté que son père a été assassiné en sortant devant la porte de sa propre maison et que son petit frère lui a été tué dans sa chambre personnelle dans la maison de ses parents. Ce petit garçon qui m’a parlé n’a plus d’enfance : il m’a lui-même dit que sa vie est fichue, il a perdu toute sa famille proche, il n’a plus personne pour le soutenir dans ces événements catastrophiques et il se demande ce que sera sa vie à présent. IL A TOUT PERDU...

A bientôt sur France Info.

Sébastien PAOUR, Lycée Albert Sorel, HONFLEUR

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Olivier LABAN MATTEIOn dit souvent qu’un reporter de guerre risque sa vie sur le ter-rain et c’est vrai.Hier se tenait une conférence avec Olivier Laban-Mattei un photoreporter à l’AFP, d’une trentaine d’années qui est réguliè-rement envoyé sur les zones de conflits pour en ramener des images. Il m’est apparu comme une personne passionnée par son métier. En effet, j’ai pu remarquer qu’il ne se sentait pas en danger quand il était sur le terrain. Il a d’ailleurs précisé qu’il ne réalisait le danger encouru seulement lorsqu’il rentrait chez lui à Paris. Ce qui m’a encore plus marqué, c’est quand quelqu’un lui a demandé s’il avait déjà pensé arrêter son métier à cause des risques ou de menaces liés à sa profession. Sa première réaction fut : « Pourquoi arrêter ? » Il avait l’air surpris, comme si la réponse lui était évidente. J’ai vraiment eu l’impression qu’il aimait son métier.

Johanna LECAMUS 2B lycée M. de Navarre, ALENÇON

Une femme

Elle en avait du charisme face à nous autres, lycéens. Son accent, tout droit sorti de son Congo natal(RDC) nous faisait presque oublier les atrocités qu’elle y a vécu. « Avoir laissé au pays, mon fils de sept mois et mon mari, m’a énormément fait souffrir. Cela me hante depuis mon exil. Eux-mêmes sont en cavale et cela m’inquiète beaucoup! » nous dit-elle avec dans ses yeux, une lueur d’espoir.Elle était au centre. Elle était au centre des discussions, assise là, imposante et malgré toutes ses souffrances, pleine de for-ce. Son histoire paraissait improbable, même parfois fausse et pourtant reflétait la triste vérité des menaces de mort et de viol à son encontre, par l’A.N.R du Congo RDC. A cette époque, elle était puissante et l’A.N.R. pensait pouvoir l’utiliser contre les opposants politiques au régime. Mais la raison l’a emporté et cette femme pleine de courage a refusé d’obtempérer. Son exil en France en résulte. Cette femme s’appelle Chouna Man-gondo, journaliste-reporter, aujourd’hui en attente d’un statut de réfugiée politique en France.

Aurélie GRIPPON et Sarah TEDDY-LAMINE, 2nde 4lycée Guéhenno, FLERS

Chouna Mangondo © Aline Bourdain

Olivier LABAN MATTEI par Etienne CIQUIER Seconde B Lycée Marguerite de Navarre ALENÇON

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Être reporterPour faire ce métier,il faut être passionné, patient, avide de nouvelles cultures, beaucoup travailler, supporter la pression et le stress. Journaliste est un métier extrêmement dangereux et angoissant.

L’intervention de Paul Rush à Cherbourg était très émouvante et enrichissante, elle nous a laissé une impression admirative du métier de reporter.

Judicaëlle, Marine, Chloé, Manon, Seconde 6, Lycée Victor Grignard CHERBOURG

© Henry Pastol

Le cycliste RAPHAËL KRAFFT, né à Paris en 1974, est journaliste indé-pendant; Il réalise reportages et documentaires pour la plu-part des radios publiques francophones, tout particulièrement France Inter et France Culture,et pour des stations anglo-saxonnes. Il parcourt le monde sur son fidèle destrier, son vélo pour assouvir sa passion qui est également son métier, le journalisme. Il a effectué des reportages tant en France qu’à l’étranger, notamment dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Afrique Noire. Cette passion lui est venue lors de son servi-ce militaire en Bosnie où il réalisait une petite émission de ra-dio sur la variété française dans des conditions inadaptées et avec les moyens du bord. Il s’est donc retrouvé à faire chanter du Georges Brassens au général et à écouter les récits de son colonel africain. Pour justifier son choix de mode de déplace-ment, il dit , « Le vélo permet d’être plus proche des gens que j’interroge...» Effectivement cela lui donne un côté accessible qui peut mettre plus facilement en confiance qu’un journaliste arrivant avec son taxi ou sa voiture bombardée d’autocollants publicitaires. Raphaël Krafft est l’auteur de Un petit tour chez les Français HYPERLINK «http://unpetittourchezlesfrancais.com/» \n _blank (coédition Bleu / France Culture, octobre 2007) et de Un petit tour au Proche-Orient (co-édité par Bleu, mai 2008) dans lesquels il raconte ses péripéties et ses ren-contres depuis 15 ans, le début de sa carrière de journaliste, toujours en compagnie de son fidèle destrier. A travers ses émissions il cherche à refléter la réalité de ce qu’il se passe dans le monde, le fait qu’il soit indépendant lui assurant une liberté totale d’expression. Toujours égal à lui-même, il n’hé-site pas à dire ce qu’il pense notamment sur le journalisme: « Il ne faut pas se voiler la face , il existe des journalistes qui vont dans les pays étrangers en emmenant de l’argent pour se payer de l’alcool et des putes. Pour moi ce n’est pas être journaliste.» Il ne vous reste plus qu’à suivre les prochaines aventures de notre cycliste préféré...

Dorine IZIQUEL, Océane DURAND, TES2Lycée Victor Hugo, CAEN

American journalist’s feelingsWhen he was a teenager, in high school, he practised drama But joumalism is his vocationFor some years, he has realized reports in BurmaNow he lives for his passion

For his missions, he leaves aloneHe takes risks in Rangoun during the demonstrations And he film in the street; it’s a dangerous zone While young people carry on their action.

One day a chinese joumalist died in front of him,The army, in the crowd, firedBut to miss nothing, he continued to film,The Burmeses, frightened by the army, ran in all directions and cried,

To make this report, Paul Rush was sometimes afraid, Especially when the soldiers, behind him appeared. He was very sad and not proudWhen the Burmeses fell on the ground.

Charlotte PALLUET, Anaïs BIOT, première ES1, Lycée Millet, CHERBOURG

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Gaelle Larcher, 1PIG, lycée Paul Cornu, LISIEUX.

Audrey MUDER, Marion BATARD, Lycée Silvard de Beaulieu, CARENTAN

Contexte

Les chrétiens représentent 2% de la population totale de l’Inde, soit près de 23 millions d’habitants. Le 23 août 2008, Laxmananda Saraswati – un prédicateur extrémiste hindou connu pour ses positions anti-chré-tiennes- a été assassiné. Cet événement marque le dé-but des persécutions particulièrement violentes contre la minorité chrétienne dans l’État de l’Orissa (au Nord-est du pays).

Point de vue

Le sujet traité permet de montrer les limites de la plus grande démocratie du monde. En effet, cette dernière n’a pas osé intervenir dans ce conflit religieux. Le camp de réfugiés qu’elle a créé a été attaqué deux fois sans que les for-ces militaires se soient opposées. Ce reportage montre qu’il est plus facile de promouvoir ses interventions à l’étranger plutôt que d’assumer ses conflits intérieurs. On le comprend particu-lièrement lorsque les autorités refusent que la journaliste filme.

Camille BOULET, Sigrid LAVILLE, EstelleTESSON, T ES2, lycée Victor Hugo, CAEN.

Le fanatisme à l’œuvre

«Le Pakistan et l’Inde sont

en grande tension or ils sont tous les deux détenteurs de la bombe atomique. Doit-on craindre une guerre

dévastatrice ? »

Steven, Clément, Maxime, Eivind, CômeLycée Le Verrier, ST-Lô

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J’ai voté pour … parce que …

Après le visionnage des dix reportages, participant au Prix Bayeux des correspondants de guerre, un choix s’impose … Mais pour lequel voter ? Notre attention se porte vers le quatriè-me reportage intitulé Mon prince Oussama Ben Laden. En effet, celui-ci se démarque nettement des autres. Tandis que la plupart des autres vidéos montrent les horreurs de la guerre et se pla-cent essentiellement du côté des « sauveurs » celle-ci nous livre un témoignage rare : celui d’un terroriste. Pour cela le reporter nous propulse dans un pénitencier en Irak. Y sont emprisonnés

des partisans d’Al Qaïda, selon le prisonnier, défenseurs de leur pays contre les « occupants » : les Américains. Le terroriste dé-clare qu’il ne regrette rien et qu’il est prêt à souffrir tout au long de sa vie afin de défendre sa patrie. De nombreuses blessu-res témoignent de ce dévouement à « son prince Oussama Ben Laden ». Même si les propos du terroriste sont incohérents et qu’il est impossible de prendre la défense d’un tel personnage, le reporter nous offre ici une occasion de découvrir une vision différente sur ces actes. Un point de vue rarement exploité … Ce reportage apporte de la nouveauté contrairement aux autres qui nous donnent des impressions de déjà vu. C’est en partie cette différence qui a fait pencher la balance en faveur de ce reportage peu commun.

Coline VANDENBERGHE, Mathilde COUTARDLycée Jeanne d’Arc, BAYEUX.

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Pour ce prix Bayeux 2009, je me suis abstenu de voter car je refuse de paticiper à un vote pour savoir laquelle des souffran-ces dans ce bas monde mérite d’être « acclamée» et «jugée» par un public qui n’a pas vraiment conscience de l’hécatombe perpétuelle dans laquelle sont vraiment plongés ceux qui la vi-vent au quotidien.

Paul MOUTIER,1Bac Pro Ind, Lycée A.Sorel, HONFLEUR.

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Les Français sont-ils en sécurité en Afghanistan ? Mon vote s'est porté sur le reportage Embuscade afghane car il représente pour moi le tournage le plus réaliste avec des images qui montrent bien la situation quotidienne des soldats. Dans ce court métrage, des parachutistes français ont pour objectif de sécuriser un village afghan. Ils se trouvent alors pris dans une embuscade : tirs, cris, le cameraman est au coeur des affrontements. On peut sentir la panique qui le prend mais aussi toute l'organisation des Français. On se rend compte du stress car on peut voir le journaliste courir et la caméra tanguer dans tous les sens. On a l'impression d'être avec les soldats, de ris-quer notre vie avec eux.Malgré la peur de se faire tuer, ils restent sur leur position, gar-dent leur sang froid... Ils parlent en français ce qui rend le repor-tage plus vivant, plus clair, car on comprend mieux leur situation et leurs comportements. Non, les soldats français ne sont pas en sécurité en Afghanistan !

Florian QUILLET. Seconde, lyçée Marcel Gambier, LISIEUX

J'ai voté pour le reportage « Mon prince Oussama Ben Laden » parce que , pour moi , c'est celui qui reflétait le plus deux aspects de la guerre et de la misère. D'abord le fait que la guerre détruit des hommes , des familles ,des vies . Pour moi , elle détruit les hommes en les rendant capables d'actes horribles sans savoir, sans comprendre. Lorsqu'il soutient les attentats du 11 septembre et dit que Oussama Ben Laden « avait ses raisons » , l'homme interviewé nous montre qu'il a été détruit , qu'il a perdu son discernement. Quand cet homme est parti de chez lui en abandonnant fem-me et enfants pour « libérer sa terre », c'est bien la guerre qui a détruit sa famille. L'autre aspect, peut-être le plus important, c'est que la guerre conduit à la misère, qui conduit au fanatisme, qui conduit lui-même à de nouvelles guerres . Je ne vois pas de fin à cette spirale meutrière. Mais, comme nous l'a fait comprendre le reporter palestinien, Radjaa Abou Dagga, que nous avons eu l'honneur de rencontrer hier, « les seules causes perdues sont celles en qui personne ne croit ». Ce qui est certain , c'est que peu importe le nombre d'hommes envoyés dans l'enfer afghan pour se battre, le « prince » Ous-sama Ben Laden aura toujours des sujets prêts à mourir pour lui .

Timothée MOUTEL , 1èreS3 , Lycée Dumont d'Urville, CAEN

« Les seules causes perdues sont celles en qui personne ne croit »Radjaa Abou Dagga,

reporter invité à Caen.

Nouveauté 2009 : Ouverture d’un site à Granville© François LE PORT

A Beyrouth (Liban) on a aussi participé au Prix Bayeux © Cédric MONTEL

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Mots cachés pour conflits évidents.

Mylène LAISNEY, Pauline JORET, 1 COM, Lycée Camille Corot, SAINT-Lô.

- Bayeux - Embuscade - Guerre - Chrétiens- Conflit - Innocents- Religion - Reporter- Obus - Citoyen- Horreur - Soldats

- Militaires - Journalistes- Junte - Paix- Gaza - Inde- Ben Laden - Tuer- Persécution - Lycéens

Afghanistan : l’impasse Américaine.

«Pour faire la paix, il faut être deux : soi-même et le voisin

d’en face.»Aristide BRIAND, Extrait de «paroles de paix»

L’influence et la forte implication d’Alexandre VARENNE dans le monde de la Presse et son évolution, son combat permanent pour la tolérance et les droits de l’Homme, son aspiration à toujours plus de démocratie et de justice sociale, sont toujours au cœur des exigen-ces de ceux qui, autour de son épouse, ont participé à la création de la Fondation Alexandre Varenne et Marguerite VARENNE pour la Presse et la Communication, reconnue d’Utilité Publique depuis 1988.

Au nombre des actions de la Fondation, deux axes s’inscrivent par-faitement dans les préoccupations actuelles:

- Promouvoir la Communication pour favoriser l’émergence et l’échange des idées, des connaissances, des avancées culturelles et intellectuelles. Tendant à cet objectif, la Fondation se donne pour règle éthique de ne pas subir la loi de l’émotionnel et de l’audience. Elle s’inscrit ainsi parfaitement dans la ligne de la presse respon-sable, notamment la presse des régions, qui ne sacrifie pas à ces facilités. La Fondation milite pour cette exigence morale puisée dans les convictions d’Alexandre VARENNE.

- Contribuer à la formation de la Jeunesse aux métiers et aux disci-plines de la Communication par l’organisation de prix récompensant les efforts, la qualité, et les promesses que l’on peut trouver dans les essais ou les premiers travaux journalistiques auxquels la Fondation convie les Collégiens, les Lycéens, les étudiants ainsi que les jeunes Reporters.

Contact : FONDATION VARENNE28, rue Morel Ladeuil 63000 CLERMONT-FERRANDTél. : 04 73 17 18 30 – Fax : 04 73 17 19 47famv.com - [email protected]

Le pôle graphique du lycée Paul Cornu de Lisieux forme chaque année près de 180 élèves aux diverses filières de la chaîne graphique : pré-presse, imprimerie, sérigraphie, reliure, communication graphique et dessin publicitaire, en CAP, Bac Professionnel et BTS.Ce lycée est maintenant doté d’outils de formation à la pointe de la technologie, nécessaire adaptation à l’évolu-tion des entreprises de ces secteurs.Ce journal a été réalisé par les élèves de première Bac. “production graphique” en collaboration avec l’équipe du CLEMI. Douze élèves ont relevé le défi avec l’aide d’Emmanuel Dubreuil, professeur d’infographie. Une journée dans des conditions très proches de celles d’une rédaction...

Directeur de publicationMicheline Hotyat, Recteur de l’académie de CaenRédactrice en chefKatell Richard, Déléguée académique pour l’éducation aux médias (Rectorat - Clemi)Equipe de rédaction- Céline Thiery (Clemi)- Hélène Mauger (Clemi)- Henry Pastol (Clemi)- Lucile Audigou (Clemi)Mise en pageEmmanuel Dubreuil et les élèves de “production graphique” du lycée Paul Cornu - Lisieux.ImpressionService Communication Ville de Bayeux et Imprimerie Moderne de Bayeux - IMB

Journal distribué gratuitement au public lors de la cérémonie de clôture du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre et aux lycées participants.

Octobre 2009

Le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information a pour mission de promouvoir l’utilisation pluraliste des moyens d’information dans l’enseignement, afin de favoriser une meilleure compréhension par les élèves du monde qui les entoure, tout en développant leur sens critique (extrait de l’arrêté ministériel de création du CLEMI, 1983).En développant et en accompagnant, de pair avec la ville de Bayeux, le prix lycéen des Correspondants de guerre, le Clemi poursuit, aux côtés des enseignants, sa mission d’éducation aux médias. Ce journal, soutenu par la fondation Varenne, est une belle occasion de faire entendre la voix des lycéens à propos d’une actualité internationale difficile.Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information (Rectorat) - Contact : [email protected]