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gisti, les notes pratiques Régularisation : la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 Analyse et mode d’emploi groupe d’information et de soutien des immigré·e·s

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gisti, les notes pratiques

Régularisation : la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012Analyse et mode d’emploi

groupe d’information et de soutien des immigré·e·s

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Régularisation : la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012

Analyse et mode d’emploi

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Sommaire

Avant-propos 3

1. L’accueil en préfecture et la réception des dossiers 4L’accueil en préfecture et la réception des dossiers – Tableau récapitulatif 5

2. L’admission exceptionnelle au séjour au titre de la « vie privée et familiale » 13I. Les motifs de régularisation par la carte « vie privée et familiale » 13

A. Les parents d’enfants scolarisés 13B. Les conjoints d’étrangers en situation régulière 13C. Motifs exceptionnels ou considérations humanitaires 13

II. Les limites de la circulaire : des précautions à prendre 13

L’admission exceptionnelle au séjour au titre de la « vie privée et familiale » – Tableau récapitulatif 14

3. Jeunes majeurs et futurs jeunes majeurs 17Jeunes majeurs – Tableau récapitulatif 18

4. Le régime de l’admission exceptionnelle au séjour par le travail 22I. Dans quel contexte intervient cette nouvelle circulaire ? 22

II. Une régularisation par le travail : pour qui ? 22A. Les Algériens 22B. Les Tunisiens 22C. Les Marocains 22D. Les ressortissants d’un État ayant signé avec la France un accord « de gestion concertée des flux migratoires » 23

III. Examen préalable de la délivrance d’une carte « vie privée et familiale » 23

L’admission exceptionnelle au séjour par le travail – Tableau récapitulatif 24

Notes 29

Annexe 1 : Remarques concernant l’articulation entre la circulaire du 28 novembre 2012 et celles des 11 février et 11 mars 2012 31

A. Étrangères ou étrangers sous le coup d’une OQTF 31B. Salarié·e·s souhaitant bénéficier d’une régularisation « par le travail » 31C. Victimes de la traite 31

Annexe 2 : Comment justifier de l’ancienneté de résidence en France 32

Où trouver les textes juridiques ?Ces textes sont facilement accessibles sur une page du site du Gisti, à l’adresse

> www.gisti.org/droit-textes

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Avant-propos page 3

Avant-propos

La circulaire du 28 novembre 2012, signée du ministre de l’intérieur, Manuel Valls, comme d’autres du même type, offre une image simplifiée de régularisation. À sa lecture, on peut légitimement croire qu’il suffit d’en remplir les conditions pour se voir délivrer un titre de séjour.

Il faut toutefois mesurer la portée d’une simple circulaire et la distinguer de la loi.

Le Ceseda (code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) fixe les conditions légales d’obtention de titres de séjour. Ces critères s’imposent aux administrations et leur non-respect peut faire l’objet d’une action devant le tribunal administratif.

L’État et ses administrations peuvent accorder, au cas par cas, des titres de séjour sur des critères plus favorables que les critères légaux. La circulaire s’inscrit dans ce cadre en recommandant aux pré-fectures de suivre une liste de critères sur certains points plus favorables que ceux fixés par la loi et par la jurisprudence (c’est-à-dire l’interprétation de la loi par les juridictions).

Cependant, en cas de refus de délivrance du titre de séjour demandé, on ne pourra pas invo-quer les critères proposés par la circulaire dans un recours devant les juridictions ; les critères légaux sont les seuls permettant d’obtenir l’annulation d’un refus d’admission au séjour ou d’une obligation de quitter le territoire.

Il est dès lors important, même quand on rem-plit les critères prévus par la circulaire, de connaître ceux prévus par la loi et par la jurisprudence.

Aucune limite de temps n’est prévue par la circulaire et dès lors il ne sert à rien de se hâter de déposer une demande de titre de séjour. Mieux vaut prendre le temps de faire en sorte de se rap-procher des conditions prévues par la loi et par la jurisprudence.

Remarque : Deux autres circulaires, portant sur la lutte « contre le travail illégal », pour l’une et « contre l’immigration irrégulière », pour l’autre, ont été adressées aux préfets par le ministre de l’in-térieur Manuel Valls respectivement le 11 février et le 11 mars 2013. Par leurs objets même, ces nouvelles circulaires sont de nature à modifier la donne dans les procédures de régularisation prévues par la circulaire de la fin novembre 2012.

La circulaire de mars 2013 rappelle aux préfets qu’ils doivent veiller au départ effectif du territoire français des personnes étrangères qui ne correspondent pas aux critères de régularisation existants et/ou aux critères figurant dans la circulaire du 28 novembre 2012, ainsi que des personnes déboutées de leur demande d’asile.

La circulaire de février 2013, dont c’est l’objet prin-cipal, comme celle de mars 2013, recommandent aux préfets d’intensifier la lutte contre l’emploi des étrangers sans titre ; de quoi faire éventuellement hésiter des employeurs à soutenir les démarches de régularisation de leurs employé·e·s.

Ces circulaires ayant été publiées alors que la pré-sente note était en cours de mise en page, nous renvoyons en annexe les commentaires sur ce qu’elles modifient.

Dans les tableaux de cette note, nous pré-sentons les différentes conditions posées dans la circulaire pour être régularisé·e, en indiquant les points sur lesquels la circulaire ne fait que rappeler aux préfets le droit en vigueur et leur recommander de tenir compte de la jurispru-dence, et les points sur lesquels elle va au-delà, qui peuvent permettre une régularisation mais aussi conduire à un refus que la justice admi-nistrative, si elle est saisie, risque de confirmer.

NB : Les notes sont renvoyées en fin de document.

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page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012

1. L’accueil en préfecture et la réception des dossiers

La circulaire « Valls » intervient dans un contexte de dysfonctionnement dans le traitement des dossiers de demande de titres de séjour. Dans la présentation des objectifs de sa circulaire, le mi-nistre de l’intérieur a ainsi indiqué vouloir « définir des critères objectifs et transparents » pour l’admis-

sion au séjour et « limiter les disparités » constatées dans le traitement des dossiers d’un département à l’autre. Qu’en est-il concrètement ?

La grille ci-dessous explique ce qui est nouveau et fournit conseils et mises en garde.

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Analyse et mode d’emploi – Gisti page 5

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page 6 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

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Analyse et mode d’emploi – Gisti page 7

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’étr

ange

r·e

d’un

vis

a po

ur

un s

éjou

r d’

une

duré

e su

péri

eure

à tr

ois

moi

s.

Cep

enda

nt, i

l exi

ste p

lusie

urs c

as d

e dér

ogat

ion

à ce

tte

règl

e, fi

gura

nt a

ux a

rtic

les s

uiva

nts d

u C

esed

a :

- L

. 31

3-11

-2°b

is (

jeu

ne

maj

eur

qu

i a

été

pris

en

char

ge p

ar l

’ASE

ent

re 1

6 et

18

ans)

; - L

. 313

-11-

7° (d

eman

de d

’une

car

te «

vie

pri

vée

et

fam

ilial

e »

– V

PF

– su

r le

fond

emen

t de

cett

e vi

e) ;

- L

. 313

-15

(car

te «

sal

arié

» o

u «

trav

aille

ur

tem

por

aire

» p

our

un·e

jeu

ne m

ajeu

r·e

jus-

tifi

ant

d’u

ne

form

atio

n p

rofe

ssio

nn

elle

) ;

- L

. 316

-1 (

étra

nger

·e a

yant

por

té p

lain

te p

our

cert

aine

s in

frac

tions

).

Les

per

sonn

es q

ui d

eman

dent

un

titre

de

séjo

ur

dans

le c

adre

de

ces

artic

les

ne s

ont p

as s

oum

ises

à

l’obl

igat

ion

de p

rése

nter

un

pass

epor

t.

Le

refu

s de

dép

ôt d

’un

doss

ier

de d

eman

de

de t

itre

de s

éjou

r au

mot

if de

l’ab

senc

e de

pas

se-

port

est

, m

ême

en d

ehor

s de

ces

cas

, un

« r

efus

gu

iche

t » a

busi

f.

Pou

r co

ntes

ter

l’ex

igen

ce

d’un

pas

sepo

rt, o

n pe

ut s’

appu

yer

sur

les

déci

sion

s de

just

ice

cité

es

ci-d

esso

us e

t su

r le

fai

t qu

e la

ci

rcul

aire

du

5 ja

nvie

r 20

12 d

it qu

e le

déf

aut

de p

asse

port

peu

t êt

re «

com

pens

é pa

r la

prés

enta

tion

d’un

e at

test

atio

n co

nsul

aire

ave

c ph

otog

raph

ie o

u de

tout

doc

umen

t at

test

ant d

e man

ière

cert

aine

de s

on

iden

tité

».

Il n

e fa

udra

pas

hés

iter

à

cont

este

r la

lég

alit

é d

es r

efus

d’

exam

en d

e do

ssie

rs m

otiv

és p

ar

l’abs

ence

de

pass

epor

t, en

par

-tic

ulie

r dè

s lo

rs q

u’on

se

trou

ve

dans

l’un

e de

s situ

atio

ns re

cens

ées

ci-c

ontr

e. I

l s’a

gira

de

fair

e un

re-

cour

s en

annu

latio

n, p

ouva

nt ê

tre

asso

rti d

’un

réfé

ré-s

uspe

nsio

n si

la

cond

ition

d’u

rgen

ce e

st r

empl

ie 3.

Cep

end

ant,

les

per

sonn

es

déte

nant

un

pass

epor

t ou

pouv

ant

en o

bten

ir u

n on

t tou

t int

érêt

à le

pr

ésen

ter

lors

de

leur

dem

ande

pu

isqu

e le

s pr

éfec

ture

s, m

ême

si

elle

s acc

epte

nt d

’exa

min

er le

dos

-si

er, r

este

nt ré

ticen

tes à

dél

ivre

r un

titre

de

séjo

ur lo

rsqu

e le

pas

sepo

rt

fait

défa

ut.

Page 10: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 8 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

Dan

s que

lle p

réfe

ctur

e do

it-on

dép

oser

son

doss

ier ?

Les

pré

fect

ures

ne

doiv

ent e

nreg

istr

er q

ue «

les

dem

ande

s des

per

sonn

es q

ui ju

stifi

ent d

’un

dom

icile

ef

fect

if da

ns [

le]

dépa

rtem

ent »

.

La

circ

ulai

re le

s inv

ite à

« p

rend

re e

n co

mpt

e la

do

mic

iliat

ion

des é

tran

gers

pri

s en

char

ge e

t héb

ergé

s ef

fect

ivem

ent p

ar d

es a

ssoc

iati

ons

agré

ées

».

La

régl

emen

tati

on d

isti

ngue

le

lieu

de r

ési-

denc

e («

dom

icile

eff

ectif

») e

t le

lieu

où u

ne p

er-

sonn

e pe

ut ê

tre

dom

icili

ée (s

impl

e ad

ress

e po

stal

e).

En

vert

u de

l’ar

ticle

R. 3

11-1

0 du

Ces

eda,

les

titre

s de

séj

our

sont

dél

ivré

s pa

r le

pré

fet

du d

é-pa

rtem

ent d

ans

lequ

el l’

étra

nger

·e a

sa

rési

denc

e,

c’es

t-à-

dire

le li

eu o

ù il

ou e

lle h

abite

.

La

dem

ande

doi

t do

nc ê

tre

dépo

sée

dans

la

préf

ectu

re d

e ce

dép

arte

men

t.

Rem

arqu

e : À

Par

is e

t en

Île

-de-

Fran

ce, a

insi

que

da

ns l

es d

épar

tem

ents

le n

ombr

e d’

étra

nger

s es

t im

port

ant,

il

exis

te d

es c

entr

es d

e ré

cept

ion

délo

calis

és (

CR

E) a

uxqu

els

les

étra

nger

s do

iven

t s’

adre

sser

en

fonc

tion

de le

ur li

eu d

e ré

side

nce,

de

leur

nat

iona

lité,

ou

de la

nat

ure

de le

ur d

eman

de.

L’ar

ticle

R. 3

11-1

du

Ces

eda

prév

oit

que

« le

pré

fet

peut

pre

scri

re q

ue le

s de

man

des

de t

itre

de s

é-jo

ur s

oien

t dép

osée

s au

com

mis

sari

at d

e po

lice

ou à

déf

aut

de c

omm

issa

riat

, à

la m

airi

e de

la

rési

denc

e du

req

uéra

nt »

.

Le

préf

et sa

isi d

’une

dem

ande

de

titre

de

séjo

ur

de la

par

t d’u

n·e

étra

nger

·e d

ont i

l con

sidè

re q

u’il

ou e

lle n

’a p

as s

a ré

side

nce

dans

le d

épar

tem

ent

est t

enu

de la

tran

smet

tre

au p

réfe

t ter

rito

rial

emen

t co

mpé

tent

afin

que

ce

dern

ier

se p

rono

nce

sur

le

droi

t au

séjo

ur d

e l’i

ntér

essé

·e 4.

L’ad

ress

e co

mm

uniq

uée

dans

le

dos

sier

sera

cel

le o

ù le

s cou

rrie

rs

en ré

pons

e de

la p

réfe

ctur

e se

ront

en

voyé

s. I

l fa

ut d

onc

s’as

sure

r qu

’on

pour

ra r

ecev

oir

effe

ctiv

e-m

ent c

es c

ourr

iers

.

Peut

-on

s’adr

esse

r à u

ne au

tre

préf

ectu

re q

ue ce

lle q

ui a

opp

osé

un re

fus ?

On

pens

e pa

rfoi

s, lo

rsqu

’on

a ét

é co

nfro

nté·

e à

un re

fus d

ans u

n dé

part

emen

t, ou

par

ce q

u’on

cro

it sa

voir

qu’

une

autr

e pr

éfec

ture

dé-

livre

rait

plus

faci

lem

ent d

es ti

tres

de

séj

our,

qu’il

est

ava

ntag

eux

de

dépo

ser

une

nouv

elle

dem

ande

da

ns u

n au

tre

dépa

rtem

ent ;

il

faut

savo

ir q

ue le

s fich

iers

don

t se

serv

ent l

es a

gent

s de

s pr

éfec

ture

s le

ur p

erm

ette

nt d

e co

nnaî

tre

l’his

-to

riqu

e de

s dé

mar

ches

fai

tes

(et

donc

de

refu

ser

d’en

regi

stre

r un

e no

uvel

le d

eman

de).

Fair

e sa

dem

ande

dan

s la

pré-

fect

ure

de s

on l

ieu

de r

ésid

ence

év

ite

de p

erdr

e du

tem

ps d

ans

l’ins

truc

tion

du d

ossi

er a

insi

que

le

s «

refu

s gu

iche

t »

abus

ifs.

En

effe

t, da

ns la

pra

tique

, les

age

nts

de la

pré

fect

ure

préf

èren

t ref

user

le

dos

sier

plu

tôt q

ue d

e re

cher

cher

la

pré

fect

ure

terr

itor

iale

men

t co

mpé

tent

e.

Page 11: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 9

Rie

n n’

est d

it de

s pe

rson

nes

qui n

’ont

qu’

une

dom

icili

atio

n et

pas

de

lieu

de r

ésid

ence

fixe

.

L’ar

ticle

L. 2

64-3

du

code

de

l’act

ion

soci

ale

et

des

fam

illes

(C

ASF

) st

ipul

e qu

e «

l’abs

ence

d’u

ne

adre

sse

stab

le n

e pe

ut ê

tre

oppo

sée

à un

e pe

rson

ne

pour

lui r

efus

er l’

exer

cice

d’u

n dr

oit [

…]

».

Con

cern

ant

la p

reuv

e d’

une

dom

icili

atio

n en

fo

yer,

il fa

ut s

avoi

r qu

’une

att

esta

tion

émis

e pa

r un

foye

r ou

un

cent

re c

omm

unal

d’a

ctio

n so

cial

e (C

CA

S) e

st r

ecev

able

en

qual

ité

de p

reuv

e de

side

nce

dès

l’ins

tant

le d

ocum

ent

émis

est

no

min

atif,

dét

aillé

et d

até.

Cer

tain

s C

CA

S re

fuse

nt d

e do

mic

ilier

: il

faut

dan

s ce

cas

s’

adre

sser

à d

es a

ssoc

iatio

ns.

Est

-il p

ossi

ble

de

dép

oser

une

no

uvel

le d

eman

de

de ti

tre

de sé

jour

apr

ès

un p

récé

dent

refu

s de

la p

réfe

ctur

e ?

Les

dem

ande

s ay

ant f

ait l

’obj

et d

’un

refu

s pa

r la

pré

fect

ure

avan

t l’e

ntré

e en

vig

ueur

de

la c

ircu

-la

ire

doiv

ent ê

tre

réex

amin

ées.

La

circ

ulai

re d

it : «

Les

dem

ande

s d’

adm

issi

on

au sé

jour

aya

nt p

réal

able

men

t fai

t l’o

bjet

d’u

n re

fus

de v

otre

par

t […

] de

vron

t fai

re l’

obje

t, au

sta

de d

e la

réce

ptio

n de

s dos

sier

s, d

’une

pre

miè

re v

érifi

catio

n au

rega

rd d

es cr

itère

s éta

blis

ci-a

près

, not

amm

ent d

es

cond

itio

ns d

e du

rée

et d

e st

abili

té d

e la

rés

iden

ce

habi

tuel

le e

n Fr

ance

don

t pe

ut s

e pr

éval

oir

le d

e-m

ande

ur, a

insi

que

de

ses

atta

ches

per

sonn

elle

s et

fa

mili

ales

».

La

circ

ulai

re n

e fa

it là

que

con

firm

er c

e qu

’a

préc

isé

la j

uris

prud

ence

. L

e re

fus

d’en

regi

stre

r un

e de

man

de d

e tit

re d

e sé

jour

au

mot

if qu

’une

de

man

de a

nalo

gue

a dé

jà é

té r

ejet

ée d

eux

anné

es

aupa

rava

nt e

st il

léga

l (T

A C

ergy

-Pon

tois

e, 1

0 ju

in

2010

, n°

0706

227,

Sim

fori

en M

iem

oudz

o).

En

cas

de «

ref

us g

uich

et »

d

e ré

exam

iner

un

dos

sier

au

mot

if qu

e la

per

sonn

e a

déjà

fai

t l’o

bjet

d’u

n re

fus

d’ad

mis

sion

au

séjo

ur,

il fa

ut e

nvoy

er l

e do

ssie

r pa

r co

urri

er R

AR

, en

anno

nçan

t la

dat

e à

laqu

elle

on

se p

rése

nter

a ph

ysiq

uem

ent e

n pr

éfec

ture

, et y

ve

nir a

vec

la c

opie

de

ce c

ourr

ier.

Cep

enda

nt,

pour

évi

ter

un

nouv

eau

refu

s de

déliv

ranc

e d’

un

titr

e de

séj

our

(le

cas

éché

ant

acco

mpa

gné

d’un

e O

QT

F),

il es

t né

cess

aire

de

conn

aîtr

e le

s mot

ifs

du r

efus

pré

céde

nt e

t d’

atte

ndre

de

rem

plir

tou

tes

les

cond

ition

s pr

évue

s pa

r le

s te

xtes

pou

r fa

ire

une

nouv

elle

dem

ande

.

Att

enti

on :

si l

a pr

écéd

ente

de-

man

de a

fai

t l’o

bjet

d’u

n re

fus

acco

mpa

gné

d’un

e O

QTF

, vo

ir pl

us h

aut.

Page 12: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 10 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

Com

men

t fau

t-il

com

pren

dre

les d

émar

ches

«

man

ifest

emen

t ab

usiv

es »

que

la

circ

ulai

re q

ualifi

e de

«

déto

urne

men

t de

proc

édur

e » ?

La

circ

ulai

re p

réci

se q

ue,

si l

e ré

exam

en d

e de

man

des

est a

utor

isé,

cel

a n’

ouvr

e «

pas u

n dr

oit

géné

ral e

t abs

olu

au ré

exam

en d

es si

tuat

ions

». E

lle

prév

oit

d’éc

arte

r «

les

dém

arch

es m

anife

stem

ent

abus

ives

, con

sidé

rées

com

me

un d

étou

rnem

ent

de

proc

édur

e da

ns l

’uni

que

vue

de f

aire

éch

ec à

une

m

esur

e d’

éloi

gnem

ent e

xécu

toir

e ».

Une

dem

ande

de

réex

amen

ne

se ju

stifi

e qu

e :

- si l

e re

fus

anté

rieu

r ét

ait m

al m

otiv

é ;

- si

de n

ouve

aux

élém

ents

qui

figu

rent

dan

s la

rég

lem

enta

tion

com

me

ouvr

ant

droi

t à

la d

éli-

vran

ce d

’un

titre

de

séjo

ur, s

ont

inte

rven

us d

ans

la s

ituat

ion

de l’

étra

nger

·e.

Sont

en

prin

cipe

con

sidé

rées

com

me

irre

ce-

vabl

es le

s de

man

des

de r

éexa

men

des

dos

sier

s :

- non

acc

ompa

gnée

s de

piè

ces

just

ifica

tives

;

- fa

isan

t su

ite

à de

nom

breu

ses

dem

ande

s id

entiq

ues

form

ées

par

la m

ême

pers

onne

sur

le

mêm

e fo

ndem

ent o

u su

r de

mul

tiple

s fon

dem

ents

(c

arac

tère

rép

étiti

f ou

syst

émat

ique

).

Cet

te p

réci

sion

don

née

dans

la

cir

cula

ire

« V

alls

» c

onfi

rme

que

les

pers

onne

s so

us l

e co

up

d’un

e O

QT

F, s

i elle

s on

t la

pos

-si

bilit

é de

dép

oser

une

nou

velle

de

man

de,

ne d

evra

ient

le

fair

e qu

e si

des

élé

men

ts n

ouve

aux

sont

in

terv

enus

dan

s le

ur s

ituat

ion

ou

si e

lles e

stim

ent q

ue le

s mot

ifs d

u re

fus s

ont c

lair

emen

t con

test

able

s en

dro

it.

Est

-ce

que

la p

erso

nne

qui d

épos

e so

n do

ssie

r au

ra u

n ré

cépi

ssé

prou

vant

que

sa

dem

ande

est

en

cour

s d’

inst

ruct

ion

?

Une

foi

s le

s do

ssie

rs a

ccep

tés,

« u

n ré

cépi

ssé

d’un

e du

rée

de 4

moi

s »

sera

dél

ivré

.

La

circ

ulai

re d

onne

la c

onsi

gne

suiv

ante

aux

pr

éfet

s : «

Sau

f si

tuat

ion

part

icul

ière

, vou

s ne

pro

-cé

dere

z qu

’à u

n se

ul re

nouv

elle

men

t du

récé

piss

é. »

L’ar

ticl

e R

. 311

-4 d

u C

esed

a pr

évoi

t qu

’un

récé

piss

é es

t re

mis

à t

oute

per

sonn

e ét

rang

ère

dont

la

dem

ande

de

prem

ière

dél

ivra

nce

ou d

e re

nouv

elle

men

t de

car

te d

e sé

jour

a é

té a

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e.

Le

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é pe

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tre

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plac

é pa

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d’

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men

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le

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l’in

tére

ssé·

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tant

le d

épôt

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u en

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par

un

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atio

n à

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rése

nter

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a pr

éfec

ture

à

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date

ulté

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re.

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ticle

pré

cise

que

le r

écép

issé

vau

t au

tori

satio

n pr

ovis

oire

de

séjo

ur (d

e m

ême

que

la

men

tion

sur l

e pa

ssep

ort o

u un

e co

nvoc

atio

n). S

on

titul

aire

est

con

sidé

ré c

omm

e ét

ant

en s

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ion

régu

lière

5. M

ais

cela

ne

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pas

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isio

n dé

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ui s

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reg

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de s

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séjo

ur 6.

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e fa

ut p

as h

ésite

r à c

onte

s-te

r le

ref

us d

e dé

livra

nce

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cépi

ssé

par

l’adm

inis

trat

ion,

da

ns u

n pr

emie

r te

mps

par

un

cour

rier

en

RA

R a

u pr

éfet

.

Page 13: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 11

La

circ

ulai

re d

u 5

janv

ier

2012

pré

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it dé

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men

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sonn

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auto

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men

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déjà

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nter

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disp

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ble

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pré

sent

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erso

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men

t au

gui

chet

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le R

. 311

-1 d

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r est

tenu

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rése

nter

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réfe

ctur

e po

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ette

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duit

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ion

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tére

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mêm

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uem

ent à

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réfe

ctur

e po

ur d

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son

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ier.

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igen

ce d

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rson

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conv

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fect

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- im

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our

la p

erso

nne

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dép

lace

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fait

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phys

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anté

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Page 14: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 12 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

L’ar

ticle

R. 3

11-1

al.3

du

Ces

eda

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oit

que

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réfe

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ut p

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fect

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un «

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ui-

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Page 15: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 13

2. L’admission exceptionnelle au séjour au titre

de la « vie privée et familiale »I. Les motifs de régularisation par la carte « vie privée et familiale »

La circulaire prévoit plusieurs motifs de de-mande d’une carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » (VPF).

A. Les parents d’enfants scolarisésLe fait d’avoir des enfants scolarisés en France

n’ouvre pas droit, en soi, à un titre de séjour. En 2006, une circulaire « Sarkozy » avait ouvert la régularisation aux parents présents depuis deux ans avec un enfant scolarisé depuis un an. Seules 6 000 à 7 000 personnes avaient vu leur situation régularisée sur 33 000 dossiers déposés. Le candidat Hollande en avait fait un critère de régularisation des sans-papiers. La circulaire « Valls » ouvre la possibilité d’être régularisés aux parents d’enfants scolarisés, même en maternelle, mais en posant plusieurs conditions.

B. Les conjoints d’étrangers en situation régulière

Les personnes en situation irrégulière qui épousent des étrangers ou étrangères en situation régulière et demandent, pour ce motif, un titre de séjour se voient en général renvoyées au dispositif du regroupement familial. Des circulaires succes-sives (en 1998, 2003 et 2011) avaient introduit des critères pour faciliter la régularisation des intéressé·e·s. La circulaire « Valls » ne se différencie pas de ces précédentes circulaires.

C. Motifs exceptionnels ou considérations humanitaires

Les préfets ont toujours la latitude d’accorder un titre de séjour pour des motifs exceptionnels qu’un étranger ou une étrangère fait valoir ou pour des considérations humanitaires : situation familiale particulière, problème grave de santé, ancienneté de séjour en France… Cette possibilité est inscrite dans la loi (Ceseda, art. L. 313-14). La circulaire ne fait que rappeler cet article et d’autres points de la réglementation existante (Ceseda, art. L. 313-12, L. 316-3, L. 431-2 et circulaire du 5 février 2009).

La circulaire du 28 novembre 2012 n’apporte que peu d’avancées en ce qui concerne le séjour des étranger·e·s au titre de la vie privée et familiale. Elle permet toutefois aux parents en situation irrégulière d’enfants scolarisés, même en maternelle, de tenter leur chance.

II. Les limites de la circulaire : des précautions à prendre

La circulaire évoque deux types de fondement des demandes de régularisation à travers les notions d’« admission exceptionnelle au séjour » et de « vie privée et familiale ». Ces notions figurent dans le Ceseda (art. L. 313-14 pour l’admission exception-nelle au séjour et art. L. 313-11-7° pour la vie privée et familiale). En cas de procédure contentieuse pour refus de délivrance du titre de séjour demandé, les juges vont exercer un contrôle différent selon qu’il s’agit de l’un ou de l’autre motif de demande.

S’agissant de l’article L. 313-14 du Ceseda, le juge est censé vérifier que la préfecture n’a pas commis une erreur (en se trompant sur un fait, en ne tenant pas compte d’un élément du dossier…). Il pourra annuler une décision de refus par exemple au motif d’une erreur manifeste d’appréciation(1).

Pour l’article L. 313-11-7° du Ceseda, le Conseil d’État exerce depuis 1991 ce qui s’appelle un contrôle de proportionnalité(2), et le juge est censé dire si les motifs de refus de délivrance d’un titre de séjour sont ou non excessifs par rapport à l’atteinte portée à la vie familiale de l’étranger.

(1) Il s’agit d’une erreur particulièrement grossière de la part de l’administration.(2) Il s’agit d’un contrôle plus approfondi qui fait la « balance » entre les différents intérêts en présence : les intérêts publics (l’ordre public par exemple) et les droits fondamentaux (en l’espèce, le droit de mener une vie privée et familiale normale). Ce contrôle est opéré en matière de police administrative depuis 1933 et le fameux arrêt Benjamin du Conseil d’État.

Mieux vaut déposer sa demande en écrivant qu’elle est faite à la fois au regard de la circulaire du 28 novembre 2012 et sur la base des deux articles L. 313-14 et L. 313-11-7° du Ceseda.

Page 16: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 14 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

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exc

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vée

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d’e

nfan

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scol

aris

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oins

3 a

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La

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ille

doit

être

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Fra

nce

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oins

5 a

ns (s

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xcep

tion)

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Il n

’est

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gé q

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oit

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atio

n ré

guliè

re ;

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aris

atio

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omen

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la

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dep

uis a

u m

oins

3

ans

(éco

le m

ater

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com

pris

e).

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rent

s so

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man

deur

doi

t ju

stifi

er q

u’il

cont

ribu

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fect

ivem

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tret

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ucat

ion

de l’

enfa

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Une

« m

aîtr

ise

oral

e él

émen

tair

e »

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lang

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omen

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écép

issé

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La

circ

ulai

re fa

it ré

fére

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rtic

le L

. 313

-11-

7° d

u C

esed

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vie

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gard

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ise

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ée d

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dro

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u re

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ie

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t fam

ilial

e un

e at

tein

te d

ispr

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née

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rega

rd d

es m

otifs

du

refu

s […

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La

circ

ulai

re fo

urni

t, ic

i, qu

elqu

es c

ritè

res p

er-

met

tant

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ranc

e d’

un ti

tre

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jour

et s

’éca

rte

un p

eu d

e ce

que

dit

la ju

risp

rude

nce.

Cri

tère

de

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ienn

eté

de l

a ré

side

nce

en

Fran

ce : l

a ju

risp

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nce

s’ap

puie

sur u

n en

sem

ble

d’él

émen

ts q

ui a

ttes

tent

de

l’ins

ertio

n du

rabl

e de

la

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en F

ranc

e, la

dur

ée d

e ré

side

nce

n’ét

ant

qu’u

n de

ces

élé

men

ts p

arm

i d’a

utre

s 7 .

La

circ

ulai

re d

evan

t re

ster

va

lide

dura

nt l

es c

inq

anné

es d

e la

pré

side

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Hol

land

e, m

ieux

va

ut n

e pa

s se

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cipi

ter

avan

t de

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plir

l’en

sem

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des

critè

res.

Il n

e fa

ut p

as h

ésite

r à

met

tre

en a

vant

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t él

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t qu

i, bi

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que

non

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tionn

é pa

r la

cir

cu-

lair

e, c

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itue

un

« si

gne

d’in

-té

grat

ion

» :

réus

site

sco

lair

e de

s en

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s, ab

senc

e de

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s fam

iliau

x au

pay

s d’

orig

ine,

pré

senc

e de

s m

embr

es d

e la

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en F

ranc

e,

suiv

i méd

ical

en

Fran

ce, e

tc.

Les

per

sonn

es p

rése

ntes

sur l

e te

rrito

ire

depu

is p

lus

de 5

ans

et

qui r

empl

isse

nt le

s au

tres

cri

tère

s on

t de

bon

nes

chan

ces

d’ob

teni

r le

ur r

égul

aris

atio

n. S

i la

duré

e de

la

pré

senc

e en

Fra

nce

n’es

t pa

s tr

ès i

mpo

rtan

te (

moi

ns d

e 7

à 8

ans)

, on

cour

t le

risq

ue d

e ne

pas

l’e

mpo

rter

lor

s d’

un c

onte

ntie

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deva

nt u

n tr

ibun

al.

En

effe

t, en

ca

s de

ref

us d

e ré

gula

risa

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et

d’O

QT

F, le

trib

unal

adm

inis

trat

if ne

s’a

ppui

era

pas

sur

la c

ircu

lair

e m

ais

sur

la ju

risp

rude

nce.

Page 17: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 15

Con

join

ts d

’étr

ange

rs

en s

ituat

ion

régu

lière

La

circ

ulai

re p

réci

se q

ue l

es r

égul

aris

atio

ns

de c

es c

onjo

ints

se

fero

nt «

par

dér

ogat

ion

à la

pr

océd

ure

de r

egro

upem

ent f

amili

al »

.

Cri

tère

s de

duré

e de

pré

senc

e en

Fra

nce

– un

e du

rée

de 5

ann

ées

doit

être

app

réci

ée f

avor

able

-m

ent

– et

de

duré

e de

vie

com

mun

e –

une

duré

e de

18

moi

s es

t évo

quée

.

Pri

se e

n co

mpt

e de

s co

nditi

ons

d’ex

iste

nce

– re

ssou

rces

, log

emen

t – e

t d’in

sert

ion.

Maî

tris

e él

émen

tair

e de

la la

ngue

fran

çais

e (à

év

alue

r au

mom

ent

du d

épôt

du

doss

ier

ou d

e la

re

mis

e du

réc

épis

sé).

Les

con

join

t·e·s

d’é

tran

ger·

e·s

en s

ituat

ion

ré-

guliè

re d

oive

nt n

orm

alem

ent,

pour

rej

oind

re le

ur

épou

se o

u ép

oux,

sui

vre

la p

rocé

dure

de

regr

ou-

pem

ent f

amili

al, q

ui su

ppos

e qu

e ce

lui o

u ce

lle q

ui

n’es

t pas

en

situ

atio

n ré

guliè

re r

etou

rne

dans

son

pa

ys e

t y fa

sse

la d

eman

de d

’un

visa

de

long

séjo

ur.

La

circ

ulai

re se

bas

e là

aus

si su

r l’a

rtic

le L

. 313

-11

-7°

du C

esed

a (c

f. ci

-des

sus)

et

sur

la ju

risp

ru-

denc

e qu

i a a

nnul

é de

s re

fus

de d

éliv

ranc

e d’

un

titre

de

séjo

ur à

des

per

sonn

es a

yant

une

vie

de

coup

le «

sta

ble,

anc

ienn

e et

inte

nse

», s

’app

uyan

t su

r l’a

rtic

le 8

de

la C

onve

ntio

n eu

ropé

enne

des

dr

oits

de

l’Hom

me

(CE

DH

).

Cep

enda

nt, l

a ju

risp

rude

nce

n’es

t pas

fixe

sur

ce

poi

nt, c

erta

ines

juri

dict

ions

con

sidè

rent

que

les

pers

onne

s au

raie

nt d

û en

gage

r un

e pr

océd

ure

de

regr

oupe

men

t fam

ilial

, d’a

utre

s qu

’on

ne p

ouva

it le

ur r

efus

er u

n tit

re d

e sé

jour

au

mot

if qu

’elle

s ne

l’a

vaie

nt p

as fa

it 8.

Cri

tère

s su

pplé

men

tair

es p

ris

en c

ompt

e pa

r la

juri

spru

denc

e :- a

bsen

ce d

e lie

ns fa

mili

aux

avec

le p

ays d

’ori

gine

, ou

, si d

es li

ens e

xist

ent,

cons

tat q

ue «

l’es

sent

iel d

e [l

a] v

ie fa

mili

ale

se s

itue

en

Fran

ce »

9 ;

- éta

t de

sant

é du

con

join

t en

situ

atio

n ré

guliè

re 1

0 ;- p

rése

nce

d’en

fant

s.

Les

con

ditio

ns d

’exi

sten

ce e

t d’in

sert

ion

sont

term

inan

tes

dans

la

déliv

ranc

e d’

une

cart

e de

jour

tem

pora

ire

« vi

e pr

ivée

et f

amili

ale

» pr

évue

s à

l’art

icle

L. 3

13-1

1-7°

.

Pou

r le

s co

uple

s m

arié

s

Att

enti

on :

mal

gré

la c

ircul

aire

, le

pré

fet

peut

ref

user

la

régu

la-

risat

ion

à un

ou

une

conj

oint

e en

trée

en

Fran

ce e

n de

hors

de

la p

rocé

dure

de

regr

oupe

men

t fa

mili

al.

Le j

uge

en t

out

cas,

s’

il es

t sa

isi d

’un

tel r

efus

de

ré-

gula

risat

ion,

con

trôl

era

le r

efus

«

en f

onct

ion

des

circ

onst

ance

s de

l’es

pèce

» (

cf. c

ritèr

es s

uppl

é-m

enta

ires

pris

en

com

pte

par

la

juris

prud

ence

).

Att

enti

on :

Les

refu

s de

rég

u-la

risa

tion

opp

osés

à d

es p

er-

sonn

es v

ivan

t en

cou

ple

depu

is

moi

ns d

e 18

moi

s, e

n l’a

bsen

ce

d’au

tres

élé

men

ts,

nota

mm

ent

la p

rése

nce

d’en

fant

s au

foy

er,

sont

rar

emen

t an

nulé

s pa

r le

s tr

ibun

aux.

Pou

r le

s pe

rson

nes

viva

nt e

n co

uple

san

s êt

re m

arié

es

5 an

s de

pré

senc

e en

Fra

nce

peuv

ent

se r

évél

er i

nsuf

fisa

nts

pour

obt

enir

une

car

te d

e sé

jour

te

mpo

rair

e «

vie

priv

ée e

t fa

mi-

liale

».

Pou

r to

us

Sans

dou

te v

aut-

il m

ieux

ne

pas

dépo

ser

un d

ossi

er e

n pr

é-fe

ctur

e si

on

n’a

que

de f

aibl

es

ress

ourc

es e

t pas

de

loge

men

t.

Page 18: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 16 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

Mot

ifs e

xcep

tionn

els

ou c

onsi

déra

tions

hu

man

itair

es

Cri

tère

s al

tern

atifs

(soi

t l’u

n, s

oit l

’aut

re)

- ju

stifi

catio

n d’

un t

alen

t ex

cept

ionn

el o

u de

se

rvic

es re

ndus

à la

col

lect

ivité

(dan

s les

dom

aine

s cu

lture

l, sp

ortif

, ass

ocia

tif, c

iviq

ue, é

cono

miq

ue) ;

- ju

stifi

catio

n de

cir

cons

tanc

es h

uman

itair

es

part

icul

ière

s.

La

circ

ulai

re re

com

man

de e

n ou

tre

aux

préf

ets

de p

orte

r « la

plu

s gra

nde

atte

ntio

n »

aux

vict

imes

de

vio

lenc

es c

onju

gale

s et a

ux v

ictim

es d

e la

trai

te

des

être

s hu

mai

ns.

L’ar

ticle

L. 3

13-1

4 du

Ces

eda

insc

rit d

ans l

a lo

i un

e po

ssib

ilité

touj

ours

ouv

erte

aux

pré

fets

: ce

lle

de d

éliv

rer u

n tit

re d

e sé

jour

à u

ne p

erso

nne

étra

n-gè

re q

ui a

des

mot

ifs e

xcep

tionn

els

de d

eman

der

à êt

re a

utor

isée

au

séjo

ur e

n F

ranc

e.

Les

vic

times

de

viol

ence

s co

njug

ales

peu

vent

se

pré

valo

ir d

e di

spos

itifs

figu

rant

déj

à da

ns l

a ré

glem

enta

tion

(Ces

eda

, art

. L. 3

13-1

2, L

. 316

-3

et L

. 431

-2).

Att

entio

n, c

ar l

a m

ise

en œ

uvre

de

ces

disp

ositi

fs n

’est

pas

sim

ple,

de

nom

breu

ses

cond

ition

s ét

ant à

rem

plir.

La

trai

te d

es ê

tres

hum

ains

, pa

r co

ntre

, es

t dé

finie

de

man

ière

pré

cise

à l

’art

icle

225

-4-1

du

code

pén

al 1

1 .

Par

mi

les

« m

otifs

exc

eptio

nnel

s »

just

ifian

t l’a

dmis

sion

au

séjo

ur fi

gure

le fa

it de

trav

aille

r dan

s un

mét

ier q

ui re

ncon

tre

des d

ifficu

ltés d

e re

crut

e-m

ent (

voir

tabl

eau

« ad

mis

sion

exc

eptio

nnel

le a

u sé

jour

par

le tr

avai

l »).

La

déliv

ranc

e de

cet

te c

arte

es

t à la

dis

crét

ion

du p

réfe

t qui

est

lib

re d

’acc

orde

r ou

non

le ti

tre

de

séjo

ur d

eman

dé.

Mie

ux v

aut

n’av

oir

reco

urs

à ce

tte

dem

and

e d

’ad

mis

sion

ex

cept

ionn

elle

au

séjo

ur q

ue s

i l’u

n de

s cr

itère

s es

t cla

irem

ent e

t ne

ttem

ent r

empl

i.

Exe

mpl

es d

e «

circ

onst

ance

s hu

man

itair

es p

artic

uliè

res

» : ê

tre

hand

icap

é·e

ou g

rave

men

t m

a-la

de,

avoi

r un

enf

ant

hand

icap

é ou

gra

vem

ent

mal

ade,

avo

ir é

vict

ime

d’ag

ress

ion,

d’u

n m

aria

ge

forc

é… Si o

n ve

ut f

aire

un

reco

urs

deva

nt u

n tr

ibun

al e

n ca

s de

re-

fus

d’ad

mis

sion

au

séjo

ur s

ur u

n m

otif

de c

et o

rdre

, qu’

il so

it ac

-co

mpa

gné

ou n

on d

’une

OQ

TF,

il

faud

ra s

’ass

urer

que

l’o

n pe

ut

met

tre

en a

vant

une

« e

rreu

r de

dr

oit »

ou

une

« er

reur

man

ifest

e d’

appr

écia

tion

» d

u pr

éfet

(cf

. no

te 1

p. 1

3).

Page 19: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 17

3. Jeunes majeurs et futurs jeunes majeurs

Plus l’arrivée en France d’un·e mineur·e est tardive, plus il ou elle rencontrera de difficultés pour obtenir un titre de séjour à sa majorité. Et ce, qu’il ou elle soit arrivé·e en France seul·e ou pour rejoindre ses parents, ou qu’il ou elle ait ou non été

pris·e en charge par les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Pour ces jeunes, la circulaire « Valls » n’offre que quelques assouplissements à la marge par rap-port à la réglementation existante.

Page 20: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 18 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

Jeun

es m

ajeu

rs –

Tab

leau

réc

apit

ulat

if

Thèm

e ou

sit

uati

on

évoq

uée

dans

la

cir

cula

ire

Nou

veau

tés

ou p

réci

sion

s ap

port

ées

pa

r la

cir

cula

ire

Que

dis

ent l

a ré

glem

enta

tion

en

vigu

eur

et

la ju

risp

rude

nce

?En

pra

tiqu

e C

onse

ils

Jeun

es m

ajeu

rs

entr

és e

n Fr

ance

av

ant l

’âge

de

16 a

ns

Cri

tère

s lis

tés

par

la c

ircu

lair

e, e

n pl

us d

’une

pr

ésen

ce d

’au

moi

ns 2

ans

en

Fra

nce

à la

dat

e de

s 18

ans

:

1. p

arco

urs

scol

aire

ass

idu

et s

érie

ux ;

2. st

abili

té e

t int

ensi

té d

es li

ens d

ével

oppé

s par

le

jeun

e m

ajeu

r en

Fra

nce ;

- l’e

ssen

tiel d

e se

s lie

ns p

rivé

s ou

fam

iliau

x se

tr

ouve

nt e

n Fr

ance

et n

on d

ans s

on p

ays d

’ori

gine

;

- il e

st à

la c

harg

e ef

fect

ive

de la

cel

lule

fam

ilial

e en

Fra

nce ;

- la

rég

ular

ité d

u sé

jour

d’u

n de

s pa

rent

s du

m

ineu

r dev

enu

maj

eur e

st u

n él

émen

t d’a

ppré

cia-

tion

favo

rabl

e.

Si l

’ens

embl

e de

la

fam

ille

du d

eman

deur

se

trou

ve e

n F

ranc

e en

situ

atio

n ré

guliè

re, q

u’il

est

effe

ctiv

emen

t à

leur

cha

rge

et q

u’il

just

ifie

d’un

pa

rcou

rs s

cola

ire

assi

du e

t sé

rieu

x, l

a du

rée

de

prés

ence

de

2 an

s pe

ut ê

tre

asso

uplie

.

Une

aut

oris

atio

n pr

ovis

oire

de

séjo

ur o

u un

e au

tori

satio

n pr

ovis

oire

de

trav

ail p

ourr

a êt

re d

éli-

vrée

par

la p

réfe

ctur

e po

ur p

erm

ettr

e à

un je

une

maj

eur

ne r

empl

issa

nt p

as l

es c

ritè

res

ci-d

essu

s d’

ache

ver

un c

ycle

de

scol

arité

(BE

P, B

ac…

).

Div

ers

artic

les

du C

esed

a ou

vren

t de

s dr

oits

à

une

cart

e de

séj

our

tem

pora

ire

« vi

e pr

ivée

et

fam

ilial

e »

à de

s je

unes

maj

eurs

:

- l’a

rtic

le L

. 313

-11-

1° p

our

les

jeun

es a

rriv

és

par

la p

rocé

dure

de

regr

oupe

men

t fam

ilial

;

- l’a

rtic

le L

. 313

-11-

2° p

our

les

jeun

es a

rriv

és

avan

t l’â

ge d

e 13

ans

et

viva

nt a

vec

l’un

de le

urs

pare

nts ;

- l’a

rtic

le L

. 313

-11-

7° (q

ui n

e vi

se p

as q

ue le

s je

unes

maj

eurs

) pr

évoi

ent

la d

éliv

ranc

e de

cet

te

cart

e en

rais

on d

es li

ens p

erso

nnel

s que

ces

jeun

es

aura

ient

dév

elop

pé e

n F

ranc

e. I

l pe

ut s

’agi

r de

lie

ns p

rivé

s et

pas

seu

lem

ent

de l

iens

fam

iliau

x.

La

noti

on d

e vi

e pr

ivée

peu

t, s

elon

le

Con

seil

d’É

tat,

être

dis

tinct

e de

cel

le d

e «

vie

fam

ilial

e »

12, e

t l’a

rtic

le 8

de

la C

onve

ntio

n eu

ropé

enne

des

dr

oits

de

l’Hom

me

donn

e un

e dé

finiti

on p

lus l

arge

de

la v

ie p

rivé

e qu

e ce

lle h

abitu

elle

men

t re

tenu

e pa

r l’a

dmin

istr

atio

n fr

ança

ise 1

3 ;

- l’a

rtic

le L

. 313

-11-

2° b

is p

révo

it, lu

i, l’a

ttri

bu-

tion

de c

ette

mêm

e ca

rte

de sé

jour

au

jeun

e m

ajeu

r «

dans

l’an

née

qui s

uit s

on d

ix-h

uitiè

me

anni

vers

aire

[…

] qu

i a é

té c

onfié

, dep

uis

qu’il

a a

ttei

nt a

u pl

us

l’âge

de

seiz

e an

s, a

u se

rvic

e de

l’ai

de so

cial

e à

l’en-

fanc

e et

sou

s ré

serv

e du

car

actè

re r

éel e

t sér

ieux

du

suiv

i de

la fo

rmat

ion,

de

la n

atur

e de

ses

lien

s av

ec

la fa

mill

e re

stée

dan

s le

pays

d’o

rigi

ne e

t de

l’avi

s de

la s

truc

ture

d’a

ccue

il su

r l’i

nser

tion

de

cet é

tran

ger

dans

la s

ocié

té fr

ança

ise

».

Que

fau

t-il

ente

ndre

par

les

no

tions

de

« pa

rent

s »

et d

e «

fa-

mill

e pr

oche

» ?

La

noti

on d

e «

pare

nts

» se

co

mpr

end

com

me

les

seul

s pè

re

et m

ère

du

jeun

e m

ajeu

r. L

a no

tion

de «

fam

ille

proc

he »

se

com

pren

d co

mm

e l’e

nsem

ble

de

la fr

atri

e de

cel

ui-c

i.

Insis

ter s

ur le

par

cour

s sco

laire

as

sidu

et s

érie

ux d

u je

une

(cri

tère

guliè

rem

ent

rete

nu p

ar la

juri

s-pr

uden

ce).

S’ap

puye

r sur

la n

otio

n «

d’at

-ta

ches

per

sonn

elle

s »

et su

r le

res-

pect

de

la «

vie

pri

vée

» et

insi

ster

pa

r ex

empl

e su

r le

fait

que :

- le

jeun

e m

ajeu

r n’a

plu

s d’a

ttach

e ré

elle

dan

s son

pay

s d’o

rigin

e ;- l

e jeu

ne m

ajeu

r a ét

é pris

en ch

arge

de

puis

un o

u de

ux a

ns p

ar l’

ASE

et

a ét

é sc

olar

isé. S

es r

epèr

es e

t lie

ns

soci

aux

(am

is,

prof

esse

urs,

clu

b sp

ortif

…) s

ont e

n Fr

ance

;- u

n re

fus d

e sé

jour

por

tera

it do

nc

une

atte

inte

dis

prop

ortio

nnée

à

sa v

ie p

rivé

e (t

elle

que

défi

nie

par

la C

our

euro

péen

ne d

es d

roits

de

l’Hom

me)

.

Page 21: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 19

La

circ

ulai

re in

vite

les

préf

ectu

res

à ex

amin

er

avec

bie

nvei

llanc

e le

s situ

atio

ns d

e je

unes

qui

n’e

n-tr

ent p

as d

ans l

es c

ritè

res d

e ce

der

nier

art

icle

, pou

r le

ur o

uvri

r un

dro

it au

séj

our

sur

le fo

ndem

ent d

e lie

ns p

rivé

s : c

’est

don

c so

n se

ul a

ppor

t par

rapp

ort

à la

rég

lem

enta

tion

en v

igue

ur.

Dan

s tou

s les

cas

, le

jeun

e do

it dé

mon

trer

qu’

il n’

a pl

us d

’att

ache

s fa

mili

ales

dan

s so

n pa

ys d

’ori

-gi

ne 1

4 . C

epen

dant

, le

fait

d’av

oir

des

mem

bres

de

fam

ille

proc

he v

ivan

t dan

s le

pays

d’o

rigi

ne n

e pe

ut

suffi

re p

our j

ustifi

er le

refu

s de

titre

de

séjo

ur. I

l fau

t qu

e ce

s lie

ns fa

mili

aux

soie

nt «

rée

ls e

t int

ense

s »,

ce

qui

n’e

st p

as le

cas

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que

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une

étra

nger

ou

la je

une

étra

ngèr

e a

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élev

é·e

et é

duqu

é·e

par u

ne

inst

itutio

n pu

bliq

ue,

ou p

ar d

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res

pers

onne

s qu

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s m

embr

es d

e sa

fam

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rest

és a

u pa

ys, o

u qu

’il o

u el

le e

st e

n ru

ptur

e to

tale

ave

c sa

fam

ille

(con

flits

fam

iliau

x, m

altr

aita

nce…

) 15 .

La

circ

ulai

re

reco

mm

ande

de

ne p

as re

fuse

r le

titre

de

séjo

ur «

si

ces

liens

son

t in

exis

tant

s, t

énus

ou

prof

ondé

men

t dé

grad

és »

.

Jeun

es m

ajeu

rs

ayan

t été

con

fiés

au

x se

rvic

es d

e l’A

SE

avan

t l’â

ge d

e 15

ans

La

circ

ulai

re,

n’ay

ant

pas

pour

obj

et l

’acc

ès

à la

nat

iona

lité

fran

çais

e, n

e tr

aite

pas

de

ces

cas.

L’ar

ticle

21-

12 d

u co

de c

ivil

prév

oit

que

les

min

eur·

e·s

confi

é·e·

s de

puis

l’â

ge d

e 15

ans

ou

avan

t au

x se

rvic

es d

e l’A

SE p

euve

nt a

cqué

rir

la

natio

nalit

é fr

ança

ise

par

décl

arat

ion.

Cet

te d

écla

rati

on e

st e

ffec

tuée

aup

rès

du

gref

fier

ou d

e la

gre

ffièr

e du

tri

buna

l d’

inst

ance

du

lieu

de

dom

icile

.

Page 22: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 20 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

Jeun

es m

ajeu

rs

en c

ours

d’é

tude

sL

a ci

rcul

aire

évo

que

la p

ossi

bilit

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dél

ivre

r un

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e de

séj

our

« ét

udia

nt »

au

jeun

e m

ajeu

r qu

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peu

t at

test

er q

ue s

es a

ttac

hes

priv

ées

et

fam

ilial

es s

e tr

ouve

nt e

n F

ranc

e m

ais :

- qu

i pou

rsui

t de

s ét

udes

sup

érie

ures

de

ma-

nièr

e as

sidu

e et

sér

ieus

e ;

- qu

i es

t sc

olar

isé

depu

is a

u m

oins

l’â

ge d

e 16

ans.

La

circ

ulai

re v

a au

-del

à de

l’ar

ticle

L. 3

13-1

5 du

Ces

eda,

lequ

el p

révo

it qu

’une

car

te d

e sé

jour

te

mpo

rair

e m

entio

n «

étud

iant

» p

ourr

a êt

re d

é-liv

rée

au m

ineu

r ét

rang

er is

olé

pris

en

char

ge p

ar

l’ASE

ent

re 1

6 an

s et

18

ans

et e

ngag

é da

ns u

ne

form

atio

n qu

alifi

ante

.

En

reco

mm

anda

nt d

e fa

ire

« un

usa

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ien-

veill

ant »

de

cet

artic

le,

la c

ircu

lair

e ou

vre

une

poss

ibili

té d

e ré

gula

risa

tion

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jeun

es m

ajeu

rs

qui

pour

suiv

ent

« de

s ét

udes

sec

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ires

ou

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vers

itai

res

avec

ass

idui

té e

t sé

rieu

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en

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rs

mêm

e de

for

mat

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app

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nt u

ne q

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catio

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ofes

sion

nelle

.

La

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our

men

tion

« ét

udia

nt »

est

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éral

emen

t sub

ordo

nnée

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ne

dem

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uis

le p

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d’or

igin

e et

à la

pré

-se

ntat

ion

d’un

vis

a d’

entr

ée e

n F

ranc

e.

L’ar

ticl

e R

. 313

-10

du C

esed

a pr

évoi

t qu

e pe

uven

t êtr

e ex

empt

és, s

ur d

écis

ion

du p

réfe

t, de

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blig

atio

n de

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sent

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n du

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a de

long

séjo

ur

les

jeun

es :

- qui

ont

sui

vi u

ne s

cola

rité

en

Fra

nce

depu

is

au m

oins

l’âg

e de

sei

ze a

ns ;

- qu

i jus

tifien

t du

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actè

re r

éel e

t sé

rieu

x du

su

ivi d

es é

tude

s po

ursu

ivie

s ;

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spos

ent

de m

oyen

s d’

exis

tenc

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ffi-

sant

s. Pou

r le

s m

ineu

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s de

venu

s m

ajeu

rs,

la

cond

ition

d’e

ntré

e ré

guliè

re s

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e te

rrito

ire

ne

devr

ait p

as ê

tre

appl

iqué

e.

Att

enti

on :

une

fois

un

titre

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ur «

étu

dian

t »

obt

enu,

le

droi

t au

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our

ne d

urer

a qu

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te

mps

de

la p

ours

uite

des

étu

des.

Des

pos

sibili

tés d

e «

chan

gem

ent

de st

atut

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d’é

tu-

dian

t à sa

larié

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aille

ur te

m-

pora

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xist

ent,

ess

entie

llem

ent

pour

les j

eune

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lôm

és a

vec

un

nive

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aste

r (cf

. not

e pr

atiq

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emen

t de

stat

ut «

étu

-di

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à «

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arié

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isti)

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n so

uven

t, i

l se

ra d

onc

préf

érab

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llici

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n tit

re d

e sé

jour

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rivé

e et

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ilial

e »

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un

titre

étu

dian

t) s

i le

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e m

ajeu

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haite

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er e

n F

ranc

e ap

rès

ses

étud

es.

Att

enti

on :

La c

ondi

tion

de

« m

oyen

s d’e

xist

ence

suffi

sant

s »

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evra

it pa

s pos

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oblè

me

aux

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es s

ous

« co

ntra

t je

une

maj

eur

» :

il es

t do

nc i

mpo

r-ta

nt d

e fa

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a de

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de d

’un

« co

ntra

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une

maj

eur »

(et

le

cas

éché

ant

de f

aire

un

reco

urs

cont

re u

n re

fus)

.

Page 23: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 21

Jeun

es m

ajeu

rs

ayan

t bes

oin

d’un

e au

tori

satio

n de

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avai

l pou

r su

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essi

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lle

La

circ

ulai

re r

appe

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u’un

tit

re d

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jour

«

trav

aille

ur te

mpo

rair

e »

ou «

sal

arié

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e m

ajeu

r :

- qui

a é

té p

ris e

n ch

arge

par

l’A

SE e

ntre

16

ans

et 1

8 an

s ;

- en

gagé

dan

s un

e fo

rmat

ion

prof

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onne

lle

qual

ifian

te ;-

don

t la

qua

lité

du p

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urs

de f

or-

mat

ion

est «

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natu

re à

lui p

erm

ettr

e un

e in

sert

ion

dura

ble

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la s

ocié

té fr

ança

ise

».

L’ar

ticle

L. 3

13-1

5 du

Ces

eda

pose

des

con

di-

tions

pré

cise

s à

la d

éliv

ranc

e d’

un t

itre

de s

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r «

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aille

ur te

mpo

rair

e »

ou «

sal

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» a

ux je

unes

m

ajeu

rs, e

t, en

par

ticul

ier,

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alité

et l

e su

ivi d

’une

fo

rmat

ion

prof

essi

onne

lle d

epui

s au

moi

ns 6

moi

s à

la d

ate

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épôt

de

la d

eman

de.

Cet

te e

xige

nce

excl

ut l

a m

ajeu

re p

artie

des

je

unes

con

fié·e

·s t

ardi

vem

ent

à l’A

SE.

En

effe

t, la

plu

part

des

jeun

es p

ris·

es e

n ch

arge

par

l’A

SE

aprè

s 16

ans

ris

quen

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n’ê

tre

véri

tabl

emen

t en

m

esur

e d’

inté

grer

une

for

mat

ion

qual

ifian

te q

u’à

18 a

ns, p

réci

sém

ent l

’âge

ils o

u el

les

devr

aien

t dé

pose

r un

e de

man

de d

e tit

re d

e sé

jour

Enfi

n, l

’ent

rée

en f

orm

atio

n pr

ofes

sion

nelle

cess

ite

une

auto

risa

tion

de

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ail.

Seul

·e·s

le

s m

ineu

r·e·

s su

scep

tible

s de

sig

ner

un c

ontr

at

d’ap

pren

tissa

ge o

u de

pro

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alis

atio

n so

nt

assu

ré·e

·s d

e l’o

bten

ir. M

ais

rien

n’e

st p

révu

pou

r le

s au

tres

typ

es d

e fo

rmat

ion

prof

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onne

lle n

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s jeu

nes m

ajeu

r·e·

s. E

n l’a

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xte

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gnes

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nées

aux

pré

fect

ures

pou

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ivre

r de

s aut

oris

atio

ns p

rovi

soir

es d

e tr

avai

l (A

PT

) aux

16

-18

ans,

on

ne v

oit p

as c

omm

ent l

a pl

upar

t des

je

unes

maj

eur-

e·s

pour

ront

just

ifier

de

6 m

ois

de

form

atio

n qu

alifi

ante

lors

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leur

pre

mie

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dez-

vous

en

préf

ectu

re.

Il n

e s’

agit

pas d

’un

cas d

e dé

livra

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de «

ple

in

droi

t » p

uisq

u’il

est

préc

isé

que

la c

arte

« p

eut »

êt

re d

éliv

rée

« à

titre

exc

eptio

nnel

». L

’adm

inis

tra-

tion

cons

erve

don

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fond

emen

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icle

L. 3

13-1

1-7°

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Ces

eda

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ut, u

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l’art

icle

L. 3

13-1

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19

ans)

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Cep

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il fa

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de

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séj

our.

Page 24: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 22 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012

4. Le régime de l’admission exceptionnelle au séjour

par le travailI. Dans quel contexte intervient cette nouvelle circulaire ?

La loi du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile a consa-cré le travail comme un nouveau mode d’admission exceptionnelle au séjour pour les étrangers en situa-tion irrégulière en France (Ceseda, art. L. 313-14). Il s’agissait de permettre la régularisation de sans-papiers travaillant dans des secteurs et emplois qui connaissent des difficultés de recrutement.

Des critères d’application de ce dispositif ont été fixés par plusieurs circulaires successives, cer-taines issues d’un important mouvement de sans-papiers (grèves de travailleurs et travailleuses sans papiers de 2006-2010). Les pratiques des préfec-tures, cependant, très variables d’un département à l’autre, n’ont cessé de se durcir au fil du temps.

La circulaire du 28 novembre 2012 abroge les précédents textes d’application et redéfinit les contours de l’admission exceptionnelle au séjour, dont la plus attendue, l’admission par le travail.

II. Une régularisation par le travail : pour qui ?

L’admission exceptionnelle au séjour a vocation à s’appliquer aux ressortissants des pays tiers, hors Union européenne, Espace économique européen et Suisse.

Restent les cas des pays régis par une convention bilatérale, c’est-à-dire entre la France et un autre État. Pour rappel, les conventions bilatérales pri-ment toujours sur la législation interne.

A. Les AlgériensLes Algériens sont soumis aux dispositions de

l’accord franco-algérien, et ne peuvent demander le bénéfice de l’admission exceptionnelle au séjour telle que prévue par l’article L. 313-14 du Ceseda.

Cependant, la circulaire du 28 novembre 2012 dispose que « nonobstant le fait que les ressortissants

algériens ne peuvent se prévaloir des dispositions du Ceseda fixant les conditions d’admission excep-tionnelle au séjour et qu’ils ne rempliraient pas l’en-semble des conditions auxquelles est subordonnée la délivrance de plein droit d’un titre de séjour au regard des stipulations de l’accord franco-algérien, [le préfet peut] en application de [son] pouvoir général d’ap-préciation, décider d’admettre exceptionnellement au séjour ces ressortissants en s’inspirant des critères de la présente circulaire ».

Autrement dit, le préfet peut, en vertu de son pouvoir général d’appréciation, retenir les critères de régularisation de la circulaire pour délivrer un titre de séjour à un ressortissant algérien. Ce pou-voir discrétionnaire du préfet avait déjà été admis dans un avis du Conseil d’État du 22 mars 2010 (n° 333679, Saou : JurisData n° 2012-002451).

B. Les TunisiensLes ressortissants tunisiens sont régis par

l’accord franco-tunisien du 17 mars 1988. Ils ne peuvent bénéficier que de l’admission exception-nelle au séjour à titre humanitaire (CE, 23 oct. 2009, n° 314397, Gisti). Cependant, à l’instar des Algériens, la circulaire prévoit que le préfet peut, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, appliquer les dispositions relatives au travail aux Tunisiens.

C. Les MarocainsLes ressortissants marocains sont régis par l’ac-

cord franco-marocain du 9 octobre 1987. Certaines décisions de justice ont rappelé qu’ils sont exclus des dispositions de l’admission exceptionnelle au séjour par le travail (CAA Versailles, 1re ch., 19 juin 2012, n°11VEO1898, Er Rajy ; CAA Versailles. 6e ch., 7 juin 2012). La circulaire est muette à leur sujet. La jurisprudence n’étant pas fixée (le Conseil d’État n’a pas tranché la question), on peut penser que le préfet pourra faire usage de son pouvoir d’appréciation pour appliquer les critères de la circulaire aux ressortissants marocains.

Page 25: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

Analyse et mode d’emploi – Gisti page 23

D. Les ressortissants d’un État ayant signé avec la France un accord « de gestion concertée des flux migratoires »

Depuis 2007, la France s’est engagée dans un processus de signature d’accords avec divers États concernant la « gestion » des migrations en pro-venance de ces États. Pour la délivrance de cartes « salarié », une liste de métiers, différente selon les pays, est fixée en annexe de chacun de ces accords.

A priori, les accords portent sur ce qu’on appelle « l’introduction » de nouveaux travailleurs, et non pas sur la régularisation de ceux déjà présents sur le sol français. Mais il y a lieu de penser que le fait qu’un accord ait été signé ne les prive pas du béné-fice de l’admission exceptionnelle au séjour par le travail, ce qui avait été précisé dans les précédentes circulaires d’application de l’article L. 313-14 et bien que la circulaire « Valls » n’en parle pas.

Les États concernés :- Gabon (5 juillet 2007)- Congo-Brazzaville (25 octobre 2007)- Bénin (28 novembre 2007)- Sénégal (25 février 2008)- Île Maurice (23 septembre 2008)- Cap Vert (24 novembre 2008)- Burkina Faso (10 janvier 2009)

III. Examen préalable de la délivrance d’une carte « vie privée et familiale »

Le préfet est invité à vérifier au préalable s’il peut être délivré à l’étranger un titre de séjour mention « vie privée et familiale » (CE, avis, 28 nov. 2007, n° 307036, Zhu). C’est à défaut que devrait être alors instruite la demande de titre de séjour « salarié » ou « travailleur temporaire ».

Page 26: Régularisation la circulaire « Valls » du 28 novembre 2012 · page 4 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012 1. L’accueil en préfecture et la réception

page 24 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

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sion

exc

epti

onne

lle

au s

éjou

r pa

r le

trav

ail —

Tab

leau

réc

apit

ulat

if

Thèm

e ou

sit

uati

on

évoq

uée

dans

la

cir

cula

ire

Nou

veau

tés

ou p

réci

sion

s ap

port

ées

pa

r la

cir

cula

ire

Que

dis

ent l

a ré

glem

enta

tion

en

vigu

eur

et

la ju

risp

rude

nce

?En

pra

tiqu

e C

onse

ils

Étra

ngèr

es o

u ét

rang

ers

sala

riés

en C

DI o

u en

CD

D

d’au

moi

ns 1

2 m

ois :

titre

de

séjo

ur m

entio

n «

sala

rié

», u

tilis

able

da

ns to

ute

la F

ranc

e m

étro

polit

aine

CD

D in

férie

ur à

12

moi

s mai

s sup

é-rie

ur à

6 m

ois :

tit

re d

e sé

jour

men

tion

« tr

avai

lleur

tem

po-

rair

e »

utili

sabl

e da

ns

tout

e la

Fra

nce

mét

ro-

polit

aine

Les

cri

tère

s fix

és p

ar la

cir

cula

ire :

- un

con

trat

de

trav

ail 1

6 ou

une

pro

mes

se

d’em

bauc

he ;

- un

enga

gem

ent d

e l’e

mpl

oyeu

r de

s’ac

quitt

er

d’un

e ta

xe à

l’O

fii (c

f. no

te 1

) ;

- une

anc

ienn

eté

de tr

avai

l de

8 m

ois,

con

sécu

-tif

s ou

non,

sur l

es 2

4 de

rnie

rs m

ois o

u de

30

moi

s,

cons

écut

ifs o

u no

n, s

ur le

s 5

dern

ière

s an

nées

17 ;

- une

anc

ienn

eté

de s

éjou

r de

5 a

ns.

Exc

eptio

n : u

ne a

ncie

nnet

é de

séj

our

de 3

ans

qu

and

l’étr

ange

r pe

ut ju

stifi

er a

voir

trav

aillé

dan

s le

cou

rant

des

24

dern

iers

moi

s do

nt 8

moi

s,

cons

écut

ifs o

u no

n, a

u co

urs d

es 1

2 de

rnie

rs m

ois.

- l’a

déqu

atio

n en

tre

la q

ualifi

cati

on,

l’exp

é-ri

ence

, les

dip

lôm

es o

u tit

res

de l’

étra

nger

, et

les

cara

ctér

istiq

ues

de l’

empl

oi a

uque

l il p

ostu

le e

st à

ap

préc

ier à

la lu

miè

re d

es e

mpl

ois p

récé

dem

men

t oc

cupé

s 18 ;

- un

sala

ire

au m

oins

équ

ival

ent a

u Sm

ic, m

ême

en c

as d

’em

ploi

à te

mps

par

tiel.

La

circ

ulai

re p

ré-

cise

que

l’ét

rang

er p

eut n

éanm

oins

se p

réva

loir

de

plus

ieur

s co

ntra

ts d

e tr

avai

l po

ur j

ustifi

er d

’une

mun

érat

ion

au m

oins

éga

le a

u Sm

ic ;

- le

s co

nditi

ons

de t

rava

il et

de

rém

unér

atio

n do

iven

t êt

re s

embl

able

s à

celle

d’u

n re

ssor

tissa

nt

fran

çais

19 .

La

circ

ulai

re r

appe

lle q

u’un

em

ploy

eur

a to

u-jo

urs l

a fa

culté

d’é

tabl

ir d

es b

ulle

tins d

e sa

lair

e de

m

aniè

re r

étro

activ

e. C

’est

en

effe

t ce

que

pré

voit

le c

ode

du tr

avai

l.

L’em

ploy

eur

doit

s’ac

quitt

er d

es c

otis

atio

ns

soci

ales

cor

resp

onda

ntes

.

Une

dem

ande

d’a

utor

isat

ion

de tr

avai

l (et

don

c de

dél

ivra

nce

d’un

titr

e «

sala

rié

» ou

« tr

avai

lleur

te

mpo

rair

e »)

est

inst

ruite

sui

vant

l’en

sem

ble

des

critè

res

fixés

par

l’ar

ticle

R. 5

221-

20 d

u co

de d

u tr

avai

l.

Aux

cri

tère

s m

enti

onné

s da

ns l

a ci

rcul

aire

«

Val

ls »

s’a

jout

ent n

orm

alem

ent :

- la

situ

atio

n de

l’em

ploi

dan

s la

pro

fess

ion

et

dans

la z

one

géog

raph

ique

pou

r le

sque

lles

la d

e-m

ande

est

form

ulée

, com

pte

tenu

des

spé

cific

ités

requ

ises

pou

r le

pos

te d

e tr

avai

l con

sidé

ré, e

t le

s re

cher

ches

déj

à ac

com

plie

s par

l’em

ploy

eur a

uprè

s de

s org

anis

mes

de

plac

emen

t ou

du se

rvic

e pu

blic

de

l’em

ploi

pou

r rec

rute

r un

cand

idat

déj

à pr

ésen

t su

r le

mar

ché

du tr

avai

l ;

Rem

arqu

e :

Sur

ce p

oint

, la

circ

ulai

re d

it qu

e la

si

tuat

ion

de l’

empl

oi n

e do

it pa

s êt

re o

ppos

ée a

ux

pers

onne

s re

mpl

issa

nt to

utes

les

autr

es c

ondi

tions

. C

et a

ssou

plis

sem

ent

dépe

ndra

du

bon

voul

oir

des

préf

ectu

res.

- le

res

pect

par

l’e

mpl

oyeu

r de

la

légi

slat

ion

rela

tive

au tr

avai

l et à

la p

rote

ctio

n so

cial

e ;

Que

fai

re s

i l’e

mpl

oyeu

r ne

sa

vait

pas q

u’il

avai

t em

ploy

é une

pe

rson

ne sa

ns-p

apie

rs ?

Il e

st p

ossi

ble

de f

aire

va-

loir

à l

’em

ploy

eur

qu’il

est

dan

s so

n in

térê

t de

s’e

ngag

er d

ans

la

dém

arch

e de

rég

ular

isat

ion.

En

effe

t, l’e

mpl

oyeu

r d’u

ne p

erso

nne

dépo

urvu

e d’

auto

risa

tion

de tr

a-va

il en

cour

t en

prin

cipe

une

pei

ne

d’em

pris

onne

men

t de

5 a

ns e

t un

e am

ende

de

15 0

00 e

uros

par

sa

lari

é en

situ

atio

n ir

régu

lière

. Il

faut

tout

efoi

s êt

re p

rude

nt, l

’em

-pl

oyeu

r pe

ut to

ujou

rs c

onsi

dére

r av

oir

été

abus

é et

pou

rsui

vre

son

sala

rié

pour

faux

et u

sage

de

faux

: la

man

ière

d’a

gir

dépe

nd

donc

de

la n

atur

e de

s lie

ns a

vec

l’em

ploy

eur,

des

docu

men

ts q

ui

lui o

nt é

té p

rése

ntés

, etc

.

Att

enti

on :

dans

ce

cas-

là,

se

faire

con

seill

er p

ar u

n sy

ndic

at

ou u

ne a

ssoc

iatio

n.

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Analyse et mode d’emploi – Gisti page 25

- le

cas

éch

éant

, le

res

pect

par

l’e

mpl

oyeu

r, l’u

tilis

ateu

r, l’e

ntre

pris

e d’

accu

eil o

u le

sal

arié

des

co

nditi

ons

régl

emen

tair

es d

’exe

rcic

e de

l’ac

tivité

co

nsid

érée

.

Rem

arqu

e : le

fait

que

l’étr

ange

r·e a

it ét

é em

ploy

é·e

sans

aut

oris

atio

n de

tra

vail

ne s

era

pas

oppo

sé ;

en r

evan

che,

il

faud

ra j

ustifi

er q

u’il

ou e

lle a

été

clar

ée a

uprè

s de

s or

gani

smes

soc

iaux

.

La

circ

ulai

re se

mbl

e as

soup

lir c

et e

xam

en, m

ais

rien

ne

gara

ntit

qu’e

lles c

ondu

isen

t à la

régu

lari

sa-

tion

syst

émat

ique

de

tous

ceu

x et

cel

les

qui v

ont

dépo

ser

un d

ossi

er. L

e di

spos

itif e

st u

n di

spos

itif

« di

scré

tionn

aire

», c

’est

-à-d

ire

que

le p

réfe

t peu

t ou

non

dél

ivre

r le

titre

de

séjo

ur d

eman

dé. E

n ca

s de

ref

us,

il se

ra p

ossi

ble

de d

épos

er u

n re

cour

s de

vant

le tr

ibun

al a

dmin

istr

atif,

mai

s seu

lem

ent s

i on

est

ime

que

le p

réfe

t a c

omm

is «

une

err

eur

de

droi

t » o

u «

une

erre

ur m

anife

ste

d’ap

préc

iatio

n »

(cf.

note

1 p

. 13)

.

Peu

t-on

inc

rim

iner

l’e

m-

ploy

eur

pour

les

pério

des

d’em

-pl

oi tr

avai

llées

sans

titr

e de s

éjou

r ou

sans

aut

oris

atio

n de

trav

ail ?

A p

rior

i, da

ns le

cad

re d

’une

ad

mis

sion

exc

epti

onn

elle

au

séjo

ur p

ar l

e tr

avai

l, la

pra

tique

ve

ut q

u’un

e en

trep

rise

ne

soit

pas

pour

suiv

ie p

our

avoi

r em

ploy

é un

étr

ange

r dé

pour

vu d

es a

uto-

risa

tion

s de

séj

our

et d

e tr

avai

l re

quis

es.

Que

ris

que

l’em

ploy

eur

en

cas

d’ét

ablis

sem

ent d

e bu

lletin

s de

sala

ire ré

troa

ctifs

?L’

entr

epri

se n

e de

vrai

t pa

s êt

re v

erba

lisée

par

la D

irec

cte

(la

circ

ulai

re n

e pr

écis

e ri

en s

ur c

e po

int,

mai

s un

e en

trep

rise

n’e

st

gén

éral

emen

t p

as p

ours

uiv

ie

lors

qu’e

lle a

ppui

e un

e de

man

de

d’a

dm

issi

on a

u sé

jour

…).

En

reva

nche

, el

le d

evra

s’a

cqui

tter

de

s co

tisa

tion

s so

cial

es c

orre

s-po

ndan

tes.

Que

fai

re s

i on

ne

disp

ose

que d

e bul

letin

s de s

alai

re ét

ablis

so

us u

n al

ias

(cas

d’u

surp

atio

n d’

iden

tité)

?L

orsq

u’un

seul

alia

s a é

té u

tili-

sé, l

’em

ploy

eur p

eut é

tabl

ir «

une

at

test

atio

n d

e co

ncor

dan

ce »

en

tre

les

deux

nom

s, a

vec

phot

o,

pour

exp

lique

r qu

e le

sal

arié

a

trav

aillé

sous

tel n

om d

’em

prun

t.

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page 26 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

Att

enti

on :

pers

onne

s po

uvan

t ju

stifi

er d

e 10

ans

de

prés

ence

en

Fra

nce

Si,

en p

lus

des

crit

ères

pré

vus

par

la c

ircul

aire

pou

r de

man

der

la r

égul

aris

atio

n su

r la

bas

e du

tr

avai

l, il

est

poss

ible

de

just

ifier

de

10

ans d

e pr

ésen

ce e

n Fr

ance

, il

faut

en

faire

par

t exp

licite

men

t à

la p

réfe

ctur

e. L

ors d

u dé

pôt d

e do

ssie

r, si

les

pièc

es ju

stifi

ant

de

ces 1

0 an

s de

séjo

ur so

nt re

fusé

es,

ou s’

il es

t dit

que

la d

eman

de n

e pe

ut ê

tre

exam

inée

qu’

au re

gard

de

s crit

ères

de

la c

ircul

aire

, il f

aut

faire

par

écr

it (c

ourr

ier R

AR

) une

de

man

de d

e tit

re d

e sé

jour

sur l

a ba

se d

es d

eux

vole

ts d

e l’a

rtic

le

L. 3

13-1

4 du

Ces

eda

: tr

avai

l et

10

ans

de

prés

ence

en

Fran

ce.

Trav

aille

urs

in

téri

mai

res

Les

cri

tère

s fix

és p

ar la

cir

cula

ire

sont

:

- un

cont

rat d

e tr

avai

l CD

I ou

CD

D d

e 12

moi

s au

min

imum

ou

un e

ngag

emen

t d’u

ne e

ntre

pris

e de

tr

avai

l tem

pora

ire

(ET

T)

à fo

urni

r un

vol

ume

de

trav

ail g

aran

tissa

nt u

n cu

mul

de

mis

sion

s de

8 m

ois

de tr

avai

l sur

les 1

2 pr

ocha

ins m

ois,

y c

ompr

is d

es

« co

ntra

ts m

issi

ons

» ;

- un

e an

cien

neté

de

trav

ail :

sur

les

24

dern

iers

m

ois,

il

faut

pro

uver

un

tota

l au

moi

ns é

gal

à 12

fois

le S

mic

(dan

s l’in

téri

m o

u co

mm

e sa

lari

é·e)

et

com

port

ant a

u m

oins

910

heu

res d

e tr

avai

l dan

s l’i

ntér

im (d

ont 3

10 e

ffec

tuée

s dan

s l’E

TT

ass

ocié

e à

la d

eman

de) ;

- l’e

ngag

emen

t de

l’em

ploy

eur d

e s’

acqu

itter

de

la

taxe

Ofii

(voi

r no

te 1

) ;

- sau

f exc

eptio

n, u

ne a

ncie

nnet

é de

séjo

ur d

e 5

ans.

Idem

.

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Analyse et mode d’emploi – Gisti page 27

Étra

nger

s n’

ayan

t ni

con

trat

de

trav

ail

ni p

rom

esse

d’

emba

uche

à

prés

ente

r

La

circ

ulai

re p

révo

it la

dél

ivra

nce

d’un

réc

é-pi

ssé

port

ant

la m

entio

n «

auto

rise

son

tit

ulai

re

à re

cher

cher

un

empl

oi e

t à

exer

cer

une

acti

vité

pr

ofes

sion

nelle

» (

pour

une

dur

ée d

e 4

moi

s, r

e-no

uvel

able

une

fois

pou

r 3

moi

s).

Cri

tère

s de

dél

ivra

nce

de c

e ré

cépi

ssé :

- dur

ée d

e pr

ésen

ce p

artic

uliè

rem

ent s

igni

fica-

tive

(de

l’ord

re d

e 7

ans

par

exem

ple)

;

- anc

ienn

eté

de t

rava

il : 1

2 m

ois

au c

ours

des

tr

ois

dern

ière

s an

nées

.

La

circ

ulai

re o

uvre

ici u

ne p

ossi

bilit

é en

deh

ors

de la

rég

lem

enta

tion.

C’e

st b

ien

sûr

un d

ispo

sitif

qu

i dép

endr

a du

bon

vou

loir

du

préf

et :

en c

as d

e re

jet,

les

chan

ces

de s

uccè

s d’

un r

ecou

rs s

eron

t tr

ès fa

ible

s.

Si a

u co

urs d

e la

val

idité

du

récé

piss

é, l’

étra

nger

pa

rvie

nt à

trou

ver

un tr

avai

l, il

devr

a dé

pose

r un

e de

man

de d

’aut

oris

atio

n de

tra

vail

aupr

ès d

u se

r-vi

ce d

e la

mai

n-d’

œuv

re é

tran

gère

, à la

pré

fect

ure

de s

on li

eu d

e ré

side

nce.

Étra

nger

s tr

avai

llant

da

ns l’

écon

omie

so

lidai

re (e

ntre

pris

es

d’in

sert

ion

soci

ale

et/

ou p

rofe

ssio

nnel

le)

La

circ

ulai

re p

révo

it la

dél

ivra

nce

d’un

titr

e de

jour

men

tion

« s

alar

ié »

ou

« tr

avai

lleur

tem

-po

rair

e »

pour

les

per

sonn

es t

rava

illan

t da

ns c

e se

cteu

r pa

rtic

ulie

r, se

lon

les

critè

res

suiv

ants

:

- un

cont

rat d

e tra

vail

ou u

ne p

rom

esse

d’e

mba

uche

;

- l’e

ngag

emen

t de

l’em

ploy

eur d

e s’

acqu

itter

de

la

taxe

Ofii

(voi

r no

te 1

) ;

- l’a

ncie

nnet

é de

l’em

ploi

: par

ticip

atio

n de

puis

au

moi

ns 1

2 m

ois

aux

activ

ités

d’éc

onom

ie s

olid

aire

po

rté

par

un o

rgan

ism

e ag

réé

au n

ivea

u na

tiona

l pa

r l’É

tat

et r

égi

par

les

disp

ositi

ons

de l

’art

icle

L

. 265

-1 d

u co

de d

e l’a

ctio

n so

cial

e et

des

fam

illes

;

- sau

f exc

eptio

n, u

ne a

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page 28 Gisti – La circulaire Valls du 28 novembre 2012

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Analyse et mode d’emploi – Gisti page 29

1 Cf. tableau récapitulatif des diverses taxes à payer à l’Ofii sur le site du Gisti, à la page de la circulaire du 31 décembre 2012, www.gisti.org à la rubrique/Droit/Textes/Séjour/Circulaires ou www.gisti.org/spip.php?article29912 La cour administrative d’appel de Bordeaux a considéré qu’une attestation d’identité établie en janvier 2003 par la Côte d'Ivoire mentionnant les nom, prénom, date et lieu de naissance ainsi que l’identité des parents de l’étranger, est suffisante pour justifier de son état civil. La préfecture ne pouvait ainsi pas refuser d’enregistrer la demande de titre de séjour ni de délivrer un récépissé valant autori-sation de séjour au motif que le dossier était incomplet (CAA Bordeaux, 5 févr. 2009, n° 07BX02348, Kebe). De même, voir CAA Lyon, 30 juin 2010, n° 10LY00753 et 28 septembre 2010, n°10LY00754.3 CE, réf. susp. 30 nov. 2011, n° 351584.4 Loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 sur les droits des citoyens dans leurs relations avec l’administration, ar-ticle 20. Jurisprudence : le préfet commet une erreur de droit s’il rejette une demande de titre de séjour au motif qu’elle ne relève pas de sa compétence territoriale (CAA Douai, 2e ch., 24 mars 2009, n° 08DA00873, Abaza et CAA Douai, 1re ch., 25 nov 2010, n° 10DA00541, Préfet du Nord c/Meddah)5 Saisie d’une demande de titre de séjour, l’administra-tion ne peut refuser de délivrer un récépissé qui vaut autorisation provisoire de séjour (TA Paris, 3 mars 1997, n° 9206940/4 Charif). À défaut, elle ne peut pas le considérer comme en situation irrégulière au motif qu’il est dépourvu d’un tel document (CE, 1er février 1995, n° 154329, Dahmani).6 Le récépissé attestant de la demande de titre de séjour indique la date de réception de cette demande et la date à laquelle, à défaut d’une décision expresse, celle-ci sera réputée rejetée ainsi que les délais et les voies de recours (décret n° 2001-492, 6 juin 2001 : JO, 10 juin).7 Exemples : CAA Paris, 27 janv. 2009, n°08PA01855, Chenggang X, arrivé en 1998 en France, le requérant y réside depuis avec son épouse et ses deux enfants scolarisés dont l’un est né sur le territoire, un enfant à naître ; CAA Versailles, 26 nov. 2009, n° 09VE00967, Préfet de l’Essonne, séjour de dix ans en France, activité professionnelle, présence sur le territoire de deux frères et d’enfants scolarisés dont l’un est né en France, bonne intégration ; voir aussi CE, 17 févr. 2010, n° 317959, min. Immigration : JurisData n° 2010-001086, requérante entrée en France en juin 1999, vivant maritalement de-puis plus de huit ans avec un compatriote en situation régulière avec lequel elle a eu un enfant, absence de liens familiaux avec son pays, les Philippines, qu’elle a quitté depuis huit ans ; CE, 21 janv. 2011, n° 322127, Olga A., séjour de douze ans en France avec une fille âgée de dix

ans ayant suivi sa scolarité en France et y séjournant régulièrement, un fils naturalisé, liens avérés avec ses enfants, intégration à la société française, en dépit d’at-taches familiales dans son pays d’origine, « l’essentiel de sa vie familiale se situe en France où elle réside depuis de nombreuses années ».8 Exemples. Décision rejetant l’applicabilité de l’art. L. 313-11-7° : concernant une Haïtienne mariée avec un compatriote titulaire d’une carte de résident avec lequel elle a eu deux enfants, la cour admet la légalité du refus de séjour au motif que l’intéressée était susceptible de bénéficier du regroupement familial (CAA Bordeaux, 5e ch., 5 nov. 2007, n°06BX00858, Ateus) ; au contraire dans une autre hypothèse, la demande de regroupement familial dérogatoire sur place présentée par le requérant algérien ayant été rejetée, les juges relèvent que l’étranger est marié depuis 2004 et a un enfant – associé et gérant d’une société, il dispose de conditions matérielles d’exis-tence suffisantes, un retour en Algérie de son épouse pour demander le regroupement familial aurait pour effet de séparer pour une durée indéterminée une cellule familiale stable faisant preuve d’une bonne insertion (CAA Ver-sailles, 1re ch., 26 mars 2009, n° 07VE02663, Lankadmi).9 CE, 21 janv. 2011, n° 322127, Olga A. (voir note 8).10 La concubine du ressortissant algérien, qui réside régu-lièrement en France, a été reconnue comme handicapée à 80 %. Son état de santé requiert une assistance quoti-dienne (CAA Paris, 6e ch., 7 déc. 2009, n° 08PA04801, Guidoum).11 « La traite des êtres humains est le fait, en échange d’une rémunération ou de tout autre avantage ou d’une promesse de rémunération ou d’avantage, de recruter une personne, de la transporter, de la transférer, de l’héberger ou de l’accueillir, pour la mettre à sa disposition ou à la disposition d’un tiers, même non identifié, afin soit de permettre la commission contre cette personne des infrac-tions de proxénétisme, d’agression ou d’atteintes sexuelles, d’exploitation de la mendicité, de conditions de travail ou d’hébergement contraires à sa dignité, soit de contraindre cette personne à commettre tout crime ou délit. »12 CE, 30 juin 2000, n° 199336, Gisti.13 La Commission européenne des droits de l’Homme a défini le droit à la vie privée comme le « droit d’établir et d’entretenir des relations avec d’autres êtres humains, notamment dans le domaine affectif, pour le dévelop-pement et l’épanouissement de sa propre personnalité » (Commission EDH, 8 déc.1981, X. c/République fédérale d’Allemagne).La Cour européenne des droits de l’Homme considère que la protection de la vie privée au titre de l’article 8 de la Convention « englobe le droit pour l’individu de nouer et de développer des relations avec ses semblables,

Notes

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page 30 Gisti – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012

y compris dans le domaine professionnel et commercial » (CEDH, 7 août 1996, aff. 21794/93, C. c/Belgique).14 Jurisprudence constante du Conseil d’État : le fait d’avoir conservé des liens familiaux dans le pays d’origine joue au détriment du requérant.15 Les tribunaux administratifs ont statué dans ce sens dans plusieurs affaires concernant des jeunes sous le coup d’une mesure d’éloignement. Dans la jurisprudence, suivre une formation professionnelle ou scolaire est important : « grande volonté d’intégration et beaucoup de sérieux », « réelle volonté d’insertion dans la société […] faisant preuve d’une constance dans son projet pro-fessionnel », etc.16 Le contrat de travail en cours se poursuivra pendant la durée de l’instruction de la demande.17 Les bulletins de salaire et les « chèques emploi-ser-vice » constituent une preuve certaine d’activité salariée dès lors qu’ils attestent d’une activité au moins égale à un mi-temps mensuel. La circulaire rappelle que l’em-ployeur peut à tout moment établir les bulletins de salaire (voir colonne conseils pratiques).

Si le demandeur à la régularisation est dans l’impossibilité de produire tous les bulletins de salaire, la préfecture accepte en complément d’autres modes de preuve de l’activité salariée (virements bancaires, le cas échéant cor-roborés par une attestation de l’employeur, par exemple).18 La circulaire reprend ici une jurisprudence de la CAA de Versailles du 29 décembre 2011. Toutefois, pour les emplois exigeant une faible qualifica-tion, la circulaire invite les préfets à apprécier le critère d’adéquation avec discernement.19 La circulaire reprend le 5° de l’article R. 5221-20 du code du travail et une jurisprudence de la CAA de Versailles du 27 mars 2012 qui a validé un refus d’auto-risation de travail car le salaire proposé était inférieur au minimum garanti par la convention collective applicable.20 Liste des métiers à prendre en compte à la suite de l’annulation par le Conseil d’État de l’arrêté du 11 août 2011 (CE, 26 décembre 2012, n° 353288), l’arrêté du 18 janvier 2008 est de nouveau applicable.21 CE, 25 mai 2010, n° 320116, M.A.

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Analyse et mode d’emploi – Annexe 1 page 31

A. Étrangères ou étrangers sous le coup d’une OQTF

La circulaire du 28 no-vembre 2012 prévoit la possi-bilité de réexamen d’une de-mande de titre de séjour d’une personne à qui a été opposé un refus, et même d’une personne à qui a été notifiée une mesure d’éloignement. Or la circulaire du 11 mars 2013 insiste sur la nécessité « d’assurer l’effectivité des éloignements » des personnes sans papiers.

Certes, la circulaire sur la lutte contre l’immigration irrégu-lière rappelle bien qu'« il ne sau-rait y avoir d’interpellation dans [les] locaux [des préfectures] ou à leur sortie de l’étranger effec-tuant des démarches concernant son droit au séjour », ce qui serait en effet une interpellation déloyale. Cependant, déposer un dossier de demande de titre suppose de laisser son nom, son adresse, celle d’un employeur… ce qui ouvre la possibilité pour l’administration de « mettre la main » sur la personne concer-née. Ceci confirme l’impor-tance de bien s’assurer, avant d’entreprendre une démarche

de demande de régularisation, qu’on a des chances raisonnables d’obtenir un titre de séjour.

B. Salarié·e·s souhaitant bénéficier d’une régularisation « par le travail »

Rien dans la circulaire du 11 mars 2013 ne vient modifier de façon explicite les consignes données aux préfets quant à l’instruction des dossiers de demande d’admission exception-nelle au séjour sur la base d’une activité salariée. La circulaire de février rappelle même qu’il s’agit là d’un droit protecteur des étrangers employés sans titre.

En revanche, les deux cir-culaires de février et mars 2013 rappellent l’importance de la lutte contre l’emploi illégal et de la mise en œuvre du plan de lutte contre le travail illégal 2013-2015. Ce rappel est de nature à rendre les préfets plus détermi-nés à agir contre les employeurs de personnes sans papiers ou sans autorisation de travail, et ces actions peuvent dissuader un employeur de s’engager dans une procédure de régularisation

en faveur d’un·e de ses salarié·e·s. La circulaire du 11 février rap-pelle la liste des sanctions qui peuvent être prononcées contre un employeur d’étranger sans titre : sanctions administratives et sanctions pénales.

Jusqu’à présent, on a pu observer que les employeurs qui soutenaient la démarche de régularisation d’un·e ou d’un salarié·e sans papier n’étaient pas poursuivis. On peut sans doute continuer de rassurer les em-ployeurs sur ce point, mais rien ne garantit que cela continuera à être la règle…

C. Victimes de la traiteLa circulaire du 11 mars

2013 rappelle aux préfets qu’il s’agit de protéger les victimes « qui coopèrent avec les autorités administratives et judiciaires ». Ce rappel d’une conditionna-lité de l’attribution d’un titre de séjour – maintes fois dénoncée par les associations de soutien aux personnes prostituées – rend bien difficile et incertaine une démarche de régularisation des victimes de la traite que la circulaire du 28 novembre 2012 paraissait vouloir ouvrir.

Annexe 1Remarques concernant l’articulation entre la circulaire du 28 novembre 2012 et celles des 11 février et 11 mars 2013

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page 32 Annexe 2 – Régularisation : la circulaire Valls du 28 novembre 2012

Les textes en matière de droit des étrangers évoquent, le plus souvent à propos de critères d’admission au séjour, « la durée et la stabilité » de la résidence en France. Il s’agit donc d’apporter des preuves de présence sur le territoire durant X années et des preuves de la continuité de cette présence en France.

Les preuves à apporter concernent la « résidence habi-tuelle » : on peut très bien avoir sa résidence habituelle en France et s’absenter quelque temps du territoire national – pour un évé-nement familial, des démarches administratives, le temps d’un congé, etc.

La circulaire du 28 novembre 2012 énonce que « les pièces du demandeur doivent constituer un

faisceau d’indices assez fiable et probant pour emporter [l’]intime conviction quant à la réalité de l’ancienneté de la résidence habi-tuelle en France ». Elle s’appuie sur la jurisprudence pour établir un classement des pièces four-nies selon leur nature :

- « preuves certaines » : do-cuments émanant d’une admi-nistration publique (préfecture, service social et sanitaire, éta-blissement scolaire, juridic-tion, attestation d’inscription à l’aide médicale d’État, document Urssaf ou Assedic, avis d’impo-sition sauf s’il n’indique aucun revenu perçu en France, factures de consultations hospitalières) ;

- à « valeur probante réelle » : documents remis par une institu-tion privée (bulletins de salaire,

relevé bancaire présentant des mouvements, certificat médical de médecine de ville…) ;

- à « valeur probante limi-tée » : documents personnels (enveloppe avec adresse libel-lée au nom du demandeur du titre de séjour, attestation d’un proche…).

Deux pièces par an sont a priori nécessaires, mais si pour une année on ne dispose que de documents « à valeur probante réelle » ou « limitée », mieux vaut en fournir davantage : la circulaire recommande aux pré-fets d’examiner si « des preuves de valeur moindre mais en grand nombre et de nature différente peuvent attester d’une présence réelle » sur le territoire.

Annexe 2Comment justifier de l’ancienneté de résidence en France ?

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Maquette couverture : Atelier Malte Martin PAO : Hélène Spoladore

Achevé d’imprimé en avril 2013 par Expressions II – 75020 Paris

ISBN : 979-10-91800-04-4

Qu’est-ce que le Gisti ?Défendre les droits des étrangères et des étrangersLe Gisti est né en 1972 de la rencontre entre des intervenant·e·s des secteurs sociaux, des militant·e·s en contact régulier avec des populations étrangères et des juristes. Cette approche, à la fois concrète et juri-dique, fait la principale originalité de l’association.

Le Gisti s’efforce de répondre, sur le terrain du droit, aux besoins des immigré·e·s et des associations qui les soutiennent. Ce mode d’intervention est d’autant plus nécessaire que la réglementation relative aux étranger·e·s est trop souvent méconnue, y compris des administrations chargées de l’appliquer.

Défendre l’État de droitDéfendre les libertés des étrangères et des étrangers, c’est défendre l’État de droit.

Le Gisti publie et analyse un grand nombre de textes, en particulier ceux qui ne sont pas rendus publics par l’administration.

Il met gratuitement en ligne sur son site (www.gisti.org) le maximum d’informations sur les droits des étrangers ainsi que certaines de ses publications.

Il organise des formations à l’intention d’un très large public (associations, avocat·e·s, collectifs, militant·e·s, professionnel·le·s du secteur social…).

Il appuie de nombreux recours individuels devant les tribunaux, y compris devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Il prend aussi l’initiative de déférer circulaires et décrets illégaux à la censure du Conseil d’État ou de saisir la Halde en cas de pratiques discriminatoires.

L’ensemble de ces interventions s’appuie sur l’existence d’un service de consultations juridiques où des personnes compétentes conseillent et assistent les étrangers et les étrangères qui rencontrent des difficul-tés pour faire valoir leurs droits.

Participer au débat d’idées et aux luttes de terrainMais le droit n’est qu’un moyen d’action parmi d’autres : l’analyse des textes, la formation, la diffusion de l’information, la défense de cas individuels, les actions en justice n’ont de sens que si elles s’inscrivent dans une réflexion et une action globales.

Le Gisti entend participer au débat d’idées, voire le susciter, à travers la presse, des colloques et des sémi-naires, des réunions publiques. Il s’investit également dans des actions collectives défensives, mais aussi offensives visant à l’abrogation de toutes les discriminations qui frappent les étrangers. Il agit dans ce do-maine en relation avec des associations de migrant·e·s et d’autres associations de soutien aux immigré·e·s, avec des associations de défense des droits de l’Homme et avec des organisations syndicales et familiales, tant au niveau national qu’européen.

Le Gisti est agréé par la Fondation de France. Les dons qui lui sont adressés sont déductibles des impôts à hauteur de 66 % dans la limite de 20 % du revenu imposable (un don de 150 € coûte au final 51 €). Vous avez aussi la possibilité de lui faire des dons par prélèvements automatiques. Tous les détails à www.gisti.org/don.

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Collection Les notes pratiqueswww.gisti.org/notes-pratiques Directeur de la publication : Stéphane Maugendre 8 €

Toute reproductionde cette publicationsans autorisationdu Gisti est interdite

Avec l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement, une fois de plus, nombre d’étrangers et d’étrangères ont espéré que leur situation administrative, source de précarité et de peur, allait s’améliorer. La circulaire du 28 novembre 2012, présentée comme une circulaire « de régularisation », était donc très attendue.

Il est toujours difficile de savoir quelle conduite adopter ou quel conseil donner face à une circulaire qui par nature ne confère pas de droits aux personnes concernées mais donne seulement des consignes – au demeurant souvent floues — à l’administration. Dans quels cas vaut-il la peine de tenter sa chance, dans quels cas est-il au contraire préférable de ne pas déposer de demande de régularisation qui risquerait d’aboutir non seulement à un refus mais éventuellement à une mesure d’éloignement ?

Les choses sont rendues plus incertaines encore du fait de la publication de deux autres circulaires ayant pour objet la lutte « contre le travail illégal » (11 février 2013) et la lutte « contre l’immigration irrégulière » (11 mars 2013).

Présentée sous forme de tableau, cette Note pratique examine tour à tour chacune des situations envisagées dans la circulaire, et compare ce que dit la circulaire avec ce que la loi prévoit et ce que la jurisprudence a fixé. Elle a pour but d’aider chacune et chacun à mesurer les points forts et les points faibles d’une éventuelle demande de régularisation dans une procédure qui s’apparente largement à un jeu de hasard.

ISBN 979-10-91800-04-4

9 791091 800044

Cette publication a été réalisée avec le soutien de la région Ile de France.