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Votre fidélité, leur chance à tous La revue des donateurs Follereau - N o 397 - Novembre 2009 - Bimestriel Bénin Le rêve secret de Benoît Dosseh République Démocratique du Congo Sœur Dominique, l’amour au quotidien France Face à la crise, encourager l’initiative SPÉCIAL LIBAN

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Page 1: RF 52f - Fondation Raoul Follereau - La revue Lèpres - novembre 2009 : La fidélité, un principe d'action

Votre fidélité, leur chance à tous

La revue des donateurs Follereau - No 397 - Novembre 2009 - bimestriel

BéninLe rêve secret de Benoît Dosseh

République Démocratique du CongoSœur Dominique, l’amour au quotidien

FranceFace à la crise, encourager l’initiative

Spécial liban

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Directeur de la publication : Michel Récipon Rédaction : Sylvain Sismondi – Damien Jacquinet – Germaine Miard Copyright : FRF – Vincent Kowalski – Florence Gaty –Maquette et réalisation : BRIEFImprimeur : TwoPrint (France) – ISSN : 02 94 6254Titre clé : Lèpres – Commission Paritaire : 06 08 H83 309 – CCP : 2929P ParisContact : Fondation Raoul Follereau, 31 rue de Dantzig, 75722 Paris cedex 15Courriel : [email protected] - Tél. : 01 53 68 98 98Ce numéro comporte un bulletin de soutien, une enveloppe T et (pour certains destinataires) un dépliant. Pour plus d’informations : www.raoul-follereau.org

La Fondation Raoul Follereau a obtenu la certification de services du Bureau Veritas Certification France,portant sur le référentiel IE001/10 des organismes faisant appel à la générosité du public.

Dans Lèpres n° 394, nous vous avons envoyé un questionnaire afin d’améliorer la qualité de cette revue. Merci à tous ceux qui ont pris le temps d’y répondre. Voici un résumé de vos remarques et de vos attentes :

■ Vous êtes plus de 70 % à lire la revue dans son intégralité ou en grande partie.

■ Vous vous intéressez en priorité (par ordre décroissant) :– aux articles sur la lutte contre la lèpre ; – aux témoignages des acteurs de terrain ; – aux informations sur l’ensemble des actions de la Fondation ; – à l’éditorial et aux textes de Raoul Follereau.

■ Vous êtes plus de la moitié (55 %) à demander à mieux connaître les écrits de Raoul Follereau.

■ Dans la nouvelle formule de Lèpres, vous aimeriez trouver en priorité (par ordre décroissant) : – des articles présentant les pays aidés

(tradition, culture, géographie…) ; – davantage de témoignages d’acteurs de terrain ; – des articles sur la vie de Raoul Follereau

(extraits de ses discours et écrits) ; – plus de témoignages de bénéficiaires ; – des entretiens avec les chefs de projets ; – des chroniques de personnalités civiles ou religieuses ; – des informations sur la vie de la Fondation.

Forts de vos suggestions et de vos attentes, nous préparons actuellement une nouvelle formule de la revue qui devrait être prête début 2010

EnquêtE DE mai

VoS SatiSFactionS et vos souhaits

No 397 - Novembre 2009

13 Édito

14 Le rêve secret de Benoît Dosseh

15 Sœur Dominique, l’amour au quotidien

16 Liban : 20 ans d’action

10 Face à la crise : encourager l’initiative !

11 Agenda

SpÉciAL

aider les lépreux et soutenir des programmes de santé

Secourir les enfants en détresse

créer une dynamique de développement

Favoriser la réinsertion par l’emploi en France

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Michel Récipon

Président du Directoire

« Pour que l’amour renaisse au monde, il nous faut lutter, lutter tous les jours. Lutter sans cesse. Et sans s’occuper du reste. » Raoul Follereau

3No 397 - Novembre 2009 - Fondation Raoul Follereau

Chers amis,

Les défis que nous lance la société d’aujourd’hui sont complexes. avec vous, grâce à vous, nous y répondons à notre manière, à notre mesure, sur la voie tracée par notre fondateur. avec tous ceux qui se dévouent auprès des lépreux et des plus pauvres, nous apportons fidèlement notre pierre à la construction d’un monde plus juste et plus humain.

cette construction repose sur la pérennité dans l’engagement – la fidélité –,l’un de nos principes d’action.

votre revue de novembre en est le symbole. Ce numéro “spécial Liban” marque particulièrement le 20e anniversaire de notre action dans ce pays. Depuis 1989, nous y agissons aux côtés des oubliés de toutes les reconstructions, en favorisant l’éducation des enfants pauvres et l’autonomie des familles démunies.

il évoque également nos 10 ans de présence en République démocratique du congo, où nous aidons nos partenaires Pallottines à faire face à la mort de milliers d’enfants malnutris. Plus de 15 000 d’entre eux ont été accueillis, soignés, aimés, dans ce centre Matumaini, qui porte le beau nom d’espérance !

Notre fidélité s’exprime également en France, où nous accompagnons, aussi longtemps que nécessaire, ceux qui, comme Jacques, ont le courage de créer leur propre emploi en milieu rural, pour sortir du chômage ou de la précarité.

Que deviendrait Benoît, certes guéri de sa lèpre mais handicapé à vie, si nous ne lui tendions pas la main aujourd’hui encore pour l’aider à franchir le dernier obstacle avant sa guérison sociale ?

Raoul Follereau a toujours pressenti que la victoire sur la lèpre et toutes les lèpres, telles l’ignorance et la pauvreté, passerait par une lutte incessante, patiente et obstinée contre l’exclusion. voilà pourquoi il voulait une œuvre bâtie pour des siècles.

À sa suite, nous aussi nous le voulons, et sommes infiniment reconnaissants à chacune et à chacun de ceux qui, fidèlement, nous suivent sur ce chemin exigeant et difficile, qui se concrétise chaque jour sur le terrain par la promotion de la dignité humaine.

La fidélité, un principe d’action

Ainsi, là-bas mais aussi ici et partout, notre présence sans compter fait reculer l’exclusion sous toutes ses formes.

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Le rêve secret de Benoît Dosseh avoir sa place dans la société et recouvrer toute sa dignité. C’est le rêve secret de beaucoup d’anciens lépreux comme Benoît Dosseh. Marqué dans son corps et blessé dans son cœur par des années d’exclusion et de rejet, il a besoin de notre soutien pour réussir sa réinsertion.

Bénin

La lèpre, benoît Dosseh, ne la connaît que trop bien. Non seulement elle lui a rongé plusieurs doigts, mais elle lui a fait vivre un véritable calvaire : regards moqueurs, peur de l’avenir, rejet… Après sa guérison dans un centre financé par la Fondation, benoît Dosseh n’a pas vou-lu en rester là. Pour vivre sa revanche contre la lèpre, il s’est associé à notre combat. Pendant plus de 30 ans, malgré son handicap, il a soigné les lépreux du Centre de Traitement Anti-Lèpre de Oui-dah. Changer les pansements ; nettoyer les plaies repoussantes et douloureuses ; laver, nourrir et réconforter ceux qui sont seuls et n’ont plus ni jambes, ni mains, ni la moindre autonomie… Voilà com-ment benoît Dosseh a mis en pratique la devise « Aimer, agir ! » si chère à notre fondateur.

« Aujourd’hui, c’est pour moi que je dois me battre »Même après sa retraite en 2002, il a continué à rendre service aux lépreux, bénévolement et pendant sept ans. Malheureusement, en février dernier, benoît Dosseh a été obligé de quitter le centre : « Avec mon âge et mes dou-leurs névritiques de plus en plus fortes, prendre soin des malades est devenu trop difficile. Aujourd’hui, c’est pour moi

que je dois me battre. » Pour subvenir à ses besoins, benoît Dosseh nous a présenté son projet. Il souhaite créer un élevage de poulets. Après étude, nous avons décidé de lui accorder une aide de 2 910 €. Cette somme lui permettra de construire une maison et un pou-lailler, et d’acheter l’équipement et les

poulets pour démarrer l’activité. Grâce à cette aide indispensable, nous savons surtout que benoît Dosseh va pouvoir vivre un rêve : celui de recouvrer cette fierté que la lèpre lui a volée pendant tant d’années. Pouvez-vous nous aider à l’accompagner dans cette ultime étape vers la réinsertion ? ■

Honoré idohou marche la tête haute

En mai 2009, vous avez été nombreux à répondre à notre appel en faveur de Honoré idohou. ancien lépreux, père de quatre enfants, il voulait créer une activité de vente de friperie. Grâce à votre générosité, il est aujourd’hui locataire d’une petite boutique de 10 m2 à cotonou et a pu acheter son premier stock de friperie. il est ouvert 7 jours sur 7 de 7 h 30 à 20 h. Son affaire vient tout juste de démarrer et, déjà, un grand pas a été franchi : Honoré est heureux. il vit aujourd’hui comme tout le monde et marche la tête haute. il nous charge de vous remercier.

Avec vous, nous voulons aider Benoît, ancien lépreux, à trouver sa place dans une société qui l’a longtemps rejeté.

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aider les lépreux et soutenir les programmes de santé

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Depuis plus de dix ans, la Fondation vient au secours des populations du Nord Kivu, victimes d’une interminable tourmente débutée au Rwanda, en 1994. Non loin de Goma, nous aidons sœur Dominique, responsable du centre Matumaini, à sauver la vie de milliers d’enfants malnutris.

Sœur Dominique, l’amour au quotidienRépuBLiquE DémocRatiquE Du conGo

Secourir les enfants en détresse

Débuté il y a 15 ans, le génocide rwan-dais est à l’origine d’une guerre endé-mique qui a jeté sur les routes des dizaines de milliers d’êtres humains, fuyant d’un lieu à l’autre pour échap-per aux combats. Aujourd’hui encore, les conflits incessants qui déchirent la région des Grands Lacs font basculer des familles entières dans une misère ini-maginable. Comme toujours, les enfants sont les premières victimes. Jour après jour, la guerre larvée prive les enfants du Kivu d’amour et de soins.

un lieu de reconstructionInnocent est de ceux-là. Âgé de 9 mois, il pèse à peine 2 kilos. Comme beaucoup d’enfants déplacés, il porte les marques d’un effroyable voyage. À toute hâte, sa maman a dû quitter leur village pillé par des bandits. Pendant des jours, elle a erré le long des routes avec ses quatre enfants, surmon-tant la faim, la soif, le manque de sommeil, les angoisses… avant de trouver enfin refuge à Matumaini, après une longue dérive.Ici, comme tous les enfants sévèrement atteints par la mal-nutrition, Innocent va être nourri toutes les deux heures, avec du lait thérapeutique. Plusieurs semaines seront nécessaires pour lui faire reprendre du poids et retrouver le sourire. Chaque mois, dans ce centre construit par les sœurs Pallottines avec l’aide de la Fondation, plus de 150 enfants malnutris sont accueillis, souvent accompagnés par leur mère et leurs

frères et sœurs. Pour ces familles bru-talisées par la guerre, le centre est un lieu de reconstruction où la vie peut reprendre son cours. En plus des soins donnés aux enfants, le personnel est attentif aux besoins des mamans. Il les sensibilise à l’importance de l’hygiène et d’une alimentation équilibrée.

L’incertitude reste le lot quotidienEn 2008, 2 050 enfants malnutris ont été soignés et aimés. Par ailleurs, à côté du centre, une école accueille aujourd’hui

une centaine d’élèves dont la scolarité

est prise en charge par la Fondation. Pour

les populations alentour, c’est un vrai

signe d’espérance.

Malgré cela, l’incertitude reste le lot quo-

tidien de sœur Dominique. Chaque jour,

lorsqu’elle accueille un nouvel enfant

avec sa famille, elle prie secrètement

qu’à l’autre bout du monde, un cœur

généreux s’associe à son combat, et que

la fidélité de ceux qui la soutiennent

depuis plus de 10 ans ne faiblisse pas. ■

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appEL275 €, c’est la somme dont sœur Dominique a besoin, chaque jour, pour faire fonctionner le centre et sauver les enfants malnutris et pauvres du nord Kivu.

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L’amitié plus forte que tout

« Ne perdez pas votre temps à juger : bâtissez. Bâtissez une cité aux dimensions

de l’être humain, telle qu’elle le serve sans l’opprimer. »

Raoul Follereau

être fidèle à un pays, redoubler de charité à l’heure de la tourmente, aider un peuple à se relever en commençant par les plus pauvres… Le point sur les vingt dernières années de présence de la Fondation au Liban.

histoRiQue

Liban

israël

Jordanie

irak

Arabie Saoudite

Égypte

Syrie

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1989 La guerre se prolonge. Le père Labaky interpelle les associations d’aide internationale réunies à Agen et regrou-pées en une coordination. Son président, andré Récipon, relève le défi : en 1989, il crée le Fonds de solidarité pour le Liban. Cette aide permet la restauration et l’équipement d’hôpitaux comme l’Hôtel-Dieu de France à bey-routh et la construction de l’Hôpital de Geitawi, premier centre de traitement des grands brûlés au Moyen-Orient. Des salles de classe sont construites ou aménagées dans des foyers et collèges, des centres pour enfants handicapés sont équipés, un foyer d’accueil pour des femmes âgées sans ressource voit le jour.En France, le père Labaky installe une centaine d’orphelins de guerre dans un foyer mis à leur disposition par les sœurs de Notre-Dame de Fidélité. Pen-

dant huit ans, ils sont accueillis, scolari-sés et conduits sur le chemin du pardon et de la réconciliation. En 1998, ils re-trouvent leur terre natale à Mansourieh, au Foyer Notre-Dame du Sourire.

1999-2006 La Fondation pour-suit son engagement : éducation et formation des jeunes, forage de puits agricoles, aide à la création d’activi-tés génératrices de revenus pour les pauvres… au fil des années, à force d’amitié et de fidélité, la vie renaît.

Juillet 2006 Une nouvelle fois, le Liban est sous les bombes. Des an-nées d’efforts, de courage et d’espoir sont anéanties. La Fondation ouvre aussitôt un fonds spécial Liban pour parer au plus urgent. De nouveau, les donateurs Follereau font preuve d’une grande générosité.

2006-2009 La guerre a fragilisé l’économie, appauvrissant les classes moyennes. Les familles qui n’ont ni les moyens de quitter le pays, ni de famille à l’étranger pour les aider, ont toutes les difficultés à vivre… Pour les soutenir, la Fondation poursuit son engagement, favorise l’éducation des jeunes et encourage la création d’activités génératrices de revenus… et d’avenir.

1946 Raoul Follereau fait le tour du monde pour collecter les fonds néces-saires à la construction du premier village de lépreux en Côte d’Ivoire. Au Liban, il est touché par l’accueil cha-leureux qui lui est réservé. Sensibles à la cause des lépreux, les Libanais se montrent très généreux. À cet élan du cœur répond la générosité des dona-teurs de la Fondation qui, des années plus tard, se mobilisent lorsque le Liban est ravagé par la guerre.

1976 Le pays est à feu et à sang. À Damour, paisible village au sud de Beyrouth, 600 personnes sont massa-crées. Son curé, le père Labaky crée Notre-Dame de la Joie pour accueillir les enfants qui ont tout perdu : pa-rents, maison, espoir.

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Petits projets, grands espoirsil y a trois ans, avec les sœurs de saint-Joseph de l’apparition, la Fondation a créé un fonds pour aider les plus pauvres à lancer une activité génératrice de revenus. témoignage de Roger Khairallah qui assure le suivi de projet.

Grâce au Fonds d’aide de la Fondation, ce jeune homme s’est acheté des vaches qui lui permettent de toucher des revenus et d’échafauder de nouveaux projets.

Au Liban, la situation

économique est telle que beaucoup de L ibanais qui le peuvent quit-tent le pays. Mais qu’en est-il de ces centaines de mil-

liers de personnes peu ou pas qualifiées qui n’ont pas les moyens de partir ? Ne parvenant pas à trouver un travail, beaucoup vivent dans la pauvreté. Pour faire face à ces tragédies indi-viduelles et familiales, nous avons créé, avec l’aide de la Fondation Raoul Follereau, un fonds pour l’octroi d’aides à des personnes porteuses d’un projet générateur de revenus. Pour chaque demande, nous vérifions la viabilité du projet en effectuant des visites chez le candidat. Elles nous permettent de mieux connaître sa famille, ses pro-blèmes, ses attentes et de mieux cerner son projet. Une fois l’aide octroyée, nous visitons le bénéficiaire une ou deux fois par mois pour l’accompagner dans son initiative, vérifier sa comptabilité et l’ai-der en cas de difficulté.

À chacune de mes visites je suis reçu avec joie. Les détenteurs d’une aide savent que, quelles que soient leurs diff icultés, nous avons confiance en eux et nous croyons en leur capa-cité à se prendre en charge et à se relever.

À ce jour, plus de 80 familles ont reçu notre soutien. Quant à ceux qui rencon-trent des difficultés, ils continuent leur combat au quotidien contre vents et marées et redeviennent confiants parce qu’ils ne sont pas seuls pour affronter les défis que leur lance la vie. »

Touma, Tyr Raghida, BeyrouthGrâce à notre confiance, ils s’en sont sortis.

Comme beaucoup de chrétiens de cette ville, Touma est pêcheur. Malgré son courage, il réussit à peine à vivre de son travail. Lors d’une récente tempête, il a perdu tout son matériel. Grâce à notre aide, il a acheté de nouveaux filets et peut à présent nourrir et éduquer ses trois enfants.

Tout a commencé dans sa propre cuisine. Grâce à une aide, Raghida a pu préparer des gâteaux et des galettes et les vendre. En relation aujourd’hui avec une chaîne de supermarchés, Raghida a déménagé ; avec son époux, elle a transformé leur ancien appartement en local à pâtisserie pour produire à plus grande échelle ! Son affaire marche si bien qu’au moment des fêtes Raghida embauche des femmes du voisinage.

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L’éducation, un investissement pour demainParce que l’avenir d’un pays meurtri commence d’abord dans le cœur des hommes, la Fondation a fait de l’éducation sa priorité. Financer la scolarité d’enfants, former des instituteurs, créer une bibliothèque… Chaque projet porté par la Fondation est un investissement pour l’avenir.

Parce que sans éducation, aucun avenir n’est possible, la Fondation fait tout son possible pour permettre aux enfants pauvres d’aller à l’école.

À côté de notre aide au bon fonctionne-

ment et à la formation des enfants et des

jeunes du Foyer Notre-Dame du Sourire

– symbole aujourd’hui de notre enga-

gement au Liban –, la Fondation accom-

pagne bien d’autres projets d’éducation.

Dans ce pays où les établissements privés

catholiques sont connus pour offrir une

formation de qualité, nous nous effor-

çons de favoriser l’accès à l’école aux plus

démunis.

Cette année par exemple, la Fondation

a attribué à certains établissements des

bourses pour prendre en charge la scolari-

té d’enfants de familles pauvres du Chouf.

Des fonds ont également été débloqués

pour permettre au collège Saint-Pierre

à baskinta d’organiser des tournées de

ramassage scolaire pour des dizaines d’en-

fants vivant dans la montagne libanaise. Le soutien à la formation d’enseignants est aussi un volet important de notre action. À Jounieh, nous soutenons l’Insti-tut technique supérieur de pédagogie qui forme des instituteurs d’une compétence telle qu’ils trouvent des emplois dans de bons établissements scolaires, avant même leur sortie de l’Institut.

pour bâtir l’avenirLa Fondation a également permis d’équiper plusieurs écoles en matériel didactique et de restauration. À l’école Saint-Georges, à bouchrieh, c’est une bibliothèque Raoul Follereau que nous finançons. Elle profite aussi bien à des professeurs et des élèves, qu’à des familles pauvres du quartier et des réfu-giés irakiens.

À Tyr, notre aide a permis d’acheter des machines à coudre et de procurer travail et revenus à des mères et jeunes filles pauvres.Par nos différents projets, nous permet-tons à des familles en difficulté de don-ner à leurs enfants une éducation solide, en adéquation avec leurs valeurs. Nous donnons à ce peuple meurtri des raisons de croire en l’avenir et, surtout, des moyens pour le bâtir. Enfin, nous savons qu’en soutenant ces établissements qui accueillent sans aucune distinction des élèves chrétiens et musulmans, nous favorisons la connaissance réciproque et l’amitié, socle indispensable à une culture de paix. ■

En faisant un don de 250 €, vous permettez à un enfant d’aller à l’école pendant un an. pouvez-vous aider ces enfants qui sont eux aussi l’avenir du Liban ?

Rita, orpheline de père, est élève à l’école Jeanne d’Arc, à Ghosta. Sa maman subvient difficilement aux besoins élémentaires de sa famille. L’an dernier, grâce à la Fondation, l’école a pu accorder une bourse scolaire à Rita. Cette année, l’école Jeanne d’Arc, qui accueille de nombreux enfants de familles en grande difficulté, aimerait permettre à une vingtaine d’élèves de bénéficier d’une bourse. L’école nous a lancé un appel poignant.

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L’éducation, un investissement pour demain

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Depuis la guerre, il n’existe plus de classe moyenne au Liban. Beaucoup de familles peinent à nourrir et à scolariser leurs enfants. Face à ce drame, nos écoles catholiques font l’impossible pour prendre en charge la scolarité des plus démunis. Dans le même temps, nous devons continuer à former des instituteurs compétents afin d’offrir un enseignement de qualité dans les écoles privées du Liban. Or, celles-ci n’ayant pas d’école normale,

À la Fondation Raoul Follereau, l’amitié et la fidélité ne sont pas que des mots. Dès 1990, la Fondation m’a aidé à offrir à des enfants libanais orphelins traumatisés par la guerre, un lieu, en France, où ils puissent se reconstruire. Huit ans plus tard, lorsque ces enfants ont retrouvé leur terre natale et qu’il a fallu financer le Foyer Notre-Dame du Sourire pour les accueillir,

c’est à des instituts tels que les nôtres qu’incombe la responsabilité de former les maîtres. Chaque jour, à l’Institut que je dirige, nous assurons à de futures institutrices une formation chrétienne, pédagogique et civique de haut niveau, reconnue dans tout le pays. Pour leur éviter de devoir quitter le pays pour leur formation, nous leur proposons des facilités de paiement et des bourses d’étude. Derrière chaque instituteur, nous savons bien que ce

la Fondation était encore là. Grâce à cette fidélité sans faille, ces enfants sont aujourd’hui des adultes rayonnants qui bâtissent le Liban. Je pense à Elie. Il avait 4 ou 5 ans lorsque sa mère et son frère ont été tués, sous ses yeux. Quand nous l’avons recueilli, il était traumatisé ; un rien le faisait sursauter. Il a fallu beaucoup d’amour pour qu’il se reconstruise.

sont des centaines d’enfants libanais qui seront aidés. Sans le soutien de la Fondation Raoul Follereau, notre Institut aurait fermé ses portes depuis longtemps. Grâce à ces donateurs, les écoles catholiques sont servies par des éducatrices engagées, assurant à la jeunesse libanaise une formation adaptée à la situation géographique et culturelle du Liban, véritable trait d’union entre des pays, des religions et des cultures différents.

Aujourd’hui, Elie est réalisateur. Il est attentif aux autres et plein de vie. Au Foyer Notre-Dame du Sourire, nous accueillons aujourd’hui des enfants et des jeunes Irakiens qui ont vécu des situations similaires. Grâce à la fidélité de la Fondation, j’ai l’intime conviction que, eux aussi, seront par leur vie, d’authentiques témoins d’espérance.

notre fidélité est source d’espéranceMalgré le cessez-le-feu de 2006, la situation au Liban reste instable. en septembre 2009, des tirs de roquettes ont encore une fois semé la panique et la peur. Pour de nombreuses familles qui vivent dans l’incertitude, sans perspective d’avenir, notre fidélité est un rempart dressé contre le désespoir. témoignages....

Former des enseignants pour tout le pays »

D’authentiques témoins de l’espérance »

Sœur Georges-marie agar, directrice de l’institut technique supérieur de pédagogie à Sahel alma

père mansour Labaky, vicaire épiscopal du diocèse maronite de Beyrouth, fondateur de foyers d’orphelins

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En cas de difficulté, après 2 ans, 5 ans, 10 ans d’activité, la Fondation est toujours prête à soutenir les entrepreneurs avec qui elle s’est engagée.

Favoriser la réinsertion par l’emploi en France

À LEuR côté DanS La DuRéE

Face à la crise : encourager l’initiative !trente ans d’expérience professionnelle, une laborieuse ascension et, au bout du compte, le chômage. Jacques, 48 ans, aurait pu baisser les bras. il a préféré relever le défi en créant son entreprise de plomberie, dans un village de l’aude.

Courageux et éner-gique, Jacques a dé-c idé de créer son entreprise de plom-berie pour sortir de l’impasse. Dans ce domaine, son exper-

tise n’est plus à démontrer.Dès l’âge de 20 ans, bac en poche, il est embauché comme ouvrier plombier dans une petite entreprise. Pendant cinq ans, il apprend le métier et valide un CAP. Jacques décide ensuite de tra-vailler à son compte. Après une forma-tion en gestion d’entreprise, il devient artisan plombier chauffagiste. Son affaire tourne bien mais au bout de cinq ans, pour des raisons familiales, il intègre une entreprise et redevient salarié. Les années qui suivent l’amènent à élargir

son expérience dans différents corps de métiers, jusqu’en septembre 2008 où il est licencié.Après des mois de chômage et de re-cherches d’emploi infructueuses, Jacques n’a d’autres choix, pour s’en sortir, que de créer son entreprise de plomberie, chauffage et zinguerie dans un village de l’Aude. Après avoir étudié son projet sous toutes les coutures, il s’est mis en contact avec un plombier des environs qui, débordé, veut lui sous-traiter des

chantiers. Pour l’instant, Jacques pos-sède un local et des outils pour travailler. Mais il lui manque encore un véhicule professionnel, indispensable pour se déplacer chez ses futurs clients. La Com-mission d’attribution des subventions Follereau a évalué la qualité du projet et la détermination du futur entrepre-neur. nous espérons que vous serez à nos côtés pour lui donner le coup de pouce indispensable au lancement de son projet et à sa nouvelle vie. ■

malgré la crise, pour s’en sortir, Jacques a décidé de créer son entreprise. parce que son projet est solide,

nous voulons lui accorder une aide de 4 500 €.

Serez-vous à nos côtés pour lui donner ce coup de pouce ?

10 No 397 - Novembre 2009 - Fondation Raoul Follereau

Département de l’aude

Les premières années d’activité d’une entreprise requièrent toujours un fort investissement pour les porteurs de projet. Dans cette période fragile de construction, nous suivons “nos” entreprises de très près. Nous accompagnons, conseillons, orientons. Dans certains cas, lorsque l’activité d’un porteur de projet est menacée, la Fondation peut être amenée à puiser dans son fonds d’aide complémentaire. Derrière chacun de nos “oui”, nous nous engageons, dans la durée, à accompagner les personnes en situation précaire qui ont le courage de créer leur emploi. Même des années plus tard, parce qu’elle croit en l’homme, la Fondation est toujours prête à aider ses porteurs de projets en difficulté.

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une comédie musicale autour de Raoul Follereautouché par la personnalité et l’engagement de Raoul Follereau, Xavier petitjean, auteur et metteur en scène, a créé un spectacle dédié au

“Vagabond de la charité”. Voyage intérieur, tourbillon de couleurs et de musiques, cette comédie musicale invite tous ceux dont le cœur a toujours 20 ans, à redécouvrir la profondeur et l’actualité du message de Raoul Follereau. Soutenu par la Fondation, ce spectacle sera produit à paris, du 28 janvier au 20 février 2010, au théâtre du Bon conseil, 6 rue Lapparent, dans le 7e arrondissement. En attendant, vous pouvez d’ores et déjà consulter quelques vidéos à partir du site www.raoul-follereau.org, ou vous informer sur www.revelateurproductions.org.

Face à la crise : encourager l’initiative !

11No 397 - Novembre 2009 - Fondation Raoul Follereau

Événement

théâtre

Né en Belgique en 1840, membre de la congrégation des Sacrés-cœurs de Jésus et de Marie, il part très tôt comme missionnaire

dans le pacifique. À l’âge de 24 ans, il est ordonné prêtre à Honolulu. Un an plus tard, pour freiner la propagation de la lèpre alors incurable, le gouvernement crée une léproserie dans l’île de Molokai et y déporte des centaines de lépreux. poussé par la charité, le père Damien devient leur pasteur. il partage leur vie, construit une communauté, organise la vie sociale, éducative et religieuse. il s’identifie à eux : « Nous autres lépreux », écrit-il dans ses lettres. En novembre 1884, il constate qu’il est à son tour atteint de la lèpre et continue d’assurer sa mission jusqu’à sa mort, en 1889, à l’âge de 49 ans.

Le père Damien canonisé !

Les jeunes d’aujourd’hui *On nous dit trop souvent que la

jeunesse d’aujourd’hui s’effondre

dans le matérialisme. Je n’en crois rien. Sauf

exceptions dont on assure le crédit par une

aberrante publicité, je suis sûr que les jeunes

d’aujourd’hui sont capables de grandes et

belles choses, qu’ils ont besoin de croire et

de s’enthousiasmer, que leurs ferments de

libération ne demandent qu’à s’épanouir

en générosité et en dévouement, pour peu

que des hommes valables leur en donnent

l’exemple et l’occasion. Des hommes qui soient

eux-mêmes, par leur vie et par leur action,

des modèles authentiques, forts, purs. »

Raoul Follereau, le 13 octobre 1974.

* Cet extrait de l’appel de Raoul Follereau à la jeunesse, en 1974, est tiré du volume 4 Les appels des œuvres

Le 11 octobre 2009 avait lieu une émouvante cérémonie au vatican, lors de la canonisation du Père Damien, apôtre des lépreux.

Page 12: RF 52f - Fondation Raoul Follereau - La revue Lèpres - novembre 2009 : La fidélité, un principe d'action

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chaque mois, la garantie d’une aide durable. En mettant en place un prélèvement automatique vous nous permettez de soutenir dans la durée des projets au service de la dignité de l’homme : lutte contre la lèpre et ces autres lèpres que sont l’ignorance et la pauvreté.

ils ont besoin de votre soutien dans la durée : 2 ans, 3 ans, 5 ans… quel que soit le projet qu’elle soutient, la Fondation s’engage toujours dans la durée pour développer des solutions pérennes et adaptées aux besoins du terrain.

Pour vous aider à mettre en place votre soutien régulier, un bulletin est joint à cette revue.

pour toute information sur vos dons, vous pouvez joindre les “Relations donateurs” :tél. : 01 53 68 98 98 Contact : Fondation Raoul Follereau, 31 rue de Dantzig, 75015 Paris.

Aider les lépreux

et soutenir des

programmes de santé

Favoriser la réinsertion

par l’emploi en France

Secourir les enfants

en détresse créer une dynamique

de développement

Votre fidélité soutiendra leur dignité.

Vous aussi, optez pour le prélèVement automatique

4 BonnES RaiSonS DE cHoiSiR LE SoutiEn RéGuLiER

+ Simple En un seul geste, vous vous associez durablement à nos actions en faveur des plus délaissés. Vous recevez moins d’appels.

+ pratique Vous n’avez plus besoin de remplir régulièrement un bulletin et de nous le retourner avec un chèque. Par simple appel ou courrier, vous pouvez modifier votre prélèvement.

+ économique L’économie réalisée sur les courriers de relance, et par le reçu fiscal unique de vos dons nous permettra de soutenir davantage de personnes victimes de la lèpre ou de la misère.

+ Sécurisant Vous nous permettez de prévoir nos ressources et de nous engager en toute sécurité.