revue mensuelle - iapsop · 2014. 10. 31. · — matgio ot soi r61n dano lorsociutes secnhes...

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- ' —"•»' z . J 1 1 - H 4 U ,1T«.TT»i m , . j . . 1. .HL-.mJtU^ i 1||t f Deuxieme A h nee. • ,-v 1 FovriiT 1911 REVUE MENSUELLE CONSACREE A L'ETUDE DES SCIENCES ESOTERIQUES SO MM A [RE ' , • •'••*.• PILGTTS Presages astrologiques pout* le mois d<* mars 1911. — F . - C H . BAKLUT . . 41 L'Areheomitre (suite) (avec planche hors texte).—T. . . . . . . 47 Le Symbolisme de la Croix/. T .PAI.IN'- GEN'ius .. . . * . . . . . . 55 1 Pages dediees au Soleil (Sa/mif Sham- siyah).—• ABDUL-Haot . . . . . 50 / t'nyos Pages dddides a Mercure (Sa/tatf ,1/ari* . diyah) (suite). Aui)Ut.-HaDi . . 66 L'Alcjiimie pratique. — MKUCUKANI/S . 7'I Bibliographic. — M. . . . . . 75 Errata du n° 1. ,•. « . « • 75 PillLOSOPHUMEN A. — CEuvre attribute a QRIGKNK. Premiere traduction franqaise, par T SYNKSIUS et t PAUNGKNUJS. Hors texte. ADMINISTRATION 76, rue de Rennes, PARIS (VI«) ABONNEMENTS : France; (un an). 8 .fr. Etranger (un an) 10 lr. » J Le oumero : 1 f r . ' - ,

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  • - ' —"•»' z . J 1 1 - H 4 U ,1T«.TT»i m, . j . . 1. .HL-.mJtU^ i 1 | | t f

    D e u x i e m e A h n e e . — • ,-v 1 F o v r i i T 1 9 1 1

    REVUE MENSUELLE C O N S A C R E E A L ' E T U D E D E S S C I E N C E S E S O T E R I Q U E S

    SO MM A [ R E

    ' , • •'••*.• PILGTTS

    P r e s a g e s astrologiques pout* le mois d

  • O U V R A G r E S E N V E N T E A L A

    LIBRAIRIE DU M E R V E I L L E U X i . •

    Rue de Rennes, 76, PARIS

    AMBL1NEAU. — Essai sur lc tinoBlicUuie cgyption. Paris, 1887; in-4 do 330 pages. Prix . . 18 » AMtiLJNEAU. — U s trailAs gnostiquos d'Oxford. Etude critique. Paris, 1890, gr . in-8 (72 p.). Prix. 3 » BAKLET (L'.-Oh.). — Involution sociale : otudc historique et philosophique de sociologie synthetique.

    1910, in-8 (208 p.), Prix. . . . . . . . . . . . , . . . . . 5 » BAKLET (K.-Cli.). - L'Occullisiric': definition, methode, classification, applications. 1909, in-8 (134 p.) ;

    ttve« tableaux fiyntbiHiqueti (prMfua epuisc). Prix . . . . . . . . . . . . . - . 5 » FABHE DI58 I5SSAUTS. Los flioropliantes, Etudes sur les fondatours de religions, depuis la Revolu-

    tion jUBcpi'fi.co jour. Pari*, 1005, in-12 dc 300 pilous (Sept gravures et portr,nts hors texte, dont celui d e & y n m w , patriarcbo actuel de PE^Iiso gnostique, reviHu do ses ornements episcopaux). Prix , ' . . . . . . . . . . • • 3 »

    EAYE (Eug. de). — Introduction h Pbisloire du Gnoslicisine au n c et, au u p sificle. 1903, in-8 (150 p . ) . Prix . . . . . . . . . . . . . b »

    MARC HAVEN. — L'Evangilo de Cugliostro. 1910, in-8 ecu. Prix. . . . . . . . . . 3 » MATGIOI. — U Void uriluphyBiquu. 1907, in-8. Prix. . . 7 50 MATGIOI. — La'Voie riLlionnollo, avoc prMir.e par ALTA. 1907, fort in-8. Prix 7 50 MATGIOI. - La Cliino dos Lottnis. 1910, in-8. Prix . . . . . . . . . . . . . . 5 » MATGIOI. — Stanislas do Guailut (Hiograpliio), A voc portrait et autograpbe. 1910, in-12. Prix . 2 » SAINT-MAHTIN (L.-CI. do). — Tableau Naturol dos rapports-qui existent ontre Dieu, l'Homme et

    1'Univers. 1900, in-8. Prix 6 » SAINT-YVES d'ALVEYDUE. — Mission dos Juifs. 1884, trfts fort in-8 raisin de pres de 1000 pages.

    Prix . . . . . . . . . , . . . . , . . • • 20 » S A I N T - Y V E S d ' A L V E Y D U E . — J o a n no d'Aro victorious^. 1890, in-8. Prix 5 » SAINT-YVES d'ALVEYDUE. — La. France vraiu. 1887, fort in-12. P r i x . " . . . . . . . 7 » SIMON. — THEOPHANE. — Los Enseignuinonts socrota do la Gnose, avec dos notes ilocuinentaires par

    SijiMns,PnYis, 1907.in-S.-'Prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . 0 » TIlliOPHANE. — Matgioi ot son r61o dans lorsociutes secnHes chinoisus. 1909, in-12 avoc portrait et : t ^ u l ' p ' g r a p U o . I V i x y - ' - . v • , ' 2 »-V A L E N T I N . — i'iHlis Sophia. Ouvragti gnostiqiio, traduit du copto cn lran^ais, avec une introduction,

    par E . AMHUNIUU. Paris, 1895, in-8 do 200 pages. Prix . . , 8 » WAUHAIN (K.). — La SyiilhtsHo eoticrtHo. Eltpbj m

  • L i B B A I B l E M M E R V E l l l M , R u e d e R e n n e s , 7 6 , P a r i s

    bibliothEque pes ha utes sciences H. C. AGRIPPA

    Seule traduction frannaise cotnplUe, avec le quatrieme livre

    c o m p r e n a n t ' e n o u t r e

    E L E M E N T S de Pierre D'ABAN

    E D E M A . G I E D ' KT I'llECftDKIi':

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    LE GRAND LIVRE BE LA NATURE OU

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    Un beau volume in-80 . Prix (porl en sns) 5 Ir. Celle

  • n. i; x i A:

    C O N S i \

    h . r i'. ;•. \ I. l-! \ I I ; M i \s! I-I I I r i h i - i)}•• N s O ! K U h

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    > I > ! : \ U i l >> \ S i l ' ( ) | ( » ( > h )l

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  • Cependant, cc ne sont encore que des menaces, que 1'influence de V e n u s (seigneur de la maison des alliances et de la paix) contribue encore a apaiser. avec Jupiter , bien plus faible pourtant, dans le signe de M a r s nocturne (le Scorpion) et dans la maison V , celle de la diplomatic. Mais, vers la fin du mois de mars, apr6s une semaine d'accalmie, on voit l ' o r a g e s'accentuer, les m a u v a i s presages s'accumuler tres menaqants, pour se condenser dans le mois d 'avri l en une masse des plus dangereuses. On en parlera en detail le mois prochain, en dtudiant en mfime temps 1'entree du Soleil dans le Bdlier, qui commence le 21 mars une nouvclle pdriode cyclique.

    Les dispositions belliqueuses ou violentes, indiqutSes la fin du mois p r u d e n t , s 'accentuent d6s le commencement de celui-ci et & mesure que l'on approche du 5 (jour de la conjonction de Mars h U r a n u s sur l 'Aigle), la L u n e passant alors sur Algol, dtoile des plus violentes, et sur Alddbaran, dans la X I 1 ° maison du th6me annuel. Toutes les passions surexcitdes produiront sans doute une recrudescence dc crimes (par lc fer et le poison principalc-ment) ; la sante generalc en pourra etre atteinte aussi, bien qu'assez ddfen-due par Pheureuse influence de Vdnus ; des accidents g r a v e s sont surtout & craindre (de chemins de fer, ou par explosions), ainsi que des naufrages.

    De mauvaises influences dc Mercure, mal place, ajouteront la ruse et la mauvaise foi 6 la violence meurtri6re qui prddomine alors ; les passions reli-gieuses seront soulcvees, rdpandant et envenimant le fanatisme (surtout en Lithuanie et cn Pinlande, en Arabie et en E s p a g n e ) ; le sectarisme lai'que ne sera pas moins ardent pour la defense d'utopies humanitaires.

    Ces violences s'accentuent, aprfcs lc 5, vers le 7, puis le 13 ou les jours voisins, produisant alors des accidents de mines (explosions, dboulements) ou des tremblements de terre (cn Perse, en Circassie ou dans les Balkans). L a semaine du 8 au 15 sera la plus h craindre ce point de vue : la sante y sera m a u v a i s e , les lutt.es intcrnationales ou religieuses plus ardentes partout, et. les families ou les manages plus troubles.

    Cependant, les affaires, tr6s actives, nc seront pas mauvaises jusque vers le 10 ; la periodc du 10 au 15 sera tr6s defavorable aux speculations et au commerce. L e s dix premiers jours seront tr^s a v a n t a g e u x aussi aux inven-teurs, surtout en tout ce qui a rapport Pair (aviation), ou aux sciences cbitniques et mtfdicales ; les accidents y seront seulement craindre.

    l)u 15 au 20, I'etat; de sante s ' a g g r a v e sensiblement ; les mceurs se dtfsor-donnent tous points de vue, causant des querelles ou des crimes pnssionnels, et un redoublement de ruse et de. mauvaise foi ; le m a x i m u m de cette per-version est vers le 21 du mois. C 'est un temps funeste aussi aux relations conjugates ; il n'est. pas meilleur pour les affaires, et surtout les specula-tions ; quelque catastrophe financtere n 'y serait pas etonnante.

    Les gouvcrnements seront exposes generalement a une vive opposition de presse surtout ; des demonstrations socialistes paraissent probables en Prusse vers le 1 3 ; mais les gouvernements surmonteront finalement ces difficultes et Pimpopularite qui les menace.

    Les rapports intcrnationaux semblent particulierement difficiles du 15 au 20 ; c'est cependant la diplomatic qui les r6gle, sans qu'on aper^oive aucune

  • lutte ouverte. L e s pays qui paraissent les plus troubles -par ces rapports sont : jusqu'au 10, les principautes ou royauines danubiens, avec la Grace ct la Turquie, 1'Arabic et la Terse ; du 10 a la fin du mois, la Prusse et la Russie s y ajouient, ct fmalement l ' A n g l e t e r r e et la France.

    Le mois, du 25 au 31, s 'acheve plus paisiblenient, mais c'est connue le cahwe qui precede la tempete ; elle eclatera, comme on l'a dit plus liaut, au mois d'avril.

    it iaui signaler seulement les trois derniers jours comme assez funestes 11 la sante ct aux affaires.

    1 Ln franco, Penscmbte du mois ottrc la particularite singulicre d'une agi-tation confuse, sans resultat, >ans UiiwUon bien defiuie, produisant une sorte de malaise imprecis, moins dangereux cependant quo chez les nations de 1'Europe contrale ou orientale. L a cause en est que l'influence qui prti-dominera sur notre pays n'est pas celle dc Mars, mais celle des planetes ies plus rapides : Mercure, Venus et la Lune, qui culmiuent avec le Soleil au meridien de notre ciel national. Dans le mois dc mars , elles passent en qua-drature du milieu de ce ciel, mais rapidement ct avec de singuli6res alterna-tives propices ou n6fastes. Mars agira principalement sur la vie economique ou sur la sante et les muairs.

    L a depravation, les accidents y seront a craindre comme ailleurs aux epo-qucs indiqueos plus haut. Les passions seront particuli6remeut abaissees vers le 25 ct pour la fin du mois.

    Pour les allaires exterieures, la diplomatic sera tout particulierement tuise en activite dans la premiere moitie du mois, ct sera surtout difficile dans la seconde semaine (avec l ' E s p a g n e Detainment) ; mais elle reussira, et aucune menace serieuse n'apparait pendant re temps. On en trouve de plus importantes du i(> au 20, spccialement dans les relations avec l 'Espagne et PAllcmagne ; la Prance sou IT re alors d'une opposition assez gencrale, qui s 'accentue sensiblement dans la derni6re semaine du mois ; les iniinities ne sont pas declarces ouvertement ; elles t'clateront en avril. Les 22, 25 ct 28 mars sont plus accentu6s pour cette. influence. Les intcrets coloniaux sem-blent jouer un g r a n d role en tout ce mois.

    A l'inturieur, la lutte religieuse semble pnklominer surtout pendant la premiere moitid' du mois ; d'abord favorable au parti religicux, elle sc con-tinue vers le 0 p a r une reaction plus generate contre lui ; le gouvernernent, qui y voit faiblir sa popularity, la rccouvre vers lc 1 0 cn se im-portant plus ouvertement vers les partis laiques ct socialistes. Ces que-relas , apaisoes ensuite, jaissent la suprematie. au peuple ; mais, dans la der-niere semaine du mois, on n'aper^oit plus qu'une confusion dc, tous les partis, qui expose sensiblement Pautoritc et la force du gouvernernent.

    Les affaires commerciales et finaneieres seront peu prosptVes tout ce mois ; le 6 et le 20 ou les jours voisins sont marqiu's comme les plus malheureux.

    L a sant6 du President de notre Republique semble encore bien menaci-c pendant ce mois, bien qu'elle soit un peu moins exposee qu'elle nc semble devoir 1'etre dans le suivant (Mars passant en X I I B maison, stir sa position dans le theme de nativity ; et le Soleil, maldficM, seigneur de la maison VI ,

  • MARS 1911

    EPHEMERIDES

    B61ier

    © C Aspects de la Lune Na-ud

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    ASTROLOGIQUES

    MARS 1911

    8 # b y-Long. Lut Doc. Long. Lat. Dec. Long. I.at. Dec. Long. Lat Dec.

    Kutroo du Soleil eu llelier, le 21 mars n C Ii, i m.

    1 2 R

    108'59' B

    0B38' A

    21* -29' •297° 46' A

    0*30' •21° 7' 32" 45' A

    2" 16" It

    10" 18' R

    22 OT H

    t» 18' A

    14°58'

    I 4 10S 58 0 38 •n -29 207 5-2 0 30 •21 6 3-2 50 •2 10 10 2-2 •224 3-2 1 10 l i 57 Phases de la Lune

    6 108 56 0 3S •21 30 207 57 0 30 21 5 33 S 2 15 10 '27 •2-2 i 31 t 10 14 50 PQ le 7 i\ It h. 10 tu.

    8 108 54 0 38 21 30 •20S -2 0 30 •21 •i 33 20 2 15 10 31 '2-2't '28 t to 1 i 55 P L le t in 12 h. 7 m.

    110 108 53 0 38 •21 30 •208 7 0 30 •21 3 33 32 2 t l 10 30 '2-2 i -.'5 I -20 14 54 l)t) le -2-2 II 12 h. 35 m.

    I I '2 108 5-J 0 3S •2t o'O "208 1-2 0 30 •21 O 33 »r> •2 1 i 10 Hi 22 i -21 1 -20 l i 53 N L le 30 a Oh. 47 no

    14 10S 51 0 37 2t :u '2US 17 0 30 1 33 58 •2 1 i 10 '.;> •22 i 17 t 20 I i 51 __

    16 108 50 0 37 •21 31 •208 2-2 0 30 01 0 34 It •2 13 10 '.0 221 1'2 I 21 t i 40 Perigee lo 0 a 5 h.

    IS 108 i9 0 37 •2t :u 208 -27 0 30 •20 3 ', -2 '. •2 13 io :> • •2-24 (» 1 -21 l i 47 Apogee lu 2t a t It.

    1 r ° 108 48 0 ;>7 •21 31 •208 31 0 31 •20 .) i 3i 37 •2 13 to :. ;> i 35 i7 •2 11 11 2-1 •2-23 IO 1 2-2 l i 30

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    - 46 -

    celle des maladies, s'opposant a Venus, qui domine la V I I I e ) ; la vitalite el la circulation sont menacees spckialement dans les journdes du 12 et du 23, puis le d a n g e r s'accentue vers la fin du mois.

    Parnii les autres souverains, en dehors des dispositions belliqueuses signa-ges plus haul, surtout pour 1'Empire Germanique, on apenjoit un danger d'accident au roi d'Angleterre vers les 20 et 22.

    L a sanltS de l 'Empereur d'Autriche parait menacee dans les derniers jours du mois.

    U n accident est encore a craindre au debut pour le roi d ' E s p a g n e (peut-etre un at tentat , car sa popularity est expos^e alors) ; mais, ensuite, on prdvoit un succes militaire.

    L c roi d 'I tal ic est occupe surtout par la diplomatie. I'our le T s a r de Russie, la sant6 sera bonne pendant ce mois, mais il sera

    absorbe par des difficultes croissantes a niesure que le mois s 'avance. L a souverainete du nouveau Sultan de Turquie est tres fortement nicna-

    c6e ; elle le sera plus encore en avril. Enfin, pour le Portugal, le gouvernement sera fort expos

  • Thfcme de la Rdpubl ique du Portugal.

    Proclamation du 5 octobrc i')i, a 11 h. .VO M. du matin.

    J o u r de Mercure , heure de la Lune.

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    F . - C H . BAKI.KT.

    L 'ARCHEOMETRE (I) (Suite)

    Au pr

  • ChrisLos, c 'cst-A-djre le Verbe Rddempteur (aspect de Vishnou) ( i) , s'est manifest^ a u x h o m m e s il y a dix-neuf sifecles (2), c 'est , d 'apres les paroles m e m e s de Pftvangile , « pour accomplir la Loi , et non pour la ddtruire ». O r cet accomplissement de la Loi consiste dans son universalisation pour les Mlcchhus de l 'Occident (3), parmi lesquels les Juifs seuls dtaient alors

    bio. ; nous avons d'ailleurs indiqud quels sont les different* domaines aux-quels s 'appliquent rcspectivcment les trois termes : Libertd, Itgalitd, F r a t e r -nitd (20 annde, n ° 1, p. 20, note).

    (1) L a racinc du mot grecfKpt-tro; se retrouve d a n s le sanscrit Qri, qui e x p r i m e une idde d'excellence ((reyas), dont la consecration de I'individu par 1'onction sacerdotale ou royale est le s i g n e sensible. L e mot Qri se place de-vant certains noms propres c o m m e une sorte de titre, assez analogue h l'hdbreu UHp, que l'on traduit par

  • charges de sa conservation ; les application de la Loi doivcnt sans doutc varier suivant les circonstances, mais la Loi elle-meme n'en est pas moins une, et, s'il est vrai que les prescriptions spdciales au peuple juif n'auraient aucune raison d'etre chez d'autres peuples (1), il ne peut en etre ainsi des principes fondamentaux qui constituent I'essence meme dc la Loi .

    Une autre remarque importante, que nous devons encore faire ici, c'est que l'investiture royalc, conferee par les representants directs de la Tradi-tion, e'est-a-dire par la caste sacerdotale (2), constitue proprcment parler lc Droit divin ( 3 ) , sans lcquel il ne peut v avoir aucune royaute r

  • - S o —

    Mais il nous faut maintenant quitter ce sujet, sur lequel beaucoup de choses resteraicnt encore k dire, poUr revenir k des considerations se rap-por tant plus directement k I'Arch&mifctrc, On verra cependant par la suite que, les Indications que nous venons de donner etaient ndcessaires, et nous devrons e n c o r e y ajouter plus tard d 'autres notions generates sur la Doc-iHne traditionnelle ct sa conservation k t ravers les diff(5rentes pdriodes suc-cessives de 1'humanity terrestre, jusqu'& I'dpoque actuelle.

    L a premi6fe question que nous ayons k etudier maintenant se rapporte k 1 'ari thmologie des X X I I lettres dc l 'alphabet watan ; nous donnons ici la figure syhth

  • ties lettres de chacune des trois categories, et la somme totale : 4 (31+409 4-565 = 1495 (i) , nombre qui donne encore (ainsi, d'ailleurs, que son second element 4O9) 19 par une premiere reduction, et 10 par une seconde. Nous n'avons pas k revenir sur ce point, l 'ayant deji\ expliqud, ainsi que la si-gnification des mots sanscrits qui sont formes par les lettres correspondant aux chiffres respectifs de ces quatre sonimes, et qui, dans la figure, sont ecrits au-dessous de ces chiffres, transcrits eux-m§mes dans l'alphabet \va-tan (2). Rappelons seulement que ces mots sont : Deva, divinity ; D&uata, dditd ; Jiva, vie universelle, ou vie absolue (envisagde en principe, inddpen-damment de ses manifestations individualists) ; Aditi, indivisible vie. Enfin, 469, somme des valeurs des V I I plandtaires, se rdduisant 10, nombre de la lettre et les chiffres de 565, somme des valeurs des X I I zodiacales, cor-respondant respectivement aux trois lettres m n 5 on a ainsi le T d t r a g r a m m e divin nini, qui, dans la figure, est dcrit dans les alphabets watan et hd-braique, et est interprdtd par « Moi, la Vie absolue », ou (( Je suis la Vie absolue

    E n effet, la lettre 1 et ses dquivalentes marquent I'affirmation de l 'E t re : l a , Je ; elles appellent le Verbe. E n hdbreu, le nom I ah (rp) designe Dieu s'affirmant, entrant en acte par son Verbe, c'est-i\-dire la Puissance divine se manifestant (3). En sanscrit , Ya indique la Puissance unitive, la Puissance donatrice, la Puissance de la Meditation sacrde, r e m i s s i v e de l'AUer et la Remissive du Retour. C'est aussi la Puissance principielle femi-nine, et, dans un sens infdrieur, la designation du sexe fdminin (symbolise par la Yoni), car cette lettre (dquivalente Y ou I consonne) (4) est, c o m m e

    hebraiques correspondantes, sont indiquees dans la seconde colonne (k par-tir de la gauche) du tableau qui figure k la p. 186 (i r o annde, n° 9). 11 faut remarquer que, pour chaque lettre, I'ordre alphabetique et la valeur n u m e r i -que donnent le m&me nombre par reduction ; la valeur numdrique ne com-porte qu'un chifTre significatif, seul pour les neuf premieres lettres, suivi d'un zero pour les neuf suivantes, et de deux zeros pour les quatre derni6res.

    (1) Dans les trois sommes partielles, dont chacune contient trois chiffres, le chiffre du milieu est le mSme : 6, sur le caract6re conjonctif duquel nous aurons a revenir.

    (2) Pour cette explication, voir i r o annee, n° io, pp. 212 et 213. (3) Sur ce nom rP ct son nombre 15, voir aussi 1™ annde, n° if , p. 240,

    note. (4) En sanscrit, toute consonne ecrite sans modification est considerdc

    comme suivie de la voyelle a, dont le son est ddfini comme celui qu'dmettent les organes de la parole lorsqu'ils sont dans leur position normale ; tous le.s autres sons precedent done de ce son primordial a, car ils sont produits par des modifications diverses des organes de la parole a partir de cette position normale, qui est naturellement leur position de repos. C'est pourquoi la lettre A est la premiere de l'alphabet et reprdsente I'Unitd supreme ; ceci est tres important k considdrer pour l'explication de la syllabe sacrde tri-grammat ique AUM,-dont nous aurons k parler plus tard.

  • nous 1'avons 66jh dit u plusiours reprises, un signe feminin : elle correspond n la Sagesse divine, a la Reine du Ciel des anciens Patr iarches et des Li ta-nies de Mario Assomptionnde. Nous avons dit aussi que la lettre "> est la Royale des alphabets archeomtkriques, solaires et solaro-lunaires ( i ) , et ceci est rendu manifeste par la figure arithmologique que nous etudions actuel-lemcni. C'est la premiere lettre des noms du Pere et du Fils : ils sont consubstantiels en elle. Sa note est sol fondamental, sur lequel sont cons-tit IK'S toute la sonometrie et Lout le systeme musical de l 'Archeom^tre, que nous aurons h etudier dans la suite. Sa couleur est le bleu (2), son signe zodiacal la Vierge (3), sa planete Mercure, son Archange Raphael Trisme-gisle, nomine aussi Uamuliel par les Kald6ens. D a n s i 'annee liturgique, elle correspond a Pdpoque de 1'Assumption ( 1 5 aout) (4).

    La lettre ^ a pour antagonist*; la letrre '2. la Royale des alphabets luna'i-ros et dcHarcht'omdfres ; c 'est la la clef du Livre des Guerres de I EVE, « guerres de la Royale I ou V eontre 1'usurpatrice M » (5). Cette lettre 12 ne rdpond plus au Ya, au Jc, qui commande le Verbe, mais au Me, au Moi, qui se rcplic sur lui-m) Kn grcc , le mot M w designe la Lune, qui rcflechit la lumi^re du Soleil, connne la Mentality reilechit la Lumi^rc inteUcctuelle et spirituelle. — La difference indiquee ici entre les principes symbolises par les lettres * et. Q (qui, pour l 'alphabet watan, sont deux principes feminins) est analo-g u e h cello qui existe entre I 'Homme Lbiiversel et 1 homme individuel.

  • que ( i ) , la Menerja ou Minerva, le Maiwu feminin de la doctrine etrusque (-0-E n sanscrit, Ma indique le Temps, la Mesure, la Mere (en hebreu CN) , la Passivite, la Lumiere rotlechie, la Reflexion la Mort. Ma (3) exprime la nega-tion (4) ; comme racine verbale (5), il signifie niesuror, distribuer, donner, fa^.onner, produire, rcsonner, retentir. En hebreu, la lettre indique la Puissance embryogenique, le developpement dans le Temps et dans 1'Es-pace ; cette meme lettre exprime aussi la possibility 1'interrogation (0) ; enfin, nous avons vu qu'elle reprdsente 1'element eau (J)- Sa note

    (1) Pour la signification du nom de I'allas, voir 20 anuee, n" 1, p. 18, note 2.

    (2) Pour la signification du nom de Manoit, voir il'° annde, n° 9, p. i 8 t , note 1.

    (3) L a voyelle a [A long) est, en sanscrit , le redoublcment du son primor-dial a ; elle est le plus souvent une terminaison feminine, de meme que ia voyelle i, qui est egalement un "redoublcment de t bref (voir iro anuee, n° 10, p. 213, note i). Nous pouvons ajouter que, au point de vue iddographique, i designe 1'elan de la Pridre et de I'Adoration, et aussi Taction de couunen-cer, d'aller et de revenir (aHer se dit aussi ire en latin) ; t indique Taction de prier et d'adorer, ainsi que sa correspondancc avec 1'litre qu'on prie et lc Principe qu'on adore ; ceci doit etre joint a ce que nous avons dit un peu plus haut au sujet cle la consonne Ya.

    (4) En grec, la negation s'exprime egalement par un. (5) L a racine verbale est apjxdde en sanscrit dhalou, forme fixec ou cris-

    tallisee ; en elTet, elle est Tdldment tixe ou invariable du mot, qui repre-sente son essence immuable, et auquel vienncnt s'adjoindre des elements se-c o n d a r e s et variables, reprdsentant cles accidents (au sens dtymologique) ou des modifications de l'idee principale.

    (6) De la les prenoms interrogatifs v^, qui ? et quoi ? D'autre part, la lettre employee comme prdfixc, indique Torigine, la provenance. •— Remarquons encore que les deux lettres 1 et 52 s'unissent pour former la terminaison du pluriel masculin, la seconde, sous sa forme finale Q, de-venant un signe collectif.

    (7) Voir ce que nous avons dit sur les trois lettres formant le mot C ' -K ( i M annde, 110 10, p. 218, note 2). En arabe, Ma designe aussi l'eau. La forme hebraique c v 2 est un duel : les doubles Eaux, c'est-a-dire, au sens metaphysique, les E a u x supdrieures et les E a u x infdrieures ; au sens phy-sique, on sait que l'eau est composee chimiquemcnt de deux elements : hy-drogen e et oxvgenc. II y a lieu de faire ce propos une remarque assez cu-rieuse : la formule constitutive de l'eau (en ne pretant d'ailleurs, bien en-tendu, a la notation chimique qu'une valeur purement symbolique) est I l - O , ou mieux II.OH, le premier element / / pouvant etre rem pi an' (indirec-tement en pratique) par un metal (ce qui donne naissance a une base), tnn-dis que le radical O H reste intact ; si Ton reprdsente ici 1'oxygene, dld-ment actif, par et Thvdrogene, element passif, par *2, cette formula

  • est rd, sa couleur lc vert de mer , son s igne zodiacal le Scorpion ( i ) , sa cons-tellation complementai re le D r a g o n des E a u x Celestes, sa plan&te M a r s . Son A n g e est double : Kamael (2), l 'Amour physique de l'Esp&ce, presidant k la Generation ; Samaiil, presidant k la Mort qui en est la consequence ( 3 ) . D a n s l 'annee liturgique, elle correspond a l'dpoque de la Toussa int et de la celebration des Ames desincarnees ( i o r et 2 novembre).

    Apr6s cette digression, revenons k la figure qui resume toute 1'arithmo-logie qualitative, e t dont n o u s n 'avons encore considere que la partie cen-trale ( 4 ) .

    (A suivre.) T .

    li.UJl devient precisement identique au mot CPO» l'eiement isole et rem-plagable 11 e t a n t alors represente par l'initiale D, et le radical OH par la term i naison •">.

    (1) C e s i g n e est represent^ aujourd'hui p a r 11̂ , qui rappelle encore la let-tre M.

    (2) E11 sanscrit , KAma s ignifie le Desir (voir i r o annee, n° 10, p. 2 1 5 , note 2 ) ; il est dit fils de Maya.

    ( 3 ) 11 y a en sanscrit , p o u r signifier l 'Amour, deux mots de sens opposes, qui contiennent Lous deux, c o m m e consonnes, les lettres M et R , e 'est-a-dire les deux premieres zodiacales du Tr iangle des Grandes E a u x . L e premier moL est Mivra, qui s ignifie aussi la Mort (de la racine mri, mourir ) ; l 'Amour est ici 1'Attraction cosmique, done fatale, des sexes dans l'unitd banale de l ' E s p e c e ; celle-ci n'a pas pour objet le bonheur des individus, mais la reproduction corporelle, et , consequemmcnt , la mortal i te des r i g n e s vegetal, animal et humain. L e second mot esL Antra, qui signifie littdrale-ment l ' lmniortal i te (de a privatif, eL mri, mourir) ; l 'Amour est ici 1 'Attrac-tion divine, done providentielle, des Ames bisexuees, t ravers le corps ; cet te puissance n ' a en vue que le bonheur des individus par leur libre election m u -tuelle ; elle les lib6re des fatalites hereditaires de l 'Esp6cc . C ' e s t pourquoi Moi'sc dit ; « T u quilteras ton p6re et ta m 6 r c pour suivre ta femme, ct vous 1 1 c serez Lous deux qu 'un seul etre organique. » C ' e s t done de la su-preme individuation et de 1 'Autonomic de I ' H o m m e et de la F e m m e qu'il s ' a g i t ici, et, par consequent , dc leur lmmortal i tc dans le Dieu Vivant lui-m6me. — A proprement parler , le mot « Amour » ne devrait e t re employe que dans le second sens , c a r le latin Amor est identique au sanscri t Antra.

    ( 4 ) L e m a n q u e de place nous oblige renvoyer la suite de 1'explication dc cette planche nu prochain n u m e r o .

  • LE SYMBOLISME DE LA CROIX

    Nous avons montrd, dans notre

  • - 56 -

    clo la mc;me individuality integrale, chacun de ces domaines pouvant d'ail-leurs contenir des .modalites analogues appartenant k une indefinite d'autres individus, dont chacun, de son cAtd, est un etat d'un des etres de 1'Univers. L'ensemble des domaines nontenant toutes les modalites d'une individualite, domaines qui," comme nous venons dc le dire, sont en nombre indefini, et dont chacun est encore indefini, cet ensemble, disons-nous, constitue un de-gi*e de 1 'Existence universelle, lequel, dans son integrality, contient une inde-finite d'individus.

    Nous pouvons representor ce degrd de 1'Existence par un plan horizontal, s'eiendant indefinimcnt suivant deux dimensions, qui correspondent aux deux indefinites que nous avons ici h eonsiderer : d 'une part, celle des individus, que l'on pout representor par l'ensemble des droites parall&es & 1'une des dimensions, definie, si l'on veut, par la direction de 1'intersection du plan horizontal avec un plan vertical de front ; et, d 'autre part, celle des domai-nes particuliers aux differentcs modalites des individus, qui sera alors repre-sent de par l'ensemble des droites du plan horizontal perpendiculaircs k la direction precedcntc, e'est-h-dire parall61es k 1'axe visuel ou antero-poste-Hour, dont la direction ddfinit 1'autre dimension. Chacune de ces deux cate-gories coniprend une indefinite do droites parallMes, toutes inciefinies ; chnque point du plan sera determine par 1'intersection de deux droites appartenant respectivement k cos deux categories, et rcpresentcra, par consequent, une modality particuli6re d'un des individus compris dans le degrd considere.

    L 'Exis tcnee universelle, bien qu 'unique en clle-mfimc, est multiple dans ses manifestations, ct comporto une indefinite de degrds, dont chacun pourra Mrc represcnte, dans unc etenduo h trois dimensions, par un plan horizontal. Nous venons de voir que la section d'un tel plan par un plan vertical de front ronresento un individu, ou plutAt, pour parler d'une facon plus generate ot cn mfimc temps plus oxactc , un etat d'un Otre, etat qui pout etre indivi-duel ou non individuel, suivrtnt. los conditions du degrd dc 1'Existence au-quol il nppnrtiont. Ce plan \vertical de front peut done 6tre regardo comme roprescntant: un Otro dans sa totality ; cot f'tro comprend un nombre indefini d'etats, figures alors par toutes los droites hor izontals du plan, dont les vorlionles sont formd'os par los ensembles de modalites qui so correspon-dent d."ns tous cos etats. D'ailleurs, il v a une indefinite de tcls plans, roprescntant ^indefinite dos f>tros rontonus dans I'Univers total.

    On voit done quo, dans cot to representation geometrique h trois dimen-sions, chaque modality d'un etat dY>l:ro n'est indioueo que par un point ; olio est cependant susccptiblc, olio aussi, do so devoloppor dans le parcours d'un cycle dc manifestation comportant une indefinite de modifications : pour la modnlite corporelle do notre individualite humatno actucllo, par oxom-plo, cos modifications soront tous les-moments do son existence, ou. ce qui revient au tn^rne, tous los gestos qu'elle accomplira au cours de cette exis-tonco. T1 faudmit, pour representor ces modifications, figurer la modalite consiciereo, non par un point, mais par unc droite entuVc, dont chaque point serait unc dc cos modifications, on ayant bion soin dc remarquer quo cette droite, quoique indefinic, est limlteo, comme Test d'ailleurs tout indefini, ot

  • memo, si Ton peut sYxprirner ainsi, toute puissance de 1'indefini. 1. 'inde-finite simple etant representee par la ligne droite, la double indefinite, ou 1'indefini a In seconde puissance, le sera par le plan, et la triple indefinite, ou I"indefini a la troisieme puissance, par lYtcnduc a trois dimensions. Si done chaque modalite est figureo par une droite, un etat d 'etre, comportant une double indefinite, s^ra mair .tenant figure, dans sou integral i te . par un plan horizontal, et un etre, dans sa total i ty le sera par une etendue ii trois dimensions.

    Dans cette nouvclle representation, plus complete que la prenmVe, _ nous voyons tout d'abord que par chaque point de lYtendue considereo passcnt trois droitcs respectivement paralleles h ses trois dimensions ; chaque point pourrait done etre pris comme sommet d'un tri6dre trirectangle, constituant un syst^mc dc coordonnecs auquel toute 1'etendue sorait rapportee, et dont les trois axes formeraicnt unc croix trois dimensions. Sttpposons que l 'axe vertical de cc syst6me soit determine ; il rcncontrcra chaque plan horizontal en un point, qui sera 1'origine des coordonnecs rcctangulaircs auxquelles le plan sera rapporte, et dont les deux axes formeront une croix deux dimen-sions. On peut dire que ce point est le centre du plan, ct que l 'axe vertical est lc lieu des centres dc tous les plans horizontaux ; toute verticale, c'est-a-dire toute parallele A cet axe, contient aussi des points qui sc correspondent dans ces memos plans. Si , outre l 'axe vertical, on determine un plan hori-zontal particulier, le tried re t rirectangle dont nous venous dc parler sera egaloment determine p:ir la meme. 11 y aura uno croix deux dimensions, formee par deux des trois axes,dans chacun des trois plans do coordonnecs.dont l'un est lc plan horizontal considere, ct dont les deux .autres sont deux plans orthogonaux passant, chacun par l 'axe vertical et par un des deux axes hori-zontaux ; et ces trois croix auront pour centre nomnuin le somniet du trie-dre, qui est le centre dc la croix a trois dimensions, et que l'on peut consi-d-Ver aussi romme centre de 17t •endue. C b ; q u e ocint / pou"rait etre centre, et on pout dire qu'il Test en puissance ; mais, on fait, il faut qu'un point particulier soit detormiu\ nous dirons comment par la suite, pour qu'on pttisso tracer la croix, c'est-a-dire mesurer toute 1'etendue, ou, analogique-mont, realiscr la comprehension totale de 1'etre.

    Dans cette nouvclle representation a trois dimensions, ou nous avons con-sidere seulement un etre, la direction horizon tale suivant Iaquelle se ddve-loppent les modalites do tous les etats de cet etre impliquc, ainsi que les plans verticaux qui lui sont paralleles, une idee de succession logique, tandis que les plans verticaux qui lui sont perpendiculairos correspondent, correia-tivemcnt, a l'idee de sijnultaneite logique. Si on projetto toute iViendue sur celui des trois plans de coordonnecs qui est dans cc dernier cas, chaque mo-dalite de chaque etat d'etre se projettcra suivant un point d'une droite hori-z o n t a l , et l'etat dont le centre coincide avec celui de 1'etre total sera figure-par l 'axe horizontal situd dans le plan sur lcquel se fait la projection. Nous sommes ainsi ramenc a notre premiere representation, cello ou 1'etre est situe dans un plan vertical ; un plan horizontal pourra alors de nouveau r'tre un degrd de l 'Existence universelle, comprenant le developpement enticr

  • tl'une possibilite particuliere, dont la manifestation constitue, dans son en-semble, ce qu'on peut appellor un Macrocosme, tandis que, dans 1'autre representation, il est seulement le developpement de cette mfime possibilite dans un Aire, ce qui constitue un etat de celui-ci, individualite integrate ou etat non individual, que l'on peut, dans tous les cas, appeler un Microcosme. Mais le Macrocosme lui-mfimc, comme le Microcosme, n'est, lorsqu'on 1'en-visage isoiement, qu'un des elements de l'Univers, comrue chaque possibilite particultere n 'est qu'un element de la Possibilite totale.

    Celle des deux representations qui se rapporte h l 'Univers peut fitre appe-lec, pour simplifier le langage, la representation macrocosmique, et celle qui se rapporte h un /Hre, la representation microcosmique. Nous avons vu comment, dans cette derntere, est tracec la croix h trois dimensions ; il en sera de mOme dans la representation macrocosmique, si l'on y determine les elements corrcspondants, c'est-?\-dirc un axe vertical, qui sera l 'axe de l 'Uni-vers, et un plan horizontal, qu'on pourra designer, p a r analogic, c o m m e son equateur ; et nous devons faire remarquer que chaque Macrocosme a ici son centre sur l 'axe vertical, comme l'avait chaque Microcosme dans l 'autrc representation.

    On voit, par ce qui vient d'etre expose, 1'analogic qui existe entre le Ma-crocosme ot; le Microcosme, chaque partie de l 'Univers etant analogue a u x autres parties," et ses proprcs parties lui e tant analogues aussi, parce que toutes sont analogues h l 'Univers total, comme nous 1'avons dit au debut. 11 on resultc que, si nous considerons lo Macrocosme, cha-cun dos domaines definis qu'il comprend lui est analogue ; do m£me, si nous considerons lc Microcosme, chacune de ses modalites lui est aussi ana-logue. C'est ainsi que, en particulier, la modalite corporelle ou physique dc notre individualite humnine actucllo pout symboliser cotte m6mc individua-lite onvisageo integralement, si l'on fait correspondre sos trois parties, tf'te, poitrine c t abdomen, rospectivomont aux trois e lements dont est composee 1'individualite : element pneumatique ou intollcctuel, element psychique ou emotif , element hyliquc ou materiel ( l ) . C'est 1A la division la plus generate, dc 1'individualite, c t on pourrait 1'appliqucr au Macrocosme comme au Mi-crocosme, scion la loi dos analogies ; mais il nc faut pas oublicr que chacun do cos trois elements comporte un nombre indefini dc modalites cocxistantes, de mOme que chacunc dos trois parties du corps se compose d'un nombre indefini de cellulcs, dont chacunc aussi a son existence propre.

    Ceci etant etabli , si nous considerons un etat d'etre, figure par un plan horizontal do la representation microcosmiquo, il nous reste maintenant k dire quoi correspond lc centre do cc plan, ainsi que l 'axe vertical qui

    ( t ) Voir, dans IVtude sur VArchfamHre (2" annec, n° 1. p. 17), la cor-respondancc dc ces monies elements do I'individualite avec les divisions de la societe humnine, que l'on pout rogarder comme une individualite collec-tive, ct comme un dos analogues, dans lo Macrocosme, dc ce qu'ost dans le Microcosme unc de sos modalites.

  • passe par ce centre. Mais, pour cn arriver il nous faudra avoir encore recours a une autre representation geometrique, un peu dilTcVente de la pre-cedente, et dans Iaquelle nous ferons intcrvenir, non plus seulement, comme nous Favons fait jusqu'ici, le paralieiisme ou la corrospondancc, mais encore la continuite de toutes les modalites de chaque etat d'etre entre elles, ct aussi de tous les etats d'etre entre eux, dans la constitution de l'Etre total.

    (.4 suivre.) T PAUNO6NIUS.

    PAGES DEDIEES AU SOLEIL 5 A 7 / A 1 F S H A M S 1 Y A H

    I

    LYeole arabe de lV-soterisme musulman, — qui est bien distinctc dc 1'ecolc pcrsanc des monies formules, — est esscntiellement synthetiquc. Elle est, sans doute, le plus bcl excmple de. ce que jc me permets d'appeler le mysticismc lucide. Elle est non seulement scolastique, ou plutAt logiste, mais encore psvchologique et, avant tout, naturelle ou primitive. Autroment dit, elle considere I'homme ct la nature commc des livrcs sactYs au m^rne titre quo la revelation historique ou scripturale, cxprimec dans la langue simpliste des Semites. Les passages du QorAn qui appuient cctte assertion sont trop nom-breux pour £tre cites en dehors d'une controverse. II est moins connu que les grands Maitres de lYsoterismc musulman designent par les termes « ept-tre. n (RisAlah), « exemplaire » (Nusfrah) et « livre » (Kitftb), trois aspects diderents de l ' initie.

    La geographic nous apprend que les pays arabo-erythreons sont ehauds et sees, et que leurs habitants se distinguent par leurs faculte* lvriqucs. Cela suffit ,comme documentation, pour nous oxpliquer leur philosophic religieuse.

    L'intonsite lyriquc conduit ;H un etat mental de « subjoctivite », qui se tra-duit par une sorte d'enthousiasme naif qu 'accompagne une bonne dose de seepticisme et de finesse. « Vous sorez naif comme des colombes et subtils comme des serpents », dit quelque part le livre sacre des Chretiens. Ces deux sentiments, que la vie moderne considere c o m m c incompatible*, font tri\s bon md-nage dans l'esprit d'un Musulman instruit et vieux style. Pleins de vitalite, ils aiment. C o m m e tendances intellcctuellcs, ils sont un peu ideologues. Ils croient que, au fond, I 'homme ne pout savoir que ce qu'il dit ( i ) . La doctrine du Logos , rhez eux, est moins le resultat du fideisme

    ( i ) Voir la revue La Gnose, sur la langue sacrec.

  • religieux que d e la subconscience que In primitif possMe d e l'Insondable. Les mots et les choses se cotoyant, les poetes trouvent tout naturel que les myst6res de la creation off rent des analogies avec ceux de la parole. Ainsi, la mdtaphysique suit les mouvements de la conscience, — surtout quand elle s ' e v e i l l c pour la premiere fois, — ct lc fonctionnement de la pensd'e devient presquc aussi interessant que la pen see elle-meme. L ' ignorance et l'incon-science finissent par symboliser le neant et la nuit ; puis on se figure que le monde nait avec lc jour. Quand nos primitifs ne voient rien, ils disent qu'il n'y a rien. /tire, c 'est Atre vu, puis voir, car c'est la lumi'6re qui donne 1'existence aux choses.

    Le Soleil non soulcmenl delairc le monde, mais encore donne aux objets leurs formes rcspectivos. Lo grand Soleil de la-bas est presquc inconnu ici ; h j)einc le voit-on quelques jours soulement: |>endant une annde cxcoption-nollomont favorisdo sous lo rapport; du beau temps. 11 rutile avec unc telle force que son eclat fait disparaitro los couleurs locales, dc sortc qu'on ne voit que les siennes, e'est-;Wlirc lui-mfjme ct rien que lui. L e pavsage change tellement' vile, qu'il no parait giuVe etre autre chose que le pretoxto d'une demonstration solaire, ou, si vous vouloz, d'une thdophanic cosmomorphe. On ne voit que los reflets du ciel ; ce quo los details du pavsage peuvent bion Aire en dehors de lour fonction heiiophoro est unc question qui cesse d'in-to res so r.

    Tout, jusqu'a la perspective, jusqu'aux distances ot aux rapports des cho-ses entre ellos, no depend quo do 1'astro radieux, qui, maitre absolu des horizons, sculpto los montagnos sa guise et dispose scion sa volonte subile ot; architocturale los masses dc 1'immensite.

    L a puissance du Soleil nous oxplique la perspective chinoisc. Kilo est ostivalo, nullomont orronep. . Plus lo Soleil donne, plus lo ciol parait haut ot surprenant, 1'horizon vaste ot profond, tandis que co qu'on a devant los pieds, le premier plan, devient ncutre ot rdtrdci. L o phdnomdno inverse se produit dans la perspective hivernale ou nordiquo. La , lo premier plan se ddvoloppe au detriment dos autres ; los objets rapproches prennont une im-portance e n o n n o ; ce qui est au niveau du regard, 1'horizon, se contracte et diminue ; lo ciol s'afTaisso.

    Nous avons dit quo « Otre, c'est luiro »>. En principe, un objet eclaird, voire blanc, parait plus grand quo nature. Los point res primitifs oxagerent les proportions do tout co qui tient uno place preponddrante dans lo tableau. Au point do vuo do l'dsoterismo musulman, 1'cxistonco est une distinction attentive, et la creation est 1'acto do prdcisor. Plus uno choso est caractdrisde par dos attributs, des qualificatifs ou dos particulos. — oxplicitos ou sous-on-Iendues, — plus olio est concrete, rdollo, « cxistante », c a r 1'existonco com-porto dos gradations, notre point.de vuo. Uno idee fo rdaliso au fur et a mcsure quo ses facultds latontos so deploiont au grand jour, que ses ressour-cos se font valoir, ot quo toutes sos forces jouent lours jeux. Elle grandit dans toutes los directions, olio so multiplio inddfiniment, tout en rostant

  • la plurality et la plurality dans l'unite » ( i ) tient dans IVsotdrisme arabo-musulman la meme place que la croix chez les Chretiens. Au lieu de scul-pter la figure d'un hommc mort etendu sur deux barres croisdes, nous disons que « la station divine est celle qui rcunit les contrastes et les anti-nomies » (2). On atteint cette station. c'est-;\-dire ce degre d'initiation, par (( El-fana », e'est-a-dire par rancantissemcnt du moi infdrieur. « El-fana » n'est pas sans analogic avec le « Nirvana » hindou, mais seulement dans lc sens que la « Bhagavad-CdtA » donne a ce tenrte, car (( El-fana » peut et doit se faire sentir dans la vie ordinaire. En ce cas, il parait comme tolerance, impartialitc, desintcrcssement, abstraction et sacrifice de soi-mfnie, auto-discipline et fatalismc actif.

    Nous pouvons distinguer deux a s s e t s dc l 'unite divine : i ° l'unite neutre et absoluc ; 2 0 l 'unite primitive qui est la base de tous les nombres. Ces deux aspects sont. pour ainsi dire, les deux c6tes graphiques du chiffre. « un » : 1'incalculable zdro ct I'incalculable indefini. Au point clc vue humain, l'unite absoluc est unc emotivitc, Iaquelle rintelligencc ne peut dormer aucune forme dirccte ou eonvenable. L 'autre , celle qui parcourt les nombres en les multiplinnt jusqu'a I'incalculable, contient tous les aspects dc la Divinite, que la thdologic pratique ddsigne par « AsrAr rnbbAnivah » (rnvst

  • que sont, au fond, occultes ; on ne peut gudre les connaitre en dehors du cas rigoureusement personnel

    Dans notre paysage, les objets, pourtant dphdmeres, sont beaux, car ils portent une parcclle de la beautd du jour. Plus ils contribuent h la corusca-tion irraelide de la fulgurance ambiante, plus ils tiennent dc la beautd. P a r eux-mfimes, ils sont nuls, c t ils n'existent qu'en tant que supports de la lumidre. Quand on les contcmple isolds, ils peuvent paraitre rdels, mais c'est \h une illusion. Toutcfois, cette illusion n'est pas diabolique, comme le prdtendent certnincs dcoles. Elle est, au contraire, sainte un tel point que la religion nous oblige h y croire sous peine d'hdrdsie et dc chatiments p o s t h u m c s . L a Loi sacrde de l ' ls lam, la « Shariyah » ( = la g r a n d e Voie, la Voie extdrieure) entoure la vie matdrielle de rites, de cdrdmonies, d 'dgards et d'obligations clc diffdrentes espdees, uniqucment pour nous enseigner que les choses existent , comment elles existent, et la juste mesure de respect dti h leur existence ( i ) . L e droit canonique de l ' lslam est, sans doutc, un ordre social, mais il est avant tout un magnifique traitd de symbolisme qui expose la place de toutes les choses clans la hidrarchie universelle. L a thdologic spdculativc des grands initiatcurs arabes cherche h prouver que les choses sont thdophorcs dans lc but de nous intdresscr a la vie matdrielle autre-mcnt que c o m m e bGtcs fdroces. J e me permets de faire remarquer que la pratique de la religion conduit A des notions scientifiques dans l 'ordrc disci-plinairc ou doctrinal, tandis que la spdculation illumindc des g r a n d s Maitres produit une f lammc intdricure qui est la forcc supreme de toute activitd.

    Retournons au paysage. Nous avons constatd que l'excds de lumidre lui donne 1'aspcct d'illusion fderique qui lui est particulier, et qu'on a la sen-sation dc sc. promenor parmi des choses qui ne sont point vraies. Tout est extraordinaire. Tous les jours, que dis-jc ? toutes les heures, vous regarded les mfimos choses c o m m e si vous les voyicz pour la premidrc fois. Ainsi, le regard ne cesse jamais d'etre virginal ct frais comme les Houris des jar-dins cdlestcs ( i ) , et. 1'Amc ne vicillit jamais. C'est la pcrpdtuelle. union des contrastes qui fait boire la fontaine dc Jouvenre, car le monde retrouve son sens primitif de pur c t de candide par la solution des antitheses en magnifique sdrdnitd. L a terre a un brasillemcnt de m c r qui frissonnc. LVdd-ment. Idger et: diaphane, Pair , est immobile, et grave. Lc Soleil, qu'on a juste au-dessus dc, la tide, vous entoure part out" c o m m c lc chAtiment d'un dieu irritd, ct 1'ombre n'existe pas. A sa place, il y a des morceaux de nuit au clair de lune.

    (1) Les initiatcurs du Nord cxhortcnt croire en Dieu, car on nc L e voit pas directemcnt. Ceux du Sud ont bestiin d'exhortcr la foi aux choses. Tous les deux oxpliquent 1'invisible solon les circonstanccs.

    (1) Le singulicr masculin « A/twaru » signifie quelqu'un qui a l'adl trds noir.

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    I I

    j c crois bien furmulcr lea principes ontologiques dc resotcr is inc arabo-musutman, cn disant que 1'Univcrs tangible nes t g u e i e autre t h o s e qu'une immense hallucination collective, heredilaire et inveteree. On uiraii que le g e n r e humain, a u t o s u g g e s t i o n n c depuis des generations, joue a m seance spinte, et que ies evenements les plus g r a v e s de 1'histoire de Phonuue ou de la nature, considercs en e u x - m e m e s , ne sont que les soubresauts d c la taole qui tourne. Aon seulement nos joies et nos douleurs ne sont que de fausses sensations regularisees par de longues habitudes ancestrales , m a i s encore les conventions sensorielles de tout le monde, ou presque, ont donne a la m a t u r e son aspect d 'aujourd'hui . Ce n'est pas le milieu qui a c ree I 'homme. C 'es t I 'homme qui a cree le milieu par la cristallisation de s a subconscience extroversee. Quand, par la suite, le milieu inlluence l'individu, le milieu n'est que i ' instrument au moyen duquel les collectivites du passe et du present s 'emparent de l'individu pour le nkluire a I 'esclavage le plus ignoble, 1'empechent de voir avec ses propres y e u x , d'entendre avec ses propres oreilles, d ' a g i r selon sa propre initiative, et , avant tout, d'aiiner avec son occur. Elles le rendent tellement vil qu'il ne meri te m e m e pas d'etre puni quand il c o m m e t des crimes. Quand on parle dc 1 'Etat conUe l'individu, on n 'est logique qu 'a demi. II faut voir l 'humanite tout entiere contre une seule per-sonne qui s 'est amusee a rompre la chaine hypnotiquc du gat isnie universel.

    L e trait d'union entre toutes ces habitudes serviles, c 'est le temps. Or, lc temps en lui-meme est sacre, ca r il est une des bases du monde, lequel e s t , en principe, la g r a n d e puretd, c o m m e d'ai l leurs son nom 1'indique. II est le fondement de la sanation successive, et une tradition exoterique (l-lndit) nous defend de maudire le siecle, car « le siecle est Dieu » (r) . D 'un aut re c6te, tout ce qui est transitoire est vain et nul. « Ed-dahru » (le sidcle) prend le sens de tous les si6cles, c'est-A-dire le temps indefini, le fatum. 11 si-gnifie egalement ici ce qui est invariable au cours des siccles, ce qui est constant , done toujours vrai. L e s Livres sacres sont parfois appeles « Dieu », d 'abord par ellipse (2), ensuite parce qu'ils r a c o n t e n t des ev

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    On echappe h la tyrannic de la collectivite par la desagrdgation des petits cotes du temps. Passe, present et futur s'unissent par commutation en temps immobile (i). iMais je ne veux ni dois m'occuper de ces elements de la pedagogic sentimentale. Celui qui desire les connaitre n 'a qu 'a ouvrir un caUkliisme quelconque de n'irnporte quelle « 7'ariqah » ou congregation re-ligieuse islamite ( 2 ) .

    Les degrds supdrieurs de la scicncc mystique du temps, qui consistent en la permutation du temps en espace et vice versa, sont plus convenabies aux rechercbes metaphysiques. D'abord, la question est plus abstraite, plus cdrebrale, moins attachde a 1'experience personnclle. Ensuite, plusieurs som-mitds scientifiques, voire universilaires, y ont touchd en d'admirables traites sur I'hypcrcspace. L a quutrieme dimension serait un etat mental caracte-rise par I ' u b i q u i t e de l 'homme au moyen de 1 'unification du temps et de l'utendue. Lu sujet est, malgrc 1'apparence, logique, ou plut6t mathematique, et n'importe quel artiste stTieux peut comprendre le probleme lorsqu'il change ses impressions successive.1* en notes simultanees, vu que la simulta-neite est dejA l 'embryon d'un espaoe. J e inentionne ces choses techniques et simples uniquemcnt pour esquisser tous les abords de notre sujet ( 3 ) .

    nicme s'entrainer a ne sentir qu'elle, mais je ne conseille cet exercice a per-sonne, Non seulement le .spiriluali.srpe somitiquo, mais encore la magic a grimoires, sont fondes sur lc nou4emps. L'etude du phenomena est en de-hors du cadre de cette etude.

    C'est par J'observation des antitheses, — oppositions ou contremots, — que l'on forme les idees abstraites sans lesquellcs il n'y a pas de pen see pos-sible, Par lc calcul exact des valeurs negatives ou imaginaires, on realise cet hyper-reel que l'on .appelle tort lc m'-anl. Toute philosophic semitique commence par etre negative. D'apres la chronometrie des jxiuples de cette race, revolution solairo de 24 heures commence par la nuit, a partir du soleil couchant, ct continue par le jour, lis ne disent pas « jour et nuit », mais (( nuit et jour », comme il est dit

  • L'hyperespace fait entrevoir le non-temps, lequel a sun tour, ouvre la porte a ia seule realite qui vraiment c.xisie duns• 1 'Univers tangible. Deux grands homines tie races, d'epoques et ue religions uiucrentcs ont donne de cette icaiite niatcrieile qui est au-dessus du plan sidcral, et dont le non-tuiips se sert conune d'un vehicuic, une fotmuie telletuent lapidaire que cc serait un vandaiisme que de vouloir la changer.

    L un dc ces deux est 1 extraordinaire penscur hispano-arabe Mo/iyiddin ibn /Irabi (i), surnommd avec raison « Ls-Shei/cul-Akbar », e'est-a-dire lc pius grand de tous les Maitres de ia cerebralite niusulniane. L 'autre est l 'admirabie c-crivain ccite Yihiers de i ' ls le-Adam. J c crois que, pariui tous ics auieurs connus, eux seuls out parle de la u sensation dc leternite » Tous les deux indiquent par ce tenne un element indestructible e l tres subtil que Dieu a depose dans l a m e de chaque etre, el. qui lui est rigoureusement personnel, dc ta^un a nc jamais se doublet". .Nous i'appelons « Fs-Sirr » ^ = locculte, le mystcre), car il est le secret particulier entre toute creature et son Seigneur. Ii est unc enigmc dont la solution inconibc a i 'ensemble des eiTorts vitaux, de fa«;on a constituer un devoir costnique de premier ordre. Personne ne peut savoir ce qu'il y a dans le secret seigneurial d'un autre, et toute offense contre 1 ' ineffable signature celeste que chaque etre porte en son for intdrieur est 1111 crime autrcment grave quo le tneurlre. La loi qui reconnait cc secret, ainsi que son caractdre d'inaccessible, d'inviotable et. d'incommunicable, garantit ia plus precieuse des quatre liberies cardinales de I 'homme, car elle est 1'expression supreme de la vie la plus haute (3).

    Ouand I'homme a pdndtre son secret dominical, il commence it eonnaitre le pius majestueux Nom divin (4), dont la possession donne acces au sanc-

    $t>azio e vice versa... l o ho scelto il terminc piu generale, piu astratto e piu metafisico. Ma il termine arabo corrente c : la facolta di veder il passato nel prcsente... »

    A la page arabe 100, j 'ecrivis : u Tabdiluz-zamani makanan wahiksu. » (1) \'oir, dans la revu

  • tuaire de la fatality. Alors il permit, au-dessus de l'illusion collective, une sorte d'dtoile, un point fixe dans le vide, analogue en partie k celui d'Archi-mede. Par la force de certain culte txicumenique, cependant naturel, et par des pridres sur le Prophete, ce point se developpe et prend une forme hu-maine, laquelle, par irradiation, produit l'horizon d'un monde nouveau en harmonic avec la place que l'on occupe dans l'dternitd.

    Tel est, en quelques mots, oe que l'on appelle « la culture du moi », et que nous ddsignons par le terme « El-lnsanul-kamil », c'est-A-dire 1 ' H o m m e universel.

    DOCUMHNTS

    Je pris une mousse parmi les neiges, et je vis la splendeur de la foret tro-picale.

    Sous la brume Jroide, — Dans un grand palais sombre, — Une dcessc en pierre noire A la Mite de lionne — Me jit voir le Soleil africain sur le sable brdlant.

    Je lisais les livres du Matlre avanl dc savoir l'arabe. Je le vis lui-mUme avanl dc connatlrc son nom.

    ABDUL-HUDI .

    PAGES DEDIEES A MERCURE S A W A i F . / 7 7 " A R 1 D I Y A H

    L ' A R T PUR.

    (Suite)

    (Pour I'intelligence de ce qui suit, nous rdsumons d'abord la prcmi6re partie de cet article, paruc dans le numdro precedent.)

    Nous avons tUabli une profonde difference entre Part cerebral et Part sentimental. Seul le premier nous int(5resse au point dc vue dsoterique. II enseigne la logiquc solaire et developpe la sensation du temps immobile ou de F/lcf»nh'f(< permanentc du moi- extra-tcmporel et immarcessible, sans laquelle la quatridme dimension est une impossibility. Cet art, base sur le nombre dmotif, correspond, en partie, la niusique dc la classicitd occiden-tale. II y a plusieurs traitds d ' esoter isme musulman sous forme d u p l i c a -tion des principes de la g r a m m a i r e arabe. L'esthdsie de l 'art sentimental est

  • indirectc. El le opdrc surtout dans la mdmoire du spectateur, par des asso-ciations d'iddes, en remuant des souvenirs confus, ataviques ou habituels. L ' a r t cdrdbral me rite le nom d'art pur, A cause dc son esthesie direct c, par le fa i t d'impressionner sans rintcrvention d'aucun tnoi dtranger ou objet extdrieur. rien que par la sensation intdrieurc du battcmcnt pulsatoire dc la vie, c'est-;\-dire par le rythme. Or, le rythme n'est que le nombre cn activitd psycho-physiologique. C'est pourquoi le c< (filer » des Dervishes est une assimilation vitale de certains rythmes d'initios. L a premidre condition d'une langue sacroe, ou memo sacerdotale, est done dc se laisscr rythmer sans grand'peine, e'est-;\-dirc dYquilihrer d 'elle-meme ses consonnos et ses voyolles. L ' importance de l 'art pur, au point de vue do la Gnose, est de relier le concrot h 1'abstrait, la quantity la quality, l'espace au temps, rien quo par 1'extrflme litnite de la matidre, c'cst-;\-dire les nombres. J 'appelle cet art l 'art pur, car il nc prend do la matidre quo ses princ'tpes tndmos. co qu'elle a de plus profond, do plus general et de plus subtil. Nous disons, par consdquent, quo toute emotion provonant du sujet est cxtra-artistiquc, done nuisiblc, car hors do propos. Tout co que l'art vent expritnor par cPtiu-trcs moyens que la proportion eloquent.-*. e'est-a-dire par 1 'harmonic dos nombres ayant un sens individuel et passionnd, v'tont du Malm.

    Toute opdration d'art plastique consist" h prdcisor sa volonty passionnollc ou amoureuse par dos accents mosui'd's dans l 'espace euclidion trois di-mensions, autrcmcnt. dit par 1c d«ssin, nar la forme dans le sons le plus largo du mot. Or, qui dit forme dit lumidre, ct qui dit lumidre (lit couleurs, exnrimde ou sous-entendues. On eoncoit done quo, une certaine dldvation de 1 'esprit. I'antithdsc ligne ycouleur c'isparait dans la perfection litmineuse.

    T.'identity entre la ligne et la couleur est le critdrium do I'oxaetitudo de la perspective solairc ou incntalc. El le est la perspective du spectateur dmu, ct elle so forme par unc nouvclle disposition des trois plans. Seule la donii-nante est co qu'on appHlo subjective, mais le resto suit dos lois connues.

    Cet article no s'adresse qu'aux personnes qui connaissent cc quo c'est que la perspective mentalo. Celui qui ne sait pas co que cela vent dire ferait micux do lire autre cboso. Mais quiconque voudra rdollement s'instrmre l'l-d^scup, n'a on'A etudior Mo/ividdin ibn /Jrahi. Si la linguistique fait obs-tacle, quo l'on dtudio l'art arahe. Vous n'avez qu 'a chercher la raison pour lanue.Ho les monuments unci f us do 1'architecture purement arabe, meme les plus modistes, paraissent toujours plus c r a w l s quo la rdalitd. l i s s^mblont irrandir sous le recard, par une sorte de ddploi^ment d'ailes ou de mou-vement d'dventnil qu'on ouvre. Mais ddfaut d'arabisme, rm rvut dtudier n'imnorto ou la transformation quo subit 1'ospaco a 1'nnprorh" 'le !a mort. On n'a qu';\ observer avec uno attention artistique au moment d'un d a n t f r de mort rdel ot consrient. 11 v a beaucouo de marins et de mililnlres qui sont yt'.'dinnts en Kabbale ; ils reinvent le plus souvent do cette drn'e.

    T/nntithese humaine dont In solution s ' impose ii 1'artiste est Amotion / stvle. T.e nrobleme a different* abords, selon les diffdrentes formes de I'on-pos'tinn nnivorsello. En voici ouHoues-uns : I 'nmmir individuel. la person-nalite, la nature, le don innd fcAtd dmotion), contre la collectivitd, l 'ordre

  • cxtdrieur, la tradition, 1'habiletd acquise (c6td style). Sans 1'dmotion, on pro-flu it une eouvre de style banal, sans fautes, soit, mais aussi sans rndrites. Sans le style, on a une confusion de ddfauts et de mdrites, qui ne vaut guere mieux qu'une cuuvre de style froid, sans ;lme et vaguement prostitute.

    L e but cle 1 'artiste scrupuleux, c'est le style personnel, par la combinaison de l'dtude amoureuse et personnelle de la nature avec 1'intelligence et le goOt ddveloppds par l'dtude du passd artistique. L ' a r t est l'dquilibre entre la nature et la tradition, non seulement en alchimie, mais encore en esthd-tique.

    *

    * •

    Nous pouvons dire que toute dmotion picturale oscille entre l ' E s p a g n e et la Chine comme entre deux p61es. La Chine reprdsente l'dldment succession form elle dc la sensation intdricure, tandis que l 'art espagnol vous transporte subitcment dans le monde nouveau de 1'artiste, dont la pldnitude de per-spective efface toute prdoccupntion du passd et du futur. L ' a r t chinois se ddgustc morceau par morceau. L ' a r t espagnol, au contraire, vous entoure d'une atmosphdrc mentale aux rayons simultands. En art, la Chine s igni f ie lc temps, ct l 'Espagne l 'cspacc. J e dois ajouter que, sans 1'union de ces deux dldmcnts, il n'y. a jamais d'art , c'est-A-dirc dc progression vers Dieu par 1'union des contrastes compldmcntaires en la rdalitd fonnellc. Aussi la Chine et l 'Espagne donnent-clles toutes les deux eettc union, mais pas de la mf-me fagon : ce qui est le commencement chez 1'unc est la fin chcz l 'autre. L a personnalitd dc 1'artiste chinois so prdcise dans la succession des notes,

    laquelle la tradition fait un fond grandissant: ct dominical, tandis que 1 'ar-tiste espagnol manifeste son moi par 1'accentuation simultandc des trois plans traditionnels dc• l 'cspacc. D e 1:\ 1'intcnsitd dmotivc dc son art, sur la-quelle se ddtaehent les formes. En art, 1 'Italic est plus prds dc In Chine que do l 'Espagne, tandis que la Franco se rapproohc davantagc dc co dernier pays, el Tintoretto est lo plus espagnol dos grands Ttalions. Boaueoup do per-sonnos so rdcrioront pout-Atro contre ma classification cle 1'osthdsie francaise, mais, ici, je ne puis parler quo dos principcs. On n'a qu';\ rogardcr les pri-mil i fs francais pour conslator I'dnorme dilTdroncc qui existe entre cux ot los vioux maitres flamnnds, alloniands ou italiens. On no peut lour attri-buor uno parontd quolconquo en dehors dos Espagnols .

    Nullo part 1'union entro la succession ot la simultanditd n'est plus par-fail o, phis profondc que dans Tart arabe, l'art africain ot l 'art malayo-poly-ndsion. j o oomprends par l'art: africain, non seulement celui dc l 'antiquitc dgvpticn.no (sculpture), mais aussi celui dos ftorbtVos du Soudan ct cclui dos Abvssins. A l 'art malais, il faut aussi rattachor certains dldmcnts do l 'art khmor. Jo veux appoler toutes cos hoautds d'un soul nom •. l'arf Equatorial, malgrd quo l ' lsgvpto ot 1 'Arabic no soiont pas dos pays tronicnux propre-mont dits. 11 faut en oxclure l 'art s inghalais , cclui dc l'antiquitd jnvanaise, ot mOmo cclui dos Dravidiens, car un dldmont nordiquo los a ddtournds do leur tcndnnce primitive.

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    Ce qui distingue l'art equatorial parmi tous les autres, ee qui donne une importance extraordinaire a tous ses produits, — meme les plus modestes, — c'est la notion qu'il possede au plus haut dog re de ce que je ne puis desi-g n e r autrement que par la vivante immobility, par un caractere d'dternite et d'infini, qui exerce sur l'esprit une fascination de grand calme, dont le pou-voir hallucinant est bien plus profond que les narcotiques les plus subtils.

    L'antithdsc contVadictoire et abrogative de dot art est l'art allemand (moderne). L 'un, malgrd son extase, n'est jamais sentimental ; 1'autre I'est toujours et ne peut etre autrement. L'un est toujours cerebral, malgrd 1 'in-tensity de son dmoi ; 1'autre ne 1'est jamais . L'artiste des tropiques, ftlt-il un sauvage, sait instinctivemcnt que I'dquiUbre esthdsiquo repose sur 1'unisson trinitaire, qui est la base meme cle la tradition eurvtbmique. Tous les artistes chinois, espagnols, italiens, fran^ais, sont d'accord co sujet ; tandis que 1 'artiste allemand, fiit-il un drudit do promidro classe, ne voit jamais que clcux plans dans IVspaco. C'est l;\ la seule raison cle leur peu do succds a Paris ; le chauvinisme n'y est pour rien, quoi qu'on on diso. Ne voit-on pas le public fran

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    rable type de la brute transcendantale, — a compris que ce modeste travail manucl, ce petit detail de rien du tout, est en rdalitd le Grand Arcane, le noyau de 1'orthodoxie, la couronne de la Tradition sacrde et primitive. Aussi sacrifient-ils tout & la justessc du ton. Rien que cela prouve que le pre-mier principe clc cette dcole est I'bonnetetd absolue et le bon sens. II est ddplorable de les voir trailds de farceurs qui se moquent des gens. Ceux qui ont pour seule discipline 1'abstraction de tout ce qui pourrait embrouil-lcr leur pensde dominantc ne peuvent etre des menteurs. Le seul rcproche que leur fern it un adversairc loyal serait peut-etre de vouloir trop de clartd, ct de pousser 1'dvidence. jusqu Vi la nuditd brutale. A cette attaque, on peut riposter qu'il y a la nuditd paradisiaque et le nu profane, et que la Dame du puits nc peut dire micux vdtuc que par un rayon de soleil. II est bon d'avoir des ad versa ires intclligents ; malgrd eux, ils vous instruisent.

    Peut-dtrc, dircz-vous aussi, ne comprend-on pas bien les rapports entre le moi et une gradation savantc entre le blanc et le noir. J e dis que la lumidre du mdme Soleil n'est pas la nidme pour tout le monde. Nous avons posd en principe (dans le numdro prdeddent de cette "Revue) qu'artiste est cdui pour lcquel il semble que Dieu ait crdd un Soleil spdcial. C'est en prd-cisant, par un trnvail de simple ouvrier consciencieux, la lumidre de re Soleil, de son Soleil h lui, que 1'artiste atteint les plus hnuts sommets de la sagesse et de la pcrsonnalitd. S'il lui plait de s'imngincr que son Soleil per-sonnel soit rdellcmcnl; le seul qui cxiste dans 1 'Univers, je n 'y vois aucun inconvdnient:. C'est lii, d'ailleurs, une affaire de conscience intimc : pcut-dtre 1'innocenle manie de ce petit fanatismc fait-clle partie de son hvgidne de travail. T1 y a peu de choses dans la vie moderne qui portent une conso-lation 1'nrlistc ; un peu d'alcoolisme, — jc pnrlc au figurd, bien entendu, —• n'est, par consdquent, qu'un pdchd vdniel.

    Le simplisme est lc principe, 'non seulement de tout art, mais encore de toute activitd de l'esprit. T1 est le scoau de la maitrisc. Cdzanne, aver son par-ti-pris de touches paralldles, du haut-droit de la toile vers le bas-gaucho, 1'ulilisa comme^moven do contrAler un dldment matdriol du travail, loquol dldment distrait: dos probldmes les plus hnuts do la peinture les artistes oui chorchont. No pouvant ni voulant supprimor code matidre indispensable of souvent rebel le, il la rdgularisa on la circonscrivant dans les formes con-vonlionnellos, dont il fit des rythmes dloquonts. La dominant ainsi, il put sans difficultd 1'entrafner dans ses spdculations techniques, dosqucllos sorti-ront les visions superhes qui font la gloire do ses onivros dc haute cdrdbra-l i t y . Los puristes do nos jours ont repris et dyvoloppy cctte id^e, ct leur dessin est par rapport celui dos autres peintres co que I'aledbre est au calcul ordinaire. La rd-ductton do toutes los formes on f igures gyomytriquos donno leurs couvros une apnaronco inacroutumyo qui choque le nrofnno. KHo est pourtant un svstdmo incrynioux pour dytorminer avoc prycision, non seulement les masses, los plans ot los distances, mais encore los valours et le clair-obscur. On obtient par co moven un lion indissoluble entre la ligne et la couleur, qui produit une progression rvthmiquo dans le sons de Paxc visuel. II eonstruit les perspectives lumineuse et psychique, dans lesquelles se ma-

  • nilcsie tout ce qu'une ceuvre d'art exprime d'occuite. Nous avons dit ^i) que le dessin sur l ' axe visuel ou optique ne peut etre obtenu par un apprentis-sage quelconque, etant le truit de la seule inspiration. Le dessin par 1 'abstrac-tion geumetrique ct le dessin meiuai sont dans le memo cas. C e cter-n'ier, iorxne par des resultants sous-entendus dont les coiuposants souls sont exprimes visueilement, est, en peinture, ce qu est, en litteratuie, u la nuance seulement » par rapport u la couleur, dans le eelebre aphorisine de Verlaine. 11 est bien entendu que ce systeme ne convient pas a tout le monde ; il faut etre bien inspire et ties sur de soi-meme pour dessiner de cette favjon.

    La discipline puriste rend toute sentimcntalite impossible ; mais ce qu'on perd du ce cote, on le retrouve avec' a vantage en ccrcbraiite. J ' a i vu, de Picasso, des ceuvres dont le laisceau lumineux s'est cristallise en une mosai-que de pierres prt-cieuaes lailltcs et d enormes dianutnts d'une transparence extraordinaire. .Mais j 'a i vu aussi, du meme tuaitre, des dessins qui suppor-teraient tort bien le voisinage des plus grands italiens. C'est par le pu-risme que nous linirons par decouvrir le secret des arts ancions, g ive , arabe, gothique el renaissance. Pici.sso a tail evoluer toute Pesthesie de l 'Espagne ancienne en la ployant a des tendresses et a des virginites de la Poiynesie. Le Eauconnier possede Louies les magnifiques qualites d'un vieux pritnilif fran^ais, avec la modcrnile eu p l u s . Leger a r e p r i s le probleme esthe-tique qui hanta Ingres, lequel cberchait le secret de Raphael, qui, a son tour, cberchait 1'ideal des tirecs. Or , tout en restant lui-meme, Leger a ex-prime des beautes que poursuivait Ingres. 11 va sans dire que le puriste de nos jours a supprime toute espece de guitare en son jeu.

    Quand nous disons que Part est 1'union des contrastes, nous parlous spe-cialenient de 1'union des contrastes complementaires, surtout de celle du temps et de l'cspacc, de la succession et cle la siniultaneite. Celle des contrastes abro-g a t e s est en dehors de noire sujet, car ils ne reinvent pas de I'influence de Mercure. Nous pouvons nous resumer d'une fa^on definitive et nette en disant que le rythme est une serie unifiante de contrastes lineaires ou dynamiques ; que les valeurs, contrastes entre le clair et le sombre, nc sont que des rythmcs clans la direction profondeur de l 'axe visticl. C'est pour-quoi la gradation parfaitc des valeurs evoque subitement les autres rythmes, ceux qui evoluent dans le sens des autres axes, I'horizontal et le vertical, et qui constituent la forme clans lc sens ordinaire clu mot. Lc contraste des couleurs complementaires est, avec raison, neglige par les puristes, car la fa me use theorie qui les concerne, cellc qui a empoisonne toute une genera-tion de peintres, n'est qu'une theorie de laboratoire. Par contre, ils obser-vent attentivenient les contrastes entre couleurs sourdes et c o u l e u r s sombros, contrastes bien plus importants que ceux qui existent entre, par exemple, un vert et un rouge, car ils resseipblent parfois a un con Hit entre I'actif e( Pinerte, ou meme entre la vie et la mort.

    (1) Voir numero precedent de La Gnose, p. 37. (2) Ibid.

  • — 72 —

    L e mouvement puriste est la manifestation moderne de 1'dternel principe de « l 'art pour l'art ». On peut considdrer Cezanne comme son fondateur, et lui-meme, a son tour, continuait la tradition de Chardin.

    A B D U L - H & D I .

    L'ALCHIMIE PRATIQUE Presque tous ceux qui ont ccrit sur l'Alchimie pratique n'ont envisage

    que le Grand CEuvrc. Certes, c'est I'operation la plus importante de l'Alchi-mie. Pile resume toutes les autres ; plus qu'elles, elle ndcessite une con-naissance approfondie de la theorie, une patience A toute epreuve (sans par-ler des autres conditions), et celui h qui il est donnd: de rdaliser entierement, c o m p l e m e n t le Grand CEuvre, celui-Pi est veritablement un Adepte.

    Mais la pratique de l'Alchimie ne se borne pas la, et il est d 'autres ope-rations moins difliciles, mais qu'il est bon d'avoir pratiqudes si l'on veut entreprendro le Grand CEuvrc. Je vais en indiquer quelques-unes.

    « Les principes des choses, dit Morin de Villefranche, sont la Matiere et la « Forme. » Cette Matiere est unique, et capable de formes qui se substi-tuent les unes aux autres. Effectuer cette substitution (1), voil;\ le but de l'Alchimie.

    A chaque forme correspond un nombre. II est bien Evident que l'Alchi-miste n'agit pas dircctcment dans le monde des Nombres ; mais il peut, par Pextraction dc la quintessence d'une chose, etre en possession de sa forme dans un etat tel qu'elle soit apte servir ses experiences. L 'ex t rac t ion des quintessences est une des choses les plus importantes dc la pratique de l'Al-chimie, et 1'experience p a r Iaquelle il est bon dc debutcr. Elle entraine la separation des corps en leurs quatre elements.

    Dans la quintessence, on possdde la forme unie i\ un etat de matidre plus pur que I'1'tat ordinaire. Les formes peuvent existcr sous des etats plus sub-tils encore ; d 'autre part, elles peuvent avoir une tendance a sc fixer dans notre monde physique, si elles rencontrcnt de la matiere clans un etat appropne. C'est ainsi, suivant 1'hypothdse la plus vraisemblable, que se formeraient les C«a-mahes. L 'ar t is te peut imiter la Nature : « 11 v a cert nines preparations sur « lesquelles les empreintes des formes subfiles se gravent particulidrement « bien. » (Marc Haven.)

    II est: possible A PAlchimiste dc reconstituer un corps lorsqu'il possddc une

    (1) 11 peut v avoir, pour nrrivcr ce but, d'autres moyens que les proce-eds alchimiques ; mais je n'ai pas 111'en occuper ici.

  • partie de ce corps, ou meme, ce corps etant detruit, lorsqu'il on possede les cendres. C'est la Palingendsie, qui se pratique pour les trois rdgnes.

    ll est possible cgalement de donner un accroissement plus ou moins ra-pide a une semence, minerale, vegetale ou animale, et, selon les condi-tions dans lesquelles on place cette semence, 011 obtient alors une forme plus ou moins rapprochee dc la forme naturelle. On peut meme associer des se-mences assez differentes. C'est le principe sur lequel 011 a base la fabrica-tion, reello ou hypothctique, de lTiomunculus.

    L e s quintessences des trois regnes ont des actions tres varices sur les etres. Pour ce qui est de I 'homme, en particulier, on peut obtenir par leur emploi des remcdes beaucoup plus eftkaces et moins dangereux que ceux de la Therapeutique officielle. E t , a cote des remddes, il y a les poisons, depuis ceux qui foudroient jusqu'a ceux qui tuent en plusieurs anndes, mais tout aussi surement, en passant par ceux qui annihilent pour quelque temps ou pour toujours telle ou telle faculte, ceux qui rendent fous, et ceux qui nc laissent qu'une vie inconsciente, purement vegetale.

    L'Alchimie minerale (sans parler de diverses choses fort utiles, c o m m e lc moyen de dissoudre le verre ou de le rendre malldable, la production artifi-cielle du granit , etc.), enseigne la fabrication des perles, des picrres prd-cieuses, et cela par dil'ferents proeddds. 11 n'est pas question, bien entendu, de cristallisations obtenues a l'aide de temperatures et de pressions dnormes ; il faut laisser cela aux savants. Mais on pourra proccder, par exemple, par une cuisson lente, prolongee, a temperature peu dlevde, dans certaincs con-ditions, d'une matidre appropriee ; ou par l'obtention d'un corps qui, projete dans une matiere cn fusion, la cristallisera. Mais il faut toujours beaucoup de temps : c 'est d'ailleurs le propre des operations alchimiques en gdndral.

    Passons maintenant A l'Alchimie mdtallique. Elle permel d'obtenir des mdtaux nouveaux, douds de proprietds particulidres, selon les ndcessitds. Elle permet aussi d'obtenir des mdtaux ddja connus : tout cela par dilTdrents proeddds.-

    On peut obtenir directement le mdtal par un travail approprid sur dil'fd-rentes 'mat icres mindrales. On peut dgalement modifier la constitution d'un corps par substitution, addition ou soustraction de certains principes. « C'est (( a une operation de ce genre que Basile Valentin fait allusion, lorsque, (( aprds avoir vante les qualitds du Mercure, dc 1'Argent, du Soufre du cc cuivre ct du sel de fer, il ajoute qu'il est avantageux de savoir meler « la force et la duretd de Mars avec la constance dc la Lune et la beautd t( de Venus, et les accorder par un moyen spirituel. » (Abel l l a a t a n . )

    On peut aecroitre un mdtal, le ddvelopper cn quantitd. On peut le faire dvoluer, l 'accroitre en qualitd, soit longuement (Clavenad), soit rapidement, au moyen d'un ferment approprid. « L a croissance du mdtal ou son ddvelop-u pement en quantite devra s'opdrer dans un milieu special, qu'on appren-« dra a connaitre en observant la nature dc ses minieres. Son dvolution « ndcessitera des conditions identiques, mais exigera en outre 1'application « du feu sous une forme analogue h celle qui a dtd emplovde dans le Grand « CEuvre. L a synthase ndcessite une vdritable solution philosophique h la-

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    « -quelle doit suoceder fa putrelaeiion ; j !accrois&eiuattt

  • B I B L I 0 G R A P H 1 E

    JParmi 1«> uuvrages nkemment parus, nous reeommandous paiticuti&rc-mv.ni k suivant ii nos leeleurs :

    L'Evolution sociale ; dtude historique et philosopluque de Soctologie svn-thtkique, par P.-Ch. Barlet. Paris, n u o , un vol. ui~8.

    L ' o u v r a g e est divise en quatre parties prmeipates. Dans ta premnVe : LJOrganisme social., Pauteur ddmontre que la Societe est uu organism? quaternaire, ou trin'uc en realisation, et il (kudie les lois de son fonc.uotinc-ment. Dans la seconde : Physiologic sociale, U etablit unc classification des varietfe constitudves de 1'organisme social, qu'on peut raiuener it quairc formes correspondant aux quatre temperaments du rogue homiual. L a troi-sieine partie : Biologic sociale., est eonsacree a I'etude dtss causes des modi* fications sodales. Jinfin, dans la quatriemc partie, Barlet fait 1 'expose de Iw bcuie constitution sociale veriuiblemeni equilibr6e el durable : la Synar-chie.

    On peut dire que le sujet est traite, dans cette ceuvre remarquuble, avee toute la clarte et la competence desirables.

    M.

    E R R A T A uu NUMKRO I .

    P a g e 4, ligne 18, lire agittes, au lieu de agitce. Page 5> ligne 33, modifier ainsi la punctuation : unc a Hague vive W

  • Page 30, ligne 15, lire Dinul-Fitrah, au lieu de Dinul-Fitrah. Page 31, ligne 32, lire Omar ibn Fdruau lieu de Omar ibn FCiric. Page 31, ligne 42, ouvrir les guillemets devant Haqiqah. Page 32, ligne 23, lire « Taltmur-rijal », au lieu de « Et-Talimur-rijal Page 37, intervertir les lignes 17 et 18. Page 39, ligne 25, lire ce texte, au lieu de le texte. Page 39, ligne 31, ajouter une virgule apr6s mais. Page 39, ligne 37, lire Stpher Ietsirah, au lieu de Sipher Jetsirah. Page 39, ligne 38, lire Jetsirah, au lieu de Jelsiraty.

    Le Gtrant j A . THOMAS LAVAL. — 1MPRIMER1H L. BAfcNfcOUD ET C,#.