résultats fonctionnels des fractures de bennett : vissage percutané contrôlé sous-arthroscopie...

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S344 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique Résultats.— Le recul moyen était de 8 mois. La consolidation a été obtenue chez tous les patients. Le délai moyen de consolidation était en moyenne de 7,8 semaines (de 6 à 12 semaines). Concernant la douleur, l’EVA moyen passait de 7en préopératoire à 1en post- opératoire. La flexion moyenne était augmentée de 47 à 72 et l’extension moyenne de 55 à 78 . La force musculaire passait de 16 à 38 kg, soit de 40 % à 90 % de celle du coté sain. Le Quick-DASH moyen était de 65 en préopératoire et 9 en postopératoire. Nous n’avons eu aucune complication postopératoire. Tous les patients étaient très satisfaits ou satisfaits du résultat. Conclusion.— La greffe arthroscopique des pseudarthroses du scaphoïde carpien, dont la réalisation nécessite une bonne connais- sance des techniques arthroscopiques, semble une alternative intéressante avec d’excellents résultats chez des patients jeunes sélectionnés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.188 271 Le syndrome naviculocapital de Fenton : à propos de 5 cas Abdelghani Menadi Service d’orthopédie traumatologie, CHU Ibn Rochd, 23000 Annaba, Algérie Introduction.— La fracture scapho-capitale ou syndrome de Fenton, est une lésion rare, définie par une fracture transversale du pôle proximal du capitatum, avec rotation de 180 et une fracture du scaphoïde associé parfois a une luxation du lunatum. Patients et méthodes.— Les auteurs ramènent une étude rétrospec- tive de 5 dossiers de malades ayant présenté une lésion de Fenton au poignet, il s’agit d’adulte jeune d’âge moyen de 25 ans exerc ¸ant un travail manuel, de sexe masculin survenant dans un cadre de polyfracturé (80 %). Sur le plan anatomie pathologique le syndrome de FENTON était de type 3selon la classification de VANCE chez tous les malades, les lésions associées comportaient une luxation du coude, une luxation acromio claviculaire type 3 et 2 traumatismes crâniens. La voie d’abord a été dorsale, après une réduction a ciel ouvert, la stabilisation a fait appel a un embrochage multiples, un plâtre brachio-ante brachio-palmaire a été confectionné dans les suites postopératoires. Résultats.— Tous les patients ont été revus cliniquement et radio- logiquement avec un recul moyen de 2 années, l’analyse clinique selon le score de Grenn et Obrien (modifié par Cool) nous a per- mis d’obtenir les amplitudes articulaires suivantes : flexion palmaire moyenne 40 , flexion dorsale moyenne 22 , inclinaison radiale 15 , inclinaison cubitale 12 , la pronation moyenne 50 et la supina- tion moyenne 55 , la force de préhension était inférieure à 30 % par rapport au côté controlatérale. À l’analyse radiographique, une consolidation et stabilité du capitatum, du lunatum dans sa logette sans signes de nécrose a été obtenue dans 2 cas (40 %). Deux cas (50 %) ont évoluées au stade 2 scapho lunate advanced collapse (SLAC) et 1 cas (10 %) au stade 3 chez qui une arthrodèse du poignet a été réalisé après 2 années d’évolution. Discussion/Commentaire.— Le syndrome de Fenton est une lésion rare, 60 cas ont été répertoriés dans la littérature pendant 50 ans, survenant dans un cadre de polyfracturè dans 50 % des cas la rendant passée inaperc ¸ue (2 cas dans notre série) ou le diagnostic est posé tardivement compliquant la stratégie opératoire, associée à une luxation rétro-lunaire du carpe (100 % dans notre série) faisant aug- menter le risque d’instabilité par les dégâts capsuloligamentaires, la supériorité de la voie d’abord postérieure permet de régler la sta- bilisation du scaphoïde, le contrôle de la réductibilité du lunatum et surtout la cure du capitatum clé de voûte de cette lésion. Les résul- tats obtenus sont globalement moyens en concordance avec ceux de la littérature expliquant la gravité et la sévérité de la lésion. Conclusion.— Le syndrome naviculocapital de Fenton est une lésion rare, souvent associée à une luxation du lunatum dans le diagnostic est posé en second position masqué par une lésion asso- ciée plus grave. Le traitement est chirurgical, imposant la voie d’abord la moins agressive possible, et le traitement des lésions associées. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.189 272 Résultats fonctionnels des fractures de Bennett : vissage percutané contrôlé sous-arthroscopie versus ciel ouvert Germain Pomares , Clothilde Strugarek-Lecoanet , Thomas Jager , Franc ¸ois Dap , Gilles Dautel 54, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000Nancy, France Auteur correspondant. Introduction.— Le traitement des fractures de Bennett a large- ment évolué. Du gantelet plâtré proposé par Bennett, au brochage selon Iselin, les ostéosynthèses à ciel ouvert se sont dévelop- pées avec Gedda et Moberg. Dernièrement, Culp a proposé le contrôle arthroscopique de cette fracture. Ce nouvel abord pour la réduction et l’ostéosynthèse semble intéressant mais qu’en est-il réellement ? Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée entre 2010 et 2012. Vingt et un patients présentant une fracture de la base du premier métacarpien emportant plus d’un tiers de la surface articulaire ont été inclus. Onze patients ont bénéfi- cié d’une ostéosynthèse par vis en compression sous arthroscopie contre 10à ciel ouvert. Tous les patients ont été revus, avec un délai moyen de 12 mois pour une analyse clinique et fonc- tionnelle par le Quick-DASH, le score d’opposition de Kapandji, le test de Jamar, le key-pinch et une analyse radiologique à la recherche d’une rhizarthrose, pseudarthrose ou présence de maté- riel intra-articulaire. Nous avons également répertorié l’existence de complications, la durée de garrot, d’immobilisation, de l’arrêt de travail.... Résultats.— Dans le groupe arthroscopie, le Quick-DASH est à 2 contre 10 dans le groupe ciel ouvert. Le score d’opposition de Kapandji était identique dans les 2 groupes. Six complications postopératoires (perte de force, paresthésie, douleurs résiduelles) ont été identifiées dans le groupe ciel ouvert contre 1 (algo- neurodystrophie) sous-arthroscopie. L’apparition d’une arthrose post-traumatique a été constatée chez 3 patients dans le groupe ciel ouvert versus 0 cas dans le groupe arthroscopie. La durée d’immobilisation était de 3,9 semaines dans le groupe arthroscopie contre 6,7 semaines dans le groupe ciel ouvert. Discussion.— Les données de la littérature concernant l’arthroscopie s’accordent sur la qualité de la réduction arti- culaire, le contrôle de la stabilité du montage, l’absence de vis intra-articulaire, l’évaluation des lésions, la diminution du risque arthrosique, et la supériorité du contrôle arthroscopique sur le contrôle fluoroscopique. L’obtention d’un Quick-DASH inférieur, chez les patients vissés sous-arthroscopie, ainsi qu’une diminution de la survenue de complications associée à une durée d’immobilisation beaucoup plus courte, assure de la qualité de cette technique chirurgicale. Conclusion.— La supériorité des résultats du traitement arthrosco- pique sur le groupe témoin, doit nous encourager dans ce sens. Les fractures de Bennett à petits fragments seraient probable- ment accessibles à ce traitement. La difficulté de cette technique repose sur la réduction de la fracture, et non sur la taille du fragment. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.190

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S344 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

Résultats.— Le recul moyen était de 8 mois. La consolidation a étéobtenue chez tous les patients. Le délai moyen de consolidationétait en moyenne de 7,8 semaines (de 6 à 12 semaines). Concernantla douleur, l’EVA moyen passait de 7 en préopératoire à 1 en post-opératoire. La flexion moyenne était augmentée de 47◦ à 72◦ etl’extension moyenne de 55◦ à 78◦. La force musculaire passait de16 à 38 kg, soit de 40 % à 90 % de celle du coté sain. Le Quick-DASHmoyen était de 65 en préopératoire et 9 en postopératoire. Nousn’avons eu aucune complication postopératoire. Tous les patientsétaient très satisfaits ou satisfaits du résultat.Conclusion.— La greffe arthroscopique des pseudarthroses duscaphoïde carpien, dont la réalisation nécessite une bonne connais-sance des techniques arthroscopiques, semble une alternativeintéressante avec d’excellents résultats chez des patients jeunessélectionnés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.188

271Le syndrome naviculocapital deFenton : à propos de 5 casAbdelghani MenadiService d’orthopédie traumatologie, CHU Ibn Rochd,23000 Annaba, Algérie

Introduction.— La fracture scapho-capitale ou syndrome de Fenton,est une lésion rare, définie par une fracture transversale du pôleproximal du capitatum, avec rotation de 180◦ et une fracture duscaphoïde associé parfois a une luxation du lunatum.Patients et méthodes.— Les auteurs ramènent une étude rétrospec-tive de 5 dossiers de malades ayant présenté une lésion de Fentonau poignet, il s’agit d’adulte jeune d’âge moyen de 25 ans exercantun travail manuel, de sexe masculin survenant dans un cadre depolyfracturé (80 %). Sur le plan anatomie pathologique le syndromede FENTON était de type 3 selon la classification de VANCE cheztous les malades, les lésions associées comportaient une luxation ducoude, une luxation acromio claviculaire type 3 et 2 traumatismescrâniens. La voie d’abord a été dorsale, après une réduction a cielouvert, la stabilisation a fait appel a un embrochage multiples, unplâtre brachio-ante brachio-palmaire a été confectionné dans lessuites postopératoires.Résultats.— Tous les patients ont été revus cliniquement et radio-logiquement avec un recul moyen de 2 années, l’analyse cliniqueselon le score de Grenn et Obrien (modifié par Cool) nous a per-mis d’obtenir les amplitudes articulaires suivantes : flexion palmairemoyenne 40◦, flexion dorsale moyenne 22◦, inclinaison radiale 15◦,inclinaison cubitale 12◦, la pronation moyenne 50◦ et la supina-tion moyenne 55◦, la force de préhension était inférieure à 30 %par rapport au côté controlatérale. À l’analyse radiographique, uneconsolidation et stabilité du capitatum, du lunatum dans sa logettesans signes de nécrose a été obtenue dans 2 cas (40 %). Deux cas(50 %) ont évoluées au stade 2 scapho lunate advanced collapse(SLAC) et 1 cas (10 %) au stade 3 chez qui une arthrodèse du poigneta été réalisé après 2 années d’évolution.Discussion/Commentaire.— Le syndrome de Fenton est une lésionrare, 60 cas ont été répertoriés dans la littérature pendant 50 ans,survenant dans un cadre de polyfracturè dans 50 % des cas la rendantpassée inapercue (2 cas dans notre série) ou le diagnostic est posétardivement compliquant la stratégie opératoire, associée à uneluxation rétro-lunaire du carpe (100 % dans notre série) faisant aug-menter le risque d’instabilité par les dégâts capsuloligamentaires,la supériorité de la voie d’abord postérieure permet de régler la sta-bilisation du scaphoïde, le contrôle de la réductibilité du lunatum etsurtout la cure du capitatum clé de voûte de cette lésion. Les résul-tats obtenus sont globalement moyens en concordance avec ceuxde la littérature expliquant la gravité et la sévérité de la lésion.Conclusion.— Le syndrome naviculocapital de Fenton est unelésion rare, souvent associée à une luxation du lunatum dans le

diagnostic est posé en second position masqué par une lésion asso-ciée plus grave. Le traitement est chirurgical, imposant la voied’abord la moins agressive possible, et le traitement des lésionsassociées.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.189

272Résultats fonctionnels des fracturesde Bennett : vissage percutanécontrôlé sous-arthroscopie versus cielouvertGermain Pomares ∗,Clothilde Strugarek-Lecoanet , Thomas Jager ,Francois Dap , Gilles Dautel54, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy,France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Le traitement des fractures de Bennett a large-ment évolué. Du gantelet plâtré proposé par Bennett, au brochageselon Iselin, les ostéosynthèses à ciel ouvert se sont dévelop-pées avec Gedda et Moberg. Dernièrement, Culp a proposé lecontrôle arthroscopique de cette fracture. Ce nouvel abord pour laréduction et l’ostéosynthèse semble intéressant mais qu’en est-ilréellement ?Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective réaliséeentre 2010 et 2012. Vingt et un patients présentant une fracturede la base du premier métacarpien emportant plus d’un tiers dela surface articulaire ont été inclus. Onze patients ont bénéfi-cié d’une ostéosynthèse par vis en compression sous arthroscopiecontre 10 à ciel ouvert. Tous les patients ont été revus, avecun délai moyen de 12 mois pour une analyse clinique et fonc-tionnelle par le Quick-DASH, le score d’opposition de Kapandji,le test de Jamar, le key-pinch et une analyse radiologique à larecherche d’une rhizarthrose, pseudarthrose ou présence de maté-riel intra-articulaire. Nous avons également répertorié l’existencede complications, la durée de garrot, d’immobilisation, de l’arrêt detravail. . ..Résultats.— Dans le groupe arthroscopie, le Quick-DASH est à2 contre 10 dans le groupe ciel ouvert. Le score d’opposition deKapandji était identique dans les 2 groupes. Six complicationspostopératoires (perte de force, paresthésie, douleurs résiduelles)ont été identifiées dans le groupe ciel ouvert contre 1 (algo-neurodystrophie) sous-arthroscopie. L’apparition d’une arthrosepost-traumatique a été constatée chez 3 patients dans le groupeciel ouvert versus 0 cas dans le groupe arthroscopie. La duréed’immobilisation était de 3,9 semaines dans le groupe arthroscopiecontre 6,7 semaines dans le groupe ciel ouvert.Discussion.— Les données de la littérature concernantl’arthroscopie s’accordent sur la qualité de la réduction arti-culaire, le contrôle de la stabilité du montage, l’absence devis intra-articulaire, l’évaluation des lésions, la diminution durisque arthrosique, et la supériorité du contrôle arthroscopiquesur le contrôle fluoroscopique. L’obtention d’un Quick-DASHinférieur, chez les patients vissés sous-arthroscopie, ainsi qu’unediminution de la survenue de complications associée à une duréed’immobilisation beaucoup plus courte, assure de la qualité decette technique chirurgicale.Conclusion.— La supériorité des résultats du traitement arthrosco-pique sur le groupe témoin, doit nous encourager dans ce sens.Les fractures de Bennett à petits fragments seraient probable-ment accessibles à ce traitement. La difficulté de cette techniquerepose sur la réduction de la fracture, et non sur la taille dufragment.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.190