ressources spirituelles # 15 ete 2007

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Une série d’articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d’articles théologiques pour leaders chrétiens N° 15 Été 2007 3 7 11 14 21 26 23 Thème : UN PASTEUR EN BONNE SANTÉ POUR UNE ÉGLISE EN BONNE SANTÉ Thomas E. Trask Richard L. Dresselhaus Almon M. Bartholomew Parlons de l’islam. Communiquer le message avec puissance (4ème partie) Être un modèle à l’image de Christ Êtes-vous une victime de la malédiction du cynisme ? Stephen A. Macchia Vers une église en bonne santé Leroy R. Bartel On recherche : des églises et des disciples en bonne santé Durer dans le ministère : les disciplines d’un pasteur en bonne santé Sobhi Malek Maintenir sa santé émotionnelle dans le ministère Richard Dobbins Anthony D. Palma Étude de mot : Mais il a donné… les autres comme pasteurs 32

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UN PASTEUR EN BONNE SANTÉ POUR UNE ÉGLISE EN BONNE SANTÉ

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1Une série d’articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d’articles théologiques pour leaders chrétiens

N° 15 Été 2007

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11

14

21

26

23

Thème :UN PASTEUR EN BONNESANTÉ POUR UNE ÉGLISEEN BONNE SANTÉ

Thomas E. Trask

Richard L. Dresselhaus

Almon M. Bartholomew

Parlons de l’islam. Communiquer le message avec puissance(4ème partie)

Être un modèle à l’image de Christ

Êtes-vous une victime de la malédiction du cynisme ?

Stephen A. Macchia Vers une église en bonne santé

Leroy R. Bartel On recherche : des églises et des disciples en bonne santé

Durer dans le ministère : les disciplines d’un pasteuren bonne santé

Sobhi Malek

Maintenir sa santé émotionnelle dans le ministèreRichard Dobbins

Anthony D. Palma Étude de mot : Mais il a donné… les autres comme pasteurs 32

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ÉditorialLe verset suivant intriguait beaucoup quelques femmes d’un groupe d’étude biblique : « il s’assiéra comme

celui qui affine et purifie l’argent1 ». Elles se demandaient ce que pouvait en être la signification au regard ducaractère et de la nature de Dieu. Une d’entre elles offrit au groupe d’étudier le procédé de raffinement del’argent et leur faire un rapport lors de la prochaine étude biblique.

Durant la semaine, elle appela un orfèvre et prit rendez-vous pour aller le voir travailler à son atelier. Ellene fit aucune mention de la raison de son intérêt à part le fait d’une simple curiosité sur le procédé deraffinement de l’argent.

Alors qu’elle observait l’orfèvre, il prit une pièce d’argent qu’il mit au dessus du feu et commença à chauffer.Il expliqua alors que pour raffiner l’argent il est nécessaire que le morceau d’argent soit tenu par quelqu’un aumilieu du feu, là où les flammes sont le plus brûlantes pour en consumer toutes les impuretés.

Elle demanda à l’orfèvre s’il était vrai qu’il devait rester là près du feu tout le temps ou l’argent était raffiné.L’homme répondit par l’affirmative : et non seulement devait-il rester assis là, tenant le morceau d’argent,

mais il devait garder les yeux fixés sur la pièce d’argent tout le temps qu’elle était dans le feu. Si le morceaud’argent était laissé un instant de trop dans les flammes, il serait détruit.

La femme resta silencieuse pendant un moment. Elle lui posa ensuite la question : « Comment savez-vousquand l’argent est complètement raffiné ? »

Il lui sourit et répondit : « Oh, c’est facile… lorsque je vois mon image se refléter dans l’argent ».Le thème de ce numéro est un pasteur en bonne santé pour une église en bonne santé. Notre divin modèle, Jésus

le grand pasteur2, nous tient quelquefois au milieu de la fournaise. Il ne nous a pas abandonnés : au contraire,il nous tient dans sa main, nous observe sans nous quitter des yeux dans le but de nous affiner. Il nous ensortira lorsqu’il peut se voir en nous, car c’est alors que nous sommes plus aptes à bien conduire son troupeau.

Je profite de cet éditorial pour saluer la sortie dans le monde francophone de la toute première bibled’étude mettant l’accent sur la vie et les dons de l’Esprit : la Bible Esprit et Vie. Il s’agit d’un événementmajeur non seulement pour les milieux pentecôtistes et charismatiques, mais pour tous les croyants qui,quelle que soit leur approche sur la question, ont le désir de parfaire leurs connaissances sur ce que EcritureSainte dit sur le sujet.

Cette bible traduite déjà en plus de 30 langues est distribuée à des millions d’exemplaires dans le mondeentier. Elle connaît un succès phénoménal. Pensée aussi bien pour les pasteurs que les laïques désirant vivre laplénitude de l’Esprit, elle contient de nombreuses caractéristiques très appréciées : recherche par thèmes,notes d’études, système de parallèles, articles, cartes, concordance, etc… Un excellent outil s’ajoute donc à lapanoplie des ressources disponibles pour les pasteurs et leaders chrétiens.

Pasteur Joël Gerbore

1 Malachie 3.3 (version Darby)2 Hébreux 13.20

Plusieurs lecteurs nous demandent comment contribuer au soutien de ce magazine tant apprécié et nous les en remercions.Vous pouvez le faire : • En envoyant un chèque à l’ordre de Gerald Branum (avec la mention « Ressources Spirituelles »)

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Belgique : Kredietbank # 436-4156031-28 G. Branum (Ressources Spirituelles)

N°15 Été 2007

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les Assemblées de Dieu des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur ; Gerald Branum, Coordinateur ; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

© Copyright 2007 General Council des Assemblées de Dieu des USA et Life Publishers International

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis, est destiné aux pasteurs et aux leaders chrétiens.

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Par Stephen A. Macchia

Que faut-il pour que votre église soiten meilleure santé ? Compte-tenu desréalités du contexte spécifique dans le-quel vous exercez votre ministère, par oùdevez-vous commencer ? Si vous deviezentreprendre un tel projet aujourd’huimême, quelles décisions auriez-vousà prendre ? Qui incluriez-vous ? Quelssujets et quels domaines exploreriez-vousplus particulièrement ? Quels seraientselon vous les résultats que vous pouvezanticiper à court, moyen et long termes ?Telles sont les questions que les leadersdésireux d’être efficaces se posent.

Depuis plus de deux décennies, j’aiobservé des équipes de responsablespassionnément engagés dans un réelface-à-face avec de semblables questionsstratégiques. Les leaders aiment parlerdes nouvelles idées qui circulent en vuede mieux accomplir le ministère. Ils ontdu plaisir à discuter de ce que les autresdécouvrent ou mettent en œuvre dans leuréglise locale. Là où les choses deviennentplus difficiles, c’est quand ils doivent en-suite examiner leur propre église et déter-miner lesquelles de ces idées s’appliquentà leur cas et comment.

Quand des équipes de leaders choisis-sent d’adopter de nouvelles idées sanscommencer par examiner leur propreéglise, ils font ainsi avorter le processus deplanification. Il est excellent de découvrir

comment les autres dirigent leur église, quels principes déter-minent leur façon de penser, et quels programmes sont mis enœuvre dans le cadre du ministère. Mais en faisant cela sans vousêtre d’abord mis à l’écoute des projets de Dieu spécifiquesà votre église, vous limitez ainsi les perspectives qu’il a pourvous et votre assemblée.

DÉCOUVREZ VOTRE IDENTITÉChaque église locale a sa propre identité, sa propre empreinte

reçue de Dieu. Alors que vous cherchez ce qui peut le mieux contri-buer à la santé et la vitalité de votre église, vous avez besoin d’unprocessus par lequel vous allez cerner quelle est cette spécificité.Quand vous l’aurez découverte, réjouissez-vous-en ! Vous pourrezensuite développer des plans, des programmes et saisir les opportu-nités qui exprimeront le plus la personnalité unique de vos gens.

Imaginez que vous n’ayez aucun accès aux ressources néces-saires pour cloner tel ou tel programme d’une autre église et lereproduire dans la vôtre. Et si vous deviez perdre tous les guideset autres ressources pratiques dont vous disposez dans votrebibliothèque pour tous les domaines pratiques de la vie de votreéglise ? Pourriez-vous survivre un mois ou un an de plus sansparticiper à une autre conférence ou acheter un autre manuel deformation qui viendra ajouter encore un peu de poids sur vosétagères déjà surchargées ?

Que pensez-vous qu’il se passerait si vous pouviez arrêter letapis roulant qui vous approvisionne en nouvelles idées par tous lesmoyens imaginables dans le but de vous vendre quelques nouvellesrecettes pour faire réussir votre église ? Auriez-vous le courage decesser de vouloir innover pendant quelques mois et de prendre letemps d’évaluer la santé présente de votre église sans vous préoc-cuper des idées des autres quant à la façon dont vous êtes censéexercer votre ministère pour amener votre église à une meilleuresanté et une plus grande vitalité ?

VERS UNE ÉGLISEEN BONNE SANTÉ

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Je vous garantis que si vous faites taire les multiples sollicita-tions que vous recevez ainsi de l’extérieur pour vous poser les vraiesquestions, vous pourrez découvrir la véritable identité de votreéglise et votre ministère ne sera plus jamais le même.

VOULEZ-VOUS BIEN VOUS PESER ?La dernière fois que je suis allé voir mon docteur pour ma visite

annuelle, l’infirmière m’a accueilli avec un sourire avant de medemander poliment de me peser. Je n’avais aucune envie de voirquelque chose d’aussi personnel que… mon poids être divulguéà quelque étranger que ce soit. Je suis quand même monté sur la

balance, non sans réticence, après avoirenlevé mes chaussures, ma montre, monmanteau, ma cravate et mon portefeuillede ma poche-arrière. Ma seule consola-tion fut de savoir que l’infirmière ne meconnaissait pas du tout, et ne pourraitdonc partager un renseignement aussiconfidentiel qu’avec mon docteur.

Ce n’est pas que je sois obèse. C’est plu-tôt que la pesée n’est que le premier deces exercices désagréables qui constituent

DIX CARACTÉRISTIQUESD’UNE ÉGLISE EN BONNE SANTÉ

Ces dix caractéristiques d’une église en bonne santé sont le résultat d’une étude pousséefaite auprès de plus de 100 églises que nous avons visitées, d’une étude biblique approfondie, derencontres de prière, et de dialogue avec des centaines de responsables d’église. Cela a été faitdans le cadre du projet Vision New England. Une église en bonne santé est certainement uneéglise qui prie par rapport à tous les aspects de son ministère, qui dépend de la puissance de Dieuet de l’autorité de sa Parole, et qui privilégie :

1. La présence toute-puissante de Dieu. Une église en bonne santé recherche activement ladirection du Saint-Esprit et sa puissance dans l’exercice quotidien de ses activités et de son ministère.

2. Une adoration centrée sur Dieu. Une église saine se rassemble régulièrement en tantqu’expression locale du corps de Christ pour adorer Dieu par des approches qui impliquent lecœur, l’esprit, l’âme et la force de chacun de ses membres.

3. Les disciplines spirituelles. Une église en bonne santé offre une formation, des modèles, etdes ressources à ses membres, quel que soit leur âge, afin qu’ils développent la pratique dedisciplines spirituelles quotidiennes.

4. Apprendre et grandir ensemble. Une église en bonne santé encourage les croyantsà progresser dans leur marche avec Dieu et les uns avec les autres dans le contexte de relationsconstructives et sûres.

5. Un engagement à cultiver des relations basées sur l’amour et l’entraide. Une église enbonne santé œuvre délibérément à encourager des relations fondées sur l’amour et l’entraide ausein des familles, les uns à l’égard des autres, et dans la ville.

6. Le développement d’un leadership basé sur un esprit de service. Une église en bonnesanté identifie les personnes que Dieu a appelées à diriger, favorise leur développement et lesplace devant le défi de devenir des leaders au cœur de serviteur.

7. Les yeux tournés vers l’extérieur. Une église en bonne santé attribue une très grandeimportance à la mission de communiquer la vérité de Jésus et à démontrer son amour à ceux quin’ont pas encore la foi.

8. Une gestion saine et transparente. Une église en bonne santé utilise les locaux, le matérielet les moyens appropriés pour soutenir et faciliter la croissance et le développement de ses activités.

9. En connexion avec le corps de Christ. Une église saine tend la main d’association aux autresmembres du corps de Christ dans la collaboration, le partage des ressources, les opportunités deformation, et les occasions spéciales de célébrer Dieu dans l’unité.

10. Contribution et générosité. Une église en bonne santé apprend à ses membres à être debons administrateurs des ressources que Dieu leur a confiées, et les exhorte à être généreux dansun esprit de sacrifice dans le but de partager avec les autres.

Reproduit avec la permission de l’auteurde Becoming a Healthy Church Workbook, par Stephen A. Macchia.

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cette visite médicale annuelle. Mais monpoids était le premier élément qui allaitcommencer à révéler le véritable tableau demon état de santé présent. Le docteur avaitbesoin de ce tableau avant de pouvoir medire comment améliorer ma santé.

À la fin de cet examen, j’ai eu l’assu-rance d’avoir été inspecté de la tête auxpieds par un expert en la matière. Il medonna des nouvelles encourageantes dema santé, me fit quelques suggestions trèsprécises sur certains tests plus poussésqu’il souhaitait que je passe, m’expliquapourquoi il me prescrivait un certain mé-dicament, et mentionna le nom d’un spé-cialiste qu’il me recommandait. Il ne m’apas montré la photo d’autres patients aux-quels il aurait aimé que je ressemble, etne m’a pas comparé à d’autres personnessouffrant de divers maux. Il s’est concentrésur ma santé, et, avec beaucoup de tact,m’a fait d’excellentes suggestions.

J’ai suivi les conseils de mon docteur.De ce fait, je ne m’en porte que mieux etmon énergie en est renouvelée. Cettevisite chez le docteur m’a apporté unvéritable regain de vigueur. Même si celam’a un peu compliqué la vie, tenir comptede certaines découvertes et accepter cer-taines restrictions me permettent d’êtreplus en forme que jamais pour affronterles jours à venir.

De la même façon, en faisant certainsexercices fondamentaux en vue d’unmeilleur travail en équipe, vous et votreéglise ne vous sentirez que mieux. Alorsque vous définissez ensemble la réalité quevous vivez, efforcez-vous de découvrir lesmesures les plus appropriées à la naturespécifique de votre église. Le processuspermettant d’explorer divers domaines devotre ministère présent et de vous fixerdes priorités pour les mois à venir seraenthousiasmant pour autant que vouscommenciez par le commencement, c’est-à-dire… la pesée.

DIAGNOSTIC/PRONOSTICCertes, la pesée n’est que la première

étape du processus. Si vous vous souve-nez de votre dernière visite médicale, ila aussi fallu vérifier votre tension artérielle,votre température, faire des analyses desang et d’urine, ainsi qu’une multituded’autres examens de routine conçus pour

identifier et corriger tout problème éventuel, apparent ou potentiel.Il vaut bien mieux anticiper dans ce domaine que d’être contraintde réagir plus tard en temps de crise ou d’urgence.

Notre fils, Nathan, a dû se rendre des douzaines de fois à l’hôpitalpour enfants de Boston ces années passées. Il passe des visites régu-lières en raison d’un problème assez rare de faiblesse au niveau dutibia de sa jambe droite. Les chirurgiens orthopédistes ont été trèsefficaces. Ils ont non seulement diagnostiqué le mal dont il souffrait ;ils ont aussi fait un pronostic prometteur pour l’avenir qui nous donnebeaucoup d’espoir, en dépit des difficultés présentes.

Il y a tout un monde de différence entre un diagnostic et unpronostic. Le diagnostic est « l’art ou l’action d’identifier une maladied’après ses signes et ses symptômes ; il est l’étude ou l’analyse dela cause ou de la nature d’une condition, d’une situation ou d’unproblème. » Tandis que le pronostic est « l’art ou l’acte de prédire ledéroulement d’une maladie ; les chances de survie ou de guérisond’une maladie en fonction du déroulement habituel de cette maladieou indiquées par les facteurs propres au cas en question. » Le dia-gnostic se concentre sur les faits présents ; le pronostic fournit desinformations qui touchent à l’avenir.

Dans le sud du Connecticut, au bord d’une des principales auto-routes, il y a trois grands panneaux d’affichage qui expriment toutela différence entre le diagnostic et le pronostic. Ces panneaux ne secontentent pas de décrire la différence entre ces deux termes, maisils apportent aussi de l’espoir à chaque patient qui y est représenté.Quel que soit l’avancement de la maladie en question, il y a toujoursun pronostic qui contient une mesure d’espoir pour l’avenir. En allantau centre médical qui est présenté sur ces panneaux, le malade saitqu’il ne recevra pas juste un traitement approprié pour son mal,mais aussi un espoir pour l’avenir. Même quand le diagnostic estaccablant, le personnel médical s’engage à aider les patients en leurdonnant un pronostic qui inclut toujours une dose d’espoir.

Il doit en être de même pour votre église. Quel que soit l’étatde santé présent ( le diagnostic) de votre église, un pronostic équi-libré en vue de l’avenir sera rempli d’espoir et apportera à votreassemblée un regain d’énergie en vue de l’avenir.

Si vous vous laissez conduire par l’Esprit à la découverte de l’iden-tité propre à votre église, vous y trouverez certainement de bonnesraisons d’espérer. Le Seigneur est le grand médecin qui veut vousaider dans ce processus, supervisant cette sorte de visite médicale,ses yeux, ses oreilles et son cœur grand’ouverts à vos besoins etaspirations. Il ne vous laissera pas ni ne vous abandonnera en chemin.Il vous tiendra fermement dans le creux de sa main tout en vous gui-dant à chaque étape. Ce périple sera d’autant plus enrichissant qu’ilvous dirigera par sa main puissante. Faites-lui confiance. Il saura vousamener à un pronostic des plus prometteurs, même si certainesétapes du diagnostic que constituent le dialogue et les évaluationspeuvent sembler fastidieuses tandis que vous découvrirez peu à peule véritable tableau de votre réalité présente.

LE PROCESSUSUne fois que vous avez décidé d’entamer ce processus afin de

découvrir l’identité unique que Dieu a donnée à votre église, vousaurez besoin de persévérer et de ne pas vous décourager. J’aimeraistant être avec vous et votre équipe de responsables tandis que vous

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vivez cette expérience. Si j’étais là, je vous rappellerais certains in-grédients importants qui font partie intégrante de ce processus.

Un processus à long termeDécouvrir l’identité unique que Dieu a donnée à votre église est

un projet à long terme. Cela vous demandera beaucoup d’énergieles premiers quatre à six mois, mais ce n’est pas tout. Les étapes dece processus de découverte sont cruciales en vue du succès de l’ex-périence, bien que le processus ne se résume pas à cela. Il est essen-tiel que chaque responsable impliqué participe avec de plus en plusd’enthousiasme au fur et à mesure qu’il découvre les résultats. Nelaissez pas des graines de découragement, de déception ou de dis-corde germer dans l’esprit de l’un ou l’autre de vos responsables-clé.Si ce processus est long, il est aussi une expérience joyeuse qui doitêtre abordée dans la foi, centrée sur la vision dans un esprit d’équipe,qui honore Christ et que l’Esprit dirige.

Une initiative guidée par l’EspritCe processus de planification peut être décrit par une série de

questions auxquelles chaque responsable de l’équipe se doit derépondre. Amener votre équipe à se mettre d’accord sur les ré-ponses à ces questions peut s’avérer facile ou difficile, selon voscirconstances propres et la santé des rapports entre leaders dansvotre église. Ces plans sur lesquels vous vous entendrez en vouslaissant diriger par le Saint-Esprit détermineront l’efficacité de votreéglise dans les mois à venir. Voici les sept questions principalesauxquelles vous et vos responsables doivent pouvoir répondre :

1. Évaluation des besoins spirituels. Quels sont les plus grandsbesoins spirituels de notre église et de notre communauté ?

2. Points forts et points faibles. Quels sont les principaux pointsforts et points faibles de notre église ?

3. Opportunités et dangers. Quelles sont les principales ouvertureset opportunités de service, ainsi que les dangers et les risquesqu’encourt notre église, en fonction des réponses données aux deuxpremières questions ?

4. Options de ministères. Quelles semblent être les options lesplus viables pour renforcer le ministère de notre église ?

5. Plateforme de ministères. Sur quelle plateforme principale de mi-nistère nos diverses activités doivent-elles être établies ? Certainesdes composantes de cette plateforme seront notre confession de foi,notre vision, notre mission et notre philosophie du ministère.

6. Objectifs de ministère. Vers quels objectifs le Saint-Esprit nousconduit-il afin de favoriser le ministère de notre église d’ici un,deux ou trois ans ?

7. Étapes concrètes. Quelles étapes concrètes devons-nous franchirafin d’atteindre ces objectifs ?

Une équipe consacréePlus votre équipe est impliquée dans cette aventure de découverte,

plus vous retirerez de bien de cette expérience. Plus ils s’identi-fient à ce processus, plus l’impact qui en résultera sera grand. Soyezdéterminés ensemble à cesser, au moins pour le temps présent, deconsidérer des églises qui grandissent plus vite, et concentrez-vousplutôt sur Dieu qui veut vous aider à découvrir son plan pour votreéglise locale. Vous trouverez la liberté en Christ d’être et de devenir

Stephen A. Macchiaest président de Vision New England,à Acton dans le Massachussetts (U.S.A.).

tout ce qu’il veut que vous soyez, en vuede l’épanouissement de votre identitéd’église.

Un leaderqui fait preuve de discernementAprès que vous aurez découvert les

dons et capacités qui vous sont propresen tant qu’assemblée, vous pourrez alorsconsulter tel ou tel livre, assister à telleou telle conférence, et vous référerà d’autres ministères. Vous réaliserez alorsque toute bonne idée n’est pas forcémentappropriée pour vous et votre église.Développez votre discernement ; retenezet choisissez ce qui convient le mieuxà votre ministère actuel et dont vous aurezle plus besoin à l’avenir. Ne prenez pas pouracquis que telle ou telle ressource fonc-tionnera avant que vous n’ayez identifiévos plus grands besoins et vos priorités.Choisissez ensuite les ressources qui ré-pondront le mieux à ces besoins et renfor-cez ces priorités afin que votre ministèreaille de progrès en progrès dans les moisqui suivront.

LE BUTTout au long de cette aventure, ne

perdez pas votre but de vue : devenir uneéglise en bonne santé. Une église en bonnesanté est selon Dieu ; elle est prête à l’ado-rer, à vivre des relations saines, et à servird’une façon qui l’honore et bâtisse sonroyaume. Si votre but essentiel dans leministère est de voir des vies changées,alors, avancez un pas à la fois afin depenser et d’agir de façon stratégique poursa seule gloire et pour l’expansion del’Église de Jésus-Christ.

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Tous les chrétiens veulent appartenirà une église en bonne santé, efficace et enpleine croissance. Les églises en bonnesanté grandissent. Pour ces églises, lacroissance n’est pas un programme. Elleest le résultat d’une vie naturelle et dyna-mique au sein du corps de Christ, unevie générée par Dieu, mais aussi alimen-tée et entretenue par ceux qui dirigentl’assemblée.

L’église ne devrait jamais fonctionnersur la base de ses intuitions ou de sesimpressions. Elle ne doit pas se faire lechampion de la fantaisie ou de l’inno-vation indépendante. Elle ne doit paschercher à se définir sans se référer ri-goureusement à l’enseignement de l’Écri-ture. Son ministère, ses programmes etsa stratégie doivent être centrés sur desobjectifs bibliques.

Qu’est-ce qu’une église en bonne san-té ? C’est une église dans laquelle tousles objectifs bibliques s’expriment dansun équilibre approprié.

Les églises en bonne santé se repro-duisent. Elles engendrent des chrétiensen bonne santé. De telles assembléess’appliquent à faire des disciples dans uncontexte qui permet l’expression adé-quate des objectifs bibliques (Éphésiens4 : 14-16 ; Colossiens 1 : 10-12).

Mais quels sont ces objectifs bibliquesqui doivent être mis en œuvre dans l’églisepour qu’elle soit saine ?

Par Leroy R. Bartel

ON RECHERCHE :

1. La communion fraternelle – Devenir membre.Le sens premier du mot grec traduit par « communion » dans

nos bibles (koïnonia) suppose la participation. Ce mot était em-ployé pour exprimer les relations étroites qui existaient entre lesmembres du corps de Christ, l’Église, des hommes et des femmesremplis de l’Esprit.

Actes 2 : 42-46 décrit ce qu’était la communion que l’Esprit pro-duisait au sein de l’Église primitive ; les termes employés donnentsoif de vivre la même chose. C’est dans ce contexte que les gensdécouvraient ce qu’est la vie chrétienne. Il s’agit de cette même dy-namique qui caractérisait la célébration du repas du Seigneur, desagapes fraternelles et des réunions de prière. Elle produisait uneattitude générale de réciprocité, de désintéressement et de géné-rosité au sein de la communauté. Pour eux, la communion ne selimitait pas à un culte hebdomadaire : elle caractérisait et pénétraittoutes leurs relations. La communion fraternelle enrichissait leur ado-ration et offrait un contexte chaleureux et compatissant qui attiraitles gens et les amenait à découvrir Christ (Jean 13 : 34-35).

La communion fraternelle dans l’Église primitive n’était pas uneatmosphère nonchalante faite de tolérance aveugle. 1 Jean 1 : 6-7indique clairement qu’elle était caractérisée par un amour mature,par la vérité et l’obéissance pratique qui est attendue d’un disciple.Elle supposait la réconciliation et l’amour mutuel. La communionn’est jamais facile. Elle ne se produit jamais par accident. Elle exigetoujours un effort (Éphésiens 4 : 3).

La communion fraternelle a toujours été une des caractéristiquesde l’Église. Le but est que le « nouveau qui ne connaît pas Dieu » de-vienne un membre de la famille de Dieu par la nouvelle naissance.L’objectif pour ceux qui connaissent Christ est de devenir des mem-bres de l’assemblée locale qui participent et murissent dans leur foi.

2. La formation de disciples – Devenir mature.Il ne suffit pas de voir des hommes et des femmes venir à la connais-

sance de Christ comme leur Sauveur. Jésus les appelle à devenir

DES ÉGLISESET DES DISCIPLESEN BONNE SANTÉ

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des disciples (Luc 9 : 23-24). L’église doit tout mettre en œuvrepour aider les nouveaux chrétiens à développer des habitudes devie qui contribueront à leur croissance spirituelle et à une vie devictoire (la lecture de la Bible, son étude, la participation à la vie del’église, la prière, l’engagement financier, etc.). Ils doivent acquérirune connaissance de la Bible et de la doctrine chrétienne suffisantepour pouvoir grandir. Chaque croyant a besoin d’étudier systéma-tiquement la Bible dans le cadre d’un groupe d’amis, quelle quesoit la structure adoptée. Chaque croyant a besoin de grandir deplus en plus dans la connaissance qui compte le plus : celle de Dieu(Philippiens 3 : 7-11 ; Colossiens 1 : 9-11).

L’église locale devrait être aujourd’hui aussi appliquée et détermi-née à remplir son mandat d’enseigner que l’Église primitive (Matthieu28 : 18-20). Les premiers chrétiens enseignaient avec autant deferveur qu’ils prêchaient. Ils ne laissaient pas les jeunes croyantspasser à travers les mailles et disparaître au bout de quelques semai-nes. Ils suivaient de près leur développement spirituel. Devenir undisciple n’était pas une option. Parler de conversion sans parler deprogression dans la vie du disciple leur aurait semblé aussi incongruqu’irrationnel. La formation de disciples concernait tous les âges,tous les groupes et toutes les phases du développement spirituel(2 Timothée 3 : 14-16). Faire des disciples était constamment l’affairede tous « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et dela connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de lastature parfaite de Christ » (Éphésiens 4 : 13).

3. Le service – Devenir serviteur.Jésus enseigna à ses disciples que le service constituait leur raison

d’être. Quand ces derniers manifestèrent un esprit de compétition,Jésus insista sur le fait que la grandeur dans son royaume n’était pasdans la position, mais dans le service (Matthieu 20 : 20-28). Le motsouvent traduit par « ministère » dans le Nouveau Testament ne signi-fie pas essentiellement une performance publique dans l’Église, maisun service aussi humble que celui qui consiste à servir aux tables.Jésus, juste avant sa mort, nous a laissé la démonstration du senssuprême du service en lavant les pieds de ses disciples. Il leur ditensuite : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître,vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres » (Jean 13 : 14).Le processus de formation du disciple n’est pas achevé tant que lapersonne n’est pas impliquée dans le service.

Le Nouveau Testament enseigne clairement que chaque croyanta des dons et capacités qu’il a reçus de Dieu (Matthieu 25 : 14-30 ;Romains 12 : 6 ; 1 Corinthiens 12 : 4-7 ; 1 Pierre 4 : 10). SelonÉphésiens 4 : 11-16, une responsabilité essentielle des responsa-bles spirituels dans l’Église est d’aider les croyants à découvrir etidentifier les talents et les dons que Dieu leur a donnés, et ensuiteà les développer et les exprimer pour le bien de l’Église (Romains12 : 6-8 ; 1 Corinthiens 12 : 7, 14-27 ; 1 Pierre 4 : 10-11). Quandcela se produit, toute l’Église en bénéficie. L’Église grandit alorsdans l’unité et la bénédiction, devenant ainsi tout ce que Dieu veutqu’elle soit (Éphésiens 4 : 12-16).

4. L’évangélisation – Devenir missionnaire.L’évangélisation a toujours été considérée comme essentielle

dans les milieux pentecôtistes. Tous les autres objectifs de l’Église

sont en rapport avec elle. Il semble clairque, dès le tout début, chaque croyantbaptisé de l’Esprit se considérait commeun prédicateur. L’œuvre de l’Esprit dansla vie du croyant le remplissait forcémentd’un zèle pour l’évangélisation.

Pour l’Église, évangéliser est la con-séquence directe du Grand Ordre de mis-sion que Jésus nous a donné (Matthieu28 : 18-20 ; Marc 16 : 15-20 ; Luc 24 :46-49 ; Jean 20 : 21-22). L’évangélisationest enracinée dans l’Évangile, la mer-veilleuse histoire de Jésus : sa vie, sa mort,sa résurrection et son ascension à la droitedu Père. C’est l’histoire de Christ, celuiqui est « venu chercher et sauver ce qui étaitperdu » (Luc 19 : 10).

Le revêtement de puissance conféré parle Saint-Esprit est avant et par-dessus toutune onction en vue de faire de nous destémoins efficaces (Actes 1 : 4, 5, 8). Dansle Nouveau Testament, le livre des Actesest le récit aussi formidable qu’incroyablede ce qu’a produit une évangélisation faitepar la puissance du Saint-Esprit à traversl’Église primitive. Pour une évangélisationefficace, l’expérience pentecôtiste esttout aussi nécessaire aujourd’hui qu’ellel’était au premier siècle. Le Grand Ordrede mission, embrasé par la passion de laPentecôte, a provoqué un formidableélan missionnaire à travers le monde. Leséglises pentecôtistes ont toujours étédes églises missionnaires. Les croyants,quels que soient leur âge ou leur occupa-tion, devraient être sensibilisés par lamission. Ils devraient être encouragésà considérer dans un esprit de prière le rôlequ’ils peuvent jouer dans la propagationde l’Évangile jusqu’aux extrémités de laterre (2 Corinthiens 5 : 14-21).

5. L’adoration – Devenir adorateur.Une des priorités essentielles des

églises pentecôtistes est l’adoration. Nonseulement croyons-nous que Dieu doit êtreadoré pour ce qu’il est, son caractère telqu’il nous est révélé en vérité, mais aussiavec un esprit motivé et dirigé par le Saint-Esprit (Jean 4 : 19-24). Cela est bien plusimportant que l’endroit, la position physi-que, les habitudes instituées, les formules,calendrier religieux et autres liturgies.

Nos cultes de louange et d’adorationdevraient être centrés sur Christ ; quelle

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que soit la nature du rassemblement,tous devraient être conscients et attentifsà la présence de Dieu parmi son peuple(Matthieu 18 : 20 ; 1 Corinthiens 5 : 4). Leculte pentecôtiste devrait toujours faire dela place pour accueillir la présence duSaint-Esprit et y répondre. La participationdevrait y être favorisée tout en restantsensibles aux nouvelles personnes quipeuvent être présentes, en maintenantl’ordre dans un cadre qui honore Christ(1 Corinthiens 14).

La musique et les chants sont une for-me d’expression de l’adoration du peuplede Dieu depuis le temps de l’Ancien Testa-ment. L’Église primitive s’édifiait « par despsaumes, par des hymnes, et par des cantiquesspirituels, chantant et célébrant » de tout soncœur les louanges du Seigneur (Éphésiens5 : 19 ; Colossiens 3 : 16). Nous devrionssuivre leur exemple.

Si la musique et le chant sont des for-mes appropriées de louange et d’adoration,nous ne devons cependant jamais en fairedes synonymes. L’adoration englobe toutessortes de choses : les paroles que nousadressons à Dieu dans la prière et la lou-ange, nos pensées lorsqu’elles sont fixéessur sa vérité et son caractère, nos vies quenous lui offrons sans réserve, nos corpsque nous gardons purs pour le servir, nosjours et nos heures consacrés à faire savolonté, les dons que nous lui apportonsavec amour, dans la louange et l’action degrâces. Puissions-nous ne jamais réduirela largeur et la grandeur de l’adoration à unseul aspect de son expression.

La prière est un aspect vital du minis-tère de l’église locale. La qualité et laquantité de la vie de prière de l’église sontla jauge de sa vitalité spirituelle.

La prière était certainement une carac-téristique essentielle de l’Église primitive.Les premiers chrétiens priaient pour tout :le choix de ses responsables (Actes 1 : 24 ;6 : 6 ; 13 : 3), face à la persécution (Actes4 : 24-30 ; 12 : 5, 12), et en vue de la gué-rison des malades (Actes 9 : 40 ; 28 : 8).Ils priaient constamment. Ils priaient seulset ensemble.

Leurs conducteurs s’adonnaient à laprière (Actes 6 : 1-4). Paul croyait que leSaint-Esprit accorderait aux croyants unsecours surnaturel quand ils ne sauraientpas comment prier (Romains 8 : 26-27).

Si l’Église d’aujourd’hui veut avoir un im-pact réel sur sa génération à l’image del’Église primitive, elle doit apprendreà dépendre de Dieu dans la prière.

Une bonne gestion de nos biens estaussi une forme d’adoration. C’est aussiune responsabilité. Cette gestion commen-ce par le fait de reconnaître que tout ap-partient à Dieu (Psaume 24 : 1). La dîmeen est une expression appropriée, à savoirle don de 10% de ses revenus à l’Église enretour pour la fidélité de Dieu (Malachie3 : 8-10 ; Proverbes 3 : 9-10). Cette bonnegestion va d’ailleurs au-delà de la dîme, etinclut une générosité qui se manifeste pardes dons pour faire face à des besoins par-ticuliers (1 Corinthiens 16 : 1-2 ; 2 Corin-thiens 8 : 1-15 ; 9 : 6-15 ; Philippiens 4 :10-20). Mais cette bonne gestion va plusloin encore, car elle doit viser à honorerDieu dans tous les domaines (Colossiens3 : 17 ; 1 Corinthiens 10 : 31).

Aucun des objectifs bibliques n’est négo-ciable : ils sont tous essentiels. Lorsqu’ilssont exprimés dans la vie d’une égliselocale, celle-ci devient saine et efficace. Uneéglise qui ne met l’accent que sur un oudeux de ces objectifs limite son ministèreet devient dysfonctionnelle. De même, unchrétien mature et efficace aura apprisà exprimer et manifester ces divers objec-tifs de façon appropriée et équilibrée. D’unautre côté, le croyant qui aura ses objectifs« chouchous » et négligera les autres seradysfonctionnel. Ce qu’est l’église en macro-cosme, le croyant l’est à titre individuel enmicrocosme. Nous avons besoin d’églisessaines et en bonne santé afin de produiredes disciples en bonne santé et efficaces.

Leroy R. Bartela œuvré dans le cadre de la commissionsur la formation de disciplesdes Assemblées de Dieu des États-Unisà Springfield, dans le Missouri.

De telles assembléess’appliquent à fairedes disciples dansun contexte quipermet l’expressionadéquate desobjectifs bibliques.

La communionfraternelledans l’Égliseprimitive n’étaitpas une atmosphèrenonchalantefaite de toléranceaveugle.

L’églisedoit tout mettreen œuvre pouraider les nouveauxchrétiensà développer deshabitudes de viequi contribuerontà leur croissancespirituelle et à unevie de victoire.

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Ayant été pasteur, représentant de région,et surintendant général des Assemblées deDieu des États-Unis, Thomas Trask sait toutel’importance d’être d’un pasteur en bonnesanté. Son amour de la Parole de Dieu et sesnombreuses années de ministère fructueuxl’ont amené à vouloir aider les pasteurs à croî-tre dans leur relation avec Christ et dans leurministère. Dans cet article, Thomas Traskouvre son cœur et partage sa passion.

Cet article est extrait de son dernier livreMinistry for a Lifetime (Durer dans le mi-nistère), disponible chez Gospel PublishingHouse.

Il y a bien des années de cela, alorsque je débutais dans le ministère, un vieuxprédicateur m’a donné ce conseil : « De-mande à Dieu de te donner un emploi dutemps, et ensuite, respecte-le. » Cela faitdonc quarante-quatre ans que j’ai un em-ploi du temps. De 5 heures à 7 heures, je

prends le temps de mon culte avec Dieu dans la lecture, la méditation,l’étude et la prière. Bien sûr, ce programme est parfois contrarié, etma routine s’en voit perturbée. Mais, la discipline aidant, je reviensvite à mon horaire habituel.

L’ÉTUDE DE LA PAROLETout pasteur se doit de prendre du temps pour rencontrer Dieu

et étudier sa Parole au delà de son temps de préparation pour laprédication. C’est dans ces moments que son âme est nourrie.C’est là, dans l’étude et la méditation, que jaillit souvent la révéla-tion. Je garde habituellement un carnet près de moi, car il n’est pasrare que l’étude de la Parole m’éclaire et que naisse alors un thèmede prédication dans mon cœur.

Ces mois passés, j’ai lu dans les épîtres. J’ai lu l’une d’entre ellesune ou deux fois par jour pendant toute une semaine. Je suis émer-veillé devant les vérités que j’y ai découvertes et qui m’avaientéchappé pendant toutes ces années. Je croyais bien connaître cetexte, mais la révélation découle souvent d’une lecture répétée etde l’étude. Et c’est là que naissent bien des messages. Il y a tantà découvrir de la vérité divine.

Il y a une différence entre l’illumination de la Parole de Dieu et lesmoments où elle prend vie en nous. Quand vous vous imprégnez de

Par Thomas E. Trask

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la Parole dans un esprit de prière, l’Espritillumine la vérité et éclaire votre esprit.Mais quand elle prend vie en vous, non seu-lement vous la comprenez, mais elle faitson œuvre en vous, bien au-delà de l’illu-mination. L’illumination est le dévoilementde la révélation; mais la Parole peut sou-vent aussi prendre vie en nous par sonapplication à une situation donnée. Il nefaut pas confondre ces deux réalités : ellessont bien distinctes. Il est d’une importancevitale que nous comprenions commentl’Esprit agit dans ces deux cas.

La version de la Bible que vous utili-sez relève de votre choix personnel. Cequi est important, c’est de développer ladiscipline de vivre dans la Parole de Dieu.La Parole commence alors à vivre en vous.L’Écriture dit elle-même : « Mettez en pratiquela parole, et ne vous bornez pas à l’écouteren vous trompant vous–mêmes par de fauxraisonnements » (Jacques 1 : 22). Nous quirépandons la Parole devons aussi la mettrenous-mêmes en pratique. Commentpourrions-nous prêcher ce que nous nevivons pas? Il ne doit pas y avoir de di-chotomie en la matière. Nous ne pouvonsnous permettre de prêcher une chose etd’en vivre une autre. Une telle contradic-tion ne saurait plaire à Dieu.

LA PRIÈRE DANS LE SECRETUn autre aspect important de notre

culte personnel est le temps que nousprenons pour être seuls avec Dieu dans laprière secrète. Nous prions et laissonsensuite Dieu nous parler. Ce moment deprière est capital car il nous permet dene pas nous contenter de penser aux cho-ses de ce monde. Nous entrons dans unedimension spirituelle. Nous sommes eneffet responsables de la vie spirituelle del’église. Si le pasteur n’entretient pas savitalité spirituelle, il ne sera plus sensibleaux besoins de l’église.

Chaque serviteur de Dieu doit déci-der du temps qu’il va passer seul avecDieu. Mais laissez-moi vous dire que dixminutes passées dans sa Parole et dixminutes dans la prière ne suffiront jamaisà vous assurer la vitalité spirituelle dontvous avez besoin pour être efficace dansvotre ministère.

Jamais l’Église n’a eu autant besoin deleaders revêtus de la sagesse de Dieu. La

complexité de la vie des gens et les res-ponsabilités du ministère sont grandes.Mais quand nous sommes remplis de lasagesse de Dieu, son Esprit peut nouséquiper. Il détient les réponses que nousn’avons pas. Par la prière, nous nous ren-dons disponibles à Dieu dans sa présenceen lui confessant : « Seigneur, j’ai besoinde ton aide ! ».

En tant que pentecôtistes, nous sommesparticulièrement bénis dans ce domainede la prière. Jude 20 nous dit de « prier parle Saint-Esprit ».

L’apôtre Paul a écrit : « En effet, celui quiparle en langue… c’est en esprit qu’il dit desmystères » (1 Corinthiens 14 : 2). Nous avonsbesoin de ces moments où nous laissonsl’Esprit nous envahir. Parfois, nous gémi-rons, nous pousserons des soupirs inexpri-mables ou nous parlerons en langues. Nouspouvons ainsi « percer » dans la prière. Dansla prière, l’Esprit nous accorde lumière etsagesse. Les pasteurs pentecôtistes ontun grand avantage en ce qu’ils connaissentet apprécient la personne et l’œuvre duSaint-Esprit dont découlent les dons telsque l’esprit de discernement, la parole deconnaissance, et tant d’autres encore.Ceux-ci nous sont donnés afin de faciliterl’œuvre du ministère ; c’est pour cela quenous avons tant besoin de nous laisseréquiper par le Saint-Esprit.

LE JEÛNETout pasteur devrait avoir un temps

précis réservé au jeûne. J’ai pratiqué lejeûne de façon régulière dans mon minis-tère. Bien sûr, le jeûne peut toucher à autrechose que la nourriture. Le jeûne est unediscipline par laquelle nous renonçonsà certaines choses pour nous approcherdavantage de Dieu. L’ennemi fera tout enson pouvoir pour nous tenir à l’écart dujeûne, de la prière et de l’étude de la Parole.Il est si facile de trouver des excuses pourjustifier notre négligence : « Je suis déjàimpliqué dans le ministère. Je fais déjà cequ’il faut faire. » Certes, mais où puisez-vous la force d’exercer ce ministère ? Vousne la trouverez que lorsque vous serezseul devant Dieu. Notre exemple est Jésuslui-même, qui s’éloignait souvent desfoules pour rester seul et prier.

Il nous faut aussi un repos adéquat pourque l’homme spirituel demeure alerte et

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sensible. Certains peuvent se contenter decinq à six heures de sommeil ; d’autres ontbesoin de davantage. Personne ne devraitse culpabiliser du fait qu’il a besoin de plusde repos que quelqu’un d’autre. Quand lafatigue fait son œuvre en vous, vous deve-nez irritable et impatient avec les gens.Vous perdez votre sensibilité à la voix del’Esprit. Vous perdez aussi votre amourpour la Parole de Dieu et son œuvre.

LE TÉMOIGNAGEIl nous faut voir les gens comme le

Seigneur les voit : perdus et au bord del’éternité. Notre ministère découle de ceque nous sommes conscients de l’état deperdition de l’humanité. C’est là seule-ment que nous trouverons la passion pourparler à ceux qui nous entourent et lesavertir. Le ministère devient alors bienplus que la responsabilité de prêcher,mais plutôt une réalité que nous vivons auquotidien. Nous voyons que les hommeset les femmes qui nous entourent sontperdus. Qu’il s’agisse de vagues connais-sances, de collègues de travail ou de ceuxque nous avons juste croisés, non seule-ment nous les voyons perdus, mais nousréagissons en leur rendant témoignage.Nous leur parlons de Jésus-Christ, de l’enferet de l’éternité. Qui sait ce que le Saint-Esprit est déjà en train de faire dans leurvie ? Qui sait pourquoi Dieu a permis quenos chemins se croisent ? Nous devons êtreconscients que l’Esprit est déjà à l’œuvreen eux. Nous nous mettrons ainsi à l’écoutede l’Esprit afin de participer à ce qu’il esten train de faire en eux.

La passion des perdus découle d’unerelation personnelle intime avec le SeigneurJésus-Christ. Il n’y a pas de communionréelle avec le Seigneur sans les disciplinesde l’étude de la Parole et de la prière. Et lacommunion intime avec lui vous communi-quera forcément la passion des perdus.

Le témoignage personnel doit fairepartie de la vie du pasteur. Quelqu’un a ditun jour : « Vous gagnez d’abord les gensà vous-mêmes, puis au Seigneur ». J’ai vucela se produire. Si mon contact avec lesautres m’aide à gagner leur confiance, ilssauront ensuite que ce que je leur disdécoule de mon amour pour eux et nondu seul sens du devoir.

Il nous faut tisser des relations. Les pas-

teurs trouveront la plupart de leurs occa-sions de témoigner parmi les gens qu’ilscôtoient dans leurs affaires quotidiennesen dehors de l’Église. De nos jours, biendes gens en position de leadership dansles affaires se sentent seuls et blessés.Pour les gagner, il faut gagner leur amitié.Ensuite, dans les moments de crise, vers quise tourneront-ils ? Ils vous contacterontimmédiatement. Ce sera alors votre occa-sion de dire : « Tu as besoin du Seigneur ».Vous avez déjà planté la semence et vousl’avez arrosée. Le temps est venu de la voirporter du fruit.

La patience est un élément essentieldu processus. Le fruit de se forme pas enune nuit ; il faut du temps. L’Écriture nousenseigne que les uns sèment, les autresarrosent, mais que c’est Dieu qui faitcroître. Il m’est arrivé de me poser la ques-tion : « Se peut-il que j’ai failli à ma tâcheen laissant cette personne que je connais-sais plonger dans l’éternité sans avoir reçuChrist comme Sauveur et Seigneur ? ».C’est une lourde responsabilité. Je veuxpouvoir un jour regarder en arrière et dire :« Seigneur, je lui ai rendu témoignage. Jelui ai parlé de toi. Je l’ai avertie. Je l’aiaimée. J’ai fait tout ce que j’ai pu. »

Le pasteur qui veut voir son églisegagner des âmes à Christ doit lui-mêmemontrer l’exemple. Avec le temps, l’assem-blée deviendra semblable à son pasteur.Une église en bonne santé est certaine-ment une église qui gagne des âmes, etcela commence par l’exemple donné parle pasteur.

Thomas E. Traskest le surintendant généraldes Assemblées de Dieudes États-Unis, à Springfielddans le Missouri (U.S.A.).

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Par Dr Richard Dobbins

MAINTENIRSA SANTÉ ÉMOTIONNELLE

DANS LE MINISTÈRE

Par Dr Richard Dobbins

MAINTENIRSA SANTÉ ÉMOTIONNELLE

DANS LE MINISTÈRE

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Les professions centréessur l’aide aux personnes — y compris

le pastorat — font partie des occupationsles plus stressantes au monde.

Les professions centréessur l’aide aux personnes — y compris

le pastorat — font partie des occupationsles plus stressantes au monde.

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Rien n’influence davantage la santémentale d’une église que la santé men-tale de son pasteur. Les églises en bonnesanté sont dirigées par des serviteurs deDieu en bonne santé sur les plans émotion-nel, physique et spirituel. Tout comme unefamille n’est pas plus solide que le couplequi en est la base, une église ne sauraitêtre en meilleure santé que son dirigeant.Cet article examine brièvement ce quicontribue à la bonne santé émotionnelledu pasteur.

UN PASTEUR EN BONNE SANTÉSUR LE PLAN MENTALLes professions centrées sur l’aide aux

personnes – y compris le pastorat – fontpartie des occupations les plus stressantesau monde. Le stress est la tension ou lapression continue et répétée qui s’exercesur un individu. Il est la bête noire des pro-fessions centrées sur l’aide aux personnes.L’appel de Dieu et l’œuvre à laquelle ilnous appelle ne sont jamais stressants eneux-mêmes, mais l’église, en tant qu’ins-titution, peut stresser le pasteur jusqu’àla mort, qu’il s’agisse d’une crise cardia-que, d’une attaque ou même d’un suicide.Les pasteurs en bonne santé qui dirigentdes églises en bonne santé ne meurent pasde conditions dues au stress.

LES SOURCES DE STRESS POURLE PASTEUR SONT INTÉRIEURES,EXTÉRIEURES ET PROFESSIONNELLESUne étude notoire faite par la fondation

Menninger dans les années 70 a constatéqu’il y avait trois facteurs de stress couram-ment rencontrés par les pasteurs protes-tants mâles qui sont toujours d’actualité :

• Le pasteur lui-même. La personnalitémême du pasteur peut lui rendre difficilesles rapports qu’il entretient avec lui-mêmeet les autres. Certains sont narcissiques.Ils éprouvent le besoin d’être admirés etcomplimentés par les autres, mais ils onténormément de mal à être proches dequi que ce soit. La distance qu’ils mettententre eux-mêmes et les autres fait souventpartie de leur façon de servir Dieu. D’autrespasteurs essaient de surmonter leur culpa-bilité névrosée et paralysante par descomportements religieux en forme derituels. Aucun de ces problèmes n’est horsde portée de la puissance de guérison de

Dieu si nous sommes prêts à nous voir età nous connaître « comme les autres nousvoient » 1 et surtout comme Dieu nousvoit, et à rechercher son aide afin de luiressembler davantage.

• Chaque pasteur rencontré dans cetteétude estimait avoir une vie de couple difficileet malheureuse. Le divorce était rarementconsidéré comme une option, car dans laplupart des cas, il mettrait un terme à lacarrière du pasteur. Ni le pasteur ni sonépouse n’étaient prêts à prendre unedécision aussi drastique. Je ne sauraistrop insister sur l’importance de prendresoin de votre vie de couple. Soyez prêtà demander de l’aide si nécessaire, et soyezdéterminé à pourvoir aux besoins de votrecouple. Ce sera un investissement d’unevaleur inestimable pour votre vie émotion-nelle et pour la santé générale de votreministère.

• Des pasteurs estiment que leur plusgrand sujet de stress est dû aux attentes deleur église locale. Une large part de ce stresstrouve son origine dans le fait que lepasteur est appelé à remplir de multiplesrôles : prédicateur, confesseur, ensei-gnant, administrateur, et berger de sonassemblée. La plupart des pasteurs sontplus à l’aise dans certains de leurs rôlesque dans d’autres, mais sentent néanmoinsle besoin d’exceller dans tous. Certains sontplus à leur place dans le contact interper-sonnel ou dans le contexte d’un petitgroupe ; d’autres sont avant tout d’excel-lents prédicateurs ; d’autres sont de trèsbons administrateurs et organisateurs.Aucun pasteur n’est aussi doué dans tousles domaines dans lesquels il doit assumerson rôle. Il doit pallier cela en s’entourantde collaborateurs qui sont forts là où ilest faible afin que tous les besoins soientpourvus au mieux.

L’ÉPUISEMENT ( OU « BURNOUT ») –SIGNE D’UN STRESS EXCESSIFÊtes-vous en feu… ou éteint ? Un signe

d’épuisement émotionnel est la perte duniveau habituel d’énergie et de motivationou de détermination à atteindre ses buts.Certains qui passent par une phase d’épui-sement sont affectés dans leur santé phy-sique par des ulcères, des maux de têtefréquents et / ou accablants, des douleursau dos, des rhumes fréquents, ou des

L’appel de Dieuet l’œuvre à laquelleil nous appellene sont jamaisstressantsen eux-mêmes,mais l’église, en tantqu’institution, peutstresser le pasteurjusqu’à la mort,qu’il s’agisse d’unecrise cardiaque,d’une attaque oumême d’un suicide.

Voici certainementun des outilsde gestion du stressles plus efficaces :« Déchargez-voussur lui de tousvos soucis(vos « stresseurs »,vos anxiétés),car lui-mêmeprend soin de vous »(1 Pierre 5 : 7).

La forceémotionnelle quidécoule de votrerelation intimeavec le Seigneurvous aideraà composeravec le fait quetout le mondedans votre églisen’aimera pas toutce que vous faites.

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problèmes d’ordre sexuel. Ce sont-là dessignes avant-coureurs d’un épuisement im-minent. Dans le ministère, nul n’est exemptde stress, et ses effets auront des réper-cussions sur votre conjoint, vos enfants etinévitablement sur votre assemblée.

Une des premières phases prévisibles del’épuisement est un excès d’enthousiasme —des objectifs non réalistes que l’on compteatteindre par des plans d’action tout aussiirréalistes.

La stagnation est tout aussi symptoma-tique d’un épuisement : le ministère perdbeaucoup de son attrait et devient unetâche comme une autre.

La frustration est la sœur jumelle de lastagnation : le pasteur se sent de plus enplus incompétent. Dans cette conditionmentale, il est enclin à devenir agressifenvers son conjoint, ses enfants et / ou lesmembres de son assemblée. Quand cela seproduit, une large part de son énergie men-tale est employée à réparer les brèches. Tousceux qui sont concernés sont affectés,quant à leur potentiel dans le ministère,jusqu’à ce que les problèmes soient réglésde part et d’autre. Quelqu’un doit prendrel’initiative de demander le pardon ; l’autredoit accepter de le donner.

L’apathie est très commune dans l’épui-sement : elle consiste à ignorer et à éviterles tâches propres au ministère. Qu’ils’agisse de rappeler quelqu’un au téléphoneou de préparer des prédications, rien neparvient plus à captiver votre attention.Le courrier ne vous intéresse plus, pasplus que les messages téléphoniques, nimême que le culte de dimanche.

Et enfin, il y a l’intervention : l’acte déci-sif par lequel ce cercle sera brisé, où qu’ilsoit parvenu.

Deux caractéristiquesimportantes de l’épuisementTout d’abord, l’épuisement est extrême-

ment contagieux. Votre équipe et votreassemblée courent le risque d’en attraperles symptômes, notamment en se fixantdes objectifs hors de portée qui les mène-ront eux aussi à l’épuisement. Si vous êtesfrustré, stagnant et / ou apathique dansvotre vie personnelle comme dans votreministère, vous vous trouverez bientôtà la tête d’une église tout aussi frustrée,stagnante et apathique.

Ensuite, les étapes de l’épuisement ne sont ni linéaires ni inévi-tables. Quelqu’un peut très bien passer par deux ou trois de cesétapes en occupant le même poste, et ce à plusieurs reprises ; c’estun peu comme passer par une porte tournante plusieurs fois desuite, mais sans jamais passer par toutes ces étapes.

L’épuisement : commencement de la fin ou fin du commencement ?L’épuisement peut devenir une maladie mortelle pour celui qui

est dans le ministère – le commencement de la fin. Ou alors, il peutêtre le processus de naissance de ce que Dieu appelle réellement ceserviteur à faire : la fin d’un faux départ et le début du « repos del’âme » sous son joug qui est « doux » et son fardeau qui est « léger »(Matthieu 11 : 29-30).

Winston Churchill définit ainsi un des points tournants de laDeuxième Guerre mondiale : « Ce n’est pas le commencement dela fin, mais peut-être bien la fin du commencement… » 2 Décidez-vous à mettre un terme à ces signes précurseurs de l’épuisementavant qu’ils ne vous consument, vous et votre ministère.

PÉRIODES DE RISQUE DE STRESSDANS LA VIE DU PASTEUR

Les périodes de risque de stress pour les familles pastorales sont plusparticulièrement les cinq premières années après la reconnaissanceau ministère, 8 à 12 ans après cette reconnaissance, et 20 ans après.Mais qu’est-ce qui fait que ces périodes sont si stressantes?

Les cinq premières années correspondent généralement à la pé-riode où le pasteur est dans la vingtaine ou la trentaine. Il est doncen train d’acquérir les compétences liées à son appel et passe parune période d’adaptation dans sa vie de couple. Ces deux expériencescontribuent à un certain stress. Le besoin d’intimité au sein du coupleentre souvent en conflit avec le désir de voir son ministère publics’épanouir davantage.

De 8 à 12 ans après la reconnaissance, le couple pastoral doit faire faceau stress qu’occasionne son rôle de parents. Il est souvent difficile detrouver du temps pour les enfants au milieu de la multitude des activitésde l’église. Le pasteur va devoir déterminer combien de ces activités sontabsolument nécessaires. Bien sûr, ce choix va être très subjectif et releveressentiellement du pasteur. Le pasteur fera preuve de sagesse en veillantà protéger dans ces choix sa vie de couple et ses enfants.

Quand la femme du pasteur a été active dans l’église, les besoinsdes enfants peuvent l’amener à se retirer de ces activités jusqu’à ceque les enfants soient plus grands. Nombre de maris sont peu sensi-bles à ce besoin et sont enclins à considérer que cela est un signe dedéclin dans la consécration de leur épouse au ministère. Cette attitudelivre alors l’épouse à un sentiment d’abandon, devant assumer seulele rôle de parent, ce qui peut engendrer une certaine amertume en-vers son mari.

Vingt ans après la reconnaissance, le couple pastoral doit faire faceaux défis du « mi-parcours » de la vie. Rien d’étrange à ce que cettephase puisse être une des périodes les plus stressantes dans la vied’un pasteur. En plus des enjeux de cette période de la vie, les églisesont de plus en plus tendance à préférer un pasteur plus jeune qui a unpeu d’expérience, ce qui limite les perspectives futures d’ouverturepour le couple pastoral plus âgé.

Maintenir sa santé émotionnelle dans le ministère constitue tout undéfi. Pour qu’un pasteur garde le cap dans le ministère, il lui faudrarester en bonne santé tant sur le plan spirituel, que sur les plansémotionnel et physique.

Richard D. Dobbins

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Voici quelques façons de grandir à travers cette expérienced’épuisement afin que Dieu et son royaume soient glorifiés etmanifestés davantage par le ministère d’un pasteur et d’une égliseen bonne santé émotionnelle :

• L’enthousiasme doit être tempéré par le réalisme. Encouragez despersonnes en qui vous avez confiance à vous aider à placer desjalons réalistes quand la situation l’exige. Dans votre vie person-nelle avec Dieu, demandez à Dieu de vous aider à être réalistequant à ce que vous pouvez et devez faire.

• La stagnation peut être surmontée en agitant l’eau. Formez-vouset pratiquez une bonne activité mentale, que ce soit de façonformelle ou non : cela suffit souvent à régler la question et à offrirde nouvelles approches pour certaines tâches liées à l’exercicedu ministère.

• La frustration crée de l’énergie. Apprenez à reconnaître la frustra-tion dans votre vie et votre ministère, et soyez déterminé à canaliserl’énergie ainsi créée vers des changements utiles et positifs.

• L’apathie peut être transformée en engagement. Demandez à Dieuet à un ou deux amis de confiance de vous aider à redécouvrir leplaisir d’aimer les gens et de leur faire goûter l’amour de Dieu.

Les hommes ont du mal à reconnaître qu’ils ont besoin d’aide.Qu’il s’agisse de demander notre route ou de reconnaître que

nous avons un problème familial, noussommes ainsi confrontés au fait que nousavons besoin des autres, mais nous pré-férons imaginer que nous nous suffisonsà nous-mêmes.

C’est un problème plus grave encorepour les pasteurs ; ils s’isolent alors deleurs collègues, ceux-là même qui sont leplus en mesure de les comprendre, parcequ’ils se sentent en compétition avec eux.Ne craignez pas de chercher un ou deuxautres pasteurs avec qui vous pourrezvous soutenir et vous encourager mutuel-lement. J’ai entendu un pasteur racontercomment il faisait souvent une heure deroute pour entrer dans le confessionnald’une église catholique et avoir enfin cetype de conversation avec un homme quipouvait le comprendre ! Nous ne devrionspas avoir peur les uns des autres ; nousavons besoin du soutien moral, profes-sionnel et spirituel des autres.

GÉREZ VOTRE STRESS AVANT QU’ILNE SE CHANGE EN ÉPUISEMENTGardez votre équilibre.Dans la vie, nous avons certes besoin

d’un peu de pression. Jusqu’à un certainniveau, un stress raisonnable que l’on ap-pelle eustress nous rendra d’autant plusperformant. La définition clinique de ceterme est la suivante : « Un équilibre entrel’égoïsme et l’altruisme, par lequel un indi-vidu donné développe assez d’énergie pourse préoccuper du sort des autres ». 3 Il nousfaut maintenir un certain équilibre entrenotre relation avec Dieu, notre travail, lejeu, l’amour et l’attention dont nous etnotre famille avons besoin. Le stress géné-ré par un mode de vie qui ressemble au« métro-boulot-dodo », non seulementrend la vie ennuyeuse, mais aboutit à unefaillite spirituelle, physique et émotion-nelle et à l’épuisement.

« Déchargez-voussur lui de tous vos soucis. »Il s’agit certainement d’un des outils

de gestion du stress les plus efficaces :« Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis(vos « stresseurs », vos anxiétés), car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5 : 7). Ily a bien des années de cela, Dieu m’a aidéà formuler une façon de me déchargersystématiquement de mes soucis sur lui,

POUR RESTER EN FORME…Aucun de ceux qui ont suivi Jésus n’a connu de dépression nerveuse,et aucun de ceux qui font la volonté de Dieu n’est jamais tombé enpièces. Mais le pasteur peut finir par détruire sa vie et son couple entravaillant pour l’église en tant qu’institution.

Voici quelques conseils pour « rester en forme » dans le ministère :

1. METTEZ EN PRATIQUE CETTE PAROLE : « Déchargez-voussur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous »1 Pierre 5 : 7.Après tout, Jésus a dit que l’Église lui appartient (Matthieu 16 : 18).Avez-vous remarqué avec quelle facilité nous disons : « mon église »ou « mon assemblée » ? Bien des choses qui arrivent dans l’égliseéchappent complètement à notre contrôle, mais jamais au sien. C’estpourquoi il veut nous rassurer : « Car mon joug est aisé, et monfardeau léger » (Matthieu 11 : 30).

2. FAITES LA PART DES CHOSES ENTRE LES ÉVÉNEMENTS DEVOTRE VIE ET L’INTERPRÉTATION QUE VOUS EN FAITES.Une simple visite dans un tribunal vous apprendra bien vite qu’il y aplusieurs façons d’interpréter les mêmes faits. Les avocats sont forméspour aider les gens à voir les mêmes faits sous des jours différents. Leprocureur les interprète afin que l’accusé soit reconnu coupable. Ladéfense les interprète pour protéger l’innocence de son client.Vous vivez avec votre interprétation des événements de votre vie, etnon pas tant avec les événements eux-mêmes. Exercez-vous à lesinterpréter de diverses façons et remarquez les sentiments divers quecela suscite en vous. Cultivez l’habitude de retenir l’interprétation laplus constructive possible des divers événements de votre quotidien.

3. DISCIPLINEZ VOS PENSÉES.Paul nous donne un filtre pratique pour nous aider à y parvenir : « Aureste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, toutce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce quimérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soitl’objet de vos pensées » (Philippiens 4 : 8).

Richard D. Dobbins

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ce qui a enlevé un stress inimaginable desur mes épaules.

Tout d’abord, demandez-vous si vouspouvez faire quoi que ce soit par rapportà cette situation stressante. Si oui, priezquant à la marche à suivre et faites cequ’il y a à faire.

Si vous ne pouvez rien y faire actuelle-ment, mais que vous croyez que vouspourrez faire quelque chose plus tard, pre-nez-en note dans votre agenda à la dateoù vous estimez pouvoir le faire. Entretemps, faites-en un sujet de prière.

Si vous n’y pouvez rien, ni maintenant,ni plus tard, pouvez-vous penser à quel-qu’un d’autre qui pourrait intervenir? Sioui, contactez-le et parlez-en avec lui.

Si vous ne pouvez rien faire pour réglerce problème ni trouver quelqu’un d’autrequi puisse intervenir, alors remettez-vousen au Seigneur dans la prière et occupez-vous de ce que vous pouvez faire.

C’est ainsi que vous parviendrez à vousdécharger de vos soucis en les remettantdans les mains très capables du Seigneur.Enseignez à votre assemblée commentvivre ainsi ce passage de l’Écriture. Sanstrahir les confidences de qui que ce soit,donnez des exemples de la façon dontd’autres se sont ainsi déchargés sur leSeigneur. Expliquez comment vous avezdû vous décharger de certaines situationsimpossibles dans les mains du Seigneur, etcomment sa paix vous a gardé à traverstout cela.

Apprenez à prier entre « les pierreset les flèches » qui vous sont lancées.4

La Parole de Dieu, la prière et la mé-ditation sont les armes que Dieu vousa données afin de vous garder d’êtreconsumé ou aigri par les blessures et lacolère qui affectent souvent le ministèrepastoral. Voici quatre étapes que je vouspropose pour prier en vue de la guérisonde blessures émotionnelles :

1. Dans la prière, fixez votre attentionsur l’événement ou la relation qui sontà l’origine de votre souffrance. Dites hon-nêtement à Dieu ce que vous en pensez.Il le sait déjà, mais vous avez besoin de laguérison qui découle du fait de dire vospensées les plus profondes dans la présencede quelqu’un qui est parfaitement digne devotre confiance et qui vous aime.

2. Dans la prière, fixez votre attention sur l’événement ou la rela-tion qui vous font souffrir et sur les émotions qu’ils suscitent envous. Laissez monter à la surface ces sentiments que cette blessurea provoqués et exprimez-les. Peut-être allez-vous pleurer, tant cessentiments sont profonds ; il vaudrait mieux vous assurer d’être seulpendant ce moment particulier. Continuez jusqu’à ce que le fardeaudisparaisse et que vous soyez libéré émotionnellement.

3. Méditez dans la présence de Dieu en lui demandant de vousaider à interpréter cet événement ou cette relation d’une façon quivous blesse moins. Le Saint-Esprit pourra vous rappeler tel ou telpassage de l’Écriture qui sera approprié. Les paroles d’un ami deconfiance pourront aussi vous revenir à l’esprit. Peut-être même quece seront les paroles d’un chant que vous aimez particulièrement.Peut-être réaliserez-vous le degré de douleur qu’a pu connaître lapersonne qui vous a fait du mal et que vous recevrez de Dieu unecompassion toute nouvelle pour elle. Testez toutes les options possi-bles à la lumière de ce que vous savez être vrai selon la Parole de Dieu.Tout ce qui est de Dieu sera porteur de vie et contribuera à long termeà votre bonne santé ainsi qu’à celle de votre église.

4. Prenez la décision de remplacer votre interprétation habi-tuelle de l’événement en question (celle qui vous blesse) par cettenouvelle interprétation moins douloureuse que vous aurez reçuedans la prière. Inscrivez-la dans votre journal personnel, datez-la

LES CLÉS DE NOTRE SURVIE ÉMOTIONNELLEMaintenez votre bien-être spirituel. La prière et la lecture quo-

tidienne de la Bible, et la participation régulière à la communionfraternelle de l’église nous aident à grandir spirituellement et à main-tenir nos fondements.

Apprenez à dépendre des autres. Nous avons tous besoin desautres pour maintenir notre santé émotionnelle. Cela peut se faireen participant à un groupe de partage « à cœur ouvert », en culti-vant des relations amicales avec d’autres familles dans le ministère,et en partageant nos responsabilités. Si nous servons les autres, ilsvoudront aussi nous servir.

Acceptez vos limites personnelles. Les gens qui se consacrent auministère sont souvent pleins de projets et / ou très sensibles. Apprenezà détecter les signes du surmenage et à doser votre rythme. Connaissezvos capacités et fixez-vous des bornes.

Apprenez à vous attendre au changement et à y faire face. Dansla vie, peu de choses restent stables. Nous changeons constammentde position, de programme, de statut financier, de fréquentations.Cultivez dans votre vie ce qui est stable comme votre culte avec leSeigneur, le sommeil, l’exercice, la détente, les vacances, le temps desrepas en famille, etc.

Entretenez l’habitude d’avoir des loisirs sains. Les gens qui sontpleins de projets aiment leur travail et prennent peu de temps pour sedétendre. Nous avons tous besoin de découvrir quelles sont les activitésqui nous ressourcent émotionnellement, physiquement et spirituelle-ment. Veillez à prendre ainsi du temps pour vous adonner à de tellesactivités de loisir.

Évaluez-vous. À intervalles réguliers, prenez le temps d’évaluer vosobjectifs spirituels et pratiques ainsi que vos priorités. Pour ce faire,prenez du temps à part, en retraite de un à trois jours, parfois seul,d’autres fois avec vos partenaires dans le ministère.

Wayde I. Goodall, pasteur principal, First Assembly of God,Winston-Salem, Caroline du Nord, U.S.A.

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Richard D. Dobbins,Ph. D., est psychologue,fondateur-directeurde EMERGE Ministries à Akron,dans l’Ohio aux États-Unis.

NOTES1 Extrait d’un poème du poète écossais RobertBurns (1759-96) : « To a Louse : On Seeing One ona Lady’s Bonnet, At Church » (1786). Il y racontecomment des poux se promenaient à son insu surle bonnet d’une femme et dans ses cheveux; ellene réalise pas qu’ils sont là, et qu’à chaque foisqu’elle tourne la tête, ils s’envolent pour aller nicherdans les cheveux des autres…2 Discours au dîner donné en l’honneur du Maireà Londres le 10 novembre 1942.3 Kenneth N. Anderson, ed., Mosby’s Medical, Nur-sing, and Allied Health Dictionary, (St. Louis: Harcourt,1988), 595.4 Hamlet, 3.1.57

et souvenez-vous-en. Rendez gloire à Dieu pour la nouvelle pers-pective qu’il vous donne de la situation.

Il se peut que vous ayez besoin de répéter ces diverses étapesplusieurs fois pendant vos temps passés dans la prière, mais celaen vaut certainement la peine. Vous saurez que vous avez « percé »quand cette nouvelle interprétation deviendra comme une partie devous-même. Vous pourrez désormais d’autant mieux agir et réagirde façon appropriée et productive dans votre vie.

La force émotionnelle qui découle de votre relation intime avecle Seigneur vous aidera à composer avec le fait que tout le mondedans votre église n’aimera pas tout ce que vous faites. Mais tout lemonde n’aimait pas tout ce que Jésus faisait ! Beaucoup se sen-taient menacés par les vérités qu’il enseignait et d’autres les mé-prisaient. Certains se moquaient de lui publiquement et le raillaient.Il savait que cela arriverait avant même qu’il ne vienne sur terre, etsa relation intime avec le Père l’a soutenu quand ceux qui auraientdû le faire n’étaient plus là.

Il savait aussi, et le rappelait aux autres, qu’il devait s’occuperdes affaires que son Père lui avait confiées (Luc 2 : 49). Il a gardéle cap, les yeux fixés sur sa relation avec le Père et sa mission envue du royaume.

Mais tout cela s’applique à tout serviteur de Dieu. Concentrezvotre attention d’abord sur votre relation avec Dieu, vous-même,votre conjoint, vos enfants et votre famille ; et ensuite sur le minis-tère et la tâche que Dieu vous a confiés. Maintenir vos prioritésdans cet ordre vous aidera à maintenir l’équilibre nécessaire pourvivre sans stress, en étant un leader spirituel en bonne santé dansune église en bonne santé.

Gardez vos pensées.Des milliers d’hommes de Dieu sont tombés dans le piège de

la pornographie, surtout par internet. C’est la tentation la pluscommune pour les croyants du nouveau millénaire. Elle atteint desproportions effarantes. Ne prenez jamais pour acquis que voussoyez hors d’atteinte des pensées, des idées, des pulsions et autresfantasmes que Satan lance vers chaque croyant. Soyez vigilant danstous vos choix de divertissement.

Filtrez vos pensées à l’aide du filtre que Paul nous recommande :« Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout cequi est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui méritel’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vospensées » (Philippiens 4 : 8).

Ce filtre ne laissera passer que les pensées, les idées, les pulsionset les rêves que Dieu, par son Saint-Esprit, veut déposer dans votreesprit. Ces pensées seront créatives, productives, édifiantes, stimu-lantes et légères plutôt qu’accablantes, et faciles à porter plutôt quepesantes et blessantes.

Gardez le contact chaque jour avec Dieu en prenant du tempsde prière personnelle et de lecture de la Bible en dehors du tempsoù vous étudiez la Parole de Dieu et où vous priez pour l’exercicede votre ministère. Gardez votre santé mentale des effets dévasta-teurs du stress, de toute culpabilité non réglée, et des difficultéspersonnelles ou autres conflits en menant une vie équilibrée. Avecl’aide de Dieu, apprenez à « percer » dans la prière dans les mo-ments difficiles et douloureux, et déchargez-vous sur le Seigneur

de tous vos soucis. C’est ainsi que vousserez d’autant mieux équipé pour être unpasteur joyeux et en bonne santé dont lavie et le ministère améneront les autresà s’épanouir dans des églises en bonnesanté pour la gloire de Dieu.

Enfin, n’oubliez pas ce qu’il vousa promis avec amour : « Car mon joug estdoux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 :30) ; il a aussi promis un « esprit de sagesse »(2 Timothée 1 : 7) et ses prières en notrefaveur (Luc 22 : 32). Il ne nous a pas envoyéspour exercer le ministère sans nous équi-per. Au contraire, il promet de pourvoirà tous nos besoins mentaux, et davantageencore ! Quand notre relation avec lui esten bonne santé, ainsi qu’avec nous-mêmes,notre conjoint, nos enfants et notre servicepour lui, nous sommes dans la meilleureposition possible pour un ministère sainafin de voir grandir une église en bonnesanté pour sa gloire!

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Par Sobhi Malek

Parlons de l’islamCOMMUNIQUER LE MESSAGE

AVEC PUISSANCEJe me trouvais dans une grande capi-

tale islamique. Dieu m’avait appelé à m’yrendre pour partager l’Évangile. Je ressen-tais vraiment un fardeau sur mon cœurpour ces gens. Je m’y suis peu à peu faitdes amis, et c’est ainsi que quelques per-sonnes donnèrent leur vie à Christ.

Un jour, je devais faire une course enville. Alors que je marchais tout en priant,un homme vint vers moi sur le trottoir côtérue. Le trottoir était assez large pour quenous puissions nous croiser sans problème.Nos yeux se croisèrent une seconde.Alors qu’il s’approchait de moi, je ne res-sentais rien de particulier ; je continuaisimplement à prier. À l’instant où nousallions nous croiser, il trébucha sur lebord de la rue. Il finit par reprendre sonéquilibre et continuer sa route après êtreremonté sur le trottoir.

Je n’ai pas trop fait cas de cet incident.Mais la même chose se reproduisit lelendemain avec quelqu’un d’autre. Cettefois, c’était une jeune femme. Quelquesjours plus tard, cela arriva de nouveau,pour se reproduire encore plusieurs fois.Puis cela se produisit dans une autre ca-pitale islamique.

J’ai fini par me demander ce qui se pas-sait. Je n’en ferai certes pas une doctrine,mais voici une explication possible. Je priaidans l’Esprit pour ces gens qui sont escla-ves de croyances et de pratiques qui sont

sataniques. Se peut-il que la puissance du Saint-Esprit demeurantdans un serviteur de Dieu bien ordinaire ait voulu empêcher ces puis-sances de m’approcher davantage? En tout cas, c’est possible.

Quand nous évangélisons des musulmans, nous nous engageonsdans un combat spirituel terrible contre les puissances de ténèbres.Seule la puissance du Saint-Esprit est capable de vaincre ces forces.

J’ai toujours été un étudiant de l’islam, et je suis missionnaireauprès des musulmans depuis plus de trente ans. Je ne crois pasque le système islamique sera brisé par le génie humain pas plusque par une puissance militaire. Cela ne peut se produire que parl’intervention du Saint-Esprit.

Quand le Saint-Esprit intervient, il démolit les murs, détruit lesbarrières, et fait sortir les gens du royaume des ténèbres pour lesfaire entrer dans la lumière de Christ, de la détresse à la joie, de laguerre à la paix et à l’amour.

L’islam brutalise l’esprit de ses sujets et enchaîne leur imagination.Dans les sociétés musulmanes, que ce soit en Occident ou dans lespays musulmans, les écoles enseignent la haine ; le mépris et laviolence envers les non-musulmans sont prêchés dans les mosquées ;et les médias glorifient le fait de tuer pour leur dieu. Je souffre pourles musulmans car ils sont dans un esclavage lamentable. La plupartdes musulmans sont des gens aimables et décents, mais ils sontsous le joug d’un tyran cruel et impitoyable.

Les musulmans ne sont pas perdus parce qu’ils sont fondamenta-listes, fanatiques, libéraux, ni même parce qu’ils sont musulmans. Ilssont perdus parce qu’ils sont loin de Christ, le seul Sauveur.

Les traits de la culture islamique et les notions théologiqueserronées semblent souvent être des obstacles insurmontables quifreinent le progrès de l’Évangile. Les musulmans voient le christia-nisme comme étant critique à l’égard de leur religion.

Le principal enseignement contenu dans les épitres de Paul auxRomains et aux Galates dit que Dieu justifiera les hommes sur labase de leur foi en Christ, et non à cause de leurs bonnes œuvres.

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Je ne crois pasque le systèmeislamique sera brisépar le génie humainpas plus que par unepuissance militaire.Cela ne peutse produire que parl’interventiondu Saint-Esprit.

Les musulmansne sont pas perdusparce qu’ils sontfondamentalistes,fanatiques, libéraux,ni même parce qu’ilssont musulmans.Ils sont perdusparce qu’ils sontloin de Christ,le seul Sauveur.

Cela contredit le Coran qui dit que leshommes doivent honorer Dieu par leursbonnes œuvres.

De plus, le christianisme déclare queJésus-Christ est la révélation finale de Dieuà l’humanité ; la Bible est la Parole com-plète et parfaite de Dieu et le guide de l’hu-manité ; Christ est Dieu incarné ; Dieu esttrois personnes en une seule divinité ; etJésus est mort sur la croix pour racheterl’humanité pécheresse. Ces doctrines con-tredisent le Coran, ce qui explique que lesmusulmans les rejettent. Ils considèrentces croyances comme une menace sérieu-se aux fondements mêmes de l’islam. Lefait d’y adhérer est perçu comme une insa-tisfaction et un rejet de la religion musul-mane. Les musulmans sont donc d’autantplus hostiles au message de la croix.

Comment pouvons-nous surmonterces malentendus et ces obstacles pouratteindre les musulmans pour Christ ? Lemessage de la croix est la puissance deDieu en vue du salut. Nous ne pouvonsremplacer ce message par quoi que ce soitd’autre. Mais certains auditeurs font lasourde oreille à l’Évangile à cause de leurspréjugés contre les fondements de la foichrétienne. Que devons-nous faire?

ATTEINDRE LES MUSULMANSPAR LE MIRACULEUXLes chrétiens peuvent surmonter ces

obstacles par le miraculeux. Il nous faut lapuissance du Saint-Esprit pour rejoindreceux qui sont dans le besoin, qui viventdans un vide spirituel, et qui n’acceptentpas la Parole de Dieu. Quand je partagela Bonne Nouvelle avec un musulman, j’ail’habitude de prier en même temps. Jedemande au Seigneur : « Comment puis-jeatteindre cette personne efficacement ?Seigneur, montre-moi comment l’aider defaçon convaincante et dynamique par lapuissance de ton Esprit. »

Un jour, j’ai rencontré un jeune musul-man dans la rue, et j’ai commencé à luiparler de Christ. Je ne l’ai pas entraînédans un débat théologique ni dans undiscours sur la religion comparative. Je luiai plutôt raconté une histoire sur Jésus.En même temps, j’ai dit : « Seigneur, a-t-ilbesoin d’un miracle dans sa vie ? Voudrais-tu me permettre de l’atteindre par lemoyen d’un miracle ? »

Le jeune homme m’expliqua qu’il cher-chait du travail. Depuis des mois, il avaitfait des appels, avait cherché et même sup-plié, sans jamais trouver d’emploi. « Sei-gneur, est-ce cela ? Devrais-je prier avec luià ce sujet ? » Et Jésus m’a dit oui.

J’ai prié au nom de Jésus pour ce jeunehomme afin qu’il trouve un emploi. Je l’aiencouragé à donner sa vie à Christ, ce qu’ilfit. Nous avons échangé nos adresses etavons repris chacun sa route.

Le lendemain matin, je reçus un appeld’un jeune homme qui criait. C’était descris de joie ! « Jésus est vrai. Il est Seigneur.J’ai trouvé un job, et je commence demain.Merci de m’avoir aidé ! »

Le Saint-Esprit ne connaît pas de barriè-res, d’obstacles ou de portes fermées.Quand des musulmans voient la puissancede Christ manifestée par des actes puissantset des miracles, ils viennent à Christ.

Un travailleur asiatique étranger s’estconverti et a été rempli du Saint-Espritdans un pays musulman. Bien que ce paysd’accueil interdise la prédication del’Évangile, ce jeune croyant se mit à parta-ger la Bonne Nouvelle avec les autres.

Le Seigneur lui donna la puissance deguérir les malades au nom de Jésus. À cemoment-là, on diagnostiqua une leucémiechez une jeune fille de la famille royalede ce pays. Les docteurs ne donnaientaucun espoir de guérison à la famille. Uneprincesse de la famille royale avait entenduparler de cet ouvrier étranger chrétien quipriait pour les malades. Elle le contactaet lui demanda de venir prier pour la jeunefille ; ce qu’il fit. Elle fut guérie, et la prin-cesse qui l’avait contacté se convertità Christ. Elle commença à parler de ce quiétait arrivé avec les membres de la familleroyale, ce avec tact et sagesse. Il en résultaun groupe, certes petit mais en pleinecroissance, de chrétiens dans cette famille.Les miracles captent l’attention des musul-mans et ouvrent des portes pour prêcherl’Évangile.

Fadila, une jeune femme musulmanedocteur en architecture, vint chez nous etnous posa des questions sur la foi chré-tienne. Ma femme et moi avons alors par-tagé avec elle l’amour de Dieu démontréen Christ. Elle avait déjà assisté à quelquesréunions chrétiennes. Je lui ai demandé cequi l’avait impressionnée le plus dans ces

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Par Richard L. Dresselhaus

ÊTES-VOUS UNE VICTIMEDE LA MALÉDICTION DU CYNISME ?

Le cynisme est une maladie de l’espritqui frappe comme une épidémie. Elle tou-che les croyants les plus aguerris, ceux quiont beaucoup donné, qui ont servi aveczèle, et ceux sur qui l’Église comptait.

Mais retraçons un peu l’historique decette maladie dévastatrice de l’esprit hu-main. Très curieusement, cela nous ramènetout droit à nos premiers parents.

Vous souvenez-vous de la questionque leur a posée le serpent : « Dieu a-t-ilréellement dit… » ? Son approche insi-dieuse cache mal le sarcasme, l’insulteet l’arrogance flagrante. Imaginez-vousun peu. Est-ce exagéré que de tenter de

reconstituer ce que le serpent a pu se dire alors même qu’il posait laquestion ? « Voyons, Ève, je sais tout au sujet de ce Dieu. Il fut untemps où j’ai même travaillé pour lui. En fait, j’avais même réussià me frayer un chemin jusqu’au sommet de l’échelle. Je faisais partiede son cercle rapproché, alors tu penses bien que je sais comment ilraisonne ! En fait, je l’ai même entendu dire un jour : “Je suis un Dieujaloux !” Et une autre fois : “Tu n’auras pas d’autres dieux devant maface”. Vraiment, je le connais trop bien. J’en ai trop vu. Il a vraimentun gros problème avec son ego. On ne m’y reprendra pas ! »

Puis, ce fut cette incroyable et choquante attaque contre l’autoritéde Moïse par sa propre chair en la personne de Miriam et Aaron :« Le Seigneur ne parle-t-il que par la bouche de Moïse ? » C’est exacte-ment la même chose : la façon de formuler la question, le ton de lavoix, la suspicion et l’arrogance. Mais là encore, osons laisser librecours à notre imagination : « Oh, si seulement tu connaissais notre

Sobhi Malekest un prédicateur très apprécié.Il est aussi auteur et enseignant en étudesislamiques dans plusieurs séminairesun peu partout dans le monde.Il a traduit la Bible en arabe islamiqueet a écrit plusieurs livres en arabe.

rencontres. Je ne fus pas surpris de l’en-tendre me répondre : « La musique… etles gens qui parlent dans des languesqu’ils n’ont pas apprises. » Aujourd’hui,Fadila sert le Christ.

Quand ceux qui sont esclaves enten-dent la Bonne Nouvelle, ils sentent laliberté qu’ils recherchent. Quand ils ac-ceptent le message, ceux qui rampaientdans les ténèbres voient enfin la lumière.L’Église victorieuse continuera d’aller del’avant, et le royaume de Dieu prévaudracontre Satan.

La Parole de Dieu change les vies. LeSaint-Esprit convainc les cœurs et les attireau Christ du Calvaire. Mais les miraclescaptent leur attention en répondantà leurs besoins de la vie quotidienne. Lesmiracles démontrent la puissance qui estdans le nom de Jésus.

Apportez la Parole de Dieu aux mu-sulmans avec l’onction du Saint-Esprit.

Soyez rempli de l’Esprit. Et permettez au Seigneur de vous utiliserpour accomplir des miracles.

L’Église peut répondre au défi de l’islam, où qu’elle se trouvepartout dans le monde. Nous ne saurions ignorer un cinquième dela population mondiale.

Nous pouvons être sur la ligne de front de l’évangélisation etgagner des musulmans au royaume de Dieu. Quand nous sommesrevêtus de la puissance du Saint-Esprit, nous allons de l’avant aunom de Christ et nous pouvons les rejoindre. Ils ont tellement debesoins. Ils meurent sans Christ. Nous avons le message de la vie.

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frère aussi bien que nous ! Certes, de loin, il fait très bon effet… Maisapproche-toi, et tu découvriras sa soif de pouvoir. Il faut absolumentqu’il contrôle tout. Décidément, on en a déjà trop vu. »

Absalom est un autre exemple typique. Écoutez cette conversa-tion révélatrice alors qu’il se tient près de la porte de la ville etessaie de détourner vers lui l’affection que le peuple voue à sonpère : « De quelle ville viens-tu ?... Regarde. Ta cause est juste et défendable,mais chez le roi, personne ne voudra t’aider. Mais si j’étais établi commejuge dans le pays… » C’est encore la même histoire. Tout est dans lafaçon de dire les choses – les sous-entendus, le dénigrement, lesarcasme, l’arrogance. Je crois que je peux facilement deviner làaussi ce que fut le fond de sa pensée : « Si seulement tu connais-sais mon père aussi bien que moi… Tu sais, je connais toutes leshistoires du palais. Si seulement tu savais… Tu as tout intérêt à tetenir à bonne distance de mon père… »

Et voici un dernier témoin. Écoutez plutôt Judas l’Iscariote :« On aurait pu vendre ce parfum et donner l’argent aux pauvres… »« Qu’êtes-vous prêt à me donner si je vous le livre ?... » « Salut, Rabbin ! ».Imaginez la suite : « Tu vois, moi, je suis un de ses proches. J’ai déjàtout vu : le gaspillage, tous ces discours sur le royaume, les préten-tions messianiques. On se prend pour Dieu. Mais tu ne le connaispas aussi bien que moi. Son sourire et sa façon de parler me répu-gnent. » De là à sombrer dans le complot, la trahison et l’arrogance,il ne restait qu’un pas.

Voilà pour ce qui est de l’Histoire. Le cynisme ne saurait se ca-cher plus longtemps. Le cynisme inclut un scepticisme à l’égarddes motivations et de la sincérité des autres. Les exemples quenous venons de voir sont éloquents. Le cynisme est une maladiemortelle – terriblement mortelle.

Le cynisme est le terrain sur lequel les racines d’amertume pro-lifèrent. Elle est une maladie de l’âme qui ronge la spiritualitéauthentique. Elle est une maladie de l’esprit qui neutralise toutimpact, vole la joie, annule la crédibilité du témoignage, et finitpar priver de fidèles serviteurs de leur efficacité.

C’est un fléau qui frappe ceux qui sont dans les rangs depuislongtemps. Ceux qui ont tant donné. Des gens bien. Des gensqui ont un grand cœur. Mais hélas, des gens qui sont devenusobsédés par la sincérité et les motivations des autres. Amers.Aigris. Désillusionnés.

Le cynisme a fait ses ravages mortels. Conçu en enfer, l’esprit decynisme dépouille la vie d’un saint de tout vestige de bénédiction.

Mais permettez-moi une précision. Il existe une sorte de cynis-me qui demeure un jeu, une forme de sarcasme bien intentionnéqui demeure innocent. Cela explique que les lecteurs de magazinespour leaders chrétiens aiment les dessins accompagnés d’uncommentaire comique… Ces dessins sont là pour nous aider à rirede nous-mêmes de façon positive et constructive. « Un cœur joyeuxest un bon remède » (Proverbes 17 : 22). Il est bon de savoir rire desoi-même. Cela permet de libérer un peu de pression, ce qui n’arien de malsain.

Mais je parle ici d’autre chose. « Oh! Oui. Il fut un temps oùj’étais très impliqué dans l’église. On pouvait compter sur moi pourêtre là à chaque réunion, pour aider à n’importe quoi, et pour sou-tenir l’église de toutes sortes de façons. Mais quelqu’un m’a-t-iljamais remercié ? Pensez donc ! En fait, je pense que je me suis

retrouvé trop près des leaders. J’ai vutoutes les injustices, les faiblesses, leshypocrisies. Alors, ne comptez plus surmoi. J’en ai trop vu. »

Je ne connais rien d’aussi dangereux,destructeur, dévastateur et mortel que lecynisme. Encore une fois, c’est le terrainsur lequel les racines d’amertume proli-fèrent. Le cynisme est le voleur vicieuxet insatiable qui veut s’emparer de la joiedu croyant.

COMMENT FONCTIONNELE CYNISME?Que se passe-t-il vraiment dans le cœur

et l’esprit du cynique?1. Le cynisme détourne notre atten-

tion de Dieu pour la fixer sur les gens.Voici une prédiction garantie : Détournezvos yeux de Jésus et, tôt ou tard, vousserez gagné par le cynisme. Vous devien-drez tellement préoccupé par les motiva-tions et la sincérité des autres que celafinira par être une obsession. C’est là unchangement de pôle d’intérêt qui finit parempoisonner l’esprit humain.

2. Le cynisme place le service de Dieusur une base compensatoire. Les cyniquess’attendent à être payés. Ils sont là pourrecevoir. Pas pour donner. Ils s’attendentà être honorés et félicités. Ils sont facile-ment froissés, et l’offense devient facile-ment un mode de vie.

3. Le cynisme prend ses suspicionspour des réalités. Les cyniques doutent dela sincérité et des motivations des autrespour ensuite placer leurs suspicions aumême niveau que la réalité. Les cyniquesrefusent de marcher dans la vérité. Leurmonde est déformé et confus : « J’ai beau-coup pensé à cela, et à présent, je suis sûrque c’est vrai. » Hypothèses, suspicionset sentiments deviennent réalité. Quelleredoutable éclipse de la vérité!

4. Le cynisme se nourrit de griefs ac-cumulés et d’injustices supposées. « J’enai trop entendu et trop vu. Je me suis tenutrop prêt du sommet. C’est toute une ac-cumulation de choses… » Pour le cynique,la moindre faute supposée devient uneoffense. C’est une spirale descendante quise nourrit d’elle-même jusqu’à perdre toutsens de la réalité.

5. Le cynisme est une pente glissantequi mène à la défaite spirituelle sur tous

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les plans. Voici une formule redoutable :une petite dose d’orgueil, une petite dosed’arrogance, une petite dose de suspicion,une petite dose de sarcasme, une petitedose d’amertume, et voici que le cynismea réussi à entraîner votre esprit dans lamort. Dès lors, chaque aspect de la vie etdu service est étouffé et empoisonné parles ravages de cette maladie mortelle.Subtilement et vicieusement, elle suce lesang et la vie de ses victimes.

QUE POUVONS-NOUS FAIRE?Quel est donc le remède face à un dan-

ger aussi dévastateur?1. Gardez vos yeux fixés sur Jésus.

Quand j’étais enfant, j’ai travaillé dans uneferme de l’Iowa ; j’y ai appris que la seulefaçon de tracer un sillon droit est de choisirun arbre à l’autre bout du champ et de nejamais en détourner les yeux. La puissancedu cynisme est brisée quand on garderésolument notre affection et notre atten-tion fixées sur Jésus.

2. Ne placez pas toutes sortes d’atten-tes sur les autres. Si vous observez qui quece soit assez longtemps, même le plus fi-dèle des saints, vous finirez par être déçu.Seul Jésus est digne d’être imité en touspoints. Lui seul peut être examiné soustoutes les coutures sans jamais décevoir.

3. Trouvez votre satisfaction dans l’im-pact d’une vie caractérisée par l’obéissance.Le cynisme et l’obéissance sont diamétra-lement opposés. Une vie qui se nourrit d’unesprit d’obéissance ne cèdera jamais au cy-nisme, au sarcasme, ni à aucun autre deses alliés mortels. Celui qui vit ainsi trou-vera joie et satisfaction dans une obéis-sance à la fois humble et résolue.

4. Apprenez à repérer le cynisme dèsses débuts. Ayez l’œil sur tout signe pré-curseur d’un esprit cynique. Tuez-le dansl’œuf. Refusez de le laisser prendre raci-ne dans votre cœur. Renoncez-y avant qu’ilne s’attache à votre esprit. Faites-le réso-lument au nom de Jésus.

Au cours de mes années de ministèrepastoral, j’ai pu voir cette maladie mortellese propager parmi le peuple de Dieu. J’ai vudes moniteurs d’école du dimanche céderau cynisme et perdre leur influence et leurimpact dans leur service.

J’ai vu des jeunes prometteurs deve-nir les victimes du cynisme et ne jamais

vraiment atteindre leur potentiel au ser-vice du Seigneur.

J’ai vu des chrétiens consacrés être deplus en plus absorbés et obsédés par unsupposé manque de sincérité ou de sup-posées mauvaises motivations chez lesautres. Ils ont alors perdu tout impact ettoute influence. Ils ont été victimes de lamalédiction du cynisme.

Je pourrais continuer, et vous le pour-riez aussi, avec une longue liste, triste ettragique, de ceux qui ont succombé auxravages du cynisme, et qui, ce faisant, ontmis un terme à toute influence positivequ’ils auraient pu avoir dans leur vie etleur service.

UN PACTE D’INTÉGRITÉÊtes-vous en train de devenir de plus

en plus cynique au fil du temps? Êtes-vous de plus en plus sensible à tout cequi touche aux motivations et à la sincé-rité des autres ? Reconnaissez-vous quevous ressentez de plus en plus de ressen-timent et de scepticisme dans votrecœur ? Si tel est le cas, je vous inviteà vous engager avec moi :

1. Je refuse de m’égarer en jugeant lesmotivations et la sincérité des autres.

2. Je ne me laisserai pas détourner parles injustices supposées et les incohéren-ces des autres.

3. Je ne tolèrerai pas la moindre tracede cynisme ou de sarcasme dans mon cœur.

4. Je ne renoncerai pas à ma joie enentretenant des questions et hypothèsesquant aux motivations et à la sincérité deceux qui m’entourent.

5. Je garderai mes yeux fixés sur Jésus,lui qui suscite la foi et la mène à la per-fection. Comme Paul le dit si bien : « Nenous lassons pas de faire le bien ; car nousmoissonnerons au temps convenable, si nousne nous relâchons pas » (Galates 6 : 9).

Richard L. Dresselhaus,D. Min., après 40 ansde ministère pastoral, a fondéun ministère d’encouragement auxpasteurs en temps de crise (Journeyof Hope – www.journeyofhope.net ).Il a aussi exercé diversesresponsabilités au servicedes Assemblées de Dieu des États-Unis.

Je ne connaisrien d’aussidangereux,destructeur,dévastateuret mortel quele cynisme.

Si vous observezqui que ce soitassez longtemps,même le plusfidèle des saints,vous finirezpar être déçu.

Une vie qui senourrit d’un espritd’obéissancene cédera jamaisau cynisme,au sarcasme,ni à aucun autrede ses alliésmortels.

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Par Almon M. Bartholomew

ÊTRE UN MODÈLEÀ L’IMAGE DE CHRIST

Par Almon M. Bartholomew

ÊTRE UN MODÈLEÀ L’IMAGE DE CHRIST

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Cet articleattire notreattention surun aspect de notrethème : un pasteuren bonne santéest quelqu’un quiressemble à Christ.Notre modèle parfaitest en Jésus-Christ,le grand bergerdes brebis quiconstituentson Église.Il est impératifque l’image quenous trouvonsdans ce modèlesoit clairementidentifiable dansla vie du pasteur,« sous-berger »du troupeaude Dieu.

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Au premier chapitre de la Genèse, nousvoyons que les arbres, l’herbe, et toutesles créatures qui remplissaient les cieux,la terre et les mers se reproduisaient se-lon leur espèce. Dieu a ainsi conçu leschoses afin que chaque génération vivesainement et communique ainsi une viesaine à la génération suivante.

Un pasteur et une église en bonnesanté doivent incarner ce même principe.Il y a un rapport direct entre le fait que lepasteur soit en bonne santé et que sonéglise le soit aussi. Si le principe du « cha-cun selon son espèce » est vital, considé-rez le potentiel que cela représente pourl’Église d’aujourd’hui et de demain.

Cet article attire notre attention surun aspect de notre thème : un pasteur enbonne santé est quelqu’un qui ressembleà Christ. Notre modèle parfait est en Jésus-Christ, le grand berger des brebis qui cons-tituent son église. Il est impératif que l’ima-ge que nous trouvons dans ce modèle soitclairement identifiable dans la vie du pas-teur, « sous-berger » du troupeau de Dieu.Une telle image, lorsqu’elle est reflétée par

ceux qui dirigent l’Église, aura un profondimpact sur la vie des croyants, tant sur leplan personnel que collectif. Sans elle, leprojet de Christ pour son corps est déna-turé et détruit. Une vie qui reflète distinc-tement l’image de notre Seigneur est undes signes vitaux de la vitalité spirituelledu pasteur comme de l’Église. Ceci nousamène à trois réflexions :

LE DÉVELOPPEMENT INTÉRIEURIl faudra bien davantage qu’une expé-

rience superficielle pour intégrer à nosvies les principes de Christ. C’est en pra-tiquant et en développant notre intimitéavec Dieu que nous avancerons dans cesens. J’ai toujours été impressionné etintrigué par le titre du livre écrit par Tho-mas a Kempis, L’imitation de Jésus-Christ.Ce texte fut écrit par un moine du XVème

siècle. Il a eu un formidable impact sur lemonde chrétien d’alors, en particulier surceux qui allaient devenir les leaders de laRéforme, dont Martin Luther. Son fonde-ment biblique sur le principe de l’amourdivin, enraciné dans la nature même de

Une viequi reflètedistinctementl’image de notreSeigneur est undes signes vitauxde la vitalitéspirituelle dupasteur commede l’Église.

Y A-T-IL UN RAPPORT DIRECT ENTRE LA SANTÉDU PASTEUR ET CELLE DE L’ÉGLISE ?

Il y a toujours un lien entre ce que le pasteur reçoit des ressources dans lesquelles il puise etle ministère qui découle de sa vie envers l’assemblée. Il déborde de ce dont il est rempli.Stanley Cohen, professeur au Glassboro State College au New Jersey, dit dans son coursintitulé « Les fondements psychologiques de l’éducation » : « Il est impossible de communiquerde l’information sans communiquer aussi des valeurs. » Cette affirmation mérite d’être méditée.Un pasteur ne prêche pas, n’enseigne pas, ou ne gère pas dans le vide. Ce qu’il laisse entrerdans sa vie, et qu’il intègre, finira par sortir et s’exprimer. Ceux dont il a la charge recevront cequi émane de lui à travers son ministère, pour le meilleur et pour le pire. La santé de l’égliselocale repose largement sur la santé spirituelle et les ressources de son pasteur. Les témoignagesabondent dans ce sens.

Pendant les trente-sept années passées dans la première église que nous avons connue,nous avons été bénis par le ministère de trois pasteurs successifs. Chacun d’eux a eu unimpact profond et positif sur nos vies. Aucun d’eux n’a été l’objet d’un scandale ou d’unquelconque compromis. Ils étaient des étudiants exceptionnels de la Parole et nous ont trèsbien enseignés. Ils étaient véritablement spirituels et nous ont communiqué cette disposition.Ils étaient doués dans leurs rapports avec les gens et dans la gestion générale de l’église. Plusencore, tout en étant pour nous des modèles de serviteurs, ils ont su rester sincèrementhumbles. Aucun d’entre eux ne semblait conscient de la profondeur que leur ministère et leurpersonne apportaient à nos vies. Pendant cette période, plus de quinze jeunes gens furentappelés au ministère à temps plein et y entrèrent. Des pasteurs en bonne santé produisent deséglises en bonne santé.

Almon M. Bartholomew, Queensbury, New-York.

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Dieu, devient la force motrice et la moti-vation constante de la vie chrétienne. Tousles niveaux de la vie humaine sont sancti-fiés par cette grâce toute particulière. Lavie de Christ est alors reproduite dans lavie de ses serviteurs.

Nous qui sommes aujourd’hui dans leministère, nous avons urgemment besoin decette sorte d’authenticité. Elle est acquiseen digérant et en assimilant la Parole deDieu. Elle grandit dans la mesure où nouspassons du temps dans sa présence. Ellese revêt de l’image de Christ alors que nousapprenons à le suivre pas à pas.

L’exhortation de Pierre va tout-à-faitdans ce sens. Au premier chapitre de saseconde épître, il encourage ses lecteursà vivre dans la vérité et la piété renduespossibles par la puissance et la gloire deDieu. Par les promesses si grandes et pré-cieuses de Dieu, nous devenons « partici-pants de la nature divine » de Christ (verset 4).Au fur et à mesure de ce processus, noussommes de plus en plus gardés de la puis-sance corruptrice d’un monde contrôlé parla convoitise.

L’auteur du Psaume 119 disait : « Je serreta parole dans mon cœur, afin de ne pas péchercontre toi » (Psaume 119 : 11). L’homme duPsaume 1 dont Dieu dit qu’il est béni parcequ’il est semblable à un arbre planté prèsd’un courant d’eau trouve son plaisir à mé-diter la Parole de Dieu jour et nuit.

Quand Ézéchiel fut mandaté commeprophète, il lui fut donné un rouleau del’Écriture et ordonné de le manger. Voicice qu’il dira : « Il me dit : Fils de l’homme,nourris ton ventre et remplis tes entrailles dece rouleau que je te donne ! Je le mangeai, etil fut dans ma bouche doux comme du miel. Ilme dit : Fils de l’homme, va vers la maisond’Israël, et dis-leur mes paroles ! » (Ézéchiel3 : 3-4). Quand Dieu vous prescrit sa Parolepour le bien de votre âme, n’acceptez pasde substitut générique !

Dans Jean 17, Jésus déclara que ses dis-ciples étaient purs par la Parole qui leuravait été donnée. Il ajouta : « Ta Parole estla vérité ». Ces moments si intimes que ceshommes passèrent à l’entendre enseigneret à l’observer tandis qu’il marchait parmitoutes sortes de gens et exerçait son minis-tère ont laissé sur eux une marque indélé-bile. Il n’y a pas de raccourci pour devenirsemblable à Christ. Les mêmes disciplines

qui ont façonné la vie des premiers disciples doivent être à l’œuvredans la vie des serviteurs de Christ d’aujourd’hui.

Notre identification avec Christ se développe alors que nousprenons du temps dans sa présence. Les douze disciples ont passétrois ans à marcher avec lui chaque jour. Ils ont observé sa vie deprière. Ils ont été témoins de ses œuvres puissantes. Ils ont enten-du sa prédication puissante et son enseignement sans pareil. Ilsont appris de par son exemple vivant, témoins de la façon dont iltraitait les gens, qu’il s’agisse de ses amis ou de ses ennemis. Ils sesont nourris de ses valeurs. Ils ont connu avec lui une relation intime,captivante et transformatrice.

Aujourd’hui, nous n’avons pas le privilège de marcher en sa pré-sence physique. Mais le Saint-Esprit nous a été donné, lui qui prendde ce qui est à Christ pour nous le révéler. Il est venu pour faireconnaître Christ. L’apôtre Paul l’a bien compris quand il a dit dans2 Corinthiens 3 : 18 : « Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons commeun miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la mêmeimage, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » Christ esten train d’être formé en nous. Non seulement porterons-nous l’imagede Christ dans la vie à venir, mais nous sommes appelés à la porterdès ce monde-ci.

LA DÉMONSTRATION EXTÉRIEURELe développement intérieur et spirituel du pasteur en bonne

santé se reflétera aussi à l’extérieur. Ceci nous amène à la démons-tration extérieure de l’image de Christ en nous, qui est essentiellepour un ministère efficace.

Une couette peut être très belle et paraître bien chaude, maistout dépend du matériau que vous avez mis à l’intérieur. Christdoit être vu dans tous les domaines de votre vie. Nous avons be-soin de bien plus qu’un simple vernis extérieur. L’Écriture est trèsclaire : l’homme est « tel que sont les arrière-pensées de son âme »(Proverbes 23 : 7).

Jésus avait lui aussi des choses à dire sur ce que le cœur expri-me : « Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Matthieu12 : 34). Il ajouta aussi : « Car c’est du cœur que viennent les mauvaisespensées, meurtres, adultères, prostitutions, vols, faux témoignages, blas-phèmes » (Matthieu 15 : 19). Rien de tel que de garder son cœur enbonne santé pour exercer un ministère en bonne santé qui produiraune église en bonne santé.

Mais quels sont ces traits de caractère tellement évidents chezJésus et dont ceux qui ont répondu à son appel ont tant besoin? Lefruit de l’Esprit tel que décrit par l’apôtre Paul nous en donne sûre-ment une bonne idée. La liste de Galates 5 : 22 inclut : « … l’amour,la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la fidélité, la douceur et lamaîtrise de soi ».

1 Pierre 5 exhorte les anciens à être de vrais bergers qui pren-nent soin des brebis selon le modèle laissé par Jésus. Ce service nedoit pas être accompli en rechignant ou à contrecœur, mais dansun esprit volontaire. Nous nous devons de remplir ce service parceque nous sommes profondément conscients de vouloir plaire à Dieu,puisque c’est lui qui nous a appelés. Pas question de cupidité oude vouloir tirer quelque profit personnel. Nous devons servir aveczèle, sans dominer sur le troupeau de Dieu. Il nous rappelle aussique le jour de paie viendra au retour de Christ.

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Paul et Jacques comparent tous les deux les serviteurs de Dieuà des « laboureurs » (2 Timothée 2 : 6). Ce texte nous dit que « lelaboureur qui peine doit être le premier à recueillir le fruit ». Si celasous-entend que nous recevrons quelques bienfaits lors de la ré-colte, il est tout aussi clair que le fermier doit se nourrir de lamême nourriture que son troupeau. Dans le texte de Jacques, lefermier est exhorté à patienter jusqu’à ce que la récolte parvienneà maturité. Les leçons à tirer de ces deux passages démontrentqu’il s’agit ici d’un ouvrier consciencieux.

Paul avait un antidote puissant pour faire face aux contestataires.Trop souvent, les pasteurs réagissent sur le même terrain et avec lamême agressivité dont on a fait preuve à leur égard. Cette escaladene peut que détruire l’œuvre de Dieu dans les cœurs. Dans de tellessituations, Paul prescrit un excellent traitement de médecine pré-ventive pour le pasteur qui veut rester en bonne santé : « Il ne fautpas que le serviteur du Seigneur ait des querelles. Il doit au contraire êtreaffable envers tous, avoir le don d’enseigner et de supporter ; il doit redres-ser avec douceur les contradicteurs, dans l’espoir que Dieu leur donnera larepentance, pour arriver à la connaissance de la vérité, pour revenir à leurbon sens et pour se dégager des pièges du diable qui les a capturés, afin deles soumettre à sa volonté » (2 Timothée 2 : 24-26).

En écrivant à Tite, Paul rajoute d’autres instructions : « Il faut eneffet que l’évêque soit irréprochable, comme intendant de Dieu, qu’il nesoit ni arrogant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni violent, ni âpre augain » (Tite 1 : 7).

Chacun des deux apôtres insiste sur la patience à l’heure de lasouffrance, de la privation ou de l’épreuve. Les signes extérieurs

de l’hospitalité et de la maîtrise de soi(l’autodiscipline), de l’humilité, et de laprédication de la saine doctrine consti-tuent un exemple qui ne pourra qu’aiderceux qui veulent recevoir le message deDieu. L’Évangile est alors d’autant pluscrédible pour eux.

Les épitres pastorales sont pleines debonnes instructions pour le serviteur deDieu qui veut démontrer fidèlement etefficacement sa foi. Nous ne ferons desdisciples que si nous vivons nous-mêmesl’Évangile. Paul le comprenait bien ; il diraà Timothée : « Pour toi, tu as suivi de prèsmon enseignement, ma conduite, mes résolu-tions, ma foi, ma patience, mon amour, mapersévérance » (2 Timothée 3 : 10).

UNE DYNAMIQUE ÉTERNELLEUne fois que nous avons intégré notre

foi à notre développement spirituel et quenous avons démontré notre foi à l’exté-rieur dans ce monde, il n’en reste pasmoins vrai que notre ministère a grande-ment besoin d’une dynamique éternelle.Le mot dynamique n’est pas pris au hasard.Notre foi ne saurait être passivement

PAS DE RACCOURCI POUR DEVENIR SEMBLABLE À CHRIST!Il n’y a pas de raccourci pour devenir semblable à Christ. Quand nous étions dans le New

Jersey dans les années 60, nous avons enterré 27 membres parmi les aînés de l’église. Il s’agissaitde chrétiens adultes dans la foi, qui savaient prier, étaient fidèles dans leurs dîmes, pleins decompassion et consacrés. Comme bien d’autres pasteurs dans une semblable situation, je me suisplaint au Seigneur : « Ils étaient parmi nos meilleurs membres dans cette église. Ils vont tellementme manquer ! Seigneur, pourquoi sont-ils si difficiles à remplacer? »

Je crois qu’il a parlé à mon cœur en me disant : « Il faut beaucoup de temps pour les fairepousser! »

Nous vivons à l’ère de l’instantané. Nous sommes appelés à être saints, mais cela n’arrive pasdu jour au lendemain. On dit que le Général Booth, fondateur de l’Armée du Salut, disait : « Il estdans la nature du feu de faire que tout ce qu’il touche devienne comme lui ». L’auteur de l’épîtreaux Hébreux nous rappelle que : « Notre Dieu est un feu dévorant ! » En tant que pasteurs, nousdevons rester au contact de ce feu de sa présence et lui donner tout le temps qu’il faut pour nousrendre semblables à lui.

Une autre image est très appropriée. Nul n’a besoin de dire à de la saumure ce qu’elle doitfaire. Elle fera ce qui est dans sa nature. Dès que les concombres seront trempés dans ce liquide,elle commencera à faire lentement son effet. Et c’est ainsi que les concombres deviennent des…cornichons ! Mais si vous trempez les concombres dans la saumure le lundi soir et que vous lesressortiez le mardi matin, vous serez bien déçu. Le processus doit suivre son cours. Combien nousavons besoin de mariner dans la présence de Dieu ! Il n’y a pas de raccourci pour devenir sembla-bles à Christ !

Almon M. Bartholomew, Queensbury, New-York.

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enfermée dans l’inertie de la tradition :elle est vivante, active et agissante.

Cette dynamique était à l’œuvre dansle Livre des Actes. L’Église est passée de120 à 3 000, plus à 5 000, puis à des multi-tudes. De la capitale du judaïsme, elle estallée jusqu’à la capitale de l’Empire romainet aux limites du monde connu d’alors, ettout cela en un seul siècle. Tout cela s’estfait sans les méthodes « high-tech » qui sontles nôtres aujourd’hui. Les serviteurs deDieu vivaient une marche intime avec Dieuqui se manifestait extérieurement et quia bouleversé la destinée éternelle de mil-lions de gens, en comptant tous ceux quiont été touchés au fil des siècles.

L’Église est certes passée par la pério-de sombre du Moyen-Âge. La santé del’Église à cette époque ne fut pas desmeilleures. Mais elle connut un regain devitalité avec la Réforme, avant les mou-vements de réveil qui s’ensuivirent.

C’est ainsi que des millions de person-nes sont entrées dans le Royaume par lapropagation de l’Évangile dans le mondeentier. Si nous voulons voir cet élan conti-nuer et s’étendre encore, il est impératifque l’Église soit en très bonne santéspirituelle. Des serviteurs de l’Évangileen bonne santé seraient la clé en vue del’accomplissement de cette mission.

La qualité éternelle de cette dynamiquenous permettra de connaître une efficacitédurable en tant que messagers de l’Évan-gile. Dans Jean 15, Jésus explique à ses dis-ciples qu’il les a établis afin qu’ils portentdu fruit, et que ce fruit demeure.

Dans une autre métaphore, Paul com-pare les serviteurs de Dieu à des bâtis-seurs avisés (1 Corinthiens 3). Il nous ditaussi que nous sommes « ouvriers avecDieu ». Il insiste sur l’importance de bâtirune superstructure qui corresponde auxfondations déjà établies, à savoir Jésus-Christ. Cette église est bâtie pour durer…éternellement !

Nous ne pouvons nous permettred’être nonchalants dans notre ouvrage. Enfait, Paul nous dit qu’il devra affronterl’épreuve du feu. Si nos matériaux sont« du bois, du foin, du chaume », ils serontconsumés. À l’inverse, « l’or, l’argent et lespierres précieuses » subsisteront. Les pas-teurs doivent garder une saine perspectivedes conséquences éternelles de leur travail.

Les signesextérieurs del’hospitalité et dela maîtrise de soi(l’autodiscipline),de l’humilité,et de la prédicationde la saine doctrineconstituent unexemple qui nepourra qu’aiderceux qui veulentrecevoir le messagede Dieu.

« Une seule vie… bien vite terminée. Seu-lement ce qui est fait pour Christ pourrasubsister ! »

Comment cette dynamique pourra-t-elle compter pour l’éternité ? Jésus nousa ordonné d’aller dans le monde entierpour prêcher l’Évangile à toute créature.Il nous a clairement enseigné de faire desdisciples de ceux qui se convertissent.L’apôtre Paul l’a dit on ne peut plus claire-ment à Timothée : « Toi donc, mon enfant,fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ.Et ce que tu as entendu de moi en présence debeaucoup de témoins, confie-le à des hommesfidèles, qui soient capables de l’enseigner aussià d’autres » (2 Timothée 2 : 1-2). Il doity avoir une continuité d’une générationà une autre. Telle est la nature de cettedynamique éternelle.

Le divin médecin est là présent pourapporter la guérison. Offrons-lui nos vieset laissons-le nous examiner de près. DansJérémie 8 : 21-22, le « prophète qui pleu-rait », comme on l’appelle souvent, se la-mentait comme le faisait le cœur de Dieupour son peuple : « Je suis brisé par la bles-sure de la fille de mon peuple, je suis sombre, ladésolation me saisit. N’y a-t-il plus de baumeen Galaad ? N’y a-t-il plus de médecin là-bas ?Pourquoi donc le rétablissement de la fille demon peuple ne progresse-t-il pas ? »

Pasteurs, nous sommes les médecinsde l’âme. Il est important que nous soyonsnous-mêmes en très bonne santé spiri-tuelle si nous voulons répondre à l’appelqu’exprime la supplication de Jérémie. Laclé d’une Église en bonne santé, c’est unpasteur en bonne santé.

Almon M. Bartholomewa été un des responsablesnationaux des Assemblées de Dieudes États-Unis; il vit à Queensbury,dans l’État de New-York.

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Aussi surprenant que cela paraisse, le mot « pasteur » (en grec,poimên), utilisé pour parler d’un conducteur spirituel humain, nese trouve qu’une seule fois dans le Nouveau Testament (Éphésiens4 : 11). De nos jours, il est pourtant couramment utilisé pour parlerd’un serviteur de Dieu, et plus particulièrement du conducteurspirituel d’une assemblée. Je suggère plusieurs raisons pour les-quelles le mot n’est pas employé plus fréquemment dans le NouveauTestament. Nous aborderons la plupart d’entre elles dans la suitede cet article.

1. Le mot poimên signifie « berger ». Les bergers étaient si com-muns aux temps bibliques et à l’intérieur même des Écritures, que leslecteurs du premier siècle n’auraient eu aucun mal à faire la transitionentre la métaphore et l’application spirituelle de ce terme.

Un des principaux devoirs du pasteur est de soigner et nourrirle troupeau par un enseignement suivi de la Parole de Dieu.2. Dieu lui-même dans l’Ancien Testament, et Jésus dans le Nou-

veau, sont décrits comme bergers spirituels. Par application et impli-cation, virtuellement tout ce qui est dit d’eux en tant que bergerssert de modèle au pasteur dans le cadre de la nouvelle alliance.

3. Si le mot pasteur ne se trouve qu’une seule fois, nombre depassages du Nouveau Testament emploient des verbes ou expri-ment des pensées en rapport direct avec les qualités et la missionde ce leader spirituel.

4. Le consensus des érudits du Nouveau Testament est que lestermes pasteur, surveillant/évêque (episkopos), et ancien /presbyte (presby-teros), sont virtuellement synonymes et interchangeables. Ce qui estdit de l’un peut très bien s’appliquer aux autres. Le Nouveau Testa-ment a beaucoup à dire sur les deux derniers de ces termes.

L’ARRIÈRE-PLAN DE L’ANCIEN TESTAMENTEn commençant par Abel (Genèse 4 : 2), les bergers sont une

figure courante de l’Ancien Testament. Il n’y a donc rien de surpre-nant à ce que l’Ancien Testament décrive souvent Dieu comme leBerger de son peuple 1 et le peuple comme son troupeau 2. Unevision d’ensemble des rapports de Dieu avec son peuple montrequ’il leur assure un refuge, de l’eau, de la nourriture, sa direction,ses soins, sa surveillance et son secours, qu’il le rassemble, ramè-ne les brebis qui s’égarent et porte les agneaux contre son sein. Letableau général qui ressort est celui du peuple de Dieu, complète-ment dépendant de lui pour son existence et sa subsistance.

Parmi les principaux bergers de l’Ancien Testament qui sontdevenus les conducteurs du peuple de Dieu, tels que Moïse (Exode2 : 15-3 : 1) et Amos (Amos 7 : 15), David est celui qui aura un rôlele plus notoire (Psaume 78 : 70-72). En effet, le Messie qui viendra,et qui est lui-même dépeint comme un berger, sera un descendantde David (Ézéchiel 34 : 23; 37 : 22, 24).

JÉSUS NOTRE BERGERAu temps du Nouveau Testament, les

bergers n’étaient pas considérés. Il est doncsurprenant de voir que l’annonce par lesanges de la naissance de Jésus fut adres-sée à de modestes bergers (Luc 2 : 8-11).De façon très appropriée, Jésus, le bergerpromis dans la lignée de David, naquità Bethléhem, la cité de David. Dans le récitde la nativité, Jésus est présenté commeétant un berger, mention qui passe le plussouvent inaperçue. En effet, Matthieu, ci-tant Michée 5 : 2, précise que Jésus sera« un chef qui paîtra (poimano, forme verbalede poimên) Israël, mon peuple » (Matthieu2 : 6). Dans les temps bibliques, il n’étaitpas rare qu’un dirigeant soit décrit commeun pasteur, si bien que le terme finit paravoir parfois ce double sens.

Ce double sens s’applique aussi au re-tour de Jésus. Le verbe poimaino est utilisétrois fois dans l’Apocalypse en relation avecJésus. Paradoxalement, il est dit del’Agneau qu’il « les fera paître (prendra soind’eux comme un berger, version Semeur) etles conduira aux sources des eaux de la vie »(7 : 17). Il est dit plus loin qu’il « doit fairepaître toutes les nations avec un sceptre defer » (12 : 5; 19 : 15). 3

Les évangiles nous présentent Jésuscomme le Berger ému de compassion pourles brebis qui n’ont point de berger (Mat-thieu 9 : 36), qui part à la recherche desbrebis perdues (Luc 15 : 4), attire celles quine sont pas encore dans le troupeau (Jean10 : 16), connaît, conduit et appelle chaquebrebis par son nom (verset 3), et donne savie pour elles (versets 11, 15, 17). C’est dansce sens qu’il peut être appelé le Berger quel’on frappe (Matthieu 26 : 31; compareravec Zacharie 13 : 7). En se présentant lui-même comme Bon Berger (Jean 10 : 11, 14),il semble que Jésus établit un contrasteavec les bergers indignes qui sont décritsdans Ézéchiel (34 : 1-10).

Jésus est aussi appelé le grand (en grec,megas) Berger (Hébreux 13 : 20) et l’unique

Par Anthony D. Palma

Étude de mot : Mais il a donné…les autres comme PASTEURS

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Berger (Jean 10 : 16; comparer avec Ézéchiel34 : 23 ; 37 : 24). Pierre appellera Jésus lesouverain Berger (archipoimên, 1 Pierre 5 : 4).Tous ces qualificatifs nous montrent bienque Jésus est bel et bien l’exemple parexcellence que doivent suivre tous les pas-teurs, c’est-à-dire les conducteurs spirituelsdes assemblées.

Une combinaison inhabituelle de termesnous parle de Jésus comme « le berger et legardien (episkopos) » de nos âmes (1 Pierre2 : 25). Cette expression pourrait être tra-duite : « le berger-gardien ». Episkopos estsouvent traduit par ancien ou surveillant ;ce terme suppose le fait de veiller et pro-téger. Il s’agit là de deux aspects particu-lièrement importants du rôle des conduc-teurs spirituels dans l’Église, comme Paulet Pierre le soulignent.

PAUL ET LES PASTEURSParmi les dons de direction que Paul

énumère comme ayant été donnés parChrist après son ascension, figure celuide « pasteurs et docteurs (ou enseignants)(tous poimenas kai didaskalous) » (Éphé-siens 4 : 11). Des érudits tout aussi com-pétents les uns que les autres débattentencore pour savoir si Paul voulait parlerde deux ministères distincts ou si celasignifie plutôt « pasteurs-enseignants ».Un des principaux devoirs du pasteur estde soigner et nourrir le troupeau par unenseignement suivi de la Parole de Dieu.C’est pour cela qu’une des qualités dis-tinctives de l’ancien sera qu’il soit « apteà l’enseignement (didaktikos) » (1 Timo-thée 3 : 2 ; 2 Timothée 2 : 24). D’autrestraductions ou interprétations de ce motincluent « un enseignant doué », « douépour enseigner » ou encore « capabled’enseigner ».

Quand Paul s’est adressé aux hommesde l’église d’Éphèse à Milet, il a rappro-ché ces trois concepts interchangeablesde pasteur, d’ancien et de surveillant. DansActes 20 : 17, il appelle ces hommes « an-ciens ». Paul leur dit que le Saint-Espritles a établis comme surveillants (souventtraduit par évêques) sur le troupeau qu’ilssont appelés à paître (verset 28). Nousnotons ici que Paul les exhorte à « prendregarde à eux-mêmes et à tout le troupeau ».Le bien-être du troupeau dépend du bien-être des bergers.

PIERRE ET LES PASTEURSL’échange entre Jésus et Pierre dans Jean 21 : 15-17 mérite d’être

étudié en détail, mais nous nous contenterons ici des élémentsdirectement en rapport avec notre sujet. Jésus ordonne à Pierre denourrir (boskô – versets 15 et 17) et soigner (poimanô – verset 16) letroupeau. Il semble que Jésus soit parti d’une fonction spécifiquedu berger spirituel (nourrir), à une description plus vaste de satâche qui consistera à prendre soin du troupeau. L’objet de sessoins sont appelés les agneaux (arnia – verset 15) du Seigneur et sesbrebis (probata – verset 16, 17). Je ne crois pas que Jésus voulait quePierre ou nous-mêmes cherchions à déterminer quelle est la diffé-rence profonde entre ses agneaux et ses brebis. Je crois qu’il s’agitplus d’une question de style littéraire.

L’amour que ces sous-bergers ont pour Dieu s’exprimerapar la façon dont ils prendront soin du troupeau du Seigneur.Pierre avait certainement cet incident à l’esprit quand il exhorta

« les anciens parmi vous » en leur disant : « Paissez le troupeau de Dieu quiest sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ;non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant surceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau »(1 Pierre 5 : 1-3). Certains des meilleurs manuscrits incluent dans leverset 2 le participe episkopountes, forme verbale de episkopos, qui setraduit « exerçant la supervision » ou « servir comme surveillants ». Paropposition, Jude parle de ces leaders iniques qui « se repaissent (poima-nô) eux-mêmes » (versets 12-13) et qui tomberont sous le jugement deDieu. Pierre, en revanche, attire notre attention sur le souverain Ber-ger qui récompensera ses fidèles « sous-bergers » (1 Pierre 5 : 4).

QUELQUES MOTS DE CONCLUSIONCeux qui servent en tant que pasteurs feront bien de se souve-

nir que les brebis font partie du troupeau de Dieu (Actes 20 : 28)et que Jésus parlait de ce troupeau en disant : « mes agneaux » et« mes brebis » (Jean 21 : 15-17). L’amour que ces « sous-bergers »ont pour Dieu s’exprimera par la façon dont ils prendront soin dutroupeau du Seigneur.

Dieu a lui-même démontré à travers l’Écriturece qu’il attend des conducteurs spirituels de l’Église.

Dieu a lui-même démontré à travers l’Écriture ce qu’il attenddes conducteurs spirituels de l’Église. Comment pourrait-il existerde modèle plus noble à suivre que celui que nous donnent les grandsBergers de l’Ancien et du Nouveau Testaments?

Anthony D. Palma,Th. D., est un enseignant de longue date au sein des Assembléesde Dieu des États-Unis; il vit à Springfield, dans le Missouri.

NOTES1 Genèse 48 : 15; 49 : 24 ; Psaumes 23 : 1 ; 80 : 1; Ézéchiel 34 : 11-12.2 Psaumes 28 : 9 ; 74 : 1 ; 77 : 20 ; 78 : 52-53 ; 79 : 13 ; 95 : 7 ; 100 : 3 ; Ésaïe 40 :11 ; 49 : 9 ; Jérémie 13 : 17 ; 23 : 2-3 ; 50 : 19 ; Ézéchiel 34 : 31 ; Michée 7 : 14 ;Zacharie 10 : 3.3 Ce dernier concept s’applique aussi à ceux qui vaincront (Apocalypse 2 : 26-27).4 Cela peut aussi être vrai de l’emploi des deux verbes traduits par « nourrir » et« prendre soin de », et probablement aussi des deux synonymes du mot « amour »dans ce contexte (agapaô et phileô).

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POUR QU’UN PASTEUR SOIT EN BONNE SANTÉ

Dans sa jeunesse, l’apôtre Paul reçut son instruction dans la classe de Gamaliel,président du Sanhédrin et le plus célèbre des rabbins. Paul pouvait s’adresser à un auditoireen hébreu, en grec ou en araméen (Actes 22 : 2) ; il était tout à fait capable d’en découdre

dans un débat avec les érudits athéniens à l’Aréopage (Actes 17 : 18-32).

Il connut un grand succès tant en prêchant qu’en enseignant et en implantant des églises partoutà travers l’Europe et la province d’Asie avant de se préparer au martyre dans une prison romaine.

Il est intéressant de noter que, dans sa dernière lettre adressée au jeune pasteur Timothée,il lui fait une requête pour le moins surprenante (2 Timothée 4 : 13) :

Le grand apôtre était encore et toujours un étudiant. Paul connaissait la valeurd’une excellence académique revêtue de la puissance du Saint-Esprit.

J’ai été impressionné de voir l’intérêt profond que portent les pasteurs comme les laïcsà l’éducation et à la formation au service. À l’école biblique Evangel Theological Seminary,

nous avons un grand nombre d’étudiants qui poursuivent leurs études en vue d’une maîtrisetout en continuant d’exercer leurs responsabilités dans le cadre de leur église locale.

Nos cours sont donnés du mardi matin au vendredi midi, si bien qu’ils peuvent rentrer chaqueweek-end, ce qui représente pour certains un trajet de quelques six à huit heures aller simple.

Leur désir intense d’étudier pour être mieux équipés en vue du service est un formidableencouragement pour les enseignants comme pour les membres de l’administration.

Il nous est dit de la sagesse de Salomon qu’elle(1 Rois 4 : 30) ; de Daniel, le prophète

et administrateur, qu’il(Daniel 6 : 3). Colossiens 3 : 23 nous place devant un formidable défi :

C’était un après-midi pluvieux. Johnny, cinq ans, ne pouvait pas jouer dehors et tournaitcomme un lion en cage. Sa mère, tentant de régler le problème, décida de donner à son fils

du papier et des crayons, lui suggérant d’aller dessiner dans la pièce à côté. Au bout de plusieursminutes de silence, elle l’appela pour savoir ce qu’il faisait. Il lui répondit : « Maman, je dessinele portrait de Dieu. » Elle réagit en disant : « Comment peux-tu faire cela ? Personne n’a jamais

vu Dieu. » La réplique ne se fit pas attendre : « Maman, ils le verront quand j’aurai fini. »

Dans Nombres 11 : 25, DieuIl en est de même aujourd’hui. Puissent ceux que vous dirigez voir Jésus en vous.

Un pasteur en bonne santé est un étudiant assidu de l’Écriture, qui se concentresur l’excellence et cultive une saine piété. De tels ingrédients l’aideront certainement

à produire une église en bonne santé.

« Quand tu viendras,apporte le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, surtout les parchemins. »

« surpassait la sagesse de tousles fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens »

« surpassait les chefs et les satrapes, parce qu’il y avait en lui un esprit supérieur »« Tout ce que vous faites,

faites-le de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des hommes, sachant que vous recevrez duSeigneur l’héritage en récompense. Servez Christ le Seigneur. »

« prit de l’esprit qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens. »