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REPUBLIQUE DU MALI MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’ASSAINISSEMENT REPSAHEL Projet Amélioration de la résilience des populations sahéliennes aux mutations environnementales RAPPORT DE L’ETUDE INVENTAIRE POUR IDENTIFIER ET COLLECTER LES DONNEES ET LES INFORMATIONS EXISTANTES AU MALI Etude réalisée par Alain GERBE août 2013 Consultant

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REPUBLIQUE DU MALI

MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’ASSAINISSEMENT

REPSAHEL

Projet Amélioration de la résilience des populations sahéliennes aux mutations environnementales

RAPPORT DE L’ETUDE

INVENTAIRE POUR IDENTIFIER ET COLLECTER

LES DONNEES ET LES INFORMATIONS EXISTANTES AU MALI

Etude réalisée par Alain GERBE août 2013

Consultant

1

SOMMAIRE

Sommaire 1

Liste des acronymes 2

INTRODUCTION 1. Contexte international et national 4 2. Objectif et méthodologie de l’étude 6 3. Structure du rapport 6

PARTIE 1. ETAT DE L’ENVIRONNEMENT AU MALI 7

SOUS-PARTIE 1.1 : PROFIL DU MALI 7 Chapitre 1. Contexte biophysique 7 Chapitre 2. Contexte socio économique 12

SOUS-PARTIE 1.2 : ETAT ET EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT 16 Chapitre 1. Végétation 16 Chapitre 2. Ressources fauniques 23 Chapitre 3. Ressources en sol 28 Chapitre 4. Ressources en eau 32 Chapitre 5 : Ressources énergétiques 37 Chapitre 6 : Biodiversité 37 Chapitre 7 : Cadre de vie 41

PARTIE 2. GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE 45 Chapitre 1. Aspects institutionnels 45 Chapitre 2. Cadre juridique de l’environnement 48 Chapitre 3. Les outils nationaux de planification 49 Chapitre 4. Gestion des conventions internationales 52

PARTIE 3. STRATEGIE NATIONALE DE GESTION DE L’INFORMATION ENVIRONNEMENTALE

58

Chapitre 1. Le Programme National de Gestion de l’Information Environnementale

58

Chapitre 2. Les outils institutionnels et opérationnels mis en œuvre 62

PARTIE 4. INVENTAIRE DES SYSTEMES D’INFORMATION ET DE DONNEES

63

Chapitre 1. Surveillance environnementale 63 Chapitre 2. Végétation et faune 67 Chapitre 3. Développement rural 72 Chapitre 4. Paramètres édaphiques 75 Chapitre 5. Risques et catastrophes 80 Chapitre 6 Bases cartographiques 84

PARTIE 5 – FICHES DE METADONNEES 85 Chapitre 1. Méthodologie adoptée 85 Chapitre 2. Métadonnées à caractère statistique dominant 86 Chapitre 3. Métadonnées à caractère scientifique dominant 98

PARTIE 6 - PROPOSITION D’ARCHITECTURE DU SYSTEME NATIONAL D’INFORMATION

103

CONCLUSION 111

BIBLIOGRAPHIE 112

ANNEXE : TDR

2

Liste des acronymes

ABFN ABN AEDD AMMA AN-RM BAD BM CCNUCC CEDEAO CES CID CILSS CMAE CDMT CMDT CNUED CPS CSA CSCRP CSLP CT CQE DAF DBO DGRC DNACPN DNA DNCN DNE DNEF DNH DNGM DNPIA DNPSES DNPD DREF DNSE EDM SA EDS EE FAO FEM FNAM GDT GEF GIE GIEC GIRE GIRENS IEC INSTAT IPR/IFRA

Agence du Bassin du Fleuve Niger Autorité du Bassin du Niger Agence de l’Environnement et du Développement Durable Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine Assemblée Nationale – République du Mali Banque Africaine de Développement Banque Mondiale Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest Conservation des Eaux et du Sol Convention Internationale de Lutte Contre la Désertification Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel: Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement Cadre de Dépenses à Moyen Terme Compagnie Malienne pour le Développement du Textile Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement Cellule de Planification et de Statistique Commissariat à la Sécurité Alimentaire Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté Collectivités Territoriales Contrôle de Qualité Externe Direction Administrative et Financière Demande Biologique en Oxygène Direction Générale de la Réglementation et du Contrôle Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et Nuisances Direction Nationale de l’Agriculture Direction Nationale de la Conservation de la Nature Direction Nationale de l’Energie Direction Nationale des Eaux et Forêts Direction Nationale de l’Hydraulique Direction Nationale de la Géologie et des Mines Direction Nationale des Productions et des Industries Animales Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire. Direction Nationale de la Planification et du Développement Direction Régionale des Eaux et Forêts Dispositif National de Surveillance Environnementale Energie du Mali Société Anonyme Enquêtes Démographiques et de Santé Evaluation Environnementale Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture Fonds pour l’Environnement Mondial Fédération Nationale des Artisans du Mali Gestion Durable des Terres Global Environment Facility (Fonds pour l’Environnement Mondial / FEM) Groupement d’Intérêt Economique Groupe Intergouvernemental d'Etudes sur le Climat Gestion Intégrée des Ressources en Eau Gestion Intégrée des Ressources en Eau du Niger Supérieur Information, Education, Communication Institut National de la Statistique Institut Polytechnique Rural/Institut de Formation et de recherche Appliquée

3

IRD LOA MA MDP MEA MEE MMEE OMD OHVN OMU OMM OMVS ONG PADESO PAGEEM PANA PAN-CID PAPE /GTZ PASAM PDDSS PDES PFIE PFNL PIB PIRT PIRL PNPE PNIR PNUD PNUE P-RM PRODEC PRODESS PROSEA RAIE RAMSAR REDD RGPH ROSELT RNSE SAP SADC SIG SNAT SRAD STP/CIGQE UBT UEMOA UICN UNDP UNEP UNESCO

Institut de Recherche pour le Développement Loi d'Orientation Agricole Ministère de l’Agriculture Mécanisme de Développement Propre Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement Ministère de l’Energie et de l’Eau Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau Objectifs de Développement du Millénaire Office de la Haute Vallée du Fleuve Niger Observatoire des Milieux Urbains Organisation Météorologique Mondiale Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal Organisation Non Gouvernementale Programme d’Appui au Développement Durable de l’Elevage au Sahel Occidental Programme de Généralisation de l’Education Environnementale au Mali Plan d'Action National d'Adaptation Programme d'Action National de lutte contre la désertification Projet d’Appui à la Politique Environnementale de la Coopération Allemande Programme d’Appui au Service Agricole du Mali Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social Programme de Développement Economique et Social Programme de Formation et d’Information Environnementale Produits Forestiers Non Ligneux Produit Intérieur Brut Projet Inventaire des Ressources Terrestres Projet Inventaire des Ressources Ligneuses au Mali Politique Nationale de Protection de l’Environnement Programme National d’Infrastructures Rurales Programme des Nations Unies pour le Développement Programme des Nations Unies pour l’Environnement Présidence République du Mali Programme Décennal de l'Education et de la Culture Programme Décennal de la Santé et des Affaires Sociales Programme Sectoriel Eau et Assainissement Réseau Africain d’Information sur l’Environnement Convention sur les zones humides d’importance internationale Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation in Developing Countries Recensement Général de la Population et de l’Habitat Réseau d’Observatoires et de Surveillance Ecologique à Long Terme Réseau National de Surveillance Environnementale Système d'Alerte Précoce Schéma d'Aménagement et de Développement de Cercle Système d’Information Géographique Schéma National d'Aménagement du Territoire Schéma Régional d'Aménagement et de Développement Secrétariat Technique Permanent du Cadre Institutionnel de la Gestion des Questions Environnementales Unité Bétail Tropical Union Economique et Monétaire Ouest Africaine Union Internationale pour la Conservation de la Nature United Nations Development Programme United Nations Environment Programme Organisation des Nations Unies pour l’Education et la Culture

4

INTRODUCTION

1. Contexte international et national

Contexte international

L’importance de l’information dans le processus décisionnel, particulièrement en ce qui concerne

la gestion des espaces menacés de dégradation, souvent à faible intérêt économique, n’est pas à

démontrer. En effet, la donnée constitue l’infrastructure de base permettant d’asseoir, sur des

bases solides, toute stratégie de gestion des ressources naturelles et de lutte contre la

désertification.

Dans ce cadre, les conventions post-Rio font référence à maintes reprises à l’importance de la

maîtrise des différentes étapes de la production et de l’exploitation de l’information. Elles

préconisent, notamment, des mesures ayant trait à la création de Systèmes d'Information Intégrés

aux différentes échelles.

Le rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement

(CNUED) – l’Agenda 21- consacre un chapitre entier sur les activités à entreprendre pour

l’élimination du fossé de l’information et l’amélioration de sa disponibilité.

En effet, la collecte et la diffusion de données pertinentes, précises et actualisées sont d’une

importance capitale pour améliorer la connaissance de l’environnement. Etre capable d’atteindre

rapidement ces données est une condition indispensable pour le développement de politiques

efficaces d’adaptation au changement climatique, de lutte contre la désertification et de la

protection de l’environnement de manière générale. L’exploitation rationnelle de ces données

requiert une documentation précise sur les méthodologies de collecte et de production.

Face à ce constat, l’OSS a œuvré pour la conception et la mise en place de dispositifs de

surveillance environnementale.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet REPSAHEL « Amélioration de la résilience des

populations sahéliennes aux mutations environnementales ». Il a pour objectif ultime d’améliorer

les conditions d’existence socio-économiques des populations de l’espace sahélien à travers le

renforcement de leur résilience aux mutations environnementales, les changements climatiques en

particulier, et une meilleure gestion des ressources naturelles.

REP-SAHEL vise à développer et/ou renforcer les dispositifs et outils de surveillance

environnementale au niveau de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest en valorisant les acquis

méthodologiques et techniques développés dans le cadre de ROSELT/OSS et DNSE (Dispositifs

Nationaux de Surveillance Environnementale).

Afin d’atteindre ces objectifs, le projet est structuré autour des composantes suivantes:

Mise en place des outils de surveillance et de caractérisation environnementale ;

Diffusion et Circulation de l’information à travers le renforcement et la diversification des canaux ;

5

Sensibilisation, intégration et appropriation des résultats par les politiques et les acteurs concernés ;

Renforcement du rôle de la population dans le processus décisionnel en vue d’une meilleure prise en compte de ses capacités et de ses attentes.

La mise en œuvre d’initiatives et de programmes de Gestion Durable des Terres et de l’Eau

emprunte une suite logique pouvant être structurée autour d’étapes clés. De la planification à la

mise en œuvre et au suivi-évaluation des impacts, en passant par les études exploratoires et de

faisabilité, la conduite du processus est consommatrice de données et informations souvent à

référence spatiale. Il est alors fondamental et essentiel de mettre en place et/ou de renforcer les

outils et les mécanismes de circulation de l’information environnementale.

Tirant profit de ces acquis et tenant compte des avancées enregistrées au niveau international, les

systèmes d’information à développer et à mettre en ligne permettra l’accès aux différents produits

disponibles et ceux à générer dans le cadre du projet REP-SAHEL en rapport avec les

thématiques du projet. En effet, dans les pays de la sous-région, certaines données (surtout

cartographiques) utiles pour la surveillance environnementale existent mais sont peu connues et

sous valorisées.

Face à ce constat et en vue d’adapter le système d’information à développer par REP-SAHEL aux

spécificités des pays concernés, il est primordial d’identifier et collecter les ressources existantes

au niveau national pour les valoriser et pour mieux définir les nouvelles données à produire.

Contexte national

Cette approche internationale de l’OSS converge avec l’approche malienne en matière de gestion

de l’information environnementale telle qu’elle a été définie par le Plan National d’Action

Environnementale (PNAE) depuis plus de dix ans, même si les actions menées n’ont pas toujours

été à la hauteur des ambitions faute de moyens.

Au mali, on considère que la préservation et la gestion des milieux naturels selon les principes du

développement durable ne peut se faire avec efficacité que sur la base d'une connaissance de

l'état de l'environnement et des mécanismes qui régissent l'évolution des milieux soumis aux aléas

climatiques et à la pression des différents usages.

Il faut pour cela recueillir, exploiter, et mettre à la disposition de la société civile des informations

environnementales fiables et suffisamment précises. Ces informations doivent être compatibles

avec les besoins de l'ensemble des utilisateurs aux niveaux de leur forme et de leur support et aux

différentes échelles d'espace locales, régionales et nationales.

Une information environnementale existe au Mali, mais elle n'a pas été conçue ni traitée pour

satisfaire aux objectifs d'un développement durable tels qu'ils viennent d'être définis ; elle est

souvent incomplète, dispersée, et le plus souvent sous une forme destinée à des utilisateurs

sectoriels (scientifiques, services techniques,... ).

Il est donc nécessaire de mettre en place les moyens de production, de traitement, d'analyse et de

diffusion de cette information auprès des utilisateurs.

6

2 Objectif et méthodologie de l’étude

Objectifs de l’étude L’objectif général de l’étude porte sur l’élaboration d’un inventaire analytique des systèmes

d’information et outils de diffusion des données existants et opérationnels au niveau de la du Mali

dans le cadre du projet REP-SAHEL sous la supervision de l’Observatoire du Sahara et du Sahel

(OSS).

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

- Inventorier et analyser les systèmes d’informations existants au niveau des départements nationaux concernés par la gestion des ressources naturelles et la mise en œuvre des stratégies et plans d’action environnementaux ;

- Etablir des métadonnées pour l’ensemble des données et produits cartographiques disponibles en vue de les intégrer aux systèmes de circulation d’information à mettre en place ;

- Proposer une démarche et une architecture pour collecter, analyser et mettre en forme les données et informations disponibles et en rapport avec les thématiques du projet et permettre une meilleure diffusion et exploitation de ces informations.

Méthodologie de l’étude

L’étude s’est déroulée en cinq phases de travail successives :

Phase 1 : Analyse bibliographique et contacts avec les services techniques et les projets sur l’état et l’évolution des différentes composantes de l’environnement, sur la gouvernance environnementale et sur la gestion de l’information environnementale.

Phase 2 : Collecte, évaluation, analyse critique et mise en forme des informations sur les systèmes de recueil et de traitement des informations et des données environnementales. L’évaluation de la fiabilité des données s’est faite à ce niveau

Phase 3 : Elaboration de fiches de métadonnées sur les thèmes de l’environnement ou qui lui sont fortement liés.

Phase 4 : Conception et mise en forme d’un système national de gestion des informations environnementales.

Phase 5 : Rédaction du rapport.

1.3 Structure du rapport

Dans un objectif d’efficacité il est nécessaire de connaitre le contexte national dans lequel s’inscrivent les informations et données environnementales. Les deux premières parties du rapport répondent à cet objectif :La première partie analyse l’état et l’évolution des composantes de l’environnement et la deuxième partie traite de la gouvernance environnementale.

La troisième partie décrit les aspects institutionnels et opérationnels de la gestion de l’information

environnementale.

Le bilan et l’analyse ses systèmes de recueil de données et des informations environnementales

est effectué dans la quatrième partie.

La cinquième partie propose une série de métadonnées en termes d’environnement.

Enfin, la sixième partie est consacrée à la définition et à la description d’un système national de

gestion de l’information environnementale.

7

PARTIE 1. ETAT DE L’ENVIRONNEMENT AU MALI

SOUS-PARTIE 1.1 : PROFIL DU MALI

Chapitre 1. Contexte biophysique

1.1. Situation géographique : Situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest entre les 10° et 25° de latitude Nord, le 4° de longitude Est et le 12° de longitude Ouest, le Mali couvre une superficie de 1 241 238 km² et partage 7 420 km de frontières avec 7 pays limitrophes à savoir l’Algérie au nord, le Niger et le Burkina Faso à l’est, la Côte d’Ivoire et la Guinée au sud et enfin le Sénégal et la Mauritanie l’ouest.

Figure n°1: Situation géographique du Mali.

1.2. Relief

Il est caractérisé par la prédominance de plateaux gréseux constitués, d’une part du Plateau Mandingue s’étendant du nord du fleuve Niger à la frontière du Sénégal et d’autre part, du Plateau de Koutiala d’une altitude 800 m, partant du sud du cours supérieur du fleuve Niger jusqu’à la frontière du Burkina Faso. Ces plateaux culminent à 791 m dans la Falaise de Bandiagara puis se prolongent à l’Est par un chapelet de buttes résiduelles dans la zone de Hombori où se situe le

8

sommet culminant du Mali (1 155 m).

Au nord du Plateau Mandingue, s’étendent les plaines partiellement ensablées du Hodh, à des altitudes comprises entre 260 et 320 m. Le Plateau basaltique du Kaarta domine des plaines et glacis d’érosion de la vallée du Sénégal.

Le centre du pays est occupé par le Delta Intérieur du fleuve Niger, comprenant une vaste plaine alluviale, quelques dunes et de petites collines rocheuses qui limitent des plaines où se sont formés des lacs et des mares.

À l’Est du Delta Intérieur, entre la Boucle du Niger au Nord et le Plateau Dogon au Sud s’étendent les plaines du Gourma.

Au Nord-Est, l’Adrar des Ifoghas culmine à 890 m et constitue une extension des massifs cristallins du Sahara central. Il est limité à l’ouest par la vallée fossile du Tilemsi, au Sud-Est par les plateaux et les plaines du Tamesna et l’Est par la vallée de l’Azaouak.

1.3. Le Climat Le climat du Mali, de type soudano-sahélien est caractérisé par des températures moyennes élevées et l’alternance d’une saison humide pluvieuse et d’une saison sèche de durées variables du sud au nord. La pluviométrie annuelle est tributaire du régime des moussons et décroît du Sud au Nord de moins de 1200 mm à moins de 200 mm (période 1971-2000). Elle a subit en moyenne une baisse de 20 % entre période qualifiée d’humide (1951-1970) et la dernière période de référence (1971-2000), entraînant ainsi un déplacement des isohyètes de 200 km vers le Sud. D’une manière générale, les totaux pluviométriques mensuels et annuels traduisent une diminution des précipitations en latitude du sud vers le nord. Cette distribution sensiblement identique à celle de l’humidité relative, est l’inverse de celle de l’évapotranspiration potentielle (ETP). Dans tous les cas, la distribution des pluies dans le temps, que ce soit par mois ou par décade est uni modale : il n’y a qu’une seule saison des pluies avec un maximum pluviométrique mensuel au mois d’août.

Le régime des températures est caractérisé par des moyennes oscillant entre 35 et 45°, la maximale ne dépassant guère les 51°C. Les températures maximales varient peu pendant l’année à un endroit donné, le coefficient de variation étant inférieur à 10% dans presque tous les cas alors que celui des températures minimales se situe entre 10 et 23%.

Il souffle principalement deux vents : l’harmattan, vent chaud et sec soufflant du Nord-Est au Sud-Ouest, et la mousson, vent humide principal vecteur des pluies qui souffle du Sud-Ouest au Nord-Est.

La problématique climatique au Mali se pose en termes de :

décroissance régulière et de variation spatio-temporelle de la quantité de pluie ;

rayonnement très fort durant toute l’année et de températures moyennes peu différenciées ;

augmentation des températures du Sud-Ouest vers le Nord-Est avec des maximales pouvant atteindre ou dépasser les 45°C et des minimales rarement en dessous de 10°C ;

forte évapotranspiration potentielle (ETP) due aux températures élevées, aux faibles taux d’humidité relative et aux vents forts.

9

Figure 2 : Carte des Zones éco climatiques

1.4. Végétation et bioclimats

La répartition de la végétation est essentiellement associée à la variation des conditions

climatiques et particulièrement à celle de la pluviométrie, d’où la répartition du territoire malien en

quatre principales zones agro climatiques à savoir :

la zone soudano-guinéenne ou subhumide (6% du territoire national) au Sud : les précipitations y dépassent souvent 1 200 mm/an ; c’est la zone des savanes boisées et des forêts claires.

la zone soudanienne (17% du territoire national) au centre : les précipitations y varient de

600 à 1 1000 mm/an. Elle est caractérisée par un couvert végétal plus ou moins dense et

varié constituant des savanes arborées.

la zone sahélienne (26% du territoire) : reçoit des hauteurs de pluies de 200 mm à 600 mm/an et contient d'importantes quantités d'eau de surface (Fleuve Niger, Sourou, lacs et mares). La couverture végétale y est fragile et dominée par des prairies aquatiques à graminées vivaces et des steppes arbustives.

la zone saharienne (51% du territoire) : s’étend sur la région la plus septentrionale et reçoit

annuellement une pluviométrie inférieure à 100 mm. En raison de son extrême aridité, cette

zone est très peu propice à la végétation naturelle. C’est le domaine des steppes

épineuses.

1.5. Géologie et Sols

Au plan géologique, le Mali occupe la majeure partie du vaste bassin sédimentaire de Taoudenni qui représente une des structures majeures de la géologie de l’Afrique de l’Ouest. Du point de vue lithostratigraphique on rencontre au Mali neuf grandes subdivisions géologiques:

10

Le socle Birrimien (Précambrien C) : de formation volcano – sédimentaires ou granitiques intrusifs, il constitue la zone axiale de l’Adrar des Iforas et affleure au sud, au sud – ouest et à l’ouest du pays.

L’Infracambrien (Précambrien A) : il affleure largement dans la moitié sud du Mali et présente des faciès essentiellement gréseux et schisteux. Il est reparti entre trois domaines à savoir : les plateaux gréseux, le bassin du Gourma, et le seuil de Hombori –Douentza.

Le Cambrien : il affleure au nord – ouest du Mali le long de la frontière mauritanienne. Il est représenté par les tillites, calcaires et jaspes à la base, surmontés par des pélites de grande puissance.

Le Primaire de Taoudenni : il est constitué : du Cambro – Silurien essentiellement pélitique et devenant gréseux dans sa partie

supérieure ; du Dévonien constitué de calcaire, de marnes et d’argile avec des niveaux de

gypse ; du carbonifère d’origine marine, constitué de calcaire, d’argile avec des niveaux

gréseux et de horizons gypsifères.

Les intrusions doléritiques : elles se sont mises en place à différentes époques, principalement au Permien et au Trias. Elles sont répandues un peu partout dans les séries gréseuses et pélitiques et regroupent une grande variété de roches volcaniques se rattachant à l’association calco-alcaline constituée notamment de gabbros et de basaltes.

Le continental intercalaire : il est constitué de grès quartzites et micro conglomératiques surmontés de grès sableux et d’argiles dans le bassin de l’Azaouad nord. Dans le fossé de Nara on observe une alternance de sables, de grès et d’argiles bariolées avec des niveaux de graviers et de gaizes siliceux. En bordure nord – est de l’Adrar des Iforas, ce sont des grès et des conglomérats continentaux tandis que la bordure Sud –Est est constituée de grès, grès arkosiques et d’argiles.

Le Crétacé supérieur / Eocène inférieur : constitué de quatre étages qui sont le Sénonien – Maestrichtien (grèso – argileux), le Paléocène inférieur (calcaire et sableux), le Paléocène terminal (calcaire et marno – sableux avec niveau de phosphates) et l’Eocène moyen (schisteux). On rencontre ces formations principalement au nord et dans le détroit soudanais.

Le Continental terminal : Essentiellement sablo – gréseux et argileux, il est observé dans la cuvette du delta intérieur du fleuve Niger, dans le bassin de l’Azaoud, dans le fossé de Gao et dans la plaine du Gondo.

Les formations de recouvrement : elles sont de types latéritiques, alluviaux, lacustres ou dunaires et sont différemment développées sur le territoire en fonction des aires géographiques et climatiques.

Les principaux types de sol rencontrés sont :

les sols faiblement ferralitiques : ils couvrent près de 2 millions d’ha dans l’extrême Sud du

pays;

les sols ferrugineux tropicaux : Ils s’étendent sur plus de 17 millions d’ha dans la zone

soudanienne Nord et la zone sahélienne Sud. Leur fertilité est assez élevée.

les sols arides : se rencontrent dans les mêmes zones : soudanienne Nord et sahélienne

Sud;

les sols peu évolués du climat très sec : ils sont caractérisés par leur état de dénudation et

couvrent environ 43 millions d’ha (presque 35% du territoire national);

les sols hydro morphes et les vertisols : ils sont caractérisés par un excès d’eau dû à

l’engorgement temporaire ou permanent d’une partie de leur profil. Ils dominent dans les

dépressions et cuvettes, plus particulièrement dans la zone deltaïque du fleuve Niger.

11

1.6. Hydrographie

Le réseau hydrographique du Mali s’articule autour des bassins versants de deux principaux fleuves, tous deux situés dans la partie méridionale du territoire et prenant leurs sources dans le Fouta-Djalon en Guinée :

- Le fleuve Niger, long de 1700 km au Mali, est navigable sur 1308 km, six(6) mois par an, entre juillet et janvier et se divise en plusieurs bras dans le Delta intérieur inondé de septembre à décembre. Ce delta se transforme à la décrue en une immense plaine de 20.000 km² parsemée de lacs : lac Débo, lac Galado, lac Faguibine, lac Horo, lac Fati, etc. Le lac Faguibine, à 150 km de Tombouctou, s’étend sur 650 km². Le fleuve Niger a pour affluent principal le Bani.

- Le fleuve Sénégal, long de 900 km au Mali, il est entravé dans sa course par les chutes de

Gouina et du Félou et reçoit la Falémé à sa rive gauche. Il n’est pas encore navigable dans sa partie malienne. Ses principaux affluents sont le Bafing, le Bakoye et la Falémé ;

- Le fleuve Sourou, affluent du Mouhoun (ex. Volta Noire), il est lui-même constitué de trois (03) affluents : le Yawa, le Wasso et le Wonvosso venant respectivement du sud-est, du nord-est et du nord. Sa principale mare, le Wakambé résulte de la rencontre de Yawa et du Wasso avec le Sourou.

Les cours d’eau permanents se concentrent exclusivement au sud et au centre du pays, alors que le nord se caractérise par la présence de nombreuses vallées fossiles, telles que le Tilemsi (Gao). Ce déséquilibre dans la localisation des ressources en eau contribue à expliquer l’inégale occupation de l’espace par l’homme.

Figure n°3 : Hydrographie et topographie du Mali

Chapitre 2 : Contexte socio économique

12

2.1. Population :

Selon les résultats du RGPH (avril 2009), le Mali comptait 14 517 176 habitants. Ce chiffre pourrait doubler en vingt ans si l’on tient compte du fait que le taux d’accroissement moyen qui était de 2,2% en 1987 et 1998 est passé à 3,6% entre 1998 et 2009. Cette population est inégalement répartie dans l’espace comme le démontre le tableau n° 1 ci-après.

Tableau 1 : Population par région et taux de croissance

Région Effectif de la Population

Taux de croissance

Kayes 1 996 812 3,5%

Koulikoro 2 418 305 4%

Sikasso 2 625 919 3,6%

Ségou 2 336 255 3,1%

Mopti 2 037 330 3%

Tombouctou 681 691 3,3%

Gao 544 120 3%

Kidal 67 638 4,3%

Bamako 1 809 106 5,4% Source : INSTAT (RGPH 2009)

La région de Sikasso est la plus peuplée avec 2.625.919 habitants, soit 18,1% de la population totale. Celle de Kidal est la moins peuplée avec 67.638 habitants, soit seulement 0,5%. Le District de Bamako compte 1.809.106 habitants, soit 12,5% de la population totale du pays et 55% de la population totale des communes urbaines.

La population est relativement jeune : les enfants âgés de moins de 15 ans représentent environ 48,8% de la population totale, la population active (15-64 ans), 47,2% et les personnes âgées (65 ans et plus) 4%. (Estimations DNP 2009).

La population du pays est essentiellement rurale : près des trois quarts résident en milieu rural. Toutefois on note au cours de ces dernières années, une augmentation du rythme de croissance urbaine due entre autres, à l’exode rural. Cette dynamique migratoire liée en majeure partie aux conditions socio-économiques, s'effectue en grande partie des zones les plus démunies vers les zones économiquement plus attractives.

La mortalité a connu une baisse très remarquable. En effet, le taux de mortalité infantile est passé de 113%0 en 2001 à 105%0 en 2006 puis à 96%0 en 2009 (Source : Annuaire SNIS_2009). Le taux de mortalité infanto juvénile est passé de 229%0 en 2001 à 191%0 en 2006.

2.2. Education

L’année 2011 a enregistré une augmentation significative du capital physique et humain.

L’amélioration de la couverture s’est faite à travers les écoles publiques qui ont accueilli au fondamental, 65% des effectifs, les écoles communautaires 11,9%, les écoles privées 11,7% et les Medersas 11,4%.

13

Le taux brut de scolarisation (TBS) au premier cycle de l’enseignement fondamental a atteint 81,5% en 2011 (dont 74,0% pour les filles) contre 79,5% en 2010 (dont 71,8% pour les filles).Au second cycle fondamental, il a atteint 50,8% en 2010 (dont 41,8% pour les filles) contre 54,8% en 2011 (dont 46% pour les filles).

Le taux d’achèvement au premier cycle a atteint 58,3% en 2011 (dont 51,0% pour les filles) contre 56,3% (dont 48,6% pour les filles) en 2010.

Les indicateurs d’accès à l’enseignement supérieur se sont améliorés également. Le tableau n° 2 ci-dessous donne le niveau de quelques indicateurs au cours de la période 2009-2011.

Tableau n° 2: Indicateurs de suivi du Secteur de l’Education de 2009 à 2011

Niveau/valeur de l’indicateur

2009 2010 2011

82 79,5 81,5

73 71,8 74,0

Taux brut d’admission au 1er cycle (%) 77,7 74,7 74,6

Taux d’achèvement au 1er cycle (%) 55,7 56,3 58,3

Pourcentage de redoublants au 1er cycle (%) 14,6 Indicateurs 15,3

Indice de parité TBS F/G 0,83 0,8

Ratio Elèves/maîtres au 1er cycle 50 49

Source : CPS/S Education

2.3. Santé

La vision du gouvernement malien en matière de santé consiste à réaliser le meilleur état possible

de santé pour l’ensemble de la population malienne en général et en particulier pour les femmes et

les enfants, à travers un accès universel à des soins de santé de qualité à tous les niveaux de la

pyramide sanitaire.

Pour ce faire, le nombre de CSCOM réalisés sur l’ensemble du territoire est passé de 993 en 2009

à 1094 en 2011 comme l’indique le tableau n°3 ci-dessous.

Tableau n°3: Evolution du nombre de CSCOM par zone de pauvreté de 2009 à 2011

Source : SLIS 2011

Le nombre de consultations est passé de 4 434 410 en 2009 à 4 891 660 en 2011, soit une

hausse de 10,3%.

En application de la déclaration de Libreville, la seconde phase du PRODESS a intégré dans ses composantes, les liens santé environnement. Le Ministère de la Santé et celui en charge de l’Environnement ont œuvré à l’élaboration d’un rapport conjoint sur les modalités pratiques de prise en compte des liens Santé-Environnement dans le développement social et économique du Mali.

Régions 2009 2010 2011

Nombre % Nombre % Nombre %

Zone I 643 64,8% 662 64,1% 701 64,07%

Zone II 298 30,0% 317 30,7% 339 31%

Zone III 52 5,2% 53 5,1% 54 4,93%

Total 993 100% 1032 100% 1094 100%

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Ce rapport a mis en exergue entre autres :

- l’absence de textes juridiques spécifiques régissant le lien santé et environnement;

- l’inexistence d’un mécanisme formel de coordination intersectoriel pour la santé et

l’environnement ;

- la faible prise en compte des questions des liens entre santé et environnement dans le

cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ;

- l’inexistence d’agenda de recherche sur la santé et l’environnement ;

- l’insuffisance de ressources humaines spécialisées en santé et environnement ;

- et l’inexistence d’un mécanisme de coordination des systèmes de surveillance de

l’environnement et de la santé.

Malgré ces faiblesses, plusieurs maladies liées à la dégradation de l’environnement rural et urbain au Mali font l’objet d’attention de la part des autorités sanitaires. Il s’agit notamment du paludisme, de la méningite et des maladies diarrhéiques liées à la qualité de l’eau.

Différentes évaluations externes réalisées en 2002 et en 2011 ont mis en évidence :

une amélioration globale modérée et progressive des indicateurs de santé ;

un renforcement de l’équité dans l’offre des soins ;

un progrès important dans l’extension géographique du réseau des CSCOM avec

cependant la persistance d’insuffisances dans la performance du système de santé ;

un renforcement de la responsabilité et de la maîtrise du système au niveau des acteurs

du développement sanitaire et social ;

un renforcement de la maîtrise de la coordination de l’aide pour le développement de la

santé.

En matière de protection sociale et d’économie solidaire, douze (12) nouvelles mutuelles ont été créées en 2011 portant à 163 le nombre de mutuelles soit un taux de couverture de 3,7% dont 3,1% couverts par une mutuelle de santé en 2011 contre 2,7% en 2010.

2.4. Situation Economique

Le taux de croissance économique s’est établi à 2,7 % en 2011, contre 5,8% en 2010. Ce ralentissement est imputable au secteur primaire dont la valeur ajoutée a connu une baisse de 1,4%.

La production céréalière, toutes spéculations confondues, a enregistré une augmentation des superficies emblavées. Cependant, cette augmentation, ne s’est pas traduite de façon positive sur les rendements enregistrés pour la même période.

La production céréalière toutes spéculations confondues a été marquée par une augmentation des superficies emblavées qui n’a pas toujours été accompagnée d’une augmentation conséquente des rendements. La production céréalière totale est de 5,8 millions de tonnes contre 6,4 millions de tonnes pour 2010/2011, soit une baisse de 10%.

Les productions dans les branches consolidées riz, agriculture industrielle hors coton et agriculture vivrière hors riz se sont respectivement sorties à -24,6%, 2,0% et -1,8%. Celle du coton, principale culture industrielle, a enregistré une hausse de 81% en s’établissant à 4,45 milliers de tonnes en 2011/2012, contre 2,45 milliers de tonnes en 2010/2011.

L’élevage est l’un des sous secteurs porteurs pour l’économie malienne. Il contribue à l’amélioration des revenus des populations rurales pour environ 80% dans les systèmes pastoraux et 18% dans les systèmes agro-pastoraux.

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L’effectif du cheptel national est estimé à 9,4 millions de bovins, 12,4 millions d’ovins, 17,3 millons de caprins, 450 mille équins, 890 mille asins, 941 mille camelins, 75 mille porcins et 36,7 millions de volailles. Les exportations contrôlées d’animaux vivants ont porté notamment sur 200 200 bovins, 510 900 ovins et 28 800 caprins à destination du Sénégal, de la RCI, de l’Algérie, du Bénin, du Burkina, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée Equatoriale, du Libéria, du Niger, du Nigeria, de la Mauritanie et du Togo.

La pêche contribue également pour une part importante au budget de l’Etat à travers le placement des permis de pêche, les divers impôts et taxes prélevés tout au long de la filière. La valeur ajoutée brute de l’ensemble de la filière pêche est évaluée à près de 90 milliards de FCFA, soit environ 4,2% du PIB total du pays. (Source : INSAT/DNPD : Rapport sur la situation économique et sociale du Mali en 2011 et les perspectives pour 2012).

Le secteur secondaire est sorti de sa récession en 2011. En effet, de -2,1% en 2010, son taux de croissance a atteint 8,1% en 2011.Cette hausse est imputable principalement à l’agroalimentaire boisson-tabac et les industries textiles dont les taux de croissance sont passés respectivement 4,0% à 18,6% et 4,9% à 31,0% de 2010 à 2011. (Source : INSAT/DNPD : Rapport sur la situation économique et sociale du Mali en 2011 et les perspectives pour 2012).

Le secteur minier, dominé l’or n’a pas connu une évolution significative. Il a stagné avec une production de 46,000 tonnes. L’apport agrégé du secteur minier au trésor public a atteint 233 milliards de FCFA en 2011 contre 198milliards de FCFA en 2010, suite à l’augmentation de 18% du prix moyen de l’once entre décembre 2010 et décembre 2011.

Par contre, les Bâtiments et Travaux Publics et la branche Eau et Electricité ont perdu 2 points de pourcentage en s’établissant respectivement à 5,0% et 8,0% en 2011 contre 7,0% et 10% en 2010. (Source : INSAT/DNPD : Rapport sur la situation économique et sociale du Mali en 2011 et les perspectives pour 2012).

Le secteur tertiaire a enregistré un taux de croissance de 3,8% en 2011 contre 4,5% en 2010. Cette croissance est en grande partie imputable à la branche « transports et télécommunications » qui soutient les performances de ce secteur depuis plusieurs années. Après une forte décélération en 2009 (1,9%), elle a repris sa tendance à la hausse en 2010 et 2011 avec respectivement 5,0% et 5,2%. En termes de contribution à la formation du PIB, le secteur tertiaire a représenté 38% en 2011 contre 37,6% en 2010. (Source : INSAT/DNPD : Rapport sur la situation économique et sociale du Mali en 2011 et les perspectives pour 2012).

Le taux de croissance réelle du PIB est de 2,7% en 2011 contre 5,8% en 2010. Cette croissance est imputable aux secteurs secondaire et tertiaire. Le tableau n°5 ci-dessous indique l’évolution des niveaux de contribution sectorielle à la formation du PIB de 2008 à 2011. (Source : INSAT/DNPD : Rapport sur la situation économique et sociale du Mali en 2011 et les perspectives pour 2012).

Tableau n°4 : Contributions sectorielles à la croissance du PIB

Secteurs 2008 2009 2010 2011

Secteur primaire 36,1 36,5 38,4 36,9

Secteur secondaire 18,6 18,4 17,0 17,9

Secteur tertiaire 38,4 38,0 37,6 38 Source : INSTAT/DNPD

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SOUS-PARTIE 2.2 : ETAT ET EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT

Chapitre 1. La végétation

La végétation regroupe l’ensemble des plantes qui vivent de façon pérenne ou temporaire dans un lieu ou une région. Une partie de cette végétation est composée de peuplements de plantes domestiquées et cultivées pour l’alimentation ou autres besoins humains et l’autre partie de plantes sauvages constituées de végétaux ligneux ou non ligneux, terrestres ou aquatiques situés en dehors des terres cultivées et des étangs aquacoles.

1.1. Plantes cultivées

Les plantes cultivées participent au fonctionnement des écosystèmes qui les abritent et ne peuvent être ignorées dans l’analyse des composantes environnementales au regard de l’importance des superficies qu’elles occupent. A la différence des plantes sauvages, leur existence découle de processus de sélection et de production plus ou moins contrôlés par l’Homme.

Les plantes cultivées au Mali appartiennent à plusieurs familles parmi lesquelles les graminées (mil, sorgho, riz, blé, etc.) et les légumineuses herbacées (niébé, arachide, etc.) sont dominantes du fait qu’elles constituent la base de l’alimentation. Viennent ensuite les plantes textiles notamment le coton, les tubercules, les plantes maraîchères, fourragères et les arbres fruitiers et forestiers. Elles sont saisonnières ou pérennes.

A l’exception de quelques rares spéculations (manioc, coton, tabac et soja) toutes les cultures ont enregistré de 2008 à 2011 un accroissement des surfaces. La superficie totale est passée de 4 276 790,75 ha en 2008 à 6 285 422,5 ha en 2011, soit une augmentation de 46,9%.

En peuplement végétal, l’état de ces plantes est tributaire des conditions climatiques, culturales et phytosanitaires. De la campagne 2008-2009 à la campagne 2010-2011, les cultures ont évolué dans des conditions plus ou moins satisfaisantes caractérisées par :

une pluviométrie relativement bonne dans l’ensemble, renforcée par le programme de pluies provoquées à travers 151 et 207 opérations effectuées respectivement en 2009 et 2010 sur l’ensemble du territoire.

une hydrologie qu’on peut qualifier de passable avec des hauteurs moyennes décadaires inférieures ou égales à la moyenne ;

une situation phytosanitaire généralement calme, à part les quelques attaques localisées d’insectes et d’oiseaux granivores.

1.2. Ressources forestières

1.2.1. Etat des ressources forestières : Selon l’étude du Projet Inventaire des Ressources Ligneuses au Mali (PIRL), le domaine forestier

du Mali couvrait une superficie de 31 millions d’hectares, soit environ 25% de la superficie du pays

dont moins de 21 millions ont une certaine production forestière.

Le volume sur pied des formations forestières était supérieur à 520 millions de m3 soit 416 millions

de tonnes de bois sur pied avec des productions de :

moins de 10 m3/ha pour les savanes arbustives ;

20 à 40 m3/ha pour la brousse tigrée ;

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50 à 80 m3/ha pour les savanes boisées ;

plus de 100 m3/ha dans la zone guinéenne et les galeries forestières.

Photo n°1 : Vue d’une formation forestière dans la Boucle du Baoulé

Les peuplements naturels productifs se localisent principalement au Sud du pays dans les zones humides soudano-guinéennes et guinéennes avec une productivité qui varie de 1 à 1,5 m3/ha/an. Ces peuplements se composent de forêts claires, savanes arborées à arbustives et de parcs arborés où dominent Isoberlina doka, Danielia oliveri, Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis, Parkia biglobosa. Par contre, la formation naturelle du nord du pays, situées en zones sahélienne et saharienne est peu productive avec une productivité moyenne située entre 0,3 et 0,05 m3/ha/an.

La commercialisation des produits forestiers non ligneux donne un chiffre d’affaire d’environ 10 à 15 milliards de Francs CFA par an en année normale. Les produits les plus exportés dans la sous région ouest africaine, en Afrique et hors d’Afrique sont : les amandes et beurre de karité (80.000 tonnes d’amendes/an), les amandes de Detarium sp, les fruits de Stricknos sp, les gommes (21.000 tonnes/an de gomme arabique), l’encens, le vétiver, le tamarin, l’oseille de Guinée, les noix de cajou et de rônier. (FAO – 2001 – Document nationale de prospective – Mali et Rapport National sur le Développement Humain Durable, Edition 2010).Les populations du Mali, notamment en milieu rural, ont recours à la pharmacopée traditionnelle pour traiter ou prévenir 50 à 80% de leurs maladies. (FAO – 2001 – Document nationale de prospective – Mali). Les productions nationales de miel ont connu une nette amélioration passant de 300 tonnes en 1997, à au moins 2.000 tonnes/an en 2010. (FAO – 2001 – Document nationale de prospective – Mali et Rapport National sur le Développement Humain Durable, Edition 2010).

1.2.2. Pressions sur les ressources forestières :

Les ressources forestières dans leur ensemble font l’objet de fortes pressions d’origine climatique

et anthropique.

1.2.2.1. Pressions climatiques :

Les manifestations climatiques les plus fréquentes sont la sécheresse, la baisse et l’irrégularité des pluies et dans une moindre mesure la remontée des températures. Les effets de ces perturbations sur les forêts sont importants et se manifestent aux plans quantitatif et qualitatif. Au plan quantitatif, la baisse des quantités de pluies limite l’approvisionnement des plantes en eau. Les déficits pluviométriques récurrents et parfois très sévères s’accompagnent de la baisse de l’humidité du sol jusqu’au point de flétrissement permanent. Les plantes deviennent alors incapables d’assurer le débit d’eau résultant de la demande climatique accentuée par la forte

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insolation et les vents chauds et secs. Il s’en suit une baisse de la production de matières sèches et par conséquent le ralentissement de la croissance des végétaux.

Au plan qualitatif, ces manifestations provoquent une véritable sélection naturelle se traduisant par la disparition de certaines espèces de plantes et le maintien ou l’apparition d’espèces plus adaptées.

1.2.2.2. Pressions anthropiques : Elles découlent de certaines activités à savoir les défrichements agricoles,

l’occupation des forêts,

l’exploitation anarchique des forêts à des fins énergétiques, artisanales ou médicales ;

les feux de brousse ;

l’élevage extensif ;

le nomadisme des pêcheurs.

o Les défrichements agricoles : L’expansion agricole s’explique par les faibles performances de l’agriculture et se traduit par de nouveaux défrichements au détriment des formations forestières ou des parcours sylvo pastoraux. Ces défrichements contribuent en plus de la réduction de la densité des ligneux, à la perte de biodiversité consécutive à l’abattage et au dessouchage de nombreuses espèces. De 2008 à 2011, on constate une tendance à la baisse des défrichements déclarés dans toutes les régions à l’exception de Mopti, Kayes et Koulikoro de 2008 à 2010 où les surfaces défrichées ont augmenté de 52%. Au plan national les surfaces défrichées sur autorisation ont accusé une baisse de 2008 à 2009, année à partir de laquelle elles ont amorcé une hausse qui s’est poursuivie jusqu’en 2011, soit 31,4% par rapport à leur niveau de 2008.

o Occupations de forêts : L’occupation irrégulière des forêts aux fins d’habitation devient de plus en plus fréquente. Elle se traduit par une progression rapide du nombre de villages et de campements au détriment des formations forestières. Les forêts maliennes ont enregistré de 2008 à 2011 environ 100 cas d’occupation illicite des forêts (Source : DNEF).

o Exploitation anarchique des forêts à des fins énergétiques, artisanales ou

médicales :

Les produits ligneux constituent la principale source d’énergie domestique au Mali du fait de l’inaccessibilité de la majeure partie de la population aux énergies de substitution. Ils interviennent dans la cuisson des aliments, la transformation de certains produits, etc. La demande nationale en produits ligneux n’est pas connue avec exactitude. Les données disponibles sont des estimations faites sur la base de coefficients de consommation par personne et d’autorisations délivrées par les services forestiers. Dans toutes les zones, on observe une surexploitation du potentiel ligneux qui se renforce de plus en plus au rythme de l’accroissement de la population. L’augmentation des besoins en combustibles ligneux est très prononcée autour des grandes villes comme Bamako, les capitales régionales et certaines villes secondaires comme Koutiala, San et Niono. En 2010, 73,6% des ménages dépendaient du bois, et 17,6% du charbon de bois pour la cuisson des aliments

L’exploitation autorisée de bois- énergie est passée d’environ 207 810,83 stères en 2008 à 383 141 stères en 2011. Celle du charbon de 79 221 qm en 2008 à 140 579 qm en 2011 soit un accroissement de 84,3.% pour le bois et de 77,4 % pour le charbon de bois. La région de Koulikoro subit la plus forte pression (53328,25stères de bois et 32857qm de charbon en 2008 et 822890 stères de bois et 79775 qm de charbon en 2011, à cause de la proximité du district de Bamako.

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Figure n°2 : Coupe anarchique du bois vert Figure n° 3 : Fabrication du charbon de bois

La consommation totale de bois a atteint 688 887 stères et celle du charbon, 678 486 qm au cours de la période 2010 -2011, soit respectivement une hausse de 48,8% et 311% par rapport à la période 2008- 2009 couverte par le précédent rapport national sur l’état de l’environnement au Mali (2009). Cette proportion grandissante de la part du charbon soulève une sérieuse inquiétude lorsqu’on s’imagine qu’il faut environ 5 à 7 kg de bois pour obtenir 1kg de charbon.

On estime que dans l'hypothèse que la consommation de bois reste constante à 1 m3/hbt/an, la productivité moyenne stable à 0,86m³/ha/an, la diminution des surfaces boisées à 500 000 ha/an, et supposant que seulement 70 % de productivité annuelle exploitable est accessible à la consommation pour diverses raisons, le bilan de la situation de l’offre et de la demande de bois énergie est négative dès 2010. Le déficit estimé à 662 500 m3 de bois énergie en 2010 devrait atteindre 7 239 000 m3 à l’horizon 2020. »

Cette pression explique sans doute la forte proportion de bois vert et de plus petits diamètres sur le marché et le recours aux résidus de récolte agricole et aux bouses des vaches pour couvrir les besoins énergétiques plus particulièrement dans les régions à faible potentiel ligneux.

L’utilisation du bois à des fins artisanales ou de service n’est pas en reste parmi les pressions que subissent les ressources forestières. La fabrication des instruments de musique, des statuettes et autres objets d’art, d’outils de travail, etc. absorbent annuellement d’importantes quantités de bois prélevées dans les forêts,

Le nombre de pieds d’arbres prélevés au titre de bois d’œuvre est passé de 22 700 en 2009 à 28 300 en 2011 soit une augmentation de 24,4%. Celui des pièces recensées au titre de bois de service est de 1,8 millions en 2009 et de 2,4 millions en 2011 soit une hausse de 135%. La médecine traditionnelle est devenue le premier recours de la population, tant rurale qu’urbaine en cas de maladies du fait que cette médecine lui est beaucoup accessible au regard du coût de la médecine moderne. Dans ce contexte, plusieurs espèces forestières sont exploitées, le plus souvent à l’aide de mauvaises pratiques de prélèvement conduisant à la dégradation des ressources forestières. Il

o Les feux de brousse :

Ils sont considérés comme l’un des plus importants facteurs de dégradation des ressources naturelles. Ils causent d’énormes problèmes environnementaux et leurs effets deviennent de plus en plus un sujet de préoccupation au niveau socio économique. Ils sont classés en feux précoces et en feux tardifs.

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Les feux précoces sont considérés comme étant des feux mis à volonté pour amoindrir la densité du couvert végétal afin de faciliter certaines activités anthropiques à but économique. Ils auraient pour avantage d’éviter de brûler entièrement les pâturages et le couvert végétal. Leurs effets seraient d’ailleurs bénéfiques pour certaines espèces herbacées et pour plusieurs espèces ligneuses qu’ils permettraient de régénérer. (Rapport de campagnes sur les feux de brousse -DNEF).

En revanche les feux tardifs demeurent une préoccupation malgré l’existence d’une législation adaptée au contexte de la décentralisation. Ces feux constituent un véritable danger au regard des fréquents déficits pluviométriques et de l’aridité de la longue saison sèche qui pèsent sur la végétation.

o L’élevage extensif :

Les espaces forestiers continuent à jouer un rôle stratégique dans l’organisation et la pratique de la transhumance, en offrant aux éleveurs des conditions favorables pour marquer des pauses d’étapes dans leurs déplacements saisonniers. Ainsi, dans plusieurs régions du pays, des massifs forestiers sont devenus des lieux de refuge des animaux durant l’hivernage.

Figure N°4 : Parcage des animaux à l’orée de la forêt du Baoulé

Une autre pression de l’élevage extensif sur les ressources forestières consiste en l’émondage incontrôlé des espèces ligneuses appétées par le petit cheptel ruminant notamment les caprins et le broutage des jeunes ligneux. Il s’en suit la mort de nombreux sujets et conséquemment la réduction de la capacité de régénération de ces formations naturelles.

o Nomadisme de pêcheurs :

L’installation des pêcheurs émigrés est à l’origine de la dégradation du couvert végétal des zones d’accueil. En effet, la production de poisson fumé et séché requiert une augmentation de la quantité des bois de chauffe et de charbon de bois dans les localités concernées d’où un accroissement de la pression sur les ressources forestières.

1.2.3. Impact des pressions sur les forêts

L’absence d’indicateurs ne permet pas de cerner pertinemment l’impact des diverses pressions sur les ressources forestières, tant il est vrai aussi que les données disponibles en la matière sont insuffisantes ou dépassées. Compte tenu de cette contrainte, l’impact des diverses pressions sur les ressources forestières ne peut être que descriptif.

Les pressions dues aux facteurs cités ci-dessus conduisent à la déforestation dont les impacts sur les écosystèmes sont entre autres : la perte de la biodiversité, la menace de disparition d’espèces animales et végétales de grande valeur économique et écologique, l’érosion et l’appauvrissement des sols conduisant à la baisse de la productivité des écosystèmes et l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre.

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Figure N°5 : Vue de l’impact d’un feu de brousse tardif dans la forêt du Baoulé

1.2.4. Réponses aux pressions sur les ressources forestières :

1.2.4.1. Mesures législatives et réglementaire :

Les principales mesures législatives et règlementaires prises de 2008 à 2011 pour réduire les pressions sur les ressources forestières sont :

La Loi N°028 du 27-07-09 portant création de la Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF).

La Loi N°2011-008/du 18 mai 2011 portant ratification de l’ordonnance N°10-024/P-RM du 28 juillet 2010 autorisant la ratification de l’accord international de 2006 sur les bois tropicaux, adopté à Genève, le 27 janvier 2006.

La Loi n°10-028 du 12 juillet 2010 déterminant les principes de gestion des ressources du domaine forestier national

Le Décret n°10-387/P-RM du 26 juillet 2010 fixant la liste des essences forestières protégées et des essences forestières de valeur économique ;

L’Arrêté n°10-0204/MEA-SG du 28-01-2010 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Cellule D’Appui à la Décentralisation/Déconcentration de l’Environnement et de l’Assainissement ;

1.2.4.2. Plans, programmes et projets :

Diverses actions ont été entreprises pour limiter voire supprimer les pressions sur les ressources forestières. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de programmes classiques d’activités des services étatiques et/ou de projets et programmes ponctuels exécutés sur financement extérieur. On retiendra entre autres :

La lutte contre les feux de brousse : La persistance et la gravité des feux de brousse ont amené le Département en charge de l’environnement à prendre des mesures qui s’articulent autour de la lutte préventive et de la lutte curative, tout en privilégiant la première. La mise en œuvre de ces mesures dans le cadre d’une opération test de trois ans dans les zones les plus vulnérables devrait coûter 6,18 milliards F CFA. Ce montant servirait à :

doter les services forestiers d’équipements importants nécessaires pour la lutte préventive contre les feux de brousse ;

renforcer les capacités des ressources humaines des services forestiers ; renforcer les capacités des Collectivités Territoriales ; développer la collaboration et la synergie entre l’Etat, les Collectivités Territoriales et la

société civile ;

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mener une importante campagne d’information, de formation et de sensibilisation en direction des autorités administratives, des autorités politiques locales et des populations rurales en vue de leur plus grande participation dans la lutte contre les feux de brousse.

Le reboisement :

Le Mali réalise depuis son indépendance, des campagnes annuelles de reboisement (opération vert-vert) pour pallier en partie les effets de la sècheresse et atténuer les différentes pressions sur les ressources forestières. Plus particulièrement au cours de la campagne 2010, la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali a servi de cadre au lancement d’une campagne de reboisement d’envergure nationale qui a permis de reboiser 60 138 ha sur une prévision de 100 000 ha. Notons aussi que les efforts déployés par les projets et programmes du secteur forestier continuent de susciter dans le secteur privé un vif intérêt à l’endroit de la foresterie, se traduisant par l’augmentation perceptible des plantations d’essences économiques (gommier, eucalyptus et pourghère entre autres).

La stratégie actuelle de reboisement porte l’accent sur le transfert des actions de reboisement aux acteurs de la société civile (organisation de femmes et de jeunes, ONG, GIE, etc.) sur une base contractuelle. Cette approche a permis d’élargir le champ des tutelles et des responsabilités de ces actions et d’améliorer ainsi le taux de réussite du reboisement.

Figure N°7 : Vue d’une parcelle reboisée à Diéma en zone sahélienne

La surface reboisée est passée de 10.390 ha en 2008 à 61.657 ha en 2011 soit une hausse de 493%. Cette hausse s’est manifestée depuis l’année 2010 pendant laquelle la surface reboisée a augmenté de 365% par rapport aux réalisations de 2009 imputable aux résultats de la campagne spéciale de reboisement évoquée plus haut.

1.2.4.3. Recherche :

Plusieurs travaux de recherche sont effectués par l’IER dans le domaine forestier. L’essentiel de ces recherches qui portent sur l’agroforesterie ont traité de 2008 à 2011 les principaux thèmes ci-après :

- Mise au point de techniques améliorées d'exploitation des plantes médicinales dans les terroirs : Cas de Nauclea latifolia Sm., Securidaca longepedunculata Fres. et Trichilia emetica Vahl ;

- Impact des perturbations anthropiques sur la succession écologique qui conduit à la reconstitution de la végétation après abandon cultural en zone Mali-Sud ;

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- Effet de l'intensité de coupe et du mode de gestion sur la production et la productivité en bois de Anogeissus Leiocarpus (DC) Guill et Perr. Et Terminalia macroptera Guill. Et Perr en plantation en zone Soudanienne Sud ;

- Impact des perturbations anthropiques sur la reconstitution de la végétation après abandon cultural en zone Mali-Sud ;

- Les arbres des parcs agro forestiers et les moyens de subsistance: adaptation aux changements climatiques dans le Sahel Ouest Africain.

1.3. Ressources pastorales

L’élevage, en tant qu’activité économique essentielle du pays, se définit à travers deux grands systèmes qui sont :

- le système pastoral pur (associé aux cultures pluviales et aux cultures de décrue) ;

- le système agropastoral (associé aux cultures pluviales, aux cultures irriguées et aux cultures de rente).

Les systèmes pastoraux en cours dans les zones semi-arides au nord de l’isohyète 400 mm s’expriment à travers un pastoralisme transhumant pratiqué principalement par les peuls et un pastoralisme nomade pratiqué par les touaregs dans le Gourma, l’Adrar des Iforas et dans le nord du delta central du Niger. Les systèmes pastoraux occupent 77 % du territoire national et gèrent 45% du disponible en Unité Bétail Tropical (UBT). Ils fournissent environ 81 % du revenu des éleveurs.

Les systèmes agropastoraux se pratiquent entre les isohyètes 400 et 800 mm et couvrent les zones soudano-sahéliennes. Selon les zones, ces systèmes associent les cultures pluviales, les cultures de décrue (boucle du Niger, zone du système Kolimbiné-Terekole-lac Magui), les cultures irriguées (zones Office du Niger) les cultures de rentes (zones cotonnières du Mali-sud). Ils occupent 23 % du territoire, concernent 55 % des UBT et comptent pour 18 % du revenu des éleveurs. A coté de ces deux principaux systèmes, se développe actuellement le système périurbain à visée essentiellement commerciale, orienté vers la production de lait et de viande. 1.3.1. Etat des ressources pastorales

Les principales sources pour l’alimentation du bétail sont constituées par les pâturages naturels, les sous-produits agricoles, les sous produits agro-industriels et les cultures fourragères.

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Les sous-produits de récolte et les sous produits agro-industriels (farine basse de riz, son de riz, mélasse, graines et tourteaux de coton, etc.) sont utilisés comme compléments alimentaires nécessaires pendant les périodes de soudure. Les ressources en fourrage atteindraient en année normale 77 millions de tonnes de matières sèches. On estime à environ 35 millions d’hectares la surface totale des pâturages naturels (source : rapports annuels DNPIA ). Le disponible fourrager qui en résulte et la composition floristique varient en fonction des zones agro climatiques.

1. 3.2. Pression sur les ressources pastorales

Les ressources pastorales subissent elles aussi diverses pressions qui limitent fortement leur

capacité d’assurer durablement la nutrition du cheptel.

Facteurs climatiques :

Le développement de la biomasse qui détermine la richesse des pâturages est tributaire des conditions climatiques, notamment le régime des pluies et la demande climatique en eau. Les déficits pluviométriques devenus de plus en plus fréquents, les vagues de chaleur de plus en plus fortes sont entre autres, des facteurs qui limitent la productivité des pâturages. On note la disparition de nombreuses espèces fourragères, notamment les graminées pérennes qui n’ont pas pu résister aux insuffisances pluviométriques et à la sécheresse.

Pression animale : L’importance et l’évolution des effectifs des bovins, ovins/caprins n’est pas en reste parmi les pressions exercées sur les ressources pastorales. La gestion de ces effectifs qui, dans la pratique ne porte aucune attention à la capacité de charge pastorale, entraîne de fortes concentrations d’animaux sur des espaces déjà fragilisés par les rudes conditions climatiques évoquées ci-dessus. Il s’en suit une dégradation des pâturages à l’instar de vastes zones dans les environs de Mopti dans lesquelles les chances de régénération naturelle sont quasi nulles.

Figure N°8 : Illustration de la pression pastorale dans le Delta Central du Niger

De 2008 à 2011, les besoins totaux en matières sèches se sont accrus de 14,6% en fonction du nombre d’UBT qui a augmenté de 29,8%. Comparés au disponible fourrager observé en année normale (77 millions de tonnes de matières sèches), les besoins ne représentent qu’environ 65% en 2010 et 37,6% en 2011. Toutefois, cette relative abondance de matières sèches cache leur mauvaise répartition aussi bien dans l’espace que dans le temps d’où les fortes concentrations d’effectifs en certaines périodes de l’année sur les parcours relativement favorables.

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Feux de brousse :

De nombreux pâturages naturels, notamment ceux du delta intérieur du fleuve Niger sont chaque année victimes de feux de brousse qui réduisent considérablement le volume de biomasse disponible et participent à la disparition progressive de certaines espèces fourragères.

Pressions agricoles :

La prolifération des petits périmètres irrigués villageois le long des cours d’eau qui s’intensifiera sûrement avec la mise en œuvre du Programme National de l’Irrigation de Proximité, participe en plus du nomadisme agricole, à la réduction des parcours pastoraux donc à la forte concentration des effectifs sur les espaces restants. 1.3.3. Impact des pressions sur les ressources pastorales Ces différentes pressions ont induit progressivement :

le raccourcissement de la durée des transhumances, la concentration prolongée d’animaux autour des points d'eau permanents, le déplacement des terroirs pastoraux du Nord vers les zones soudanienne et guinéenne

du Sud plus favorables.

Il s’en est suivi une tendance à la sédentarisation des éleveurs dans la zone du delta du Niger ou plus au Sud d’où les conflits fonciers récurrents entre agro pasteurs et éleveurs.

Chapitre 2 : Ressources fauniques Les ressources fauniques abordées dans ce chapitre concernent la faune terrestre (mammifères terrestres et oiseaux) et la faune aquatique (mammifères aquatiques et poissons).

Figure N° 9 : Addax Figure N°10 : Guépard du Sahara

2.1. Etat des ressources fauniques : A partir des données disponibles, l’état des deux catégories de faunes annoncées ci-dessus se présente comme suit : 2.1.1. Faune terrestre : Elle compte plus de 136 espèces de mammifères (UICN, 1989), dont 70 espèces de grands mammifères. Ces mammifères vivent dans les savanes soudaniennes occidentales et dans la zone sahélienne. Certains de ces mammifères sont d’une importance particulière au Mali.:

Damalisque (Damaliscus lunatus korrigum) : son aire de répartition s’étendait du Sénégal au Soudan Occidental. Il a maintenant disparu du Mali à cause du braconnage et de la

Addax (Addax nasomaculatus) : autrefois répandu à travers tout le Sahara, l’Addax est maintenant sur le point de disparaître au Mali à cause du braconnage.

Eland de Derby (Taurotragus derbianus) : Le Mali et le Sénégal abritent les dernières populations de la plus grande antilope en Afrique de l’Ouest. L’Eland de Derby est en voie

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d’extinction à cause de la chasse, de la peste bovine et de la sécheresse. Il a disparu du complexe de la Boucle du Baouléi. D’autres petits groupes pourraient exister dans la vallée de la Falémé.

Gazelle dama (Gazella dammah) : Autrefois très répandue, elle est en voie de disparition. Le Mali était compté parmi les trois pays abritant des populations viables. Aujourd’hui, la chasse abusive, la sécheresse et la compétition avec les chèvres semblent avoir poussé la gazelle dama jusqu’au bord de l’extinction. Cependant, quelques individus résistent encore dans le Tamesna (population estimée à 250 individus par l’ONCFS).

Chimpanzé de l’Afrique de l’Ouest (Pantroglodytes versa) : Le Mali est l'habitat le plus septentrional de cette espèce dont la population actuelle ne dépasse guère 1000 individus. Elle fait l'objet de braconnage du côté de la frontière guinéenne. L’inondation des forêts du Bafing suite à la mise en eau du barrage de Manantali a réduit leur habitat.

Eléphant : La faune de la zone sahélienne se singularise par la présence d’un troupeau du Gourma d’environ 500 têtes, représentant la population la plus septentrionale et la plus viable de l'Afrique de l'Ouest. Cette population d’éléphants est aujourd’hui menacée par le braconnage et la compétition pour l’eau et l’espace.

Figure N°11 :Elephants à la mare de Banzena

Les résultats d’un inventaire de la faune réalisé en 2011 dans la Réserve de Biosphère de la Boucle du Baoulé fait ressortir la présence dans ce complexe de 20 espèces de mammifères pour une population totale de 38.396 individus et 74 espèces d’oiseaux de savane pour plus de 1.611.726 individus (source OPNBB). Des populations d'hippopotame, de buffle, de cob défassa, de bubale, de phacochère, chimpanzé, y ont été observées, mais leurs effectifs sont à la baisse. Aujourd’hui, le buffle, le bubale, le cob défassa et la girafe constituent des espèces vulnérables au regard de la dégradation du milieu due aux feux de brousse et la destruction de leurs habitats par les défrichements et la transhumance.

On dénombre au moins 640 espèces d’oiseaux dont 15 sont considérées comme rares (MEATEU, 2001). Un grand nombre d’oiseaux migrateurs paléarctiques séjournent fréquemment dans le Delta central du Niger où ils passent environ 75% de leur temps pour se protéger des rigueurs de l'hiver et s'engraisser afin d’affronter le voyage vers l'Europe. Dans une brochure résumant en français l’ouvrage intitulé : « Living on the edge : wetlands and birds in changing sahel » (2009),

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Wedlands International y signale la présence entre autres de 900 000 Sarcelles d'été, 300 000 canards pilets, 9000 sternes hansel, 3 500 sternes caspiennes et de 25 000 ibis falcinelles. Les espèces éthiopiennes relativement moins nombreuses que les paléarctiques comprennent principalement le Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor), le Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata), l'oie de Gambie (Pletopterus gambiensi), l'oie d'Egypte (Alopochen aegyptiaca) et le canard casqué (Sarkidiornis melanotos). En plus des espèces migratrices (paléarctiques et afro-tropicales), certains oiseaux sont nomades et se déplacent irrégulièrement à travers le continent. C'est le cas du travailleur à bec rouge (Quelea quelea) et du travailleur à tête rouge (Quelea erytropus). L’autruche (Struthio camelus), de plus en plus rare est officiellement protégée au Mali. 2.1.2. Faune aquatique : Les espèces inventoriées de la faune ichtyologique du Niger appartiennent toutes à la classe des ostéichtyens, poissons à squelette osseux. Trois sous-classes d’importance différente sont présentes dans la faune du Niger :

Les Dipneustes qui sont représentés par une seule espèce appartenant à l’unique famille africaine des Protopteridae ;

Les Néoptérygiens qui ne comprennent plus qu’une seule famille vivante : les Polypteridae, fossiles vivants, représentés dans le Niger par quatre espèces appartenant au genre d’eau douce Polypterus. Cette famille est endémique en Afrique ;

Les Actinoptérygiens qui regroupent l’ensemble des 27 familles restantes dont plus de la moitié (16) n’est constituée que d’un genre avec une espèce unique.

Les dix espèces de poissons ci-dessous décrites sont des espèces endémiques, rares, ou sensibles aux variations environnementales (Lévêque et al. 1990, 1992).

Polypterus annectens annectens (Owen, 1839) : sajégué en langue vernaculaire bamanan ;

Polypterus endlicheri endlicheri (Heckel, 1849) : sajégué en bamanan ; cette espèce est endémique au Delta ;

Gymnarchus niloticus : sôdjégué en bamanan; Hepsetus odoe (Bloch, 1794) : zangalan en bamanan; Pollimyrus petricolus (Daget, 1954) : nana en bamanan ; le corps de ce poisson est

relativement allongé pour un pollimyrus. Malapterus electricus (Gmelin, 1789) : n’tigui, en bamanan ; Tetraodon lineatus (Linné, 1758) : dodo en bamanan ; Synodontis resupinatus (Boulanger, 1904) : konkon en bamanan ; Synodontis gobroni (Daget, 1954) : konkon en Bamanan; Arius gigas (Boulanger, 1911) : soumè en bamanan.

En outre, la faune aquatique comporte d’autres espèces phares comme l'hippopotame nain, le lamantin, le caïman et le varan.

2.2. Pression sur les ressources fauniques

La faune sauvage continue de subir de fortes pressions d’origines diverses dont les plus en vue sont :

l’extension des superficies cultivées au détriment des forêts et des zones de frayère: le tableau n°6 ci-dessus qui donne la situation évolutive des nouveaux défrichements est suffisamment éloquent pour prouver cette pression, à fortiori qu’il ne s’agit là que de défrichements officiellement déclarés, de loin inférieurs à la réalité de terrain ;

la transhumance des animaux domestiques dont l’ampleur est suffisamment décrite plus haut en termes de pression sur les ressources pastorales.

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la recrudescence des feux de brousse, illustrée dans les tableaux 9 et 9 bis ci-dessus.

la persistance du braconnage. Les trois premières pressions ont contribué à l’obstruction des couloirs de migration de la faune, la fragmentation de son habitat et la réduction de sa densité de population. Quant au braconnage, il est considéré comme la plus grande cause de la régression de la faune sauvage. Sa recrudescence découle du développement des circuits commerciaux, de l’utilisation des moyens modernes et de l’accroissement de la demande en protéine consécutive à l'explosion démographique.

L’avifaune subit dans une certaine mesure les mêmes pressions auxquelles il faut ajouter les captures au filet utilisées par les populations dans le Delta Intérieur du Niger. Ces captures atteignent 70 000 Sarcelles d'été par an et beaucoup plus de Combattants variés. (source: « Living on the edge : wetlands and birds in changing sahel » 2009 ; Wedlands International). Plus particulièrement, l’autruche est chassée pour les œufs vendus (plus de 1000 œufs vendus par an aux touristes) ou utilisés comme décorations des foyers, des mosquées, etc. Sa peau, exploitée dans l’artisanat, fait l’objet de commerce international illicite.

Chapitre 3 : Ressources en sol

Le sol est l’élément environnemental dont dépendent directement ou indirectement toutes les formes de vie terrestre. Son rôle est prépondérant dans le soutien et la limitation des activités humaines ainsi que dans le fonctionnement et la productivité des écosystèmes. Par rapport aux végétaux, le sol joue trois rôles :

un rôle physique en tant que support des racines ; un rôle chimique à travers la nutrition minérale ; un rôle biologique du fait qu’il est un milieu vivant. Sa vie, à travers les nombreux

organismes qu’il abrite (faune et micro faune, flore et microflore, etc.) régularise la plupart des phénomènes qui s’y déroulent.

Le sol possède de nombreuses propriétés (physiques, chimiques et biologiques) dont l’importance varie selon l’usage qu’on en fait et qui déterminent son niveau de fertilité. 3.1. Etat des ressources en sol : Les caractéristiques des sols sont déterminées par des facteurs bioclimatiques et par la diversité du substratum géologique. Malheureusement il n’existe pas de données récentes relatives aux sols maliens à l’échelle nationale. Les seules informations disponibles sont celles issues des résultats des études menées de 1986-1991 dans le cadre du Projet Inventaire des Ressources

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Terrestres (PIRT). De cette date à ce jour, il est très peu probable que les sols maliens conservent la même physionomie au regard des variations des facteurs bioclimatiques qui ont marqué cette longue période. Selon les études du PIRT, la superficie des terres possédant une aptitude même limitée pour l’agriculture (très apte à peu apte) au Sud de la zone saharienne couvre 23,8% des terres, soit environ 30 millions d’ha, dont 1 million d’ha irrigables. Sur ce total, les terres cultivées (cultures et jachères) représentent 37%, soit 11,4 millions d’ha (PIRL, 1991). La grande majorité des terres cultivées est cependant constituée par des sols faiblement ferralitiques et des sols tropicaux. Ces sols qui couvrent une superficie d’environ 2 000 000 d’hectares, sont localisés dans le Sud-est du pays où ils constituent l’essentiel des terres arables. Le taux de matière organique est très faible (rarement plus de 1%) de même que la teneur en azote total plafonnée à 0,2%. Cette faible fertilité est la conséquence des conditions climatiques défavorables et des techniques agricoles souvent peu évoluées et érosives.

Le potentiel des terres aptes à la culture irriguée est estimé à environ 2,2 millions d’hectares. Toutefois, ce chiffre global est théorique du fait qu’une portion importante de cette superficie n’est pas irrigable avec les systèmes d’irrigation et de culture actuels pratiqués au Mali.

Tableau n°5: Principales ressources minérales du sous sol malien.

Régions

Ressources minérales

Kayes

Koulikoro

Sikasso

Ségou

Mopti

Tombouctou

Gao

Kidal

Or (indice de présence)

+ + + + + + + + + - - - + +

Phosphates (millions de tonnes)

- - - - - - 20-22 -

Fer (millions de tonnes)

757,5 129,8 - - - - + -

Nickel (indice de présence)

- - + - - - - -

Cuivre (indice de présence)

+ - - - - - + -

Zinc (millions de tonnes)

- - - - - - - >2,5

Bauxite (millions de tonnes)

233,7 711,5 - - - - - -

Uranium (indice de présence)

+ + - - - - - - + +

Calcaire (millions de tonnes)

42,3 + - - + 9,3 - 18,0

Plomb (indice de présence)

- - - - - - - +

Gypse (millions de tonnes)

- - - - - - - >368,4

Pétrole (indice de présence)

+ ? - - - - + + +

Gaz (indice de présence)

+ + ? - - - + + +

Source : KILBORN Tecsult Inc., oct.98 : les gites et indices minéraux du Mali. (+ : indices positifs ; - : indice négatif)

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3.2. Pressions sur les ressources en sol : Les différentes pressions exercées sur les ressources en sol au Mali sont généralement liées aux pratiques agricoles et pastorales, à l’exploitation minière et l’installation des infrastructures.

3.2.1. Pratiques agricoles : Le processus de production végétale met en jeu une surface de sol qui, avec le peuplement végétal et le climat, aboutit à une production dont le niveau dépend des techniques utilisées par l’agriculteur. Les pressions peuvent donc être cernées non seulement en termes d’extension des surfaces agricoles au détriment de sols vierges mais aussi en termes de dégradation de la qualité de ces sols par la mise en œuvre de pratiques peu évoluées qui caractérisent malheureusement en grande partie l’agriculture malienne.

Pour apprécier en termes de surface la pression agricole sur les sols maliens, à défaut de données spécifiques, l’examen des conclusions des différents rapports techniques aussi bien au niveau régional qu’au niveau national, fait ressortir que la plupart de ces superficies ne reçoivent pas les techniques agricoles susceptibles d’entretenir durablement la fertilité des sols, d’où l’appauvrissement, l’épuisement et l’érosion à terme de vastes étendues de terres. En plus du non respect des itinéraires techniques recommandés par la vulgarisation, on peut retenir entre autres :

o La réduction de la jachère :

L’augmentation des besoins alimentaires découlant de l’accroissement de la population a renforcé la pression sur les terres et réduit ou éliminé dans le pire des cas, la jachère dans les systèmes de culture. La reconstitution minérale et organique des sols, qui devait se faire naturellement à la faveur de la jachère se trouve profondément affectée, d’où la vulnérabilité de ces sols à l’érosion éolienne et pluviale.

o Préparation des champs sur brûlis : Le brûlis pratiqué par les paysans au moment de la préparation des champs provoque la perte en éléments minéraux par volatilisation ou simplement par transport éolien. Les sols étant déjà pauvres, cela constitue un sérieux handicap pour la productivité de la plupart des systèmes de cultures utilisant très peu de fertilisants.

o La faiblesse des apports organiques : La fertilisation organique qui servait jadis de base à la gestion de la fertilité des sols est entrain d’être reléguée au second plan au profit de la fertilisation minérale dont les effets spectaculaires sur les cultures font perdre de vue la dimension durable de cette fertilité. En même temps, le recours aux résidus de récolte agricole et aux bouses de vaches pour satisfaire des besoins divers (énergie domestique, abris, etc.) devient de plus en plus fréquent notamment dans les zones sahéliennes et sahariennes. Les sols de ces régions sont ainsi privés d’une importante source de restitution de la matière organique. Or s’il est vrai que les engrais minéraux produisent des effets spectaculaires sur les cultures, il n’en demeure pas moins que ces engrais n’apportent pas au sol la matière organique qui lui est nécessaire pour le maintien de ses propriétés biologiques et physico chimiques. La faible utilisation de la fumure organique est très marquée dans les aménagements hydro agricoles exploités sur la base d’une monoculture de riz à hauts rendements avec des formules de fertilisation reposant essentiellement sur les engrais minéraux.

o L’exportation des résidus de récolte : Cette pratique laisse le sol exposé au soleil brûlant et aux vents violents qui caractérisent l’inter campagne agricole. Ces sols, desséchés et privés de la protection naturelle, subissent de plein fouet le pouvoir érosif du vent. L’exportation des résidus de récolte rend la situation des sols sous aménagement rizicole d’autant plus préoccupante que les apports organiques y sont très peu fréquents.

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o L’exploitation des pentes des collines : Les fortes pressions démographiques sur les terres ont entraîné la mise en culture de nombreuses pentes des collines. Le défrichement suivi de déboisement et du mauvais labour favorisent l’érosion hydrique des sols de ces collines. 3.2.2. Dissémination de déchets plastiques : La dissémination des déchets plastiques constitue un véritable fléau qui affecte la capacité productive de nombreux sols aux abords des villes et des villages. Elle gagne de plus en plus de terrain dans les campagnes par suite du transport par le vent ou d’épandage dans les champs de matières organiques mal préparées (ordures ménagères non triées).

3.2.3. Pratiques pastorales : La pression pastorale sur les ressources en sol peut être cernée à travers la situation évolutive des effectifs de bovins-ovins-caprins. La conduite de ces effectifs occasionne très souvent une concentration des animaux autour des points d’eau d’où un surpâturage responsable de la dégradation des sols.

3.2.4. Exploitation minière : Les principaux sites en exploitation sont Taoudéni pour l’exploitation du sel gemme, Bourem pour l’exploitation du phosphate et les régions de Sikasso, de Kayes et Koulikoro (orpaillage traditionnel) pour l’exploitation de l’or. L’exploitation de tous ces sites donne lieu à d’importants bouleversements du sol.

L’exploitation de l’or au Mali est généralement à ciel ouvert (excepté celle de Kalana). Cette extraction donne lieu à des dépôts en surface, d’importantes quantités de sol stérile issu des profondeurs des carrières. Ces terrils sont estimés en moyenne à 21,1 Millions de tonnes par an.

L’orpaillage traditionnel gagne de plus en plus de terrain au regard du nombre de sites éparpillés dans l’ensemble des zones aurifères. Sur ces sites, le sol subit d’importants bouleversements dus aux creusements de cavités de toutes natures à la recherche du métal précieux. Ces cavités ne sont jamais refermées au grand dam des activités agricoles et pastorales. De plus, d’énormes quantités de sous sol, amenées en surface contribuent à appauvrir les couches superficielles. Malheureusement le manque de statistiques relatives à l’orpaillage traditionnel ne permet pas d’apprécier objectivement l’ampleur des dommages causés au sol par cette activité.

Figure N°12 Vue de sol stérile issu d’orpaillage traditionnel Figure N° 13 : Site d’orpaillage traditionnel à Kangaba

3.2.5. Contamination du sol par les pesticides :

Le dépôt de pesticides dans certains sites a contaminé les sols de ces sites. Plus de 30 sites ont été identifiés par le PASP/Mali sur l’ensemble du territoire avec 6.149 tonnes de sol hautement contaminé.

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3.2.6. Réalisation des infrastructures de transport et de télécommunication : La construction et l’entretien d’infrastructures de transports et de communication provoque en plusieurs endroits, le bouleversement et l’altération de la structure des sols suite au décapage, l’excavation de terrasses, l’aménagement et l’entretien des pistes de service, les prélèvements pour remblais, etc. 3.3. Impact des pressions sur les ressources en sol : L’impact des pressions sur les sols se traduit par la dégradation des terres qui se définit comme étant la diminution ou la disparition de la productivité biologique ou économique des terres cultivées, des parcours, des pâturages, des forêts ou des surfaces boisées particulièrement dans les zones arides, semi-arides et subhumides. Le coût de la dégradation des terres au Mali représente 20,9 et 26,5% du PIB. En effet, la perte moyenne en éléments fertilisants consécutive à l’érosion était de 236 FCFA/ha/an en zone sahélienne et de 6 693 FCFA/ha/an en zone soudanienne. La perte de revenus agricoles pour cause d’érosion varie entre 4 239 FCFA/ha/an en zone sahélienne jusqu’à 90 000 FCFA/ha/an en zone soudanienne selon les cultures et des pentes de terrains (Bishop et Allen, 1989).

Cet impact va en s’aggravant avec l’accroissement de la pression démographique et les mutations sociales qui entraînent une avancée des cultures sur des terres fragiles aux sols peu profonds ou saturés d’eau.

3.4. Réponses aux pressions sur les ressources en sol

3.4.1. Mesures législatives et réglementaires :

De 2008 à 2011 quelques réponses ont été données au plan législatif et réglementaire aux pressions sur les ressources en sol. On retiendra entre autres :

Le décret n° 086346 /RM du 26 juin 2008 relatif à l’étude d’impact environnemental et social, notamment en son article 5.

3.4.2. Défense et restauration des sols :

Les actions de défense et de restauration des sols ont enregistré une nette progression de 2008-2009 à 2010. Les superficies traitées ont plus que doublé de la campagne 2008- 2009 à la campagne 2010-2011. La région de Mopti figure en tête en termes de réalisation avec 23758ha au cours de la campagne 2010-2011, soit 62,8% des superficies totales traitées.

3.4.3. Recherche :

L’IER a effectué de 2008 à 2011 des travaux de recherche dont la plupart portaient sur la gestion de la fertilité des sols sous divers systèmes de culture. Les thèmes retenus sont :

- Mise au point de techniques de Culture pour une gestion de la Fertilité des Sols et de la Production en Riziculture Pluviale de bas-fonds et de plaine.

- Test des formules de fertilisation organo minérale dans les périmètres rizicoles de la région de Tombouctou

- Etude de l'évolution et stratégies de gestion de la fertilité des Sols sous systèmes de culture à base de cotonnier.

Chapitre 4: Ressources en eau

4.1. Etat des ressources en eau. Le Mali est un pays sahélien disposant de ressources en eau fortement tributaires des conditions pluviométriques, donc fragiles. La question de l’eau est un enjeu national compte tenu de son impact sur différents secteurs de développement du pays : industrie, agriculture, tourisme, pêche, Les ressources en eau du Mali sont constituées par les fleuves, les nappes superficielles et les nappes souterraines. Ces ressources constituent un important potentiel hydraulique dont

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l’essentiel provient des pluies qui sont les principales eaux météoriques que reçoit le pays. Elles sont mal réparties : soit elles sont trop éloignées des grands centres de consommation et des pôles de développement, soit elles sont difficilement mobilisables pour satisfaire la demande en eau potable des populations ou des autres usages (industrie, agriculture, mines, …

Le volume des eaux de pluies tombées annuellement est estimé à 415 milliards de m3 (sur la base d’une pluviométrie moyenne de 335 mm calculée sur la période 1965–2001 pour l’ensemble du pays). Une grande partie de ce volume d'eau est reprise par l'évaporation ; l’autre fraction participe à l’alimentation des nappes souterraines, à la satisfaction des besoins en eau du couvert végétal et à l'écoulement de surface dans divers réseaux hydrographiques donnant lieu à la formation d’eaux de surface plus ou moins pérennes. Le tableau n°6 donne une estimation du volume des ressources en eau renouvelables à partir du volume de précipitations. Le tableau n°6 : Volume des ressources en eau renouvelables à partir du volume de précipitations

Précipitations et Ressources renouvelables Volume en milliards de m3

Volume des précipitations 415

Eaux de surface pérennes 56

Eaux de surface non pérennes 15

Eaux souterraines renouvelables 66

Ressources en eau renouvelables totales 137

Source : DNH

Les eaux de surface pérennes sont constituées essentiellement des eaux de trois bassins versants majeurs (bassins du Niger, du Sénégal et dans une moindre mesure, de celui de la Volta et de leurs affluents) et de plusieurs lacs. Ces eaux sont évaluées à 56 milliards de m3. Le tableau n°7 ci-dessous indique les débits moyens annuels et volumes d’écoulement de trois principaux fleuves.

Tableau n°7 : Débits moyens annuels et volumes d’écoulement de trois principaux fleuves du Mali.

Stations hydrométriques

2008 2009 2010 2011

Débits moyens

Volume Débits moyens

Volume Débits moyens

Volume Débits moyens

Volume

Koulikoro (sur le fleuve Niger)

1351 42 605

1188 37 465

1232 38 852

676 21 318

Mopti (sur le fleuve Bani)

867 27 342

965 30 432

1082 34 122

721 22 737

Diré (sur le fleuve Niger)

938 29 549

835 26 333

977 30 811

804 25 355

Kayes (sur le fleuve Sénégal)

396 12 488

465 14 664

473 14 917

398 12 551

Source : DNH Volumes en millions m3 - débits en m3/s

Les eaux de surface non pérennes sont estimées à près de 15 milliards de m3. Elles sont constituées par de nombreux marigots auxquels s’ajoutent plusieurs mares saisonnières et bas-fonds ainsi que certains lacs.

Les eaux souterraines au Mali sont situées à diverses profondeurs sous forme de nappes libres ou captives, elles-mêmes continues ou discontinues. Leurs réserves sont estimées entre 450 et 600 milliards de m3 d’eau (MH/PNUD, 1994), la recharge annuelle variant entre 3 et 4 milliards de m3. Les eaux souterraine renouvelables des aquifères sont évaluées à 66 milliards de m3, soit une moyenne de 11 417 m3 /habitant / an (PAGIRE 2008).Cependant, cette disponibilité cache une mauvaise répartition spatiale et temporelle des ressources en eau. C’est ainsi que du nord au sud, d’est en ouest, la forte variabilité pluviométrique, hydrologique et hydrogéologique, donne lieu à des situations favorables ou non en termes de couverture des besoins en eau.

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4.2. Pressions exercées sur les ressources en eau Les ressources en eau subissent de fortes pressions résultant de la demande climatique, des activités anthropiques et de la sédimentation et/ou de l’ensablement des cours d’eau, des lacs et des mares. 4.2.1. Demande climatique en eau : En plus des fortes variations saisonnières et interannuelles de la pluviométrie qui affectent le potentiel en eau, l’évapotranspiration inhérente au complexe sol/plante et l’évaporation à partir de la surface libre des cours d’eau réduisent considérablement les ressources en eau. Cette pression est accentuée par les fortes températures, les vents violents, chauds et secs.

L’évaporation est l’un des problèmes majeurs en matière de mobilisation des eaux de surface, car elle atteint de fortes valeurs (10 mm/jour) notamment aux mois de mars et d’avril. Dans le delta intérieur du Niger 40 à 50 % des débits d’entrée sont perdus par évapotranspiration, infiltration, irrigation, avec de sérieux problèmes d’environnement (PAGIRE 2008).

Les valeurs de l’ETP observées au cours de la période 1983-2002 au niveau de certaines localités (tableau n° 8 ci-dessous) et converties en volumes d’eau par hectare et par an donnent une idée de l’importance de la demande climatique en eau dans les zones représentées par lesdites localités.

Tableau n°8: Volume d’eau par hectare correspondant à l’ETP moyenne annuelle observée de 1983-2002 dans certaines localités situées dans diverses zones écologiques.

Localités Zone écologique Moyenne annuelle de l’ETP (mm)

Volume d’eau équivalent (m3/ha/an)

TESSALIT Zone Saharienne 2110,7 21 107

TOMBOUCTOU 2074,6 20 746

NIORO Zone Sahélienne 2303,4 23 034

MOPTI 2015,8 20 158

SEGOU 1774,8 17 748

BAMAKO SENOU Zone Soudanienne 1976,8 19 768

SIKASSO 1699,6 16 996

KENIEBA Zone Pré guinéenne 1599 15 990

Source : Données météorologiques sur Mali-Web.

On constate que la demande climatique en eau augmente du sud vers le Nord, contrairement à la pluviométrie. Ce qui explique le déficit chronique en eau qui sévit permanemment dans de nombreuses zones septentrionales dépourvues de ressources pérennes en eau.

4.2.2. Activités anthropiques :

o Production agricole et/ou énergétique :

De grands volumes d’eau de surface sont mobilisés par des ouvrages à des fins agricoles et/ou énergétiques. Cette mobilisation est réalisée à l’aide de petits et grands ouvrages de stockage que sont les barrages, les retenues d’eau et les seuils sur les rivières pérennes. L’étude financée par la FAO « Inventaire et évaluation des bilans hydriques des barrages et mares d’infiltration du Mali » (Rapport définitif- Groupe d’ingénieurs Consultants -2004), fait état de l’existence de 785 ouvrages (barrages et mares) comprenant 95% de barrages et 5% de mares. Certains de ces barrages sont à vocation purement agricole (barrages de Markala et de Talo entre autres) tandis que d’autres associent à cette vocation la production d’électricité (barrages de Manantali, Sélingué et Sotuba). Le tableau n°25 ci-dessous dresse l’inventaire de la mobilisation des eaux de surface par bassin versant.

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Le processus de production végétale dans les aménagements hydro agricoles mobilise d’énormes quantités d’eau qui sont utilisées le plus souvent de manière irrationnelle. En effet, la gestion de l’eau dans les grands aménagements n’est pas optimale et contribue à un énorme gaspillage dû à l’imparfaite maîtrise de l’eau à la parcelle, au mauvais état des infrastructures d’irrigation et au non respect des calendriers agricoles.

L’autre facette de la pression agricole sur les ressources en eau est la pollution chimique due à l’utilisation des engrais et des pesticides. Les résidus de ces produits sont véhiculés par les eaux de ruissellement et d’infiltration jusqu’aux cours d’eau et aux nappes souterraines. Le cas du delta intérieur du fleuve Niger qui abrite les plus grands aménagements hydro agricoles est suffisamment édifiant. En effet certains plans d’eau y sont aujourd’hui pollués par les déchets résultant des produits utilisés dans l’agriculture notamment les engrais et les herbicides. Ces plans d’eau sont aujourd’hui menacés d’eutrophisation.

o Cheptel

La pression animale sur les ressources en eau s’exerce à travers l’alimentation du cheptel dont les besoins sont satisfaits à partir des eaux de surface ou des eaux souterraines. En s’abreuvant les animaux réduisent les quantités d’eau, polluent les eaux de surface par leurs déjections solides et liquides puis contribuent à la dégradation des berges et l’envasement des cours d’eau.

Figure N°14 : Besoin en eau du Cheptel

Figure N° 15 : Abreuvage de troupeaux de bovins dans le lit du fleuve Niger

112534537

121243473,5 125265466,9

129388667,5

100000000 105000000 110000000 115000000 120000000 125000000 130000000 135000000

2008 2009 2010 2011

Besoins en eau du cheptel de 2008 à 2011

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Les besoins en eau du cgeptel paraissent faibles au regard des volumes d’eau disponibles (environ 0,6% du volume d’eau écoulé sur le fleuve Niger à Koulikoro en 2011).Cependant cette relative abondance cache la mauvaise répartition spatiale et temporelle des ressources en eau qui fait que la pression animale s’accentue sur les zones relativement pourvues d’eau en certaines périodes de l’année.

o Usages domestiques de l’eau :

D’importantes quantités d’eau de surface ou souterraine sont utilisées à des fins domestiques (boisson, hygiène et assainissement, construction). Ces quantités font généralement l’objet de multiples gaspillages auxquels se livrent les usagers. Par ailleurs, les cours d’eau subissent de multiples agressions se traduisant par la dégradation des berges, les rejets de déchets solides et liquides, etc. résultant des activités des populations riveraines. L’exploitation actuelle des eaux souterraines s’accroît de plus en plus. Le niveau d’exploitation des eaux souterraines (à partir des points d’eau améliorés) a été de 218 344 m3 en 2011 contre 201728 m3 en 2008 soit une augmentation de 8,2%. De 2009 à 2011, l’augmentation a été de 3,1%. Dans la plupart des cas, cette exploitation ne s’accompagne pas du respect par les usagers des mesures de protection de ces eaux contre les pollutions, surtout au niveau des ouvrages non équipés de moyens d’exhaure adéquats.

o Usages industriels Les nombreuses unités industrielles que compte le Mali utilisent aussi de grandes quantités d’eau qui entrent dans la composition et/ou le processus de fabrication des produits (fonctionnement et entretient des machines, nettoyage des matières premières et des produits finis, etc.). Après usage, ces eaux chargées de produits chimiques et autres résidus industriels sont déversées dans les cours d’eau le plus souvent sans traitement préalable. Dans le domaine minier, l’exploitation de l’or donne lieu à d’importantes quantités d’effluents résultant de l’épuration de l’or, d’huiles usées et de boues des bassins de rejet. On estime à 4,1 tonnes la quantité de boue pompée en moyenne par mine et à 35,4 m3 celle des huiles usées. La mauvaise gestion de ces bassins à boues et les éventuels déversements accidentels du cyanure ont une conséquence dangereuse sur les eaux de surface et les eaux souterraines. L’orpaillage traditionnel est incontestablement l’activité minière qui exerce la plus forte et la plus dangereuse pression sur les ressources en eau. Les orpailleurs de plus en plus nombreux évoluent dans un cadre informel et anarchique qui ouvre la voie à toutes sortes de déviances, notamment l’utilisation des produits très dangereux comme le mercure et le cyanure sans aucune disposition sécuritaire. Il n’existe sur aucun des sites d’orpaillage des dispositifs de gestion des effluents qui, finalement sont déversés à même le sol ou dans les cours d’eau avoisinants. Les eaux de la Falémé, un affluent du fleuve Sénégal offre à cet égard l’illustration la plus parfaite sur son cours supérieur très affecté par l’orpaillage traditionnel et les multiples dragues qui opèrent la plupart sans respect des normes requises.

o Pressions artisanales Les unités artisanales ne sont pas en reste. Elles sont toutes consommatrices de quantités d’eau variables suivant la nature de leurs activités. Cette consommation s’accompagne de rejet d’importantes quantités d’eau usées dont le mode actuel de gestion constitue un véritable problème environnemental. En effet, les effluents issus des ateliers artisanaux sont évacués sans aucun traitement préalable soit vers des cours d’eau via les caniveaux et collecteurs urbains, soit vers la nappe phréatique, du fait de la mauvaise conception des bassins de réception.

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Chapitre 5 : Ressources énergétiques 5.1. Etat des ressources énergétiques Une part importante de l’énergie du Mali est fournie par les produits pétroliers (qui sont importés) et le bois énergie. Cependant, le pays jouit d’un potentiel important d’énergie propre et renouvelable, à savoir :

l’énergie hydroélectrique ; l’énergie solaire ; l’énergie éolienne.

L’énergie hydroélectrique est produite essentiellement à partir des retenues d’eau (centrales de Manantali, Sélingué et Felou) ou de dérivation de cours d’eau (centrale de Sotuba). Les quantités d’eau stockées annuellement constituent pour chaque site un potentiel énergétique transformé en énergie électrique par des usines installées à cet effet. La production brute d’électricité de l’ensemble EDM-SA a augmenté de 22,78 % passant de 1GWh en 2008 à 1,29 GWh en 2011. L’énergie solaire et dans une moindre mesure, l’énergie éolienne sont d’utilisation marginale et limitée à la consommation des ménages et de quelques établissements sanitaires et scolaires. Outre la société d’électricité EDM-SA, des opérateurs agréés alimentent certains centres dans le cadre de l’électrification rurale. Des auto-producteurs indépendants, principalement des industriels, disposent d’installations privées pour couvrir leurs besoins en énergie. 5.2. Pression sur les ressources énergétiques

Consommation d’énergie : La biomasse représente 73% de la consommation finale d’énergie, suivi des produits pétroliers (22%) et l’électricité (5%). Sur la base des informations actuelles, le poids de la biomasse dans le bilan énergétique national du Mali est supérieur à la moyenne africaine qui tourne autour de 60%. Le chapitre « Ressources forestières » s’est longuement étendu sur la place des produits ligneux dans la couverture des besoins énergétiques.

La part des énergies non renouvelables (10 MW) représente environ 5% de la puissance totale installée (184 MW) mais ne dépasse guerre les 1% de la consommation finale d’énergie du pays. Les besoins en hydrocarbures ont augmenté de 31,7% au cours de la période 2008 -2011. La croissance du parc et l’âge des engins ainsi que l’utilisation inefficiente des hydrocarbures sont entre autres les principales raisons de l’augmentation de la consommation des carburants.

Chapitre 6: Biodiversité

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6.1. Etat de la biodiversité. L’état de la biodiversité sera cerné à travers la situation des écosystèmes, la diversité des espèces à l’intérieur des écosystèmes et la diversité à l’intérieur des espèces. 6.1.1. Diversité des écosystèmes. Le Mali recèle de nombreux écosystèmes et habitats naturels particuliers répartis en écosystèmes terrestres et en écosystèmes fluviaux et lacustres. 6.1.1.1.Écosystèmes terrestres. On distingue plusieurs grands groupes d’écosystèmes terrestres répartis entre les différentes zones bioclimatiques. Ces zones constituent des entités homogènes définies par la combinaison de facteurs climatiques (régimes d'humidité et de température, longueur de la saison agricole) et édaphiques (nature des sols). Il s'agit des zones : saharienne (Ecosystèmes désertiques), sahélienne (écosystème semi aride et aride) ; soudanienne (écosystèmes de savanes) et guinéenne (écosystèmes forestier).

Ecosystèmes désertiques Les écosystèmes désertiques se rencontrent dans la partie septentrionale du Mali entièrement couverte par le désert du Sahara sur 695 000 Km², soit 56 à 57 % du territoire national. La pluviométrie y est inférieure à 150 mm/an. Il y règne une sécheresse permanente aggravée par des vents secs (harmattan), de fortes températures caractérisées par d’importants écarts entre le jour et la nuit et une évapotranspiration très élevée. La végétation, lorsqu’elle est présente, est confinée dans les dépressions recevant des eaux de ruissellement. On y rencontre des espèces végétales annuelles à cycle de développement très court et des arbustes rabougris. La faune comprend notamment des : mammifères menacés (gazelle dama : guépard du Sahara) ou en voie d’extinction (girafe, mouflon à manchettes de l'Adrar des Ifoghas, la gazelle leptocère, l’Addax dont le Mali possède un des derniers troupeaux.

Ecosystèmes semi arides et arides Les écosystèmes arides et semi-arides constituent l’ensemble de la zone sahélienne qui couvre 320 000 km2 soit environ 26% du territoire. La pluviométrie moyenne annuelle y varie de 150 à 600 mm pendant un à trois mois. La zone Sahélienne comprend cinq régions naturelles : Gourma, Plateau de Bandiagara-Hombori, Gondo-Mondoro, Hodh et Guidimagha Les conditions écologiques de la zone ont favorisé le développement de steppes: steppe herbeuse (arbres et arbustes pratiquement absents) et steppe arborée et/ou arbustive (arbres et arbustes présents). Les arbres sont principalement des épineux du genre acacia, accompagnés par endroits d’espèces des genres combretum , boscia, …. Le recouvrement de la strate ligneuse ne dépasse pas en général 15% sauf dans les dépressions où l’on peut rencontrer des fourrés assez denses. La distribution de la végétation est hétérogène en raison de la nature du sol et des variations topographiques.

Ecosystèmes de savanes: Les écosystèmes de savanes sont localisés essentiellement dans la zone soudanienne qui couvre une superficie de 173 773 Km², soit 14 % du territoire. La pluviométrie, répartie sur 5 mois, varie de 600 mm/an au Nord 1 200 mm/an au Sud. Les fleuves, les marigots et les mares fournissent de grandes quantités d'eau de surface tout au long de l'année. La zone soudanienne est le domaine de la savane où les formations herbeuses comportent une strate herbacée continue et des plantes ligneuses. Le développement du tapis herbacé s’accroît avec le gradient pluviométrique nord/sud.

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Écosystèmes forestiers Ils sont localisés dans la zone soudano guinéenne située à l'extrême Sud du pays sur une superficie de 136 536 Km², soit environ 11 % du territoire. La pluviométrie, supérieure à 1 000 mm/an, s'étale sur 6 mois. La flore est caractérisée par l’existence de mosaïque de savanes boisées et de forêts claires. La couverture végétale au sol est de 40% à 90% constituée de forêts galeries avec une bande de végétation dense. Elle recouvre les parties sud des régions naturelles du Haut Bani Niger et du Plateau Mandingue. Du sud au nord, les formations forestières varient des forêts claires du guinéen nord aux steppes sahariennes à épineux en passant par la savane boisée, la savane arborée et arbustive et les galeries forestières le long des cours d'eau. 6.1.1.2. Ecosystèmes fluviaux et lacustres Ils se rencontrent dans les nombreuses zones humides dont dispose Mali en dépit de sa continentalité. Les zones humides du Mali comprennent les bassins fluviaux et les plaines d’inondation, les écosystèmes lacustres notamment les lacs de la Boucle du Niger (Débo, Horo, Fati, Niangaye, Maggi, Wégnan), les écosystèmes de mares, les écosystèmes humides des oueds et des oasis. Parmi les plaines d’inondations alimentées par le fleuve Niger, le Delta Intérieur dudit fleuve est le plus vaste. Il s’étire sur plus de 400 km avec une largeur comprise entre 60 à 100 km. Ce plan d’eau d’une surface d’environ 35.000 km² abrite des sites particuliers comme la plaine de Séri, les plaines inondables du Kessou, du Killy, d’Amadia, de Daye Kabara, et la zone lacustre dans les régions de Mopti et de Tombouctou. Le bassin du Niger compte aussi trois barrages dont les retenues d’eau (Sélingué, Talo et Markala), ont donné naissance à d’importantes zones humides artificielles. D’autres plaines d’inondations existent dans les bassins du Bani et du Sankarani qui sont les deux principaux affluents du fleuve Niger.

Le pays renferme plus de 200 mares (inventaire de la DNHE). Celles-ci sont en grande partie non pérennes et pour la plupart, de très faibles superficies. L’essentiel de ces mares se situe dans les régions de Gao et de Tombouctou, surtout dans le Gourma.

Le Mali compte 17 grands lacs situés dans la partie septentrionale du pays, principalement sur la rive gauche du fleuve Niger. Les principaux sont : les lacs Faguibine, Télé, Gouber, Kamango, Daoukiré, Daouna, Fati, Horo, Kabara et Débo.

6.1.2. Diversité des espèces à l’intérieur des écosystèmes :

6.1.2.1. Diversité floristique Les écosystèmes de la zone subsaharienne ou désertique sont constitués au plan floristique de steppes épineuses à Acacia raddiana et de steppes herbeuses à Cenchrus biflorus, Panicum turgidum et Aristida spp. Dans les écosystèmes de la zone soudano-sahélienne, les savanes arbustives à Combretum glutinosum sont prédominantes. On y rencontre aussi des formations à Guirea senegalensis, Balanites aegyptiaca, et des parcs arborés à Acacia albida et Borassus aethiopium. Dans la zone sahélienne des steppes arbustives à Combretum glutinosum couvrent de vastes étendues. Les écosystèmes de la zone soudanienne sont couverts principalement par les savanes arborées à Bombax costatum, Vittelaria paradoxa et Isoberlinia doka. Dans les forêts claires dans la zone soudano-guinéenne à guinéenne les formations sont dominées par de nombreuses espèces ligneuses. Enfin, dans les écosystèmes des zones humides, notamment ceux du Delta Intérieur, la flore macroscopique est essentiellement constituée des prairies aquatiques à graminées vivaces comme Echinochloa stagnina, Oryza barthii, Vossia cuspidata et de forêts inondées à base d’épineux tels que Acacia kirkii, Acacia nilotica, etc.

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7.1.2.2. Diversité faunique Le chapitre relatif aux ressources fauniques s’est assez étendu sur les espèces fauniques rencontrées au Mali. Ce paragraphe portera donc sur l’aspect quantitatif de la diversité faunique. Pour ce faire, le tableau n°33 ci-dessous donne pour chaque catégorie de faune sauvage, le nombre d’espèces rencontrées au Mali.

Tableau n°9: Diversité de la faune au Mali

Groupe Nombre espèces Nombre espèces endémiques

Mammifères 136 0

Oiseaux 647 0

Reptiles 106 1

Amphibiens 30 2

Poissons 160 24 Source : Rapports annuels DNEF

7.1.3. Diversité à l’intérieur des espèces Cette diversité sera cernée à partir des espèces de plantes (domestiques et sauvages) et d’animaux domestiques qui offrent à cet égard, une bonne illustration de la richesse du patrimoine génétique du Mali. 7.1.3.1. Plantes domestiques. Le Mali est un centre important de domestication de nombreuses espèces de plantes cultivées pour lesquelles il existe plusieurs écotypes locaux et espèces apparentées. Le tableau n°34 ci-après, bien que non exhaustif, illustre l’importance de cette diversité biologique.

Plusieurs espèces de plantes cultivées présentent des atouts en matière de biotechnologie. Il s’agit entre autres :

- du mil dont certaines variétés locales, tolérantes aux attaques d’oiseaux granivores (variétés aristées), de foreurs de tiges, de mildiou, de striga et à la sécheresse, pourraient servir de donneurs de gènes à d’autres variétés.

- du sorgho, notamment en ce qui concerne les qualités grainières des variétés locales et l’adaptabilité des sorghos sauvages aux fluctuations des conditions agro écologiques qui sont autant d’atouts à valoriser par les biotechnologies ;

- des riz cultivés, notamment d’origine africaine (Oryza glaberrima) assez rustiques offrent à cet égard de bonnes bases de l’amélioration variétale en matière de riziculture;

- du coton dont certaines variétés locales peuvent être utilisées à des fins d’amélioration quantitative et qualitative de la production et de réduction de l’utilisation de pesticides en raison de leur tolérance aux insectes et maladies.

6.1.3.2. Plantes sauvages Les travaux de recherche ont abouti à ce jour à l’identification de 46 variétés d’espèces de graminées sauvages. Certaines de ces espèces tel que par exemple les riz sauvages (Oryza longistamina et Oryza barthii) tolérants à la pyriculariose peuvent contribuer à l’amélioration génétique des espèces cultivées. Concernant les essences forestières, signalons que 80 accessions variétales locales et 41 d’origine australienne ont été obtenues au niveau de la Station de Recherche Agronomique de Niono (Source : URG/partenaires)

6.1.3.3. Faune domestique Le Mali est le berceau de races d’animaux domestiques endémiques ou qui ont pu développer un potentiel de tolérance à plusieurs maladies, d’adaptation aux conditions climatiques arides (N’dama), et de production laitière (zébu Azaouak). Le cheptel se compose de plusieurs races et de sous races de bovins, d'ovins, de caprins, de camelins, d'équins, d'asins, de porcins.

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6.2. Pressions sur la biodiversité : La plupart des pressions constatées sur la biodiversité ont déjà été décrites dans les chapitres relatifs à certaines composantes environnementales notamment le sol, l’eau et le couvert végétal. On les rappelle ci-dessous :

- Les déficits hydriques

- L’utilisation artisanale et thérapeutique des plantes

- L’influence des feux de brousse

- L’exploitation anarchique du bois.

- La mécanisation et l’expansion agricole

- La protection chimique des cultures

- La mauvaise gestion des ressources fourragères

- Le commerce des espèces de faune sauvage

- L’érosion génétique des animaux domestiques et des plantes cultivées.

Chapitre 7: Cadre de vie

7.1. Etat du cadre de vie des populations maliennes Les populations maliennes vivent à 70 %, en milieu rural et 30 % en en milieu urbain et semi urbain. A tous ces niveaux, le cadre de vie est le siège de problèmes environnementaux d’origines diverses, notamment la prolifération de quartiers, les habitats précaires, l’occupation anarchique de l’espace, la pollution atmosphérique par le transport et l’industrie, le mauvais état de la voirie, l’inadéquation voire l’inexistence de système d’assainissement et de drainage et enfin la mauvaise gestion des déchets. 7.1.1. Milieu rural : En milieu rural, l’occupation de l’espace à des fins d’habitation est influencée par les facteurs naturels (climat, végétation, sol) et socio économiques (race, ethnie, moyens, etc.). Les populations nomades par essence ou astreintes à des activités saisonnières vivent dans des campements où l’habitat est fait en général de matériaux prélevés dans la nature (paille, bois, etc.) ou de tentes. L’une des caractéristiques de la plupart des villages maliens est la concentration de l’habitat, avec peu d’espace pour la circulation humaine (petites ruelles) probablement pour des raisons sécuritaires mais aussi et surtout pour laisser suffisamment d’espaces aux activités Agricoles (champs, pâturages, etc.). Le cadre de vie dans ces localités se trouve ainsi éprouvé par la faible circulation de l’air et les difficultés de gestion des eaux pluviales et des eaux usées domestiques. Lorsque les conditions édaphiques et topographiques n’autorisent pas un drainage il s’en suit une stagnation de ces eaux avec des risques sanitaire et environnementaux. A cela s’ajoute l’absence de latrines et son corollaire de défécation à l’air libre, malheureusement ancrée dans les habitudes de nombreuses populations rurales. 7.1.2. Milieu urbain et semi urbain : En milieu urbain et semi urbain, l’habitat est beaucoup plus évolué aussi bien en termes de matériaux utilisés qu’en termes de structuration. Toutefois on y rencontre aussi les types d’habitat propres au milieu rural mais relativement améliorés.

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En général, le rythme d’urbanisation, l’évolution de la pollution atmosphérique, le niveau de production et le mode de gestion des déchets déterminent la qualité du cadre de vie des populations. Le rythme de l’urbanisation au Mali s’est caractérisé par un développement anarchique des quartiers des grandes villes particulièrement à Bamako où l’exode rural a contribué à l’accélération de la croissance démographique. En termes d’occupation de l’espace, ce rythme a provoqué :

la forte demande de terrain d’habitation, surtout à Bamako ; l’étalement des villes et l’absorption des villages environnants ; l’occupation illicite des places publiques, espaces verts, bas fonds, berges ; des difficultés de circulation due à l’état défectueux des infrastructures routières ;

Les déchets solide,se distinguent en déchets ménagers, rejets solides des unités industrielles et artisanales et ferrailles d’origines diverses. Les rejets industriels résultent des activités des 115 unités industrielles que compte le Mali. Ces unités produisent annuellement 23 409 040 tonnes de déchets solides par an. La répartition par région des déchets industriels indique une forte concentration à Kayes avec 23 387 300 tonnes de déchets solides produits. Cette situation serait due aux activités des entreprises extractives de cette région.

Les déchets liquides, tout comme les déchets solides comprennent les rejets des ménages (eaux usées et excrétas) et les rejets industriels et artisanaux. Les ménages produisent d’importantes quantités d’eau usées domestiques (lessive, cuisine, lingerie, etc.) et d’excrétas. A défaut d’une situation exhaustive, le tableau n°41 ci-après donne quelques indications relatives à la production annuelle de déchets liquides dans certaines villes secondaires dotées de PSA.

Les unités industrielles génèrent deux types de déchets liquides : les eaux usées et les huiles usées qui dans la majeure partie des cas se trouvent mélangées du fait de l’absence de séparateurs. Les déchets spéciaux doivent leur particularité à la nature et la gravité des dangers qu’ils comportent et aux modes de traitements qu’ils requièrent. Ils comprennent les pesticides obsolètes, les déchets biomédicaux, les huiles usagées et les déchets plastiques. Les pesticides obsolètes regroupent les substances ou préparations chimiques utilisées dans la lutte contre les ennemis des cultures et des produits stockés, tombées en désuétude ou détériorées par suite de mauvaises conditions d’entreposage et/ou de manipulation. Ils sont considérés comme déchets spéciaux tout comme les matériels qu’ils ont contaminés (emballages, matériel usagé, etc.) et constituent de nos jours un réel danger pour les populations et les animaux vivant à proximité des nombreux sites identifiés par le PASP/Mali (plus de 30 sites réputés hautement contaminés par les pesticides obsolètes) ; Les déchets biomédicaux (DBM) sont des déchets issus des différentes activités de santé telles que les diagnostics, les analyses biomédicales, les vaccins et produits pharmaceutiques périmés et les soins dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire. Ces déchets sont générés par neuf (09) hôpitaux (3 nationaux, 6 régionaux), cinquante huit (58) centres de santé de référence (CSRéf), 744 CSCOM fonctionnels et 292 structures sanitaires privées. La gestion des déchets solides et liquides est tributaire du niveau de réalisation et de fonctionnement des ouvrages et équipements d’assainissement, de l’organisation et du fonctionnement des différentes filières de déchets et enfin du comportement des populations.

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Les ouvrages utilisés au Mali pour la gestion des déchets sont : les dépôts de transit et décharges finales pour la gestion des déchets solides, les caniveaux et collecteurs pour la gestion des eaux de pluie, les puisards-lavoirs, les fosses septiques, les latrines, les réseaux d’égouts ou de mini-

égouts et les stations de traitement pour les déchets liquides.

Les équipements rencontrés comprennent les équipements de collecte et de traitement des déchets solides (poubelles, véhicules de transport, incinérateurs, petit outillage, etc.) et les équipements de transport et de traitement des déchets (citernes à traction animale, camions citernes, etc.). 7.2. Pressions sur le cadre de vie des populations Les pratiques et comportements des acteurs impliqués dans la gestion des déchets constituent la majeure partie des pressions sur le cadre de vie des populations. La situation est préoccupante aussi bien pour les autorités communales que pour les populations elles-mêmes au regard des risques importants qu’elle comporte tant du point de vue de la santé publique que de l’environnement. 7.2.1. Mauvaise gestion des déchets :

a) Déchets solides : La plupart des villes sont caractérisées par une insuffisance notoire d’infrastructures adéquates et d’équipements d’assainissement à laquelle s’ajoutent d’une part, la faible capacités des organes élus des collectivités aux plans financier, technique et organisationnel et d’autre part, l’incapacité des GIE à assurer le transport de l’ensemble des déchets vers les dépôts de transit. Toutes ces insuffisances n’ont fait que renforcer au sein des populations, des pratiques et comportements négatifs ayant abouti à l’émergence de dépôts anarchiques de déchets solides et l’utilisation des caniveaux et collecteurs comme dépotoirs d’ordures ménagères.

Photo N° 16 : Dépôt sauvage d’ordures ménagères à Bamako

b) Eaux usées domestiques : La gestion des eaux usées se caractérise par l’insuffisance voire l’inexistence de réseaux de collecte et de stations de traitement des eaux usées, le sous équipement des ménages en dispositifs de collecte des déchets liquides, la faible capacité des GIE..Ainsi la grande partie des eaux est rejetée sans traitement approprié dans les caniveaux, collecteurs et cours d’eau. Les eaux de vidange des latrines et fosses septiques sont quant à elles, directement déversées dans les champs et les espaces verts.

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c) Eaux usées industrielles : La plupart des entreprises ne disposant pas de dispositifs d’épuration, déversent directement leurs eaux usées dans les cours d’eau. La quasi-totalité des petites unités industrielles, les centrales électriques et les stations de services ne sont pas équipées de dispositif de séparation d’eaux usées et d’huiles usagées. Il en est de même en ce qui concerne les aires de lavage qui prolifèrent dans les villes. Tous ces établissements déversent eaux et huiles sur le sol et dans les émissaires. d) Eaux usées artisanales : Le cas le plus préoccupant est celui des teintureries et pour l’illustrer, la situation dans le District de Bamako est la plus édifiante. A Bamako, il a été dénombré 463 unités de teinturerie dans toutes les communes. La teinture est faite à l’intérieur des concessions, aux abords des rues ou le long des cours d’eau et des collecteurs. Selon les données de TECSULT (1993), chaque teinturière générait en 1993 environ 300 litres d’effluents par jour.

Une étude récente* a estimé que les teinturières de Bamako produiraient environ 230 m3 d’eaux usées par jour. Ces eaux sont déversées sans aucun traitement préalable soit sur le sol dans les rues, soit dans des bassins non étanches d’où elles regagnent les eaux souterraines, soit dans les caniveaux et collecteurs ou directement dans les cours d’eau (voir les photos ci-dessous).

Figures N°17 et 18 : Vue des aspects d’une mauvaise gestion des eaux de teinturerie à Bamako

e) Déchets spéciaux : La présence et l’utilisation des pesticides obsolètes provoquent la pollution chimique. Ces pesticides peuvent se retrouver sous diverses formes dans l’air, l’eau de boisson, les aliments et le sol auxquels ils modifient les qualités. Les déchets biomédicaux sont pour la plupart mal gérés et constituent de ce fait des sources de contamination du sol, de l’eau et de l’air. En effet, les enfouir comporte un risque de pollution de la nappe phréatique par infiltration de lixiviat. Un traitement thermique à l’aide d’incinérateurs de type MontFort (qui présente certaines insuffisances de conception) peut provoquer la pollution atmosphérique à travers la diffusion de fumée contenant des polluants atmosphériques découlant de leur combustion incomplète (dioxines, furanes, chlore…).

La pression des déchets plastiques sur le cadre de vie a atteint actuellement un niveau très préoccupant. Ces déchets sont aujourd’hui disséminés dans toute la sphère de la vie des populations (concessions, rues, caniveaux, égouts, collecteurs, etc.). Leur destruction par le feu produit et rejette dans l’atmosphère des dioxines et furanes qui sont des polluants organiques persistants et des gaz toxiques (gaz à effet de serre, additifs contenant des colorants, des métaux lourds).

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PARTIE 2 : GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE AU MALI

Chapitre 1 : Aspects institutionnels

1.1 La constitution La gouvernance environnementale au Mali trouve son fondement dans la Constitution de 1992 notamment en son préambule et aux articles 15 et 116. En effet, le préambule de cette Constitution stipule : « Le peuple souverain du Mali s’engage à assurer l’amélioration de la qualité de la vie, la protection de l’environnement ». L’article 15 dispose : « Toute personne a droit à un environnement sain. La protection de l’environnement, la défense et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat » et l’article 116 relatif aux traités et accords internationaux dit : « Les traités ou accords internationaux régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque traité ou accord de son approbation par l’autre partie.» Au regard de ses dispositions constitutionnelles, le Mali s’est doté d’un dispositif institutionnel et d’un cadre juridique destinés à résoudre les problèmes environnementaux et promouvoir un véritable développement durable. 1.2. Dispositif institutionnel de la gouvernance environnementale au Mali: Il repose sur les institutions consacrées par la Constitution :

L’Assemblée Nationale : La loi est votée par l'Assemblée Nationale. L'initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement et aux membres de l'Assemblée Nationale. L’Assemblée Nationale dispose en son sein d’une sous-commission chargée des questions environnementales et de développement rural qui est consultée pour tous les textes relevant de son domaine de compétence.

Le Gouvernement : Il est chargé d’élaborer et de mettre en œuvre les politiques nationales dans les domaines des compétences des différents Ministères. Pour prendre le cas spécifique du ministère chargé de l’environnement, celui-ci exerce les attributions ci-après :

- l’amélioration du cadre de vie des populations ; - la conduite des actions de protection de la nature et de la biodiversité ; - la lutte contre la désertification et l'avancée du désert ; - l’élaboration et la mise en œuvre des mesures destinées à prévenir ou à réduire les

risques écologiques ; - la prévention, la réduction ou la suppression des pollutions et nuisances ; - la préparation et le contrôle de la mise en œuvre des mesures d'assainissement du milieu ; - la police et la gestion de la chasse ; - l’information et la formation des citoyens dans le domaine de l'environnement.

En outre, le MEA veille à la prise en compte de l’environnement dans les politiques, plans et programmes de développement initiés par les autres Départements sectoriels. Cette veille s’opère

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à travers les activités des structures plus ou moins déconcentrées que comptent le MEA et qui assurent à proximité, l’opérationnalisation des politiques en matière d’environnement.

Le MEA compte deux directions nationales déconcentrées aux niveaux régional, local et communal (DNEF et la DNACPN) et trois agences auxquelles sont assignées des missions d’information, de coordination et/ou de gestion de certains domaines spécifiques de l’environnement. C’est ainsi que l’ANGSEM a en charge la gestion des stations d’épuration des eaux usées, l’ABFN l’aménagement et la protection des berges du fleuve Niger et l’AEDD, la coordination de toutes les activités au niveau national allant dans le sens de la mise en œuvre des différentes conventions auxquelles le Mali a souscrit dans le domaine de l’environnement.

Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales: Il a pour mission d'étudier et de donner un avis motivé sur toute politique de développement local et régional. Il peut faire des propositions au Gouvernement pour toute question concernant la protection de l'environnement et l'amélioration de la qualité de la vie des citoyens à l'intérieur des collectivités. Le Gouvernement est tenu de saisir pour avis le Haut Conseil des Collectivités pour toutes actions concernant les domaines cités plus haut. Parmi les cinq commissions permanentes que compte le HCC, la Commission Développement Rural et Environnement est saisie au fond sur toutes les questions environnementales.

De 2008 à 2011, le Haut Conseil des collectivités a émis des avis motivés sur : les projets de textes portant réglementation à l’importation, l’utilisation et la réexportation

des substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO) et les équipements qui les contiennent ;

La communication écrite intitulée : « Problématique des feux de brousse : impact et stratégie de lutte » ;

Projet de document portant sur la Politique Nationale de l’Assainissement ; le projet de loi portant interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la

commercialisation et de l’utilisation de granulés et des sachets plastiques en République du Mali ;

le projet de loi portant code minier au Mali. En outre le HCC a participé à plusieurs fora et ateliers organisés par le MEA. Le Conseil Economique, Social et Culturel:

Le Conseil Economique, Social et Culturel a compétence sur tous les aspects du développement économique, social et culturel. Il participe à toute commission d'intérêt national à caractère Economique, Social et Culturel. II rédige à l'attention du Président de la République, du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale, le recueil annuel des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile assorti d’orientations et de propositions. Par ailleurs, le Conseil Economique, Social et Culturel est obligatoirement consulté sur tout projet de loi de finances, tout projet de plan ou de programme économique, social et culturel ainsi que sur toute disposition législative à caractère fiscal, économique, social et culturel.

Pour ces trois institutions, les mécanismes formels de consultation consistent en la tenue de diverses sessions (Conseil des Ministres, Sessions de l’Assemblée Nationales, du Haut Conseil des Collectivités, du Conseil Economique Social et Culturel).

Les Collectivités Territoriales : Les collectivités territoriales jouent un rôle important dans la gestion, l'aménagement, la conservation et la sauvegarde de l'équilibre écologique de leurs territoires. Elles ont autorité en matière de mise en œuvre des activités de développement économique, social et culturel d'intérêt régional et local. A ce titre, elles participent à la définition et à la mise en œuvre des politiques, mais aussi des stratégies et programmes d'action correspondants.

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Le code des collectivités territoriales, adopté en 1995 et modifié en 1998 a dévolu aux régions et aux communes des compétences générales en matière d’environnement et confère aux maires un véritable pouvoir de police dans ce domaine.

La visibilité de la gouvernance environnementale au niveau des collectivités territoriales peut être appréciée à partir de l’examen des divers documents de planification. A tous les niveaux, ces documents soulèvent des préoccupations environnementales assorties de solutions qui, paradoxalement n’occupent pas le rang qui sied dans la hiérarchisation des priorités. Cela peut s’expliquer par le fait qu’aucun de ces plans et programmes, à quelque niveau que ce soit n’a fait l’objet d’évaluation environnementale stratégique pourtant nécessaire pour une meilleure prise en compte de l’environnement dans le processus de planification.

Le Conseil National de l’Environnement

Le Conseil National de l’Environnement (C.N.E.) a été créé auprès du ministre chargé de l’Environnement par décret N°10-390/ PM-RM du 26 juillet 2010. C’est un organe consultatif ayant pour mission de donner un avis et formuler des propositions et recommandations sur les questions se rapportant à l’Environnement.

A cet effet, il est chargé de :

- faire toute proposition visant à améliorer l’efficacité de la mise en œuvre des programmes du secteur de l’environnement et de l’assainissement;

- favoriser la participation des acteurs nationaux, notamment la société civile, dans la sauvegarde et la protection de l’environnement, la lutte contre la désertification, les changements climatiques et le développement durable;

- donner son avis sur tous les projets de textes relatifs à l’environnement ainsi que tous les programmes et projets de développement dans le domaine de l’environnement devant être mis en œuvre dans le pays;

- donner son avis sur la ratification des Accords Internationaux sur l’Environnement par le pays;

- donner son avis sur toute question relative à l’environnement dont il sera saisi par le ministre chargé de l’environnement.

Les acteurs non gouvernementaux :

La mise en œuvre des programmes d'actions repose en grande partie sur la mobilisation et l'implication des acteurs non gouvernementaux, parmi lesquels on peut distinguer les individus et associations (société civile) et les ONG. - Société civile, individus et mouvements associatifs : La société civile, représentée par les

individus et les associations (organisations paysannes, organisations socioprofessionnelles, GIE,.) joue un rôle important dans la protection de l'environnement au niveau local. Ces acteurs, qui utilisent et/ou protègent les ressources de l'environnement, développent des stratégies individuelles ou collectives qui obéissent à des logiques familiales, villageoises ou collectives. Dans le cadre de la gestion de l’environnement, la société civile est représentée dans les cadres de concertations et les organes de décisions tant au niveau national qu’aux niveaux régional, local et communal.

- ONG nationales : Selon leurs domaines d'intervention, les ONG nationales appuient les initiatives locales dans la mise en œuvre de certains aspects des programmes élaborés pour la protection de l'environnement dépassant les capacités des individus et mouvements associatifs.

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La contribution des organisations non gouvernementales est très visible à travers leurs multiples appuis aux collectivités territoriales pour la réalisation de nombreuses actions concourant à l’amélioration de l’environnement telles que le reboisement, la fixation des dunes, la protection des berges, la restauration des sols, l’assainissement, l’élaboration et la mise en œuvre des conventions locales. Toutefois, on relève au plan national un manque de lisibilité des actions et des acquis de ces organisations en matière d’environnement d’où les énormes difficultés d’évaluation des efforts nationaux d’amélioration et de sauvegarde de l’environnement.

Chapitre 2 : Cadre juridique de l’environnement 2.1. Cadre juridique International Le Mali a signé et/ou ratifié plusieurs Accords Multilatéraux sur l’Environnement (AME). En outre, il a adhéré à plusieurs Déclarations, Principes internationaux. Ces accords, déclarations et principes concernent les domaines suivants : climat, milieu hydrique, désertification, protection des écosystèmes,.... Parmi ces déclarations et AME, on peut citer : - La Déclaration de Stockholm sur l'environnement ; - la Charte mondiale de la nature ; - la Déclaration de Paris ; - la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement ; - les Objectifs du Millénaire pour le Développement ; - la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable ; - la Déclaration de Libreville sur la sante et l’environnement en Afrique ; - la Déclaration de Rio+20 ; - la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques - Le Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, - la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, - la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification - La Convention relative aux zones humides d'importance internationale - Le Protocole sur la biosécurité - La CITES 1.3.2. Cadre juridique national. Il est composé de la Constitution et des lois et règlements édictés pour la protection et la gestion de l’environnement. La Constitution : La Constitution du Mali adoptée le 25 février 1992 et dont les articles relatifs à l’environnement sont rappelés ci-dessus est le socle de tous les actes juridiques au Mali. La loi N°02- 006/AN-RM du 31 janvier 2002 portant Code de l’eau : La présente loi fixe les

règles d'utilisation, de conservation, de protection et de gestion des ressources en eau.

La loi N° 01-020/ AN-RM du 30 mai 2001 relative aux pollutions et aux nuisances : La présente loi fixe les principes fondamentaux du contrôle des pollutions et des nuisances.

La loi N°02-013/AN-RM du 03 juin 2002 instituant le contrôle phytosanitaire en République du

Mali : Cette loi fixe les règles phytosanitaires relatives à la production, à l’importation et à l’exportation des végétaux et produits végétaux.

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La loi N°08-033/AN-RM du 11 août 2008 relative aux installations classées pour la protection

de l’environnement : Sont soumis aux dispositions de la présente loi les installations exploitées qui présentent des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité et la salubrité publiques, soit pour la nature et l’environnement, soit pour la conservation des sites et monuments (Art.3).

La loi N°08-042/AN-RM du 1er décembre 2008 relative a la sécurité en biotechnologie en

République du Mali : Cette loi s’applique à l’importation, l'exportation, le transit, l’utilisation confinée, la libération ou la mise sur le marché de tout Organisme Génétiquement Modifié (OGM), qu'il soit destiné à être libéré dans l'environnement ou utilisé comme denrée alimentaire, aliment pour bétail ou produit de transformation, ou d'un produit dérivé d'organisme génétiquement modifié.

La loi N°92-013/AN-RM du 17 septembre 1992 portant institution d'un Système National de normalisation et de contrôle de qualité : L’Article 3 de la présente loi dispose que le système national de normalisation et de contrôle de qualité contribue notamment à :

- la préservation de la santé et la protection de la vie ; - la sauvegarde de la sécurité des hommes et des biens ; - l'amélioration de la qualité des biens et services ; - la protection du consommateur et des intérêts collectifs ; - l'intégration et la production nationale et la valorisation des ressources naturelles; - la protection de l'environnement ; - l'élimination des entraves techniques aux échanges.

La loi N°01-004/AN-RM du 27 février 2001 portant charte pastorale en République du Mali : La

présente loi définit les principes fondamentaux et les règles générales qui régissent l'exercice des activités pastorales en République du Mali.

Le décret N°09- 314 /P-RM du 19 juin 2009 relatif à la qualité et à la labellisation des produits agricoles : Les produits Agricoles, cultivés ou fabriqués au Mali, doivent répondre aux normes de qualité définies par la réglementation en vigueur. 2009

Le décret n° 01 – 395 / P-RM du 06 septembre 2001 fixant les modalités de gestion des eaux

usées et des gadoues ;

Le décret N°08-346 /P-RM du 26 juin 2008 relatif a l’étude d’impact environnemental et social, modifié par le Décret N°09-318/P-RM du 26 juin 2009

Chapitre 3. Les outils nationaux de planification

3. 1. Le CSCRP 2007-2011 et sa dimension environnementale

Le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) est considéré comme référent majeur des politiques publiques et fédérateur de l’ensemble des politiques, stratégies, projets et programmes de développement conduits par l’État. Le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté, prolongation du CSLP 2002-2006 découle de la volonté du Gouvernement du Mali d’articuler la problématique sociale avec la problématique économique afin de reculer la pauvreté à travers une croissance forte et durable. Ainsi, le CSCRP 2007-2011 a eu pour but de stimuler la croissance et de l’orienter au bénéfice des plus défavorisés.

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Cependant, cet outil de planification, bien qu’ayant pris en compte certains aspects environnementaux a cantonné l’environnement dans une dimension sectorielle en faisant perdre de vue son caractère transversal et ses liens avec la pauvreté. C’est ainsi que la dimension environnementale n’était pas perceptible dans les indicateurs de nombreux secteurs de développement, quant bien même les activités de ces secteurs impactent sur l’environnement. Le CSCRP en tant que cadre des politiques et stratégies de développement se doit de prendre en compte la dimension environnementale à sa juste valeur, notamment en ce qui concerne le lien entre la problématique de la gestion des ressources naturelles, les potentialités de développement socio-économiques du pays et le rôle stratégique que joue le maintien de la viabilité des écosystèmes dans la lutte contre la pauvreté.

C’est pourquoi les autorités maliennes ont engagé le « Verdissement » du CSCRP (2012-2017) dans le cadre du Projet Initiative Pauvreté et Environnement (IPE/Mali) mis en place à cet effet.. Ce verdissement est aussi une réponse adéquate aux nombreux défis environnementaux auxquels le Mali est confronté.

3.2 La Politique Nationale de Protection de l’Environnement (PNPE)

La PNPE est le document de référence de la politique environnementale dont découlent les

politiques et stratégies plus spécifiques en matière d’environnement.

Les objectifs globaux de la PNPE sont les suivants :

- Assurer la sécurité alimentaire ;

- Préserver/protéger et améliorer le cadre de vie de l'ensemble des citoyens ;

- Développer les capacités nationales d'intervention aux différents échelons (national, régional et local) et promouvoir la participation de toutes les composantes de la société malienne à l'œuvre de protection de l'environnement ;

- Promouvoir la création d'emplois alternatifs dans le domaine de la protection de l'environnement ;

- Contribuer au développement de la coopération sous-régionale et internationale en matière de protection de l'environnement.

Objectifs spécifiques de la PNPE :

- Développer et appuyer la mise en oeuvre d'une gestion décentralisée et participative des ressources naturelles renouvelables ;

- Appuyer les différentes collectivités territoriales, les organisations et associations de producteurs (OP, Organisations socioprofessionnelles, GIE,...) et autres partenaires de la société civile, comme les ONG, afin qu'ils jouent pleinement leur rôle dans la gestion des ressources naturelles et la protection de l'environnement ;

- Promouvoir des systèmes de production agricoles durables et des méthodes d'exploitation minière respectueuses de l'environnement ;

- Elaborer et appuyer la mise en œuvre de programmes participatifs de gestion des ressources naturelles à travers les schémas régionaux d'aménagement du territoire et les schémas d'aménagement et de gestion des terroirs villageois, en vue de réduire les effets de la dégradation, de la désertification et/ou de la sécheresse ;

- Renforcer la lutte contre toute forme de nuisance et de pollution, notamment à travers la création de stations d'épuration ou de dépollution des rejets liquides, solides et gazeux des unités industrielles et artisanales et des principales villes ;

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- Elaborer et/ou renforcer la mise en œuvre d’une politique d'assainissement, à travers la planification et la mise en place d'infrastructures d'assainissement prévues au niveau des SDAU/SDU élaborés pour les centres urbains de plus de 5.000 habitants ;

- Mettre en place un cadre institutionnel approprié en vue d'assurer la coordination, le contrôle et le suivi de la mise en œuvre de la PNPE ;

- Renforcer les capacités des acteurs concernés ;

- Harmoniser les lois et règlements en vigueur et élaborer les textes juridiques et réglementaires nécessaires et définir des normes en matière d'environnement, dont les normes de rejet ;

Orientations et les grandes lignes de la PNPE

La mise en œuvre de la politique nationale de protection de l'environnement repose sur des axes

stratégiques, sur la mobilisation, le renforcement et/ou la mise en place de nouvelles formes de

partenariats entre les différents types d'acteurs (Etat, Collectivités décentralisées, organisations

socioprofessionnelles, société civile, populations, partenaires techniques et financiers).

Les axes stratégiques de la politique nationale de protection de l'environnement sont les suivants :

- Préserver et renforcer les acquis techniques et méthodologiques ;

- Promouvoir une approche globale et multisectorielle ;

- Prévenir toute nouvelle dégradation des ressources ;

- Promouvoir la restauration et la récupération des zones et sites dégradés ;

- Mettre en place des cadres de coordination et de concertation ;

- Renforcer les capacités nationales en matière de protection de l'environnement ;

- Mettre en place un système de contrôle, de suivi et de surveillance continue de l'environnement.

En aval de la PNPE et de manière à mieux orienter et gérer les grands domaines spécifiques de l’environnement, des politiques et stratégies spécifiques ont été mises en œuvre :

- La Politique Forestière Nationale

- La Stratégie nationale de la diversité biologique

- La Politique nationale des zones humides

- La Stratégie nationale de gestion des déchets solides

- La Stratégie nationale de gestion des déchets liquides

- La Stratégie nationale de gestion des déchets spéciaux

- La Stratégie nationale de gestion des eaux pluviales

- La Politique Santé – Environnement

- La Politique Nationale de changements climatiques et sa stratégie

- La Stratégie nationale des aires protégées De plus deux nouvelles stratégies sont en préparation en ce qui concerne le développement durable et les Evaluations environnementales stratégiques

La Politique Nationale de changements climatiques et sa stratégie seront développées en

parallèle aux activités de la convention internationale sur les changements climatiques

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Chapitre 4. Gestion des conventions internationales

On exposera ci-dessous les grandes lignes de gestion des trois conventions de RIO

Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

Cette convention a été signée et ratifiée par le Mali respectivement le 22 Septembre 1992 et le 28

Décembre 1994.

Aux termes de cette convention, le Mali s’oblige à :

Préparer et soumettre des « communications nationales » contenant des informations sur les inventaires des émissions de gaz à effet de serre par source et sur leurs «puits nationaux » ;

Exécuter des programmes nationaux pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux effets négatifs de ces perturbations climatiques ;

Sensibiliser le grand public par rapport aux effets néfastes des changements climatiques et à leurs incidences probables.

Mise en œuvre de la convention entre les années 2008 et 2011 :

Communications nationales :

Le Mali a produit et soumis deux (2) communications nationales. La deuxième communication qui

date de décembre 2011 a porté essentiellement sur le calcul des émissions de gaz à effet de

serre, les stratégies d’atténuation et/ou d’adaptation ainsi que sur les besoins en renforcement de

capacités. Elle se résume comme suit :

Le calcul des émissions de gaz à effet de serre s’est articulé sur huit (8) modules

(Energie, Procédés industriels, Elevage, Riziculture, Feux de brousse, Résidus

agricoles, Changement d’affectation des terres et de la foresterie, Déchets) et a abouti aux

constats ci-après :

Les principales sources d’émission de gaz à effet de serre au Mali sont :

- la conversion des forêts à travers les défrichements ; - l’utilisation agricole des terres ; - le secteur de l’énergie ; - les feux de brousse ; - la riziculture irriguée ; - l’élevage domestique.

Les principaux puits de séquestration de carbone sont : les forêts et les reboisements ; les terres abandonnées en reconstitution de biomasse.

Le bilan des émissions et des absorptions de gaz à effet de serre indique que le Mali est un

puits de carbone.

Le chapitre « atténuation » s’est focalisé sur les secteurs de l’énergie et de l’industrie, de la

foresterie et de l’agriculture. L’analyse des scénarios d’atténuation définis sur la base d’hypothèses

aux horizons 2000, 2020 et 2050 a débouché sur une série de recommandations relatives à:

la gestion des ressources naturelles ; la participation des populations ; la formation et la sensibilisation de tous les acteurs dans le domaine de la protection de

l’environnement ; la protection du patrimoine forestier ; la réduction du taux d’accroissement de la population, etc.

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Le chapitre « adaptation » a évalué la vulnérabilité actuelle et future de certains secteurs tels que

l’agriculture, la santé, les ressources en eau, l’élevage, la forêt et la faune. Pour chacun de ces

secteurs, les impacts directs de la variabilité climatique ont été identifiés.

La vulnérabilité future aux changements climatique quant à elle est abordée sous l’angle de l’analyse prospective reposant sur deux exercices à savoir : les projections des paramètres climatiques afin d’estimer correctement les risques climatiques dans le temps et dans l’espace et la projection dans le futur des impacts actuels des changements climatiques.

Politique et Programmes nationaux d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets négatifs des perturbations climatiques ;

Politique Nationale sur les Changements Climatiques.

La Politique Nationale sur les Changements Climatiques est conçue pour servir de cadre de référence des interventions dans le domaine des changements climatiques au Mali. Il s’agit, en termes de vision, « de définir d’ici l’an 2025 un cadre de développement socio économique durable qui intègre les défis des changements climatiques dans tous les secteurs de développement afin d’améliorer le bien être des populations. » (Document de la PNCC) L’objectif est de contribuer à la lutte contre la pauvreté et au développement durable en apportant des solutions appropriées aux défis des changements climatiques afin que ceux-ci ne deviennent des facteurs limitant du développement socio économique. La mise en œuvre de la Politique Nationale sur les Changements Climatiques s’appuie huit (8) orientations politiques et dix (10) orientations sectorielles. En outre elle définit un cadre institutionnel et une stratégie de financement. Les huit orientations sont les suivantes :

Mise en place d’une gouvernance anticipative et mieux organisée des changements climatiques

Promotion d’une intégration des changements climatiques dans les politiques et stratégies sectorielles et dans la planification du développement au niveau national et territorial

Renforcement des actions d’adaptation aux impacts des changements climatiques

Prévention et gestion des risques et des catastrophes naturelles

Promotion des actions d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre

Renforcement de la recherche pour le développement, la vulgarisation et le transfert de technologies, et la génération d’informations et de données appropriées

Sensibilisation du public, l’éducation, la formation et le renforcement des capacités en matière de changements climatiques

Promotion et renforcement de la coopération internationale et sous régionale

La PNCC est assortie d’une stratégie et d’un plan d’actions qui précisent les modalités de sa mise en œuvre.

Stratégie « Economie verte et résiliente aux changements climatiques »

La Stratégie « économie verte et résiliente aux changements climatiques » élaborée en 2011 vise à « asseoir le développement du pays à partir d’une adaptation réussie aux effets des changements climatiques d’une part et une maîtrise des émissions de gaz à effets de serre d’autre part.

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En termes de vision prospective, il s’agit pour le Mali de « disposer à l’horizon 2025 des modes d’organisation, de consommation et de production qui permettent à une population sans cesse croissante de vivre durablement sur un espace territorial dont les ressources naturelles sont limitées et sous la contrainte des changements climatiques. » Pour ce faire, des investissements massifs devront être réalisés dans les secteurs les plus vulnérables, notamment :

l’agriculture à travers une meilleure gestion des sols, des ressources en eau, l’accès des agriculteurs aux semences améliorées, aux informations climatiques, etc.

l’élevage à travers une gestion durable des ressources pastorales (eau, pâturages, cheptel).

la pêche à travers la gestion durable des pêcheries, la protection des écosystèmes aquatiques, le développement de la pisciculture, etc.

l’eau à travers la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), la réalisation d’aménagements hydrauliques, la récupération des eaux de pluies, le traitement des eaux usées, etc.

la santé à travers notamment la lutte contre les maladies climato-sensibles (particulièrement le paludisme), l’assainissement et le planning familial

D’autres secteurs tels que les transports, les mines, la météorologie doivent être pris en compte. Par ailleurs, il s’agira aussi de veiller à la bonne gestion des risques et des catastrophes et à la diversification de l’économie afin de s’adapter aux changements climatiques. La construction d’une économie verte repose sur les orientations stratégiques ci-après :

la préservation et l’accroissement du couvert forestier, à travers notamment la limitation des pressions sur la forêt ;

le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, bioénergie, etc.)

l’amélioration de l’efficacité énergétique ;

la restauration des terres dégradées, le développement du système de riziculture intensive, l’application de micro doses d’engrais et une meilleure gestion des résidus de récolte.

le développement des études sur les liens santé-environnement et sur la filière plantes médicinales ;

Pour répondre urgemment au défit climatique, six programmes ont été élaborés :

o Programme de reboisement intensif pour la reconstitution des écosystèmes forestiers du Mali ;

o programme de développement d’une agriculture résiliente aux changements climatiques ;

o programme de développement pastoral résilient aux changements climatiques ;

o programme de développement de la pisciculture ;

o programme de captage et de stockage des eaux de pluies ;

o programme de développement des énergies renouvelables.

Ces programmes nécessitent pour leur mise en œuvre, la mobilisation de 494,1 millions de dollars $ sur la période 2012-2016, dont 248,5 millions pour la période 2012-2013.

Fonds climat

Le Fonds Climat est un Fonds d’affectation Spéciale Multi Donateurs constitué de contributions financières de plusieurs organisations bi ou multilatérales et du secteur privé. Il est destiné à appuyer la mise en œuvre de la Stratégie d’Economie Verte et Résiliente aux Changements Climatiques à travers le financement d’activités dans divers domaines (agriculture, eau, élevage, énergie, foresterie, infrastructures et transports).

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La structure du fonds se compose :

d’un comité de pilotage en charge de la supervision et de la surveillance des activités du fonds ainsi que la prise de décisions relatives au financement.

Un Secrétariat Technique qui apporte un soutien technique et administratif au comité de pilotage ;

Une entité de coordination assumant pour le compte du Gouvernement l’entière responsabilité programmatique et financière pour les activités mises en œuvre par les entités nationales ;

des Organisations Participantes Nationales chargées d’implanter les activités dans le cadre juridique national ;

des Organisations Participantes de l’ONU (selon la requête du Gouvernement) appelées à fournir des services de renforcement de capacités et autres services suivant leurs propres régulations financières, règles et politiques

du bureau MPTF considéré comme agent administratif agissant au nom du Gouvernement pour gérer les fonds sur une base intérimaire. C’est donc le manager du Fonds.

Pour être éligibles, les projets doivent s’inscrire dans les priorités stratégiques du Fonds. Ils seront exécutés par les Organisations Participantes.

Convention de lutte Contre la Désertification (CCD)

En application de cet engagement, le Mali a mis en place les institutions de coordination et désigné un point Focal et a élaboré en 1998 son programme d’actions national de lutte contre la désertification (PAN/LCD), et engagé son processus de mise en œuvre, toute chose qui confirme sa volonté politique réelle affichée pour combattre le fléau de la désertification.

Au regard de l’acuité des problèmes de Désertification, Dégradation des terres, et Sécheresse (DDTS), et malgré l’engagement des Pays parties touchés, des contraintes multiformes ont entravé une mise en œuvre optimale de ces plans aussi bien aux échelles nationales, sous régionale et régionale, toute chose qui a conduit la Conférence des Parties à sa huitième session tenue en 2007, à l’adoption d’un Plan-Cadre Stratégique Décennal (2008-2018) visant à renforcer la mise en œuvre de la Convention.

Actions menées pour l’atteinte de l’objectif opérationnel n°1: plaidoyer, sensibilisation et

éducation :

Des actions de plaidoyer pour une meilleure prise en compte des questions de la gestion durable des terres dans les programmes intéressant la fertilité et la productivité des sols ont été organisées auprès des secteurs concernés. La sensibilisation des communautés sur les effets de la sécheresse et sur la prévention de la dégradation des terres sont menées aussi bien par les structures techniques de l’Etat et les organisations non gouvernementales (ONG). Un site Web est dédié à la gestion durable des terres (www.gdtmali.org), renforçant ainsi la communication sur la problématique de la dégradation des terres.

Actions menées pour l’atteinte de l’objectif opérationnel n°2: mise en place de cadres d’actions en vue d’œuvrer à l’instauration d’un climat général favorable à la recherche de solutions pour combattre la Désertification, la Dégradation des terres, et la Sécheresse (DDTS) : Afin de mobiliser tous les acteurs autour de la question de gestion durable des terres, le Mali a mis en place une coalition pour accompagner le processus d’élaboration du cadre stratégique d’investissement pour la gestion durable des terres.

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Une coordination des organisations de la société civile intervenant dans la lutte contre la Désertification, la Dégradation des terres et la Sécheresse (DDTS) dénommée GCOZA-Mali a été créée en vue de promouvoir la gestion durable des zones arides. Celle-ci capitalise les expériences réussies, mobilise les ressources pour le financement des actions. Actions menées pour l’atteinte de l’objectif opérationnel n°3 : Promotion de la science, de la technologie et de la connaissance : Le Mali, en partenariat avec des institutions et des organismes comme la Banque Mondiale, l’OSS, dispose dans les différentes zones agro-écologiques, des sites d’observation et de suivi de l’évolution de l’environnement biophysique. Des études stratégiques d’analyse et de prospective ont été réalisées en vue de dégager les tendances évolutives de la dégradation des ressources naturelles et l’évaluation des coûts de leur dégradation sur le PNB. Le CSI-GDT Mali, capitalise environ soixante approches approuvées par les techniciens dans les domaines de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, de l’atténuation et/ou l’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques ainsi qu’en matière de conservation et de restauration de la diversité biologique. En outre, face aux effets dramatiques de la sècheresse, les instituts de recherche comme l’IER et certains Institut de Formation comme par exemple l’IPR/IFRA ont mis au point des variétés adaptées qui ont beaucoup aidé les communautés rurales. Actions menées pour l’atteinte de l’objectif opérationnel n°4 : Renforcement des capacités : Un certain nombre d’actions sont en cours :

- la Construction d’un Camp Bio à environ 25 Km de Bamako appuyé par le Secrétariat de la CCD et le Gouvernement Italien dans le cadre du renforcement des capacités des Jeunes en matière de lutte contre la Désertification, Dégradation des terres, et Sécheresse (DDTS);

- l’organisation d’ateliers d’information, de sensibilisation et de formation portant sur : les résultats des COPs, le plan cadre stratégique, le rôle de la société civile dans la lutte contre la désertification, les approches d’intégration de la DDTS dans les planifications et de prise en compte de la gestion durable des terres dans les programmes.

- La mise en place de cadres de réflexion comme ‘’Reverdir le Sahel’’ pour la promotion de la régénération naturelle assistée ;

- La production d’un guide méthodologique d’élaboration des conventions locales de gestion durable des ressources naturelles afin d’aider les collectivités décentralisées à mettre en place des stratégies de gestion intégrée de ces ressources dans leur terroirs

- La participation des structures en charge de la DDTS au conseil pédagogique des instituts de Formation et l’organisation de séminaire de formation à l’attention des étudiants sur les problématiques de l’environnement.

- L’organisation d’ateliers de formation pour sur les démarches d’intégration des techniques de Gestion Durables des Terres dans les projets du Programme d’Accroissement de la Productivité Agricole au Mali (PAPAM)

Actions menées pour l’atteinte de l’objectif opérationnel n°5 : Mobilisation des ressources financières et technologiques : Le Mali voudrait se doter d’une stratégie de mobilisation des ressources pour le financement des actions de protection de l’environnement dans lesquelles la DDTS occupe une place de choix. Aussi, les cadres maliens ont participé aux différents ateliers organisés par le Secrétariat de la convention à travers le Mécanisme Mondial dans la sous région sur les mécanismes de financement associés aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest pour des investissements dans la gestion durable des terres (GDT).

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Convention Cadre des Nations Unies sur la Biodiversité Cette convention a été signée et ratifiée par le Mali respectivement le 22 septembre 1993 et le 29 septembre 1995. Elle a pour objectifs « la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable découlant de l’exploitation des ressources génétiques, notamment grâce à un accès satisfaisant aux ressources génétiques et à un transfert approprié des techniques pertinentes, compte tenu de tous les droits sur ces ressources et aux techniques, et grâce à un financement adéquat ». La convention comprend 42 articles complétés par deux annexes portant la première sur les aspects d’identification et de surveillance et la deuxième sur l’arbitrage et la conciliation. En plus des aspects de clarification (objectifs, sémantique, principe, champ d’application), des aspects organisationnels et de financement et des dispositions générales, ces articles traitent des engagements des parties signataires, toutefois selon leur convenance et leurs possibilités. Ces engagements sont relatifs :

aux mesures générales en vue de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique ;

à l’identification et la surveillance des éléments constitutifs de la diversité biologique ;

à la conservation in situ et ex situ de la diversité biologique ;

aux mesures d’incitation ;

à la recherche et la formation ;

à l’éducation et la sensibilisation du public;

aux études d’impact et la réduction des effets nocifs ;

à l’accès aux ressources génétiques ;

à l’accès à la technologie et au transfert de technologie ;

à l’échange d’information ;

à la coopération technique et scientifique ;

à la gestion de la biotechnologie et la répartition de ses avantages.

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PARTIE 3 -. STRATEGIE NATIONALE DE GESTION

DE L’INFORMATION ENVIRONNEMENTALE

Chapitre 1 : Le Programme National de Gestion de l’Information Environnementale

Au cours de la Table Ronde Gouvernement – Partenaires Techniques et Financiers sur le Financement de l’environnement en mai 1999 à Bamako, le Mali a présenté son Programme National de Gestion de l’Information Environnementale

Les grandes lignes de ce programme, qui a élaboré les bases de la politique nationale en matière d’information environnementale, sont retranscrites ci-dessous.

1. Justifications 1.1. Mettre en place les conditions d'un développement durable au Mali

La préservation et la gestion des milieux naturels, agricoles et urbanisés selon les principes du développement durable ne peut se faire avec efficacité que sur la base d'une connaissance de l'état de l'environnement, de la désertification et des mécanismes qui régissent l'évolution des milieux soumis aux aléas climatiques et à la pression des usages.

Il faut pour cela recueillir, exploiter, et mettre à la disposition de la société civile, des aménageurs et des agents du développement les informations environnementales fiables et suffisamment précises. Ces informations doivent être compatibles avec les besoins de l'ensemble des utilisateurs aux niveaux de leur forme et de leur support et aux différentes échelles d'espace qu'elles soient locales, régionales ou nationales.

Une information environnementale existe au Mali, mais elle n'a pas été conçue ni traitée pour satisfaire aux objectifs d'un développement durable ; elle est souvent incomplète, dispersée, et le plus souvent sous une forme destinée à des utilisateurs sectoriels (scientifiques, services techniques,... ). Il est donc nécessaire de mettre en place les moyens de production, de traitement, d'analyse et de diffusion de cette information , sous forme d'outils d'aide à la décision, à tous les niveaux spatiaux. C'est la motivation principale fixée au Programme national de gestion de l’information environnementale

1.2. Une demande exprimée et des besoins latents Une demande d'information environnementale existe au Mali au niveau des organismes chargés de l'aménagement du territoire, de la gestion des espaces naturels et du développement. Les principales catégories d'utilisateurs concernés sont les planificateurs aux niveaux national, régional et local, les collectivités locales, les services des ministères techniques, les promoteurs des grands projets de développement, les organisations internationales.

Une première synthèse de cette demande au niveau national a été effectuée au cours de l'Atelier national de lancement du Système d'information sur l'environnement au Mali organisé par le Ministère du Développement Rural et de l'Environnement à Ségou en novembre 1994. Les travaux de cet atelier ont fait apparaître la multiplicité des demandes et leur diversité ainsi que la nécessité, pour y répondre, de compléter les moyens de recueil de données existants et surtout de mettre en place un dispositif de rassemblement, d'harmonisation, de traitement et de diffusion de l'information.

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En plus de la demande déjà exprimée il existe des besoins latents au niveau de la société malienne afin de lui permettre d'augmenter la qualité de la vie et de gérer l'ensemble du patrimoine naturel national. Ces besoins concernent notamment l'information du grand public et l'aide à la décision des organes représentants les populations depuis les communes jusqu'aux régions dans le cadre de la décentralisation.

1.3 Liens avec le contexte international

Le Mali a participé activement à la dynamique internationale qui s'est développée à partir de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement - CNUED - de 1992 (Sommet de la Terre de Rio de Janeiro).

Il a en particulier adhéré aux trois conventions internationales qui en ont découlé sur la biodiversité, les changements climatiques et la désertification. Chacune de ces conventions prévoit un certain nombre de dispositions qui ont trait à la production et à la gestion de l'information environnementale qu'il y a lieu de prendre en compte dans le Programme National de gestion de l’Information environnementale et dans ses différentes composantes.

Au niveau sous-régional et international, le Mali s’est intégré dans la dynamique pilotée par le CILSS pour l’Afrique de l’Ouest depuis le début du processus d’élaboration du PNAE. Il a suivi et a participé dans ce cadre au processus de réflexion et d’études de la gestion de l’information environnementale, notamment sur les indicateurs de l’environnement et de la désertification.

2. Objectifs du programme national

2.1. Répondre aux besoins des utilisateurs en information environnementale L’objectif essentiel du Programme national de gestion de l’information environnementale est la fourniture de produits destinés à tous les utilisateurs.

Les catégories d'utilisateurs sont diversifiées . A chacune d'elles correspond un besoin d'information différent aux niveaux des thématiques abordées, des échelles spatiales et des pas de temps considérés ; elles sont également à des niveaux très différents de connaissance sur les possibilités de l’information scientifique et sur les technologies nouvelles.

Le Programme national de gestion de l’information environnementale devra prendre en compte cette diversité en accordant une importance particulière à la satisfaction des besoins des collectivités à la base au moment où la décentralisation se met en place au Mali.

Sur le plan de la nature de l’information, un des points importants qui différencie les types de besoins est leur caractéristique temporelle :

- à court terme, les informations recherchées concernent les projets de développement et la gestion des pénuries , des nuisances et des pollutions ;

- à moyen terme, les informations concernent la gestion des espaces naturels, la mise en œuvre de politiques d'aménagement du territoire, en particulier au titre de la décentralisation ;

- à long terme, les informations recherchées concernent la connaissance des patrimoines naturels et l'élaboration de prospectives.

On devra fournir aux utilisateurs plusieurs types de produits suivant leurs demandes. Un objectif important sera de traduire cette demande en une demande à caractère "technique" qui puisse être alimentée par des données existantes et traitée par les spécialistes de l'information environnementale.

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2.2. Recueillir, traiter, valoriser et diffuser l'information

Afin de répondre à la demande, il est nécessaire de recueillir par les voies les plus appropriées les informations sur l’environnement. L’ensemble des producteurs d’information environnementale qui travaillent dans ce sens au Mali doit être mobilisé à cette fin ; ces producteurs sont de deux types :

- les services techniques spécialisés (météorologie, hydraulique, agriculture…). L’approche de ces services est à caractère statistique ; ils élaborent des bases de données thématiques ;

- les réseaux et observatoires de surveillance environnementale, pilotés par des organismes scientifiques effectuent sur des zones test une surveillance des écosystèmes et des agro-systèmes accompagnée de recherche sur l’évolution de ces milieux. Ces réseaux sont souvent intégrés dans des ensembles plus vastes sur le plan international ; leur approche est de type systémique.

Les informations fournies par l’ensemble de ces producteurs doit être clairement identifiée, rassemblée, sous forme centralisée ou répartie, traitée pour la rendre adaptée à la demande, transformée en produits, et diffusée. L’ensemble de ces fonctions est dévolue à un organisme au niveau national, le Système National d’Information Environnementale (SNIE)

Les principaux types de produits demandés sont les données brutes ou traitées, les états de l'environnement, les indicateurs de l'environnement et de la désertification, les rapports thématiques et de synthèse, les cartes thématiques et plurithématiques.

3. Les différentes composantes du programme national

Le programme national est organisé autour du Système National d'Information sur l'Environnement (SNIE) qui comprend deux niveaux : le premier niveau est celui des producteurs d’information environnementale et le deuxième niveau est celui de l’Unité Centrale du SNIE.

Le programme national doit être mis en œuvre au travers de trois sous-programmes :

Sous-programme n°1 : Mise en œuvre du Système national d’information sur l’environnement (SNIE) Il comprend deux actions :

- Action n°1 : Création de l’Unité centrale du SNIE, dotée de moyens en hommes, en matériel informatique, chargée d'organiser la coordination entre les producteurs d'information, d'harmoniser, de stocker et de transformer l'information en fonction des besoins, et de satisfaire les demandes.

- Action n°2 : création de structures régionales du SNIE

Sous-programme n°2 : Renforcement des capacités nationales de recueil de l’information environnementale. Il comprend trois actions :

- Action n°1 : mise en œuvre d’un Réseau National de Surveillance Environnementale (RNSE) en mettant en synergie les réseaux existants et en complétant la couverture nationale.

- Action n°2 : renforcement des systèmes thématiques de recueil de données ;

- Action n°3 : création de nouveaux systèmes de recueil de données

Sous-programme n°3 : Renforcement des capacités nationales de recherche sur l’information

environnementale.

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Chapitre 2 : Les outils institutionnels et opérationnels mis en oeuvre

2.1 Sur le plan institutionnel

La gestion de l’information environnementale a été confiée en 1999 par le ministère en charge de l’environnement Secrétariat Technique Permanant du Cadre Institutionnel de la Gestion des Questions Environnementales (STP). C‘est cette structure qui a mis en œuvre, en fonction des moyens nationaux et de l’aide internationale, les actions de gestion de l’information environnementale. jusqu’à sa transformation en une Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD) en 2010.

La nouvelle Agence ainsi créée a pour mission d’assurer la coordination de la mise en œuvre de la Politique Nationale de Protection de l’Environnement et de veiller à l’intégration de la dimension environnementale dans toutes les politiques. Elle est chargée de :

- assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre des Conventions, Accords et Traités internationaux ratifiés par le Mali en matière d’environnement, de lutte contre la désertification, de changements climatiques et du développement durable ;

-renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la gestion de l’environnement, la lutte contre la désertification, les changements climatiques et le développement durable à travers l’élaboration des modules, des supports d’information, d’éducation et de communication, les sessions de formation, d’information et de sensibilisation ;

-contribuer à la prise en compte de la dimension environnementale dans la conception des programmes et projets de développement et des schémas d’aménagement du territoire ;

-élaborer le Rapport National sur l’état de l’environnement ;

-diffuser les résultats de la recherche sur la biotechnologie et sur tout domaine relatif à la sauvegarde de l’environnement, la lutte contre la désertification ainsi qu’au changement climatique et au développement durable ;

-participer à la mise en œuvre des programmes du Plan d’Action Environnementale ;

-suivre les mécanismes financiers et la mobilisation des financements concernant la protection de l’environnement, la lutte contre la désertification, les changements climatiques et le développement durable.

Afin d’assurer ses missions avec efficacité l’agence a besoin de produire et de promouvoir l’ensemble des actions qui concourent à la production et à la diffusion de l’information environnementale.

Pour ce faire l’Agence a crée début 2013 un Département de Gestion de l’Information Environnementale qui est actuellement en montée en charge. Le département comprend sept agents permanents et il développe des coopérations scientifiques et opérationnelles avec deux laboratoires de recherche nationaux : le Laboratoire Eau Sol Plante de l’Institut d’Economie Rurale et le Laboratoire d’Ecologie Tropicale de l’Université de Bamako

Le département comprend deux sections dont les missions sont transcrites ci-dessous.

Missions de la Section Système d’Information Environnementale :

a/ créer le cadre juridique, institutionnel et organisationnel de la gestion pérenne des données en information environnementale

b/ promouvoir un espace de dialogue et de coordination entre producteurs et utilisateurs de l’information environnementale et caractériser les besoins des utilisateurs

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c/ coordonner et harmoniser les producteurs d'information environnementale et identifier les besoins nationaux non satisfaits

d/ mettre en œuvre un système national de gestion de l’information sur l’environnement pour élaborer des produits à la demande des utilisateurs (indicateurs, tableaux de bord, cartes thématiques,...)

e/ mettre au point des méthodes et des outils appropriés de traitement des informations : architecture et mise en cohérence des bases de données ; modèles d’agrégation et effets d’échelle des données ;

f/ définir des normes pour le recueil des données (harmonisation minimale)

g/ définir les canaux et supports appropriés de diffusion des informations

h/ gérer les bases de données environnementales de l’AEDD

Missions de la Section Surveillance Environnementale :

i/ assurer une surveillance de l'évolution de l'environnement à court et long terme et identifier les dysfonctionnements auxquels sont soumis les systèmes écologiques et les agrosystèmes

j/ promouvoir la mise en œuvre de réseaux de surveillance de l’environnement

k/ produire des états de référence (diagnostics, bases de données, rapports, indicateurs,…)

l/ élaborer et diffuser les produits sur l’état de l’environnement (support papier, CD-ROM, etc…) en liaison avec la section Système d’information environnementale

m/ élaborer le rapport sur l’Etat de l’environnement

n/ consolider les données existantes et stocker les données historiques sur support numérique

2.1 Sur le plan opérationnel

La mise en œuvre d’un système national d’information sur l’environnement , chargé d'organiser la coordination entre les producteurs d'information, d'harmoniser, de stocker et de transformer l'information en fonction des besoins, et de satisfaire les demandes a fait l’objet de plusieurs tentatives (notamment avec l’aide de la Françe) qui n’ont pas émergé faute de moyens. L’AEDD a maintenant placé cette initiative parmi ses priorités et c’est une des missions de la section « Système d’Information Environnementale » qui vient d’être mise en place. Le projet REPSAHEL, qui vient d’être conclu entre l’OSS le Mali, contribuera à l’émergence de cette mission notamment au travers de la composante 2 « Diffusion et Circulation de l’information à travers le renforcement et la diversification des canaux » de la convention qui lie ces deux institutions. Le renforcement des capacités nationales de recueil de l’information environnementale s’est effectivement déroulé avec la mise en place du Réseau National de Surveillance Environnementale (RNSE) en complément du réseau ROSELT.

Plusieurs observatoires de surveillance écologique ont été mis en place ou on poursuivi leurs activité de recueil de données en plusieurs étapes successives (le plus souvent disjointes dans le temps. Les quatre observatoires ROSELT (Bourem, Delta du Niger, Baoulé, Sikasso) ont fonctionné dans le cadre du DNSE avec l’appui de l’OSS.

L’observatoire du Gourma a pu se développer dans le cadre de l’OSS et du projet « conservation et valorisation de la biodiversité et des éléphants du Gourma » avec l’appui de la Banque mondiale et de la France. Des études complémentaires ont eu lieu pour élaborer et suivre des indicateurs de la biodiversité.

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PARTIE 4 - INVENTAIRE DES SYSTEMES D’INFORMATION

ET DE DONNEES

Les systèmes d’information et systèmes de données, de natures assez diversifiées, sont présentés

dans les chapitres suivants regroupés par thématique selon la classification suivante :

- Chapitre 1. Surveillance environnementale : suivi écologique – occupation des sols

- Chapitre 2. Végétation et faune : forêts – avifaune

- Chapitre 3. Développement rural : agriculture – élevage – pêche

- Chapitre 4 : Paramètres édaphiques : ressources en eau – climat - mines et géologie

- Chapitre 5. Risques et catastrophes : ensablement – alerte précoce

- Chapitre 6 : Bases cartographiques générales

Pour chaque système d’information le plan type de principe pour la présentation est le suivant :

1- Identification et type du système d’information

2- Objectifs du système

3- Gestionnaire

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

5- Caractéristiques du système

6- Données disponibles

7- Méthodologie de diffusion des informations

8- Utilisateurs

9- Analyse de la fiabilité

10- Commentaires sur le système

Chapitre 1. Surveillance environnementale

1.1 Suivi écologique : RNSE – ROSELT

1- Identification et type du système d’information

Le réseau ROSELT (Réseau d’Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme) et son

extension au travers du RNSE (Réseau National de Surveillance Environnementale) est la

déclinaison opérationnelle au Mali du Dispositif national de Surveillance environnementale

(DNSE) de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS)

2- Objectifs du système

Les objectifs du Réseau National de Surveillance Environnemental sont :

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- Caractériser l’état de l’environnement et son évolution dans les espaces ruraux, allant des écosystèmes les moins influencés par les activités humaines à ceux fortement anthropisés ;

- Identifier les causes et les effets des dysfonctionnements des systèmes Ecologiques et Socioéconomiques conduisant à la désertification ;

- Elaborer des outils d’aide à la décision pour une gestion prévisionnelle et durable des milieux naturels.

3- Gestionnaire Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD) du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement.

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Institut d’Economie Rurale / Laboratoire Sol Eau Plante et Programme forestier

Université de Bamako / Laboratoire d’Ecologie Tropicale

5. Caractéristiques du système

Le Réseau ROSELT est actuellement constitué par quatre observatoires qui ont fourni les données les plus récentes. Ces observatoires couvrent au mieux les différents contextes agro-bio*climatiques du Mali :

- Observatoire de Bourem en zone arIde

- Observatoire du Delta du Niger en zone semi-aride

- Observatoire du Baoulé en zone subhumide sèche

- Observatoire de Sikasso en zone forestière guinéenne

Toutefois, le RNSE a l ambition, dès que les moyens le permettront, d’augmenter le nombre

d’observatoires à un total compris entre 17 et 20 pour mieux couvrir la diversité des contextes

agro-bio-climatiques Dans ce cadre deux sites sur lesquels des séries de données existent déjà

pourraient rentrer à court terme dans le dispositif :

- Le site du Gourma ou de nombreuses séries de données sur la végétation ont été recueillies depuis plus de vingt ans par des scientifiques maliens et étrangers ;

- Le site de Niono qui a fait partie de la première série des observatoires ROSELT

6. Données disponibles

Séries de données bio-physiques : • climat : précipitations (quantité et distribution spatiale et temporelle), données

météorologiques ; • sol et eau : qualité et distribution spatiale (état de surface des sols, pédologie,

hydrologie de surface et hydrogéologie) ; • végétation : production, structure, qualité, distribution spatiale et richesse

floristique ; • faune : structure et distribution spatiale du cheptel domestique et de la faune sauvage ;

Séries de données socio-économiques : • population humaine : recensement et localisation ;

• paramètres micro-économiques concernant les ménages ;

• séries de données à l'interface : règles foncières d'accès aux ressources ;

• systèmes de production pour la caractérisation des usages;

• production et prélèvements (agricoles, pastoraux et forestiers).

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7. Méthodologie de diffusion des informations

Les informations sont rassemblées dans des rapports périodiques qui ne font pas l’objet d’une

large diffusion, en particulier au niveau des utilisateurs potentiels.

8. Utilisateurs

Les utilisateurs potentiels sont les collectivités territoriales, les projets de développement, les

services techniques et les ONG de développement.

9. Analyse de la fiabilité

La fiabilité des mesures et du traitement des données est bonnes car les acteurs concernés sont

tous des scientifiques avérés.

10. Commentaires sur le système

Ce système est le centre de l’information écologique depuis plus de quinze ans. Il doit être amélioré et complété à plusieurs niveaux :

- Celui de la pérennité et de la continuité car le projet ne fonctionne que sous les impulsions financières de l’OSS (et un peu de la France). L’appui actuel de REPSAHEL est significatif mais insuffisant en face des ambitions affichées.

- Celui de l’extension du réseau : étant donné l’importance des contextes bio-climatiques au Mali, le nombre de quatre observatoires est juste un minimum.

- Celui de la valorisation des données et des interprétations qui doivent maintenant sortir de la sphère scientifique pour aller vers des produits d’aide à la décision.

1.2 Occupation des terres : Programme ILWAC

1- Identification et type du système d’information

Projet Gestion intégrée de la terre et de l’eau pour l’adaptation à la variabilité et au changement climatiques (ILWAC)

2- Objectifs du système

Le projet est conçu de manière à permettre la mise en place d’un système global, cohérent et intégré de gestion des informations et des données permettant le renforcement du partage des connaissances et des capacités en vue d’une prise de décision sur les questions liées aux changements climatiques, à la gestion durable des terres et des risques de catastrophes. Les produits du projet pourront constituer un préalable à la participation du Mali au Mécanisme REDD+ et au fonds Vert.

3- Gestionnaire

Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement / Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD)

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS)

Institut d’Economie Rurale / Laboratoire Sol Eau Plante (IER/LESP)

Université de Bamako / Laboratoire d’Ecologie Tropicale

Direction Générale de la Protection Civile (DGPC)

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5- Description et caractéristiques techniques du système

Le système d’information ILWAC comprend :

Une Cartographie de l’Occupation des Sols (COS) à partir de données satellitales haute résolution

(Landsat TM 2010) couvrant l’ensemble du Mali à l’échelle1 : 200 000 et pour des zones test à

l’échelle 1 : 100 000

Un système d’information géographique (SIG) sur l’occupation et la gestion des terres et de l’eau,

sur les risques et catastrophes et sur les changements climatiques intégré à un système

d’information géographique sur la gestion durable des terres (SI-GDT).

6- Données disponibles

Base de données d’images satellitales : couverture du Mali par 72 scènes d’images multi-spectrales Landsat 5 TM

Cartes d’occupation des sols (pour l’ensemble du Mali à l’échelle1 : 200 000 et pour des zones test

à l’échelle 1 : 100 000

Cartes relatives aux changements dans l’usage des terres

Cartes portant sur la durée des stades phénologiques, l’IVN (en tant que mesure de la biomasse de surface), les forêts, la séquestration du carbone dans le sol

Cartes de vulnérabilité au changement climatique et aux catastrophes naturelles (sécheresse, inondation, invasion d'espèces exotiques, ….)

Inventaire des données géographiques disponibles sur les terres et les conditions météorologiques et climatiques

7- Méthodologie de diffusion des informations

L’ensemble des produits ILWAC (cartes, bases de données, rapports) seront disponibles à terme

au niveau du gestionnaire (AEDD) pour l’ensemble des partenaires nationaux.

De plus, un Système d’information a été développé et mis en ligne à l’adresse temporaire suivante < http://ilwac.ige.fr/ > Son intégration avec le Système d’information de la GDT < http://www.gdtmali.org > est en cours. Par ailleurs, une plate forme sur Internet (donnant accès à des articles traitant des domaines couverts par ILWAC) a été développée et mise en ligne pour l’information des partenaires du projet sous la forme d’un blog à l’adresse: http:/ilwac.unblog.fr.

8- Utilisateurs

Les principaux utilisateurs sont les acteurs de la gestion des ressources naturelles et de la lutte contre les changements climatiques ; services techniques, projets de développement, ONG, planificateurs, bureaux d’étude.

Plus spécifiquement, les produits du projet contribueront à la participation du Mali au Mécanisme REDD+ et au fonds Vert.

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9- Analyse de la fiabilité

Le recueil des données et leur traitement est assuré par des spécialistes confirmés (services techniques, opérateurs spécialisés, experts) et leur fiabilité est donc bonne à priori.

Cependant, certaines bases de données thématiques qui sont à la base des produits cartographiques (notamment sur l’élevage et certaines infrastructures) mériteraient d’être validées.

10- Commentaires sur le système

Le projet ILWAC est en cours et se termine à la fin de l’année 2013 dans sa phase de

contractualisation actuelle avec la Banque Mondiale.

Les deux partenaires principaux, l’AEDD et l’OSS, sont résolus à poursuivre cet exercice sur la

surveillance de l’occupation des sols et sur la gestion des changements climatiques dans d’autres

contextes à partir de 2014

Les produits de ILWAC seront disponibles à partir de 2014.

Exemple des couvertures des images Landsat acquises dans le cadre de ILWAC

Chapitre 2. Végétation et faune

2.1 Suivi des Forêts : Système d’information forestier SIFOR

1- Identification et type du système d’information

Le système d’information forestier SIFOR est né suite aux inventaires forestiers des régions de Mopti, Tombouctou et Gao ; la Direction Nationale des Eaux et Forêts jusque là n’avait pas systématisé la capitalisation des données et informations dans le domaine de la Gestion des ressources forestières. Le SIFOR est un outil de capitalisation et de suivi de l’évolution des formations végétales, de leurs productions et de leurs productivités

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2- Objectifs du système

Au delà de son intérêt comme base de données pouvant fournir des informations sur les ressources forestières et fauniques, le système d’information forestier (SIFOR) constitue un outil d’aide à la décision accessible au plus grand nombre d’acteurs pour les besoins de développement et de plaidoyer en faveur de l’environnement. Les objectifs affichés du SIFOR sont :

- Fournir les données pour l’élaboration des schémas directeurs d’approvisionnement en bois (SDA) ;

- Constituer une source d’information pour les départements en charge du développement rural et de l’aménagement du territoire ;

- Servir à la conception et à la mise en œuvre de la politique de gestion décentralisée des ressources naturelles ainsi qu’à l’élaboration des schémas et plans régionaux et communaux de développement ;

- Devenir un portail d’échanges entre les structures de développement et celles de la recherche ;

- Fournir des informations sur l’évolution des formations forestières et de la faune sauvage.

3- Gestionnaire Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement / Direction Nationale des Eaux et Forêts / Cellule Système d’Information Forestier (SIFOR)

La cellule est composée de spécialistes en gestion des ressources forestières, de spécialistes en SIG, de spécialistes en base de données.

En outre le SIFOR est doté de deux organes qui sont le Comité d’orientation le comité scientifique

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Programme d’Inventaire des Ressources Ligneuses (PIRL)

Des cartes des ressources ligneuses du Mali ont été réalisées de manière systématique dans le cadre du (PIRL) entre 1985 et 1991. Elles constituent avec le SIFOR le principal support cartographique de référence du pays en la matière

5- Caractéristiques du système

Le SIFOR combine les méthodes de travail conventionnelles avec le traitement et l’interprétation d’images satellitaires LANDSAT (résolution 30m) et MODIS (résolution 500m). Après application des méthodes de calcul statistiques, les données sont organisées, intégrées et structurées dans un système d’information géographique. Diverses fonctionnalités de consultation et d’édition permettent à l’utilisateur d’accéder à toutes les données disponibles.

6- Données disponibles

Le SIFOR, en tant que support d’aide à la décision pour les questions de bois énergie et

d’environnement, permet d’avoir accès :

- à l’inventaire détaillé des ressources ligneuses par région, cercle, commune

-aux tarifs de cubage par type de formation végétale

-aux cartes des formations végétales

-aux cartes d’occupation des terres

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-à la base de données alphanumériques et cartographiques

-à un système d’information géographique (S.I.G) permettant d’organiser et de gérer les données

produites

Produits généraux :

Chiffres moyens par zone climatique version 2009 Résultats actualisés de l'Inventaire forestier du Nord Mali 2009 Résultats de l'Inventaire forestier de Gao version 2009 Résultats de l'Inventaire forestier de Mopti version 2009 Résultats de l'Inventaire forestier de Tombouctou version 2009 Normes techniques d’inventaire forestier Rapport du répertoire national des espèces forestières Situation des Feux de forêts

7- Diffusion des informations

Les données ont été mises à la disposition du projet au profit de tous les partenaires nationaux. De plus, un site internet a été crée.

8- Utilisateurs

Planificateurs du développement

Gestionnaires publics (Services techniques) et privés

Chercheurs et étudiants

9- Analyse de la fiabilité

Bonne fiabilité du recueil et du traitement des données

10- Commentaires sur le système

A terme, lorsque les inventaires forestiers auront couvert l’ensemble des régions du Mali, le SIFOR

aura la capacité de fournir en information l’ensemble des demandes sur les forêts. C’est

également un outil intéressant pour la cartographie d’occupation des terres en ce qui concerne la

végétation (à partir des images de télédétection couplées à des opérations de terrain)

Exemple de carte thématique du SIFOR / Formations végétales

70

2.2 Suivi de l’avifaune des zones humides

1- Identification et type du système d’information

Réseau international oiseaux aquatiques (RIOA) de Wetlands International Afrique

2- Objectifs du système

Améliorer la connaissance des oiseaux d’eau dans le Delta du Niger et les zones humides du Mali Produire des données pour conserver et restaurer les zones humides, leurs ressources et leur biodiversité"

3- Gestionnaire

Wetlands International Siège aux Pays-Bas Wetlands International Afrique : • Bureau régional à Dakar (Sénégal) • Bureau sous-régional du Sahel (Bamako) avec un bureau de terrain à Mopti

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Bureaux régionaux de WETLANDS en Afrique

Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (France)

Réseau d’experts spécialisés et de bénévoles

5- Caractéristiques du système

Le réseau international oiseaux aquatiques (RIOA) effectue des comptages spécifiques, recueille et analyse les données sur la taille et les tendances de la population. Des recensements aériens sont effectués quatre fois par an en liaison avec l’ONCFS. Des recensements mensuels sur les oiseaux d’eau sont effectués sur des sites représentatifs. Les données du RIAO fournissent une base pour l’établissement des priorités de conservation pour les populations d’oiseaux aquatiques et les zones humides dont elles dépendent. L’objectif poursuivi est que les données soient recueillies et analysées de manière standardisée, ainsi que mobiliser l’expertise scientifique, développer et maintenir des réseaux de bénévoles et un réseau de partenaires nationaux et internationaux.

6- Données disponibles

La base de données du Recensement international des oiseaux aquatiques compile les données sur la biodiversité dans le monde en particulier au Mali.

Les données portent sur la taille de la population et les tendances des différentes espèces d’oiseaux aquatiques, tant au sein des voies de migration clés que dans le monde. Parmi les espèces les plus importantes on peut citer les Sarcelles d’été, les Canards pilets, les Ibis falcinelles, les Sternes hansel, les Sternes caspiennes, les Hérons garde-bœufs. Wetlands International produit également une variété de “produits de connaissances”, des analyses techniques et des articles scientifiques, notamment :

- Les forets inondées : trésors du Delta Intérieur du Niger - Atlas du Bassin du Niger - Manuel pour le suivi des colonies d'oiseaux marins en Afrique de l'Ouest - Le Niger, une artère vitale

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7- Diffusion des informations

Un site internet lancé par Wetlands International, BirdLife International et UNEP World Conservation Monitoring Centre (UNEP-WCMC) rassemble les données en matière de protection des principaux sites utilisés par les oiseaux aquatiques migrateurs en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Un nouvel outil 'Critical Site Network (CSN)'(www.wingsoverwetlands.org/csntool) fournit des informations détaillées sur 294 espèces d'oiseaux aquatiques fréquentant 3020 sites, en réunissant quatre bases de données différentes utilisées pour la préservation des oiseaux aquatiques et des zones humides. Cet outil a été conçu pour rendre les informations facilement accessibles au public. Il identifie également les sites et les populations qui nécessitent une protection au niveau national. Ces informations sont disponibles en ligne et vont non seulement aider les efforts en matière de conservation, mais également faciliter la mise en application au niveau national des accords environnementaux internationaux, tels qu'AEWA et la Convention de Ramsar sur les zones humides d'importance internationale.

8- Utilisateurs

Gestionnaires nationaux et internationaux de la faune sauvage et des oiseaux migrateurs, notamment dans le cadre de la Convention de Ramsar. Organismes scientifiques et centres de recherche. Ministère en charge de l’environnement et services techniques associés. Bureaux d’étude et projets liés à la biodiversité.

9- Analyse de la fiabilité Le recueil est le traitement des données est assuré par des scientifiques et experts d’une qualification avérée. La fiabilité des produits est bonne.

10- Commentaires sur le système

Base de données basée sur des expertises et échanges d’information à caractère international.

Migration de la Sarcelle d'été (connu au Mali sous le nom de «dougou dougou»)

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Chapitre 3. Développement rural

3.1 Agriculture

1- Identification et type du système d’information

Il s’agit des statistiques annuelles officielles du secteur de l’agriculture aux niveaux national et

régional.

2- Objectifs du système Fournir à l’Etat, aux niveaux central et régional, aux Collectivités territoriales, aux organisations paysannes et aux acteurs de la filière des éléments sur les productions, les rendements et leurs évolutions

3- Gestionnaire

Cellule Planification et Statistiques du secteur rural.

4- Caractéristiques du système

Il s’agit de rapports annuels sur la base des informations des services techniques du Ministère de

Agriculture et du rapport annuel de la Direction Nationale de l’Agriculture.

5- Données disponibles

Les principales données recueillies sont diffusées dans des tableaux à l’intérieur de rapports annuels. Elles concernent principalement les domaines suivants :

Evolution des Superficies des principales cultures céréalières au) niveau national et régional

Evolution des rendements des principales cultures céréalières niveau national et régional

Evolution du bilan de la production de céréales sèches au mali

Evolution des superficies, Rendements et Productions des cultures Industrielles et Légumineuses au niveau national

Rendement des cultures industrielles et Niébé/Woandzou pour l'ensemble du pays et au niveau régional

Evolution de la collecte des produits de cueillette

Evolution des superficies et des production en arboriculture fruitière

Evolution de l'utilisation des engrais minéraux(t)

Evolution de l'utilisation de la fumure organique (t)

Evolution des réalisations en matière de défense et restaurations des sols (CES/DRS) en ha

Renseignement sur les aménagements

Observations du marche agricole

6- Diffusion des informations

Les informations statistiques sont diffusées au travers du rapport de la Cellule Planification et

Statistiques du secteur du développement rural

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7- Utilisateurs

Les principaux utilisateurs sont les professionnels de l’Agriculture.

8- Analyse de la fiabilité

La fiabilité des données recueillies par les services techniques de l’agriculture est acceptable.

3.2 Elevage

1- Identification et type du système d’information

Il s’agit des statistiques annuelles officielles du secteur de l’élevage aux niveaux national et

régional.

2- Objectifs du système

Fournir à l’Etat, aux niveaux central et régional, aux Collectivités territoriales, aux organisations paysannes et aux acteurs de la filière des éléments sur les productions, les rendements et leurs évolutions

3- Gestionnaire

Cellule Planification et Statistiques du secteur rural.

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Services techniques du Ministère de l’Elevage

5- Caractéristiques du système

Le recueil des données est effectué par les services régionaux et locaux Ministère de l’Elevage.

Les données sont traitées et diffusées dans rapports annuels de la Direction Nationale de

l’Elevage.

Elles sont synthétisées et mises en forme dans les rapports périodiques de la Cellule Planification

et Statistiques du secteur rural

6- Données disponibles Les principales données recueillies sont diffusées dans des tableaux à l’intérieur de rapports annuels. Elles concernent principalement les domaines suivants.

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Evolution des effectifs globaux du cheptel (nombre de têtes)

Evolution des effectifs du cheptel par espèce au niveau national et par région

Abattages contrôlés au niveau national et par région

Vaccination des animaux contre certaines maladies

Exportation du bétail (tête)

Effectifs des abattages contrôlés

7- Diffusion des informations

Les informations statistiques sont diffusées au travers du rapport de la Cellule Planification et

Statistiques du secteur du développement rural

8- Utilisateurs

Les principaux utilisateurs sont les professionnels de l’Elevage.

9- Analyse de la fiabilité

Le recueil des données concernant l’élevage est peu fiable. Il est administrativement du ressort

des services technique, mais quand d’autres opérateurs effectuent localement des évaluations les

écarts sont très importants.

10- Commentaires sur le système

L’espace pastoral étant fortement couplé à l’environnement, les données sur l’élevage sont

importantes pour le secteur de l’environnement.

3.3 Pêche

1- Identification et type du système d’information

Il s’agit des statistiques annuelles officielles du secteur de la pêche aux niveaux national et

régional.

2- Objectifs du système

Fournir à l’Etat, aux niveaux central et régional, aux Collectivités territoriales, aux organisations paysannes et aux acteurs de la filière des éléments sur les productions et leurs évolutions

3- Gestionnaire

Cellule Planification et Statistiques du secteur rural.

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Services techniques du Ministère de la pêche

La Direction Nationale de la Pêche édite chaque année un rapport d’activité annuel avec un volet

statistiques.

Projets de développement dont PADEPECHE

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5- Caractéristiques du système

Données issues des rapports annuels sur la base des informations des services techniques du

Ministère de la pêche

6- Données disponibles

Les principales données recueillies sont diffusées dans des tableaux à l’intérieur de rapports annuels. Elles concernent :

La production annuelle de poisson par bassin et nationale

Les statistiques de production régionale et nationale par année et par région de poisson frais, séché, fumé et brulé.

Les statistiques nationales annuelles de l’exportation de poisson frais et transformé

7- Diffusion des informations

Les informations statistiques sont diffusées au travers du rapport de la Cellule Planification et

Statistiques du secteur du développement rural

8- Utilisateurs

Les principaux utilisateurs sont les professionnels de la pêche et les collectivités territoriales

9- Analyse de la fiabilité

Bonne qualité des statistiques de pêche au Mali

10- Commentaires sur le système

Les milieux halieutiques étant fortement couplés à l’hydrobiologie et à l’environnement, les

données sur la pêche sont importantes pour le secteur de l’environnement.

Chapitre 4 : Paramètres édaphiques

4.1 Ressources en eau : SIGMA

1- Identification et type du système d’information Système informatique de gestion des ressources en eau du Mali (base de données SIGMA)

2- Objectifs du système

La base de données SIGMA (Système informatique de gestion des ressources en eau du Mali) a été mise en place pour permettre aux communes de connaître toutes les informations techniques disponibles sur les points d’eau situés sur leurs territoires et de mieux connaître les ressources en eau souterraines et de surface disponibles.

3- Gestionnaire Direction Nationale de l’Hydraulique

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4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Directions Régionales de l’Hydraulique.

Projets de développement.

5- Caractéristiques du système

Pour les eaux de surface, le suivi des ressources est fait à travers un réseau composé d’une centaine de stations hydrométriques dont l’installation sur les mares, les lacs, les fleuves Niger, Sénégal et Volta, et leurs affluents

Pour les eaux souterraines, un réseau de suivi piézométrique comprend. 231 piézomètres, parmi lesquels 37 ont été équipés de limnigraphes est répartie sur six des neuf systèmes aquifères du pays (le Continental Terminal, le Crétacé supérieur et le Primaire de Taoudenni n’ont pas été couverts). En ce qui concerne la qualité de l’eau, entre 1999 et 2002 et dans le cadre du projet GHENIS, un réseau de 33 stations de prélèvement au niveau du Niger supérieur a été mis en place et suivi par le Laboratoire de la Qualité des Eaux (LQE) pendant la durée du projet

6- Données disponibles

-La base de données donne des informations sur les puits (Puits permanents ; puits temporaires ;

puits modernes ; profondeur ; niveau statique) et les forages (profondeur ; niveau statique : débit).

-Elle inclut également des attributs sur les niveaux piézométriques et la qualité de l’eau.

-Données sur les écoulements moyens des petits bassins versants.

-Bulletins hydrologiques : Pour l’année 2010, cinquante deux (52) bulletins hebdomadaires ont été

élaborés, distribués et diffusés à l’ORTM dans les principales langues nationales ainsi que 12

bulletins mensuels et 18 bulletins décadaires durant la campagne de crue

7- Diffusion des informations

La base de données SIGMA est fonctionnelle et toutes les informations sont disponibles auprès de la Direction Nationale de l’Hydraulique et des Directions Régionales de l’Hydraulique et de l’Energie. Plus de 24 500 points d’eau y sont notamment recensés.

8- Utilisateurs

Collectivités territoriales dont les communes. Planificateurs au niveau national et régional. Projets de développement, ONG, Bureaux d’étude.

9- Analyse de la fiabilité La fiabilité des données est jugée bonne.

10- Commentaires sur le système

Pour le suivi des eaux souterraines, le fonctionnement du réseau de suivi piézomètrique est subordonné à des projets, ce qui ne permet pas d’en assurer la pérennité.

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4.2 Climat : Données Météorologiques

1- Identification et type du système d’information Suivi des données sur le climat.

2- Objectifs du système Fournir à l’ensemble des partenaires nationaux (administration, services techniques, organismes de prévision et d’alerte, bureaux d’étude, centres de recherche) les données sur le climat. Alimenter les études, les prévisions sur l’évolution des paramètres climatiques dans le cadre des opérations liées aux changements climatiques.

3- Gestionnaire Agence Nationale de la Météorologie (ANM)

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Système d’Alerte Précoce (SAP)

ASECNA Mali

5- Caractéristiques du système

Le Mali dispose de 20 stations synoptiques, de 50 stations climatologiques / agro météorologiques et de 300 postes pluviométriques. Il convient d’y ajouter les stations météorologiques de projets (notamment la station de Bamba IER / ROSELT)°et de nombreux pluviomètres dans le cadre de petits projets, voire privés. Mais les données recueillies par ces systèmes restent peu accessibles et leur période de fonctionnement est mal maitrisée et mal connue.

6- Données disponibles

Pluviométrie journalière

Vitesse et direction du vent (toutes les trois heures)

Température de l’air du sol

Température du sol

Humidité de l’air

Humidité du sol

7- Diffusion des informations

L’information est disponible sur demande auprès de l’Agence Nationale de la Météorologie et de ses Directions régionales

8- Utilisateurs Services de l’agriculture et agriculteurs (prévisions de récolte) Service d’Alerte Précoce Services techniques du développement rural Professionnels de l’environnement

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9- Analyse de la fiabilité

Bonne fiabilité des mesures originales.

10- Commentaires sur le système Le recueil et la diffusion des données météorologiques est actuellement en évolution compte tenu de l’ampleur des besoins (notamment pour les prévisions dans le domaine agricole) et pour les besoins liés au changement climatique. Les stations de le météorologie nationale sont en extension et en évolution technologique avec l’aide des bailleurs de fonds. La fourniture des données brutes (diffusée souvent par les services techniques sous forme de listings manuscrits) et traitées nécessite une forte amélioration qualitative.

4.3 Mines et géologie

1- Identification et type du système d’information

Centre national d’information informatisé sur la géologie et les mines

2- Objectifs du système Fournir aux utilisateurs les informations sur les plans géologique, géophysique et minier du Mali.

3- Gestionnaire Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM) 4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Projet PASTM

Programme Sysmin par le groupement ECL-Kevron

5- Caractéristiques du système La DNGM possède

- un centre de documentation informatisé - un Système d’Information Géographique - des banques de données géologiques

Quatre stations équipées chacune d’un ordinateur Pentium IBM compatible et reliées par Microsoft NT 4.0 WorkStation permettent la gestion de ce centre et le partage des périphériques (imprimantes, traceurs, scanners et disques de sauvegarde). Toutes les applications informatiques documentaires (saisie des fiches, impression, recherche) fonctionnent sous Access dans un environnement Windows NT 4.0.

Le SIG permet l’impression de cartes de synthèse géologique à partir d’une base de données géoscientifiques comprenant, entre autres, des images satellitaires, des données géochimiques, des données géophysiques, des données de forage, des données sur les gîtes et indice.

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6- Données disponibles Les données intégrées dans le système sont regroupées comme suit :

- territoire (données géographiques et topographiques)

- géologie (lithologies, contacts, failles, plis, linéaments, éléments structuraux)

- ressources minérales (gîtes et indices minéraux)

- géochimie (analyses d’échantillons géochimie sol)

- géophysique (données magnétiques aéroportées)

- activités minières (forages, permis miniers)

Chaque base de données correspond à une couche ou à un niveau d’information dont l’utilisateur

pourra se servir pour préparer une carte en fonction de ses besoins spécifiques et à l’échelle

désirée. Les cartes géologiques ayant été compilées au 1 : 200 000 pour les 19 feuillets du Sud-

Mali et du Gourma et au 1 :500 000 pour le reste du pays.

7- Diffusion des informations Centre de documentation équipé sur le plan informatique ouvert aux utilisateurs.

8- Utilisateurs Essentiellement des professionnels du secteur minier

9- Analyse de la fiabilité Recueil de données et traitement de l’information effectués de manière professionnelle Bonne fiabilité

10- Commentaires sur le système Système de données destiné en priorité aux professionnels du secteur minier mais qui peut utilement alimenter un système national d’information sur l’environnement pour les aspects pollution et pour les zones classées sur le plan écologique (aires protégées, dont réserve de faune, forêts classées).

Carte Géologique du Mali

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Chapitre 5. Risques et catastrophes

5.1 Ensablement du fleuve Niger

1- Identification et type du système d’information

Le système de suivi de l’ensablement dans le bassin versant du fleuve Niger est une activité

des projets successifs de lutte contre l’ensablement dans vallée du Fleuve Niger (Programme de

lutte contre la désertification PEALCD sous Appui Union Européenne ; puis projet de lutte contre

le lutte contre l’ensablement ABN/PLCE sous appui BAD – UEMOA) qui se déroule par étapes

non continues selon les financements.

2- Objectifs du système Caractériser et quantifier les paramètres physiques de la dynamique de l’ensablement et produire

des cartes de zones à risque en tant qu’outils d’aide à la décision pour les actions de lutte contre

l’ensablement.

3- Gestionnaire La Direction Nationale des Eaux et Forêts qui assure la tutelle et la supervision des projets de lutte contre l’ensablement successifs dans le bassin versant du fleuve Niger. Le Bureau d’études GEDAT effectue le recueil des données, en liaison avec les services locaux de la DNEF et de l’ABFN, le traitement et l’interprétation .

4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Bureau d’étude GEDAT - Agence de Bassin du Fleuve Niger (ABFN) – Directions régionales des

eaux et forêts de Gao, Tombouctou et Mopti –Stations météorologiques nationales - IER

5- Caractéristiques du système

Le système comprend trois groupes de produits :

- Une base de données numérique (BDN) rassemblant les données numériques de terrain

- Une base de données cartographique (BDC) rassemblant les cartes thématiques produites

- Une base de données satellitaire (BDS) rassemblant les images satellites utilisées

6- Données disponibles Données numériques (fichiers Excel) :

- Données anémométriques brutes et traitées - Pluviométries - Mouvements dunaires - Evolution profils de sifs - Caractéristiques des champs de dunes - Mesures des flux sableux - Mesures de transfert du sable entre le fleuve et ses berges - Granulométrie et colorimétrie des sables

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Données cartographiques :

- Carte synoptique de l’ensablement à l’échelle régionale produite en 2006

- Six cartes des Unités homogènes de la dynamique sableuse (échelle 1:200000)

- Carte de synthèse des Unités homogènes (échelle 1:750000)

Données satellitaire :

- Huit images Landsat TM traitées sable centrées sur un thème spécifique (échelle 1 :40000)

- Une Mosaïque Landsat TM de la boucle du Niger (échelle 1:200000)

7- Diffusion des informations

Les données ne sont pas valorisées en dehors des services techniques de l’Etat concernés et des

projets de lutte contre l’ensablement

8- Utilisateurs

Projets de lutte contre l’ensablement

ONG locales qui exécutent de petits projets de fixation des dunes

Services techniques des eaux et forêts

9- Analyse de la fiabilité La fiabilité des données est bonne car elles sont toutes élaborées et traitées par des organismes professionnels :

- Stations météorologiques nationales ou de l’IER

- Mesures de terrain par les services techniques et les bureaux d’étude

- Imagerie satellitaire par l’IER

- Cartographie par l’IGM

10- Commentaires sur le système

Comme la plupart des systèmes d’information non financés par le budget d’Etat, ce système est dépendant des budgets de projets soutenus par les bailleurs de fonds au détriment de la continuité et de la pérennité. Les mesures effectuées se sont arrêtées à la fin de l’année 2010 et leurs reprises est liée à la mise en œuvre de prolongations du PLCE ou de nouveaux projets.

Ensablement de la rive gauche du Niger à Bormo

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5.2 Système d’alerte précoce

1- Identification et type du système d’information Système d'Alerte Précoce de la République du Mali (SAP) 2- Objectifs du système Suite aux grandes sécheresses il est apparu un besoin urgent de mettre en place des systèmes de veille et de surveillance permanente, rapide et efficace de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L'accès à des données fiables en temps quasi réel permettrait ainsi de préparer des réponses plus rapides et plus efficientes aux problèmes alimentaires Le SAP est chargé de répondre à un ensemble de questions relatives à l'état de la sécurité alimentaire :

- Quelles sont les zones et les populations risquant de connaître une crise alimentaire ou nutritionnelle?

- A partir de quel moment et pour combien de temps?

- Quels sont les besoins estimés? 3- Gestionnaire Système d'Alerte Précoce de la République du Mali. Placé sous la tutelle du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) 4- Partenaires pour le recueil et la gestion

Direction Régionale du Plan, de la Statistique, de l'Informatique, de l'Aménagement du territoire et

de la Population (DRPSIAP)

Les informations sont recueillies auprès des services administratifs et techniques du gouvernement, des élus locaux et société civile depuis les communes vers les chefs-lieux de cercles, les chefs-lieux de régions et enfin Bamako 5- Caractéristiques du système Au départ, seules les régions situées au nord du 14me parallèle étaient considérées comme zones à risque. Mais depuis 2004 le SAP à été étendu à l'ensemble du pays Le SAP se base sur une collecte permanente de données liées à la situation alimentaire et nutritionnelle des populations. Ces données couvrent des domaines divers tels que la pluviométrie et la crue des fleuves, les déprédateurs, les campagnes agricoles, l'élevage et la pêche, les prix sur les marchés, les migrations de populations, leurs habitudes et réserves alimentaires, ainsi que leur état de santé.

Les principes de base de la méthodologie du SAP sont les suivants :

- la collecte permanente de données pluridisciplinaires, toutes liées à la situation alimentaire des populations;

- une transmission rapide de ces données;

- une diffusion rapide et large des informations traitées. Les recommandations de distributions alimentaires gratuites ne sont faites que lorsque le pronostic/diagnostic fait apparaître que les ressources des populations concernées vont devenir

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insuffisantes pour leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels. Le SAP n'est pas un système décisionnel. Il est un organe d'aide à la décision en mettant à la disposition des décideurs (nationaux et internationaux) les informations nécessaires sur la situation alimentaire et nutritionnelle des populations concernées. 6- Données disponibles

Le Système d'Alerte Précoce produit des bulletins d'information sur la situation alimentaire : - Bulletins flash sur de courtes périodes (souvent décadaire) notamment sur la campagne

agricole - Bulletin national du mois - Bulletins régionaux

Les indicateurs utilisés pour l’information sont les suivants :

- Déprédateurs - Pluviométries ; Crues - Campagne Agricole ; Elevage ; Pêche - Migrations - Réserves alimentaires - Santé et nutrition - Actions humanitaires

Cartothèque :

Le SAP est doté d'un service de cartographie et d’un système d'information géographique (SIG). Chaque mois, le SAP produit des cartes de la vulnérabilité, et opère un suivi en temps quasi réel de la situation alimentaire dans les régions pastorales grâce aux technologies satellitaires qui permettent de connaitre à tout moment la disponibilité en eau et en pâturages. Les cartes ainsi produites sont disponibles et il est également possible de les télécharger.

Carte SAP du niveau de risque alimentaire 2008-2009

7- Diffusion des informations Toutes les informations sont diffusables par abonnement et également téléchargeables.

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8- Utilisateurs Les rapports régionaux, les résultats d'enquêtes et les informations collectées sont analysés et rassemblés dans un rapport national mensuel qui est distribué sous forme de bulletin national, lequel est destiné aux autorités nationales, régionales, locales et aux organismes internationaux afin de leur permettre de prendre les mesures susceptibles de prévenir une crise alimentaire 9- Analyse de la fiabilité Les informations sont considérées comme fiables. 10- Commentaires sur le système Le SAP dispose d'une masse d'informations qui est utilisé pour les recommandations d'aide alimentaire. Malheureusement, ces informations sont difficilement exploitables à d'autres fins L'information collectée et ordonnée pourrait servir à une meilleure connaissance des zones SAP, mais aussi à l'identification d'autres actions. Il est demandé fréquemment que le SAP fasse des recommandations autres que l'aide alimentaire, notamment sur les projets de développement. Cela ne semble pas correspondre aux objectifs ni surtout aux possibilités du SAP. En revanche, il serait possible, par une mise à disposition d'informations exploitables en permanence, de mettre en évidence les problèmes spécifiques à chaque zone qui ralentissent son développement, et favorisent les crises alimentaires. Cela pourrait permettre aux décideurs de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les projets de développement adéquats.

Chapitre 6 : Bases cartographiques IGM

1- Identification et type du système d’information

Les données cartographiques générales sont utilisées comme base de travail par une majorité de

services techniques et de projets.

2- Objectifs du système

Mettre à disposition des utilisateurs des cartes topographiques de base et certaines cartes thématiques.

3- Gestionnaire Institut Géographique du Mali (IGM)

4- Données disponibles

*Carte routière du Mali à 1/2 000 000 et à 1/9 000 000

*Cartes routières des 8 regions à 1/500 000 et du district de Bamako à 1/25 000

*Cartes physique, économique, touristique et générale du Mali à 1/2 000 000

*Plans de ville de toutes les capitales régionales et certaines villes comme San, Koutiala, Kita

*Les 6 planches de Bamako à 1/10 000

*Plan touristique de Bamako à 1/25 000

*Cartes topographiques à 1/200 000 en 136 coupures de dimensions 1°x1°

*Images Quicbirds de plusieurs localités et de certains villages.

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PARTIE 5 - FICHES DE METADONNEES

Chapitre 1. Méthodologie adoptée

La structuration de présentation des métadonnées est inspirée de l’article « Proposition de

structuration des métadonnées en géosciences - Spécificité de la communauté scientifique »par

Jean-Christophe Desconnets*, Thérèse Libourel et all (Publication IRD-ROSELT-LIRMM)

Le plan type de la fiche type de présentation pour une métadonnée a la structure suivante :

Identification de la métadonnée Type de données Gestionnaire - Structures associées Cadre du recueil Localisation du recueil et représentativité géographique Protocoles d'acquisition et/ou de traitement Mode de consultation Utilisateurs

Les producteurs de l’information environnementale sont de deux types :

- ceux qui ont une approche à caractère statistique : les services techniques spécialisés (météorologie, hydraulique, agriculture…) qui élaborent des bases de données thématiques ;

- ceux qui ont une approche à caractère scientifique : les réseaux et observatoires de surveillance environnementale ainsi que certains projets, qui effectuent sur des zones test une surveillance des écosystèmes, de la flore et de la faune. Ils sont souvent intégrés dans des ensembles plus vastes sur le plan international ; ils produisent des données à caractère scientifique dominant..

Selon le type de producteur d’information la métadonnée est donc à caractère statistique dominant ou à caractère scientifique dominant.

La liste des métadonnées proposées est donnée dans le tableau suivant. Les informations qui

caractérisentces métadonnées reprennent souvent des informations qui sont fournies par les

systèmes d’information ci-dessus.

Métadonnée Caractère dominant Gestionnaire principal Scientifique Statistique

Evaluation du couvert forestier x SIFOR

Occupation des sols x AEDD

Ressources géologiques et minières x DNGM

Ressources en eaux souterraines (puits) x SIGMA

Ressources en eaux de surface x SIGMA

Suivi des productions agricoles x CPS

Suivi de l’élevage x CPS

Suivi de la pêche x CPS

Suivi de la végétation x ROSELT

Suivi de l’avifaune des zones humides x WETLANDS

Suivi de l’ensablement du Niger x DNEF

Système d’alerte précoce x SAP

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Chapitre 2. Métadonnées à caractère statistique dominant

Identification de la métadonnée : Evaluation du couvert forestier du Mali (SIFOR)

Type de données : Le SIFOR, support d’aide à la décision pour les questions de bois énergie et d’environnement, permet d’avoir accès : - à l’inventaire détaillé des ressources ligneuses par région, cercle, commune - aux tarifs de cubage par type de formation végétale - aux cartes des formations végétales - aux cartes d’occupation des terres - à la base de données alphanumériques et cartographiques - à un système d’information géographique (S.I.G) permettant d’organiser et de gérer les données produites Données cartographiques : Les données cartographiques sont ordonnées et gérées sous forme de couches « layers ». Chaque couche de premier niveau est soit en elle même une couche ou est un ensemble de couches de niveau inférieur et est désignée par un nom. Il y a 18 principales couches cartographiques de deux types (Raster et Vecteur) Le système de coordonnées utilisé est le WGS84. Les images mosaïquées (Landsat) sont découpées en pavés et regroupées dans un catalogue ESRI. Données alphanumériques : Ces données en format Excel et Access renseignent sur les principaux types de formations végétales assorties de leurs contenus. Elles portent sur la description alphanumérique des placettes et des zones sélectionnées :

- Localisation (région, cercle, commune, Nom, coordonnée GPS, région climatique d'appartenance) ;

- L'année de la campagne ; - Nombre de placette dans une zone sélectionnée ; - Description du sol (profondeur, humidité texture), état de la végétation (rôle forestier,

origine, état général, tendance), parcours des animaux ; - Détail sur la sous placette localisation, type de formation végétale, coordonnée GPS,

recouvrement, dendrométrie, photo ; - pour une zone sélectionnée, les différentes formations végétale, les surfaces

correspondantes, la productivité, le volume global ; - suivi choix de l'année de base, choix de la deuxième année, choix de la thématique ;

Gestionnaire - Structures associées : Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement / Direction Nationale des Eaux et Forêts / Cellule de gestion du Système d’Information Forestier (SIFOR) Associé : Programme d’Inventaire des Ressources Ligneuses (PIRL)

Cadre du recueil : Les données sont recueillies dans le cadre des inventaires forestiers et en utilisant l’outil de télédétection (Landsat TM) couplé à des relevés de terrain et à des suivis de placettes. Ces données sont complétées par celles de la carte des ressources ligneuses du Mali réalisée par le Projet Inventaire des Ressources Ligneuses (PIRL) entre 1985 et 1991 qui a couvert la partie sud du pays jusqu’à la latitude de Mopti.

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Localisation et représentativité géographique :

Les inventaires forestiers couvrent les régions de Gao, Mopti, Tombouctou et Ségou (en cours). A terme l’ensemble des régions du Mali sera couvert.

Les informations satellitaires couvrent l’ensemble du territoire national

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Matériel utilisé : Logiciel Le SIFOR est un progiciel, c'est-à-dire développé à partir un logiciel existant (Runtime ArcGIS Engine). Son installation nécessite le système d'exploitation XP Professionnel ou XP Home ou Windows 2000. Configuration informatique Le SIFOR est installé sur des PC ayant les caractéristiques minimales suivantes

- Vitesse CPU: 1 GHz minimum - Processeur : Intel Pentium ou Intel Xeon - Mémoire/RAM : 1 GB minimum - Display Color : Greater than 256 color depth - Espace Swap : 300 MB minimum - Espace Disque : 500 MB NTFS pour les logiciels et 20 GB pour les données.

Mode de consultation : Fonctionnalités L'accès aux données cartographiques et alphanumériques se fait à travers une interface comprenant une partie principale à droite pour la cartographique et une partie plus restreinte à gauche pour les données alphanumériques.

Interface utilisateur du SIFOR Les fonctionnalités du SIFOR, regroupées en quatre grandes familles, sont accessibles par des onglets : -l’onglet « cartographie » qui permet la gestion de l’affichage des données cartographique -l’onglet « placette » qui permet à l'utilisateur d'accéder à l'intégralité des données collectées sur le terrain - l’onglet « gestion des ressources ligneuses » se rapporte aux informations relatives aux volumes, suivi et tarifs - l’onglet « impression ou production de documents »: permet d’avoir accès, de faire une mise en page et d’imprimer les rapports au format Excel, les cartes de formations végétales au 200 000ème au format PDF. Une barre d'outils de douze commandes permet différentes manipulations l'affichage des cartes tel que zoom avant, zoom arrière, vu générale, déplacement, mesure de distance, dessin de polygone, sélection multiple

Utilisations :

- Elaboration des schémas directeurs d’approvisionnement en bois (opérateurs) - Source d’information pour les départements en charge du développement rural et de

l’aménagement du territoire - Mise en œuvre de la politique de gestion décentralisée des ressources naturelles

ainsi qu’à l’élaboration des schémas et plans régionaux et communaux de développement (collectivités territoriales)

- Fourniture d’informations sur l’évolution des formations forestières et de la faune sauvage

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Identification de la métadonnée : Occupation des sols (ILWAC)

Type de donnée :

Base de données d’images satellitales : couverture du Mali par 72 scènes d’images multi-spectrales Landsat 5 TM

Cartes d’occupation des sols (pour l’ensemble du Mali à l’échelle1 : 200 000 et pour des zones test à l’échelle 1 : 100 000 (échelles utilisées pour l’ensemble des cartes)

Cartes relatives aux changements dans l’usage des terres

Cartes portant sur la durée des stades phénologiques, l’IVN (en tant que mesure de la biomasse de surface), les forêts, la séquestration du carbone dans le sol

Cartes de vulnérabilité au changement climatique et aux catastrophes naturelles (sécheresse, inondation, invasion d'espèces exotiques, ….)

Cartes de gestion durable des terres

Gestionnaire - Structures associées : Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement / Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD) Associés :

Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS)

Institut d’Economie Rurale / Laboratoire Sol Eau Plante (IER/LESP)

Université de Bamako / Laboratoire d’Ecologie Tropicale

Direction Générale de la Prévention des Catastrophes (DGPC)

Cadre du recueil : Projet Gestion intégrée de la terre et de l’eau pour l’adaptation à la variabilité et au changement climatiques (ILWAC)

Localisation et Représentativité géographique : L’ensemble des produits cartographiques couvre la totalité du territoire du Mali à l’échelle1 : 200 000 et des zones test (en cours de détermination) à l’échelle 1 : 100 000

Protocoles de traitement : Le système d’information ILWAC comprend :

Une Cartographie de l’Occupation des Sols (COS) à partir de données satellitales haute résolution (Landsat TM 2010) couvrant l’ensemble du Mali et des zones test.

Un système d’information géographique (SIG) sur l’occupation et la gestion des terres et de l’eau intégré à un système d’information géographique sur la gestion durable des terres (SI-GDT).

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Mode de consultation : L’ensemble des produits ILWAC (cartes, bases de données, rapports) seront disponibles à partir de 2014 au niveau du gestionnaire pour l’ensemble des partenaires nationaux. De plus, un Système d’information est en cours de développement et mis en ligne à l’adresse < http://ilwac.ige.fr/ > Son intégration avec un Système d’information de la GDT < http://www.gdtmali.org > est en cours.

Utilisateurs : Services techniques, projets de développement, ONG, planificateurs, bureaux d’étude.

AEDD et DNEF pour la préparation du Mécanisme REDD+ et du fonds Vert.

Identification de la métadonnée : Ressources en eaux de surface (Base de données SIGMA)

Type de données : Données des stations hydrologiques : hauteur d’eau et débit Mesures de débits d’étiage dans les bassins hydrographiques du fleuve Niger

Données sur les écoulements moyens des petits bassins versants.

Bulletins hydrologiques : pour l’année 2010, cinquante deux bulletins hebdomadaires ont été élaborés, distribués et diffusés à l’ORTM dans les principales langues nationales ainsi que 12 bulletins mensuels et 18 bulletins décadaires durant la campagne de crue

Gestionnaire - Structures associées : Direction Nationale de l’Hydraulique (DNH)et ses directions régionales Associés :

Autorité du Bassin du Niger / Projet Niger-HYCOS

Directions Régionales de l’Hydraulique.

Projets de développement.

Cadre du recueil : La base de données SIGMA (Système informatique de gestion des ressources en eau du Mali) a été mise en place pour permettre aux communes de connaître toutes les informations techniques disponibles sur les points d’eau situés sur leurs territoires et de mieux connaître les ressources en eau souterraines et de surface disponibles. Pour les eaux de surface, le suivi des ressources est fait à travers un réseau composé d’une centaine de stations hydrométriques dont l’installation sur les mares, les lacs, les fleuves Niger, Sénégal et Volta, et leurs affluents

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Localisation du recueil et représentativité géographique : Toutes les communes du Mali sont concernées. Pour les eaux pérennes l’ensemble du territoire national est couvert et la mise à jour est régulière

Mode de consultation : Les données sont consultables à la Direction Nationale de l’Hydraulique et dans les Directions régionales Des bulletins hydrologiques hebdomadaires et mensuels sont distribués et diffusés notamment à la radio et la télévision nationale.. Des Annuaires Hydrologiques annuels sont produits et publiés.

Utilisateurs : Collectivités territoriales : Communes ; Cercles ; Régions Projets de développement Organisations non gouvernementales Bureaux d’étude Administration et services techniques

Identification de la métadonnée : Ressources en eaux souterraines (Base de données SIGMA)

Type de donnée :

La base de données donne des informations par commune et par village:

- sur les puits :

Puits permanents ; puits temporaires ; puits modernes

Données pour chaque puits :coordonnées GPS ; date création ; projet ; profondeur ; diamètre ;niveau statique ;débit

-sur les forages (profondeur ; niveau statique : débit).

- sur les niveaux piézométriques

- sur la qualité de l’eau.

Gestionnaire - Structures associées : Direction Nationale de l’Hydraulique : Système informatique de gestion des ressources en eau du Mali (Base de données SIGMA)

Associés :

Directions Régionales de l’Hydraulique.

Projet de Gestion Intégrée des ressources en Eau du Niger Supérieur (GIRENS).

Projets de développement.

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Cadre du recueil : La base de données SIGMA (Système informatique de gestion des ressources en eau du Mali) a été mise en place pour permettre aux communes de connaître toutes les informations techniques disponibles sur les points d’eau situés sur leurs territoires et de mieux connaître les ressources en eau souterraines et de surface disponibles.

Localisation du recueil et représentativité géographique: Toutes les communes du Mali sont concernées.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Pour les eaux souterraines, un réseau de suivi piézométrique comprend. 231 piézomètres, parmi lesquels 37 ont été équipés de limnigraphes. Le réseau est réparti sur six des neuf systèmes aquifères du pays (le Continental Terminal, le Crétacé supérieur et le Primaire de Taoudenni n’ont pas été couverts).

Mode de consultation : Les données sont consultables à la Direction Nationale de l’Hydraulique et dans les Directions régionales. 24 500 points d’eau y sont recensés.

Des bulletins hydrologiques hebdomadaires et mensuels sont distribués et diffusés notamment à la radio et la télévision nationale.. Des Annuaires Hydrologiques annuels sont produits et publiés.

Utilisateurs : Collectivités territoriales : Communes ; Cercles ; Régions Projets de développement Organisations non gouvernementales Bureaux d’étude Administration et services techniques

Identification de la métadonnée : Système d’informations sur les ressources géologiques et minières (DNGM)

Type de donnée : Types de données :

- territoire (données géographiques et topographiques)

- géologie (lithologies, contacts, failles, plis, linéaments, éléments structuraux)

- ressources minérales (gîtes et indices minéraux)

- géochimie (analyses d’échantillons géochimie sol)

- géophysique (données magnétiques aéroportées)

- activités minières (forages, permis miniers)

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Chaque base de données correspond à une couche qui permet de préparer une carte en fonction des besoins spécifiques à l’échelle désirée. Les cartes géologiques sont compilées au 1 :200 000 pour les 19 feuillets du Sud-Mali et au 1 :500 000 pour le reste du pays,

Gestionnaire - Structures associées : Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM)

Cadre du recueil : Plusieurs projets avec l’appui des partenaires au développement.

Localisation du recueil et représentativité géographique : L’ensemble du territoire national est couvert.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : La DNGM possède un centre de documentation informatisé, un SIG et des banques de données géologiques Quatre stations équipées chacune d’un ordinateur Pentium IBM compatible et reliées par Microsoft NT 4.0 WorkStation permettent la gestion de ce centre et le partage des périphériques (imprimantes, traceurs, scanners et disques de sauvegarde). Toutes les applications informatiques documentaires (saisie des fiches, impression, recherche) fonctionnent sous Access dans un environnement Windows NT 4.0.

Le SIG permet l’impression de cartes de synthèse géologique à partir d’une base de données géoscientifiques comprenant, des images satellitaires, des données géochimiques, des données géophysiques, des données de forage, des données sur les gîtes et indices.

Mode de consultation : Le centre de documentation équipé sur le plan informatique est ouvert aux utilisateurs. Equipement informatique : Le SIG est implanté sur 2 postes de travail (Mali 1 et 2) équipés d’ordinateurs reliés entre eux ainsi qu’avec les 7 autres ordinateurs du Centre de Documentation (ordinateurs pour la base de données bibliographiques et ordinateurs pour la bureautique) par Micrososft Windows NT4. Chaque poste possède un ensemble de logiciels et de périphériques permettant des traitements spécifiques Le SIG opère sous ArcView, un système d’information développé par ESRI, permettant de consulter et d’analyser l’information à référence spatiale. Pour le traitement des données, le système utilise plusieurs autres logiciels, notamment MicroStation pour la numérisation, Geographics pour la structuration des données, EASI-PACE pour le traitement des images satellitaires et GeoSoft pour le traitement des données géophysiques.

Utilisateurs : Professionnels du secteur minier Services techniques Bureaux d’étude et opérateurs de l’aménagement et des études d’impact

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Identification de la métadonnée : Suivi des productions agricoles

Type de données : Statistiques par régions et nationale sue les données suivantes :

Superficies et évolution des principales cultures céréalières

Rendements et évolution des principales cultures céréalières

Bilan de la production et évolution des céréales sèches au mali

Evolution des superficies, rendements et productions des cultures Industrielles et légumineuses

Rendement des cultures industrielles et Niébé

Collecte et évolution des produits de cueillette

Superficies et évolution et des productions en arboriculture fruitière

Evolution de l'utilisation des engrais minéraux

Utilisation et évolution de la fumure organique

Réalisations en matière de défense et restaurations des sols (CES/DRS)

Gestionnaire - Structures associées : Cellule Planification et Statistiques du secteur rural. Associés :

Direction Nationale de l’Agriculture

Compagnie malienne de Développement des Textiles (CMDT)

Office Riz Segou (ORS)

Office Riz Mopti (ORM)

Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN)

Office du Périmetre Irrigue de Baguineda

Office de Protection des Végétaux

Cadre du recueil : Il s’agit des statistiques annuelles officielles du secteur de l’agriculture aux niveaux national et régional. L’objectif de ces statistiques est de fournir à l’Etat, aux niveaux central et régional, aux Collectivités territoriales, aux organisations paysannes et aux acteurs de la filière des éléments sur les productions, les rendements et leurs évolutions

Localisation du recueil et représentativité géographique : Recueil dans tous les cercles et toutes les régions du Mali. L’ensemble du territoire national est couvert.

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Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Le recueil des informations statistiques est effectué sur le terrain par les agents de la Direction Nationale de l’Agriculture pour l’ensemble du territoire et sur leurs zones d’intervention pour les offices et grands projets de développement agricoles. Une première synthèse est effectuée au niveau régional, puis national et les informations sont diffusées dans les rapports nationaux de la Direction de l’Agriculture et des Offices. L’ensemble est ensuite repris et mis en forme dans le rapport statistique de la Cellule Planification et Statistiques.

Mode de consultation : Les informations statistiques sont diffusées par le rapport de la Cellule Planification et Statistiques du secteur du développement rural

Les principales données recueillies sont retranscrites dans des tableaux à l’intérieur de ces différents rapports

Utilisateurs : Les principaux utilisateurs sont les professionnels de l’Agriculture, les services de planification au niveau du développement rural, les services techniques, les projets de développement et les ONG.

Identification de la métadonnée : Suivi de l’élevage

Type de donnée : Les principales données recueillies sont diffusées dans des tableaux à l’intérieur de rapports annuels. Elles concernent principalement les domaines suivants.

Evolution des effectifs globaux du cheptel par années

Effectifs annuels et évolution du cheptel par espèce au niveau national et par région

Nombre d’abattages contrôlés par espèces au niveau national et par région

Informations sur les vaccinations des animaux contre certaines maladies

Effectifs de l’exportation du bétail par année

Effectifs des abattages contrôlés

Gestionnaire - Structures associées : Cellule Planification et Statistiques du secteur rural. Associés :

Direction Nationale de l’Elevage

Services techniques du Ministère de l’Elevage

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Cadre du recueil : Ce sont les statistiques annuelles officielles du secteur de l’élevage aux niveaux national et régional. L’objectif de ces statistiques est de fournir à l’Etat, aux niveaux central et régional, aux Collectivités territoriales, aux organisations paysannes et aux acteurs de la filière des éléments sur les effectifs du bétail, sur les aspects sanitaires et de l’exportation et sur leurs évolutions.

Localisation du recueil et représentativité géographique Recueil dans tous les cercles et toutes les régions du Mali. L’ensemble du territoire national est couvert.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Le recueil des informations statistiques est effectué sur le terrain par les agents de la Direction Nationale de l’Elevage pour l’ensemble du territoire complété ponctuellement par des travaux de projets de développement.. Une première synthèse est effectuée au niveau régional, puis national et les informations sont diffusées dans les rapports nationaux de la Direction de l’Elevage L’ensemble est ensuite repris et mis en forme dans le rapport statistique de la Cellule Planification et Statistiques.

Mode de consultation : Les informations statistiques sont diffusées par le rapport de la Cellule Planification et Statistiques du secteur du développement rural

Les principales données recueillies sont retranscrites dans des tableaux à l’intérieur de ces différents rapports

Utilisateurs : Les principaux utilisateurs sont les professionnels de l’Agriculture, les services de planification au niveau du développement rural, les services techniques, les projets de développement et les ONG.

Identification de la métadonnée : Suivi de la pêche

Type de donnée :

Production annuelle de poisson par bassin et nationale

Statistiques de production régionale et nationale par année et par région de poisson frais, séché, fumé et brulé.

Statistiques nationales annuelles de l’exportation de poisson frais et transformé

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Gestionnaire - Structures associées : Cellule Planification et Statistiques du secteur rural. Associés :

Direction Nationale de la Pêche

Projet d’Appui au Développement de la Pêche Continentale dans le Delta Central du

Niger (PADEPECHE)

Projet de Développement des Ressources Halieutiques dans le Lac de Sélingué

Services Techniques de la Direction Nationale des Eaux et Forêts

Cadre du recueil : Il s’agit des statistiques annuelles officielles du secteur la pêche L’objectif de ces statistiques est de fournir à l’Etat, aux niveaux central et régional, aux Collectivités territoriales, aux organisations paysannes et aux acteurs de la filière des éléments sur les effectifs du poisson, sur les types de transformation, sur les aspects sanitaires et sur l’exportation.

Localisation du recueil et représentativité géographique Recueil dans tous les cercles et toutes les régions du Mali. L’ensemble du territoire national est couvert.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Le recueil des informations statistiques est effectué sur le terrain par les agents de la Direction Nationale de la Pêche. Une première synthèse est effectuée au niveau régional, puis national et les informations sont diffusées dans les rapports nationaux de la Direction de la Pêche, puis repris et mis en forme dans le rapport statistique de la Cellule Planification et Statistiques.

Mode de consultation : Les informations statistiques sont diffusées par le rapport de la Cellule Planification et Statistiques du secteur du développement rural

Les principales données recueillies sont retranscrites dans des tableaux à l’intérieur de ces différents rapports

Utilisateurs : Les principaux utilisateurs sont les professionnels de l’Agriculture, les services de planification au niveau du développement rural, les services techniques, les projets de développement et les ONG.

Ces informations sont utilisées spécifiquement par la Direction Nationale des Eaux et Forêts pour sa stratégie nationale des zones humides et liaison avec la ressource hydrobiologique.

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Identification de la métadonnée : Suivi des risques de crise alimentaire

Type de donnée : Bulletins d'information sur la situation alimentaire faisant le point par région sur :

- Campagne Agricole ; Elevage ; Pêche - Pluviométries ; Crues - Déprédateurs - Migrations - Réserves alimentaires - Santé et nutrition - Actions humanitaires

Trois types de bulletins sont élaborés :

- Bulletins flash sur de courtes périodes - Bulletin national du mois mensuels - Bulletins régionaux

Cartothèque :

Le SAP est doté d'un service de cartographie et d’un système d'information géographique (SIG). Chaque mois, le SAP produit des cartes de la vulnérabilité, et opère un suivi en temps quasi réel de la situation alimentaire dans les régions pastorales grâce aux technologies satellitaires qui permettent de connaitre à tout moment la disponibilité en eau et en pâturages.

Gestionnaire - Structures associées : Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) / Système d'Alerte Précoce (SAP) Associés :

- Directions Régionales du Plan, de la Statistique, de l'Informatique, de l'Aménagement du territoire et de la Population (DRPSIAP)

- FEWS (Famine Earling Warning Systems Network) mis en oeuvre par USAID

Cadre du recueil : Politique nationale de sécurité alimentaire pilotée par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire

Localisation et Représentativité géographique : Depuis 2004 le SAP couvre l'ensemble du pays et ses informations sont synthétisées par cercle et par région.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Le SAP se base sur une collecte permanente de données liées à la situation alimentaire et nutritionnelle des populations. Les informations sont recueillies auprès des services administratifs et techniques du gouvernement, des élus locaux et société civile depuis les communes vers les chefs-lieux de cercles, les chefs-lieux de régions et enfin Bamako. Au niveau de chaque région, l'équipe chargée du recueil des informations est appuyée par la Direction Régionale du Plan, de la Statistique, de l'Informatique, de l'Aménagement du territoire et de la Population (DRPSIAP).

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Mode de consultation : Toutes les informations sont diffusables par abonnement et également téléchargeables.

Utilisateurs : Les rapports régionaux, les résultats d'enquêtes et les informations collectées sont rassemblés dans un rapport national mensuel qui est distribué aux organismes chargés de prendre les mesures de prévention des crises alimentaires. : - autorités nationales, régionales, locales - organismes internationaux afin de leur permettre de prendre les mesures susceptibles de prévenir une crise alimentaire

Chapitre 3. Métadonnées à caractère scientifique dominant

Identification de la métadonnée : Suivi de la végétation

Type de données : Les données sont produites pour chaque observatoire par des mesures effectuées dans les sites de l’échantillon. Végétation herbacée :

- Cartes d’unités paysagères ou de formations végétales - Echantillonnage de la strate herbacée - Evaluation de la production de biomasse herbacée sèche - Etude de la composition et la diversité floristique

Végétation ligneuse : - Echantillonnage des placettes de mesure

- Mesure des paramètres dendrométriques : circonférence à la base hauteur totale des tiges ligneuses par classe de circonférence longueur et largeur de la couronne.

Etude phyto-écologique de la végétation

Pour l’observatoire du Gourma des indicateurs de la végétation sont suivis par des mesures spécifiques pour évaluer l’évolution des milieux :

- deux indicateurs de diversité de la végétation (richesse floristique et indice de diversité de Shannon

- trois indicateurs de recouvrement de la végétation (global ; ligneux ; strate herbacée) En complément de la végétation des données biophysiques (climat, sol et eau) et socio-économiques sont recueillies et analysées.

Gestionnaire - Structures associées : Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD) - Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement

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Associés : - Institut d’Economie Rurale / Laboratoire Sol Eau Plante et Programme forestier - Université de Bamako / Laboratoire d’Ecologie Tropicale - Projet de Conservation et de valorisation de la biodiversité et des éléphants du

Gourma (PCVBGE°

Cadre du recueil : Les données sont recueillies par le réseau ROSELT (Réseau d’Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme) et son extension nationale au travers du RNSE (Réseau National de Surveillance Environnementale). Ce réseau a été mis en place dans le cadre du Dispositif national de Surveillance environnementale (DNSE) de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) Dans le cas du Gourma des données complémentaires sur les indicateurs de la biodiversité végétale sont produites par le PCVBGE

Localisation du recueil et représentativité géographique : Le Réseau ROSELT est constitué par quatre observatoires qui ont fourni les données les plus récentes. Ces observatoires couvrent au mieux les différents contextes agro-bio*climatiques du Mali :

- Observatoire de Bourem en zone arIde

- Observatoire du Delta du Niger en zone semi-aride

- Observatoire du Baoulé en zone subhumide sèche

- Observatoire de Sikasso en zone forestière guinéenne Un cinquième observatoire, dans le Gourma en zone semi-aride, a fait l’objet de recueils de données dans le cadre de ROSELT mais aussi du PCVBGE et le laboratoires scientifiques français dont le CESBIO (IRD – Université de Toulouse). Les données sont recueillies dans des stations de mesure dont l’ensemble forme un échantillon représentatif du territoire de l’observatoire. La représentativité des informations d’un observatoire représente sa région écologique.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : Dans chaque observatoire, la répartition des sites d’observation de la végétation est basée sur une carte des unités paysagères afin de cerner la diversité des paysages ; cette carte étant élaborée sur la base des informations satellitaires Landsat TM traitées en indice de végétation. Les autres critères de choix des sites sont la géomorpho-pédologie, le positionnement des puits pastoraux et les unités de formations végétales elles-mêmes déterminées sur la base de l’abondance dominance de la strate Dans chaque site le recueil des donné de la végétation herbacée et de la végétation ligneuse est effectuée par des relevés de terrain.

Mode de consultation : Les données numériques et les cartes produites sont rassemblées dans les rapports périodiques des observatoires ou dans des rapports spécifiques de projets.

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Elles ne sont diffusées qu’aux institutions techniques et scientifiques concernées. Toutefois l’AEDD prévoit une diffusion plus large dans le cadre de sa réorganisation et leur intégration dans le futur SNIE.

Utilisateurs : Administration : Services du Ministère en charge de l’environnement ; planificateurs ; services de suivi-évaluation. Projets de développement (conception et suivi) Collectivités territoriales Organisations non gouvernementales Partenaires techniques et financiers pour l’évaluation des projets AEDD / Département de gestion de l’information environnementale

Identification de la métadonnée : Suivi de l’avifaune des zones humides

Type de données : Le réseau international oiseaux aquatiques (RIOA) effectue des comptages spécifiques, recueille et analyse les données sur la taille et les tendances de la population. Des recensements aériens sont effectués quatre fois par an en liaison avec l’ONCFS. Des recensements mensuels sur les oiseaux d’eau sont effectués sur des sites représentatifs. Les données portent sur la taille de la population et les tendances des différentes espèces d’oiseaux aquatiques, tant au sein des voies de migration clés que dans le monde. Parmi les espèces les plus importantes on peut citer les Sarcelles d’été, les Canards pilets, les Ibis falcinelles, les Sternes hansel, les Sternes caspiennes, les Hérons garde-bœufs. Wetlands International produit également des analyses techniques et des articles scientifiques, notamment :

- Les forets inondées : trésors du Delta Intérieur du Niger - Atlas du Bassin du Niger - Manuel pour le suivi des colonies d'oiseaux marins en Afrique de l'Ouest - Le Niger, une artère vitale

Gestionnaire - Structures associées : WETLANDS Bureau sous-régional du Sahel (Bamako) avec un bureau de terrain à Mopti

Associés : Réseau international oiseaux aquatiques (RIOA) de Wetlands International Afrique Siège de Wetlands International aux Pays-Bas

Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (France)

Réseau d’experts spécialisés et de bénévoles

Cadre du recueil :

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Wetlands produit des données pour : - Conserver et restaurer les zones humides, leurs ressources et leur biodiversité" - Améliorer la connaissance des oiseaux d’eau dans le Delta du Niger et les zones humides du Mali L’objectif poursuivi est que les données soient recueillies et analysées de manière standardisée, ainsi que mobiliser l’expertise scientifique, développer et maintenir des réseaux de bénévoles et un large réseau de partenaires nationaux et internationaux et permettre le renforcement des capacités dans les pays et régions où la surveillance est actuellement faible.

Localisation et Représentativité géographique : Base de données basée sur des expertises et échanges d’information à caractère international. Bonne couverture des zones humides du Mali avec en priorité le Delta intérieur du Niger.

Mode de consultation : Un site internet lancé par Wetlands International, BirdLife International et UNEP World Conservation Monitoring Centre (UNEP-WCMC) rassemble les données en matière de protection des principaux sites utilisés par les oiseaux aquatiques migrateurs en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Un nouvel outil 'Critical Site Network (CSN) <www.wingsoverwetlands.org/csntool> fournit des informations détaillées sur 294 espèces d'oiseaux aquatiques fréquentant 3020 site. Cet outil a été conçu pour rendre les informations facilement accessibles au public. Il identifie également les sites et les populations qui nécessitent une protection au niveau national. Ces informations sont disponibles en ligne.

Utilisateurs : Gestionnaires nationaux et internationaux de la faune sauvage et des oiseaux migrateurs, notamment dans le cadre de la Convention de Ramsar. Organismes scientifiques et centres de recherche. Ministère en charge de l’environnement et services techniques associés. Bureaux d’étude et projets liés à la biodiversité.

Identification de la métadonnée : Suivi de l’ensablement de la vallée du fleuve Niger

Type de données : Données numériques (fichiers Excel) :

- Données anémométriques brutes et traitées - Mouvements dunaires - Evolution profils de sifs - Caractéristiques des champs de dunes - Mesures des flux sableux - Mesures de transfert du sable entre le fleuve et ses berges - Granulométrie et colorimétrie des sables

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Données cartographiques : - Carte synoptique de l’ensablement à l’échelle régionale produite en 2006 - Six cartes des Unités homogènes de la dynamique sableuse (échelle 1:200000) - Carte de synthèse des Unités homogènes (échelle 1:750000)

Données satellitaire :

- Huit images Landsat TM traitées sable centrées sur un thème spécifique (échelle 1 :40000)

- Mosaïque Landsat TM de la boucle du Niger (échelle 1:200000)

Gestionnaire - Structures associées : Direction Nationale des Eaux et Forêts Associés : Agence de Bassin du Fleuve Niger (mesures de terrain) Bureau d’études GEDAT (recueil, traitement et interprétation des données) Services locaux de la DNEF Cadre du recueil : Le système de suivi de l’ensablement dans le bassin versant du fleuve Niger est une activité des projets successifs de lutte contre l’ensablement dans vallée du Fleuve Niger :

- Programme de lutte contre la désertification PEALCD sous Appui Union Européenne - Projet de lutte contre l’ensablement ABN/PLCE sous appui BAD – UEMOA)

qui se déroulent par étapes non continues selon les financements. L’objectif de ces projets est de caractériser et quantifier les paramètres physiques de la dynamique de l’ensablement et produire des cartes de zones à risque en tant qu’outils d’aide à la décision pour les actions de lutte contre l’ensablement.

Localisation du recueil et représentativité géographique : Vallée du fleuve Niger et zones connexes entre Niafunke et Ansongo. Bonne représentativité des zones ensablées liées au fleuve Niger.

Protocoles d'acquisition et/ou de traitement : L’ensemble des données numériques et cartes est conçu comme un système d’information qui comprend trois groupes de produits :

- Une base de données numérique (BDN) rassemblant les données numériques de terrain dans des fichiers Excel

- Une base de données cartographique (BDC) rassemblant les cartes thématiques produites

- Une base de données satellitaire (BDS) des images satellites utilisées

Mode de consultation : Les données ne sont pas valorisées en dehors des services techniques de l’Etat concernés et des projets de lutte contre l’ensablement

Utilisateurs : Projets de lutte contre l’ensablement ONG locales qui exécutent de projets de fixation des dunes

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PARTIE 6. PROPOSITION D’ARCHITECTURE

DU SYSTEME NATIONAL D’INFORMATION

Chapitre 1 : Motivations et objectifs

1. Répondre aux besoins des utilisateurs en information environnementale L’objectif essentiel du Programme national de gestion de l’information environnementale du Mali est la fourniture de produits destinés à tous les utilisateurs.

Les catégories d'utilisateurs sont diversifiées . A chacune d'elles correspond un besoin d'information différent aux niveaux des thématiques abordées, des échelles spatiales et des pas de temps considérés ; elles sont également à des niveaux très différents de connaissance sur les possibilités de l’information scientifique et sur les technologies nouvelles.

Le Programme national de gestion de l’information environnementale devra prendre en compte cette diversité en accordant une importance particulière à la satisfaction des besoins des collectivités à la base au moment où la décentralisation se met en place au Mali.

Sur le plan de la nature de l’information, un des points importants qui différencie les types de besoins est leur caractéristique temporelle :

- à court terme, les informations recherchées concernent les projets de développement et la gestion des pénuries , des nuisances et des pollutions ;

- à moyen terme, les informations concernent la gestion des espaces naturels, la mise en œuvre de politiques d'aménagement du territoire, en particulier au titre de la décentralisation ;

- à long terme, les informations recherchées concernent la connaissance des patrimoines naturels et l'élaboration de prospectives.

On devra fournir aux utilisateurs plusieurs types de produits suivant leurs demandes. Un objectif important sera de traduire cette demande en une demande à caractère "technique" qui puisse être alimentée par des données existantes et traitée par les spécialistes de l'information environnementale.

2. Recueillir, traiter, valoriser et diffuser l'information

Afin de répondre à la demande, il est nécessaire de recueillir par les voies les plus appropriées les informations sur l’environnement. L’ensemble des producteurs d’information environnementale qui travaillent dans ce sens au Mali doit être mobilisé à cette fin ; ces producteurs sont de deux types :

- les services techniques spécialisés (météorologie, hydraulique, agriculture…). L’approche de ces services est à caractère statistique ; ils élaborent des bases de données thématiques ;

- les réseaux et observatoires de surveillance environnementale, pilotés par des organismes scientifiques effectuent sur des zones test une surveillance des écosystèmes et des agro-systèmes accompagnée de recherche sur l’évolution de ces milieux. Ces réseaux sont souvent intégrés dans des ensembles plus vastes sur le plan international ; leur approche est de type systémique.

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Les informations fournies par l’ensemble de ces producteurs doit être clairement identifiée, rassemblée, sous forme centralisée ou répartie, traitée pour la rendre adaptée à la demande, transformée en produits, et diffusée. L’ensemble de ces fonctions est dévolue à un organisme au niveau national, le Système National de Gestion de l’Information Environnementale (SNGIE)

Les principaux types de produits demandés sont les données brutes ou traitées, les états de l'environnement, les indicateurs de l'environnement et de la désertification, les rapports thématiques et de synthèse, les cartes thématiques et plurithématiques.

3. Le Système National de Gestion de l'Information sur l'Environnement (SNGIE) au

centre du programme national

Le programme national est organisé autour du Système National De gestion de l'Information sur l'Environnement (SNGIE) qui comprend deux niveaux : le premier niveau est celui des producteurs d’information environnementale et le deuxième niveau est celui de l’Unité Centrale du SNIE, qui dotée de moyens en hommes, en matériel informatique, chargée d'organiser la coordination entre les producteurs d'information, d'harmoniser, de stocker et de transformer l'information en fonction des besoins, et de satisfaire les demandes. L’architecture de l’ensemble du programme comprenant les deux niveaux ci-dessus et celui des utilisateurs est illustrée par le schéma suivant :

Illustration du fonctionnement du Programme national autour du Système National de Gestion de l’Information Environnementale

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Sur le plan institutionnel, l’AEDD vient d’inscrire dans les missions de sa nouvelle Section Système d’Information Environnementale :

--de mettre en œuvre un système national de gestion de l’information sur l’environnement pour élaborer des produits à la demande des utilisateurs (indicateurs, tableaux de bord, cartes thématiques,...)

- de mettre au point des méthodes et des outils appropriés de traitement des informations : architecture et mise en cohérence des bases de données ; modèles d’agrégation et effets d’échelle des données ;

- de définir des normes pour le recueil des données (harmonisation minimale)

- de définir les canaux et supports appropriés de diffusion des informations Le contexte institutionnel est donc favorable à l’émergence d’un SNGIE.

4. Objectifs du SNGIE

Mettre en réseau les services techniques concernés ainsi que les partenaires au développement impliqués dans la gestion des ressources naturelles et la lutte contre la sécheresse et la désertification ;

Créer et entretenir un espace de dialogue dynamique entre producteurs et utilisateurs des informations environnementales en vue d’impulser la production des informations par la demande des utilisateurs ;

Organiser l’information et diffuser des produits ;

Développer les capacités nationales en matière de gestion de l’information environnementale.

Chapitre 2. Stratégie de mise en œuvre

Les connaissances en information, mandat et enjeux des divers acteurs serviront de base de pour

définir la place et le rôle de chaque partenaire (utilisateurs/consommateurs et

producteurs/fournisseurs), un des principes essentiels pour le montage du SNGIE.

Cette clarification des rôles des différents acteurs du SNGIE, permettra de mieux cerner

l’inventaire de la demande et de l’offre en information, notamment le fait que certaines institutions

utilisent l’information des autres pour la transformer en une information nouvelle, ou produisent

l’information essentiellement pour leur propre utilisation.

La démarche envers les utilisateurs/consommateurs et les producteurs/fournisseurs s’appuie sur

les définitions ci-après :

Utilisateur/Consommateur : Institution chargée d’établie des politiques, de formuler des plans ou

de prendre des décisions exécutoires qui touchent directement à l’environnement.

Les principales catégories d’utilisateurs concernés sont les planificateurs des collectivités locales,

des services des ministères techniques, les promoteurs de projets et programmes de

développement, les organisations internationales, les centres de recherche et les bureaux

d’études.

Producteur/Fournisseur : Institution qui contribue à la production de l’information y compris la

collecte, l’analyse et la diffusion des données.

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Au Mali, les producteurs d’information environnementale sont de deux types :

Les services techniques spécialisés (météorologie, agriculture, pêche, cartographie,

statistique et informatique…) qui fournissent des bases de données statistiques ;

Les réseaux et observatoires de surveillance environnementale et les projets qui ont une

composante sur ce thème : RNSE, ROSELT, Programmes de lutte contre l’ensablement,

Surveillance écologique et socio-économique de la boucle du Fleuve Niger (ABFN),

GHENIS (surveillance du haut bassin du Niger), programmes de gestion et de suivi de la

faune (WETLADS, PCVBGE,,…) pilotés par des organismes scientifiques ou technique.

La mise en œuvre du SNGIE, nécessite l’instauration d’un dialogue permanent (réunions

périodiques de réflexions, de concertation et de prospective) entre les différents acteurs concernés

par la production et l’utilisation de l’information aux fins d’harmoniser les approches et actions.

Elle repose également sur le développement d’un véritable partenariat dans lequel chacun des

acteurs a clairement conscience de la règle du jeu et y trouve son intérêt soit sur le plan

économique (exemple échange de données ou d’informations) soit sur le plan technique et

professionnel dans le cadre de l’exécution de ses missions.

Dans cette perspective l’Unité Centrale du SNGIE établira des protocoles/conventions avec les

producteurs sur les aspects liés à la production de l’information et à son accès.

Collaboration avec les partenaires sous-régionaux et internationaux :

L’unité Centrale du SNGIE devra développer un mécanisme de partenariat avec les institutions,

organisations et organismes français, sous-régionaux et internationaux ayant des missions

similaires et spécialisés en matière de gestion de l’information environnementale.

Parmi les institutions nationales concernées par ce partenariat, il faut citer :

- l’Institut Géographique du Mali (IGM)

- la Direction Nationale d’Aménagement du Territoire (DNAT)

- la Direction Nationale des Eaux et Forêts

- la Direction Nationale de l’Hydraulique

- la Direction Nationale de la Météorologie

- L’Agence de Bassin du Fleuve Niger (ABFN)

- La Cellule Planification et Statistique du développement rural

- l’Institut d’Economie Rural (IER) et son Laboratoire Sol- Eau – Plante.

- L’Université de Bamako / Laboratoire d’Ecologie Tropicale

Concernant les organismes internationaux, la coopération concerne notamment :

- l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

- l’Institut Français de l’Environnement (IFEN)

- les Universités françaises

- le laboratoire CESBIO de Toulouse

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- la Maison de la Télédétection (MTD) de Montpellier

- le Programme FEWS de l’USAID

- le Centre Régional AGRHYMET.

Chapitre 3. Organisation et fonctionnement du SNGIE

La conception technique du SNGIE lui confère deux niveaux :

Le premier niveau est celui des producteurs/fournisseurs d’information environnementale ;

Le deuxième niveau est celui de l’Unité Centrale du SNGIE, outil opérationnel doté en moyens

humains, matériels et logistiques capable, d’une part, d’organiser la médiation et la coordination

entre les producteurs de l’information environnementale, et d’autre part, d’harmoniser, de stocker

et de transformer l’information en fonction des besoins des utilisateurs.

Le fonctionnement du SNGIE implique une concertation permanente entre les

utilisateurs/consommateurs et les producteurs/fournisseurs de l’information et un effort soutenue

des ressources humaines chargés de la mise en place et du développement du système. La

diversité et l’indépendance administrative des institutions concernées par le SNIE rendent

indispensables des mécanismes de coordination qui assureront sa cohérence et son efficacité.

Les missions de l’Unité Centrale du SNGIE sont :

- Traduire la demande des utilisateurs en questions adaptées aux potentialités de réponse des producteurs et transformateurs d’information ;

- Elaborer des produits spécifiques en réponse à cette demande et des produits généraux sur l’état de l’environnement et de la désertification ;

- Coordonner et harmoniser les actions de producteurs d’information environnementale et identifier les besoins nationaux non satisfaits ;

- Identifier, mettre en cohérence et stocker en liaison avec les partenaires les données existantes sur l’environnement ;

- Agréger et traiter les données en vue de l’élaboration de produits ;

- Mettre en place et gérer des outils de communication et de diffusion de l’information adaptée à tous les niveaux spatiaux et à toutes les catégories d’utilisateurs.

Le SNGIE devra mettre en place des outils et instruments d’analyse et de circulation et de diffusion

de l’information.

Parmi les outils et instruments d’analyse l’Unité Centrale utilisera notamment : un SIG, des bases

de données thématiques, les réseaux d’enquête et de collecte de données des observatoires, des

données satellitaires et des logiciels de traitement des données et images.

Le schéma ci-dessous explicite l’organisation et le fonctionnement de l’Unité centrale du SNGIE

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Chapitre 4. Mise en œuvre du SNGIE

La mise en œuvre du Système National de Gestion de l’Information sur l’Environnement est axée

autour d’activités complémentaires et de mesures d’accompagnement suivantes :

Assurer le fonctionnement de l’Unité centrale :

Equiper l’Unité Centrale en matériels informatiques et bureautiques et en moyens logistiques pour les missions à l’intérieur du pays ;

Développer les capacités techniques du personnel de l’AEDD et de ses partenaires impliqués dans la mise en place du SNGIE ;

Concevoir un prototype du SNGIE.

Caractériser et faire évoluer les demandes et productions d’information environnementale :

Effectuer le diagnostic de la demande de l’administration et des services techniques en informations environnementales aux niveaux national et régional ;

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Effectuer l’inventaire et l’analyse des informations disponibles en vue d’inciter les producteurs les producteurs à la création de bases de données structurées et de catalogues facilitant l’identification et l’accès à l’information ;

Conduire la réflexion sur l’harmonisation et la normalisation de la production de données et de l’information environnementale au Mali (nomenclature, échelle, méthodes de collecte et de traitement) ;

Promouvoir l’harmonisation de la production de données et de l’information environnementale au Mali ;

Compléter le système national de production, de diffusion et d’archivage des informations environnementales.

Elaborer et diffuser des produits :

Elaborer et diffuser des produits généraux sur l’état de l’environnement ;

Elaborer des produits spécifiques répondant à la demande des utilisateurs.

Mesures d’accompagnement :

Mettre en place et animer un espace de médiation entre les utilisateurs et les producteurs d’information environnementale ;

Mettre en place un mécanisme de partenariat avec les institutions, organisations et organismes français, sous-régionaux et internationaux ayant des missions similaires et spécialisés en matière de gestion de l’information environnementale ;

Analyser le cadre législatif et réglementaire en matière de normes environnementales, de circulation et de mise à disposition de l’information et des données environnementales.

Chapitre 5. Prise en compte des zones arides dans le SNGIE

L’OSS, REPSAHEL et ROSELT étant principalement axés sur les zones circum-saharienne, il a

lieu de s’assurer que les zones concernées (les zones arides au sens large) trouveront leur place

dans le SNGIE.

L’approche géographique des zones arides dans les systèmes d’information

Les types de zones à couvrir dans le cas des zones arides pour l’information environnementale,

c'est-à-dire pour le recueil ou la disponibilité des données environnementale doit découler de

plusieurs approches convergentes :

- chaque grande unité territoriale (Régions administratives et Cercles ou groupe de cercles s’ils

sont dans le même bioclimat) située en zones hyper-aride, aride et semi-aride, voire subhumide

sèche devrait être couverte ;

- le régions naturelles identifiées par le PIRT (14 au total pour le Mali) devraient toutes être l’objet

de recueil d’information.

Idéalement il faudrait même que toutes les zones écologiques touchées par l’aridité, parmi les 49

zones identifiées par le PIRT, soient couvertes car elles sont spécifiques sur le plan sol/végétation

et géomorphologique. Mais pour des questions de coûts cet objectif est difficile à réaliser ;

- en pratique il faut s’assurer que des données sont bien recueillies dans chacune des zones

climatiques hyper-aride, aride et semi-aride , la zone subhumide sèche devrait également être

110

concernée. A l’intérieur d’une même zone climatique il existe souvent des sous ensembles

spécifiques qu’il faut couvrir, par exemple :

en zone aride : le Tamesna, l’Adrar des Ifoghas, le Timétrine, etc…

en zone semi-aride : le Gourma, le delta central du Niger, le Nord Kharta, etc,…

Dans les faits, chaque type d’information ou de donnée environnementale a une homogénéité

spatiale sur un certain territoire qu’il faut appréhender (le long de la chaîne spatialement

croissante : station écologique → paysage écologique → région écologique). A partir d’une mesure

très localisée on peut effectuer des extrapolations sur de plus vaste zone.

Les indicateurs à prendre en compte pour les zones arides :

La démarche à promouvoir pour l’élaboration d’indicateurs pour la surveillance environnementale

doit se focaliser (sans exclusive pour les autres zones) sur des indicateurs applicables aux zones

arides.

Une première approche dans le tableau ci-dessous, à affiner et à compléter, .propose un petit nombre d’indicateurs qui répondent à des spécificités des zones arides, donc à des états ou des évolutions des milieux naturels ou à des problèmes rencontrés dans ces zones.

Domaine Problématique rencontrée Indicateur Type

Foresterie

Diminution du couvert forestier Evaluation des surfaces Etat

Coupes de bois abusives Volume de bois Pression

Surpâturage entraînant la non reconstitution des espèces

Taux de décroissance de l’espèce

Pression

Sécheresses Evaluation de la mortalité Pression

Pâturages

Surcharge pastorale % utilisation capacité charge Pression

Feux de brousse Nombre de feux Pression

Compétition pastorale Conflits agriculteurs-pasteurs

Organisation de l’espace pastoral

Réponse

Manque de points d’eau Conflits d’accès à l’eau

Nombre de puits par espace pastoral

Réponse

Evolution des espèces pastorales

Taux d’espèces disparues et réapparues

Etat

Faune sauvage

Espèces en voie de disparition (Mouflon à manchettes, Addax,...)

Effectif des espèces concernées

Etat

Braconnage Nombre de braconniers Pression

Préservation des espèces Surfaces protégées Réponse

Ensablement

Augmentation des formations sableuses

Mesure des surfaces ensablées

Pression

Perte de terres agricoles Surfaces perdues Pression

Diminution de disponibilité en eau du fleuve Niger

Pression

Désertification Changement d’utilisation des terres

Cartographie d’utilisation des terres

Etat

Limites des aires des espèces indicatrices (cram cram,…)

Cartographie des limites Etat

Climat

Sécheresses Pluviométrie Débit des cours d’eau

Etat

Erosion éolienne Mesure des vents Etat

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CONCLUSION

Les systèmes d’information sont de deux natures en ce qui concerne leur pérennité :

- Les systèmes qui sont gérés ou supervisés par des administrations dotées de services techniques (secteur du développement rural, de l’eau, des mines,…) fournissent des données statistiques en continu ce qui sécurise l’information. Les moyens de traitement et de diffusion sont très inégaux dans cette catégorie et le nombre de sites accessibles dans des architectures informatiques souples et opérationnelles, notamment par internet est faible.

- Les systèmes gérés par des projets ou des institutions rattachées à une direction nationale qui produisent des données à caractère scientifique (réseaux de surveillance environnementale, de la flore et de la faune,…) qui ont souvent des capacités techniques et informatiques suffisantes pour être facilement accessibles, même s’ils n’ont pas toujours suivi cette voie comme c’est le cas de ROSELT. Ces systèmes dépendent des financements des bailleurs de fonds et ne sont pas sécurisés dans le temps.

La création du Système National de Gestion de l’Information Environnementale devrait améliorer cette situation à plusieurs égards, en premier lieu en créant une dynamique nationale d’échange d’expérience et de promotion d’un projet commun entre les différents gestionnaires des systèmes d’information.

En deuxième lieu, le SNGIE offrira des standards et des normes minimum, des séminaires d’information et de réflexion, et en cela assurera un renforcement des compétences des acteurs des différents systèmes.

Par ailleurs le SNGIE, par la médiation qu’il devra développer avec les utilisateurs et l’analyse de leurs besoins, ouvrira un horizon nouveau aux producteurs d’information environnementale à la fois en termes de conception de produits, mais également en termes de marchés.

Dans cette nouvelle dynamique, le réseau ROSELT, dont la production scientifique est d’un bon niveau, devrait jouer un rôle pilote en développant des activités de vulgarisation et de valorisation de ses produits et en s’orientant vers des produits d’aide à la décision.

Les indicateurs de l’environnement et du développement durable n’ont pas suffisamment fait l’objet de réflexions au Mali, malgré quelques timides tentatives. C’est un champ d’étude que le SNGIE devra développer car ils pourra donner des repères à son action et créer de nouvelles synergies.

112

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MEA Approche programmatique de Gestion Durable des Terres, 2010

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MEF Résultats Provisoire- RGPH, 2009

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ROSELT Rapport final de l’étude portant sur l’état de référence des observatoires du

DNSE au Mali, 2009

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et 2. Documents de politique, 2001

UICN. WII Ecologie et gestion durable des ressources naturelles, 2002

WETLANDS Le Niger, une artère vitale, Leo Schwarz, Bakary Kone et all 2006

113

ANNEXE

AMELIORATION DE LA RESILIENCE DES POPULATIONS SAHELIENNES AUX MUTATION

ENVIRONNEMENTALES

REALISATION D’UN INVENTAIRE POUR IDENTIFIER ET COLLECTER

LES DONNEES ET LES INFORMATIONS EXISTANTES AU NIVEAU NATIONAL

(Termes de référence)

Contexte

L’importance de l’information dans le processus décisionnel, particulièrement en ce qui concerne la gestion des espaces menacés de dégradation, souvent à faible intérêt économique, n’est pas à démontrer. En effet, la donnée constitue l’infrastructure de base permettant d’asseoir, sur des bases solides, toute stratégie de gestion des ressources naturelles et de lutte contre la désertification.

Dans ce cadre, les conventions post-Rio font référence à maintes reprises à l’importance de la maîtrise des différentes étapes de la production et de l’exploitation de l’information. Elles préconisent, notamment, des mesures ayant trait à la création de Systèmes d'Information Intégrés aux différentes échelles.

Le rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED) – l’Agenda 21- consacre un chapitre entier sur les activités à entreprendre pour l’élimination du fossé de l’information et l’amélioration de sa disponibilité.

En effet, la collecte et la diffusion de données pertinentes, précises et actualisées sont d’une importance capitale pour améliorer la connaissance de l’environnement. Etre capable d’atteindre rapidement ces données est une condition indispensable pour le développement de politiques efficaces d’adaptation au changement climatique, de lutte contre la désertification et de la protection de l’environnement de manière générale. L’exploitation rationnelle de ces données requiert une documentation précise sur les méthodologies de collecte et de production.

Face à ce constat, l’OSS a oeuvré pour la conception et la mise en place de dispositifs de surveillance environnementale.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet REPSAHEL « Amélioration de la résilience des populations sahéliennes aux mutations environnementales ». Il a pour objectif ultime d’améliorer les conditions d’existence socio-économiques des populations de l’espace sahélien à travers le renforcement de leur résilience aux mutations environnementales, les changements climatiques en particulier, et une meilleure gestion des ressources naturelles.

REP-SAHEL vise à développer et/ou renforcer les dispositifs et outils de surveillance environnementale au niveau de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest en valorisant les acquis méthodologiques et techniques développés dans le cadre de ROSELT/OSS et DNSE (Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale).

Afin d’atteindre ces objectifs, le projet est structuré autour des composantes suivantes:

Mise en place des outils de surveillance et de caractérisation environnementale ;

Diffusion et Circulation de l’information à travers le renforcement et la diversification des canaux ;

Sensibilisation, intégration et appropriation des résultats par les politiques et les acteurs concernés

Renforcement du rôle de la population dans le processus décisionnel en vue d’une meilleure prise en compte de ses capacités et de ses attentes.

114

Objet du travail demandé

La mise en œuvre d’initiatives et de programmes de Gestion Durable des Terres et de l’Eau emprunte une suite logique pouvant être structurée autour d’étapes clés. De la planification à la mise en œuvre et au suivi-évaluation des impacts, en passant par les études exploratoires et de faisabilité, la conduite du processus est consommatrice de données et informations souvent à référence spatiale. Il est alors fondamental et essentiel de mettre en place et/ou de renforcer les outils et les mécanismes de circulation de l’information environnementale. Tirant profit de ces acquis et tenant compte des avancées enregistrées au niveau international, les systèmes d’information à développer et à mettre en ligne permettra l’accès aux différents produits disponibles et ceux à générer dans le cadre du projet REP-SAHEL en rapport avec les thématiques du projet. En effet, dans les pays de la sous-région, certaines données (surtout cartographiques) utiles pour la surveillance environnementale existent mais sont peu connues et sous valorisées.

Face à ce constat et en vue d’adapter le système d’information à développer par REP-SAHEL aux spécificités des pays concernés, il est primordial d’identifier et collecter les ressources existantes au niveau national pour les valoriser et pour mieux définir les nouvelles données à produire.

Les présents TdR portent donc sur l’élaboration d’un inventaire (identifier, collecter et décrire) des données et informations existantes au niveau national. Ces données peuvent être dans différents formats (texte, statistiques, cartes, etc) et sur supports analogiques ou numériques à référence spatiale (rasters et vecteurs).

I. Tâches du consultant

Le travail objet des présents TdR rentre dans le cadre de la composante 2 du projet qui vise (i) le développement de bases de données cartographiques et statistiques et (ii) la conception d’un système de circulation de l’information.

Sous la responsabilité du coordinateur du projet REP-SAHEL et en concertation avec les différents experts impliqués dans sa mise en œuvre, le consultant est appelé à réaliser un inventaire analytique des systèmes d’information et outils de diffusion des données existants et opérationnels au niveau de la sous-région y compris les données et informations qu’ils circulent. Il sera chargé en particulier de :

Inventorier et analyser les systèmes d’informations existants au niveau des départements nationaux concernés par la gestion des ressources naturelles et la mise en œuvre des stratégies et plans d’action environnementaux ;

Collecter, analyser et mettre en forme les données et informations disponibles et en rapport avec les thématiques du projet ;

Etablir des métadonnées pour l’ensemble des données et produits cartographiques disponibles en vue de les intégrer aux systèmes de circulation d’information à mettre en place ;

Proposer une démarche en vue d’une meilleure diffusion et exploitation des données et informations disponibles en rapport avec les thématiques du projet.

II. Portée de l’étude

Sept études au total. Une étude sera réalisée pour chaque pays impliqué : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad

III. Livrables

Au terme de son intervention, le consultant doit livrer à l’OSS les produits suivants :

Une liste des données et informations inventoriées avec leurs sources.

Une base de données collectées, mises en forme et stockées dans des formats exploitables.

Une note succincte sur la qualité des données inventoriées

Des fiches de métadonnées descriptives pour chaque ressource.

Une architecture globale du système d’information qui intégrera les données collectées