repensarbonpastor - les propositions gagnantes

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Repensar Bonpastor http://repensarbonpastor.wordpress.com Contexte Le concours d’idées Les propositions gagnantes fotografía: paula del mas Concours d’idées pour une remodelation participative et avec zéro expulsions d’un quartier populaire de Barcelone · · ·

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- Contexte - Le concours d’idées - Les propositions gagnantes

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RepensarBonpastor

http://repensarbonpastor.wordpress.com

ContexteLe concours d’idéesLes propositions gagnantes

fotografía: paula del mas

Concours d’idées pour une remodelation participative et avec zéro expulsions d’un quartier populaire de Barcelone

···

Ces dernières années, Barcelone vient de subir une vague de transforma-tions urbaines. Ce modèle tire son origine dans le processus de conversion de la ville désindustrialisée en une ville dédiée économiquement au secteur tertiaire, avec une spécificité : celle d’être elle-même transformée par les administrations en un produit : la « marque Barcelone ». Ce modèle se base, d’un point de vue économique, sur la priorité donnée aux transfor-mations urbaines comme points centraux d’une économie basée sur les investissements constructifs et immobiliers et l’attraction du tourisme.Dans ce contexte de nouveau modèle de ville se crée un couple d’investissement public/privé dans lequel les limites entre les administra-tions publiques et les entreprises se confondent, souvent au point de paraître vouloir convertir la ville en un espace réservé à ceux qui ont assez de pouvoir acquéreur pour obtenir le-dit produit.

Ce modèle s’exporte de façon acritique et internationalement, étant adopté et imité dans beaucoup de villes. Par contre, si nous observons depuis l’intérieur et plus précisément depuis les quartiers historiquement périphériques ou en marge de la ville, ce modèle parait alors beaucoup plus pensé en faveur du profit des investisseurs que pour la résolution des nécessités réelles des habitants. Des quartiers entiers ont subit des dé-molitions massives, expulsions forcées et processus de gentrification : de grandes transformations urbaines où n’ont été respectés ni le patrimoine historique ou architectural, ni le patrimoine social. Et tout ceci est légitimé grâce à l’usage de mots comme participation citoyenne, durabilité ou cohésion sociale, situant souvent les habitants d’une périphérie surpeuplée et abandonnée par la politique franquiste et les municipalités suivantes, devant le choix soit d’accepter sans conditions et avec enthousiasme ces processus, transformant les quartiers en espaces économiquement inaccessibles pour les générations suivantes, soit de continuer de vivre en subissant un manque de services publics et d’infrastructures. Les proces-sus de participation dont on fait la publicité se convertissent presque en un chantage ou simplement en un simulacre de démocratie directe qui légitime les intérêts politiques et économiques du modèle Barcelone.

Une de ces zones en transformation est le quartier des « Casas Baratas » de Bon Pastor. Situé à l’extrême Est de la ville, en bordure de la rivière Besos, il fut construit en 1929 par la Mairie de Barcelone pour loger des ouvriers immigrants venant du Sud de l’Espagne. L’ensemble se compose de 784 maisons de plain-pied distribuées selon une trame orthogonale de rues et de places. Il s’agit de logements de protection officielle en régime de location, propriété du Patronato Municipal de la Vivienda.

En 2003, fut adopté le « plan de rénovation » (modification du Plan Général Métropolitain) qui prévoit la démolition intégrale des logements et le relogement des habitants dans des appartements neufs. Ce plan fut défini par l’administration comme participatif, consensuel et nécessaire pour la modernisation du quartier.

Durant la même année, un référendum eut lieu dans lequel les habitants étaient consultés pour savoir s’ils voulaient ou non une rénovation du quartier. Le manque d’information et d’alternatives, l’intériorisation du stig-matisme de la part des habitants –maisons obsolètes, quartier marginal- et l’évidente intention de la Mairie de commencer les démolitions malgré les résultats du référendum (le plan avait déjà été annoncé dans la presse en 1998) l’ont fait emporter au “oui” avec une faible majorité (55%).Les 145 premières maisons furent détruites en 2007; en octobre de cette même année, une violente expulsion de quelques familles opposées au Plan, a attiré l’attention publique, et provoqué l’apparition de témoignages de solidarité envers les habitants, de la part de quelques organisations internationales comme l’Alliance Internationale des Habitants.

Quelques unes des conséquences du « Plan de Remodelación » – phy-siques, sociales et humaines- affectant le quartier et ses habitants sont :

Il existe un secteur de la population qui est opposé au plan, qui est •satisfait de son style de vie traditionnel et qui ne partage pas la néces-sité de démolir les Casas Baratas. Ces familles, si elles n’acceptent pas les conditions de ce Plan, vont subir le déménagement forcé de leurs logements.

Une profonde • fracture du tissu social entre les partisans des maisons ou des appartements.

Avec la disparition des Casas Baratas, le• réseau social –de voi-sinage, et de parenté- qui existait dans l’espace public du quartier pourrait se trouver désarticulé.

Cela supposerait la• destruction de l’un des deux uniques en-sembles historiques de maisons ouvrières du début du XXème siècle qui sont encore debout à Barcelone.

Le modèle urbain que propose le Plan –blocs d’appartements linéaires •isolés- est obsolète et souvent remis en question dans la littérature urbanistique contemporaine.

Le changement des conditions économiques du loyer des Casas •Baratas (la majorité étant très faibles voire symboliques) à celles de loyers ou d’achat des appartements neufs – tout ceci étant aggravé par le contexte de crise actuel- engendre que certaines familles qui subissent des situations économiques difficiles puissent même perdre l’appartement qui leur a été attribué.

Pour justifier la démolition intégrale des casas baratas, le quartier •est en train de subir un processus continu de marginalisation, stigmatisation et dégradation de la part de l’administration et des médias.

ContextePour justifier la démolition intégrale des Casas Bara-tas, le quartier subit un processus continu de margin-alisation, stigmatisation et dégradation de la part de l’administration et des médias.

Localisation au sein de la ville de BarceloneLimites urbaines établies par la « Modification du Plan Général Métropolitain (MPGM) dans le Polygone des Casas Baratas dans le quartier de Bon Pastor » en 2001Photo d’une rue du quartier. Joan Alvado, 2007Photo d’une rue du quartier. Joan Alvado, 2007Maquette du Plan de Renovation. Martha Pelayo, 2010Démolition d’un groupe de maisons des Casas Baratas. Stefano Portelli, 2007

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L’implication dans le quartier du groupe organisateur du concours est née à partir de l’Alliance Internationale des Habitants qui suite à la de-mande d’aide de la part des Avis del Barri – une association d’habitants du quartier opposés au plan de rénovation- prit contact avec le collectif afin d’élaborer une réponse nouvelle à cette situation.En tant que groupe de travail indépendant formé d’architectes, urbanistes et anthropologues de différents horizons, nous comprenons que la clé de la question est la mise en place d’un nouveau dispositif : un outil qui serait capable de compenser le discours officiel sur l’obsolescence des maisons et la nécessité de leur démolition, et qui permettrait de rompre avec la situation de raréfaction et de blocage du dialogue –entre voisins et avec l’administration- qui règne dans le quartier.

A partir de là, est née l’idée d’organiser Repensar Bon Pastor. Le con-cours d’idées, instrument typique de l’architecture, se convertit ici en un processus plus ouvert et complexe pour intervenir sur la ville, à travers une approche multidisciplinaire et la création de nouveaux liens entre les techniciens et les habitants du quartier. Les différentes phases du processus n’ont pas nécessairement pour objectif l’élaboration d’un « projet » mais plutôt celui d’ouvrir un espace de débat, de réflexion et d’apprentissage collectif sur la situation présente : architectes, anthropologues, habitants du quartier, ainsi que toutes les autres personnes venant de contextes géographique et disciplinaire dif-férents, ont la possibilité de collaborer ensemble et d’apporter de nou-veaux éléments à la recherche de solutions alternatives.

Les résultats du concoursPlus de 150 équipes du monde entier ont répondu à la convocation. Le Jury – composé d’experts locaux et internationaux de disciplines variées1, après trois jours de délibération, a sélectionné 22 propositions parmi les 45 qui furent présentées. Parmi ces 22, ils en primèrent 4 et octroyèrent une mention spéciale à une cinquième. Les travaux présentés démontrent la volonté, de la part de nombreux étudiants et professionnels de différentes parties du monde, de contribuer à un processus d’investigation et d’action vers une nouvelle façon de « faire la ville ». Ils se sont basés sur une analyse socio culturelle du quartier, ont montré différentes manières par lesquelles les habitants pour-raient exprimer leurs désirs, leurs nécessités et participer au processus ; et ils ont également travaillé sur la réhabilitation des casas baratas et l’intervention dans l’espace public.

Quelques unes des premières conclusions que nous pouvons tirer des propositions présentées sont :

Le fait que dans les processus de transformation urbaine comme celle •de Bon Pastor, l’architecture et l’urbanisme ne peuvent pas travailler de façon autonome : elles nécessitent une collaboration continue avec d’autres disciplines, notamment les sciences humaines et sociales.

Les logements, rues, places… ne sont pas seulement des espaces •physiques ; il s’agit de constructions sociales et culturelles qui représentent une communauté, et dans lesquelles il existe un style de vie, d’habitat et de relations humaines particulier que l’on se doit de respecter.

Il est nécessaire de respecter le • patrimoine architectural, historique et intangible des Casas Baratas. Il fait partie de la mémoire collective de ses habitants et de l’histoire de Barcelone. Il faut récupérer les structures organisationnelles, le style de vie et les signes d’identité particuliers de Bon Pastor.

La • participation active des habitants est indispensable. Il est nécessaire que les habitants récupèrent leur estime communautaire, qu’ils aient le droit d’être informés, qu’ils puissent exprimer librement leurs désirs et leurs nécessités, et puissent décider à propos de la rénovation de leur quartier.

Il faut • rompre avec la dichotomie générée par l’administration : appartement-maison. Il existe un large éventail d’alternatives entre les deux options, dans lequel tous les habitants pourraient trouver de quoi combler leurs désirs et leurs nécessités.

Les • pathologies constructives que présentent les maisons sont résolubles ; c’est-à-dire que les logements pourraient être réhabili-tés et leur démolition ne serait pas la seule alternative

Il existe d’autres formes de possession et de gestion des espaces •construits, qui étant données les caractéristiques de Bon Pastor peuvent être tout à fait appropriées au quartier, comme c’est le cas des coopératives d’habitat. Beaucoup de propositions ont travaillé sur cet aspect et ont présenté différents modèles : d’habitat, d’emploi, avec cession du sol ou non, etc.

La • tutelle du logement de protection officielle en régime de location est imprescriptible car elle constitue un patrimoine public qui agit comme élément régulateur du marché, nécessaire pour ga-rantir l’accès à toutes les catégories de population, à un habitat digne.

La • ville durable est celle qui sait adapter son tissu urbain aux dif-férentes nécessités et évolutions sans forcément faire table rase.

La ville est un • système complexe dans lequel doivent cohabiter différents styles de vie sans que le développement de l’un entraîne la disparition de l’autre.

Le concours d’idées 2

Image extraite de la proposition NO SE PUEDE TENER LA BOTA LLENA Y LA MUJER BORRACHAImage extraite de la proposition PALIMPSESTOImage extraite de la proposition RB SELF MADE CITYImage extraite de la proposition ROOFTOPSImage extraite de la proposition REALITAT PROPOSTA ACCIO

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Font partie du jury : les anthropologues Micheal Herzfeld (Harvard University), Manuel Delgado (Universitat de Barcelona) et Teresa Tapada (Universitat Autónoma de Bar-celona); l’urbaniste Yves Cabannes (DPU de Londra, membre de l’Advisory Group on Forced Evictions de l’ONU-Habitat); l’activiste Raquel Fosalba (Cooperativas de Vivienda de Montevideo, Uruguay); et l’architecte José Luís Oyón (Escola Técnica Superior d’Arquitectura del Vallés).

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Repensar Bon Pastor, un concours d’idées, un pro-cessus ouvert et complexe pour intervenir dans la ville, à travers une approche multidisciplinaire et la création de nouveaux liens entre les techniciens et les habitants du quartier

Les propositions gagnantes 3

Critères d’évaluation1) Patrimoine social, historique et architectural des Casas Baratas. A travers la réhabilitation ou la réforme des Casas Baratas, les propositions devront « respecter les valeurs – architecturale, historique et ethnologique – caractéristiques de cette typologie d’habitat social ouvrier. La reconnaissance des styles de vie propres à cette morphologie urbaine sera valorisée : usage de l’espace public, rapports entre voisins, signes d’identité collective, etc. 2) Participation active des habitants. Les propositions « devront pro-poser de possibles méthodologies participatives qui reflètent l’implication active des habitants durant toutes les phases de la transformation du quartier ». 3) Interdisciplinarité. Les propositions « devront être présentées avec une approche multidisciplinaire : mêlant la transformation physique de l’espace à l’analyse socio culturelle du quartier. Il sera valorisé le fait que les équipes participantes soient composées d’étudiants et de profes-sionnels de différentes disciplines comme l’architecture, l’urbanisme, les sciences humaines et sociales ou les beaux arts ». 4) Habitabilité et durabilité. « Sera évaluée positivement toute informa-tion qui se rapprochera de la réalisation du projet, ainsi que l’usage de matériaux et de techniques durables et respectueuses de l’environnement et l’intégration du projet dans le quartier et son environnement. »

(Directives extraites des Bases du Concours)

Note finale des membres du Jury« Les membres du Jury reconnaissent l’effort réalisé par toutes les équipes qui se sont présentées au concours et désirent souligner deux aspects qu’ils considèrent importants.

En premier lieu, l’évaluation positive des projets n’implique en aucun cas que les solutions physiques proposées concernant l’urbain et le bâti ont l’aval du Jury. L’évaluation a pris en compte l’articulation et la cohérence des projets avec les quatre critères d’évaluation proposés dans les bases du concours, des projets dont la solution architecturale est une partie mais pas l’unique objectif.

En second lieu, le jury considère que les projets présentés ont néces-sairement été conditionnés par la connaissance limitée ou partielle de la population résidant dans le quartier. En tant que professionnels représen-tants de différentes disciplines du milieu de l’intervention urbaine, que ce soit l’urbanisme, l’architecture ou l’anthropologie sociale et culturelle, et en se basant sur notre expérience sur ce terrain, nous considérons que la connaissance du tissu social du quartier est la base indispensable pour l’élaboration d’un projet urbanistique ou de planification « pour les per-sonnes », qui permette la reconnaissance de la diversité, de la complexité du tissu social du quartier et reconnaisse les intérêts de chacun, qui même s’ils sont différents ne sont pas incompatibles.

Les membres du jury partagent la conviction que l’on pourra élaborer des propositions consistantes, réelles et sérieuses, qui permettront le dével-oppement futur du quartier, sans provoquer une fracture sociale, unique-ment grâce à l’élaboration, avant la phase de projection, d’un diagnostic social précis qui approfondisse certains aspects de la composition sociale du quartier – dans lequel se reconnaissent les différences sociodé-mographiques, d’origine ou d’appartenance ethnique, de réseaux familiaux ou de voisinage et systèmes de possession et de propriété. La phase de diagnostic doit être renforcée d’une investigation du champ des sciences sociales qui procurent les instruments ou les techniques qualitatives indispensables à cette fin, de préférence sciences comme l’anthropologie sociale et culturelle. La phase d’élaboration du projet et le processus de perfectionnement futur, doivent compter sur l’indispensable collaboration des habitants et habitantes du quartier, dont le bien être est l’objectif final de cette intervention.

Pour atteindre la participation des habitants, le jury considère indispensable le respect de leurs inquiétudes, leurs désirs et leurs projets futurs, même si ceux-ci sont partagés ou divergents. Pour qu’une intervention urbanistique, qui objectivement peut signifier une opportunité d’amélioration pour le quartier, ne comporte plus jamais la rupture traumatisante avec la mémoire et l’identité collective de ses habitants, véritable patrimoine humain de la ville et de ses alentours. »

EXTRAIT DE L’ACTE DE LA DECISION FINALE DU JURY

Ante la división, la participación Bon pastor, barrio de código abierto

Refining bonpastor With-in walls

Ciudad (de)generada

barnAmb Naomi Ferguson et Afroditi KaragiorgiBarcelone (Espagne)

Equipe:Participants:Provenance:

La proposition explique principalement la nécessité de participation vicinale décisive, indispensable pour respecter la forme de vie hor-izontale de la communauté. Dans la rénovation de Bon Pastor, l’attention doit être focalisée sur l’interrelation entre les habitants et les espaces où ils vivent, et sur la possibilité que tous les voisins puissent discuter et créer ces espaces.

La proposition de cette équipe détaille le processus qui serait réalisé, paralysant le plan actuel et incluant tous les habitants dans des dy-namiques de discussion commune qui se feraient dans différents espaces collectifs ou institutionnels du quartier. Il se réaliserait à travers une équipe interdisciplinaire de professionnels formés à la réalisation d’ateliers EASW par l’UE, qui agiraient comme animateurs et médiateurs qui com-muniqueraient les résultats à l’administration. Ce plan serait présenté au Patronato pour démontrer qu’il est possible d’obtenir des résultats concrets à travers un processus participatif réel, car on peut considérer que le Plan de Rénovation a été adopté via un processus qui n’a pas été véritablement participatif.

La proposition commente les scénarios possibles à travers ce processus participatif, analysant les solutions et les conflits que chacun générerait :

Scénario 1 : •Réhabilitation totale des maisons. Un analyse technique serait nécessaire, financée par le Patronato pour évaluer les pathologies architecturales des maisons. Ils recom-

mandent un processus de réhabilitation totale du quartier, qui inclut l’intérieur des maisons et l’espace public. Remarques : Ce scénario pourrait générer un conflit à cause de l’impossibilité d’accéder à un appartement à ceux qui le préféreraient.

Scénario 2 : •Solution mixte qui maintient une partie des maisons et rel-oge le reste des habitants dans des appartements. Les maisons maintenues se réhabiliteraient dans les mêmes condi-tions que dans le scénario précédent. Ce scénario propose également l’amélioration de l’espace public entre autres grâce à la création de rues piétonnes.

Scénario 3 : •Démolition totale. Les locataires seraient dans ce cas indemnisés selon les conditions de la LAU. Ce scénario souligne également la nécessité d’une offre de logements abordables économiquement pour tous. Remarques : Il est difficile de mener à bien ce processus sans aucun déménagement.

Le plus intéressant concernant cette proposition, en plus de la mise en valeur des aspects symboliques de la relation entre communauté et espace public, est le processus de participation qui y est détaillé, et le fait qu’elle ne défende pas à priori une solution déterminée, mais qu’elle laisse aux mains des habitants du quartier la décision concernant la rénovation.

Ante la división, la participación

« La participation se présente comme une idée « à construire » et non pas comme une idée de participation instrumentalisée, fer-mée (explicitement ou implicitement). Don-ner les moyens de nourrir la participation « désirée » par les habitants est un aspect notable de la proposition. Ils proposent explicitement de leur donner la parole et la liberté pour qu’ils expriment leurs néces-sités. » Teresa Tapada, acte de décision final du Jury.

« Peu de projets reconnaissent l’hétérogénéité de la communauté, celui-ci met l’accent sur les différences culturel-les selon l’origine (Murcia, Andalousie) les différenciant des autochtones. De plus, il reconnait que la communauté est changeante, dynamique, et jamais statique » Michael Herzfeld, acte de décision final du Jury.

Proposition gagnante ex-æquo A

Surcos urbanosMarian Simon, Nerea Moran, Cristina Fernandez, Gorka Ascasibar et Quim VilarDen Hag (Países Bajos), Madrid (Espagne), Sheffield (Grande Bretagne)

Equipe:Participants:

Provenance:

Dans la première partie de la proposition, les auteurs font un diagnostic du quartier :

Concernant les espaces verts et les espaces publics, ils constatent un •déficit de surface et une fragmentation spatiale qui rend difficile son utilisation par les habitants.

Concernant l’insertion urbaine, ils soulignent l’éternelle lacune pour •ce qui est de la mobilité, l’accessibilité et, en général, l’isolement de la trame urbaine par rapport à Barcelone dont a souffert le quartier durant des décennies.

Un autre thème important de l’analyse est la réflexion sur la • priva-tisation du quartier en tant que patrimoine public. Appa-rait alors le problème de la perte de logements sociaux publics en location à travers la transformation de ceux-ci en appartements à acheter ; la disparition de l’identité historique à cause de la démolition totale des maisons ; et également, la centralisation et privatisation croissante de la gestion des services et des équipements publics.

Dans la seconde partie, les auteurs développent des propositions pour mener jusqu’à un processus de transformation du quartier et explorent les possibilités d’organisation et de participation des habitants.

A propos des idées de transformation du quartier, ils proposent une •évaluation de l’état physique des maisons, une proposition pour l’espace public et la mobilité, et donnent quelques avis pour parvenir à une « considération globale de la durabilité ».

La proposition d’une étude préalable concernant l’état des logements •existants se base sur trois niveaux d’intervention en fonction de l’état de délabrement et la possibilité de réhabilitation ou de démolition évalués grâce à cette même étude.

Ensuite, ils expliquent quelques propositions d’organisation vicinale •pour gérer le processus de transformation, la gestion des logements et le renforcement du tissu social, et ce grâce à différentes formes de coopératives : coopératives d’habitat, de travail social, ou en-core conseil de quartier.

Ils parient sur un modèle de transformation urbaine qui ne serait pas fondé sur le logement en tant qu’investissement – modèle spéculatif qui jusqu’à aujourd’hui a été développé par la mairie, ignorant les désirs, nécessités et potentiel réel des habitants. Ils proposent des transformations urban-istiques où l’insertion dans le contexte urbain serait compatible avec le maintien de la singularité du mode de vie du quartier.

Les propositions de méthodologie et d’organisation qu’ils exposent pour-raient servir d’élan au démarrage d’un processus de transformation de Bon Pastor qui prenne en compte la participation réelle de ses habitants.

Bonpastor, barrio de código abierto

“Elle prête attention à la population du quartier. C’est une proposition qui contient des données sociodémographiques sur les gens qui vivent actuellement à Bon Pastor. (…) Elle prend en compte la situ-ation de chômage de la zone grâce à des propositions concrètes, c’est-à-dire une intervention sociale plus qu’une interven-tion physique pour résoudre les problèmes sociaux du quartier.Elle est à faveur du maintien du patri-moine, et propose de libérer de l’espace pour créer des zones d’espaces verts et offrir une option mixte qui puisse satisfaire les diverses attentes. La vision complexe décrivant la durabilité comme une finalité multidimensionnelle est très judicieuse (sociale-écologique-physique). »Teresa Tapada, acte de la décision finale du jury

Proposition gagnante ex-æquo B

Refining Bon PastorKarin Fernanda Schwambach, Susan Eipper et Fernando Campo MedinaWeimar (Allemagne)

Equipe:Participants:Provenance:

A travers une analyse détaillée de la structure urbaine de Bon Pastor, de la typologie des Casas Baratas, de la composition sociale du quartier, et des nécessités et désirs des habitants, les auteurs de cette proposition lancent le défi – grâce à un processus participatif – d’améliorer les relations sociales existantes au sein des Casas Baratas et permettant en même temps sa régénération.En se basant toujours sur l’amélioration de la structure urbaine et la qualité de vie du quartier, ils proposent deux possibilités qui sont la rénovation des maisons pour les habitants qui veulent rester et le relogement des habitants qui préfèrent les appartements en immeubles de construction neuve.

Le processus participatif se déroule en sept phases qui correspondent à sept zones du quartier, de façon à ce que la transformation urbaine n’affecte pas de façon trop radicale les habitants. Ce serait un processus fondé sur le consentement des habitants et l’aide d’un groupe de tech-niciens spécialisés.

Construction d’un centre de formation ou bureau technique de recher-•che, où l’on étudierait l’état et les conditions des maisons, identifiant les pathologies de chacune. Une cartographie des maisons et de leurs pathologies serait élaborée.

Dans chaque zone, une investigation sociale serait réalisée à travers •un questionnaire pour connaître le contexte de population et les désirs de chacun quant à la transformation du quartier. Une cartographie des désirs serait réalisée.

Grâce aux cartographies précédentes, l’intervention possible pour •chaque maison serait alors analysée.

Une • cartographie des possibilités d’intervention serait élaborée

Grâce à cette dernière carte, les habitants choisiraient l’option qui leur •va le mieux entre les deux. Une cartographie des relogements ou des permanences des résidents serait élaborée.

La mise en place des interventions : les habitants qui auront choisi de •rester dans les casas baratas se verront déplacés – phase par phase – à des appartements neufs pendant la durée des travaux dans leur logement et leur rue.

Le • feedback des habitants : après la réalisation de chacune des phases, il serait demandé aux habitants une réflexion sur le processus de transformation (la façon dont ils l’ont vécue) avant de commencer la phase suivante.

La rénovation des Casas Baratas qu’ils proposent, maintient toujours la morphologie des logements et l’aspect extérieur de la façade. Ils jouent avec différentes combinaisons de jonction ou de séparation des unités.

En ce qui concerne la rénovation de l’espace public, ils proposent de ren-dre certaines rues piétonnes et de mettre en place un mobilier urbain pour améliorer l’usage de ces rues.

Le nouvel immeuble qui logera les habitants qui auront décidé d’aller dans un appartement, essayera de recréer les relations sociales qui existaient dans les maisons et ce grâce aux espaces communs tels que les passer-elles d’accès aux appartements.

Peut-être, le plus intéressant de cette proposition serait l’analyse et la cartographie du quartier, détaillée maison par maison, qu’ils proposent de faire, et ce, en plus de la proposition concrète de la façon dont pourrait être menés à bien le processus participatif et ses interventions.

Refinning Bonpastor

“Il s’agit d’un projet pour le futur et vu dans une perspective dirigée vers le citoyen. Il ne part pas de stéréotypes construits et imagi-nés sur la population. Il ne classifie pas la population comme « pauvre » mais plutôt comme un ensemble de citoyens et de citoyennes. De plus, le langage visuel est efficace, et facile à décrypter pour celui qui regarde. Cela est essentiel pour un travail qui vise une dimension participative. C’est un aspect singulier à prendre en compte. »Ives Cabannes, acte de la décision finale du jury

Proposition gagnante ex-æquo C

BonThinkersBarbara Dovarch, Stefano Grigoletto, Sara Incerti, Gynna Millan, Marta Pietroboni, Luca Serra et Pietro Pusceddu Nuoro, Rovereto, Milano, Cagliari (Italie), Libano (Colombia)

Equipe:Participants:

Provenance:

Cette proposition reconnait l’état actuel en tant qu’état de transition, dans lequel les habitants sont bloqués à cause de la dichotomie gé-nérée entre « maison » et « appartement ». La solution doit se mettre en place « entre les murs » du quartier, c’est-à-dire en respectant les formes existantes, et en intégrant la tradition et l’innovation.

Les principales idées de cette proposition sont :

Etablir un « • community center » construit au centre de l’ensemble des Casas Baratas. Il pourrait dynamiser la transformation du quartier à travers la participation active des habitants, en élaborant des solu-tions individuelles pour chaque cas : les habitants pourraient choisir entre réhabiliter leur maison ou aller vivre dans les appartements construits face à la rivière.

Entre les blocs d’appartements et la rivière il pourrait y avoir des verg-•ers ou potagers communautaires, qui favoriseraient également la cohésion de la communauté.

Des projets d’• agrandissement des maisons « entre les murs » pourraient être élaborés, ainsi qu’une solution de logement différente pour les familles qui choisiraient un appartement neuf.

Une• relation stable entre le quartier et les groupes de techniciens (architectes, urbanistes, sociologues, anthropologues, ingénieurs …) aiderait à élaborer les plans et à chercher des fonds pour mener à bien la rénovation.

Les auteurs portent une • attention spéciale à la mémoire histo-rique : une galerie mémorial sur l’histoire du quartier serait une des expositions permanentes du centre communautaire du quartier.

With-in walls

“En premier lieu, il s’agit de l’un des rares projets qui augmentent la quantité de loge-ments. (…) Ceci fait qu’il s’agit d’un projet « ouvert à la ville » qui offre un certain stock de logement pour que des gens du reste de la ville puissent résider à Bon Pastor. (…)De plus, les auteurs explicitent l’idée « zéro éviction », c’est-à-dire aucune expulsion forcée ou exécutée grâce aux mécanismes du marché. L’expulsion est une forme d’ouverture à une possible gentrification. D’autre part, le projet fait une proposition intéressante concernant la connectivité du quartier avec le tissu urbain des alentours (…). Il s’ouvre également jusqu’à la rivière, et propose la plantation de potagers qui existaient dans le passé.En second lieu, ce projet met l’accent sur les possibilités permises par le contact entre les personnes. Il parle de ce qui est possible. Il propose d’écouter les gens et ceci est important. D’un point de vue humain, par le mélange de leurs opinions et d’une bonne proposition, physiquement parlant, nous pourrions parvenir à améliorer les options qui s’offrent à nous. »Ives Cabannes, acte de la décision finale du Jury

Proposition gagnante ex-æquo D

en Pep té els contenidors a l’abast de la mà y del peu Sergio aspiroz Martin, Alain Gonzalez Montejo, Mireia Cortina Grau, Pedro Garcia FigueraHuesca, Vitoria, Barcelona, Monzon (Espagne)

Equipe:Participants:

Provenance:

Ciudad (de)generada

« Il s’agit d’un projet qui, malgré le fait qu’il ne satisfait pas aux critères d’évaluation du concours, apporte une vision originale, acide et audacieuse. Les membres du Jury ont valorisé le sens critique, inspiré et irrespectueux avec lequel les auteurs ont imaginé un futur fictif pour le quartier de Bon Pastor. Mais en plus de cela, la propo-sition suscite une réflexion aigre-douce sur la déconnexion entre la Barcelone officielle connue et protégée internationalement et les préoccupations de ses citoyens ; la Bar-celone réelle des personnes qui cohabitent quotidiennement avec ses manques et ses limites. »Acte de la décision finale du Jury

Mention spéciale hors concours