renan, joseph ernest. l’avenir de la science (livre)
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L'AVENIR DE LA SCIENCE
CALMANN LVY, DITEUR
UVRES COMPLTES D'ERNEST RENANHISTOIRE DES ORIGINES DU CHRISTIANISMEVIE DE JSUS.
les vangiles et la seconde
LES APTRES. SAINT PADL,
gnration chrtienne.des
l'antgh rist.
avec cartes voyages de saint Paul.
l'glise chrtfenne. marc-aurle et la fin du monde antique.
INDEX GNRAL pour Iss scpt volumes de I'histoire des ORIGINES DU christianisme.
FORMATLE LIVRE DE JOB,
IN-81 vol.
traduit de l'hbreu, avec une tude sur le plan, l'ge et le caractre du pome LE CANTIQUE DES CANTIQUES, traduit de l'hbreu, avec une tude sur le plan, l'ge et le caractre du pome l'ecclsiaste, traduit de l'hbreu, avec une tude sur l'ge et le caractre du livre
1
histoire gnrale des langues smitiques HISTOIRE DU PEUPLE d'iSRAEL TUDES d'histoire RELIGIEUSE.
1
...
51 11 1
NOUVELLES TUDES D H S T O R E R E L GI E US E. AVERROs ET l'a V E R R O S M E, cssai historlquc ESSAIS DE MORALE ET DE CRITIQUE MLANGES d'hISTOIRE ET DE VOYAGES QUESTIONS CONTEMPORAINES LARFORME INTELLECTUELLE ET MORALE DE l'origine du LANGAGE DIALOGUES PHILOSOPHIQUES. DRAMES PHILOSOPHIQUES, dition complte'
I
I
I
.
11i.
1 1 1
CALiBAN, drame philosophique l'eau DE JOUVENCE, drame philosophique LE PRTRE DE NEMi, drame philosophique l'abbesse de jouarre, drame VIE de JSUS, dition illustre SOUVENIRS d'enfance ET DE JEUNESSE discours et CONFRENCES l'avenir de la SCIENCE
111
111
11
MISSION DE PHNiciE.
Cet ouvrapje comprend un volume in-i de 888 pages de texte, et un volume in-folio, compos de 70 planches, un titre et une table des planches.
FORMAT GRANDCONFRENCES d'aNGLETERRE TUDES d'histoire RELIGIEUSEVIE DE JSUS,
IN-18
~...
souvenirs d'enfanceetdejeonesse PAGES CHOISIES
dition populaire
1 VOl. 1 1 11
En
collahoralion avec M.in-8.
VICTOR LE CLERC
HISTOIRE LITTRAIRE DE LA FRANCE AUvolumes grand
XlV
SICLE.
DeUX
Coulommiers.
Imp. Paul
BRODARD. -
1354-12-1900.
/
L'AVENIRDE
LA SCIENCE.PENSEES DE 1848PAB
ERNEST RENANHoc nuncmeiset
os ex ousibns caro de catme mea.
II8RARY
ST.
MRY'S COLLEGE
117850PARIS
CALMANN LVY, DITEUR3,
HUE AUBER,
3
Ilrotis
de traduction et de reproductoin rservs.
5'Z- ^6o2>?
PRFACE
L'anne 1848
fit
sur moi une impression extr-
mement
vive.
Je n'avais jamais rflchi jusque-lsocialistes.
aux problmes
Ces problmes, sortant en
quelque sorte de terres'emparrent deintgrante de
et
venant effrayer
le
monde,
mon
esprit et devinrent
une partie
ma
philosophie.le loisir
Jusqu'au mois de
mai, j'eus peinedehors.ge,
d'couter les bruits
du
Un mmoirej'avais
que
moyen commenc pour rpondre uneet belles-
sur l'tude du grec au
question de l'Acadmie des inscriptionslettres,
absorbait toutes
mes penses. Puis
je passai
mon
concours d'agrgation de philosophie, en seple
tembre. Versface de
mois d'octobre,
jele
me
trouvai en
moi-mme. J'prouvai
besoin de rsu-
11
PRFACE.la foi
mer
nouvelle qui avait remplac chez moi le
catholicisme ruin. Gela
me
prit les
deux derniers
mois de 1848de 1849.
et les
quatre ou cinq premiers mois
Ma
nave chimre
de dbutant
tait
de
publier ce gros volume sur-le-champ. Le 15 juillet1849, j'en donnai
un
extrait la Libert de penser,le
avec l'annonce que
volume
paratrait
dan&
quelques semainesC'tait l
.
de
ma
part une grande prsomption.
Vers
le
temps, o j'crivais ces lignes, M. Victorl'ide
Le Clerc eut
de
me
faire
charger, avec
mon
ami Charles Daremberg, dedanstoireles
diverses
commissions
bibliothques
d'Italie,
en vue de l'Hisd'une thse que
littraire
de
la
France
et
j'avais
commence sur
l'averrosme. Ce voyage, qui
dura huit mois, eut surinfluence.
mon
Le
ct de l'art,
grande jusque-l presque ferm
esprit la plus
pour moi, m'apparut radieux et consolateur. Une fe charmeresse sembla me dire ce que l'glise^ en son hymne, dit au bois de la Croix:
Flecte raujos, arbor alta,
Tensa laxa viscera, Et rigor lentescat illeQueni ddit nativitas.
Une
sorte
de
vent tide
dtendit
ma
rigueur
;
presque toutes mes illusions de 1848 tombrent^
,
PRFACE.
III
commecration
impossibles. Je vis les fatales ncessits de
la socit
humaine;
je
me
rsignai sert
un
tat
de
la
o beaucoup de mal
de condition un
peu de bien, ou une imperceptible quantit d'arme s'extrait d'une norme caput mortuum de matiregche. Jeralit,et,
me
rconciliai quelques gards avec la
en reprenant,
mon
retour,
le
livre
crit
un an auparavant,
je le trouvai pre,
dogma-
tique, sectaire et dur.tat, tait
Ma
pense, dans son premier
comme unles
fardeau branchu, qui s'accro-
chait
de tousla
cts.
Mes
ides,
trop entires
pourfaites
conversation,
taient
encore bien
moins
pour une rdactiont
suivie.
L'Allemagne, qui
avait
depuis
quelques annes
ma
matresse,
m'avait trop form son image, dans un genre oelle n'excelle pas,
im Bcher machen. Je
sentis
que
le
public franais
trouverait tout cela
d'une insup-
portable gaucherie.Je consultai quelques amis, en particulier M.gustin Thierry, qui avait pourpre. Cet
Au-
moi
les
bonts d'un
homme excellent me dissuada nettement de faire mon entre dans le monde littraire avec cet norme paquet sur la tte. Il me prdit un chec complet auprs du public, et me conseilla dedonner desla Revue desarticles
Deux Mondessur des
et
au Journal o
Dbats des
sujets varis,
I?
PREFACE.en dtaille
j'coulerais
stock d'ides qui, prsent
en masse compacte, ne manquerait pas d'effrayerles lecteurs.
La hardiesse des
thories serait ainsi
moins choquante.
Les gens du
monde
acceptent
souvent en dtail ce qu'ils refusent d'avaler en bloc.
M. de Sacy, peu de temps aprs, m'encouragea dans la mme voie. Le vieux jansniste s'apercevait bien de mes hrsies quand je lui lisais mes arti;
cles, je le
voyais sourire chaque phrase cline ouCertesle
respectueuse.
gros
livre
d'o
tout
cela
venait, avec sa pesanteur et ses allures
mdiocre-
mentreur.
littraires,Il
ne
lui
et inspir que de l'horsi
tait clair
que,
je voulais avoiril
quelquebeau-
audience des gens cultivs,
fallait
laisser
coup desenteclaire
mon
bagage la porte. La pense se pr-
moi d'une manire complexe; la forme ne me vient qu'aprs un travail analogue
celui
du
jardinier qui taille son arbre, l'monde, le
dresse en espalier.
Ainsi je dbitai en dtail le gros volume que de
bonnes inspirationsfait
et
de sages conseils m'avaient
relguer au fond de
mes
tiroirs.
Le coup
d'tat,
qui vint peu aprs, acheva de
me
rattacher la
Mevue des Deux Mondes et au Journal des Dbats, en
me
dgotant du peuple, que j'avais vu,
le
2
Dcem-
bre, accueillir d'un air narquois les signes de deuil
PRFACE.
V
des bons citoyens. Les travaux spciaux, les voyages,
m'absorbrenttout,
;
mes
Origines du christianisme, sur-
pendant vingt-cinq ans, ne
me
permirent pas
de penser autre chose. Je
me
disais
que
le
vieux
manuscrit serait publi aprs
ma
mort, qu'alors
une
lite d'esprits clairs s'y plairait, et
que de
l
peut-tre viendrait
pour
moi un deles
ces
rappels
l'attention du
monde dont
pauvres morts ont
besoin dans la concurrence ingale que leur font, cet gard, les vivants.
Ma
vie se prolongeant
au del de ce quesuis dcid,
j'avais
toujours suppos, je
me
en ces derniersditeur.
temps, J'ai
me
faire
moi-mme mon propre
pens que quelques personnes liraient, non sanspages ressuscites, et surtout que la jeu-
profit, ces
nesse,plaisirtrs
un peu incertaine de sa voie,