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Page 1: Remerciements€¦ · d’autres membres du club à Méaudre pour quelques aventures souterraines sous le Vercors. Avec Pierre nous prenons la route qui mène col du Mont Granier
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Remerciements

Ce bulletin relate nos activités de l'année,réalisées grâce à l'aide de nos partenaires

Conseil Général de l'Oise

Direction Départementale de la Cohésion Sociale

Ville de Senlis

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Photographie de couverture : Dadula Latsidi, Crête (Cliché Arnaud Garlan)

Sommaire

2 Chartreuse ? Oui mais avec de la glace !Quand une envie de spéléo née d’une photo devient réalité (Eddie Petit)

7 Camp Karidi d’octobreDes objectifs atteints et de nouvelles perspectives pour 2013 (Donald Accorsi)

11 Crète, Ano Peristeras…Les plongeurs, privilégiés pour la première (Olivier Dufourneaud)

17 Causse MéjeanDécouvrir le Causse Méjean lors d’un apprentissage à l’équipement (Violaine Bault)

24 Plongées à CoyollesDans les salles noyées de la rivière de Boursonne-Coyolles (Christophe Depin)

27 Camp Chamois 2012Désob et plongée… mamelles de la spéléo (Donald Accorsi)

33 Tribulations pascales en ArdècheQuand revenir à des cavités visitées autrefois n’est pas évident (Hervé Aillaud)

38 Le pont de la Toussaint autour du Pont-d’ArcDDeess ccllaassssiiqquueess ttoouujjoouurrss ppllaaiissaanntteess ddaannss uunnee aammbbiiaannccee ssyymmppaatthhiiqquuee (Eddie Petit et Cie)

40 L'oiseau de mars ou le réveil de la chauve-sourisL’homme et la chauve-souris, non sans humour (Alexandre Vialatte)

42 Petits trous ronds dans le Trou CarréUne désobstruction bien arrosée… (Pascale Vivancos)

45 Rallye spéléo à la Basilique de KoekelbergUne journée dans les hauteurs de la basilique à Bruxelles (Marc-Olivier Lacaille)

49 Les journées de l’AFK 2012Aperçu de ces journées qui se tenaient en Ardèche (Amandine Dransart Laborde)

52 L'île de Pâques, une future destination ?Ses tubes de lave ne sont pas encore tous explorés (Antoinette Accorsi)

53 En brefCoyolles, Mt l’Évêque, Thiverny

57 Activités du club61 Nouveautés, bibliothèques CDS et CNM62 Index des cavités et des canyons

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2 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Galerie englacée menant à la Fenêtre nord

Chartreuse ? Oui mais avec de la glace !Eddie Petit

Quand une envie de spéléo née d’une photo devient réalité ou comment la lecture demagazines avec de beaux articles peuvent orienter nos sorties !

endredi 25 mai 15h, je me sauve enfindu boulot pour rejoindre Pierre dans lesud de Paris. Nous continuons notreroute vers Chambéry où nous égrenons

le temps en devisant sur le club, notreimplication et nos projets spéléo. Nousarrivons ainsi chez Amandine dans la soiréepour y passer la nuit.

Samedi matin, Amandine part rejoindred’autres membres du club à Méaudre pourquelques aventures souterraines sous leVercors. Avec Pierre nous prenons la routequi mène col du Mont Granier pour notrepremier objectif de ce week end, la Fenêtrede la face nord du Mont Granier par la Cuvéedes ours – réseau Auges /Arva.

Montée à la Cuvée des Ours, Mont Granier

La première partie de la marche d’approcheest assez rapide, nous avalons les 800 m dedénivelée en 2 h sur le sentier qui mène auPas de la porte, accès classique au MontGranier par l’est. Là nous quittons le cheminpour suivre pendant une ½ h la base d’unebarre rocheuse sur une pente herbeuse pourarriver à l’entrée de la Cuvée des ours qui sesitue à quelques mètres de l’à-pic de la facenord.

Nous mangeons accompagnés du cri deschoucas qui s’amusent à voltiger dans lesbourrasques de vent.

Superbe descente Fenêtre de la face nord

Après nous être équipés rapidement sous lesoleil, nous nous engageons dans la petiteentrée où nous sommes accueillis par un fortcourant d’air glacé. La cavité s’agranditrapidement et nous progressons maintenant

dans une grande galerie ébouleuse. Nousavons un peu de mal à nous orienter avec latopo, mais heureusement un balisage en placenous indique la direction de la fenêtre quenous atteignons en ¾ h de progression parmiles blocs de pierre et de magnifiquesconcrétions de glace.

Les bords de la fenêtre sont très instableset il y a des traces d’éboulement récent.Nous trouvons un becquet rocheux pour fixerla corde et pouvoir ainsi nous approcher duvide et doubler l’amarrage par une corde enfixe qui pendouille. Nous nous retrouvons,chacun notre tour, suspendu en pleine facenord avec une superbe vue et une ambiancetrès aérienne. Nous faisons quelques photos(comme d’hab, qui ne seront pas terribles !)et nous déséquipons rapidement car leseffets du courant d’air glacé commencent àse faire sentir.

Sans être exceptionnelle, cette sortie spéléoest atypique par son ambiance montagne etnous a procuré beaucoup de plaisir. Seretrouver suspendu dans une des plus

V

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grandes parois calcaires de France est un lienoriginal entre la spéléo et la montagne.

Sur la route du retour, nous faisons quelquesachats et rentrons chez Amandine pour nouscuisiner quelques spécialités savoyardes.

Dimanche matin, après le petit déjeuner nousfaisons un peu de ménage avant de quitterl’appart car ce soir nous dormirons chez desamis à Barraux. Nous chargeons la voiture envrac et reprenons la route du col du MontGranier pour nous rendre au hameau de LaPlagne. Il y a pas mal de monde sur le parking,

car c’est un des départs pour la balade sur leMont Granier en passant par la grotte de laBalme à Collomb où des centaines desquelettes d’ours des cavernes ont étédécouverts dans les années 90. Un muséesympathique y est d’ailleurs consacré àEntremont le Vieux.

Montée au col de l’Alpette

Nous, nous prendrons le chemin qui mène aucol de l’Alpette. Notre objectif de la journéeest la visite de la première partie du Réseaudu Grand Glacier.

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4 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Amont de la rivière du Grand Glacier

Nous préparons nos sacs sous un ciel orageuxet nous devons nous réfugier dans la voiturependant une ½ h pour laisser passer uneviolente averse. Nous estimons le poids denos sacs à environ 25 kg. Des personnes surle parking s’étonnent de notre chargement,nous leur expliquons que nous allons faire dela spéléo dans une grotte glacée et que celanécessite beaucoup de matériel.

Nous attaquons tranquillement le GR 9 quimonte au col de l’Alpette. Avec l’air chargéd’humidité nous sommes rapidement trempésde sueur, nous croisons des randonneurshagards qui ont pris l’orage avec de la grêleen altitude. Avec le poids des sacs, les 500 mde dénivelée jusqu’au col nous paraissentlongs. Arrivés sur le plateau, nous suivons leGR vers le sud jusqu’à la bifurcation duchemin qui mène au Pic Pinet.

Le chemin se redresse un peu et en ce débutde saison, il reste encore pas mal de neige,nous ne trouvons donc pas le cairn qui indiquel’endroit où l’on doit quitter le sentier, maiscomme j’étais venu faire de la rando en 2011,je reconnais un peu l’endroit et nous trouvonsla grande dépression au bout d’une ½ h derecherche.

Féerie du réseau du Grand Glacier

Avec le retour du soleil, nous cassons lacroûte devant la doline d’entrée comblée parla neige et commençons à nous équiper. Lacavité débute par quelques blocs effondréspuis un court méandre à gauche qui débouchesur un P14.

Pendant que j’équipe, Pierre me faitremarquer que nous apercevons la lumière duP50 qui débouche au-dessus du lac de glace.En bas du puits nous sommes directementdans le vif du sujet, toutes les parois de lacavité sont recouvertes de glace. Nouschaussons nos crampons et nous nousengageons sur le lac gelé, avec la luminositéarrivant par le P50 ; l’ambiance est féerique.Nous nous posons quelques questionsmétaphysiques sur la résistance de la glace

mais nos craintes sont vites dissipées et nousévoluons maintenant sur la rivière de glace.L’environnement est vraiment fantastique, ily a toutes les formes que nous connaissonshabituellement : cascades, gours, draperieset autres stalagmites et tites mais toutessont en glace. Avec l’éclairage à led toute lacavité scintille !

Quelques-unes des plaquettes posées en fixesont prises sous la glace, nous devons lesdégager à l’aide du piolet pour fixer la corde.Nous arrivons ensuite au Grand Toboggan quiest un méandre très haut et de 2 à 3 m delarge avec une succession de ressauts plus oumoins abruptes sur 80 m de dénivelée. Jem’engage avec la corde de 100 m etcommence l’équipement.

Je suis très excité par cet environnementparticulier, je prends beaucoup de plaisir àposer les broches à glace sur d’énormesméduses. J’essaie de ne pas trop traîner carPierre attend en haut du premier ressaut etla température de la cavité n’est pas propiceaux longues attentes. Je n’ose pas lui

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Ressaut dans le méandre du Grand Glacier

Déséquipement du méandre

demander de commencer à s’engager dans lapente, car la configuration est telle que si unmorceau de glace se détache, je ne peux pasme mettre à l’abri.

Après un dernier ressaut de 4 m à l’aplombd’un P13 la glace se termine soudainement, aumême moment que la corde, dans un entonnoirterreux qui sert de perte lors de la fonte. Jeremonte de quelques mètres pour crier àPierre que la voie est libre. Nous nousretrouvons au bout de quelques minutes unpeu à l’étroit, la cavité continue par unméandre remontant qui paraît bien terneaprès le décor digne de Versailles que nousvenons de traverser !

Nous décidons de faire demi-tour et nousremontons ensemble pour profiterpleinement du paysage et pouvoir partagernos émotions. La remontée se fait sansutiliser la pédale, les crampons adhèrent trèsbien, mais il faut rester vigilant car ils nefont pas bon ménage avec la corde ! Nous

faisons quelques photos dans les passages lesplus remarquables.

De retour dans la partie haute de la rivière,Pierre s’engage dans un affluent et jel’entends s’extasier devant les merveilles qu’ilvient de découvrir, je finis d’enkiter la cordeet je le rejoins dans une petite salle où laglace tapisse toutes les parois avec de joliesconcrétions qui jouent avec les reflets denotre lumière. C’est vraiment magnifique !Nous remontons tranquillement en profitantpleinement de la lumière diaphane diffuséepar le P50 au-dessus du lac gelé.

Dehors, nous retrouvons nos affairesrendues humides par une averse. Après avoiravalé une pomme et un pain au chocolat nousprenons le chemin du retour. Sur le plateaude l’Alpette Pierre rencontre des spéléos qu’ilavait croisé dans les carrières deSavonnières, le monde est petit !

Avec le chemin mouillé et le poids des sacs ladescente du col est un peu scabreuse mais le

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retour à la voiture se fait sans encombre.Nous prenons la route de Barraux pour nousrendre chez Françoise et Benoît pourpartager un excellent repas et passer uneagréable nuit.

Lundi matin, nous profitons du soleil pourprendre le petit déjeuner en terrasse puisnous nettoyons un peu nos affaires etcommençons à préparer la voiture. Françoiseet Benoît nous proposent un pique nique avecles enfants au lac Noir. Ce lac s’est forméaprès l’énorme éboulement du Mont Granieren 1 248 qui se répandit sur plus de 7 km.Sur le chemin nous avons une superbe vue surla face nord où, dans l’immense paroi, nouspouvons distinguer la minuscule fenêtre oùnous étions il y a deux jours. L’endroit estvraiment bucolique et une sieste sous lesarbres s’impose !

Juste avant de prendre la route du retourpour la Picardie, nous recevons un textod’Amandine nous demandant si nous pouvonsremonter Mathilde et César. Comme nous nelaissons pas de compagnons sur le bord de laroute, nous faisons un crochet par Chambéryet filons vers le nord pour rejoindre notretrain-train quotidien en attendant deprochaines aventures.

Comment peut se décider une sortiespéléo ?

Pour le Grand Glacier, l’idée a germé lorsquej’ai reçu Spéléo Magazine N°72 en décembre2010. Avec les superbes photos de SergeCaillault dans le méandre englacé du Réseaudu Grand Glacier. De la spéléo avec destechniques d’alpinisme, je savais que j’irais unjour ! Depuis le fascicule restait enpermanence sur le dessus du bureau etj’attendais une opportunité pour y aller.Maintenant c’est fait !

Pour la fenêtre nord du Granier, c’est enfeuilletant « Chartreuse Inédite » deP. Sombardier aux éditions Glénat et enlisant le récit épique de la découverte desdifférents réseaux sur le Mont Granier dans « L’aventure souterraine en Savoie » auxéditions GAP que j’ai eu envie de visiter cettecavité.

La lecture est une manière agréable depasser l’hiver au chaud en attendant avecimpatience les beaux jours pour parcourirnotre terrain de jeu favori !

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Dadula Latsidi (Cliché A.Garlan)

Camp Karidi d’octobreDonald Accorsi

Après la découverte de plus d’un kilomètre de nouvelles galeries dans la Colombe parJean-Luc en juin, nous sommes nombreux à participer à ce camp d’automne pour la

poursuite des explorations du 16 au 21 octobre 2012

a commence mal…Lever très tôt ce lundi 15 octobre(4 h 40 pour moi) afin d’arriver dans lestemps à Orly d’où nous devons nous

envoler à 8 h. Nous « bénéficions » d’unecirculation bien dense sur l’autoroute, bienque matinale, et arrivons à 6 h 45 àl’enregistrement où nous retrouvons Olivieret Arnaud.

Lors de l’enregistrement c’est la tuile ; macarte d’identité est périmée depuis juillet. Jene peux pas embarquer et tente, en vain, deconvaincre l’employé de me laisser passer. Uncoup de fil à Brenouille – où je réveillePhilippe – pour avoir confirmation que monpasseport est valide, lui, et je change monbillet pour partir le mercredi 17. Deux joursde perdus…

Objectif Ano Peristeras

Mardi 16. Opération portage plongée pourl’équipe française sur place. José s’arrête ausiphon 1 tandis qu’Arnaud découvre le réseaujusqu’au milieu du shunt entre les siphons 2et 3.

Des escalades sont attaquées

Mercredi 17. Les « nordistes » attaquentdeux escalades pour tenter de shunter lesiphon 2 bis : l’une post siphon (à l’amont) quiqueute, l’autre dans le shunt. Elle est àpoursuivre et semble donner sur une galerieen hauteur.

De son côté Stan écrête à la massette unpassage du shunt qui siphonne régulièrement.

Arnaud et José retournent faire des coursesà Sitia puis viennent me récupérer àHéraklion à 19 h 30. Nous nous arrêtons surla route pour casser la croûte et arrivons àKaridi vers 23 h.

Dadula Latsidi (Maxime) et prospection

Jeudi 18. Marie, Arnaud, José et moi partonsau Dadula que Marie équipe jusqu’à –100.

Jean-Luc, Chrissa (arrivée dans la nuit) etFranck vont prospecter. Franck trouve untrou avec figuier à 8 m déjà identifié surnotre GPS. C’est celui exploré avec Hélène,Silvère et Martine il y a 2 ou 3 ans.

Belle première dans le collecteur amontd’Ano Peristeras

Vendredi 19 octobre. Opération « amont duS2 bis » pour nos quatre plongeurs : Jean-Luc, Olivier, Stan et Franck. Ils complètentla topo de la première de juin et font +/- 300mètres supplémentaires (première et topo).Arrêt sur escalade engagée que seul Olivier

Ç

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8 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Point X UTM 35 Y UTM 35 Z Commentaire

Prospec 12-01 422.443 3889.241 706 P 3 diamètre 60 cm

Prospec 12-02 422.434 3889.260 703 P25 (estim.) entrée en diaclase. Marqué Ø

Prospec 12-03 422.491 3889.343 703 P25 (estim.) pas de marque, même doline

Prospec 12-04 422.484 3889.356 705 Sur sommet. P5 ?

Prospec 12-05 422.438 3889.362 718 Fissure bouchée à – 1m

Prospec 12-06 422.235 3889.241 717

Prospec 12-07 422.275 3889.209 724 P 5. Entrée trop étroite, à agrandir

Dadula Latsidi, Arnaud et José (Cliché D.Accorsi)

réalise. Derrière cela se poursuit par unepetite galerie pleine de blocs écroulés danslaquelle, étant seul, Olivier ne s’engage pas.Voir le compte-rendu détaillé d’Olivier.

Et Dadula Latsidi

Le Dadula accueille de son côté la mêmeéquipe qu’hier pour terminer l’équipementjusqu’au fond. Arnaud et José nousabandonnent lâchement, Marie et moi, ausommet du P 30. Arnaud ramène José auvillage puis revient nous attendre. Nous neressortons qu’à 20 h 30… ce qui lui a laissé letemps d’admirer les étoiles.

Le siphon terminal est très bas, un mètre endessous des traces laissées par les Crétoislors de leur sortie de juillet. En juin il étaitbeaucoup plus haut.

Une prospection qui rapporte

Samedi 20 octobre. Grosse équipe pour allerprospecter au dessus du collecteur amont quivient d’être topographié : Franck, Marie,Olivier, José, Arnaud, Donald.

Nous avons enregistré dans le GPS lescoordonnées de plusieurs points du collecteurpour nous situer en surface. Tandis qu’Arnaudet moi allons fouiner à l’ouest du coude de lagalerie le reste de l’équipe sillonne la zoneau-dessus du terminus connu.

Plusieurs trous ou indices sont trouvés ouretrouvés, surtout par Franck. Nous lesdénommons prospec 12-01, prospec 12-02,12-03, 12-04, …, 12-07.

Le 12-01 est couvert de pierres et proche du12-02. Ce dernier est assorti d’un rond jaunebarré, donc déjà connu.

Le 12-03 ne porte aucune inscription ; ilsemble vierge. Olivier retourne à la voiturechercher son matos spéléo et la corde de90 m. Il fait une reconnaissance rapide endescendant sur une quarantaine de mètresjusqu’au fond d’un puits.

Une petite ouverture à un mètre du solpourrait éventuellement donner accès à unesuite.

Jean-Luc et Stan sont sensés aller voir lesiphon du Dadula et déséquiper, mais Jean-Luc est victime d’un coup de… sieste. Ce quisemble tout à fait du goût de Stan, pas trèsmotivé pour retourner sous terre après leurlongue explo d’hier (TPST 13 h).

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Agrandir pour passer ? (Cliché D.Accorsi)

Le soir nous dînons à l’auberge avec lesnombreux Crétois et Crétoises.

Dimanche 21 octobre.José, Arnaud, Olivier etDonald retournent voir les trous repérés hier.

12-01 est descendu en opposition ettopographié (P3, boyau avec R1, P4). Au fondune petite ouverture (Ø 20 cm) laisse passerun courant d’air intermittent, visiblementinfluencé par les coups de ventparticulièrement violents aujourd’hui.

12-02 est descendu à son tour. Après lapremière verticale de 4 m la seconde conduità –12 dans une salle assez vaste avec 2départs. L’un, étroit, est désobé par José quimet à jour de nombreux ossements. Sanssuite. L’autre donne sur une nouvelle verticalede 6 mètres. Le fond plat est colmaté. Bellesconcrétions. Un petit loir, bien vif, vient nousrendre visite.

12-03 nouvelle visite après l’explo rapided’Olivier hier. Je descends en posant deuxdéviations (sur concrétion et sur pilier enroche) indispensables pour éviter les fortsfrottements qui avaient été négligés parOlivier. Olivier descend à son tour et noussondons à la Scurion les départs depuis lepalier de –20. Un puits de quelques mètresparaît sans suite. À descendre néanmoins. Unautre puits, parallèle, rejoint le trajet directet n’est pas descendu.

Une suite prometteuse

En bas la seule suite possible semble être unepetite lucarne dans les concrétions. Ilfaudrait l’agrandir, pour voir. Je remontechercher la massette que José utilisetoujours dans le 12-02. Lorsque Joséremonte, massette et burin vont continuerleur mission au fond du 12-03. Il est 17 h, cequi me semble un peu tard pour engager letravail, mais Olivier me convainc de donnerles premiers coups.

Quelques lames de calcite disparaissent au fildes minutes. Reprenant le travail à tour derôle, avec l’idée « c’est le dernier coup puis

on repart », le passage finit par devenirmoins étroit et Olivier parvient à passer soncasque puis sa tête. Une petite verticale dequelques mètres semble praticable, mais ilfaut encore bien élargir.

Plus tard j’arrive à mon tour à passer la tête,avec le casque, et, pour nous donner ducourage, je mesure la verticale au disto. Au-delà des 3 mètres évidents je parviens àmesurer 6,70 m dans le trou noir visible aubas du conduit.

Motivés par ce résultat et par le bruit quefont les pierres qui, lancées, semblentdévaler bien plus bas, nos compèrescontinuent leur travail d’élargissementjusqu’à ce qu’Olivier parvienne à s’enfiler dansle pertuis. Descendu de 3 mètres endésescalade il essaie, sans succès, demesurer la profondeur du « noir » sous sespieds avec le disto. C’est une méthode àl’ancienne, massette accrochée au bout de lacorde, qui finira par nous donner uneindication sur la profondeur ; 25 m, mesurés

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Olivier, heureux de la découverte (Cliché A.Garlan)

sur la corde avec le décamètre au retour.Nous arrêtons nos hostilités à ce stade car ladescente nécessite de fixer correctement lacorde et nous n’avons rien pour le faire.

Je lève succinctement la topo lors de laremontée.

Nous sommes de retour au gîte à 20 h oùnous fêtons la fin de ce campparticulièrement fructueux : première dansl’amont du collecteur de la Colombe, escaladeà poursuivre dans le shunt, nouvelle cavitéintéressante que ce 12-03, situé exactementau-dessus du collecteur et possibilité desuite au fond du Dadula.

Et siphon du Dadula reconnu… à temps

En effet Jean-Luc et Stan sont descendusvoir le siphon dans lequel JL a fait unereconnaissance en apnée. Le miroir de lasurface est visible à 4-5 m du début dusiphon parfaitement plongeable. Un belobjectif pour le camp d’automne de l’anprochain.

Lorsque nous terminons notre repas la pluiecommence à tomber, et dans la nuit c’est ledéluge. Heureusement que le Dadula estdéséquipé !

Lundi 22 octobre. Il pleut toujours, parintermittences mais violemment, ce qui nefacilite pas le rangement du matériel.

L’équipe « nord » plus Olivier partent vers9 h. Ils doivent passer chez Pana pour luidéposer le matériel SPOK avant de prendrel’avion à 17 h.

L’équipe « Oise » (Arnaud, José et moi ), quine s’envole qu’à 19 h, se charge du nettoyagedu gîte et quitte Karidi à 13 h après un rapidecasse croûte.

Nos aventures ne sont pas terminées pourautant car Paris nous réserve d’autressurprises…

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Crète, Ano PeristerasOlivier Dufourneaud

Après l’explo très productive de juin, le camp inter club et internationald’octobre 2012 doit permettre de poursuivre l’exploration du collecteur amont

d’Ano Peristeras (la Colombe d’En Haut).

eux objectifs au programme de cecamp. D’une part, tenter de shunter leS2bis en escaladant de part etd’autre deux cheminées, assez

proches sur la topo, pour donner accès aucollecteur amont sans plonger. D’autre part,poursuivre l’exploration et la topo ducollecteur amont, au-delà de l’arrêtprécédent (sur remontée d’éboulisscabreuse).

Portage jusqu’au S3

Une première sortie permet d’apporter toutle matériel au niveau du collecteur : deuxmatériels d’escalade avec perfos, deuxmatériels de plongée. C’est la première foisque je franchis l’ex-S1, qui étaitcomplètement noyé l’année précédente.

L’entrée de cette perte est vaste etmoussue. Superbe. Deux puits (P7 et P30) àl’entrée sont les seules verticales de lacavité. Le baudrier peut être laissé là (saufescalade…). La combinaison néoprène (3mmsuffisent) est par contre de rigueur tout lelong, compte tenu de la succession depassages aquatiques.

Une belle descente en pente douce et petitsressauts, en suivant le plus souvent un petitactif, mène au S1 au bout de 500 m. Lesdimensions sont confortables.

Passage du S1 puis shunt du S2

Après une apnée ponctuelle, se shuntant parun petit boyau, nage facile dans le S1(25 m ?) grâce au gros travail réaliséquelques années auparavant pour casser lavoûte. 500 m environ de marche en descenteamènent vers -150 au « shunt » d’un siphon

S2. Boyau de 80 m pas très large, trèsboueux et rempli sur la moitié de sa longueurd’une eau des plus opaques. C’est le seulendroit boueux de la cavité. Ramping humide,passage de voûte rasante sur 2 m et apnéeponctuelle sans aucune visibilité. Ambiance !Derrière, une bonne remontée glissante n’estpas si simple avec un kit.

Sorti du shunt, 220 mètres de dédale pastrès large et sportif amènent au collecteur,petite rivière accessible sur une centaine demètres entre S2bis à l’amont et S3 à l’aval.Nous laissons le matériel là.

Escalade de chaque côté du S2bis

Une seconde sortie est consacrée auxescalades. (TPST 10 h) pour trouver un shuntau S2bis. Pendant que Franck et Maries’attaquent à l’escalade avant le S2bis, Jean-Luc et moi le franchissons (15m, -1) pourattaquer l’escalade de l’autre côté (branche« Ano Peristeras » remontée sur unecentaine de mètres).

Nous échangeons la néoprène contre sous-combi et combi sèches. La températureclémente me permet de tenir sans problèmeplusieurs heures à assurer Jean-Luc. Nousn’avons pas emporté de nourriture post-siphon et le moral de Jean-Luc faiblit alorsque sa faim augmente. Quelques mini-snacksretrouvés au fond de ma poche de combipermettent de prolonger un peu l’effort,suffisamment pour se rendre compte qu’il n’ya rien en haut de la quinzaine de mètresgrimpés. C’est toujours un pointd’interrogation éliminé.

D

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12 Les Compagnons de la Nuit Minérale

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Franck et Marie n’ont pas tenu si longtemps.Ils ont filé après 5 ou 6 m d’escaladepourtant plus prometteuse (?). Pendant cetemps, Stanislas a bien travaillé à lamassette, assis ou couché dans la boue liquidedu shunt, transformant la chatière que l’onpassait en apnée en une voûte mouillante…deplus.

Nota : traîner la sacoche étanche qui flottepas mal dans le siphon est très désagréable.

Dans le collecteur amont du S2bis

Troisième sortie (TPST 13 h) Puisque nousn’avons pas réussi à le shunter, nous passonsle S2bis à quatre : Jean-Luc, Franck,Stanislas et moi. Jean-Luc fait des allers-retours avec le deuxième scaphandre. Lesdétendeurs, deux Cyclon 5000 prêtés parGregoris, sont pour le moins capricieux. L’unse refuse à débiter grand-chose, pendant quel’autre me régale d’un mélange d’eau et degraviers. Jean-Luc règle provisoirement cedernier problème en nettoyant la membranedes graviers coincés. Mais cela ne laisse qu’undétendeur vraiment exploitable. Nousinverserons au moins les blocs pour le retour.Heureusement que le S2bis est court, unegrosse dizaine de mètres, et que Jean-Luc aposé une bonne corde, qui reste dans lesmains de Franck sur la fin.

Une chatière dans le gravier nous donneaccès au collecteur amont. La premièrecentaine de mètres n’est pas réjouissante ;les gros blocs glaiseux sur lesquels nousprogressons n’ont rien d’exotique. Nousrejoignons toutefois rapidement le fond de larivière qui devient très propre. Laprogression est aisée dans une galerie à taillehumaine, où s’enchaînent fond de galets,petits ressauts cascadants à remonter,vasques plus aquatiques. Nous passons leterminus 2009, puis le terminus topo 2010bien plus loin, au bout de près d’un kilomètreet demi de rivière.

Voilà donc où reprendra la topo. Peu après, lagalerie change de physionomie. Un

concrétionnement important oblige àprogresser à quatre pattes, en faisantattention de ne pas casser (trop) defistuleuses. Quelques petits excentriques.Nous retrouvons bientôt un cours plusclassique. Quelques belles cheminées visiblesen plafond nous laissent espérer un possibleaccès plus direct. Nous arrivons enfin sur leterminus de l’exploration précédente ; unemontée un peu scabreuse vers le réseausupérieur, alors que la rivière vient du bas.Un pas délicat me fait penser à Engorner.

Au-delà du terminus de juin

Nous débouchons rapidement dans un trèsgrand volume, une salle d’effondrement deprès de 30 m de large et de haut, sur 300 mde long. Suffisamment tordue pour seperdre. Nous balisons donc notre chemin.Quelques descentes, mais surtout desmontées assez raides nous donnentl’impression de nous rapprocher sérieusementde la surface… mais nous n’avons aucune idéedu relief au-dessus de nous.

Nous nous arrêtons finalement sur un pas unpeu acrobatique pour passer à travers ungros éboulis. Je suis le seul à le franchir,pour ne guère faire plus de 50 m environ del’autre côté. Je retrouve la rivière, mais ellesemble sortir d’une galerie plus modeste… àtravers un enchevêtrement de cailloux. Cen’est ni l’heure, ni le lieu pour une désob ouune exploration plus fine. Je rejoins legroupe.

Nous entamons la topo par les deux bouts.Jean-Luc et Stan foncent tellement qu’ilsdépassent l’ancien terminus avant d’y revenir.Franck et moi perdons pas mal de temps dansla grande salle à tenter de tirer des grandesvisées au disto, pas X, qui le plus souventrefuse de dépasser 20 m.

Pendant ce temps Jean-Luc et Stanislasfoncent à quatre pattes, mais ne repèrent niles cheminées, ni une arrivée en siphon enrive gauche de la rivière à environ 5’ enamont de l’ancien terminus topo. Jean-Luc se

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14 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Trou n°2 (Cliché A.Garlan)

refuse à topographier la rivière en amont dupoint où nous l’avons quittée pour le haut del’éboulis. Ni fait ni à faire, il faudra yrevenir !

Retour sans problème, avec juste ce qu’il fautde stress en passant le siphon avec un seuldétendeur qui marche, heureusement déplacésur la bouteille qui reste la plus gonflée.

Journée tranquille le lendemain. Analyse de latopo faite la veille. La grande salled’effondrement est quasiment Nord-Sud etperpendiculaire au collecteur, comme l’estAno Peristeras. Avons-nous raté quelquechose dans l’axe du collecteur ? L’équipe duSpok (le club d’Heraklion) nous a rejointspendant la nuit. Ils descendent dans l’entréed’Ano Peristeras avec deux cameramenpréparant un documentaire touristique sur larégion. Après cette looongue séance(cameramen entièrement assistés, remontésen balancier), Panagiotis et quelques autrespoussent jusqu’au siphon afin de remonternotre matériel (4 kits à 3). Un grand merci àeux.

Fouille fructueuse en surface

Nous en profitons pour emprunterl’ordinateur de Chryssa avec la cartenumérique du secteur pour reporter « à lalouche » le terminus de notre exploration. Enfin de matinée nous filons sur le terrainprospecter finement cette zone. Franck,Marie, Arnaud, José, Donald, Olivier.

Une très grande doline est pratiquement àl’aplomb supposé du terminus. Nombred’autres dolines et failles sont très nets auxalentours. Toutefois, rien de pénétrable.C’est très frustrant. C’est Franck qui sedébrouille le mieux, en trouvant deux trousdistants d’une cinquantaine de mètres le longd’une faille, puis encore un autre à 200 m delà en bordure d’une petite doline. Je retourneà la voiture, non sans m’égarer un peu sur leplateau, récupérer le matériel de verticaleet, puisque personne d’autre ne clame samotivation, je descends le dernier trou

découvert. L’entrée n’est pas large, mais celas’élargit vite. La première verticale d’unevingtaine de mètres est pratiquement àl’aplomb de la suite, que j’attaque malgréquelques frottements. Il ne sera pas dit quej’ai trimballé une corde de 90 m pour rien !

Encore une belle verticale dans un puits trèsconcrétionné de belles dimensions. Fondquasi-horizontal en cailloux bien propres. Pasle temps de gratter cette fois. Une lucarneétroite et très concrétionnée à 1,50 m du sollaisse apercevoir du noir et les caillouxtombent sur plus de 5 m. Je fais juste unnœud au niveau du fond pour mesurer le puitset je remonte, pas mécontent. Sitôt rentrésau camp, nous mesurons 38 m. Pas mal pourune première visite.

Nous remettons ça le lendemain. Arnaud,Donald, José, Olivier.

Visite des trois trous repérés…

Nous commençons par explorer les deuxautres trous vus la veille et en faisons latopo. Le premier donne trois ressauts pastrès larges puis une faille étroite. Courant

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CNM 2012 15

Trou n°3 ça continue ! (Cliché D.Accorsi)

Trou n°2 oui, il faut creuser là (Cliché D.Accorsi)

d’air soufflant net mais haché. Sans doute leseffets du fort vent extérieur sur une faille.Rien de prometteur.

Le deuxième est déjà plus joli. Large puitsd’entrée moussu avant, 10 m plus bas, depasser une chatière ouvrant sur un petitpuits très concrétionné. Fonds de glaise, pasde suite visible. Squelette de chèvre aveccollier et clochette. Rien de très engageant,mais nous proposons quand même à Joséd’étrenner sa belle mini-massette de 800 gachetée à Sitia en désobstruant un autreboyau en bas du puits d’entrée. Il s’y attaqueavec entrain, mais Donald sera obligé derevenir du troisième trou pour récupérer lamassette… après que José ait dégagé unpassage suffisant pour pouvoir sortir duboyau. Que d’émotion !

…de plus en plus intéressants

Donald et moi redescendons dans le trouprometteur de la veille. Nous regardons undépart dans un coin. Il donne en fait dans lesecond puits dont le haut parpine un peu.Attention, pas facile de vraiment se cacheren bas. Donald installe au mieux quelquesdéviations, mais ça reste insatisfaisant.Prévoir de planter une paire de vraisamarrages.

La suite la plus prometteuse est la lucarne,malgré l’absence de courant d’air. Il fait

d’ailleurs très chaud au fond. Donald doitremonter et s’absenter longuement pourrécupérer la massette. Pendant ce temps, jecreuse dans les cailloux aux deux extrémitésde la salle, sans succès. Cela reste unremplissage dense de petits cailloux.

Quand Donald revient, nous nous relayonspour attaquer tant bien que mal lesconcrétions de la lucarne. C’est assezlaborieux, alors que quelques cartouchesauraient vite réglé le problème et seronttoujours nécessaires à l’avenir. Après unessai infructueux et encore un peud’acharnement je parviens, sans baudrier, àme glisser de l’autre côté non sans craindresérieusement pour la sortie. Seule la tête depuits est vraiment étroite. Après, ladésescalade est facile sur plusieurs mètresdans un petit puits très concrétionné.

Je m’arrête vers -3, face à un éboulis quisemble venir du remplissage du puitsprincipal. Au-dessous ça continue, bien noir,

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16 Les Compagnons de la Nuit Minérale

avec des prises un peu plus espacées. Pas lapeine de jouer. Donald m’envoie corde etbaudrier, ainsi que le disto. Bien-sûr, cedernier refuse de dépasser les 18 m de noir.C’est quand même bon signe ! Je ne suis pastrès motivé pour m’enquiller. Il faut quandmême en laisser pour les autres. Noussondons donc le puis à la massette. Lesbrassées de Donald donnent 28 m. Pas mal. Ledécamètre en donnera finalement 25, maisc’est déjà bien ! A la remontée, Donald fait latopo du premier puits, qui fait finalement40 m.

La suite en 2013…

La poursuite de l’exploration de ce trou seradonc une priorité de l’expédition 2013,puisque nous avons déjà franchi 65 m sur les140 m de calcaire environ pour atteindre leréseau qui, en plan, n’est guère distant deplus de 20 m. En comptant sur une bonnecheminée montant à 30m…

Il faudra bien-sûr, aussi retourner explorerplus précisément l’extrémité de l’amont… etreconnaître ce fameux petit siphon en rivegauche.

Le Dadula a par ailleurs été équipé (Marie,Donald, Arnaud) ce qui a permis à Jean-Lucet Stan d’atteindre le siphon. Jean-Luc atenté une petite apnée dedans qui laissecroire que cet obstacle est très ponctuel. Ilfaudra quand même un peu de matériel pourune vraie reconnaissance. Mini-blocs ? SpareAir ? Bref, l’explo va devoir continuer !Vivement l’année prochaine.

Participants :Jean-Luc (organisateur), Franck, Marie (LUCSpéléo, Lille)Arnaud, José (CNM, APaRS)Donald (CNM)Olivier (Sophitaupes, Valbonne)Stanislas (GSV, Valence)Chrissa, Panagiotis (SPOK, Heraklion)

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CNM 2012 17

Causse MéjeanViolaine Bault

Profitant du week-end prolongé du 1er mai nous descendons en Lozère pourapprendre à équiper tout en découvrant le sous-sol du Causse Méjean.

Aven de la Barelle

Arrivés à 10h30 à l’entrée de l’entonnoir, jecommence à équiper le petit ressaut renduglissant par les pluies récentes. Aprèsquelques tâtonnements et sur les conseils deDonald le ressaut est équipé et désescaladé.Le premier puits, rond, s’ouvre directementau fond de la doline.

Ensuite c’est le « trou noir » : je ne mesouviens plus de la fin du puits et du second,que j’ai pourtant équipé… Les deux puits sontreliés par un petit méandre très joli danslequel nous tenons debout.

En bas du second puits, nous arrivons dansune salle. Je pars en éclaireur afin de trouverle passage. En contrebas de la salle, nousnous laissons glisser d’un rocher puis nousnous faufilons dans un méandre à quatrepattes ou courbé selon la technique dechacun et la hauteur du plafond. Caroline secharge ensuite de l’équipement.

Après quelques ressauts et une vire, s’ouvrele dernier puits en forme de bouteille. Selonles descriptions, ce puits serait fréquemment

arrosé. La main courante fait le tour du puitsafin de pouvoir descendre en plein vide.

Nous déjeunons au fond du puits. Au momentde remonter, nous entendons des voix.Caroline remonte la première et tombe nez ànez avec trois normands en manque decordes. Ils attendent deux amis remontés enchercher. Elle en oublie de nous indiquer quela corde est libre, Donald décide de remontersans attendre son accord. Hélène déséquipe.

Pendant ce temps, Caroline et moi-mêmeremontons à la salle située en bas du secondpuits et allons explorer un méandre argileuxet une petite salle concrétionnée.Heureusement un petit filet d’eau permet denettoyer nos bottes. Donald en profitetoutefois pour nous accuser de salir lescordes ! Je déséquipe la fin et rejointl’équipe allongée au soleil avec une troupe denormands.

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18 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Aven de la BarelleCommune : MeyrueisCoordonnées : X 530.460 Y 4895.952 Z 953Géologie : Calcaires du Kimméridgien inférieurDéveloppement : 702 mDénivellation : -126 mAccès : Sur la route de St Enimie-Meyrueis àMeyrueis, juste après le carrefour de l'AvenArmand, un entonnoir spectaculaire s’ouvre encontrebas de la route. Se garer dans le bosquetde pins à gauche (le côté droit de la route etl'aven sont dans le Parc National des Cévennes).Attention, l’accès à ce puits est déconseillé encas de pluie.Difficulté : Débutant en équipementDurée : 6h (débutant) – 3-4h (expert)Équipement : 10sp + 20b

Verticales Cordes Amarrages

R4P13

P15

P30

15 m25 m

30 m

80 m (25+45)

R = 3spMC = 4bP = 1dev (1sp ou1b)MC = 4bP = 1sp + 1bMC = 7b + 1anVire = 1sp + 5bP = 3sp + 1b

Comme il est 17 h, nous en profitons pourfaire un tour à l’aven Drigas (ou Cabanelles).Le vent souffle tellement qu’il est difficiled’avancer. Donald, Caroline et moi descendonsles premières échelles, en bois, pourapercevoir l’entrée. Hélène préfère rester enhaut pour prendre des photos.

Le soir, Donald, Caroline et moi préparons lematériel du lendemain pendant qu’Hélènecuisine.

Aven de Baoumo-Rousso

Une voiture immatriculée dans les Yvelinesest déjà garée lorsque nous arrivons auparking ; une équipe de cinq spéléologues est

en train de se changer. Ils nous indiquent lechemin à prendre, ce qui nous évite unelongue recherche, la description de l’accèsétant très sommaire. Après vingt minutes demarche nous arrivons sur place et nouséquipons pendant que l’équipe précédentedescend. Comme la cavité est entièrementbrochée, nous convenons que les Parisienséquipent sur les broches. Nous avons prévude nombreux spits et l’intérêt de cettecavité est de pouvoir équiper avec desbroches, des spits et des amarrages naturels.L’équipement par deux équipes ne pose doncaucun problème.

Le trou s’ouvre directement sur le premierressaut. Après une petite main couranteattachée à un arbre, Caroline se lance etvisse les premiers spits en tête de puits.L'entrée de la cavité donne directement surune grande salle très concrétionnée. Du basdu ressaut à l’entrée du puits, Donald luidemande de rabouter deux cordes pour faireune main courante jusqu’au grand puits de39 m. Pendant qu’ils réfléchissent àl’équipement Hélène et moi découvrons lasalle, de part et d’autre du puits, enescaladant éboulis et sol glissant : denombreuses concrétions (méduses, drapés,cristaux…) profitent d’un doux éclairagenaturel via le puits d’accès.

Le puits suivant présente un fractionnementen tête de puits et un autre vers la fin. Enbas du grand puits Caroline et Hélène

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s’arrêtent pour manger. Jeprends alors le relais pouréquiper la suite : une maincourante, un Y en tête de puitset c’est repartit. Le puits (P9)arrive sur des blocs coincés. Levide s’aperçoit entre les blocs.Donald me rejoint pourrechercher la suite. Aprèsquelques prospections, escalades,désescalades et faufilements,nous découvrons la corde desamis parisiens. Le puits (P13)s’ouvre sous les blocs.

A la base de ce puits (côte -109m), en recherchant le passagepour accéder au puits suivant, jedécouvre la salle blanche,constituée de nombreuses etmagnifiques grandes colonnes etconcrétions. Le sol est glissantet afin d’éviter de dégrader lesconcrétions, l’observation se faitau bord de la salle. Donald merejoint pour m’annoncer que lepassage se situe sous la salleblanche à gauche après le puitsP13. Caroline découvrira la salleblanche par le bas, où la vue,selon elle, est plusimpressionnante.

Quelques ressauts sontdesescaladés pour certains oupassés en glissant sur les fessespour d’autres. Arrivés dans unesalle, la suite s’effectue sous un gros blocqu’il est préférable de contourner par lagauche. Les Parisiens ont installé une sanglesur un ressaut argileux.

Nous poursuivons par un boyau étroit àdescendre en désescalade. J’hésite àm’engager, ne voyant pas mes pieds et doncles prises. Donald se sacrifie et passe enpremier. Mal lui en prend car ne trouvanttoujours pas d’appui, je glisse et m’écroule

dans ses bras en criant. Du haut, Caroline riten entendant mes hurlements. Les kitspassent de main en main et nous nousfaufilons dans le boyau qui descendverticalement. En bas, il s’ouvre directementsur l’entrée du puits. Le croisement de deuxpersonnes étant difficile, Donald poursuitl’équipement. Les parisiens ayant choisi lavoie à droite, nous choisissons de partir versle puits à gauche. En entendant de l’eaucouler, Donald craint que le puits soit arrosé.

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Aven de Baoumo-RoussoCommune : Saint Pierre-des-TripiersCoordonnées : X 521.142 Y 4895.207 Z 838Géologie : Calcaires de l’Oxfordien à l’orificepuis Bathonien supérieur dolomitiqueDéveloppement : 520 mDénivellation : -166 mAccès : Du Truel, prendre la route qui montevers la Viale. Après 3 km, dans une épingle, unchemin part sur la gauche vers les Arcs SaintPierre (dans le sens de la descente, il s’agit dela 2ième épingle). Laisser les voitures etemprunter le chemin sur 500 m. Après uneépingle qui enjambe le ravin et un virage moinsprononcé, on remarque à gauche un mauvaischemin qui descend dans le talweg. Au creuxd’un petit ravin, un chemin monte sur la gaucheet contourne un promontoire Suivre les cairns.Le trou s'ouvre sur le bord du chemin. (2 m dediamètre).Difficulté : Débutant en équipementDurée : 8h (débutant) – petite journée(expert)Équipement : 40 amarrages (AS, AN et spit)

Verticales Cordes Amarrages

R5P39

P9

P13R9P10

P22

25 m60 m

25 m

25 m20 m25 m

35 m

MC +P = AN + 4bMC = 4b + 1sp + 1anP = 4bMC = 4bP = 1b (dev)MC + P = 4bMC + P = 6bMC = 4bP = 2b + 1b (dev)P = 4b + 2b (2dev)

Hélène en râle par avance. Heureusement, lefilet d’eau est facilement évité. Après undernier ressaut, nous arrivons dans unepetite salle où Donald et moi décidons deprendre un déjeuner bien mérité.

Les Parisiens en profitent pour remonter parun petit boyau étroit. En entendant leursrâles essoufflés, nous redoutons la petitechatière située en bas du boyau à l’entrée duP10. Selon leurs conseils, nous avons peurd’être justes en corde et de ne pouvoirarriver en bas du P10. Pendant que lesParisiens remontent très lentement et afinde gagner de précieux mètres, je déséquipele dernier puits et ré-équipe la voie de droitepar une longue main courante de 11 m et unepetite verticale de 6 m.

Hélène s’engage dans le passage étroit.Arrivée à l’entrée du P10, elle équipe lefractionnement et ajoute une pédale afin denous aider à passer l’étroiture lors de laremontée. Plus bas, au dernierfractionnement, plein vide, comme elle craintde ne pas avoir assez de corde elle laisse lemoins de mou possible et met une pédale. Ellearrive enfin sur un dôme, la corde est assezlongue. Elle nous demande de donner du mouau fractionnement mais, concentrées surnotre descente, nous ne l’écoutons pas.Donald s’en charge.

L’arrêt de l’aventure se fait dans une grandesalle. Le manque de cordes nous empêche dedescendre le dernier puits (P22).

Après l’observation des concrétions de lasalle, la remontée commence avec quelquesappréhensions. Hélène s’engage en premier etconseille ensuite Caroline qui passe lachatière sans problèmes. Puis Carolines’évertue à m’expliquer comment se faufilerdans la chatière. Mon croll est coincé, je nel’écoute pas mais me glisse sans soucis jusqu’à

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la sortie. Donald suit tranquillement endéséquipant.

Pourquoi les Parisiens ont-ils eu tant dedifficultés à cet endroit ? De nombreusesprises pour les mains et les pieds sontprésentes, la pédale posée par Hélène s’estd’ailleurs avérée inutile.

Caroline, aidée de Donald, continue ledéséquipement. En passant les ressauts, lasangle des Parisiens manque cruellement.Hélène passe en premier et accroche malonge à la sienne pour me sécuriser. Lesecond duo opte pour une méthodedifférente ; Caroline grimpe en premier etDonald la pare.

Caroline et Hélène s’arrêtent ensuite pourdécouvrir la salle blanche et déséquipent lasuite, pendant que Donald et moi continuonsrapidement la remontée. Arrivée en bas dugrand puits (P39), je décide de prendre lerelais pour la suite du déséquipement. Donaldcontinue seul. En bas du P9, Caroline etHélène enkitent les cordes en discutant. Jefais une courte sieste en attendant. Carolineest heureuse de passer le relais pour pouvoirsortir rapidement et profiter du soleil.

Les nœuds étant très serrés, j’enlève lesmousquetons mais laisse les nœuds des deuxfractionnements bien que la paroi soit enpente avec de nombreux blocs. En remontantla corde du grand puits, pas de chance, elle secoince. Je ré-équipe la tête de puits, memets sous tension, balance la corde et tire.Miracle ! La corde se décoince. Hélène laremonte à toute vitesse. La fin se déroulesans problème sous les encouragements deCaroline.

Aven de La Caze

Cela commence mal, le temps est orageux etla description de l’accès très sommaire. Nousnous perdons plusieurs fois. Des vautourscommencent à tournoyer au-dessus de nous,probablement attirés par le gilet jaune fluo àbandes réfléchissantes de Donald. La pluie

tombe et nous ne nous y retrouvons pas sur lacarte IGN. Heureusement, le GPS nous metsur la bonne voie, Hélène nous guide jusqu’àun sentier escarpé. La sente est de plus enplus raide et glissante. Je décide dedescendre par un autre chemin dans le ravinet cherche l’entrée de la cavité. Donald,juste au-dessus, se glisse sur les rochers etaperçoit le trou. Nous décidons alors detendre une main courante sur plusieursmètres afin de garantir la sécurité de l’accès.

Le tonnerre gronde et la pluie se fait plusdure. J’équipe rapidement la tête du puits,malgré un spit branlant et un autre qui vissedans le vide, et descend en vitesse. Lepremier puits, de 41 m, dont le diamètre dedépart est de 90 cm, suit une diaclase quis’élargit au fur et à mesure de la descente.Je m’arrête brutalement ; ça va frotter ! Jelève les yeux et aperçois devant moi deuxspits qui m’attendent. Je pense au reste del’équipe sous la pluie et aux éclairs, je meretourne et aperçois un autre spit. Même sicela va être plus long au retour, une déviationest plus indiquée qu’un fractionnement. Je

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Aven de La Caze Commune : Saint Pierre-des-TripiersCoordonnées : X522.296 Y4894.874 Z 766Géologie : Calcaires de l’Oxfordien inférieurà l’orifice puis Bathonien moyen à inférieur aufondDéveloppement : 660 mDénivellation : -177 mAccès : L’aven est difficile à trouver. Serendre à la Viale et se garer sur la place duvillage. Se diriger vers le sud, en prenant laroute entre deux maisons resserrées. Lechemin traverse la combe. Continuer, passerune barrière et s’engager dans le bois de pinssur un chemin de terre. A la sortie du bois depin, à l’entrée d’une clairière, prendre lechemin de droite qui se poursuit par unsentier. Le chemin est ensuite balisé decairns. Après avoir traversé un bois, onentame une descente escarpée. Aprèsquelques lacets, on tombe sur l’entrée del’aven 1, en rive droite d’un ravin et quelquesmètres avant son fond. L’aven 2 s’ouvre 7 mau-dessus, de l’autre côté du ravin.Difficulté : Débutant en équipementDurée : 8h (débutant) – petite journée(expert)Équipement : 30 amarrages (3 ou 4 AN,quelques sp et 1 ou 2 As)

Verticales Cordes Amarrages

P41

P25

P13P22P39

60 m

60 m

40 m60 m

P = 3sp + 2sp ou 1AsMC = 4spP = 5sp + 1anMC = 2spP = 2sp + 1dev + 1an

prends appui sur la paroi et tends le bras aumaximum pour visser l’AS.

Le fond du puits donne sur un éboulis enpente, dans une salle. En bas, je commence àéquiper la main courante pour découvrir lasuite. Donald puis Hélène descendentpendant que Caroline profite du soleil revenupour sécher. Nous déjeunons pendant queCaroline continue l’équipement.

Le petit passage bas équipé d’une maincourante débouche sur un second puitspresque circulaire, profond de 25 m. Huitmètres avant le fond, une vire fait un palier.Sur ce palier, Caroline a un peu de mal à s’yretrouver. Donald la rejoint pour la guider.

En bas du puits, une escalade de 4 m permetl’accès au troisième puits, profond de 13 m.Les spits sont placés relativement haut etCaroline a beau s’étirer, en équilibre au-dessus du vide et le bras sous une gouttière,elle n’arrive pas à visser le dernier spit.Donald la remplace donc. En descendant,Caroline place deux déviations que Donalddécalera légèrement par la suite pour moinsde frottement.

Ce puits jouxte un puits permettant l’accès àl’aven 2 : deux lucarnes, l’une à sa base l’autreà son sommet, les mettent en communication.La suite est un boyau étroit et glaiseux. Unpetit courant d’air froid se fait sentir. Cettegalerie de 20 à 30 m de long débouche surdes puits et salles bien concrétionnés.

Caroline morte de faim commence à manger.Donald remonte en premier afin de pouvoirré-équiper la tête de puits pour que nouspuissions sortir facilement. Caroline suit etmange sa pomme avant d’entamer la remontéedu dernier puits. Je suis la dernière etdéséquipe tranquillement. Lorsque j’arrive

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CNM 2012 23

HébergementGîte du Four à pain à Hyelzas

Les + : le cadre, le pain sur demande (legîte est dans une boulangerie),l’accessibilité aux trous, les propriétaires(qui s’inquiètent très vite de nos 4minutes de retard), la propreté, un localet un point d’eau pour le matériel,présence de vautours les jours de vent…

Les - : l’accès à la salle à manger située del’autre côté de la cour, l’eau chaude dansla douche qui peine à arriver…

dans la salle, elle est presque arrivée en haut.Elle nous crie que le soleil brille.

Il est tard lorsque nous arrivons à la voiture.Hélène allume son portable et écoute sesmessages : les propriétaires du gîte ontprévenu la gendarmerie car nous avons4 minutes de retard sur l’horaire prévu ! Elleles rappelle, angoissée. Heureusement, ils onteu l’idée de demander conseil à un de leur amispéléologue. La gendarmerie n’a finalementpas été avertie.

Le soir, nous lavons l’ensemble du matériel etrangeons nos affaires. Bref, un week-endbien rempli ; je n’ai même pas eu le tempsd’aller visiter l’aven Armand !

Participants :Caroline, Donald, Hélène et Violaine

Ouvrages à la bibliothèque

Bulletin CNM 2011. Topo Aven de la CazeSpéléo sportive dans les GrandsCausses

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24 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Plongées à CoyollesChristophe Depin

Nous avions visité les parties aériennes de la rivière de Boursonne Coyolles enjuillet 2011. Bien décidé à revenir en débattre avec les siphons du réseau, nous

voici à pied d’œuvre.

Dimanche 17 juin 2012

Descente rapide du matos et des hommes parle puits artificiel de 28 m. En bas, la grandesalle débouche sur un lac. Au fond à droite ontrouve une petite galerie laminoir d’un mètrede large qui se poursuit en siphon.

Je m’équipe, hanté par le récit de mesprédécesseurs qui mentionne une étroituresévère à franchir sur expiration.

Première tentative

J’ai pris une combinaison 7 mm, un casque 4lampes et un bi 4l mis dans un kit. Je pars endécapelé, poussant le bi devant moi de la maindroite et tirant le fil de la main gauche. Jepousse, je finis par bloquer, le casque nepasse plus et, bien sûr, je ne vois plus rien.Je fais demi-tour et je ressorts.

Je décide de laisser mes blocs, mes palmeset mes plombs pour retourner voir la voûtemouillante. Je prends mon casque à la main,je progresse d’abord sur le ventre mais jebloque vite sur manque d’air. Je recule puis jepoursuis sur le dos, la voûte finit parsiphonner. Je dois donc renoncer.

Nouvel essai les pieds devant

Je reprends mon bi et mon dévidoir et cettefois je passe les pieds en premier. Tenantmon bi et mon casque dans la main gauchetandis que je déroule le fil de la main droite.

J’arrive au point où la galerie s’ennoie ; ellefait un petit mètre de large et juste lahauteur me permettant de m’y faufiler. Jeprogresse centimètre par centimètre entirant mon matos, frottant sur le dos et sur

le ventre. Je ressens bien la nature du sol etdes obstacles au travers de ma combinaison.Un mètre, deux mètres, trois mètres et je nesais combien quand tout à coup je sens le solqui se dérobe sous mes pieds et mes genoux.

Je remets mon casque, je me retourne etenfin j’aperçois quelque chose dans la cavité.La galerie fait désormais deux mètres dehaut. Malgré une eau laiteuse la visibilitém’apparaît excellente.

Une, deux, puis trois salles

Je reprends ma progression, le fil dans lamain gauche, le bi dans la main droite, colléau plafond sans lestage et sans palmes. Afinde me mouvoir je pousse avec les pieds auplafond.

La première salle fait quelques mètres dediamètre et 3 m de haut. Je cherchedésespérément où attacher le fil mais laroche trop friable se délite. Tant pis jecontinue.

Une nouvelle salle fait suite, elle est du mêmediamètre mais moins haute, 1,5 m. Enfin

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j’aperçois un trou parfait pour une lunule quime permet de fixer le fil.

Je poursuis dans une nouvelle salle de unmètre de haut sur la droite. Pas de suiteapparente mais deux boyaux étroits restentà explorer.

Mais il est temps de rentrer

Je regarde mes manomètres qui indiquent150 b et 160 b. Il est largement temps defaire demi-tour. Avec 4l, un incident sur leretour me donnerait juste la réserve poursortir en toute sécurité.

Je rembobine le fil jusqu’à la lunule, coupe lefil et raccroche mon parisien. Pour franchirl’étroiture au retour, je décide de poussermon scaphandre et mon casque de la maingauche tandis que la main droite suivra le fil.Malgré l’étroiture, le passage se franchitsans trop de difficulté.

Par contre dans un moment d’inattentiond’une fraction de seconde le fil m’échappe !Impossible de remettre la main dessus, jebouge, je me contorsionne et je finis parretrouver le fil par hasard.

Est-ce le bon fil ?

Le fil, euh un fil, mais est-ce le bon ? Est-cecelui qui va vers la sortie ? Je ne vois, ni lefil, ni le compas donc impossible de savoir. Jepoursuis ma progression un peu angoissé.

Quelques instants plus tard, je reconnaistactilement un des points d’amarrage de monfil.

Ouf sauvé !

L’apparition de la surface fait suite. Jetermine le ramping pour retrouver Marco,Anne et les enfants qui m’attendaient pouraller vers le réseau Est. En mon absence ilsont visité le réseau Ouest et le tout nouveauréseau Nord. On finit donc par une petitebalade humide liée à la présence des deuxanciens siphons devenus voûtes mouillantesdans le réseau Est. Puis nous remontons lematos avec Marco.

Participants : Emeric, Gaëtan et ChristopheDepin, Anne Dutheillet et Marco Lacaille.

Samedi 8 septembre 2012.

Pour cette seconde plongée à Coyolles, je suisbeaucoup plus serein. La première plongée apermis de dissiper les doutes sur lefranchissement au retour de l’étroiture.Cette fois-ci j’enfile ma combinaisonnéoprène avant de descendre dans le puits.La 7 mm en plein cagnard me fait vitechopper une grosse suée, vivement ladescente. Arrivé en bas je gréé le bi 4l dansun kit et file me mettre à l’eau. Enfin :o)))

D’abord à tâtons puis dans l’eau cristalline

Pas d’hésitation, j’accroche le dévidoir et lecasque sur le kit et c’est parti. Je pousse cetas devant moi tout en tenant le fil et en

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cherchant à tâtons la lampe perdue lors de laprécédente plongée. La progression dans lagalerie étroite de l’entrée se fait dans unevisibilité nulle malgré la lampe que j’ai fixéesur mon avant bras. Arrivé au bout de lapartie intime, l’eau redevient cristalline.

J’aperçois sur la droite, une galerie fort peuengageante que je n’avais pas repérée. Jeremets mon bi sur le dos et le casque sur latête. A partir de maintenant objectifconserver une visu maximale. La stratégieretenue est de progresser centimètre parcentimètre en restant parfaitementéquilibré. Pour mémoire je n’ai pas de stab.Je dispose ainsi de temps pour fouillervisuellement à droite et à gauche car je saisqu’au retour ce sera la grosse touille.

Visite des trois salles

Je choisis de descendre à droite dans lapremière salle en contrebas après avoirrabouté mon fil sur celui de la précédenteplongée. On accède à la seconde salle par unpetit passage laminant. Je ne vois aucunesuite mise à part le deuxième passagelaminant qui donne accès à la troisième sallede dimension plus modeste. Je m’y engagepour en faire le tour sans entrevoir lamoindre suite possible. Je rebrousse doncchemin dans la touille opaque.

Partout sol et parois sont argileux. Aucuneprise pour le fil d’Ariane, le moindre béquetou bloc se délite sous l’étreinte d’uncaouetch. Je rembobine donc dans la touille.

Galerie peu engageante dans la 1ère salle

Revenu dans la première salle, la suite est denouveau claire, mais pour combien de temps ?Je poursuis sans entrevoir d’autre départ quel’étroiture plein sud. Re-décapelage et je m’yengage. Au bout de deux mètres je bloquesur du dur.

Demi-tour, c’est l’ambiance chocolat au lait !Impossible de topoter, impossibled’accrocher le fil. Je rembobine au retour àtâtons. Re décapelage bi plus casque, lagalerie passe comme une lettre à la poste.Preuve que les étroitures c’est 50% demental.

Voilà, une suite éventuelle semble bienimprobable, il faudra cependant revenir pourfaire la topo. Un bi 4l à l’anglaise faciliterales opérations. Pour la remontée José estvenu nous filer un coup de main bien agréablepour muler les kits. TPST : 2 h

Participants : Emeric, Gaëtan et ChristopheDepin, Anne Dutheillet, François Chaud, JoséLeroy et Marco Lacaille.

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Désobstruction aux Fantasmes (Cliché J.Y.Bigot)

Camp Chamois 2012Donald Accorsi

Après un camp 2011 très sympathique je suis impatient de retrouver l’équipe et lacavité pour le camp de cette année

arti de Die ce samedi 4 août à 6 h 50j’arrive au parking pile à 11 h, commeannoncé, bien qu’ayant fait une dizainede kilomètres en trop en ayant tourné à

Annot. Heureusement j’ai vite réalisé que cen’était pas la bonne route.

Au parking, après le col du Fâ, trois quads,dont deux avec remorque, sont déjà chargéset descendent à Aurent peu après. Deuxd’entre eux remontent vers 12 h, puis letroisième. Nous chargeons tout mon matérieldans une remorque et je descends à pied,avec seulement mon sac à dos contenant lesinstruments fragiles : APN, GPS, talky,altimètre… Il me faut 35 minutes pouratteindre le refuge où une partie de l’équipeest déjà là. Casse croûte puis installationde mon matériel l’après midi. Arrivé au colhier soir, José est déjà installé.

Désobstruction aux Fantasmes

Dimanche 5 août. Donald, Agnès, Peter.Accompagné par nos collègues hongrois jevais aux Fantasmes poursuivre ladésobstruction. Elle doit éviter lespompages et la progression rébarbativedans le réseau des Shadocks de la grottedes Chamois.

Nous mettons au gabarit une partie duboyau, privilégiant le burineur, trèsefficace une fois le burin trouvé ! L’idéalest d’être trois : l’un désobe, un autreremplit des bacs et le troisième tire lesbacs depuis l’extérieur.

Retour en fin de journée avec les coudeset avant-bras bien sensibles…

Derrière notre mise au gabarit il y a unboyau de quatre mètres, vraiment étroit,

puis une petite salle confortable pour unepersonne. Ensuite c’est une diaclase d’unevingtaine de centimètres, en biais. Le boyaunécessite des tirs et la suite aussi bien sûr.

Pendant notre désob une autre équipeattaque le chantier par l’intérieur. Nous lesentendons taper de la massette puis noussentons les gaz de tir. Sortie rapide… C’estcurieux nous n’avons pas entendu le bruit desexplosions.

Le soir nous apprendrons que les tirs avec lespailles de poudre noire ont foiré : grossesortie de flammes mais pas d’explosion nid’effet sur la roche.

P

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José, opérateur Nicola (Cliché D.Accorsi)

Repérage, plongée siphon aval aux ChamoisLundi 6 août. Donald, José, Bruno, PhilippeBertochio et cinq porteurs.Philippe va plonger le siphon aval, qu’il a déjàparcouru l’an passé, pour lever la topo du postsiphon et faire un repérage avec notre balise.

Outre son matériel de plongée et detopographie il emmène l’émetteur de la baliseet son antenne, un Nicola et ses antennes.Nous avons fixé le rendez-vous téléphoniqueà 14 h 30.

Dehors Bruno et moi, sommes partis surl’éboulis avec talky et récepteur de balisepour repérer en surface le point le plusproche de la galerie souterraine et enmesurer la distance.

Pour communiquer avec le fond nous avonsinstallé le Nicola sur les strates solides prèsde la résurgence. José en est l’opérateur etdispose également d’un talky pourcommuniquer avec nous.

Le Nicola est mis en service à 14 h 15, puisnous attendons, espérant que la pluieaccompagnée de coups de tonnerre qui nous atenue compagnie de 13 h à 14 h ne va pasrevenir.

Vers 15 h le Nicola nous donne des nouvellesdu fond, mauvaises ! Philippe n’a pas le petitpaquet avec les vis destinées à fixer lesantennes. Il fait une tentative sans vis, maisnous ne recevons aucun signal.

Il faudra revoir le tube « antenne » pourpouvoir y loger les vis. A 15 h 30, déçus decet échec, nous arrêtons la manip etretournons au refuge.

En fin d’après midi Bruno et moi retournonssur le chemin pour couper les branchagesgênants le passage. Nous ouvrons un nouveaupassage dans les arbres, au début de lamontée raide car l’actuel cheminement passesur une zone schisteuse qui se délite etdevient très glissante. Le soir, en revenantde la grotte, ceux qui l’empruntentapprécient.

Bilan de la plongée du siphon aval

Levé de la topo post siphon, découverte d’unegrosse galerie avec courant d’air, butant surun éboulis que Philippe, étant seul, a jugé plusprudent de ne pas remonter. Le froid l’aégalement dissuadé de topographier cettegalerie. Enfin, il a attrapé une proaselle d’uncentimètre de long.

Mardi 7 août.Lever très matinal car certains se sont levéstrès tôt et les autres, sans montre, ont suivi !Il fait très frais dehors si bien que noussommes plusieurs à déjeuner à l’intérieur.

Balade jusqu’à la grotte des Chamois

Peu à peu les équipes se forment : topo,explo, désob, repos… Pour ma part je décidede faire une balade pour voir la cascade de lagrotte des Chamois depuis le bas puis derevenir par la rivière.

Je pars seul et suis rattrapé par Alain peuavant la résurgence. Cela lui permet de mieuxm’expliquer le cheminement pour atteindre lepied des cascades depuis le haut.

Je monte aux Chamois avec lui, dépose moncasque et en profite pour emporter émetteuret antenne ainsi que les palmes de PhilippeAudra. Je prends également mes bottes ; ilfaudra traverser la rivière à plusieursreprises.

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Désob au Fantasmes (Cliché J.Y.Bigot)

Balade de retour sympa, avec une vuemagnifique depuis le bas des cascades. Lecheminement dans la rivière me demandequelques petits aller-retour car je dépasse àplusieurs reprises les gués possibles. Jerécupère peu d’eau dans mes bottes. Arrivéau chemin habituel je remets mes chaussureset arrive au refuge vers 12 h 30.

Nous déjeunons, José, Agnès, Peter et moid’une salade préparée par Agnès et defromage.

Dans l’après midi, bien chaud, José et moiallons, voir le moulin. Localisé au bord dutorrent, comme il se doit, l’endroit est fraiset nous y restons longuement à discuter.

Poursuite de la désob aux FantasmesMercredi 8 août.. Didier, Agnès, Peter, Cathy,

Donald Nouvelle séance aux Fantasmes. Noussommes cinq ce qui fait pas mal de monde.Agnès en profite pour faire la sieste àl’ombre pendant que j’attends désespérémentque l’on me demande de tirer des bacs. Le tirfait avec une paille ne donne que peu derésultats, mais ceux qui sont dans le secteursous terre entendent l’explosion.

Finalement Agnès arrive ; je propose de viderla petite salle située après la marche. Ça medonne un peu d’activité et, le soleil tournant,je finis par avoir chaud. J’entre dans le trouAgnès me remplace pour tirer les bacs tandisque Cathy, désœuvrée, rentre au camp ; il n’ya pas de travail pour cinq.

Pendant que Didier élimine les becquets duboyau à l’aide des éclateurs nous vidons lasalle presque entièrement.

Arrêt des hostilités à 17 h. L’accès à la salleterminale est maintenant praticable maisdemande quand même un élargissement pourêtre au gabarit.

Au retour Agnès dérape dans la pente surtrois ou quatre mètres. Peter se précipitepour la rattraper, butte dans les buis, fait unroulé boulé au-dessus d’elle et s’arrêtequelques mètres plus loin, heureusementavant une accentuation de la pente ; beaucoupde peur, quelques égratignures et bleus…

Portage au siphon amont des Chamois…

Jeudi 9 août. Philippe B., Agnès, Peter,Matija, Mateja, Marjan, Alex, Donald.Au programme du jour, plongée du siphonamont de la rivière. Pour cette plongée, quipeut être profonde, un important matérielest préparé. Trois kits ont déjà été déposésprès de la rivière hier. J’ai très envie de voircette fameuse rivière, encore inconnue pourmoi, mais ne me sens pas d’attaque pourporter un sherpa jusque là. On me désignepour porter la bouffe commune, maisfinalement à part mes affaires de rechangeet mon casse croûte je n’ai qu’un gantnéoprène et un masque à porter. Cool !

Comme conseillé par Philippe je ne mets quele bas de ma néoprène, le haut étant roulé auniveau de la taille, avec un petit rhovyl pourle haut.

Nous sommes huit pour cette plongée :Philippe B., les deux Slovènes, le Macédonien,les deux Hongrois, Alex le Russe et moi.

Dès le départ Alex a du mal à tenir lerythme. Nous l’attendons longuement au-delàdu siphon 3, à l’endroit où l’on se change à lasortie du réseau Shadocks. Il arrive épuisé,proposant que nous avancions sans l’attendre.Il transporte du matériel indispensable à laplongée. S’il n’arrive pas au bout la plongée nesera pas possible. Je lui conseille de faire

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demi-tour tandis que je prends son kit enplus du mien qui est léger.

Nous arrivons à la salle des Slovènes à14 h 30. Le reste de l’équipe nous y attenddepuis une heure en se refroidissant. Ilsavaient déjà prévu un retour anticipé si nousn’étions pas là à 16 h.

Nous poursuivons notre progression : par leréseau des Pingouins pour quatre d’entrenous, par l’accès direct à la rivière pour lestrois autres.

…dans la rivière

Séance équipement à la rivière où Philippe meconfie un kit à porter jusqu’au siphon, tandisque je laisse mes affaires de rechange sur larive.

Les premiers mètres dans la rivière sontfaciles, le kit flotte, mais le premier bassinprofond où il faut nager - ou plutôt se tirersur la corde en place - est trèsrafraîchissant. Le passage du shunt me créequelques soucis. Mes doigts gourds n’arriventpas à enlever la corde du descendeur ni àdécrocher mes longes qui sont sous l’eau.

Dans le second bassin profond la longuetraversée est vraiment réfrigérante. Dans lerapide suivant j’ai du mal à tirer le kit auquelle courant donne un poids considérable. Unnouveau bassin avec un peu de nage, sanscorde cette fois, achève de me refroidir.Dans l’éboulis suivant, qu’il faut traverser, jesuis incapable de soulever le kit et appellePhilippe qui se trouve une vingtaine de mètresdevant moi. Il enlève une bouteille de plongéede mon kit, que je peux alors manipuler, cequi me permet d’atteindre, enfin, le siphon.

Un retour très pénible

J’ai froid, froid, froid… Dans un premiertemps je pense attendre la mise à l’eau dePhilippe mais j’y renonce ; Philippe prévoieune heure de préparatifs et si je perds mescalories pendant l’attente le retour dans lesbassins profonds sera mortel.

Je repars donc, seul, et rejoins péniblementmes affaires laissées à l’arrivée desPingouins. Je continue à descendre le coursde la rivière pour remonter par le puits K & Kcomme on me l’a conseillé. Les bassins ne sontpas trop profonds jusqu’à un endroit.J’hésite. Dois-je traverser à la nage ? Si j’aidépassé la corde du puits il me faudrarevenir ce qui n’est pas du tout de mon goût.D’un autre côté remonter le cours de larivière pour rejoindre le réseau des Pingouinset sortir par celui-ci ne me tente pas du tout.

Je traverse donc le bassin profond et, peuaprès, aperçois une corde pendant en pleinmilieu de la rivière. Ouf !

La séance d’habillage me vaut de terriblestremblements : retirer le haut de lanéoprène, enfiler d’un rhovyl sec, essayer deremettre la combi trempée, remettre unrhovyl mouillé, la cagoule et le tour de cou.Heureusement qu’ils sont là ! Vite sur lacorde pour me réchauffer. Hélas l’immersiondans l’eau froide (6°C) m’a pompé toute monénergie. Je fais quatre pauses pour remonterles 12 mètres du puits ! Les quelquesindications de Philippe sur le trajet à suivreme permettent d’arriver sans hésitations,mais non sans pauses, jusqu’à la salle desSlovènes. Ensuite le trajet ne pose pas dedifficultés d’itinéraire mais la progressiondans le réseau des Shadocks est ponctuée demultiples pauses. J’attends avec impatiencede voir le tuyau de vidange du S3 se doublerde celui du S2. Enfin un troisième tuyauapparaît, le S1. La sortie n’est plus très loin.Bien que trempé j’ai une soif terrible.

Lorsque je sors le sommet des massifs estencore ensoleillé. Je me déshabille tout enbuvant, peu à peu, la bouteille laissée enprévision à la sortie. Je m’accorde deuxtranches de quatre quart, passe un coup detalky au refuge et entame le trajet deretour.

Aurais-je du jour jusqu’au refuge ? Pas sûr…Je n’ai pas de frontale et n’ai pas pensé à

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Siphon aval (Cliché J.Y.Bigot)

garder mon casque avec moi. Du coup je netraîne pas sur le chemin, souhaitant êtrearrivé au bord de la rivière avant la nuit.Dans la descente les passages entre lesarbres sont vraiment sombres et il estimpossible de distinguer les marches. J’arriveenfin dans le nouveau passage ouvert lundiavec Bruno. Je n’y vois pas grand chose maisje connais les lieux. Ça y est, je suis à larivière. Maintenant c’est horizontal et plusclair.

Je marche vite, pour profiter au maximum dela clarté restante. Heureusement les pierreset blocs qui ponctuent le sentier sont clairs.Lorsque j’arrive il fait vraiment nuit.

Ici le repas est fini et les discussions sepoursuivent dans l’obscurité. Rapide cassecroûte de pommes de terre sautées avecmorceaux de saucisses et une pêche puis jeme dirige vers mon lit.

Vers minuit un talky sonne. Le reste del’équipe est sorti. Ils arriveront au refugevers 2 h du matin. Heureusement que je n’aipas attendu, je n’aurais pas pu tenir.

Bilan de la plongée du siphon amont

150 m de fil ajoutés aux 150 m explorés l’anpassé, dont 100 m à –50 et un point bas à -55.Philippe est remonté jusqu’à –6 m, avec arrêtdans une trémie argileuse. Il pense que s’ilavait suivi l’autre côté de la galerie il auraitpu sortir le siphon. Il a observé denombreuses proaselles dans la galerie.

Quelques conseils :. La progression dans le réseau des Shadocks– une heure +/- à quatre pattes dans l’eau -est relativement confortable avec un bas denéoprène, mais il ne faut surtout pas mettrede veste néoprène sous peine de surchauffeet d’épuisement.

. Pour la progression dans la rivière unenéoprène de 5 mm est indispensable. lamienne fait 3 mm. Il est impératif d’avoirune cagoule néoprène et des gants de 3 ou 4mm. J’avais des gants spéléo ce qui m’aoccasionné une forte déperdition d’énergieet des doigts incapables de manipuler.

. La traversée des bassins profonds peut,paraît-il, se faire sur la rive en n’étantimmergé que partiellement. Le tout est detrouver la bonne rive…

. Avoir les longes libres pour la descente dushunt sur corde, même si celle-ci ne fait que3 m. Cela permet de se longer dans l’anneaumétallique au niveau de l’eau le temps de seremettre en état de poursuivre surtout si lekit ne flotte pas. Risque de noyade !

Vendredi 10 août. Repos le matin puis jeremonte à la grotte pour le portage retourd’un sherpa, avec Philippe B. qui redescendson recycleur.

Prospection aux baguettes

Samedi 11 août. Départ très matinal, 5 h 45,pour rejoindre Philippe Audra, PhilippeMauser et Cathy à la grotte d’où nous partonsà 7 h pour le sommet de Beaussebérard. Nousavons rendez-vous à 9 h avec Marcel, éleveurd’Argenton qui baguettise à tout va. Notre« prospection » nous donne une trentaine designaux. Très beau panorama sur leshauteurs. La descente par la falaise quidomine Aurent est plutôt hard, surtout avecdix heures de crapahut dans les jambes.Suite de la désobstruction aux Fantasmes

Dimanche 12 août. Philippe A., Olivier, Cathy,Jean-Yves, José, Donald.Séance désob aux Fantasmes où les travauxavancent plus vite grâce à des matériaux plus

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Scène de la vie au camp (Cliché J.Y.Bigot)

Participants, camp Chamois, août 2012Austria : WIELANDER,Barbara,France : ACCORSI Donald, ARFIBBruno, AUDRAPhilippe, BERTOCHIO Philippe, BIGOT Jean-Yves,CAILHOL Didier, FRISON Cathy, JOUVE Johan,LEROY José, MAUZET Philippe, NOBECOURT Jean-Claude, SAUSSE Olivier, STAEBLER Alain,Germany : KOEPPEN BernhardHungary : HAJNAL Agnes, ZENTAYPeterMacedonia : TEMOVSKI MarjanRussia : KOPCHINSKIJ AlexeySlovenia : CENTA Mateja, PERNEMatija

performants retrouvés par Philippe. Leburineur confirme aussi son efficacité.

Dehors l’orage se met à gronder à partir de17 h, avec quelques gouttes éparses. Jequitte les lieux à 18 h 50, à vide, laissant toutle matériel sur place pour le lendemain. Jefile pour éviter la pluie mais celle-ci sedéclenche lorsque j’arrive à la rivière. Je suistotalement trempé en arrivant à Aurent.

José, Cathy et Jean-Yves, partis plus tôt, yont échappé. Philippe et Olivier, qui sontrestés à la grotte, également.Lundi 13 août. Fantasmes. Philippe A., Olivier,Philippe M., José, Donald.

Le chantier avance bien, mais pas très vite.Nous sommes maintenant devant un boyau de4 m, rectiligne, de 30 cm x 30 cm et il restemoins de 10 m à creuser pour ouvrir lepassage. Philippe A. fait un dernier tir avantde partir. Il faudra le déblayer.

Tout le monde est impatient de cetteouverture qui éliminera la progressionrébarbative dans le réseau des Shadocksavec ses contraintes de pompage.

Au retour je repasse par la grotte pour yrécupérer mon matériel ainsi que celui queJosé y a laissé. Ma claie de portage est bienchargée sur le trajet de retour.Heureusement Philippe M., me rattrape et medéleste de quelques kilos avant la descenteraide.

Tourisme à Argenton avant de rentrer

Mardi 14 août. Nettoyage de mon matériel lematin puis visite à Argenton l’après midi.

Beau village où les maisons sont construitesen grès d’Annot. Comme une piste carrossabley conduit il y a de nombreuses voitures.

Mercredi 15 août. C’est le départ. Tout lemonde se lève tôt, termine son paquetagepuis les navettes de quad, piloté par Jean-Claude, permettent de remonter au parking.José fait un crochet par Nice pour déposerSlovènes à la gare, Philippe A. emmèneBarbara à l’aéroport, ainsi qu’Alex et Marjan.les Philippe M. et moi-même repartons versnos Alpes.Sur le trajet du retour je m’octroie un petitcomplément de 35 km, n’ayant pas vu lepanneau « Digne », masqué par la végétation,dans la traversée de St André les Alpes.Encore un camp bien agréable. Il faudrarevenir l’an prochain pour profiter del’ouverture des Fantasmes qui ne manquerapas d’être praticable.Ouvrages à la bibliothèqueSpéléo magazine n°79Bulletin CNM 2011.http://catherinearnoux.perso.neuf.fr/photo/Chamois/cham.htm

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Tribulations pascales en ArdècheHervé Aillaud

Pour cette première semaine de vacances de Pâques nous décidons d’aller passerquelques jours en Ardèche avant de revenir voter.

Objectifs, l’aven de Peyrejal et l’aven des Neuf gorges.

e lundi nous sommes à pied d’œuvre à larecherche de l’aven de Peyrejal. Sur le« spéléo sportive de l’Ardèche » onévoque le point kilométrique n°15 et sur

internet un spéléo rectifiait en parlant dukm16… ou le contraire… peu importe, c’est nil’un ni l’autre.

À la recherche de l’aven de Peyrejal…

Apres avoir cherché dans un secteur prochede la goule de Sauvas, il faut se rendre àl’évidence, nous n’arriverons à rien.

J’ai les coordonnées Lambert, ne me resteplus qu’à trouver une bonne librairie pouracheter l’IGN 1/25000 du coin, je n’ai pas dedouble décimètre mais au moins je localiseraile lieu au kilométre prêt. Je trouve monbonheur à Barjac.

Une fois pointée sommairement je localise larésurgence de Peyrejal… Ouais ! Nousretournons sur les lieux et constatons qu’endehors du point kilométrique (en fait le 10)l’aven est localisé rapidement.

Seul souci, le ciel, pas génial…J’ai du mal àévaluer à quel moment Peyrejal peut êtredangereux malgré l’état de secheresse de larésurgence. Dans le doute je m’abstiens.J’avise Antonin, nous reviendrons quand lacanicule sévira dans le secteur, je nem’attendais pas à un mois d’avril si peuclément.

Visite sympa de l’aven du Camelié

Nous décidons de visiter l’Aven du Camelié,j’ai un bon souvenir de ce gouffre, sansdifficulté dans la partie que nous parcourons.

Nous allons sur place et trouvons l’avenfacilement malgré les travaux routiers encours dans le secteur.

Il fait un vent froid et fort, nous décidonsde ne pas dormir dans ce secteur, comme ditAntonin : « On ne va pas se coucher à 8h » etd’aller sur un bon parking herbeux protégé encontrebas de Lussan ce qui nous permettrade repousser l’heure du dodo et de visiter lebeau village perché de Lussan.

Il n’y a pas un chat, ça souffle là-haut. Noussommes gelés et bien contents de retrouvernotre duvet, bercés par le vent froid quiremue le camion…

Le lendemain nous sommes prêts de bonneheure et rendons visite à l’Aven du Camelié,le vent souffle moins, Katia va pouvoirprofiter de son livre, du soleil avec Banditpour compagnie…

L’aven du Camelié est broché sur tous lesobstacles. Ça me perturbe au sommet du P22.Je vois bien Marco faire un Y là et Donald medire que mon équipement est sécurit mais pasoptimum.

L

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34 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Et puis les spits ne semblent plus troputilisés, me voilà donc à équiper via lesbroches et apprendre à faire confiance à cetype d’amarrage, apprendre aussi à laisser unpeu plus de mou sur le brin montant dans lepuits pour éviter d’entendre Antoninm’interpeller la haut : « J’ai pas de place pourfaire la clé que Donald m’a montrée »…

Toujours aussi plaisant le Camelié, gouffrepropre et ample comme je les aime.

Une fois sortis et ravitaillés nous voilà partisà la recherche de l’Aven des Neuf gorges.

Où sont passées les Neuf Gorges ?

J’avais noté qu’il était beaucoup moins long depasser par le chemin partant de l’aven de laForestière (touristique) que de passer par LeGarn comme préconisé par le « Spéléosportive ».

Nous laissons le camion au bord de la routeprès de la Forestière et partons pour unemarche d’environ 3 km car une grosse bosseempêche le passage d’un camping car.J’oublie, au passage, d’emporter mes notes !

Sur place nous tournons, à la recherche de lafameuse borne d’un mètre. Il faut se rendreà l’évidence, nous ne trouverons pas.

Je n’ai pas le souvenir d’avoir porté deux kitsde cordes plus matos perso sur cettedistance quand j’étais venu seul rendre unepetite visite à l’aven, en Aout 1992. Et làmême si nous trouvons ça m’ennuie de puiserdes forces pour ce simple exercice. De plusAntonin a besoin d’une assistance vocale à laremontée quand il est au sommet d’un puits.J’ai pu le constater dans le P22 du Camelié. Ilva falloir crier à chaque sommet de puits,marche de 3km inclus il va falloir emmenerdes litres d’eau pour se réhydrater…

Nous laissons là nos recherches et revenonsau camion.

La grotte Nouvelle fera l’affaire

Je propose d’aller sur Vallon, je pense àl’Aven grotte Nouvelle un gouffre sympa.

Arrivés sur place les indications de monbulletin semble dater, on ne peut plusemprunter la route dépassant le hameau cité.

Je laisse le camion au bord de la route desgorges. Fatigué par la balade aux NeufGorges Antonin ne m’accompagne pas.

Ce coup-ci j’emmène mes notes et descriptifmais apparement les riverains ont étéfatigués par le passage de joyeux spéléos,elles ne me seront pas de grande utilité.

La nuit commence à tomber quand je trouveenfin l’entrée si caractéristique auparavant.Pas très loin je suis tombé sur un gouffreéquipé que je ne connais pas. De retour dansle 77 ça semble être l’aven des Deux Avensd’après les infos pris sur notre bulletin CNMet le site d’un club local. Tant pis…

De retour au camion, la nuit tombéedéfinitivement, nous décidons d’aller dormirdu coté de Vagnas à quelques km de Vallon, leparking de l’église fera l’affaire ; les clochesse font entendre la derniere fois à 22h et lapremière fois pour l’angelus de 7h…

Après un bon petit déjeuner nous voilà deretour au bord des gorges sur un parking dela route touristique. De retour à la maison j’aipu constater sur le site du même club localqu’il y avait un sentier adequat en partantd’un peu plus au nord.

En attendant, sans cette info, rebelote par le

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même chemin qu’hier soir.

Arrivés sur place j’équipe Antonin maisressens une douleur familière dans le bas dudos. Je laisse Antonin à sa suspicion,s’imaginant que je blague, et pratiquequelques exercices d’assouplissement.Malheureusement la douleur est bien là. Jedécide de rebrousser chemin pour trouver unremède générique. En redescendant Antoningrogne un peu, évoque l’echec. Je lui répondssimplement qu’il y aurait eu échec si jem’étais obstiné à vouloir descendre le P32d’entrée puis de me rendre compte qu’arrivéen bas la douleur était plus forte et vraimenthandicapante pour remonter.

En spéléo, l’échec existe peut-être, pour moiça ne s’appelle que du bon sens ou un reportindépendant de sa bonne volonté… Pasconvaincu quand même Antonin. Je luirappelle que l’aven ne bougera pas, nousattendra bien.

Nouvelle tentative à Peyrejal

Une fois revenu au camion et trouvé unremede, j’ai pas trop envie de rester dans cesecteur, très frequenté automobilementparlant, en attendant de voir les effetsmédicamenteux sur le bas de mon dos. Jedécide de retourner voir l’aven de Peyrejal. Ilne pleut pas depuis deux jours, le temps estclément, je déciderai sur place de la suite àdonner. Antonin garde combi et matériels surlui.

Sur place après quelques mouvements, jedécide de faire un test, tenter la visite.

Nous descendons le petit puit d’entrée,j’attaque le second ressaut. Cette petiteverticale ne me plait pas, ça me rappelle demauvais souvenirs belges quand Hélènetrouvait que : « Ça passe bien ».

J’équipe le départ pour descendre un peu etme rendre compte. Tout d’un coup j’entendsAntonin, fébrile juste derriere moi, au bas duP4 : « Papa il y a un serpent » Je reviens enarrière, cherche la bête, ne vois qu’une belle

queue et des pattes. J’annonce àAntonin : « C’est un gros lézard ». Je bougeles pierres, Antonin n’étant pas convaincu.

Je peux reprendre mon équipement etreplonger dans mes craintes d’étroitureverticale, laissant Antonin digérer lessiennes.

« On pourrait le remonter » « Je n’ai pas derécipient et je doute qu’il veuille bien resterdans ma poche » Là, j’imagine Antonin, dansmon dos, déçu regardant le lézard.

Je commence à descendre et n’aime pas lepassage qui se profile et se rétrécit sous mespieds, j’essaie de me rappeler les photos quej’ai pu voir toujours sur le même site de ceclub local, j’ai pas de souvenir particulier.Effectivement au retour, en revoyant lesphotos, les petits malins n’ont pas pris dephotos de ce secteur !

Je rebrousse chemin, Antonin grommelle, jelui propose de passer et d’observer sadescente pour déceler les points sensibles(pour moi bien sûr pas pour le commun desspéléos standards) et d’aviser. Il refuse doncnous faisons demi tour… Adieu la branche deSauvas…

Puis direction l’aven du Crapaud…

De retour au camion je regarde mes notespour trouver un gouffre sans marched’approche pour éviter la localisation troplongue. Je decide de rendre visite à l’aven duCrapaud proche de Méjannes le Clap. Legouffre, sympa, est au bord de la route, pastrès loin du chemin d’accès de l’Aven de laSalamandre.

L’aven de la Salamandre, complètementcloturé une trentaine de mètres avant sonorifice avec des panneaux « Propriétéprivée » que vont-ils faire de ce supergouffre ? La aussi réponse de retour à lamaison.Nous revenons vers l’aven du Crapaudcomplètement cloturé aussi, mais accessible.

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36 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Que de gouffres cloturés aujourd’hui ! Jerepense au Tindoul en voyant cet aven duCrapaud, presque anonyme et pourtantprotégé, son entrée est à 10m de la piste.

Je commence à équiper, retrouve lesbroches. Les spits semblent là aussi à l’étatde négligence.

Après une vire (il faut que je travaille lecabestan) je me retrouve au bord de lagrande verticale et ses fameuses broches quivous invitent à faire un Y comme je ne lesmaîtrise pas. C’est encore du pain béni pourMarco et Donald cet équipement, il n’y en aque pour eux !

Antonin s’approche de moi en suivant la vire,découvre le puits et me lance : « Ouah c’estchaud ». Effectivement sa mine traduit bienla chaleur de sa situation.

Je me souviens du P22 de l’Aven du Cameliéet du dialogue engagé lorsque, Antonin endifficulté pour la sortie, je devais m’employerà faire travailler mes cordes vocales. Lasortie sera plus impressionnante ici. Jem’imagine devoir crier encore un peu plusfort puisque nous sommes dans un P31.

J’ai proposé à une époque à Antonin deremonter en premier pour le guider ausommet, mais j’ai la sensation qu’il ne veut pasrester seul au fond du gouffre dans le noir le« bébé » hum…

Alors, j’utilise un stratagème peu élégant, mesouvenant que demain nous remontons dans le77 et avons prévu de dormir ce soir à

Pierrelate pour être à pied d’œuvre pour lavisite, à l’ouverture, de la ferme auxcrocodiles voulue par Antonin. Je lui lance :« la corde risque d’etre trop courte, je suisun peu fatigué pour rééquiper le puits, si tuveux on dort là et demain matin on reprendles bonnes cordes et on fait la visite »

Touché ! La réponse d’Antonin fuse. Du coupon remonte. Antonin veut faire quelquesmanœuvres dans le petit puits d’entrée. En leregardant faire je pense que pour luil’essentiel à travailler, c’est la sortie de puitssi différente à chaque fois et sonappréhension si compréhensible.

Je reste assis à le regarder. En merefroidissant mon mal de dos revient. Jel’incite à finir ses manœuvres.

… puis l’aven des Neuf Gorges

Une fois dehors, j’ai quand même envie deretourner sur le site de l’aven des Neufgorges même si nous ne lui rendrons pas unepetite visite. Ça m’ennuie de ne pas trouverl’entrée.

Dans le secteur, j’avais pu voir un panneauancien du GR4 indiquant « Mas du Serret »45mn. Je décide donc de partir cette fois dumas du Serret.

Nous arrivons sur place, nous garons pas loindu camping si tranquille qui a changé de nom.Je discute avec la proprio qui pensait quenous nous étions perdus.

Antonin m’accompagne, je profite du cheminpour reparler de nos diverses mauvaisesfortunes, lui parler de ses lacunes àtravailler.

J’ai emmené les notes que j’avais prises lorsde ma visite en août 1992. Nous arrivons dansle secteur de la fameuse borne d’un mètrenotée sur « spéléo sportive ». Un kilomètreplus loin, en direction de la maison forestière,il y a la même, sinon rien d’autre.

Faisons comme si et disons que la « borned’un metre » sera cette borne de 50 cm

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couchée. Sur mes notes j’ai rectifié le « peuavant la borne » par un « 300 m avant »…C’est là que l’on voit l’echelle des valeursd’un « peu avant », qui pour moi simple pieton,ne fait pas 300 m.

J’apprends à Antonin « le double pas » pourévaluer précisemment une distance sans GPSou podomètre ; une des seules choses utiles,avec la lecture de la carte au 1 /25000 IGN,apprises à l’armée.

Nous trouvons le fameux chemin qui mènedirectement à l’aven. Sur mes notes j’indiqueque « le chemin se transforme en sentier àhauteur de ce qui ressemble à uncampement »

Ça n’a pas changé, ce qui me fait dire que desspéléos arrivent ici en voitures, vu les traceslaissées. Nous trouvons facilement l’aven quifait lacher un « C’est super » à Antonin.

Pour faire ce gouffre sans difficulté,j’explique à Antonin qu’il va falloir bosser lessorties de puits car je ne peux pas m’équiperd’un mégaphone et embarquer 5 l d’eau pourme réhydrater. Ce coup-ci, il aquiesce.pensant certainement à ses crocodiles.

Nous nous dépêchons car la nuit commence àtomber et retrouvons Katia et Bandit, quenous n’avons pas emmené, fatigués de lechercher lors de nos précédents repérages.

Nous mangeons sur le parking, face à l’Arcdans les gorges devinant dans la pénomble cesuperbe site, puis quittons le Gard etl’Ardèche pour retrouver l’animée vallée duRhône. Demain les crocodiles, puis la N7 etN6 pour remonter à moindre frais ettranquillement.

En resumé pour moi : travailler mon cabestan,mes Y, le mou sur la corde pour les clésspéciales Donald et puis et puis ne pashésiter à en mettre un peu moins dansl’assiette.

Pour Antonin : les sorties de puits,l’appréhension qui partira avec l’expérience.La croissance et la motivation « playstationclosed » feront le reste.

Sur mon site maspeleoamoi.monwebeden.frdes photos aux pages : Ardèche, Camelié,Gard, Neuf Gorges, Grotte Nouvelle…

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Le pont de la Toussaint autour du Pont-d’ArcViolaine Bault, Eddie Petit, Pierre Savary, Emmanuel Léger, Amandine Dransart Laborde

La sortie programmée dans le Jura sur le planning du club n’ayant pas eu d’amateur,nous décidons d’aller faire une excursion en Ardèche.

ous quittons la région parisienne unpeu tardivement à cause des habituelsproblèmes de circulation. Manuengage la conversation avec Violaine :

« le BRGM, c’est de la merde » et Violainerépond : « Mais thésard, c’est pas unmétier » les présentations sont faites... Lesdiscussions se poursuivent sur les techniquespermettant de retrouver des mots perdus àla petite cuillère dans les sables deFontainebleau tandis qu’Einstein utilisait unelouche1... Aux abords de Villefranche, Violainenous fait une présentation détaillée des lieuxde vie de sa famille ancestrale. Arrivés àBourg-Saint-Andéol à 2 h du matin, dans lanuit et le brouillard, nous sommes censéstrouver la clef de Saint Marcel sur le portailbleu du lotissement des Genévriers derrièrele stade. Tom-Tom ne nous fut d’aucune aide,la mamie promenant son chien, en robe dechambre, non plus. Après une heure et demiede recherche, Pierre se réveille : « Bah lestade est là, il faut aller derrière » Sur ce,nous décidons d’abandonner les rechercheset de rentrer au gîte en suivant les abeilles.Nous arrivons à 4 h du matin.Réseau 1 et galerie du Lac…Le lendemain matin, jeudi 1er novembre, aprèsune courte nuit, nous retournons à Bourg-Saint-Andéol pour achever notre missionclés, réussie en un instant ; le jour et demeilleures indications nous éclairant.Direction la grotte de Saint Marcel. Le tempsclément nous incite à pique-niquer sur lesbords de l’Ardèche, dans un cadre idylliquequi nous fait abandonner quelques instantsnos projets spéléos en faveur d’une descente

1 Si vous ne comprenez pas, c’est normal !

en canoë. Retour à la réalité, Saint Marcel :Réseau 1 et Galerie du Lac. Nous faisons unepetite révision des modèles de spéléogenèseen observant les témoins de l’évolutionparagénétique de la cavité : banquette-limite,chenaux de voûte, coups de gouge... Nousadmirons ces grandes galeries qui font larenommée de Saint Marcel. Au retour duréseau I, nous visitons la Galerie du Lac avecsa superbe coulée de calcite immaculée etrepérons la lucarne menant au réseau II.Retour au gîte. Délicieux repas au foie devolaille arrosé de jus d’orange pour fixer lefer1.…Belle traversée Despeysse - St MarcelLe vendredi 2 novembre, nous avons rendez-vous à 10 h devant l’Aven Despeysse pourrécupérer le matériel d’un groupe de spéléosde la région parisienne et s’échanger les clés.Eddie et Violaine partent équiper pendantque Manu et Pierre font la navette pourdescendre la voiture à l’entrée de SaintMarcel. Amandine discute avec des belges quiferont également la traversée en profitantde notre équipement.C’est ainsi que nous nous retrouvons tous lescinq à l’entrée du méandre pour commencercette fameuse traversée. En suivant ledescriptif du livre « A travers le karst »(Darne et Tordjman) et les flèches vertesdans la cavité, nous rejoignons sans encombrela sortie au bout de 6h30, après avoir profitépleinement du parcours varié de latraversée : grandes galeries, laminoir, gours,concrétions de toute beauté, sans oublier leshuîtres de Violaine.Retour de bonne heure au gîte, satisfaits denotre excursion.

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Dans la grotte des Deux Avens

…Grottes Nouvelle et des Deux AvensSamedi 3 novembre. L’objectif de la journéeest d’aller visiter la Grotte Nouvelle. Avantcela, nous allons faire un saut pour admirer lePont-d’Arc, célèbre curiosité ardéchoise.Nous grimpons ensuite dans la garrigue.Après quelques tâtonnements et un passagedevant la Grotte des Deux Avens, nousaccédons à la Grotte Nouvelle. Amandine selance dans l’équipement. Nous découvrons lesconcrétions de la grande salle, notammentl’énorme pilier stalagmitique tombé, avecd’anciennes signatures. En bas du secondpuits, le CO2 nous essouffle quelque peu.Nous remontons encroisant les Belges...toujours eux !Violaine et Pierre sechargent dudéséquipement.Pierre se proposeensuite d’aller équiperla Grotte des Deuxavens. La cavité esttrès concrétionnée,nous jouons à cache-

cache avec les chauves souris dans une forêtde concrétions.Sur le chemin du retour nous faisons uncrochet pour boire le pot de l’amitié avecd’autres spéléos de l’Oise (clubs de Beauvaiset Lormaison). Nous rentrons au gîte,heureux de notre journée.Le dernier jour est traditionnellementconsacré au nettoyage du matériel et aurangement du gîte. Pour éviter Lyon, nousdécidons de passer par Clermont Ferrand. Achaque village de Haute Loire, Manu nousdévoile les coins de pêche et de cueillette dechampignons de son enfance.

C’est ainsi ques’achève, sur une belleréussite, cette sortiede secours. Nousprofitons des bouchonsdu retour pour écrirecet article à cinq voix.Et, d’après l’almanachdu dimanche 4novembre, le brouillardsuit les Picards.

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L'oiseau de mars ou le réveil de la chauve-sourisAlexandre Vialatte1

L’homme et la chauve-souris.Antoinette nous propose ce texte plein d’humourextrait de « l'oiseau du mois » écrit en 1993.

1 Clichés Christian Dodelin

es premiers moustiques dansent sur unciel presque blanc. L'air sent la feuillenouvelle. Les grues volent vers le nord.Le 5 du mois rappelle à l'homme la

naissance de la femme à barbe. Le cerf aboie,la taupe se marie sous la terre. L'hommeéprouve tout à coup pour les jeunes fillesaisées toutes les violences du sentiment : ilcompte leurs tantes à héritage, il demande àleur notaire le chiffre de leur dot. L'herminede plaine est déjà brune, celle de la montagneest encore blanche. Le coeur de la chauve-souris se réchauffe. Accrochée à quelqueténèbre, comme une toile d'araignée à unevoûte ogivale, elle se réveille lentement deson long sommeil hivernal et part en zig-zagdans la brume à l'heure où la lune sort dubois.

La chauve-souris est un oiseau des plusétranges. Elle ne parle pas comme l'ara, nesiffle pas comme le merle. On ne peut pas lamettre en cage comme le grillon ou le tigredu Bengale. Sauf la roussette qui mange latête en bas... Les plus belles ont un mètrecinquante, elles chantent, ou plutôt cacardentcomme les oies. Ce sont des choses quiconfondent l'esprit.

La chauve-souris se marie à deux ans. Elle estimpropre au labour et au trait. Si on désire laconserver, il ne faut pas faire bouillir soncrâne, mais la laisser macérer dans l'eautiède et en jeter les poux dans l'alcool. Lessavants lui achètent des bagues ; elles sontfaites en aluminium. Ils les lui passent à

l'avant-bras ; elle se permet des avant-bras,comme l'impératrice Eugénie ! Ils la suiventdans ses déplacements.

La chauve-souris est composée de toutessortes d'antitragus, de patagiums etd'uropatagiums, sans parler du propatagiumet des lobes post-calcanéens, parmi lesquelsune chatte ne retrouverait pas ses petits. Cequi en rend l'étude extrêmement compliquée.

De loin en loin, pourtant, au hasardscientifique des patagiums et despropatagiums, on trouve une « phalange » ouune « cuisse », une « patte postérieure » ouune « griffe », parfois une « mamellepectorale », ce qui procure l'impression d'unecaissière coupée en morceaux, mêlée à desbouts de cavalière et à des fragments de ratvolant.

Nul animal, pourtant, ne ressemble plus àl'homme, et même, à cause des mamellespectorales, à la Marquise de Pompadour. Sibien que Linné la classait pêle-mêle dans les« primates » avec le singe et l'homme moyen.

L

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Il fallut le 19iéme siècle, armé de la loupebinoculaire et de tous les progrès del'industrie, pour faire nettement ladistinction. Il fallut les classements deCuvier. Jusqu'à lui, le père de famille pouvaitse demander logiquement, en face de son filsnouveau-né, s'il avait bien affaire à l'homme(l'homme de Platon, l'homme de Montaigne)ou à la pipistrelle de Kuhl.

Les profanes, heureusement, grâce à leurignorance, parvenaient très bien àdistinguer : ce ne fut jamais la chauve-sourisqu'on eut l'idée d'envoyer à la guerre et cefut toujours à l'homme qu'on fit payerl'impôt.

Quoi qu'il en soit, depuis ces époques deconfusion, les savants passent leur vie dansdes laboratoires à mesurer rigoureusement lachauve-souris. Il est devenu presqueimpossible de prendre l'homme pour unrhinolophe, même quand il avance en zig-zagcomme la pipistrelle de Savi ou le vespertilionà oreilles échancrées.

Définition de la spéléologie dans lechapitre « l'oiseau de juin »:

L'homme descend dans les trous de la terrepour chercher la fraîcheur des grottes. Il ydérange des nuées de chauve-souris enallumant des allumettes-bougies pourregarder des images de bison (c'est ce qu'onappelle la spéléologie).

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Petits trous ronds dans le Trou CarréPascale Vivancos dite Pascalette, avec les commentaires de mon ami José Leroy

Et que d’eau, que d’eau lors de cette désob !

e dimanche matin, 27 mai, ce n’est pas laforme olympique. La destination du jour nesera donc pas le TQS (Trou Qui Souffle),

qui nécessite un peu plus d’énergie. Je laisseDonald et Amandine y aller en binôme, tandis quema décision est prise d’accompagner etéventuellement d’assister notre ami José dans ladésob du puits carré… pardon, dans le trou carré,car il ne peut être, pour l’instant, dénommé de lasorte. Il s’agit d’une fracture qui souffle du venttrès frais, à 7 degrés… nous aussi, nous avonsnotre TQS !

La matinée se passe au rythme d’un escargot (J…)qui aurait abusé du Génépi la veille. José prépareses petites affaires dans deux énormes sherpas.Ici, les sherpas ne nous aident pas, par contre, ilsnous lestent convenablement.

Midi ? Nous voilà à peine partis du chalet,quelques victuailles en poche (des calamaresrellenos en su tinta, du fromage, du bon painfrais…) qui nous donneront des forces vives.

Un peu plus tard, la marche dans la jolie forêt duVercors est attaquée. Ce matin, le chemindescend, les oiseaux chantent, le soleil égaye lepaysage… le paradis en quelque sorte ☺

Une fois arrivés, petit casse-croûte pourcommencer et un petit thé vert confectionnégrâce à l’esbit. Nous sommes les rois de la forêt.

Alors, on y va dans ce trou carré ? Lors de laséance de la veille, José a pris soin detranspercer les gros blocs qui encombrent ladésob.

Au préalable, deux trous sont percés dans l’auventqui se trouve à l’entrée de la cavité, afind’installer un système de remontée de ces

C

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roches : une dyneema, une microtraxion, unecorde trop courte et le tour est joué.

L’expert méthodique est désormais en marchepour le fond de la cavité, à 8m de l’entrée, sacréeexpédition ! Il y a 7 ou 8 blocs à remonter, il yaura tout autant de méthodes, le spécialiste dunœud sévit au fond du petit trou : nœuds d’écoutedoublés par-ci, nœuds de cabestan par-là, ou clefsde serfati par ailleurs, j’en passe d’autres…

Les blocs sont finalement extirpés de la cavitégrâce à l’ingéniosité de l’hôte de ces lieux ets’amoncellent dehors. On veut montrer à Donald letravail réalisé.

Voilà venu le temps des rires et des chants et matâche peut se poursuivre, il s’agit de ramener lereste de ce qui obstrue le fond. Au début, à l’aidedes seaux tout rouillés et tout troués, abîmés…(ils seraient quarantenaires d’après ce que m’araconté Donald !), impossible, trop dangereux,mes doigts peuvent rester coincés à tout momentsous ces seaux d’un autre âge. On abandonnel’idée, on utilise donc le kit du perfo, j’y amassedes pierres, José tire la corde pour accompagnerle kit. Un gros tas commence à se former dehors.Je poursuis avec des pieds de biche, pour fairecéder quelques morceaux bien récalcitrants. Lasouplesse de mes articulations ne suffit plus àatteindre les plus costauds. Je décide de laisserma place à José pour le dernier fignolage.

Perfo, éclateurs de roche… José prend lemaximum d’outils pour continuer sa tâche. Tous ?

Ah ! Mais que se passe-t-il ? Je crois que le cielcommence à se mettre en colère, éclairs, et mêmegros grêlons nous attaquent… (tout en bas, mondoigt ganté, pour l’échelle).

Je me réfugie dansle trou, j’en profitepour procéder à undébut d’étude de lafaune cavernicole(escargot, araignée)pendant que José

poursuit ses petitstrous.

Oh ! Attends, Joséest en train dem’interpeller : « monpetit lapin, tu nepourrais pas allerme chercher la batterie du perfo ? »

« hein quoi, maintenant alors que la grêle et laflotte dégringolent du ciel ? Bon, ok, j’y vais. »Que ne ferait-on pas pour notre ami José…

Je fixe une heure butoir à José, qu’il dépasse unpeu, beaucoup, passionnément, allègrement… toutconcentré qu’il est sur sa mission. Il commence àêtre tard, j’envoie un SMS à Donald : « Nousremontons à la voiture. Pas besoin de glaçons dansl’apéro, on a déjà eu des grêlons ! » C’était sanssavoir que notre ami Donald était en traind’attendre patiemment la décrue dans le TQS.

Nous amorçons la remontée du chemin, lessherpas ne sont pas plus légers qu’à l’aller, la pluiea créé de petites rivières sous nos pas… Joséémet des sons dignes des sangliers espagnols(jabaliz), mais il paraît que c’est normal et que jen’ai pas à m’inquiéter.

Arrivés à la voiture, on se change et nous voilà enroute pour la vallée. En passant devant l’entrée duTQS, on comprend que le binôme

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Donald / Amandine est prisonnier de la cavité, lescordes étant encore en place. L’eau de la route sepresse dans le puits d’entrée… Que faire ? Josécommence à improviser un barrage de castors,avec des feuilles, des pierres, des branchagespour dévier le courant.

On finit par rejoindre le chalet, José appelle unami spécialiste du TQS (« Monsieur » Baudouin)

pour analyser comment la cavité réagit auxorages. Il semble que l’on doive attendre au moins4 heures la décrue ! Au final, le petit monde sortdu trou vers 3 heures du matin. Tout va bien.

Que d’eau, que d’eau ! Trop d’eau pour J… Unejournée riche en aventures !

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Rallye spéléo à la Basilique de KoekelbergMarc-Olivier Lacaille2

Depuis des mois j attendais ce week-end du 21 - 22 avril pour faire ce rallye spéléosur un lieu unique, la Basilique de Koekelberg à Bruxelles, en Belgique

2 Clichés Spéléophile

épart le samedi matin, directionBruxelles. Nous sommes quatremembres du club : Violaine, Jérémy,Caroline et moi. Arrivés sur place au

pied de la basilique nous cherchons l’accueilpour confirmer notre inscription. Tous lesparticipants reçoivent en bienvenue un sacPetzl contenant une petite bouteille d'eau, unbracelet avec le numéro qui nous est attribuéet deux catalogues Petzl « verticalité etéclairage », l’un en français et l’autre enallemand.

Dans la même pièce plusieurs stands sur destables. Une table avec des kits polonais àvendre. Plusieurs autres tables sontcouvertes de livres. On se croirait dans unebibliothèque. Le stand de Spéléoroc, devantmoi, est plein de matériel pour la pratique dela spéléologie : mousquetons, bloqueurs,gants... Je craque pour un petit couteau avecun trou prévu pour l’accrocher au harnais viaun mousqueton. Jérémy prend une pouliesimple à flasques fixes.

Ensuite je vais vers le sous-sol de labasilique, lieu d'entraînement du club spéléoGS redan. C'est aussi de là que se font tousles départs des parcours du rallye.

C'est bien sympa, surtout l'hiver et le soir,mais je préfère notre carrière quand même.

Comme pour le parcours C nous ne passeronsque vers 15 h nous allons nous balader dansles environs de la basilique pour manger.L'heure arrive à grands pas. Nous nouspréparons à la voiture pour le départ. Je

décide de pas prendre de veste ; elle estrestée chez moi et j’ai peur d'avoir tropchaud.

Une longue attente avant de commencer…

Nous allons vers le sous-sol de la basilique. Al'entrée les filles nous quittent ; ellespréfèrent aller se balader plutôt que de nousattendre en bas à ne rien faire. Nousapprenons alors que notre départ est retardéd'une bonne heure. Trop tard pour le direaux filles. Dommage, elles risquentd'attendre un peu plus que prévu.

Pendant cette longue attente passée àregarder les autres j’essaie l'olivette, ledescendeur sur corde fixe. J’en profiteégalement pour regarder les produits Petzl.La micro traxion est vraiment petite et ladernière lampe est bluffante. Elle ajusteautomatiquement sa puissance à la distancede l’objet que l'on regarde. Loin elle se meten pleine puissance, si on baisse la tête pour

D

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lire une carte elle la réduit ; c'est presquemagique...

Devant moi, c’est au tour de Jérémy des’élancer sur le parcours. Voici enfin montour, mais je ne me presse pas car çabouchonne devant. Le passage en hauteur estvraiment dur pour la jolie jeune fille qui estdevant. J'en profite pour donner des conseilsà Jérémy pour passer les parapluies. Tout sepasse bien. Déjà deux parapluies de faits.Heureusement que je les ai travaillés àMaysel.

…Bouchon après la tyrolienne…

Puis la tyrolienne arrive dans ce foutupassage étroit en hauteur, mais ça va, je lepasse bien, les pieds en avant pour être plusconfort à la sortie. Dans ce passage haut jesuis obligé d'attendre un peu car devant çan’avance pas beaucoup. Pour finir le passagedans cette salle encore deux parapluies puisune vire contre la paroi. Tout va bien et hopon passe dans le trou du mur. On entre dansles entrailles de la basilique. Un puits àremonter, trois cordes pendant contre lesparois, les fractios se passent sans problème.J'en profite même pour doubler Jérémy.

J'arrive en haut le premier et sors du puitspour l'attendre. Il me dit qu'il est gaucher etne peux pas sortir comme il veut. Raison queje trouve bidon car il peut se retourner.Notre discussion fait bien rire un membre del'organisation.

Re bouchon pour descendre du clocher…

Nous continuons, passons sur les voûtes duplafond de la basilique en suivant la corde.Nous arrivons sur une corde tombant duplafond, une tête sort et nous dit « Çabouchonne ne vous pressez pas » Jérémy enpremier passe par la corde, moi par lesescaliers pour aller voir. Une dizaine depersonnes attendent devant une fenêtre d’oùsort un fort courant d'air froid. Personne nereste devant cette fenêtre...

…et pour sortir sous la pluie !

Une fois descendus du clocher nousattendons notre tour pour passer cettefenêtre. Quelques personnes cherchent unmoyen de sortir. Elles n’ont ni le temps nil'envie d'attendre leur tour. Elles attendentpour passer sur le rappel guidé qui ne causepas de souci. Mais juste après il y a unparapluie qui a l’air facile mais où les gens ontl’air de vraiment galérer. De plus il pleut. Çane donne vraiment pas envie de passer.

Au sec, devant cette fenêtre, chacunexplique sa méthode pour passer le parapluiesans effort, ce qui est plus facile à dire qu'àfaire. La jolie jeune fille de l'étroiture estdevant nous elle a renoncé à le faire, elleétait descendue mais est remontée tout desuite car c’est trop dur pour elle. Ce qui estune bonne nouvelle car je passe plus vite.

Jérémy passe devant et n'ose pas aller sur leparapluie. Par chance il s'est arrêté de

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pleuvoir. Je pars sur le rappel guidé, la cordecoulisse mal dans mon descendeur, c'est unpeu long. Enfin sur le parapluie c'est autrechose. La corde ne descend pas beaucoup jesais que ça va être galère. Tant pis, je suis làpour ça. Je fais une clé sur le descendeur,commence à avaler la corde vers moi avec mapoignée pour éviter de descendre trop bas etêtre en tension sur la corde de l’autre coté.Je descends un peu, demi-clé, j’avale le mouavec la poignée et recommence ainsi de suite.Une fois dans le creux du parapluie je meretrouve comme un con et m'aide de mapédale qui passe dans mon delta pour aller surle bloqueur de poing. Mais la corde ne glisseabsolument pas dans le descendeur (laprochaine fois je pars avec des poulies dedescendeur neuves, pas usées avec de lacorde en 8.5 ou 9 mm ). Au bout d'un momentj'arrive au bout. Je peux enfin mettre moncroll en place. Hourra c'est fini.

Retour à l’intérieur

Ensuite le parcours continue. Ça monte etdescend, c'est bien reposant. On entre denouveau dans la basilique avec plusieurs

fractios et une main courante où la corden’est pas tendue et les amarrages espacés.Une petite descente dans des passagesétroits, main courante plein vide. Çacommence à ne plus avancer : c'est la joliejeune fille qui avait renoncé au parapluie. Elleest fatiguée, ça devient dur de continuer

pour elle et ce passage est très technique.Elle y arrive bien tout de même. Je passedevant Jérémy, passe le passage sans trop deproblème et continue à avancer. Derrière,Jérémy a plus de difficultés ; je commence àtrouver le temps long. Une corde nous faitremonter et nous passons dans les voûtes duplafond de la basilique.

Dans une petite fenêtre je vois l’intérieur de

la basilique. Le P90 doit être ouvert et il doitêtre déjà tard. Je laisse Jérémy passerdevant moi et j’en profite pour discuter unpeu avec la jolie jeune fille. Pour elle c'estfini, elle préfère arrêter là. Je dois lalaisser, la corde est libre.

On sort. Ouf ! Il ne pleut plus, les filles sontde retour et elles nous cherchent depuis unpetit moment. Elles regardent du bas. Letemps doit être long pour elles. Encore unpetit parapluie et un parapluie brisé. C'estune corde qui descend et une autre quiremonte mais il y a environ quatre ou cinqmètres entre les deux. Jérémy a du mal, maisil y arrive bien. A mon tour. Aucun problèmepour aller la chercher. Je me suis précipitépour aller l’attraper et suis obligé de larelâcher ; elle n’est peut être pas libre et jerisque de gêner Jérémy. En fait la corde estlibre, je retourne la chercher.

Maintenant la nuit commence à tomber, la vueest très jolie. Commence la dernière lignedroite, parapluie sur parapluie avec quelques

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montées et descentes. La fatigue commenceà se faire sentir, mon instinct me dit que meslonges vont casser car elle ont plus d'un an.De la pure paranoïa...

… Rappel guidé pour terminer

Sur ce parapluie pas la peine de remonter. Ilsuffit de mettre le descendeur sur la cordesuivante et direction le sol. Le dernierpassage est en vue c'est un rappel guidé. Lesfilles nous attendent en bas. Je mets mapoulie sur la corde tendue, j’installe mondescendeur et c'est enfin fini ; j’arrive ausol. Il fait nuit mais au moins je n’ai pas froid.

Rien de mieux que d'aller manger pour serefaire. Donc direction le bar après êtrepassé chercher les jetons qui servent de

monnaie pour payer notre dîner et nosboissons. Dans le bar, assis à une tabledevant des frites, j’enlève mon casque. J'ai lamarque des sangles sur la tête !

Une très bonne journée dans un lieu uniquepour la spéléologie, des personnes agréables,de bonnes rencontres tout au long de lajournée. Vivement que l'on recommence danstrois ans.

Un seul regret, ne pas avoir eu le temps defaire les parcours prévus pour le dimanche.Pour la prochaine édition je ferai tout,encore plus motivé que cette année.

Bravo à Jérémy d'avoir fait le parcoursjusqu’au bout. Merci aux filles de leurpatience car l'attente a été longue pour elles.

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Les journées de l’AFK 2012Amandine Dransart Laborde

Organisées cette année par le laboratoire EDYTEM1, les journées de l’AssociationFrançaise de Karstologie se sont déroulées dans le Sud de l’Ardèche

du 20 au 23 septembre 2012.

1 Laboratoire des Environnements, DYnamiques et Territoires de la Montagne, de l'Université de Savoie

Tout au long de ces journées ont étéprésentées les recherches menéespar le laboratoire EDYTEM danscette région, via différentesexcursions et thématiques.

La journée du vendredi 20 septembre a étéconsacrée aux paysages karstiques et auxgrottes ornées. Les différentes excursions,suivies en rive gauche des gorges, ce paysagesingulier qu'offrent les gorges de l'Ardèchedepuis le belvédère rocheux du Ranc-Pointu.

Les questions de la perception et del'utilisation de ces paysages par les Hommesde la Préhistoire ont été abordées.

L'arrêt suivant au niveau du Pont-d'Arc arelancé les discussions sur ces figurestopographiques proéminentes, véritableséléments paysagers emblématiques dont lalocalisation est souvent associée à laprésence de grottes ornées à proximité,comme c'est le cas ici pour la grotte Chauvet.

Une lecture du paysage s'est alors imposée ànous ; le cirque d'Estre est un ancienméandre de l'Ardèche, aujourd'hui à sec etmis en culture pour la vigne, qui a été recoupéau cours de son histoire géologique donnantainsi naissance à l'arche qui fait la célébritédu lieu.

C'est dans ce cirque qu'a été découverte lagrotte Chauvet en 1994. Nous avonsemprunté la vire qui entaille de façonsaillante le flanc de falaise et qui mène parun petit sentier à l'entrée de la grotteChauvet, aujourd'hui fermée et bien gardée...

TCirque d’Estre

Vire d’accès à la grotte Chauvet

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La « Pomme de Pin », un des toponymes d’Orgnac

Prototypes du futur fac-similé de Chauvet

Les discussions se sont animées autour desrecherches menées dans la grotte Chauvet :datations, fréquentation animale et humaine,effondrement du porche d'entrée...

De là nous sommes retournés sur la communede Vallon-Pont-d'Arc afin de voirl'emplacement qui accueillera l'Espace deRestitution de la Grotte Chauvet (ERGC) dontl'ouverture est prévue en 2014.

De même, il nous a été permis d'observer desprototypes réalisés pour la reconstitution dufutur fac-similé de la grotte pour lequell'attention est particulièrement portée pourreproduire le plus fidèlement possible lesreprésentations pariétales et les paysagessouterrains de la vraie grotte Chauvet.

Lors de la seconde journée, nous avons porténotre regard en rive droite des gorges del'Ardèche. A l'Event et à la Goule, le systèmekarstique de Foussoubie a été présenté àtravers les multiples recherches réaliséesautour des crues qui affectent ce karst :hydrologie, géomorphologie et biologie.

Autre site étudié par le laboratoireEDYTEM, l'Aven d'Orgnac. Le réseau Id'Orgnac (partie touristique), que nous avonsvisité, fait l'objet de diverses études :reconstitutions paléoclimatiques etpaléoenvironnementales grâce à l'analyseisotopique des spéléothèmes, suivi climatique

actuel, études sur le cône d'éboulis (relevé3D, fouilles archéologiques...), analysehistoriographique de la topographie ettoponymie d'Orgnac I et enfin une nouvellesynthèse topographique et géomorphologiqued'Orgnac I a été présentée.

La suite de la journée nous a mené à la Baumede Ronze où karstogenèse et préhistoire ontalimenté les discussions autour de ce lieuemblématique.

La soirée a été marquée par l'AssembléeGénérale de l'AFK suivie d'un barbecueconvivial offert par le CDS 07. Bonne

Explications de Stéphane Jailletà l’entrée de la Goule

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La Baume de Ronze

Représentations pariétales, grotte de la Tête duLion : Aurochs, points et cornes de bouquetins.

Les gorges de l’Ardèche, paysage karstique visible depuis la grotte de la Tête du Lion

humeur, breuvages fermentés, petite brassenocturne dans l'Ardèche, Brassens et Dalidaa capella ont agrémenté le reste de la nuit...Et oui, c'est aussi ça, la karsto !

Au troisième et dernier jour, plusieursexcursions ont été proposées :-« le tourisme en Ardèche « , animée parChristophe Gauchon,-les réseaux d'Orgnac II et III, avecStéphane Jaillet et Stéphane Tocino-grotte ornée de la Tête du Lion, avec Jean-Marie Chauvet et Bernard Gély.

J'ai pu visiter cette dernière, découverte en1963 suite aux travaux d'aménagement de laroute touristique longeant les gorges. Lespeintures, datant de 21 000 ans,représentent un aurochs associé à une sériede points et des bouquetins, peu lisibles. Uncerf est également dessiné à proximité.Seule une activité artistique préhistorique aété identifiée dans cette cavité, il n'y a pasd'autres traces archéologiques.

Retour l'après midi après un dernier pique-nique aux pieds du Pont-d'Arc.

Ouvrages de référence :-Karsts Paysages et Préhistoire, DelannoyJJ, Jaillet S, Sadier B (dir), CollectionEDYTEM, numéro 13, 2012.-L'aven d'Orgnac, valorisation touristique,

apports scientifiques, Delannoy JJ, GauchonC., Jaillet S (dir), Collection EDYTEM,numéro 5, 2007.-Spelunca n°18, avril mai juin 1985

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L'île de Pâques, une future destination ?Antoinette Accorsi

L’île n'est pas dénuée d'attraits pour le spéléologue.Elle est volcanique et ses tubes de lave ne sont pas encore tous explorés.

‘ai passé huit jours sur l'île de Pâques,fin août, histoire de faire partie descent mille touristes la visitant chaqueannée !

L'avantage des tubes, c'est que desspéléologues en herbe peuvent s'y promener,sans avoir besoin d’utiliser la technique dedescente sur cordes ; les dénivelées ne sontpas importantes.

Un groupe d'experts a découvert récemmentun système de grottes de lave de sixkilomètres dont on pense qu'il a servi derefuge aux habitants au cours du 16ièmesiècle. Les experts confirment que c'est laplus grande grotte de l'île et la onzième dumonde en terme de surface, dans la lave.L'expédition, commencée en 2005, s’estfocalisée sur un secteur à l'est de l’île. Elle aexploré 45 grottes et fait de nombreusesdécouvertes archéologiques : pointes deflèches, ustensiles, pétroglyphes (gravuressur roches) et une trentaine de squeletteshumains.Les archéologues le confirment ; les grottesont été utilisées par les habitants de l'île

comme refuge pendant les guerres tribalesdues à la dégradation de l'environnement quientraînait la famine. D'après ClaudioChristino, archéologue de l'université duChili, les grottes étaient aussi employéespour collecter l'eau. Il n'existe pas de rivièresur l'île, l'eau douce provient de l'eau depluie infiltrée.C'était la quatrième expédition d'un groupeformé de Jabier Les, président de la« Spanish Alfonso Antxia Society ofSpeleological Sciences », d'experts italienset d'archéologues chiliens.Une monographie des grottes est parue en2009, mais n'est pas traduite en françaisQuant à moi, je me suis contentée de prendreces quelques photos ; je n'allais pasm'aventurer seule dans les profondeurs…BibliographieEditors: A. Ciszewski, Z. Jan Ryn, M. Szelerewicz,2009. The Caves of Easter Island/ Las Cuevas dela Isla de Pascua Underground World of RapaNui/ El Mundo Subterraneo de Rapa NuiBilingual: English & Spanish, A4, softbound, 368pages, 315 cave maps with descriptions, colourphotos. Bilingüe: inglese y español, A4, 368páginas, 315 planos con descripciones, fotos decolores.

J

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En bref

Rivière Souterraine de Boursonne -Coyolles(Hélène Richard)

Lors de la réouverture en 2008, des courantsd’air avaient été sentis au fond, au-delà duplan d’eau, et au niveau du siphon 1. Depuis,des prolongements ont été apportés à lacavité.

D’abord les boyaux sablonneux dans lesquelsles spéléologues de l’Aisne ont beaucouptravaillé.

Ensuite, le petit conduit, au nord du pland’eau, dans lequel Jean-Marie, Philippe,Pierre, et Cie ont sévit jusqu’à le transformeren galerie de la Corrosion.

Enfin, le petit départ, initialement repéré parPierre entre le S1 et le S2, a été franchitpermettant d’accéder à de grands volumes, lasalle du Papilllon et le puits de l’Ours.

Un article publié par le Spéléo-club de l’Aisnedans le dernier Spelunca, le n°127, fait lepoint sur la cavité et ces développements. Ilest consultable à la bibliothèque.

Carrière de Mont l’Evêque(Donald Accorsi)

Vous connaissez tous la carrière de Montl’Evêque, intéressante à de multiples titres.Nous la privilégions pour les sorties dedécouverte du milieu souterrain.

En janvier 2012 nous apprenons que le ConseilGénéral envisage de réaliser des travaux deconfortement dans la partie de la carrièrepassant sous la route départementale. Cestravaux consistent à injecter un coulis debéton.

Craignant un blocage du passage entre lesdeux entrées et des remplissagesintempestifs sur d’autres zones, nous avons

alerté le service des sports du ConseilGénéral et le Comité de Tourisme, mettant enavant la centaine d’initiations réalisées aucours de 2011.

Grâce aux interventions de Violaine et deXavier, qui travaillent l’une au BRGM l’autreau Conseil Général, nous avons pu participer àla visite d’expertise géotechnique du BRGMen guidant : Christian Mathon, deuxresponsables du service des routes du ConseilGénéral et une petite équipe du GRIMP del’Oise mobilisée pour une assistance secourséventuelle.

Notre connaissance des lieux et latopographie que nous avions dressée au débutdes années 90 ont été appréciées, tant par leBRGM que par le Conseil Général, d’autantplus que la topo réalisée par un cabinet degéomètres s’est révélée bien incomplète…

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Suite à ces projets de comblement nousavons réalisé :- Un repérage magnétique de trois pointssitués à proximité immédiate de la route,mettant en évidence que le recouvrement(distance entre le plafond de la carrière etla surface) n’est que de 2 m 50 au niveau del’endroit où nous garons habituellement nosvoitures !

- La topographie de la galerie située aunord de la route et dont la stabilité est plusque critique. Fort heureusement cettegalerie s’avère ne pas être sous la route,même si son extrémité n’en est pas trèséloignée. Un catalogue de photos en a étéconstitué.

- La visite de galeries situées encore plusau nord, de vastes dimensions et plusstables, dont la topographie reste à faire.

Selon le BRGM « Pas de risques à très courtterme… mais nécessité de confortementsadaptés »

Nous attendons la suite que le ConseilGénéral compte donner à ces expertises etrepérages, en restant vigilants pourpréserver l’accès à ce site. Participants :Arnaud, Donald, José, Xavier

Carrière de Thiverny(Donald Accorsi)

Cherchant une carrière pour l’exercicesecours « Recherche en milieulabyrinthique » d’octobre 2011 Daniel LeDantic m’indique la carrière de Thiverny. Jela visite avec lui.

Yann Cloarec y a exercé ses talents detopographe à main levée et en a fait demultiples croquis qui me servent pourpréparer notre exercice.

Au cours de l’hiver 2011 – 2012, avec José,Jérémy et Arnaud nous y ferons cinq séancesafin de topographier, avec nos instruments,les cheminements principaux.

Cela nous permettra d’assembler lesdifférents croquis de Yann et d’en corrigerquelques imperfections.

Voici le résultat de ce travail.

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ActivitésDécembre 2011

J 1 Coyolles DésobstructionV 2 Maysel ÉquipementS 3 Coyolles Désobstruction

Maysel ÉquipementS 3 - D 4 Meuse Savonnières et Rupt du PuitsD 4 Coyolles DésobstructionS 10 Coyolles Visite de la Rivière / Aménagement

Aisne Visite de carrière : la vache noireD 11 Pierrefonds Visite de carrièreMa 13 Réunion Natura 2000 - Coteaux de l'Oise - St MaximinMe 14 Maysel ÉquipementV 16 Réunion Réunion INERIS

Réunion Club - BrenouilleS 17 Maysel Équipement - Entraînement

Vic sur Aisne Visite de carrièreL 19 - Ma 20 Belgique Trou des charrues, c. des Grands Malades, trou de l'ÉgliseV 23 Coyolles DésobstructionL 26 Cutry Repérage carrièresMa 28 -Me 29 Belgique Puits aux lampes, Trou Nou Maulin, Abîme de LesveMe 29 Mello, Rousseloy Visite de carrièresV 30 La Ferté Milon Repérage carrières / dépollution

Janvier 2012D 1 Coyolles Visite de la RivièreV 6 Senlis Vœux SenlisS 7 Vauciennes Visite de carrières : Fontaine aux Clercs et grotte du Diable

Maysel EntraînementMa 10 Réunion Séminaire sports de nature - NoyonJ 12 Réunion Chasubles - Le Plessis BellevilleV 13 Thiverny Relevés topo carrière

Brenouille Vœux BrenouilleS 14 Maysel EntraînementD 15 Rousseloy Exercice secours

Réunion CSR - CDS - Cires les MelloL 16 Réunion Table ronde DDCS - BeauvaisMa 17 Réunion Comité Directeur CDOS et Vœux - CreilMe 18 Réunion Réunion RSLN - Forum de Chauny

Brenouille - réunion bureauV 20 Réunion Maison de la Pierre - St MaximinS 21 Mont l'Evêque Initiation - découverte du monde souterrainV 27 Réunion Club - BrenouilleS 28 Maysel EntraînementD 29 Maysel Entraînement

FévrierMe 1 Réunion Natura 2000 - Coteaux de l'Automne - VerberieJ 2 Nanteuil le Haudouin Visite site avec le CPIE

Thiverny Relevés topo carrièreV 3 Maysel Projection à la mairie

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Février (Suite)V 3 La Ferté Milon Repérage carrières "les Gombrils"S 4 Crèvecoeur Techniques réchappe

Coyolles DésobstructionMa 7 Réunion Natura 2000 - Coteaux de l'Oise aval . Crèvecoeur le Gr.Me 8 Thiverny Relevés topo carrièreV 10 Vic sur Aisne Visite carrière de la Vache Noire

Réunion Chasubles - ClermontRéunion Fête des sports de nature - Amiens

S 12 Coyolles DésobstructionS 11 Mennecy Conférences Sciences et explorationsV 17 Coyolles Désobstruction

Eméville Conférence chauves-sourisS 18 - D 19 Eméville Comptage de chauves-souris

Meuse SortieV 24 Réunion Club - BrenouilleS 25 Coyolles Désobstruction

Maysel EntraînementS 25 Rosny sous Bois Formation "transmissions"L 27 Montigny Lengrain Repérage carrières + Vache noireMa 28 Nanteuil le Haudouin CPIE installation matériel

MarsJ 1 Nanteuil le Haudouin CPIE installation matérielS 3 Coyolles Désobstruction

Thiverny Relevés topo carrièreD 4 Coyolles Visite de la Rivière / Aménagement/désobstructionJ 8 Réunion Comité Directeur CDOS - CreilV 9 - D 11 Belgique Namur : C. des Gds Malades, Trous d'Haquin, Charrues, ÉgliseS 10 Mont l'Evêque Essai balise / visite de carrièreD 11 Maysel Entraînement + visite de carrière à FoulanguesMa 13 Mont l'Evêque Relevés topo carrière

Faverolles Repérages cavitésMe 14 Réunion Table ronde DRJSCS - AmiensV 16 Réunion Réunion CENP - Beauvais

AG CDOS CreilS 17 - D 18 Belgique Grotte du Chalet : Repérage baliseD 18 Maysel Entraînement

Caumont Réseaux de CaumontL 19 Réunion Réunion Natura 2000 - Coteaux de l'Automne - PontpointJ 22 Mont l'Evêque Visite avec BRGMV 23 Club Réunion club - BrenouilleS 24 Maysel EntraînementL 26 Béthisy St Pierre Repérage / visite de carrièreMe 28 Mont l'Evêque Repérage carrièreS 31/3 - D 1/4 Réunion Congrès Rhône Alpes - St Didier de Formans

Côte d'Or Combe aux PrêtresAvril

D 1 Maysel EntraînementS 7 - L 9 Savoie - Hte Savoie Grotte de Balme, Guiers mort, DoriaV 6 - L 9 Lozère Malaval, Stage photo et traverséeMa 10 Réunion Inventaire cavités Oise - Préfecture Beauvais

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Avril (Suite)V 13 - S 21 Espagne Cueva Fresca, Canuela, Coventosa, Cascada, trou Normand,D 15 Oise Entraînement / visite de carrièreMa 17 Réunion Rencontres territoriales du sport en Picardie - CreilV 20 Réunion Remise des Contrats d'objectifs - BeauvaisS 21 - D 22 Belgique Rallye Spéléo BasiliqueL 23 Nanteuil le Haudouin CPIE installation matérielL 23 - J 26 Ardèche - Gard Av. du Camelié, Neufs Gorges, Crapaud, Peyrejal, gr. NouvelleV 27 - L 30 Creil Formation Jeunes dirigeantsV 27 Ma 1/5 Lozère Avens de la Barelle, de Baume Rousse et de Lacaze

MaiV 4 Club Réunion club - BrenouilleS 5 Maysel EntraînementD 6 Aisne Visite / repérage de carrièresMe 9 Réunion Oise Fête les Sports - Neuilly en ThelleJ 10 Réunion Préparatoire Oise Verte et Bleue - MognevilleD 13 Bures sur Yvette EntraînementJ 17 - D 20 Isère Dent de Crolles : Rivière serpentine, boucle Guiers Mort,

traversée Glaz - GuiersV 25 - Ma 29 Isère Antre de Vénus, Gournier, Sc. de l'Espoir, Trou Qui Souffle,

Trou CarréSavoie Chartreuse, Fenêtre nord du Mt Granier, Grand Glacier

D 27 Réunion AG FFS NancyMe 30 Maysel Préparation site

JuinS 2 Maysel Préparation site + Fléchage

St Martin le Nœud Oise Verte et BleueD 3 Maysel Oise Verte et BleueJ 7 Thiverny Relevés topo carrièreV 8 Club Réunion club - BrenouilleD 10 St Martin le Nœud Visite de carrièreMa 12 Réunion Réunion CDESI - BeauvaisMe 13 Mont l'Évêque Relevés topo carrièreJ 14 Nanteuil le Haudouin CPIE installation matérielS 16 Oise Visite de carrièresD 17 Coyolles Plongée réseau noyéS 23 Coyolles Préparation siteD 24 Club Repas clubMe 27 Coyolles Complément préparation site / fléchageJ 28 Réunion Natura 2000 - Coteaux de l'Oise . St MaximinS 30 Aisne Visite / repérage de carrières

JuilletD 1 Coyolles Fête des SpéléosJ 5 Brenouille Aménagement localV 6 Mont l'Évêque Photos carrièreS 7 Laversines Visite carrièreL 9 Brenouille Aménagement localMa 10 Réunion Comité Directeur CDOS - CreilS 14 - L 30 Isère Grotte du Pas de la Chèvre, Favot, Gournier, Scialet des

Joufflus, du Méandre, de Pertuson, Orbito, Saints de Glace,Trou Carré, Gouffre Berger, Antre de Vénus, Trou qui Souffle

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AoûtJ 2 Isère Grand Veymont et repérage de trous Ven 3 Août :V 3 Compiègne Grotte des Ramoneurs et autres curiosités régionalesS 4 - Me 15 Alpes Hte Provence Gr. des Chamois, Trou des Fantasmes, prospectionS 25 Mont l'Évêque Repérage baliseJ 30 Thiverny Visite carrières avec pompiers de ParisV 31 Réunion Inventaire et vérification EPI CNM, CDS, CSR

Réunion Club - BrenouilleSt Martin le Nœud Topographie et visite

SeptembreS 1 Maysel EntraînementMa 4 Maysel Aménagement du siteS 8 Compiègne Forum des sports

Coyolles Plongée réseau noyéD 9 Erquery Visite de cave et d'un puitsMa 11 Maysel AménagementMe 12 Réunion Oise Fête les Sports - Neuilly en ThelleS 15 - D 16 Eméville Journée du patrimoine : visite de carrièreD 16 Caumont Rivière des robots, Puits RenéMa 18 Réunion Office Tourisme Pierre Sud Oise - St Leu d'EsserentMe 19 Maysel Préparation siteJ 20 Maysel FléchageS 22 Maysel JNS + Oise fête les sports ; installationD 23 Maysel JNS + Oise fête les sportsJ20 - D23 Ardèche Journées AFKV 28 Réunion Club - BrenouilleS 29 Oise Initiations - EntraînementD 30 Aisne Visite / repérage de carrières

OctobreV 5 Réunion Table ronde avec CG 60 - BeauvaisS 6 Mont l'Évêque Initiations - découverte du monde souterrain

Yonne gouffre de Villepot, Puits BouillantS 13 Mont l'Évêque Initiation / visite de carrièreD 14 - Ma 23 Crète Camp, KaridiMe 17 Réunion Office des Sports, SenlisV 26 Réunion Club - BrenouilleMe 31 Réunion Rocamat

NovembreJ 1 - D 4 Ardèche Gr. de St Marcel, aven Despeysse, grotte nouvelle, les 2 avensJ 1 - L 5 Gard Gr. des Calles, repérage aven de Rogues, aven de la RabassièreJ 8 Réunion Inauguration plate forme INERIS - St MaximinD 11 Maysel Exercice secours

Réunion AG CSR - MayselL 12 Réunion Carrières de Verberie : réunion avec propriétaireMa 13 Réunion Natura 2000 - Forêts picardes - CompiègneJ 15 Réunion Oise Verte et Bleue - BeauvaisL 19 Réunion Comité Directeur CDOS - CreilS 24 - D 25 Belgique Tr. Nou Maulin, puits aux Lampes, c. des Grands MaladesMa 27 Réunion CDESI - BeauvaisJ 29 Réunion Conseil Général

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CNM 2012 61

Nouveautés, bibliothèques CDS et CNMAcquisitions du 1.11.2011 au 31.10.2012

Liste complète des ouvrages de la bibliothèque disponible sur le site http://speleo.oise.free.fr/cds60.htmPour emprunter ces ouvrages, s’adresser à Donald Accorsi. Certains ouvrages ne sont disponibles quesous forme de fichier, aux formats pdf ou autre. Ils peuvent vous être transférés.

Titre Auteur AnnéeNormandie - Picardie

La carrière de craie de St-Martin-le-Nœud (Extr. Liaison SEHDACS 1989 n° 9) Melaye 1989La cité souterraine de Naours

ChartreusePuits Skill - Mémoire Fabien Leguet (pdf) Leguet 2004

VercorsGrotte du Four - Mémoire Barnabé Fourgous (pdf) Fourgous 2004Grotte Roche - Mémoire Sébastien Dénarié (pdf) Dénarié 2008Grotte Roche grotte de la Fenêtre 4 - Parcours souterrain en Vercors + topo Caillault 2012Scialet de la Décroissance - Mémoire Laurent Charbonnel (pdf) Charbonnel 2011Scialet des Chuats II - Mémoire P-Y Belette (pdf) Belette 2010Scialet du Lauzet - Mémoire Lionel Revil (pdf) Revil 2006Scialet Robin - Mémoire Thomas Dobelmann (pdf) Dobelmann 2008Scialet Zakapouet - Mémoire Floriane Chantepie (pdf) Chantepie 2010

Sud-EstInventaire des cavités des karts littoraux Ouest du département des Alpesmaritimes + CD + topos Baume Robert 1 et 2 et Beget

CDS Alpes-Maritimes

2012

Bulletins de clubBulletin du FLT 2003-2004 FLT 2005Bulletin du FLT 2005-2006 - n° 20 FLT 2007Bulletin du FLT 2007-2008 - n° 21 FLT 2009Bulletin du FLT 2009-2010 - n° 22 FLT 2011CNM bulletin 2011 CNM 2011Scialet 39 CDS Isère 2010Scialet 40 CDS Isère 2011

RevuesGEMOB 2010 - bulletin n° 144-145 Terrains, Terroirs et Territoires - Patrimoineet Visages du Beauvaisis

GEMOB 2010

Bulletin bibliographique n° 46 + CD ROM n° 12 (2007) UIS 2012Karstologia nos 56 - 57 2010 - 2011Spéléo n° 75 Rivière souterraine de St Christophe sur Roc - Deux-Sèvres 2011Spéléo n° 76 Chorum Clot - Hautes Alpes 2012Spéléo n° 77 Grotte du Sergent - Hérault 2012Spéléo n° 78 Doria réseau de Pleucharat - Savoie 2012Spelunca nos 124 à 126 FFS 2011 - 2012Actes du 8e colloque d'hydrogéologie en pays calcaire 2006 (pdf 286 pages) 2006Bilan d'une étude chiroptérologique dans 3 pays d'Afrique de l'Ouest (Mali,Mauritanie, Sénégal) de novembre 2010 à février 2011 (pdf)

LELANT 2011

Publications FFSInfo EFS nos 58 - 59 EFS 2011 - 2012Le Descendeur nos 27 - 28 (pdf) FFS 2011 - 2012

Vidéothèque - PhotothèqueC'est pas sorcier_France 3_2012_09_15_10_50_Ardeche (26 min) 2012Femmes Spéléologues (DVD 42 minutes) SCCM 2011Fête des spéléos - Coyolles 2012 (DVD 9 min) Garlan 2012

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62 Les Compagnons de la Nuit Minérale

Index des cavités

Cavités décrites dans les bulletins CNM depuis 2008.

L'index des cavités décrites antérieurement figure dans les bulletins CNMde 1997 (1988 à 1997) et 2007 (1998 à 2007).

Département Cavité Commune Référence bulletinAisne Boursonne-Coyolles (riv. de) Coyolles 2008 p.26, 2009 p.33,36

2012 p.24,54Demoiselles (g. des) Faverolles 2008 p.18

AlpesHte Prov. Chamois (gr. des) Castellet-lès-Sausses 2011 p.17, 2012 p.27Ardèche Bodine (gr.) Labastide de Virac 2008 p.11, 12

Chasserou (gr. du) Vallon Pont d’Arc 2011 p.14Cordier (gr.) Salavas 2008 p.12Cotepatière-Cocalière (gr. de la) Chadouillets 2009 p.20Despeysse (aven) Bidon 2008 p.10, 12, 2012 p.38Deux Avens (gr. des) Vallon Pont d'Arc 2011 p.6, 2012 p.39Foussoubie (évent sup. de) Salavas 2009 p.12, 18Midroï (évent de) Vallon Pont d’Arc 2011 p.14Nouvelle de Vallon (gr.) Vallon Pont d’Arc 2009 p.16, 2012 p.39Orgnac (aven d’) Orgnac 2009 p.18Saint Marcel (gr. de) St Marcel d’Ardèche 2009 p.13, 16, 2012 p.38Sans Fond (aven) Labastide de Virac 2008 p. 11Soldat (gr. du) Labeaume 2011 p.14

Drôme Perchée (gr.) St Julien en Quint 2008 p.16Gard Salamandre (aven de la ) St Privas de Champclos 2008 p.10, 12Hte-Garonne Mile Herran 2009 p.5

Pène Blanque (gr. de) Herran 2009 p.6Isère Antre des Damnés St Martin en Vercors 2010 p. 22

Auges _ Cuvée des Ours Chapareillan 2012 p.2B11 St Martin en Vercors 2010 p.22B26-B27 St Martin en Vercors 2010 p.22Berger (g.) Engins 2008 p.2, 2010 p.2,9,10Espoir (scialet de l’) Méaudre 2009 p.23Fleur de Pays St Martin en Vercors 2010 p.22Génieux (g. de) Génieux 2010 p. 18Glenat (sc.) Autrans 2008 p.17Gournier( gr. de) Choranche 2008 p.16Grand Glacier (g.) Chapareillan 2012 p.4Méandre (sc. du) Méaudre 2011 p.8Pas de l’Aiguille (gr. du) Chichiliane 2009 p.8Pas de la Chèvre (gr. du) Rencurel 2008 p.16Saints de Glace (les) Méaudre 2008 p.18Sassenage (Cuves de) Sassenage 2010 p. 13Trou Qui Souffle Méaudre 2008 p.17Trou Sans Nom Autrans 2009 p.23

Lozère Barelle (a.de la) Meyrueis 2012 p.17Baume Rouse (a. de) St-Pierre-des-Tripiers 2012 p.18Caze (aven de la) St-Pierre-des-Tripiers 2011 p.11, 2012 p.22

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Oise Puits à Daubin (carrière) Eméville 2008 p.25Danses (carrière des) St Leu d'Esserent 2011 p.27Laversines (carrière de) Laversines 2011 p.32,Mont l’Évèque (carrière de) Mont l’Évèque 2012 p.54St Martin au Bois St Martin au Bois 2011 p.30Thiverny (carrière de) Thiverny 2012 p.55

Pyrénées Atl. AR1 Laruns 2008 p. 9AR9 Laruns 2008 p. 9Barbu (gr.du) Laruns 2008 p. 9

Savoie Carret (tanne à) Aillon le Jeune 2011 p.3Cochons (tanne aux) Aillon le Jeune 2011 p.3Doria (gr. de la) St Jean d'Arvey 2011 p.4Névé (tanne du) Aillon le Jeune 2011 p.3Porte Cochère Aillon le Jeune 2011 p.4

Vaucluse Aurel (aven) Aurel 2010 p.26Dame (aven de la) Brissac 2010 p.26Jean Nouveau (aven de) Sault 2010 p.26Trou Souffleur du Mt Ventoux 2010 p.26

Belgique Trou Bernard Maillen 2011 p.12Trou de l'Église Yvoir 2011 p.12Trou d'Haquin Maillen 2011 p.12Wéron Mont-sur-Meuse 2011 p.12

Crète 12-01,12-02,12-03 Karidi 2012 p.8,14Colombe (p. de la)Ano Peristeras

Karidi 2009 p. 27,31, 2010 p.302011 p.22, 2012 p.7,11

Colombe (p. amont de la) 2011 p.24Flecaz (rés. de) 2011 p.24Honos (honos de) Honos 2011 p.24Lauriers roses (p. des)Sitanos (honos de)

Sitanos 2009 p.29, 2011 p.24

Maxime (perte)Dadula Latsida

Pal Mitalo 2009 p.31, 2010 p.292011 p.22, 2012 p.7

Poireaux en Fleurs (perte des) Honos 2009 p.32Stamati Latsida 2010 p.29Tête Français (gr.) Gallia Kefali 2009 p.30Trois Couillons (g. des) Honos 2009 p.31Trou du Figuier 2010 p.30

Espagne 413 Cantabrique 2011 p.20CH5 Cantabrique 2011 p.20PB Cantabrique 2011 p.20PD= trou normand Cantabrique 2011 p.20PF Cantabrique 2011 p.20PP Cantabrique 2011 p.20

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