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Guide de recommandations relatives à la protection animale dans les abattoirs de porcs

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Guide derecommandationsrelatives à la protection animale dans les abattoirs de porcs

Introduction 2

Présentation 3

L’animal est un être sensible 4

� • Bien-être et mal-être des animaux 5

� • Conséquences sur la qualité de la viande 6

� • Particularités du comportement animal 7

De l’arrivée des animaux à la mise en stabulation 11

� • Déchargement des porcs 12

� • Réception des animaux non transportables 13

� • Conduite des porcs 18

� • Logement / repos 22

De la reprise des porcs... à l’abattage 25

• Reprise des porcs - Amenée 26

• Immobilisation 28

• Etourdissement 29

• Saignée 37

• Particularités de l'abattage d’urgence 40

• Spécificités : Reproducteurs et porcelets 41

Réglementation 42

Conclusion 43

Ce guide comporte des illustrations mettant en valeur les points-clés en suivantles différentes étapes de la chaîne et un texte explicatif avec les référencesréglementaires.

Liste des pictogrammes

Positif Négatif Bonne idée !

Intr

od

uc

tio

n La protection des animaux au moment de leur abattage repose sur lerespect de l’animal comme être sensible. C’est une question d’intérêt publicqui a une influence sur l’attitude des consommateurs de produits carnés.

Les recommandations ont pour but :

• de protéger les opérateurs d'abattoir en assurant leur sécurité et en améliorantleurs conditions de travail

• de conduire l’animal à la mort dans le respect des règles de protection animale

• de produire une viande saine et de qualité.

Tous les opérateurs chargés du déchargement, de l’acheminement, de lastabulation, des soins des animaux et des procédures d’immobilisation,d’étourdissement et de saignée ont une responsabilité importante en matière deprotection animale. C’est pourquoi les abattoirs doivent disposer d’un nombresuffisant d’opérateurs compétents, ayant une bonne connaissance des présentesrecommandations et de leur application.

Ce guide s’inscrit dans le cadre de la réglementation européenne n°1099/2009applicable depuis le 1er janvier 2013 concernant la formation des agents et desresponsables de la protection animale dans les abattoirs. Il s’adresse à tous lesopérateurs qui sont en contact avec les animaux vivants.

Il constitue une contribution au respect des bonnes pratiques par les professionnelsdes établissements d’abattoirs. Il a été édité avec l’aide de l’OABA.

10 place Léon Blum - 75011 Pariswww.oaba.fr

L’OABA œuvre, depuis de nombreuses années, pour faire évoluer lesconditions d’abattage avec pour objectif une meilleure prise encompte de la protection des animaux. L’OABA agit auprès desprofessionnels des abattoirs, avec un rôle de conseil etd’accompagnement dans la manipulation des animaux et laréalisation des différentes opérations de leur abattage dans le respectdes réglementations.

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Pré

sen

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Un lieu

L'abattoir est un établissement utilisépour l’abattage des animaux en vue dela production de viande destinée à laconsommation humaine. Ce lieu detransformation, comme ceux del'ensemble des filières animales, doit seconformer aux réglementationssanitaires et de protection animaleeuropéennes et nationales, ainsi qu’auxguides de bonnes pratiques et règlementintérieur.

Des hommesLe bon fonctionnementd’un abattoir est lié àla motivation et auprofessionnalisme desopérateurs sous lecontrôle du directeurde l’établissement etdes agents des servicesvétérinaires.

Les obligations de formation desopérateurs et la désignation d’unresponsable du bien-être animal (RPA)doivent renforcer les compétences pourles différentes étapes concernant lesanimaux vivants.

Les agents des services vétérinairesdoivent effectuer l’examen ante mortemdes animaux et une surveillance continuedes opérations concernant les animauxvivants, de leur réception à leurabattage. Le vétérinaire officiel esthabilité à intervenir sur l’utilisation deslocaux et des équipements et à prendretoutes les mesures nécessaires lors demanquements aux règles de protectionanimale, y compris suspendre l’activité.

Des animauxL’animal est un êtresensible. Les différentes -manipulations (chargementet déplacement) peuventêtre sources de stress pourles animaux.

La mise à mort des animaux peutprovoquer peur et douleur.

Les différentes étapes liées aux activitésde l’abattoir passent par :

• le respect de l’animal en tant qu’êtresensible

• la qualité et l’entretien des différentséquipements utilisés

• la motivation et la formation adaptéede l’ensemble des opérateurs

• le contrôle par les agents des servicesvétérinaires

• le respect de la réglementation.

Les bonnes manipulations des animaux par les opérateurscontribuent à réduire le stress et la souffrance des animaux

et à assurer la sécurité des hommes.

“Tout animal étant un être sensible, il doit être placé par son propriétairedans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de sonespèce” Article L214-1 du code rural.

“Toutes les précautions doivent être prises en vue d’épargner aux animaux touteexcitation, douleur ou souffrance évitables pendant les opérations dedéchargement, d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation,d’étourdissement, d’abattage ou de mise à mort” Article R214-65 du code rural.

“Toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animauxlors de la mise à mort et des opérations annexes (...)” Article 3 du règlement1099/2009.

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“Il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers lesanimaux domestiques […]” Article L214-3 du code rural.

L’opérateur doit avoir le souci permanent des bonnes conditionsd’abattage, de manière à réduire le plus possible la souffrance desanimaux, tout en assurant sa sécurité personnelle.

Le bien-être est fondé sur les besoins fondamentaux de l’animal.

Qu’est-ce que le “bien-être” ?

Comment reconnaître le “mal-être” ?

On définit 5 libertés : • absence de lésion ou maladie

• absence de stress

• absence de faim ou soif

• absence de peur

• possibilité d’exprimer les comportements normaux

• Glissades et chutes

• Vocalisations, écarquillement des yeux

• Tentatives de fuite

• Augmentation de la fréquence respiratoire, de la sudation

• Augmentation de la fréquence de miction ou de défécation

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Les viandes PSE (Pale Soft Exsudative = pâles, molles, exsudatives ou “viandespisseuses”) sont le résultat d’une baisse très rapide du pH musculaire après l’abattage.

Conséquences sur la qualité de la viande

Le taux de PSE est très variable. Ce processus est plus fréquent chez les animauxporteurs d’un certain gêne. Malgré tout, les animaux non porteurs de ce gêne peuventaussi produire des viandes PSE s’ils subissent une conduite stressante intensejuste avant l’abattage (pendant la conduite des animaux à l’étourdissement etpendant la phase d’étourdissement).

Viandenormale

ViandePSE

⇒ Afin d’éviter cette altérationde la viande :

ne pas stresser les animaux.

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Particularités du comportement des porcsIl convient d’adapter les manipulations des animaux à leurs perceptionssensorielles. Il est essentiel de les connaître pour mieux les approcher, lesguider, faciliter leur circulation et les manipuler en sécurité.

Les sens

• L’OUÏELes porcs ont un sens de l’ouie développé. Les bruits sourds et inattendussont stressants pour eux, mais ils s’adaptent à un niveau raisonnable de bruit

continu. Cependant, leur fréquence cardiaque augmente s’ils sont exposés à des sonsde haute fréquence et/ou de haute intensité (de 80 à 95 dB). Ils activent ainsi leurmécanisme de défense et se mettent dans un état d’alarme. De plus, ils perçoivent lesultrasons au moins s’ils sont proches de la source.

⇒ Eviter les bruits métalliques / parler normalement sans crier.Des “sssssh” sont utilisables.

Leurs vocalisations ont un sens. Un son qui monte jusqu’à un cri aigu signifie que l’animal éprouve de la souffrance ou de la peur, s’il est contraint ouconduit “brutalement”. Un grondement sourd qui roule constitue un signe desouffrance, l’animal veut se défendre (surtout chez la truie). Si c’est un mâle, alorsc’est un animal en détresse extrême. Un son net habituellement produit par plusieursporcs en même temps signifie un inconfort, le même est entendu durant lesbagarres.

⇒ Entendre un de ces cris suite à une intervention humaine ou dûaux équipements signifie que quelque chose ne va pas.

• LA VUELa hauteur des yeux du porc engendre que tout virage ou toute pente tropprononcée est perçu par lui comme un obstacle.

Les porcs ont par ailleurs des difficultés à percevoir les reliefs au sol quand ilsmarchent, et préfèrent un éclairage uniforme et diffus.

Il semblerait qu’ils perçoivent les couleurs mais sont plus sensibles au “jaune-vert” etau “bleu-violet”.

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Ils sont sensibles mouvements brusques qui activent directement leur centrenerveux de la peur.

L’angle de vision du porc est large : il y a nécessité de murs hauts et pleins surles côtés du pont du camion ou des couloirs d’amenée et des pièges pour éviter queles porcs ne soient distraits par des éléments vus sur les côtés.

⇒ Porter une tenue de couleur sombre et ne pas faire degeste brusque pour ne pas apeurer les porcs.

• L’ODORATL’odorat du porc est très fin, il permet de reconnaître le congénère. Il a doncune fonction sociale très importante.

Certains états émotionnels forts (peur, ...) lui font secréter des phéromones dansles urines par exemple, ce qui modifie leur odeur et constitue une communicationchimique.

⇒ Nettoyer les sols régulièrement (sans qu’ils soient glissants)ainsi que la porcherie.

• LE TOUCHERLa sensibilité tactile des porcs est importante. Uncertain nombre de stimuli impliquant cette sensibilité peuvententraîner des stress importants.

L’utilisation de matériels de manipulation doit être bien réfléchie, autant d’un point devue du matériel que de l’utilisation. De plus, toucher ou effleurer un animal,surtout si on se trouve hors de son champ de vision, peut entraîner des réactionsimprévisibles.

Le porc chute facilement : il n’est pas très souple, il a des aplombs dont la surfaceest réduite, sa nature nécessite donc des sols dont la rugosité va diminuer les risquesde glissades, voire de chutes.

⇒ Eviter de toucher les porcs.

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PhysiologieLa température est la plus importantedes variables environnementales sur lebien-être des porcs qui sont mal équipéspour réguler leur températurecorporelle. La zone de thermo-confort laplus optimale est de 30°C pour lespetits porcelets et de 18-22°C pourles porcs adultes.

Les porcs évitent le vent plus que toutautre facteur environnemental (pluie,etc.) car celui-ci fait baisser la

température ressentie : l’animal a froids’il est exposé aux courants d’air etceux-ci peuvent être considérés commeun facteur de stress car ils ont des effetssur le comportement des animaux.

Toutefois une ventilation minimaledes locaux d’accueil des porcs procureun renouvellement de l’airnécessaire tant du point de vue del’humidité et de la température del’air, que des gaz irritants (CO2,NH3), et poussières.

Le porc est un animal qui se déplacede préférence en groupe, à deuxporcs de front au moins.

Dans un groupe, il y a toujours unleader qui initie les déplacements et legroupe suit le leader. Quand il est isoléde son groupe, un porc montre uneaugmentation des vocalisations aiguës(stress). Le porc appellerait pour tenter

de retrouver le contact avec le groupe, ilva également se montrer très agité etavoir des mouvements continus, signesde sa nervosité.

Dans la mesure du possible, ne pastenter de manipuler un animal seul maisle laisser explorer son environnement enattendant le groupe suivant.

Le porc a besoin d’un espace minimum pour exercer son comportement naturel,sinon il montrera des comportements anormaux et de l’agressivité. En effet,chaque porc doit disposer d’une zone individuelle que l’on pourrait représentercomme une sphère autour de la tête. Des intrusions répétées et à long terme danscette sphère font augmenter le nombre de représailles agressives.

Comme l’homme, le porc peut ressentir de la douleur, de la souffrance et du stress.

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La manipulation des porcs doit s’effectuer dans le respect de leur nature grégaire.

Manipuler les animaux dans le calmeen assurant la fluidité du déplacement.

Toujours déplacer les animaux en groupe.

Zone de fuite du porc

Utiliser leur zone de fuite etleur point d’équilibre ensuivant le rythme demarche du lot de porcs afind’éviter tout chevauchementou excitation inutile.

L’animal réagira également en fonction dela position de l’homme par rapport à uneligne qui passe par ses épaules et qui estappelée point de balance : l’animalavance si l’homme est placé en arrière dupoint de balance et recule si l’homme estplacé en avant du point de balance.

Point de balance

Panneau

Zone aveugle

Comme tout animal, le porc aura une réaction de fuite si l’homme s’approche tropprès de lui : cet espace est appelé zone de fuite. La taille de cette zone dépend del’apprivoisement de l’animal : un animal habitué à la présence humaine selaissera plus facilement approcher, un animal qui n’est pas habitué à la présencehumaine réagira plus vite lorsque l’homme entrera dans son espace vital.

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...AU LOGEMENT

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Il convient de vérifier la disponibilité descases prévues avant de décharger lesanimaux et de privilégier la sortie desanimaux du camion case par case. Protection pour

l’opérateur

Pente faibleSol “antiglisse”

Calme, pas de brutalité=

Pas d’affolement et bon déchargement !

Déchargement des animaux

Ne pas apeurerles animaux nimélanger les lots.

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Les quais de déchargementLes quais surélevés adaptés à la hauteurdes véhicules poids lourds permettent auxanimaux de descendre plus facilement,avec moins de risques de glissades et dechutes.

La rampe de déchargement doit avoir unepente faible. Les animaux, réticents àdescendre des plans inclinés à forte pente,peuvent glisser et tomber.

La rampe doit être pourvue de dispositifs réduisant au minimum les risques deglissades, tels que des lattes transversales au plancher permettant aux animauxde descendre sans difficulté (on peut y rajouter du foin ou de la paille).

Des parois latérales guident les animaux et permettent d’éviter les chutes.

Les quais couverts permettent aux animaux et aux hommes d’être protégés desintempéries et les sols secs limitent les risques de glissades.

Les quais doivent être correctement éclairés par une lumière uniforme et nonéblouissante, pour ne pas gêner les animaux à l'ouverture des portes et faciliter leurcirculation en évitant les alternances d'ombre et de lumière. Cet éclairage permettraaux opérateurs d'évoluer dans de meilleures conditions de sécurité.

Des protections doivent être prévues pour servir de refuge aux opérateurs en casde nécessité et leur permettre ainsi de faire avancer les animaux sans dangerni violence inutile.

La zone de déchargement de l’abattoir doit être suffisamment vaste pour faciliter lesmouvements de mise à quai des véhicules. L’enceinte doit être parfaitement clôturéeafin d’éviter qu’un animal échappé ne vienne mettre en danger l’entourage del’abattoir.

Les animaux doivent être déchargés le plus tôt possible après leur arrivée (dansles 15 minutes). Si un retard ne peut être évité, les animaux doivent être abrités desinfluences climatiques extrêmes et bénéficier d’une aération appropriée.

Le chauffeur assure la descente des animaux du véhicule car il a assisté auchargement et est donc à même de mieux prévoir leur réaction. Le personnel del’abattoir assure la réception des animaux sur la plateforme de déchargement. Ilconvient de ne pas apeurer, exciter ni maltraiter les animaux et de veiller à cequ’ils ne soient pas renversés.

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La plate-forme de déchargementLe quai se prolonge par une plate-forme fermée par des barrières pour rassemblerles animaux avant de les répartir dans les couloirs de réception. Cette plate-forme doitêtre équipée de passages de manière à assurer la circulation des personnes etpermettre une possibilité de fuite.

Le sol

Le sol de la plateforme dedéchargement, des couloirs et des lieuxde stabulation doit être correctementrainuré ou en matériau antidérapantet bien entretenu pour limiter aumaximum les glissades des animaux,mais ce rainurage doit permettre unnettoyage efficace et aisé (2 fois par jourminimum et dès que le sol présente uneaccumulation de fèces ou devientglissant).

Le sol doit être en pente légère endirection des collecteurs de déjections,permettant d'éviter les éclaboussures etles glissades causées par la stagnationdes déjections.

L’état de santé des animaux

L’état de santé des animaux doit êtrecontrôlé lors de la réception. Lesanimaux mal en point (signes demaladie, de fatigue, boiterie, blessure...)sont isolés dans le parc de consigne(mais devraient pouvoir ne jamais êtretotalement cachés de la vue des autrescongénères).

Pour les animaux en souffrance, levétérinaire doit être informé pourprendre la décision nécessaire.L’étourdissement de l'animal doit êtrepratiqué sur place s'il est dansl'incapacité de se déplacer pour luiépargner toute souffrancesupplémentaire.

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Seuls les animaux aptes au transport peuvent être acheminés jusqu’à l’abattoir.

Les animaux inaptes au transport sont principalement :

• les animaux incapables de bouger par eux-mêmes sans souffrir ou incapables dese déplacer sans assistance (paralysie, ...) ;

• les truies gestantes de plus de 102 jours (90 % de la gestation) ou ayant mis basla semaine précédant le transport ;

• les animaux malades ou blessés : en détresse [physiologique (perte d’équilibre),respiratoire (porc essoufflé)] ou par exemple boiterie sévère, fractures, blessureouverte ou prolapsus (sortie d’organe), retournement utérin, nécrose, animalballonné (“gros ventre”), en maigreur extrême.précédente.

Réception des animauxCas des animaux non transportables

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Porcher déplaçant les porcs quipeuvent marcher, à l’aide d’unpanneau, en les éloignant duporc en détresse.

Porc fragilisé ne pouvant sedéplacer seul : le gérer à part(étourdissement sur place oudéplacement à l’aide d’unchariot).

Cas des animaux ne pouvant pas se déplacer

Si un animal de ce type arrive à l’abattoir, il faut avertir sans délai les servicesvétérinaires ou le RPA : en effet, l’animal doit être abattu sur place (dans le camion)dans les deux heures (maximum 24 heures). A défaut, il sera transporté sans délaijusqu’au lieu d’abattage d’urgence par un chariot adapté (si cela n’occasionne pasde tress supplémentaire) ou éventuellement isolé dans une case spécifique.

Présence de chariot / ambulance /tapis / Plaque roulante

Ces équipements sont étudiés pour pouvoirdéplacer les animaux inconscients (étourdis)ou morts (mise à mort d’urgence). Ils doiventbien sûr être conservés en bon état defonctionnement afin d’être facilementutilisables par le personnel en charge desopérations de déchargement des animauxfragilisés de la case du camion à la casespécifique de l’abattoir, ou pour tout autredéplacement dans la porcherie d’attente.

Les animaux nés à l’abattoir devront fairel’objet d’une mise à mort ou d’uneeuthanasie dans le respect des règles de laprotection animale.

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Traînage par unlien ou une chaîne :

interdit !

En résumé

Un bon déchargement aura :

• Moins de 5 chutes sur 100 porcs• Moins de 10 vocalises sur 100 porcs• Moins de 2 cases du camion déchargéessimultanément

• Aucune intervention inutile dans le camion• Moins de 10 utilisations sur 100 porcs du bâton ou dela pile

• Une bonne gestion des porcs fragilisés

Coup de pied :interdit !

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Il faut tenir compte du fait que les animaux viennent de voyager et arrivent dans unenvironnement complètement nouveau pour eux. La conduite des animaux doit doncs'effectuer le plus possible dans le calme, pour ne pas ajouter de stress à celui queles animaux ressentent déjà, en raison des bruits inhérents à l’activité de l’abattoir.

La conduite des animaux doit assurer leur bien-être. Pour cela, il est impératif quel’opérateur puisse évoluer dans de bonnes conditions de sécurité.

Les animaux doivent être conduits par petits groupes : 8 à 18 porcs selon lacadence d’abattage. Il faut éviter de forcer des animaux à se déplacer plus vite queleur allure normale afin de réduire les blessures par chutes ou glissades.

L’introducation et l’extraction des porcs placés en parcs se passent mieux car lesanimaux sont en groupe et se suivent les uns les autres.

Conduite des porcs

Conseils :L’opérateur doit porter une tenue de couleur sombre. Stimuler lesanimaux par la voix et la main permet de guider leur déplacement. Il estpossible d’utiliser des dispositifs pour faire avancer les animaux.

Parmi ceux dont l’usage est autorisé pour la conduite des animaux figurent lespanneaux de rabattage, drapeaux, tapettes en plastique, cravaches (badinesmunies d’une courte claquette en cuir), sacs en plastique…

Interdictions :Il est interdit de frapper ou dedonner des coups de pied,d’exercer des pressions à des

endroits particulièrement sensibles, detordre la queue, de suspendre les animauxpar des moyens mécaniques, de les souleverou les traîner par la tête, les oreilles, et lespattes.

Il est interdit d’utiliser des aiguillons ou tousautres instruments pointus ou acérés.

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L’utilisation de la pile électrique doit êtreévitée. Eventuellement, elle ne peut êtreutilisée que sur les porcs adultes quirefusent de se déplacer et s’ils ont de laplace d’avancer. Les chocs ne sontappliqués que sur les muscles desmembres postérieurs durant uneseconde maximum et doivent êtreconvenablement espacés.

Si 3 utilisations de la pile n’ont pas suffi àfaire lever ou déplacer le porc, il faut donctrouver une autre solution (paille sous sespattes…).

Eviter les mouvementsbrusques ou violents.

La pile et le bâton à chocs électriques doiventêtre évités dans la mesure du possible. Ilspeuvent être utilisés mais uniquement à bonescient.

Les animaux doivent être déplacésavec ménagement.

Il est interdit d’asséner des coups oud’exercer des pressions aux endroitsparticulièrement sensibles.

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L’utilisation d’un panneau pour manipuler les porcspermet :

• de construire des lots de porcs sans brusquerles animaux,

• de réaliser des tris sans utiliser du matériel deconduite ou des bruits soudains.

Utilisation d’un movet ou d’une rame :

S’il est en bon état, il ne blessera pas l’animal.

Je peux utiliser le Movet ou la Rame dans lesconditions suivantes :

• Par simple et léger contact sur les membrespostérieurs de l’animal ou en faisant du bruit

• J’attends la réaction de l’animal avant d’utiliser ànouveau mon matériel• Je n’utilise pas le matériel sur la tranche

!Ne l’utiliser que sile porc a la placed’avancer !

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Les aménagements des structures d’accueil des animaux doivent permettre un transfertfacile des animaux, en continu, sans possibilité de retour en arrière, sans croisement,ni chevauchement.

En parc d'attente et dans les locaux de réception, il ne faut pas rassembler un tropgrand nombre d'animaux pour éviter les interactions agressives entre eux.

Dès la descente ducamion, les animaux sontdirigés vers le contrôled'identification, dansun couloir de réceptionoù ils sont placés les unsà la suite des autres, cequi évite les interactionsagressives.

Les animaux placés encouloir ne sont pas isoléset ne peuvent s’agresser :l’attente de la suite desopérations se dérouleainsi dans le calme et en

sécurité pour les intervenants. Ce dispositif permet également l’inspection ante-mortem dans de bonnes conditions.

Dans cette zone d’attente, lestationnement des animauxdoit être limité au strictnécessaire et ne devrait pasdépasser 1 heure.

!les couloirs ne sontpas des moyens

d’hébergement desanimaux.

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Les animaux ne doivent être acheminés vers les locaux d’abattage que si leurabattage doit être pratiqué aussitôt. Les animaux qui ne sont pas abattusimmédiatement doivent être hébergés.

Dans les abattoirs mixtes, les animaux d’espèces différentes doivent être mis en attenteséparément.

• Parcs

Logement / Repos

Abreuvoirsobligatoires ! Vérifier plusieurs fois par jourque l’eau y est propre et non souillée. Aubesoin, en effectuer un nettoyage complet (enparticulier pour les animaux ayant subi un longtransport ou en cas de fortes chaleurs). Pour lespipettes : vérifier le système anti-gel et lefonctionnement individuel.

Une aération appropriéeen température ethumidité, un éclairaged'une intensité suffisante,et le cas échéant lorsquecela s'avère nécessaire,une quantité suffisante denourriture et de litière.

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Utilisation de barrières pourdifférencier les lots, sinon risqued’agressions

Les parcs où les animaux sont placés par groupe (à condition de ne passurcharger ces parcs) sont plus appropriés, plus confortables et évitent desmanipulations difficiles ou violentes. Ils offrent aux animaux une certaine libertéde mouvement et de confort (sauf si les sols sont glissants !). Les logettesindividuelles mieux conçues seraient réservées aux animaux difficiles etdangereux.

Utilisation raisonnée de labrumisation (pour calmer lesporcs) : seulement s’il fait + de 10°Cdehors ; 10 à 20 min à l’arrivée etavant le départ, voire davantage s’ilfait très chaud. Chercher à faire unbrouillard (fines gouttelettes).

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• Caillebottis

Les animaux qui n’ont pas été abattus dans les12 heures qui suiventleur arrivée doivent êtreabreuvés et ultérieurementnourris modérément.

Les porcs doivent être placés dans de bonnesconditions de bien-être, dans des locauxpermettant l'application facile des règlesd'hygiène, qui doivent obligatoirementcomporter : des équipements munis demoyens d'abreuvement permanent en eaupotable.

Moins d’unporc sur 10ne devraitêtre griffé/mordu.

Sol en caillebotisciment avec, dessous,une fosse à lisier.

Les porcs doivent avoir la place pour secoucher et accéder facilement aux abreuvoirs.Cependant, une densité trop faible n’est pasrecommandée car elle peut être sourced’agitations et de bagarres entre les animauxd’où des possibles blessures et autresgriffures/morsures sévères.

Les porcs doivent être gardés à l’abri des influencesclimatiques défavorables. Le cas échéant, il convientde veiller à leur rafraîchissement par des moyensappropriés, comme la brumisation.

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DE LA REPRISE DES PORCS...

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Ouvrir les portes de la case en coordinationavec le poste étourdissement. Une fois lancé,le lot ne doit plus s’arrêter et être amené demanière fluide jusqu’au piège.

Adapter la taille du lot à :• la cadence• au couloir• La distance entre la case et le piège• L’éloignement du piège

S’assurer que tous les opérateursde la chaîne (aux postesd’amenée, étourdissement etsaignée) ne sont pas en pauseavant d’amener les animauxdans les couloirs.

Régler le nombre maximal d’animauxplacés dans le couloir d’amenée enfonction d’une cadence moyenne dela chaîne d’abattage.

Les animaux doivent être conduitsau piège à allure régulière, sansbousculade, ni affolement avec leminimum d’interventions humaines,donc le maximum de sécuritépour le personnel.

Quelle que soit la taille des lots, il estimportant que les animaux ne se perdentpas de vue pour que ceux qui précèdententraînent bien ceux qui suivent. Lesanimaux doivent arriver dans l’axe dupiège. La largeur du couloir d’amenée doitaller en rétrécissant pour à la fin canaliserles animaux un par un.

Reprise des porcs – Amenée

Concerne seulement lesanimaux destinés à êtreabattus immédiatement.

SI L’OPERATEUR ESTEN PAUSE,

NE PAS METTRED’ANIMAL DANS LEPIEGE !

S’assurer de la disponibilité desopérateurs à la saignée et dumatériel avant de placer l’animaldans le piège.

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Dans la mesure du possible, on doit éviterl’utilisation d’appareils soumettant les animauxà des chocs électriques, et ne jamais lesutiliser sur les zones sensibles telles que lesyeux, la bouche, les oreilles, la régionanogénitale ou le ventre.

INTERDIT SUR LES PORCELETS !

La fin du couloir d'acheminement doit êtreimpérativement séparée du posted'abattage, de saignée et de convoyage descarcasses pour réduire le stress desanimaux.

Éclairer tout le parcours de façon homogèneet non agressive en positionnant lesluminaires afin d’éviter les ombres portées.La luminosité doit être croissante jusqu’aupiège (du plus sombre vers le plus éclairé,sans éblouissement).

Des portillons anti-recul devraient être installés dans tous les couloirs pour les porcins: c’est un système très efficace pour éviter le recul des animaux et donc éviterl’utilisation de la pile ou du bâton. Cela évite aussi les bousculades, les glissades etles chutes. Des barres anti-chevauchement et anti-écrasement, ainsi que des portes desortie d’urgence sur les côtés sont vivement recommandées.

A retenir :

• allure régulière

• pas de stress, pas de coups

• sol propre => moins de chutes

“Les animaux incapables de se mouvoir ne doivent pas être traînésjusqu’au lieu d’abattage mais être abattus là où ils sont couchés”(ou à défaut transportés à l’aide d’un chariot adapté).

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La mise en place de l’animal doit être réalisée dans le calme, sans brutalité.

L’équipement de contention doit être réglé en fonction de la taille des animaux.

L’immobilisation, avant l’étourdissement, doit être la plus brève possible pour limiterle stress de l’animal.

Convoyeurs

L’introduction des porcs dans les convoyeurs automatiques pose très souvent desproblèmes de violence (coups, chocs électriques) à cause d’une mauvaiseinfrastructure de l’entrée (en coude ou en angle droit). Eviter autant que possible lamanière forte pour forcer les porcs à y pénétrer ! Penser à une restructuration del’entrée du convoyeur.

ImmobilisationL’immobilisation parun procédé mécaniqueest obligatoire. Lesanimaux ne peuvent en aucun cas êtreimmobilisés au moyende liens.

IMMOBILISATION :LA PLUS EFFICACE

ET LA MOINSLONGUE POSSIBLE !

Calme / Efficacité /Sécurité / Pas de

cruauté

Avant l’étourdissement,l’immobilisation est

obligatoire.

Espacement des parois adapté à la taille de l’animal pour l’empêcher de fuir.

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Etourdissement• Méthodes d’étourdissementLe but de l’étourdissement est de limiter ladouleur lors de la mise à mort.

L’étourdissement fait temporairement perdreconscience à l’animal et l’insensibilise à ladouleur. Cet état d’insensibilité et de perte deconscience doit durer jusqu’à la mort del’animal, c’est pourquoi la mise à mortproprement dite (saignée par section desvaisseaux sanguins majeurs au niveau du cou)doit avoir lieu le plus rapidement possibleaprès l’étourdissement.

Immobilisation • plus d’efficacité,• moins de blessures.

Inconscience :• pas de réaction nide douleur.

L’animal nedoit êtresuspenduque lorsqueles signes deconscienceont disparu.

En cas de reprise deconscience de l’animal,l'opérateur doit pratiquerimmédiatement un deuxièmeétourdissement.

Les procédés autorisés pour l’étourdissement des animaux sont lessuivants :

Électronarcose ; exposition au dioxyde de carbone ; pistolet à tige perforante.

Les animaux doivent être étourdis sur piedou en position debout. La suspension desporcs est interdite avant l’étourdissement.

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Ils doivent être immédiatement efficaces en toute circonstance dans leur emploien vue d’épargner aux animaux toute douleur, souffrance, excitation ainsi que touteblessure ou contusion. Ils doivent être d’un maniement facile permettant un rythmesatisfaisant de travail et être peu bruyants.

Electronarcose

Une seule et unique position des pinces à électronarcose donne un étourdissementsatisfaisant : entre les yeux et les oreilles. D’autres positions engendrent demauvais étourdissements et la souffrance des animaux. Attention aussi à la duréed’application des pinces : pas trop courte, pour être efficace! Elle est définie enfonction des paramètres électriques et des données du fabriquant.

• “Les électrodes doivent être placées demanière à enserrer la tête de telle sorte quele courant traverse le cerveau”. Ladécharge électrique ne devrait êtreappliquée qu’une seule fois.

• “L’appareillage doit être connecté à undispositif placé de manière à être nettementvisible pour l’opérateur, indiquant latension et l’intensité du courant”.

L’électronarcose sera plus efficace siles porcs ont été brumisés avant ledépart de la porcherie.

!Les paramètres intensité, tension etdurée ainsi que le positionnementautomatique ou manuel des électrodesdoivent être connus et vérifiés àintervalles réguliers (quotidiennement).

Le passage d’un courant électriquesuffisant à travers le cerveau d’unanimal le rendra inconscient.1,3A(ampères) minimum et 250V(volts) pour les porcins.

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L’électronarcose sera plus efficace si les porcs ont été brumisés avantle départ de la porcherie.

Mauvais positionnement des électrodes => étourdissement incomplet et chocs électriques douloureux.

INTERDIT !!

Bon positionnement des électrodes

Position du cerveau et zoned’application des électrodes(entre l’œil et l’oreille) dansle cadre d’un étourdissementélectrique.

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Le puits dans lequel les porcs sontexposés au gaz et l’équipement utilisépour convoyer les porcs à travers cepuits doivent être conçus, construits etentretenus de manière à éviter que lesanimaux ne soient blessés et leurthorax comprimé et de manière à leur

permettre de resterdebout jusqu’à leurperte de conscience.

Il doit y avoir unéclairage adéquatpour permettre auxporcs de voir lesautres porcs autourd’eux.

Le puits doit êtrepourvu de dispositifs mesurant laconcentration des gaz au pointd’exposition maximal. Ces dispositifsdoivent donner l’alerte par des signauxvisuels ou sonores nettement perceptiblessi la concentration en dioxyde decarbone devient inférieure au niveaurequis (80%).

Les porcs doivent être placés dans desparcs ou des conteneurs de manièrequ’ils puissent se voir et êtreconvoyés dans le puits de gaz dans undélai de trente secondes àcompter de l’entrée dansl’installation. Ils doivent êtreconvoyés aussi rapidement que possiblede l’entrée jusqu’au point deconcentration maximale du gaz etexposés à celui-ci pendant une durée

assez longue (plusde 60 voire 120secondes en Jumbo,plus de 150secondes (= 2 min30) en BackLoader) pour qu’ilsrestent inconscientsjusqu’à leur mise àmort.

• Faire des lots de 2 porcs et plus afinde favoriser la nature grégaire desanimaux.

• Pas de précipitation dans leremplissage des nacelles.

• Pas de nacelles surchargées (densité :2,5 porcs/m², 1 truie/m²).

• Un animal ne doit être étourdi que s’ilest saigné aussitôt => régler lacadence d’étourdissement en fonctionde la cadence de saignée, pour éviterque la ligne de récupération ne soitsaturée de porcs.

• Aucun porc ne doit rester bloquédans une ou des nacelles en étaped’activité (pause, arrêt de la chaîned’abattage…).

Une narcose gazeuse correctementpratiquée procure un délaid’inconscience variable enfonction de la durée d’expositiondes animaux au gaz : donc pourune exposition de 120 secondes, ondoit pratiquer la saignée dans les 30secondes qui suivent ; pour uneexposition de 160 secondes, on disposede 90 secondes.

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s... Exposition au dioxyde de carbone (CO2)

2 systèmes : Jumbo ou Back Loader.

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• L’appareil doit être chargé (mise enplace de la cartouche) et armé(enclenchement du levier de détente),

• Le canon dirigé vers le sol.L’armement est effectué au derniermoment lorsque l’opérateur est prêt àtirer.

• Pour une bonne efficacité de cettetechnique, il faut veiller àl'adéquation entre la puissancede la cartouche utilisée (couleur) etl'animal à mettre à mort.

• Le matériel à tige perforante doit êtrepositionné 4 à 5 centimètres au-dessus de la ligne haute desyeux au niveau du crâne.

• Les cartouches doivent être conservéesdans un endroit sec.

• Une procédure adéquate desuivi/entretien du matériel doit êtreprévue.

Pistolet à tige perforante

L'utilisation du pistolet à tige perforante peut convenir chez certains porcs, mais ellepeut poser des problèmes lorsque ce dispositif est utilisé chez des verrats et des truiesâgées.

À ce jour, le pistolet d'abattage présente l'inconvénient qu'il n'existe pas, dans lapratique, de méthode automatisée d’utilisation, de sorte qu’il dépend essentiellementde la formation et de la compétence de la personne qui effectue l'étourdissement.

Point d’impact du pistolet

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• Signes de conscience et d’inconscience

Aussitôt après l’étourdissementélectrique, le corps entier de l’animals’effondre et devient rigide, larespiration s’arrête (apnée), lesjambons et pattes postérieures sontfléchies sous le corps, les épaules etpattes antérieures se tendent versl’extérieur, la langue sort et laposition de l’œil (pupille dilatée)devient fixe.

C’est la phase tonique. Sa durée moyenne est de 10 secondes (et varie de 2 à 20 secondes).

La phase clonique se caractérise par le relâchement du tonus, mouvements desyeux et relâchement des sphincters et par la présence de tremblements musculaireslégers et/ou sévères au point de parler de pédalage “kicking” et dure en moyenne28 secondes (et varie de 5 à 45 secondes). Ces mouvements sont purementinvolontaires et incontrôlés. Ils sont le signe d’une perte totale de contrôle du systèmenerveux central sur la moelle épinière.

La durée des phases tonique et cloniquevarie beaucoup d’un animal à l’autre.

Les pédalages, s’ils ne provoquent pasun déplacement important de l’animal,peuvent être considérés comme desmouvements réflexes “normaux”.

Attention ! Si présence devocalisations ou clignement des yeux,

ou redressement de l’animal :

= signe de conscience

=> effectuer un étourdissement de secours !

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Selon les contraintes techniques et/ou les impératifs de sécurité des personnes, onpeut réaliser une vérification en observant au moins 2 critères complémentaires : ons'assure de l'absence des signes suivants : réflexe cornéen, test denociception (piqûre du groin avec une aiguille => réaction), pupille contractée,etc.

Test du réflexe cornéen : consiste à effleurer, avec ledoigt, la cornée de l’animal (surl’œil) afin d’observer unéventuel réflexe révélateur d’unétat de conscience (clignementdes paupières, ...).

Si on observe une fermeturebrutale de l’œil, il y a un risqueque l’animal soit conscient et ilconvient de tester d’autressignes. Si on n’observe pas declignement d’œil, le porc est, apriori, inconscient.

L’observation d’autres signes complémentaires est néanmoins toujours recommandée.

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Contrôle systématique dessignes de perte de conscience

par un opérateur.

En cas de doute, effectuer undeuxième étourdissement

avant de relâcher la contention

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• Importance de la maintenance du matériel- Pistolet à tige perforante : démonterle dispositif régulièrement afind’éliminer les souillures et degraisser les mécanismes, en seréférant à la notice d’entretienfournie par le fabriquant.

- Pince électrique : vérifier sa propreté et le positionnement des électrodes, en seréférant à la notice d’entretien fournie par le fabriquant. Penser à toujours bienéliminer les dépôts de laine, par exemple.

Ces opérations doivent faire l’objet d’enregistrements conservés pendant aumoins un an.

D’après Temple Grandin, la cause la plus commune de mauvais scores d’efficacité despinces à électronarcose est leur mauvais entretien.

Bon entretien => meilleure efficacité !

Pinces bien entretenues Une pince mal entretenue : à éviter

⇒ Décarboniser les pinces par brossage régulier àl’aide d’une brosse métallique.

Attention : toujours avoir à sa disposition un matériel d’étourdissement de secours,fonctionnel ! (pince manuelle, pistolet à tige perforante).

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Saignée“Pour les animaux qui ont été étourdis, la saignée doit commencer LEPLUS TÔT possible après accomplissement de l’étourdissement et êtreeffectuée de manière à provoquer un saignement RAPIDE, PROFUS etcomplet. [...] La saignée doit être effectuée AVANT QUE L’ANIMAL NEREPRENNE CONSCIENCE.”

Dans le cas de l’étourdissement électrique,il convient de privilégier la saignée àl’horizontale.

La lame doit pénétrer à la base du cou auniveau de la cavité proche du sternum.L’opérateur doit sectionner les vaisseauxprincipaux qui alimentent le cœur.L’opérateur doit s’assurer que la saignéesoit rapide et l’écoulement massif. Si cen’est pas le cas, il doit recommencer

Matériel en bon état :couteau/trocart

correctement affûté.Longueur de lame adaptée.

TOUS LES PORCSDOIVENT ETRE

SAIGNESINCONSCIENTS

Trancher en un seulpassage les artères

carotides ou les vaisseauxdont elles sont issues.

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Méthode d’étourdissement électrique :

Délai étourdissement-saignée (10 secondes max)

Phase de mort progressive de l’animal :temps théorique de survenue de la mort cérébrale

après saignée (22-25 secondes)

Phase d’inconscience : temps théorique moyen d’inconscience aprèsétourdissement crânien (35-40 secondes)

Fin del’étourdissement Saignée Mort

Méthode d’étourdissement gazeux :

Délai étourdissement-saignée (30 à 90 secondes

max selon le tempsd’exposition)

Phase de mort progressive de l’animal :temps théorique de survenue de la mort cérébrale

après saignée (22-25 secondes)

Phase d’inconscience : temps théorique moyen d’inconscience aprèsétourdissement crânien (55 à 115 secondes selon l’exposition)

Fin del’étourdissement Saignée Mort

Méthode mécanique (tige perforante) : le délai entre l’étourdissement et la saignéedevrait être de 30 secondes maximum.

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Correspondance entre la durée d’exposition et l’intervalle “étourdissement-saignée”, à 70-80 % de CO2 dès le 1er arrêt et 90 % de CO2 en fond de fosse :

Les signes suivants indiquent l’inconscience d’un porc après saignée :absence de mouvements pour se relever, absence de vocalisation,absence de rythme respiratoire régulier, absence de pupille contractée(présence de pupille dilatée), absence de réflexe cornéen, absencede réaction après un test de nociception (perception de la douleur), corpset surtout oreilles non rigides.

Gasps (soubresauts, halètement) : respiration réflexe de fin de vie, gueule grandeouverte (dure 2-3 secondes). Ce signe clinique apparaît souvent après la saignéede l’animal. Il est un indicateur pertinent de la mort imminente de l’animal.À ne pas confondre avec une respiration rythmique !

Temps total d’exposition (en secondes)

Temps théorique conseillé pour pratiquer la saignée

120 30

130 45

140 60

150 75

160 90

Aucune opération d’échaudage/épileuse ne peutavoir lieu avant d’avoir constaté la mort del’animal : compter en pratique au moins 2

minutes après la saignée.

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� Pince manuelle d’étourdissement d’urgence et/ou Pistoletà tige perforante :

Tout comme le matériel d’électronarcosesur chaîne, le matériel utilisé pour lesporcs fragilisés est vérifiérégulièrement. Tout matérield’étourdissement électrique doit êtreéquipé d’un dispositif qui permet devisualiser et enregistrer lesparamètres électriques principauxpour chaque animal étourdi ou mis àmort. Ce dispositif devra être placé de

telle sorte qu’il soit visible enpermanence par le/les opérateurs.

Pour le pistolet à tige perforante,devront être pris en compte : laposition, l’orientation du pistolet, lavitesse et la longueur de sortie detige ainsi que le diamètre de l’amorceselon le type d’animaux. Il estrégulièrement nettoyé et stocké dansun endroit sec et accessible.

� Procédure d’abattage d’urgence et de saignée :

1. Inspection ante-mortem du ou desporc(s) fragilisés par les ServicesVétérinaires.

2. Si l’animal est apte à laconsommation, l’étourdissement estréalisé selon une procédure biendéfinie : soit par le circuit classique,

soit à l’aide d’une pince manuelle(application minimum de 5 secondessur la tête de l’animal), soit à l’aided’un pistolet à tige perforante.

3. La saignée s’effectue le plus tôtpossible après l’étourdissement.

Si l’animal n’est pas apte à la consommation :

Mise à mort avec pincemanuelle : 5 secondesminimum sur la tête + 15secondes minimum sur lecœur pour électrocuter ; pasde saignée.

OU Mise à mort avec une tigeperforante ; saignée aucouteau ou avec unedague.

Particularités de l’abattage d’urgence

Le porcher agit seul. Enaucun cas un autre porchertouche l’animal pendant lamise à mort, sinon il risquede s’électrocuter.

La mise à mort est appliquée le plus tôt possible.

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Ces animaux ont un gabarit et un comportement différents du porc charcutier.

Coche : Femelle, destinée à la base à la reproduction, ayant mis bas au moins unefois.

Verrat : Mâle, destiné à la reproduction.

Porcelet : Animal non sevré ou en phase de post-sevrage.

Éviter le mélange d’animaux de différents stades physiologiques (verrats,coches, porcs charcutiers, porcelets) pour diminuer les interactions socialesnégatives. Éviter de mélanger des reproducteurs de sexes différents.

Dans la mesure du possible, les verrats doivent être dans des casesindividuelles.

Au repos, la densité devrait êtrede maximum : 1 coche/m², unecase individuelle par verrat(où il a la place de se coucher), 7 porcelets (de 25 kg)/m² ou 14porcelets (de 8 kg, = laitons)/m².

Pour les porcelets, la sensibilitéau froid est amplifiée. De ce fait,la mise en place de moyens pourmaintenir un niveau de confortthermique suffisant estrecommandée (ex. : mise en placede radiants si la températureextérieure est inférieure à10°C).

Pour le déplacement des animaux, privilégier un groupe de 5 à 10 coches, d’unverrat à la fois, et de 20 à 30 porcelets.

Attention : ne pas soulever les porcelets pour les conduire à l’étourdissement.

Pour l’étourdissement : les reproducteurs nécessitent souvent un ampéragesupérieur à 1,3A, et les porcelets ont besoin de moins.

Spécificités : Reproducteurs et Porcelets

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Réglementation française• Code rural et de la pêche maritime, notamment les articles R.214-63 à R.214-81.

• Arrêté du 12 décembre 1997 relatif aux procédés d’immobilisation,d’étourdissement et de mise à mort des animaux et aux conditions de protectionanimale dans les abattoirs.

• Note de service DGAL/SDSSA/N2010-8171 du 23 Juin 2010 relative auxmodalités de réalisation de contrôle officielconcernant les animaux vivants en abattoird’animaux de boucherie.

• Arrêté ministériel du 30 juillet 2012 relatifaux conditions de délivrance du certificat de compétence concernant la protectiondes animaux dans le cadre de leur mise à mort.

Réglementation européenne• Règlement CE 1099/2009, relatif à la protection des animaux au moment de leurabattage ou de leur mise à mort.

La réglementation relative à la protection animale dans les abattoirs deporcs, repose essentiellement sur :

• Responsable protection animale(RPA)Désigné par l’exploitant, représentantde la direction, titulaire d’un certificatde compétence, contrôle l’état généraldes animaux et l’application de laréglementation en matière deprotection animale, tient un registre desactions d’amélioration dans l’abattoir.

• Personnel formé et compétentPersonnel ayant suivi une formationselon un programme approuvé par lesautorités et ayant satisfait à unexamen indépendant, disposant d’uncertificat de compétence selon lescatégories d’animaux, les opérationset le type de matériel.

• Modes opératoires normalisés(MON)Instructions documentées pour lesdifférentes opérations, procédures etparamètres essentiels de contrôle del’efficacité de la protection animale(signes de perte de conscience).

• Notices d’utilisation pour lematériel d’étourdissement et demise à mortMode d’emploi vis-à-vis du bien-êtreanimal établi par le fabricant,procédure de contrôle de l’efficacitédu matériel et recommandationd’entretien. Matériel de rechangeimmédiatement disponible.

Principales nouvelles dispositions applicables au 1er janvier 2013Règlement (CE) 1099/2009 du 24 septembre 2009

Conclusio

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Conclusion

Depuis plus de 50 ans, l’OABA apporte son expertise pour faire améliorer lesconditions d’abattage des animaux que l’homme destine à sa consommation. Unede ses missions est de faire mieux connaitre et respecter la réglementation en matièrede protection des animaux dans des établissements destinés à donner la mort, touten évitant la souffrance.

Une meilleure connaissance du comportement des animaux doit permettred’améliorer leur manipulation, de réduire leur stress et d’assurer une meilleuresécurité du personnel.

Un étourdissement bien effectué doit permettre une saignée sur des animauxinconscients et insensibilisés pour éviter leur souffrance et une longue agonie. Cetétourdissement devrait être pratiqué sur tous les animaux, sans exception, dans lerespect du statut d’être sensible, en dehors de toute autre considération.

Les améliorations des conditions d’abattage relèvent de l’évolution de laréglementation européenne, en particulier le Règlement CE n°1099/2009 applicabledepuis le 1er janvier 2013. Elles reposent sur la formation du personnel, sonencadrement par un responsable protection animale et le respect des bonnespratiques.

Des guides élaborés par des organisations professionnelles doivent faciliterl’application de ces éléments réglementaires concernant la protection des animauxà l’abattoir. L’obtention d’un certificat de compétence relatif aux tâches effectuéespar le personnel en charge des animaux doit permettre à ce personnel de manipulercorrectement les animaux du quai de déchargement au poste de mise à mort, dansle respect des modes opératoires normalisés.

Ce guide illustré rédigé par un vétérinaire apporte une contribution à cette formationet à cette sensibilisation du personnel qui intervient dans des établissementsd’abattage, dont les aménagements et les équipements sont très variés. Les dessinset schémas doivent permettre une approche pragmatique des différents postes demanipulation des animaux et des différentes tâches. Ce guide se veut pratique, sansavoir l’ambition d’être exhaustif.

Docteur Vétérinaire Jean-Pierre KiefferPrésident de l’OABA

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Remerciements

Jean-Pierre Kieffer, président de l’OABA,

Frédéric Freund, directeur de l’OABA,

Brigitte Renard, illustratrice,

Jacques Lemarquis, maquettiste,

Guide conçu et réalisé par Audrey Groensteen, Docteur vétérinaire

Notre protection est

entre vos mains !

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10 place Léon Blum - 75011 Pariswww.oaba.fr

Edité par l’OABA