relation entre antéversion fémorale et torsion tibiale chez l’enfant : à propos de 1399 cas

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S298 87 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique Discussion.— D’après les différentes méta analyses, une ligamen- toplastie au LCA en utilisant les tendons ischiojambiers avec des passages transphysaires et une fixation à distance semblent les plus adaptés à la population pédiatrique. Cette étude valide une tech- nique originale qui permet une économie osseuse et tendineuse pour une efficacité similaire. Elle représente une alternative de choix aux techniques existantes. Conclusion.— La ligamentoplastie du LCA par greffe courte repré- sente une solution fiable et adaptée à la population pédiatrique. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.060 86 Relation entre antéversion fémorale et torsion tibiale chez l’enfant : à propos de 1399 cas Yann Glard Pôle parents enfants Sainte-Monique, hôpital Saint-Joseph, 26, boulevard de Louvain, 13285 Marseille cedex 08, France Le but de notre étude était d’établir la relation qu’il existe entre l’antéversion fémorale et la torsion tibiale dans une population d’enfants. En effet, cette corrélation est controversée. Certains auteurs affirment qu’elle n’existe pas. D’autres affirment qu’il existe une corrélation positive (une grande antéversion fémorale est associée avec une grande torsion tibiale externe, créant ainsi un miserable torsional alignement syndrome, associé à des douleurs fémoro-patellaires). Mille trois cent quatre-vingt-dix-neuf enfants âgés de deux à 13 ans ont été inclus. La moyenne d’âge était de six ans. Il y avait 667 filles et 732 garc ¸ons. Tous ces enfants ont été examinés dans les écoles (après accord des autorités académiques et des parents). Ils étaient exempts de toute pathologie orthopédique. L’antéversion fémorale et la torsion tibiale ont été mesurées cliniquement. La population a été séparée en groupe d’âge d’un an. Un test de corrélation a été fait dans la population générale et dans chaque groupe d’âge. Les résultats ont montré qu’il existait une corrélation négative entre l’antéversion fémorale et la torsion tibiale dans la population générale et dans la plupart des groupes d’âge. Contrairement aux données de la littérature, il semble donc que les grandes antéversions fémorales sont associées aux torsions tibiales internes, indépendamment de l’âge. Il faut donc considérer l’argument qui dit qu’il faut déroter les enfants ayant une antéver- sion fémorale excessive pour leur éviter une torsion tibiale externe excessive « de compensation » qui pourrait entraîner un miserable torsional alignement syndrome comme non scientifiquement établi. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.061 87 Agénésie tibiale distale : place de la chirurgie conservatrice Jérôme Sadaka , Christophe Glorion , Raphaël Seringe , Philippe Wicart Hôpital Necker-Enfants—Malades, rue de Sèvre, 75014 Paris cedex 14, France Auteur correspondant. Introduction.— L’agénésie tibiale distale (ATD) est une malfor- mation très rare qui combine trois problèmes orthopédiques : un pied-bot varus équin malformatif avec synostose sous-talienne, une inégalité de longueur des membres inférieurs (ILMI) et un éventuel diastasis tibio-fibulaire distal (DTFD). Cette étude délivre une ana- lyse critique des différentes classifications déjà publiées et propose une prise en charge chirurgicale conservatrice. Patients et méthode.— Six patients (huit membres) ont été pris en charge entre 1984 et 2010 pour une ATD, correspondant au recru- tement de deux services d’orthopédie pédiatrique. L’atteinte était bilatérale chez deux enfants et unilatérale chez quatre enfants (un enfant présentait une agénésie tibiale controlatérale subtotale). Des malformations cardiaque et rénale ont été retrouvées chez deux enfants. Résultats.— Le recul moyen était de 11,5 ans (2 à 19). Deux enfants (trois membres) présentaient un DTFD (Type IV de la classification de Jones). Le traitement chirurgical a consisté en une tibialisation de la fibula et une arthrodèse fibulo-talienne. Les cinq autres membres présentaient une brièveté tibiale distale avec un pied-bot varus équin, sans DTFD. Ils ont fait l’objet d’un programme d’allongement du tibia sans allongement fibulaire. Les déformations du pied ont nécessité une prise en charge chirurgi- cale complémentaire, sauf pour un pied qui a évolué favorablement après allongement du tibia. Deux reprises chirurgicales pour pseu- darthrose ont été nécessaires. Le nombre moyen d’interventions par patient était de 4,1 (1 à 9). Aucune complication majeure n’a été observée. En fin de croissance (quatre patients, soit deux tiers des patients), l’inégalité de longueur des membres inférieurs résiduelle était de moins d’un centimètre avec un pied plantigrade indolore chez trois patients. Une amputation de Boyd avec ortho prothèse a été réalisée dans un cas d’atteinte unilatérale. Discussion et conclusion.— L’analyse clinique et radiologique a per- mis de distinguer deux catégories d’agénésie tibiale distale en fonction de la présence ou non d’un DTFD. Nous proposons une prise en charge chirurgicale conservatrice basée sur la présence d’un DTFD ou non et sur la notion d’uni- ou de bilatéralité de l’atteinte. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.062 88 Simulation des rétractions musculaires dans la paralysie cérébrale (SiMusCP). Validation d’un outil d’aide à la décision d’allongement chirurgical des muscles rétractés Eric Desailly , Abdennour Sebsadji , Daniel Yepremian , Farid Hareb , Lacouture Patrick , Khouri Néjib 1, rue Ellen-Poidatz, 77310 Saint-Fargeau-Ponthierry, France Auteur correspondant. Introduction.— La modélisation musculosquelettique sur la base des données d’analyse du mouvement renseigne sur les longueurs musculaires lors de la marche. Celle-ci est susceptible de contri- buer à exclure l’indication d’une chirurgie d’allongement des ischiojambiers (CAIJ) par l’objectivation d’un non-retentissement fonctionnel d’une supposée rétraction musculaire. Elle ne permet pas l’établissement d’un diagnostic positif de l’indication de la CAIJ. C’est pourquoi nous avons développé un modèle musculos- quelettique personnalisable analysant la cinématique musculaire au cours de la marche et simulant la longueur musculaire maxi- male mesurée par goniométrie lors des tests cliniques (SiMusCP). Ce rapprochement offre une nouvelle approche diagnostique, théo- riquement exhaustive, de la causalité éventuelle d’une rétraction musculaire sur les troubles de la marche de l’enfant. L’objectif est d’évaluer l’apport réel de la procédure SiMusCP à la décision thérapeutique. Patients.— Soixante membres inférieurs (42 patients) ont fait l’objet d’une CAIJ dans un contexte multisite. Méthodes.— Ils ont été classifiés comme améliorés ou non-améliorés par la CAIJ sur la base d’une procédure validée de classification supervisée (SVM linéaire). La procédure SiMusCP est réalisée de fac ¸on rétrospective sur la base des données cliniques et d’analyses du mouvement préopératoires. La concordance entre les prédic- tions issues de la simulation et le résultat réel de la chirurgie est évaluée. Résultats.— La procédure SiMusCP présente une sensibilité de 87,5 % et une spécificité de 65 %. La valeur prédictive positive est de

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6elation entre antéversion fémorale et torsionibiale chez l’enfant : à propos de 1399 casann Glard

Pôle parents enfants Sainte-Monique, hôpital Saint-Joseph, 26,oulevard de Louvain, 13285 Marseille cedex 08, France

e but de notre étude était d’établir la relation qu’il existe entre’antéversion fémorale et la torsion tibiale dans une population’enfants. En effet, cette corrélation est controversée. Certainsuteurs affirment qu’elle n’existe pas. D’autres affirment qu’ilxiste une corrélation positive (une grande antéversion fémoralest associée avec une grande torsion tibiale externe, créant ainsin miserable torsional alignement syndrome, associé à des douleursémoro-patellaires).ille trois cent quatre-vingt-dix-neuf enfants âgés de deux à 13 ansnt été inclus. La moyenne d’âge était de six ans. Il y avait 667 fillest 732 garcons. Tous ces enfants ont été examinés dans les écolesaprès accord des autorités académiques et des parents). Ils étaientxempts de toute pathologie orthopédique. L’antéversion fémoralet la torsion tibiale ont été mesurées cliniquement. La populationété séparée en groupe d’âge d’un an. Un test de corrélationété fait dans la population générale et dans chaque groupe

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Hôpital Necker-Enfants—Malades, rue de Sèvre, 75014 Paris cedex4, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— L’agénésie tibiale distale (ATD) est une malfor-ation très rare qui combine trois problèmes orthopédiques : unied-bot varus équin malformatif avec synostose sous-talienne, unenégalité de longueur des membres inférieurs (ILMI) et un éventueliastasis tibio-fibulaire distal (DTFD). Cette étude délivre une ana-yse critique des différentes classifications déjà publiées et propose

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ilatérale chez deux enfants et unilatérale chez quatre enfants (unnfant présentait une agénésie tibiale controlatérale subtotale).es malformations cardiaque et rénale ont été retrouvées chez deuxnfants.ésultats.— Le recul moyen était de 11,5 ans (2 à 19). Deux enfantstrois membres) présentaient un DTFD (Type IV de la classificatione Jones). Le traitement chirurgical a consisté en une tibialisatione la fibula et une arthrodèse fibulo-talienne.es cinq autres membres présentaient une brièveté tibiale distalevec un pied-bot varus équin, sans DTFD. Ils ont fait l’objet d’unrogramme d’allongement du tibia sans allongement fibulaire. Leséformations du pied ont nécessité une prise en charge chirurgi-ale complémentaire, sauf pour un pied qui a évolué favorablementprès allongement du tibia. Deux reprises chirurgicales pour pseu-arthrose ont été nécessaires. Le nombre moyen d’interventions paratient était de 4,1 (1 à 9). Aucune complication majeure n’a étébservée. En fin de croissance (quatre patients, soit deux tiers desatients), l’inégalité de longueur des membres inférieurs résiduelletait de moins d’un centimètre avec un pied plantigrade indolorehez trois patients. Une amputation de Boyd avec ortho prothèse até réalisée dans un cas d’atteinte unilatérale.iscussion et conclusion.— L’analyse clinique et radiologique a per-is de distinguer deux catégories d’agénésie tibiale distale en

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1, rue Ellen-Poidatz, 77310 Saint-Fargeau-Ponthierry, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— La modélisation musculosquelettique sur la basees données d’analyse du mouvement renseigne sur les longueursusculaires lors de la marche. Celle-ci est susceptible de contri-uer à exclure l’indication d’une chirurgie d’allongement desschiojambiers (CAIJ) par l’objectivation d’un non-retentissementonctionnel d’une supposée rétraction musculaire. Elle ne permetas l’établissement d’un diagnostic positif de l’indication de laAIJ. C’est pourquoi nous avons développé un modèle musculos-uelettique personnalisable analysant la cinématique musculaireu cours de la marche et simulant la longueur musculaire maxi-ale mesurée par goniométrie lors des tests cliniques (SiMusCP).e rapprochement offre une nouvelle approche diagnostique, théo-iquement exhaustive, de la causalité éventuelle d’une rétractionusculaire sur les troubles de la marche de l’enfant. L’objectif

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