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REEDUCATION IMMEDIATE APRES CHIRURGIE CORONARIENNE : EVALUATION DES RESULTATS PAR LE TEST DE MARCHE DE SIX MINUTES. PENNETIER Mélanie Année 2011-2012 Région Pays de le Loire INSTITUT RÉGIONAL de FORMATION aux MÉTIERS de la RÉÉDUCATION et de la RÉADAPTATION des PAYS de la LOIRE 54 Rue de la Baugerie 44230 SAINT SÉBASTIEN SUR LOIRE 02 51 79 09 79 - 02 40 80 62 94

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REEDUCATION IMMEDIATE APRES CHIRURGIE CORONARIENNE : EVALUATION DES RESULTATS PAR LE TEST DE MARCHE DE SIX

MINUTES.

PENNETIER Mélanie

Année 2011-2012

Région Pays de le Loire

INSTITUT RÉGIONAL de FORMATION aux MÉTIERS de la RÉÉDUCATION et de la RÉADAPTATION des PAYS de la

LOIRE 54 Rue de la Baugerie

44230 SAINT SÉBASTIEN SUR LOIRE 02 51 79 09 79 - 02 40 80 62 94

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RESUME :

Introduction : Cette étude a pour but de déterminer si, en phase postopératoire d’une

chirurgie de pontage coronarien, la mise en place d’un protocole de kinésithérapie composé

d’exercices dynamiques améliore les capacités fonctionnelles des patients, évaluées au test

de marche de six minutes (TDM6). Matériel et méthode : 14 patients ont été inclus dans

l’étude et répartis dans un groupe témoin GT (n=6) qui a bénéficié de kinésithérapie

respiratoire (KR) et un groupe entraînement GE (n=8) qui a bénéficié d’exercices

dynamiques des membres inférieurs et de KR. L’évaluation des résultats a été réalisée par

le TDM6, et par un questionnaire créé pour le protocole. Résultats : Il n’y a pas de

différence statistiquement significative retrouvée dans la distance parcourue au TDM6 (GT :

278.2± 98.5m vs GE : 312.5± 61.3m). Le questionnaire indique une amélioration de l’état

général des patients du GE par rapport au GT. Conclusion : Le travail réalisé ne montre

pas d’augmentation statistiquement significative du périmètre de marche, bien que la

stimulation physique précoce après chirurgie coronarienne semble contribuer à

l’amélioration de l’état général du patient.

MOTS-CLES :

Pontage coronarien Coronary artery bypass

Kinésithérapie mobilisatrice Mobilizing physiotherapy

Kinésithérapie respiratoire Chest physiotherapy

Test de marche de six minutes Six Minute Walking Test

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Sommaire

I. INTRODUCTION .............................................................................................................. 1

1. Le pontage coronarien ................................................................................................. 2

1.1 Anatomie ............................................................................................................. 2

1.2 Physiopathologie de l’athérosclérose ............................................................. 3

1.3 La chirurgie par pontage et ses conséquences. ........................................... 4

2. L’exercice physique après pontage coronarien ..................................................... 10

2.1 Les bénéfices ................................................................................................... 10

2.2 L’effort physique en postopératoire immédiat ............................................. 11

II. Matériel et Méthode ....................................................................................................... 12

1. Patients ........................................................................................................................ 12

2. Protocole ...................................................................................................................... 13

2.1 Techniques respiratoires ................................................................................ 14

2.2 Techniques mobilisatrices .............................................................................. 15

2.3 Le test de marche de six minutes ................................................................. 16

2.4 Déroulement des séances ............................................................................. 17

3. Matériel ......................................................................................................................... 18

4. Analyse des données ................................................................................................. 18

III. Résultats .......................................................................................................................... 18

IV. Discussion ....................................................................................................................... 23

V. Conclusion ....................................................................................................................... 27

BIBLIOGRAPHIE

Annexe : Questionnaire patients

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1

I. INTRODUCTION

Les maladies cardio-vasculaires sont de plus en plus fréquentes dans les sociétés

industrialisées et sont la conséquence de nombreux préjudices altérant la qualité de

vie. Elles sont responsables de 30% des décès en France et représentent la part la

plus importante des dépenses de santé [1]. Avec 25000 actes par an en France, le

pontage coronarien est un phénomène de société non négligeable [2]. Le profil

déconditionné des patients a généré le développement de nombreux centres de

réhabilitation cardiaque (RC). La réadaptation des patients coronariens a

considérablement évoluée depuis quelques années. Dans la littérature internationale,

on constate une très grande variabilité des modalités de pratique de la RC. En

Australie et au Canada, la durée moyenne de la phase de réhabilitation est de 6 à 8

semaines, aux Etats-Unis elle dure en moyenne 12 semaines, alors qu’en France et

en Europe, celle-ci ne dure en moyenne que 4 semaines. Malgré cette

hétérogénéité, tous s’accordent à dire qu’elle est indispensable pour le patient.

L’amélioration globale de la qualité de vie, une meilleure santé physique et une

diminution de la morbidité/mortalité sont les gains que l’on peut mentionner.

Cependant très peu de patients bénéficient de cette rééducation puisque selon une

étude, moins de 20% des patients éligibles participeraient aux programmes de

rééducation [3]. La RC est présentée comme une rééducation pluridisciplinaire

comprenant 3 phases. La première est débutée à l’hôpital, la deuxième en centre de

rééducation, et la troisième correspond au suivi au long cours du patient. Si l’on en

juge par la quantité d’études et d’articles répertoriés dans la littérature, la seconde

phase représente la part la plus importante de la rééducation. Elle est basée sur un

réentraînement cardiaque, ainsi qu’une prise en charge psychologique et éducative

du patient [4]. Or, selon l’OMS, la phase 1 fait partie intégrante de la RC. L’objectif de

cette phase est de prévenir les conséquences physiques et psychologiques de

l’intervention. Dans le service de chirurgie cardiaque de Nantes, la phase aigue

postopératoire contient uniquement un programme de kinésithérapie respiratoire.

Aucun début d’activité physique n’est proposé au patient, avant leur entrée en

centre. Pourquoi ne pas débuter la rééducation physique dès la phase aigue

postopératoire, afin de faciliter la reprise des activités ? En effet, une expérience

australienne faisant marcher les patients dès le lendemain de la chirurgie cardiaque

a montré une augmentation significative du périmètre de marche à la sortie de

l’hôpital. Celle-ci s’est déroulée sur une période de quatre jours, avec la présence

d’un groupe témoin [5]. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’efficacité d’une

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rééducation physique précoce par le test de marche de six minutes, à travers une

étude observationnelle se déroulant en phase aigue de chirurgie coronarienne.

1. Le pontage coronarien

1.1 Anatomie

Le cœur est un organe musculaire creux composé de trois structures spécifiques :

le myocarde est un muscle strié qui permet la contraction du cœur. Il est

régulé par le système sympathique et parasympathique.

L’endocarde, une membrane endothéliale qui tapisse la face interne du

myocarde.

Le péricarde qui recouvre la face externe du myocarde et rattache le cœur

aux autres organes.

Il se situe au milieu du thorax : entre les deux poumons, il repose sur le diaphragme,

de part et d’autre du sternum et de la colonne vertébrale. Il assure la circulation du

sang et permet l’apport de l’oxygène et des nutriments aux différentes cellules de

l’organisme. Le cœur est le moteur du système cardiovasculaire. Il est divisé en

deux parties qui ont chacune un rôle distinct. Le cœur droit reçoit le sang non

oxygéné par la veine cave, celui-ci est ensuite expulsé vers l’artère pulmonaire qui

véhicule le sang jusqu’aux poumons. Le côté gauche du cœur reçoit ensuite le sang

fraîchement oxygéné qu’il redistribue

dans tout l’organisme.

La vascularisation du cœur est assurée

par les artères coronaires, qui naissent

à la racine de l’aorte (figure 1). Elles

sont au nombre de deux et forment une

couronne autour du cœur, d’où leur

nom. L’artère coronaire droite, la plus

grande naît au niveau du sinus

coronaire droit, contourne le cœur et se

prolonge postérieurement par l’artère

interventriculaire postérieure. Elle

vascularise le ventricule droit, la paroi

inférieure du ventricule gauche et la

partie postérieure du septum interventriculaire (SIV). L’artère coronaire gauche naît

Figure 1: les artères coronaires

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3

au niveau du sinus coronaire gauche et se divise rapidement en artère circonflexe et

en artère interventriculaire antérieure (IVA). L’artère circonflexe vascularise la paroi

latérale du ventricule gauche, et l’IVA vascularise la partie antérieure du SIV et la

paroi antérieure du ventricule gauche. Chaque coronaire donne naissance à des

branches collatérales, ce qui permet la vascularisation de chaque territoire du

myocarde [6]. La vascularisation cardiaque est caractérisée par le faible nombre

d’anastomoses entre les différentes branches coronaires. Or chacune d’entre elles

vascularise un territoire fermé, il n’y a donc pas de substitution possible en cas

d’absence d’irrigation d’une zone [7].

1.2 Physiopathologie de l’athérosclérose

Selon l’Inserm l’athérosclérose « se caractérise par le dépôt d’une plaque de lipides

(athérome) sur la paroi des artères, entraînant par la suite sa

lésion (sclérose). » [8]. Ce phénomène d’évolution lente,

entraîne l’obstruction des vaisseaux atteignant en premier lieu

les artères coronaires (figure 2). La plaque d’athérome se

développe au niveau de l’intima de l’artère par un remodelage

positif. La stase lipidienne au niveau de la paroi provoque le

rétrécissement de la lumière des vaisseaux. Ceci est la

conséquence d’une diminution du débit sanguin coronarien. Des

mécanismes compensateurs de dilatation de l’artère permettent

à la sténose de rester modeste pendant plusieurs années.

Lorsque le rétrécissement est trop important, il survient une inadéquation entre les

besoins et les apports en O₂ traduisant l’ischémie myocardique.

Celle-ci est d’abord silencieuse puis devient douloureuse, c’est l’angine de poitrine

ou angor stable. Elle se présente sous forme de douleur constrictive rétro-sternale

pouvant irradier le long du bras gauche, de la mâchoire, voir des omoplates et du

bras droit. Il est possible de stabiliser la lésion notamment grâce à la correction des

facteurs de risque cardio-vasculaires [9]. Il faut alors tenter de maîtriser :

L’hypertension artérielle

Le surpoids

La sédentarité

L’hypercholestérolémie

Le diabète

Le tabac

Figure 2: processus de sténose artérielle

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4

En cas de rupture de la plaque, un processus de coagulation se met en place,

aboutissant à la formation d’un thrombus obstruant partiellement l’artère : c’est

l’angor instable ; ou obstruant totalement l’artère : c’est l’infarctus du myocarde. Dans

les deux cas il est urgent de prendre en charge le patient chirurgicalement afin de

rétablir un débit sanguin suffisant et d’éviter la nécrose myocardique.

Les conséquences d’une sténose coronaire sont multiples et affectent la qualité de

vie du patient. Le diagnostic repose sur des examens médicaux comme la

coronarographie [10] et sur un examen clinique : douleur retro sternale constrictive

non permanente, (cède spontanément ou par prise de médicament : trinitrine®),

essoufflement à l’effort puis au repos lorsque la sténose est évoluée. Ces examens

permettent d’évaluer l’étendue du rétrécissement et de définir les traitements. En

premier lieu, un traitement médical est proposé ainsi qu’une prévention pour la

réduction des facteurs de risque. En second lieu, lorsque la sténose est trop évoluée,

la chirurgie est proposée. Deux techniques sont utilisées : l’angioplastie avec pose

d’une endoprothèse coronaire (le stent) et le pontage coronarien.

1.3 La chirurgie par pontage et ses conséquences.

Le principe du pontage coronarien est de dériver la zone sténosée des artères

coronaires en réalisant un « pont » sanguin. Le but de la chirurgie est de rétablir un

débit coronarien correct afin de retrouver un équilibre entre les besoins et les apports

en O₂. Grâce à cette intervention et à terme d’une réhabilitation cardiaque, les

patients profitent d’une qualité de vie augmentée.

Le patient est intubé et ventilé, et placé en décubitus dorsal. La voie d’abord utilisée

est la sternotomie médiane. Elle permet un accès libre au cœur et facilite la mise en

place de la dérivation vasculaire. Le chirurgien incise la peau et les tissus sous-

cutanés de la fourchette sternale jusqu’à l’appendice xiphoïde. Un écarteur ouvre le

sternum en deux parties afin de permettre l’accès au cœur. A la fin de l’intervention

et après mise en place d’un drain de Redon, le sternum est suturé au fil d’acier.

L’acier va permettre un soutien efficace lors des augmentations de pression du

thorax, notamment la toux [11].

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5

Dans la majorité des cas, le matériel utilisé pour la chirurgie sont des autogreffes

veineuses ou artérielles (figure 3). Dans le cas d’un pontage veineux, c’est la veine

saphène interne qui est la plus largement utilisée. Le greffon peut être prélevé à la

cuisse ou à la jambe, où son calibre est plus intéressant. Le pont veineux est réalisé

entre l’aorte et la coronaire, en aval des zones sténosées. L’avantage de l’utilisation

de ce greffon réside dans sa disponibilité de longueur et donc son utilisation possible

pour toutes les coronaires. Cependant, ce greffon présente un inconvénient puisque

son calibre est très inférieur à celui de la coronaire et son

taux de perméabilité à long terme est faible. Dans le cas

d’un pontage artériel, l’artère mammaire interne est la

plus utilisée (pour les sténoses de l’IVA ou de l’artère

circonflexe). Ce greffon permet une bonne perfusion et

possède un excellent taux de perméabilité à 10 ans

(91%) [10]. L’artère est prélevée dans sa partie inférieure

et directement reliée à la coronaire. Des limites

d’utilisation sont cependant à noter : la longueur limitée, le

prélèvement délicat, les risques de lésions pleurales et phréniques. D’autres artères

sont également utilisées comme l’artère radiale, l’artère épigastrique ou de l’artère

gastro-épiploïque mais à moindre fréquence [11,12].

Lors de l’intervention, le patient est placé sous circulation extra corporelle (CEC), en

moyenne 90 minutes. Le principe consiste à dériver la circulation cœur-poumon

durant l’intervention, tout en maintenant l’oxygénation des cellules. La machine est

composée de deux parties : un oxygénateur qui remplace le rôle des poumons et

une pompe artérielle qui remplace le rôle du cœur. Ce système est complété par un

système de protection myocardique afin de limiter l’ischémie du cœur. Le rôle de la

CEC est triple : maintenir la perfusion systémique, assurer les échanges gazeux et

préserver la température. Après avoir effectué la revascularisation, le chirurgien

place les drains qui vont permettre l’évacuation des sécrétions. A la fin de la

chirurgie, la machine est ralentie afin que l’ensemble cœur-poumon reprenne peu à

peu son rôle. Les poumons qui s’étaient complètement plissés lors de l’intervention

vont se réexpandre [12].

Le patient est placé sous ventilation mécanique (VM) et surveillé en unité de soins

intensive (USI). Ils y séjournent en moyenne 24h afin de les sevrer de la VM et de

surveiller l’apparition d’une éventuelle complication de l’intervention. Elles

surviennent pour la plupart au cours des 48 premières heures postopératoires

(hypoxie, troubles du rythme cardiaque, troubles hémodynamiques, tamponnade…).

Ils sont ensuite redirigés vers les étages conventionnels du service de chirurgie

Figure 3: pontage coronarien

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6

cardiaque afin de poursuivre leur convalescence (8-10 jours). Ces patients

nécessitent donc une surveillance rapprochée, notamment ceux identifiés à risque.

Les dysfonctions pulmonaires

La sternotomie, la dissection artérielle, la CEC, la présence de drains, l’anesthésie, la

dysfonction diaphragmatique, la douleur ou encore le stress chirurgical sont les

causes essentielles des complications pulmonaires...[13]. Celles-ci sont à l’origine

d’une morbidité et d’une mortalité plus ou moins importante selon l’étendue de la

dysfonction et le profil du patient. Les dysfonctions se manifestent par une altération

de la mécanique ventilatoire et par des anomalies d’échanges gazeux alvéolo-

capillaires inhérentes à la chirurgie. La phase postopératoire nécessite alors une

prise en charge de kinésithérapie respiratoire afin de limiter les complications

associées à la chirurgie.

La douleur

Elle est la conséquence de plusieurs phénomènes :

de la voie d’abord. La sternotomie implique une subluxation des

articulations costo-vertébrales.

de la prise d’une artère mammaire interne.

de la présence de drains, au nombre de trois au minimum : pleuraux,

péricardiques et rétro-sternal.

L’utilisation de l’artère mammaire implique des douleurs supplémentaires. Elles sont

d’une part dues à l’artériotomie, et d’autre part dues à l’ouverture de la cavité

pleurale nécessitant la mise en place de drains pleuraux. Ceux-ci contribuent

fortement à l’inconfort du patient lors de la respiration [13]. La douleur induit une

respiration superficielle, à haute fréquence, ainsi qu’une crainte à la toux impliquant

donc une diminution d’efficacité de cette dernière. L’évacuation des sécrétions

bronchiques est alors perturbée. Il est alors impératif d’expliquer au patient la

nécessité de l’expectoration afin de diminuer les risques d’atélectasies. La prise en

compte de la douleur ainsi que son évaluation par l’EVA sera ainsi effectuée à

chaque séance de kinésithérapie afin d’adapter au mieux les gestes de soins et de

permettre un meilleur confort pour le patient.

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7

La circulation extracorporelle

En raison d’une compatibilité imparfaite entre la CEC et le système biologique

cœur/poumon, des réactions inflammatoires sont générées au cours de l’intervention.

Elles sont responsables d’hypoxémies, de troubles de perméabilité alvéolo-capillaire

et de micro-atélectasies. En effet, lors de l’intervention les poumons ne sont plus

ventilés, le système pulmonaire est mis au repos. L’arrêt du tapis muco-ciliaire et

l’inflammation alvéolaire induisent une hypersécrétion et un épaississement du

mucus, responsable d’une augmentation des résistances pulmonaires. Avec la

médication, celle-ci est responsable d’une augmentation importante du travail

ventilatoire. L’augmentation de la durée de la CEC augmente le phénomène

inflammatoire, donc les résistances pulmonaires. Le risque d’atélectasie s’élève.

L’ensemble de ces altérations endommagent plus ou moins la fonction pulmonaire et

respiratoire [13].

La dysfonction diaphragmatique

La dissection de l’artère mammaire qui donne d’excellents résultats quant à la

longévité et à la perméabilité du greffon peut être à l’origine d’un épanchement

pleural. Un drain pleural est alors placé à travers le diaphragme, et interfère la

cinétique ventilatoire. Par ailleurs, l’artériotomie réduit l’apport sanguin des muscles

intercostaux et du nerf phrénique, induisant un dysfonctionnement de la toux et du

diaphragme [14]. La dysfonction du nerf phrénique peut être d’origine traumatique,

par la dissection de l’artère mammaire ou par réfrigération du nerf lors du passage de

la solution cardioplégique. L’anesthésie et la position allongée prolongée induisent

une élévation du diaphragme et la sidération des coupoles pendant une semaine,

après l’ablation des drains [15]. Ces résultats impliquent une diminution de

l’amplitude du diaphragme et donc de l’amplitude de la ventilation [14]. La position

allongée prolongée contrarie la respiration notamment chez les personnes obèses,

où le poids des viscères augmente le travail et la fatigue du diaphragme. Enfin,

l’anesthésie et les dérivés morphiniques sont responsables d’une hypoxie et d’une

dépression des centres respiratoires à l’origine d’une hypoventilation [13].

L’altération de la mécanique ventilatoire

La chirurgie coronarienne avec dissection de l’artère mammaire génère une chute

des volumes respiratoires ainsi qu’une modification de la cinétique ventilatoire. En

effet, elle est à l’origine d’une diminution de la compliance pulmonaire, d’une chute

de la capacité vitale (CV) de 30%, ainsi que du volume expiratoire maximal en une

seconde (VEMS) de 10 à 30%. La norme de la CV est plus ou moins de 70ml/kg, en

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8

fonction de l’âge, du sexe, du poids et de la taille. Une capacité vitale inférieure à

25ml/kg augmente les risques de complications pulmonaires, d’hypoxémie et

occasionne une toux inefficace [15]. Selon une étude, la fonction pulmonaire est au

plus bas le 3ème jour post opératoire, puis commence à remonter vers le 15ème jour

pour être de nouveau équivalent aux valeurs pré opératoires le 30ème jour post

opératoire [13]. L’hypoventilation entraîne une respiration à faible volume

responsable des anomalies du rapport ventilation/perfusion.

La sidération des coupoles diaphragmatiques, l’augmentation des résistances

pulmonaires, la CEC et la chute des volumes respiratoires ont pour résultats : une

difficulté, voire une inefficacité à la toux ainsi qu’une hypoventilation alvéolaire

(figure 4). Les risques d’encombrement bronchique et d’atélectasie sont majeurs.

Plusieurs études ont montré l’efficacité d’un travail respiratoire dans la réduction des

complications pulmonaires postopératoires et dans la récupération des volumes

ventilatoires [13,16].

Figure n°4 : conséquences de la chirurgie coronarienne.

Les conséquences hémodynamiques

Lors d’une chirurgie coronarienne, de nombreuses modifications biologiques et

physiologiques ont lieu pouvant perturber un équilibre parfois précaire. Ces variations

sont à l’origine de modifications hémodynamiques postopératoires, induites

notamment par la circulation extra corporelle et l’anesthésie. Le maintien de

l’équilibre entre les besoins et les apports en oxygène, déjà compromis lors de

l’intervention, est alors essentiel afin de ne pas risquer une ischémie myocardique ou

un dysfonctionnement du ventricule gauche. Lors de l’intervention, la CEC active la

coagulation, la fibrinolyse et l’inflammation à l’origine de variations hémodynamiques

CEC

anesthésie

immobilisme

douleur

Altération de la mécanique

ventilatoire et du tonus

musculaire global

Diminution de

l’efficacité de la toux

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9

cardiaques et pulmonaires. Malgré les progrès, l’utilisation de solutions

cardioplégiques ne s’avère pas totalement efficace pour maintenir

l’oxygénation/perfusion du cœur. Cela peut alors provoquer une ischémie de

reperfusion du myocarde, à l’origine de la destruction des cellules saines. Des

troubles du rythme cardiaque ou de la conduction peuvent également survenir.

L’hypovolémie postopératoire est fréquente, elle associe une diminution du débit

cardiaque et des pressions de remplissage. Or, le bas débit cardiaque est un facteur

de risque majeur de l’apparition d’atélectasies et de complications respiratoires.

L’hypertension artérielle, présente chez 30 à 50% des patients après un pontage

coronarien présente un risque hémorragique et d’altération du ventricule gauche

souvent déjà défaillant chez ces patients. De plus, les interactions médicamenteuses,

l’anesthésie et l’immobilisme postopératoire immédiat augmentent le phénomène de

troubles hémodynamiques. Une surveillance de tous les instants est alors mise en

place afin de limiter les risques. [17].

L’hypomobilité

Le manque de mobilité après une chirurgie par pontage coronarien est relativement

marqué. Il est du à plusieurs phénomènes liés d’une part à la chirurgie et d’autre part

à la cinésiophobie après l’opération. Les patients passent les 24 premières heures

au lit en décubitus dorsal, en réanimation, où ils sont intubés et ventilés en moyenne

8h. Cette intervention douloureuse implique l’administration de morphine, dont un

des effets secondaires est la somnolence. Après une opération cardiaque, les

patients expriment souvent des sentiments plus ou moins marqués de stress. Les

douleurs présentes et l’angoisse entraînent une crispation des patients, responsable

d’une diminution de leurs activités. La fatigue postopératoire inhérente à l’anesthésie

et à la chirurgie est responsable d’un alitement plus ou moins prolongé si le patient

n’est pas stimulé. La chirurgie coronarienne étant rarement une chirurgie d’urgence,

la plupart du temps les patients ont stoppé toute activité physique quelques mois

avant l’opération à la découverte de la maladie ou avaient déjà un mode de vie plutôt

sédentaire. Cette hypomobilité entraîne une diminution de force et du volume

musculaire, responsable d’un déconditionnement physique et d’une restriction

transitoire de participation. Il est alors essentiel que le patient reprenne le plus tôt

possible ses activités de la vie quotidienne afin de prévenir les conséquences

physiques et psychologiques du décubitus dorsal et du repos. De plus, l’activité

permet une amélioration du flux sanguin et accélère ainsi la cicatrisation des tissus

Par ailleurs, la littérature a montré que l’activité physique pouvait diminuer les

syndromes dépressifs [18].

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10

2. L’exercice physique après pontage coronarien

2.1 Les bénéfices

Les maladies cardio-vasculaires sont devenues un véritable fléau dans toutes les

sociétés industrialisées. La prévention des facteurs de risques comme l’obésité, est

alors devenue essentielle. La pratique régulière d’une activité physique a réuni un

consensus inscrivant le sport dans les recommandations de la rééducation des

patients cardiaques, dont la chirurgie coronarienne fait partie [4]. Les avantages

procurés par la pratique du sport ne sont désormais plus à démontrer. Associé à un

régime alimentaire adapté, l’activité est la clé de la promotion de la santé et de la

prévention des maladies cardio-vasculaires. La pratique régulière d’une activité

sportive permet en effet de diminuer le travail du cœur en abaissant sa fréquence au

repos et à l’effort. Il en résulte ainsi une diminution des besoins en oxygène du cœur

et donc une réduction du risque d’ischémie myocardique. Le sport contribue ainsi à

l’entretien du bon fonctionnement cardio-vasculaire.

L’activité physique est essentielle mais il est important de connaître les bénéfices

recherchés afin d’adapter la pratique pour qu’elle soit la plus efficiente possible.

Aucun sport n’est interdit mais le but est d’entretenir le fonctionnement cardio-

vasculaire permettant une adaptation du cœur à l’effort. Pour ce faire, les exercices

musculaires dynamiques sont conseillés. Ils associent des efforts isotoniques, des

mouvements rythmés, une force musculaire développée faible et une ventilation libre

afin d’adapter la prise d’O₂ et le rejet du CO₂. Les efforts d’endurance, en aérobie,

sont donc d’excellents protecteurs de la fonction cardiaque. Le terme « aérobie » fait

référence à un exercice qui sollicite et améliore la consommation d’oxygène par

l’organisme. Ce sont des exercices de longue durée (entre 20 et 60 minutes) et

d’intensité moyenne comprise entre 50 et 80% de la fréquence cardiaque maximale

(220-âge). Les exercices en résistance dynamique sont également conseillés chez

les patients cardiaques afin d’assurer un renforcement musculaire [4]. Si l’endurance

est très importante, une masse musculaire suffisante l’est tout autant afin de limiter la

fatigue et de faciliter les activités de la vie quotidienne. Ces efforts se réalisent avec

des résistances faibles et de courtes répétitions (15 à 20) [4,19]. Lors de l’effort

dynamique, l’organisme s’adapte aux besoins et entraîne ainsi une vasodilatation

des zones en activité et une vasoconstriction des zones au repos afin de redistribuer

le débit sanguin vers les muscles dont les besoins énergétiques augmentent.

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11

Parmi les bénéfices reconnus de l’exercice, on peut citer :

un meilleur contrôle des facteurs de risques :

o une diminution de la pression artérielle peu importante mais

significative pour la réduction des maladies cardio-vasculaires.

o une diminution du LDL (mauvais cholestérol) et une augmentation du

HDL (bon cholestérol)

o un meilleur contrôle du poids

o une amélioration de la masse musculaire périphérique, participant aux

conforts dans les AVQ

o une amélioration du profil lipidique, ainsi qu’une régulation de la

glycémie

un temps de récupération et une fréquence cardiaque de repos diminués

une amélioration du transport de l’oxygène

un effet anti-inflammatoire et antioxydant

une action favorable sur la fibrinolyse et la coagulation : phénomènes centraux

dans l’athérosclérose

l’amélioration de la fraction d’éjection du cœur

une diminution de l’activité sympathique

une augmentation de la vasodilatation

une amélioration du bien être : le sport libère des endorphines qui réduisent le

stress, la dépression et l’anxiété. Le sport paraît également favoriser l’arrêt du

tabac et une meilleure hygiène alimentaire.

Selon, la société française de cardiologie (SFC), la périodicité de l’entrainement doit

être de 3 à 6 fois par semaine, comprenant des séances d’endurance et de

résistance dynamique. Chacune de ces séances s’accompagne au préalable d’un

échauffement de 5 à 10 minutes et d’une phase de retour au calme de 5 minutes [4].

2.2 L’effort physique en postopératoire immédiat

Comme cela a été vu précédemment que les conséquences de la chirurgie

coronarienne sont multiples et peuvent engendrer diverses complications plus ou

moins sérieuses. La fatigue, la douleur et la crainte de bouger sont les résultats

immédiats de cette intervention. Afin de limiter leur installation, il est nécessaire de

faire bouger le patient le plus tôt possible. L’activité physique est bénéfique pour

chacun d’entre nous mais dans ce cas précis il permet de recouvrer un équilibre,

perturbé par l’intervention. L’opération chirurgicale induit une réaction inflammatoire

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12

et une dérégulation du système nerveux autonome. Elle engendre une élévation de

l’activité du système sympathique (élévateur de la fréquence cardiaque) et une

diminution du système parasympathique. Or, il apparaît que le sport améliore la

régulation du système nerveux autonome en diminuant l’activité sympathique au

profit de l’activité parasympathique. Ce dernier permet de stimuler la production des

marqueurs anti-inflammatoire et de diminuer ainsi l’inflammation produite lors de la

chirurgie [20].

La stimulation précoce a pour but de prévenir l’effet délétère de l’alitement prolongé.

Le sport paraît diminuer la fatigue dans la réalisation des activités de la vie

quotidienne. Ceci paraît particulièrement important pour les patients cardiaques dont

les capacités physiques sont souvent très affaiblies. Dans la littérature, on trouve que

l’association d’une activité en aérobie et en résistance peut réduire les symptômes

dépressifs [18,19]. Une autre étude a montré que des patients cardiaques qui ont

participé à un programme d’exercices physiques associant force et endurance

rapportent une amélioration de la fatigue, du stress et des échelles de qualité de vie

[21]. L’aspect psychologique du sport est donc un point important à prendre en

considération, particulièrement chez ce type de patients souvent inquiets des suites

de l’opération et du retour à la vie « normale ».

La RC est définie comme la « somme coordonnée de différentes interventions visant

à obtenir les meilleures conditions physiques, psychologiques et sociales du

patient » [22]. En phase postopératoire, seul le versant « rééducation physique » est

exploité afin de préparer au mieux le patient pour sa sortie de l’hôpital vers son

domicile ou en centre de rééducation.

II. Matériel et Méthode

1. Patients

Les patients inclus dans le programme ont tous été opérés d’un pontage coronarien

avec prise de mammaire. Avant d’être inclus dans le programme, chaque patient est

informé des modalités et reçoit un formulaire de consentement écrit. Les critères de

non inclusion des patients sont les suivants : un âge supérieur à 70 ans, la présence

de complications majeures des suites de l’opération, une intolérance à l’effort. La

prise en charge s’effectue à J2 de l‘intervention chirurgicale, soit le lendemain de la

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13

sortie du service de réanimation. Les patients sont répartis en 2 groupes de façon

aléatoire et à l’aveugle.

2. Protocole

Tout patient extubé et remonté dans le service conventionnel de chirurgie cardiaque

est attribué dans un groupe. Le groupe témoin (GT) bénéficie de séances de

kinésithérapie respiratoire et le second groupe : groupe entraînement (GE) reçoit ces

mêmes soins auxquels s’ajoute des exercices de mobilisation actives et dynamiques

des membres inférieurs (figure 5).

-------------/------------/------------/-----------/---

J0------J1-----J2

--------------/-------------/------------/----------/---

Figure n°5 : Chronologie

J0= jour du pontage ; J1= sortie de réanimation ; J2= début des séances ; GE= groupe entraînement ; GT=

groupe témoin ; S1= séance 1 ; S2= séance 2 ; S3= séance 3 ; S4= séance 4 ; TDM6= test de marche de six

minutes

Les données suivantes ont été collectées dans les dossiers respectifs des patients :

âge, sexe, taille, poids, IMC, antécédents, durée de CEC et durée de l’intubation. Les

constantes du patient sont colligées avant et après chaque séance et surveillées

pendant celle-ci. Les données collectées sont la saturation pulsatile en oxygène

(SpO₂), la FiO₂ (qui doit être supérieure à 93%), la tension artérielle, la fréquence

cardiaque (FCmax= 220-âge). La douleur et la dyspnée sont évaluées par le patient

au moyen de l’échelle visuelle analogique (EVA). En cas de diminution de la

saturation sous la valeur définie, la séance est stoppée et une infirmière est

prévenue afin d’administrer au patient de l’oxygène. En cas de présence d’un

quelconque signe d’intolérance à l’effort : sueur, pâleur, la séance est interrompue.

Arrivé à l’unité de réanimation TDM6

Montée au étage

extubation

S1

S1

S3 S2

S3 S2

GE

GT

TDM6

S4 Bord de lit

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14

2.1 Techniques respiratoires

La séance de kinésithérapie respiratoire (KR) est réalisée durant une dizaine de

minutes. Elle se déroule au lit du patient. Un bilan du patient est réalisé afin de définir

des objectifs précis pour la séance et de déterminer les techniques utilisées.

La ventilation dirigée abdomino-diaphragmatique (VDAD) est réalisée en position

semi-assise, le thérapeute pose une main sur la paroi abdominale et l’autre sur la

cage thoracique. Il est demandé au patient d’inspirer par le nez en bombant le ventre

et d’expirer par la bouche en rentrant le ventre. L’amplitude des mouvements est

augmentée progressivement ; les mouvements doivent restés souples. La VDAD

permet une augmentation progressive du volume courant, donc une meilleure

ventilation alvéolaire et ainsi une meilleure mobilisation des sécrétions [23].

Les techniques en décubitus latéral :

les exercices à débit inspiratoire contrôlé (EDIC). L’inspiration lente et

profonde sollicite l’inspiration jusqu’à la capacité pulmonaire totale du poumon

supralatéral. Elle est suivi d’une apnée téléinspiratoire de quelques secondes

qui permet l’introduction de l’air dans les régions alvéolaires obstruées. Cette

technique permet le drainage des voies aériennes périphériques. L’objectif de

cette technique est de mobiliser le poumon dans sa capacité totale [24].

L’expiration lente totale glotte ouverte en décubitus latéral (ELTGOL). Le

poumon encombré est placé en infra latéral. Le thérapeute emmène le patient

vers la fin du volume de réserve expiratoire (VRE) afin de mobiliser les

sécrétions des bronches terminales. Cette position permet aussi un travail du

diaphragme qui a souffert pendant l’opération (cf II.3) [25].

Les postures en décubitus latéral sont fréquemment utilisées. Elles permettent une

ventilation plus importante du sommet du poumon supra-latéral et de la base infra-

latérale. Les changements de position permettent la ventilation de différentes zones

pulmonaires et donc une mobilisation plus importante des sécrétions. Cette position

sera utilisée et conseillée aux patients en dehors des séances afin d’améliorer leur

ventilation malgré les douleurs.

Les techniques de toux contrôlées sont réalisées de manière systématique associées

à un maintien du thorax et de l’abdomen afin de renforcer l’action du patient et de

limiter les douleurs associées. Par ailleurs, le thérapeute donne des conseils de

réalisation de toux pour qu’elle soit la plus confortable possible. Le patient place ses

bras croisés sur son thorax et réalise un contre appui avec ses coudes [26].

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15

2.2 Techniques mobilisatrices

Les exercices proposés aux patients ont été construits grâce à la lecture de différents

articles et de recommandations sur la réhabilitation cardiaque [3,4,5,27,28]. Le travail

réalisé a pour objectif de limiter l’amyotrophie musculaire et d’améliorer les capacités

de marche par un travail dynamique des membres inférieurs. Le programme

d’exercices actifs dure 15 minutes. Il se déroule en chambre, dès le lendemain de la

sortie de la réanimation (J2). Les deux premières séances sont réalisées au lit du

patient et la troisième comprend des exercices en charge. Le travail au lit comprend :

Flexion/Extension de cheville,

Abduction/Adduction, genou tendu, en décubitus dorsal (DD). Ceci permet un

travail de la chaîne latérale et médiale du membre inférieur.

Un travail actif de la chaine antigravitaire du membre inférieur par triple flexion

et triple extension.

Extension de hanche, genou tendu, départ en flexion de hanche, en DD. Ceci

permet un travail actif du grand fessier.

Abduction de hanche en décubitus latéral, permettant un travail du moyen

fessier.

Un travail alternant des contractions concentriques et excentriques du

quadriceps dans les derniers degrés d’extension afin de travailler le

verrouillage actif du genou.

Chaque série d’exercices est répétée 15 fois pour chaque membre inférieur. Les

critères de contrôle d’une bonne tolérance à l’effort sont la dyspnée, la présence de

sueur mais aussi la fréquence cardiaque. Le thérapeute applique de faibles

résistances manuelles, évoluant au rythme des séances, mais s’adaptant aux

capacités et à l’état du patient à chaque instant. A ce stade de la rééducation, la

cicatrisation sternale est en cours et l’application de résistances trop importantes,

créent des pressions thoraciques qui peuvent être délétères pour la stabilité du

sternum [26].

Le travail en charge comprend

Un travail en chaîne fermée des membres inférieurs constitué de 15 flexions

de genou permettant un travail de la chaîne de soutien postural en

excentrique.

10 montées de genoux alternées pour chaque membre inférieur. Cet exercice

permet à la fois un travail musculaire et de l’équilibre.

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16

15 fentes avant avec la jambe droite devant puis avec la jambe gauche

devant. Il permet la réalisation d’un exercice avec réduction du polygone de

sustentation associé à un travail musculaire en chaîne fermée.

Que ce soit pour les exercices en décharge ou en charge, le rythme des

répétitions est soutenu afin de permettre une augmentation du rythme cardiaque.

2.3 Le test de marche de six minutes

Le MK accompagne le patient. Selon les recommandations officielles de l’American

Thoracic Society [29]; il est conseillé de le réaliser de préférence, dans un couloir

mesurant entre 20 et 50m de long, qui doit être marqué tous les 3m. Le thérapeute

se trouve normalement au bout du couloir et ne suit pas le patient afin de limiter les

biais. Pour ce protocole, le test est réalisé sur un parcours circulaire de 45m, le

thérapeute se place près du patient, en retrait, afin de ne pas influencer sa marche et

de tenir l’oxymètre pulsatile. Pour que le test soit le plus représentatif possible, il est

conseillé de réaliser un test d’essai, avec au moins une heure d’intervalle entre les

deux tests. Pour des raisons de temps, un seul test avec prise de mesure est réalisé

chez tous les patients. Avant de démarrer le test, le patient reste assis 10 min près

de la position de départ. Pendant ce temps, les consignes sont données au patient :

« vous devez réalisez, au cours de ces six minutes, la plus grande distance possible,

sans courir, en marchant d’un pas égal. Au cours du test, vous pouvez vous sentir

fatigué ou essoufflé, vous pouvez alors vous arrêter et reprendre le test aussi

rapidement que possible. Pendant le test vous ne parlez pas, je vous indiquerai

uniquement le temps restant à chaque minute ». En cas d’arrêt, le temps continue de

s’écouler. La présence d’une chaise est donc indispensable dans le cas où un arrêt

d’urgence est nécessaire. Le patient doit porter des chaussures confortables et qui

tiennent la cheville. Avant de démarrer le chronomètre, le thérapeute note la

fréquence cardiaque, la tension artérielle, la dyspnée et la saturation en oxygène du

patient. Le patient est autorisé à marcher avec son aide technique s’il en possède

une. Quelques secondes avant l’arrêt du test, le thérapeute prévient le patient qu’il

devra s’arrêter où il se trouve au « STOP ». Dans les recommandations de l’ATS, la

prise des constantes (fréquence cardiaque et saturation en oxygène) est optionnelle.

Cependant, une étude réalisée en France a montré que ce paramètre était

systématiquement relevé lors du TDM6 [30]. Dans cette étude, pour des raisons

sécuritaires, les constantes sont prises toutes les minutes, puis à 1 et 2 minutes

après la fin du test, lors de la récupération. La distance parcourue est notée en

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17

mètres. Enfin, le test est réalisé préférentiellement en période de non digestion ou

après un repas léger [29].

Le calcul de la distance théorique a été réalisé grâce à l’équation de P Enright. Celle-

ci a été calculée sur la base de la réalisation d’un seul test de marche [31].

2.4 Déroulement des séances

Le déroulement des séances est présenté dans le tableau I.

GT GE

Séance 1 Kinésithérapie respiratoire

(KR) + bord de lit +Conseil

de marche et de

mobilisation autonome

KR + mobilisation active

des membres inférieurs au

lit+ bord de lit +Conseil de

marche et de mobilisation

autonome

Séance 2 KR + Conseil de marche

et de mobilisation

autonome

KR + exercices actifs

musculaires résistés au

lit+Conseil de marche et

de mobilisation autonome

Séance 3 KR + Conseil de marche

et de mobilisation

autonome

KR + exercices

musculaires au lit et

debout +Conseil de

marche et de mobilisation

autonome

Séance 4 Test de marche de 6 minutes

Tableau I : Organisation des séances

GT= groupe témoin ; GE= groupe entrainement

A la fin du programme, le TDM6 est réalisé et un questionnaire est remis au patient

afin de mesurer les améliorations ressenties et son état à la sortie comparativement

à son état après l’opération. Le questionnaire utilisé a été créé pour l’étude. 11

questions fermées ont été posées, avec possibilité pour le patient s’il le souhaitait

d’ajouter des commentaires (annexe n°1).

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18

Le critère de jugement principal de l’étude était la distance parcourue lors du test de

marche de six minutes. Le critère de jugement secondaire était les réponses au

questionnaire.

3. Matériel

Au cours des séances, le matériel utilisé s’est composé d’un stéthoscope, d’un

tensiomètre et d’une échelle visuelle analogique. Lors de la réalisation du TDM6, on

utilise également un chronomètre et un oxymètre pulsatile portable Nellcor OxyMan

N65®.

4. Analyse des données

Pour les comparaisons des moyennes, les tests non paramétriques ont été utilisés

(Mann-Whitney, Wilcoxon). Le seuil de significativité statistique retenu était p<0.05.

Le logiciel Excel version 2007 a été utilisé pour l’analyse des données.

III. Résultats

Les patients

Durant 6 semaines, 39 patients, hommes et femmes ont été admis dans le service de

chirurgie cardiaque de Nantes, pour revascularisation par pontage coronarien avec

prise de mammaire. Quatorze d’entre eux ont été inclus dans l’étude

observationnelle et répartis dans deux groupes (figure 6). Durant la phase de

réanimation, trois patients ont présenté des complications (trois ont présenté une

hypoxie modérée, deux d’entre eux ont présenté une insuffisance rénale modérée).

Vingt-cinq patients n’ont pas été inclus dans l’étude. 13 patients avaient plus de 70

ans, 10 ont eu des complications postopératoires nécessitant plusieurs jours de

réanimation ou d’unité de soins intensive et 2 ont refusé de participer au programme.

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19

L’ensemble des caractéristiques de la population étudiée est résumé dans le tableau

II. Il n’y a pas de différence statistiquement significative concernant les

caractéristiques démographiques et opératoires des deux groupes étudiés.

Ensemble

des

patients

n=14

GT n=6 GE n=8 P

Age (ans) 57.7±7 59±4.3 57±8.7 0.95

IMC 26.7±3.8 25.7±2.6 27.5±4.5 0.41

Sexe H/F 14/0 6/0 8/0

Durée de la CEC (min) 99±24.5 85±20.9 109.5±22.5 0.06

Durée de l’intubation (h) 9±12.3 4.8±3.2 12.1±15.8 0.66

Ablation des drains (J) 3.5±1.2 3.5±1.2 3.4±1.2 0.85

Antécédents cardiaques

(stent, IDM)

7 2 5

Tableau II : caractéristiques cliniques des patients

GT= groupe témoin ; GE= groupe entraînement ; IMC= indice de masse corporelle ; H= hommes ; F= femmes CEC= circulation extracorporelle, IDM= infarctus du myocarde.

Les facteurs de risque retrouvés chez les patients étaient principalement de la

dyslipidémie, du surpoids, une hypercholestérolémie et des antécédents de tabac

sevrés ou non. Un patient du groupe entraînement était en attente d’une PTH.

Total patients

n=39

Patients exclus n=25

Groupe E n=8 Groupe T n=6

Figure n°6 : Répartition des patients.

Page 23: REEDUCATION IMMEDIATE APRES CHIRURGIE CORONARIENNE ...€¦ · coronaires en réalisant un « pont » sanguin. Le but de la chirurgie est de rétablir un débit coronarien correct

20

Aucune complication n’est survenue au cours des séances effectuées avec les

patients.

Le test de marche de six minutes

Tous les patients participants au programme ont réalisé le TDM6 en fin de

programme. Deux tests des patients du groupe témoin ont nécessité un arrêt de 40’’

et de 1’12’’ ; respectivement dû à une dyspnée trop importante et à une fatigue

musculaire. Le TDM6 a été réalisé en moyenne 7.5±0.9 jours après l’intervention.

Les résultats concernant le test de marche sont colligés dans le tableau III.

Aucune différence statistiquement significative n’est retrouvée entre les résultats du

périmètre de marche du GT et du GE.

GT GE P

Distance

réalisée (m)

278.2± 98.5 312.5± 61.3 0.44

Théorique (m) 564.7± 34.7 566± 52.7 0.95

Pourcentage

théorique (%)

48.9 55.6 0.40

Tableau III : résultats du TDM6

Le questionnaire

Le questionnaire a été complété par la totalité des patients dans les deux groupes.

La première question portait sur l’attente des patients lors de leur séjour hospitalier.

Aucun patient du groupe témoin ne pensait faire plus d’exercices, tandis que 25%

des patients du groupe entraînement s’attendaient à faire autant d’exercices.

Dans les deux groupes, on note que 50 % des patients ont ressenti le programme

comme facile et 50% comme moyennement difficile. A la question « pensez-vous

que ce programme vous a été bénéfique ? », tous les patients, quelque soit le

groupe, répondent positivement.

83% des patients du GT et 88% des patients du groupe GE ont prévu de participer à

une réhabilitation cardiaque.

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21

Les autres résultats du questionnaire sont présentés dans les figures 7 à 9. Les

questions posées correspondantes étaient :

Avez-vous ressenti une amélioration de vos capacités entre le début et la fin

de ce programme sur ces 4 points: habillage – toilette – repas – marche ?

Sur quels versants ces améliorations se ressentent le plus : douleurs –

essoufflement – fatigue musculaire – stress ?

A ce jour comment vous sentez-vous : fatigué – bien – très bien ?

Figure n°7 : Facilité de réalisation des activités de la vie quotidienne.

GE= groupe entraînement ; GT= groupe témoin

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

habillage repas marche toilette

Pat

ien

ts a

yan

t re

ssen

tis

un

e am

élio

rati

on

GT

GE

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22

Figure n°8 : Manifestations physiques des améliorations

GE= groupe entraînement ; GT= groupe témoin

Figure n°9 : Etat du patient à la sortie du programme.

GE= groupe entraînement ; GT= groupe témoin

Commentaires : deux patients du groupe GE notent que le programme est trop court,

un trouve dommage qu’il y ait une coupure pendant le week-end, et un autre trouve

qu’il a l’avantage de préparer à l’entrée en centre de réhabilitation.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

douleurs dyspnée fatigue musculaire stress

Pat

ien

ts a

yan

t re

ssen

ti u

ne

amél

iora

tio

n

GT

GE

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

fatigué bien très bien

Pat

ien

ts

GT

GE

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23

IV. Discussion

Le travail réalisé ne montre pas d’augmentation statistiquement significative du

périmètre de marche, bien que la stimulation physique précoce après chirurgie

coronarienne semble contribuer à l’amélioration de l’état général du patient.

L’effet clinique d’une activité physique en phase aigue est fortement liée à

l’amélioration précoce des capacités fonctionnelles du patient. Comme cela a été

montré au cours de ce travail, les bénéfices de l’activité physique sont multiples.

Celui avant tout recherché en phase aigue est l’amélioration de l’autonomie du

patient dans sa vie quotidienne. Selon les textes officiels de l’OMS, la RC comporte

trois phases :

- la phase aigue post opératoire à l’hôpital,

- la rééducation cardiaque en centre,

- le suivi au long cours du patient.

Ces textes démontrent que la phase 1, souvent considérée à tort comme une phase

de repos pour les patients, fait partie intégrante de la RC. En effet, comme le montre

la réponse au questionnaire, seulement 25% des patients du GE s’attendaient à faire

autant d’exercices. A ce stade, le programme de réhabilitation normalement proposé

aux patients comprend des mobilisations précoces, ainsi qu’un début d’éducation

thérapeutique. Elle permet une préparation active à la phase 2. A Nantes, la durée

du séjour hospitalier après un pontage coronarien sans complication est de 8 à 10

jours. Ce temps relativement court, complique la bonne conduite d’un programme

d’éducation et de mobilisations précoces. Ainsi, trop peu de patients bénéficient

réellement d’une « phase 1 » de RC. Ceci peut en partie s’expliquer par le peu

d’études portant sur la phase aigue, comparativement à celles portant sur la phase

2, malgré des connaissances certaines sur le bénéfice du mouvement précoce

[4,22].

Une étude australienne incluant 92 patients, opérés d’un pontage coronarien, a

montré qu’un programme de 4 jours débuté dès le lendemain de l’opération améliore

le périmètre de marche sans augmenter le risque de complications post opératoires

(groupe entraînement : 444±84 m versus groupe témoin : 377±90 m - p=0.005). Ces

distances sont très supérieures à celles retrouvées dans notre expérience. La

réalisation du TDM6 diffère sur certains points. Les patients australiens ont marché

dans un couloir de 43.5m alors que les patients nantais ont marché autour d’un

parcours circulaire de 45m. Effectivement, l’utilisation d’un parcours continu, avec la

suppression des demi-tours, a tendance à augmenter le périmètre [29]. Le reste des

éléments est présenté dans le tableau IV. Cette étude note « l’importance clinique »

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24

de ces exercices précoces dans l’amélioration des activités fonctionnelles et des

activités sportives proposées en phase 2 de RC [5].

Protocole australien Protocole nantais

PEC post opératoire Jour 1 Jour 2

Nombre de séances 4 3

Fréquence des séances 2 fois par jour 1 fois par jour

Information/ éducation

préopératoire

Oui Non

Types d’exercices Marche Mobilisation dynamique

des membres inférieurs

Facteurs de progression Oui (de 1 à 10 min de

marche)

Oui (de décharge en

charge+ augmentation des

résistances)

Test d’essai Non renseigné Non

TDM6 (jour postop.) Entre 6 et 8 jours 7,5±0.9 jours

Encouragements Indication du temps toutes les minutes

Tableau IV : Comparaison des deux études

PEC= prise en charge

Choix de l’outil de mesure

Le TDM6 est un test validé et très fréquemment utilisé pour sa facilité d’utilisation, sa

reproductibilité et le peu de moyen demandé. Cependant, ce test nécessite une

méthodologie rigoureuse. Les recommandations de l’ATS préconise que le

thérapeute ne suivent pas le patient afin de minimiser les biais. Cependant, il a été

montré dans une enquête française portant sur la réalisation du TDM6, que 60% des

soignants accompagnait le patient, afin de pouvoir surveiller l’oxymétrie et de pallier

tout problème éventuel pouvant survenir au cours du test (trouble de l’équilibre,

fatigabilité, désaturation…) [29,30]. Les patients de notre expérience étant affaiblis,

nous avons donc choisi de les accompagner. L’utilisation d’un parcours circulaire et

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25

la non réalisation d’un test d’essai sont également deux autres biais pouvant

influencer la distance du TDM6 [29].

Le TDM6 est considéré comme un test d’effort sous-maximal. Dans une étude de S.

Sherra parue en 2001, il a été comparé à d’autres tests fonctionnels dans le cadre du

domaine cardiorespiratoire (TDM2, TDM12, test de la navette). L’étude réalisée a

conclut que le TDM6 était le test le plus facile à réaliser, le plus proche des activités

de la vie quotidienne (AVQ) et le mieux toléré, même chez des patients affaiblis [32].

Dans l’expérience de C. Opasich publiée en 2001, on évalue le TDM6 dans une

population après chirurgie cardiaque. La distance réalisée par les patients était de

291±111m, 4 jours après l’admission en RC (à quelques semaines de l’opération).

L’expérience conclut que le périmètre est dépendant de multiples facteurs tel que

l’âge, le sexe mais aussi les comorbidités [33]. Ces différentes lectures sont en

faveur de l’utilisation du TDM6 comme le plus adapté et le plus fonctionnel pour des

patients encore affaiblis.

Choix du protocole

L’objectif recherché dans le choix des exercices proposés aux patients était à la fois

un travail cardiaque et un réveil musculaire de la chaîne antigravitaire du membre

inférieur. La filière aérobie a longtemps été la seule développée chez les patients

cardiaques. Le but recherché était de développer l’endurance du myocarde afin de

diminuer la fréquence cardiaque de repos. Or on s’est aperçu qu’un travail en

résistance faible, réalisé 2 à 3 fois par semaine, était très intéressant pour

augmenter l’indépendance dans les AVQ [27]. Une force musculaire plus importante

permet une diminution du coût énergétique de toutes les activités du quotidien. Ce

travail s’effectue à faible résistance (40 à 60% de la résistance maximale RM). Pour

les patients cardiaques, le niveau de résistance est faible et le nombre de répétitions

est augmenté (15-20), permettant à la fois un travail d’endurance et de la force

musculaire. L’effort développé par le patient est ainsi modéré et le risque d’apnée

respiratoire et d’augmentation des pressions artérielles est fortement diminué [19].

Le travail en résistance ne présente pas plus de risque que le travail en endurance.

Il a, en complémentarité avec l’aérobie, une influence positive sur la réduction des

facteurs de risque cardiovasculaires. L’augmentation des charges utilisées au cours

de la rééducation ne procure aucun bénéfice pour le patient coronarien [19,27].

L’objectif est centré sur un entretien de la force et non sur un gain musculaire. Le

risque majeur de l’augmentation des charges serait de tomber dans l’excès et de

basculer sur un travail type anaérobie, délétère pour le patient coronarien. Dans

l’étude menée à Nantes, aucune RM n’a été calculée, mais la résistance appliquée

au mouvement était manuelle et adaptée à la force développée par le patient. Si

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26

l’état du patient le permettait, la force était augmentée lors des séances suivantes.

La répétition des séries était dynamique afin d’obtenir une augmentation du rythme

cardiaque.

Limites de l‘étude

Dans l’étude nantaise, les patients inclus dans le GE ont participé à 3 séances

d’exercices actifs. Les facteurs limitant ont sans doute été la petite taille de

l’échantillon et la durée de l’expérimentation (6 semaines). La réalisation d’une seule

séance par jour est sans doute trop faible pour obtenir un résultat cliniquement

significatif, ce qui semble conforté par les résultats du questionnaire. Ce point serait

intéressant à évaluer dans une étude ultérieure en augmentant la fréquence des

séances, comme cela est proposée dans l’expérience australienne [5]. En revanche,

les résultats du questionnaire montrent que ce programme a été vécu pour 50% des

patients comme facile et pour 50% comme moyennement difficile. Il semble que

l’intensité de l’effort aurait pu être augmentée pour une moitié de l’échantillon, mais

pas pour l’autre. Ce point met en avant la difficulté de constitution d’un groupe

totalement homogène. L’absence de séance durant le du week-end a probablement

été un facteur limitant dans les résultats. Une remarque rapportée par un patient du

GE allant dans ce sens. Des contraintes de service ne permettaient pas d’assurer

ces soins le week-end. Avec une durée d’expérience plus longue, nous aurions pu

éliminer ce biais.

La proposition d’un questionnaire dans l’étude nantaise avait pour but d’observer si

les résultats cliniques étaient en lien avec les réponses des patients. A noter que ce

questionnaire n’avait pas de validation scientifique. Il s’inspire des différentes

échelles de qualité de vie que l’on peut trouver (SF-36 ; Macnew questionnary).

Plusieurs points sont intéressants. Dans le groupe entraînement, la majorité des

patients ne pensait pas faire autant d’exercices. L’idée que la phase aigue soit une

phase de repos est encore bien ancrée pour la plupart des patients. Comme nous

l’avons évoqué avant, cela peut s’expliquer par le manque d’information sur la phase

1 de RC. En revanche, le reste des réponses obtenues ne permettent pas

réellement de tirer des conclusions. L’absence de questionnaire initial empêche

toute comparaison. Par ailleurs, les niveaux des patients varient entre les groupes et

à l’intérieur même des groupes. L’objectivation d’une amélioration est alors difficile.

Néanmoins, il semblerait que les patients du GE se sentent moins stressés que les

patients du GT (17% VS 37%). A noter également, que tous les patients du GE se

sentent « bien – 75%» et « très bien – 25% » à la sortie du programme;

contrairement aux patients de GT.

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27

Les avantages de cette l’étude résident dans la simplicité de mise en place du

protocole (tant sur le plan technique que financier) et dans sa reproductibilité.

L’échantillonnage aléatoire et les critères de sélection ont permis d’avoir une

population d’étude représentative de la population étudiée. L’outil utilisé a été validé

dans la population cardiaque.

L’ensemble de ces résultats sont en faveur d’une amélioration globale du patient

avec un programme précoce.

Perspective

Des appareils favorisant l’activité physique des patients apparaissent sur le marché

ex : le Mottomed letto®. Il est constitué d’un pédalier qui se place au lit du patient et

qui offre de nombreuses possibilités d’utilisations. Le patient peut en effet pédaler de

son lit et faire travailler à la fois son endurance et sa force musculaire. Ce système

complexe s’adapte en permanence à l’état du patient et peut ainsi se pratiquer en

actif, assisté et passif. Cet appareil à l’avantage de préparer à la marche et

d’entretenir la coordination globale en réglant successivement la vitesse et la

résistance. Il pourrait être intéressant d’envisager la mise en place d’un protocole

pour évaluer l’impact de cette machine sur des patients opérés d’un pontage

coronarien en phase 1 de RC [34].

V. Conclusion

L’étude observationnelle réalisée dans le cadre de ce travail écrit était très

instructive, tant dans son élaboration, dans sa réalisation que dans son analyse. Ce

type de travail permet d'appréhender la rigueur nécessaire à l’élaboration d’un

protocole, la difficulté rencontrée sans avoir travaillé auparavant avec la population

concernée. L’avancé dans l’expérience et la meilleure connaissance de la population

étudiée a permis une remise en question du protocole, pour une éventuelle

expérience future. Malgré l’absence de résultats cliniques, l’expérience s’avère

positive. Les patients semblent moins stressés et plus confiants en leur potentiel

physique. Cette première phase doit être développée afin de permettre aux patients

une récupération précoce de leur autonomie, ainsi qu’une entrée en centre de

rééducation (phase 2) facilitée. D’autres expériences doivent être réalisées avec un

échantillon de patients plus importants afin de voir si la tendance à l’amélioration se

confirme ; et si un dosage plus optimal de l’exercice permettrait d’obtenir des

résultats comparables à ceux de l’étude australienne.

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Annexe : Questionnaire patients

Vous attentiez vous à faire autant d’exercice lors de votre hospitalisation ? (Groupe

entraînement)

Pensiez-vous faire plus d’exercice lors de votre hospitalisation ? (Groupe témoin)

Oui Non

Comment avez-vous ressenti ce programme ?

Très facile Facile Moyennement difficile Difficile Très difficile

Avez-vous ressenti une amélioration de vos capacités entre le début et la fin de ce programme?

(entourer les cases correspondantes)

Habillage

Toilette

Repas

Marche

Sur quels versants, ces améliorations se ressentent le plus ? ( entourer les cases

correspondantes)

Douleurs

Essoufflement

Fatigue musculaire

Stress

Vous sentez vous plus énergique ?

Aviez-vous peur de bouger après l’opération ?

Et maintenant ?

Pratiquiez-vous une activité physique avant l’opération ? Si oui laquelle ?

Etes vous prêt à pratiquer une activité physique régulière (30 min de marche par jour) ?

Avez-vous prévu d’intégrer un centre de réhabilitation cardiaque ?

A ce jour, comment vous sentez-vous ?

Bien Très bien Fatigué Stressé

Pensez-vous que ce programme vous a été bénéfique ?

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