record show

9
Béla & Elise Caron présentent leur MABINOGION Mélodrame gallois, pour quatuor à cordes et voix

Upload: letu

Post on 05-Jan-2017

240 views

Category:

Documents


4 download

TRANSCRIPT

Page 1: record show

Béla & Elise Caron

présentent leur

MABINOGION Mélodrame gallois, pour quatuor à cordes et voix

Page 2: record show

Les « Mabinogion » ou « Les Quatre Branches du Mabinogi » sont une série de quatre

contes dont on trouve la trace dans deux manuscrits, rédigés en langue galloise au

quatorzième siècle. Leur origine est sans doute bien plus ancienne encore que cela.

Ces histoires faisaient partie du corpus de légendes que les bardes médiévaux (car la

fonction de barde s'est conservée très longtemps au pays de Galles), poètes de cour

et détenteurs officiels de la tradition, se devaient d'avoir à leur répertoire. On trouve

dans ces récits les traces et le parfum de personnages mythologiques, de divinités

des anciens celtes, peut-être même de grands archétypes indo-européens.

Tombés petit à petit dans l'oubli, il faudra attendre le XIXème siècle pour que des

érudits passionnés comme Lady Charlotte Guest, redonnent une vie à ces histoires

en les traduisant en anglais.

Ces textes sont un témoignage important de la culture galloise et de ses racines

celtes. Néanmoins, notre intérêt se portera davantage sur la grande originalité de

ces contes, ce mélange détonnant entre particularismes très exotiques, très loin de

notre fond « Grimm-Perraud-Andersen », pas si proches non plus des légendes

arthuriennes, et portée universelle des ressorts dramatiques.

Notre spectacle sera un mélodrame, dans lequel Elise Caron mêlera la parole au

chant, accompagnée par les cordes du quatuor Béla.

Page 3: record show

Distribution

Elise CaronElise CaronElise CaronElise Caron, chant, récit, flûte traversière.

Le Quatuor BélaLe Quatuor BélaLe Quatuor BélaLe Quatuor Béla Julien Dieudegard et Frédéric Aurier, violons Julian Boutin, alto Luc Dedreuil, violoncelle

Arthur LestrangeArthur LestrangeArthur LestrangeArthur Lestrange, texte

Frédéric AurierFrédéric AurierFrédéric AurierFrédéric Aurier, composition

Emile MartinEmile MartinEmile MartinEmile Martin, sonorisation

Donatien MaryDonatien MaryDonatien MaryDonatien Mary, illustration

PRODUCTION PRODUCTION PRODUCTION PRODUCTION

L’Oreille Droite / Q. Béla En co-production avec l’Espace Malraux – Scène nationale de Chambéry et le Festival d’Ile de France, avec le soutien de l’ADAMI.

CREATIONCREATIONCREATIONCREATION

Le 16 septembre 2016 à la Marbrerie de Montreuil pour le Festival d’Île de France.

Les 13, 14 et 15 décembre 2016 au Théâtre Charles Dullin avec la Scène Nationale de Chambéry.

CONTACTCONTACTCONTACTCONTACT

Charlotte De Jésus 06 89 52 81 48 [email protected]

Page 4: record show

Les auteurs

Arthur Lestrange,

le texte

Métamorphe et truqueur, Gwydion est de retour. Est-ce un mendiant, un vagabond, une femme, un homme, une reine, un roi ? Qui est ce conteur, cette conteuse qui tisse les histoires issus d’un monde disparu ? Et ces enfants, et l’assemblée de ces enfants, que font-ils ici ? Ils jouent les naissances et les enfances des Mabs et des Inogs, ils jouent la guerre des deux îles, ils parlent le langage de leur peuple errant, ils chantent les Mabinogion, ils vivent et revivent les délices et les supplices de leurs délires en soufflant sur un mot palpitant qui est leur talisman.

Derniers vestiges d’une culture dont nous ne savons presque rien, mabinogion est devenu le nom d’un monde de mots transcrit au Moyen Âge puis traduit du gallois à l’anglais au dix-neuvième siècle. Cette littérarité a un peu fait souffrir l’oralité parlante et vibrante. Alors comment réinsuffler la vie à ces contes ? En ne les redisant pas, mais en les refaisant. Littéralement et dans tous les sens. Mot à mot, note à note. Mot après mot, note après note. Inventer un langage musical et verbal qui fasse mabinogion. Procéder à une ionisation des matériaux existants. De cette matière un peu flétrie faire fleurir la force, sous la poussière et le poussif retrouver une bouffée de souffle. Inventer avec et pour le Quatuor Béla et Élise Caron le chanté-parlé-scandé de notre Mabinogion. Pour que la boucle ne soit jamais bouclée.

Labile, pulsatile, vibratile, le mot mabinogion nous donne le la. Le 15 juin 2015

Sa biographie Né le 19 avril 1976 à Tonnerre en Bourgogne, gallois par sa mère et français par son père, dès l’enfance il se sent à la fois l’étranger et le familier de tous. À quinze ans, sans crier gare, les mots dire sera mon défaire deviennent sa devise et il commence à écrire, mutique et obstiné, des choses et autres qui apparaissent puis disparaissent en chemin. Son dernier monde de mots, intitulé Poénie, échappe pour l’instant à ce cycle d’apparition-disparition. Étudiant, enseignant, linguiste, il parcourt le monde au grès des métiers et des rencontres, des bonheurs et des malheurs. Factotum invétéré, il se joint à une compagnie internationale de théâtre itinérant, puis à un cirque équestre tzigane. Acteur, dramaturge, producteur, il fonde Translumination et crée avec et pour Shaji Karyat et Mawuli Semevo un spectacle intitulé Black Box d’après les œuvres du Ghanéen Efo Kodjo Mawugbe (1954-2011). En incubation : Je m’appelle Parolès ou Shakespeare Autolycus (création d’après les 38 pièces de William Shakespeare), Mabinogion (mélodrame en mots et musiques pour quatuor à cordes et conteuse), et Translumination d’Arthur Rimbaud.

Page 5: record show

Frédéric Aurier,

le compositeur

Loin des contrées connues et verdoyantes de notre littérature quotidienne, les contes du Mabinogion sont une Terra Incognita dans laquelle il fait bon perdre son sens de l'orientation. La fantaisie, le mystère, la magie confondante, mais aussi le surréalisme avant l'heure, l'incohérence maîtrisée, la cruauté ou l'humour parfois brutal nous tiennent à distance de notre bonne vieille «matière de Bretagne » sans cesse rebattue, et de laquelle un mauvais penchant vers l'Heroïc Fantasy celtomane voudrait toutefois rapprocher les récits du Mabinogion.

Mais ces contes, et surtout les 4 premières branches, lèvent le voile sur un passé bien plus lointain et sourd que cela. Même les censures probables de ces braves moines du moyen-âge gallois ne parviennent pas à effacer complètement la « barbarie » de ces histoires, résurgences d'une époque où même les tabous les plus ataviques n'étaient peut-être pas les mêmes que les nôtres. Quelle aubaine pour un compositeur ! Quelle occasion de remettre encore sur le métier ses habitudes musicales, et, en empruntant le chemin de traverse de cette œuvre tellement vieille qu'elle est hors du temps, de rêver un peu mieux de l'inouï.

Ces mots ont peut-être été récités en musique il y a fort longtemps, comme c'est le cas encore aujourd'hui dans différentes traditions épiques de par le monde. Comment étaient-ils scandés, chantés, accompagnés ou illustrés musicalement ? Il y a aujourd'hui peu de chance de le découvrir... parfait ! Ce sera donc à nous d'en réinventer la langue, la prosodie, le rythme, et le vocabulaire musical ! Ainsi, les Quatre Branches du Mabinogi, malgré leur rude saveur du début des temps, malgré leur témoignage vénérable sur des dieux et des hommes révolus... resteront pour nous une œuvre en devenir !... Le 14 avril 2015

Sa biographie Frédéric AURIER est né en 1976 en Auvergne. Très jeune, il commence le violon au Conservatoire de Clermont-Ferrand. Bien vite, l’instrument l’attire vers toutes les « autres » musiques et c’est à quatorze ans que sa rencontre décisive avec Jean-François VROD le pousse à explorer de front les deux traditions, savante et populaire … Frédéric AURIER étudie avec Christophe POIGET au CNR de Boulogne-Billancourt , puis entre dans la classe de Roland DAUGAREIL au CNSM de Lyon. Après avoir obtenu son premier prix, il fonde le Quatuor SATIE avec lequel il joue en France et à l’étranger dans de nombreuses salles et festivals prestigieux. Il fréquente les plus grands maîtres tels les membres des quatuors Amadeus , Lassalle , Berg , Hagen , Ysaÿe… Frédéric AURIER reste curieux de toutes les musiques, et outre son activité de chambriste, il participe à de nombreuses créations contemporaines en soliste ou en petit ensemble, avec danse ou électro-acoustique, théâtre ou projection d’image, et notamment au sein du quatuor Béla. Il crée en février 2004 « Lubie », un spectacle autour des duos pour violon de Bartok et Berio, avec le violoniste Julian BOUTIN et la marionnettiste Anne BITRAN. Après deux enregistrements pour le label Radio-France Signature avec son trio « La Soustraction des Fleurs » et un disque pour le magazine « Classica », il a enregistré avec le Quatuor SATIE, un disque consacré à la musique française, pour le label canadien « Skylark », et toute la discographie du Quatuor Béla. Son expérience d'interprète et d'improvisateur, ses rencontres incessantes avec des projets aux formes multiples, le poussent à la composition. Frédéric AURIER écrit donc pour différents projets, tels que « Le Nouveau Spectacle Extraordinaire » de la Compagnie des Rémouleurs, « Impressions d'Afrique » pour le quatuor de violoncelles « Alexander », « Histoire en forme d'infini » avec le groupe « Martin et ses Antécédents », ou encore « Retour sur le Coissard Balbutant » avec J-F. VROD. En juillet 2009, son trio à cordes « Musique à Danser » est créé au festival de Montpellier. En avril 2011, une commande d'état pour le GMEA d'Albi voit le jour: QUAOAR, une pièce pour quatuor à cordes et dispositif électro-acoustique qu'il aura la joie d'interpréter au sein du quatuor Béla. Après avoir écrit trois pièces, pour quatuor, oud et percussions orientales, destinées au projet « Jadayel » avec le quatuor Béla, Ahmad al Khatib et Youssef Hbeisch, il a écrit une oeuvre pour six voix de femmes, choeur et quatuor à cordes, intitulée « Le Mur d'Hadrien », commande d'état qui est créée au Festival Les Voix du Prieuré à la Scène Nationale de Chambéry le 28 mai 2013.

Page 6: record show

Les interprètes Elise Caron

Auteur-compositeur, Elise Caron est une chanteuse contemporaine, aussi à l’aise dans l’improvisation que dans la comédie.

Elise Caron étudie l’art dramatique au CNR de Rouen et le chant au CNSM de Paris. Soliste et improvisatrice à l’Orchestre National de Jazz sous la direction de Denis Badault, Elise Caron collabore également à de nombreuses créations de grands noms de la musique contemporaine, du Jazz et de la chanson (Jacques Rebotier, Fred Frith, Luc Ferrari, Claude Barthélémy, Aldo Romano, Albert Marcoeur…).

Très attirée par le théâtre, elle interprète Shakespeare, Sophocle, Ramuz, Brecht… sous la direction de François Marthouret, Bruno Bayen, Antoine Campo, Jérôme Savary (pour le rôle de La Perichole d’Offenbach) et Jean-Louis Martinelli pour l’Opéra de quat’sous. Côté cinéma, elle joue le premier rôle de Cocktail Molotov (1980) sous la direction de Diane Kurys, double la partie chantée de Virginie Ledoyen dans Jeanne et le garçon formidable (1998), tout en participant à quelques téléfilms.

En 2009, elle franchit à nouveau le chemin des plateaux pour le premier rôle féminin d’ Un soir au club de Jean Achache puis pour le film Des filles en noir.

Ses albums : Le Rapatirole (1996), Chansons pour les petites oreilles ( 2003) et Eurydice Bis

Le Quatuor Béla

Fondé en 2006 par quatre musiciens des CNSM de Lyon et Paris – Julien Dieudegard et Frédéric Aurier, violons, Julian Boutin, alto, Luc Dedreuil, violoncelle –, le Quatuor Béla s’est réuni autour du désir de défendre le fabuleux répertoire du XXe siècle ainsi que la création. L’ensemble se produit en France sur des scènes éclectiques : Arsenal de Metz, Festival d’Aix en Provence, Flâneries de Reims, Folles Journées de Nantes, Biennale Musique en Scène de Lyon, Les Suds à Arles, ainsi qu’à l’étranger (Italie, Irlande, Colombie, Venezuela, Argentine…).

Le Quatuor Béla se distingue par sa volonté d’être à l’initiative de nouvelles compositions et de nourrir le dialogue entre interprètes et compositeurs. Il a créé des oeuvres de Daniel D’Adamo, Thierry Blondeau, Benjamin de la Fuente, Jean-Pierre Drouet, François Sarhan, Jérôme Combier, Karl Naegelen, Frédéric Aurier, Frédéric Pattar… Curieux et enthousiasmés par la diversité des courants qui font la création contemporaine, les membres du Quatuor Béla s’associent souvent à des figures artistiques emblématiques : l’improvisateur Jean-François Vrod, le rockeur Albert Marcoeur, le griot Moriba Koïta, le maître du oud Ahmad Al Khatib, le trio de jazz Jean Louis, la Compagnie de danse Grenade. Il publie en 2013 deux disques : l’un, consacré à une oeuvre co-écrite par Thierry Blondeau et Daniel D’Adamo, Plier / Déplier, l’autre, Métamorphoses nocturnes, dédié à la musique de Ligeti, dont la sortie a suscité l’enthousiasme de la presse (ffff Télérama, Luister 10 award, Gramophone Cristics’ Choice award …). Ces deux disques ont obtenu le prix de l’Académie Charles Cros. En 2015, le Quatuor Béla reçoit le prix de la Presse Musicale Internationale (Prix Antoine Livio).

Le Quatuor Béla est conventionné par le conseil départemental de la Savoie, il reçoit l’aide à la structuration de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, le soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes, de la SACEM, de l’ADAMI, de la SPEDIDAM, de Musique Nouvelle en Liberté, de l’ONDA. Il est adhérent du Bureau Export et de Futurs Composés.

Page 7: record show

Mabinogion – livret

[20160701] – extrait

moi c’est Gwydion je suis la voix qui raconte l’histoire avec moi il y a deux enfants ce sont mes apprentis ma petite m et mon petit i je ne peux pas encore dire leurs noms ça gâcherait l’histoire voyons ici et maintenant c’est le mabinogion des deux reines où comment les Mabinogion se sont faits un nom mais pas de mabinogion des deux reines sans mabinogion du monticule pas de mabinogion sans monticule monticule petit tas de terre monticule petit tas de mots qui montera dessus ne sera pas déçu moi c’est Gwydion je suis la voix qui raconte l’histoire un homme sort de la maison-forte et il va vers le monticule je suis avec lui je suis la voix qui lui dit ce monticule a ceci de particulier de particulaire que si tu te tiens au sommet deux choses peuvent se passer le monticule blesse ou le monticule bruisse et si le monticule blesse il y a un cri strident un son excruciant dehors et dedans

Page 8: record show

et si le monticule bruisse il y a un frémissement dans le sang et une musique enchanteresse dehors et dedans et une féérie dehors et dedans et l’homme monte sur le monticule et le monticule bruisse et il y a un frémissement dans son sang et une musique enchanteresse et une féérie dehors et dedans et il y a une brume lumineuse et une femme surgit vêtue d’une tissure dorée et elle danse avec l’esprit d’une jument et elle avance et elle va et l’homme descend du monticule et il la suit et il la poursuit et une fois deux fois il touche vers elle et une fois deux fois elle disparaît elle apparaît et une fois deux fois elle glisse dans l’espace devant lui et l’homme attrape l’air du bout des doigts alors il s’arrête et il dit qui es-tu et que fais-tu ici alors elle s’arrête et elle écarte la tissure dorée de son visage je suis Rhiannon et ce sont tes paroles qui arrêtent mes pas c’est avec tes paroles que tu me touches et si tu ne m’avais pas parlé tu ne m’arrêtais pas je vais à la fête-festin où mon père veut me donner à un homme puissant que je n’aime pas un homme cruel et violent fais ce que je vais te dire et tu seras mon roi et je serai ta reine et Rhiannon s’approche de l’homme qu’elle aime et lui donne un sac-papilles et à l’oreille elle lui souffle quoi faire et il hoche la tête oui

Page 9: record show

Le pluriel Mabinogion par Pierre-Yves Lambert La collection de ce que Joseph Loth (à la suite de Lady Guest) appelait les Mabinogion est contenue dans deux manuscrits principaux, le Livre Blanc de Rhydderch, qui daterait d’environ 1350, et le Livre Rouge de Hergest, copié par plusieurs scribes entre 1380 et 1410. Le pluriel Mabinogion pour désigner cet ensemble de contes, écrits en moyen gallois, est certainement un faux sens des interprètes modernes. Sans doute trouve-t-on le pluriel Mabynnogyon à la fin du conte de “Pwyll”, mais c’est dans la phrase : “C’est ainsi que se termine cette branche des Mabinogi-on” – une terminaison de pluriel peut-être inspirée par un mot en -ion dans la phrase précédente. Les autres contes du même cycle ont régulièrement la formule initiale ou finale : “Voici la Deuxième (Troisième, Quatrième) Branche du Mabinogi”. Depuis l’édition des Quatre Branches du Mabinogi par Ifor Williams, on admet que le terme de “Mabinogi” désignait exactement le cycle des quatre contes intitulés “Pwyll”, “Branwen”, “Manawydan” et “Math”. Un essai d’interprétation préscientifique du mot mabinogi a consisté à imaginer qu’il désignait précisément la tradition orale des bardes : on a supposé que mabinog (mebinog) signifiait “apprenti barde”. Cette théorie n’a aucune base solide. Elle était néanmoins adoptée jusqu’au début du XXe siècle par des savants comme Alfred Nutt et Joseph Loth. Mais il est vrai que, dès le Moyen Âge, le mot a reçu un emploi de nom commun, avec le sens d’ “exploits d’enfance”, les “enfances” d’un héros, par exemple dans le titre de la traduction d’un apocryphe, Llyma Vabinogi Iesu Grist (“Voici les enfances de Jésus-Christ”). Comme la connexion s’imposait entre mabinogi et le gallois mab (“jeune garçon”), on pensait, au XIXe siècle, que mabinogi signifiait “contes pour la jeunesse” (cf. le dictionnaire d’Owen Pughe). C’est sans doute la même étymologie populaire qui justifie le sens d’ “exploits d’enfance” au cours du Moyen Âge. À la suite de divers essais étymologiques (par J. Lloyd-Jones et T. F. O’Rahilly), et en s’appuyant sur l’analyse mythologique de W. J. Gruffydd, le professeur Eric Hamp a supposé que Mabinogi était le nom de la légende de Mabon – en restituant Mabyniogi, de *maponiāka. Mabon est un héros mythologique absent des Quatre Branches, mais qui apparaît dans “Kulhwch” comme une sorte de demi-dieu, intermédiaire entre les hommes et les puissances surnaturelles ; on a trouvé quelques documents attestant sa présence en Gaule sous le nom de Maponos. La première publication des Mabinogion est faite sous la forme d’une traduction anglaise, par Lady Guest, en 1838-1840-1849 (3 vol.). Cette dame, mariée à un industriel du sud du Pays de Galles, était sincèrement attachée à la culture galloise, et elle fit l’étude de la langue ancienne avec le clergyman Thomas Price et les poètes John Jones (Tegid) et Gwalter Mechain. En dédiant sa traduction à ses enfants, elle indique la conception que l’on avait des Mabinogion à cette époque : c’étaient des contes pour enfants. [Source – Les Quatre Branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen Âge, traduit du moyen gallois, présenté et annoté par Pierre-Yves Lambert, “L’aube des peuples”, Gallimard, 1993.]