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*Ce dossier détachable vous est offert par la REVUE DE MÉDECINE PRATIQUE En collaboration avec BIOCODEX MAROC RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE DOSSIER DÉTACHABLE* La gonarthrose ou arthrose du genou correspond à une atteinte articulaire chronique qui survient au niveau du genou et qui est caractérisée par une destruction du cartilage. Les deux genoux sont généralement touchés. DIAGNOSTIC Les symptômes cliniques majeurs de l’arthrose sont la douleur et la gêne occasionnée dans les mouvements, mais sans corrélation radio-clinique. Ceux-ci apparaissent pour chaque articulation touchée, mais leur intensité peut varier en fonction de celle-ci. L’apparition des symptômes se fait le plus souvent progressivement. 1. Les symptômes de l’arthrose du genou sont : la douleur et la gêne fonctionnelle ; la raideur matinale ; le gonflement ; la déformation arthrosique ; et d’autres symptômes (craquements, dérobements, sensation d’accrochage, pseudo-blocage) qui peuvent être très gênants [1]. 2. Les radiographies systématiques à demander sont les radiographies des genoux de face en charge, l’incidence de Schuss, les radiographies des genoux de profil et les défilés fémoro-patellaire à 30°, 60° et 90° de flexion. Le pangonogramme est une incidence de face debout en appui bipodal qui est demandée surtout en préopératoire pour mesurer les degrés de déviation. Les signes cardinaux de l’arthrose sont : le pincement de l’interligne articulaire interne ; l’ostéophytose marginale ; la condensation des berges articulaires ; et les géodes sous- chondrales. La mesure de la hauteur de l’interligne articulaire est importante pour le suivi. La hauteur normale en interne est de 49 mm chez l’homme et 45 mm chez la femme. En externe, elle est de 58 mm chez l’homme et 48 mm chez la femme [1]. 3. Les autres techniques d’imagerie sont habituellement inutiles et ne servent qu’à élimi- ner d’autres étiologies. ÉVOLUTION Souvent capricieuse, elle varie d’un individu à l’autre et généralement par poussées douloureuses. Cependant, même à un stade avancé, la gène fonctionnelle n’est pas toujours majeure et les malades conservent un périmètre de marche satisfaisant [2]. QUELS PATIENTS TRAITER ? Tous les patients présentant des signes cliniques d’arthrose du genou, après confirmation du diagnostic, doivent bénéficier d’un traitement. Les objectifs de la prise en charge étant : le soulagement de la douleur et de la gêne fonctionnelle [2]. Pour la prise en charge de la GONARTHROSE [1] Rhumato.info. Gonarthrose. Mise à jour le 24 juin 2012. [2] Vidal Recos Gonarthrose, coxarthrose. Mise à jour du 19 janvier 2021. RÉFÉRENCES

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Page 1: RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE Gonarthrose Biocodex Web.pdf · 2021. 4. 4. · • La mesure de la hauteur de l’interligne articulaire est importante pour le suivi. La hauteur

*Ce dossier détachable vous est offert par la REVUE DE MÉDECINE PRATIQUEEn collaboration avec BIOCODEX MAROC

RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUED O S S I E R D É TA C H A B L E *

La gonarthrose ou arthrose du genou correspond à une atteinte articulaire chronique qui survient au niveau du genou et qui est caractérisée par une destruction du cartilage. Les deux genoux sont généralement touchés.

DIAGNOSTICLes symptômes cliniques majeurs de l’arthrose sont la douleur et la gêne occasionnée dans les mouvements, mais sans corrélation radio-clinique. Ceux-ci apparaissent pour chaque articulation touchée, mais leur intensité peut varier en fonction de celle-ci. L’apparition des symptômes se fait le plus souvent progressivement. 1. Les symptômes de l’arthrose du genou sont : la douleur et la gêne fonctionnelle ; la raideur matinale ; le gonflement ; la déformation arthrosique ; et d’autres symptômes (craquements, dérobements, sensation d’accrochage, pseudo-blocage) qui peuvent être très gênants [1]. 2. Les radiographies systématiques à demander sont les radiographies des genoux de face en charge, l’incidence de Schuss, les radiographies des genoux de profil et les défilés fémoro-patellaire à 30°, 60° et 90° de flexion. Le pangonogramme est une incidence de face debout en appui bipodal qui est demandée surtout en préopératoire pour mesurer les degrés de déviation.• Les signes cardinaux de l’arthrose sont : le pincement de l’interligne articulaire interne ; l’ostéophytose marginale ; la condensation des berges articulaires ; et les géodes sous-chondrales.• La mesure de la hauteur de l’interligne articulaire est importante pour le suivi. La hauteur normale en interne est de 49 mm chez l’homme et 45 mm chez la femme. En externe, elle est de 58 mm chez l’homme et 48 mm chez la femme [1].

3. Les autres techniques d’imagerie sont habituellement inutiles et ne servent qu’à élimi-ner d’autres étiologies.

ÉVOLUTIONSouvent capricieuse, elle varie d’un individu à l’autre et généralement par poussées douloureuses. Cependant, même à un stade avancé, la gène fonctionnelle n’est pas toujours majeure et les malades conservent un périmètre de marche satisfaisant [2].

QUELS PATIENTS TRAITER ?Tous les patients présentant des signes cliniques d’arthrose du genou, après confirmation du diagnostic, doivent bénéficier d’un traitement. Les objectifs de la prise en charge étant : le soulagement de la douleur et de la gêne fonctionnelle [2].

Pour la prise en charge de laGONARTHROSE

[1] Rhumato.info. Gonarthrose. Mise à jour le 24 juin 2012.[2] Vidal Recos Gonarthrose, coxarthrose. Mise à jour du 19 janvier 2021.

RÉFÉRENCES

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*Ce dossier détachable vous est offert par la REVUE DE MÉDECINE PRATIQUEEn collaboration avec BIOCODEX MAROC

Pour la prise en charge de laGONARTHROSE

[1] Vidal Recos Gonarthrose, coxarthrose. Mise à jour du 19 janvier 2021.[2] Recommandations de la Société française de rhumatologie sur la prise en charge pharma-cologique de la gonarthrose. Rev Rhum 2020;87:439-46.

RÉFÉRENCES

GONARTHROSE

Information du patient [1]

+ règles hygiénodiététiques (perte de poids) + activité physique

+ rééducation

+ antalgique de 1re intention (paracétamol)

± AINS sous forme topique [1]

+ Traitements antiarthrosiques d’action lente [2](glucosamine sulfate, chondroïtine sulfate, insaponifiables d’avocat et de soja...)

Efficacité antalgique

Évaluation de l’efficacité du traitement et des éventuels effets indésirables

Efficacité antalgique insuffisante

Poursuite du traitement

Évaluation du risque digestif, cardiovasculaire et rénal

AINS ± gastroprotecteurs

Évaluation de l’efficacité du traitement

Efficacité antalgique Efficacité antalgique insuffisante

Poursuite du traitement

Antalgiques opioïdes faibles

± paracétamol

± injections intra-articulaires de corticoïdes

± injection intra-articulaire d’acide hyaluronique [1]

En cas d’échec et de lésions anatomiques évoluées, prothèse à discuter

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RECOMMANDATIONS EULARPOUR LE TRAITEMENT DE LA GONARTHROSE

[1] Jordan KM et al. EULAR Recommendations 2003: an evidence based approach to the management of knee osteoarthritis. Ann Rheum Dis 2003;62:1145-55.[2] Vidal Recos Gonarthrose, coxarthrose. Mise à jour du 19 janvier 2021.

RÉFÉRENCES

1. La prise en charge optimale de la gonarthrose repose sur l’association de traitements pharmacologiques et non pharmacologiques.

2. Le traitement de la gonarthrose doit être personnalisé selon :• les facteurs de risque des genoux (obésité, facteurs mécaniques et activité physique) ;• les facteurs de risques généraux (âge, affections associées et polymédication) ;• le niveau de douleur et d’handicap ;• la présence ou non de signes inflammatoires locaux (hydarthrose) ;• la localisation et le degré des lésions structurales.

3. Les traitements non pharmacologiques de la gonarthrose doivent comprendre l’éduca-tion du patient, des exercices réguliers, l’utilisation d’aides techniques (cannes, semelles), et la réduction d’une surcharge pondérale.

4. Le paracétamol est l’antalgique de première intention, à poursuivre au long cours si son efficacité est suffisante.

5. Les applications locales (AINS et capsaïcine) sont efficaces et sans danger.

6. Les AINS par voie générale doivent être utilisés chez les patients ne répondant pas au paracétamol.

7. Les antalgiques opiacés, avec ou sans paracétamol, sont utiles comme alternative chez les patients chez qui les AINS, y compris les inhibiteurs spécifiques de la cox2, sont contre- indiqués, inefficaces ou mal tolérés.

8. Les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (sulfate de glucosamine, chondroï-tine sulfate, diacérhéine, et acide hyaluronique) ont un effet symptomatique et pourraient avoir un effet structural.

9. L’infiltration de corticoïdes locaux est indiquée en cas de poussée douloureuse de la gonarthrose, surtout si elle s’accompagne d’un épanchement.

10. L’arthroplastie doit être envisagée en cas de douleurs rebelles associées à un handicap et une destruction radiologique [1].

1. Le patient doit être informé sur les mécanismes de la maladie, dont l’évolution est habituel-lement lente. On doit lui proposer une prise en charge personnalisée, comportant des médicaments et/ou des mesures non médicamenteuses, en tenant compte du terrain physiopathologique, du retentissement algique et fonctionnel de l’arthrose et des anomalies radiologiques.

2. Il doit éviter les activités sportives traumatisantes pour les articulations des membres inférieurs.

3. Des exercices quotidiens de musculation et de mobilisation articulaire, conseillés par un kinésithérapeute, contribuent à diminuer la douleur, à améliorer la capacité fonctionnelle et à prévenir l’enraidissement articulaire et les attitudes vicieuses.

4. Le port d’une canne, d’orthèses plantaires ou de chaussures adaptées peut être proposé.

5. La lutte contre un éventuel excès pondéral est un élément essentiel du traitement [2].

CONSEILSAUX PATIENTS

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